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Les frères Ladevant, passionnés touche à tout – Ladevant brothers, passionate all rounders

25 juin 2021 à 20:06

Connaissez-vous les frères Ladevant ? Louna et Tristan Ladevant, ces deux jeunes alpinistes et grimpeurs d’une vingtaine d’années, tournés principalement vers des projets relevés en big wall, particulièrement sur les massifs alpins. Mais c’est en falaise qu’ils se sont récemment illustrés, avec la réussite de “Sang Neuf” à Pierrot Beach (Vercors) pour Louna en guise de premier 9a alors que Tristan lui réalisait la même journée son premier 8c avec “Smoke”. Nous sommes allés à la rencontre de Louna.

– Peux-tu vous présenter rapidement ?
Louna Ladevant, j’ai 20 ans, mon frère Tristan 23 ans. On grimpe depuis une dizaine d’années maintenant et depuis quelques années de manièreun peu plus pro entre la falaise, les grandes voies et tout style d’escalade, les compétitions internationales de cascade de glace, l’alpi, le ski, et depuis peu le parapente. Notre rêve c’est de jouer avec la pluridisciplinarité au plus haut niveau possible.

– Pourquoi avoir bossé cette voie, comment s’est passé le processus ?
Il y a presque un an et demi j’essaye “Sang neuf” pour la première fois sous un soleil caniculaire, je demande à un pote en bas si c’est bien cette voie ! Je ne comprends pas comment cela peut être 9a… et je me dis que je peux essayer d’enchainer. Très vite je ne fais plus qu’une pause et je me dis que c’est pour bientôt. Je crois que je me suis retrouvé face au plus gros paradoxe de ma courte vie de grimpeur. Plus les runs passaient plus je tombais haut, plus la pause que je faisais au milieu était courte etc… mais plus en fait je me sentais loin de l’enchaînement. Je me suis rendu compte, notamment en voyant des machines dedans, qu’il fallait être complètement “rando” dans le début de la voie pour pouvoir ne serait-ce qu’avoir une chance dans les derniers mouvements dans l’effort de l’enchaînement. Puis l’été dernier j’ai été capable de mettre des gros runs en tombant tout en haut. Je me sentais finalement me rapprocher d’un éventuel enchaînement. Puis Jonathan m’appelle et m’annonce que l’épaule du dernier crux à cassé.

J’étais persuadé que c’était une blague mais il s’avère que non ! Romaric me dit que ça passe toujours avec un genou obligatoire et que pour lui ça ne changerait pas la cotation. L’hiver passe, avec lui les compétitions de cascade de glace et j’ai peur d’y retourner, d’éventuellement ne pas du tout arriver à la nouvelle méthode après déjà autant de travail. Les premières séances sont dures et je mets du temps à comprendre la nouvelle méthode puis j’ai un déclic, je trouve les calages parfaits qui me permettent une bonne décontraction avant le dernier pas de bloc devenu pour moi plus dur. Je suis sûr que je vais enchaîner juste après… et non ! Faux espoirs encore et encore, décidément elle ne se laissera donc pas faire comme ça. Encore des runs des runs des runs et des runs avant d’arriver enfin au dernier plat final vaché pour une fois ! Et je sais que cette fois c’est la bonne… un petit rire nerveux et le bruit du mousqueton du relais que je clippe masqué par les cris de joie et de folie partagé avec Damien qui était pendu au relai pour faire des images et Tristan qui m’assurait et qui venait de réaliser son premier 8c avec “Smoke” juste avant mon run c’est pas beau ça ?!? Plus de 2 ans après son accident en montagne il est de retour plus fort que jamais !

Je ne sais pas comment c’est possible d’avoir réalisé nos deux meilleures performances comme ça le même jour, un run après l’autre, incroyable destin…! Et puisque c’est bien le sujet du moment, je vais m’exprimer sur la cotation. Faire 9a était un rêve de gosse qui me paraissait encore inaccessible il y a quelques années, dire que je n’y suis pas allé pour la cotation serait mentir. Je pense même que c’est ce qui m’a poussé à y mettre autant d’investissement, à traverser les pleurs, la colère, la joie etc au moins jusqu’à ce que mon ego prenne le relai et en fasse une “affaire personnelle”. Mais au final, 9a ou pas, la réalité c’est que ce condensé d’émotions fortes et incroyables vient bien d’un combat avec soi-même et ce foutu caillou… et pour moi c’est le plus beau bon combat que j’ai gagné !

Quelles sont vos envies pour cet été ?
On part dans une semaine au Kirghizistan pour faire du big wall en altitude et essayer de faire la première répétition d’un des murs les plus durs dans ce style du Kirghizistan apparemment… (8a à plus de 5000m, 900m de long) et puis ensuite au Brésil pour essayer de libérer un autre big wall présumé extrême ! (8b/+, 850m) . Du coup si au moins un des deux projets est concrétisé ça sera une année de dingue avec ce qu’on a réussi à faire avant : le double podium en glace, le trip à vélo grimpe-parapente, l’eurotest en ski et de belles réalisations en ski de pente raide !

Photos : Damien Largeron – DamienLargeronPhotography.com

Do you know the Ladevant brothers, Louna and Tristan? These two young mountaineers in their twenties and climbing all-rounders mainly focused on big wall projects, are mainly active on the alpine mountains. But it is in rock climbing that they have recently struck, with the ascent of the power resistance testpiece “Sang neuf” at Pierrot beach for Louna, his first 9a, while Tristan made his first 8c the same day with “Smoke”. We went to meet Louna.

Can you introduce yourself quickly?
Louna Ladevant, I’m 20-years old, Tristan 23. We have been climbing for ten years now and for the last few years in a slightly more professional way between rock climbing, multi-pitch routes and all other styles of climbing, ice climbing international competitions, alpinism, skiing, and more recently paragliding. Our dream is to play with multidisciplinarity at the highest possible level.


Why did you work “Sang Neuf”, what was the process like?
Almost a year and a half ago I tried “Sang neuf” for the first time in the blazing sun, and had to ask a friend below if I was trying the right route! I didn’t understand how it could be 9a… But then I thought I could actually try it for real. Very quickly I managed it with just the one rest, and told myself that it’d come soon. I think I found myself facing the biggest paradox of my short life as a climber: The more goes the higher I fell, the shorter the rest too… but the more also the send seemed to recede in the distance.
I realized, especially watching some mutants in it, that you had to cruise the start to be able to even have a chance in the last moves of the route. Then last summer I was able to give it some great attempts, falling all the way up. I finally felt myself getting closer to a possible send. Then Jonathan calls me and tells me that the gaston of the last crux broke. I’m sure it’s a joke but it turns out it isn’t! Romaric tells me that it always works with a forced kneebar rest and that for him that would not change the grade. Winter, and the ice climbing competitions come and go. I’m afraid to go back on the route, to not gel with the new beta after so much work. The first sessions are tough and it takes me a while to understand the new plan, then it clicked: I found perfect betas that gave me a good rest before the last bouldering section, which has become harder for me. I’m sure I’ll send soon after… but no! False hopes again and again, this route will definitely not go down easily.

More tries again and again, before I finally get to the last final sloper! And I know that this time it’s the right one… A nervous little laugh and the sound of the biner of the anchor which I clip, masked by the cries of joy and madness shared with the photographer Damien who hung to take pictures and my brother Tristan who belayed me and who just finished his first 8c with “Smoke” just before my go, isn’t that beautiful?!? More than 2 years after his accident in the mountains, he’s back stronger than ever! I don’t know how it’s possible to have our two best performances on the same day, one run after the other, incredible fate… And since it is topical at the moment, I will comment on the grade. Doing 9a was a childhood dream that still seemed impossible to me a few years ago, so to say that I didn’t go for the grade would be a lie. I even think that’s what pushed me to put in so much work in it, to go through the tears, the anger, the joy and so on, at least until my ego took over and made it a “personal big deal”. But ultimately, 9a or not, the reality is that this mix of strong and incredible emotions comes from a fight with yourself and this damn rock… And for me it’s the best fight that I won!

– Your plans for this summer?
We are going to Kyrgyzstan in a week to do some big wall at altitude trying to do the first repeat of one of the hardest walls in this style (8a at more than 5000m high, 900m long), and then to Brazil to try and free another extreme big wall (8b/+, 850m)! So if these two projects become reality it will be a crazy year if you add what we managed to do before: the double podium in ice, the climbing-paragliding bike trip, the Eurotest in skiing and some other great achievements on steep slopes.

Photos : Damien Largeron – DamienLargeronPhotography.com

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Video: Seb Bouin, Beyond Integral 9b/+

28 juin 2021 à 16:58

L’automne dernier, Seb Bouin frappait très fort avec la première ascension d’une nouvelle voie extrême dans le Sud de la France : “Beyond Integral” 9b/+ au Pic St-Loup qui n’est autre que l’extension du 9a que Seb avait libéré quelques temps auparavant. Cette extension de sortie propose un furieux pas de bloc autour du 8B après la première partie de la voie en 9a. A découvrir grâce aux magnifiques images de Raph Fourau et de Yucca Films.

Last fall, Seb Bouin struck with the first ascent of a new extreme route in the South of France: “Beyond Integral” at Pic St-Loup, which is none other than the extension of a 9a Seb freed some years ago. This extension offers a furious boulder problem around 8B after the 9a part. Watch this amazing video produced by Raph Fourau and Yucca Films.

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Hazel Findlay répète Muy Caliente – Hazel Findlay repeats Muy Caliente

29 juin 2021 à 11:04

La grimpeuse britannique Hazel Findlay vient de réaliser une répétition de “Muy Caliente” (E9 6c), une voie ouverte par Tim Emmett il y a une décennie sur la falaise de Pembroke au pays de Galles. C’est la seconde féminine de la voie après Babsi Zangerl en 2017. Une nouvelle réalisation majeure en trad pour la polyvalente grimpeuse anglaise qui avait notamment réalisé plein de belles choses dans la discipline comme “Magic Line” au Yosemite. Voici le commentaire d’Hazel sur les réseaux sociaux :

“J’ai toujours pensé que si jamais j’étais en tête dans “Muy Caliente” (classique E9 de Pembroke), je m’assurerais que tout serait parfait : pas de doutes, en forme, forte sur les mouvements et avec des conditions idéales. Hier, c’était loin d’être le cas. Je suis presque tombée à mi-chemin dans le crux des gens à petite taille avec le point loin sous les pieds. Ce mouvement supplémentaire pour les petits est le plus difficile de la voie et très peu sûr — une chute d’ici serait énorme mais, espérons-le, sûre, même si je ne voudrais pas la tester ! J’ai dû tapisser 3 prises humides de papier d’aluminium pour garder mes doigts au sec, ce qui s’est avéré être une astuce très utile empruntée au Frankenjura. Qui connaissait cette astuce ? J’étais tellement nerveuse avant de m’encorder, me demandant si je faisais le bon choix de gravir une voie aussi sérieuse avec autant de doutes. Mais parfois, vous ne pouvez pas attendre que tout soit parfait et vous devez quand même y aller. Je me suis dit que j’allais juste grimper le départ facile et voir comment je me sentais, sachant au fond de moi que reculer était peu probable. Au repos avant la partie engagée, j’ai utilisé toutes les méthodes que je connais pour abaisser mon rythme cardiaque et gérer le stress mais mon cœur battait encore très vite. Tenter en tête la partie engagée et s’engager dans la voie a été un soulagement par rapport à l’incertitude de faire les 100 pas du dessous. J’ai brièvement envisagé de désescalader après avoir ressenti la première arquée du crux était grasse, mais j’ai exploité ma force intérieure et j’ai décidé d’y aller. Je me suis maintenue sur le mur avec un cri puissant et j’ai réussi à rester unie le reste de l’ascension. Merci à Tim Emmett d’avoir établi une ligne aussi incroyable et à Babsi Zangerl d’avoir été la pionnière de la méthode pour petite taille que je n’avais pas trouvée lorsque j’ai essayé cette voie pour la première fois il y a longtemps.”

Photo: Ray Wood – Hot Aches Productions

G-B pro climber Hazel Findlay just sent her current project, “Muy Caliente” (E9 6c), classic trad route located at Pembroke, Wales, a testpiece opened by Tim Emmett a decade ago. It’s the second female ascent of the route after Babsi Zangerl in 2017. A new major achievement in tradclimbing for Hazel after a lot of feats like “Magic Line”. Here is her comment left on social media:

I always thought that if I ever tied-in to lead Muy Caliente (classic run-out E9 in Pembroke) I would make sure that everything was perfect: there would be no second-guessing, I’d feel fit and strong on the moves and the conditions would be ideal. Yesterday was far from that. I almost fell off half way through the runout on the short-person crux. This additional move for shorties is the hardest on the route and very insecure – a fall from here would be huge but hopefully safe, although I wouldn’t want to test it! I had to line 3 wet pockets with tin foil to keep my fingers dry, which turned out to be a really useful trick borrowed from the Frankenjura! Who knew this was a thing?! I was so nervous before tying in, wondering whether I was making the right call to climb such a serious route with so many doubts. But sometimes you can’t wait for everything to be perfect and you have to go for it anyway. I told myself I’d just climb the easy start and see how I felt, knowing deep down that backing off was unlikely. At the rest before the runout I used all the methods I know to lower my heart rate and manage the stress but my heart was still pounding. Setting off up the run-out and committing to the route felt like a relief in comparison to the uncertainty of pacing around beneath the route. I briefly considered down-climbing after feeling the greasy first crimp of the crux, but harnessed my inner Tim Emmett and decided to go for it. A power scream kept me on the rock and I managed to keep myself together for the rest of the route. Thanks to Tim Emmett for establishing such an amazing line and Babsi Zangerl for pioneering the short person method I didn’t find when I first tried this route years ago.”

Photo: Ray Wood – Hot Aches Productions

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Film: WoGü, l’envers du décor – Film: WOGü, behind the wall

6 juillet 2021 à 14:08

On vous avait présenté il y a quelques jours la sortie de “Swissway to heaven” mais un 2ème opus uniquement consacré à la grande voie extrême du Rätikon, “WoGü” vient aussi de voir le jour ! Le film vient d’être présenté en avant-première à Chamonix ce week-end par le réalisateur Mathieu Rivoire et demeure disponible gratuitement pour 10 jours pour notre plus grand plaisir.
Découvrez en compagnie de Cédric Lachat et Nina Caprez un des morceaux parmi les plus difficiles des Alpes, avec un descriptif de chaque longueur, le témoignage de l’ouvreur, le légendaire Beat Kammerlander, des astuces techniques et tactiques et un suivi pas à pas des progressions des deux grimpeurs pro avec des images impressionnantes. Mais “WoGü” c’est aussi ces à côtés avec une fidèle retranscription de l’esprit de cordée et de la vie en paroi couplé d’un aperçu du dur métier de cameraman en grande-voie. Un superbe rendu, à découvrir d’urgence ci-dessous !

WoGü” is a dream, an illusion, a legendary route stretching ten pitches through the heart of the spectacular Rätikon range of Switzerland. “WoGü” is also a movie that offers humorous and insightful perspectives on the day-to-day work of big wall climbing, from both sides of the camera. Throughout the ascent, we share the everyday moments of larger-than-life characters Nina Caprez and Cédric Lachat, elite climbers and long-time accomplices. We also follow the dedicated professional camera crew working 300 meters up in the air. From the first approach hike to the final ascent, Wogu reveals the tensions, hopes, falls, and simple joys of dangling your feet above the abyss. All along the way we share the experiences and emotions that make big wall adventures so unique. Deciphered, decrypted, WoGü no longer remains a mysterious hieroglyph carved in limestone, but turns into an open book. We invite everyone to join in on the adventure, novice and initiated alike.

Photo: Mathieu Rivoire – L’illustroscope

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Il était une voie – Once upon a line: Wallstreet

Par : Marie_Pebble
7 juillet 2021 à 16:00

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

<img class="vce-single-image" src="https://fanatic-climbing.com/wp-content/uploads/2021/07/wallstreet_johannaernst-e1625599491620.jpg" width="1024" height="809" alt="" title="wallstreet_johannaernst" />

Wallstreet

   Frankjenrura, Allemagne
    Krottenseer Turm
  Ernst Hunsicker, 1987
  Wolfgang Güllich, 1987

Premier 8c de l’histoire. 20 m de haut, orienté ouest. Güllich en a dit ceci*: “Il y a un pas de bloc très difficile sur Wallstreet. Je suis tombé dessus et je me suis dit que c’était peut-être possible. Pendant l’hiver je suis parti m’entraîner à Nuremberg, et avec l’aide d’un professeur d’éducation physique j’ai travaillé des muscles spécifiques, en particulier la coordination intramusculaire associée à la vitesse de réaction, de façon à pouvoir enchaîner les mouvements du pas.”

On se souvient que Melissa Le Nevé en a fait la première féminine en 2014, avant d’en faire de même en 2020 avec une autre voie légendaire de Güllich, Action Directe, premier 9a de l’histoire et libéré en 1991. Le film Wall Street d’Oliver Stone étant sorti la même année, 1987, on soupçonne un lien, mais en fait il a surtout été donné car les ‘voies extrêmes se vendent cher sur le marché de l’escalade’. Pourquoi alors l’absence d’espace pour la voie ? Peut-être pour s’amuser à “germaniser” le terme, sachant que Wallstrasse est un nom de rue courant outre-Rhin ?

Pour cause de décès prématuré, Wolfgang n’a pas pu nous en dire plus. Mais Hannes Huch, la bible vivante du Frankenjura, s’est prêté au jeu pour nous éclairer sur les origines—fascinantes—de la voie. Wallstreet s’avère être une variante de Ira Technokratie, 8a (équipée par Erich Hunsicker), dont la FA revient également à Güllich, en 1984. Ira part à gauche au troisième point, alors que Wallstreet continue tout droit. Un site allemand crédite un certain Ernst Huniscker pour l’équipement de la variante qui nous concerne: se pourrait-il qu’il s’agisse en fait d’Erich ? Au registre de ce qui n’est peut-être pas connu de tous non plus, Wallstreet était à la base un 8b ou 8b+, dont Güllich, encore lui, fit la première. Quelques temps plus tard, il eut vent de ce que quelqu’un s’était permis de la tailler. Wofgang retourna aussitôt à la falaise pour rendre Wallstreet à son état d’origine, à l’aide de béton. Mais il décida également de réduire la taille de certaines prises: Wallstreet est donc une voie taillée ! Il l’enchaîna à nouveau, faisant la deuxième FA de la voie à deux cotations différentes… Remarquons par ailleurs, avec Hannes toujours, que Güllich avait pour habitude de choisir les méthodes les plus dures. Étant donné que les multiples répétiteurs de Wallstreet n’ont pas proposé de décote, possible que la méthode de Wolfgang valait davantage. J’ai d’ailleurs ouï dire que son béta sur AD équivaudrait à du 9a+…

First 8c in history. 20m high, West-facing. Güllich had this to say about it*: "There’s a very difficult boulder on Wallstreet. I came across it and thought it could be possible. During the winter I went training in Nuremberg, and with the help of a professor of physical education I worked on specific muscles, in particular intramuscular coordination associated with reaction speed, in order to be able to do the boulder moves."

Mélissa le Nevé did the first female ascent of the route in 2014, before doing the same on Action Directe, the first 9a in the world, in 2020, the other legendary route we owe Wolfgang Güllich (sent in 1991). The film Wall Street was released the same year, 1987, a link may be suspected, but it seems it was given because extreme lines are ‘highly traded on the route stock market’. Still, why the lack of a space between the two words? What is to ‘germanify’ the name, since Wallstrasse is a common street name over there?

Due to his premature death, Wolfgang is not able to tell us more. But Hannes Huch, the living authority on all things Frankenjura, agreed to enlighten us on the fascinating origins of the route. Wallstreet turns out to be a variation on Ira Technokratie, 8a (bolted by Erich Hunsicker), whose FA was also claimed by Güllich, in 1984. Ira veers left after the third bolt, whereas Wallstreet goes direct. A German site credits a Ernst Hunsicker with bolting the variant that interests us: could it in fact be Erich? Among what may not be common knowledge either, Wallstreet was primarily an 8b or 8b+, FAed, yet again, by Wolfgang himself. Some time later, rumour had it that someone had taken the liberty to modify some of the holds on it. No sooner had Güllich heard of it that he ran back to the crag in order to restore the route to its original glory, using concrete. But then he also decided to actually shrink some of those holds. In other words, Wallstreet is an artificial route! Wolfgang duly sent it anew, henceforth doing the FA of the same line at two different grades… Let’s note, with Hannes again, that Güllich had a habit of choosing the hardest methods. Given that the numerous climbers who ticked Wallstreet since haven’t suggested a downgrade, it is possible that Wolfgang’s beta was actually worth more. For instance, I understand that his method on AD is rather more 9a+ than 9a…

Photo:  Hannes Huch
Témoignage/Account: Hannes Huch


 
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Videos: Gritstone bouldering

12 juillet 2021 à 19:50

Profitez de trois vidéos d’action sur le Gritstone britannique grâce à la chaîne Wedge Climbing ! Retrouvez une répétition de “The Boss” 8B+ à Yarncliffe par Jim Pope dont la première avait été réalisée par Ned Feehally. En bonus de beaux problèmes du Peak District, Yorkshire et Lancashire avec notamment les 2ème et 3ème vidéos sélectionnées qui sont consacrées aux problèmes classiques des lieux. Bon visionnage !

Enjoy three action videos on the British Gritstone thanks to the Wedge Climbing channel! Find a repetition of “The Boss” 8B + at Yarncliffe by Jim Pope which was first ascended by Ned Feehally. As bonus some beautiful problems of the Peak District, Yorkshire and Lancashire included in the 2nd and 3rd selected videos which are devoted to classic problems. Have a good watch!

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Moisson de 9a dans le Sud de la France – 9a galore in the South of France

18 juillet 2021 à 15:38

*** Premier 9a pour Pierre Trolliet :
Le falaisiste toulousain vient de réussir la 3ème ascension de “Descente en terre inconnue” 9a à la grotte de Sabart en Ariège. Une ligne qui lui a demandé d’innombrables séances de travail. La première ascension avait été réalisée par Lucien Martinez et la seconde par le local Josef Savarino. La ligne remonte un plafond sur près de 25 mètres. Retrouvez une interview de Pierre sur Grimper Magazine

*** Première ascension en 9a pour Pierre Le Cerf :
Le jeune falaisiste niçois continue sa moisson de voies dures à la maison. Après “Just two fix” en juin, c’est cette fois “Alone” 9a qui est libérée, toujours dans les gorges du Loup. La voie demande une conti de titan : 45 mètres de long, 85 mouvements, avec une longue approche en 8b+/c avant 20 mouvements intenses jusqu’au relais. Plus d’infos

*** Mathieu Bouyoud en forme :
Le mutant chambérien a réalisé début juillet une rare répétition du très résistant “La guerre des nerfs” 8c+/9a à la Verrière (Dourbie). Cette semaine au Supermarché (Lubéron), Mathieu réalise la seconde ascension de “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a. C’est Loïc Zehani qui avait réalisé la première ascension de cette connexion quelques jours plus tôt.

Photo: Loic Athenon

Photo: Loic Athenon

*** First 9a by Pierre Trolliet:
Pierre is a rockclimber from Toulouse. He just did the 3rd ascent of his super project “Descente en terre inconnue” 9a in Sabart cave, Ariège, France. This line took him numerous sessions. The first ascent of this 25-meter roof line was done by Lucien Martinez and the second ascent by local Josef Savarino. More details in French with an interview on Grimper Magazine


*** 9a first ascent by Pierre Le Cerf:

The young talented rockclimber from Nice continues to strike at home. After “Just two fix” last June, Pierre proposes a new first ascent, “Alone” in gorges du Loup, France. A monster stamina line : 45 meters, 85 moves, an 8b+/c approach into an intense 20-move section at the top. More informations


*** Mathieu Bouyoud in shape:
The strong rockclimber from Chambéry, France, did at the beginning of this month a rare repeat of “La guerre des nerfs” 8c+/9a in la Verrière (Dourbie). This week Mathieu just claimed the second ascent of “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a in Supermarché (Lubéron). It’s Loic Zehani who freed this link some days ago.

Photo: Loic Athenon

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Nouveaux topos australiens – New Australian guidebooks

18 juillet 2021 à 16:12

Simon Carter est un des photographes de grimpe les plus réputés et reconnus. Mais c’est aussi un formidable auteur de topos. Simon vient de proposer une réédition du topo des Blue Mountains (aud de l’Australie), LE spot d’escalade sportive australien ,ainsi que du Queensland (vers Brisbane), dans le Nord Ouest de l’île. Ces deux topos sont le fruit d’un travail collectif de tous les grimpeurs locaux.
Plus d’infos sur son site internet

Simon Carter is one of the most talented and famous climbing photographers. But he’s also a great guidebook writer. Simon just published an update of the guidebooks Blues Mountains (South Australia), THE sport climbing area in Australia and Queensland (towards Brisbane), in the North West of the island. These two guidebooks are the result of a collective effort by local climbers.

More informations on his website

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Belles réalisations dans le Briançonnais – Nice ticks in Briançonnais valley

19 juillet 2021 à 14:06

*** Retour aux affaires pour Anak Verhoeven :
Un an jour pour jour après s’être blessée au doigt à la Ramirole, la belge Anak Verhoeven est de retour dans l’extrême avec une nouvelle voie en 9ème degré, “La prophétie des grenouilles”, 9a au Fournel. C’est la seconde ascension féminine de cette voie très bloc en toit, après Laura Rogora l’été dernier, ainsi que la 11ème voie en 9ème degré d’Anak, qui a décidé il y a quelques semaines de mettre un terme à sa carrière de compétitrice pour se consacrer uniquement au milieu naturel. Plus d’infos sur son compte Instagram

*** Premier 9a+ pour Tanguy Mérard :
A Entraygues le jeune grimpeur gardois (17 ans) réussit la 5ème ascension du très bloc “La Moustache qui fâche”. C’est le premier 9a+ de Tanguy. La falaise lui correspond bien car il avait déjà réalisé l’an dernier “Condé de choc” 9a et “Deltaplane man direct” 8c+. Ci-dessous la réaction de l’intéressé !
“J’ai commencé à bosser “La moustache” cet automne après ma réalisation de “Condé de choc”. J’ai essayé 6 séances avec Yannis Gautier et Diego Fourbet, j’étais assez proche mais Yannis a cassé une partie de la prise clé dans le crux, ce qui me posait des problèmes. En début d’été, je me suis ré-attelé à “Biographie” mais j’ai dû faire une pause de 3 semaines en raison d’un mal au dos. Je suis ensuite retourné dans “La moustache” et la forme est revenue progressivement, à la 3ème séance je suis retombé au dernier mouvement dur. La 4ème séance a été la bonne ce dimanche, après une semaine de travail (actuellement saisonnier au bar d’Ailefroide avec uniquement le dimanche de libre). Au premier run de la journée, c’est passé !”

Photo : TLC Prod

Tanguy l’an dernier dans “Condé de choc” 9a – Photo : TLC Prod

*** Anak Verhoeven back in business:
One year exactly after injuring her finger at La Ramirole (Verdon), Belgian climber Anak Verhoeven is back in the hardcore climbing game with a new 9th degree route under her belt, “La prophétie des grenouilles” 9a at Fournel. This is the second female ascent of this very bouldery roof after Laura Rogora last summer. It’s Anak’s 11th route in 9th grade, who decided a few weeks ago to stop her competition career to devote herself to the rock.
More info on her Instagram account

*** First 9a+ by Tanguy Mérard:
The young French rockclimber Tanguy Mérard (17 years old) just did the 5th repeat of the bouldery testpiece “La Moustache qui fâche” 9a+ in Entraygues. It’s Tanguy’s first 9a+. The crag suits him well as he previously repeated “Condé de choc” 9a and “Deltaplane man direct” 8c+ in the same place. Here is his comment.


“I started to work “La moustache” last Fall after my send of “Condé de choc”. I worked it over 6 sessions with Yannis Gautier and Diego Fourbet; I was close but Yannis broke the key hold in the crux section. It caused me problems. In the beginning of this summer, I tried again my super-project “Biographie” but needed a 3-week break due to a back injury. After that I returned on “La moustache” and felt stronger and stronger. On my 3rd session I fell at the last move. One week later, after a week’s rest (I’m currently working as a barman in Ailefroide) the next Sunday was the right one. On my first go of the day, I climbed the route.”

Photo : TLC Prod

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Video: Babsi Zangerl, Sprengstoff, 9a

20 juillet 2021 à 18:19

Située près de la maison de Babsi à Bludenz, en Autriche, Lorüns est une falaise d’escalade sportive qui abrite des voies historiques vieilles de plusieurs décennies. Décrite comme un “point de rencontre” pour les anciennes et les jeunes générations de la communauté grimpante autrichienne, Lorüns occupe une place de choix dans la cœur de Babsi, d’autant plus que son partenaire Jacopo Larcher y a récemment réussi un projet légendaire vieux de 30 ans, établissant la voie la plus dure de la falaise avec “Sprengstoff”, 9a (qui signifie “explosif”). Malheureusement, Lorüns fait partie d’une zone appartenant à une entreprise de carrière locale et est sous une menace constante et toujours croissante de destruction. L’année dernière, Babsi s’est engagée à faire la deuxième ascension de “Sprengstoff”, en partie pour continuer à repousser ses limites, mais aussi pour utiliser la médiatisation de son ascension pour faire prendre conscience de la menace imminente sur cette falaise. Suivez Babsi dans son combat avec “Sprengstoff” !
Signez la pétition pour sauver la falaise

Located near Babsi’s home in Bludenz, Austria, Lorüns is a sport climbing crag that’s home to decades’ old historical routes. Described as a “meeting point” for both the old and younger generations of the Austrian climbing community, Lorüns is close to Babsi’s heart, especially since her partner Jacopo Larcher recently climbed a legendary 30-year-old project, in turn establishing the crag’s hardest route—Sprengstoff (9a), meaning “Explosive” in English. Unfortunately, Lorüns is part of an area owned by a local quarry company and is under a constant and ever-increasing threat of destruction. This past year, Babsi committed herself to make Sprengstoff’s second ascent, in part to push her climbing, but also to use her ascent to drive awareness to the crag’s impending threat. Follow Babsi as she commits to the fight of Sprengstoff.
Online petition “Save the climbing crag Löruns”

Photo: Jacopo Larcher

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Nouveauté topo : Verdon Inté Graal

24 juillet 2021 à 16:10

“Verdon Inté Graal” : voici la dernière production de Bruno Clément alias Graou, célèbre grimpeur et équipeur habitant dans le Verdon. Ce livre propose un recueil de l’intégralité des voies d’escalade du Verdon, fruit de l’expérience d’un des plus actifs et passionnés grimpeurs locaux ! Ce topo est assurément un futur must concernant l’escalade dans les mythiques gorges du Sud de la France ! Cet ouvrage qui vient tout juste de sortir recense pas moins de 215 secteurs d’escalade dans tout le canyon. Rive gauche et rive droite, de Moustiers à Aiguines, couennes, grandes-voies, des ultra-classiques aux nouveautés, retrouvez chaque itinéraire d’escalade des gorges dans un seul et même livre ! Une Bible de 500 pages incontournable pour tous les aficionados des lieux !

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Verdon Intégraal

“Verdon Inté Graal”: Bruno Clément, aka Graou, famous climber and bolter in the Verdon gorges, releases a climbing guidebook about the mythical gorge! Just out, this book is a complete listing of no less than 215 climbing sectors in the canyon! Left bank and right bank, from Moustiers to Aiguines, single pitch and multi-pitch routes, from ultra-classics to new additions, any and all climbing routes in one and the same book! An essential 500-page bible for all the fans of the gorge!
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Deuxième ascension de Arco Iris par Seb Berthe – Second ascent of Arco Iris by Seb Berthe

29 juillet 2021 à 12:34

Profitant d’un temps exceptionnellement venté pour la saison, le talentueux grimpeur belge Seb Berthe vient de réaliser la seconde ascension de la grande-voie extrême de Montserrat (Catalogne) “Arco Iris” 8c+, 200m. Libéré par Edu Marin en octobre dernier, le challenge propose 5 longueurs soutenues (6c, 8b+, 8c+, 8b, 8a+) avec des plombs monstrueux supérieurs à 20 mètres en cas de chute. Voici le ressenti de Seb.

“Arco Iris” est mon plus gros accomplissement en grande voie. Cette ancienne voie d’artif est relativement soutenue et incroyable : elle remonte une proue déversante sur 5 longueurs. Edu a rééquipé la voie avec des points très espacés de manière à ce que tenter la voie en libre ne gêne pas le fait de la grimper en artif, ce qui ne pose pas de problèmes ici à Montserrat. J’ai pris le plus gros plomb de ma vie dans cette voie, environ 25 mètres en essayant la longueur en 8c+. Cela rend les choses vraiment difficiles à gérer mentalement, mais je pense que je m’en suis bien sorti ! Malgré quelques parties avec du rocher fragile, les prises sont magnifiques et l’escalade superbe et bien rési ! Concernant le processus, j’ai découvert le mur et la voie ce printemps quand j’ai réalisé “Tarrago” à la journée (la voie des frères Pou juste à droite qui partage certaines parties avec celle-ci). Quand je suis allé dans “Arco Iris” je l’ai trouvé bien plus dure… C’était la première de ma vie que j’ai eu autant de difficultés en essayant une grande voie le premier jour. J’ai pu enchaîner la longueur en 8b+ mais la longueur clé en 8c+ était vraiment dure à appréhender physiquement, techniquement et mentalement, terriblement rési. J’ai dû quitter l’Espagne sans la croix.
Cet été, je devais retourner en Espagne pour préparer un gros projet pour l’année prochaine, et j’étais assez proche de Montserrat. Malgré la chaleur j’y suis retourné et j’y ai trouvé de relativement bonnes conditions grâce au vent. Le 2ème jour dans la voie, je me suis fait botté les fesses une seconde fois mais j’ai compris que je pouvais faire cette voie en grimpant parfaitement bien. A mon 3ème jour dans la voie, je me suis senti de mieux en mieux dans la longueur clé et j’avais des méthodes parfaites. J’ai mis un essai parfait dans le 8c+ et je suis tombé complètement pété à quelques mouvements du relais ! Je me suis senti confiant et heureux : je savais que je pouvais le faire.

A la fin de la journée, j’étais en train de bosser des sections de cette longueur clé quand j’ai cassé une prise clé dans la partie finale, enlevant le seul repos possible dans cette section, rendant encore plus dure cette longueur… Les doutes sont rapidement revenus. Dimanche était mon 4ème jour de travail dans la voie, et je n’étais pas sûr de mes chances. Peu importe, j’ai mis un essai “a muerte” avec mon pote belge Baptiste Verdin en guise de compagnon de cordée. J’ai réalisé la première longueur relativement facilement par rapport aux autres fois. Pour mon premier essai dans le 8c+, je suis tombé là où j’ai cassé la prise la session précédente. J’ai retravaillé mes méthodes un petit peu et j’ai pris 2 heures de repos. À mon deuxième essai, j’ai très bien grimpé mais je me suis senti de plus en plus fatigué au fur et à mesure que j’avançais. J’ai atteint l’endroit où j’étais tombé précédemment et j’ai crié fort en faisant le mouvement. J’étais vraiment à la limite. Pendant les 10 derniers mètres, j’ai bataillé à chacun des mouvements, probablement une des plus gros combat de ma vie ! Les deux dernières longueurs, j’ai donné le meilleur. Malgré les bouteilles je les ai enchaînées directement. Après plus de 9 heures dans la voie nous étions en haut du mur. J’étais vraiment heureux et euphorique. J’ai mis en tout 4 jours pour réussir la voie, en réalisant en tête chaque longueur, et j’ai mis beaucoup de concentration mentale et d’énergie pour relever le défi qu’offre cette voie. Merci à Edu pour tout ce travail sur cette voie !
Concernant les cotations, de mon point de vue, la longueur clé est un vrai 8c+ (encore plus depuis que j’y ai cassé une prise), mais j’ai trouvé les autres longueurs plus faciles que ce qu’annonçait Edu. Je dirai 8b au lieu de 8b+ pour la L2, 8a+ au lieu de 8b pour la L4 et 8a au lieu de 8a+ pour la dernière longueur. Voyons ce qu’en penseront les grimpeurs suivants…

Photo: Julia CassouJuliaCassou.com

Photo: Julia CassouJuliaCassou.com

Taking advantage of exceptionally windy weather for the season, the talented Belgian climber Seb Berthe has just completed the second ascent of the extreme multi-pitch Montserrat (Catalonia) “Arco Iris” 8c+, 200m. Freed by Edu Marin last October, the challenge offers 5 sustained pitches (6c, 8b+, 8c +, 8b, 8a+) with potential falls up to 20 meters.

Arco Iris” is my hardest achievement in multipitch climbing for sure. This ancient aid route is really sustained and incredible: it follows an overhanging corner for 5 pitches (6c, 8b+, 8c+, 8b, 8a+). Edu rebolted the line with huge runouts so the freeclimb does not bother the aid, which is really important there in Montserrat. I took the longest whipper of my life, about 25m, trying hard on the 8c+… This makes it really hard for the mental, but I think he did a great job there! Despite some loosy rock, the holds are crazy and the climbing is great and so pumpy! About the process, I discovered that wall and the route in spring when I climbed “Tarrago” in a day (The route from the Pou brothers just on the right that shares some parts). Then I went for “Arco Iris”, and it felt so much harder… This was the first time in my life I had so much troubles in a multipitch on my first day: I could send the first 8b+ pitch but the crux pitch felt desperatly hard physically, technically and mentally, and sooo pumpy. I had to leave Spain with this route undone…

This summer, I had to come back to Spain to prepare a big project for next year, and was staying pretty close from Montserrat. Despite the warm conditions, I had to go again and I actually discovered pretty good conditions (quite windy)👊 On the 2nd day on the route, I got my ass kicked a second time but found out that I could send this beast with perfect climbing from myself. On my 3rd day on the route, I felt better and better on the pitch, and had my betas perfectly. I gave a perfect go on the 8c+ and fell completely pumped few moves from the anchor! I was so happy and psyched: I knew I could do it.

At the end of the day, as I was working on some sections of the crux pitch, I broke a key hold of final part and it took off the only rest there. I think it makes the pitch significantly harder… Doubts came back. Sunday was my fourth day working the route, and I was’nt sure I had a chance this day. Anyway, I went “a muerte” with my belgian friend Baptiste Verdin as belayer and partner. I sent the first pitch pretty easily compared to the previous times. On my first go on the 8c+, I fell where I broke the holds the last time. I worked on the beta a bit more and took 2 hours of rest. On my second try, I climbed really well but felt more and more tired while progressing on the route. I reached the point where I fell before and shout loudly while doing the move. I really was at the limit. During the last 10m, I fought hard at every move, probably one of the biggest fight of my life! On the two following pitches, I gave my best. Despite the pump I sent them directly. After about 9 hours on the route we were on the top of the wall 🙂 I was so psyched and happy about it! In total, I spent 4 days to send the route (leading every pitches) and put quite a lot of mental focus and energy to overcome the challenge that the route offers. Thanks to Edu for the work on this route! About the grades, in my opinion, the crux pitch felt well and truly 8c+ (even more after I broke the hold), but the other pitches might be a bit easier than what Edu said: I would say 8b instead of 8b+ for the second pitch, 8a+ Instead of 8b for the fourth pitch and 8a instead of 8a+ for the last pitch. Let’s see what the following climbers will think about it…

Photo: Julia CassouJuliaCassou.com

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Video: Ötztal Syndrome, Eva Hammelmüller

3 août 2021 à 18:26

Rencontre avec la grimpeuse Eva Hammelmüller qui présente la région d’Ötztal proche d’Innsbruck en Autriche. Focus sur la falaise de Niederthai avec deux voies extrêmes en 8c, “Passport to honesty” et son esthétique double jeté d’entrée et le très résistant “Gondor”. Une belle destination d’été à visiter !
Meet Eva Hammelmüller who presents the Ötztal region near Innsbruck in Austria. Focus on the crag of Niederthai with two extreme routes in 8c, “Passport to Honesty” and its aesthetic double dyno entrance and the very resistant “Gondor”. A beautiful summer place to visit!

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Video: Babsi Zangerl, Greenspit 8b+

3 août 2021 à 19:15

Suite de la série vidéo “Committed” avec Babsi Zangerl ! Après le premier épisode dans “Sprengstoff” 9a à Löruns, voici un épisode en Italie dédié à la mythique voie de trad de la Valle dell’Orco, la fissure déversante de “Greenspit” ouverte par le Suisse Didier Berthod. La grimpeuse autrichienne avait profité de l’automne dernier pour essayer cette classique et malgré des coincements de mains compliqués, des bons plombs et des essais engagés Babsi a réussi à s’offrir la première ascension féminine de la voie. A voir ci-dessous !

“Greenspit” is a route of mythical status. Bolted and “defaced” as some traditionalists would say with green hangers (hence the route’s name), the route thwarted all suitors until the legendary swiss trad ace Didier Berthod chopped the bolts and made the first ascent placing natural pro. For Babsi Zangerl, “Greenspit” was a challenge always waiting in the wings … until thanks to Covid, the fall of 2020 found her home in Europe and not on El Cap. Babsi spent last fall in Italy’s famed Valle dell’Orco where she racked up and committed to the steep roof crack. And after enduring the runouts, whips, and painful hand jams, Babsi became the first woman to succeed on “Greenspit”. A must watch.

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Critique livre : Ethic Climb -Book review: Ethic Climb

6 août 2021 à 09:57

Alors que l’escalade vient de faire son entrée aux Jeux Olympiques, Marc Le Menestrel a récemment publié “Ethic Climb“. Ancienne gloire de l’escalade dans les années 80 et un temps réfractaire à la sportivisation de l’activité via la signature du Manifeste des 19, Marc a finalement mis de l’eau dans son vin et s’est intéressé à toutes les facettes de notre activité à travers ses innombrables expériences verticales mais aussi de nombreux échanges avec les stars mondiales de la grimpe. Enseignant en Sciences de la décision à Singapour, Marc développe grâce à cet ouvrage sa Charte éthique de l’escalade, une œuvre élaborée pour le compte de le fédération internationale dans le but de présenter l’ensemble de valeurs de la grimpe auprès du Comité International Olympique. Recueillant de nombreuses citations et témoignages parmi les plus célèbres des grimpeurs comme la préface signée Chris Sharma et illustré de manière particulièrement fournie avec des clichés magnifiques, “Ethic Climb” se positionne comme un essai philosophique sur l’escalade, une réflexion éclairée venant étayer les différentes thématiques déjà déclinées dans la Charte.

Ethic Climb descriptif

Par exemple sont questionnés les principes de liberté recherchés par les grimpeurs, le rapport à la nature et notre conscience écologique à travers l’escalade, les notions de performance et d’établissement d’objectifs, de partage, la beauté du mouvement ou de de la technique pouvant être interprétée comme forme d’Art, les problématiques concernant la sécurité et la prise de risques,… Sans parti pris, Marc se confie sur tous les sujets grâce à un brainstorming introspectif résultant de retours d’expériences fruit de son riche vécu ou de références culturelles voire scientifiques. “Ethic Climb” éveille alors notre esprit critique, notre curiosité et notre réflexion afin de se forger notre vision personnelle de la grimpe. Car c’est bien pour lui l’objectif de la Charte : accompagner l’évolution de l’escalade, mieux faire connaître sa richesse et renforcer ses valeurs en plaçant les grimpeurs au centre du débat. Loin d’une énumération dogmatique, “Ethic Climb” permet de mettre en lumière l’universalité de notre discipline tout en dessinant les enjeux éthiques et en invitant au débat et à l’échange. A coup sûr un must à insérer dans toute bibliothèque de grimpeur passionné !

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Ethic Climb couverture

As climbing has just made its debut at Olympic Games, Marc Le Menestrel recently published “Ethic Climb“. Former glory of climbing in the 80’s and a time refractory to the sportivization of the activity through the signing of famous “Manifeste des 19”, Marc finally put water in his wine and was interested in all the facets of our activity through its innumerable vertical experiences but also numerous exchanges with the world stars of climbing. Teacher in Decision Sciences in Singapore, Marc develops through this book his Ethical Charter of Climbing, a work developed on behalf of the international federation with the aim of presenting the set of values ​​of climbing to the International Olympic Committee. Collecting many quotes and testimonies from among the most famous climbers such as the preface by Chris Sharma and illustrated with a lot of magnificent pictures, “Ethic Climb” could be described as a philosophical essay on climbing, an enlightened reflection coming to support the various themes already set out in the Charter. For example, the principles of freedom sought by climbers are questioned, the relationship to nature and our ecological awareness through climbing, the notions of performance and goal setting, sharing, the beauty of movement or the technical skills that can be interpreted as a form of Art, issues concerning security and risk-taking, … Without giving his opinion, Marc deals with all subjects thanks to an introspective brainstorming resulting from feedback from his rich experience or cultural and even scientific references. “Ethic Climb” then awakens our critical mind, our curiosity and our reflection in order to build our personal vision of climbing. It’s for him the main goal of the Charter: to support the evolution of climbing, to make its wealth better known and to strengthen its values ​​by placing climbers at the center of the debate. Far from a dogmatic enumeration, “Ethic Climb” helps to highlight the universality of our discipline while outlining the ethical issues and inviting debate and exchange. Certainly a must to insert in any library of passionate climber!

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Video: Stefano Ghisolfi, Bibliographie part 3

12 août 2021 à 12:49

Chapitre 3 des vidéos séries consacrées au travail de “Bibliographie“, seconde proposition en 9c au Monde par le top grimpeur italien Stefano Ghisolfi. “J’ai fait des progrès mais cette fois j’ai eu fort à faire avec des températures élevées.”

Chapter 3 of the video series dedicated to the work of “Bibliographie”, Céüse, second 9c of the World by Italian top climber Stefano Ghisolfi. “Making some progression, but this time I had to deal with hot temperatures.”

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Histoire sans Fin : Première ascension pour Vanhee et Berthe – Histoire sans fin : first ascent by Vanhee and Berthe

Par : Marie_Pebble
16 août 2021 à 19:07

La semaine dernière, les machines belges, Siebe Vanhee et Sébastien Berthe, ont libéré “Histoire sans Fin” – une grande voie de 200m avec 10 longueurs dans des cotations allant jusqu’au 8b+. Ils ont ainsi réalisé la 1ère et la 2ème ascension libre de ce projet de longue date sur le Petit Clocher du Portalet (Suisse).

Siebe nous raconte :

« La semaine dernière, Sébastien Berthe et moi avons eu une chance incroyable de faire les deux premières ascensions libres de ce que nous considérons comme le meilleur grande voie en granite pour cette cotation en Europe. C’est peut-être même la seule dans ce niveau. Cela fait un an que j’ai entendu des rumeurs sur une nouvelle ligne, incroyablement propre et dure, sur le Petit Clocher du Portalet en Suisse près de Martigny.”

“En 2001, Didier Berthod et François Mathey ont ouvert la deuxième longueur, une fissure en 7c+ de 45 mètres de long, entièrement en trad: top classe ! Cette fissure se termine au milieu d’un beau pilier, au milieu de nulle part. Le granite lisse situé au-dessus a dû attendre près de 20 ans avant que Fabien Borter et Bertrand Martenet imaginent une incroyable suite (celle ci est équipée), qui suit des dalles et des arêtes jusqu’au sommet. Malgré leur lecture visionnaire, c’est en 2020 que cette grande voie a pu être finie d’être équipée avec l’aide de Didier Berthod pour trouver la longueur manquante, une belle arête orange cotée 8b.”

« Fin juin, avec Jean-Elie Lugon, nous avons trouvé un petit créneau pour aller essayer cette voie. Je me suis fait botter le cul et j’étais dans un état physique lamentable! Malgré ça, je me suis dit que c’était une des plus belles lignes que je n’ai jamais essayée. La semaine dernière, je suis revenu avec Sébastien, physiquement en meilleure forme mais toujours intimidé par la ligne. J’y suis allé en mode repérage. Mais avec les good vibes de Seb sur la paroi, j’ai rapidement changé d’état d’esprit. Nous avons tous les deux travaillé la longueur clé jusqu’à ce que Seb l’enchaîne. Je sentais que j’avais besoin de quelques essais supplémentaires pour l’enchainer aussi, mais Seb n’avait plus de temps et on est tenté directement la suite de la voie. Ça a été un gros combat physique et mental , nous avons terminé à la nuit ! Ce jour-là, Seb a ainsi fait la première ascension libre. Comme toujours, il a été super fort et a essayé chaque longueur jusqu’à l’enchainement. “

“Trois jours plus tard, c’était mon tour, je suis revenu avec le soutien de Seb et Soline. Cette fois-ci convaincu que je pouvais enchainer la voie. Je me suis lancé dans la fissure en 7c+, puis dans la traverse en 7c jusqu’à arriver au crux. Je me suis alors retrouvé au milieu de la longueur en 8b+, au niveau du crux qui est un pas de bloc super technique. Il faut trouver la bonne pression sur des prises de pied microscopiques qui permettent des mouvements qui semblent impossibles: tout est dans la tête, il faut oser et pousser sur les pieds. J’ai réussi à enchainer cette longueur au premier essai ce jour là. Il y a également une longueur en 8b, une arête lisse mais costaud, qui a été un bon combat mental: effrayante mais magique! Ça m’a semblé tellement impossible au premier essai, mais quand tu doses bien la pression sur les pieds et tu géres correctement l’équilibre, la magie opère. Encore une fois, j’ai enchainé au premier coup ! La dernière longueur dure est une dalle corsée en 8a+. J’ai réussi à bien grimper mais j’étais nerveux d’imaginer tomber dans cette dernière section difficile… et c’est arrivé. Merci à Seb et Soline, j’ai relativisé ma chute, je suis retourné au relais et j’ai atteint le haut de la voie ! “

et le commentaire de Sébastien :

« La différence entre l’enchainement de la voie par Siebe et la mienne est assez amusante : en enchainant toutes les longueurs les unes après les autres, Siebe était vraiment dans un mode de croisiére impressionnant. Il a quasiment laissé aucune chance à la voie et il y a eu très peu de facteurs incertains. Au contraire, j’ai été en mode freestyle total, tombant à chaque longueur en mettant essai après essai jusqu’à ce que ca passe ne sachant rien à propos des longueurs suivantes, mais croyant fermement que j’avais la capacité de le faire. Un vrai ascenseur émotionnel ! J’ai adoré ça car ça m’a apporté les meilleures sensations jamais ressenties en escalade !

Photos : Fred Moix

The belgian climbers, Siebe Vanhee and Sebastien Berthe, sent last week “Histoire sans Fin” – a 200m route with 10 pitches up to 8b+. They thus realised the 1st and second free ascent on their longstanding project on Petit Clocher du Portalet (Switzerland).

Siebe Vanhee comments:

“Last week, Sebastien Berthe and I where incredibly lucky to make the first two free ascents of what we consider the best granite multipitch of the grade in Europe. It might even be the only of the grade. It’s been a year since I’ve heard some rumors about a new, incredibly clean and hard, line on Swiss’ Petit Clocher du Portalet near Martigny.

“In 2001 Didier Berthod and Francois Mathey opened the famous second pitch off the ledge, a 45 meter long 7c+ splitter crack, naturally protected. One of the best! The splitter ends in the middle of the beautiful pillar, in the middle of nowhere – the “Never Ending Story”. The smooth granite above had to wait almost 20 years before Fabien Borter and Bertrand Martenet imagined an incredible bolted continuation of the route, following blank slabs and arêtes to the summit. Despite their great visioning, the climb had to wait until 2020 when they got help of Didier Berthod to find the missing link pitch, a beautiful orange arête graded 8b.”

The end of June, together with Jean-Eli Lugon we found a small window to go and try ‘Histoire’. I got my ass kicked completely and was in a terrible physical state. Despite, I realized it was one of the best lines I had ever tried. Last week I returned with Sebastien, physically in a way better shape but still intimidated by the line. I mainly went up to have another look and see how it would go. But with the sending vibe Seb brought with us on the wall I was quickly contaminated. We both worked the crux pitch until Seb strongly send. I felt I needed little tries more to send as well but Seb’s time was running for a ‘one day first day’ ascent. We continued and he pulled out a strong physical and mental fight, we topped out at night! This day Seb made the first free ascent. As always, he was strong and kept giving every pitch sending tries until he surprisingly did!  

“Three days later it was my turn, I returned with the support of Seb and Soline. This time convinced I could climb the route. I fired up the 7c+ splitter, continued the 7c traverse pitch to the base of the cruxpitch. Suddenly I found myself in the crux of the 8b+ pitch, a super technical boulderproblem where the right pressure on microscopic footholds makes the seemingly impossible moves possible. It’s all in the head, you need to dare and push on the feet. It went smooth, I could send on the first go. The 8b pitch, the slabby but strenuous arete, was a mental fight. Scary but magical, that’s what comes to mind when I think of that pitch. It felt so impossible on the first try, it’s scary to push so much on the feet but ones you find the right pressure and balance, the magic happens. Again, I send this pitch on the first go! The last challenge, a spicy 8a+ slab. I climbed well but nervous, a brainfart happened and I fell at the very last difficult section. Thanks to Seb and Soline, I relativized my lame fall, returned to the anchor and just cruised it to the summit!

And the comment from Sébastien Berthe:

The difference between Siebe free ascent and mine was pretty fun to notice: while sending all the pitches one after another, Siebe was really in an impressive cruise control mode, he did not let much chance to the route and had very few uncertain factors. On the contrary, I was in total freestyle, falling in every pitch and putting tries after tries until it eventually goes, knowing nothing about the next pitch, but believing strongly I have the ability to do it. A true roller coaster day! I love this style because it brings me the best sensations ever felt in climbing!”

Photos : Fred Moix

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Il était une voie – Once upon a line: Just do it

Par : Marie_Pebble
18 août 2021 à 12:38

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

Just do it

   Smith Rock, Oregon USA
   Monkey Face
  Alan Watts, 1989
  Jibé Tribout, 1992

“Just Do it”, située à Smith Rock, berceau de l’escalade sportive aux US, est le premier 8c+/5.14c du sol américain. La voie propose 40 mètres soutenus en plein milieu de la face bien compacte du monolithe de Monkey Face. Jibé Tribout nous raconte l'histoire derrière la première ascension :

“J’ai fait Just do it le 16 avril 1992 (pas sûr pour le 16…). La voie se compose d’un 8a+ teigneux et technique de 20m, suivi d’un repos sur deux réglettes 1,5cm avec deux petits pieds. Après on attaque la partie clé en 8b+, qui monte progressivement en difficulté jusqu’à la fin qui est très rési. J’ai découvert cette voie après avoir fait la seconde ascension (après Allan Watts) de East face of the monkey face, le 8b sur coinceurs qui est sur le pilier de droite, une voie incroyable. Après avoir fait To bolt or not to be, et de nombreuses autres premières (Bad Man, etc…) j’ai commencé à essayer en 1991 et j’ai été tout près de faire, mais des conditions météo très chaudes et une énorme coupure au doigt m’en ont empêché. Après un hiver d’entrainement spécifique, je suis revenu au printemps 92, et ça a fait assez vite, en une dizaine de jours. Le nom, gentiment provocateur était une adresse aux grimpeurs américains (“juste fais-le !” en français) à adopter l’escalade libre sur spits pour faire des voies dures ! L’autre chose est que j’aborais un débardeur Nike de Jordan, ou il y avait le slogan “Just do it”, cela vient de là ! Cette voie à eu un énorme retentissement au USA, de part son niveau, des photos spectaculaires publiées à ce moment, de la couverture de Climbing et du fait que je sois Français!”

“Pour le coté polémique, même si personne n’essayait la voie quand j’ai commencé à m’y investir, Allan Watts avait équipé et un peu essayé et à l’époque les grimpeurs considéraient qu’à partir du moment ou ils avaient équipé, la voie n’était essayable que par eux-mêmes ! D’où un peu de tension avec certains locaux… Après le truc cool, c’est que le soir de ma réussite, le patron de Métolius nous a invités dans le meilleur restaurant de Bend pour fêter ça et que le lendemain, un médecin local passionné d’escalade à fait une grande fête chez lui avec les grimpeurs du coin et on a fêté, bu, consommé beaucoup de substances illicites, et c’était une magnifique reconnaissance de la part du milieu local. Cette voie et cette ascension ont été un des sommets de ma carrière de grimpeur, un des moments ou j’ai été certainement le plus fort. Dans cette fameuse fête, j’ai d’ailleurs gagné le concours de tractions, un peu sous cocaïne c’est vrai, mais en faisant tout de même 80 tractions de suite… Cela reste un joli nombre!”

"Just do it" located in Smith Rock, Oregon, the birth place of US rock climbing, is America's first 8c+/5.14c. The route offers 40 meters of sustained climbing straight in middle of the North East face of the Monkey Face monolith. Jibé Tribout tells us the story of the first ascent:

"I climbed "Just do it” on April 16, 1992 (not 100% sure about the 16th...). The route could be described as hardcore and technical 20-meter 8a+ followed by a rest on two 1.5cm crimps with small feet. After that, you start tackling the meat of it, in the 8b+ range, which gradually increases in difficulty until the end, best described as heavy on power endurance. I discovered this route after making the second ascent (after Allan Watts) of East face of the monkey face, the 8b trad on the right pillar, an incredible line. After doing « To bolt or not to be » and many other first ascents (Bad Man and so on) I started trying “Just do it” in 1991 and I was very close but weather conditions turned very hot and a huge cut on my finger stopped me. After a winter of specific training, I came back in Spring 92 and it went pretty quickly, in ten days. The name, kindly provocative, was a message to American climbers to adopt free climbing on bolts, in order to set hard routes! The other thing is, I loved a Nike tank top from Jordan with "Just do it” on it, it comes from there! This route had a huge impact in the USA, because of its level, the spectacular photos released at the time, the cover of Climbing and the fact that I was French!"

"As for the controversy, even if no one had tried the route when I started, Allan Watts bolted the line and tried it a little bit, and at that time the belief was that a line belonged to their bolter and no one else could have a go. So there was some tension with a few locals ... The cool thing is that on the very evening of my success, the boss of Metolius invited us to the best restaurant in Bend to celebrate and that, the next day, a doctor/climber organised a big party at his place with locals climbers and we partied, drank, consumed a lot of illicit substances, and it was a wonderful moment of reconciliation with the local community. This route and this ascent have been one of the peaks of my climbing career, one of the times I was certainly the strongest. At this famous party, I moreover won the pull-up contest, on cocaine it's true, but clocking 80 pull-ups in a row nonetheless… That's still a pretty number!"

Photo:  Martin Kanurek
Témoignage/Account: Jibé Tribout


 

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Martina Demmel empoche San Ku Kai 8c+ – Martina Demmel climbs San Ku Kai 8c+

19 août 2021 à 10:44

Martina Demmel fait partie des grimpeuses actuellement les plus prolifiques en matière d’escalade sportive en falaise. Après un hiver en Espagne avec un grand nombre de coches dont “Joe-cita”, son premier 9a à Oliana, Martina vient de réaliser “San Ku Kai” 8c+ à Entraygues (Briançonnais). Il s’agit de la seconde féminine de la voie après Anak Verhoeven en 2017.

“Cet endroit a toujours été spécial pour moi, principalement à cause du paysage magnifique qui l’entoure, de la rivière à proximité, mais aussi du toit ombragé en gneiss, ce qui me rendait encore plus heureuse d’y revenir chaque été ! J’ai spontanément décidé de donner quelques essais à cette kingline après la coupe du monde avec Yannick Flohe, mais comme il manquait encore un mouvement difficile avec un talon, je l’ai laissée de côté comme futur projet pour les prochaines semaines… Étonnamment, j’ai fait le mouvement manquant lors de mon essai suivant début août, directement en venant du sol avec un juste un court stop par la suite ! À partir de là, j’ai réalisé que cela pouvait vraiment être possible mais je me suis trompée car j’en attendais trop et je n’ai plus jamais atteint l’inversée sur les sessions suivantes… Heureusement j’ai trouvé une méthode beaucoup plus sûre en sautant même 2 mouvements pour atteindre la hauteur de mon meilleur essai à nouveau, mais tombant toujours un peu au-dessus. J’ai alors cherché des petits détails utiles, je me suis visualisée en train de réaliser les derniers mouvements pour ne pas devenir trop nerveuse pendant l’enchainement… Disons que je suis devenue vraiment nerveuse, j’avais peur de faire une erreur mais des conditions venteuses parfaites m’ont permis de clipper la chaîne de mon plus long projet jusqu’à présent lundi dernier (presque seulement mentalement car il y a uniquement 20 mouvements de résistance avec un risque élevé de faire des erreurs, en particulier en mettant les talons sur 75% des mouvements) !
La réalisation de ce bijou permet enfin de comprendre un peu le monde de la projection et ce que cela signifie de devenir fou obsédé par le fait que vos pensées ne font que tourner en rond autour d’un morceau de caillou !”

Photos : Malik Schirawski

Martina Demmel is one of the most prolific climbers in the rock climbing community. After a winter in Spain with a large number of ticks including “Joe-cita”, her first 9a in Oliana, Martina has just completed “San Ku Kai” 8c + in Entraygues (Briançonnais). This is the second female on the route after Anak Verhoeven in 2017.

“This place always had been special for me mostly because of the stunning landscape around, the river nearby but also the shady ‘Gneiss’ roof for sure what made me even happier to come back there every summer! Spontaneously decided to give this kingline a few tries after the Worldcup with Yannick Flohe but as a tricky heelhook-move was still missing I left it beside as a future project for the next weeks…surprisingly did the missing move during the next attempt at the beginning of August directly while coming from the ground by only having a short hang afterwards! From then on, I realised that it really could be possible but this was the fault as I expected too much and never reached the undercling again the next sessions… luckily I found a much safer beta by even skipping 2 moves to reach the old highpoint again but still falling above, searching for more little helpful details, always visualising myself sticking the last moves to not get too nervous during the send. Let’s say, I got fricking nervous, scared to make a mistake but perfect windy conditions let me clipp the chains of my longest project so far last Monday (almost only mentally as there are 20 resistency moves with a high risk of doing mistakes especially while putting the heels on 75% of the moves)!
This gem finally let me understand the world of projecting a bit and what it means to get crazy obsessed that your thoughts are only turning circles around a piece of rock!


Photos : Malik Schirawski

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