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Tranche de bloc helvète – Swiss bouldering action

4 janvier 2022 à 20:15

Après le fois gras et la bûche, un peu de tranche de bloc helvète ! Alors que l’allemand Yannick Flohe vient de réussir le passage cette semaine en en signant la 7ème ascension, le local Giuliano Cameroni nous présente la vidéo de sa réussite dans le panneau désormais iconique de Val Bavona, “Off the Wagon” 8C+, un des passages parmi les plus durs du pays. Une croix avec des méthodes spéciales, Giuliano préférant serrer une arquée et relancer plutôt que de réaliser l’extraordinaire derviche no foot qui a fait la renommée du bloc. Pour le grand mouvement il a essayé en vain une autre méthode par un bidoigt arqué des plus horribles…


Pour être complet sur le passage, Sergei Topishko nous propose aujourd’hui aussi une revue des prises du départ bas.

Foie gras and Christmas pud, move aside! While the German Yannick Flohe has this week claimed the 7th ascent of the campus board testpiece, local Giuliano Cameroni releases the video of his send of the iconic boulder of Val Bavona,Off the Wagon” 8C +, one of the toughest lines in the country. The tick required special methods, with Giuliano preferring to crimp and go again rather than attempt the famous, and insane, no-foot cross. For the big move he did try another beta using a ridiculous two finger pocket…


To be complete, Sergei Topishko is also giving us today an insight into the low-start holds.

Pendant ce temps la grimpeuse Serbe Stasa Gejo vient de répéter “Delusion of Grandeur” 8A+/B à Chironico, vidéo à la clé. Ce bloc propose une escalade athlétique sur une rampe horizontale déversante, un des plus beaux blocs du coin. C’est la seconde féminine du problème après Isabelle Faus il y a deux ans.

Meanwhile, Serbian climber Stasa Gejo has just climbed “Delusion of Grandeur” 8A+/B in Chironico, video below. This boulder offers athletic climbing on an overhanging horizontal rail, one of the most beautiful boulders in the area. This is the second female ascent after Isabelle Faus’ two years ago.

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Seb Bouin visite Majorque – Seb Bouin visits Mallorca

6 janvier 2022 à 17:36

Seb Bouin s’est rendu à Majorque pour un trip hivernal de fin d’année. Il en a profité pour visiter les falaises de l’île, notamment les must de La Reserva, Museo ou encore Cala Tuent. Après un premier séjour il y a 10 ans où Seb avait fait le tour des falaises classiques (Fragel, Les Perxes,…) le mutant français a refait un tour du coin, conseillé par Iker Pou.
Ainsi, il réalise la 3ème ascension après Iker et Jaume Llebeta Serra d’une voie de 45 mètres équipée par Christian Lupion, “Reikavic Energy” 9a. “Après une approche en 8b, vient un jeté sommital avec une configuration bizarre, pas si dur en soi mais où il est facile de déjouer.” commente l’intéressé.
Seb aura aussi réalisé entre autres un de ses à vue les plus difficiles avec “Petit comit”, 8b+, à Cuenco. “Je fais toujours du à vue en reprise après ma pause de Noël. C’est un de mes à vue les plus difficiles mais je peux aller plus loin en termes d’effort, le problème est de trouver les méthodes qui marchent.”

Ce break mallorquin aura permis à Seb de souffler dans son bras de fer avec son projet “DNA” à la Ramirole. “Malgré le froid, je suis tombé 4 fois après le crux sommital au mois de décembre. Je pensais le finir avant Noël. Ce n’est malheureusement pas le cas. Je m’entraîne actuellement un peu en force, et en fonction des conditions je vais peut-être y retourner bientôt et tenter de la finir. Si il fait trop froid, je retourne à Stoking the fire”.
Les bases sont posées comme on dit !

Photo de couverture issue d’un précédent trip en Turquie : coll. Sam Bié

Seb Bouin Majorque

Seb Bouin went to Mallorca for his end-of-year winter trip. He took the opportunity to visit the crags of the island, in particular the to-do that are La Reserva, Museo or Cala Tuent. After a first trip 10 years ago, when Seb had toured the classic cliffs (Fragel, Les Perxes and so on) the French rock climber went for a second time, on the advice of Iker Pou.
While there, he made the 3rd ascent (after Iker and Jaume Llebeta Serra) of a 45-meter route bolted by Christian Lupion, “Reikjavic Energy” 9a. “After an 8b approach comes the top dyno, which is awkward, not that hard on its own but easy to fall from” comments Seb.
Amongst other climbs, the Frenchman has also done one of his most difficult onsights with “Petit comit”, 8b+, in Cuenco. “I always go for onsights after my Christmas break. It’s one of my most difficult onsight sends but I can go further in terms of effort, the problem is to find the methods that work.”

This Mallorquin trip allowed Seb to take a break and put the battle with his “DNA” project at la Ramirole, Verdon, on temporary hold. “Despite the cold, I fell 4 times after the top crux in December. I thought I would finish it before Christmas. Unfortunately, it was not to be the case. I’m currently training power a little bit, and depending on the conditions I might go back there soon and try to finish it. If it’s too cold, I’ll go back on Stoking the fire instead”.
There, he said it!

Photo from a previous trip in Turkey: coll. Sam Bié

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Estado Critico 9a pour Victor Guillermin – Estado Critico 9a by Victor Guillermin (+ video)

11 janvier 2022 à 18:21

Le jeune grimpeur normand Victor Guillermin (16 ans) a profité des vacances de Noël pour découvrir la Mecque Catalane de Siurana et réussir son premier 9a à El Pati, avec une belle vidéo au drone à la clé.

“Je suis un jeune grimpeur du Havre qui adore se faire rouster dans des voies (très) dures… Je voulais profiter des vacances de Noël pour aller grimper dans le Sud, mais une mauvaise météo nous a poussés à aller découvrir Siurana et sa voie mythique “Estado Critico”, premier 9a réalisé à vue par Alex Megos… Les vidéos de la voie trouvées sur le web m’ont convaincu de l’essayer… A la première séance j’ai pu caler les mouvs et dès la deuxième séance, j’ai mis des runs, notamment un où je tombe après le crux, tout en haut de la voie, par oubli des méthodes… C’était de bonne augure pour le surlendemain ! Mais après le jour de repos, le vent soufflait très fort, avec des rafales à plus 80km/h. Je n’ai pu mettre que deux runs, un où je suis tombé au crux, un autre où une rafale de vent m’a arraché du rocher alors que j’allais chercher le bac de fin de voie… Enfin au 5e jour, après un bon échauffement, je tope mon 1er 9a en 9 essais, réalisant un rêve d’enfant. Je n’ai maintenant qu’une envie : y retourner pour essayer d’autres voies incroyables !”

The young climber from Normandy (16 years old) Victor Guillermin took advantage of his Christmas holidays to discover the Catalan Mecca of Siurana and sent his first 9a in El Pati, with a great drone video to boot.

“I’m a young climber from Le Havre who loves to be spanked on (very) hard routes…. I wanted to take advantage of my Christmas holidays to go climbing in the South of France, but bad weather pushed us to discover Siurana and this mythical route “Estado Critico”, first 9a made onsight by Alex Megos… The videos of the route found on the web convinced me to try it… In the first session I was able to do all the moves and for my second session on it, I put some tries in, in particular one where I fell after the crux, at the top of the route after forgetting my beta… It seemed promising for the day after a rest! But after chilling for a day, the wind was blowing very strongly, with gusts over 80km/h. I was only able to give it 2 tries, one where I fell at the crux, another where a gust of wind tore me from the rock while I was going to stick the final jug… Finally on my 5th day, after a good warm-up, I topped my 1st 9a in 9 tries, realising a childhood dream. I only have one motivation: go back and try other incredible routes!”

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Anak Verhoeven s’offre Esclatamasters par deux fois ! – Anak Verhoeven climbs Esclatamasters twice!

12 janvier 2022 à 12:06

Afin de faire suite à ses récents faits d’armes à Oliana, la top grimpeuse Belge Anak Verhoeven est allée explorer un peu plus haut la vallée de Segre en Catalogne. Objectif : se frotter à la King Line d'”Esclatamasters” 9a, une proue déversante qui surplombe le village de Perles, juste à côté d’une arche naturelle esthétique. Après quelques jours de travail, Anak a réussi la voie, et fait intéressant et particulièrement insolite, a réalisé l’enchainement par deux fois dans la même journée en une heure d’intervalle, avec et sans les genouillères. Nous sommes allés lui demander pourquoi, tout en lui demandant aussi des précisions sur le processus. Voici son retour.

“Esclatamasters est une voie de 35 mètres constituée de 2 parties différentes, une traversée déversante sur des colos et une partie sommitale plus verticale et technique. Cette dernière est la plus difficile et donne à la voie sa cotation de 9a. C’est une ligne incroyable située dans un très beau cadre.
J’ai passé 2 jours assez relax à caler la traversée. La 3ème session j’ai travaillé la partie du haut : j’y suis allée 2 fois et réussi tous les mouvements. J’aurai préféré connaitre davantage la voie précisément en détails, mais la fin de mon trip était très proche, et si je voulais me donner la chance de la faire avant mon départ, je devais faire un essai le jour suivant. Et du coup je me suis préservée et le lendemain j’ai pu réaliser la voie à ma première tentative ! (avec un annulaire en sang, pas le mieux pour l’escalade sommitale qui est délicate avec des mouvements puissants sur tridoigts.
Après la réussite j’ai eu une idée : pourquoi ne pas essayer de regrimper la voie, mais cette fois sans les genouillères ? J’ai donc décidé d’y retourner sur un coup de tête, juste afin de me fixer un challenge personnel.
Quand je travaillais la voie, je n’avais pas pris le temps de regarder les méthodes sans les genouillères en raison de la pression du retour à la maison, sinon j’aurai su que pour cette voie particulière, de mon point de vue, il n’y avait pas beaucoup de différences à la grimper avec ou sans les genouillères et ma première tentative aurait alors été sans les genouillères.
J’ai donc recommencé à grimper la voie, en essayant de pas trop penser à me refrapper la partie sommitale, mais plutôt en voyant cela comme un jeu. En même temps je voulais donner tout ce que j’avais. J’avais pris seulement une heure de repos après ma réussite car le soleil déclinait et il allait bientôt faire sombre et froid. Très tôt dans la voie, mon saignement a repris au doigt de manière importante. Je me suis alors dit que j’avais réussi à grimper avec un cut la première fois, alors pourquoi pas deux. Cela a alors tourné en un gros combat ! Je ne pensais pas que cela deviendrait si dur ! Juste au moment où j’en avais besoin, un local m’a encouragé. Mouvement après mouvement, je devais continuer à me battre, rester précise, et bourrer ma coupure avec de la magnésie pour que cela saigne moins… jusqu’à ce que je clippe le relais de nouveau ! Quelle expérience ! Une journée merveilleuse pour laquelle nous devons être reconnaissants.”

Il semble désormais évident que la miss a une marge assez importante dans le 9a, capable de réalisations très rapides et se payant le luxe de réitérer les ascensions comme si elle faisait des doublettes d’entrainement ! Nous serions curieux de la voir évoluer dans des voies plus difficiles, mais quelque chose nous dit que c’est pour bientôt ! A suivre !

Photo : Ramon Pujol

After her rampage in Oliana, Belgian top climber Anak Verhoeven went exploring the Segre valley in Catalunya. Next goal: “Esclatamasters” 9a, an overhanging prow just above Perles village, with a superb nearby natural arch as backdrop. After a few days of work the route went down, but Anak didn’t stop there, she repeated the line once more, without kneepads this time. We asked her for more details.

“Esclatamasters is a route of about 35 meters and is made up of 2 very distinct parts: an overhanging traverse on tufas and a more vertical, technical top part. This last one is the most difficult and gives the route its 9a grade. It’s an amazing line situated in a beautiful landscape.
I first spent 2 pretty relaxed days working the traverse. The third session I worked the upper part; I went up twice and managed to do all the moves. I would have preferred to know the route a bit more into detail, but the end of the trip was drawing near and if I still wanted to have a chance of climbing it, I had to do an attempt the next climbing day. So that’s what I did and I topped it in my first redpoint try! (With a bleeding ring finger – not ideal for delicate climbing and deadpoint moves on 3-finger edges, haha)

After the send, I had an idea: what if I tried to reclimb the route, but this time without kneepads? I decided to go for it, just as a completely unplanned, personal challenge.
While working the route I had not taken the time to figure out the without-the-kneepads-beta because of the time pressure of having to go back home, otherwise I would have known that there isn’t that much of a difference between climbing it with or without pads (for this particular route, in my opinion) and my first attempt would probably already have been without pads.

So I started climbing the route again, trying not to think too much about having to climb the top part again, but rather seeing is as a playful challenge. Yet at the same time I wanted to give it all I had. I’d only had one hour of rest after my previous send, because the sun was going down and it would soon be too dark and cold.
Early on in the route, my finger started bleeding heavily again. But I told myself that I had managed to climb with a bloody cut the first time and that I could do it again. It turned into a huge fight! I had not expected it to become this hard! Right at the moment I needed it, a local climber cheered me on. Move after move I had to keep fighting, stay precise, keep going and stuffing the cut with chalk so it would bleed less… until I clipped the chains again! What an experience! A wonderful day to be grateful for.”


It’s quite obvious now that 9a doesn’t trouble Anak much, as she is able to send those routes at a canter as well as repeat them like some do reps during training! We are eager to see her try more difficult routes, and a little bird actually tells us it may not be too long before that happens: To be continued!

Photo : Ramon Pujol

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Un nouveau 9b pour Schubert – Schubert climbs another 9b

13 janvier 2022 à 09:53

On avait laissé le crack Autrichien à Siurana après sa réalisation du triptyque du secteur “La Capella”. C’est à Eremo di San Paolo, Arco en Italie que Jakob Schubert refait surface ce début d’année avec une nouvelle réalisation éclair, celle de “Erebor” 9b. C’est déjà la 4ème ascension de la voie après Ghisolfi, Rogora et Ondra. Il est arrivé une petite mésaventure à Jakob, qui, a cassé une prise de pied en crochetage talon juste sous la chaine, ce qui lui a valu un beau vol plané. Il a empoché la voie à l’essai suivant en trouvant une méthode alternative plus dure à cet endroit, mais ne changeant pas le niveau.
Au vu de la facilité avec laquelle il répète les voies en 9a+ et 9b ici et là (9 réalisations en 9b et +) on serait curieux de le voir sortir des standards et de sa zone de confort en falaise, en essayant des voies plus dures, moins répétées ou proposer lui aussi des premières ascensions vraiment extrêmes. Qui vivre verra !
On vous laisse avec la vidéo de Stefano Ghisolfi dans la première ascension de la voie.

Photo: Heiko Wilhem

We left the Austrian machine in Siurana after his send of the triptych of the sector “La Capella”. He is back again this weekend in Eremo di San Paolo, Arco, Italy with a new quick send of “Erebor” 9b. It is already the 4th ascent of the route after Ghisolfi, Rogora and Ondra. A little mishap happened to Jakob, who broke a foothold while pressing hard on a right heelhook just below the anchor and as a result took a good whipper. He immediately found a new, harder, beta which in his eyes doesn’t change the grade, and climbed the route at his next go.
In view of Jakob’s margin when it comes to routes in the 9a+ and 9b range (9 sends of 9b and +) we would be curious to see him venture away from the established standards of rock climbing and out of his comfort zone, with harder routes that are also less repeated, or by claiming extreme first ascents. We will see in the future!
Here is the video of Stefano Ghisolfi during the first ascent of “Erebor”.


Photo: Heiko Wilhem

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Deux françaises à bloc ! – Two French women crushing the boulders!

13 janvier 2022 à 20:17

Deux françaises à bloc aujourd’hui !

*** Oriane Bertone répète “Karma”, un des blocs iconiques de Fontainebleau :
La jeune étoile Réunionnaise Oriane Bertone, 16 ans, vient de s’établir à Fontainebleau pour pouvoir s’entrainer au pôle France. Bien lui en a pris car se dessine depuis quelques jours une fenêtre de collante qui lui a permis de rétablir au sommet d’un des classiques de la forêt, le célèbre “Karma” à Franchard Cuisinière, à son premier essai de la journée ! Ouvert par Fred Nicole en 1995, “Karma” propose 3 mouvements très purs de compression sur des plats précaires, un bloc fort esthétique et court qui peut résumer à lui seul l’essence de l’escalade bellifontaine. Démonstration de puissance et de facilité (“le fameux Bertone flow” si caractéristique) dans la vidéo ci-dessous pour la première féminine de ce passage mythique, et une nouvelle jolie croix pour Oriane ! Quelque chose nous dit que ce n’est pas fini, Oriane étant très proche dans un gros projet à Franchard… A suivre !

*** Premier 8A+ bloc pour Amandine Loury :
On connaissait les qualités d’Amandine en falaise avec de nombreuses réalisations difficiles à son actif, mais depuis quelques temps cette dernière se met à faire du bloc en milieu naturel très régulièrement. Et force et de constater que ça paye, avec la première féminine de “Tumult’Asie” à La Capelle (Gard) pour son premier 8A+. Il lui aura fallu 5 séances et là aussi des conditions de collante parfaites. Bravo les filles !

Photo de couverture : coll. Jean-Luc Jeunet

Two French women crushing the boulders!

*** Oriane Bertone climbs one of Font’s most iconic lines:

The young star from Reunion island Oriane Bertone (16 years old) just moved near Font in order to train at the French national centre. She was lucky to arrive this week, as the cold and dry weather spell means one thing only: sticky conditions in the forest, allowing her to climb “Karma” today on her first go of the session! Opened by Fred Nicole in 1995, “Karma” serves up 3 pure compression moves on desperate slopers, an aesthetic and short line which perfectly embodies the famed Font style and spirit. Watch the video above, displaying her customary ease and the power (aka “the Bertone flow”) for the first female ascent of this classic. And that’s another nice tick under Oriane’s belt! And its seems it’s not finished yet, Oriane having another project in Franchard… To be followed…

*** First 8A+ by Amandine Loury:
We know Amandine’s ability to score big in the rock climbing game with several extreme sends, but in the last few months Amandine has been bouldering more often too. And her work has paid off as she just claimed the first female ascent of “Tumult’Asie” in La Capelle (South of France) for her first 8A+. It took her 5 sessions and with good conditions today, success was awaiting. Congrats girls!

Cover Pic: coll. Jean-Luc Jeunet

Orian en plein crux dans “Karma” (coll. Stefano Bertone)

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Lamb, Bertone, Raboutou, Ise : les dernières infos en bloc de la semaine – Lamb, Bertone, Raboutou, Ise : latest weekly bouldering infos

16 janvier 2022 à 10:26

En plus des deux croix pour les françaises Loury et Bertone, d’autres infos remarquables sont encore à relater cette semaine en bloc.

*** Katie Lamb s’offre son 3ème 8B+ avec un classique de Buttermilks (Bishop) en Californie, “Direct North”. Cette ligne ouverte par le local des lieux Shawn Diamond en 2009 démarre assis au pied de l’imposante boule caractéristique des lieux de Grandma Peabody. C’est une sortie directe plus difficile du 8B classique de “Direction”. Le problème propose une escalade athlétique et assez longue (12 mouvements difficiles) dans un dévers sur arquées. C’est déjà le 3ème 8B+ bloc de la grimpeuse américaine de 24 ans qui avait réalisé l’été dernier les ultra-classiques “Jade” et “New Base Line”.

*** La collante se poursuit à Fontainebleau : Malgré des conditions un poil plus humides jeudi, Max Bertone (14 ans) a comme sa sœur profité de la collante cette semaine pour réaliser son second 8B bloc avec le magnifique “Saruman du bas” à Cuvier Sorcières (derrière le Rempart). Ce bloc assez récent (2017) mais majeur a été découvert et ouvert en départ débout par Guillaume Joubert (8A) avant que Nico Pelorson n’ouvre le départ bas dans la foulée. Un bloc magnifique très bleausard tout en sensations, compression, et talons sur une arête déversante. Voici la vidéo du run gagnant du jeune réunionnais qui avait déjà empoché le debout en 2020.

*** Brooke Raboutou dans le Tessin : On l’avait quittée à Red Rocks avec “Trieste”, son projet en bloc naturel de 2021, la championne franco-américaine découvre actuellement les blocs du Tessin en Suisse. Brooke vient de réaliser la première féminine de “La Proue” 8B classique de Cresciano, tout en blocages sur réglettes plates et pieds à plat…

Brooke Proue
Photo: coll. Finn Stack

*** Vidéo d’Hallucination 8C+ : Le japonais Kazuma Ise, 19 ans, nous offre la vidéo de son run de “Hallucination” 8C+, proposant une grimpe impeccable et spécialité japonaise, un réta des plus moussus. Le crux sur mono a l’air bien sordide, pour un des passages les plus durs du pays avec les 4 autres 8C+ du pays du soleil levant : “United”, “Floatin”, “Nexus” et “Nayuta” (cliquez sur l’image pour voir la vidéo)

More bouldering sends this week after the 2 nice ticks by French women!

*** Katie Lamb offers her 3rd 8B+ boulder with a classic from Buttermilks, Bishop, California, “Direct North”. This line opened by local Shawn Diamond in 2009 is a sitstart of Grandma Peabody’s giant bowl. It’s an harder exit of classic 8B called “Direction”. The problem proposes an athletic and long climb (12 hard moves) on crimps in an overhang. It’s Katie’s 3rd 8B+ after the send of “Jade” and “New Base Line” last summer!

*** Sticky conditions in Font continue: Despite a little bit of humidity on Thursday, Max Bertone (14 years old) could take profit of cold and quite dry conditions in Font like his sister. He just climbed his second 8B boulder with “Saruman du bas” in Cuvier Sorcières (a little bit behind Rempart). This recent gem was discovered and opened by Guillaume Joubert for the stand (2017, 8A) and Nico Pelorson added immediatly an 8B low start. A very beautiful boulder, Font style, smooth climbing, compression on sloper, heelhooks and some balancy moves on an overhanging arete. The video of the send in the video juste above.

*** Brooke Raboutou is currently visiting Ticino, Switzerland with the first female ascent of Cresciano’s classic, “La proue” with slopy edges, poor feet and body tension required…

*** Video of “Hallucination” 8C+: Japan young gun Kazuma Ise, 19 years old shares the video of his send of “Hallucination” 8C+, with a very smooth climbing and a tricky mantle in the moss (!). The crux on monos looks insane, for one of the most difficult problem of the country with the 4 other 8C+ “Floatin”, “United”, “Nexus” and “Nayuta”. (Click on the image above for the video).

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Video: Jorge Diaz-Rullo, Café Solo, 9b Margalef

18 janvier 2022 à 07:32

En fin d’année dernière, Jorge Diaz-Rullo libérait “Café Solo” 9b dans l’impressionnant dévers de La Finestra à Margalef. Cette voie est la variante de sortie facile de gauche de son super projet “Café Columbia” qui propose une sortie plus directe avec un crux supplémentaire autour du 8B bloc après les difficultés de “Café Solo”. Dans la video suivante Diaz-Rullo nous présente son run d’enchainement de “Café Solo” et son travail de la suite des difficultés dans son super-projet qui s’annonce particulièrement corsé ! Bonne chance à lui !

At the end of 2021, Jorge Diaz-Rullo freed “Café Solo” 9b in the massive wall of Raco de La Finestra, Margalef, Catalunya. This route is the easier left exit of his super-project “Café Columbia” with a direct exit and a top crux around 8B boulder after the difficulties of the 9b… In the video below, follow Jorge in his first ascent and discover the difficulties of his main project. Good luck to him!

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Video: Adam Ondra, Absolutorium, 9a, Beckov

20 janvier 2022 à 07:22

Dans la video ci-dessous, Adam Ondra réalise la première ascension d’un superbe 9a de 30 mètres à Beckov en Slovaquie, qui finit dans le premier 8b+ tchécoslovaque, “Absolutni vedomi”. Cette falaise était très à la mode à la fin des années 80/début des années 90. Vous pouvez admirer ce gigantesque morceau de caillou avec ce château en ruines au sommet. En 1994, Tomas Pilka alias Svist (marmotte) équipa ce grand dévers qui démarre depuis une vire à 20 mètres du sol. En Juin 2020, Adam Ondra est allé voir les mouvements de ce projet. Il a été émerveillé par la beauté mais n’a pu enchainer la voie. Il est retourné ici récemment, 17 mois plus tard. Pendant ce temps là Miso Makusiniec a investi du temps dans le projet. Grâce à lui, la voie était propre, avec de la magnésie, et prête à être grimpée. La voie se nomme “Absolutorium”, et est un des plus beaux 9a de l’ancienne Tchécoslovaquie (qui a été divisée en République tchèque et Slovaquie en 1993). Incroyable vision d’avoir équipé ce challenge il y a 27 ans !

Beckov (Slovakia) was a fashionable crag in the late 80’s and early 90’s. You can see this gigantic 50-meter high piece of rock with a well-preserved castle on top. In 1994, Tomas Pilka, nicknamed Svisť (means marmot), bolted the whole line of this overhanging feature, starting from the obvious ledge 20 meters above the ground. He gave it a provisional name, ‘Dlouhá trasa’ (Long way). Last year in June, Adam Ondra checked out the moves in the project. He was blown away by its beauty but could not send it. He returned recently after 17 months. In the meantime, Miso Makusiniec was putting some serious effort into the project. Thanks to Miso, the project was cleaned, chalked and ready. The route is now called “Absolutorium” 9a (first ascent), and it is definitely one of the nicest 9a’s in the former Czechoslovakia (Czechia and Slovakia have been separated since 1993). Incredible to envision bolting this thing 27 years ago.

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Alizée Dufraisse s’offre Versace 8B – Alizée Dufraisse ticks Versace 8B (+ interview & video)

23 janvier 2022 à 20:04

L’expérimentée grimpeuse française Alizée Dufraisse vient de réaliser la première féminine d’un des blocs les plus jolis du Tessin (Suisse), “Versace” 8B à Brione. Ouvert par Daniel Woods et Jimmy Webb en 2020, ce toit offre une escalade ludique sur de superbes préhensions avant un réta particulièrement piégeux tout en en relances en équilibre sur un talon. A coup sûr un futur classique dans le 8B. Nous en profitons pour faire le point avec Alizée, tout en appréciant la vidéo de son essai victorieux. C’est la première ascension féminine de ce bloc, et déjà le 5ème 8B pour Alizée !

– Pourquoi être allée en Suisse cet hiver toi qui généralement travaille La Rambla en hiver ? Comment tu gères le froid ?
Pour changer un peu !! On est arrivés fin octobre mais on hésitait quand même entre Espagne encore ou changer, tout en sachant, pour moi, qu’aller en Suisse ça allait me demander de m’adapter à la grimpe sur granite (car je n’en ai quasiment jamais fait), à regrimper en bloc et retrouver les sensations avec de la hauteur, des chutes, et surtout bien évidement le froid et j’ai mis pas mal de temps à trouver mes marques ! La solution pour moi est de grimper avec des chaufferettes dans mes pantalons, je grimpe avec deux ou trois pantalons et j’essayais au maximum d’avoir doudounes et pantalon-doudoune quand je ne grimpe pas.

Pourquoi as-tu jeté ton dévolu sur “Versace” ?
D’abord parce que j’ai de suite été super inspirée par le lieu, la rivière, ce bloc est un peu isolé et je m’y suis sentie bien. J’ai passé le premier mois après notre arrivée à essayer de me mettre dans le style en essayant plusieurs blocs plus faciles. À vrai dire aussi j’avais une appréhension de la hauteur en bloc et de la chute puis ensuite j’ai voulu trouver deux projets, un qui est haut et l’autre moins. Du coup j’ai commencé à travailler “Versace”, qui ne fait pas trop peur, et en même temps je travaille “Héritage” qui est plus impressionnant.

– Combien de séances as-tu mis, comment s’est passé le travail ?
J’ai fait 15 jours dans le bloc en tout. Dès le début j’arrivais à faire des assez bon enchainements et donc j’ai vu que c’était possible. En revanche il m’a fallu beaucoup de temps pour le réta final, qui paraissait pourtant être la section où je serais le mieux… Il m’a fallu 3 séances pour faire le mouvement, puis je n’y suis plus arrivée pendant deux séances… Cela me rendait folle, de pas comprendre exactement ce qui faisait que j’y arrivais ou que j’y arrivais pas… du coup difficile d’avoir confiance en moi dans les essais du départ… Petit à petit j’ai vraiment compris quelles étaient les subtilités, les positions qui faisaient que je faisais le mouvement et j’ai compris comment avoir ces positions du départ, mais ça a pris du temps, tout un processus…

As-tu déjà d’autre projets pour 2022 ?
Plein de projets oui, continuer ici dans le Tessin et sûrement Magic Wood en suivant avec d’autres blocs de cette difficulté mais aussi essayer la cotation supérieure, que je n’ai encore jamais réalisée en bloc. Et surement été/automne refaire des voies et essayer de retranscrire la force que j’aurai pris dans les voies !

Photo : Kim Marschner

The French Alizée Dufraisse has just completed the first female ascent of one of the nicest boulders in Ticino (Switzerland), “Versace” 8B in Brione. Opened by Daniel Woods and Jimmy Webb in 2020, this roof offers fun climbing on superb holds before a particularly tricky mantle while balancing on a heel. For sure a future classic in the 8B range. We take this opportunity to ask a few questions at Alizée while enjoying the video of her victorious send. It ‘s the first female ascent of this boulder, and already the 5th 8B for Alizée! 

Why did you go to Switzerland this winter, you who usually work La Rambla in winter? How do you manage the cold?

For a change!! We arrived at the end of October but we were still hesitating between Spain again or changing, knowing, for me, that going to Switzerland was going to require me to adapt to climbing on granite (because I rarely have any done), to do bouldering agin and find the good feeling with height, falls, and above all of course the cold and it took me a long time to find my marks! The solutions for me for the cold are to climb with warmers in my pants, I climb with two or three pants and I tried as much as possible to have down jackets and pants down jackets when I were not climbing.

How did you chose “Versace”?

Firstly because I was immediately super inspired by the place, the river, this boulder is a little isolated and I felt good there. I spent the first month after we arrived trying to get in the style in several easier boulders. To tell the truth also, I had an apprehension of the boulder height and the fall then then I wanted to find two projects, a high one and an an other less. So I started working on “Versace”, which isn’t too scary, and at the same time I’m working on “Heritage” which is more impressive.

– How many sessions did you put in, how was the process until the ascent ? 

I did 15 days in the boulder in all. From the start I was able to do pretty good links and so I saw that it was possible. On the other hand, it took me a long time for the final mantle, which nevertheless seemed to be the section where I would be the best… It took me 3 sessions to do the movement, then I couldn’t do it for two more sessions… It was driving me crazy, not understanding exactly what made me succeed or not… so it was difficult to have confidence in myself while starting to climb the boulder… Little by little I really understood what the subtleties were, the positions that evolved as I did the movement and I understood how to have these positions from the beginning, but it took time, a whole process…

– Do you already have other projects for 2022?

Lots of projects, yes, some here in Ticino and surely Magic Wood following with other boulders of this grade but I would like to also try higher grades, which I have never yet realized in bouldering. And surely summer/autumn redoing routes and trying to use the strength that I would have won on the routes! 

Photo Kim Marschner

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Bleau : Simon Lorenzi ouvre Big Conviction 8C+ – Font: Simon Lorenzi frees Big Conviction 8C+ (+interview)

24 janvier 2022 à 10:35

Nostalgique de “Soudain Seul” comme il l’annonce sur son compte Instagram pour présenter son ouverture, le mutant belge Simon Lorenzi est revenu passer du bon temps sur le bloc de “Big Island” à Bleau avec des amis. Avant Noël, Simon ouvrait “Conviction bas” (8B/+), qui rajoute un puissant mouvement au 8A voisin de “Conviction” pour un départ bas des plus toniques. Simon vient de réussir “Big Conviction” (8C+) qui connecte ce même mouvement avant de récupérer le départ de “The Big Island”. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus.

– Bravo Simon, cette ouverture t’a pris longtemps ?
Oui, en gros j’ai fait 4 séances avant le nouvel an dont deux où je n’ai pas pu vraiment essayé le début car c’était humide et puis à la 5ème c’est passé ! Il faut tout de même noter que vu les 25 séances que j’ai mises l’année passée pour “Soudain seul”, je connaissais encore “The Big island” très très bien, donc on ne peut pas du tout considérer cela comme 5 séances en tout bien sûr !

– Peux-tu nous décrire la ligne ?
En fait ça démarre dans “Conviction bas” qui est le départ bas de conviction que j’ai ouvert il y a quelques semaines et ça finit dans “Big Island”, le bloc que tout le monde connaît ! Donc j’ai appelé ça “Big Conviction” car “Conviction Big” ça aurait moins bien sonné ! “Soudain seul” est le départ assis de “Big Island” qui vient de la gauche du bloc tandis que “Big conviction” est le départ bas de “Big Island” en venant de la droite. Du coup on peut aussi le faire dans l’autre sens, à ouvrir : commencer dans le départ assis de “Soudain seul” et finir à droite dans “Conviction”. Cela s’appellera sans doute “Soudain convaincu” !

Lorenzi Big Conviction
Photo : Arthur Delicque

– Comment compares-tu la difficulté avec celle de “Soudain Seul”.
Par rapport à “Soudain Seul” c’est plus court donc moins rési mais c’est beaucoup plus éliminant car ça consiste en un seul mouvement très dur suivi de 4 mouvements assez faciles pour rejoindre le début de “Big”. D’une rampe en inversée relativement bonne avec des pieds très très mauvais, il faut réussir à se soulever du sol. Une fois en position, il faut envoyer loin à gauche sur une bonne réglette sans perdre les pieds. La cotation de ce mouvement est très dure à estimer vu les caractéristiques du bloc, je ne sais pas trop à vrai dire. Mais c’est plus dur que chaque mouvement individuel de “The Big island”.

– Quels sont tes prochains projets en bloc ? En as-tu fini avec ce bloc ou “Soudain convaincu” te motive aussi ?
Pour l’instant j’en ai fini avec ce bloc 🙂 et le prochain sur la liste c’est “La révolutionnaire” (ndlr: 8C+ ouvert par Charles Albert) !

Photos : Arthur Delicque

Lorenzi Big Conviction
Photo: Arthur Delicque

Nostalgic for “Soudain Seul”, as the announcement on his Instagram account suggests, Belgian beast Simon Lorenzi has returned to the boulder of “Big Island” in Bleau in order to claim another first ascent and spend some good time with his friends. Before Christmas, Simon opened “Conviction Bas” (8B/+), which adds a powerful low start to the neighbouring 8A of “Conviction”. This weekend, Simon just succeeded sending “Big Conviction” (8C+) which links this same movement with the start of “The Big Island”. Here’s a chat with Simon.

– Well done Simon! Did this new first ascent take you long?
Yes, basically I did 4 sessions before the New Year. For two of them I couldn’t really try the beginning because it was wet and then at the 5th it went! It should be noted, however, that given the 25 sessions I took last year for “Soudain Seul”, I still knew “The Big Island” very very well, so we can’t consider that’s just 5 sessions in total of course!

– Can you describe the line?
In fact it starts in “Conviction bas”, which is the low start that I opened a few weeks ago, and ends up on “Big island”, the boulder that everyone knows! So I called it “Big conviction” because “Conviction big” would have sounded worse! “Soudain seul” is the Big Island sit start coming from the left of the boulder while “Big conviction” is the “Big island” low start coming from the right. So you can also do it in the other direction, which is still waiting for a first ascent: start in the sit start of “Soudain Seul” and finish on the right in “Conviction”. It will probably be called “Soudain convaincu”!

Lorenzi Big Conviction
Photo: Arthur Delicque

– Compare the difficulty with the one of “Soudain Seul”.
Compared to “Soudain seul” it’s shorter so less resistant but it’s much more eliminating because it consists of a single very hard movement followed by 4 easy movements to reach the beginning of “Big”. A relatively good undercling rail with very bad feet and, therefore, you have to manage to get off the ground and once in position you have to go far to the left on a good crimp without losing your (bad) feet. The grade of this movement is very hard to know given the style of the boulder, I don’t really know what to announce. But this move is harder than each individual move on “The Big Island” for sure!

– Your next bouldering projects? Are you finished with this boulder or “Soudain convaincu” also motivates you?
For now I’m done with this boulder and the next one on the list is “La Révolutionnaire” (note: 8C+ opened by Charles Albert in Gros Sablons)!

Photos: Arthur Delicque

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Video: Ciudad de Roca, Cuenca

25 janvier 2022 à 17:50

Video Ciudad de Roca : plus d’une heure d’escalade à Cuenca, un des spots historiques et particulièrement majeurs de l’escalade en Espagne, en compagnie d’Alex Garriga et de ses amis. Le potentiel est particulièrement important ici, et la vidéo montre quelques classiques dures dans le 8ème degré de la falaise, avec entre autres l’incroyable casquette d'”El Cavario del sicario”, ou encore les 8a+ de “Moloko Mix” ou “Public Enemy”. Nous avons aussi droit aux dernières horreurs du coin avec le très à doigts “Malleus Maleficarum” (9a+, première ascension par Alex Garriga en 2021) et sa variante de départ “Cordia Maleficarum” (9a) et enfin l’impressionnant plafond de “Marillion” (9a).
Amateurs de trous et de fermetures de forains, vous voilà comblés !

Video Ciudad de Roca : more than an hour of climbing in Cuenca, one of the historic and major sportclimbing places in Spain with Alex Garriga and his friends. Potential here is huge, and the video shows some hard classics in the 8th degree of the crag, with among others the incredible “El Cavario del sicario”, or even the 8a+’s “Moloko Mix”, “Public Enemy”, but also the latest horrors of the crag with the very fingery ” Malleus Maleficarum” (9a+, first ascent by Alex in 2021) and its right start variant “Cordia Maleficarum” (9a) or the impressive roof of “Marillion” (9a).
Lovers of pocket climbing and overhang, you would be happy!

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Interview: Lucien Martinez, irréductible acharné – Interview: Lucien Martinez, inveterate and tenacious

27 janvier 2022 à 11:19

(English below)

Tous ceux qui l’ont rencontré et côtoyé confirmeront, Lucien Martinez n’est pas un grimpeur qui laisse indifférent. Personnage sympathique et ouvert, assumant parfois des prises de position tranchées, ayant une approche très personnelle et originale de l’activité, à l’instar de ses potes Charles Albert ou Nico Pelorson, Lucien fait figure d’OVNI dans le paysage de la grimpe hexagonale. Longue interview avec l’intéressé.

– Tu viens du Sud-Ouest, précisément de Montauban, peux-tu te présenter et raconter tes débuts en escalade ?

Avant Montauban, j’ai habité à Toulouse jusqu’à 8 ans et c’est là où j’ai commencé la grimpe. Ma mère nous avait inscrits, mon frère et moi, à un cours hebdomadaire avec Mathieu Gallot Lavallée. Il y avait des gens à la salle qui m’avaient dit que Mathieu était super fort et qu’il avait fait une voie en falaise incroyablement dure, que seuls trois grimpeurs avaient réussie, et que l’un d’entre eux avait dit que cette voie était 8c+. Sur le moment, cette histoire m’avait fasciné, et j’ai compris peut-être 10 ans plus tard qu’il s’agissait en fait de Baston à la Maison à Saint Géry (falaise lotoise) et que le grimpeur qui avait parlé de 8c+ n’était autre que Dave Graham.
Pour autant, je n’étais pas spécialement doué ni très motivé à cette époque. Ma passion, c’était le rugby. J’en ai fait pendant trois ans et j’étais super fort, bien plus qu’à l’escalade. Ceux qui me connaissaient à l’époque pourront en témoigner même si je reconnais que ça peut paraître dur à croire vu mon physique squelettique. En arrivant à Montauban, il n’y avait plus de place au club de rugby, et la salle de grimpe, en parallèle, était juste à côté de chez moi. Il y avait une formule accès libre qui nous permettait d’y aller tout seul le soir après l’école ce qui fait que je me suis mis à y aller plus ou moins tous les soirs. Je ne pensais plus qu’à ça. Je me morfondais toute la journée en attendant de retourner essayer les blocs qui m’avaient résisté la veille. Je ne cherchais qu’à m’amuser, pas du tout à m’entraîner, mais la progression venait d’elle-même et j’ai franchement muté en l’espace de 2 ou 3 ans. À ce moment, Hervé Peyre, notre moniteur, s’est mis à amener régulièrement les jeunes du club en falaise à Saint Antonin. Il nous montait des cordes, nous aidait à choisir des voies, nous donnait des méthodes aux petits oignons, nous racontais des histoires sur la réputation des lignes et les grimpeurs du coin… Et à force, peut-être aussi aidé par le fait que je n’arrivais jamais à battre mon pote François Kaiser (que je salue !!) en compétition, j’y ai pris goût et je me suis passionné de caillou. À 13 ou 14 ans, j’étais à peu près autonome. J’avais amassé une pile de numéros de téléphone de grimpeurs que je connaissais, et le samedi soir, je les faisais tous un par un jusqu’à trouver quelqu’un qui voulait bien m’amener en falaise.

– Un diplôme d’agronomie en poche, tu as tout plaqué pour l’escalade, pourquoi ?

En terminale, j’étais plus passionné de grimpe que jamais, plus ou moins obsédé. Mais après le Bac je suis rentré dans une prépa et je ne grimpais plus qu’une mini séance le samedi aprem en falaise. Ça a été terrible de frustration. Je voyais les gens faire des perf, progresser, se régaler et j’étais super jaloux. En école d’ingé, je me suis mis à grimper beaucoup plus et à retourner en falaise les deux jours du week-end, mais c’était pas si facile que ça de valider les semestres alors j’ai quand même dû faire des compromis sur l’escalade.
Une fois le diplôme en poche, en fait, je n’avais pas du tout l’intention de tout plaquer, je voulais juste faire une année sabbatique pour me concentrer à 100% sur deux voies qui me faisaient rêver, “Fight or Flight” et “3 Degrees of Separation”, pour essayer de les enchaîner avant de chercher un boulot d’ingénieur potentiellement très prenant. Le problème, c’est que malgré toute ma motivation, mon investissement et mes essais, je n’en ai réussi aucune des deux. J’ai pris conscience de deux choses. Premièrement, que pour réussir mes rêves il faudrait progresser et pas qu’un peu. Deuxièmement, que l’escalade était mon monde, que je ne pourrais jamais m’en lasser et qu’il serait bête de ne pas bosser là-dedans compte tenu de cela. J’ai beaucoup réfléchi à ce qu’il fallait que je fasse et finalement j’ai décidé de tenter le coup dans le journalisme, avec en tête la possibilité de revenir en arrière si ça ne fonctionnait pas. Finalement, je me sens à ma place, je fais vraiment quelque chose qui me passionne et je pense que je fais mieux dans mon travail à Grimper que ce que j’aurais pu faire comme ingé.

Interview Lucien Martinez
Dans la 2e répétition de “Three Degrees of Separation” (coll. Sam Bié)

– Tu t’es intéressé très tôt à la haute-difficulté en escalade ? Pourquoi ce sujet t’anime particulièrement ?

Tu me demandes de faire ma propre psychanalyse ma parole ! La haute difficulté sur le caillou a, je trouve, quelque chose de fascinant. Il y a des mystères, des ragots, des rivalités, des combats épiques de plusieurs années, des grimpeurs qui réussissent à faire des exploits incroyables en étant plus malins que les autres, des premières ascensions qui s’apparentent à des quêtes de Graal avec plusieurs protagonistes… Le tout, et c’est ça qui est incroyable, sans aucun cadre officiel !

– Tu t’intéresses beaucoup aux cotations, et tu estimes que le slash ne devrait pas exister, pourquoi ?

Je sais pas si je vais réussir à expliquer mais je vais essayer ! Les souvenirs de mes cours de prépas me permettent de dire que les cotations sont une discrétisation d’un ensemble continu. C’est-à-dire qu’une cotation n’est pas du tout une valeur précise de la difficulté d’une voie, mais une plage de difficulté. Si on reprend l’image d’une « échelle » de cotations, il faut donc bien comprendre qu’une cotation, le 7a par exemple, n’est pas un barreau mais l’espace entre deux barreaux, barreaux qui représentent les limites entre le 7a et le 7a+ en haut et le 7a et le 6c+ en bas.
Si on dit qu’une voie est un 8c+/9a, ça ne peut pas vouloir dire que la difficulté se situe pile au niveau du barreau séparant le 8c+ et le 9a car c’est mathématiquement impossible (la probabilité que la difficulté d’une voie tombe pile poil sur un barreau est nulle, cf mes cours de maths). Pour dire que la cotation d’une voie est 8c+/9a, il faut donc considérer qu’on a ajouté une nouvelle plage entre le 8c+ et le 9a dans l’échelle de cotations. Admettre les cotations slashées, c’est accepter de redisposer tous les barreaux de l’échelle de cotation (et d’en rajouter) pour dégager de la place et doubler le nombre de plages de cotations. Rien ne l’interdit, mais cela voudrait dire qu’il faudrait reconsidérer les cotations de toutes les voies. Les 8a solides deviendraient des 8a/+, les petits 8a+ idem et ainsi de suite pour toutes les lignes du monde.
En plus de ce problème, je trouve que le niveau de précision de l’actuelle échelle de cotation n’est pas si mal et qu’il n’est déjà pas facile de trouver des consensus. Il ne me paraît donc pas spécialement pertinent de tout chambouler en doublant le nombre de cotations sur l’échelle.
Mais, car il y a un mais, je ne suis pas spécialement contre les slashs dans leurs deux utilisations d’origine. À la base, ils ne servaient pas à rajouter une cotation dans l’échelle, mais à manifester une hésitation entre deux cotations, en laissant aux répétiteurs suivants la charge d’ajuster la difficulté. Il me semble que cet usage du slash est le bon, et c’est pour cela que lorsque je répète une voie dure slashée, je tente de donner mon avis avec le plus d’honnêteté possible entre les deux cotations concernées.
L’autre usage historique du slash, qui est intéressant aussi (je sais par exemple que c’était le cas pour le topo de Saint Antonin), concernait les voies morpho, et donnait une indication sur le fait que la voie n’a pas la même difficulté pour tout le monde.

– En tant que grimpeur, tu t’obstines particulièrement dans des projets extrêmes après-travail comme “Fight or Flight”. Pourquoi tout le temps repousser tes limites ?

Alalala, cette question met le doigt sur un énorme problème. Pour moi, ça fonctionne comme une quête avec des péripéties et une fin incertaine. Une voie dure qui me fait rêver, c’est un Graal que j’essaie d’atteindre. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais j’en rêve, parfois même au sens propre. Et j’ai envie de donner le maximum pour réussir.
C’est bien beau sur le papier, mais à partir du moment où on assume le fait de vraiment vouloir faire des trucs très durs, on s’enferme un peu là-dedans…
On ne peut plus partir grimper n’importe où n’importe quand parce qu’on est asservi à nos objectifs et nos entraînements. On ne voit presque plus l’escalade que sous le prisme de notre quête, au point qu’on en oublie l’amusement, le même qui m’avait fait aimer l’escalade à mes débuts. Je n’aime pas être monomaniaque, pas du tout. Il y a plein d’autres sports que j’adore et que je ne pratique malheureusement plus, sans parler de sollicitations de copains que je décline… Mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Vouloir faire Fight or Flight tout en restant ouvert, disponible, en pratiquant plein d’autres sports et en prenant le temps de faire de beaux magazines Grimper, je sais très bien que ce n’est pas dans mes cordes. Donc pour le moment, je reste à fond sur la perf, mais je suis fortement tiraillé parce que je n’aime pas trop cet état de rigidité dans lequel elle m’enferme.

Un bon flight dans “Fight or flight” (coll. Pierre Trolliet)

– Depuis quelques années, au lieu d’aller répéter des voies dures emblématiques, tu t’es plutôt tourné vers des voies du terroir, avec des ouvertures ou des répétitions de voies peu classiques (“Beyond”, “3 degrees”, “FFF”, “Hugh”,…). C’est voulu ?

Ça aussi, c’est quelque chose de très important. Ce n’est pas une difficulté, qui me fait rêver, mais un contexte global dont la difficulté fait partie. C’est vraiment très important pour moi.
Si je m’investis dans une voie, il faut qu’elle ait un sens particulier, par son histoire, sa localisation où je ne sais quoi d’autre… Pour FFF, la voie n’est pas spécialement belle mais elle se situe à Supermanjoc, ma falaise de cœur, et je suis passé au pied pendant des années en levant la tête et en me disant que ça avait l’air impossible. Pour Hugh, c’était le mystère, j’étais extrêmement curieux d’aller y mettre les doigts et de voir en vrai comment c’était. Pour Beyond, c’était juste que la voie était très sympa à grimper et qu’elle me convenait bien. Pour “Three Degrees”, c’était un rêve depuis que j’avais vu la vidéo de Sharma, une des meilleures qui existent. Arriver à Céüse plus de 10 ans après avoir vu la vidéo pour la première fois, apercevoir les 3 colos jaunes du départ en montant le dernier raidillon de la marche d’approche, toucher les prises pour la première fois, essayer les mouvements en me demandant s’ils sont conformes à ce que j’imaginais, puis mettre des runs et encore des runs pour finalement réussir… Tout ça était une expérience incroyable et infiniment mieux que s’il y avait la même voie sans le contexte, sans la vidéo de Sharma et sans le dizaines de visionnages à 12 ans les yeux écarquillés devant l’ordi de mon père.
Pour résumer, je n’ai aucune volonté de ne pas répéter les voies emblématiques, au contraire, j’aime bien ça, mais d’autres éléments de contexte comme le mystère ou le terroir du Sud-Ouest ont aussi de l’importance dans les voies sur lesquelles je choisis de m’acharner, le plus important étant que cela ait du sens pour moi.

– Quelle est ta vision de l’escalade en France à l’horizon 2022 ?

J’imagine que cette question pourrait être abordée sous plein d’angles différents (salle, gestion des falaises, grimpeurs etc.) mais le seul pour lequel je crois avoir un truc intéressant à dire concerne le haut niveau en falaise : j’ai l’impression que la France est en train de redevenir le centre du monde, comme elle l’était fin 90 début 2000 avant que Sharma ne le déplace en allant s’installer en Catalogne. On a toutes les voies de Seb Bouin (à la Ramirole mais pas seulement) qui sont majeurissimes et pour lesquelles les Ondra, Megos, Schubert et Ghisolfi ne pourront pas s’échapper éternellement, et en plus on a Céuse et Saint Léger avec plein de nouvelles voies extrêmes et des projets majeurs un peu partout. On observe une nouvelle dynamique pour la France depuis 2-3 ans et je fais le pari que cette tendance va s’accentuer et que la décennie des années 2020 sera celle de la France comme celle des années 2010 (et fin 2000) a été celle de la Catalogne.

– Quel regard portes-tu sur la presse escalade en général, et particulièrement sur la presse web ?

Paradoxalement, je trouve que la presse web va assez mal parce qu’elle est vampirisée par Instagram. Avant, à l’époque où tu faisais les news Kairn, on attendait avidement les news des croix parce que c’était vraiment là où on apprenait ce qui se passait. Maintenant, c’est Instagram qui a volé la vedette et presque toutes les informations clef de notre petit monde y arrivent en premier. Et nous, pour les news web, on se retrouve obligés de reprendre en le reformulant comme on peut les « communiqués officiels » que font les athlètes sur Insta, ou alors de leur demander des précisions intéressantes, mais dans tous les cas c’est sur Instagram que l’info arrive en premier. L’utilité de la presse web devient alors d’être une sorte d’entonnoir des réseaux sociaux qui filtre les informations et performances d’importance pour le lectorat. Ça reste intéressant parce tout le monde ne suit pas à fond ce qui se passe sur Instagram, et donc il reste pas mal de gens qui apprennent quand même plein de choses sur la presse web, mais c’est plus tout à fait pareil.

– Les réseaux sociaux ont révolutionné et accéléré la communication des informations. Est-ce une bonne ou mauvaise chose ? Qu’en retiens-tu ? Comment les utilises-tu ?

Comme le laisse deviner ma réponse précédente, je suis d’accord avec le constat ! J’aurais tendance à dire que ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, mais que c’est comme ça et qu’il faut faire avec. Je vais quand même me permettre une petite critique. Le système des réseaux sociaux est quand même fortement basé sur l’autopromotion. On a un compte et on raconte nous même nos exploits avec plus ou moins finesse et de subtilité. Je trouve qu’un système qui oblige les gens à chanter leur propre légende pour exister a quand même un problème. En tout cas moi ça me dérange, même s’il y a quelques comptes que je suis avec beaucoup de plaisir et que je serais triste de voir disparaître !
Pour ma part, je ne suis sur les réseaux sociaux que pour me tenir informé et voir ce que mettent les autres, je ne poste jamais rien. Mais j’ai bien conscience que si je n’étais pas salarié de Grimper et que je devais faire mon trou en journaliste indépendant, ou bien si j’essayais d’être grimpeur pro, je ne pourrais probablement pas faire l’économie de mon autopromotion sur les réseaux.

En plein run dans “Moksha” au Pic St-Loup (coll. Pierre Trolliet)

– On entend souvent que la presse papier va mal. Depuis que tu as démarré, quelles sont tes satisfactions, les écueils que tu as rencontrés, ou rencontres que tu as faites en tant que journaliste ?

Là, par contre, je ne suis pas d’accord avec le constat ! En ce qui concerne l’escalade, la presse papier a me semble-t-il tout ce qu’il faut pour aller plutôt bien. Je pense en particulier aux photos. La photo de grimpe, c’est quelque chose de riche et qui esthétiquement fonctionne très très bien. Il y a le grimpeur, son visage, sa position, ses préhensions, la sculpture et les couleurs du rocher, le paysage… En plus il y a pas mal de photographes qui sont passionnés et super bons. Ce serait trop dommage que toutes les belles photos de grimpe n’existent plus ou presque plus que sur les écrans. Au niveau des textes aussi, je crois que sur le papier on peut se démarquer du web en faisant, par exemple, des dossiers un peu complets comme ceux des Grimper Céüse et Fontainebleau, mais aussi apportant des analyses de fond assez complètes sur des thématiques historiques ou de progression.
Évidemment, en ce qui concerne les actualités brûlantes, ça arrive un mois après voire plus dans le magazine papier, donc la bataille est perdue d’avance, mais je crois qu’il reste et restera une grosse niche pour le papier, parce qu’en jouant sur le ressort de la qualité, le support papier apporte des choses que le web n’offre pas. Mais ça, c’est à nous de le prouver en produisant de beaux (et intéressants !) magazines.
En ce qui concerne les satisfactions et écueils, ça va bientôt faire 3 ans que je suis rédacteur de Grimper donc il y a forcément eu des choses qui ont plus ou moins bien marché. Il y a un truc en particulier dont les gens ne se rendent pas forcément compte, c’est la multiplicité des enjeux lorsqu’on sort un magazine. On veut que le lecteur soit content et faire rêver les gens, on veut que le numéro se vende bien, évidemment, mais il faut aussi éviter à tout prix de semer la zizanie sur les territoires dont on parle en oubliant par exemple d’impliquer tel équipeur ou tel grimpeur qui ont donné de leur passion et de leur temps sur les falaises concernées, ou bien en ne prenant pas de pincettes pour faire la promotion de secteurs menacés d’interdiction, etc. C’est presque impossible de cocher toutes les cases, mais c’est très satisfaisant quand, pour certains magazines, on arrive à s’en rapprocher. En revanche c’est décevant quand on n’y arrive pas.
Et sinon, j’aimerais bien qu’il y ait un peu plus d’humour et de dérision dans les magazines mais je n’ai toujours pas trouvé de formule adaptée… Gilles, si tu lis cet interview et que tu veux reprendre les fausses couvertures, la porte est ouverte !

– On sent dans tes écrits un certain intérêt pour la culture littéraire/philosophique, tu peux nous en dire plus ?

Oui, je peux en dire plus. En fait, c’est pas vraiment un intérêt particulier pour la culture littéraire ou philosophique mais beaucoup plus général que ça. Je suis tellement conditionné à penser grimpe que mon cerveau fait très souvent des parallèles entre l’escalade et des choses qui n’ont rien à voir. Je trouve ça amusant et j’aime bien partager ces parallèles dans des articles. Si c’est bien fait – j’avoue que ça ne marche pas à tous les coups – ça peut apporter de l’intérêt et de la profondeur aux textes ou bien servir d’accroche. Mais ça ne concerne pas du tout seulement la littérature ou la philosophie (disciplines dans lesquelles je précise que je n’ai aucune prétention), ça peut être des films, d’autres sports, d’autres disciplines… J’ai même fait une analogie entre la recherche de la bonne cotation et les diagrammes de phases qu’on étudiait en Chimie. J’espère qu’un de ces 4 j’aurais l’occasion de l’expliquer dans un article !

– Que répondrais-tu aux gens qui jugent que tu possèdes un côté trop élitiste ?

Que j’en assume une partie. Par autodérision, je dis parfois que je n’arrive pas à trouver antipathiques des gens qui ont de la force dans les doigts ! L’excellence, quel que soit le domaine, est je trouve très intéressante, voire fascinante. Je ne serais pas capable de donner la source, mais je me souviens d’Adam Ondra disant que plus on monte en niveau, plus la pratique de l’escalade est intéressante parce qu’elle se complexifie. Je suis assez d’accord avec ça.
En ce qui concerne mes amitiés, par contre, je nie en bloc. Certes, vu que je passe tout mon temps à grimper, je suis forcément amené à fréquenter des gens passionnés et donc un peu forts, mais ce serait faire insulte à mes copains que de les apprécier pour leur niveau en grimpe. Je suis amis avec des gens parce que j’aime bien discuter avec eux, que je les trouve sympathiques, qu’ils me font marrer ou je ne sais quoi d’autre.
Autant l’excellence est assez fascinante, autant, quand on se met à bien connaître les gens, elle perd énormément en importance dans la relation jusqu’à finir par s’effacer presque complètement.

– Quelle est la plus grande démonstration d’escalade à laquelle tu aies assisté ?

De temps en temps, je vois des gens faire des trucs où je ne comprends même pas comment c’est possible. Allez, trois-quatre exemples pour le plaisir. L’échauffement d’Adam Ondra à Entraygues avant qu’il ne rate le flash dans “la Moustache qui Fâche”. Il faisait des 8a/b à vue (ou peut-être qu’il les avait déjà faits 10 ans avant) en randonnant tellement que je me suis dit sur le moment que même dans un 6c je me serais plus mis au taquet. C’était incroyable.
Autre exemple, la première fois ou j’ai mis les pieds à Oliana, Ramon a fait le 8c+ Joe Blau en randonnant complètement et en se reposant partout même dans les crux. Sur le moment il grimpait avec tellement peu de rythme qu’on a cru qu’il l’avait faite à vue, mais en fait on a appris qu’il avait mis une montée la semaine d’avant. Incroyable.
À Bleau, j’ai vu Charles à de multiples reprises faire des choses abracadabrantesques que j’aurais presque jugées impossibles si je ne les avais pas vues. Du genre des ouvertures flash ou en très peu d’essais de 8A sur 1 mouv dans lesquels personne d’autre ne bouge, ou bien des 7B dalle en basket en atomisant des grattons avec les ongles…
Un dernier pour la route. Dans le dévers à 65° de Blocage, le petit pan de Bleau, Nico Pelorson avait ouvert un bloc (prises rouges !) avec un mouvement de pure tenue et gainage qui me semblait ne pas marcher. Ce mouvement, Nico l’a réussi et même avec les 2 mouvs de mise en place. C’était vers le moment où il a fait Big Island assis et il était sacrément en forme. Les grimpeurs qui passaient à la salle et voyaient ce bloc pensaient même que c’était une blague tellement il avait l’air impossible.

“L”insoutenable” à Bleau (coll. Stephan Denys)

– Toutes choses étant égales par ailleurs, tu dois parier sur la personne qui décrochera la première du “Bombé bleu”: sur qui est ton argent ? Et la première répétition de “Silence”?

Les meilleurs profils pour faire cette voie sont à mon avis Alex Megos et Jakob Schubert parce qu’ils ont probablement le niveau de force de faire le premier pas de bloc, mais aussi suffisamment de consistance pour grimper le 9a qui suit avec de la sécurité. Adam Ondra, je sais que la voie lui fait peur parce qu’il a des gros doigts et que c’est un handicap dans ce style, mais je pense que s’il décide de s’investir il va la faire, d’autant qu’il a peut-être l’allonge pour faire la méthode de droite beaucoup plus facile. Dans les outsiders, les deux Nico, Pelorson et Januel, ont démontré qu’ils savent concrétiser de gros projets, et pourraient tirer leur épingle du jeu s’ils trouvent la solution du premier mouv. Je pense qu’un Simon Lorenzi s’il se motive peut avoir une chance, Charles aussi mais j’y crois pas trop…
Bref, je réponds maintenant à la question : si je dois en garder un, ce sera Megos, talonné par Ondra. Mais par contre, ça me ferait plus plaisir que ce soit un Français !
Pour “Silence”, pas facile non plus ! Je dirais Seb Bouin ou Stefano Ghisolfi, avec une petite option sur Seb.

– Tu essaies d’avoir une démarche écolo en privilégiant le vélo et le train pour te déplacements en falaise. Décris ton raisonnement.

Bigre, par où commencer ? En fait, il faut que je sois honnête : je ne fais quasiment aucun effort pour avoir un mode de vie écolo et je vais la plupart du temps grimper en voiture.
Je suis pourtant assez persuadé, comme pas mal de gens maintenant, qu’il faudrait que tout change pour des raisons écologiques. Mais je vois plutôt ça comme une transition politique, avec des centaines de milliers d’ingénieurs missionnés par l’état qui feraient des consultations populaires, réfléchiraient et aideraient à organiser la mise en œuvre d’une transition en urgence, pour essayer de diviser par 5 ou 10 la consommation générale d’énergie (fossile) tout en essayant de laisser aux gens la possibilité d’être à peu près libre et heureux. Par contre, je crois que c’est un énorme piège de penser que la solution viendrait des individus qui changeraient radicalement de mode de vie chacun dans leur coin. Ça n’a strictement aucun sens parce que la société est organisée de manière à ce qu’on doive choisir entre polluer et s’aliéner soi-même pour ne pas polluer. Il faut offrir un autre choix aux gens que ce dilemme affreux.
Cela étant dit, en attendant le tournant politique, je pense qu’il faut faire preuve de décence dans nos comportements individuels et ne pas se déresponsabiliser totalement non plus, d’autant que cela nous prépare à accepter l’idée d’un changement politique.
Quand la transition se fera, ça m’étonnerait beaucoup que notre modèle de grimpe en falaise puisse subsister tel quel. Plein de jeunes grimpeurs n’auront probablement plus de voiture individuelle, ou alors elles seront minuscules et rouleront à 50, ou alors on ne pourra plus faire autant de kilomètres mais je vois bien les trips train/vélo gagner en parts de marché dans les années à venir.
On en vient à ce pourquoi j’ai fait quelques trips de grimpe sans voiture : pour l’expérimentation. Je voulais voir si c’était bien, agréable, compatible avec la performance…
Je donne quelques résultats en vrac de ces expérimentations : le lendemain d’une journée de vélo, un corps pas trop entraîné n’est pas prêt du tout à perfer, le surlendemain ça va déjà mieux. Ça donne une dimension esthétique au trip (et aux performances si elles surviennent) qui est vraiment incroyable : ça augmente fortement la saveur de l’expérience. Ça demande un surplus de temps si c’est juste un trip vélo et d’argent si c’est train/vélo ce qui n’est pas compatible avec certains travails et certains budgets…
Bref, je trouve que c’est un sujet très intéressant, il y a plein de solutions à trouver et à mettre en œuvre, mais encore une fois, il faudrait vraiment un appui politique. Parce que même avec la meilleure volonté du monde, s’il n’y a pas de place dans les trains pour les vélos ou si la SNCF fait du pricing sur votre dos pour vous faire cracher le plus d’argent possible, eh bien vous ne pourrez rien faire d’autre que l’avoir dans l’os.

– Tu partages ta vie depuis quelques années avec Caroline Sinno, spécialiste de bloc. Comment s’organise votre équilibre de couple de grimpeurs ?

Caro, elle est au moins aussi fanatique que moi. Elle se met des énormes projets en bloc dans lesquels elle ne fait toujours pas les mouvs au bout de 10 séances, mais elle lâche rien et elle finit par réussir alors que personne n’aurait parié un centime sur elle au début. En fait, même si elle c’est en bloc et moi en voie, on a exactement la même approche de l’escalade : ce qui nous anime vraiment c’est le après travail très long. Du coup on se comprend. Moi je sais à quel point c’est important pour elle d’avoir de la parade dans ses projets donc je fais de gros efforts pour la soutenir. Elle, elle sait que j’ai besoins de faire souvent des trips falaise d’une ou deux semaines voire plus pour essayer du dur, du coup elle me laisse m’organiser comme je veux et ne me fait jamais culpabiliser même si parfois, pour elle comme pour moi, c’est pas facile de passer du temps sans se voir. Puis si elle n’a pas trop de travail avec Crimp Oil elle vient avec moi en falaise.

“A la limite de la rupture”, Supermanjoc (coll. Julia Cassou)

– Tu sembles davantage intéressé par la falaise et pourtant tu habites en forêt de Fontainebleau. Pourquoi ce choix ?

Bleau, c’est vraiment un choix de couple. Caro rêvait de rester habiter là, et moi, ça m’allait pas trop mal parce qu’à Bleau, quand tu as un emploi du temps un peu flexible, tu peux aller toucher le caillou même en semaine dès que tu as un petit créneau de 2 ou 3h. Et puis en habitant sur place, c’est très rare de prendre des buts météo en réalité. Et de toute façon, les salles sont bien pour s’entraîner.
En fait, c’est bête à dire, mais ce qui me manque en habitant là-haut c’est plus l’ambiance du Sud-Ouest. Les amis (même si j’en ai aussi à Bleau !), la famille, les départs groupés en falaise et les arrêts boulange du samedi matin…

– Les grimpeurs qui t’inspirent et pourquoi ? Qu’est-ce qui t’inspire chez un grimpeur ?

Il peut y avoir plein de choses qui m’inspirent chez des grimpeurs. Leur vision, leur mental, leurs qualités physiques, leur virtuosité… Du coup il y a plein de grimpeuses et de grimpeurs qui m’inspirent à leur manière. Mais il y en où ça va plus loin. Il y en a sans qui ma vision et mon approche de l’escalade auraient probablement été très différentes. Je vais citer en citer trois, les trois mêmes que lorsqu’Émilien m’avait posé la question pour l’interview d’Escalade9.
D’abord, Chris Sharma. Toujours imité, jamais égalé. Les first ascent de “Jumbo Love” et “Es Pontas”, avec en plus des films parfaits à la clef, sont à mon sens les trucs les plus cool qui ont jamais été fait en grimpe et j’ai l’impression que c’est, au moins inconsciemment, le modèle après lequel je cours…
Ensuite, il y a mon pote toulousain Pierre Trolliet. C’est lui qui m’a appris à réfléchir la grimpe à contre-courant, c’est-à-dire en ayant honte de réussir une voie facilement. C’est la leçon la plus précieuse qui m’a été donné en escalade.
Enfin, il y a Charles Albert. Je raconte déjà suffisamment cet ovni dans mes articles sur Grimper, mais ce qui est incroyablement inspirant chez lui, c’est sa capacité à se détacher complètement de la finalité d’une action pour se concentrer exclusivement sur la manière, sans jamais céder à la tentation de perdre en élégance pour un meilleur résultat. C’est vrai en grimpe, mais pour tout le reste aussi. S’il cuisine, par exemple, il va s’appliquer énormément pour le faire dans les règles de l’art, il va mettre toute son énergie à l’exécution parfaite de la recette. Et le résultat gustatif ne sera qu’une conséquence dont il ne se préoccupe qu’à la fin, au moment de manger.
Je n’ai pas du tout cette prétention à titre personnel, mais, grâce à Charles, c’est quelque chose sur laquelle j’aspire à progresser.

– Si il ne devait rester qu’une ligne en escalade (falaise/bloc/grande-voie/deep water), qu’est-ce que tu choisirais ?

Vue la réponse faite au-dessus, “Es Pontas” ou “Jumbo Love”, mais on va dire “Es Pontas”. Parmi les voies que j’ai enchaîné, je garderais Donkey Kong, 8c+ à Supermanjoc pour toute l’émotion qu’elle m’a procuré, autant dans le travail de la voie qu’au moment de clipper la chaîne. S’il ne fallait en garder qu’une, je garderais celle là.

– Quels sont les projets que tu aimerais mener dans le futur ?

Tout d’abord, il faut que je réussisse à finir “Fight or Flight”. Maintenant, après tout le temps que j’ai passé dedans et surtout après en avoir tellement rêvé, je ne peux plus abandonner ! Je pense que cette voie, en termes de difficulté, est probablement à la limite de ce que je serai capable de faire dans ma vie. Au moins dans ce style. Peut-être que dans une escalade un peu moins à condi je serai capable de faire un peu plus dur, mais là, j’ai vraiment l’impression de jouer à ma limite tellement l’effort est long, soutenu, et demande d’être très en forme dans toutes les filières en même temps. Je vais y aller en mars, j’espère que je serai suffisamment en forme et qu’il fera le plus froid possible avec le plus de vent du Nord possible (le vent du Nord, c’est presque un biscuit pour cette voie tellement ça aide).
Et sinon, avec le grimpeur toulousain Fabrice Landry, on a dessikaté (avec la bénédiction de l’équipeur Éric Siguier !) un vieux 8c+ de Supermanjoc, ce qui donne un nouveau projet dans ma falaise de cœur, naturel, exceptionnellement beau et je pense à peu près du même niveau que “Fight or Flight”, mais dans un style un tout petit peu plus haché qui me convient un poil mieux. Trouver une telle voie à Saint-Antonin, avec en plus un pote aussi motivé que moi pour l’essayer, c’est juste le rêve. Ce sera mon objectif principal cette année.

Photo de couverture : Arthur Delicque

Interview Lucien Martinez
Portrait (coll. Arthur Delicque)

ENGLISH VERSION

All those who have met and talked with him will confirm that Lucien Martinez is not a climber who leaves you indifferent. A friendly and open character, sometimes taking clear-cut positions, having a very personal and original approach of the sport, like his friends Charles Albert or Nico Pelorson, Lucien is an UFO in the French climbing scene. Long interview with him.

– You’re from the South-West of France, precisely Montauban. Can you introduce yourself and tell us about your beginnings in climbing?

Before Montauban, I lived in Toulouse until I was 8 years-old and that’s where I started climbing. My mother had enrolled my brother and me in a weekly class with Mathieu Gallot Lavallée. There were people at the gym who told me that Mathieu was super strong and that he had done an incredibly hard outdoor route that only three climbers had sent, and that one of them had said this route was an 8c+. At the time this story fascinated me, and I understood perhaps 10 years later that the route was in fact “Baston à la Maison” in Saint Géry (in the Lot), and that the climber who had suggested 8c+ was none other than Dave Graham.
However, I was not particularly gifted or even motivated at the time. My passion was rugby. I played rugby for three years and was super strong, much more than at climbing. Those who knew me at the time will be able to testify to this, even if I admit that it may seem hard to believe given my rather skinny physique now. Arriving in Montauban, there was no more spots at the rugby club, while at the same time the climbing gym was close to my house. There was a free access formula that allowed us to go alone in the evening after school, so I started going there more or less every evening. I started thinking only about that. I bid my time all day waiting to go back and try the boulders that had resisted me the day before. I was only looking to have fun, not to train at all, but I improved nonetheless and my level increased progressively in the next 2 or 3 years. At that time Hervé Peyre, our instructor, began to regularly take the club’s youngsters to the crag of Saint Antonin. He put top-ropes up for us, helped us choose routes, gave us advice and beta, told us stories about the lines and the climbers in the area… And by the by, perhaps helped by the fact that I never managed to beat my good friend François Kaiser (whom I hereby salute!!) in competition, I fell in love with rock climbing. At 13 or 14 I had become pretty much independent. I had a list of phone numbers of climbers I knew, and on Saturday evenings I would call them all one by one until I found someone to take me to the cliff.

– Once you graduated in agronomics, you dropped everything for climbing, why?

In my last high school year, I was more hungry for climbing than ever, more or less obsessed. But after my Bac (end of high school exam) I got into a Prépa (preparatory class) and could only squeeze in Saturday afternoons at the crag. I was extremely frustrated. I could see everyone grabbing hard ticks, improving, loving life and I was so envious. As soon as I got into my Engineering School I was able to climb more and spend the whole weekend outdoors, but it wasn’t that easy to juggle both so I still had to find some kind of compromise regarding climbing.

With my diploma in the bag, in actual fact, at first I had no desire to throw it all away, I just wanted to take a year off in order to focus 100% on the two lines that I was fantasising about, ‘Fight or Flight’ and ‘3 Degrees of Separation’. The idea was to send them before looking for a rather busy engineering job. The problem is that regardless of my motivation, my single mindedness and my attempts, I couldn’t send either. I realised two things. First, that to make my dreams come true I had to improve, and not just a little. Second, that climbing was my world, that I would never get bored of it and it’d be silly not to work in climbing given all the above. I thought long and hard about what to do and in the end decided to give journalism a go, with the safety net of going back to engineering if it didn’t work out. Overall I feel at home where I am now, I do something I’m passionate about and I think I bring more with my job at Grimper (main French climbing magazine) than I would have an engineer.

– You were interested in high level climbing very early on. Why does this subject particularly interest you?

Oh my God, you’re asking me to do my own psychoanalysis ! High difficulty in climbing has, I find, something fascinating. It has its mysteries, gossip, rivalries, epic fights lasting several years, climbers who manage to perform incredible feats by being very clever, first ascents that are akin to Grail quests with several protagonists… All of this, and that’s what’s incredible, without any official framework!

– You’re very interested by grades, and you think that the slash shouldn’t exist, why?

I don’t know if I’ll manage to explain myself but I’ll give it a shot! What little recollection I have of my preparatory class time is that grades are a discretisation of a continuous whole. Meaning that a grade is no way near a precise value for the difficulty of a route, rather a range. If we take the notion of a ‘grading scale’, we must understand that a grade, say 7a, is not a rung but the space between two rungs, where the rungs represent the limits between 7a and 7a+ at the top, and 7a and 6c+ at the bottom. If we say that a route is 8c+/9a, it cannot mean that its difficulty is located bang on the rung separating 8c+ from 9a, because it’s mathematically impossible (the probability that the difficulty of a route lies right on a rung is zero, cf. my math classes). To say that a route is 8c+/9a implies adding a new gap between 8c+ and 9a in the grading scale. To use slash grades is to accept the rejigging of all the rungs on that scale (as well as adding some) in order to make way for new ones and effectively double that number. Nothing forbids it, but it would entail a reassessment of the grade of each line. The hard 8a would become 8a/+, the easy 8a+ likewise and so on and so forth for all the routes in the world.

On top of this issue, I think that the current level of accuracy in the grading scale is not that bad, and that it’s already tricky getting a consensus. It’s therefore not that pertinent to shuffle everything around by doubling the current number of grades.

But, for there is a but, I am not against slashes in their two original uses. At the beginning, they weren’t used to add a grade to the scale, but to express a doubt between two grades, thereby leaving repeaters to refine it. I think this is a good use of the slash, and that’s why when I repeat a slashed route I try to give my opinion with the most honesty and openness possible.

The other use of the slash, historically, and which is also interesting (I know it was for instance the case for the Saint Antonin topo) had to do with morphology-dependent routes: it gave an inkling that the route wasn’t the same difficulty for everyone.

Interview Lucien Martinez
Climbing in Font – Red Rocket (coll. Stephan Denys)

– As a climber, you are particularly stubborn on extreme redpoint projects such as “Fight or Flight”. Why try to push your limits all the time?

Well, this question points to a huge problem. For me, it works like a quest with twists and turns and an uncertain end. A hard route that makes me dream, it’s a Grail that I’m trying to reach. I dunno if I’ll get there, but I dream of it, sometimes even literally. And I want to give it my all to succeed.
It’s all very well on paper, but from the moment you accept the fact of really wanting to do very hard things, you tie yourself up to them…

We can no longer go climbing wherever, whenever because we are enslaved to our goals and our training. We no longer see climbing other than through the prism of our quest, to the point that we forget the fun, precisely what made me love climbing in the first place. I don’t like being a monomaniac, not at all. There are plenty of other sports that I love and that I unfortunately no longer practice, not to mention requests from friends that I decline… But you can’t have everything. Wanting to do “Fight or Flight” while remaining open, free, practicing lots of other sports and taking the time to make beautiful Climbing magazines, I know very well that it’s not possible for me. So for the moment, I’m staying fully focused on performance, but I’m very torn because I don’t really like this state of rigidity in which I find myself in.

– In the last few years, instead of repeating famous hard routes you’ve turned to local crags, with unusual first ascents and repetitions (“Beyond”, “3 degrees”, “FFF”, “Hugh”…). Is it planned?

If I invest myself in a route, it has to have a particular meaning, through its history, its location and whatever else… For ‘FFF’, it’s clearly not a beautiful line but it’s located in Supermanjoc, my childhood crag, and for years I walked past it, looking up, telling myself it would impossible. For ‘Hugh’ the mystery attracted me, I was very curious to get my fingers on it and see what was what. For ‘Beyond’, the route was nice and in my style. For ‘3 Degrees’ it had been a dream ever since watching Sharma’s video, one of the very best. Getting to Ceüse more than 10 years after watching it, catching a glimpse of the three yellow tufas at the start as you walk up the last steep part of the path, touching the holds for the first time, trying the moves wondering if they are like what I imagined, then throwing attempt after attempt before finally succeeding… All this was an incredible experience, and so much nicer than for a route without context, without Sharma’s video and the dozen viewings, aged 12, mouth agape in front of my dad’s computer screen.

For short, it’s not that I don’t want to repeat the more fashionable lines, on the contrary I like it, but other contextual elements such as the mystery or the South-West crags also matter in the routes I decide to focus on. For me, the most important is what has meaning for me.

What’s your vision of climbing in France for 2022?

I imagine that this question could be approached from many different angles (gyms, management of crags, climbers etc.) but the only one for which I think I have something interesting to say concerns the high level in rock climbing: in my opinion France is once again becoming the center of the world, as it was at the end of the 90s and the beginning of the 2000s, before Sharma moved it by living in Catalunya. We have all the routes by Seb Bouin (at La Ramirole but not only) which are extremely huge and from which Ondra, Megos, Schubert and Ghisolfi will not be able to avoid forever… And in addition we have Céüse and Saint-Léger with lots of new extreme routes and major projects everywhere. We have been witnessing a new dynamic in France in the last 2-3 years and I am betting that this trend will increase and the decade of the 2020s will be the one of France, like that of the 2010s (and the end of the 2000s) was for Catalunya.

– What do you think about the climbing press in general, and particularly the climbing websites?

Paradoxically, I find the web press is doing quite badly because it’s vampirized by Instagram. Before, when you were writing for Kairn.com some years ago, we were eagerly awaiting news of the new sends because that was really where we learned what was going on. Now, instagram has stolen the show and almost all the key information in our small world arrives there first. And we, the media, find ourselves forced to summarise by reformulating the “official press releases” that the athletes publish on Insta, or to ask them for interesting details, but in any case it’s on Instagram that the info comes first. The usefulness of the web press then becomes a kind of funnel of social networks that filters information and performances by importance to its readership. It’s still interesting because not everyone follows what’s happening on Instagram, and so there are a lot of people who still learn a lot of things from the web press, but it’s not quite the same anymore

– The advent of social media has revolutionised and sped up the sharing of information. Is it good or bad? What is your take? And how do you use them?

As my previous answer suggests, I am in complete agreement with your statement! I tend to say that it’s neither good nor bad, but that is it what it is and we have to make-do. Yet I’m going to allow myself a slight criticism. The social media logic is strongly biased towards self-promotion. You have an account and share your exploits with more or less subtlety. I think that a system forcing people to sing their own praises to exist has a problem. At any rate it does bother me, even if I follow a number of accounts with pleasure and would be sad to see them go!

As for me, I’m only on social media to keep up-to-date and see what others share, I never do. But I am aware that if I didn’t make a living with Grimper and had to find my feet as an independent journo, or if I’d tried to become a pro climber, I would probably not be able to skip the self-promotion on social networks.

Interview Lucien Martinez
FFF, Supermanjoc (coll. Sam Bié)

– We often hear that paper magazines are not doing very well. Since you started, what are your satisfactions and also the pitfalls that you have encountered or still encounter as a journalist?

Here, however, I don’t agree with this statement! As far as climbing is concerned, the paper press seems to me to have everything needed to do pretty well. I’m thinking in particular of photos. Climbing photography is something rich and aesthetic and is working very well. There is the climber, his/her face, position, the holds, the shape and the colors of the rock, the landscape… Besides, there are quite a few photographers who are passionate and super good. It would be too bad if all the beautiful climbing photos no longer or almost no longer existed except for screens. For the texts too, I believe that on paper we can stand out from the web by making, for example, somewhat complete topics like those of Grimper for Céüse and Fontainebleau, but also by providing fairly complete background analyses on historical themes.
Obviously, as far as fresh news are concerned, it happens a month later or even more with paper magazines, so the battle is lost in advance, but I believe that there remains and will remain a big opportunity for the paper, because by playing on the angle of quality, paper magazines bring things that the web doesn’t. But that’s up to us to prove it by producing beautiful (and interesting!) magazines.
Concerning satisfactions and pitfalls, it will soon be 3 years since I’ve made editor-in-chief of Grimper so there have necessarily been things that have worked more or less well. There is one thing in particular that people don’t necessarily realise, it is the multiplicity of issues when you release a magazine. We want the reader to be happy and make people dream, we want the issue to sell well, of course, but we must also avoid at all costs sowing discord in the territories we are talking about by forgetting, for example, to involve such bolter or climber who has given their passion and their time on the crags concerned, or by not raising the issue of sectors threatened with a ban, and so on. It’s almost impossible to tick all the boxes, but it’s very satisfying when, for certain issues, you can get close. At the same time, it’s disappointing when you can’t.
And if not, I would like there to be a little more humour and derision in magazines, but I still haven’t found a suitable formula… Gilles, if you’re reading this interview and you want to take up the fake covers, the door is wide open!

– In your writing, we can often feel something vaguely literary/philosophical, can you tell us more?

Yes I can. In fact, it’s not really out of a particular interest for literature or philosophy, it’s much more wide-ranging. I’m so conditioned to thinking about climbing that my brain often finds parallels between climbing and things that are completely foreign. I find it amusing and like to share them in my articles. If it’s well done-I’ll admit it doesn’t always work-it can add to the interest and the depth of my writing, or just serve as a hook. But it doesn’t only concern literature or philosophy (areas in which I want to stress I have zero ambitions), it can be movies, other sports or disciplines… I’ve even made a comparison between grades and the tables we used to study in Chemistry… I hope that one day I’ll have the opportunity to explain myself in an article!


– How would you answer people who think you have too elitist an approach?

That I take part of it. In self-mockery, I sometimes say that I can’t find people who have strong finger power unsympathetic! Excellence, whatever the field, is very interesting, even fascinating. I wouldn’t be able to give the source, but I remember Adam Ondra saying that the higher the level you reach, the more the practice of climbing is interesting because it becomes more complex. I pretty much agree with that.
As far as my friendships are concerned, on the other hand, I totally deny it. Honestly, since I spend all my time climbing, I’m used to associate with people who are passionate and therefore a bit strong, but it would be an insult to my friends to appreciate them for their level in climbing. I’m friend with people because I like talking to them, I find them friendly, they make me laugh or whatever.
As much as excellence is quite fascinating, when you get to know people well, it loses a lot of importance in the relationship until it ends up disappearing almost completely.

– What’s the most outrageous climbing feat you’ve been privy to?

From time to time, I see people do stuff that I don’t even understand are possible. Ok, so 3-4 examples for the fun of it. Adam Ondra’s warm-up at Entraygues before missing out on the flash of ‘La moustache qui fâche’. He was onsighting 8a and 8b (unless he’d climbed them 10 years previous) with such ease I thought I’d get more pumped climbing a 6c. It was incredible.

Another example, the first time I set foot in Oliana, Ramon chilled his way up Joe Blau (8c+) resting everywhere, even in the cruxes. Because the rhythm of his climb was so broken we thought at the time he was onsighting it, but we learnt that he’s gone up it once the week before. Insane.

In Font, many times I saw Charles Albert do things so out of this world I would have called them impossible without having been a witness. Like flash FAs or in a handful of runs of 8A on a move that no one else can get anywhere near, or 7B slabs in trainers by simply annihilating miserable grains of sand with his nails…

A last one for the road. In the 65° overhang of Blocage, the small ‘gym’ in Font, Nico Pelorson opened a boulder (red holds) with a move of pure crimping and core strength that seemed to me not to work. Yet Nico managed to do it, and even adding the two moves prior. It was around the time he made Big Island sit and he was a monster. The climbers who passed by the gym and saw his boulder thought it was so impossible as to be a joke.

– All other things being equal, you have to bet on the person who will free the “Bombé bleu” first: who is your favorite? And for the first repeat of “Silence”?

The best profiles to do “Bombé bleu” are in my opinion Alex Megos and Jakob Schubert because they probably have the level of strength necessary to solve the first boulder crux, but also enough resistance to climb the 9a that follows with safety. Adam Ondra, I know that the route scares him because he has large fingers and that’s a handicap in this style, but I think that if he decides to get involved he’ll do it, especially since he may have the ape index to be able to choose the easier starting beta to the right. For the outsiders, the two Nicos, Pelorson and Januel, have demonstrated that they know how to tick big projects, and could send it if they find the solution for the first move. I think that Simon Lorenzi, if he motivates himself, stands a chance, Charles too but I don’t really believe it.
In short, I’m now answering the question: if I have to keep one guy, it will be Megos, followed by Ondra. But on the other hand it would make me happier if it were a Frog!
As regards “Silence”, not easy either! I would say Seb Bouin or Stefano Ghisolfi, with a small advantage to Seb.

Interview Lucien Martinez
Brushing in Font (coll. Arthur Delicque)

– You’re trying to have a greener approach to climbing by favouring bicycles and trains to go cragging. Can you expand for us?

Phew, where should I start?! In fact, I have to be honest here: I make very little effort to be greener, and most of the time I drive to my crags.
Yet I am quite convinced, as many others now, that all this needs to change, for ecological purposes. But I see it mostly as a political transition, with hundreds of thousands of engineers tasked by the government to survey the people, to think and help organise the urgent transition in order to divide by 5 or 10 the overall consumption of fossil energy while giving people the opportunity to still be free and happy. On the other hand, I believe it’s an enormous trap to think that the solution will come from individuals who would radically change their modus operandi in isolation. It makes no sense because society is organised in such a way that people have to choose between pollute and deny themselves in order to stop polluting. What must be offered people is another choice than this awful dilemma. Having said that, as we wait for this political shift, I think that we must show decency in our personal behaviours and not think we can’t do anything either, if only because it prepares us to accept the idea of a political sea change.

When this transition will take place, I’d be surprised if our current outdoor climbing model could survive. A lot of young climbers probably won’t have a private car, or they’ll be tiny and only do 50 kph, or we won’t be able to drive as many kilometres; so I do see the train/bicycle trips gaining in popularity in years to come.

Which brings us back to why I tried a few trips without cars: for the sake of experimentation. I wanted to know if it was nice and compatible with performance… Let me give you a few personal conclusions: the day after a day on the saddle, a body that is not so trained for it is not at all ready to perform, but two days after it improves. It adds a certain aesthetical dimension to your trip (and to the sends if they happen) that is truly magical: it strongly increases the flavour of the experience. It also requires added time if it’s only by bike, and money if a combo train/bicycle that is just not compatible with certain budgets or jobs…

In short, I think it’s a great topic, there are a lot of solutions to be found and put in place, but again, what’s really needed is political support. Because even with the best will in the world, if there’s no room on trains for your bicycle or if the SNCF (train company) decides to make money out of you, well there’s nothing you can do can you!

– You’ve been in a relationship with Caroline Sinno, a bouldering addict, for a few years now. What does the life of a high flying climbing couple looks like?

Caro, she’s at least as fanatical as me. She invests herself a lot on huge bouldering projects in which she still does not move after 10 sessions, but she never gives up and often ends up succeeding when no one would have bet a penny on her at the beginning. In fact, even if she is only bouldering and I’m mostly rock climbing, we have exactly the same approach: what really drives us is the very long redpoint projects. So we understand each other. I know how important it’s for her to have a spot on her projects so I do my best to support her. And on the other hand she knows that I often need to do rock climbing trips of one or two weeks or more in order to try hard, so she lets me organise myself as I want and never makes me feel guilty even if sometimes, for her as for me, it’s not easy to spend time without the other. Then if she doesn’t have too much work with Crimp Oil she also comes with me at the crag.

– You seem more interested by rock climbing and yet you live in the forest of Fontainebleau, far from the crags. Why this choice ?

Font is really a couple’s choice. Caro was dreaming of living there, and me, it didn’t suit me too badly because in Font, when you have a somewhat flexible schedule, you can go and touch the rock even during the week as soon as you have a little time slot. 2 or 3 hours. And then by living there, it is actually quite rare to be turned down by the weather. And anyway, the gyms are good for training.
In fact, it may be silly but what I miss living up there is more the atmosphere of the Southwest. Friends (even if I also have some in Font!) family, group start for the cliff, and Saturday morning bakery stops…


– Which climbers inspire you and why? What inspires you in a climber?

There can be lots of things that inspire me in climbers. Their vision, their mind, their physical qualities, their virtuosity… So there are plenty of climbers who inspire me in their own way. But there are some where it goes further. There are some without whom my vision and my approach to climbing would probably have been very different. I am going to quote three of them, the same three as when Émilien asked me the question for the Escalade9 interview.
First, Chris Sharma. Always imitated, never equalled. The first ascents of “Jumbo Love” and “Es Pontas”, and perfect films, are in my opinion the coolest things that have ever been done in climbing and I have the impression that it’s, at least unconsciously, the model I go after…

Then there is my buddy from Toulouse Pierre Trolliet. It was him who taught me to think about climbing against the current hype, and to put my limits further, for example by being ashamed of succeeding in a route easily. This is the most valuable lesson that has been given to me in climbing.
Finally, there is also Charles Albert. I already tell enough about this UFO in my articles on Grimper Magazine, but what is incredibly inspiring about him is his ability to completely cut himself off from the finality of an action and focus exclusively on the move, without falling into the temptation to lose elegance for the sake of a better result. This is true in his climbing, but for everything else too. If he cooks, for example, he will apply himself enormously to do it according to the rules of the art, he will put all his energy into the perfect execution of the recipe. And the taste result will only be a consequence that he only cares about at the end, when eating.
I cannot claim any of this personally but, thanks to Charles, it is something on which I aim to improve.

– If there was only one climbing line left (route/boulder/multipitch/deep water), which one would you choose?

According to the answer made above, “Es Pontas” or “Jumbo Love”, but I will choose “Es Pontas”. Among the routes I have sent, I would keep “Donkey Kong”, 8c+ at Supermanjoc for all the emotion it gave me, both during the work on the route and when clipping the chain. If I had to keep only one line, I would keep this one.

– Which projects would you like to accomplish in the future?

First of all, I have to manage to finish “Fight or Flight”. Now, after all the time I’ve spent on it and especially after dreaming about it so much, I can’t give up! I think this route, in terms of difficulty, is probably at the limit of what I will be able to do in my lifetime. At least in this style. Maybe on a climb slightly less condition-dependent I’ll be able to do a little harder, but here, I really feel like I’m playing at my upper limit as the effort is so long, sustained, and requires me to be very fit in all aspects at the same time. I’m going to go back again on it in March, I hope I’ll be in good enough a shape and that it will be as cold as possible with as much North wind as possible (the North wind is almost a big help for this route).
And otherwise, with Fabrice Landry, we got rid of some sika holds (with the agreement of the bolter, Éric Siguier!) on an old 8c+ of Supermanjoc, which gives me a new project at my beloved crag, natural, exceptionally beautiful and I think pretty much of the level as “Fight or Flight”, but in a slightly more bouldery style which suits me a bit more. Finding such a route in Saint-Antonin, with a friend as motivated as me to try it, is just a dream. This will be my main goal this year. for sure!

Cover Pic: Arthur Delicque

Interview Lucien Martinez
Portrait (coll. Arthur Delicque)





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De nouvelles voies dures à Claret ! – Some new hard lines in Claret! (+ interviews)

28 janvier 2022 à 20:54

Des voies encore plus extrêmes, voici ce qu’il manquait à la falaise d’hiver mythique du Midi et ses 150 voies plein sud ! En effet, la falaise de Claret (arrière pays montpellierain) vient de connaître récemment un renouveau avec la libération des deux voies les plus dures de la barre, “Guère de bruit” 9a, et “Guerre future” 8c+. Ce sont les regrettés équipeurs de la première heure Pierre Rouzo, Hugues Beauzille et Lucien Bérardini qui seraient fiers de ces nouveaux challenges ! Équipées par Seb Bouin l’an dernier, les deux voies ont été libérées dernièrement par ce dernier. “Guerre future” vient d’ailleurs dans la foulée de connaître sa seconde ascension par le jeune local Théo Blass, 12 ans, qui réalise ici son premier 8c+. Retour avec les intéressés sur ces nouvelles additions.

Tout d’abord, Seb Bouin qui revient sur les ouvertures des deux voies.

– Comment as tu eu l’idée d’équiper ces 2 lignes à Claret l’an dernier ? 
J’avais des potes qui grimpaient à la falaise qui est bien sympa, et je n’avais plus rien à y faire, du coup je suis descendu avec la stat’ sur la proue pour voir. Il y avait des petites prises mais ça semblait passer. En plus cela semblait logique de grimper à gauche de cette proue. Mais je n’ai pas essayé l’an dernier.

– Si tu peux nous décrire le cheminement et les difficultés de “Guerre future” 8c+ ? 
C’est la ligne logique de “Guère d’usure”, une voie de résistance droit sur la proue. Cela m’a pris 2 séances. Pour la cotation j’ai longtemps hésité, mais si on considère “Guère d’usure” comme 8c, alors c’est un cran au-dessus et “Guère de bruit” idem.

– Si tu peux nous décrire également “Guère de bruit” 9a ?
Le 9a démarre dans “Guère d’usure” puis bifurque sur la gauche de la proue juste après le toit. Là vient le crux, avec un cachou dans la face qu’il est facile d’avoir main gauche mais qu’il faut absolument avoir main droite, du coup il y a un mouvement dur pour l’attraper bonne main depuis une petite inversée main gauche, avant de balancer sur la gauche et de rejoindre “Super Samson”. Après un genou, il reste le dernier pas autour de 7B+ bloc qui est assez physique. Cela m’a pris environ 5 séances.

Photo: Laurent Dormont

Ensuite, voici un retour avec Théo Blass à propos de “Guerre future”, son premier 8c+

– En quoi consiste le crux de “Guerre future” ?
On grimpe tout le temps sur la proue, donc c’est un gros effort de rési car on n’a pas les repos de “Guère d’usure” (le bon repos au début du dièdre et le petit repos sur les réglettes juste avant le crux). Quand on rejoint le crux de “Guère d’usure” on est déjà bien entamé !

– Depuis quand tu essayais ? Comment ça s’est passé ? Combien de séances ?
J’essayais depuis 2 mois une variante qui suit la proue et part à gauche juste avant le crux de “Guère d’usure” et qui rejoint “Super Samson” après son crux (ce qui était initialement la ligne que Seb avait en tête en équipant la variante) mais un mouvement “low percentage” que j’arrivais à faire une fois sur 10 m’empêchait de concrétiser. Il y a deux semaines environ Seb a enchaîné “Guerre future” en restant tout le temps sur la proue et en sortant dans “Guère d’usure” (donc une variante de la variante en quelque sorte). Je me suis rendu compte que c’était assez logique comme ligne et je me suis mis à l’essayer aussi. Au bout de 2-3 séances j’ai réussi à faire la connexion (les 2-3 mouvements durs entre le bas de la proue que je grimpais déjà dans la variante initiale et le haut de la proue qui est commun avec ma méthode dans “Guère d’usure”) et je tombais dans ce qui était pour moi le crux de “Guère d’usure” (sachant qu’il a une méthode différente de celle des grands – je traverse plus bas et grimpe un peu plus sur la proue). C’était un gros effort de rési pour moi (je fais à peu près deux fois plus de mouvs que Seb), mais j’étais motivé et je trouvais la ligne très esthétique. A chaque séance je montais un peu plus haut et hier, dans une chaleur presque estivale, j’ai littéralement marché dans la voie. En tout ça m’a pris 5-6 séances, mais je connaissais déjà la majorité des mouvements en raison de mes essais dans la variante initiale et aussi dans “Guère d’usure”.

– Et maintenant, “Guère de bruit” étant donné que tu a déjà réalisé “Super Samson”?
Oui j’ai envie d’essayer “Guère de bruit” – j’arrive à faire tous les mouvs sauf un qui est trop morpho. Il y a une autre possibilité pour les petits mais ca va être beaucoup plus dur (car ça m’empêche de prendre un repos quasi total que Seb prenait en mettant un gros genou dans un trou juste après le toit de “Super Samson”). A suivre !

Photo de couverture : Seb dans “Guère de bruit” (9a) – crédit : Thibaut Marot

Voies dures Claret
Photo: Thibaut Marot

Even more extreme routes, here is what was missing from the mythical winter cliff of the South and its 150 routes! Indeed, the Claret crag (around Montpellier, France) has recently experienced a revival with the first ascent of the two hardest routes of the wall, “Guère de bruit” 9a, and “Guerre future” 8c+. Pierre Rouzo, Hugues Beauzille and Lucien Bérardini former bolters now missing would be proud of these new challenges! Bolted by Seb Bouin last year, the two routes were recently freed up by the French Master. “Guerre future” immediately got a second ascent by the young local Théo Blass, 12, who climbs here his first 8c+. Talk with Seb and Théo about these 2 routes.

First Seb about the bolting and the first ascent of these 2 lines.

– How did you get the idea of ​​bolting these 2 lines at Claret last year?
I had friends who were climbing at the cliff which is very nice, and I had nothing more to do there, so I went down on a static prow in order to scope the prow. There were small holds but it seemed to be possible. In addition it seemed logical to climb to the left of the prow. But I didn’t try last year.

– Can you describe “Guerre future” 8c+?
This is the logical line of “Guère d’usure”, a line of resistance straight on the prow. It took me 2 sessions. For the grade I hesitated for a long time, but if we consider “Guère d’usure” as 8c, “Guerre future” is a little bit harder, and the same for “Guère de bruit”.

– Can you also describe “Guère de bruit” 9a?
The 9a starts in “Guère d’usure” then turns off left of the prow just after the roof. Here comes the crux, with a spike in the face that it is easy to have left hand but that’s absolutely necessary to have right hand, with an hard move to catch it from a small left hand undercling, before going to the left and joining “Super Samson”. After a kneebar rest, it remains the last boulder crux around 7B+ boulder which is quite physical. It took me around 5 sessions.

Voies dures Claret
Théo climbing “Guerre future” 8c+ (Photo Laurent Dormont)

Then it’s Théo’s turn about “Guerre future”, his first 8c+.

– How is the crux of “Guerre future”?
We climb all the time on the prow, so it’s a big effort of resistance because we don’t have the rests of “Guère d’usure” (the good rest at the beginning of the dihedral and the small rest on the crimps just before the crux). When we reach the crux of “Guère d’usure” you are already pumped!

– Since when did you try? How many sessions?
I had been trying for 2 months a variation that follows the proow and goes left just before the crux of “Guère d’usure” and joins “Super Samson” after its crux (which was initially the line Seb had in mind in bolting the variant) but a “low percentage” movement that I managed to do once time out of 10 prevented me from climbing it. About two weeks ago Seb did “Guerre future” staying on the prow all the time and finishing in “Guère d’usure” (so a kind of variation of the variation). I realized it was quite a logical line and started to try it too. After 2-3 sessions I managed to make the link (the hard 2-3 moves between the lower prow I was already climbing in the initial variation and the upper prow which is common with my beta in “Guère d’usure”) and I would fall into what for me was the crux of “Guère d’usure” (knowing that I got different beta compared to adult climbers – I traverse lower and climb a little more on the prow ). It was a big resistance effort for me (I do about twice as many moves as Seb), but I was motivated and I found the line very aesthetic. I climbed higher and higher everu session and yesterday, in almost summer heat, I literally walked throw the line. In all, it took me 5-6 sessions, but I already knew most of the movements due to my sessions in the initial variant and also in “Guère d’usure”.

– And now, “Guère de bruit” because you already climbed “Super Samson”?
Yes I want to try it. I manage to do all the moves except one which is too morpho. There is another possibility for the little ones but it will be much harder (because it prevents me from taking an almost total rest that Seb took by putting a big knee in a hole just after the roof of “Super Samson”). To be followed!

Cover Pic : Seb climbing “Guère de bruit” (9a) – credit : Thibaut Marot

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Video: The Big Bang, The Emma Twyford story

29 janvier 2022 à 15:45

En Septembre 2019, Emma Twyford devient la première femme Britannique dans le 9ème degré avec “Big Bang” à Lowen Pen Trwyn. Une lutte acharnée qui lui a coûté pas moins de 3 ans de travail. Le documentaire de 30 minutes de David Petts lui est dédié, avec en bonus des répétitions de “The Big Issue” (E9) à Pembroke, “Mind Control” (8c) à Oliana, ou encore du big wall dans les Dolomites.

In September 2019, Emma Twyford became the first woman to climb 9a in the UK with “Big Bang” located at Lowen Pen Trwyn. A very long process witth a 3 year battle. David Petts’ 30-minute documentary is dedicated to her quest, with bonus repeats of “The Big Issue” (E9) in Pembroke, “Mind Control” (8c) in Oliana or big wall climbs in the Dolomites.

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Le nouveau projet de Stefano Ghisolfi à Sperlonga – Stefano Ghisolfi’s new project in Sperlonga

31 janvier 2022 à 14:29

Après avoir proposé de nouvelles voies extrêmes à Arco l’an dernier avec entre autres “Erebor” et “The Lonely Mountain“, le mutant italien Stefano Ghisolfi a changé d’endroit en ce début 2022 et s’est trouvé un projet à la grotte dell’Arenauta à Sperlonga.
Cette grotte connue située sur la côte d’Italie centrale entre Naples et Rome est connue pour ses concrétions et son dévers généreux en bord de plage et mer Tyrrhénienne, non sans rappeler Kalymnos ou les Baléares, avec le 8c+ de conti “Grandi Gesti” en voie phare. Stefano a déjà fait 8 jours sur place et se frotte à un projet empilant le plafond sommital de 20 mètres d’avancée, avec un pas de bloc final sur mono des plus coriaces. Il lui en manque encore un petit peu, mais il reviendra sûrement très rapidement tenter de conclure l’affaire, qui s’annonce une nouvelle fois corsée !
A découvrir dans la vidéo ci-dessous.

After his extreme propositions last year in Arco with “Erebor” and “The lonely mountain”, Stefano Ghisolfi moved to Sperlonga this beginning of 2022 in order to try a project in the amazing Grotta Dell’Arenauta.
This famous cave remembering Kalymnos or Mallorca is located in the center of Italy, between Roma and Napoli. Grotta Dell’Arenauta is known for its huge tufas, its steepness and its not so bad landscape close to the beach and the Tyrrhenian sea. The famous route here is stamina monster “Grandi Gesti”, 8c+. Stefano already spent 8 days here and projected a route finishing in the huge 20 meters final roof of the cave with a final top crux on monos. He was quite close but no cigar, so needs to come back to free this beast. Discover the project in the video below!

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Pablo Recourt, un tour de France des 8a à vélo – Pablo Recourt, a tour of French 8a’s by bike

2 février 2022 à 11:52

En octobre, le grimpeur Belge Pablo Recourt est parti en trip en vélo depuis le plat pays, avec l’objectif de découvrir une bonne partie des 8a classiques et mythiques de France. “En quête du Saint 8a” est alors née, avec Gaspar, sa belle monture à deux roues en guise de compagnie. Nous avons questionné Pablo pour en savoir plus sur son voyage itinérant relativement original.

– Peux tu te présenter ?
Salut ! Je m’appelle Pablo, j’ai 24 ans et je suis un grimpeur belge. J’ai commencé à grimper quand j’avais 7 ans dans une petite salle Bruxelloise. Tu serais étonné de voir la grosse culture escalade qu’il y a au plat pays. Il y a une émulation de fou ! À côté de l’entraînement en salle, j’ai commencé à grimper dehors à Freyr (Belgique), connu comme l’épicentre de l’univers. J’ai vite compris que je préfère être dehors et du coup je fais principalement de la falaise. Accessoirement j’ai aussi fait des études d’ingénieur architecte, mais pour le moment je grimpe. J’aime beaucoup le rocher belge mais on ne va pas se mentir, on fuit souvent la pluie pour aller grimper plus dans le Sud (France et Espagne). Merci les voisins !

– Raconte-nous le concept de ton voyage.
Mon gros projet du moment, c’est un voyage de grimpe. Je fais un tour des falaises de France à vélo. Accompagné de mon fidèle destrier à deux roues, nommé Gaspar, j’ai une petite quête : je cherche le plus beau 8a français !

8a vélo France

– Comment t’est venue l’idée de ce tour de France des falaises en vélo et pourquoi ce trip ?
Après mes études, je voulais voyager. J’imaginais acheter un van et partir grimper. Mais avec cette mode du van, il y a quelque chose qui me dérange. Premièrement, ça reste une manière de voyager pas très respectueuse de l’environnement. Bof en accord avec mes valeurs et choix de vie. Et puis en van il y a un peu cette dynamique de “consommation” des falaises. Tu roules, tu arrives à un spot, tu grimpe, tu dors sur le parking, et puis tu t’en vas. Pour moi, ça ne colle pas avec ce que je voulais vivre en voyage. J’ai donc commencé à penser au slow travel, manière de voyager plus lente et proche de ton environnement. Prendre le temps, s’imprégner de l’énergie des endroits que tu visites et intégrer le déplacement dans la performance. Vivre le chemin plus que la destination. Et puis en parlant de destination, j’avais du mal à mettre le doigt sur une seule destination de grimpe. Après réflexion, j’ai arrêté de penser au lointain. Pourquoi partir loin si je ne connais pas les merveilles proches de chez moi? Ça reste des découvertes et des nouveautés à explorer. J’ai alors pensé à la France. Une des meilleures destination d’escalade du monde, à côté de chez moi. Et d’un coup, tout était connecté: le voyage à vélo, la destination de rêve pour l’escalade, et une furieuse envie de grimper dans tout ces beaux endroits! Ça ressemble bien à un tour des falaises de France à vélo. Presque comme un pèlerinage de la grimpe. Une quête. Tiens, et si j’essayais de trouver la plus belle voie de France? Ou mieux, le plus beau 8a de France? Pour ajouter un peu de challenge. Et c’est comme ça que quelques préparatifs plus tard, je donnais mon premier coup de pédale pour un voyage de 6 mois.

– Pourquoi la France?
Si tu demandes à un Américain quelle est sa destination de grimpe de rêve, il te répondra bien probablement la France : Céüse, Fontainebleau, le Verdon, Buoux, Chamonix, etc. Que de merveilles ! Une diversité de rochers, de styles, une richesse de paysages, sans compter l’historique ancré dans toutes ces falaises mythiques. Sous prétexte qu’on habite à côté, devrait-on s’en priver ? La destination reste tout autant savoureuse selon moi, si pas plus.

– Tu dors en tente ? (il doit faire un peu froid non ?), tu trouves facilement des gens pour grimper ?
Ça m’arrive de dormir sous tente oui. Mais je suis aussi parfois hébergé par des grimpeurs, des amis ou des inconnus. J’avoue que c’est un peu au jour le jour, et c’est ça qui me plait : être libre et prendre ce que le voyage m’offre. Être content quand les gens m’invitent chez eux, mais m’émerveiller de dormir sous les étoiles autrement. Au niveau du froid j’ai eu des conditions dures oui, mais en général je suis plutôt bien équipé et j’arrive à bien gérer les basses températures. Les mauvaises condis par contre c’est plus embêtant au niveau de la grimpe. Mis à part que c’est plus challengeant, c’est surtout plus difficile de motiver des gens à venir grimper avec moi. C’est un des problèmes les plus ennuyant avec la météo : elle affecte vite la motivation des grimpeurs locaux ! Mais à part ça, je trouve toujours quelqu’un content de me montrer les belles lignes de sa falaise. Et c’est ça que je cherchais en voyageant seul : être obligé de trouver des gens avec qui partager une cordée.

8a vélo France

– Où en es tu de ton trip, et quelle sera la suite ?
Cela fait presque 5 mois que je suis parti, et il m’en reste encore un pour clôturer mon tour. J’ai parcouru tout l’Est de la France, avec 2500km de vélo, 32 secteurs visités et 35 8a enchaînés. Actuellement je suis dans les Gorges du Tarn. Je vais ensuite dans le Lot et puis je remonte en Belgique en passant par les Eaux Claires et la Normandie. Moins d’escalade et plus de vélo prévu pour la suite donc, mais ça me tient à cœur de faire une vraie boucle.

– Ta falaise préférée, jusqu’à présent ?
Mmh difficile de répondre, j’ai vu tellement de merveilles… Si je devais vraiment choisir je dirai Buoux pour la grimpe et les Gorges du Tarn pour la beauté du paysage. Mais ça se joue à pas grand chose, je pourrai tout à fait te répondre autre chose si tu me reposes la question dans quelques jours !

– Si on comprend bien, l’idée est de réaliser un 8a sur chaque falaise visitée, alors que tu n’as souvent que très peu de temps sur place (2/3 jours), tu as réussi ce challenge à chaque fois ?
En vérité c’est plutôt 1 ou 2 jours par falaise. C’est sûr que c’est challengeant. Heureusement, j’ai un peu de marge et généralement j’arrive à faire 1 ou 2 classiques avant de repartir, souvent à la journée. Mais pour être honnête, le challenge ce n’est pas juste d’enchainer un 8a. C’est de faire la croix en étant fatigué de la nuit dehors, des 80km de vélo de la veille, et des 5 mois de voyage dans les pattes. C’est ça qui est dur et j’ai énormément appris en termes de gestion de fatigue et d’écoute de mon corps. Maintenant je fais quasiment tout le temps un 8a par secteur, mais ça n’a pas été toujours le cas notamment en début de voyage, quand j’avais encore tout à apprendre!

8a vélo France

– Comment as- tu choisi les voies que tu essaies ?
En laissant traîner mes oreilles, en discutant avec les locaux, en me renseignant sur les voies historiques. Généralement il y a toujours une conjecture qui détermine la ou les plus belles voies à essayer du secteur.

– Pourquoi 8a, et pas 7c+ par exemple ?
Clairement, c’est un choix personnel. C’est un niveau dans lequel je me sens à l’aise tout en étant challengé. Je fais généralement 8a à la séance, mais ça me demande de me battre et c’est ce que j’aime. Et puis pourquoi 8? Je sais pas vraiment, probablement la symbolique du niveau 8, c’est une porte vers le haut niveau. Et puis c’est classe le chiffre 8, c’est l’infini vertical !

– Ta voie préférée jusqu’à présent ?
Il y en a beaucoup, mais là comme ça j’ai envie de dire “Les Ailes du Désir” dans le Tarn.

– Tu restes peu de temps sur chaque falaise avant de reprendre la route, ce n’est pas trop fatiguant d’enchainer vélo + grimpe ? Tu te reposes de temps en temps ?
Je vais pas vous mentir, c’est épuisant. C’est ça qui est le plus dur à gérer dans ce voyage, la constante fatigue physique. Mais j’ai appris à m’écouter et il m’arrive de prendre des jours off. Mais pas trop, car ça veut dire moins de grimpe !

– On peut te suivre sur les réseaux sociaux ?
Bien sûr, venez rejoindre l’aventure et hésitez pas à m’inviter chez vous où à m’écrire, je suis très gentil et j’aime bien raconter des histoires !


Facebook : En Quête du Saint 8a
Instagram : pablorecourt

8a vélo France

In October, Belgian climber Pablo Recourt went on a cycling trip from the flat country with the main goal of discovering a good part of the French classic and legendary 8a’s. “En quête duSaint 8a” was born, with Gaspar, his beautiful two-wheeled bike as company. We asked Pablo about his original climbing trip.

– Can you introduce yourself?
My name is Pablo, I’m 24 years old and I’m a Belgian climber. I started climbing when I was 7 years old in a small gym in Brussels. You’d be surprised to see the huge climbing culture there is in the flat country. There’s a crazy emulation! Next to indoor training, I started climbing outdoors in Freyr (Belgium), known as the epicenter of the universe. I quickly understood that I prefer to be outdoors and so I mainly practice rockclimbing. Incidentally, I also studied architectural engineering, but for the moment I’m climbing. I really like the Belgian rock but I’m not going to lie to each other, we often flee the rain to go climb further in the South (France and Spain). Thank you neighbours!

– Tell us about the concept of your trip.
My big project at the moment is a climbing trip. I am cycling around the crags of France. With my faithful two-wheeled steed, named Gaspar, I have a little quest: I’m looking for the most beautiful French 8a!

– How went the idea of ​​this tour of French crags by bike?
After my studies, I wanted to travel. I imagined buying a van and going climbing. But with this fashion of the van, there’s something that bothers me. First, it remains a way of traveling that is not very respectful of the environment. Ok in accordance with my values ​​and life choices. And then in a van there is a bit of this dynamic of “consumption” of the crags. You ride, you get to a spot, you climb, you sleep in the parking lot, and then you leave. For me, it doesn’t fit with what I wanted to experience while traveling. So I started thinking about slow travel, a way to travel slower and closer to your environment. Take the time, imprint the energy of the places you visit and integrate movement into the performance. Live the journey more than the destination. And then speaking of destination, I had trouble putting my finger on a single climbing destination. After reflection, I stopped thinking about the distant. Why go far away if I don’t know the wonders close to home? There are still discoveries and novelties to explore. I then thought of France. One of the best climbing destination in the world, near my home. And suddenly, everything was connected: the bike trip, the dream destination for climbing, and a furious desire to climb in all these beautiful places! It looks like a tour of the cliffs of France by bike. Almost like a climbing pilgrimage. A quest. Here, what if I tried to find the most beautiful route in France? Or better, the most beautiful 8a in France? To add a little challenge. And that’s how some preparations later, I gave my first pedal stroke for a 6 month trip.

8a vélo France

– Why France?
If you ask an American what his dream climbing destination is, he will probably answer France: Céüse, Fontainebleau, Verdon, Buoux, Chamonix, etc. How wonderful! A diversity of rocks, styles, a variety of landscapes, not to mention the history anchored in all these mythical cliffs. Under the pretext that we live next door, should we deprive ourselves of it? The destination remains just as tasty in my opinion, if not more.

Do you sleep in a tent? (it must be a bit cold, right?), do you easily find people to climb?
I sometimes sleep in a tent yes. But I am also sometimes hosted by climbers, friends or strangers. I admit that it’s a bit day-to-day, and that’s what I like: being free and taking what travel offers me. Being happy when people invite me to their homes, but marveling at sleeping under the stars otherwise. In terms of the cold, I had some tough conditions, yes, but in general I have a good equipment and I manage to manage stay quite good in the low temperatures. Bad conditions, on the other hand, are more annoying when it comes to climbing. Apart from the fact that it’s more challenging, it’s especially more difficult to motivate people to come and climb with me. This is one of the most annoying problems with the weather: it quickly affects the motivation of local climbers! But other than that, I always find someone happy to show me the beautiful lines of their home crag. And that’s what I was looking for when traveling alone: ​​to have to find people to share a climbing day.

– Where are you in your trip, and which destination will be next?
It’s been almost 5 months since I left, and I still have one month to close my tour. I traveled all over Eastern France, with 2500km of cycling, 32 sectors visited and 35 8a sent. Currently I’m in the Gorges du Tarn. I then go to the Lot and then I go back to Belgium via the Eaux Claires and Normandy. Less climbing and more cycling planned for the future, but it’s my wish to do a real loop.

– Your favourite cliff so far?
Mmh difficult to answer, I saw so many gems… If I really had to choose I would say Buoux for the climbing and the Gorges du Tarn for the beauty of the landscape. But malking a choice is hard, I could quite answer you something else if you ask me the question again in a few days!

– If we understand correctly, the idea is to send an 8a on each crag visited, when you often have very little time at the crag (2/3 days), have you succeeded in this challenge each time?
In truth it’s rather 1 or 2 days per cliff. It sure is challenging. Fortunately, I have a little margin and generally I manage to do 1 or 2 classics before leaving, often during a day. But to be honest, the challenge is not just to send an 8a. It’s to send the route while being tired from the night outside, from the 80km of cycling the day before, and from the 5 months of travel. That’s why it’s hard and I learned a lot in terms of tiredness management and listening to my body. Now I always do an 8a per sector all the time, but that wasn’t always the case, especially at the start of the trip, when I still had everything to learn!

– How did you choose the routes you try?
By opening my ears, talking with the locals, learning about historical routes. Generally there is always a conjecture which determines the most beautiful route(s) to try in the sector.

8a vélo France
photo: Mathieu Pisaniello

– Why 8a, and not 7c+ for example?
Clearly, this is a personal choice. It’s a level in which I feel comfortable while being challenged. I usually do 8a in the session, but it asks me to fight and that’s what I like. And then why 8? I don’t really know, probably the symbolism of level 8 is a door to the top level. And then it’s class the number 8, it’s vertical infinity!

– Your favourite route so far?
There are many, but here like that I want to say “Les ailes du désir” in the Gorges du Tarn.

– You stay on each cliff for a short time before hitting the road again, isn’t it too tiring to cycle + climb? Do you sometimes rest?
I’m not going to lie to you, it’s exhausting. That’s what’s hardest to manage on this trip, the constant physical fatigue. But I learned to listen to myself and sometimes I take days off. But not too much, because that means less climbing!

– Can we follow you on social networks?
Of course, come and join the adventure and don’t hesitate to invite me to your home or to write to me, I’m very kind and I like to tell stories!
Facebook: En quête du Saint 8a
Instagram: pablorecourt

8a vélo France



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Elias Iagnemma libère Ganesh 8C+ – Elias Iagnemma frees Ganesh 8C+

2 février 2022 à 12:50

Elias Iagnemma est le bloqueur italien qui s’impose dans le game depuis sa répétition du classique de Varazze, “Gioia” il y a un an. Une nouvelle prouesse est à mettre à son actif, avec l’ouverture hier du bloc le plus dur de la péninsule, “Ganesh” 8C+ à Tintorale dans les Abruzzes (Italie centrale, nord-est de Rome), un endroit où il avait débuté des ouvertures de bloc le printemps dernier. Voici sa réaction laissée sur les réseaux sociaux :

“Le 26 mai dernier mon frère et moi avons commencé à donner vie à ce bout de caillou. Nous ne pensions pas le moins du monde à ce qui se cachait sous ce lierre. A la fin de l’intense journée de nettoyage, incrédules et émerveillés, nous nous sommes regardés et avons éclaté de rire comme deux enfants heureux d’avoir reçu leur glace.
Jusqu’à hier, jamais aucun passage que j’ai gravi ne m’avait procuré de telles sensations.
Puis comme par magie, les bonnes méthodes trouvées, j’ai pu isoler les mouvements de la partie haute. Les jours suivants, je me suis concentré sur le bas du bloc : j’ai effectué peut-être 4/5 tentatives avant que mes doigts ne commencent à saigner et que mes poulies n’implorent grâce.
Enfin, après 8 jours d’essais, j’ai résolu le crux. Ça m’a donné une motivation folle pour devenir plus fort et essayer de tout empiler. J’ai répété des passages de tous types et difficultés mais aucun d’entre eux ne se rapproche de l’intensité de ce bloc. J’ai passé des jours et des jours à essayer cette ligne de rêve avec des mouvements que je trouve parfaits. Rien ne peut être réalisé à l’arrache, de la position du corps à la position de chaque doigt sur chaque prise. Bref, après 12/15 séances, je ne me souviens plus du nombre exact, j’ai rétabli en haut de ce passage hier, incrédule et content de ce que je venais de réaliser, certainement le bloc le plus difficile que j’ai jamais grimpé et essayé jusqu’à présent ; mais aussi incrédule et content d’avoir donné aux Abruzzes et à l’Italie un bloc de cette intensité. J’espère qu’un jour quelqu’un viendra donner son avis sur la beauté et la difficulté de ce chef-d’œuvre. Je précise que grimper à “Tintorale” n’est pas commun : grimper sur ce type de rocher demande un grand respect car c’est un rocher très tendre et donc s’il a plu les jours précédents ou qu’il y a un taux d’humidité très élevé, il faut savoir abandonner pour éviter de casser des prises.”

Elias Iagnemma is the Italian boulderer who is among the most active since his repeat of the classic of Varazze, “Gioia” a year ago. A new feat is to be put to his credit yesterday with the first ascent of the hardest boulder of the peninsula, “Ganesh” 8C+ in Tintorale in Abruzzo (central Italy, North-East of Rome), a place where he started bouldering develoments last spring. Here is his reaction on social networks:

“On May 26, 2021, my brother and I began to bring this piece of rock to life. We didn’t think about what was hidden under this ivy. At the end of the intense day of cleaning, incredulous and amazed, we looked at each other and started laughing like two children happy to have received their ice cream.
Never any passage that I climbed until yesterday had given me such great feelings.
Then as if by magic the good betas found I was able to solve the movements of the upper part. The next few days I concentrated from the bottom up, made maybe 4/5 attempts before my fingers started bleeding and my pulleys were begging for mercy.

Finally, after 8 days of trying, I managed to solve the crux. That day gave me crazy motivation to get stronger and try to link all. I have repeated passages of all types and difficulties but none of them were close to the intensity of this problem. I spent days and days of solving that dream line with perfect moves in my opinion. Nothing can be done quiclky, you shoulf find the perfect body position ans the correct postion for each finger on each hold. Anyway, after 12/15 sessions, I can’t remember the exact number, I mantled at the top of this boulder yesterday, an unbelievable and psyched with what I had just achieved, certainly the most difficult boulder I have ever climbed and tried so far but also to have given Abruzzo and Italy a boulder of this difficulty. I hope that one day some people will come and give their opinion on the beauty and the difficulty of this masterpiece. I specify that climbing in “Tintorale” is not common: climbing on this type of rock requires great respect because it is a very soft rock and therefore if it has rained the previous days the rocks keeps the humidity so in this case you have to give up in order to avoid breaking holds.”

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Ces quadras toujours au sommet de leur art en bloc – These boulderers in their forties who are still at the top of their game (+videos)

6 février 2022 à 12:08

Inoxydables ! Malgré les années, certains pionniers du bloc maintenant quadras sont toujours particulièrement actifs, avec de récents développements.

A Bleau, Olivier Lebreton, 45 ans, récent champion de France vétéran de bloc, tient toujours la grande forme. En ce début d’année 2022 Olivier vient de concrétiser deux projets qu’il avait parmi les blocs majeurs de la forêt, “Partage assis” 8B à Buthiers et “The Big Island” 8B+/C au Coquibus Rumont. Les deux réalisations sont présentées dans la vidéo ci-dessous.

Dave Graham, 40 ans, passe lui la saison hivernale en Suisse sur les blocs du Tessin avec une répétition du méga highball “Roadkill” 8C à Val Bavona juste avant Noël, une double croix avec notre frenchie Clément Lechaptois. Ce gros pavé ouvert en 2020 par Shawn Raboutou avait déjà vu précédemment des répétitions de Jimmy Webb et Kim Marschner. Dave (qu’on peut considérer comme un des acteurs majeurs du développement de l’escalade sportive US ces 20 dernières années avec Chris Sharma) semble toujours au sommet de son art. Appréciez la qualité de sa gestuelle et sa technique dans le bloc dans la vidéo ci-dessous. Un délice !

D’autres quadras, plus discrets serrent encore fort les prises…
En Grande-Bretagne, Dave McLeod 43 ans, est de retour aux affaires après une blessure au coude. Dave vient de réaliser la seconde ascension de “Below zero” 8B+ à Rooftown, un projet qu’il avait depuis de longs mois et dont il s’est fait piquer la première par Will Bosi. Le processus de travail du bloc est décrit dans la vidéo ci-dessous.

Plus à L’Est, Bernd Zangerl est toujours à fond dans l’extrême, bossant dernièrement sur un projet vieux d’une décennie…Tout comme Klem Loskot, qui, aux dernières nouvelles, est toujours très actif bien qu’il soit silencieux sur les réseaux.

Evidemment traiter du sujet sans évoquer Dai Koyamada serait une erreur. Depuis la casse intentionnelle des prises de son 8C+ “Nayuta” au Japon en 2018 ainsi que de certains autres de ses projets et premières ascensions, le pionnier du bloc nippon, 45 ans, se fait plus discret concernant ses ouvertures. Dai a quand même réalisé plus d’une dizaine de premières ascensions de bloc dans le 8ème degré en 2021, et développe en concertation avec le gouvernement local plein de nouveaux blocs dans la zone très vaste d’Hinokage (à Kyushu, au Sud de l’Archipel) là où se trouve déjà “Eternal” qu’il avait établi en 2013. Il s’y trouve un potentiel de blocs durs encore très important, peut-être là où se trouve le futur du bloc naturel au Japon. A suivre !

quadras bloc

Unstoppables! Despite the years, some bouldering pioneers now in their forties are still particularly active with recent developments.

In Font, Olivier Lebreton, 45, recent veteran French bouldering champion is still in great shape. This beginning of the year 2022 Olivier has just completed two projects he had among the major boulders of the forest, “Partage assis” 8B at Buthiers and “The Big Island” 8B+/C at the Coquibus Rumont. These two achievements are presented in the video above.

Dave Graham, 40 years old, is spending all his winter in Switzerland on the boulders of Ticino with a repeat of the “Roadkill” 8C mega highball in Val Bavona just before Christmas, a double send with our Frenchie Clément Lechaptois. This big pice of rock was opened in 2020 by Shawn Raboutou and had previously seen repeats by Jimmy Webb and Kim Marschner. Dave, who can be considered one of the major actors in the development of US sportclimbing over the past 20 years with Chris Sharma, always seems to be at the top of his game. Appreciate the quality of his climbing and his technical skills in the boulder in the video above. A delight!

Other climbers in their forties, more discreet, are still strong.
In Great-Britain, 43-year-old Dave McLeod is back to affairs after an elbow injury. Dave just completed the second ascent of “Below zero” 8B+ at Rooftown, a project he had for many months. The first ascent of this line was stolen recently by Will Bosi. Dave’s process on this boulder is described in the video above too.

Further East, Bernd Zangerl is still climbing hard, lately working on a decade-old project…just like Klem Loskot, who, according to the latest news, is still very active in bouldering despite being silent on social media.

Obviously, dealing with this subject without mentioning Dai Koyamada would be a mistake! Since the intentional brake of the holds of his 8C+ “Nayuta” in Japan in 2018 as well as some of his other projects and first ascents, the 45-year-old Japanese bouldering pioneer has been more discreet about his developements. Dai has still made more than a dozen of bouldering first ascents in the 8th degree in 2021, and is developing in consultation with the local government many new boulders in the very large area of ​​Hinokage (in Kyushu, South of Japan) where is already “Eternal” which he established in 2013. Here is still very important hard bouldering potential, perhaps where the future of outdoor bouldering in Japan is…To be continued !



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