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Video : Tropical Lines

13 mai 2024 à 22:34

Avec “Tropical Lines”, Felipe Camargo, le grimpeur fanatique Brésilien, nous fait visiter du pays ! Felipe a passé une bonne partie de 2023 aux 4 coins du Brésil accompagné de son frère Bruno afin de cocher et filmer 5 premières ascensions remarquables et extrêmes, avec notamment la voie la plus dure d’Amérique du Sud, “Auto Retrato” 9a+. Dans cette belle vidéo de 35 minutes, Felipe revient en images sur les processus et sur ces superbes king lines avec une bande-son au top. Du grès de Pirai au calcaire ultra-compact de la jungle du Cipo en passant par la gigantesque grotte de gneiss de Passa 20 ou de la quartzite du Morro do Macaco, Felipe nous fait découvrir l’incroyable diversité de l’escalade brésilienne. A visionner ci-dessous !

With “Tropical Lines”, Felipe Camargo, Brazilian pro climber, shows us his homeland! Felipe spent a good part of 2023 across Brazil joined by his brother Bruno to film and complete 5 remarkable and extreme first ascents, including South America’s hardest route, “Auto Retrato” 9a+. In this beautiful 35-minute video, Felipe takes a look back at the process and these superb king lines, with a great soundtrack. From the sandstone of Pirai to the super-compact limestone of the Cipo jungle, from the gigantic gneiss cave of Passa 20 to the quartzite of Morro do Macaco, Felipe introduces us to the incredible diversity of Brazilian climbing. Watch it below!

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Video: Yuji Hirayama, Time Machine 8c+

2 mai 2024 à 18:20

En 2019, une des légendes de l’escalade niponne, Yuji Hirayama réalisait la première ascension de “Time Machine” 8c+ à Gozen Iwa, Okutama (Ouest de Tokyo) alors âgé de 50 ans. Revivez les essais et le processus jusqu’à la libération de ce projet de la falaise qui aura demandé 2 années de travail à Yuji. “Time Machine” propose un furieux crux de remontée d’inversée dans la partie sommitale. Quelques mois plus tard, Chris Sharma réalisait la seconde ascension. Le site de Gozen Iwa concentre une partie des voies sportives les plus difficiles du Japon avec entre autres “Maturity” 9a+ et “Soulmate” 9b. A découvrir en images !

In 2019, one of Japan’s climbing legends, Yuji Hirayama, completed the first ascent of “Time Machine” 8c+ at Gozen Iwa, Okutama (West of Tokyo), aged 50 at the time. Relive the tries and the process leading up to the free ascent of this project, which took Yuji 2 years to complete. “Time Machine” offers a furious undercling crux in the upper part of the route. A few months later, Chris Sharma completed the second ascent. Gozen Iwa is home to some of Japan’s most challenging sport climbs, including “Maturity” 9a+ and “Soulmate” 9b. Discover the place in the film below!

Credit : Delop projet

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Video: Adam Ondra crushing Soyhières

30 avril 2024 à 13:59

Invité par Kathy Choong désireuse de lui faire découvrir les falaises locales, le célèbre grimpeur pro tchèque Adam Ondra s’est rendu en Suisse pour visiter Soyhières dans le Sud du Jura bâlois. Au programme : essayer en une après-midi une bonne partie des classiques dures de la falaise avec des runs à vue. Le résultat donne mal à la tête avec pas moins de deux 8b+ réalisés dont un à vue en guise d’échauffement, un 8c à vue avec un zeste de réussite (il en faut !) et un 8c+ au premier essai dont l’issue aurait pu être optimisé avec une genouillère des deux côtés. Néanmoins, comme d’habitude, une grosse moisson pour Adam ! Visionnez la vidéo ci-dessous pour apprécier les ascensions commentées et avoir un aperçu du style de cette belle barre !

Invited by Kathy Choong, who wanted him to discover the local crags, Czech famous pro climber Adam Ondra travelled to Switzerland to visit Soyhières, South of Basel Jura. The plan was to try out a good proportion of the crag’s hard classics in one afternoon, with some onsight burns. The result was a rampage, with 2 8b+ climbed, including one onsight, an 8c onsight and an 8c+ 2nd go. Watch the video below for Adam’s commentary on the climbs, and a glimpse of the style of this beautiful cliff!

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Video: Victor Guillermin, Moksha, 9a

1 août 2022 à 20:28

Après “Estado critico” cet hiver, le jeune grimpeur Normand Victor Guillermin réalise son second 9a au Pic St-Loup cet été avec la king line de 50 mètres “Moksha” 9a. Retour en vidéo sur la voie.

After “Estado Critico” last winter, the young French gun Victor Guillermin ticked his second 9a with “Moksha” the famous 50 meters king line located at Pic St-Loup cave, France.

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Video: Seb Berthe, You cannot understand

20 juillet 2022 à 17:15

“You cannot understand” : tel est le nom de la dernière vidéo consacrée au falaisiste belge Seb Berthe aux prises avec le célèbre 9b de “Fight or flight”. Le réalisateur Simon Maurissen a suivi Seb à Oliana au printemps 2021 et documente le processus de travail de la voie qui malheureusement s’est avéré infructueux. Une vidéo rafraîchissante sur la recherche de la haute difficulté, faite de hauts et de bas.

“You cannot understand”: here is the name of the little movie dedicated to Belgian rockclimber Seb Berthe trying “Fight of flight” famous 9b. Filmmaker Simon Maurissen followed Seb in Oliana at Spring 2021 and documented the process in the route, unfortunately with no cigar. A funny video about the extreme difficulty quest with up and downs.

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Video: Hotel Supramonte, Gorropu

15 juillet 2022 à 21:20

En novembre dernier, le groupe CAF Excellence s’est attelé au travail de la grande voie dure mythique de Sardaigne, “Hotel Supramonte”, 11 longueurs, 8b (400 m) nichée dans la gorge de Gorropu. Découverte des lieux pour les jeunes encadrés par les vieux briscards François Lombard, Yann Ghesquiers et Didier Angonin. Avec un beau à vue à la clé pour Tanguy Mérard !

Great video : In November 2021, the Excellence group from FFCAM (French Mountaineering Asssociation) paid a fighting visit to the mythical multipitch route of Sardinia, “Hotel Supramonte”, 11 pitches, 8b (400 meters) located in the Gorropu gorge. Reccie of the line led by old-hands French rock climbers François Lombard, Yann Ghesquiers and Didier Angonin… With a nice onsight ascent by Tanguy Mérard!

Photo: Jan Novak

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Video: Lucien Martinez & Fabrice Landry, Memorial GS, 9a

14 juillet 2022 à 13:08

On avait évoqué le sujet il y a quelques semaines, Lucien Martinez et Fabrice Landry ont dépoussiéré et débarrassé la voie de St-Antonin “Memorial GS” de ses prises en sika pour proposer une base de rési physique de plus dans le mur de la mort de Supermanjoc, qui dispose maintenant d’une bonne tripotée de voies extrêmes naturelles. Illustration en images avec ce nouveau 9a !

A few weeks back, we published a dedicated article about how Lucien Martinez and Fabrice Landry gave a hard route called “Memorial GS” a refresh. They got rid of the sika-glued holds on the route located at Supermanjoc, St-Antonin Noble Val, France, and freed it anew. The result is a new 9a and a renewed extreme challenge on the crag’s wall of death. Check out the video below!

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Video: Adam Ondra, Wonderland, 9b/+

29 juin 2022 à 19:53

En mars dernier, Adam Ondra a réalisé ce qu’il présente comme la voie la plus dure d’Italie, “Wonderland” 9b/+ sur le site de Terra Promessa (Arco), la jugeant donc d’un niveau supérieur à “Erebor”. Voici la vidéo et le commentaire de l’intéressé suite à cette croix qu’il estime être le point d’orgue de son année escalade 2022.

“Même si la falaise s’appelle Terra Promessa, je n’avais pas pensé auparavant qu’elle accueillerait la voie la plus difficile d’Arco et d’Italie. Les voies dures de niveau 8b/8c ont été développées principalement par Reini Scherer à la fin des années 90 et depuis le développement de cette falaise s’était quasiment arrêté.
Il y avait encore pas mal d’endroits où le rocher était vierge, mais la question était de savoir si ça grimperait en libre. Alfredo Webber, une fois de plus, a su déceler cette merveilleuse ligne, s’est motivé et a équipé la voie, mais le point d’interrogation concernait le tout début. J’ai trouvé une boucle légèrement à gauche en utilisant quelques pinces plates et de minuscules arquées, j’ai bougé 3 spits, et il est devenu évident que la ligne était possible !
Nous avons travaillé le projet quelques jours à l’automne avec Stefano Ghisolfi. Finalement, j’ai senti que j’étais assez proche de faire la voie, mais malgré cet hiver extrêmement sec, la falaise n’est pas vraiment un spot d’hiver et la colo du crux a de plus en plus mouillé. La voie a séché en mars et après quelques jours de travail, j’ai fait la première ascension en libre de “Wonderland”, une de mes premières ascensions dont je suis le plus fier.
En ce qui concerne la cotation, je sais que la voie est considérablement plus difficile que la plupart des 9b, mais c’est difficile de savoir si elle franchit vraiment la barrière du 9b+…”

Photo : Petr Chodura

In March, Adam Ondra did the first ascent of what he called the hardest route in Italy with “Wonderland” 9b/+ located in Terra Promessa, Arco. Here is the video of the send and his comment about his “biggest achievement this year so far”!

“Even though the crag is called Terra Promessa (Promised Land), I hadn’t thought that it would once host Arco’s and Italy’s hardest route. The hard routes around 8b and 8c were developed mainly by Reini Scherer in the late 90s and since the development of this crag has mostly stopped.

There were still quite a few spots where the rock was untouched, but the question was if it would go. Alfredo Webber, once again, saw this wonderful line, put the effort, and placed the bolts, but the question mark was about the very beginning. I found a detour slightly to the left using a few very slopy pinches and tiny crimps, replaced 3 bolts, and it was obvious that line was possible !

We worked on the route for a few days in the autumn with Stefano Ghisolfi. Eventually, I felt I was quite close to sending, but despite this winter being extremely dry, this crag is not exactly winter crag and the crucial tufa kept seeping. The route dried up in March and after a few days of work, I did the first free no-fall ascent through “Wonderland”, some of my proudest first ascents.

Regarding the grade, I know it is considerably harder than most of the 9b’s, but if it really breaks into the 9b+ barrier, it is really difficult to know…”

Photo: Petr Chodura

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Luisa Deubzer réalise Speed intégrale 9a – Luisa Deubzer climbs Speed intégrale 9a (+ interview & video)

29 juin 2022 à 08:09

La très discrète mais néanmoins redoutable allemande Luisa Deubzer (aka”Lulu”) vient de réaliser “Speed intégrale” à Voralpsee en Suisse. La seconde ascension de la voie déjà cette année, quelques jours après Mel Janse Van Rensburg, talenteux franco-Sudafricain de 20 ans. Luisa est la seconde grimpeuse à gravir la voie 4 ans après Barbara Zangerl, une entrée dans le neuvième degré aussi iconique qu’esthétique ! Depuis le début de l’année Luisa est en forme : elle avait réalisé la voie trad “Prinzip Hoffnung’ 10/10+ (8b+) en mars, et ensuite deux 8c dans la région “assez vite pour ses standards”. On ne peut que croire qu’ils étaient annonciateurs d’une arrivée à maturité pour cocher une voie de ce niveau. La suite plus en détails dans cette interview et la vidéo de la fin de l’essai gagnant.

– Tu es très discrète, peux-tu nous en dire plus sur qui tu es, ce que tu fais dans la vie ?
J’ai 28 ans, je grimpe depuis presque 20 ans, j’ai fait des compétitions dans ma jeunesse, et ma passion pour l’escalade est, à ma grande surprise, toujours en train de grandir chaque année. Au cours de la dernière année, j’ai fait de l’escalade une priorité, travaillant à temps partiel dans une salle d’escalade en tant qu’instructeur et ouvreur afin d’avoir davantage de temps. Récemment, j’ai aussi commencé à travailler pour une fondation qui promeut la durabilité et la sécurité en montagne.

– Je sais que tu es très investie dans l’environnement, comment cela se traduit-il dans ta vie de tous les jours et dans ta vie de grimpeuse ?
Bonne question… D’abord et avant tout, ça se traduit par plein de complications dans les décisions de la vie de tous les jours. Dans l’ensemble, j’essaie de réduire mon impact, mais il y a beaucoup de place pour faire plus, et mes efforts vont et viennent. Les deux choses qui ont le plus reflété mes valeurs au fil du temps sont d’être végétalienne depuis 7 ans maintenant et ne pas avoir pris l’avion au cours des 6 dernières années.
Celles-ci donnent l’impression de ne pas exiger beaucoup de moi alors qu’elles ont un impact important sur mon empreinte personnelle. Je pense qu’il est important de commencer là où cela vous semble le plus facile personnellement et à partir de là, développez ses efforts. Il est facile de se laisser décourager si vous ne pouvez pas le faire parfaitement et que vous finissez par le faire n’importe comment.
Je peux encore beaucoup m’améliorer quand il s’agit d’aller en falaise à la maison. J’essaie de réfléchir si j’ai réellement besoin de la voiture ou si c’est facilement faisable en train (quand j’ai travaillé “Prinzip Hoffnung” par exemple, c’était facile de prendre le train, et comme j’y allais seule la plupart du temps c’était souvent une non-prise de tête). Mais maintenant, surtout à la phase finale de mon projet dans “Speed”, j’allais beaucoup en voiture, parfois même seule, tôt le matin, ce qui est, à tous égards, un sacré trajet pour une excursion d’une journée.
En tout cas, je pense que c’est toujours un équilibre délicat entre motiver les gens à changer leurs habitudes de vie et de trop se concentrer uniquement sur les actions individuelles. Pour réaliser réellement une transition, nous devons aborder des changements systémiques au niveau politique. Les actions individuelles sont importantes pour montrer notre engagement et forger de nouveaux récits, mais nous ne pouvons pas résoudre cette crise uniquement en changeant notre consommation individuelle en termes de comportement. Quand bien même cela ne nous rassurerait en termes de responsabilité individuelle, nous avons besoin de changement aux deux niveaux.

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

– Fais-tu seulement de la falaise ou t’intéresses-tu aussi aux autres facettes de notre activité ?
J’aime me faire botter les fesses et élargir ma zone de confort, c’est pourquoi j’aime le côté varié de l’escalade dans le sens large du terme. J’ai pas mal élargi mes compétences dans les autres formes d’escalade au cours des dernières années en tant que membre de l’actuel “Groupe des jeunes alpinistes” entièrement féminin de l’Alpine Club (même si je suis toujours nulle dans différentes formes d’alpinisme). Selon la saison, la météo et motivation, j’ai des périodes où je fais plus de glace et de mixte, je fais des grandes voies ou une montagne ici et là. En fin de compte, cependant, mes points forts résident dans l’escalade sportive.
Le lendemain de la réussite de “Speed”, je suis partie sur une grande-voie de difficulté modérée, pour la première fois cette saison sur du granite, et j’ai littéralement dû passer en artif les 5 derniers mètres d’une longueur en 6c +, parce que j’étais complètement épuisée et ne pouvais plus faire un seul mouvement. J’adore les jours comme celui-ci, ils t’invitent à rester humble et à garder la passion car ils sont stimulants et amusants, avec une vision différente de l’escalade sportive.

– Qu’est ce qui t’a amené à essayer cette voie, as-tu dû t’entraîner spécifiquement pour y arriver ?
Peux- tu nous en dire plus, sur comment ça s’est passé et ce que tu as dû mettre en place pour y arriver ?

Je suis allée régulièrement à Voralpsee ces dernières années car je n’habite pas très loin. J’ai toujours su que s’il y avait un endroit où je pouvais grimper fort, ce serait ici. Je pense qu’il est juste de dire que le style me convient très bien et en plus je m’y suis assez adaptée au fil des années. “Speed intégrale” m’a impressionnée dès le début, pour des raisons évidentes : elle remonte la barre sur la partie la moins prisue du mur et quand je regardais des gens essayer, ça avait l’air incroyablement dur.
Il y a 3 ou 4 ans, j’avais déjà essayé les mouvements de “Speed” ​​​​une journée et j’étais très surprise de pouvoir réaliser la plupart d’entre eux tout de suite, celà me semblait si loin de mon niveau à l’époque ! Depuis, c’était devenu un rêve de gravir cette voie un jour, mais j’étais assez convaincue que j’étais encore loin de mon but ultime en escalade sportive.

Cette année, c’était la première fois que je voulais l’essayer sérieusement à nouveau. Je savais d’avance que je devais m’y préparer cet hiver, je venais de commencer à bosser à la salle d’escalade et je me suis concoctée un plan d’entraînement de fou avec l’espoir d’amener mon escalade à un nouveau niveau.
Mais je me suis blessée à un doigt et à l’épaule avant même de pouvoir vraiment commencer mon entraînement… Tous mes projets se sont évaporés… J’étais convaincue que maintenant la chose que j’attendais tant, projeter “Speed”, était devenu totalement irréaliste.
Au cours de l’hiver, j’ai donc changé d’orientation et je suis devenue très motivée pour la glace et le mixte. Quand la saison s’est clôturée mon doigt allait mieux mais c’était pas encore parfait ; je pouvais quand même en faire plus et j’ai été motivée par “Prinzip Hoffnung”, qui s’est avéré non-traumatisant pour mes doigts et mon épaule : le projet parfait, n’exigeant pas un physique fou, mais étant assez exigeant en termes de mouvement, d’engagement au-dessus du point et de technique de coinceurs.
Quand j’ai recommencé à essayer “Speed intégrale” fin avril/début mai, mes deux épaules étaient enflammées car j’avais trop bourriné dans les dévers et mon doigt me causait encore des douleurs sur certaines prises, mais je je me sentais incroyablement bien dans mon escalade grâce à deux mois presque exclusivement en falaise. À ma grande surprise, au fil des séances de travail, mes douleurs aux épaules se sont estompées, tandis qu’avec le doigt je devais encore faire attention : pas surprenant, la voie assez sollicitante pour les phalanges n’est pas propice à la cicatrisation du doigt, et finalement, mon majeur, d’un autre côté, a commencé à me faire mal aussi… Mais en voyant un kiné (merci à Kathrin Dettling pour son incroyable soutien et à Klaus Isele pour avoir développé le traitement qui vraiment aidé mes doigts !) j’ai pu continuer de gérer et empêcher l’inflammation de se propager et devenir trop handicapante. Pourtant, c’était une inquiétude majeure car je devenais plus solide dans la voie et je me posais sans cesse la question de peut-être arrêter si mes douleurs dans les doigts s’aggravaient encore.
À mon grand étonnement, je continuais de progresser lors du travail de la voie. Je faisais des progrès lents mais réguliers de semaine en semaine. Je suis passée du travail dégaine par dégaine en me battant à des enchaînements de sections jusqu’en haut. Finalement, la section bloc avant la 3ème dégaine est devenue moins faible en pourcentage de réussite et après quelques séances supplémentaires, je me suis retrouvée soudainement au dernier crux de la première partie et je suis tombée.
Les températures devenaient vraiment très chaudes et je commençais à me demander si je n’avais pas raté le coche. Puis le lendemain j’y suis allée, comme ça, sans zipper des pieds ou tâtonner, j’ai de nouveau passé la partie dure du bas, j’ai fait le le mouvement où j’étais tombée la veille d’une manière assez solide, et, après avoir recaké et m’être refaite comme jamais, j’ai réussi à rester compacte dans l’extension et je me suis retrouvée au relais.
C’était vraiment spécial, et il m’a fallu du temps pour comprendre que tout s’était bien passé !
Les blessures lancinantes m’ont empêché de faire un entraînement spécifique pour la voie tel que je l’avais envisagé et m’ont forcée à me reposer beaucoup plus que je ne l’aurais fait autrement. Mais d’un autre côté, cela pouvait correspondre exactement à ce dont j’avais besoin pour devenir plus forte : davantage de repos. Et puisque faire du gainage était fondamentalement le seul entraînement que je pouvais faire régulièrement, j’en ai fait beaucoup et je suis absolument sûre que cela m’a fait beaucoup progresser. Même si l’entraînement n’était pas ce que j’avais prévu, ce n’est pas comme si j’avais fait “Speed intégrale” ​​depuis mon canapé, bien sûr. J’ai beaucoup grimpé en falaise ces derniers mois car je ne travaillais pas à plein temps. De plus, je pense que cela a aidé principalement à me libérer mentalement pour penser escalade et diminuer beaucoup d’autres stress. J’ai passé aussi pas mal de temps à faire de la visualisation quand je ne grimpais, il s’agissait de surmonter mes appréhensinos face à cette voie qui m’intimidait et aussi atténuer certaines limites autour de mes capacités.

Video: José Cabrita

– Tu es la deuxième femme a faire cette voie, pas piquée des hannetons, accordes-tu de l’importance au premières féminines ou, penses tu que c’est dépassé ?
Mhm, je ne suis pas sûre d’avoir une opinion tranchée là-dessus (ce qui est plutôt rare pour moi). Je pense que dans de nombreux cas, cela reflète encore les progrès réalisés par l’escalade féminine. Dans ce cas, relater les premières féminines a du sens à mon avis, du moins tant qu’il y a une différence générale de cotation entre les filles et les garçons en escalade.
Il y a beaucoup de premières féminines qui m’inspirent, donc je suppose que tu peux dire que je les estime, même si cela n’est évidemment pas la même chose qu’une première ascension. Mais en tout cas, cela ne s’applique pas vraiment aux secondes. 😉

– Je sais que tu aimes voyager. Où aimerais-tu aller prochainement pour pouvoir grimper et comment y intégrerais-tu la question climatique ?
Je ne dirais pas que j’aime particulièrement voyager. J’aime ce qui va avec, dormir dans la voiture/tente, être dehors toute la journée, pouvoir grimper tous les jours. Mais je n’ai pas besoin de voyager dans des endroits lointains pour cela, cette notion de voyage me suffit. Ces dernières années, j’ai séjourné principalement dans les Alpes, car c’est près et il y a encore tellement d’endroits où je veux aller (retourner). Mais la prochaine grande chose à venir l’année prochaine est l’expédition que nous prévoyons avec le Groupe de jeunes alpinistes. On s’est longtemps demandés où aller, surtout à cause de l’impact de l’avion. En fin de compte, il semble que nous nous soyons mis d’accord sur le Groenland, car même si vous voyagez un bon moment, les émissions sont la moitié de celles pour aller au Pakistan. Et vous avez la possibilité de faire potentiellement un grande partie du voyage sans voler, alors on verra…

– Qu’est-ce qui, pour toi, fait que tu as passé une bonne journée en falaise/à l’extérieur ?
Une journée en falaise peut être agréable de bien des façons. Certains jours, c’est parce que l’escalade donne une impression incroyable, vous avez fait des progrès inattendus, le rocher est stellaire, l’endroit est spécial ou la vue est belle. D’autres journées, vous avez fait beaucoup de blagues avec votre partenaire d’escalade ou avez eu une bonne conversation.
Parfois, il neige, le temps est maussade, c’était un peu tendu toute la journée, mais à la fin tu ressors avec un super feeling. Après, concrétiser aide toujours à passer une bonne journée ! 😉

– Tu es toujours super motivée et positive, d’où vient cette motivation ?
Je ne pense pas que tout un chacun reste éternellement toujours motivé et positif. Du moins personnellement je ne le suis certainement pas. je pense que nous voyons souvent les gens sous leur meilleur jour et on a tendance à oublier qu’on passe parfois par des moments plus compliqués… Cet automne par exemple j’étais assez déprimée et pas positive du tout quand je me suis blessée. Mais en général, quand ça va bien, c’est vrai que la motivation n’est pas un problème. J’avais comme habitude de me réserver une période avec moins de grimpe à la fin de chacune de mes années d’études et je pense que ce temps libre m’a beaucoup aidé à comprendre la valeur que l’escalade avait pour moi. Depuis, quand je n’ai pas été blessée, tout ce que je voulais faire, c’était grimper. De plus, je pense que cela maintient vraiment mon enthousiasme pour l’escalade, afin de pouvoir jongler avec d’autres disciplines comme la glace/l’alpin tout au long de l’année. Lorsque je ne fais que de l’escalade sportive que pendant une longue période, mes attentes augmentent généralement et le risque de frustration et donc de faible motivation est plus élevé.

Luisa Deubzer ice climbing
Photo: Dörte Pietron

– Tu n’es pas sur les réseaux sociaux et ça n’a pas l’air de te poser beaucoup de soucis.
Quelle influence cela a pour toi et comment cela t’influence ou pas ?

En fait, j’ai quand même Facebook et Twitter si cela compte toujours comme un réseau social ! 😉
Instagram, j’ai arrêté de consommer et de publier il y a un moment quand j’ai remarqué que ça me faisait me comparer à d’autres et me rendait anxieuse de rater un truc.
J’ai trouvé que beaucoup de gens que je respecte sont très discrets sur ce qu’ils font, ils ne sont pas sur les réseaux sociaux et semblent faire les choses principalement pour eux-mêmes. C’est pourquoi j’ai commencé à me demander pourquoi je publiais un certain contenu, et même s’il y avait aussi d’autres raisons, il m’a semblé que c’était de l’auto-promotion et que cela n’avait pas grand intérêt. Mais c’est bien sûr quelque chose de très personnel et qui peut être différent pour d’autres personnes.

– Qui te motive . As-tu des exemples chez les grimpeurs/grimpeuses qui t’inspirent ou te poussent à faire des voies dures ou ce n’est qu’une question de ligne qui t’inspire ?
C’est un peu cliché, mais je dirais mes partenaires de grimpe. Ils grimpent fort et ont toujours un tempérament agréable, une attitude décontractée en falaise. Aussi, j’ai grimpé plus avec des gens plus forts que moi toute l’année dernière et cela a probablement amélioré mon état d’esprit quand j’essaie des voies dures, car cela redistribue ta perception des standards de ce qui est vraiment dur. Du coup, des voies que je pensais trop dures pour moi dans ma tête depuis des années m’inspirent aujourd’hui.

Photo de couverture : DAV – Silvan Metz

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

Very discreet but nevertheless fearsome German Luisa Deubze aka “Lulu'” has just done her first 9a, 2nd women 4 years after Barbara Zangerl, to climb “Speed intégrale” in Voralpsee, Switzerland. It’s the second ascent this year of the route after talented French-South African Mel Janse Van Rensburg (20 years old). “Speed intégrale” is also an iconic but also aesthetic route as an entry into the ninth degree. Since the beginning of the year Lulu sent the trad route “Prinzip Hoffnung” 10/10+ (8b+) in March, and then two 8c’s in the area climbed “rather fast for her standards” she said. We can only believe that they were a sign of maturity to achieve a route of this standard. More details in this interview and the video of the upper part of the route during the send.

– You are very discreet, can you tell us more about who you are, what you do in life?
I’m 28, I’ve been climbing for almost 20 years, doing comps in my youth, and my passion for
climbing is, to my own surprise, still growing every year. In the last year I have made climbing more of a priority, working part time in a climbing gym as instructor and setter in order to have more time. Recently now, I additionally started to work for a foundation that promotes sustainability and safety in the mountains.


I know that you are very invested in the environment, how does that translate into your everyday life and your climbing life?
Good question… First and foremost, it translates in the form of a lot of mindfucks about everyday life
decisions. Overall, I am trying to lessen my impact, yet there is a lot of room to do more, and my
efforts always ebb and flow.

The two things that have reflected my values the most consistently over time are being vegan for 7
years now and not taking the plane in the last 6 years.
These feel like they don’t demand a lot off me while they have a big impact on my personal footprint.
I think it is important to start where it feels the easiest for you personally and from there expand
your efforts. It is easy to let oneself be discouraged if you can’t do it perfectly and end up not do
anything.

I still can improve a lot when it comes to getting to the crag at home. I do try to think of whether I
need the car or whether it is easily feasible by train (when I projected “Prinzip Hoffnung” for example,
it was easy to take the train, and as a I was going there alone most of the time it often was a no
brainer). But now especially at the later phase of my projecting in Speed, I went a lot by car,
sometimes even alone, to be there early in the morning which is by any standards quite a drive for a
day trip.

In any case, I think it is always a tricky balance between motivating people to change the habits in
their life and to focus too much on individual actions only. To actually achieve a transition, we need
systemic changes on a political level. Individual actions are important to show commitment and to
forge new narratives, but we can’t solve this crisis only by changing our individual consumer
behaviour. Nevertheless, this does not let us off the hook in terms of individual responsibility, we
need change on both levels.

Luisa Deubzer
Photo: Daniel Benz

– Do you only do sportclimbing or are you also interested in other aspects of our activity?
I like getting my ass kicked and expanding my comfort zone, that’s why I really enjoy that climbing in
the wider sense is so varied. I have broadened my skills in the other forms of climbing quite a bit over
the last years as a member of the current all-female ‘Young Alpinist Group’ of the German Alpine
Club (although I still suck at these various forms of Alpinism). Depending on the season, weather and
motivation, I have periods where I ice and mixed climb more, do multipitches or a mountain here and
there. At the end of the day, however, my strengths do lie in sport climbing.
The day after sending Speed I went on a moderate multipitch, for the first time that season on granit,
and I literally had to aid up the entire last 5 meters of the the initial 6c+ pitch, because I was
completely spent and couldn’t do a single move anymore. I love days like this, they make it easy to
stay humble and keep the fire because they are challenging and fun in a very different way than sport
climbing.

– What led you to try this route, did you have to train specifically to achieve it?
Can you tell us more about how it happened and what you had to put in place to achieve it?

I have been to Voralp regularly over the last years because I live not too far away. I always knew that
if there was one place I can climb hard, it is here. I think it is fair to say that the style fits me very well
for some reason and in addition I have gotten quite adapted to it over the years.
Speed impressed me right from the beginning, for obvious reasons: it follows the white streak
through the blankest section of the wall and when I saw people on it, it looked incredibly hard.
3 or 4 years ago I had already tried the moves on Speed once and was very surprised that I could do
most of them right away since that was so far off my level back then. Since then, it had basically been
a lifetime dream of mine to climb this route someday, but I was pretty convinced this was far away,
my ultimate goal in sport climbing.

This year then was the first time I actually tried it again. I knew beforehand that that was the thing I
wanted to prepare myself for this winter, I had just started at the climbing gym and had big plans for
a crazy training regimen with the hopes of getting my climbing to a new level.
But I injured a finger and my shoulder even before I could really start with my plan. All my plans
evaporated. I was convinced that now the thing I had been looking forward so much, projecting
speed, had become totally unrealistic.

Over the winter I shifted focus therefore, and got very motivated for ice and mixed. When the season
was over my finger was still far from perfect, but I could do more again and got sucked into Prinzip
Hoffnung, which turned out to be very good for my fingers and shoulder and was the perfect project,
not demanding a crazy physique, but being quite demanding in terms of movement, the required
head space and gear beta.

When I started trying Speed end of April/beginning of May now both of my shoulders were inflamed
from too much steep climbing and my finger was still causing me trouble on some holds, but my
climbing felt amazing thanks to two months of almost exclusively climbing on rock.
To my surprise throughout the projecting process the shoulders became better, while with the finger
it remained a balance act: less surprising, the route was not conductive to healing the finger, and
eventually my middle finger on the other hand started hurting as well, but by seeing a Physio (Shout-
out to Kathrin Dettling for her amazing support and Klaus Isele for developing the treatment that really helped my fingers!) I was able to keep it manageable and prevent the inflammation from
spiraling out of control. Still, it was a major worry as I was getting more solid and solid on the route
that I might have to stop if my fingers got even worse.

To my amazement the projecting itself progressed quite well. I was making slow but steady progress
from week to week. From being maxed out climbing from draw to draw, soon I was making good
links to the top. Eventually the boulder section before the third draw became less low percentage
and after a few more sessions I found myself suddenly at the last crux of the first pitch and fell.
Temperatures were now actually getting really hot and I was starting to wonder whether I had
missed my shot. Then the next day I went, just like this, without further slipping of the feet or
fumbling I got through the hard bottom part again, did the move I had previously fallen on quite
solidly and, after shaking forever, managed to keep it together in the extension and found myself at
the anchor.

That was really special, and it took a while to understand that everything had actually worked out.

The nagging injuries prevented me from doing specific training for the route as I had envisioned it
and forced me to rest a lot more than I otherwise would have. But on the flip side that might have
been exactly what I needed to get stronger: more rest. And since doing core was basically the only
workout I could do regularly, I did a lot of it and I am absolutely sure this made me progress heaps.
Even though the training wasn’t what I had planned, it’s not like I did Speed off the couch, of course.
I did climb a lot on rock in the last months since I didn’t work full time. Furthermore, I think it helped
majorly that this freed me a lot of mental space to think about climbing and removed a lot of other
stress. I also spent quite a bit of time with visualization and mediation when I wasn’t climbing,
because so much was about overcoming the giant respect I had for this route and some limiting
beliefs around my capabilities.

Luisa Deubzer
Photo: Janina Reichstein

– You are the second woman to do this route, do you value female firsts or do you think it’s outdated?Mhm, I’m not sure I have a strong opinion on this (which is rather rare for me ). I do think that in
many cases it still reflects the progress female climbing is making. In this case they have their place in
my opinion, at least as long as there is a general difference in grade between the female and male
climbing population.

There are a lot of female firsts that inspire me, so I guess you could say I value them, even though it
is obviously not the same as an FA. But in any case, this doesn’t really apply to female seconds 😉.


– I know you like to travel. Where would you like to go in the near future to be able to climb and how do you integrate it the climate issue?
I wouldn’t say I like traveling particularly. I like what comes with it, the sleeping in the car/tent, being
outside the whole day, being able to climb every day. But I don’t need to travel to far away places for this, a notion traveling still has to me. The last years I have stayed mainly in the Alps, because it is
close and has still so many places I want to go (back) to.

But the next bigger thing that is coming up next year is the expedition we are planning with the
Young Alpinist Group. We pondered a long time where to go, especially because of the impact flying
has. In the end it looks like we agreed on Greenland, because even if you fly all the way, the
emissions are still half in comparison to Pakistan. And you do have the option to potentially do a
large part without flying, so let’s see…

– What, for you, makes a good day on a cliff/outside?
There are many ways in which a day at the crag can be good. Some days it is because climbing feels
amazing, you made unexpected progress, the rock is stellar, the place is special, or the view is good.
On other days you made a lot of jokes with your climbing partner or had a good conversation.
Sometimes, it is snowing, miserable weather, it was a bit tense the whole day, but at the end you
have a good feeling. Sending surely always helps. 😉

Photo: DAV- Silvan Metz

– You are always super motivated and positive, where does this motivation come from?
I don’t think anyone is always motivated and positive. At least I am certainly not. I think we just
often see people at their best and forget that that everybody struggles sometimes… This autumn for
example I was pretty down and not positive at all when I got injured.
But in general, when things are good, it is true that motivation is not an issue. I used to have a period
where I climbed a lot less after finishing school and I think this time off helped a lot to see the value
climbing had for me. Since then, when I wasn’t injured, all I wanted to do was climb.
Also, I think it really keeps my excitement for climbing alive to be able to shift the focus to different
disciplines like ice/alpine/sport throughout the year. When I only sport climb for a longer period my
expectations usually grow, and the danger of frustration and hence low motivation is higher.


– You are not on social networks and it doesn’t seem to be a big deal to you. What influence does it have on you and how does it influence you or it doesn’t?
Actually, I do have Facebook and Twitter if that still counts as social media 😉
Instagram, I stopped consuming and posting a while ago when I noticed it made me compare myself
a lot and caused constant FOMO.
I found that many of the people I respect are very low-key about what they do, they are not on social
media and seem to do things primarily for themselves. That’s why I started questioning why I was
actually posting what I was posting and even though there were other reasons as well, for me it came
down to self-presentation and didn’t add any value.
But that is of course something very personal and can be different for other people.

– Who motivates you, or do you have examples from other climbers that inspire you or push you to do hard routes or is it just a matter of the line that inspires you?
It’s a bit cliché, but I would say my rope partners. They try hard on the wall and still have a pleasant,
chilled attitude at the crag. Also, I have climbed more with people that are stronger than me in the
last year and that probably helped my attitude towards hard climbs, because it shifts your standard
of what is hard. In general, routes that years ago I had in my head as too hard inspire me.


Cover pic: DAV – Silvan Metz

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Premières ascensions en 8C+ – V16 first ascents

28 juin 2022 à 09:49

Deux infos sur deux premières ascensions en bloc en 8C+ :

*** Nomura Shinishiro nous présente “Gakido” en vidéo :
Le japonais avait résolu ce printemps ce projet de longue date de Chigobutai qui présente une escalade assez courte et explosive pour un bloc de cette difficulté, à l’instar du très pur “Floatin” ouvert par Ruichi Murai plus tôt dans la saison hivernale.

*** Nomura Shinichiro presents Gakido V16 (first ascent) in a video:
Japanese solved this Spring this long time project located in Chigobutai, Fukushima. An intense and powerful climbing for a boulder of this grade, as “Floatin” opened by Ruichi Murai at the beginning of winter season.

*** Matt Fultz ouvre “Brace for the Cure” V16 au Colorado sur le bloc de “Jade” :
Le bloqueur américain annonce vidéo à la clé sur son compte Instagram la première ascension de ce 8C+ : un nouvel enchainement en gros dévers qu’il décrit comme sa première ascension la plus dure et son 2e problème le plus dur qu’il a réalisé. Il commence dans “Jade” pour traverser à gauche et remonter l’impressionnant panneau juste à côté du 8B+ classique. Un passage qui demande une précision au millimètre pour attraper des prises minuscules impossibles à ré-armer.

*** Matt Fultz opens “Brace for the Cure” V16 at “Jade” boulder, Colorado:
American boulderer announces on his Instagram account with a video the first ascent of this V16: his hardest first ascent and his second hardest problem ever done. It starts in “Jade” then traversing left and going straight the big overhang juste close from the 8B+ classic. A problem which requires a lot of precision in order to stick the hands correctly on the rasor crimps.

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Video: Alberto Ginés, Leire 9a

22 juin 2022 à 17:12

En août 2021, Alberto Ginés est devenu le premier champion olympique de l’histoire de l’escalade à Tokyo. Le jeune prodige espagnol de 19 ans n’en oublie pas la falaise, et en septembre 2020 entre deux entrainements pour les JO avait coché “Leire” 9a à Cuenca. La voie remonte des monos et bis dans un dévers à 30°, la première ascension remonte à 2008 (Pablo Barbero). La voie a demandé 2 jours de travail et 5 essais à Alberto. C’est son 3ème 9a après “El intento” et “Victimes del futur”. Une vidéo signée Javi Pec.

In August of 2021, Alberto Ginés became the first olympic champion of climbing history in Tokyo. The young spanish star (19 years old) didn’t foget rockclimbing, and in September 2020 between 2 trainings for olympics he climbed Leire, 9a in Cuenca. The route is going through a 30° overhang and the first ascent has been done by Pablo Barbero in 2008. “Leire” took to Alberto 2 days of work and 5 tries, his 3rd 9a after “El Intento” and “Victimes del futur”. Nice video py Javi Pec.

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Video: Dave MacLeod, Lexicon, E11 7a

15 juin 2022 à 17:44

“En 2006 j’ai gravi le premier E11, ‘Rhapsody’. 15 ans plus tard je me demandais si je pouvais toujours réaliser ce niveau, du coup je me suis mis à essayer la voie de Neil Gresham “Lexicon”.” Voici la démarche qui a conduit le vétéran anglais Dave MacLeod (43 ans) à soigner un tennis elbow récurrent et à s’entrainer pour réaliser la 3ème ascension de “Lexicon” en mars dernier, la nouvelle voie trad extrême de Grande-Bretagne ouverte par Neil Gresham en septembre dernier à Pavey Ark, dans le Lake District. Un autre vétéran britannique avait réalisé la seconde ascension dans la foulée, en la personne de l’expérimenté Steve McClure. Il y a quelques semaines, une jeune pousse de 24 ans, Mat Wright, a coché la 4ème ascension de cette voie décidément populaire, et il entend justement s’attaquer à “Rhapsody” cet été.

Retrouvez tout le processus qui a conduit à la répétition de MacLeod dans la vidéo ci-dessous.

Photo : Chris Prescott

‘In 2006 I clipped the chains of an E11 myself, ‘Rhapsody’. 15-odd years later, I was wondering if I could still climb at this level.’ That is the line of thinking that decided ‘veteran’ climber Dave MacLeod (43) to treat a niggling tennis elbow by training to bag the 3rd ascent of ‘Lexicon’ in March of this year. The new E11 7a was opened by Neil Gresham in September 2021 at Pavey Ark, Lake District. Another senior Brit got the second ascent soon after (none other than Steve McClure), but a few weeks ago a decidedly underage Mat Wright (24 only!!!) got himself the 4th ascent of this popular line, and intends to spend some time on ‘Rhapsody’ this summer.

Follow MacLeod’s process in the video above.

Photo: Chris Prescott

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Video: Nolwen Berthier, Supercrackinette, 9a+

13 juin 2022 à 18:53

Dans la vidéo ci-dessous Nolwen Berthier décortique “Supercrackinette”, la voie dure célèbre de St-Léger du Ventoux qui était son projet hivernal des deux dernières années. Nolwen l’a réussie ce printemps, cochant sa première voie dans le 9ème degré ! Tous les détails de chaque mouvement-clé n’auront plus de secret après le visionnage de la vidéo. Retrouvez l’interview de l’intéressée que nous avions réalisée suite à cette performance !

Photo : Antonin Rhodes

In the video below, Nolwen Berthier explains all the tricks of “Supercrackinette”, the extreme classic located in St-Léger du Ventoux, France. This route was her winter project for the last 2 years, and Nolwen finally sent it in April, thereby ticking her first route in the 9th grade. All the details in the video below!

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Film : Le Marathon de Katherine

27 mai 2022 à 12:16

Le documentaire “Le Marathon de Katherine” est désormais disponible gratuitement ! En octobre 2019, la grimpeuse suisse Kathy Choong réalisait son second 9a avec “Jungfraumarathon”, une ligne interminable de résistance sur le site de Gimmelwald (proche de l’Eiger). Découvrez la superbe ambiance alpine des lieux et les mouvements puissants de cette voie exigeante libérée en 2006 par Simon Wandeler ainsi que la personnalité de Kathy, persévérante, extrêmement méthodique et déterminée. Un beau film de 25 minutes signé Nicolas Falquet.

“J’ai commencé à bosser la voie en octobre 2018, mais il y a eu très vite la neige, j’ai pu y retourner au printemps, et j’ai pu le finir à l’automne après un été super chaud, cela m’a pris environ 60 essais !” résume-t-elle !

“Le Marathon de Katherine” documentary is now available for free! In October of 2019, Swiss woman Kathy Choong ticked her second 9a with “Jungfraumarathon”, an endless resistance route located in Gimmelwald, close to the Eiger. Discover the magnificent alpine atmosphere and the powerful moves of the route first ascended by Simon Wandeler in 2006. Learn about Kathy’s personality: methodical, hard-working, determined… A beautiful 25-minute long movie produced by Nicolas Falquet.

“I tried the route for the first time during the Fall of 2018 but snow came early. I continued to work the line during the next Spring and was able to send it the next Fall after a hot summer. It took me around 60 tries”.

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Video: Jorge Diaz-Rullo, El Bon Combat 9b

25 mai 2022 à 08:39

Intitulée “La perfection du mouvement”, cette belle video met en scène le falaisiste espagnol Jorge Diaz-Rullo dans “El Bon combat”, la King Line de Chris Sharma à La Cova del Ocell en Catalogne. Jorge revient sur le processus dans la voie qui a été dure à conquérir, avec cette satanée lolotte en guise de crux qui l’aura fait chuter tant de fois… Jorge en a profité pour cocher aussi le bloc de “Catalan witness the fitness” et la traversée de “Super Blood Wolf Moon”. En tout, pas moins de 32 jours sur place en pleine période Covid et plus de 50 essais ont été nécessaires pour faire la croix ! Un beau documentaire signé Adri Martinez !

Entitled “The Perfection of Movement”, this nice video shows Spanish rock climber Jorge Diaz-Rullo attempting “El Bon Combat”, Chris Sharma’s King Line in Cova Del Ocell, Catalunya. Jorge shares his process on the route, a hard one to conquer, with this insane dropknee by way of crux which defeated him time and again… 32 days and 50+ tries later, here is the send! You will also see footage of Jorge warming up to the task by sending “Catalan witness the fitness” and the “Super Blood Wolf Moon” traverse. A wonderful documentary produced by Adri Martinez! And a must watch!

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Video: Caroline Minvielle, Tête de Gondole

18 mai 2022 à 20:59

Filmé et monté par Fred Ripert, voici un petit court-métrage sur une des King Lines du Midi, “Tête de Gondole” (8b+) sur la falaise du Boffi, avec comme grimpeuse la forte falaisiste Caroline Minvielle. Cette voie équipée en 2000 par Ivan Sorro remonte une magnifique proue aérienne.

– Pourquoi avoir choisi de mettre en évidence “Tête de gondole” ?
“Tête de Gondole” c’était la voie proposée aux stars féminines de la grimpe pendant le RocTrip de 2008 au Boffi. J’y avais participé, je grimpais dans le 7c/+ à l’époque et voir toutes les machines se donner à fond pour essayer de faire cette ligne incroyable, ça m’a mis des étoiles dans les yeux. C’était bien trop dur pour moi à ce moment-là mais elle est restée dans un coin de ma tête et la petite graine du rêve était plantée !

– Comment s’est passé le travail de la voie ?
Je n’ai pas regrimpé au Boffi jusqu’en 2021 et en avril, quand j’y retourne enfin, c’est clairement pour aller mettre les doigts dans “Tête de Gondole”. Cette ligne impressionne et comme souvent, le plus dur est d’oser la rencontre ! Les premières montées sont compliquées. Visiblement la voie n’a pas été faite depuis des années. Du lichen recouvre les prises, il y a très peu de traces de passage qui pourraient indiquer quelle prise utiliser et l’itinéraire sur la proue n’est pas toujours évident à élucider entre passer à gauche ou à droite de celle-ci. Je bute deux dégaines sous le relais, là où la voie se corse réellement. Le lendemain, je passe par le haut, sur une stat’, pour brosser les prises, enlever le lichen et imaginer les séquences. Les mouvements que j’avais imaginés fonctionnent mais il m’en manque un. J’arrive mauvaise main sur une prise clef et je ne trouve pas la solution pour y être de l’autre main. Nouvelle journée et appel à un ami ! C’est Pierre Soulé qui débloquera mon problème en me donnant la clef : un coincement de mollet derrière l’arête en me disant que ce n’est pas ça le pas dur de la voie. Ouf ! Clairement, je n’y avais pas pensé ! Puis les essais commencent, je tombe rapidement dans les derniers mouvements qui sont finalement assez résistants et le quatrième jour de travail, avant de partir pour d’autres obligations, je tombe la main dans le bac final, une marmite énorme ! Je ne comprends pas comment j’ai pu ne pas tenir une prise aussi grosse et me dis qu’au prochain essai, quand je reviendrai fraîche, je ferai la voie, c’est certain… Une semaine plus tard, j’ai un créneau de trois jours pour y retourner malgré une météo mitigée. Je suis confiante et pourtant je chute encore 2 fois la main dans cette dernière prise, énorme. Je comprends alors qu’il me manque un petit quelque chose, ce n’est pas qu’une histoire de fraîcheur… Ce truc c’est de mettre 4 doigts dans l’avant dernière prise et non pas 3 et ce n’est finalement pas si évident : je bute encore plusieurs fois à cet endroit pour arriver à régler ce détail… Et le dernier jour, après être tombée trois nouvelles fois dans les derniers mouvements, je place bien les doigts et ma tête fait la fin du travail pour tenir le bac final.

– Qu’en retiens-tu ?
Qu’il faut commencer par oser affronter ses rêves pour avoir une chance de les réaliser et souvent c’est ça le plus dur, en tout cas pour moi ! Qu’il faut penser autrement quand on bute sur un mouvement ou ne pas hésiter à se faire aider ! Et toujours se remettre en question, il y a souvent des petites choses à changer ou à améliorer pour avoir le déclic qui fait toute la différence !

Photo: Antoine Mesnages

Filmed and produced by Fred Ripert, this video documents one of King Line of South of France, “Tête de Gondole” (8b+) located in Boffi, climbed by strong rockclimber Caroline Minvielle. This line bolted in 2000 by Ivan Sorro is a magnicient and aerial prow.

– Why did you decide to show “Tête de gondole”?
“Tête de Gondole” was the route offered to female climbing stars during the 2008 Roc Trip at Boffi. I had participated in it, I was climbing in the 7c/+ at the time and seeing all the machines giving all to try to do this incredible line, it put stars in my eyes. It was far too hard for me at that time but it stayed in the back of my mind and the little seed of the dream was planted!

How was the process?
I didn’t climb in Boffi until 2021 and in April, when I finally returned here and put my fingers in “Tête de Gondole”. This line impresses and as often, the hardest thing is the discovering!

The first goes were complicated. Obviously the route has not been done for years. Lichen covers the holds, there are very few traces of passage which could indicate which hold to use and the route on the proow is not always easy to choose between passing to the left or to the right of it. I stopped two quickdraws under the anchor, where the route really gets harder.

The next day, I go over the top, on a stating rope, to brush the holds, remove the lichen and imagine the sequences. The movements I had imagined work but I’m missing one. I arrive with the wrong hand on a key hold and I can’t find the solution to be there with the other hand.

New day and call a friend! It’s Pierre Soulé who will unlock my problem by giving me the key: a calf jamming behind the edge, telling me that this’s not the hardest move of the route. Phew! Clearly, I hadn’t thought of that!

Then the tries began, I quickly fell into the last movements which are finally quite resistant and on the fourth day of work, before leaving for other obligations, I fall with my hand in the final jug, a huge hole! I don’t understand how I couldn’t hold such a big hold and tell myself that on the next try, when I will come back fresh, I’ll do the route, that was clear in my mind…
A week later, I had a three-day slot to go back despite mixed weather. I was confident and yet I still drop my hand twice in this last hold, huge. I then understand that I’m missing a little something, it wasn’t only a story of freshness… This thing is to put 4 fingers in the penultimate hold and not 3 and that’s not finally not so obvious: I still failed several times in this move to manage to solve this detail… And the last day, after falling three more times in the last movements, I place my fingers correctly and my head finishes the job to hold the final jug.

What do you remember?
That you have to start by daring to face your dreams to have a chance of realizing them and often that’s the hardest part, at least for me!
That you have to think differently when you struggle with a move or don’t hesitate to get help! And always questioning yourself, there are often little things to change or improve to have the click that makes all the difference!


Photo: Antoine Mesnages

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Video: Alex Megos, Samfaina 9a+

10 mai 2022 à 14:38

Alex Megos était dernièrement à Margalef où il a réalisé comme à son habitude ribambelle de 9a/9a+, grimpant principalement dans l’impressionnant dévers de Finestra où il avait établi la première ascension de “Perfecto Mundo” il y a quelques années. En plus de sa bête noire “Victimas Perez”, Alex a réussi une rare répétition de l’exigeant “Samfaina” 9a+ présenté ici en vidéo, agrémenté des commentaires du premier ascensionniste (Chris Sharma) qui avait libéré la voie en 2010 déjà !

Alex Megos was recently in Margalef, where he has already climbed plenty of 9a/9a+ routes. This time he focused on the impressive Finestra sector, where he claimed the first ascent of “Perfecto Mundo” a few years ago. After taking down one of his nemeses, “Victimas Perez”, Alex did a rare repeat of “Samfaina” 9a+, here in video, with special comments from Chris Sharma, the first climber to free it in 2010.

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Video: Hazel Findlay, Muy Caliente E9 6c

4 mai 2022 à 11:29

En juin dernier, Hazel Findlay réalisait la seconde ascension de “Muy Caliente” E9 6c, voie de trad classique du site de Pembroke aux pays de Galles (la première féminine est à mettre au crédit de Babsi Zangerl). Retrouvez dans la vidéo ci-dessous le processus qui a conduit à la réalisation, du travail de la voie en moulinette, de l’aluminium sur les prises pour tenir les préhensions malgré les résurgences, et les essais du sol jusqu’à la réussite de ce gros morceau bien engagé.

Last June, Hazel Findlay did the second female ascent of trad testpiece “Muy Caliente” in Pembroke, Wales (Babsi Zangerl was the first woman to repeat the route). Follow the process in the video below, with the work of the route on top rope, kitchen foil on wet holds and the send of this amazing line with spicy run-outs.

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Video: Solveig Korherr, La Cabane au Canada

20 avril 2022 à 10:07

En fin d’été dernier, la grimpeuse allemande Solveig Korherr était la 3ème fille à réaliser la “Cabane au Canada” au Rawyl en Suisse. Voici le video de Solveig en action dans cette voie d’endurance remontant planche déversante de 30 mètres de haut. Cette voie est connue pour être le second 9a à vue de l’histoire de l’escalade par Adam Ondra, certains répétiteurs s’accordant à dire que la voie pourrait valoir plutôt 8c+. Appréciez la belle ambiance alpine des lieux.

Last summer, Solveig Korherr was the 3rd woman to clip the anchor of “La Cabane au Canada”, Rawyl, Switzerland. Here is the video of Solveig climbing this endurance testpiece in a 30 meters wall overhang. This route is known as the second 9a onsight of climbing history by Adam Ondra, but some repetitors think it more 8c+. Watch the beauty of this alpine crag in the video below.

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