Le grimpeur belge Siebe Vanhee visite le Peak District et rencontre des légendes Britanniques (John Dunne, Pete Whittaker, Sam Whittaker, Jim Pope, Franco Cookson, Ben Heason and Johnny Dawes). Siebe empoche au passage quelques superbes classiques de trad des lieux : entre autres “Parthian Shot”, “End of the Affair”, “Gaia”, “Masters Edge”,… Immersion grâce à ce superbe film de Andrea Cossu.
Belgian climber Siebe Vanhee discovers Peak DIstrict and meet British legends like John Dunne, Pete Whittaker, Sam Whittaker, Jim Pope, Franco Cookson, Ben Heason, Johanny Dawes). Siebe ticked some trad climbing classics : “Parthian Shot”, “End of the Affair”, “Gaia”, “Masters Edge”,…Very good film produced by Andrea Cossu.
Siebe Vanhee a répété la grande voie « Project Fear » libérée par Dave Macleod dans les Dolomites. De manière spectaculaire, il a enchaîné les trois longueurs du toit en une seule longue longueur de 50 mètres, traversant directement le grand toit d’une seule traite. Initialement, les cotations des trois longueurs étaient 7b+, 8a+ et 8c mais le jeune belge de 29 ans penchent plutôt pour 7b+, 8a et 8b. La cotation globale des trois longueurs en une est 8b+ ou 8c selon lui.
Voici son commentaire :
« Le grand toit de la Cima Ovest à Tre Cime (Dolomites) est à couper le souffle ! Les mythiques voies ouvertes par Huber « Bellavista » et « Panaroma » m’ont fait rêver de grimper dans ce toit durant des années. La semaine dernière, Pete Lowe est passé dans les Dolomites et au lieu de nous lancer dans les classiques, nous avons choisi la variante plus récente « Project Fear », ouverte par Dave MacLeod en 2014. Dave a relié la « Bauer Route », une ancienne voie d’artif à la longueur crux de « Panaroma » 8c en ajoutant un 6c, un 7b+ et un 8a+. Il est visionnaire, car la ligne passe à peu près directement dans la partie droite du toit. Avec Pete, nous avons travaillé les longueurs les plus dures pendant deux jours. La veille de notre départ, Pete a pris la décision difficile de ne pas se joindre à moi en raison d’une vieille et grave blessure qui le gênait à nouveau. Nous étions tous les deux déçus, mais c’était la décision la plus sage à prendre. Néanmoins, Pete était excité à l’idée que j’essaie d’enchaîner « Project Fear », mais pas de la manière habituelle ! Il a eu l’idée de relier toutes les longueurs qui passent par le toit en une monstrueuse longueur de 50 mètres. Cela signifie qu’il faut relier les 7b+, 8a+ et le 8c crux de « Panorama » en une seule longueur !
Avec le soutien de Nico Cad, grimpeur local des Dolomites, nous sommes partis à 8 heures du matin dimanche dernier. Il faisait un froid glacial et des nuages étaient visibles au loin, ce qui ajoutait du piquant à l’aventure. Une fois arrivé au pied du toit, au début du 7b+, je me suis équipé de longues longes en vue de lier les trois longueurs en une. Enchaîner le 7b+ puis le 8a+ ça allait, et au début du 8c se trouve un grand repos où je pouvais assez bien récupérer. J’ai continué et suis arrivé dans le premier crux où mon pied a zippé. J’avais les pieds super froids et j’étais probablement trop nerveux. Je suis retourné au relais, me suis reposé 15 minutes et suis reparti. Cette fois, je me sentais mieux, mes pieds s’étaient réchauffés et j’étais persuadé que je pouvais le faire ! J’ai passé le premier crux et suis entré dans le deuxième crux assez confiant. Mais au moment d’atteindre le dernier passage au-dessus du réta, j’ai soudainement lâché prise dans la dernière prise et je suis tombé ! Incroyable, je l’avais, j’y étais, j’étais si proche ! Dévasté, je suis retourné au relais où je me suis reposé une heure de plus avant de décoller pour ce qui serait probablement mon dernier essai. Nico a été le meilleur soutien qui soit, il a attendu patiemment dans le froid. J’étais convaincu que je pouvais le faire, j’avais encore de l’énergie dans les bras. Pour la troisième fois, j’étais perché au repos avant la longueur en 8c, regardant les deux crux du toit. J’ai récupéré complètement et je suis reparti. Arrivé au bord du toit, j’ai tout donné et cette fois-ci j’ai tenu la dernière prise au-dessus du toit ! J’ai poussé des cris de joie auxquels ont répondu mon assureur italien fou et un grand public présent dans une petite cabane en dessous de Cima Ovest. Trois heures et un peu de neige plus tard, nous étions au sommet de la Cima Ovest !
À propos de cette ascension, je voudrais aussi exprimer mon opinion sur le niveau. Le 8a+ de Macleod ressemblait plus à du 8a et le 8c de « Panorama » à du 8b. Je ne veux pas sous-estimer le travail et les premières ascensions impressionnantes de MacLeod et des frères Huber. Je peux comprendre à quel point une première ascension dans ce toit, sur ce type de rocher, pouvait être intimidante à l’époque ! Merci à tous pour le travail et la vision de cette ligne. Si je devais coter la grosse longueur que j’ai faite en passant, j’envisagerais la cotation de 8b+ ou 8c pour la liaison des 7b+, 8a et 8b. Attendons une deuxième ascension pour donner une cotation finale.
Quelle expérience incroyable que de grimper à travers un toit si énorme et d’atteindre le sommet dans ce lieu magique ! Merci à Pete pour les superbes journées passées à essayer la voie et ta vision de relier les trois longueurs en une, tu en as tout le mérite ! Merci à Nico pour avoir gardé la motivation malgré le froid. Un grand merci à Ariana pour m’avoir cherché un partenaire à la dernière minute ! Enfin, merci à Klaas pour les images de notre deuxième jour dans la voie. »
Les grimpeurs Belges Seb Berthe et Siebe Vanhee ont réalisé la première ascension en libre d’un projet extrême : « Histoire sans Fin », une grande voie cotée 8b+, qu’ils décrivent comme « la plus belle grande voie granitique de ce niveau en Europe ».
« Histoire sans Fin » porte bien son nom. Cette grande voie, située sur Les Clochers du Portalet, un sommet suisse culminant à 2 985 mètres d’altitude, a commencé à être ouverte il y a plus d’une vingtaine d’années. Elle vient tout juste d’être libérée pour la première fois par les grimpeurs Belges Seb Berthe et Siebe Vanhee.
Cette grande voie de 200 mètres, décomposée en 11 longueurs, aura d’abord été libérée par Seb, qui enchaînera la voie de façon presque imprévue, sortant au sommet à la tombée de la nuit.
Siebe, qui n’avait pas réussi à enchaîner la voie en même temps que Seb, reviendra trois jours plus tard avec lui et réalisera à son tour la voie, signant la seconde ascension en libre.
Voici le commentaire de Siebe :
La semaine dernière, Seb Berthe et moi avons eu une chance incroyable de réaliser les deux premières ascensions en libre de ce que nous considérons comme la plus belle grande voie granitique de ce niveau en Europe. C’est peut-être même la seule dans ce niveau. Cela fait un an que j’ai entendu des rumeurs sur une nouvelle ligne, incroyablement propre et dure, sur le Petit Clocher du Portalet en Suisse près de Martigny.
En 2001, Didier Berthod et François Mathey ont ouvert la célèbre deuxième longueur, une fissure de 45 mètres en 7c+, entièrement en trad: l’une des plus belles longueurs ! Cette fissure se termine sur un beau pilier, au milieu de nulle part. Le granite lisse situé au-dessus a dû attendre près de 20 ans avant que Fabien Borter et Bertrand Martenet imaginent une incroyable suite (celle-ci est équipée), qui suit des dalles et des arêtes jusqu’au sommet. Malgré leur lecture visionnaire, c’est en 2020 que cette grande voie a pu être finie d’être équipée avec l’aide de Didier Berthod pour trouver la longueur manquante, une belle arête orange cotée 8b.
À la fin du mois de juin, avec Jean-Elie Lugon, nous avons trouvé un petit créneau pour aller essayer « Histoire sans Fin ». Je me suis fait botter le cul et j’étais dans un état physique lamentable ! Malgré ça, je me suis dit que c’était une des plus belles lignes que je n’avais jamais essayées. La semaine dernière, je suis revenu avec Seb, physiquement en meilleure forme mais toujours intimidé par la ligne. J’y suis plutôt allé en mode repérage pour voir ce que ça allait donner. Mais avec les encouragements de Seb sur la paroi, j’ai rapidement changé d’état d’esprit. Nous avons tous les deux travaillé la longueur clé jusqu’à ce que Seb l’enchaîne. Je sentais que j’avais besoin de quelques essais supplémentaires pour l’enchaîner aussi, mais Seb n’avait plus de temps. On a donc continué l’ascension, ça a été un gros combat physique et mental pour lui, nous avons terminé à la nuit ! Ce jour-là, Seb a ainsi fait la première ascension en libre. Comme toujours, il a été super fort et a essayé chaque longueur jusqu’à les réussir. »
Trois jours plus tard, c’était à mon tour, je suis revenu avec le soutien de Seb et Soline. Cette fois-ci, j’étais convaincu que je pouvais enchaîner cette ligne. Je me suis lancé dans la fissure en 7c+, puis dans la traversée en 7c jusqu’à arriver au crux. Je me suis alors soudainement retrouvé au milieu de la longueur en 8b+, au niveau du crux, qui est un pas de bloc super technique. Il faut appuyer avec la bonne pression sur des prises de pied microscopique, qui permettent de rendre des mouvements qui semblent impossibles, possibles. Tout est dans la tête, il faut oser et pousser sur les pieds. J’ai réussi à enchaîner cette longueur au premier essai ce jour-là.
Il y a également une longueur en 8b, une arête en dalle difficile, qui a été un bon combat mental. C’était effrayant mais magique ! Ça m’a semblé tellement impossible au premier essai, mais quand tu doses bien la pression sur les pieds et que tu gères correctement l’équilibre, la magie opère. Encore une fois, j’ai enchaîné du premier coup ! La dernière longueur dure est une dalle corsée en 8a+. J’ai réussi à bien grimper mais j’étais nerveux d’imaginer tomber dans cette dernière section difficile… et c’est ce qui s’est passé, je suis tombé. Merci grâce à Seb et Soline, j’ai relativisé ma chute, j’y suis retourné et j’ai atteint le haut de la voie !
C’est un honneur, vraiment ! Un honneur de pouvoir grimper sur un mur aussi beau, une voie aussi magique, avec le soutien et l’enthousiasme de Jean-Eli, Seb et Soline. Nous sommes tous impressionnés par l’ouverture d’esprit et la gentillesse des locaux. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Didier Berthod et François Mathey, ainsi que beaucoup d’autres, dans l’accueillante Cabane d’Orny, hébergée par Yanik et son équipe. C’est génial de voir comment la communauté des grimpeurs vit dans cette cabane de montagne. Merci à vous tous pour les bonnes ondes. »
La différence entre l’ascension en libre de Siebe et la mienne est assez amusante à noter : en enchaînant toutes les longueurs les unes après les autres, Siebe était vraiment sur un rythme de croisière impressionnant, il ne laissait aucune chances à la voie et gérait tous les paramètres.
Au contraire, moi, j’étais en mode freestyle total, tombant dans chaque longueur et tapant essais après essais jusqu’à ce que ça finisse par marcher, ne sachant rien de la longueur suivante, mais croyant fermement que j’avais la capacité de la faire. C’était une vraie journée de montagnes russes ! J’aime ce style car il m’apporte les meilleures sensations jamais ressenties en escalade ! »
« Histoire sans Fin » c’est :
– Deux longueurs « d’approche » en 6b+
– L1 d’État de Choc – 6b+
– L2 en dièdre, puis en fissure – 7c+
– L3 jusqu’à l’arête – 7c
– L4, le crux en 8b+
– L5 – 7b+
– L6 « magique » – 8b
– L7 en dalle – 8a+
– L8 pour rejoindre État de choc – 6b+
– Une sortie facile jusqu’au sommet
La semaine dernière, les machines belges, Siebe Vanhee et Sébastien Berthe, ont libéré “Histoire sans Fin” – une grande voie de 200m avec 10 longueurs dans des cotations allantjusqu’au 8b+. Ils ont ainsi réalisé la 1ère et la 2ème ascension libre de ce projet de longue date sur le Petit Clocher du Portalet (Suisse).
Siebe nous raconte :
« La semaine dernière, Sébastien Berthe et moi avons eu une chance incroyable de faire les deux premières ascensions libres de ce que nous considérons comme le meilleur grande voie en granite pour cette cotation en Europe. C’est peut-être même la seule dans ce niveau. Cela fait un an que j’ai entendu des rumeurs sur une nouvelle ligne, incroyablement propre et dure, sur le Petit Clocher du Portalet en Suisse près de Martigny.”
“En 2001, Didier Berthod et François Mathey ont ouvert la deuxième longueur, une fissure en 7c+ de 45 mètres de long, entièrement en trad: top classe ! Cette fissure se termine au milieu d’un beau pilier, au milieu de nulle part. Le granite lisse situé au-dessus a dû attendre près de 20 ans avant que Fabien Borter et Bertrand Martenet imaginent une incroyable suite (celle ci est équipée), qui suit des dalles et des arêtes jusqu’au sommet. Malgré leur lecture visionnaire, c’est en 2020 que cette grande voie a pu être finie d’être équipée avec l’aide de Didier Berthod pour trouver la longueur manquante, une belle arête orange cotée 8b.”
« Fin juin, avec Jean-Elie Lugon, nous avons trouvé un petit créneau pour aller essayer cette voie. Je me suis fait botter le cul et j’étais dans un état physique lamentable! Malgré ça, je me suis dit que c’était une des plus belles lignes que je n’ai jamais essayée. La semaine dernière, je suis revenu avec Sébastien, physiquement en meilleure forme mais toujours intimidé par la ligne. J’y suis allé en mode repérage. Mais avec les good vibes de Seb sur la paroi, j’ai rapidement changé d’état d’esprit. Nous avons tous les deux travaillé la longueur clé jusqu’à ce que Seb l’enchaîne. Je sentais que j’avais besoin de quelques essais supplémentaires pour l’enchainer aussi, mais Seb n’avait plus de temps et on est tenté directement la suite de la voie. Ça a été un gros combat physique et mental , nous avons terminé à la nuit ! Ce jour-là, Seb a ainsi fait la première ascension libre. Comme toujours, il a été super fort et a essayé chaque longueur jusqu’à l’enchainement. “
“Trois jours plus tard, c’était mon tour, je suis revenu avec le soutien de Seb et Soline. Cette fois-ci convaincu que je pouvais enchainer la voie. Je me suis lancé dans la fissure en 7c+, puis dans la traverse en 7c jusqu’à arriver au crux. Je me suis alors retrouvé au milieu de la longueur en 8b+, au niveau du crux qui est un pas de bloc super technique. Il faut trouver la bonne pression sur des prises de pied microscopiques qui permettent des mouvements qui semblent impossibles: tout est dans la tête, il faut oser et pousser sur les pieds. J’ai réussi à enchainer cette longueur au premier essai ce jour là. Il y a également une longueur en 8b, une arête lisse mais costaud, qui a été un bon combat mental: effrayante mais magique! Ça m’a semblé tellement impossible au premier essai, mais quand tu doses bien la pression sur les pieds et tu géres correctement l’équilibre, la magie opère. Encore une fois, j’ai enchainé au premier coup ! La dernière longueur dure est une dalle corsée en 8a+. J’ai réussi à bien grimper mais j’étais nerveux d’imaginer tomber dans cette dernière section difficile… et c’est arrivé. Merci à Seb et Soline, j’ai relativisé ma chute, je suis retourné au relais et j’ai atteint le haut de la voie ! “
et le commentaire de Sébastien :
« La différence entre l’enchainement de la voie par Siebe et la mienne est assez amusante : en enchainant toutes les longueurs les unes après les autres, Siebe était vraiment dans un mode de croisiére impressionnant. Il a quasiment laissé aucune chance à la voie et il y a eu très peu de facteurs incertains. Au contraire, j’ai été en mode freestyle total, tombant à chaque longueur en mettant essai après essai jusqu’à ce que ca passe ne sachant rien à propos des longueurs suivantes, mais croyant fermement que j’avais la capacité de le faire. Un vrai ascenseur émotionnel ! J’ai adoré ça car ça m’a apporté les meilleures sensations jamais ressenties en escalade !
The belgian climbers, Siebe Vanhee and Sebastien Berthe, sent last week “Histoire sans Fin” – a 200m route with 10 pitches up to 8b+. They thus realised the 1st and second free ascent on their longstanding project on Petit Clocher du Portalet (Switzerland).
Siebe Vanhee comments:
“Last week, Sebastien Berthe and I where incredibly lucky to make the first two free ascents of what we consider the best granite multipitch of the grade in Europe. It might even be the only of the grade. It’s been a year since I’ve heard some rumors about a new, incredibly clean and hard, line on Swiss’ Petit Clocher du Portalet near Martigny.“
“In 2001 Didier Berthod and Francois Mathey opened the famous second pitch off the ledge, a 45 meter long 7c+ splitter crack, naturally protected. One of the best! The splitter ends in the middle of the beautiful pillar, in the middle of nowhere – the “Never Ending Story”. The smooth granite above had to wait almost 20 years before Fabien Borter and Bertrand Martenet imagined an incredible bolted continuation of the route, following blank slabs and arêtes to the summit. Despite their great visioning, the climb had to wait until 2020 when they got help of Didier Berthod to find the missing link pitch, a beautiful orange arête graded 8b.”
“The end of June, together with Jean-Eli Lugon we found a small window to go and try ‘Histoire’. I got my ass kicked completely and was in a terrible physical state. Despite, I realized it was one of the best lines I had ever tried. Last week I returned with Sebastien, physically in a way better shape but still intimidated by the line. I mainly went up to have another look and see how it would go. But with the sending vibe Seb brought with us on the wall I was quickly contaminated. We both worked the crux pitch until Seb strongly send. I felt I needed little tries more to send as well but Seb’s time was running for a ‘one day first day’ ascent. We continued and he pulled out a strong physical and mental fight, we topped out at night! This day Seb made the first free ascent. As always, he was strong and kept giving every pitch sending tries until he surprisingly did! “
“Three days later it was my turn, I returned with the support of Seb and Soline. This time convinced I could climb the route. I fired up the 7c+ splitter, continued the 7c traverse pitch to the base of the cruxpitch. Suddenly I found myself in the crux of the 8b+ pitch, a super technical boulderproblem where the right pressure on microscopic footholds makes the seemingly impossible moves possible. It’s all in the head, you need to dare and push on the feet. It went smooth, I could send on the first go. The 8b pitch, the slabby but strenuous arete, was a mental fight. Scary but magical, that’s what comes to mind when I think of that pitch. It felt so impossible on the first try, it’s scary to push so much on the feet but ones you find the right pressure and balance, the magic happens. Again, I send this pitch on the first go! The last challenge, a spicy 8a+ slab. I climbed well but nervous, a brainfart happened and I fell at the very last difficult section. Thanks to Seb and Soline, I relativized my lame fall, returned to the anchor and just cruised it to the summit!“
And the comment from Sébastien Berthe:
The difference between Siebe free ascent and mine was pretty fun to notice: while sending all the pitches one after another, Siebe was really in an impressive cruise control mode, he did not let much chance to the route and had very few uncertain factors. On the contrary, I was in total freestyle, falling in every pitch and putting tries after tries until it eventually goes, knowing nothing about the next pitch, but believing strongly I have the ability to do it. A true roller coaster day! I love this style because it brings me the best sensations ever felt in climbing!”
En juillet dernier, le belge Siebe Vanhee réalisait une rare répétition en libre de le grande-voie extrême du Naranjo de Bulnes (Picos de Europa) “Orbayu” dans la journée ! Revivez en images l’ascension dans la vidéo ci-dessous !
Shrouded in mystery and conquered only by a select few, “Orbayu Free Again” centres around “Orbayu” (8c) in the Picos de Europa, Cantabria and follows Siebe Vanhee as he loses skin and sleep in his pursuit to become only the seventh person to master this 500m Spanish beast, with a rare and superhuman one-day ascent. Enjoy it!
On vous l’a présentée dans notre récente chronique du film “Swissway to heaven“, “Fly” (8b+, 550m, 20 longueurs dans le Lauterbrunnen, Suisse) est une des grandes-voies parmi les plus dures des Alpes. Elle a été ouverte par Roger Schaeli entre 2004 et 2008 avant qu’Alex Megos (2014) puis Cédric Lachat (2019) ne la réalisent en libre. Vaincue en libre deux fois en 2 essais, la voie a connu la semaine passée deux autre répétitions grâce aux top grimpeurs belges Siebe Vanhee et Seb Berthe, qui l’ont réalisée “ground-up”, soit du sol, sans repérage préalable ! Siebe nous raconte :
“Fly a été sur ma liste depuis que je me suis tourné vers les grandes-voies dures. On ne pouvait faire mieux. Avec mon compatriote Seb, nous sommes partis le 12 juin dans la voie pour une tentative ground-up avec l’objectif de réaliser chaque longueur sans retourner au sol, ce qui est le mode le plus pur pour réaliser une grande-voie alpine. Nous avions lu les ressentis de Cédric Lachat sur la difficulté de la voie et nous nous étions préparés pour 5 jours en paroi maximum. Afin de garder une trace, la photographe pro Julia Cassou nous a rejoint. La team parfaite pour une bonne aventure !
Nous sommes partis à 7 h du matin du camp de base, avec nos sacs de hissage et nos portaledges pour une tentative en complète autonomie. Le but de la première journée était d’arriver sous la longueur 17 en grimpant tout en libre et en réversible, en hissant notre matos au fur et à mesure. Entre le poids de nos sacs de hissage et le caractère soutenu des longueurs en 7ème degré de l’itinéraire, le plan était ambitieux. Mais plus tôt on atteindrait cette vire sous la longueur 17, plus ont se donnait d’expédier les 3 longueurs clé restantes. Les 9 premières longueurs sont très dalleuses, dures à lire et assez sales. Cela ne nous a pas empêché de les réaliser toutes à vue, à l’exception de 2 7c. On a été relativement rapide, et à 14h30 nous étions sur le vire, juste à temps pour se faire rôtir par le soleil qui arrivait sur la face sans nous faire perdre notre précieuse peau des doigts ! Julia nous rejoint sur la vire et nous avons installé des cordes statiques pour pouvoir immortaliser nos essais pour les jours suivants.
Un départ très tôt était nécessaire pour avoir un maximum d’ombre car la face prend le soleil à 14h. Le second jour Seb a démarré et a réalisé à vue la longueur 17 en 8b, en mettant d’entrée la barre très haute pour un jour 2 ! J’étais nerveux mais j’ai réalisé la longueur flash dans la foulée pendant que Julia s’en donnait à cœur joie pour les images. Nous avons continué de grimper avec la longueur suivante en 7b+ qui amène au crux de la voie, la fameuse longueur en 8c. Je suis parti en premier pour une longue épopée vers le relais. j’ai brossé les prises, trouvé les méthodes et j’ai fait en sorte que ce crux soit grimpable. Défricher une longueur en 8c dans une grande-voie alpine en calcaire est une expérience relativement intimidante. La paroi est sale, sans magnésie, et le gaz bien présent ! Après que Seb ait bossé les moves, j’ai mis un sérieux essai mais je suis tombé car j’ai cassé une prise dans une partie facile de la longueur. Mon 2e essai dans la voie, je me suis senti fatigué, avec plus de peau, j’étais nerveux mais déterminé. Et c’est passé ! Comme le soleil se pointait, Seb a raisonnablement gardé son énergie et sa peau pour le jour suivant. Nous sommes rescendus aux portaledges sur la vire pour une après-midi bain de soleil.
En ce début de 3ème jour, il ne me restait plus qu’une longueur à libérer. Seb était plus stressé, devant enchaîner la longueur clé. Très fort mentalement, il avala cette longueur clé. A mon tour de défricher cette dernière longueur en 8b+. Une dalle de 15 mètres avec un mouvement puissant sur une arquée plate. Mouvement par mouvement j’ai brossé et trouvé les méthodes, et à la fin j’avais des séquences pas trop mal. A son tour, Seb fit sa reconnaissance. Mon premier essai, j’ai chuté après le crux, encore à cause d’une réglette microscopique que j’ai arraché autour de mon annulaire. Je suis redescendu immédiatement au relais pour y mettre immédiatement un 3ème essai. Avec 2 doigts complètement strappés et les autres phallanges complètement fissurées et sanguinolentes j’ai arqué tout ce que j’ai pu et j’ai pu réaliser cette dernière longueur ! Il n’y a avait aucune autre alternative car grimper avec une plus mauvaise peau ou avec plus de strap auraient considérablement réduit mes chances de réussite. Peu importe, pour une dernière longueur d’une grande-voie aussi difficile, je ne pouvais pas cogiter sur ma peau des doigts. Bien que j’ai atteint le sommet, l’affaire n’était pas encore finie. Seb devait enchainer 2 essais plus tard il réussit aussi et la joie s’est emparée de nous ! Une 3ème et 4ème ascension en libre de “Fly”, une incroyable aventure sur la mur, des images magnifiques et des super vibes avec une équipe formidable. Merci à Roger Schaeli d’avoir ouvert cette ligne et d’avoir partagé les infos avec nous. C’est une ne super ligne que tu as proposé à la communauté escalade ! Merci à Cédric Lachat et Tobias Suter pour les infos logistiques. Et bien sûr merci à Julia Cassou pour les belles photos et l’ambiance en paroi !
Sur le niveau
Nous voulions donner nos considérations sur le niveau de cette perle. Réaliser une première ascension et la coter peut être très compliué. La voie est souvent sale, intimidante et demande un paquet de ressources mentales. C’est après plusieurs ascensions que le niveau d’une voie commence à se stabiliser autour d’une consensus. Il est donc logique de se poser la question du niveau d’une pareille ligne.
C’est jamais facile de coter une grande-voie et plein de facteurs entrent en jeu. On a essayé de livrer un ressenti sur la base de nos expériences en paroi, avec des prises sales, pas de cake et le bout des doigts strappés à la fin, en essayant la voie ground-up, sans repérage préalable. Nous avons aussi considéré nos points forts : le fait d’être à l’aise dans un profil vertical et technique sur arquées, et notre bonne endurance. Nous pensons qu’il est important de donner des estimations correctes pour que la voie soit approchée avec des informations fiables et une réputation à la hauteur. Nénamoins nous ne sommes pas d’accord avec Cédric sur le niveau de la dernière longueur, plutôt 8b pour nous alors que Megos et Lachat l’estiment à 8b+. Nous réalisons que nous avons eu des conditions favorables pour une voie qui est très dépendante des éléments. Mais envisager l’ascension avec de bonnes conditions nous semble le meilleur moyen pour coter une voie. En tout cas nous sommes curieux de l’avis des prochains répétiteurs.”
“Fly”. This fairly new Swiss multipitch, opened by Roger Schaeli (2004-2008) and freeclimbed by Alex Megos (2014) and Cedric Lachat (2019), just received 2 more repeats the past week courtesy of top Belgian climbers Siebe Vanhee and Seb Berthe. They climbed the route ground-up, i-e without checking it before.
Siebe reports:
“Flyhas been on my to-do list since I’ve set my mind on hard multipitches. Getting on Fly couldn’t be done on my own. Together with Belgian compatriot Sebastien Berthe, we left on June 12th to attempt a ground-up free ascent in the least days possible. For us, the ground-up ascent with the aim to send it all without returning to the ground is the purest way of climbing an alpine multipitch. Having read the stories of Cedric’s ascent about the difficulty of the route, we prepared for a maximum of five days on the wall. To document our ascent, we roped in friend and professional photographer Julia Cassou to join us. The perfect team for a good adventure.
Seb and I left the base at 7am in the morning, with our portaledge and haul bag fully packed for an autonomous sent. The aim of the day was to reach the ledge below pitch 17, swinging leads, climbing everything free and hauling our household with us. It seemed like an ambitious plan considering the heavy packs and the sustained grading in the high 7th grade. But the sooner we got on the ledge the sooner we could tackle the three upper crux pitches. The first nine pitches are slabby, hard to read and were quite dirty. This didn’t hinder us to climb them almost all onsight, except for two 7c’s. We were surprisingly quick, at 2:30pm we arrived at the ledge, just in time to get roasted in the sun without losing precious skin on our fingers! That same night, Julia joined us on the ledge and installed some static lines to shoot our ascent from above the following days.
An early morning start was necessary to get as much shade as possible. This west facing wall gets sun at 2pm. This time Seb started off, he immediately onsighted the 8b (pitch 17) off the ledge. Setting the bar high for the day! I was nervous but managed to quickly flash the route after my partner while Julia was dangling above us capturing every emotion. We continued the climb with a 7b+ pitch up to the start of the crux of the whole line, graded 8c. I took off first, for a long journey towards the anchor. Slowly I found the beta, brushed and marked all the holds to make it look like a climbable piece of rock. Tackling an 8c pitch on an alpine limestone multipitch can be quite intimidating. There is dirt, no chalk and an incredibly exposed atmosphere! After Seb worked the moves, I gave it a solid go but fell due to a hold that broke in the easier section. I gave it a third go. I felt tired, had no skin left and climbed nervous but dedicated to send, which I did! The sun started to hit the wall, a good reason for Seb to save his energy and skin for the next morning. We descended back to our portaledge camp and started our second sunbathing session.
Day three, for me there was only one pitch left. Seb was in a more stressful position this time, having to still send the cruxpitch. First thing in the morning, mentally strong as he is, he cruised the pitch up to the anchor. My turn again to work out the moves of the last, 8b+, pitch. This pitch is a 15 meter slabclimb with one powerful move of a small flat crimp. Move by move I brushed and found the beta again, it didn’t seem too bad in the end. Again, Seb took his turn and worked the moves. I gave it a try and fell after the crux move due to a microscopic edge that broke below my ring finger. I came down immediately and gave it a third go straight away. With two fingertips taped and two others completely cracked and bleeding I crimped through the section and send this last pitch! There was no option to recover skin or put on more tape.
Anyway, for a last pitch of such a difficult and long multipitch I didn’t care about the skin anymore. Although I reached the anchor, it wasn’t over yet. Seb still had to send. Two more tries later he did and the joy was felt by all three of us! A third and fourth freeascent of ‘Fly’, an amazing adventure on the wall, quality images and some great vibes with a cool crew! Thank you so much to Roger Schaeli for opening this line and sharing some info with us. Yet another great line you gave to the climbing community. Thanks to Cédric Lachat and Tobias Suter for the info on logistics. And most of all, thanks to Julia Cassou for your amazing images and good vibes on the wall.
About the grade?
We would like to share our thoughts about the grading of this stellar climb. Climbing a first ascent and grading it can be pretty complicated. A first ascent is often dirty, intimidating and requires a lot of mental strength. It’s known that the grade of a climb needs several repeats before it can settle at his definite grade. So, it’s logical that repeating difficult climbs like this always raise the question about the grade. With ‘Fly’ it isn’t any different.
Based on my experience establishing first ascents, the repeats of the most classic difficult multipitches in Europe by Seb and myself and some phone calls with first ascensionist Roger Schaeli and Cédric Lachat who made the second free ascent, we suggest ‘Fly’ to be graded 8b+. The suggestion of the different grades can be found on the adjusted topo of Cédric and Tobias.
Considérant nos expériences de première ascension ou de répétition de grandes-voies en Europe et des appels téléphoniques avec Roger Schaeli et Cédric Lachat nous suggérons un niveau 8b+ pour “Fly”. Une suggestion du niveau des longueurs peut être trouvé dans le topo de Cédric et Tobias.
It is never easy to grade a multipitch climb because it depends on so many factors. We tried to grade the pitches how we experienced them on the wall, with dirty holds, no chalk and destroyed fingertips towards the end. Getting on the route ground-up, we didn’t work the pitches in advance. Also, we took in consideration our personal strengths; being vertical and technical climbing on crimps and a good endurance. We think it is important to give correct grades so the route can be approached with the right intentions and gets an honest reputation. Nonetheless my communication with Cédric, we don’t agree about the grading of the last pitch. This short technical pitch was graded 8b+ by Megos and Cédric. For Sebastien and I it honestly felt more like 8b. We also realize that we had favorable conditions on the wall for climbing such a condition depending route. But having good conditions seems to us the best way to correctly grade a climb. Anyway, we curiously wait the reactions of future repetitions!”
Barbara Zangerl, Jacopo Larcher et Siebe Vanhee ont tous les trois répété « Le Voyage » à Annot, en France, considérée comme la voie de trad la plus dure du pays.
« Le Voyage » E9 7a, est l’une des voies de trad les plus difficiles de France. Elle vient d’être répétée trois fois en moins de 24 heures par Jacopo Larcher, Siebe Vanhee et Barbara Zangerl. Cette ligne de 38 mètres a été libérée pour la première fois en 2017, par James Pearson, expert dans le domaine, qui affirmait alors que c’était « l’une des plus belles voies de trad qu’il n’avait jamais faites. »
Barbara Zangerl et Jacopo Larcher sont arrivés à Annot il y a quelque temps et après avoir commencé à travailler la voie en moulinette, Jacopo a réussi à faire la croix lors de son tout premier essai en tête. Puis, le grimpeur belge Siebe Vanhee les a rejoints et, encore galvanisé par l’enchaînement de son premier 9a « Estado Crítico » en Espagne, a réussi à son tour à atteindre le relais de cette longue fissure extrêmement technique, quelques heures seulement après Jacopo. Le lendemain, motivée par la performance des deux hommes, c’est Barbara Zangerl qui signera la première ascension féminine de cette voie, confirmant son incroyable talent.
En effet, l’autrichienne est l’une des meilleures falaisistes du monde. Dans son carnet de croix figurent trois des voies les plus mythiques d’El Cap, qu’elle a enchaînées en libre: « Zodiac » 8b, 545m, « Magic Mushroom » 8b+, 879m, et « El Nino » 8a+, 950m. Elle a également réalisé la première féminine de la Trilogie Alpine, composée de trois grandes voies en 8b+ dans les Alpes: « End of Silence » en Allemagne, « Kaisers neue Kleider » en Autriche et « Silbergeier » en Suisse.
La première ascension de James Pearson dans « Le Voyage », en images:
Trois ascensions en deux jours de la voie de trad réputée être la plus difficile de France, “Le Voyage”, voici ce qui vient de se passer la semaine dernière à Annot ! Ouverte par James Pearson en 2017 dans le mur de la chambre du Roi, “Le Voyage” remonte un mur fissuré et déversant en grès des plus esthétiques sur près de 40 mètres (proposé en cotation anglaise E10 7a). Les protections sont plutôt bonnes (on appréciera tout de même l’engagement final dans le crux) mais la difficulté soutenue, autour du 8b+. Cette semaine ce sont 2 des meilleurs spécialistes mondiaux de la discipline Babsi Zangerl et Jacopo Larcher, accompagnés du belge Siebe Vanhee, qui ont réussi à répéter l’affaire. Jacopo répond à quelques questions.
– Comment as-tu eu l’idée d’essayer “Le voyage” ? Honnêtement, dès que j’ai vu les photos de l’ascension de James et que j’ai lu ses commentaires sur l’itinéraire. Cela avait l’air si beau et il a dit que c’était probablement sa plus belle première ascension ; connaissant le nombre d’itinéraires qu’il a établi et tous les endroits où il est allé, j’étais sûr que l’itinéraire était un bijou ! Les dernières années ont été en quelque sorte trop chargées et nous n’avions pas trouvé le temps de faire un voyage à Annot jusqu’à la semaine dernière. Le plan était de s’y rendre en avril, mais en raison des différents confinements, nous ne pouvions pas y arriver. De plus, ce voyage était assez spontané, car je devais aller en Norvège avec Siebe, mais nous avons dû annuler le voyage à la dernière minute à cause des restrictions sanitaires. Nous ne pouvons pas nous plaindre du changement de plan! J’avais entendu parler d’Annot et de ses grès, mais nous avons été positivement surpris et émerveillés par la beauté de l’endroit et de son rocher quand nous nous y sommes finalement rendus. Je suis sûr que ce ne sera pas notre dernier voyage là-bas ! Je pense qu’il y a encore un gros potentiel pour de nouvelles ascensions et que l’endroit est tout simplement incroyable.
– Peux-tu décrire la voie ? L’itinéraire est très long, je pense environ 40 mètres. La ligne est évidente et c’est probablement la seule option pour gravir cette impressionnante face, ce qui rend l’itinéraire encore plus spécial pour moi. Cela commence par une fissure en 7a qui se termine dans une petite grotte, où il y a un repos sans les mains (on peut même s’allonger !). Quelques mouvements de plus amènent à cette grosse rampe fissurée, qu’il faut gravir en engageant un peu pour atteindre quelques bonnes prises dans la partie la plus blanche du mur (je pense à chaque fois en y arrivant que c’est un miracle qu’elles soient là, merci Mère Nature !). Les mouvements jusqu’à cet endroit ne sont pas trop durs, mais l’escalade est un peu bizarre. À cet endroit il faut placer des petites protections, avant de partir à gauche là où la fissure recommence. Certains mouvements athlétiques sur des meilleurs prises amènent à un petit repos ou on peut placer une bonne protection. Le crux commence là et après quelques mouvements d’épaule durs / étranges, on arrive en haut de la fissure. L’équipement est très bon, mais on n’a pas vraiment envie de placer trop de protections car cela coûterait trop d’énergie. Cette section est un peu engagée, mais le mur est raide et le matériel est bon. Après un bon repos, on grimpe une section plus facile sur des écailles fragiles, jusqu’à atteindre la fissure évasée finale. Cette dernière section n’est pas si difficile, mais il est facile de faire des erreurs et c’est assez sollicitant dans la conti ! Vous ne voulez vraiment pas y tomber !
Dans l’ensemble, l’itinéraire est assez sûr, même on peut se prendre prendre de très gros plombs à certains endroits ! Personnellement, je pense que c’est un cadeau de Dame Nature, car il n’est pas si facile de trouver une ascension difficile qu’on peut également protéger en toute sécurité. Ce qui ressort donc vraiment pour moi, c’est la beauté de la ligne ! Je suis totalement d’accord avec ce que James a écrit à ce sujet après sa première ascension : c’est l’une des meilleures !
– Comment avez-vous travaillé l’itinéraire et comment se sont passé vos réussites avec Babsi et Siebe ? Nous l’avons travaillé en moulinette puis en tête. Le premier après-midi, Babsi et moi sommes descendus en rappel, on a brossé, on a checké les endroits où placer les protections et on a commencé à travailler les mouvements. Siebe est arrivé le lendemain matin et nous a rejoints. J’ai réussi à gravir la voie à mon premier essai en moulinette, j’ai donc passé la deuxième journée à essayer de tout régler et finaliser le matériel ; même après avoir grimpé la voie en moul’ plusieurs fois, je ne me sentais pas en sécurité pour un essai en tête ! C’était très agréable de travailler la voie tous ensemble, on a pu partager les méthodes, la motivation et des doutes. Le parcours est très long, le seul inconvénient est que ça laisse moins de temps pour l’essayer, mais dans l’ensemble, nous avons passé un très bon moment ! Après une journée de repos, Siebe et moi avons réussi à gravir la voie lors de notre premier essai en tête. Malheureusement, Babsi s’est embrouillée en posant les protections et est tombée à la fin du crux, mais elle l’a réalisée direct lors de son deuxième essai en tête le lendemain ! C’était la fin parfaite pour notre court voyage. C’est toujours plus agréable quand tout le monde réussit après avoir partagé tous ces moments ensemble.
– La voie en trad la plus difficile de France ? C’était notre première ascension trad en France… donc c’est difficile à dire… La seule chose que je puisse annoncer, c’est que « Le Voyage » est l’une des voies trad les plus cool que j’ai jamais faites. Un vrai bijou !
3 ascents of the trad line that is reckoned to be the hardest in France in 2 days, that’s what’s happened in Annot this week! Opened in 2017 by James Pearson on the chambre du Roi wall, “Le Voyage” goes up a beautiful overhanging and cracked sandstone rock face over close to 40 metres (British grading of E10 7a). Pro is rather good (still, the commitment in the final crux is not for the faint hearted) but difficulty is sustained, around 8b+. This week two of the world’s best in that field, Babsi Zangerl and Jacopo Larcher, sided by Belgian Siebe Vanhee, have managed to repeat it. Here’s Jacopo’s comment on the ascent.
-How did you get the idea to try le voyage? Honestly, as soon as I saw the pictures of James climbing it and I read his comments about the route. It looked so good and he said it was probably his most beautiful FA; knowing the amount of routes he had climbed and all the places he had been to, I was sure the route was a gem! The last years were somehow too busy tho and we hadn’t found the time to make a trip to Annot until last week. The plan was to go there in April, but due to the different confinements we couldn’t make it there. Also this trip was quite spontaneous, as I was supposed to go to Norway with Siebe, but we had to cancel the trip last minute because of the travel restrictions. We can’t complain about the plan change tho! I heard about Annot and its Gres, but we were positively surprised and amazed by the beauty of the place and its rock when we finally got there. I’m sure it won’t be our last trip there! I think there is still a big potential for new climbs and the place is simply amazing.
– Can you describe the style of the route? The route is very long, I think about 40 meters. The line is very obvious and it’s probably the only option for climbing that impressive face, which makes the route even more special to me. It starts with a 7a splitter crack, which ends in a small cave, where you have a no hand rest (you can even lay down!). A few more moves get you to a big thread, form which you have to climb a fairly big run out to reach some good pockets in the blankest part of the wall (I still think it’s a miracle they are there; thanks Mother Nature!); the moves up to there aren’t too hard, but at the climbing is a little it weird. You can place some smaller gear, before to move out left where the crack starts again. Some athletic moves on better hold lead you to a small rest and some good gear. The crux section starts there and after some hard/weird shoulder moves you reach the break at the end of the crack. The gear is very good, but you don’t want to place to much pieces as it would cost too much energy. This section gets a bit runout, but the wall is steep and the gear is good. After a good thread you climb an easier section on a loose flake, until you reach the final flared crack. This last bit isn’t that hard, but it’s easy to make some mistakes and it’s quite pumpy! You really don’t want to fall there!
All in all the route is quite safe, even if you can take some really big whippers if you fall in certain spots! I personally think it’s a gift of Mother Nature, as isn’t that easy to find a hard trad climb, which you can also protect quite safely.
What it really stands out for me is the beauty of the line tho! I totally agree with what James wrote about it after he made the first ascent: it’s one of the very bests!
– How did you work the route and how was the send with Siebe and Babsi? We worked in on top rope and then tried it on lead. On the first afternoon Babsi and I rapped down the route, brushed it, checked the gear and started to work the moves. Siebe arrived the next morning and joined us. I managed to climb it first go on top rope, so I spent the second day trying to get everything dialed and finalizing the gear; even after having climbed the route on tr a couple of times, it still felt insecure tho! It was very nice to work the route all together, as you can share betas, motivation and doubts. The route is very long, so the only down side is that you also get less time for trying it, but all in all we had a really good time! After a rest day Siebe and I managed to climb the route on our first lead try; unluckily Babsi messed it up with the gear and fell once at the end of the crux, but she climbed it straight on her second lead try on the following day! It was the perfect end for our short trip. It’s always nicer when everyone succeed after having shared all those moments together.
– The hardest trad route in France? It was our first (and last) trad climb in France… so it’s hard to tell…The only thing I can say, is that “Le Voyage” is one of the coolest trad routes I’ve ever done. A real gem!