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À partir d’avant-hierFanatic Climbing

Eva Hammelmüller, la relève autrichienne – Eva Hammelmüller, the new Austrian generation

19 mai 2021 à 09:23

En réalisant son premier 9a avec le gros plafond de Massone (Arco), “Underground”, l’autrichienne Eva Hammelmüller (21 ans) confirme son super état de forme déjà constaté l’an dernier au vu de résultats prometteurs en compétition et d’avalanches de croix sur caillou. C’est la seconde féminine de la voie après Laura Rogora et la 3ème autrichienne dans le 9ème degré après Angie Eiter et Babsi Zangerl. Voici la réaction d’Eva.

“Je m’appelle Eva Hammelmüller et j’ai commencé l’escalade à l’âge de 8 ans. Alors que je cherchais de nouveaux projets et que “Underground” était complètement différent de toutes les autres voies d’escalade que j’avais essayées, j’ai voulu me mettre au défi dans celle-ci. “Underground” est un itinéraire historiquement important et même s’il ne correspondait pas vraiment à mon style, c’était tout simplement incroyable à grimper !
Au total, il m’a fallu 11 essais pour réaliser la voie, et même si j’ai eu un peu de mal dans le premier crux, je suis vraiment contente des progrès que j’ai faits d’un essai à un autre.
J’ai toujours beaucoup aimé grimper à l’extérieur, et j’ai profité du temps sans compétitions pendant la pandémie pour repousser mes limites sur les falaises. Pour moi, grimper à l’extérieur est un changement agréable et nécessaire à l’escalade de compétition, et j’aime particulièrement l’après-travail. Trouver le bon équilibre entre compétition et outdoor est pour moi très important. Mon objectif principal est d’être aussi forte que possible et d’obtenir de bons résultats en compétition ainsi que de gravir de nombreuses lignes superbes dehors.”

Retrouvez Eva évoluer autour de chez elle dans la vidéo d’Ascent, projet de Jorg Verhoeven et Tobias Lanzanasto, ci-dessous.

Photo de couverture : Tobias Lanzanasto

With “Underground” (Massone, Arco), her first 9a, Austrian 21-years old Eva Hammelmüller seems to be in her best shape ever after one year of promising competition results and numerous rockclimbing ticks. It’s the second female ascent of the route after Laura Rogora, and Eva is the third Austrian woman to reach the 9th grade after Angie Eiter and Babsi Zangerl. Here are Eva’s thoughts.

My name is Eva Hammelmüller and I started climbing when I was 8 years old. As I was looking for new projects and Underground was completely different than any other rock climbing route I’ve ever tried, I wanted to challenge myself with this route. Underground is a historically important route and althought it didn’t really fit my style, it felt simply amazing to climb!
In total, it took me 11 tries to send the route, and even though I struggled a bit in the first crux, I am really happy with the progress I’ve made from each go to the next.

I’ve always loved to climb a lot outside, and I used the time without competitions during the pandemic to push my limits on hard rock climbs. For me, climbing outside is a nice and necessary change to competition climbing, and I simply love the process of projecting routes. Finding the right balance between comp and rock climbing is for me very important. My main goal regarding climbing is to get as strong as possible and to achieve good results in competitions as well as to climb many cool lines outside.

Watch Eva climbing around her home in the Ascent video above, a project by Jorg Verhoeven and Tobias Lanzanasto.

Cover pic: Tobias Lanzanasto

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Retour au bigwall pour Sasha DiGiulian – Return to Big Walls for Sasha DiGiulian

19 mai 2021 à 18:45

Il y a un an la célèbre grimpeuse pro américaine Sasha DiGiulian apprend qu’elle a une dysplasie des hanches et doit subir 5 opérations pour les reconstruire… Trois mois après la dernière de ces 5 opérations qui l’auront éloignée de sa passion pendant plusieurs mois, la revoilà en haut d’un big wall ! Après 5 jours de grimpe, Sasha DiGiulian et Vian Charbonneau arrivent en haut de la voie “Logical Progression” (900m / 7c+ max/ 7b obl.) sur la paroi El Gigante au Mexique. Ce retour à El Gigante est également symbolique et fort en émotion pour la grimpeuse puisque sa précédente expédition ici en mars 2020 s’était terminée dans des circonstances tragiques (décès du grimpeur Nolan Smythe dû au délitement d’une terrasse à la longueur 14 de la voie…).

Voici le retour de Sasha :

“Pour moi, c’est un énorme accomplissement car je suis à moins de 8 mois après ma chirurgie PAO bilatérale, et j’ai eu la dernière de mes 5 chirurgies il y a à peine trois mois. Pour cette ascension, je me disais qu’il y avait 50% de chance de succès mais j’y ai mis 100% d’envie de tout donner. L’année dernière, lorsque j’ai découvert que j’avais besoin d’une chirurgie de reconstruction de la hanche, je ne savais pas si je re-grimperais un jour au même niveau et cette expédition m’a fait réaliser que c’était possible ! Nous avons décidé de jouer la sécurité et l’efficacité et mon objectif est la transparence. J’assume notre approche compte tenu de tout ce que nous avons affronté. J’ai grimpé en tête les longueurs 1-4, Vian les 5 et 6, puis j’ai repris la tête pour les longueurs 7, 8 et 9. Vian était de nouveau en tête pour la longueur 10 (7c+, une des plus dures de la voie) – mais elle est tombée et est allée au sommet à cause du timing (la longueur fait près de 40 m). J’ai ensuite enchainé la longueur en second et l’ai rejointe (…). Il me semble qu’il n’y a pas de différence technique à enchainer cette longueur en tête ou second car j’étais à l’aise pour faire les deux et que cela n’altère pas le challenge de la grimpe. De plus, notre corde n’était tous simplement pas assez longue pour que Vian redescende complètement et que je reprenne ensuite en tête. Au final, j’ai libéré 19 longueurs en tête et certaines longueurs m’ont semblé plus dures que leur cotation d’origine du fait de prises cassées. Par exemple, la longueur 13 en 5.12d (7c) m’a paru plus difficile que la longueur 23 en 5.13a (7c+) – deux longueurs que j’ai enchainées en tête.”

Crédit Photo: Pablo Durana

“Vian a également enchainé plus de 70% de la voie avant de passer en mode soutien pour une question d’efficacité et optimiser mes chances de réalisation. Nous avons partagé les longueurs en tête et le travail des longueurs les plus dures. L’ascension a pris plus de temps que prévu, et il n’y a jamais eu un moment où elle m’a dit qu’elle voulait arrêter. Les journées ont été écourtées à cause d’un soleil brûlant de 14h à 19h qui donnait l’impression que le caillou était du charbon ardent dans nos mains. Nous nous réveillions avant le lever du soleil pour maximiser le temps de grimpe chaque jour, tout en évoluant de la manière la plus sûre possible. À mon avis, “Logical Progression” est une ligne difficile car la moitié des 28 longueurs sont en 7ème degré soutenu avec un caillou difficile à lire et fragile sur beaucoup de sections. Une fois que le soleil ne tapait plus sur la paroi, nous re grimpions jusqu’à avoir besoin de la frontale, mais le rocher étant encore chaud, nous voulions aussi éviter de faire cela au maximum pour diminuer le danger. En big wall, les choix que vous faites sont importants pour la sécurité.”

Source : Sasha DiGiulian

Crédit Photos : Pablo Durana

Crédit photo: Pablo Durana

One year ago, American pro climber Sasha DiGiulian learned that she had dysplasia of the hips and had to undergo 5 operations to reconstruct them. Three months after the last of these 5 operations, here she is again at the top of a big wall! After 5 days of climbing, Vian Charbonneau and Sasha Digiulian reached the top of the “Logical Progression” route (1000m / 7c+ max / 7b min) on the El Gigante wall in Mexico. This return to El Gigante is also symbolic and very emotional for Sasha since her previous expedition in March 2020 ended in tragic circumstances (death of one of her teammate Nolan Smythe due a break of the ledge he was standing on at pitch 14 of the route).

“To me, this was a huge accomplishment as I am less than 8 months post my bilateral PAO surgery, and had the last of my 5 surgeries just three months ago. I went into this climb with a 50-50 expectation of success BUT a 100% desire to give it my all. Last year when I found out I needed hip reconstruction surgery, I didn’t know if I would ever climb remotely to the degree that I did ever again and this expedition made me realize I can. We made decisions on the wall for efficiency and safety that I acknowledge may create opinions, so my goal is transparency. I feel really good about our approach given all that we faced. I lead through pitches 1-4, Vian took the lead on 5 and 6, then I lead 7 and 8. I lead pitch 9 and Vian lead pitch 10, but she fell and went to the top for timing, since it was almost 40m long of a pitch. I then had a clean follow send of this pitch since it was my turn to follow. It was a logistical decision and we had to make headway up the wall to mitigate covering too much ground in the dark. Leading on bolts versus top roping this pitch didn’t seem like a technical difference to me as I was comfortable doing both and it didn’t detract from the challenge of the climb itself. On top of this, my reason for following was simply that our rope wasn’t long enough for Vian to lower all the way back down and then for me to take her lead. Ultimately I lead 19 pitches of the climb, and there were some pitches that felt harder than they were graded due to rock break – pitch 13, one of the 5.12d pitches felt harder to me than pitch 23, a 5.13a pitch, for instance; both of which I lead. Pitch 24, a 5.12c pitch, felt more straight forward than pitch 16 – a 45m long 5.12b.”

“Vian sent over 70% of this climb as well and ended up switching to support mode for a matter of efficiency and to optimize my chances of sending. We swapped leads and worked the hard pitches together. The process on the wall took longer than we anticipated, and there was never a moment she told me she wanted to quit. The days were cut short by a blazing hot sun at 2pm-7pm that made the rock feel like hot coals under our raw skin. We would wake up before sunrise to get the most climbing out of the day, while navigating the terrain as safely as possible. There was a lot of it, and what makes Logical Progression such a difficult line in my opinion is that of the 28 pitches on it, over half of these are 5.12 and 5.13 graded, with hard to read, fragile rock on a lot of pitches. After the sun left the wall, we would climb into the headlamp hours but the rock still felt warm, and also we wanted to avoid doing this as much as possible to mitigate danger. In big wall climbing, choices are important for safety. “

Source : Sasha DiGuilian

Pics: Pablo Durana

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Video: Marcello Bombardi, Lapsus 9b

21 mai 2021 à 16:45

Marcello “Marci” Bombardi venait à bout il y a quelques jours de son premier 9b avec la 3ème ascension de “Lapsus” à Andonno (Italie). Cette voie n’est autre que l’extension de “Noia” (8c+) qui propose un bon pas de bloc à doigts en son sommet. À apprécier ci-dessous !

Marcello “Marci” Bombardi just climbed his first 9b some days ago with the third ascent of “Lapsus” located in Andono (Italy). This route is the extension of famous “Noia” (8c+) which shares a crimp boulder at the top! Enjoy!

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Mattéo Soulé répète Nadesja – Mattéo Soulé repeats Nadesja

24 mai 2021 à 17:36

Mattéo Soulé (14 ans) continue à empiler les voies dures à la maison avec la réussite ce week-end d’un nouveau 8c+ au Joncas (Hérault) “Nadesja”, quelques semaines après “Le bon, la brute et le manouche”.

“J’ai mis 4 séances à boucler la ligne. La voie propose une première section très dure qui m’a beaucoup posé problème avec un mono et un jeté, enfin un changement de main sur un carré plat puis une deuxième section dure sur des petites réglettes et pour finir un peu de rési sur des plats avec des grands mouvements.”

Il restera à Mattéo comme à son père de tenter de boucler le trilogie des 8c+ de la falaise avec “L’illusion ou les portes du 9ème degré” avant de peut-être justement d’aller tutoyer de plus près le niveau au-dessus !

Photos: Pierre Soulé

Mattéo Soulé (14 years old) continue to tick some hard lines close to his him with “Nadesja” 8c+ located in Joncas (Hérault). His second one here after “Le bon, la brute et le manouche” few months ago.

“I did 4 sessions in the route before sending. The route shares a first section which caused me troubles with a mono and a jump, then a tricky match on a sloper before a final hard section one small crimps and a resistance finish with big moves on slopers.”

It will remain for Matteo as for his father to try to complete the trilogy of 8c+ of the crag with “L’illusion ou les portes du 9ème degré” before perhaps to touch the next level!

Pics: Pierre Soulé

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Escalade outdoor, quelles priorités dans nos valeurs ? -Outdoor climbing, which priorities in our values?

26 mai 2021 à 09:16

(English below)

L’été dernier, l’Access Fund publiait un article exposant 4 signaux d’alerte, signes de dégradation de l‘environnement autour des secteurs de grimpe. Un sujet important est ici abordé, souvent éludé : l’impact du grimpeur et de la fréquentation sur son environnement et, de manière plus générale, comment s’inscrit ce dernier dans son espace d’évolution. Notez qu’au Yosemite depuis ce vendredi, il faudra des permis d’accès au site pour les ascensions de plusieurs jours afin de restreindre l’affluence grandissante suite à la notoriété des lieux et ainsi de tenter de limiter la prolifération des déchets. Au-delà de la cause environnementale, la curiosité de la communauté envers l’histoire des sites naturels et des itinéraires, les acteurs et topos locaux ou autres éléments culturels représentent le ciment inhérent à la pratique de l’escalade en milieu naturel : on pourrait l’appeler « la culture falaise ».

Rabâchées depuis des années à travers différents organismes et actions, la préservation de l’environnement et la prise en compte du contexte lié à la pratique en milieu naturel ne devraient pas être une priorité de tout grimpeur porté sur l’outdoor, quelque chose inscrit dans son éducation, ses valeurs, son ADN ?
Nous constatons que les années passant, ce sujet primordial devient de plus en plus insignifiant alors qu’il devrait être une préoccupation majeure et centrale, un pré-requis à nos actions et à notre pratique. Sans nous exclure du lot, nous partageons un constat porteur d’inquiétudes.

L’escalade outdoor devenu produit de consommation, mais une consommation axée exclusivement sur du plaisir personnel.
Une publication et une image d’escalade en milieu naturel nous amènent à rêver. Les marques l’ont particulièrement bien intégré et l’utilisent abondamment dans leur communication, y compris dans des publicités de mass media. Dans le milieu de l’escalade, les pratiquants les plus doués sont endorsés et les exploits des grimpeurs pros soutenus. Le grand public dont nous faisons partie vit au rythme des réalisations de ses idoles du rocher. À notre tour de nous rendre en milieu naturel le week-end et de pratiquer, cherchant à imiter les démarches de nos champions, à rentabiliser une journée par une croix, une sortie, une course… à profiter un max à travers l’escalade, bref à consommer de la pratique souvent dans une vision très individualiste et égocentrée où seuls nos plaisirs singuliers et la satisfaction afférente priment. Il est désormais assez courant de croiser des cordées qui ne saluent pas les autres grimpeurs présents en arrivant à la falaise, qui n’ont pour connaissance des lieux que les passages qu’ils cherchent à gravir, voire qui grimpent uniquement sur les dégaines en place laissées dans les voies dures surplombantes. Quant aux problématiques inhérentes à l’espace de pratique comme l’état de l’équipement, la question de son subventionnement, la saleté ou le caractère bruyant du pied de voies, l’existence d’acteurs locaux qui ont œuvré pour notre bien-être, l’histoire et la construction de la renommée du site… On n’en a que faire! Est-ce un problème d’éducation ? Pas forcément… C’est aussi une question de mentalité : il s’agit de consommer coûte que coûte et de prendre du plaisir en pleine nature dans une logique hédoniste et assez individualiste. À chaque bonne fenêtre météo, nous sortons en horde sur les secteurs à la mode souvent mis sous le feu des projecteurs par des réalisations extrêmes et nous consommons du caillou sans nous poser de questions, comme certains poussent leur caddie dans les galeries des centres commerciaux le samedi après-midi. L’esprit de cordée et la fraternité au pied des sites tend à se perdre au profit d’une massification et d’une logique de consommation très insouciante autour de sa pratique. La notion de partage des années 80 s’est progressivement estompée. Alors soit, il est plus facile de voyager loin et nous sommes bien plus nombreux à grimper qu’avant, et aussi surement plus nombreux à vivre en zone urbaine où les codes du vivre ensemble en pleine nature sont moins intégrés, mais le côté grégaire de notre activité autour de valeurs communes et du respect de notre espace de pratique tend à s’effriter, même si le tableau n’est jamais si noir qu’on le pense.

Seynes au crépuscule

Une consommation escalade outdoor toujours tournée vers la culture du moins cher.
Pourquoi dormir à l’arrache et faire risquer une interdiction quand nous avons les moyens de prendre un hébergement ou d’aller au camping à côté de nos spots préférés ? Pourquoi gratter des infos parcellaires sur la falaise squattée sans en acheter le topo ? Pourquoi rarement donner un coup de pouce financier ou bénévole à des organismes qui s’impliquent dans la gestion de nos sites naturels préférés, nous permettant ainsi de pérenniser notre pratique dans le futur ? Pourquoi ne pas passer une journée de repos à ramasser des déchets et entretenir nos sites de pratique qu’on fréquente assidument tous les week-ends? La consommation escalade est résolument spéciale. D’un côté la plupart d’entre nous sommes capables de débourser des centaines d’euros pour des vêtements de grimpe dernier cri, le nec plus ultra du matos, des aliments bio, un abonnement en salle privée, le burger et la bière qui va avec, des outils d’entrainement parmi les plus pointus… D’un autre côté nous ne faisons pas réellement tourner l’économie locale lors de notre présence dans les milieux naturels, et de manière générale nous donnons très peu de nos pouvoir d’achat, temps libre et énergie pour protéger notre environnement et les endroits où nous aimons régulièrement nous rendre. Un paradoxe et un pied de nez aux acteurs locaux qui évoluent dans l’anonymat le plus complet, que ce soit collectivités ou grimpeurs locaux. Souvent livrés à eux-mêmes, ces acteurs se battent au quotidien pour faire perdurer notre activité, parfois menacée par les comportements irresponsables et égoïstes d’une frange de notre communauté. Difficile d’être fédéré et pris au sérieux ensuite : le grimpeur est souvent perçu comme un nuisible ou un fantôme, et non comme un touriste qui peut apporter une plus-value au niveau local. Partant de ce postulat, nous avons du mal à voir un avenir radieux pour le tourisme vertical.

dégaine Seynes

La culture de la performance et l’exploit personnel souvent au cœur des préoccupations. Est-ce une des limites de l’escalade sportive ?
L’escalade est un sport individuel avec une prestation destinée à être vue. Chaque pratiquant évolue avec un but bien précis, une voie ou un bloc à tenter, un projet à continuer ou à finir, un relais à clipper, un passage à franchir… Il est prêt à tout pour réussir dans son entreprise et tenter de repousser ses limites, viser plus haut. Il se fixe des objectifs personnels à atteindre. Outre quelques artifices déjà abordés dans le passé, nous voyons que la culture de la performance est désormais souvent primordiale dans notre milieu et que cela est en train de s’accentuer à travers l’apparition des réseaux sociaux et de la médiatisation immédiate et facile qui leur est propre. En tant que média qui relaye les performances en milieu naturel, il est indéniable que nous avons notre part de responsabilité dans cette tendance.
La pratique indoor, à travers l’explosion du bloc en salle et de la compétition, accentue aussi cette culture du champion et de l’exploit personnel à tout prix. Les trépieds et smartphones remplacent les pareurs derrière les crashpads, le ventilateur et la grimpe nocturne se substituent aux conditions à l’heure du réchauffement climatique, des live Instagram commentés sont établis pour réaliser des performances, chaque mouvement est photographié, filmé, diffusé : la recherche de reconnaissance suite à nos réalisations atteint son paroxysme… L’ère de la performance est de plus en plus marquée, estompant souvent complètement le contexte autour : la culture et l’histoire de notre activité, les informations sur le passage, les différentes méthodes ou variantes, les infos concernant la falaise fréquentée et toute l’éducation et les précautions à prendre autour des aspects environnementaux. Idem dans la pratique loisir où le pratiquant, sans forcément chercher la performance, recherche son bonheur personnel à travers un maximum de pratique dehors et de sorties, où avec insouciance il ne se pose pas réellement de questions autour de sa pratique et de comment apporter sa pierre à l’édifice. Et quid de notre bilan carbone ? Nous semblons avoir le doigt pris dans un engrenage, et même si certaines marques, associations ou grimpeurs célèbres s’investissent ça et là dans des projets environnementaux ou culturels particulièrement pertinents et novateurs autour de la préservation et de la promotion des espaces naturels, ces aspects nous semblent marginalisés de nos préoccupations actuelles.

Des valeurs à réaffirmer ?
Les traits de magnésie fleurissent, les bouts de Strappal et les bouteilles s’accumulent, les chemins se creusent, les prises se patinent, la végétation s’estompe, les pieds de secteurs deviennent régulièrement bruyants et bondés, les ancrages vieillissent et sont parfois dangereux, tout cela dans la quasi-indifférence de notre communauté. Les équipeurs sont souvent critiqués pour un point mal placé mais jamais remerciés et reconnus pour leurs chefs d’œuvre, les topos locaux—source de financement local—ne font plus recette et sont épuisés ou désuets, les acteurs locaux sont rarement mis en avant, les histoires des sites et les enjeux autour des terrains de jeux sont méconnus ou ignorés, l’éthique autour des performances et les manières de réaliser un passage passent à la trappe au profit de la réussite à tout prix et de la médiatisation de la croix, quitte à gravir une séquence qui n’a rien à voir avec l’esprit et la difficulté originels. Un sentiment d’impuissance se dégage. A ce rythme là, quel avenir et patrimoine allons-nous léguer aux prochaines générations ?
Notre sport, qui à l’origine était très largement communautaire, où chacun était respectueux du terrain, curieux de comment évoluait l’autre, tend de plus en plus à se massifier et s’individualiser. L’esprit de cordée se traduit parfois juste par trouver un assureur pour aller pratiquer là où on en a envie, un partage d’intérêt communs. On peut certes replacer cette évolution dans le contexte plus général d’individualisme contemporain ou de conception de l’individu comme auto-entrepreneur de lui-même, dont l’unique but serait la maximisation de ses performances et non sa participation à la construction d’une histoire collective. Cet aspect communautaire de l’escalade outdoor qui tend doucement à disparaître est pourtant sans doute l’unique force qui pourrait nous permettre d’aborder sérieusement les problématiques environnementales mais aussi juridiques, avec le déconventionnement des falaises en France et le flou juridique actuel en cas d’accident, mais aussi de continuer à construire l’histoire de notre activité à travers des valeurs communes.
Nous devons également tous repenser à l’importance de notre impact environnemental à travers notre pratique et placer ce facteur au centre de nos préoccupations, en parallèle de notre plaisir personnel. Une implication de tous dans ce domaine est nécessaire, d’autant plus avec la massification des pratiquants et l’arrivée prochaine des Jeux Olympiques. On pourrait envisager des actions de sensibilisation aux bonnes pratiques, une journée nationale de nettoyage des sites naturels comme le Yosemite Facelift, des actions de rééquipement et d’entretien des sites, des actions de promotion d’une éthique et d’une culture commune autour de festival des grimpe. On vous invite d’ailleurs à y réagir et à nous insuffler des idées d’initiative si vous en voyez ! L’importance de la préservation et de la gestion des sites naturels nous semble impérative en cette période de popularisation de l’activité, et si le tableau dressé dans cet article peut paraître relativement sombre et pessimiste ou sans réelle alternative et force de proposition nous espérons qu’il incitera a minima à la réflexion et à la prise de conscience.

Photo de couverture : Hadrien Perrot

Last summer, Access Fund published an article outlining 4 warning signs of environmental degradation of and around climbing areas. An important subject is at stake here, often overlooked: the impact of the climber on and attendance to his environment. Note that since Friday this week, access permits to the Yosemite national park will be needed for climbs lasting several days, in order to limit the growing affluence following the area’s fame, and thus limit – among other things – the proliferation of waste. Beyond the environmental cause, the community’s curiosity for the history of crags and routes, local actors and guidebooks as well as other cultural elements are quintessential aspects of outdoor climbing: we may even call it “the rock climbing culture”.

Rehashed for years by different organizations and actions, the preservation of the environment and the taking into account of the context linked to the practice of climbing in natural environments, should these not be a priority of any climber focused on the outdoor, something about their values, even DNA?
It is easy to see that as the years go by, this crucial subject loses its significance in the eyes of many when it should be a major concern, a prerequisite to our actions and practices. Without excluding ourselves from the lot, we hereby share a few observations and worries.

EL cap
Photo: Marie Pebble

Outdoor climbing has become a consumer product, an activity focused exclusively on personal pleasure.
An image of climbing in a natural setting makes us all dream. Brands have realised it and use those extensively in their communication, including in mass media advertisements. In the climbing world, the most talented athletes are endorsed and the exploits of professional climbers supported. The general public, to which we belong, lives to the rhythm of the achievements of its rock idols. When it’s our turn to go into the natural environment at weekends, we try to imitate our champions, to make the most of the day with a tick or two… In short, to practice often in a very individualistic and egocentric way, where only our own pleasures and the related satisfaction prevail. It is now quite common to find that some climbers do not greet others when arriving at a cliff, who only have informations about the lines they want to climb, or who even climb only on the quickdraws left in place in the overhanging hard lines, forgetting about anything else.

As for the problems inherent to our practice such as the state of bolts, the question of maintenance funding, the dirt or the music at the foot of the crags, the local actors who have worked their socks off for our delight, the history of the cliff and so on: we don’t care! Is it an educational problem? Not necessarily… It’s also a question of mentality: a question of consuming for consuming’s sake and taking pleasure in nature through an hedonistic and quite individualistic prism. At every good weather window we go in troves to fashionable sectors often put in the spotlight by extreme achievements, and we consume the rock without asking anything, as others push their trollies in serpentine shopping centers on Saturday afternoons. The spirit of the rope team and the fraternity at the crags tend to be lost in favor of massification and a logic of very carefree consumption. The notion of sharing prevalent not so long ago has gradually faded from the climbing community. Sure, it is easier to travel far and wide, and there are many more climbers than before. Besides, climbers are more likely to live in urban areas where the codes of living together in nature are less present and less known, therefore the gregarious aspect of our activity around common values ​​and respect for our crags tends to crumble, even if the picture may not be as dark as ones thinks.

Antoine Le Menestrel - Buoux
Photo: Benoit Regord – AIR libre

Outdoor climbing consumption often angled towards the culture of the “less expensive”.
Why sleep everywhere and risk a ban when we can afford to find accommodation or go camping next to our favorite spots? Why try to find free information about the crags without buying the topo? Why rarely give a financial boost or helping hand to organisations that are involved in the management of our favorite places, and who allow us to perpetuate climbing for the future? Why not spend a day-off picking litter up and cleaning the climbing areas where we go every weekend? Climbing consumption is something particular. On the one hand most of us are able to shell out hundreds of dollars for the latest climbing clothes, the ultimate gear, organic food, a private gym subscription, the burger and beer that go with a session, even some of the most advanced training tools… While on the other, we easily forget to ‘invest’ in the local economy around our chosen crags, and in general give very little of our purchasing power, free time and energy to protect our environment and the places we regularly like to go to. A paradox and a snub to local actors who operate in complete anonymity, whether communities or local climbers. Often left to their own devices, these actors fight every day to help our activity continue on, sometimes threatened by the irresponsible and selfish behavior of a part of our community. Difficult, then, to be federated and taken seriously: the climber is often perceived as a pest or a ghost, not as a tourist who can bring real added value at the local level. Based on this premise, we find it difficult to see a bright future for climbing tourism.

Dave Graham 9b Ali baba cave Rodellar

The culture of performance and personal achievement often at the heart of concerns. Is this the one limit of sport climbing?
Climbing is oftentimes conceived of as an individual sport with performance meant to be seen. Each climber has a specific goal, route or boulder in mind, a project to keep working on or finish, an anchor to clip… They are ready to do anything to succeed in their endeavour and try to push their limits, aim higher. They set personal goals. In addition to some of the tricks already discussed in the past, we notice that the culture of performance is now often essential in our community and that this is becoming more pronounced with the appearance of social networks and the immediate and easy media coverage now available to them. As a website that mostly covers performance in natural areas, it is undeniable that we have our part of responsibility in this trend.
Indoor climbing, through the explosion of indoor gyms and competitions, also promotes this ‘champion’ culture and personal achievement whatever the cost. Tripods and smartphones replace the spotters behind the crashpads, the fan and night climbs compensating for weather systems at a time of global warming, Instagram lives are set up to broadcast the performances of a growing number… Each movement is photographed, filmed, shared: the search for recognition is forever reaching its highpoint… The era of performance is more and more marked, often completely skipping the surrounding context: the culture and history of our activity, information about the climb, the different existing betas or variants, infos about the cliff and all the education about and precautions to be taken surrounding the environment. It’s actually the same way when the climber doesn’t care about his/her performance, when s/he seeks personal happiness through a maximum of outdoor practice and days out. And what about our carbon footprint? We seem to be moving forward heedlessly, and even if certain brands, associations or famous climbers are investing here and there in particularly relevant and innovative environmental or cultural projects around the preservation of natural areas, these aspects seem far away from our concerns.

Saussois Vintage

Values ​​to be reaffirmed?
The tickmarks are legion, pieces of strap, paper and bottles accumulate, the paths widen, the holds are more and more damaged, vegetation disappear, the foot of sectors regularly become noisy and crowded, bolts get old and sometimes prove dangerous, and our community seems not to care. The bolters are often criticised for a misplaced a bolt, but never thanked and recognized for their test pieces; local topos — a source of local funding — no longer make money and become obsolete; local actors are rarely put forward; the history of the crags and the issues surrounding our playgrounds are little known or ignored; the ethics around performance and the ways of achieving a line get lost in the background compared to ethos of ‘success at all costs’ and the media coverage of the send, even if it means climbing a sequence which has nothing to do with the original spirit and/or difficulty. A feeling of helplessness takes hold. At this rate, what kind of future will we leave to the next generations?
Our sport, which originally was very largely community-based, where everyone was respectful of the terrain, curious about how others were doing, tends to become more individualistic. The spirit of the ‘team climb’ sometimes just translates into finding a belayer, any belayer, in order to climb where you want. We can certainly place this evolution in the general context of contemporary individualism and the conception of the individual as a self-made individual, whose own goal consists in the optimisation of his performances and not his participation in the construction of a collective story. This community aspect of outdoor climbing, which is slowly disappearing, is however the only force that could allow us to seriously tackle environmental but also legal issues, with the debacle of the ‘crag question’ in France for example, but also to continue to build the history of our activity through common values.
We must also all think again about the importance of our environmental impact through our practice, and put this aspect at the forefront of our concerns, at least on a par with our personal enjoyment. The involvement of all in this area is necessary, all the more so with the massification of climbing and the imminent arrival of the Olympic Games. We could consider actions to raise awareness of good practices, a national day for cleaning up climbing areas like Yosemite Facelift, actions to re-bolt and maintain crags, to promote ethics and a common culture with climbing festival, so on and so forth. We invite you to let us know about your ideas, and to inspire us with your own initiatives! The importance of the preservation and management of natural areas seem imperative in this time of intense popularisation of the activity, and if the picture depicted in this article may seem relatively gloomy and pessimistic, or without real alternative and force of proposal, we hope that it will at least encourage you to reflect on your practice and impact, and raise your awareness.

Cover pic: Hardien Perrot

El cap by night
Photo: Marie Peeble

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Giuliano Cameroni répète Off the wagon sit – Giuliano Cameroni repeats Off the wagon sit

27 mai 2021 à 11:37

Un des meilleurs bloqueurs suisses Giuliano Cameroni vient de réaliser la 4ème ascension de “Off the wagon sit” 8C+ à Val Bavona. La première ascension a été faite par Raboutou, embrayé depuis par Webb et Woods. Après 6 ans de travail, Giuliano explique dans un long post sur Instagram qu’il a eu un déblocage mental et explique ce que le bloc lui a appris. A noter pour la petite histoire que pour rajouter de l’esthétisme, Giuliano est parti debout du sol en déplaçant la carriole plutôt qu’assis sur la charrette.

“Enfin! Une vraie beauté et un très long processus de 6 ans plein de hauts et de bas.
Après avoir passé un certain temps sous le même bloc, de nouveaux sentiments commencent à apparaître: d’un côté, vous êtes évidemment frustré, surtout si vous êtes très proche, mais de l’autre, il y a un sentiment plus profond de connexion avec le lieu et le rocher, et ça commence à devenir une petite histoire d’amour. Vous commencez à réaliser chaque détail du rocher et appréhender le grain et la qualité du rocher. Le jour de l’ascension, un changement soudain s’est produit: j’étais assis en dessous comme toujours quand j’ai réalisé que j’avais le choix entre m’amuser ou réessayer désespérément. Cette prise de conscience m’a mis dans un grand état de flow sans vibrations négatives et sans peur d’échouer. Juste après avoir manqué le bac final, ce qui était mon meilleur essai, au lieu de me mettre en colère, j’ai commencé à rire. Je savais que j’approchais le bloc de la bonne façon, alors je suis resté calme et heureux. L’essai suivant, je l’ai grimpé. Tout s’est connecté et je me suis retrouvé au sommet. Un grand sentiment de joie m’a envahi et je me souviens m’être demandé comment cela pouvait arriver si facilement alors que je l’avais essayé pendant si longtemps.

Ce bloc m’a montré que l’escalade peut être bien plus que d’arriver au sommet et aussi plus que le processus dans le but de réussir. L’escalade est une expression du lien profond entre nous et la nature, entre notre âme et l’immobilité du moment. C’est très similaire au yoga, c’est pourquoi le mouvement parfait se trouve dans le moment présent. Seulement ici, lorsque toutes nos énergies sont concentrées sur ce que nous faisons, nous pouvons grimper de notre mieux, nous pouvons sentir ce que notre corps peut faire et ce que le mouvement fonctionne pour lui. Dans cette dimension intemporelle, nous réalisons notre vrai potentiel, nous nous rendons compte que nous pouvons grimper plus fort que ce qui semblait possible et donc briser les frontières de nos limites. On se rend également compte que l’escalade est une forme de méditation, un moyen direct de trouver le zen, un pont entre le physique et le non-physique.”

Shawn Raboutou – Off the wagon sit first ascent

Top Swiss climber Giuliano Cameroni just claimed the 4th ascent of “Off the wagon sit” in Val Bavona. The first ascent was claimed by Shawn Raboutou, followed by Webb and Woods. In a long Instagram post, Giuliano explains that he changed his mental state the day of the send after 6 years of trying. Note, for the story, that on the day of the send Giuliano elected to move the wagon aside and start from the ground, in a quest for added purity.

Finally! A true beauty and a very long 6 years process full of ups and downs.
After spending a certain amount of time under the same bloc new feelings start to appear: on one side you’re obviously frustrated, especially if you got very close, but on the other side there’s a deeper feeling of connection to the place and the rock, and it starts to become a little love story. You start to realize every detail of the boulder and how the grains and the quality of the rock exactly are. The day of the send, a sudden change happened: I was sitting underneath as always when I realized that I had a choice between having fun or desperately trying again. This realization put me in a great state of flow free of negative vibes and fear of failing. Right after I missed the final jug, which was my highpoint, and instead of getting mad I started laughing. I knew I was approaching the boulder the right way, so I stayed calm and happy. The next try I climbed it. Everything connected and all of the sudden I was standing on the top. A great sense of joy pervaded me and I remember wondering how it could happen so effortlessly when I had tried it for so long.

This boulder showed me that climbing can be much more than getting to the top and also more than the process with the goal of sending. Climbing is an expression of the deep connection between us and nature, between our soul and the stillness of the moment. It’s very similar to Yoga, that’s why the perfect motion is found in the present moment. Only here, when all our energies are focused on what we are doing, we can climb our best, we can feel what our body can do and what move works for it. In this timeless dimension we realize our true potential, we realize that we can climb harder than what seemed possible and therefore break the boundaries of our limits. We also realize that climbing is a form of meditation, a direct way to find zen, a bridge between the physical and the non-physical.

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Video: Jonathan Siegrist, Peruvian Necktie, 9b

28 mai 2021 à 07:37

Comme beaucoup de grimpeurs pros, la pandémie a fait changer les plans de Jonathan Siegrist pour des destinations plus proches, et tenter de répéter ou d’établir des voies très dures aux US. Ainsi Jonathan s’est rendu dans le désert de l’Ouest de l’Utah dans l’impressionnante Pop Tir Cave pour réaliser la seconde ascension de “Peruvian Necktie”. Cette voie très fortement déversante a été équipée et libérée en 2013 par James Litz et proposée à 9a+, mais la difficulté serait plus soutenue et Jonathan propose 9b. Si le niveau est confirmé dans le futur cela pourrait devenir la seconde proposition la plus dure en escalade sportive des US. A découvrir ci-dessous !

Like many professional climbers, the pandemic changed Jonathan Siegrist‘s plans to domestic destinations, and try to repeat or establish very hard lines in US. So Jonathan went to the desert of Western Utah in the impressive Pop Tir Cave to grab the second ascent of “Peruvian Necktie”. This very steep overhang was bolted and freed in 2013 by James Litz andgiven 9a +, but the difficulty would be more intense and Jonathan is thinking 9b. If the grade is confirmed in the future “Peruvian Necktie” could become the second hardest sportclimbing proposition in US. To discover below!

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Triple répétition du Voyage à Annot – Triple send of Le Voyage in Annot

31 mai 2021 à 13:10

Trois ascensions en deux jours de la voie de trad réputée être la plus difficile de France, “Le Voyage”, voici ce qui vient de se passer la semaine dernière à Annot ! Ouverte par James Pearson en 2017 dans le mur de la chambre du Roi, “Le Voyage” remonte un mur fissuré et déversant en grès des plus esthétiques sur près de 40 mètres (proposé en cotation anglaise E10 7a). Les protections sont plutôt bonnes (on appréciera tout de même l’engagement final dans le crux) mais la difficulté soutenue, autour du 8b+. Cette semaine ce sont 2 des meilleurs spécialistes mondiaux de la discipline Babsi Zangerl et Jacopo Larcher, accompagnés du belge Siebe Vanhee, qui ont réussi à répéter l’affaire. Jacopo répond à quelques questions.

– Comment as-tu eu l’idée d’essayer “Le voyage” ?
Honnêtement, dès que j’ai vu les photos de l’ascension de James et que j’ai lu ses commentaires sur l’itinéraire. Cela avait l’air si beau et il a dit que c’était probablement sa plus belle première ascension ; connaissant le nombre d’itinéraires qu’il a établi et tous les endroits où il est allé, j’étais sûr que l’itinéraire était un bijou !
Les dernières années ont été en quelque sorte trop chargées et nous n’avions pas trouvé le temps de faire un voyage à Annot jusqu’à la semaine dernière. Le plan était de s’y rendre en avril, mais en raison des différents confinements, nous ne pouvions pas y arriver. De plus, ce voyage était assez spontané, car je devais aller en Norvège avec Siebe, mais nous avons dû annuler le voyage à la dernière minute à cause des restrictions sanitaires. Nous ne pouvons pas nous plaindre du changement de plan!
J’avais entendu parler d’Annot et de ses grès, mais nous avons été positivement surpris et émerveillés par la beauté de l’endroit et de son rocher quand nous nous y sommes finalement rendus. Je suis sûr que ce ne sera pas notre dernier voyage là-bas ! Je pense qu’il y a encore un gros potentiel pour de nouvelles ascensions et que l’endroit est tout simplement incroyable.

– Peux-tu décrire la voie ?
L’itinéraire est très long, je pense environ 40 mètres. La ligne est évidente et c’est probablement la seule option pour gravir cette impressionnante face, ce qui rend l’itinéraire encore plus spécial pour moi. Cela commence par une fissure en 7a qui se termine dans une petite grotte, où il y a un repos sans les mains (on peut même s’allonger !). Quelques mouvements de plus amènent à cette grosse rampe fissurée, qu’il faut gravir en engageant un peu pour atteindre quelques bonnes prises dans la partie la plus blanche du mur (je pense à chaque fois en y arrivant que c’est un miracle qu’elles soient là, merci Mère Nature !). Les mouvements jusqu’à cet endroit ne sont pas trop durs, mais l’escalade est un peu bizarre.
À cet endroit il faut placer des petites protections, avant de partir à gauche là où la fissure recommence. Certains mouvements athlétiques sur des meilleurs prises amènent à un petit repos ou on peut placer une bonne protection. Le crux commence là et après quelques mouvements d’épaule durs / étranges, on arrive en haut de la fissure. L’équipement est très bon, mais on n’a pas vraiment envie de placer trop de protections car cela coûterait trop d’énergie. Cette section est un peu engagée, mais le mur est raide et le matériel est bon.
Après un bon repos, on grimpe une section plus facile sur des écailles fragiles, jusqu’à atteindre la fissure évasée finale. Cette dernière section n’est pas si difficile, mais il est facile de faire des erreurs et c’est assez sollicitant dans la conti ! Vous ne voulez vraiment pas y tomber !

Le Voyage
Photo: Coll. Vanhee

Dans l’ensemble, l’itinéraire est assez sûr, même on peut se prendre prendre de très gros plombs à certains endroits ! Personnellement, je pense que c’est un cadeau de Dame Nature, car il n’est pas si facile de trouver une ascension difficile qu’on peut également protéger en toute sécurité.
Ce qui ressort donc vraiment pour moi, c’est la beauté de la ligne ! Je suis totalement d’accord avec ce que James a écrit à ce sujet après sa première ascension : c’est l’une des meilleures !

– Comment avez-vous travaillé l’itinéraire et comment se sont passé vos réussites avec Babsi et Siebe ?
Nous l’avons travaillé en moulinette puis en tête. Le premier après-midi, Babsi et moi sommes descendus en rappel, on a brossé, on a checké les endroits où placer les protections et on a commencé à travailler les mouvements. Siebe est arrivé le lendemain matin et nous a rejoints.
J’ai réussi à gravir la voie à mon premier essai en moulinette, j’ai donc passé la deuxième journée à essayer de tout régler et finaliser le matériel ; même après avoir grimpé la voie en moul’ plusieurs fois, je ne me sentais pas en sécurité pour un essai en tête !
C’était très agréable de travailler la voie tous ensemble, on a pu partager les méthodes, la motivation et des doutes. Le parcours est très long, le seul inconvénient est que ça laisse moins de temps pour l’essayer, mais dans l’ensemble, nous avons passé un très bon moment !
Après une journée de repos, Siebe et moi avons réussi à gravir la voie lors de notre premier essai en tête. Malheureusement, Babsi s’est embrouillée en posant les protections et est tombée à la fin du crux, mais elle l’a réalisée direct lors de son deuxième essai en tête le lendemain !
C’était la fin parfaite pour notre court voyage. C’est toujours plus agréable quand tout le monde réussit après avoir partagé tous ces moments ensemble.

– La voie en trad la plus difficile de France ?
C’était notre première ascension trad en France… donc c’est difficile à dire… La seule chose que je puisse annoncer, c’est que « Le Voyage » est l’une des voies trad les plus cool que j’ai jamais faites. Un vrai bijou !

3 ascents of the trad line that is reckoned to be the hardest in France in 2 days, that’s what’s happened in Annot this week! Opened in 2017 by James Pearson on the chambre du Roi wall, “Le Voyage” goes up a beautiful overhanging and cracked sandstone rock face over close to 40 metres (British grading of E10 7a). Pro is rather good (still, the commitment in the final crux is not for the faint hearted) but difficulty is sustained, around 8b+. This week two of the world’s best in that field, Babsi Zangerl and Jacopo Larcher, sided by Belgian Siebe Vanhee, have managed to repeat it. Here’s Jacopo’s comment on the ascent.

-How did you get the idea to try le voyage?
Honestly, as soon as I saw the pictures of James climbing it and I read his comments about the route. It looked so good and he said it was probably his most beautiful FA; knowing the amount of routes he had climbed and all the places he had been to, I was sure the route was a gem!
The last years were somehow too busy tho and we hadn’t found the time to make a trip to Annot until last week. The plan was to go there in April, but due to the different confinements we couldn’t make it there. Also this trip was quite spontaneous, as I was supposed to go to Norway with Siebe, but we had to cancel the trip last minute because of the travel restrictions. We can’t complain about the plan change tho! 😉

I heard about Annot and its Gres, but we were positively surprised and amazed by the beauty of the place and its rock when we finally got there. I’m sure it won’t be our last trip there! I think there is still a big potential for new climbs and the place is simply amazing.

– Can you describe the style of the route?
The route is very long, I think about 40 meters. The line is very obvious and it’s probably the only option for climbing that impressive face, which makes the route even more special to me. It starts with a 7a splitter crack, which ends in a small cave, where you have a no hand rest (you can even lay down!). A few more moves get you to a big thread, form which you have to climb a fairly big run out to reach some good pockets in the blankest part of the wall (I still think it’s a miracle they are there; thanks Mother Nature!); the moves up to there aren’t too hard, but at the climbing is a little it weird.
You can place some smaller gear, before to move out left where the crack starts again. Some athletic moves on better hold lead you to a small rest and some good gear. The crux section starts there and after some hard/weird shoulder moves you reach the break at the end of the crack. The gear is very good, but you don’t want to place to much pieces as it would cost too much energy. This section gets a bit runout, but the wall is steep and the gear is good.

After a good thread you climb an easier section on a loose flake, until you reach the final flared crack. This last bit isn’t that hard, but it’s easy to make some mistakes and it’s quite pumpy! You really don’t want to fall there!

All in all the route is quite safe, even if you can take some really big whippers if you fall in certain spots! I personally think it’s a gift of Mother Nature, as isn’t that easy to find a hard trad climb, which you can also protect quite safely.

What it really stands out for me is the beauty of the line tho! I totally agree with what James wrote about it after he made the first ascent: it’s one of the very bests!

– How did you work the route and how was the send with Siebe and Babsi?
We worked in on top rope and then tried it on lead. On the first afternoon Babsi and I rapped down the route, brushed it, checked the gear and started to work the moves. Siebe arrived the next morning and joined us.
I managed to climb it first go on top rope, so I spent the second day trying to get everything dialed and finalizing the gear; even after having climbed the route on tr a couple of times, it still felt insecure tho!
It was very nice to work the route all together, as you can share betas, motivation and doubts. The route is very long, so the only down side is that you also get less time for trying it, but all in all we had a really good time!
After a rest day Siebe and I managed to climb the route on our first lead try; unluckily Babsi messed it up with the gear and fell once at the end of the crux, but she climbed it straight on her second lead try on the following day!
It was the perfect end for our short trip. It’s always nicer when everyone succeed after having shared all those moments together.

– The hardest trad route in France?
It was our first (and last) trad climb in France… so it’s hard to tell…The only thing I can say, is that “Le Voyage” is one of the coolest trad routes I’ve ever done. A real gem!

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Dinara Fakhritdinova répète Max Factor 9a – Dinara Fakhritdinova climbs Max Factor 9a

1 juin 2021 à 07:35

Habituée des compétitions internationales, la grimpeuse russe Dinara Fakhritdinova (championne d’Europe 2013, agée de 28 ans) est de retour aux affaires et vient de réaliser son premier 9a avec “Max Factor” à Bakhchisarai en Crimée. Équipée par Alexey Vlasenko en 2017, cette voie déversante à doigts de 27 mètres (10 dégaines) avait été libérée par Vladislav Shevchenko il y a deux ans. Depuis, seul Dmitry Fakiryanov avait réussi à répéter la voie, c’est donc la 3ème ascension. Ci-dessous quelques images de “Max Factor” dans la fin de la vidéo (avec Serguey Shaferov aux essais).

Dinara a essayé la voie pour la première fois à l’automne dernier. Elle avait réussi à faire tous les mouvements de la voie en 3 montées et quelques jours sur place. Dinara aura eu besoin de 4 jours supplémentaires dans la voie pour concrétiser à sa 7ème tentative. Elle nous livre ses impressions :
“Je mesure 1 mètre 51 donc il peut y avoir des problèmes d’allonge dans les voies pour moi. Le crux le plus dur pour moi ici a été celui du haut. J’étais déjà tombée 3 fois au dernier mouvement. C’était frustrant. Le jour de la croix, j’ai décidé de m’échauffer dans un 6b et d’essayer sans états d’âmes. Tout est venu simplement. J’étais calme. Je l’ai fait, mon premier 9a, “Max Factor” !”

Pour la petite histoire, après un break avec l’escalade et une reprise il y a un an, Dinara devient la première grimpeuse russe à réaliser du 9ème degré. En effet, alors que côté ukrainien Nika Potapova avait réussi “Fuck The system” à Santa Linya en 2019, il n’y a avait toujours pas de nonogradistes chez les filles russes. C’est désormais chose faite !
“J’ai commencé à grimper sérieusement le 15 juin dernier et cela fera bientôt un an que j’ai décidé de revenir au sport de haut niveau. Je rêve de réussir des belles choses en falaise, j’espère pouvoir à nouveau bien performer bientôt !”

Plus d’infos (en russe) sur le site internet de Dinara

Photos: Anton Malkov

Dinara - Max Factor
Photo: Anton Malkov

Used to take part in international competitions, Russian climber Dinara Fakhritdinova (European champion 2013, 28 years old) is back to business. She just climbed her first 9a with “Max Factor” in Bakhchisarai, Crimea. Bolted by Alexey Vlasenko in 2017, this overhanging and fingery route (27 meters, 10 quickdraws) was freed by Vladislav Shevchenko two years ago and Dmitry Fakiryanov did the first repeat. Check out the route in the video below with Serguey Shaferov attempting it.
Dinara tried the route for the first time last fall. She had managed to do all the movements in 3 sessions and a few days at the crag. Dinara needed 4 more days on the route to send it, at her 7th attempt.

“I am 151 cm tall, for me, there may be some height problems on some routes. The hardest crux for me was in the upper section – I’ve alredy fallen there 3 times at the last hard move. It is frustrating. On a day of send, I decided to warm up on a 6b and go try the project without expectations. Everything went smooth. I was calm. I sent it, my first 9a “Max Factor”!”

For the story, after a break with climbing and a re-start a year ago, Dinara became the first Russian climber to reach the 9th degree. Indeed, while the Ukrainian side Nika Potapova had succeeded in “Fuck The system” in Santa Linya in 2019, there were still no nonogradists among Russian girls. It’s now done!
I started to climb consciously on June 15 and it will soon be a year since I decided to return to big sport. I dream to be successful in rock climbing, I hope I will be able to perform well again!”

More info (in Russian) on the Dinara’s website

Photo: Anton Malkov

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Le pilier du désert assis, nouvelle référence du haut-niveau à Bleau – Le pilier du désert sit, new hard testpiece in Font (+video)

1 juin 2021 à 18:56

C’est fait ! Alors que la première ascension du bloc a été réalisée il y a environ 2 mois, le discret et très fort grimpeur hollandais Michiel Nieuwenhuijsen annonce sur les réseaux sociaux avoir réalisé la première ascension d’un des vieux projets de la forêt de Fontainebleau, le départ assis du “Pilier du désert” au désert d’Apremont. Ce bloc situé au centre du massif est un classique en 7C+ en debout proposant un départ sauté puis une compression (ouverture : Thibault Le Scour). Il y a quelques années, Fred Nicole himself avait rajouté un départ bas en partant en statique avec le trou et l’arête main gauche sans sauter. Le départ assis proposant un départ des plus puissants était resté un projet, malgré l’acharnement de ténors du bloc mondial comme Jimmy Webb en 2018. Proposé par Michiel à 8C, le bloc a déjà été répété deux fois, une fois par Manu Cornu avec un ressenti à 8C+ jugeant ses méthodes plus dures car non-morpho par rapport à celles de Michiel et estimant que le “niveau monte en bloc”. Nico Pelorson ne lui a pas vraiment donné raison, expédiant récemment l’affaire en 3 courtes séances avec les méthodes et la sortie plus directe de Manu (qui ne change rien à la difficulté du bloc) et proposant 8B+ standard, le niveau de bloc que Nico est habitué à gravir avec cette durée d’investissement. Peu importe la cotation, Michiel, qui mesure 1 mètre 87 a utilisé des méthodes sensiblement différentes des 2 autres ascensionnistes pour le départ, il nous explique :
“On utilise tous le plat de gauche pour se lever du assis. Nico et Manu utilisent une petite arquée proche de la réglette pour la main droite. J’utilise quant à moi un plat bien plus à droite car j’ai plus d’allonge. On utilise tous les talons droits, juste perso je place le talon un peu plus à droite qu’eux. Et ensuite le mouvement pour aller au trou, et après ça nous faisons sensiblement la même chose. Pour moi la compression de départ qu’ils utilisent me met trop en boite. Et pour eux ma méthode de départ est trop morpho.”

Avec déjà 3 répétitions en quelques semaines, ce bloc est déjà à coup sûr très prisé. Un nouveau classique dur de la forêt est né! La vidéo de la première ascension par Michiel est ci-dessous !

Photo: Bart van Raaij – 7+8.com

It’s done! The first ascent of this boulder was claimed some weeks ago but discreet and very strong Dutch climber Michiel Nieuwenhuijsen only made the announcement recently on social media. He did the first ascent of “Le pilier du désert assis” in Apremont Désert, Font. This boulder, located in the center of the sector, was opened as a stand start by Thibault Le Scour. It consists of a jump start into 2 vertical slopers, 7C+. Later, Fred Nicole himself added a static low start using the hole for the right hand and the arête for the left (no jump). The sit start version remained unsolved despite attempts by bouldering beasts like Jimmy Webb in 2018.
Proposed as 8C by Michiel, the boulder has since seen two quick repeats, one by Manu Cornu, with a less morpho and harder sequence for him for the start, for which he suggested 8C+, thinking the bouldering level is increasing these days. Nico Pelorson disagreed despite using Cornu’s methods and direct exit, climbing the boulder in 3 quick sessions and giving it 8B+. Whatever the grade, Michiel, who is 187cm tall, used a different hold for the beginning, using his large span. He explains his beta:

We all use the left sloper and start sitting on the ground (Also Nico). They use a small crimp close to the edge for the right. I use a far sloper to the right. We all use a right heel, my heel is just more on the right. Then we all go with the right to the small pocket/edge and the rest is the same. For me the small box they use is too small. For them my big box is to big! 🙂

With 3 repeats in a few weeks, “Le pilier du désert” sure is now in fashion! A new hard addition to the forest is born! The video of the first ascent can be found above.

Photo: Bart van Raaij – 7+8.com

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Fanatic Climbing community

3 juin 2021 à 15:32

“Si ça c’est pas la meilleure communauté, on ne sait pas ce qu’il nous faut ! Merci à tous les Fanatic members de nous envoyer régulièrement des photos de leurs prouesses en action, affublés de leur plus beau T-shirt et de leur plus belle brosse ! Si toi aussi, tu veux exhiber ton fanatisme devant tes amis en falaise, il est toujours temps d’adhérer ! “

Pour adhérer: c’est ici ! et pour en savoir plus sur l’association c’est là !

“If that’s not the best community, we don’t know what we need! Thank you to all Fanatic members for regularly sending us pictures of their prowess in action, decked out in their best T-shirts and their more beautiful brush! If you too, you want to show off your fanaticism in front of your friends on the cliffs, there is always time to join! “

To join: it’s here! and to find out more about the association, it’s there!

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Video : Margo Hayes makes History

5 juin 2021 à 21:52

On avait déjà pu admirer le run gagnant sans coupures, revivez un documentaire du Reel Rock consacré à la première féminine de “Biographie” à Céüse par l’américaine Margo Hayes ! Une perf’ qui remonte à septembre 2017 et qu’on ne se lasse pas de revivre à travers cet opus.

We had already been pleased to watch the sending run without cuts, here is now a Reel Rock documentary dedicated to the female first ascent of “Biographie” in Céüse by American Margo Hayes! A perf ‘that dates back to September 2017 and that we’re never tired of reliving through this movie.

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Pierre Le Cerf ouvre une nouvelle voie dure à Déversé – Pierre Le Cerf frees a new hard line in Déversé

7 juin 2021 à 11:48

Une nouvelle voie dure vient de voir le jour dans la fameuse antre du haut-niveau des gorges du Loup, Déversé. Pierre Le Cerf vient de réaliser un vieux projet avec “Just two fix” qui n’est autre que l’extension du 8c+ très bloc de “Just one fix” qui comptait jusqu’alors que très peu d’ascensions (Pouvreau, Lo Piccolo, Ondra, Marchaland,…). “Just one fix” propose un crux autour du 7B+ bloc sur 5 mouvements après une approche en 8b. Après le relais de la première partie, la seconde partie vaudrait intrinsèquement 8b+. Pierre propose 9a/a+ pour l’intégrale de la voie et nous en dit plus.

“Entre la L1 et la L2 il y a un repos plutôt correct, avec des genoux mais qui demande un max de gainage comme dans « un toit » donc le mollet est vite daubé et donc on n’y reste pas des heures… Je l’essayais depuis pas longtemps, pendant 3-4 séances je faisais par sections car plusieurs prises étaient mouillées… impossible de mettre un seul vrai essai du sol… du coup je grimpais les morceaux plusieurs fois d’affilée, surtout dans la L2, 6-7 mouvements d’affilée hop je redescends de 1 point et on refait 4-5 fois… et voilà en faisant les mouvements plusieurs fois la mémoire musculaire a bien fonctionné il manquait plus que la journée sèche ! Et puis arriva la journée sèche, pendant la montée d’échauffement j’observe que tout est quasiment sec, alors la petite pression du “maintenant je veux la détruire !”. J’ai eu un mois de mai compliqué, il m’a servi à me mettre en colère contre la voie, pendant le run j’étais dans un autre monde (pas encore le flow 😉) mais plutôt indestructible vu mes pensées, je faisais un mélange de tout ça, je suis arrivé en haut dès le premier réel run dans la voie… plutôt efficace !”

Avec “Kinematix”, “PuntX”, “Kick Ass” et “Trip tik tonik”, “Just two fix” devient donc la 5ème proposition en 9ème degré de la célèbre falaise des Alpes-Maritimes et la voie la plus dure réalisée par Pierre qui comptabilise 7ème voie en 9ème degré à son actif, et qui commence à avoir plié la plupart des voies les plus dures de son coin.

Photo: Sam Bié

A new hard line is just born in famous Franch hardcore climbing place called Déversé, gorges du Loup. Pierre Le Cerf just freed an old project of the crag, “Just two fix” 9a/+. This line bolted by Cedric Lo Piccolo is an extension of “Just on fix” 8c+ very powerful and bouldery, which counts few ascents (Pouvreau, Lo Piccolo, Ondra, Marchaland,…) : a 5 moves crux around 7B+ after an 8b approach. The extension adds an 8b+ to the first part. Pierre proposes 9a/+ for the whole line. Here is his comment.

“Between the first and the second part there is a kneebar rest in a roof but it requires a lot of body tension and your legs are quickly tired so you can’t rest during a long time. I tried it 3-4 sessions but it was wet. It was impossible to do a go from the ground, so I did several times some pieces of the route, and focused mostly on the second part. I did 6/7 hard moves in a row, then go down, I do it again…4-5 times…So my muscle memory was on! During the first day it was dry, I get a little pressure “It’s dry, I can destroy it”. May was complicated for me so I put all my frustration and my rage in the run, and did it at my first real go!”

With “Kinematix”, “PuntX”, “Kick Ass” and “Trip tik tonik”, “Just two fix” is the 5th 9th grade proposition of the famous cliff and the hardest route climbed by Pierre It’s his 7th 9th grade route, and he begins to have climbed all the hardest sport climbing routes around his home in Nice.

Photo: Sam Bié

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Vidéo: Stefano Ghisolfi découvre Bibliographie 9c – Video: Stefano Ghisolfi discovers Bibliographie 9c

10 juin 2021 à 18:36

Le top grimpeur italien Stefano Ghisolfi est allé s’essayer dernièrement quelques jours dans “Bibliographie”, la seconde proposition en 9c de l’histoire de l’escalade. Il passe aux cribles toutes les sections et les premières astuces qu’il a pu trouver dans cette voie extrême de Céüse libérée en août dernier par Alex Megos.

Italian top climber STefano Ghisolfi tried some days ago “Bibliographie”, second 9c proposition of the World, an extreme route located in Céüse, France freed by Alex Megos last summer. Stefano explains all the sections of the route and gives details and some tips he could find during the check goes.

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James Taylor libère Prisoners of the Sun E10 7a – James Taylor frees Prisoners of the Sun E10 7a

11 juin 2021 à 13:26

Le grimpeur britannique James Taylor vient de réaliser la première ascension d’une ligne extrêmement difficile en trad, “Prisoners of the Sun”, située dans le “Painted wall” sur le falaise de quartzite de Rhoscolyn au pays de Galles.
James essayait ce projet local en fil rouge depuis 2018. Il lui a fallu pas moins de 35 séances de défrichage, un hiver d’entrainement et un mois complètement focalisé sur cette voie pour finalement la libérer. La voie qui fait ue vingtaine de mètres pour 20° de dévers est très technique avec un minimum de protections et un début en 7a potentiellement expo avec une chute potentielle d’environ 8 mètres sur une vire, avant une deuxième partie plus difficile en 7c+/8a et des protections à peine meilleures. James l’évalue à 8b ou E10 7a, ce qui en fait un des challenges les plus difficiles du pays de Galles.
Plus d’infos sur UKC

Prisoners of the sun - James Taylor

British climber James Taylor just did the first ascent of an extreme trad line, “Prisoners of the Sun” at “Painted Wall”, on of the quartzite crags located close to Rhoscolyn, Wales.
He started to work the project in 2018 and spent more or less 35 sessions before a winter training and a month focus before succeed to free it. The route is around 20 meters with a spicy 7a intro with exposure : an 8 meters fall on a ledge at the begining, before an harder second part around 7c+/8a well protected. James proposes E10 7a / 8b as grade, on eof the most difficult trad challenges of Wales!

More on UKC

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Film: Swissway to heaven

14 juin 2021 à 09:17

“Swissway to heaven” n’est plus un projet ! Deux ans jour pour jour après les premiers plans et les premières ascensions, la pile électrique suisse Cédric Lachat est heureux de présenter son opus consacré à 5 musts en grande voie dans son beau pays. “Swissway to heaven” : 5 faces mythiques helvétiques mais aussi de terribles challenges de haute difficulté, réputés parmi les plus durs des Alpes et où les ascensions en libre se comptent sur les doigts d’une main….

Après un apéritif aux Gastlosen dans “Yeah man” qui est avalée en guise d’échauffement, les choses sérieuses démarrent aux Wenden, une muraille de 10 kilomètres assez imposante avec un accès périlleux et déroutant. Un mix de longueurs old school très difficiles et d’engagement, où la philosophie de l’alpinisme et le côté puriste transpire, avec des longueurs extrêmement dures sur rasoirs qui se mêlent à des parties plus faciles clairement exposées, rajoutant au challenge une dimension psychologique assez élevée ! Telle est la marque de fabrique des voies et des parois choisies et présentées ici, comme l’impressionnant Eiger où l’ambiance de “Merci la vie” semble redoutable ! 
Mention spéciale aux aspects historiques, culturels et techniques distillés ça et là avec des témoignages de légendes comme Beat Kammerlander, Claude Rémy ou d’alpinistes réputés comme Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist, Tobias Suter, Fabien Dugit qui apportent un éclairage connaisseur et expert particulièrement pertinent.

Réalisé par le talentueux Guillaume Broust, “Swissway to heaven” mixe avec un savant dosage rappels historiques, descriptifs de longueurs clé, moments de vie en paroi et complicités partagées entre partenaires de cordées, mais aussi travail des longueurs avec de nombreux plans spectaculaires et des prises de vue impeccables permettant de vivre au plus près les ascensions et de s’imprégner des ambiances. Un parfait équilibre avec un montage dynamique, le tout agrémenté d’une bonne couche d’humour. Mais nous ne sommes pas non plus au cirque, et Cédric Lachat pose ses tripes. Il semble clairement poussé dans ses derniers retranchements dans les deux dernières ascensions.

On reste scotché par la difficulté inouïe de la partie sommitale de “Fly”, ou par l’engagement et la haute technicité de “WoGü”, point d’orgue du film. Cédric est proche de ses limites, les chutes sont carrément flippantes et les enchainements semblent presque relever de l’aléatoire et de la chance, tout en demandant des conditions. Le top grimpeur suisse élève alors encore un peu plus son niveau pour se hisser à la hauteur du challenge avec des premières à la journée sans chuter. C’est fort ! “Swissway to heaven” est un beau portrait de ce grimpeur qui transpire la passion, simple, drôle et accessible, mais aussi extrêmement déterminé, méthodique et efficace : une personnalité attachante. Et surtout un magnifique tour du proprio des grandes voies alpines majeures du pays du chocolat !

Swissway to heaven (55 minutes) est disponible en VOD ici. Le film sera diffusé en libre droits sur internet à partir de décembre.

Swissway to heaven poster

Swissway to heaven is a project no more! Two years to the day after the first outline and ascents, the Duracell bunny that is Cédric Lachat is delighted to present his documentary dedicated to the 5 hardest multipitch routes in his beautiful country. Swissway to heaven: 5 legendary Swiss rockfaces, but also sordidly difficult climbing undertakings, renowned to be among the hardest in the Alps, and on which free ascents are very few and far between…

After a light starter in the Gastlosen with “Yeah man”, dispatched almost as a warm-up, the mains begin proper in the Wenden, an imposing 10km-long cliff, whose approach is as perilous as it is tricky. The route itself serves up very hard and committing old school pitches, where the philosophy of alpinism and a definite purist’s take shine through, mixing super hardcore pitches on razor blades and easier, fully exposed sections which add a clear psychological dimension to this already massive challenge! And that is, in fact, the defining trait of the routes and faces presented in this film, such as on the impressive Eiger, where the atmosphere on Merci la vie” seems pretty scary, to say the least!

Praise be to the historical, cultural and technical aspects shared here and there in the form of chats with legends such as Beat Kammerlander, Claude Rémy or proven alpinists like Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist Tobis Suter and Fabien Dugit, who shine knowledgeable and expert lights of à-propos pertinence.

Shot and produced by the talented Guillaume Broust, Swissway to heaven mixes a well-balanced sprinkling of historical snippets, captivating descriptions of the key pitches, moments of life in the vertical as well as an insight into the shared emotions between climbers, work on various pitches with plenty of spectacular shots, all of which conspire to making us experience the ascents in a thrilling manner and soak up the atmosphere. The balance is perfect, with a dynamic production and, of course, a good helping of humour and fun: after all, the main protagonist is Cédric Lachat! But it’s not at all a circus performance, Cédric also commits as if there is no tomorrow. In the last two ascents, he clearly seems pushed to his very limits. The insane difficulty of the upper part of “Fly”, or the commitment and über hard technic required for “WoGü”—the culmination of the film—are gobsmacking. Cédric Lachat appears at the end of his tether (pun intended), the falls are properly scary, and the sends almost seem to rely on pure luck, as well as accommodating conditions. The Swiss beast raises the bar yet again in order to match the pitches’ extreme difficulty and succeeds in freeing the route, without falls, in a day! In such instances, “strong” seems like a pretty meek word indeed.

Swissway to heaven” proves to be a beautiful portrait of a climber who exudes passion, fun and a down-to-earth attitude, but also one extremely determined, methodical and efficient : A pleasant personality. And of course, it is a tremendous guided tour of the most hardcore alpine multipitch routes in Chocolate country.

Swissway to heaven (55min) is available in VOD here
The film will be online for free in December.

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Siebe Vanhee et Seb Berthe répètent Fly ! – Siebe Vanhee and Seb Berthe repeat Fly!

21 juin 2021 à 19:01

On vous l’a présentée dans notre récente chronique du film “Swissway to heaven“, “Fly” (8b+, 550m, 20 longueurs dans le Lauterbrunnen, Suisse) est une des grandes-voies parmi les plus dures des Alpes.
Elle a été ouverte par Roger Schaeli entre 2004 et 2008 avant qu’Alex Megos (2014) puis Cédric Lachat (2019) ne la réalisent en libre. Vaincue en libre deux fois en 2 essais, la voie a connu la semaine passée deux autre répétitions grâce aux top grimpeurs belges Siebe Vanhee et Seb Berthe, qui l’ont réalisée “ground-up”, soit du sol, sans repérage préalable !


Siebe nous raconte :


“Fly a été sur ma liste depuis que je me suis tourné vers les grandes-voies dures. On ne pouvait faire mieux. Avec mon compatriote Seb, nous sommes partis le 12 juin dans la voie pour une tentative ground-up avec l’objectif de réaliser chaque longueur sans retourner au sol, ce qui est le mode le plus pur pour réaliser une grande-voie alpine. Nous avions lu les ressentis de Cédric Lachat sur la difficulté de la voie et nous nous étions préparés pour 5 jours en paroi maximum. Afin de garder une trace, la photographe pro Julia Cassou nous a rejoint. La team parfaite pour une bonne aventure !

Nous sommes partis à 7 h du matin du camp de base, avec nos sacs de hissage et nos portaledges pour une tentative en complète autonomie. Le but de la première journée était d’arriver sous la longueur 17 en grimpant tout en libre et en réversible, en hissant notre matos au fur et à mesure. Entre le poids de nos sacs de hissage et le caractère soutenu des longueurs en 7ème degré de l’itinéraire, le plan était ambitieux. Mais plus tôt on atteindrait cette vire sous la longueur 17, plus ont se donnait d’expédier les 3 longueurs clé restantes. Les 9 premières longueurs sont très dalleuses, dures à lire et assez sales. Cela ne nous a pas empêché de les réaliser toutes à vue, à l’exception de 2 7c. On a été relativement rapide, et à 14h30 nous étions sur le vire, juste à temps pour se faire rôtir par le soleil qui arrivait sur la face sans nous faire perdre notre précieuse peau des doigts ! Julia nous rejoint sur la vire et nous avons installé des cordes statiques pour pouvoir immortaliser nos essais pour les jours suivants.

Un départ très tôt était nécessaire pour avoir un maximum d’ombre car la face prend le soleil à 14h. Le second jour Seb a démarré et a réalisé à vue la longueur 17 en 8b, en mettant d’entrée la barre très haute pour un jour 2 ! J’étais nerveux mais j’ai réalisé la longueur flash dans la foulée pendant que Julia s’en donnait à cœur joie pour les images. Nous avons continué de grimper avec la longueur suivante en 7b+ qui amène au crux de la voie, la fameuse longueur en 8c. Je suis parti en premier pour une longue épopée vers le relais. j’ai brossé les prises, trouvé les méthodes et j’ai fait en sorte que ce crux soit grimpable. Défricher une longueur en 8c dans une grande-voie alpine en calcaire est une expérience relativement intimidante. La paroi est sale, sans magnésie, et le gaz bien présent ! Après que Seb ait bossé les moves, j’ai mis un sérieux essai mais je suis tombé car j’ai cassé une prise dans une partie facile de la longueur. Mon 2e essai dans la voie, je me suis senti fatigué, avec plus de peau, j’étais nerveux mais déterminé. Et c’est passé ! Comme le soleil se pointait, Seb a raisonnablement gardé son énergie et sa peau pour le jour suivant. Nous sommes rescendus aux portaledges sur la vire pour une après-midi bain de soleil.

En ce début de 3ème jour, il ne me restait plus qu’une longueur à libérer. Seb était plus stressé, devant enchaîner la longueur clé. Très fort mentalement, il avala cette longueur clé. A mon tour de défricher cette dernière longueur en 8b+. Une dalle de 15 mètres avec un mouvement puissant sur une arquée plate. Mouvement par mouvement j’ai brossé et trouvé les méthodes, et à la fin j’avais des séquences pas trop mal. A son tour, Seb fit sa reconnaissance. Mon premier essai, j’ai chuté après le crux, encore à cause d’une réglette microscopique que j’ai arraché autour de mon annulaire. Je suis redescendu immédiatement au relais pour y mettre immédiatement un 3ème essai. Avec 2 doigts complètement strappés et les autres phallanges complètement fissurées et sanguinolentes j’ai arqué tout ce que j’ai pu et j’ai pu réaliser cette dernière longueur ! Il n’y a avait aucune autre alternative car grimper avec une plus mauvaise peau ou avec plus de strap auraient considérablement réduit mes chances de réussite. Peu importe, pour une dernière longueur d’une grande-voie aussi difficile, je ne pouvais pas cogiter sur ma peau des doigts. Bien que j’ai atteint le sommet, l’affaire n’était pas encore finie. Seb devait enchainer 2 essais plus tard il réussit aussi et la joie s’est emparée de nous ! Une 3ème et 4ème ascension en libre de “Fly”, une incroyable aventure sur la mur, des images magnifiques et des super vibes avec une équipe formidable. Merci à Roger Schaeli d’avoir ouvert cette ligne et d’avoir partagé les infos avec nous. C’est une ne super ligne que tu as proposé à la communauté escalade ! Merci à Cédric Lachat et Tobias Suter pour les infos logistiques. Et bien sûr merci à Julia Cassou pour les belles photos et l’ambiance en paroi !

Sur le niveau

Nous voulions donner nos considérations sur le niveau de cette perle. Réaliser une première ascension et la coter peut être très compliué. La voie est souvent sale, intimidante et demande un paquet de ressources mentales. C’est après plusieurs ascensions que le niveau d’une voie commence à se stabiliser autour d’une consensus. Il est donc logique de se poser la question du niveau d’une pareille ligne.

C’est jamais facile de coter une grande-voie et plein de facteurs entrent en jeu. On a essayé de livrer un ressenti sur la base de nos expériences en paroi, avec des prises sales, pas de cake et le bout des doigts strappés à la fin, en essayant la voie ground-up, sans repérage préalable. Nous avons aussi considéré nos points forts : le fait d’être à l’aise dans un profil vertical et technique sur arquées, et notre bonne endurance. Nous pensons qu’il est important de donner des estimations correctes pour que la voie soit approchée avec des informations fiables et une réputation à la hauteur. Nénamoins nous ne sommes pas d’accord avec Cédric sur le niveau de la dernière longueur, plutôt 8b pour nous alors que Megos et Lachat l’estiment à 8b+. Nous réalisons que nous avons eu des conditions favorables pour une voie qui est très dépendante des éléments. Mais envisager l’ascension avec de bonnes conditions nous semble le meilleur moyen pour coter une voie. En tout cas nous sommes curieux de l’avis des prochains répétiteurs.”

Photos: Julia CassouJuliaCassou.com

FLY-Topo

“Fly”. This fairly new Swiss multipitch, opened by Roger Schaeli (2004-2008) and freeclimbed by Alex Megos (2014) and Cedric Lachat (2019), just received 2 more repeats the past week courtesy of top Belgian climbers Siebe Vanhee and Seb Berthe. They climbed the route ground-up, i-e without checking it before.

Siebe reports:

“Fly has been on my to-do list since I’ve set my mind on hard multipitches. Getting on Fly couldn’t be done on my own. Together with Belgian compatriot Sebastien Berthe, we left on June 12th to attempt a ground-up free ascent in the least days possible. For us, the ground-up ascent with the aim to send it all without returning to the ground is the purest way of climbing an alpine multipitch. Having read the stories of Cedric’s ascent about the difficulty of the route, we prepared for a maximum of five days on the wall. To document our ascent, we roped in friend and professional photographer Julia Cassou to join us. The perfect team for a good adventure.

Seb and I left the base at 7am in the morning, with our portaledge and haul bag fully packed for an autonomous sent. The aim of the day was to reach the ledge below pitch 17, swinging leads, climbing everything free and hauling our household with us. It seemed like an ambitious plan considering the heavy packs and the sustained grading in the high 7th grade. But the sooner we got on the ledge the sooner we could tackle the three upper crux pitches. The first nine pitches are slabby, hard to read and were quite dirty. This didn’t hinder us to climb them almost all onsight, except for two 7c’s. We were surprisingly quick, at 2:30pm we arrived at the ledge, just in time to get roasted in the sun without losing precious skin on our fingers! That same night, Julia joined us on the ledge and installed some static lines to shoot our ascent from above the following days. 

An early morning start was necessary to get as much shade as possible. This west facing wall gets sun at 2pm. This time Seb started off, he immediately onsighted the 8b (pitch 17) off the ledge. Setting the bar high for the day! I was nervous but managed to quickly flash the route after my partner while Julia was dangling above us capturing every emotion. We continued the climb with a 7b+ pitch up to the start of the crux of the whole line, graded 8c. I took off first, for a long journey towards the anchor. Slowly I found the beta, brushed and marked all the holds to make it look like a climbable piece of rock. Tackling an 8c pitch on an alpine limestone multipitch can be quite intimidating. There is dirt, no chalk and an incredibly exposed atmosphere! After Seb worked the moves, I gave it a solid go but fell due to a hold that broke in the easier section. I gave it a third go. I felt tired, had no skin left and climbed nervous but dedicated to send, which I did! The sun started to hit the wall, a good reason for Seb to save his energy and skin for the next morning. We descended back to our portaledge camp and started our second sunbathing session.

Day three, for me there was only one pitch left. Seb was in a more stressful position this time, having to still send the cruxpitch. First thing in the morning, mentally strong as he is, he cruised the pitch up to the anchor. My turn again to work out the moves of the last, 8b+, pitch. This pitch is a 15 meter slabclimb with one powerful move of a small flat crimp. Move by move I brushed and found the beta again, it didn’t seem too bad in the end. Again, Seb took his turn and worked the moves. I gave it a try and fell after the crux move due to a microscopic edge that broke below my ring finger. I came down immediately and gave it a third go straight away. With two fingertips taped and two others completely cracked and bleeding I crimped through the section and send this last pitch! There was no option to recover skin or put on more tape.

Anyway, for a last pitch of such a difficult and long multipitch I didn’t care about the skin anymore. Although I reached the anchor, it wasn’t over yet. Seb still had to send. Two more tries later he did and the joy was felt by all three of us! A third and fourth freeascent of ‘Fly’, an amazing adventure on the wall, quality images and some great vibes with a cool crew! Thank you so much to Roger Schaeli for opening this line and sharing some info with us. Yet another great line you gave to the climbing community. Thanks to Cédric Lachat and Tobias Suter for the info on logistics. And most of all, thanks to Julia Cassou for your amazing images and good vibes on the wall.

About the grade?

We would like to share our thoughts about the grading of this stellar climb. Climbing a first ascent and grading it can be pretty complicated. A first ascent is often dirty, intimidating and requires a lot of mental strength. It’s known that the grade of a climb needs several repeats before it can settle at his definite grade. So, it’s logical that repeating difficult climbs like this always raise the question about the grade. With ‘Fly’ it isn’t any different.

Based on my experience establishing first ascents, the repeats of the most classic difficult multipitches in Europe by Seb and myself and some phone calls with first ascensionist Roger Schaeli and Cédric Lachat who made the second free ascent, we suggest ‘Fly’ to be graded 8b+. The suggestion of the different grades can be found on the adjusted topo of Cédric and Tobias.

Considérant nos expériences de première ascension ou de répétition de grandes-voies en Europe et des appels téléphoniques avec Roger Schaeli et Cédric Lachat nous suggérons un niveau 8b+ pour “Fly”. Une suggestion du niveau des longueurs peut être trouvé dans le topo de Cédric et Tobias.

It is never easy to grade a multipitch climb because it depends on so many factors. We tried to grade the pitches how we experienced them on the wall, with dirty holds, no chalk and destroyed fingertips towards the end. Getting on the route ground-up, we didn’t work the pitches in advance. Also, we took in consideration our personal strengths; being vertical and technical climbing on crimps and a good endurance. We think it is important to give correct grades so the route can be approached with the right intentions and gets an honest reputation. Nonetheless my communication with Cédric, we don’t agree about the grading of the last pitch. This short technical pitch was graded 8b+ by Megos and Cédric. For Sebastien and I it honestly felt more like 8b. We also realize that we had favorable conditions on the wall for climbing such a condition depending route. But having good conditions seems to us the best way to correctly grade a climb. Anyway, we curiously wait the reactions of future repetitions!”

Photos: Julia CassouJuliaCassou.com

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Video: Daniel Woods, Return of the sleepwalker, 9A

21 juin 2021 à 19:42

“Return of the sleepwalker” ! Embarquez pour une video de 18 minutes en compagnie de Daniel Woods en train d’établir le bloc le plus difficile des US au mois d’avril dernier et un des blocs les extrêmes au monde ! Ce passage n’est autre que le départ assis du célèbre bloc de Red Rocks dans le Nevada, “Sleepwalker” (8C+) établi en 2019 par Jimmy Webb. Le départ assis rajoute 7 mouvements en 8B bloc au départ debout déjà très compliqué à appréhender au niveau physique ! Retrouvez ci-dessous les images de Bobby Sorich qui a su capturer avec brio le processus de travail du bloc et cette folle dernière session qui a conduit Daniel Woods à l’enchaînement !
On repassera en revanche pour les bonnes pratiques en milieu naturel avec l’enceinte qui crache au pied du bloc pendant l’essai victorieux…

Daniel Woods goes straight into battle mode with one of his hardest projects to date. Jimmy Webb established “Sleepwalker” (the stand start) back in January of 2019. The possibility of a sit-start arose in 2021. This sit-start would add in a 7-move 8B/V13 sequence into “Sleepwalker” (8C+/v16). Grades can be fickle, but “Return of the sleepwalker” stands as one of the hardest boulder problems in the world. Bobby Sorich did an awesome job capturing Daniel’s process, emotion, and overall journey to climb this test-piece. On the other hand, the loudspeakers blasting out music at the foot of the boulder don’t exactly reflect a thorough understanding of good practices in nature

Photo: Bobby Sorich

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Video: Siebe Vanhee, Orbayu Free Again

25 juin 2021 à 11:51

En juillet dernier, le belge Siebe Vanhee réalisait une rare répétition en libre de le grande-voie extrême du Naranjo de Bulnes (Picos de Europa) “Orbayu” dans la journée ! Revivez en images l’ascension dans la vidéo ci-dessous !

Shrouded in mystery and conquered only by a select few, “Orbayu Free Again” centres around “Orbayu” (8c) in the Picos de Europa, Cantabria and follows Siebe Vanhee as he loses skin and sleep in his pursuit to become only the seventh person to master this 500m Spanish beast, with a rare and superhuman one-day ascent. Enjoy it!

Photo: David Lopez Campe

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