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Ana Belén Argudo enchaîne son second 9a – Ana Belén Argudo completes her second 9a

6 mai 2024 à 14:19

La grimpeuse ibérique Ana Belén Argudo a connu un hiver très prolifique en Catalogne avec la réalisation de quelques 8c+ : “Eh Sukkara” (Margalef) , “Joe Blau” (Oliana), “Open your mind” ou encore “La Novena Puerta” (Santa Linya). La moisson vient se terminer à Santa Linya avec la réussite de “La Fabela pa la enmienda”, son second 9a, une croix inattendue qui s’est dessinée un peu par hasard en quelques séances sur place, elle qui s’était davantage investie dans “Victimas Perez” à Margalef cet hiver. La croix dans “La fabela pa la enmienda” a été dévoilée de manière assez originale, grâce à 5 mini- séries vidéo/reels publiés sur son compte Instagram (voir en fin d’article). La voie empile un 8c+ résistant de 30 mètres (“La Fabela”) avec la sortie classique centrale de 2ème longueur (8b+, 20 mètres) tout en haut de la grotte de Santa Linya, pour 50 mètres d’escalade et presqu’environ autant de développé ! C’est la 3ème ascension féminine de la voie après Janja garnbret et Anak Verhoeven. Ana avait déjà réalisé du 9a en 2022 à Cuenca “Cordia Maleficarum” (en vidéo ci-dessous), et est à Villanueva Del Rosario (Andalousie) jusqu’à fin mai pour tenter de projeter et de viser plus haut !

Photo : Ian Dzilenski

Iberian climber Ana Belén Argudo had a prolific winter in Catalonia, sending numerous 8c+: “Eh Sukkara” (Margalef), “Joe Blau” (Oliana), “Open your mind” and “La Novena Puerta” (Santa Linya). The harvest has just come to an end at Santa Linya with the success of “La Fabela pa la enmienda”, her second 9a, an unexpected send which came unexepectedly after few sessions on the place, having invested more time in “Victimas Perez” at Margalef during the winter. The send in “La fabela pa la enmienda” was published in a rather original way, thanks to 5 mini video/reel series posted on her Instagram account (see at the end of article). The route starts with a tough 30-meter 8c+ (“La Fabela”) and finishes with the classic 2nd central pictch (8b+, 20 meters) to the very top of the Santa Linya cave, for 50 meters of climbing and almost as much development! This is the 3rd female ascent of the route after Janja Garnbret and Anak Verhoeven. Ana previously climbed 9a in 2022 in Cuenca “Cordia Maleficarum” (watch the video above), and is yet in Villanueva Del Rosario (Andalusia) until the end of May in order to project and to aim higher!

Photo : Ian Dzilenski

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Video: Victor Guillermin, Moksha, 9a

1 août 2022 à 20:28

Après “Estado critico” cet hiver, le jeune grimpeur Normand Victor Guillermin réalise son second 9a au Pic St-Loup cet été avec la king line de 50 mètres “Moksha” 9a. Retour en vidéo sur la voie.

After “Estado Critico” last winter, the young French gun Victor Guillermin ticked his second 9a with “Moksha” the famous 50 meters king line located at Pic St-Loup cave, France.

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Killian Chabrier s’offre Condé de choc – Killian Chabrier climbs Condé de choc

24 juillet 2022 à 11:14

Malgré des conditions chaudes pour la saison, le grimpeur francilien Killian Chabrier a troqué son crashpad contre un harnais le temps de réaliser son premier 9a, “Condé de choc” à Entraygues (Briançonnais). Cette voie dure classique des lieux, dont la première ascension revient à Tony Lamiche (2006), combine un 8A/+ bloc au 8c de “Deltaplane man direct”. Réaction.

– C’est ta première voie dans le 9 ? Tu avais fait quoi avec un harnais en falaise avant ?
Oui c’est ma première voie dans le 9 et la seule que j’ai essayée ! Avant ça j’ai pas fait beaucoup de voies, seulement un 8c dans le Saussois, un 8b à Entraygues et 2-3 8a !

– Tu l’avais bossée l’été dernier il me semble ? 2 séjours ? Que retiens-tu de cette expérience ?
Je l’avais travaillé 4-5 séances l’année dernière et j’étais tombé au deuxième crux, en haut, 4 fois mais vraiment loin d’enchaîner; cette année j’ai très vite refait tout les mouvements et ça l’a fait lors de ma première séance d’enchaînement !

– La voie et son bloc d’entrée doivent bien te convenir. Te vois-tu faire des voies plus longues et rési ?
Oui c’est une voie qui me convient plutôt bien avec un début en 8A/+ bloc suivi d’un très bon repos puis d’un 7B+ bloc, donc une bonne voie en endurance de force parfaite pour un bloqueur. Non pas pour l’instant, j’ai un objectif qui est orienté bloc, mais dans un futur lointain c’est quelque chose qui me chaufferait vraiment !

– Tes objectifs pour cette fin d’été ?
Pour la fin d’été je vais rester une semaine encore à Briançon où je vais sûrement essayer “Le Pamphlet”, qui est un projet à Entraygues, et après je pars 2 semaines et demi à Magic Wood où j’ai repéré deux 8C qui me chauffent bien !

Killian Chabrier Condé de choc

Despite socrching conditions for the season, Killian Chabrier sent his first 9a, “Condé de choc” in Entraygues (Briançonnais). First ascended by Tony Lamiche in 2006, this classic hard line of the crag combines an 8A/+ boulder into “Deltaplane man direct”, 8c. Interview.

– It’s your first route of the grade? What’s your rockclimbing pedigree?
Yes, it’s my first route in the 9th grade, and the only one I have tried! Before that, I only climbed a few routes, an 8c in the Saussois, another 8b in Entraygues and 2-3 8a!

– You worked on it last summer. So you needed 2 trips? What will you take away from this experience?
I tried it 4-5 sessions last summer and fell in the second crux 4 times but I was far from the send. This year, I reclimbed the moves pretty quickly and sent it during my first session from the ground!

– The route and its bouldery start seem to suit you. Are you motivated by longer and more resistant routes in the future?
Yes, this route suits me well with an 8A/+ start followed by a good rest and a 7B+ boulder problem, so a perfect short power-endurance route for a boulderer. At the moment, my goals are bouldering-related but in the long term I’ll be more psyched about sport climbing for sure.

– Your main goals for the end of the summer?
I will stay one more week near Briançon, I want to try “Le Pamphlet” which is a project in Entraygues and then I will leave for Magic Wood in Switzerland, where I want to try a couple of 8C boulders.


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Video: Lucien Martinez & Fabrice Landry, Memorial GS, 9a

14 juillet 2022 à 13:08

On avait évoqué le sujet il y a quelques semaines, Lucien Martinez et Fabrice Landry ont dépoussiéré et débarrassé la voie de St-Antonin “Memorial GS” de ses prises en sika pour proposer une base de rési physique de plus dans le mur de la mort de Supermanjoc, qui dispose maintenant d’une bonne tripotée de voies extrêmes naturelles. Illustration en images avec ce nouveau 9a !

A few weeks back, we published a dedicated article about how Lucien Martinez and Fabrice Landry gave a hard route called “Memorial GS” a refresh. They got rid of the sika-glued holds on the route located at Supermanjoc, St-Antonin Noble Val, France, and freed it anew. The result is a new 9a and a renewed extreme challenge on the crag’s wall of death. Check out the video below!

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Mattéo Soulé libère Sonawolf 9a – Mattéo Soulé frees Sonawolf 9a (+video)

9 juillet 2022 à 15:34

Un des jeunes prodiges du Sud-Ouest Mattéo Soulé (15 ans) vient encore de frapper à la maison sur le spot de la Verrière (Aveyron) en libérant “Sonawolf” 9a, une connexion entre le 8c de “Sonatine” et le projet extrême des lieux qu’il convoite sur le long terme, “Black Wolf”, qui pourrait avoisiner le 9b. Mattéo avait déjà réussi ce printemps une répétition de “La guerre des nerfs” (9a) sur le même site, et proposé une première ascension de niveau globalement similaire dans les gorges du Tarn avec “Dieu merci” à Tennessee en 2020. Mattéo donne des précisions sur “Sonawolf” et des détails sur l’ascension, avec en bonus la section finale de la voie en vidéo.

“Sonawolf” combine le 8c “Sonatine” et le projet “Black Wolf”. “Sonatine” c’est un début en 7b où tu arrives à un repos total avec un genou où tu peux lâcher les 2 mains. Ensuite il y a quelques mouvements un peu physiques mais pas très durs et là tu arrives au crux sur des inversées à remonter, une section très physique avec un mouvement sans retour pour dynamiser à un bon tri vertical. De là il faut continuer sur quelques mouvements moins durs pour rejoindre “Black wolf”, où il y a un gros mouvement pour aller chercher une grosse écaille inversée qui fait mal, complètement à l’horizontale. On trouve ensuite le “repos” de la voie pour arriver enfin au crux, le début n’est pas si dur, il faut juste trouver les bons placements, avec une magnifique pince lisse, une micro arquée mais bizarrement qui tient bien, un trou correct et c’est là que ça envoie. Ma méthode originale c’était prendre un plat moyen, ramener sur un tout petit mono d’une demie phalange, relancer à une petite colo qui a cassé (donc ça fait une réglette que tu peux pas trop arquer) et là faire un bon dynamique pour aller chercher une réglette plate à la lèvre du dévers. Normalement c’est fini mais tu fais encore 3 mouvements pour rétablir totalement sur des prises loin et plates. En gros ça consiste à faire un 8c d’approche, une légère décontraction physique et pour finir un gros 7C bloc.

Je connaissais déjà les sections, j’ai donc rapidement mis des essais et je suis arrivé à cette grosse écaille mais impossible de me reposer, j’étais mort et je suis tombé 1 mouvement après. Au fur et à mesure des essais j’ai réussi à transformer ce 8c d’approche en une base que je faisais à tous les coups et qui me coûtait de moins en moins, mais ça ne changeait pas grand chose, je n’arrivais toujours pas à me relâcher à cette écaille. J’ai donc travaillé le repos en partant de quelques mouvements avant et petit à petit j’ai réussi à imposer mon rythme à ce début de voie et au repos, et puis un jour mon essai arriva jusqu’au dynamique final. C’était incroyable de faire cette grosse avancée dans la voie et tous mes essais suivants remontaient jusque là-haut. Au bout d’une dizaine d’essais à tomber là-haut j’ai essayé une autre méthode : ne plus prendre le mono, relancer à la colonnette et dynamiser avec la main plus basse, chose qui était donc bien plus rapide. Avec cette nouvelle méthode il ne m’a fallu que 3 essais pour parvenir à faire ce dernier mouvement dur. Tout le début de la voie j’étais rando, le 8c ne m’avait pas beaucoup fatigué, je n’ai jamais été aussi bien au repos et quand je suis parti j’avais la hargne d’aller pour une fois plus haut. Tout le crux s’est déroulé à merveille et lorsque j’ai eu le plat du dynamique je n’avais pas la sensation d’avoir énormément forcé, mais j’ai paniqué et d’un coup j’ai senti la fatigue me tétaniser les bras et les 3 derniers mouvements m’ont parus extrêmes. Je n’arrivais pas à me placer, mon corps était en arrière, mes mains s’ouvraient toutes seules mais je ne voulais absolument pas tomber et de prise en prise en rampant j’ai réussi à me hisser jusqu’à la chaîne. Il y a longtemps que je n’avais pas fourni un effort aussi puissant et énergétique, j’étais au bout du bout ! Je pense donc que ça fait 9a car je n’ai jamais rien fait d’aussi dur. J’ai mis beaucoup d’essais, mon investissement a été long et un 8c suivi d’un 7C+ bloc avec pour repos une inversée pendu dans le dévers ça ne peut pas être que 8c+ de mon point de vue.”

Photo de couverture : Pierre Soulé

Mattéo Soulé Sonawolf
Photo: Pierre Soulé

One of prodigies from South-West of France, Mattéo Soulé (15 years old) just striked again in his home crag, La Verrière, Aveyron with the first ascent of “Sonawolf” 9a, a link between classic 8c “Sonatine” and extreme project “Black Wolf” which could be around 9b…Mattéo already ticked in the same crag “La guerre des nerfs” this Spring and also proposed a first ascent of this range with “Dieu merci”, Gorges du Tarn in 2020. Mattéo gives details about the route and his send, with a video of the final part of the route as extra.

“Sonawolf” is a link between “Sonatine” 8c and the “Black Wolf project”. “Sonatine” starts with an 7b, a total rest with one kneebar where you can leave both hands then there are some moves a bit physical but not very hard and there you arrive at the crux, very physical on underclings with a deadpoint move to a good trifingerpocket. From there you have to continue on a few less hard movements and finally to reach “Black wolf” there is a big movement to get a large undercling. This is the “rest” of the route and you finally arrive at the final crux, the beginning is not so hard you just have to find your right betas, with a magnificent thin pinch, a little crimp, a correct pocket and from there the business starts. My original method was to take a sloper, bring it back to a very small mono of a half phalanx, go again to a small tufa which broke so it makes now a kind of crimp and you ends with a good dyno to get a slopy rail at the lip of the overhang. Normally it’s over, you still do 3 large movements on slopy holds as mantle to the anchor.

I already knew the sections, so I quickly put some tries and I arrived at this big undercling but impossible to rest I was dead and I fell 1 move after. As the goes progressed I managed to make this 8c approach more easily. It cost me less and less but it didn’t change much : I still couldn’t relax myself at this rest. So I worked on the rest starting from a few moves before and little by little I managed to impose my rhythm on this beginning of the route and at rest, and then one day my try arrived until the final dyno, it was incredible this big step forward and all my following goes went all the way up there. After about ten tries to fall up there, I tried another beta: no longer taking the mono and going again on the tufa from the lower hand, which was therefore much faster. With this new beta it only took me 3 tries to achieve this last hard move. The whole start of the route I was very easy, the 8c hadn’t tired me much, I’ve never been so good at rest and when I left I had the anger to go higher for once. The whole crux went perfectly and when I sticked the sloper of the dyno I didn’t feel like I had forced a lot, but then I panicked and suddenly felt tired with flash pump and the last 3 movements seemed extreme to me. I couldn’t get into position, my body was shaking, my hands opened on its own but I absolutely didn’t want to fall and from hold to hold I managed to reach the anchor. It’s been a long time since I’ve made such a powerful and energetic effort, I was pushing away my limits.

So I think it’s 9a because I’ve never done anything hard like this and I tried a lot and my investment was long. An 8c followed by a 7C+ boulder with an hang- rest on underclings on the overhang can’t only be 8c+ in my opinion.”

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Anak Verhoeven répète Jungfraumarathon 9a – Anak Verhoeven repeats Jungfraumarathon 9a

6 juillet 2022 à 19:02

Anak Verhoeven continue de sillonner les falaises européennes, se rendant récemment sur le spot helvète de Gimmelwald (Eiger). En 3 coups de cuillère à pot, Anak a réalisé une nouvelle voie dans le 9ème degré, avec une répétition du résistant “Jungfraumarathon” 9a. C’est la seconde grimpeuse à réussir la voie, Kathy Choong l’ayant précédé en 2019. Nous lui avons demandé ses impressions sur la falaise et la voie.

“Gimmelwald est une falaise merveilleusement belle. Le paysage est à couper le souffle, avec des montagnes enneigées de l’autre côté de la vallée, une petite cascade venant du haut et une ambiance alpine avec l’herbe verte et les fleurs tout autour.
Il y a beaucoup de voies dures dans un style demandant beaucoup de gainage. Je suis super heureuse d’avoir pu visiter le lieu avec le local Alex Rohr comme guide, c’est un super endroit !

J’ai beaucoup aimé “Jungfraumarathon”. Cela commence par une section sur des prises plates suivie d’un bon repos. Vient ensuite le crux qui se termine par le mouvement le plus difficile de la voie. La partie supérieure est ensuite très sympa à grimper.

J’ai d’abord passé deux jours à grimper avec les locaux, à découvrir la voie et à travailler les mouvements.
Lors du troisième jour, j’ai cherché à enchainer. Je suis tombée deux fois au crux, à chaque fois je me sentais un peu mieux. A mon 3ème essai j’ai passé le crux et enchainé.”

Ci-dessous Kathy Choong dans la voie.
Photo de couverture : John Thornton

Anak Verhoeven continues to explore European crags with the discovering of Gimmelwald, Switzerland. She climbed a new 9th grade route after a very quick work, “Jungfraumarathon” 9a (video above). It’s the second female climber to clip the anchor, Kathy Choong also climbed it in 2019. Here are Anak’s comments about the crag and the route.

Gimmelwald is a wonderfully beautiful crag. The scenery is just breathtaking with snow-covered mountains on the other side of the valley, a little waterfall coming from above and an alpine feeling with the green grass and flowers all around.
There are lots of hard lines in a style for which quite some body tension is needed. I’m super glad that local climber Alex Rohr showed me around – it’s a great place!

I enjoyed Jungfrau Marathon very much. It starts off with a sequence on slopy holds, followed by a decent rest. Then comes the crux which ends with the hardest move of the route. The route ends with a very fun-to-climb top part.

I first spent two days climbing with local climbers, discovering the route and working the moves.
On my third climbing day I went for the redpoint. I fell twice at the crux move; every time feeling a little better. I climbed through the crux on my third redpoint try and topped the route.


Photo: John Thornton


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Luisa Deubzer réalise Speed intégrale 9a – Luisa Deubzer climbs Speed intégrale 9a (+ interview & video)

29 juin 2022 à 08:09

La très discrète mais néanmoins redoutable allemande Luisa Deubzer (aka”Lulu”) vient de réaliser “Speed intégrale” à Voralpsee en Suisse. La seconde ascension de la voie déjà cette année, quelques jours après Mel Janse Van Rensburg, talenteux franco-Sudafricain de 20 ans. Luisa est la seconde grimpeuse à gravir la voie 4 ans après Barbara Zangerl, une entrée dans le neuvième degré aussi iconique qu’esthétique ! Depuis le début de l’année Luisa est en forme : elle avait réalisé la voie trad “Prinzip Hoffnung’ 10/10+ (8b+) en mars, et ensuite deux 8c dans la région “assez vite pour ses standards”. On ne peut que croire qu’ils étaient annonciateurs d’une arrivée à maturité pour cocher une voie de ce niveau. La suite plus en détails dans cette interview et la vidéo de la fin de l’essai gagnant.

– Tu es très discrète, peux-tu nous en dire plus sur qui tu es, ce que tu fais dans la vie ?
J’ai 28 ans, je grimpe depuis presque 20 ans, j’ai fait des compétitions dans ma jeunesse, et ma passion pour l’escalade est, à ma grande surprise, toujours en train de grandir chaque année. Au cours de la dernière année, j’ai fait de l’escalade une priorité, travaillant à temps partiel dans une salle d’escalade en tant qu’instructeur et ouvreur afin d’avoir davantage de temps. Récemment, j’ai aussi commencé à travailler pour une fondation qui promeut la durabilité et la sécurité en montagne.

– Je sais que tu es très investie dans l’environnement, comment cela se traduit-il dans ta vie de tous les jours et dans ta vie de grimpeuse ?
Bonne question… D’abord et avant tout, ça se traduit par plein de complications dans les décisions de la vie de tous les jours. Dans l’ensemble, j’essaie de réduire mon impact, mais il y a beaucoup de place pour faire plus, et mes efforts vont et viennent. Les deux choses qui ont le plus reflété mes valeurs au fil du temps sont d’être végétalienne depuis 7 ans maintenant et ne pas avoir pris l’avion au cours des 6 dernières années.
Celles-ci donnent l’impression de ne pas exiger beaucoup de moi alors qu’elles ont un impact important sur mon empreinte personnelle. Je pense qu’il est important de commencer là où cela vous semble le plus facile personnellement et à partir de là, développez ses efforts. Il est facile de se laisser décourager si vous ne pouvez pas le faire parfaitement et que vous finissez par le faire n’importe comment.
Je peux encore beaucoup m’améliorer quand il s’agit d’aller en falaise à la maison. J’essaie de réfléchir si j’ai réellement besoin de la voiture ou si c’est facilement faisable en train (quand j’ai travaillé “Prinzip Hoffnung” par exemple, c’était facile de prendre le train, et comme j’y allais seule la plupart du temps c’était souvent une non-prise de tête). Mais maintenant, surtout à la phase finale de mon projet dans “Speed”, j’allais beaucoup en voiture, parfois même seule, tôt le matin, ce qui est, à tous égards, un sacré trajet pour une excursion d’une journée.
En tout cas, je pense que c’est toujours un équilibre délicat entre motiver les gens à changer leurs habitudes de vie et de trop se concentrer uniquement sur les actions individuelles. Pour réaliser réellement une transition, nous devons aborder des changements systémiques au niveau politique. Les actions individuelles sont importantes pour montrer notre engagement et forger de nouveaux récits, mais nous ne pouvons pas résoudre cette crise uniquement en changeant notre consommation individuelle en termes de comportement. Quand bien même cela ne nous rassurerait en termes de responsabilité individuelle, nous avons besoin de changement aux deux niveaux.

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

– Fais-tu seulement de la falaise ou t’intéresses-tu aussi aux autres facettes de notre activité ?
J’aime me faire botter les fesses et élargir ma zone de confort, c’est pourquoi j’aime le côté varié de l’escalade dans le sens large du terme. J’ai pas mal élargi mes compétences dans les autres formes d’escalade au cours des dernières années en tant que membre de l’actuel “Groupe des jeunes alpinistes” entièrement féminin de l’Alpine Club (même si je suis toujours nulle dans différentes formes d’alpinisme). Selon la saison, la météo et motivation, j’ai des périodes où je fais plus de glace et de mixte, je fais des grandes voies ou une montagne ici et là. En fin de compte, cependant, mes points forts résident dans l’escalade sportive.
Le lendemain de la réussite de “Speed”, je suis partie sur une grande-voie de difficulté modérée, pour la première fois cette saison sur du granite, et j’ai littéralement dû passer en artif les 5 derniers mètres d’une longueur en 6c +, parce que j’étais complètement épuisée et ne pouvais plus faire un seul mouvement. J’adore les jours comme celui-ci, ils t’invitent à rester humble et à garder la passion car ils sont stimulants et amusants, avec une vision différente de l’escalade sportive.

– Qu’est ce qui t’a amené à essayer cette voie, as-tu dû t’entraîner spécifiquement pour y arriver ?
Peux- tu nous en dire plus, sur comment ça s’est passé et ce que tu as dû mettre en place pour y arriver ?

Je suis allée régulièrement à Voralpsee ces dernières années car je n’habite pas très loin. J’ai toujours su que s’il y avait un endroit où je pouvais grimper fort, ce serait ici. Je pense qu’il est juste de dire que le style me convient très bien et en plus je m’y suis assez adaptée au fil des années. “Speed intégrale” m’a impressionnée dès le début, pour des raisons évidentes : elle remonte la barre sur la partie la moins prisue du mur et quand je regardais des gens essayer, ça avait l’air incroyablement dur.
Il y a 3 ou 4 ans, j’avais déjà essayé les mouvements de “Speed” ​​​​une journée et j’étais très surprise de pouvoir réaliser la plupart d’entre eux tout de suite, celà me semblait si loin de mon niveau à l’époque ! Depuis, c’était devenu un rêve de gravir cette voie un jour, mais j’étais assez convaincue que j’étais encore loin de mon but ultime en escalade sportive.

Cette année, c’était la première fois que je voulais l’essayer sérieusement à nouveau. Je savais d’avance que je devais m’y préparer cet hiver, je venais de commencer à bosser à la salle d’escalade et je me suis concoctée un plan d’entraînement de fou avec l’espoir d’amener mon escalade à un nouveau niveau.
Mais je me suis blessée à un doigt et à l’épaule avant même de pouvoir vraiment commencer mon entraînement… Tous mes projets se sont évaporés… J’étais convaincue que maintenant la chose que j’attendais tant, projeter “Speed”, était devenu totalement irréaliste.
Au cours de l’hiver, j’ai donc changé d’orientation et je suis devenue très motivée pour la glace et le mixte. Quand la saison s’est clôturée mon doigt allait mieux mais c’était pas encore parfait ; je pouvais quand même en faire plus et j’ai été motivée par “Prinzip Hoffnung”, qui s’est avéré non-traumatisant pour mes doigts et mon épaule : le projet parfait, n’exigeant pas un physique fou, mais étant assez exigeant en termes de mouvement, d’engagement au-dessus du point et de technique de coinceurs.
Quand j’ai recommencé à essayer “Speed intégrale” fin avril/début mai, mes deux épaules étaient enflammées car j’avais trop bourriné dans les dévers et mon doigt me causait encore des douleurs sur certaines prises, mais je je me sentais incroyablement bien dans mon escalade grâce à deux mois presque exclusivement en falaise. À ma grande surprise, au fil des séances de travail, mes douleurs aux épaules se sont estompées, tandis qu’avec le doigt je devais encore faire attention : pas surprenant, la voie assez sollicitante pour les phalanges n’est pas propice à la cicatrisation du doigt, et finalement, mon majeur, d’un autre côté, a commencé à me faire mal aussi… Mais en voyant un kiné (merci à Kathrin Dettling pour son incroyable soutien et à Klaus Isele pour avoir développé le traitement qui vraiment aidé mes doigts !) j’ai pu continuer de gérer et empêcher l’inflammation de se propager et devenir trop handicapante. Pourtant, c’était une inquiétude majeure car je devenais plus solide dans la voie et je me posais sans cesse la question de peut-être arrêter si mes douleurs dans les doigts s’aggravaient encore.
À mon grand étonnement, je continuais de progresser lors du travail de la voie. Je faisais des progrès lents mais réguliers de semaine en semaine. Je suis passée du travail dégaine par dégaine en me battant à des enchaînements de sections jusqu’en haut. Finalement, la section bloc avant la 3ème dégaine est devenue moins faible en pourcentage de réussite et après quelques séances supplémentaires, je me suis retrouvée soudainement au dernier crux de la première partie et je suis tombée.
Les températures devenaient vraiment très chaudes et je commençais à me demander si je n’avais pas raté le coche. Puis le lendemain j’y suis allée, comme ça, sans zipper des pieds ou tâtonner, j’ai de nouveau passé la partie dure du bas, j’ai fait le le mouvement où j’étais tombée la veille d’une manière assez solide, et, après avoir recaké et m’être refaite comme jamais, j’ai réussi à rester compacte dans l’extension et je me suis retrouvée au relais.
C’était vraiment spécial, et il m’a fallu du temps pour comprendre que tout s’était bien passé !
Les blessures lancinantes m’ont empêché de faire un entraînement spécifique pour la voie tel que je l’avais envisagé et m’ont forcée à me reposer beaucoup plus que je ne l’aurais fait autrement. Mais d’un autre côté, cela pouvait correspondre exactement à ce dont j’avais besoin pour devenir plus forte : davantage de repos. Et puisque faire du gainage était fondamentalement le seul entraînement que je pouvais faire régulièrement, j’en ai fait beaucoup et je suis absolument sûre que cela m’a fait beaucoup progresser. Même si l’entraînement n’était pas ce que j’avais prévu, ce n’est pas comme si j’avais fait “Speed intégrale” ​​depuis mon canapé, bien sûr. J’ai beaucoup grimpé en falaise ces derniers mois car je ne travaillais pas à plein temps. De plus, je pense que cela a aidé principalement à me libérer mentalement pour penser escalade et diminuer beaucoup d’autres stress. J’ai passé aussi pas mal de temps à faire de la visualisation quand je ne grimpais, il s’agissait de surmonter mes appréhensinos face à cette voie qui m’intimidait et aussi atténuer certaines limites autour de mes capacités.

Video: José Cabrita

– Tu es la deuxième femme a faire cette voie, pas piquée des hannetons, accordes-tu de l’importance au premières féminines ou, penses tu que c’est dépassé ?
Mhm, je ne suis pas sûre d’avoir une opinion tranchée là-dessus (ce qui est plutôt rare pour moi). Je pense que dans de nombreux cas, cela reflète encore les progrès réalisés par l’escalade féminine. Dans ce cas, relater les premières féminines a du sens à mon avis, du moins tant qu’il y a une différence générale de cotation entre les filles et les garçons en escalade.
Il y a beaucoup de premières féminines qui m’inspirent, donc je suppose que tu peux dire que je les estime, même si cela n’est évidemment pas la même chose qu’une première ascension. Mais en tout cas, cela ne s’applique pas vraiment aux secondes. 😉

– Je sais que tu aimes voyager. Où aimerais-tu aller prochainement pour pouvoir grimper et comment y intégrerais-tu la question climatique ?
Je ne dirais pas que j’aime particulièrement voyager. J’aime ce qui va avec, dormir dans la voiture/tente, être dehors toute la journée, pouvoir grimper tous les jours. Mais je n’ai pas besoin de voyager dans des endroits lointains pour cela, cette notion de voyage me suffit. Ces dernières années, j’ai séjourné principalement dans les Alpes, car c’est près et il y a encore tellement d’endroits où je veux aller (retourner). Mais la prochaine grande chose à venir l’année prochaine est l’expédition que nous prévoyons avec le Groupe de jeunes alpinistes. On s’est longtemps demandés où aller, surtout à cause de l’impact de l’avion. En fin de compte, il semble que nous nous soyons mis d’accord sur le Groenland, car même si vous voyagez un bon moment, les émissions sont la moitié de celles pour aller au Pakistan. Et vous avez la possibilité de faire potentiellement un grande partie du voyage sans voler, alors on verra…

– Qu’est-ce qui, pour toi, fait que tu as passé une bonne journée en falaise/à l’extérieur ?
Une journée en falaise peut être agréable de bien des façons. Certains jours, c’est parce que l’escalade donne une impression incroyable, vous avez fait des progrès inattendus, le rocher est stellaire, l’endroit est spécial ou la vue est belle. D’autres journées, vous avez fait beaucoup de blagues avec votre partenaire d’escalade ou avez eu une bonne conversation.
Parfois, il neige, le temps est maussade, c’était un peu tendu toute la journée, mais à la fin tu ressors avec un super feeling. Après, concrétiser aide toujours à passer une bonne journée ! 😉

– Tu es toujours super motivée et positive, d’où vient cette motivation ?
Je ne pense pas que tout un chacun reste éternellement toujours motivé et positif. Du moins personnellement je ne le suis certainement pas. je pense que nous voyons souvent les gens sous leur meilleur jour et on a tendance à oublier qu’on passe parfois par des moments plus compliqués… Cet automne par exemple j’étais assez déprimée et pas positive du tout quand je me suis blessée. Mais en général, quand ça va bien, c’est vrai que la motivation n’est pas un problème. J’avais comme habitude de me réserver une période avec moins de grimpe à la fin de chacune de mes années d’études et je pense que ce temps libre m’a beaucoup aidé à comprendre la valeur que l’escalade avait pour moi. Depuis, quand je n’ai pas été blessée, tout ce que je voulais faire, c’était grimper. De plus, je pense que cela maintient vraiment mon enthousiasme pour l’escalade, afin de pouvoir jongler avec d’autres disciplines comme la glace/l’alpin tout au long de l’année. Lorsque je ne fais que de l’escalade sportive que pendant une longue période, mes attentes augmentent généralement et le risque de frustration et donc de faible motivation est plus élevé.

Luisa Deubzer ice climbing
Photo: Dörte Pietron

– Tu n’es pas sur les réseaux sociaux et ça n’a pas l’air de te poser beaucoup de soucis.
Quelle influence cela a pour toi et comment cela t’influence ou pas ?

En fait, j’ai quand même Facebook et Twitter si cela compte toujours comme un réseau social ! 😉
Instagram, j’ai arrêté de consommer et de publier il y a un moment quand j’ai remarqué que ça me faisait me comparer à d’autres et me rendait anxieuse de rater un truc.
J’ai trouvé que beaucoup de gens que je respecte sont très discrets sur ce qu’ils font, ils ne sont pas sur les réseaux sociaux et semblent faire les choses principalement pour eux-mêmes. C’est pourquoi j’ai commencé à me demander pourquoi je publiais un certain contenu, et même s’il y avait aussi d’autres raisons, il m’a semblé que c’était de l’auto-promotion et que cela n’avait pas grand intérêt. Mais c’est bien sûr quelque chose de très personnel et qui peut être différent pour d’autres personnes.

– Qui te motive . As-tu des exemples chez les grimpeurs/grimpeuses qui t’inspirent ou te poussent à faire des voies dures ou ce n’est qu’une question de ligne qui t’inspire ?
C’est un peu cliché, mais je dirais mes partenaires de grimpe. Ils grimpent fort et ont toujours un tempérament agréable, une attitude décontractée en falaise. Aussi, j’ai grimpé plus avec des gens plus forts que moi toute l’année dernière et cela a probablement amélioré mon état d’esprit quand j’essaie des voies dures, car cela redistribue ta perception des standards de ce qui est vraiment dur. Du coup, des voies que je pensais trop dures pour moi dans ma tête depuis des années m’inspirent aujourd’hui.

Photo de couverture : DAV – Silvan Metz

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

Very discreet but nevertheless fearsome German Luisa Deubze aka “Lulu'” has just done her first 9a, 2nd women 4 years after Barbara Zangerl, to climb “Speed intégrale” in Voralpsee, Switzerland. It’s the second ascent this year of the route after talented French-South African Mel Janse Van Rensburg (20 years old). “Speed intégrale” is also an iconic but also aesthetic route as an entry into the ninth degree. Since the beginning of the year Lulu sent the trad route “Prinzip Hoffnung” 10/10+ (8b+) in March, and then two 8c’s in the area climbed “rather fast for her standards” she said. We can only believe that they were a sign of maturity to achieve a route of this standard. More details in this interview and the video of the upper part of the route during the send.

– You are very discreet, can you tell us more about who you are, what you do in life?
I’m 28, I’ve been climbing for almost 20 years, doing comps in my youth, and my passion for
climbing is, to my own surprise, still growing every year. In the last year I have made climbing more of a priority, working part time in a climbing gym as instructor and setter in order to have more time. Recently now, I additionally started to work for a foundation that promotes sustainability and safety in the mountains.


I know that you are very invested in the environment, how does that translate into your everyday life and your climbing life?
Good question… First and foremost, it translates in the form of a lot of mindfucks about everyday life
decisions. Overall, I am trying to lessen my impact, yet there is a lot of room to do more, and my
efforts always ebb and flow.

The two things that have reflected my values the most consistently over time are being vegan for 7
years now and not taking the plane in the last 6 years.
These feel like they don’t demand a lot off me while they have a big impact on my personal footprint.
I think it is important to start where it feels the easiest for you personally and from there expand
your efforts. It is easy to let oneself be discouraged if you can’t do it perfectly and end up not do
anything.

I still can improve a lot when it comes to getting to the crag at home. I do try to think of whether I
need the car or whether it is easily feasible by train (when I projected “Prinzip Hoffnung” for example,
it was easy to take the train, and as a I was going there alone most of the time it often was a no
brainer). But now especially at the later phase of my projecting in Speed, I went a lot by car,
sometimes even alone, to be there early in the morning which is by any standards quite a drive for a
day trip.

In any case, I think it is always a tricky balance between motivating people to change the habits in
their life and to focus too much on individual actions only. To actually achieve a transition, we need
systemic changes on a political level. Individual actions are important to show commitment and to
forge new narratives, but we can’t solve this crisis only by changing our individual consumer
behaviour. Nevertheless, this does not let us off the hook in terms of individual responsibility, we
need change on both levels.

Luisa Deubzer
Photo: Daniel Benz

– Do you only do sportclimbing or are you also interested in other aspects of our activity?
I like getting my ass kicked and expanding my comfort zone, that’s why I really enjoy that climbing in
the wider sense is so varied. I have broadened my skills in the other forms of climbing quite a bit over
the last years as a member of the current all-female ‘Young Alpinist Group’ of the German Alpine
Club (although I still suck at these various forms of Alpinism). Depending on the season, weather and
motivation, I have periods where I ice and mixed climb more, do multipitches or a mountain here and
there. At the end of the day, however, my strengths do lie in sport climbing.
The day after sending Speed I went on a moderate multipitch, for the first time that season on granit,
and I literally had to aid up the entire last 5 meters of the the initial 6c+ pitch, because I was
completely spent and couldn’t do a single move anymore. I love days like this, they make it easy to
stay humble and keep the fire because they are challenging and fun in a very different way than sport
climbing.

– What led you to try this route, did you have to train specifically to achieve it?
Can you tell us more about how it happened and what you had to put in place to achieve it?

I have been to Voralp regularly over the last years because I live not too far away. I always knew that
if there was one place I can climb hard, it is here. I think it is fair to say that the style fits me very well
for some reason and in addition I have gotten quite adapted to it over the years.
Speed impressed me right from the beginning, for obvious reasons: it follows the white streak
through the blankest section of the wall and when I saw people on it, it looked incredibly hard.
3 or 4 years ago I had already tried the moves on Speed once and was very surprised that I could do
most of them right away since that was so far off my level back then. Since then, it had basically been
a lifetime dream of mine to climb this route someday, but I was pretty convinced this was far away,
my ultimate goal in sport climbing.

This year then was the first time I actually tried it again. I knew beforehand that that was the thing I
wanted to prepare myself for this winter, I had just started at the climbing gym and had big plans for
a crazy training regimen with the hopes of getting my climbing to a new level.
But I injured a finger and my shoulder even before I could really start with my plan. All my plans
evaporated. I was convinced that now the thing I had been looking forward so much, projecting
speed, had become totally unrealistic.

Over the winter I shifted focus therefore, and got very motivated for ice and mixed. When the season
was over my finger was still far from perfect, but I could do more again and got sucked into Prinzip
Hoffnung, which turned out to be very good for my fingers and shoulder and was the perfect project,
not demanding a crazy physique, but being quite demanding in terms of movement, the required
head space and gear beta.

When I started trying Speed end of April/beginning of May now both of my shoulders were inflamed
from too much steep climbing and my finger was still causing me trouble on some holds, but my
climbing felt amazing thanks to two months of almost exclusively climbing on rock.
To my surprise throughout the projecting process the shoulders became better, while with the finger
it remained a balance act: less surprising, the route was not conductive to healing the finger, and
eventually my middle finger on the other hand started hurting as well, but by seeing a Physio (Shout-
out to Kathrin Dettling for her amazing support and Klaus Isele for developing the treatment that really helped my fingers!) I was able to keep it manageable and prevent the inflammation from
spiraling out of control. Still, it was a major worry as I was getting more solid and solid on the route
that I might have to stop if my fingers got even worse.

To my amazement the projecting itself progressed quite well. I was making slow but steady progress
from week to week. From being maxed out climbing from draw to draw, soon I was making good
links to the top. Eventually the boulder section before the third draw became less low percentage
and after a few more sessions I found myself suddenly at the last crux of the first pitch and fell.
Temperatures were now actually getting really hot and I was starting to wonder whether I had
missed my shot. Then the next day I went, just like this, without further slipping of the feet or
fumbling I got through the hard bottom part again, did the move I had previously fallen on quite
solidly and, after shaking forever, managed to keep it together in the extension and found myself at
the anchor.

That was really special, and it took a while to understand that everything had actually worked out.

The nagging injuries prevented me from doing specific training for the route as I had envisioned it
and forced me to rest a lot more than I otherwise would have. But on the flip side that might have
been exactly what I needed to get stronger: more rest. And since doing core was basically the only
workout I could do regularly, I did a lot of it and I am absolutely sure this made me progress heaps.
Even though the training wasn’t what I had planned, it’s not like I did Speed off the couch, of course.
I did climb a lot on rock in the last months since I didn’t work full time. Furthermore, I think it helped
majorly that this freed me a lot of mental space to think about climbing and removed a lot of other
stress. I also spent quite a bit of time with visualization and mediation when I wasn’t climbing,
because so much was about overcoming the giant respect I had for this route and some limiting
beliefs around my capabilities.

Luisa Deubzer
Photo: Janina Reichstein

– You are the second woman to do this route, do you value female firsts or do you think it’s outdated?Mhm, I’m not sure I have a strong opinion on this (which is rather rare for me ). I do think that in
many cases it still reflects the progress female climbing is making. In this case they have their place in
my opinion, at least as long as there is a general difference in grade between the female and male
climbing population.

There are a lot of female firsts that inspire me, so I guess you could say I value them, even though it
is obviously not the same as an FA. But in any case, this doesn’t really apply to female seconds 😉.


– I know you like to travel. Where would you like to go in the near future to be able to climb and how do you integrate it the climate issue?
I wouldn’t say I like traveling particularly. I like what comes with it, the sleeping in the car/tent, being
outside the whole day, being able to climb every day. But I don’t need to travel to far away places for this, a notion traveling still has to me. The last years I have stayed mainly in the Alps, because it is
close and has still so many places I want to go (back) to.

But the next bigger thing that is coming up next year is the expedition we are planning with the
Young Alpinist Group. We pondered a long time where to go, especially because of the impact flying
has. In the end it looks like we agreed on Greenland, because even if you fly all the way, the
emissions are still half in comparison to Pakistan. And you do have the option to potentially do a
large part without flying, so let’s see…

– What, for you, makes a good day on a cliff/outside?
There are many ways in which a day at the crag can be good. Some days it is because climbing feels
amazing, you made unexpected progress, the rock is stellar, the place is special, or the view is good.
On other days you made a lot of jokes with your climbing partner or had a good conversation.
Sometimes, it is snowing, miserable weather, it was a bit tense the whole day, but at the end you
have a good feeling. Sending surely always helps. 😉

Photo: DAV- Silvan Metz

– You are always super motivated and positive, where does this motivation come from?
I don’t think anyone is always motivated and positive. At least I am certainly not. I think we just
often see people at their best and forget that that everybody struggles sometimes… This autumn for
example I was pretty down and not positive at all when I got injured.
But in general, when things are good, it is true that motivation is not an issue. I used to have a period
where I climbed a lot less after finishing school and I think this time off helped a lot to see the value
climbing had for me. Since then, when I wasn’t injured, all I wanted to do was climb.
Also, I think it really keeps my excitement for climbing alive to be able to shift the focus to different
disciplines like ice/alpine/sport throughout the year. When I only sport climb for a longer period my
expectations usually grow, and the danger of frustration and hence low motivation is higher.


– You are not on social networks and it doesn’t seem to be a big deal to you. What influence does it have on you and how does it influence you or it doesn’t?
Actually, I do have Facebook and Twitter if that still counts as social media 😉
Instagram, I stopped consuming and posting a while ago when I noticed it made me compare myself
a lot and caused constant FOMO.
I found that many of the people I respect are very low-key about what they do, they are not on social
media and seem to do things primarily for themselves. That’s why I started questioning why I was
actually posting what I was posting and even though there were other reasons as well, for me it came
down to self-presentation and didn’t add any value.
But that is of course something very personal and can be different for other people.

– Who motivates you, or do you have examples from other climbers that inspire you or push you to do hard routes or is it just a matter of the line that inspires you?
It’s a bit cliché, but I would say my rope partners. They try hard on the wall and still have a pleasant,
chilled attitude at the crag. Also, I have climbed more with people that are stronger than me in the
last year and that probably helped my attitude towards hard climbs, because it shifts your standard
of what is hard. In general, routes that years ago I had in my head as too hard inspire me.


Cover pic: DAV – Silvan Metz

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Symon Welfringer réalise son premier 9a – Symon Welfringer sends his first 9a

24 juin 2022 à 13:15

L’alpiniste Symon Welfringer n’en finit de repousser ses limites. Il s’était fait plaisir ce printemps avec la voie de trad “Le Voyage” à Annot, Symon est retourné au charbon pour boucler un projet qui lui tenait à coeur depuis 3 ans : réaliser une voie dans le 9ème degré. C’est désormais chose faite depuis quelques jours après avoir clippé le relais de “Pornographie”, 9a de Céüse.

“Au-delà du rêve qui se réalise, cette journée marque la fin d’un processus de trois années durant lesquelles j’ai tenté de progresser en escalade : m’atteler à un projet à ma limite, garder une motivation intacte malgré les séances qui s’accumulent et la frustration qui s’installe.

En clippant le relais de cette voie, la joie a rempli mon corps et fait scintiller mes yeux. Je ne peux décrire les multiples émotions qui ont traversé mon esprit durant ces années.
Céüse est pour moi le lieu qui représente le mieux ma façon de vivre, une barre rocheuse d’une beauté unique perchée en altitude, j’ai toujours choisi mes projets la-bas. L’ambiance qui y règne m’anime un peu plus chaque jour.
En 2019 je réussissais mon premier projet d’envergure avec Mr Hyde, c’est donc tout naturellement que je suis allé rendre visite à sa voisine Le Cadre nouvelle version, 9a.

Durant deux saisons, j’ai tenté de m’entraîner et progresser au mieux pour faire cette voie, mais elle me résistait. Cette frustration je la connaissais déjà, l’éloge de l’échec comme dirait mon copain Lucien Martinez, je découvris mes limites physiques mais surtout mentales. J’avais énormément de mal à gérer la pression et l’envie de réussir venait souvent entacher ma grimpe.

L’année dernière, je n’avais plus l’envie nécessaire pour continuer à essayer le Cadre, je décidai alors de travailler également Pornographie, une ligne récemment équipée par Micka Duc qui bien qu’assez courte, propose une grimpe très ludique et extrêmement intense.
Cette année, je ne savais quel choix faire entre ces deux voies et j’ai continué à travailler les deux, ce qui m’a permis de garder une grande motivation tout au long de la saison. Après presque trente séances dans Le Cadre et une vingtaine dans Porno, je réussis ce jour de juin à grimper ma première voie dans le neuvième degré !

Je remercie toutes les personnes qui m’ont accompagné, soutenu et motivé durant ces moments et particulièrement Manon Bérend pour sa patience.”

Photos : Damien Largeron

Symon Welfringer Pornographie 9a

French alpinist Symon Welfringer continues to push his limits further. Earlier this Spring he repeated the trad route “Le Voyage” in Annot, and then returned to hardcore sportclimbing projecting in order to complete his 3 years project: climb a route in the 9th grade. It’s now done with the send of “Pronographie” in Céüse few days ago.

Beyond the dream come true, this day marks the end of a three-year process during which I tried to progress in climbing: tackle a project at my limit, keep my motivation intact despite the sessions that accumulate and frustration sets in.

As I clipped the anchor on this line, joy filled my body and made my eyes twinkle. I can’t describe the multiple emotions that crossed my mind during these years.
Céüse is for me the place that best represents my way of life, a rocky bar of unique beauty perched high up, I have always chosen my projects there. The atmosphere that reigns there animates me a little more every day.

In 2019 I succeeded in my first major project with “Mr Hyde”, so it was only natural that I went to visit his neighbor “Le Cadre Nouvelle”, 9a.

For two seasons, I tried to train and progress as well as possible to do this route, but it resisted me. I already knew this frustration, the praise of failure as my friend Lucien Martinez would say, I discovered my physical but above all mental limits. I had a lot of troubles managing the pressure and the desire to succeed often tainted my climbing.

Last year, I no longer had the desire to continue trying “Le Cadre”, so I decided to also work on “Pornographie”, a line recently bolted by Micka Duc which, although quite short, offers a very playful and extremely intense.
This year, I didn’t know what choice to make between these two routes and I continued to work on both, which allowed me to maintain great motivation throughout the season. After almost 30 sessions in “Le Cadre” and about 20 in “Porno”, I succeeded that day in June in climbing my first route in the ninth degree!

I thank all the people who joined, supported and motivated me during these moments and especially Manon Bérend for her patience.”

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Video: Alberto Ginés, Leire 9a

22 juin 2022 à 17:12

En août 2021, Alberto Ginés est devenu le premier champion olympique de l’histoire de l’escalade à Tokyo. Le jeune prodige espagnol de 19 ans n’en oublie pas la falaise, et en septembre 2020 entre deux entrainements pour les JO avait coché “Leire” 9a à Cuenca. La voie remonte des monos et bis dans un dévers à 30°, la première ascension remonte à 2008 (Pablo Barbero). La voie a demandé 2 jours de travail et 5 essais à Alberto. C’est son 3ème 9a après “El intento” et “Victimes del futur”. Une vidéo signée Javi Pec.

In August of 2021, Alberto Ginés became the first olympic champion of climbing history in Tokyo. The young spanish star (19 years old) didn’t foget rockclimbing, and in September 2020 between 2 trainings for olympics he climbed Leire, 9a in Cuenca. The route is going through a 30° overhang and the first ascent has been done by Pablo Barbero in 2008. “Leire” took to Alberto 2 days of work and 5 tries, his 3rd 9a after “El Intento” and “Victimes del futur”. Nice video py Javi Pec.

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Film : Le Marathon de Katherine

27 mai 2022 à 12:16

Le documentaire “Le Marathon de Katherine” est désormais disponible gratuitement ! En octobre 2019, la grimpeuse suisse Kathy Choong réalisait son second 9a avec “Jungfraumarathon”, une ligne interminable de résistance sur le site de Gimmelwald (proche de l’Eiger). Découvrez la superbe ambiance alpine des lieux et les mouvements puissants de cette voie exigeante libérée en 2006 par Simon Wandeler ainsi que la personnalité de Kathy, persévérante, extrêmement méthodique et déterminée. Un beau film de 25 minutes signé Nicolas Falquet.

“J’ai commencé à bosser la voie en octobre 2018, mais il y a eu très vite la neige, j’ai pu y retourner au printemps, et j’ai pu le finir à l’automne après un été super chaud, cela m’a pris environ 60 essais !” résume-t-elle !

“Le Marathon de Katherine” documentary is now available for free! In October of 2019, Swiss woman Kathy Choong ticked her second 9a with “Jungfraumarathon”, an endless resistance route located in Gimmelwald, close to the Eiger. Discover the magnificent alpine atmosphere and the powerful moves of the route first ascended by Simon Wandeler in 2006. Learn about Kathy’s personality: methodical, hard-working, determined… A beautiful 25-minute long movie produced by Nicolas Falquet.

“I tried the route for the first time during the Fall of 2018 but snow came early. I continued to work the line during the next Spring and was able to send it the next Fall after a hot summer. It took me around 60 tries”.

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Premier 9a pour Jules Marchaland – Jules Marchaland climbs his first 9a

16 mai 2022 à 09:48

Le grimpeur niçois Jules Marchaland (20 ans) lance la saison dans les gorges du Loup avec une répétition du 9a classique de Déversé, la magnifique ligne de “TripTikTonik” dans le panneau très déversant de la partie droite de la falaise. La voie qui impose un furieux pas de bloc sur pinces en son milieu lui a pris environ 14 sessions, 10 l’an dernier et 4 séances ce printemps. Voici son commentaire :

“À Déversé (la maison🤪), j’avais déjà enchainé il y a 5 ans deux 8c+ et un paquet de voies pas faciles. Puis les années d’après j’avais un peu moins la forme donc quand j’arrivais à la falaise c’était compliqué physiquement comme mentalement de me motiver pour un projet, les seules voies qui me restaient était trop dures pour moi. Dans la saison 2021 j’ai refait quatre 8c+ j’étais bien content, je grimpais plus régulièrement et ça marchait bien ! Puis cette année je me suis mis a grimper plus sérieusement et augmenter mon nombre de séances par semaine, mon travail me permettant d’avoir pas mal de temps libre alors plutôt qu’aller au bar avec les collègues je suis aller bourriner à la salle. L’été dernier j’ai enchaîné pas mal de voies dures dans les gorges du Loup puis je me suis mis a essayer “TripTikTonik”, la voie est vraiment magnifique, de loin la plus belle que j’ai essayé. J’ai mis une dizaine de séances et je tombais 90% de mes runs au même croisé (celui avant de prendre la colo où il y a ce fameux ballant). Puis arrivé au mois de juillet j’ai chopé le Covid, puis pas mal de boulot est tombé, j’ai jamais retrouvé la forme nécessaire pour croiter et j’ai pas eu l’occasion de retourner mettre des essais…

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

Tout au long de l’année je pensais à la voie et j’avais hâte de pouvoir revenir mettre des runs. Je suis arrivé avec une bonnes base de force et de rési, je savais que j’avais le niveau de la plier. Le mois d’avant j’ai enchaîné “L’enfumette” 8c+ (dur pour moi) à St-Léger, j’étais bien content de concrétiser et quelques jours avant la croix j’ai fait “Quenelle les maux de la fin” 8c+ et je sentais que j’avais une certaine marge. Cependant je faisais que tomber à ce satané croisé, j’arrivais a cet endroit hyper bien et j’arrivais pas à me battre pour faire le mouvement, c’était vraiment frustrant… puis un soir à la salle Pierre Le Cerf le montre une vidéo d’un de ses runs et je vois qu’il prend la pince du croisé d’une manière totalement différente que la mienne, il la “pommeautte”. Le lendemain en fin de séance j’essaye comme ça et je vois que c’est vraiment mieux. La séance d’après, au premier run de la journée j’essaie avec le pommeau et ça change tout, je passe le crux avec une bonne marge, je prends ce ballant mythique et ça y est, j’ai fait tout le dur, il me reste plus qu’à gérer la fin en 8b de conti, j’arrive au repos bien stressé avec vraiment l’envie de réussir puis tout se passe comme prévu, je ne tombe pas (étonnant car j’ai pourtant l’habitude de me la coller en haut des fins faciles…) ! Voilà, je suis trop content l’entraînement a bien marché, et maintenant j’ai la patate et l’envie de plier un paquet de voies dures !”

Cela tombe bien, la saison ne faisant que commencer là-bas, avec “Just One fix”, “PuntX” ou encore “Kinematix” (rendu bien plus dur après la casse de prises), il y a encore de quoi projeter dans le coin pour Jules !

Photos: Matthieu Marin

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

French climber from Nice Jules Marchaland (20 years old) just starts the summer season in Gorges du Loup with a repeat of one the classical 9a of Déversé, “TripTikTonik”. The route has a furious boulder in the middle with bad pinches to hold and a dyno to control. The route took him 14 sessions, 10 last years and 4 this Spring. Jules’s comment below:

” At Déversé (my home grag!) I sent 2 8c+ 5 years ago and other hard routes. The years after my shape wasn’t the best, and the routes I didn’t sent were too hard for me. Last year I managed to be back in shape with 4 8c+, I climbed more regularly and I was more confident. This year I started to be more serious again, with more free time, I spent more time at the gym instead going to the pub with the collegues…Last summer I tried “TripTikTonik” during 10 sessions, the most beautiful line I tried. I was falling 90% of my goes in the crux, this famous crux on tufas. Then I got the Covid and I lost my shape.

All this year I was thinking about the route, and I was psyched to try again. I arrived with a lot of power and endurance, I could climb “L’enfumette” (hard 8c+ in St-Léger) a month ago, and few days ago I clipped the anchor of “Quenelle trophy les maux de la fin”. But when trying “TripTikTonik”, I was falling every time in this insane cross, frustrating. An evening at the gym, Pierre Le Cerf showed me his beta, where he was holding the pinch with the palm of the hand. I tried the day after in this way and I immediately felt better. I climbed the route the sessin after at my first try, with no fall in the final beautiful 8b after the crux. I’m so psyched to have climbed it, and very motivated to try other hard routes now!”

The season is just starting, and with “Just One fix”, “PuntX” of broken “Kinematix” there is again some business to project for Jules!

Photos: Matthieu Marin

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

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Hazel Findlay réalise son premier 9a – Hazel Findlay climbs her first 9a

11 mars 2022 à 17:01

La grimpeuse britannique Hazel Findlay vient de réaliser son projet de l’hiver, la superbe proue déversante “Esclatamasters” 9a sur la falaise catalane de Perles. Cette voie de continuité à doigts est très prisée des femmes car Florence Pinet, Mar Alvarez, Laura Rogora et Anak Verhoeven avaient déjà clippé le relais. C’est donc la 5ème ascension féminine. Hazel avait commencé à travailler la voie en novembre dernier et est venue régulièrement s’y frotter cet hiver entre deux périodes d’entrainement. Elle se confie sur Instagram :

“Parallèlement à l’entraînement physique, je me suis vraiment concentrée sur le fait d’avoir un état d’esprit positif. Je n’ai pas réussi tous les jours et c’était difficile au début du voyage quand on ne grimpait pas bien. J’ai également eu du mal à apprendre à utiliser des genouillères pour la section basse de la voie, la “plus facile” car je n’en avais jamais utilisé auparavant et c’était frustrant. Mais hier, c’était vraiment une ascension sans craintes et c’est devenu mon mantra pour la dernière section de la voie. Un bac marque la fin du crux sommital, mais il reste après une petite section délicate à la fin où l’on peut déjouer si on n’est pas concentré ou si on ne grimpe pas bien. Je savais que si la peur de l’échec se révélait trop forte, j’aurais du mal à faire cette partie si fatiguée. Mais je me suis vraiment concentrée sur le fait d’être connectée à mon expérience et honnêtement, toute l’ascension s’est bien passé, dans un esprit joyeux.”

Avec cette belle croix, Hazel devient la seconde grimpeuse britannique à réaliser du 9a après Emma Twyford et “Big bang”. Cette nouvelle croix confirme la polyvalence d’Hazel, capable de briller en escalade sportive comme en trad (“Magic Line”, “Muy Caliente”) ou en grande-voie (“Salathé”).

Photo: Ezra Byrne

Hazel Findlay Esclatamasters 9a

British climber Hazel Findlay has just completed her winter project, the superb overhanging prow “Esclatamasters” 9a on the Catalan crag of Perles. This fingery stamina route is very popular with girls because already Florence Pinet, Mar Alvarez, Laura Rogora and Anak Verhoeven had also clipped the anchor. Hazel’s repeat is the 5th female ascent. Hazel had started to work the route last November and came regularly to try this winter between two training periods. She comments on Instagram:

“Alongside the physical training I really focused on having a positive mindset. I didn’t succeed everyday and it was difficult at the start of the trip when we weren’t climbing well. We also struggled to learn how to use knee pads for the lower ‘easy’ section as we have not used them before and this was frustrating. But yesterday really felt like a no-fear ascent and that became my mantra for the final section of the route. A jug marks the end of the hard climbing but you have a tricky little section at the end of the route which is totally dropable if you aren’t focused or climbing well. I knew that if fear of failure showed up too strong I’d struggle to do that part so tired. But I really focused on being connected to my experience and honestly the whole climb felt pretty joyful”

With this new feat, Hazel becomes the second Britain girl to climb 9a (Emma Twyford was the first with “Big bang”) and Hazel confirms her all-rounder skills with notable ascents in sportclimbing, tradclimbing (“Magic Line”, “Muy Caliente”) or multipitch climbing (“Salathé”, “Freerider”).

Photo: Ezra Byrne

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Mattéo Soulé s’offre La guerre des nerfs 9a – Mattéo Soulé climbs La guerre des nerfs 9a

3 mars 2022 à 11:27

Mattéo Soulé (15 ans) démarre fort 2022 en réussissant la voie qu’il travaillait en fil rouge depuis Noël entre deux semaines d’entrainement au pôle espoir de Toulouse, “La guerre des nerfs” 9a à La verrière (Aveyron), non loin de la maison familiale. La première de cette magnifique voie naturelle est à mettre à l’actif de son père Pierre en 2009. Gérome Pouvreau, Geoffray De Flaugergues, Said Belhaj et Mathieu Bouyoud avaient aussi cet enchainement qui connecte les 8c de “Beberechos” et “Sonatine”. Mattéo réalise ici un nouvelle belle croix dans le coin après notamment la première ascension de “Dieu Merci” (8c+/9a) dans les gorges du Tarn en mai dernier.

– Tu essayais depuis Noël ? Comment s’est passé le travail ?
En effet je me suis lancé dans cette voie juste avant Noël, je connaissais déjà une bonne partie des mouvements ce qui m’a permis de vite mettre des essais. J’ai d’ailleurs enchaîné la première partie rapidement mais faute de ne pas toujours être chez moi je ne pouvais mettre des essais qu’un week-end sur deux, de plus les prises étaient souvent mouillées ce qui rendait l’enchaînement impossible ; j’ai donc dû me contenter de faire des séries dans la partie basse de la voie. La Verrière est une falaise qui abîme fortement la peau, il est donc compliqué de mettre plus de deux essais par jour.

– Il me semble que cette voie combine les parties dures de deux 8c. Décris les difficultés et ce qui t’a posé problème.
“La guerre des nerfs” se décompose sous la forme d’un premier 8c en traversée avec une section très dure à doigts en porte d’entrée et d’une suite bien physique suivie d’un bon repos avec un genou. Juste après arrive un autre 8c physique sur des inversées (“Sonatine”). Je pense que l’on peut dire que vraiment tous les mouvements de cette voie m’ont posé des problèmes, selon mon état de forme, ma mentalité du jour, mes essais étaient tous différents les uns des autres, mais s’il y a bien des grosses difficultés je les placerais certainement au niveau des repos et du rythme de la voie à prendre. Alors bien sûr il s’agit d’un gros repos où il est possible de lâcher les mains mais les premières fois quand je suis arrivé à cet endroit j’étais totalement explosé et je n’arrivais pas à faire baisser mon rythme cardiaque. Par rapport au rythme de la voie j’ai mis pas mal de temps à trouver la bonne respiration au bon moment, c’est un effort assez long de 40 mouvements, trouver mon rythme a été une grosse difficulté. Puis, quand est arrivé le moment où tous mes essais parvenaient au crux de la deuxième partie ce n’était plus qu’une question de petits détails que je modifiais tous les jours. Lorsque tous ces aléas ont été réglés, la croix est passée !

Mattéo Soulé La Guerre des nerfs

– Maintenant que tu as répété une voie dans le 9ème degré, comment positionnerais-tu ta première de “Dieu Merci” ?
“Dieu merci” et “La guerre des nerfs” sont deux styles de voies totalement différents, il est donc difficile d’en faire une comparaison. En terme de niveau je trouve qu’elles sont à peu près équivalentes, bien sûr je manque encore d’expérience pour donner un avis concret. Je peux dire que ce sont deux lignes vraiment majeures qui valent d’y jeter un coup d’œil, alors j’attends avec impatience que des personnes viennent répéter “Dieu merci” pour me donner leurs avis dessus et pourquoi pas en changer la cotation.

– Tu es jeune et tu as pas mal écumé les voies dures autour de la maison familiale. L’équipement te motive ? Ou préfères-tu pour l’instant répéter des voies dures. Qu’aimerais tu essayer comme lignes cette année ? Tes autres objectifs cette année ?
Je n’ai encore jamais équipé mais c’est quelque chose que je ne manquerai pas de faire plus tard. Pour ce qui est des voies déjà libérées autour de chez moi j’en ai coché quelques une mais il m’en reste un peu, mais surtout il y en a plein qui n’ont pas été libérées. A la Verrière un projet extrême qui fera certainement 9b, “Black Wolf” attend d’être réalisé. “La guerre des nerfs” était pour moi un objectif intermédiaire, ce que j’aimerais faire c’est “la guerre des nerfs” et finir dans le projet, cela revient à faire un 9a d’approche suivi d’un repos ultra physique pendu sur une inversée (donc très très moyen) et pour finir une longue section d’une dizaine de mouvements avec les derniers mouvements aux alentours de 8A bloc. Après avoir enchaîné ce projet intermédiaire (“La guerre des nerfs”) je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de travail à produire pour se lancer dans cet autre projet (pour l’instant j’en suis donc à tomber en essayant de délayer au moins une fois chaque bras sur cette inversée…) bien sûr d’autres lignes ou connexions sont encore possibles et n’attendent que d’être libérées.

Photos: Pierre Soulé

Mattéo Soulé (15 years old) is starting well 2022 with the send of route a projected since Christmas, “La guerre des nerfs” 9a à La Verrière (near Millau, France). The first ascent of this magnificient natural route has been done by her father Pierre in 2009. Gérome Pouvreau, Geoffray De Flaugergues, Said Belhaj and Mathieu Bouyoud have climbed this route which is linking “Beberechos” and “Sonatine”, both 8c. It’s a new feat for the French gun after the first ascent of “Dieu Merci” (8c+/9a) in Gorges du Tarn last year.

– Have you been trying since Christmas? How was it?
Indeed I started on this route just before Christmas, I already knew a good part of the moves which allowed me to put goes quickly. I also sent the first part quickly but it was slow because I’m not always being at home, I could only put some tries every other weekend, moreover the holds were often wet which made the sequence impossible, so I had to settle for doing series in the lower part of the route. La Verrière is a cliff that severely damages the skin, so it’s difficult to do more than two attempts per day.

– It seems that this route combines the hard parts of 2 8c. Describe the difficulties and what caused you troubles.
“La guerre des nerfs” starts with a 8c with a very fingery boulder entrance followed by a very physical traverse finishing with a good kneebar rest, just after comes a another physical 8c on underclings (“Sonatine”). I think we can say that all the moves of this route gave me troubles, depending on my shape, my mind of the day… My goes were all different from each other, but I think the main difficulties are in the rests and the rhythm to find. So of course it’s a big rest where you can let go of your hands but the first times when I climbed until here I was totally pumped and I couldn’t slow down my heart. Compared to the rhythm of the route, it took me a long time to find the right breath at the right time, it’s a fairly long effort of 40 movements, so for me finding your rhythm was a big problem. Then, when the moment arrived when all my goes reached the crux of the second part it was only a question of small details which I changed every day and when all these small tips were modified I climbed the route.

Mattéo Soulé La Guerre des nerfs

– Now, you have repeated a 9th grade route, how do you place your first ascent of “Dieu Merci” last year?
“Dieu Merci” and “La guerre des nerfs” are 2 different styles, hard to compare. I think the difficulty is the same, but It missed me some experience for having a proper opinion. I can say that the 2 lines are beautiful, people should try it, I’m waiting some climbers will come and repeat “Dieu Merci”, giving their opinion about the difficulty.

– You’re young and you already climbed a lot of hard routes around your family home. Is bolting a real motivation? What about your goals this year?
I never bolted a line but it’s something I want to do in the future. I ticked some routes around my home, but there is again a lot to free climb here, for example the project of La Varrière crag, “Black Wolf” (around 9b). “La guerre des nerfs” was an intermediar project for me, the goal is to climb “La guerre des nerfs” and to finish in the project; an 9a approach into a very physical rest on underclings and as finsih a crux around 10 moves around 8A boulder. After having climbed “La guerre des nerfs”, I can say I have a lot of work before being close on this one. But other projects are waiting to be freed too.

Photos: Pierre Soulé

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Dylan Chuat libère un Bel été – Dylan Chuat frees Un Bel été

23 février 2022 à 23:01

“Un bel été” est un vieux projet de la falaise de St-Triphon en Suisse, une vieille carrière offrant des voies courtes et teigneuses. Deux voies en 9ème degré existaient déjà ici avec “Amazonie” et “Combinaison”. Equipée par Danone et rééquipée l’an dernier par Sam Ometz de manière plus logique, “Un bel été” attendait toujours d’être vaincu. C’est désormais chose faite grâce au jeune mutant Dylan Chuat (20 ans), qui après avoir réussi tous les mouvements, est tombé à tous ses essais au dernier mouvement, un jeté sommital… avant de réussir finalement la première ascension ce dimanche ! Après 8 séances dans la voie Dylan propose prudemment 9a, pensant que peut-être un petit + pourrait être de mise… Nous sommes allés à sa rencontre.

– Décris-nous la voie.
Alors la voie est vraiment hyper cool et variée ! Pour une voie très courte il y a une gestuelle vraiment dingue je trouve ! Surtout avec mes méthodes ! Environ 18 mètres, 25-30 mouvements selon les méthodes, sans repos.
On fait un départ pas simple et ensuite il y a un pas de bloc en bas avec une contre pointe très technique pour s’allonger sur une prise plate vraiment jolie, et là on saute sur une réglette dure à viser pour remettre presque un pied main, croiser sur une pince plate et finir une traversée pas facile et dure dans la tête parce qu’il faut éviter de tomber là vu qu’on saute la dégaine et que le pied est très bas et très glissant. Une section qui doit valoir 8A+ bloc environ je pense…
Après cette première partie il y aune suite de mouvements assez classes avec une grosse assise de talon pour prendre deux mini arquées dans une fissure, et là on attaque le dernier pas de bloc vraiment dur, je pense un gros 8A. C’est dur à coter mais en tout cas c’est bien plus dur que les mouvements des voies que j’ai essayés ou réalisés jusqu’à maintenant.
Depuis les deux mini arquées on fait un gros mouvement sur une bonne réglette et là il y a une horloge obligatoire à faire sur des prises pas très bonnes pour finir main droite sur la bonne arquée et main gauche sur une prise plate très fuyante que moi perso je préfère arquer !
Et là il y a le jump, on va bloquer loin sur un mini inverse vraiment pas bonne et pas positivée du tout avec un pied droit haut dans la fissure du dessous et aucun pied gauche et on doit tirer fort sur cette inter pas bonne en inverse avec le corps très bas pour se ruer dans un bac qu’il faut bien viser sinon on s’arrache toute la peau !

– Ce jeté final qui est le crux, pour pimenter l’affaire… Que penses-tu du niveau ?
Le jump final est méga spécifique à faire au début, je me suis dit que c’était une méthode pas terrible et j’essayais de jeter depuis plus bas encore mais impossible, alors j’ai appris à le faire et très vite je suis tombé ici en ayant plus aucune énergie avec le bas qui me pompait tout l’influx…
Mais ensuite je suis arrivé plus frais en haut et je suis encore tombé pas mal de fois avec le bac dans la main alors que dans ma tête c’était pas possible de le lâcher si je l’avais donc c’était devenu mental… J’ai fait une pause, je n’y suis plus retourné pendant un moment et le jour où j’ai fait j’ai réussi à regarder la prise d’arrivée dans la préparation du mouvement, quand j’avais l’inter. Je me suis dit que c’était impossible de tomber, et effectivement ça a marché ! Je commençais à me dire que c’était peut être plus dur que 9a vu que j’avais déjà mis beaucoup plus de séances que dans tout les 9a que j’ai réalisés jusqu’à maintenant, mais je ne suis pas du genre à tout surcoter pour rien… et je pense que j’ai failli mentalement dans ce mouvement de jeté. Les grimpeurs suivants affineront…

Photos: Lena Schenkel

“Un bel été” is an old project of the crag of St-Triphon in Switzerland, an old quarry offering short and powerful routes. Two routes in 9th degree already existed here with “Amazonie” and “Combinaison”. Bolted by Danone and rebolted last year by Sam Ometz last year in a more logical way, “Un bel été” was still waiting to be freed. It’s now done thanks to the young gun Dylan Chuat (20 years old), who after sticked all the movements, fell on all of his attempts on the last move, a tricky dyno…before finally succeeding with the first ascent this Sunday! For the grade, he cautiously gives 9a, thinking that perhaps a little + could be possible… Talk with him…

– Describe the route.
So the route is really super cool and varied! For a very short route there are some really crazy moves I think! Especially with my betas! Around 18 meters. 25-30 moves depending your betas, no rest.
You do a “not so easy” start and then there is a bouldering entrance with a very technical tooehook in order to grab a slopy edge, and there you jump on a crimp, after a cross on a slopy pinch it’s hard in the head because you have to avoid falling there since you skip the quickdraw and the foot is very low and slippery. A section that must be around 8A+ boulder I think…
After this first part there is a series of fairly classy movements with a big heelhook to take two mini crimps in a crack and there you attack the last boulder, I think around 8A, it’s hard to grade but in any case it’s much harder than the moves of the routes that I have tried or sent so far.
From the two mini crimps you do a big move on a good redge and there is a clock to do on not bad holds to end up with the right hand on the good one and the left hand on a very bad sloper that I personally I prefer to crimp!
And there is the jump, you have to go far with a small undercling intermediar and bad feet…

– This final jump which is the crux, adding spices to the affair… What do you think of the level?
The final jump is mega specific to do at the beginning, I thought it was a poor method and I tried to jump from lower holds but it was impossible, so I learned how to do it and very quickly I fell here having no more energy with the beginning which pumped me as hell…
But then I arrived more fresh at the top and I still fell quite a few times with the jug in my hand while in my head it was not possible to let go if I got it, so it became a little bit mental.. I took a break, didn’t go back to the route for a while and the day I did I managed to watch the final hold when I got the intermediar and I told to myself that it was impossible to fall, and indeed it worked, but I began to think that it was perhaps harder than 9a since it took me many more sessions than in all 9a’s what I’ve done so far…but I think I failed mentally on this jump move…Next climbers will see…

Photos: Lena Schenkel



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Camille Coudert empoche la 3ème ascension de Soudain Seul ! – Camille Coudert claims the third ascent of Soudain Seul! (+ interview)

13 février 2022 à 12:19

Il l’avait travaillé l’hiver dernier en compagnie de Simon Lorenzi et Nico Pelorson mais n’avait pas concrétisé, Camille Coudert vient de réussir hier son super-projet à Bleau avec “Soudain Seul”, le départ assis de gauche de “The Big Island”. Une libération pour lui après près de deux ans de bras de fer ! Retour avec l’intéressé !

– L’an dernier tu as bossé le bloc avec Simon et Nico. Comment as-tu vécu ce processus malgré l’échec ?
A la base j’ai commencé à essayer le bloc juste avant le premier Covid, à ce moment là il n’y avait que Nico qui essayait et c’est ce qui m’a motivé pour m’y mettre.
Finalement je n’ai pu faire qu’une seule séance à ce moment-là avant qu’on soit tous confinés.
Puis la saison suivante j’étais très motivé pour essayer le bloc, j’ai commencé à y aller régulièrement mi-novembre, j’étais tout seul sur le bloc à ce moment et jusqu’à fin décembre je faisais une séance par semaine, puis est arrivé Simon qui a fait le debout en 2 séances puis s’est mis à essayer le assis avec moi.
En 8 séances il est allé plus loin que moi en 1 mois et demi, et ça m’a mis un coup de boost. Puis début janvier Nico était de retour sur le bloc. Les journées étaient super on était toujours (ou presque) 3 à essayer le bloc et une bonne amitié ainsi qu’une concurrence positive se sont installées entre nous.
Finalement début février Simon à réussi le bloc, à ce moment-là j’étais de mieux en mieux et je sentais que je me rapprochais.
Mais une certaine pression s’est installée à la fin de la saison qui a duré jusqu’à début avril car plus j’étais proche et plus il faisait chaud et moins j’avais de chances (je transpire énormément des mains). Je suis tombé 3 fois après le dernier crux du bloc mais j’ai dû me résoudre à ce que ce ne soit pas pour cette année.
Pendant ce temps là contrairement à moi, Nico était de mieux en mieux dans le bloc car il à la peau incroyablement sèche et les températures plus douces du mois d’avril lui convenaient mieux ; il a fini lui aussi par réussir le bloc.

Camille Coudert Soudain Seul
Photo: coll. Arthur Delicque

– Comment s’est passée cette saison? As-tu douté de ta réussite cet hiver ?
Cette année j’étais décidé à en finir avec le bloc et comme l’an dernier j’ai commencé a m’y mettre mi-novembre. Cette fois j’avais étudié l’affaire avec mon coach (Guillaume Levernier) et on était arrivés a la conclusion que je n’avais pas assez fait de training dans le debout de “Big island” et peut-être mis des runs trop tôt l’an dernier. Alors cette année j’ai commencé mi novembre par refaire du training dans le debout. Puis mi-décembre j’ai commencé les runs d’enchainement, et j’étais vraiment pas loin plusieurs fois. Je suis tombé plus loin que mes meilleurs essais de l’an dernier mais je sentais qu’il me manquait un petit quelque chose. Alors après les fêtes j’ai intégré dans mon entraînement quelque séances de rési longue. En janvier je commençais a me sentir plus entraîné mais les condis étaient pas terribles et j’ai eu beaucoup de frustration dans mes séances.
Après une pause de 2 semaines à cause du travail et du Covid, (au moment où Simon à fait “Big conviction”), je suis revenu faire une séance de training dans “Big island” debout (début février). Cette journée ma reboosté. Il m’a fallu encore 3 séances étalées sur 2 semaines pour enfin le finir !



– Comment abordais-tu ce projet le bloc mentalement ? Combien d’essais as-tu mis environ ?
Niveau mental je doit admettre que c’était peut-être le plus dur pour moi, ça et la pouiffante des mains !
Les séances où j’y allais pour faire du training il n’y avait aucune pression, en revanche les séances ou j’allais pour mettre des runs j’avais une boule au ventre a chaque début de séance qui disparaissait au fur et mesure de la journée. Souvent le moment ou j’étais le plus sûr de moi c’était à la fin après être tombé 3/4 fois après le crux dans les 2 dernier mouvements finaux.
C’était dur à gérer et plus j’étais rando dans “Big Island” debout moins j’avais cette pression, d’ailleurs quand j’ai enchaîné j’ai très peu ressenti la pression avant.
Dur de savoir le nombre de séances que j’ai mis dans le bloc je dirais 2 fois par semaine en moyenne pendant pas loin de 8 mois en tout. Ce qui doit faire entre 70 et 100 séances… Par contre j’ai fait des stats plus précises, j’ai fait en tout “The big Island” debout 43 fois dont 28 fois le dernier mois et demi !

Camille Coudert Soudain Seul
Photo: coll. Arthur Delicque

– Qu’est ce qui selon toi as fait la différence dernièrement ou aujourd’hui ?
Ce qui pour mois à fait la diff’ c’est le training dans “Big island” debout sur le dernier mois : je le faisais 3 fois par séance à la chauffe et toutes les 3 séances je venais faire du training dedans le faisais 5/6 fois.
Les 2 dernières semaines j’avais un taux de réussite dans le debout de 100% !

– Que penses-tu de l’usage de la genouillère dans ce bloc ? Est-ce un gros niveau au-dessus sans ?
Je trouve qu’il n’y pas beaucoup à réfléchir, ce serait comme demander ce que tu penses de l’usage des talons dans ce bloc. Sans genouillère le bloc est quasiment impossible.

– Un mot sur le niveau ? D’accord avec Nico ?
Pour le niveau honnêtement j’ai du mal à savoir, en effet j’ai essayé très peu de blocs en 8C/+ jusque-là, donc c’est difficile d’émettre un avis sur 8C+ dur ou 9A facile et j’ai pas encore réfléchi.
D’autant que pendant mon run d’enchainement j’ai eu l’impression de faire un 8A.
Je ne vais donc pas me prononcer tout de suite mais promis ça viendra !

– Seras-tu capable de te remettre dans un projet de cette ampleur à l’avenir ?
Sans aucun doute j’en ai déjà envie, par contre je vais choisir des projets un peu moins longs. C’est trop frustrant les blocs longs !

Un grand merci à Arthur Delicque pour les clichés magnifiques qui illustrent l’article.

He was working on it last winter with Simon Lorenzi and Nico Pelorson but had not finished it, Camille Coudert just succeeded in his super-project yesterday in Font with “Soudain Seul”, aka the left sit-start of ” The Big Island”. A real achievement for him after nearly two years of epic battle! Interview!

– Last year you worked the project with Simon and Nico. How did you experience this process despite the failure?
Basically I started trying it just before the first Covid episode, at that time only Nico was trying and that’s why I got motivated.
In the end, I was only able to do one session at that time before the first lockdown.

Then the following season I was very motivated to try it seriously, I started going there regularly in mid-November 2020. I was alone on the boulder at that time and until the end of December I was doing one session per week, then came Simon who did the stand start in 2 sessions and then started to try the sit with me.
In 8 sessions he went further than me after 1 month and a half of tries, and it gave me a boost. Then at the beginning of January Nico was back on the boulder. The days were great, we were always (or almost) 3 climbers trying the project and a good friendship and positive competition developed between us.
Finally at the beginning of February Simon succeeded, at that time I was getting better and better and I felt that I was getting closer.
But a certain pressure set because the closer I was and the hotter it was, the less chance I had (I sweat a lot on my hands) at the end of the season which lasted until the beginning of April. I fell 3 times after the last crux of the boulder but I had to resolve that it wouldn’t be for this year, the temperatures were rising.
During this time, unlike me, Nico was getting better and better in the boulder because he had incredibly dry skin and the milder temperatures of April suited him better and he finally sent it too.


– How was this season? Have you had doubts about your success this winter?
This year I was determined to put an end to this boulder and like last year I started to get started in mid-November, this time I had studied the plan with my coach (Guillaume Levernier) and we came to the conclusion that I had not done enough training in the stand of “Big island” and perhaps put runs too early last year. So this year I started in mid-November by redoing training in stand start. Then mid-December I started the goes for the sit, and I was really close several times. I fell further than my best tries of last year but I felt that I was missing a little something. So after the Christmas vacations I did some long resistance training sessions.. In January I started to feel more trained but the conditions weren’t great and I had a lot of frustration.
After a 2 week break because of work and the Covid, (when Simon did “Big conviction”), I came back to do a training session in “Big island” stand (early February). This day boosted me. It took me another 3 sessions spread over 2 weeks to finally finish it!

– How did you approach this project mentally? Approximately how many tries did you do?
Cncerning the mental I must admit that it was perhaps the hardest for me due to the wetness of my hands and my slippery goes…
The sessions where I went to do training there was no pressure, on the other hand the sessions where I went to put some serious tries I had a lump in my stomach at the start of each session which disappeared at the end of the day when I was most sure of myself, after having fallen 3/4 times after the crux in the last 2 final moves.
It was hard to manage and the more I was easy on “Big Island” stand the less I had this pressure. When I sent I felt very low pressure before.
Hard to know the number of sessions I put in the boulder I would say twice a week on average for almost 8 months in all. Which must be between 70 and 100 sessions… On the other hand, I made more precise stats, I did “The big Island” stand 43 times, 28 times in the last month and a half!


– For you, which aspects made the difference recently?
What makes the difference for months is the training in “Big Island” stand over the last month: I did it 3 times per session as warm-up and every 3 sessions I came to do training on it and I did it 5/6 times.
The last 2 weeks I had a 100% success rate in the stand!

Camille Coudert Soudain Seul
Photo: coll. Arthur Delicque

– What do you think of the use of the kneepad in this boulder? Is-it quite harder without?
I find that there is not much to think about, it would be like asking what do you think of the use of heels in this boulder. Without a kneepad, climbing “Soudain Seul” is almost impossible.

– A word about the grade? Agree with Nico?
For the grade honestly it’s difficult to know, indeed I tried very few boulders in the 8C/+ range, so give my opinion and a statement about 8C+ hard or easy 9A I have noe clue and I have not thought about yet.
Especially since during my send go I felt like I was climbing an 8A.
So I’m not going to say something right now but I promise it will come!

– Will you be able to get back into a project of this magnitude in the future?
Without a doubt, I already want to, but I will choose projects that are a little shorter. The long boulders are too frustrating!

Thanks to Arthur Delicque for the nice pics!

Camille Coudert Soudain Seul
Photo: coll. Arthur Delicque

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Video: The Big Bang, The Emma Twyford story

29 janvier 2022 à 15:45

En Septembre 2019, Emma Twyford devient la première femme Britannique dans le 9ème degré avec “Big Bang” à Lowen Pen Trwyn. Une lutte acharnée qui lui a coûté pas moins de 3 ans de travail. Le documentaire de 30 minutes de David Petts lui est dédié, avec en bonus des répétitions de “The Big Issue” (E9) à Pembroke, “Mind Control” (8c) à Oliana, ou encore du big wall dans les Dolomites.

In September 2019, Emma Twyford became the first woman to climb 9a in the UK with “Big Bang” located at Lowen Pen Trwyn. A very long process witth a 3 year battle. David Petts’ 30-minute documentary is dedicated to her quest, with bonus repeats of “The Big Issue” (E9) in Pembroke, “Mind Control” (8c) in Oliana or big wall climbs in the Dolomites.

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De nouvelles voies dures à Claret ! – Some new hard lines in Claret! (+ interviews)

28 janvier 2022 à 20:54

Des voies encore plus extrêmes, voici ce qu’il manquait à la falaise d’hiver mythique du Midi et ses 150 voies plein sud ! En effet, la falaise de Claret (arrière pays montpellierain) vient de connaître récemment un renouveau avec la libération des deux voies les plus dures de la barre, “Guère de bruit” 9a, et “Guerre future” 8c+. Ce sont les regrettés équipeurs de la première heure Pierre Rouzo, Hugues Beauzille et Lucien Bérardini qui seraient fiers de ces nouveaux challenges ! Équipées par Seb Bouin l’an dernier, les deux voies ont été libérées dernièrement par ce dernier. “Guerre future” vient d’ailleurs dans la foulée de connaître sa seconde ascension par le jeune local Théo Blass, 12 ans, qui réalise ici son premier 8c+. Retour avec les intéressés sur ces nouvelles additions.

Tout d’abord, Seb Bouin qui revient sur les ouvertures des deux voies.

– Comment as tu eu l’idée d’équiper ces 2 lignes à Claret l’an dernier ? 
J’avais des potes qui grimpaient à la falaise qui est bien sympa, et je n’avais plus rien à y faire, du coup je suis descendu avec la stat’ sur la proue pour voir. Il y avait des petites prises mais ça semblait passer. En plus cela semblait logique de grimper à gauche de cette proue. Mais je n’ai pas essayé l’an dernier.

– Si tu peux nous décrire le cheminement et les difficultés de “Guerre future” 8c+ ? 
C’est la ligne logique de “Guère d’usure”, une voie de résistance droit sur la proue. Cela m’a pris 2 séances. Pour la cotation j’ai longtemps hésité, mais si on considère “Guère d’usure” comme 8c, alors c’est un cran au-dessus et “Guère de bruit” idem.

– Si tu peux nous décrire également “Guère de bruit” 9a ?
Le 9a démarre dans “Guère d’usure” puis bifurque sur la gauche de la proue juste après le toit. Là vient le crux, avec un cachou dans la face qu’il est facile d’avoir main gauche mais qu’il faut absolument avoir main droite, du coup il y a un mouvement dur pour l’attraper bonne main depuis une petite inversée main gauche, avant de balancer sur la gauche et de rejoindre “Super Samson”. Après un genou, il reste le dernier pas autour de 7B+ bloc qui est assez physique. Cela m’a pris environ 5 séances.

Photo: Laurent Dormont

Ensuite, voici un retour avec Théo Blass à propos de “Guerre future”, son premier 8c+

– En quoi consiste le crux de “Guerre future” ?
On grimpe tout le temps sur la proue, donc c’est un gros effort de rési car on n’a pas les repos de “Guère d’usure” (le bon repos au début du dièdre et le petit repos sur les réglettes juste avant le crux). Quand on rejoint le crux de “Guère d’usure” on est déjà bien entamé !

– Depuis quand tu essayais ? Comment ça s’est passé ? Combien de séances ?
J’essayais depuis 2 mois une variante qui suit la proue et part à gauche juste avant le crux de “Guère d’usure” et qui rejoint “Super Samson” après son crux (ce qui était initialement la ligne que Seb avait en tête en équipant la variante) mais un mouvement “low percentage” que j’arrivais à faire une fois sur 10 m’empêchait de concrétiser. Il y a deux semaines environ Seb a enchaîné “Guerre future” en restant tout le temps sur la proue et en sortant dans “Guère d’usure” (donc une variante de la variante en quelque sorte). Je me suis rendu compte que c’était assez logique comme ligne et je me suis mis à l’essayer aussi. Au bout de 2-3 séances j’ai réussi à faire la connexion (les 2-3 mouvements durs entre le bas de la proue que je grimpais déjà dans la variante initiale et le haut de la proue qui est commun avec ma méthode dans “Guère d’usure”) et je tombais dans ce qui était pour moi le crux de “Guère d’usure” (sachant qu’il a une méthode différente de celle des grands – je traverse plus bas et grimpe un peu plus sur la proue). C’était un gros effort de rési pour moi (je fais à peu près deux fois plus de mouvs que Seb), mais j’étais motivé et je trouvais la ligne très esthétique. A chaque séance je montais un peu plus haut et hier, dans une chaleur presque estivale, j’ai littéralement marché dans la voie. En tout ça m’a pris 5-6 séances, mais je connaissais déjà la majorité des mouvements en raison de mes essais dans la variante initiale et aussi dans “Guère d’usure”.

– Et maintenant, “Guère de bruit” étant donné que tu a déjà réalisé “Super Samson”?
Oui j’ai envie d’essayer “Guère de bruit” – j’arrive à faire tous les mouvs sauf un qui est trop morpho. Il y a une autre possibilité pour les petits mais ca va être beaucoup plus dur (car ça m’empêche de prendre un repos quasi total que Seb prenait en mettant un gros genou dans un trou juste après le toit de “Super Samson”). A suivre !

Photo de couverture : Seb dans “Guère de bruit” (9a) – crédit : Thibaut Marot

Voies dures Claret
Photo: Thibaut Marot

Even more extreme routes, here is what was missing from the mythical winter cliff of the South and its 150 routes! Indeed, the Claret crag (around Montpellier, France) has recently experienced a revival with the first ascent of the two hardest routes of the wall, “Guère de bruit” 9a, and “Guerre future” 8c+. Pierre Rouzo, Hugues Beauzille and Lucien Bérardini former bolters now missing would be proud of these new challenges! Bolted by Seb Bouin last year, the two routes were recently freed up by the French Master. “Guerre future” immediately got a second ascent by the young local Théo Blass, 12, who climbs here his first 8c+. Talk with Seb and Théo about these 2 routes.

First Seb about the bolting and the first ascent of these 2 lines.

– How did you get the idea of ​​bolting these 2 lines at Claret last year?
I had friends who were climbing at the cliff which is very nice, and I had nothing more to do there, so I went down on a static prow in order to scope the prow. There were small holds but it seemed to be possible. In addition it seemed logical to climb to the left of the prow. But I didn’t try last year.

– Can you describe “Guerre future” 8c+?
This is the logical line of “Guère d’usure”, a line of resistance straight on the prow. It took me 2 sessions. For the grade I hesitated for a long time, but if we consider “Guère d’usure” as 8c, “Guerre future” is a little bit harder, and the same for “Guère de bruit”.

– Can you also describe “Guère de bruit” 9a?
The 9a starts in “Guère d’usure” then turns off left of the prow just after the roof. Here comes the crux, with a spike in the face that it is easy to have left hand but that’s absolutely necessary to have right hand, with an hard move to catch it from a small left hand undercling, before going to the left and joining “Super Samson”. After a kneebar rest, it remains the last boulder crux around 7B+ boulder which is quite physical. It took me around 5 sessions.

Voies dures Claret
Théo climbing “Guerre future” 8c+ (Photo Laurent Dormont)

Then it’s Théo’s turn about “Guerre future”, his first 8c+.

– How is the crux of “Guerre future”?
We climb all the time on the prow, so it’s a big effort of resistance because we don’t have the rests of “Guère d’usure” (the good rest at the beginning of the dihedral and the small rest on the crimps just before the crux). When we reach the crux of “Guère d’usure” you are already pumped!

– Since when did you try? How many sessions?
I had been trying for 2 months a variation that follows the proow and goes left just before the crux of “Guère d’usure” and joins “Super Samson” after its crux (which was initially the line Seb had in mind in bolting the variant) but a “low percentage” movement that I managed to do once time out of 10 prevented me from climbing it. About two weeks ago Seb did “Guerre future” staying on the prow all the time and finishing in “Guère d’usure” (so a kind of variation of the variation). I realized it was quite a logical line and started to try it too. After 2-3 sessions I managed to make the link (the hard 2-3 moves between the lower prow I was already climbing in the initial variation and the upper prow which is common with my beta in “Guère d’usure”) and I would fall into what for me was the crux of “Guère d’usure” (knowing that I got different beta compared to adult climbers – I traverse lower and climb a little more on the prow ). It was a big resistance effort for me (I do about twice as many moves as Seb), but I was motivated and I found the line very aesthetic. I climbed higher and higher everu session and yesterday, in almost summer heat, I literally walked throw the line. In all, it took me 5-6 sessions, but I already knew most of the movements due to my sessions in the initial variant and also in “Guère d’usure”.

– And now, “Guère de bruit” because you already climbed “Super Samson”?
Yes I want to try it. I manage to do all the moves except one which is too morpho. There is another possibility for the little ones but it will be much harder (because it prevents me from taking an almost total rest that Seb took by putting a big knee in a hole just after the roof of “Super Samson”). To be followed!

Cover Pic : Seb climbing “Guère de bruit” (9a) – credit : Thibaut Marot

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Video: Adam Ondra, Absolutorium, 9a, Beckov

20 janvier 2022 à 07:22

Dans la video ci-dessous, Adam Ondra réalise la première ascension d’un superbe 9a de 30 mètres à Beckov en Slovaquie, qui finit dans le premier 8b+ tchécoslovaque, “Absolutni vedomi”. Cette falaise était très à la mode à la fin des années 80/début des années 90. Vous pouvez admirer ce gigantesque morceau de caillou avec ce château en ruines au sommet. En 1994, Tomas Pilka alias Svist (marmotte) équipa ce grand dévers qui démarre depuis une vire à 20 mètres du sol. En Juin 2020, Adam Ondra est allé voir les mouvements de ce projet. Il a été émerveillé par la beauté mais n’a pu enchainer la voie. Il est retourné ici récemment, 17 mois plus tard. Pendant ce temps là Miso Makusiniec a investi du temps dans le projet. Grâce à lui, la voie était propre, avec de la magnésie, et prête à être grimpée. La voie se nomme “Absolutorium”, et est un des plus beaux 9a de l’ancienne Tchécoslovaquie (qui a été divisée en République tchèque et Slovaquie en 1993). Incroyable vision d’avoir équipé ce challenge il y a 27 ans !

Beckov (Slovakia) was a fashionable crag in the late 80’s and early 90’s. You can see this gigantic 50-meter high piece of rock with a well-preserved castle on top. In 1994, Tomas Pilka, nicknamed Svisť (means marmot), bolted the whole line of this overhanging feature, starting from the obvious ledge 20 meters above the ground. He gave it a provisional name, ‘Dlouhá trasa’ (Long way). Last year in June, Adam Ondra checked out the moves in the project. He was blown away by its beauty but could not send it. He returned recently after 17 months. In the meantime, Miso Makusiniec was putting some serious effort into the project. Thanks to Miso, the project was cleaned, chalked and ready. The route is now called “Absolutorium” 9a (first ascent), and it is definitely one of the nicest 9a’s in the former Czechoslovakia (Czechia and Slovakia have been separated since 1993). Incredible to envision bolting this thing 27 years ago.

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Anak Verhoeven s’offre Esclatamasters par deux fois ! – Anak Verhoeven climbs Esclatamasters twice!

12 janvier 2022 à 12:06

Afin de faire suite à ses récents faits d’armes à Oliana, la top grimpeuse Belge Anak Verhoeven est allée explorer un peu plus haut la vallée de Segre en Catalogne. Objectif : se frotter à la King Line d'”Esclatamasters” 9a, une proue déversante qui surplombe le village de Perles, juste à côté d’une arche naturelle esthétique. Après quelques jours de travail, Anak a réussi la voie, et fait intéressant et particulièrement insolite, a réalisé l’enchainement par deux fois dans la même journée en une heure d’intervalle, avec et sans les genouillères. Nous sommes allés lui demander pourquoi, tout en lui demandant aussi des précisions sur le processus. Voici son retour.

“Esclatamasters est une voie de 35 mètres constituée de 2 parties différentes, une traversée déversante sur des colos et une partie sommitale plus verticale et technique. Cette dernière est la plus difficile et donne à la voie sa cotation de 9a. C’est une ligne incroyable située dans un très beau cadre.
J’ai passé 2 jours assez relax à caler la traversée. La 3ème session j’ai travaillé la partie du haut : j’y suis allée 2 fois et réussi tous les mouvements. J’aurai préféré connaitre davantage la voie précisément en détails, mais la fin de mon trip était très proche, et si je voulais me donner la chance de la faire avant mon départ, je devais faire un essai le jour suivant. Et du coup je me suis préservée et le lendemain j’ai pu réaliser la voie à ma première tentative ! (avec un annulaire en sang, pas le mieux pour l’escalade sommitale qui est délicate avec des mouvements puissants sur tridoigts.
Après la réussite j’ai eu une idée : pourquoi ne pas essayer de regrimper la voie, mais cette fois sans les genouillères ? J’ai donc décidé d’y retourner sur un coup de tête, juste afin de me fixer un challenge personnel.
Quand je travaillais la voie, je n’avais pas pris le temps de regarder les méthodes sans les genouillères en raison de la pression du retour à la maison, sinon j’aurai su que pour cette voie particulière, de mon point de vue, il n’y avait pas beaucoup de différences à la grimper avec ou sans les genouillères et ma première tentative aurait alors été sans les genouillères.
J’ai donc recommencé à grimper la voie, en essayant de pas trop penser à me refrapper la partie sommitale, mais plutôt en voyant cela comme un jeu. En même temps je voulais donner tout ce que j’avais. J’avais pris seulement une heure de repos après ma réussite car le soleil déclinait et il allait bientôt faire sombre et froid. Très tôt dans la voie, mon saignement a repris au doigt de manière importante. Je me suis alors dit que j’avais réussi à grimper avec un cut la première fois, alors pourquoi pas deux. Cela a alors tourné en un gros combat ! Je ne pensais pas que cela deviendrait si dur ! Juste au moment où j’en avais besoin, un local m’a encouragé. Mouvement après mouvement, je devais continuer à me battre, rester précise, et bourrer ma coupure avec de la magnésie pour que cela saigne moins… jusqu’à ce que je clippe le relais de nouveau ! Quelle expérience ! Une journée merveilleuse pour laquelle nous devons être reconnaissants.”

Il semble désormais évident que la miss a une marge assez importante dans le 9a, capable de réalisations très rapides et se payant le luxe de réitérer les ascensions comme si elle faisait des doublettes d’entrainement ! Nous serions curieux de la voir évoluer dans des voies plus difficiles, mais quelque chose nous dit que c’est pour bientôt ! A suivre !

Photo : Ramon Pujol

After her rampage in Oliana, Belgian top climber Anak Verhoeven went exploring the Segre valley in Catalunya. Next goal: “Esclatamasters” 9a, an overhanging prow just above Perles village, with a superb nearby natural arch as backdrop. After a few days of work the route went down, but Anak didn’t stop there, she repeated the line once more, without kneepads this time. We asked her for more details.

“Esclatamasters is a route of about 35 meters and is made up of 2 very distinct parts: an overhanging traverse on tufas and a more vertical, technical top part. This last one is the most difficult and gives the route its 9a grade. It’s an amazing line situated in a beautiful landscape.
I first spent 2 pretty relaxed days working the traverse. The third session I worked the upper part; I went up twice and managed to do all the moves. I would have preferred to know the route a bit more into detail, but the end of the trip was drawing near and if I still wanted to have a chance of climbing it, I had to do an attempt the next climbing day. So that’s what I did and I topped it in my first redpoint try! (With a bleeding ring finger – not ideal for delicate climbing and deadpoint moves on 3-finger edges, haha)

After the send, I had an idea: what if I tried to reclimb the route, but this time without kneepads? I decided to go for it, just as a completely unplanned, personal challenge.
While working the route I had not taken the time to figure out the without-the-kneepads-beta because of the time pressure of having to go back home, otherwise I would have known that there isn’t that much of a difference between climbing it with or without pads (for this particular route, in my opinion) and my first attempt would probably already have been without pads.

So I started climbing the route again, trying not to think too much about having to climb the top part again, but rather seeing is as a playful challenge. Yet at the same time I wanted to give it all I had. I’d only had one hour of rest after my previous send, because the sun was going down and it would soon be too dark and cold.
Early on in the route, my finger started bleeding heavily again. But I told myself that I had managed to climb with a bloody cut the first time and that I could do it again. It turned into a huge fight! I had not expected it to become this hard! Right at the moment I needed it, a local climber cheered me on. Move after move I had to keep fighting, stay precise, keep going and stuffing the cut with chalk so it would bleed less… until I clipped the chains again! What an experience! A wonderful day to be grateful for.”


It’s quite obvious now that 9a doesn’t trouble Anak much, as she is able to send those routes at a canter as well as repeat them like some do reps during training! We are eager to see her try more difficult routes, and a little bird actually tells us it may not be too long before that happens: To be continued!

Photo : Ramon Pujol

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