Suite de la série vidéo “Committed” avec Babsi Zangerl ! Après le premier épisode dans “Sprengstoff” 9a à Löruns, voici un épisode en Italie dédié à la mythique voie de trad de la Valle dell’Orco, la fissure déversante de “Greenspit” ouverte par le Suisse Didier Berthod. La grimpeuse autrichienne avait profité de l’automne dernier pour essayer cette classique et malgré des coincements de mains compliqués, des bons plombs et des essais engagés Babsi a réussi à s’offrir la première ascension féminine de la voie. A voir ci-dessous !
“Greenspit” is a route of mythical status. Bolted and “defaced” as some traditionalists would say with green hangers (hence the route’s name), the route thwarted all suitors until the legendary swiss trad ace Didier Berthod chopped the bolts and made the first ascent placing natural pro. For Babsi Zangerl, “Greenspit” was a challenge always waiting in the wings … until thanks to Covid, the fall of 2020 found her home in Europe and not on El Cap. Babsi spent last fall in Italy’s famed Valle dell’Orco where she racked up and committed to the steep roof crack. And after enduring the runouts, whips, and painful hand jams, Babsi became the first woman to succeed on “Greenspit”.A must watch.
Rencontre avec la grimpeuse Eva Hammelmüller qui présente la région d’Ötztal proche d’Innsbruck en Autriche. Focus sur la falaise de Niederthai avec deux voies extrêmes en 8c, “Passport to honesty” et son esthétique double jeté d’entrée et le très résistant “Gondor”. Une belle destination d’été à visiter ! Meet Eva Hammelmüller who presents the Ötztal region near Innsbruck in Austria. Focus on the crag of Niederthai with two extreme routes in 8c, “Passport to Honesty” and its aesthetic double dyno entrance and the very resistant “Gondor”. A beautiful summer place to visit!
Profitant d’un temps exceptionnellement venté pour la saison, le talentueux grimpeur belge Seb Berthe vient de réaliser la seconde ascension de la grande-voie extrême de Montserrat (Catalogne) “Arco Iris” 8c+, 200m. Libéré par Edu Marin en octobre dernier, le challenge propose 5 longueurs soutenues (6c, 8b+, 8c+, 8b, 8a+) avec des plombs monstrueux supérieurs à 20 mètres en cas de chute. Voici le ressenti de Seb.
“Arco Iris” est mon plus gros accomplissement en grande voie. Cette ancienne voie d’artif est relativement soutenue et incroyable : elle remonte une proue déversante sur 5 longueurs. Edu a rééquipé la voie avec des points très espacés de manière à ce que tenter la voie en libre ne gêne pas le fait de la grimper en artif, ce qui ne pose pas de problèmes ici à Montserrat. J’ai pris le plus gros plomb de ma vie dans cette voie, environ 25 mètres en essayant la longueur en 8c+. Cela rend les choses vraiment difficiles à gérer mentalement, mais je pense que je m’en suis bien sorti ! Malgré quelques parties avec du rocher fragile, les prises sont magnifiques et l’escalade superbe et bien rési ! Concernant le processus, j’ai découvert le mur et la voie ce printemps quand j’ai réalisé “Tarrago” à la journée (la voie des frères Pou juste à droite qui partage certaines parties avec celle-ci). Quand je suis allé dans “Arco Iris” je l’ai trouvé bien plus dure… C’était la première de ma vie que j’ai eu autant de difficultés en essayant une grande voie le premier jour. J’ai pu enchaîner la longueur en 8b+ mais la longueur clé en 8c+ était vraiment dure à appréhender physiquement, techniquement et mentalement, terriblement rési. J’ai dû quitter l’Espagne sans la croix. Cet été, je devais retourner en Espagne pour préparer un gros projet pour l’année prochaine, et j’étais assez proche de Montserrat. Malgré la chaleur j’y suis retourné et j’y ai trouvé de relativement bonnes conditions grâce au vent. Le 2ème jour dans la voie, je me suis fait botté les fesses une seconde fois mais j’ai compris que je pouvais faire cette voie en grimpant parfaitement bien. A mon 3ème jour dans la voie, je me suis senti de mieux en mieux dans la longueur clé et j’avais des méthodes parfaites. J’ai mis un essai parfait dans le 8c+ et je suis tombé complètement pété à quelques mouvements du relais ! Je me suis senti confiant et heureux : je savais que je pouvais le faire.
A la fin de la journée, j’étais en train de bosser des sections de cette longueur clé quand j’ai cassé une prise clé dans la partie finale, enlevant le seul repos possible dans cette section, rendant encore plus dure cette longueur… Les doutes sont rapidement revenus. Dimanche était mon 4ème jour de travail dans la voie, et je n’étais pas sûr de mes chances. Peu importe, j’ai mis un essai “a muerte” avec mon pote belge Baptiste Verdin en guise de compagnon de cordée. J’ai réalisé la première longueur relativement facilement par rapport aux autres fois. Pour mon premier essai dans le 8c+, je suis tombé là où j’ai cassé la prise la session précédente. J’ai retravaillé mes méthodes un petit peu et j’ai pris 2 heures de repos. À mon deuxième essai, j’ai très bien grimpé mais je me suis senti de plus en plus fatigué au fur et à mesure que j’avançais. J’ai atteint l’endroit où j’étais tombé précédemment et j’ai crié fort en faisant le mouvement. J’étais vraiment à la limite. Pendant les 10 derniers mètres, j’ai bataillé à chacun des mouvements, probablement une des plus gros combat de ma vie ! Les deux dernières longueurs, j’ai donné le meilleur. Malgré les bouteilles je les ai enchaînées directement. Après plus de 9 heures dans la voie nous étions en haut du mur. J’étais vraiment heureux et euphorique. J’ai mis en tout 4 jours pour réussir la voie, en réalisant en tête chaque longueur, et j’ai mis beaucoup de concentration mentale et d’énergie pour relever le défi qu’offre cette voie. Merci à Edu pour tout ce travail sur cette voie ! Concernant les cotations, de mon point de vue, la longueur clé est un vrai 8c+ (encore plus depuis que j’y ai cassé une prise), mais j’ai trouvé les autres longueurs plus faciles que ce qu’annonçait Edu. Je dirai 8b au lieu de 8b+ pour la L2, 8a+ au lieu de 8b pour la L4 et 8a au lieu de 8a+ pour la dernière longueur. Voyons ce qu’en penseront les grimpeurs suivants…
Taking advantage of exceptionally windy weather for the season, the talented Belgian climber Seb Berthe has just completed the second ascent of the extreme multi-pitch Montserrat (Catalonia) “Arco Iris” 8c+, 200m. Freed by Edu Marin last October, the challenge offers 5 sustained pitches (6c, 8b+, 8c +, 8b, 8a+) with potential falls up to 20 meters.
“Arco Iris” is my hardest achievement in multipitch climbing for sure. This ancient aid route is really sustained and incredible: it follows an overhanging corner for 5 pitches (6c, 8b+, 8c+, 8b, 8a+). Edu rebolted the line with huge runouts so the freeclimb does not bother the aid, which is really important there in Montserrat. I took the longest whipper of my life, about 25m, trying hard on the 8c+… This makes it really hard for the mental, but I think he did a great job there! Despite some loosy rock, the holds are crazy and the climbing is great and so pumpy! About the process, I discovered that wall and the route in spring when I climbed “Tarrago” in a day (The route from the Pou brothers just on the right that shares some parts). Then I went for “Arco Iris”, and it felt so much harder… This was the first time in my life I had so much troubles in a multipitch on my first day: I could send the first 8b+ pitch but the crux pitch felt desperatly hard physically, technically and mentally, and sooo pumpy. I had to leave Spain with this route undone…
This summer, I had to come back to Spain to prepare a big project for next year, and was staying pretty close from Montserrat. Despite the warm conditions, I had to go again and I actually discovered pretty good conditions (quite windy) On the 2nd day on the route, I got my ass kicked a second time but found out that I could send this beast with perfect climbing from myself. On my 3rd day on the route, I felt better and better on the pitch, and had my betas perfectly. I gave a perfect go on the 8c+ and fell completely pumped few moves from the anchor! I was so happy and psyched: I knew I could do it.
At the end of the day, as I was working on some sections of the crux pitch, I broke a key hold of final part and it took off the only rest there. I think it makes the pitch significantly harder… Doubts came back. Sunday was my fourth day working the route, and I was’nt sure I had a chance this day. Anyway, I went “a muerte” with my belgian friend Baptiste Verdin as belayer and partner. I sent the first pitch pretty easily compared to the previous times. On my first go on the 8c+, I fell where I broke the holds the last time. I worked on the beta a bit more and took 2 hours of rest. On my second try, I climbed really well but felt more and more tired while progressing on the route. I reached the point where I fell before and shout loudly while doing the move. I really was at the limit. During the last 10m, I fought hard at every move, probably one of the biggest fight of my life! On the two following pitches, I gave my best. Despite the pump I sent them directly. After about 9 hours on the route we were on the top of the wall I was so psyched and happy about it! In total, I spent 4 days to send the route (leading every pitches) and put quite a lot of mental focus and energy to overcome the challenge that the route offers. Thanks to Edu for the work on this route! About the grades, in my opinion, the crux pitch felt well and truly 8c+ (even more after I broke the hold), but the other pitches might be a bit easier than what Edu said: I would say 8b instead of 8b+ for the second pitch, 8a+ Instead of 8b for the fourth pitch and 8a instead of 8a+ for the last pitch. Let’s see what the following climbers will think about it…
“Verdon Inté Graal” : voici la dernière production de Bruno Clément alias Graou, célèbre grimpeur et équipeur habitant dans le Verdon. Ce livre propose un recueil de l’intégralité des voies d’escalade du Verdon, fruit de l’expérience d’un des plus actifs et passionnés grimpeurs locaux ! Ce topo est assurément un futur must concernant l’escalade dans les mythiques gorges du Sud de la France ! Cet ouvrage qui vient tout juste de sortir recense pas moins de 215 secteurs d’escalade dans tout le canyon. Rive gauche et rive droite, de Moustiers à Aiguines, couennes, grandes-voies, des ultra-classiques aux nouveautés, retrouvez chaque itinéraire d’escalade des gorges dans un seul et même livre ! Une Bible de 500 pages incontournable pour tous les aficionados des lieux !
“Verdon Inté Graal”: Bruno Clément, aka Graou, famous climber and bolter in the Verdon gorges, releases a climbing guidebook about the mythical gorge! Just out, this book is a complete listing of no less than 215 climbing sectors in the canyon! Left bank and right bank, from Moustiers to Aiguines, single pitch and multi-pitch routes, from ultra-classics to new additions, any and all climbing routes in one and the same book! An essential 500-page bible for all the fans of the gorge! Order it online
Située près de la maison de Babsi à Bludenz, en Autriche, Lorüns est une falaise d’escalade sportive qui abrite des voies historiques vieilles de plusieurs décennies. Décrite comme un “point de rencontre” pour les anciennes et les jeunes générations de la communauté grimpante autrichienne, Lorüns occupe une place de choix dans la cœur de Babsi, d’autant plus que son partenaire Jacopo Larcher y a récemment réussi un projet légendaire vieux de 30 ans, établissant la voie la plus dure de la falaise avec “Sprengstoff”, 9a (qui signifie “explosif”). Malheureusement, Lorüns fait partie d’une zone appartenant à une entreprise de carrière locale et est sous une menace constante et toujours croissante de destruction. L’année dernière, Babsi s’est engagée à faire la deuxième ascension de “Sprengstoff”, en partie pour continuer à repousser ses limites, mais aussi pour utiliser la médiatisation de son ascension pour faire prendre conscience de la menace imminente sur cette falaise. Suivez Babsi dans son combat avec “Sprengstoff” ! Signez la pétition pour sauver la falaise
Located near Babsi’s home in Bludenz, Austria, Lorüns is a sport climbing crag that’s home to decades’ old historical routes. Described as a “meeting point” for both the old and younger generations of the Austrian climbing community, Lorüns is close to Babsi’s heart, especially since her partner Jacopo Larcher recently climbed a legendary 30-year-old project, in turn establishing the crag’s hardest route—Sprengstoff (9a), meaning “Explosive” in English. Unfortunately, Lorüns is part of an area owned by a local quarry company and is under a constant and ever-increasing threat of destruction. This past year, Babsi committed herself to make Sprengstoff’s second ascent, in part to push her climbing, but also to use her ascent to drive awareness to the crag’s impending threat. Follow Babsi as she commits to the fight of Sprengstoff. Online petition “Save the climbing crag Löruns”
*** Retour aux affaires pour Anak Verhoeven : Un an jour pour jour après s’être blessée au doigt à la Ramirole, la belge Anak Verhoeven est de retour dans l’extrême avec une nouvelle voie en 9ème degré, “La prophétie des grenouilles”, 9a au Fournel. C’est la seconde ascension féminine de cette voie très bloc en toit, après Laura Rogora l’été dernier, ainsi que la 11ème voie en 9ème degré d’Anak, qui a décidé il y a quelques semaines de mettre un terme à sa carrière de compétitrice pour se consacrer uniquement au milieu naturel. Plus d’infos sur son compte Instagram
*** Premier 9a+ pour Tanguy Mérard : A Entraygues le jeune grimpeur gardois (17 ans) réussit la 5ème ascension du très bloc “La Moustache qui fâche”. C’est le premier 9a+ de Tanguy. La falaise lui correspond bien car il avait déjà réalisé l’an dernier “Condé de choc” 9a et “Deltaplane man direct” 8c+. Ci-dessous la réaction de l’intéressé ! “J’ai commencé à bosser “La moustache” cet automne après ma réalisation de “Condé de choc”. J’ai essayé 6 séances avec Yannis Gautier et Diego Fourbet, j’étais assez proche mais Yannis a cassé une partie de la prise clé dans le crux, ce qui me posait des problèmes. En début d’été, je me suis ré-attelé à “Biographie” mais j’ai dû faire une pause de 3 semaines en raison d’un mal au dos. Je suis ensuite retourné dans “La moustache” et la forme est revenue progressivement, à la 3ème séance je suis retombé au dernier mouvement dur. La 4ème séance a été la bonne ce dimanche, après une semaine de travail (actuellement saisonnier au bar d’Ailefroide avec uniquement le dimanche de libre). Au premier run de la journée, c’est passé !”
*** Anak Verhoeven back in business: One year exactly after injuring her finger at La Ramirole (Verdon), Belgian climber Anak Verhoeven is back in the hardcore climbing game with a new 9th degree route under her belt, “La prophétie des grenouilles” 9a at Fournel. This is the second female ascent of this very bouldery roof after Laura Rogora last summer. It’s Anak’s 11th route in 9th grade, who decided a few weeks ago to stop her competition career to devote herself to the rock. More info on her Instagram account
*** First 9a+ by Tanguy Mérard: The young French rockclimber Tanguy Mérard (17 years old) just did the 5th repeat of the bouldery testpiece “La Moustache qui fâche” 9a+ in Entraygues. It’s Tanguy’s first 9a+. The crag suits him well as he previously repeated “Condé de choc” 9a and “Deltaplane man direct” 8c+ in the same place. Here is his comment.
“I started to work “La moustache” last Fall after my send of “Condé de choc”. I worked it over 6 sessions with Yannis Gautier and Diego Fourbet; I was close but Yannis broke the key hold in the crux section. It caused me problems. In the beginning of this summer, I tried again my super-project “Biographie” but needed a 3-week break due to a back injury. After that I returned on “La moustache” and felt stronger and stronger. On my 3rd session I fell at the last move. One week later, after a week’s rest (I’m currently working as a barman in Ailefroide) the next Sunday was the right one. On my first go of the day, I climbed the route.”
Simon Carter est un des photographes de grimpe les plus réputés et reconnus. Mais c’est aussi un formidable auteur de topos. Simon vient de proposer une réédition du topo des Blue Mountains (aud de l’Australie), LE spot d’escalade sportive australien ,ainsi que du Queensland (vers Brisbane), dans le Nord Ouest de l’île. Ces deux topos sont le fruit d’un travail collectif de tous les grimpeurs locaux. Plus d’infos sur son site internet
Simon Carter is one of the most talented and famous climbing photographers. But he’s also a great guidebook writer. Simon just published an update of the guidebooks Blues Mountains (South Australia), THE sport climbing area in Australia and Queensland (towards Brisbane), in the North West of the island. These two guidebooks are the result of a collective effort by local climbers. More informations on his website
*** Premier 9a pour Pierre Trolliet : Le falaisiste toulousain vient de réussir la 3ème ascension de “Descente en terre inconnue” 9a à la grotte de Sabart en Ariège. Une ligne qui lui a demandé d’innombrables séances de travail. La première ascension avait été réalisée par Lucien Martinez et la seconde par le local Josef Savarino. La ligne remonte un plafond sur près de 25 mètres. Retrouvez une interview de Pierre sur Grimper Magazine
*** Première ascension en 9a pour Pierre Le Cerf : Le jeune falaisiste niçois continue sa moisson de voies dures à la maison. Après “Just two fix” en juin, c’est cette fois “Alone” 9a qui est libérée, toujours dans les gorges du Loup. La voie demande une conti de titan : 45 mètres de long, 85 mouvements, avec une longue approche en 8b+/c avant 20 mouvements intenses jusqu’au relais. Plus d’infos
*** Mathieu Bouyoud en forme : Le mutant chambérien a réalisé début juillet une rare répétition du très résistant “La guerre des nerfs” 8c+/9a à la Verrière (Dourbie). Cette semaine au Supermarché (Lubéron), Mathieu réalise la seconde ascension de “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a. C’est Loïc Zehani qui avait réalisé la première ascension de cette connexion quelques jours plus tôt.
*** First 9a by Pierre Trolliet: Pierre is a rockclimber from Toulouse. He just did the 3rd ascent of his super project “Descente en terre inconnue” 9a in Sabart cave, Ariège, France. This line took him numerous sessions. The first ascent of this 25-meter roof line was done by Lucien Martinez and the second ascent by local Josef Savarino. More details in French with an interview on Grimper Magazine *** 9a first ascent by Pierre Le Cerf: The young talented rockclimber from Nice continues to strike at home. After “Just two fix” last June, Pierre proposes a new first ascent, “Alone” in gorges du Loup, France. A monster stamina line : 45 meters, 85 moves, an 8b+/c approach into an intense 20-move section at the top. More informations
*** Mathieu Bouyoud in shape: The strong rockclimber from Chambéry, France, did at the beginning of this month a rare repeat of “La guerre des nerfs” 8c+/9a in la Verrière (Dourbie). This week Mathieu just claimed the second ascent of “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a in Supermarché (Lubéron). It’s Loic Zehani who freed this link some days ago.
Profitez de trois vidéos d’action sur le Gritstone britannique grâce à la chaîne Wedge Climbing ! Retrouvez une répétition de “The Boss” 8B+ à Yarncliffe par Jim Pope dont la première avait été réalisée par Ned Feehally. En bonus de beaux problèmes du Peak District, Yorkshire et Lancashire avec notamment les 2ème et 3ème vidéos sélectionnées qui sont consacrées aux problèmes classiques des lieux. Bon visionnage !
Enjoy three action videos on the British Gritstone thanks to the Wedge Climbing channel! Find a repetition of “The Boss” 8B + at Yarncliffe by Jim Pope which was first ascended by Ned Feehally. As bonus some beautiful problems of the Peak District, Yorkshire and Lancashire included in the 2nd and 3rd selected videos which are devoted to classic problems. Have a good watch!
On vous avait présenté il y a quelques jours la sortie de “Swissway to heaven” mais un 2ème opus uniquement consacré à la grande voie extrême du Rätikon, “WoGü” vient aussi de voir le jour ! Le film vient d’être présenté en avant-première à Chamonix ce week-end par le réalisateur Mathieu Rivoire et demeure disponible gratuitement pour 10 jours pour notre plus grand plaisir. Découvrez en compagnie de Cédric Lachat et Nina Caprez un des morceaux parmi les plus difficiles des Alpes, avec un descriptif de chaque longueur, le témoignage de l’ouvreur, le légendaire Beat Kammerlander, des astuces techniques et tactiques et un suivi pas à pas des progressions des deux grimpeurs pro avec des images impressionnantes. Mais “WoGü” c’est aussi ces à côtés avec une fidèle retranscription de l’esprit de cordée et de la vie en paroi couplé d’un aperçu du dur métier de cameraman en grande-voie. Un superbe rendu, à découvrir d’urgence ci-dessous !
“WoGü” is a dream, an illusion, a legendary route stretching ten pitches through the heart of the spectacular Rätikon range of Switzerland. “WoGü” is also a movie that offers humorous and insightful perspectives on the day-to-day work of big wall climbing, from both sides of the camera. Throughout the ascent, we share the everyday moments of larger-than-life characters Nina Caprez and Cédric Lachat, elite climbers and long-time accomplices. We also follow the dedicated professional camera crew working 300 meters up in the air. From the first approach hike to the final ascent, Wogu reveals the tensions, hopes, falls, and simple joys of dangling your feet above the abyss. All along the way we share the experiences and emotions that make big wall adventures so unique. Deciphered, decrypted, WoGü no longer remains a mysterious hieroglyph carved in limestone, but turns into an open book. We invite everyone to join in on the adventure, novice and initiated alike.
La grimpeuse britannique Hazel Findlay vient de réaliser une répétition de “Muy Caliente” (E9 6c), une voie ouverte par Tim Emmett il y a une décennie sur la falaise de Pembroke au pays de Galles. C’est la seconde féminine de la voie après Babsi Zangerl en 2017. Une nouvelle réalisation majeure en trad pour la polyvalente grimpeuse anglaise qui avait notamment réalisé plein de belles choses dans la discipline comme “Magic Line” au Yosemite. Voici le commentaire d’Hazel sur les réseaux sociaux :
“J’ai toujours pensé que si jamais j’étais en tête dans “Muy Caliente” (classique E9 de Pembroke), je m’assurerais que tout serait parfait : pas de doutes, en forme, forte sur les mouvements et avec des conditions idéales. Hier, c’était loin d’être le cas. Je suis presque tombée à mi-chemin dans le crux des gens à petite taille avec le point loin sous les pieds. Ce mouvement supplémentaire pour les petits est le plus difficile de la voie et très peu sûr — une chute d’ici serait énorme mais, espérons-le, sûre, même si je ne voudrais pas la tester ! J’ai dû tapisser 3 prises humides de papier d’aluminium pour garder mes doigts au sec, ce qui s’est avéré être une astuce très utile empruntée au Frankenjura. Qui connaissait cette astuce ? J’étais tellement nerveuse avant de m’encorder, me demandant si je faisais le bon choix de gravir une voie aussi sérieuse avec autant de doutes. Mais parfois, vous ne pouvez pas attendre que tout soit parfait et vous devez quand même y aller. Je me suis dit que j’allais juste grimper le départ facile et voir comment je me sentais, sachant au fond de moi que reculer était peu probable. Au repos avant la partie engagée, j’ai utilisé toutes les méthodes que je connais pour abaisser mon rythme cardiaque et gérer le stress mais mon cœur battait encore très vite. Tenter en tête la partie engagée et s’engager dans la voie a été un soulagement par rapport à l’incertitude de faire les 100 pas du dessous. J’ai brièvement envisagé de désescalader après avoir ressenti la première arquée du crux était grasse, mais j’ai exploité ma force intérieure et j’ai décidé d’y aller. Je me suis maintenue sur le mur avec un cri puissant et j’ai réussi à rester unie le reste de l’ascension. Merci à Tim Emmett d’avoir établi une ligne aussi incroyable et à Babsi Zangerl d’avoir été la pionnière de la méthode pour petite taille que je n’avais pas trouvée lorsque j’ai essayé cette voie pour la première fois il y a longtemps.”
G-B pro climber Hazel Findlay just sent her current project, “Muy Caliente” (E9 6c), classic trad route located at Pembroke, Wales, a testpiece opened by Tim Emmett a decade ago. It’s the second female ascent of the route after Babsi Zangerl in 2017. A new major achievement in tradclimbing for Hazel after a lot of feats like “Magic Line”. Here is her comment left on social media:
” I always thought that if I ever tied-in to lead Muy Caliente (classic run-out E9 in Pembroke) I would make sure that everything was perfect: there would be no second-guessing, I’d feel fit and strong on the moves and the conditions would be ideal. Yesterday was far from that. I almost fell off half way through the runout on the short-person crux. This additional move for shorties is the hardest on the route and very insecure – a fall from here would be huge but hopefully safe, although I wouldn’t want to test it! I had to line 3 wet pockets with tin foil to keep my fingers dry, which turned out to be a really useful trick borrowed from the Frankenjura! Who knew this was a thing?! I was so nervous before tying in, wondering whether I was making the right call to climb such a serious route with so many doubts. But sometimes you can’t wait for everything to be perfect and you have to go for it anyway. I told myself I’d just climb the easy start and see how I felt, knowing deep down that backing off was unlikely. At the rest before the runout I used all the methods I know to lower my heart rate and manage the stress but my heart was still pounding. Setting off up the run-out and committing to the route felt like a relief in comparison to the uncertainty of pacing around beneath the route. I briefly considered down-climbing after feeling the greasy first crimp of the crux, but harnessed my inner Tim Emmett and decided to go for it. A power scream kept me on the rock and I managed to keep myself together for the rest of the route. Thanks to Tim Emmett for establishing such an amazing line and Babsi Zangerl for pioneering the short person method I didn’t find when I first tried this route years ago.”
L’automne dernier, Seb Bouin frappait très fort avec la première ascension d’une nouvelle voie extrême dans le Sud de la France : “Beyond Integral” 9b/+ au Pic St-Loup qui n’est autre que l’extension du 9a que Seb avait libéré quelques temps auparavant. Cette extension de sortie propose un furieux pas de bloc autour du 8B après la première partie de la voie en 9a. A découvrir grâce aux magnifiques images de Raph Fourau et de Yucca Films.
Last fall, Seb Bouin struck with the first ascent of a new extreme route in the South of France: “Beyond Integral” at Pic St-Loup, which is none other than the extension of a 9a Seb freed some years ago. This extension offers a furious boulder problem around 8B after the 9a part. Watch this amazing video produced by Raph Fourau and Yucca Films.
Connaissez-vous les frères Ladevant ? Louna et Tristan Ladevant, ces deux jeunes alpinistes et grimpeurs d’une vingtaine d’années, tournés principalement vers des projets relevés en big wall, particulièrement sur les massifs alpins. Mais c’est en falaise qu’ils se sont récemment illustrés, avec la réussite de “Sang Neuf” à Pierrot Beach (Vercors) pour Louna en guise de premier 9a alors que Tristan lui réalisait la même journée son premier 8c avec “Smoke”. Nous sommes allés à la rencontre de Louna.
– Peux-tu vous présenter rapidement ? Louna Ladevant, j’ai 20 ans, mon frère Tristan 23 ans. On grimpe depuis une dizaine d’années maintenant et depuis quelques années de manièreun peu plus pro entre la falaise, les grandes voies et tout style d’escalade, les compétitions internationales de cascade de glace, l’alpi, le ski, et depuis peu le parapente. Notre rêve c’est de jouer avec la pluridisciplinarité au plus haut niveau possible.
– Pourquoi avoir bossé cette voie, comment s’est passé le processus ? Il y a presque un an et demi j’essaye “Sang neuf” pour la première fois sous un soleil caniculaire, je demande à un pote en bas si c’est bien cette voie ! Je ne comprends pas comment cela peut être 9a… et je me dis que je peux essayer d’enchainer. Très vite je ne fais plus qu’une pause et je me dis que c’est pour bientôt. Je crois que je me suis retrouvé face au plus gros paradoxe de ma courte vie de grimpeur. Plus les runs passaient plus je tombais haut, plus la pause que je faisais au milieu était courte etc… mais plus en fait je me sentais loin de l’enchaînement. Je me suis rendu compte, notamment en voyant des machines dedans, qu’il fallait être complètement “rando” dans le début de la voie pour pouvoir ne serait-ce qu’avoir une chance dans les derniers mouvements dans l’effort de l’enchaînement. Puis l’été dernier j’ai été capable de mettre des gros runs en tombant tout en haut. Je me sentais finalement me rapprocher d’un éventuel enchaînement. Puis Jonathan m’appelle et m’annonce que l’épaule du dernier crux à cassé.
J’étais persuadé que c’était une blague mais il s’avère que non ! Romaric me dit que ça passe toujours avec un genou obligatoire et que pour lui ça ne changerait pas la cotation. L’hiver passe, avec lui les compétitions de cascade de glace et j’ai peur d’y retourner, d’éventuellement ne pas du tout arriver à la nouvelle méthode après déjà autant de travail. Les premières séances sont dures et je mets du temps à comprendre la nouvelle méthode puis j’ai un déclic, je trouve les calages parfaits qui me permettent une bonne décontraction avant le dernier pas de bloc devenu pour moi plus dur. Je suis sûr que je vais enchaîner juste après… et non ! Faux espoirs encore et encore, décidément elle ne se laissera donc pas faire comme ça. Encore des runs des runs des runs et des runs avant d’arriver enfin au dernier plat final vaché pour une fois ! Et je sais que cette fois c’est la bonne… un petit rire nerveux et le bruit du mousqueton du relais que je clippe masqué par les cris de joie et de folie partagé avec Damien qui était pendu au relai pour faire des images et Tristan qui m’assurait et qui venait de réaliser son premier 8c avec “Smoke” juste avant mon run c’est pas beau ça ?!? Plus de 2 ans après son accident en montagne il est de retour plus fort que jamais !
Je ne sais pas comment c’est possible d’avoir réalisé nos deux meilleures performances comme ça le même jour, un run après l’autre, incroyable destin…! Et puisque c’est bien le sujet du moment, je vais m’exprimer sur la cotation. Faire 9a était un rêve de gosse qui me paraissait encore inaccessible il y a quelques années, dire que je n’y suis pas allé pour la cotation serait mentir. Je pense même que c’est ce qui m’a poussé à y mettre autant d’investissement, à traverser les pleurs, la colère, la joie etc au moins jusqu’à ce que mon ego prenne le relai et en fasse une “affaire personnelle”. Mais au final, 9a ou pas, la réalité c’est que ce condensé d’émotions fortes et incroyables vient bien d’un combat avec soi-même et ce foutu caillou… et pour moi c’est le plus beau bon combat que j’ai gagné !
– Quelles sont vos envies pour cet été ? On part dans une semaine au Kirghizistan pour faire du big wall en altitude et essayer de faire la première répétition d’un des murs les plus durs dans ce style du Kirghizistan apparemment… (8a à plus de 5000m, 900m de long) et puis ensuite au Brésil pour essayer de libérer un autre big wall présumé extrême ! (8b/+, 850m) . Du coup si au moins un des deux projets est concrétisé ça sera une année de dingue avec ce qu’on a réussi à faire avant : le double podium en glace, le trip à vélo grimpe-parapente, l’eurotest en ski et de belles réalisations en ski de pente raide !
Do you know the Ladevant brothers, Louna and Tristan? These two young mountaineers in their twenties and climbing all-rounders mainly focused on big wall projects, are mainly active on the alpine mountains. But it is in rock climbing that they have recently struck, with the ascent of the power resistance testpiece “Sang neuf” at Pierrot beach for Louna, his first 9a, while Tristan made his first 8c the same day with “Smoke”. We went to meet Louna.
– Can you introduce yourself quickly? Louna Ladevant, I’m 20-years old, Tristan 23. We have been climbing for ten years now and for the last few years in a slightly more professional way between rock climbing, multi-pitch routes and all other styles of climbing, ice climbing international competitions, alpinism, skiing, and more recently paragliding. Our dream is to play with multidisciplinarity at the highest possible level.
Why did you work “Sang Neuf”, what was the process like? Almost a year and a half ago I tried “Sang neuf” for the first time in the blazing sun, and had to ask a friend below if I was trying the right route! I didn’t understand how it could be 9a… But then I thought I could actually try it for real. Very quickly I managed it with just the one rest, and told myself that it’d come soon. I think I found myself facing the biggest paradox of my short life as a climber: The more goes the higher I fell, the shorter the rest too… but the more also the send seemed to recede in the distance.I realized, especially watching some mutants in it, that you had to cruise the start to be able to even have a chance in the last moves of the route. Then last summer I was able to give it some great attempts, falling all the way up. I finally felt myself getting closer to a possible send. Then Jonathan calls me and tells me that the gaston of the last crux broke. I’m sure it’s a joke but it turns out it isn’t! Romaric tells me that it always works with a forced kneebar rest and that for him that would not change the grade. Winter, and the ice climbing competitions come and go. I’m afraid to go back on the route, to not gel with the new beta after so much work. The first sessions are tough and it takes me a while to understand the new plan, then it clicked: I found perfect betas that gave me a good rest before the last bouldering section, which has become harder for me. I’m sure I’ll send soon after… but no! False hopes again and again, this route will definitely not go down easily.
More tries again and again, before I finally get to the last final sloper! And I know that this time it’s the right one… A nervous little laugh and the sound of the biner of the anchor which I clip, masked by the cries of joy and madness shared with the photographer Damien who hung to take pictures and my brother Tristan who belayed me and who just finished his first 8c with “Smoke” just before my go, isn’t that beautiful?!? More than 2 years after his accident in the mountains, he’s back stronger than ever! I don’t know how it’s possible to have our two best performances on the same day, one run after the other, incredible fate… And since it is topical at the moment, I will comment on the grade. Doing 9a was a childhood dream that still seemed impossible to me a few years ago, so to say that I didn’t go for the grade would be a lie. I even think that’s what pushed me to put in so much work in it, to go through the tears, the anger, the joy and so on, at least until my ego took over and made it a “personal big deal”. But ultimately, 9a or not, the reality is that this mix of strong and incredible emotions comes from a fight with yourself and this damn rock… And for me it’s the best fight that I won!
– Your plans for this summer? We are going to Kyrgyzstan in a week to do some big wall at altitude trying to do the first repeat of one of the hardest walls in this style (8a at more than 5000m high, 900m long), and then to Brazil to try and free another extreme big wall (8b/+, 850m)! So if these two projects become reality it will be a crazy year if you add what we managed to do before: the double podium in ice, the climbing-paragliding bike trip, the Eurotest in skiing and some other great achievements on steep slopes.
En juillet dernier, le belge Siebe Vanhee réalisait une rare répétition en libre de le grande-voie extrême du Naranjo de Bulnes (Picos de Europa) “Orbayu” dans la journée ! Revivez en images l’ascension dans la vidéo ci-dessous !
Shrouded in mystery and conquered only by a select few, “Orbayu Free Again” centres around “Orbayu” (8c) in the Picos de Europa, Cantabria and follows Siebe Vanhee as he loses skin and sleep in his pursuit to become only the seventh person to master this 500m Spanish beast, with a rare and superhuman one-day ascent. Enjoy it!
“Return of the sleepwalker” ! Embarquez pour une video de 18 minutes en compagnie de Daniel Woods en train d’établir le bloc le plus difficile des US au mois d’avril dernier et un des blocs les extrêmes au monde ! Ce passage n’est autre que le départ assis du célèbre bloc de Red Rocks dans le Nevada, “Sleepwalker” (8C+) établi en 2019 par Jimmy Webb. Le départ assis rajoute 7 mouvements en 8B bloc au départ debout déjà très compliqué à appréhender au niveau physique ! Retrouvez ci-dessous les images de Bobby Sorich qui a su capturer avec brio le processus de travail du bloc et cette folle dernière session qui a conduit Daniel Woods à l’enchaînement ! On repassera en revanche pour les bonnes pratiques en milieu naturel avec l’enceinte qui crache au pied du bloc pendant l’essai victorieux…
Daniel Woods goes straight into battle mode with one of his hardest projects to date. Jimmy Webb established “Sleepwalker” (the stand start) back in January of 2019. The possibility of a sit-start arose in 2021. This sit-start would add in a 7-move 8B/V13 sequence into “Sleepwalker” (8C+/v16). Grades can be fickle, but “Return of the sleepwalker” stands as one of the hardest boulder problems in the world. Bobby Sorich did an awesome job capturing Daniel’s process, emotion, and overall journey to climb this test-piece. On the other hand, the loudspeakers blasting out music at the foot of the boulder don’t exactly reflect a thorough understanding of good practices in nature…
On vous l’a présentée dans notre récente chronique du film “Swissway to heaven“, “Fly” (8b+, 550m, 20 longueurs dans le Lauterbrunnen, Suisse) est une des grandes-voies parmi les plus dures des Alpes. Elle a été ouverte par Roger Schaeli entre 2004 et 2008 avant qu’Alex Megos (2014) puis Cédric Lachat (2019) ne la réalisent en libre. Vaincue en libre deux fois en 2 essais, la voie a connu la semaine passée deux autre répétitions grâce aux top grimpeurs belges Siebe Vanhee et Seb Berthe, qui l’ont réalisée “ground-up”, soit du sol, sans repérage préalable ! Siebe nous raconte :
“Fly a été sur ma liste depuis que je me suis tourné vers les grandes-voies dures. On ne pouvait faire mieux. Avec mon compatriote Seb, nous sommes partis le 12 juin dans la voie pour une tentative ground-up avec l’objectif de réaliser chaque longueur sans retourner au sol, ce qui est le mode le plus pur pour réaliser une grande-voie alpine. Nous avions lu les ressentis de Cédric Lachat sur la difficulté de la voie et nous nous étions préparés pour 5 jours en paroi maximum. Afin de garder une trace, la photographe pro Julia Cassou nous a rejoint. La team parfaite pour une bonne aventure !
Nous sommes partis à 7 h du matin du camp de base, avec nos sacs de hissage et nos portaledges pour une tentative en complète autonomie. Le but de la première journée était d’arriver sous la longueur 17 en grimpant tout en libre et en réversible, en hissant notre matos au fur et à mesure. Entre le poids de nos sacs de hissage et le caractère soutenu des longueurs en 7ème degré de l’itinéraire, le plan était ambitieux. Mais plus tôt on atteindrait cette vire sous la longueur 17, plus ont se donnait d’expédier les 3 longueurs clé restantes. Les 9 premières longueurs sont très dalleuses, dures à lire et assez sales. Cela ne nous a pas empêché de les réaliser toutes à vue, à l’exception de 2 7c. On a été relativement rapide, et à 14h30 nous étions sur le vire, juste à temps pour se faire rôtir par le soleil qui arrivait sur la face sans nous faire perdre notre précieuse peau des doigts ! Julia nous rejoint sur la vire et nous avons installé des cordes statiques pour pouvoir immortaliser nos essais pour les jours suivants.
Un départ très tôt était nécessaire pour avoir un maximum d’ombre car la face prend le soleil à 14h. Le second jour Seb a démarré et a réalisé à vue la longueur 17 en 8b, en mettant d’entrée la barre très haute pour un jour 2 ! J’étais nerveux mais j’ai réalisé la longueur flash dans la foulée pendant que Julia s’en donnait à cœur joie pour les images. Nous avons continué de grimper avec la longueur suivante en 7b+ qui amène au crux de la voie, la fameuse longueur en 8c. Je suis parti en premier pour une longue épopée vers le relais. j’ai brossé les prises, trouvé les méthodes et j’ai fait en sorte que ce crux soit grimpable. Défricher une longueur en 8c dans une grande-voie alpine en calcaire est une expérience relativement intimidante. La paroi est sale, sans magnésie, et le gaz bien présent ! Après que Seb ait bossé les moves, j’ai mis un sérieux essai mais je suis tombé car j’ai cassé une prise dans une partie facile de la longueur. Mon 2e essai dans la voie, je me suis senti fatigué, avec plus de peau, j’étais nerveux mais déterminé. Et c’est passé ! Comme le soleil se pointait, Seb a raisonnablement gardé son énergie et sa peau pour le jour suivant. Nous sommes rescendus aux portaledges sur la vire pour une après-midi bain de soleil.
En ce début de 3ème jour, il ne me restait plus qu’une longueur à libérer. Seb était plus stressé, devant enchaîner la longueur clé. Très fort mentalement, il avala cette longueur clé. A mon tour de défricher cette dernière longueur en 8b+. Une dalle de 15 mètres avec un mouvement puissant sur une arquée plate. Mouvement par mouvement j’ai brossé et trouvé les méthodes, et à la fin j’avais des séquences pas trop mal. A son tour, Seb fit sa reconnaissance. Mon premier essai, j’ai chuté après le crux, encore à cause d’une réglette microscopique que j’ai arraché autour de mon annulaire. Je suis redescendu immédiatement au relais pour y mettre immédiatement un 3ème essai. Avec 2 doigts complètement strappés et les autres phallanges complètement fissurées et sanguinolentes j’ai arqué tout ce que j’ai pu et j’ai pu réaliser cette dernière longueur ! Il n’y a avait aucune autre alternative car grimper avec une plus mauvaise peau ou avec plus de strap auraient considérablement réduit mes chances de réussite. Peu importe, pour une dernière longueur d’une grande-voie aussi difficile, je ne pouvais pas cogiter sur ma peau des doigts. Bien que j’ai atteint le sommet, l’affaire n’était pas encore finie. Seb devait enchainer 2 essais plus tard il réussit aussi et la joie s’est emparée de nous ! Une 3ème et 4ème ascension en libre de “Fly”, une incroyable aventure sur la mur, des images magnifiques et des super vibes avec une équipe formidable. Merci à Roger Schaeli d’avoir ouvert cette ligne et d’avoir partagé les infos avec nous. C’est une ne super ligne que tu as proposé à la communauté escalade ! Merci à Cédric Lachat et Tobias Suter pour les infos logistiques. Et bien sûr merci à Julia Cassou pour les belles photos et l’ambiance en paroi !
Sur le niveau
Nous voulions donner nos considérations sur le niveau de cette perle. Réaliser une première ascension et la coter peut être très compliué. La voie est souvent sale, intimidante et demande un paquet de ressources mentales. C’est après plusieurs ascensions que le niveau d’une voie commence à se stabiliser autour d’une consensus. Il est donc logique de se poser la question du niveau d’une pareille ligne.
C’est jamais facile de coter une grande-voie et plein de facteurs entrent en jeu. On a essayé de livrer un ressenti sur la base de nos expériences en paroi, avec des prises sales, pas de cake et le bout des doigts strappés à la fin, en essayant la voie ground-up, sans repérage préalable. Nous avons aussi considéré nos points forts : le fait d’être à l’aise dans un profil vertical et technique sur arquées, et notre bonne endurance. Nous pensons qu’il est important de donner des estimations correctes pour que la voie soit approchée avec des informations fiables et une réputation à la hauteur. Nénamoins nous ne sommes pas d’accord avec Cédric sur le niveau de la dernière longueur, plutôt 8b pour nous alors que Megos et Lachat l’estiment à 8b+. Nous réalisons que nous avons eu des conditions favorables pour une voie qui est très dépendante des éléments. Mais envisager l’ascension avec de bonnes conditions nous semble le meilleur moyen pour coter une voie. En tout cas nous sommes curieux de l’avis des prochains répétiteurs.”
“Fly”. This fairly new Swiss multipitch, opened by Roger Schaeli (2004-2008) and freeclimbed by Alex Megos (2014) and Cedric Lachat (2019), just received 2 more repeats the past week courtesy of top Belgian climbers Siebe Vanhee and Seb Berthe. They climbed the route ground-up, i-e without checking it before.
Siebe reports:
“Flyhas been on my to-do list since I’ve set my mind on hard multipitches. Getting on Fly couldn’t be done on my own. Together with Belgian compatriot Sebastien Berthe, we left on June 12th to attempt a ground-up free ascent in the least days possible. For us, the ground-up ascent with the aim to send it all without returning to the ground is the purest way of climbing an alpine multipitch. Having read the stories of Cedric’s ascent about the difficulty of the route, we prepared for a maximum of five days on the wall. To document our ascent, we roped in friend and professional photographer Julia Cassou to join us. The perfect team for a good adventure.
Seb and I left the base at 7am in the morning, with our portaledge and haul bag fully packed for an autonomous sent. The aim of the day was to reach the ledge below pitch 17, swinging leads, climbing everything free and hauling our household with us. It seemed like an ambitious plan considering the heavy packs and the sustained grading in the high 7th grade. But the sooner we got on the ledge the sooner we could tackle the three upper crux pitches. The first nine pitches are slabby, hard to read and were quite dirty. This didn’t hinder us to climb them almost all onsight, except for two 7c’s. We were surprisingly quick, at 2:30pm we arrived at the ledge, just in time to get roasted in the sun without losing precious skin on our fingers! That same night, Julia joined us on the ledge and installed some static lines to shoot our ascent from above the following days.
An early morning start was necessary to get as much shade as possible. This west facing wall gets sun at 2pm. This time Seb started off, he immediately onsighted the 8b (pitch 17) off the ledge. Setting the bar high for the day! I was nervous but managed to quickly flash the route after my partner while Julia was dangling above us capturing every emotion. We continued the climb with a 7b+ pitch up to the start of the crux of the whole line, graded 8c. I took off first, for a long journey towards the anchor. Slowly I found the beta, brushed and marked all the holds to make it look like a climbable piece of rock. Tackling an 8c pitch on an alpine limestone multipitch can be quite intimidating. There is dirt, no chalk and an incredibly exposed atmosphere! After Seb worked the moves, I gave it a solid go but fell due to a hold that broke in the easier section. I gave it a third go. I felt tired, had no skin left and climbed nervous but dedicated to send, which I did! The sun started to hit the wall, a good reason for Seb to save his energy and skin for the next morning. We descended back to our portaledge camp and started our second sunbathing session.
Day three, for me there was only one pitch left. Seb was in a more stressful position this time, having to still send the cruxpitch. First thing in the morning, mentally strong as he is, he cruised the pitch up to the anchor. My turn again to work out the moves of the last, 8b+, pitch. This pitch is a 15 meter slabclimb with one powerful move of a small flat crimp. Move by move I brushed and found the beta again, it didn’t seem too bad in the end. Again, Seb took his turn and worked the moves. I gave it a try and fell after the crux move due to a microscopic edge that broke below my ring finger. I came down immediately and gave it a third go straight away. With two fingertips taped and two others completely cracked and bleeding I crimped through the section and send this last pitch! There was no option to recover skin or put on more tape.
Anyway, for a last pitch of such a difficult and long multipitch I didn’t care about the skin anymore. Although I reached the anchor, it wasn’t over yet. Seb still had to send. Two more tries later he did and the joy was felt by all three of us! A third and fourth freeascent of ‘Fly’, an amazing adventure on the wall, quality images and some great vibes with a cool crew! Thank you so much to Roger Schaeli for opening this line and sharing some info with us. Yet another great line you gave to the climbing community. Thanks to Cédric Lachat and Tobias Suter for the info on logistics. And most of all, thanks to Julia Cassou for your amazing images and good vibes on the wall.
About the grade?
We would like to share our thoughts about the grading of this stellar climb. Climbing a first ascent and grading it can be pretty complicated. A first ascent is often dirty, intimidating and requires a lot of mental strength. It’s known that the grade of a climb needs several repeats before it can settle at his definite grade. So, it’s logical that repeating difficult climbs like this always raise the question about the grade. With ‘Fly’ it isn’t any different.
Based on my experience establishing first ascents, the repeats of the most classic difficult multipitches in Europe by Seb and myself and some phone calls with first ascensionist Roger Schaeli and Cédric Lachat who made the second free ascent, we suggest ‘Fly’ to be graded 8b+. The suggestion of the different grades can be found on the adjusted topo of Cédric and Tobias.
Considérant nos expériences de première ascension ou de répétition de grandes-voies en Europe et des appels téléphoniques avec Roger Schaeli et Cédric Lachat nous suggérons un niveau 8b+ pour “Fly”. Une suggestion du niveau des longueurs peut être trouvé dans le topo de Cédric et Tobias.
It is never easy to grade a multipitch climb because it depends on so many factors. We tried to grade the pitches how we experienced them on the wall, with dirty holds, no chalk and destroyed fingertips towards the end. Getting on the route ground-up, we didn’t work the pitches in advance. Also, we took in consideration our personal strengths; being vertical and technical climbing on crimps and a good endurance. We think it is important to give correct grades so the route can be approached with the right intentions and gets an honest reputation. Nonetheless my communication with Cédric, we don’t agree about the grading of the last pitch. This short technical pitch was graded 8b+ by Megos and Cédric. For Sebastien and I it honestly felt more like 8b. We also realize that we had favorable conditions on the wall for climbing such a condition depending route. But having good conditions seems to us the best way to correctly grade a climb. Anyway, we curiously wait the reactions of future repetitions!”
“Swissway to heaven” n’est plus un projet ! Deux ans jour pour jour après les premiers plans et les premières ascensions, la pile électrique suisse Cédric Lachat est heureux de présenter son opus consacré à 5 musts en grande voie dans son beau pays. “Swissway to heaven” : 5 faces mythiques helvétiques mais aussi de terribles challenges de haute difficulté, réputés parmi les plus durs des Alpes et où les ascensions en libre se comptent sur les doigts d’une main….
Après un apéritif aux Gastlosen dans “Yeah man” qui est avalée en guise d’échauffement, les choses sérieuses démarrent aux Wenden, une muraille de 10 kilomètres assez imposante avec un accès périlleux et déroutant. Un mix de longueurs old school très difficiles et d’engagement, où la philosophie de l’alpinisme et le côté puriste transpire, avec des longueurs extrêmement dures sur rasoirs qui se mêlent à des parties plus faciles clairement exposées, rajoutant au challenge une dimension psychologique assez élevée ! Telle est la marque de fabrique des voies et des parois choisies et présentées ici, comme l’impressionnant Eiger où l’ambiance de “Merci la vie” semble redoutable ! Mention spéciale aux aspects historiques, culturels et techniques distillés ça et là avec des témoignages de légendes comme Beat Kammerlander, Claude Rémy ou d’alpinistes réputés comme Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist, Tobias Suter, Fabien Dugit qui apportent un éclairage connaisseur et expert particulièrement pertinent.
Réalisé par le talentueux Guillaume Broust, “Swissway to heaven” mixe avec un savant dosage rappels historiques, descriptifs de longueurs clé, moments de vie en paroi et complicités partagées entre partenaires de cordées, mais aussi travail des longueurs avec de nombreux plans spectaculaires et des prises de vue impeccables permettant de vivre au plus près les ascensions et de s’imprégner des ambiances. Un parfait équilibre avec un montage dynamique, le tout agrémenté d’une bonne couche d’humour. Mais nous ne sommes pas non plus au cirque, et Cédric Lachat pose ses tripes. Il semble clairement poussé dans ses derniers retranchements dans les deux dernières ascensions.
On reste scotché par la difficulté inouïe de la partie sommitale de “Fly”, ou par l’engagement et la haute technicité de “WoGü”, point d’orgue du film. Cédric est proche de ses limites, les chutes sont carrément flippantes et les enchainements semblent presque relever de l’aléatoire et de la chance, tout en demandant des conditions. Le top grimpeur suisse élève alors encore un peu plus son niveau pour se hisser à la hauteur du challenge avec des premières à la journée sans chuter. C’est fort ! “Swissway to heaven” est un beau portrait de ce grimpeur qui transpire la passion, simple, drôle et accessible, mais aussi extrêmement déterminé, méthodique et efficace : une personnalité attachante. Et surtout un magnifique tour du proprio des grandes voies alpines majeures du pays du chocolat !
Swissway to heaven is a project no more! Two years to the day after the first outline and ascents, the Duracell bunny that is Cédric Lachat is delighted to present his documentary dedicated to the 5 hardest multipitch routes in his beautiful country. Swissway to heaven: 5 legendary Swiss rockfaces, but also sordidly difficult climbing undertakings, renowned to be among the hardest in the Alps, and on which free ascents are very few and far between…
After a light starter in the Gastlosen with “Yeah man”, dispatched almost as a warm-up, the mains begin proper in the Wenden, an imposing 10km-long cliff, whose approach is as perilous as it is tricky. The route itself serves up very hard and committing old school pitches, where the philosophy of alpinism and a definite purist’s take shine through, mixing super hardcore pitches on razor blades and easier, fully exposed sections which add a clear psychological dimension to this already massive challenge! And that is, in fact, the defining trait of the routes and faces presented in this film, such as on the impressive Eiger, where the atmosphere on “Merci la vie” seems pretty scary, to say the least!
Praise be to the historical, cultural and technical aspects shared here and there in the form of chats with legends such as Beat Kammerlander, Claude Rémy or proven alpinists like Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist Tobis Suter and Fabien Dugit, who shine knowledgeable and expert lights of à-propos pertinence.
Shot and produced by the talented Guillaume Broust, Swissway to heaven mixes a well-balanced sprinkling of historical snippets, captivating descriptions of the key pitches, moments of life in the vertical as well as an insight into the shared emotions between climbers, work on various pitches with plenty of spectacular shots, all of which conspire to making us experience the ascents in a thrilling manner and soak up the atmosphere. The balance is perfect, with a dynamic production and, of course, a good helping of humour and fun: after all, the main protagonist is Cédric Lachat! But it’s not at all a circus performance, Cédric also commits as if there is no tomorrow. In the last two ascents, he clearly seems pushed to his very limits. The insane difficulty of the upper part of “Fly”, or the commitment and über hard technic required for “WoGü”—the culmination of the film—are gobsmacking. Cédric Lachat appears at the end of his tether (pun intended), the falls are properly scary, and the sends almost seem to rely on pure luck, as well as accommodating conditions. The Swiss beast raises the bar yet again in order to match the pitches’ extreme difficulty and succeeds in freeing the route, without falls, in a day! In such instances, “strong” seems like a pretty meek word indeed.
“Swissway to heaven” proves to be a beautiful portrait of a climber who exudes passion, fun and a down-to-earth attitude, but also one extremely determined, methodical and efficient : A pleasant personality. And of course, it is a tremendous guided tour of the most hardcore alpine multipitch routes in Chocolate country.
Le grimpeur britannique James Taylor vient de réaliser la première ascension d’une ligne extrêmement difficile en trad, “Prisoners of the Sun”, située dans le “Painted wall” sur le falaise de quartzite de Rhoscolyn au pays de Galles. James essayait ce projet local en fil rouge depuis 2018. Il lui a fallu pas moins de 35 séances de défrichage, un hiver d’entrainement et un mois complètement focalisé sur cette voie pour finalement la libérer. La voie qui fait ue vingtaine de mètres pour 20° de dévers est très technique avec un minimum de protections et un début en 7a potentiellement expo avec une chute potentielle d’environ 8 mètres sur une vire, avant une deuxième partie plus difficile en 7c+/8a et des protections à peine meilleures. James l’évalue à 8b ou E10 7a, ce qui en fait un des challenges les plus difficiles du pays de Galles. Plus d’infos sur UKC
British climber James Taylor just did the first ascent of an extreme trad line, “Prisoners of the Sun” at “Painted Wall”, on of the quartzite crags located close to Rhoscolyn, Wales. He started to work the project in 2018 and spent more or less 35 sessions before a winter training and a month focus before succeed to free it. The route is around 20 meters with a spicy 7a intro with exposure : an 8 meters fall on a ledge at the begining, before an harder second part around 7c+/8a well protected. James proposes E10 7a / 8b as grade, on eof the most difficult trad challenges of Wales! More on UKC
Le top grimpeur italien Stefano Ghisolfi est allé s’essayer dernièrement quelques jours dans “Bibliographie”, la seconde proposition en 9c de l’histoire de l’escalade. Il passe aux cribles toutes les sections et les premières astuces qu’il a pu trouver dans cette voie extrême de Céüse libérée en août dernier par Alex Megos.
Italian top climber STefano Ghisolfi tried some days ago “Bibliographie”, second 9c proposition of the World, an extreme route located in Céüse, France freed by Alex Megos last summer. Stefano explains all the sections of the route and gives details and some tips he could find during the check goes.