🔒
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

Deux vidéos de bloc extrême – two hardcore bouldering videos

4 mai 2021 à 07:23

Deux vidéos de bloc extrêmes ont retenu notre attention ce début de semaine dans des styles différents. Giuliano Cameroni nous propose de revivre le processus qui a conduit à la 3ème ascension du classique dur de Chironico, “Ephyra” 8C+, après Webb et Ceria. Retrouvez tous les essais dans ce bloc d’une difficulté inouïe en tenue de prises, un pan Güllich à ciel ouvert !

Revivez ensuite la première ascension de “Black panther” 8C par Martin Stranik sur le site de Liberec-Vesec en République tchèque avec une démo de puissance en endurance de force à gros muscles sur un rocher noir sculpté magnifique. Une bonne base tout en compression et fissure qui lui aura pris 5 jours de travail, ce qui commence à être beaucoup pour lui, habitué à tordre des blocs durs en un temps record !

Two extreme videos to start off the week! Giuliano Cameroni shares the process of his third ascent of Chironico’s “Ephyra” 8C+ (after Webb and Ceria). Follow his tries and his progression, step by step in this campus board boulder!
Then, watch Martin Stranik in the first ascent of “Black panther” 8C in Liberec-Vesec, Czech Republic, on a superbly shaped black boulder. A show of power and compression which took him 5 days of work, a lot for him who is used to sending extreme lines a lot quicker!

L’article Deux vidéos de bloc extrême – two hardcore bouldering videos est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Trailer : Swissway to heaven

7 mai 2021 à 17:13

Après plus de deux ans et demi de travail, Cédric Lachat est fier de présenter son film “Swissway to heaven” dont la sortie est pour très bientôt ! Un tour d’horizon du potentiel helvétique en grandes voies ! Produit par le talentueux cinéaste français Guillaume Broust, l’opus sera présenté pour la première fois le 9 juin avec une avant-première dans le cadre du festival du film de Chamonix. “Swissway to heaven présente 5 voies très dures dans 5 massifs différents, avec à l’honneur l’Eiger, le Lauterbrunnen, Les Wenden, le Rätikon et les Gastlosen. Un condensé d’aventure et de dépaysement en compagnie du sympathique et passionné grimpeur Suisse accompagné de partenaires de choc (Nina Caprez, Tobias Suter, Mélissa Le Nevé et Fabien Dugit)
Voies présentées :
“Yeah Man” (330m, 8b+) – Gastlosen / “Zahir” (300m, 8b+) – Wendenstöcke / “Odyssee” (1400m, 8a+) – Eiger / “Fly” (550m, 8c) – Lauterbrunnen / “WoGü” (350m, 8c) – Rätikon

After 2.5 years work, Cédric Lachat is pleased to announce his new movie “Swissway to heaven”, out soon (Summer 2021)! A tour of Swiss multipitch potential! Produced by talented French filmmaker Guillaume Broust, the premiere will take place on June 9th (Chamonix Film festival). “Swissway to heaven” showcases 5 hard multipich routes on 5 mountain ranges: Eiger, Lauterbrunnen, Wendenstocke, Rätikon and Gastlosen. A nice adventure with the funny Swiss climber and his crazy team (Nina Caprez, Tobias Suter, Mélissa Le Nevé and Fabien Dugit).

Multipitch routes featured:
“Yeah Man” (330m, 8b+) – Gastlosen / “Zahir” (300m, 8b+) – Wendenstöcke / “Odyssee” (1400m, 8a+) – Eiger / “Fly” (550m, 8c) – Lauterbrunnen / “WoGü” (350m, 8c) – Rätikon

L’article Trailer : Swissway to heaven est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Giuliano Cameroni répète Off the wagon sit – Giuliano Cameroni repeats Off the wagon sit

27 mai 2021 à 11:37

Un des meilleurs bloqueurs suisses Giuliano Cameroni vient de réaliser la 4ème ascension de “Off the wagon sit” 8C+ à Val Bavona. La première ascension a été faite par Raboutou, embrayé depuis par Webb et Woods. Après 6 ans de travail, Giuliano explique dans un long post sur Instagram qu’il a eu un déblocage mental et explique ce que le bloc lui a appris. A noter pour la petite histoire que pour rajouter de l’esthétisme, Giuliano est parti debout du sol en déplaçant la carriole plutôt qu’assis sur la charrette.

“Enfin! Une vraie beauté et un très long processus de 6 ans plein de hauts et de bas.
Après avoir passé un certain temps sous le même bloc, de nouveaux sentiments commencent à apparaître: d’un côté, vous êtes évidemment frustré, surtout si vous êtes très proche, mais de l’autre, il y a un sentiment plus profond de connexion avec le lieu et le rocher, et ça commence à devenir une petite histoire d’amour. Vous commencez à réaliser chaque détail du rocher et appréhender le grain et la qualité du rocher. Le jour de l’ascension, un changement soudain s’est produit: j’étais assis en dessous comme toujours quand j’ai réalisé que j’avais le choix entre m’amuser ou réessayer désespérément. Cette prise de conscience m’a mis dans un grand état de flow sans vibrations négatives et sans peur d’échouer. Juste après avoir manqué le bac final, ce qui était mon meilleur essai, au lieu de me mettre en colère, j’ai commencé à rire. Je savais que j’approchais le bloc de la bonne façon, alors je suis resté calme et heureux. L’essai suivant, je l’ai grimpé. Tout s’est connecté et je me suis retrouvé au sommet. Un grand sentiment de joie m’a envahi et je me souviens m’être demandé comment cela pouvait arriver si facilement alors que je l’avais essayé pendant si longtemps.

Ce bloc m’a montré que l’escalade peut être bien plus que d’arriver au sommet et aussi plus que le processus dans le but de réussir. L’escalade est une expression du lien profond entre nous et la nature, entre notre âme et l’immobilité du moment. C’est très similaire au yoga, c’est pourquoi le mouvement parfait se trouve dans le moment présent. Seulement ici, lorsque toutes nos énergies sont concentrées sur ce que nous faisons, nous pouvons grimper de notre mieux, nous pouvons sentir ce que notre corps peut faire et ce que le mouvement fonctionne pour lui. Dans cette dimension intemporelle, nous réalisons notre vrai potentiel, nous nous rendons compte que nous pouvons grimper plus fort que ce qui semblait possible et donc briser les frontières de nos limites. On se rend également compte que l’escalade est une forme de méditation, un moyen direct de trouver le zen, un pont entre le physique et le non-physique.”

Shawn Raboutou – Off the wagon sit first ascent

Top Swiss climber Giuliano Cameroni just claimed the 4th ascent of “Off the wagon sit” in Val Bavona. The first ascent was claimed by Shawn Raboutou, followed by Webb and Woods. In a long Instagram post, Giuliano explains that he changed his mental state the day of the send after 6 years of trying. Note, for the story, that on the day of the send Giuliano elected to move the wagon aside and start from the ground, in a quest for added purity.

Finally! A true beauty and a very long 6 years process full of ups and downs.
After spending a certain amount of time under the same bloc new feelings start to appear: on one side you’re obviously frustrated, especially if you got very close, but on the other side there’s a deeper feeling of connection to the place and the rock, and it starts to become a little love story. You start to realize every detail of the boulder and how the grains and the quality of the rock exactly are. The day of the send, a sudden change happened: I was sitting underneath as always when I realized that I had a choice between having fun or desperately trying again. This realization put me in a great state of flow free of negative vibes and fear of failing. Right after I missed the final jug, which was my highpoint, and instead of getting mad I started laughing. I knew I was approaching the boulder the right way, so I stayed calm and happy. The next try I climbed it. Everything connected and all of the sudden I was standing on the top. A great sense of joy pervaded me and I remember wondering how it could happen so effortlessly when I had tried it for so long.

This boulder showed me that climbing can be much more than getting to the top and also more than the process with the goal of sending. Climbing is an expression of the deep connection between us and nature, between our soul and the stillness of the moment. It’s very similar to Yoga, that’s why the perfect motion is found in the present moment. Only here, when all our energies are focused on what we are doing, we can climb our best, we can feel what our body can do and what move works for it. In this timeless dimension we realize our true potential, we realize that we can climb harder than what seemed possible and therefore break the boundaries of our limits. We also realize that climbing is a form of meditation, a direct way to find zen, a bridge between the physical and the non-physical.

L’article Giuliano Cameroni répète Off the wagon sit – Giuliano Cameroni repeats Off the wagon sit est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Film: Swissway to heaven

14 juin 2021 à 09:17

“Swissway to heaven” n’est plus un projet ! Deux ans jour pour jour après les premiers plans et les premières ascensions, la pile électrique suisse Cédric Lachat est heureux de présenter son opus consacré à 5 musts en grande voie dans son beau pays. “Swissway to heaven” : 5 faces mythiques helvétiques mais aussi de terribles challenges de haute difficulté, réputés parmi les plus durs des Alpes et où les ascensions en libre se comptent sur les doigts d’une main….

Après un apéritif aux Gastlosen dans “Yeah man” qui est avalée en guise d’échauffement, les choses sérieuses démarrent aux Wenden, une muraille de 10 kilomètres assez imposante avec un accès périlleux et déroutant. Un mix de longueurs old school très difficiles et d’engagement, où la philosophie de l’alpinisme et le côté puriste transpire, avec des longueurs extrêmement dures sur rasoirs qui se mêlent à des parties plus faciles clairement exposées, rajoutant au challenge une dimension psychologique assez élevée ! Telle est la marque de fabrique des voies et des parois choisies et présentées ici, comme l’impressionnant Eiger où l’ambiance de “Merci la vie” semble redoutable ! 
Mention spéciale aux aspects historiques, culturels et techniques distillés ça et là avec des témoignages de légendes comme Beat Kammerlander, Claude Rémy ou d’alpinistes réputés comme Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist, Tobias Suter, Fabien Dugit qui apportent un éclairage connaisseur et expert particulièrement pertinent.

Réalisé par le talentueux Guillaume Broust, “Swissway to heaven” mixe avec un savant dosage rappels historiques, descriptifs de longueurs clé, moments de vie en paroi et complicités partagées entre partenaires de cordées, mais aussi travail des longueurs avec de nombreux plans spectaculaires et des prises de vue impeccables permettant de vivre au plus près les ascensions et de s’imprégner des ambiances. Un parfait équilibre avec un montage dynamique, le tout agrémenté d’une bonne couche d’humour. Mais nous ne sommes pas non plus au cirque, et Cédric Lachat pose ses tripes. Il semble clairement poussé dans ses derniers retranchements dans les deux dernières ascensions.

On reste scotché par la difficulté inouïe de la partie sommitale de “Fly”, ou par l’engagement et la haute technicité de “WoGü”, point d’orgue du film. Cédric est proche de ses limites, les chutes sont carrément flippantes et les enchainements semblent presque relever de l’aléatoire et de la chance, tout en demandant des conditions. Le top grimpeur suisse élève alors encore un peu plus son niveau pour se hisser à la hauteur du challenge avec des premières à la journée sans chuter. C’est fort ! “Swissway to heaven” est un beau portrait de ce grimpeur qui transpire la passion, simple, drôle et accessible, mais aussi extrêmement déterminé, méthodique et efficace : une personnalité attachante. Et surtout un magnifique tour du proprio des grandes voies alpines majeures du pays du chocolat !

Swissway to heaven (55 minutes) est disponible en VOD ici. Le film sera diffusé en libre droits sur internet à partir de décembre.

Swissway to heaven poster

Swissway to heaven is a project no more! Two years to the day after the first outline and ascents, the Duracell bunny that is Cédric Lachat is delighted to present his documentary dedicated to the 5 hardest multipitch routes in his beautiful country. Swissway to heaven: 5 legendary Swiss rockfaces, but also sordidly difficult climbing undertakings, renowned to be among the hardest in the Alps, and on which free ascents are very few and far between…

After a light starter in the Gastlosen with “Yeah man”, dispatched almost as a warm-up, the mains begin proper in the Wenden, an imposing 10km-long cliff, whose approach is as perilous as it is tricky. The route itself serves up very hard and committing old school pitches, where the philosophy of alpinism and a definite purist’s take shine through, mixing super hardcore pitches on razor blades and easier, fully exposed sections which add a clear psychological dimension to this already massive challenge! And that is, in fact, the defining trait of the routes and faces presented in this film, such as on the impressive Eiger, where the atmosphere on Merci la vie” seems pretty scary, to say the least!

Praise be to the historical, cultural and technical aspects shared here and there in the form of chats with legends such as Beat Kammerlander, Claude Rémy or proven alpinists like Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist Tobis Suter and Fabien Dugit, who shine knowledgeable and expert lights of à-propos pertinence.

Shot and produced by the talented Guillaume Broust, Swissway to heaven mixes a well-balanced sprinkling of historical snippets, captivating descriptions of the key pitches, moments of life in the vertical as well as an insight into the shared emotions between climbers, work on various pitches with plenty of spectacular shots, all of which conspire to making us experience the ascents in a thrilling manner and soak up the atmosphere. The balance is perfect, with a dynamic production and, of course, a good helping of humour and fun: after all, the main protagonist is Cédric Lachat! But it’s not at all a circus performance, Cédric also commits as if there is no tomorrow. In the last two ascents, he clearly seems pushed to his very limits. The insane difficulty of the upper part of “Fly”, or the commitment and über hard technic required for “WoGü”—the culmination of the film—are gobsmacking. Cédric Lachat appears at the end of his tether (pun intended), the falls are properly scary, and the sends almost seem to rely on pure luck, as well as accommodating conditions. The Swiss beast raises the bar yet again in order to match the pitches’ extreme difficulty and succeeds in freeing the route, without falls, in a day! In such instances, “strong” seems like a pretty meek word indeed.

Swissway to heaven” proves to be a beautiful portrait of a climber who exudes passion, fun and a down-to-earth attitude, but also one extremely determined, methodical and efficient : A pleasant personality. And of course, it is a tremendous guided tour of the most hardcore alpine multipitch routes in Chocolate country.

Swissway to heaven (55min) is available in VOD here
The film will be online for free in December.

L’article Film: Swissway to heaven est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Siebe Vanhee et Seb Berthe répètent Fly ! – Siebe Vanhee and Seb Berthe repeat Fly!

21 juin 2021 à 19:01

On vous l’a présentée dans notre récente chronique du film “Swissway to heaven“, “Fly” (8b+, 550m, 20 longueurs dans le Lauterbrunnen, Suisse) est une des grandes-voies parmi les plus dures des Alpes.
Elle a été ouverte par Roger Schaeli entre 2004 et 2008 avant qu’Alex Megos (2014) puis Cédric Lachat (2019) ne la réalisent en libre. Vaincue en libre deux fois en 2 essais, la voie a connu la semaine passée deux autre répétitions grâce aux top grimpeurs belges Siebe Vanhee et Seb Berthe, qui l’ont réalisée “ground-up”, soit du sol, sans repérage préalable !


Siebe nous raconte :


“Fly a été sur ma liste depuis que je me suis tourné vers les grandes-voies dures. On ne pouvait faire mieux. Avec mon compatriote Seb, nous sommes partis le 12 juin dans la voie pour une tentative ground-up avec l’objectif de réaliser chaque longueur sans retourner au sol, ce qui est le mode le plus pur pour réaliser une grande-voie alpine. Nous avions lu les ressentis de Cédric Lachat sur la difficulté de la voie et nous nous étions préparés pour 5 jours en paroi maximum. Afin de garder une trace, la photographe pro Julia Cassou nous a rejoint. La team parfaite pour une bonne aventure !

Nous sommes partis à 7 h du matin du camp de base, avec nos sacs de hissage et nos portaledges pour une tentative en complète autonomie. Le but de la première journée était d’arriver sous la longueur 17 en grimpant tout en libre et en réversible, en hissant notre matos au fur et à mesure. Entre le poids de nos sacs de hissage et le caractère soutenu des longueurs en 7ème degré de l’itinéraire, le plan était ambitieux. Mais plus tôt on atteindrait cette vire sous la longueur 17, plus ont se donnait d’expédier les 3 longueurs clé restantes. Les 9 premières longueurs sont très dalleuses, dures à lire et assez sales. Cela ne nous a pas empêché de les réaliser toutes à vue, à l’exception de 2 7c. On a été relativement rapide, et à 14h30 nous étions sur le vire, juste à temps pour se faire rôtir par le soleil qui arrivait sur la face sans nous faire perdre notre précieuse peau des doigts ! Julia nous rejoint sur la vire et nous avons installé des cordes statiques pour pouvoir immortaliser nos essais pour les jours suivants.

Un départ très tôt était nécessaire pour avoir un maximum d’ombre car la face prend le soleil à 14h. Le second jour Seb a démarré et a réalisé à vue la longueur 17 en 8b, en mettant d’entrée la barre très haute pour un jour 2 ! J’étais nerveux mais j’ai réalisé la longueur flash dans la foulée pendant que Julia s’en donnait à cœur joie pour les images. Nous avons continué de grimper avec la longueur suivante en 7b+ qui amène au crux de la voie, la fameuse longueur en 8c. Je suis parti en premier pour une longue épopée vers le relais. j’ai brossé les prises, trouvé les méthodes et j’ai fait en sorte que ce crux soit grimpable. Défricher une longueur en 8c dans une grande-voie alpine en calcaire est une expérience relativement intimidante. La paroi est sale, sans magnésie, et le gaz bien présent ! Après que Seb ait bossé les moves, j’ai mis un sérieux essai mais je suis tombé car j’ai cassé une prise dans une partie facile de la longueur. Mon 2e essai dans la voie, je me suis senti fatigué, avec plus de peau, j’étais nerveux mais déterminé. Et c’est passé ! Comme le soleil se pointait, Seb a raisonnablement gardé son énergie et sa peau pour le jour suivant. Nous sommes rescendus aux portaledges sur la vire pour une après-midi bain de soleil.

En ce début de 3ème jour, il ne me restait plus qu’une longueur à libérer. Seb était plus stressé, devant enchaîner la longueur clé. Très fort mentalement, il avala cette longueur clé. A mon tour de défricher cette dernière longueur en 8b+. Une dalle de 15 mètres avec un mouvement puissant sur une arquée plate. Mouvement par mouvement j’ai brossé et trouvé les méthodes, et à la fin j’avais des séquences pas trop mal. A son tour, Seb fit sa reconnaissance. Mon premier essai, j’ai chuté après le crux, encore à cause d’une réglette microscopique que j’ai arraché autour de mon annulaire. Je suis redescendu immédiatement au relais pour y mettre immédiatement un 3ème essai. Avec 2 doigts complètement strappés et les autres phallanges complètement fissurées et sanguinolentes j’ai arqué tout ce que j’ai pu et j’ai pu réaliser cette dernière longueur ! Il n’y a avait aucune autre alternative car grimper avec une plus mauvaise peau ou avec plus de strap auraient considérablement réduit mes chances de réussite. Peu importe, pour une dernière longueur d’une grande-voie aussi difficile, je ne pouvais pas cogiter sur ma peau des doigts. Bien que j’ai atteint le sommet, l’affaire n’était pas encore finie. Seb devait enchainer 2 essais plus tard il réussit aussi et la joie s’est emparée de nous ! Une 3ème et 4ème ascension en libre de “Fly”, une incroyable aventure sur la mur, des images magnifiques et des super vibes avec une équipe formidable. Merci à Roger Schaeli d’avoir ouvert cette ligne et d’avoir partagé les infos avec nous. C’est une ne super ligne que tu as proposé à la communauté escalade ! Merci à Cédric Lachat et Tobias Suter pour les infos logistiques. Et bien sûr merci à Julia Cassou pour les belles photos et l’ambiance en paroi !

Sur le niveau

Nous voulions donner nos considérations sur le niveau de cette perle. Réaliser une première ascension et la coter peut être très compliué. La voie est souvent sale, intimidante et demande un paquet de ressources mentales. C’est après plusieurs ascensions que le niveau d’une voie commence à se stabiliser autour d’une consensus. Il est donc logique de se poser la question du niveau d’une pareille ligne.

C’est jamais facile de coter une grande-voie et plein de facteurs entrent en jeu. On a essayé de livrer un ressenti sur la base de nos expériences en paroi, avec des prises sales, pas de cake et le bout des doigts strappés à la fin, en essayant la voie ground-up, sans repérage préalable. Nous avons aussi considéré nos points forts : le fait d’être à l’aise dans un profil vertical et technique sur arquées, et notre bonne endurance. Nous pensons qu’il est important de donner des estimations correctes pour que la voie soit approchée avec des informations fiables et une réputation à la hauteur. Nénamoins nous ne sommes pas d’accord avec Cédric sur le niveau de la dernière longueur, plutôt 8b pour nous alors que Megos et Lachat l’estiment à 8b+. Nous réalisons que nous avons eu des conditions favorables pour une voie qui est très dépendante des éléments. Mais envisager l’ascension avec de bonnes conditions nous semble le meilleur moyen pour coter une voie. En tout cas nous sommes curieux de l’avis des prochains répétiteurs.”

Photos: Julia CassouJuliaCassou.com

FLY-Topo

“Fly”. This fairly new Swiss multipitch, opened by Roger Schaeli (2004-2008) and freeclimbed by Alex Megos (2014) and Cedric Lachat (2019), just received 2 more repeats the past week courtesy of top Belgian climbers Siebe Vanhee and Seb Berthe. They climbed the route ground-up, i-e without checking it before.

Siebe reports:

“Fly has been on my to-do list since I’ve set my mind on hard multipitches. Getting on Fly couldn’t be done on my own. Together with Belgian compatriot Sebastien Berthe, we left on June 12th to attempt a ground-up free ascent in the least days possible. For us, the ground-up ascent with the aim to send it all without returning to the ground is the purest way of climbing an alpine multipitch. Having read the stories of Cedric’s ascent about the difficulty of the route, we prepared for a maximum of five days on the wall. To document our ascent, we roped in friend and professional photographer Julia Cassou to join us. The perfect team for a good adventure.

Seb and I left the base at 7am in the morning, with our portaledge and haul bag fully packed for an autonomous sent. The aim of the day was to reach the ledge below pitch 17, swinging leads, climbing everything free and hauling our household with us. It seemed like an ambitious plan considering the heavy packs and the sustained grading in the high 7th grade. But the sooner we got on the ledge the sooner we could tackle the three upper crux pitches. The first nine pitches are slabby, hard to read and were quite dirty. This didn’t hinder us to climb them almost all onsight, except for two 7c’s. We were surprisingly quick, at 2:30pm we arrived at the ledge, just in time to get roasted in the sun without losing precious skin on our fingers! That same night, Julia joined us on the ledge and installed some static lines to shoot our ascent from above the following days. 

An early morning start was necessary to get as much shade as possible. This west facing wall gets sun at 2pm. This time Seb started off, he immediately onsighted the 8b (pitch 17) off the ledge. Setting the bar high for the day! I was nervous but managed to quickly flash the route after my partner while Julia was dangling above us capturing every emotion. We continued the climb with a 7b+ pitch up to the start of the crux of the whole line, graded 8c. I took off first, for a long journey towards the anchor. Slowly I found the beta, brushed and marked all the holds to make it look like a climbable piece of rock. Tackling an 8c pitch on an alpine limestone multipitch can be quite intimidating. There is dirt, no chalk and an incredibly exposed atmosphere! After Seb worked the moves, I gave it a solid go but fell due to a hold that broke in the easier section. I gave it a third go. I felt tired, had no skin left and climbed nervous but dedicated to send, which I did! The sun started to hit the wall, a good reason for Seb to save his energy and skin for the next morning. We descended back to our portaledge camp and started our second sunbathing session.

Day three, for me there was only one pitch left. Seb was in a more stressful position this time, having to still send the cruxpitch. First thing in the morning, mentally strong as he is, he cruised the pitch up to the anchor. My turn again to work out the moves of the last, 8b+, pitch. This pitch is a 15 meter slabclimb with one powerful move of a small flat crimp. Move by move I brushed and found the beta again, it didn’t seem too bad in the end. Again, Seb took his turn and worked the moves. I gave it a try and fell after the crux move due to a microscopic edge that broke below my ring finger. I came down immediately and gave it a third go straight away. With two fingertips taped and two others completely cracked and bleeding I crimped through the section and send this last pitch! There was no option to recover skin or put on more tape.

Anyway, for a last pitch of such a difficult and long multipitch I didn’t care about the skin anymore. Although I reached the anchor, it wasn’t over yet. Seb still had to send. Two more tries later he did and the joy was felt by all three of us! A third and fourth freeascent of ‘Fly’, an amazing adventure on the wall, quality images and some great vibes with a cool crew! Thank you so much to Roger Schaeli for opening this line and sharing some info with us. Yet another great line you gave to the climbing community. Thanks to Cédric Lachat and Tobias Suter for the info on logistics. And most of all, thanks to Julia Cassou for your amazing images and good vibes on the wall.

About the grade?

We would like to share our thoughts about the grading of this stellar climb. Climbing a first ascent and grading it can be pretty complicated. A first ascent is often dirty, intimidating and requires a lot of mental strength. It’s known that the grade of a climb needs several repeats before it can settle at his definite grade. So, it’s logical that repeating difficult climbs like this always raise the question about the grade. With ‘Fly’ it isn’t any different.

Based on my experience establishing first ascents, the repeats of the most classic difficult multipitches in Europe by Seb and myself and some phone calls with first ascensionist Roger Schaeli and Cédric Lachat who made the second free ascent, we suggest ‘Fly’ to be graded 8b+. The suggestion of the different grades can be found on the adjusted topo of Cédric and Tobias.

Considérant nos expériences de première ascension ou de répétition de grandes-voies en Europe et des appels téléphoniques avec Roger Schaeli et Cédric Lachat nous suggérons un niveau 8b+ pour “Fly”. Une suggestion du niveau des longueurs peut être trouvé dans le topo de Cédric et Tobias.

It is never easy to grade a multipitch climb because it depends on so many factors. We tried to grade the pitches how we experienced them on the wall, with dirty holds, no chalk and destroyed fingertips towards the end. Getting on the route ground-up, we didn’t work the pitches in advance. Also, we took in consideration our personal strengths; being vertical and technical climbing on crimps and a good endurance. We think it is important to give correct grades so the route can be approached with the right intentions and gets an honest reputation. Nonetheless my communication with Cédric, we don’t agree about the grading of the last pitch. This short technical pitch was graded 8b+ by Megos and Cédric. For Sebastien and I it honestly felt more like 8b. We also realize that we had favorable conditions on the wall for climbing such a condition depending route. But having good conditions seems to us the best way to correctly grade a climb. Anyway, we curiously wait the reactions of future repetitions!”

Photos: Julia CassouJuliaCassou.com

L’article Siebe Vanhee et Seb Berthe répètent Fly ! – Siebe Vanhee and Seb Berthe repeat Fly! est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Film: WoGü, l’envers du décor – Film: WOGü, behind the wall

6 juillet 2021 à 14:08

On vous avait présenté il y a quelques jours la sortie de “Swissway to heaven” mais un 2ème opus uniquement consacré à la grande voie extrême du Rätikon, “WoGü” vient aussi de voir le jour ! Le film vient d’être présenté en avant-première à Chamonix ce week-end par le réalisateur Mathieu Rivoire et demeure disponible gratuitement pour 10 jours pour notre plus grand plaisir.
Découvrez en compagnie de Cédric Lachat et Nina Caprez un des morceaux parmi les plus difficiles des Alpes, avec un descriptif de chaque longueur, le témoignage de l’ouvreur, le légendaire Beat Kammerlander, des astuces techniques et tactiques et un suivi pas à pas des progressions des deux grimpeurs pro avec des images impressionnantes. Mais “WoGü” c’est aussi ces à côtés avec une fidèle retranscription de l’esprit de cordée et de la vie en paroi couplé d’un aperçu du dur métier de cameraman en grande-voie. Un superbe rendu, à découvrir d’urgence ci-dessous !

WoGü” is a dream, an illusion, a legendary route stretching ten pitches through the heart of the spectacular Rätikon range of Switzerland. “WoGü” is also a movie that offers humorous and insightful perspectives on the day-to-day work of big wall climbing, from both sides of the camera. Throughout the ascent, we share the everyday moments of larger-than-life characters Nina Caprez and Cédric Lachat, elite climbers and long-time accomplices. We also follow the dedicated professional camera crew working 300 meters up in the air. From the first approach hike to the final ascent, Wogu reveals the tensions, hopes, falls, and simple joys of dangling your feet above the abyss. All along the way we share the experiences and emotions that make big wall adventures so unique. Deciphered, decrypted, WoGü no longer remains a mysterious hieroglyph carved in limestone, but turns into an open book. We invite everyone to join in on the adventure, novice and initiated alike.

Photo: Mathieu Rivoire – L’illustroscope

L’article Film: WoGü, l’envers du décor – Film: WOGü, behind the wall est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Histoire sans Fin : Première ascension pour Vanhee et Berthe – Histoire sans fin : first ascent by Vanhee and Berthe

16 août 2021 à 19:07

La semaine dernière, les machines belges, Siebe Vanhee et Sébastien Berthe, ont libéré “Histoire sans Fin” – une grande voie de 200m avec 10 longueurs dans des cotations allant jusqu’au 8b+. Ils ont ainsi réalisé la 1ère et la 2ème ascension libre de ce projet de longue date sur le Petit Clocher du Portalet (Suisse).

Siebe nous raconte :

« La semaine dernière, Sébastien Berthe et moi avons eu une chance incroyable de faire les deux premières ascensions libres de ce que nous considérons comme le meilleur grande voie en granite pour cette cotation en Europe. C’est peut-être même la seule dans ce niveau. Cela fait un an que j’ai entendu des rumeurs sur une nouvelle ligne, incroyablement propre et dure, sur le Petit Clocher du Portalet en Suisse près de Martigny.”

“En 2001, Didier Berthod et François Mathey ont ouvert la deuxième longueur, une fissure en 7c+ de 45 mètres de long, entièrement en trad: top classe ! Cette fissure se termine au milieu d’un beau pilier, au milieu de nulle part. Le granite lisse situé au-dessus a dû attendre près de 20 ans avant que Fabien Borter et Bertrand Martenet imaginent une incroyable suite (celle ci est équipée), qui suit des dalles et des arêtes jusqu’au sommet. Malgré leur lecture visionnaire, c’est en 2020 que cette grande voie a pu être finie d’être équipée avec l’aide de Didier Berthod pour trouver la longueur manquante, une belle arête orange cotée 8b.”

« Fin juin, avec Jean-Elie Lugon, nous avons trouvé un petit créneau pour aller essayer cette voie. Je me suis fait botter le cul et j’étais dans un état physique lamentable! Malgré ça, je me suis dit que c’était une des plus belles lignes que je n’ai jamais essayée. La semaine dernière, je suis revenu avec Sébastien, physiquement en meilleure forme mais toujours intimidé par la ligne. J’y suis allé en mode repérage. Mais avec les good vibes de Seb sur la paroi, j’ai rapidement changé d’état d’esprit. Nous avons tous les deux travaillé la longueur clé jusqu’à ce que Seb l’enchaîne. Je sentais que j’avais besoin de quelques essais supplémentaires pour l’enchainer aussi, mais Seb n’avait plus de temps et on est tenté directement la suite de la voie. Ça a été un gros combat physique et mental , nous avons terminé à la nuit ! Ce jour-là, Seb a ainsi fait la première ascension libre. Comme toujours, il a été super fort et a essayé chaque longueur jusqu’à l’enchainement. “

“Trois jours plus tard, c’était mon tour, je suis revenu avec le soutien de Seb et Soline. Cette fois-ci convaincu que je pouvais enchainer la voie. Je me suis lancé dans la fissure en 7c+, puis dans la traverse en 7c jusqu’à arriver au crux. Je me suis alors retrouvé au milieu de la longueur en 8b+, au niveau du crux qui est un pas de bloc super technique. Il faut trouver la bonne pression sur des prises de pied microscopiques qui permettent des mouvements qui semblent impossibles: tout est dans la tête, il faut oser et pousser sur les pieds. J’ai réussi à enchainer cette longueur au premier essai ce jour là. Il y a également une longueur en 8b, une arête lisse mais costaud, qui a été un bon combat mental: effrayante mais magique! Ça m’a semblé tellement impossible au premier essai, mais quand tu doses bien la pression sur les pieds et tu géres correctement l’équilibre, la magie opère. Encore une fois, j’ai enchainé au premier coup ! La dernière longueur dure est une dalle corsée en 8a+. J’ai réussi à bien grimper mais j’étais nerveux d’imaginer tomber dans cette dernière section difficile… et c’est arrivé. Merci à Seb et Soline, j’ai relativisé ma chute, je suis retourné au relais et j’ai atteint le haut de la voie ! “

et le commentaire de Sébastien :

« La différence entre l’enchainement de la voie par Siebe et la mienne est assez amusante : en enchainant toutes les longueurs les unes après les autres, Siebe était vraiment dans un mode de croisiére impressionnant. Il a quasiment laissé aucune chance à la voie et il y a eu très peu de facteurs incertains. Au contraire, j’ai été en mode freestyle total, tombant à chaque longueur en mettant essai après essai jusqu’à ce que ca passe ne sachant rien à propos des longueurs suivantes, mais croyant fermement que j’avais la capacité de le faire. Un vrai ascenseur émotionnel ! J’ai adoré ça car ça m’a apporté les meilleures sensations jamais ressenties en escalade !

Photos : Fred Moix

The belgian climbers, Siebe Vanhee and Sebastien Berthe, sent last week “Histoire sans Fin” – a 200m route with 10 pitches up to 8b+. They thus realised the 1st and second free ascent on their longstanding project on Petit Clocher du Portalet (Switzerland).

Siebe Vanhee comments:

“Last week, Sebastien Berthe and I where incredibly lucky to make the first two free ascents of what we consider the best granite multipitch of the grade in Europe. It might even be the only of the grade. It’s been a year since I’ve heard some rumors about a new, incredibly clean and hard, line on Swiss’ Petit Clocher du Portalet near Martigny.

“In 2001 Didier Berthod and Francois Mathey opened the famous second pitch off the ledge, a 45 meter long 7c+ splitter crack, naturally protected. One of the best! The splitter ends in the middle of the beautiful pillar, in the middle of nowhere – the “Never Ending Story”. The smooth granite above had to wait almost 20 years before Fabien Borter and Bertrand Martenet imagined an incredible bolted continuation of the route, following blank slabs and arêtes to the summit. Despite their great visioning, the climb had to wait until 2020 when they got help of Didier Berthod to find the missing link pitch, a beautiful orange arête graded 8b.”

The end of June, together with Jean-Eli Lugon we found a small window to go and try ‘Histoire’. I got my ass kicked completely and was in a terrible physical state. Despite, I realized it was one of the best lines I had ever tried. Last week I returned with Sebastien, physically in a way better shape but still intimidated by the line. I mainly went up to have another look and see how it would go. But with the sending vibe Seb brought with us on the wall I was quickly contaminated. We both worked the crux pitch until Seb strongly send. I felt I needed little tries more to send as well but Seb’s time was running for a ‘one day first day’ ascent. We continued and he pulled out a strong physical and mental fight, we topped out at night! This day Seb made the first free ascent. As always, he was strong and kept giving every pitch sending tries until he surprisingly did!  

“Three days later it was my turn, I returned with the support of Seb and Soline. This time convinced I could climb the route. I fired up the 7c+ splitter, continued the 7c traverse pitch to the base of the cruxpitch. Suddenly I found myself in the crux of the 8b+ pitch, a super technical boulderproblem where the right pressure on microscopic footholds makes the seemingly impossible moves possible. It’s all in the head, you need to dare and push on the feet. It went smooth, I could send on the first go. The 8b pitch, the slabby but strenuous arete, was a mental fight. Scary but magical, that’s what comes to mind when I think of that pitch. It felt so impossible on the first try, it’s scary to push so much on the feet but ones you find the right pressure and balance, the magic happens. Again, I send this pitch on the first go! The last challenge, a spicy 8a+ slab. I climbed well but nervous, a brainfart happened and I fell at the very last difficult section. Thanks to Seb and Soline, I relativized my lame fall, returned to the anchor and just cruised it to the summit!

And the comment from Sébastien Berthe:

The difference between Siebe free ascent and mine was pretty fun to notice: while sending all the pitches one after another, Siebe was really in an impressive cruise control mode, he did not let much chance to the route and had very few uncertain factors. On the contrary, I was in total freestyle, falling in every pitch and putting tries after tries until it eventually goes, knowing nothing about the next pitch, but believing strongly I have the ability to do it. A true roller coaster day! I love this style because it brings me the best sensations ever felt in climbing!”

Photos : Fred Moix

L’article Histoire sans Fin : Première ascension pour Vanhee et Berthe – Histoire sans fin : first ascent by Vanhee and Berthe est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Kathy Choong réalise Helix 8c+ – Kathy Choong climbs Helix 8c+

24 août 2021 à 10:41

La suissesse Kathy Choong vient de réaliser son projet de l’été en clippant le relais de la superbe voie “Helix au pays des merveilles” 8c+ au Pic St-Loup. C’est la seconde ascension féminine de la voie après sa compatriote Nina Caprez 7 ans plus tôt. Voici son commentaire :

“Il s’agit d’une super belle et longue voie très déversante, avec un mouv’ difficile dans le bas, suivi d’une partie résistante avec un deuxième crux au 3/4 de la voie qui m’a donné finalement du fil à retordre. Ensuite la voie se termine sur d’incroyables colonnettes (où tu peux encore bien te la coller). Je suis venue en juillet et j’ai tout de suis adoré la voie ! Mais au début je n’avais pas du tout le physique nécessaire pour aligner les mouv’ et je m’arrêtais à chaque dégaine. Il m’a fallu aussi du temps pour comprendre le mouv’ bloc du bas de la voie et caler une bonne méthode dans la section du haut, n’arrivant pas à utiliser la méthode normale avec ma taille de naine aux bras de T-Rex ! Après être tombée au dernier mouvement difficile le dernier jour de mon premier séjour, j’ai donc du revenir en août quelques jours pour terminer la voie. Des températures toujours aux alentours des 30 degrés, j’ai bien sûr attendu le dernier jour de mon second séjour pour finalement passer ce deuxième crux, me battre à chaque mouvement et finalement réussir la voie grâce à un petit vent salvateur. Comme à chaque fois, la pression de la dernière chance m’a permise de tout donner ! A propos de la cotation, j’ai entendu que certains grimpeurs la décotaient. Je dirais que c’est une voie de mon style (endurance) et pourtant j’ai quand même mis pas mal d’essais (en partie en raison du mouv’ très bloc dans la première partie et de la méthode de nain qui ajoute un mouv’ dans le crux du haut). Difficile à dire mais je dirais que la cotation est juste (si je compare par exemple à “La Ligne Claire” ou “Southern Smoke” que j’ai aussi réalisé). A noter que je n’ai pas utilisé de genouillères, n’étant pas indispensable avec mes méthodes. Bref, comme d’habitude une discussion qui n’est pas si importante pour moi au vue de la beauté de la ligne, du plaisir d’avoir fait un grand combat physique et mentale et des super moments passés à la falaise avec une belle équipe ! Merci à eux pour les encouragements et les bons moments, ça aide tellement dans un projet difficile d’avoir la chance d’être entourée d’une belle équipe.”

Photo : Pierre Délas – Fanatic Climbing

Photo : Laurie Matthews

Swiss top climber Kathy Choong just completed her summer project with a repeat of one of Pic St-Loup’s gem “Helix au pays des merveilles” 8c+. Kathy is the second woman to climb the route, 7 years after her compatriot and friend Nina Caprez. Kathy’s comment below:

Yeah, finally manage to send “Hélix au pays des Merveilles” 8c+. What a beautiful line! I was desperate for the temperature not to drop below 30 degrees as I had only one more day left before leaving, but as always last chance pressure and a little wind gave me just enough to make an intense fight until the last move!
I’ve heard that some climbers downgraded it. I’d say it’s a route that suits my style (endurance) but I still needed a lot of attempts to clip the chains (partly due to a very bouldery move in the first part and a slightly more difficult method for short people in the top crux 🦖😅)! It’s always difficult to give a grade of a route close to your max level, my perception is maybe also distorted by the current heat 🥵 or I’m just not strong enough 😅 but I don’t think I would down grade it 🤷🏻‍♀️I didn’t use a knee pad, not being essential with my betas. Anyway a discussion that is not so important for me in comparison with the beauty of the line, the feelings to have surpassed myself again physically and mentally and the great moments spent at the crag with a great team! Thanks to them for the support and the good times, it’s so important and means so much to me !”

Photo : Pierre Délas – Fanatic Climbing

L’article Kathy Choong réalise Helix 8c+ – Kathy Choong climbs Helix 8c+ est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Solveig Korherr réalise La Cabane au Canada – Solveig Korherr climbs La Cabane au Canada

30 août 2021 à 18:37

Après “Lucifer” (8c+) à Red River Gorge en 2019, la grimpeuse allemande Solveig Korherr refait une nouvelle belle coche ! Solveig vient de réaliser son projet de l’année avec “La cabane au Canada” sur le site du Rawyl en Suisse. Cette voie proposée 9a avait été réalisée à vue par Adam Ondra en juillet 2013, devenant le second grimpeur à réaliser une telle perf’ après Alex Megos et “Estado critico”. C’est la 3ème ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie et Kathy Choong, un dévers long de 30 mètres très déversant qui a été pas mal enchainé ces dernières années et dont certains répétiteurs pensent qu’elle pourrait valoir plutôt 8c+.
Voici la traduction du commentaire de Solveig sur son compte instagram suite à sa croix.


“Je n’aurai pas souhaité un meilleur endroit et une plus belle voie pour accomplir mon rêve à long terme ! Depuis que j’ai passé un peu de temps à Rawyl l’année dernière et que j’ai déjà gravi la voie “La cabane au Paradis” qui est la voisine de “La cabane au Canada”, partageant la même partie inférieure, j’ai su instantanément que je voulais revenir et grimper cette ligne parfaite !

Après être tombée plusieurs fois dans la partie supérieure l’année dernière et avoir pas mal lutté avec un mouvement qui était à faible pourcentage de réussite et loin pour moi, je doutais de moi-même sur ma capacité à réaliser cette partie depuis le sol après avoir déjà 25 mètres d’escalade difficiles dans mes bras.

Quand je suis revenue cette année, je voulais être bien préparée et j’ai réalisé un cycle d’entraînement plus long. La différence que j’ai ressentie était presque insensée – pouvoir récupérer beaucoup mieux dans la partie inférieure et trouver une nouvelle méthode dans le crux du haut. J’ai été totalement surprise que je puisse tenir la petite intermédiaire que j’ai utilisé pour le grand mouvement et atteindre la prise suivante d’une manière beaucoup plus statique et sûre.

Cela m’a donné beaucoup de confiance et je savais qu’avec un bon esprit que c’était totalement dans mes capacités et au final, je pense que cette voie n’aurait pas pu mieux me convenir !”

Photos : Hannes TellHannesTell.de

Photo: Hannes Tell

After her repeat of “Lucifer” (8c+), Red River Gorge in 2019, the German climber Solveig Korherr has struck again! She just completed her project of the year with “La cabane au Canada” at the Rawyl crag in Switzerland. This route, proposed at 9a, had been onsighted by Adam Ondra in July 2013, who then became the second climber to achieve such a feat, after Alex Megos and “Estado critico”. This is the 3rd female ascent of the route after Julia Chanourdie and Kathy Choong, a very steep 30m long overhang which has received a lot of repeats this last year, and which some repeaters think tends towards 8c+.
Here is the translation of Solveig’s comment on her Instagram account following her send.

I couldn’t have wished for a better route and place to fulfill a longterm dream of mine!

Since I spent a bit of time in Rawyl last year and already climbed the route “La cabane au Paradis” which is the neighbour of “La cabane au Canada” and shares the same lower part, I knew instantly that I wanted to come back and climb this impeccable line!

After falling a few times in the upper part of Cabane au Canada last year and struggling quite a bit with one move which was very low-percentage and big for me, I was doubting myself if I could do this part from the ground after having already 25 meters of harder climbing in my arms.

When I came back this year I wanted to be well prepared and came straight out of a longer training cycle. The difference I felt was almost insane – being able to recover much better in the lower part and finding a new beta for the upper crux. I was totally surprised that the tiny intermediate I used for the big move I could now lock off and reach the next hold in a much more static and safe way.

That gave me a lot of confidence and I knew with a good mindest it’s totally in my ability and in the end, I think this route couldn’t have fit me better!

Photos : Hannes TellHanneTell.de

L’article Solveig Korherr réalise La Cabane au Canada – Solveig Korherr climbs La Cabane au Canada est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Videos: Rocklands vs Magic Wood

31 août 2021 à 12:36

Voici deux jolies videos de bloc récentes pour résumer deux trips d’été.
Le russe Vadim Timonov fait partie des rares chanceux à avoir pu voyager en Afrique du Sud malgré le Covid. Il revient en images sur sa moisson de blocs durs en Afrique du Sud. A Rocklands, il répète le majeur “Finnish line”, mais aussi réalise la seconde ascension de “Petrichor”, un bloc ouvert par Dave Graham il y a 2 ans à la gestuelle originale. Il nous propose aussi une démo de puissance lors de son essai flash dans “The guest list” 8B où rien ne semble vibrer… Quelle machine !
Côté français, le jeune mutant Antoine Girard a passé son mois d’août en Suisse flanqués de quelques pointures comme Yannis Gautier ou Pierre Shankland. Antoine nous propose dans une vidéo humoristique et loufoque dont il a le secret le résumé de leur trip Suisse à Gottardo et Magic Wood. On retrouve plein de beaux passages, notamment le superbe “Stairway to heaven” et le classique “Ill trill” de Paul Robinson. A visionner ci-dessous !

Here are two nice recent bouldering videos to summarize two summer trips.
Russian Vadim Timonov is one of the lucky few to have been able to travel to South Africa despite Covid restrictions. He shows us some of his feats in Rocklands, a repeat of the major “Finnish line”, the second ascent of “Petrichor”, a boulder opened by Dave Graham 2 years ago with some original moves. He also offers us a power demo during his flash go on “The guest list” 8B where nothing seems to disturb him! What a machine!

On the French side, the young mutant Antoine Girard spent his month of August in Switzerland with some french guns like Yannis Gautier or Pierre Shankland. Antoine offers us in a funny and wacky video with the summary of their Swiss trip to Gottardo and Magic Wood. There are plenty of beautiful boulders including superb “Stairway to heaven” and classic “Ill trill” from Paul Robinson. Watch it below!

L’article Videos: Rocklands vs Magic Wood est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Kathy Choong répète 6.4 Sekunden, 170 m, 8b/+ – Kathy Choong repeats 6.4 Sekunden, 170m, 8b/+

11 septembre 2021 à 14:09

C’est fait ! Quelques jours après ses exploits dans le Sud de la France, la machine Suisse Kathy Choong frappe de nouveau un grand coup avec son projet estival en grande-voie, “6.4 Sekunden” (170 mètres, 8b/+ max.) situé à Engelberg en Suisse. Ouverte et libérée par Matthias Trottmann en 2006, “6.4 Sekunden propose 7 longueurs très soutenues. C’est la 3ème ascension de la voie ! Voici le récit complet de Kathy, qui revient sur la voie, le processus et l’enchainement.

“6.4 Sekunden”, est une des grandes voies parmi les plus difficiles de Suisse par rapport au niveau de difficulté. Elle se situe vers Engelberg sur le Fürenwand et se compose de 7 longueurs déversantes allant jusqu’à 8b/+, pour une longueur totale de 170 mètres (6c, 8b/8b+, 8a+, 8a, 8a, 7c+, 7b). Le Fürenwand fait environ 700 mètres mais la voie 6.4 Sekunden se situe sur les 170 derniers mètres de cette face. On y accède par un téléphérique qui nous mène au sommet avant de redescendre en rappel jusqu’au début de la voie. Le type d’escalade est plutôt varié en passant de réglettes à des plats, du dévers mais surtout des longueurs verticales et en dalle qui m’ont donné beaucoup de fil à retordre. Au début, les longs run-outs (longs espacements entre les spits) sur du rocher parfois péteux étaient également très difficile à gérer mentalement. La voie, équipée et enchaînée par Matthias Trottmann, n’a été répétée qu’une fois par David Firnenburg en 2019. Il s’agit ainsi de la 3ème ascension et de la première féminine.

En raison de la situation liée au COVID-19, toutes les coupes du monde de l’été 2020 ont été annulées. Je me suis donc retrouvée complètement libre de me concentrer uniquement sur la falaise, pour la première fois depuis 15 ans que je suis en équipe suisse. Après avoir réalisé des voies de haute difficulté ces dernières années, j’avais envie de découvrir et d’apprendre quelque chose de nouveau. Depuis environ 2 ans, j’ai commencé à faire plus de longues voies. Le challenge est pour moi beaucoup plus complexe. J’ai dû apprendre à gérer l’effort et le mental sur toute les longueurs des voies qui font souvent plusieurs centaines de mètres, les manip’ de cordes ainsi que la peur du vide bien sûr qui use beaucoup d’énergie.

Mais ce qui est particulièrement intéressant dans cette forme d’escalade c’est l’esprit de cordée, le partage des émotions avec le partenaire que je trouve beaucoup plus fort qu’en falaise. La confiance en son partenaire doit être complète afin de parvenir ensemble au sommet de la voie. L’objectif était pour moi à nouveau de repousser mes limites au niveau de la difficulté mais également par rapport au fait que la grimpe en longue voie est une facette de l’escalade que je ne contrôle pas encore totalement et qui me challenge ainsi d’une autre manière.

Les restrictions liées au Corona nous restreignant quant aux voyages, et dans une volonté de découvrir et de profiter des falaises suisses, il me paraissait évident de chercher un projet proche de la maison.

Il m’aura fallu beaucoup de temps pour enchaîner cette voie, au total 16 jours et ce n’est qu’autour du 14ème jour que j’ai commencé à me sentir à l’aise et que j’ai enchaîné une des 7 longueurs… Autant dire que c’était un sacré chantier. Le premier jour où nous nous sommes lancées avec mon copain Jim Zimmermann, les mouvements de la 2ème longueur, la plus difficile, nous semblaient faisables. Mais on s’était réjoui un peu trop vite : dans la 3ème longueur (8a+) on se prend un but, impossible de passer le crux ! Rien à faire, on ne verra pas la suite de la voie, on a dû redescendre en rappel puis rejoindre la via ferrata pour atteindre la vallée. Hyper déçue et frustrée, j’abandonne le projet. Finalement, remotivée par Matthias Trottman l’ouvreur qui me dit que c’est certainement le mouv’ le plus difficile de la voie, nous retentons notre chance en descendant dans la voie directement à l’aide de corde statique et découvrons le reste du puzzle. Les longueurs sont verticales, techniques, les mouvements me semblent trop longs et je n’arrive pas à aligner plus que quelques mouvements à la suite sans faire de repos. Sans compter les longs run-outs dans un rocher par endroit péteux qui me paralysent de peur ! Puis au fil des jours, je parviens à chaque fois à débloquer une section ou deux, bien que certains mouvements me résistent encore et encore, notamment un jump dans un toit où je perds totalement les pieds et une section verticale où mon allonge me semble trop courte. Je trouve finalement une bonne méthode à cette section verticale qui me redonne espoir. Jusqu’au jour où je casse cette fameuse prise. Après avoir essayé plus de 20 minutes à trouver une autre solution sans succès pour ce passage, je suis à nouveau prête à abandonner ce projet. J’y retourne tout de même, soutenue par Jim, malgré les journées de pluie et de brouillard qui semble se coincer spécialement entre le Titlis et le Fürenwand, et après une pause de quelques semaines, j’ai plutôt l’impression d’avoir régressé dans la voie. Le doute s’installe de nouveau. Tout le rocher est extrêmement humide et certains passages sont complètement mouillés, ce qui n’aide pas à travailler les sections qui me résistent encore. Et puis le soleil revient. Au bout du 14ème jour de travail, j’enchaîne finalement une des longueurs, la 7c+, et je trouve à nouveau une nouvelle méthode dans la 8a+ ! Tout semble à nouveau possible…

Jeudi 09 septembre, 5h30, je me lève pour partir direction Engelberg avec mon ami Andy Winterleitner. Rien ne prédisait un jour d’enchaînement. La pluie sur la marche d’approche nous détrempe complètement, et le rocher semble humide. Je me lance dans la 6c, continue directement dans la 8b/+ avec beaucoup de peine, me fixant pour objectif d’atteindre au moins le crux, un mouvement dynamique aléatoire après un long dévers bien fatiguant. Et là surprise, ça passe ! La machine d’enchaînement est lancée, le stress et la pression s’insinuent dans ma tête. Je clippe le relais de la 8b/+ ! Quelle joie ! Mais je sais qu’il me reste une 8a+, deux 8a, une 7c+ et une 7b à faire, sachant que je n’ai encore jamais réussi à enchaîner la plupart de ces longueurs. Mais vu le combat que j’ai fait dans la 8b/+, je ne serai peut-être pas capable de le refaire de si tôt. Je redescends toutefois au pied de la 8b/+ pour assurer mon ami Andy qui aimerait faire un essai en tête et remonte donc les 40 mètres ensuite au Jumar pour tenter d’enchaîner le reste. Chaque longueur est un combat acharné, je sens que je perds de la force à chaque mouvement. Ma tête prend le relais sur mes bras qui me crient de lâcher. Je sais que si je veux avoir une chance, je dois tout enchaîner du premier coup. La pluie continue de tomber et la peur que les dernières longueurs deviennent trempées et ingrimpables m’obsède. Les longueurs se succèdent et s’enchaînent, le but se rapproche mètre par mètre péniblement. J’aimerais me reposer plus entre chaque voie mais le temps est également compté, le dernier téléphérique partant à 18h00 et l’envie de rentrer à pied sous la pluie ne me motivent que moyennement.

Et finalement j’atteins le sommet, complètement épuisée mais remplie de bonheur d’avoir réussi à relever ce grand challenge. Cette voie dont chaque longueur me paraissait impossible à réussir, qui m’a fait douter et que j’ai failli abandonner de nombreuses fois, restera dans ma mémoire à jamais comme l’une de mes meilleurs performances, qui m’a fait repousser mes barrières mentales et sortir à nouveau de ma zone de confort.”

Photo : Hugo Vincent

Kathy Choong, 6.4 Sekunden
Photo : Hugo Vincent

It’s done and dusted! A few days after sending in the South of France, the Swiss machine Kathy Choong strikes again, completing her summer multi-pitch project “6.4 Sekunden” (170 meters, 8b/+) located in Engelberg, Switzerland. Opened and freed by Mathias Trottmann in 2006, “6.4 Sekunden” offers 7 sustained pitches. It’s the 3rd free ascent of the route. Here is Kathy’s complete story.

“6.4 Sekunden is one of the hardest multipitch routes of Switzerland. The route is located in Fürenwand, Engelberg with 7 overhanging pitches until 8b/+, 170 meters long (6c, 8b/8b+, 8a+, 8a, 8a, 7c+, 7b). The Fürenwand is about 700 meters long, but the 6.4 Sekunden route is located on the last 170 meters of this face. It is accessed by a cable car that takes us to the top before abseiling down to the start of the route. The type of climbing is quite varied, going from crimps to flat, overhanging but above all vertical pitches and slabs which gave me a lot of troubles. The long run-outs (long spaces between the bolts) on sometimes loose rock was also very difficult to manage at the beginning mentally. The route, bolted and freed by Matthias Trottmann, was only repeated once by David Firnenburg in 2019. This is the third ascent and the first female.

Due to the COVID-19 situation, all of the Summer 2020 World Cups have been canceled. So I found myself completely free to focus only on the cliff for the first time in 15 years, since I have been with the Swiss team. After doing some high difficulty routes over the past few years, I wanted to discover and learn something new. About 2 years ago I started doing more long routes. The challenge for me is much more complex. I had to learn to manage the effort and the mind on all the pitches of the routes which are often several hundred meters long, the ropes management as well as the fear of heights of course which costs a lot of energy.

But what is particularly interesting in this form of climbing is the rope spirit, the sharing of emotions with the partner which I find much stronger than on a crag. Confidence in one’s partner must be complete in order to reach the top of the route together. The goal was for me once again to push my limits in terms of difficulty but also in relation to the fact that climbing on long routes is a facet of climbing that I do not yet fully control and which thus challenges me to another way.

Covid restrictions letting us not free in terms of travel and in a desire to discover and enjoy the Swiss crags, it seemed obvious to me to look for a project close to home.

It took me a long time to do this route, a total of 16 days and it was only around the 14th day that I started to feel comfortable and that I did one of the 7 pitches.… Suffice to say that it was a hell of a job! The first day we started with my boyfriend Jim Zimmermann, the movements of the 2nd length, the most difficult, seemed to be doable. But we were psyched a little too quickly: in the 3rd pitch (8a+) we hit a crux move, impossible to do! Nothing to do, we will not see the rest of the route, we had to abseil down then join the via ferrata to reach the valley. Hyper disappointed and frustrated, I abandoned the project. Finally, re-motivated by Matthias Trottman the bolter who tells me that it is certainly the most difficult movement of the route, we took our luck again by abseiling the route from the top directly using static rope and discovering the rest of the puzzle. . The lengths are vertical, technical, the moves seem too long for me, and I can’t seem to link more than a few moves in a row without resting. Not to mention the long run-outs in loose sections place that scared me! Then over the days, each time I managed to unlock a section or two, although certain movements resist me again and again, in particular a jump in a roof where I completely lose my feet and a vertical section where my ape seems too much to me. short. I finally find a good beta in this vertical section which gives me hope. Until the day I break that famous hold… After trying for more than 20 minutes to find another solution without success for this section, I was again ready to quit this project. I go back anyway, supported by Jim, despite the days of rain and fog that seems to get stuck especially between the Titlis and the Fürenwand and after a break of a few weeks, I rather have the impression of feeling regression in the route. Doubt sets in again. The whole rock was extremely wet and some sections were completely wet, which didn’t help working the sections that still resist me. And then the sun came back. After the 14th day of work, I finally did one of the pitches, the 7c+, and I again find a new beta in the 8a+! Everything seemed possible again …

Thursday 09 September, 5:30 am, I get up to leave for Engelberg with my friend Andy Winterleitner. Nothing predicted a send day. The rain on the approach walk completely soaks us, and the rock looks wet. I start in the 6c, continue directly in the 8b /+ with a lot of difficulty, setting myself the goal of reaching at least the crux, a random dynamic movement after a long and very tiring overhang. And there surprise, it works! The machine is launched, stress and pressure creep into my head. I clip the anchor of the 8b/+! What joy ! But I know I have an 8a+, two 8a, a 7c+ and a 7b to go, knowing that I have never managed to do most of these pitches yet. But according the fight I did in 8b/+, I might not be able to do it again anytime soon. However, I go back down at the foot of the 8b/+ to belay my friend Andy who would like to do a lead attempt and therefore go up the 40 meters then with the jumar to try the rest of the route. Each pitch is a hard fight, I feel that I am losing strength on each movement. My head takes over on my arms, which cry out to me to let go. I know if I want to have a chance, I have to do it all the first time. The rain continues to fall and the fear that the last pitches will become soaked and unclimbable haunts me. The pitch follow one another and are linked, the send painfully approaching by meters. I would like to rest more between each pitch but time is also running out, the last cable car leaving at 6:00 pm and the desire to walk back in the rain motivates me only moderately.

And I finally reach the top, completely exhausted but filled with the happiness of having succeeded in freeing this great challenge. This route, which each pitch seemed impossible to me to succeed, which made me doubt and which I almost gave up many times, will remain in my memory forever as one of my best performances which made me push back my mental limits and get out of my comfort zone again.”

Photo : Hugo Vincent

L’article Kathy Choong répète 6.4 Sekunden, 170 m, 8b/+ – Kathy Choong repeats 6.4 Sekunden, 170m, 8b/+ est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Deux voies extrêmes répétées et décotées – Two extreme lines repeated and downgraded

7 octobre 2021 à 14:46

Ces derniers jours deux voies extrêmes qui n’avaient connue jusqu’alors que peu d’ascensions ont été répétées et décotées.

Tout d’abord, après sa réussite dans “Salamandre” et récemment de “Mandallaz drive”, le haut-Savoyard Baptiste Dherbilly est allé défricher “Empreintes” à Double Cache, la dernière voie libérée par Fred Rouhling en Haute-Savoie (2008, annoncée 9a/b) qui n’avait encore jamais connu de répétition. Après une approche en 7c, le crux en toit comporte une section valant environ 8A+ bloc. Baptiste propose 8c+ pour cette dernière. Est-ce que Fred Rouhling va nous proposer une nouvelle métaphore du Roi Pêcheur afin de digérer au mieux cette nouvelle décote ?

Baptiste commente : “Après avoir usé de la brosse pour dépoussiérer cette ligne, je parviens à déchiffrer les mouvements. Certes le caillou n’est pas mirobolant mais la voie propose un effort très intéressant avec des mouvements aléatoires. On y trouve notamment un jeté au milieu avec un engagement certain ! Cette ligne m’a demandé beaucoup moins d’investissement que sa voisine Salamandre. Au-delà du détail de la cotation, qui selon moi est plus proche de 8c+, je tiens à remercier Fred pour “l’Empreinte” qu’il nous a laissée dans la réalisation de ces lignes atypiques.”

D’autre part, c’est sur le site de Charmey en Suisse qu’une autre voie extrême a été répétée dernièrement, cette fois par par le mutant allemand Alex Megos, avec la 3ème ascension de “Meiose”. Proposée à 9b par Pirmin Bertle, cette voie à doigts avait été décotée à petit 9a+ par Adam Ondra pour le compte de la seconde ascension, trouvant un repos avec un gros coincement de genou. Cette fois-ci Alex, qui a répété la voie sans se préoccuper des éliminantes, ne s’embarrasse pas :
“Je dois dire que la façon avec laquelle Pirmin a réalisé la voie est 9a+. Mais ce n’est pas le cheminement qui fait sens car il élimine des prises qui sont totalement dans la ligne. J’ai grimpé la voie avec ma vision et clippé la même ligne de dégaines, mais j’ai utilisé des méthodes bien différentes et aussi des prises différentes à certains endroits, dans une vision qui me semble logique de mon point de vue. Ma version doit valoir autour du 9a mais n’a rien à voir avec les méthodes originelles de Pirmin.”

Alex en a profité aussi pour flasher auparavant “Chromosome Y”, ramenant la cotation de la voie de 9a à 8c+. Adam Ondra avait aussi réalisé cette dernière flash en 2018.

Photo : Baptiste Dherbilly – Empreintes (crédit Léa Delacquis)

In these recent days, two extreme routes have received repeats and downgrades.

First of all, after his success in “Salamandre” and recently in “Mandallaz drive”, Haut-Savoyard Baptiste Dherbilly went to try “Empreintes” at Double Cache, the last route freed by Fred Rouhling in Haute-Savoie (2008, around 9a/b) who had never received a second second ascent before. After an 7c approach, the roof crux offers approximately a 8A+ boulder section. Baptiste proposes 8c+ for this one. Will Fred Rouhling offer us a new metaphor of the Fisher King in order to digest this new downgrade?

Baptiste comments: “After having used the brush to clean the dusk in the line, I succeed to understand the moves. The rock is not the best but the effort is interesting with some random moves. You find a dyno in the middle with a long run out! This line took me less troubles than “Salamandre”. Beyond the detail of the grade, I would like to thank Fred for the print he is living with these original lines.”

Second news, from Charmey, Switzerland, where Alex Megos did the 3rd ascent of “Meiose”. This 9b proposition by Pirmin Bertle received a first downgrade by Adam Ondra due to the find of a knee bar rest. Alex gave his opinion on social media:

“I have to say, the way Pirmin Bertle climbed it, it is 9a+. That’s not the way it makes sense though as it eliminates some holds that are totally in reach and in the line too. I did climb route (in my eyes) and clipped the same line of quickdraws, but I used very different beta and also different holds for some parts. I just did it the way it seemed logical to me. The way I did it was around 9a, but it has nothing to do with the original beta Pirmin used.”

Photo: Léa Delacquis


L’article Deux voies extrêmes répétées et décotées – Two extreme lines repeated and downgraded est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Clément Lechaptois libère Solitary Daze 8C – Solitary Daze 8C first ascent by Clément Lechaptois

17 octobre 2021 à 15:06

Clément Lechaptois vient de réaliser une nouvelle première ascension extrême à son CV avec l’ouverture de “Solitary Daze” 8C à Fionnay en Suisse qui est la directe de sortie du 8A+ de “Permanent Midnight” ouvert par Dave Graham en 2006 dans un panneau déversant à 50°. C’est le 4ème 8C de Clément et sa première ascension la plus difficile.

“Le problème partage le premier mouvement avec le 8A+ puis va tout droit au lieu de traverser à droite vers l’arête. Cela m’a pris environ 8 jours je pense, j’ai réussi à faire la première section du bloc en 3/4 jours (mais je n’étais pas capable de l’empiler plus de 3 fois par session) et je pensais que je le ferai vite. Mais j’ai eu tout faux. Le vrai crux était en fait le dernier mouvement. J’ai essayé pas mal de méthodes différentes mais ma première idée fut finalement la bonne pour moi. J’ai utilisé un talon gauche qui était précaire, mais qui marchait pas mal quand il ne zippait pas. C’est une bonne méthode je pense. Les prises et les mouvements du passage sont incroyables, j’ai pris beaucoup de plaisir en l’essayant !”

Photo : Marine Thévenet

Solitary Daze Lechaptois

Clément Lechaptois just added a new extreme first ascent to his ticklist with “Solitary Daze”, located in Fionnay, Switzerland. It is the direct exit of “Permanent Midnight” 8A+ opened by Dave Graham in 2006 on a 50° overhang. It’s Clément’s 4th 8C and his hardest first ascent.

The problem only shares the first move with the 8A+, then it goes straight instead of traversing right to the arete. It took me about 8 days I think. I managed to do the first section in 3-4 days (but I wasn’t able to do it more than 3 times per session) and I thought I could do the problem. But I was wrong. The real crux, in the end, turned out to be the last move. I tried a lot of different things but my first idea was eventually the right one for me. I used a left heel hook that was quite low percentage but worked pretty well when it didn’t slip. It’s a good one I think. The holds and movements are amazing, I had a lot of fun trying it!”

Photo : Marine Thévenet

L’article Clément Lechaptois libère Solitary Daze 8C – Solitary Daze 8C first ascent by Clément Lechaptois est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Trailer : Alpine Trilogy Doggystyle

25 octobre 2021 à 14:30

“Alpine Trilogy “Doggystyle” – Des pédales, nos boules de poils” : c’est avec cette rafraichissante chanson qui fait office de trailer que deux top grimpeurs Belges Nico Favresse et Seb Berthe présentent leur film à venir ! L’opus retracera leur périple de 2 semaines à l’été 2020 où la cordée a réalisé la trilogie alpine en vélo, avec 3 grandes-voies historiques à la clé : “End of silence” des frères Huber, “Des Kaisers neue Kleider” de Stefan Glowasz et le “Silbergeier” de Beat Kammerlander dans les Rätikon. Pour amener un peu d’épice à l’aventure, ils amenèrent… leurs chiens, Koux et Bintche !
Voici la bande-annonce, en attendant le film complet bientôt !

“Alpine Trilogy Doggystyle” a song as trailer! Last summer 2020, by bike and in only two weeks, Belgian climbers Nico Favresse and Seb Berthe climbed the famous Alpine Trilogy (composed of three historical 8b+ multipitch routes: Huber’s “End of Silence”, “Des Kaisers neue Kleider” established by Stefan Glowacz in the Wilder Kaiser massif in Austria and “Silbergeier” in Switzerland’s Rätikon put up by Beat Kammerlander). To add some more spices to the adventure, they brought… their dogs, Koux and Bintche! Here is the trailer of the full film “Alpine Trilogy, Doggy style” coming out soon. WARNING: this video is actually way more than a simple teaser: it is the video clip of the song Nico and Seb wrote during their trip to tell their story! We know, it is a bit late for the summer hit, but still, be ready to dance!

Photo : Damien Largeron

L’article Trailer : Alpine Trilogy Doggystyle est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b pour Kathy Choong – Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b by Kathy Choong

29 octobre 2021 à 10:29

La top grimpeuse Suisse enchaîne en réalisant une nouvelle grande-voie difficile ! En effet, Kathy Choong vient de répéter un des musts de la Paroi du Duc (Verdon, Point Sublime) “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” (300m, 7 longueurs, 8b max.) accompagnée par son compagnon Jim Zimmermann. Kathy nous raconte en exclusivité son ascension.

“Après avoir passé des semaines engouffrée dans le brouillard à saucissonner sur chaque mouv’ de mon projet de l’été en Suisse (une longue voie nommée “6.4 Sekunden”, de style vertical dont chaque mouv’ m’a donné beaucoup de fil à retordre), mon copain Jim Zimmermann et moi étions bien motivés à nous trouver un beau projet dans un style qui déroule un peu plus, à travailler ensemble, quelque part dans les belles gorges du Verdon. Des amis m’avaient parlé de la voie “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” dont le style devait apparemment bien me convenir, située dans l’impressionnante Paroi du Duc qui se dresse au-dessus des eaux turquoises du Verdon. Elle se compose de 7 longueurs (6b, 8b, 7b, 8a, 5c, 8a, 6b) pour un total de 300 mètres de grimpe (très) déversants parsemés d’incroyables colonnettes où l’on peut tordre des lolottes dans tous les sens et coincer des genoux pour ne pas finir les bras totalement rôtis et toastés. Pas étonnant que ça convienne à mon style d’escargot ça ! Si jusque là Jim m’a toujours accompagnée patiemment dans mes projets et que sa présence a été capitale dans leur aboutissement, j’ai rarement eu l’occasion de le soutenir dans une longue voie. Histoire de bien partager les moments de pression et de succès, on a décidé de tenter d’enchaîner chaque longueur les deux dans la même journée (le plan était que je grimpe chaque longueur en tête et que je redescende assurer Jim en tête dans les trois longueurs clefs dans le 8ème degré). Nous sommes montés deux jours jusqu’en haut défricher chaque longueur. La pluie ayant ensuite détrempé la paroi et pas mal de prises dans la 2ème longueur (8b), nous avons passé deux autres jours à juste travailler cette longueur sans monter plus haut, les conditions n’étant pas top pour tenter un enchaînement. Le 5ème jour, nous tentons l’enchaînement. Chaque longueur est un combat de résistance mais motivés par les ascensions successives de l’un et de l’autre, nous parvenons à grimper les cinq premières longueurs sans tomber. La dernière longueur (8a), la plus longue, qu’on n’avait pas bien très bien calée, reste à faire. Pas trop le temps de se reposer, le soleil pointe son nez. Jim se lance, tremble à peine dans le crux du bas de la voie avant de mener un combat mémorable jusqu’au relais ! Il redescend pour m’assurer et boostée par son ascension, je parviens également au relais, à la limite de me la coller quelque fois. Au sommet de la voie, une douce teinte dorée s’empare du ciel, les rayons de soleil s’échouent contre les dernières longueurs du rocher, le moment est magique. Encore une fois je suis incroyablement reconnaissante d’avoir pu vivre cette belle aventure et de l’avoir partagée avec mon compagnon de cordée et de vie.”

Photos : Tara Kerzhner

Kathy Choong Une Jolie Fleur

Top Swiss climber Kathy Choong has struck again with the send of another hard multipitch! With her boyfriend Jim Zimmermann, Kathy just repeated one of the must-dos of the Verdon gorge, “Une jolie Fleur dans une Peau de Vache” (300m, 7 pitches, 8b) located at Paroi du Duc. Kathy tells us more.
“After spending some weeks in the fog struggling on every move of my Swiss old-school project “6.4 Sekunden”, my boyfriend Jim Zimmermann and I were very motivated to find a nice project in a less complicated style, a route somewhere in the Verdon gorge. Some friends suggested “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” for a style that would suit me well. It’s a route located at the impressive Paroi du Duc, just above the turquoise Verdon river. It’s 7 pitches-long (6b, 8b, 7b, 8a, 5c, 8a, 6b) for 300 meters of overhanging climbing on tufas, with insane drop knees and kneebar rests to try and get rid of the pump. Not surprisingly, it suits my snail-speed style! Even though Jim supports me all the time on my projects and his presence is a key, I only get a few occasions to return the favour on a multipitch project. It was time to share the pressure and successes, so we decided to try to free the line together on the same day. Here was the plan: I would lead all the pitches, and go down and belay him for his lead attempts of the 3 hardest pitches in the 8th range. We worked the line for 2 days to the top. The 2 days following, the crux pitch (L2, 8b) was wet due to the rain, so we worked the crux sections because the conditions were not the best for an attempt of the whole route. On the 5th day, we went for it. Every pitch is a power endurance fight, but helped by the success of each other we managed to climb the first 5 pitches without falling. The last pitch (8a), the longest one, is the one we had tried the least. No time to take a long rest due to the sun coming on the face, so Jim goes. After climbing the crux, he gave everything in a huge fight to the top. It was my turn and motivated by his send, I climbed this last pitch completely pumped too. At the top of the route it was the golden hour, a very magical atmosphere. I’m very glad to have this kind of adventures and share it with my teammate and boyfriend.”

Photos : Tara Kerzhner

L’article Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b pour Kathy Choong – Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b by Kathy Choong est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Killian Chabrier revient sur son trip prolifique en Suisse – Killian Chabrier on his rampage in Switzerland (+ videos)

5 novembre 2021 à 10:07

On vous avait déjà parlé du jeune prodige francilien de 22 ans Killian Chabrier. Ce grimpeur orléanais a quitté ses terres natales il y a 4 ans pour venir s’installer en région Parisienne, précisément à Massy pour s’entraîner et progresser en bloc. Killian vient de délaisser les salles d’entrainement et Bleau le temps de découvrir une des Mecque du bloc helvète, Cresciano. En une semaine sur place, le bilan des courses du trip suisse est flatteur, avec deux répétitions des ultra-classiques de la haute-difficulté mondiale “Dreamtime” et “The Story of Two Worlds” en deux jours de travail chacun, blocs qu’il propose de décoter à 8B+. Il s’en explique ci-dessous.

– Pourquoi avoir choisi ce trip à Cresciano ? Besoin de te frotter à des références ?
Tout d’abord ce trip n’était pas du tout prévu pour moi, je voulais m’entraîner pour les compétitions et n’avais pas prévu de voyager. Une semaine avant de partir, Guillaume Levernier mon coach me dit qu’une des personnes qui devait partir avec lui s’était blessée, et que si ça me chauffait il y avait une place. Je n’ai pas pu résister et j’ai sauté sur l’occasion (je pense que j’ai bien fait) ! J’ai toujours eu envie de faire les classiques qui ont influencé l’histoire de l’escalade ! Donc pour une première fois à Cresciano j’ai voulu essayer des blocs mythiques tels que ceux-ci. Au départ, je me suis donc mis en projet principal “Dreamtime” et en secondaire “The Dagger” à la base, mais qui est très vite devenu “The Story of Two Worlds”.

– Après Clément Lechaptois tu es le 2ème français à rétablir en haut de “Dreamtime”, bloc historique de Cresciano, considéré comme le premier 8C bloc de l’histoire. Qu’as-tu ressenti ?
Vraiment hyper content ! Surtout que la météo était plutôt incertaine, en arrivant je pensais seulement avoir 2 jours pour enchaîner. Lors de ma deuxième séance j’étais très mal embarqué pour le faire, je suis tombé 5-6 fois au grand mouvement qui est le crux. À mon 14ème essai de la séance je me sentais cuit physiquement et j’ai décidé de changer de préhension en mettant ma main gauche un peu plus à droite, et ça l’a fait direct ! Une sensation incroyable car mêlant pression et run a muerte, sûrement un de mes plus beaux souvenirs de grimpe !

– Tu as expédié le bloc en 2 séances. Tu avais déjà expédié « Off the Wagon » en quelques essais. Comment fais-tu pour réaliser des blocs de top niveau mondial en si peu de temps ?
Ahah question assez difficile à répondre ! Je pense plutôt que pour l’instant tous ces blocs n’étaient pas à mon niveau maximum et plutôt dans mon style. J’ai encore la possibilité de faire des erreurs dans mes runs et que ça marche quand même ! Sinon pour préparer ces séances, je regarde beaucoup de vidéos pour avoir un aperçu de toutes les méthodes possibles. En arrivant sur le bloc je touche toute les préhensions pour me familiariser avec. Je mets toujours un essai flash même dans mes projets max car cela ne coûte rien ! Après ce run flash je cale les mouvements et quand j’ai réussi tous les mouvements, même si je ne suis pas hyper calé je mets quelques runs pour essayer d’enchaîner.

– Que penses-tu de “Dreamtime” ?
“Dreamtime” est composé de deux parties, un début très à sensations pour rejoindre le debout, avec un talon dur à tenir que j’ai réussi à apprivoiser très vite et qui n’était pas du tout un crux pour moi. Cette section vaut environ 8A. Puis une deuxième section qui est le debout avec plusieurs méthodes, soit une “envoyade” que j’ai faite car je trouvais ça bien plus joli et dans mon style, soit une traversée sur micro arquées. Puis la fin après le crux est bien plus facile et quasi intombable quand elle est calée. Cette deuxième section, je l’évalue dans les 8A+. Un 8A sur un 8A+ donne quelque chose dans les environs de 8B+ donc j’ai choisi de le mettre à 8B+, après ce n’est que mon ressenti.

Killian Chabrier Suisse - The Story of 2 Worlds

– Tu as ensuite expédié aussi « The story of Two worlds » 8C en 2 jours. Raconte-nous.
Pour ce bloc l’histoire est plutôt drôle. Je suis monté au secteur à mon troisième jour de grimpe vraiment fatigué pour essayer “The Dagger”, le 8B/+ de fin. Je me suis échauffé dedans avec Camille Coudert, on a déchiffré assez vite les méthodes et j’ai enchainé à mon deuxième essai du bas, en environ 1h-1h30 max, échauffement compris. Et on s’est rendus compte qu’avec les méthodes de Megos, notre ressenti était que ça devait valoir plus 8A+ que 8B/+. Du coup, après l’avoir enchainé aussi rapidement, j’ai essayé le départ assis. Avec la fatigue j’ai pas pu caler le crux pour rejoindre le debout. À la deuxième séance j’ai très vite calé les mouvements du début, et sur un run pour caler les premiers mouvements je me suis retrouvé dans la fin et là la chute n’était plus une option et j’ai enchainé ! Pour les méthodes j’ai fait quasi exactement comme Megos et j’ai refusé de mettre une genouillère car je trouvais ça bien plus stylé sans ! Mais en échangeant avec Camille sur le début, la genouillère doit peut-être enlever un peu de difficulté au début mais rien de signifiant comparé aux nouvelles méthodes de fin. C’est pour cela que j’ai décidé de le décoter pour le mettre à 8B+, j’ai trouvé cette ligne aussi dure voire un peu plus facile que “Dreamtime” !

– Et le départ bas “low start” de Koyamada en 8C+ ?
Je n’ai pas essayé le départ de Koyamada car bien moins logique que le départ normal de visuel ; ça n’avait pas l’air de rajouter énormément à la suite, peut-être que cela le ferait passer à un 8B+ dur. Mais ce n’est qu’une supposition !

– Tu sembles loin de tes limites. As-tu des projets d’ampleur en milieu naturel pour cet hiver à Bleau ?
Oui, je sens que je suis loin de mes limites, je n’ai pas encore eu de projet où il faudrait que je m’entraîne spécifiquement pour pouvoir y arriver ! Cet hiver j’ai des projets comme “Big Island assis” et “Délire Onirique assis” à Bleau. Et surtout retourner au Val Bavona faire “Off the Wagon assis” et voir le vrai assis sans le wagon, je pense que c’est l’une des plus grosses FA à faire en Suisse, et de plus elle est vraiment dans mon style !

– Penses-tu t’essayer à des voies dures typées bloc pour profiter de ta forme actuelle ?
Mon seul projet en voie pour le moment est “Condé de choc” à Entraygues, un 9a vraiment court avec deux gros pas de bloc. Cette été j’étais vraiment bien dedans et je pense y retourner l’été prochain pour enchaîner !

Photos : Guillaume Levernier et Camille Coudert

Killian Chabrier Suisse - The Story of 2 Worlds

A while ago we told you about the young Parisian prodigy Killian Chabrier, 22. 4 years ago, he left his home for the greater Paris in order to train and improve further still in bouldering. Killian just gave the shoulder to indoor training and Font for one week in order to discover one of Switzerland’s bouldering meccas, Cresciano. He managed to tick two of the major classics of the area, “Dreamtime” and “The Story of Two Worlds” and suggests a downgrade to 8B+ for both. He explains his thought process below.

– Why did you choose Cresciano? Psyched to check some references?
This trip was quite unplanned for me! I wanted to train for comps and didn’t expect to come here! A week before departure, my coach Guillaume Levernier offered me to join them because one someone picked up an injury. So I couldn’t resist and took the opportunity. I always wanted to try the classics which left a mark on climbing history. So for my first time in Cresciano I tried a few legendary boulders, and decided to select “Dreamtime” as my main project and “The dagger” as the second, but very quickly my second one actually became “The Story of Two Worlds”.

– You climbed the boulder very quickly, in 2 sessions. You also climbed “Off the wagon” on a previous trip in just a few tries. How do you explain your ability to top out extreme boulders so fast?
Aha tough question! I think that the boulders I tried were not at my limit and also suited my style. I can still make mistakes on my goes and send! To prepare my sessions I watch a lot of videos to be clear on all the different methods. At the boulder, I touch every hold to get used to how they feel. I always give a flash burn, even on my big projects because why not! After the flash go, I check all the moves and once I have worked out all of them, even if my betas are not the best, I start from the ground.


– After Clément Lechaptois, you’re only the second French guy to climb “Dreamtime”, a historical testpiece of Cresciano, considered to be the first 8C in bouldering history. How do you feel?
Very happy of course ! The weather forecast was not in our side, getting there I was thinking we would have 2 days of climbing only. In my 2nd session things weren’t shaping up very nicely, I fell 5-6 times on the large move, considered to be the crux. On my 14th go I started to be tired and decided to change my left hand position on the hold, a little bit more to the right and it worked straight away! An incredible feeling mixing pressure and a muerte, perhaps one of my best climbing memories.

– What do you think about “Dreamtime”?
“Dreamtime” could be divided into 2 parts, a start where you need accuracy into the stand, with a tricky heel hook that posed me no troubles though. This part is around 8A. Then the stand part with different betas possible, you can choose the spank, what I did because I found it nicer and in my style, or you can traverse on small crimps. Then the final section is easier, you can’t fall once you know what to do. This second part is around 8A+ for me. So an 8A into an 8A+, in my opinion, gives you something around 8B+, so I chose this grade, but it’s just my opinion.

– You also climbed “The Story of Two Worlds” in 2 days…
For this boulder, the story is funny: I got up to the sector on my third climbing day in a row, I was very tired, in order to check “The dagger”, the final 8B/+. I warmed-up on it with Camille Coudert, we found all the methods very quickly and I did it at my second try from the start in around 1h-1h30. We realised that with Alex Megos’ betas our feeling was climbing something in the 8A+ range, compared to the 8B/+. So after this quick intro, I tried the sit. Due to the tiredness I couldn’t stick the crux to transition into the stand start. On my second session I quickly found my own betas in the sit, and on a run primarily meant to check my betas I surprisingly found myself in the top section. The fall wasn’t an option and I sent it! For the betas, I did exactly the same as Alex Megos and refused to put on a kneepad, because I found the boulder more pleasant without. Talking with Camille about the start, the kneepad could probably shave off some difficulty at the beginning but nothing significant compared to the new ending. That’s why I decided to downgrade it to 8B+. I found this line to be about the same difficulty as “Dreamtime”, maybe even a little bit easier.

– Did you try Koyamada’s low 8C+ version?
No, I didn’t try this start. It’s less logical than the normal start aesthetically speaking, and it seems to add nothing special, but maybe with this start you can climb a hard 8B+. But it’s only a wild guess!

– You seem far from your limit. Have you got some big projects in the pipeline in Font?
Yes, I feel I can climb harder. I have not yet put my hands on a project where I needed to train specifically to send. This winter, “Big Island sit” (“aka “Soudain Seul”) and “Délire onirique assis” are on my shortlist. I want to return to Val Bavona to try “Off the wagon sit” and check out the real sit without the wagon, one of the biggest first ascents left in Switzerland, plus it suits my style perfectly!

– What about some powerful extreme routes?
My only sport climbing project for the moment is “Condé de choc” in Entraygues, Briançonnais, a short 9a with 2 bouldery sections. This summer I felt quite well on it and I think I will return next summer to send it!


Pics : Guillaume Levernier et Camille Coudert

Killian Chabrier Suisse - Dreamtime



L’article Killian Chabrier revient sur son trip prolifique en Suisse – Killian Chabrier on his rampage in Switzerland (+ videos) est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Les derniers 8C+ bloc – The latest 8C+ boulders

26 novembre 2021 à 17:11

Les derniers 8C+ bloc sont l’oeuvre de l’américain Taylor McNeill et du belge Simon Lorenzi !
Après 3 ans d’efforts et plus de 50 jours de travail, Taylor a réussi la première ascension de “Moonlight Sonata”, le bloc le plus dur de Joe’s Valley, une proue à compression qu’il propose à 8C+, vidéo ci-dessous à la clé. Jusqu’alors, Taylor avait déjà réussi quelques blocs extrêmes comme “Squoze” (8C) , “Southern Drawl” (8C) ou encore “The Big Island” (8B+/C à Bleau).

On n’avait pas donné de ses nouvelles depuis l’ouverture de “Soudain Seul”, le Belge Simon Lorenzi vient quant à lui d’annoncer une répétition du classique Suisse de Val Bavona “Off the wagon low start” 8C+ après les ascensions de Raboutou, Webb, Woods et Cameroni. Voici son commentaire laissé sur les réseaux sociaux :
“J’ai essayé la version basse de bloc le jour où j’ai réussi le grand mouvement du départ debout.
Après avoir passé quelques sessions sur ce bloc ces deux derniers mois, tombant à chaque fois au même mouvement j’ai finalement trouvé la clé il y a 2 semaines pendant une nuit pluvieuse. C’était mon dernier jour et le réta était mouillé donc j’ai décidé de trouver quelque chose pour dompter davantage ce mouvement clé. J’ai réglé de petits détails qui m’a permis de faire le mouvement 5 fois sur 10. Du coup j’ai compris que la session suivante pouvait être la bonne.
Cette semaine je suis venu à Sonlerto pour une session. Le seul jour grimpable était hier à cause de la pluie. Donc j’ai fait la route depuis la Belgique (9 heures) mardi en espérant que ce jour serait assez. J’ai commencé à essayer à 15h mais après 3 heures et environ 15 essais je tombais toujours à ce fameux mouvement, et je commençais à devenir fou et vraiment fatigué. Ma dernière option a été de prendre un gros repos et je suis allé voir Clem Lechaptois et Dave Graham essayer “Roadkill” pendant une heure. Je suis revenu pour donner mes derniers essais. Après une première tentative pas terrible, j’ai décidé de remettre immédiatement un nouvel essai pour garder mes sensations dans le crux. Cela s’est passé bien mieux que prévu, et quelques cris plus tard, j’étais au sommet du bloc !”

 The latest 8C+ boulder sends are the business of the American Taylor McNeill and the Belgian Simon Lorenzi!
After 3 years of effort and more than 50 days of work, Taylor has successfully completed the first ascent of “Moonlight Sonata”, the hardest boulder in Joe’s Valley, a compression prow that he proposes at 8C+, video below. Until then, Taylor had already succeeded in some extreme boulders like “Squoze” (8C), “Southern Drawl” (8C) or even “The Big Island” (8B+/C in Bleau).

Quite silent since his first ascent of “Soudain Seul”, The Belgian Simon Lorenzi has just announced a repeat of the Swiss classic of Val Bavona “Off the wagon low start” 8C + after the ascents of Raboutou, Webb, Woods and Cameroni. Here is his comment left on social media:
“I started to try the low start as soon as i did the big move from the stand once.
After spending few sessions in the boulder the last two months and falling at the same move every time i finally found the key 2 weeks ago during a rainy night. It was my last day and the top out was wet so i decided to try something to improve THE crux move. Surprisingly i found a small trick and did the move around 5 times out of 10 tries. From there i felt that the next session could be the one.

So this week i went to Sonlerto for one session. The only climbable day was yesterday because of the rain so i did the road ​from belgium (9hrs) thuesday hoping that the day after would be enough. Wednsday i started to try at 3pm but after 3 hours and 15th tries falling at the same f****** move i was going crazy but also too tired.
My last option was to have a big rest so i went to see Dave Graham and Clément Lechaptois trying “Road Kill” for 1h.
I came back to the Wagon to give my last few attempts. My first attempt was’nt very good so i decided to go quickly afterwards to keep the feeling of the crux.
It worked better than expected and few screams later i was standing on the top of the boulder!”

L’article Les derniers 8C+ bloc – The latest 8C+ boulders est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Jacopo Larcher signe la première répétition de Into The Sun – First repeat of Into the Sun by Jacopo Larcher

30 novembre 2021 à 17:38

Le grimpeur italien Jacopo Larcher vient de réaliser la première répétition de la voie “Into the Sun” la semaine dernière. Cette voie de trad avait été établie en 2017 par Bernd Zangerl à Murgtal en Suisse; elle combine une traversée et une voie très courte et explosive en trad proche du highball.
Jacopo commente sa réalisation :

“Après notre expédition au Pakistan, j’ai ressenti le besoin de me concentrer à nouveau sur les couennes et les blocs, au moins pendant quelques mois. Pas de course à pied, pas de longues journées en montagne : juste du caillou et (pour moi) des mouvements difficiles !
Dernièrement, je me suis particulièrement intéressé à l’exploration des différents aspects de l’escalade traditionnelle. Au sein de cette même discipline, il existe une grande variété de styles, souvent complètement opposés, ce qui la rend si intéressante pour moi.
Je me souviens avoir lu l’article sur la première ascension d’ “Into the sun” par Bernd et avoir été très curieux. Cela semblait être quelque chose de différent de toutes les autres ascensions traditionnelles que j’avais essayées ou vues, ce qui m’a motivé encore plus à y aller et y jeter un œil. Je pense que c’est important de parcourir les premières ascensions des autres ; c’est inspirant et rafraîchissant de découvrir des visions différentes, peut-être sortir de notre zone de confort et ouvrir notre esprit à différentes possibilités. Chacun voit quelque chose de différent debout devant un rocher et trouve différentes solutions/approches pour le gravir. Cette variété de visions et cet échange est ce qui fait grandir notre sport et nous-mêmes !

Jacopo Larcher Into The Sun

Cet automne, j’ai finalement décidé d’aller à Murtgal et rendre visite à l’itinéraire de Bernd. C’était ma première fois là-bas et je suis vraiment tombé amoureux de cette vallée calme et magnifique ! Le rocher qui broute n’est pas le meilleur que vous souhaiteriez, mais la nature et le calme rendent cet endroit si spécial.
Into the sun” est situé sur un gros rocher qui héberge plusieurs problèmes, il en traverse tout le bloc de droite à gauche. L’itinéraire est essentiellement une rallonge de sortie du highball déjà existant de Bernd appelé “V.I.P.” (“Very Important Papagei“), qui se termine sur un bac à côté d’un relais boulonné. C’est de loin la partie la plus difficile de toute la montée, après avoir sauté les points, on traverse à gauche avec une grosse fissure évidente et termine sur l’autre face du rocher avec un réta légèrement plus dur. Cette toute dernière section a été escaladée comme un highball, une approche bien différente du trad’. L’escalade est facile, mais le rocher est souvent humide et ne semble pas toujours solide, c’est pourquoi je pense qu’il est encore plus logique de l’escalader avec du matériel au lieu de le faire comme un highball. En tant que grimpeur traditionnel, c’est exactement comme ça que je l’aurais ouvert.
Après la première session, j’avais de bonnes sensations, car je pouvais gravir le long problème de bloc en deux sections, mais les derniers mouvements (du problème de bloc) se sont avérés être un véritable combat pour moi et j’ai dû investir plusieurs sessions supplémentaires et beaucoup d’énergies pour finalement le gravir.
Le plus gros problème, en dehors de la difficulté intrinsèque, étaient les conditions. En raison du brouillard, les prises, particulièrement les prises de départ, étaient pour la plupart humides, je devais donc essayer de gravir le reste du bloc avec des chaussons et mains mouillées. La période chargée d’ouverture de voies que je traversais n’a pas aidé à profiter des rares jours de bonnes condis dehors, mais m’a donné une motivation supplémentaire pour tirer le meilleur parti de chaque session ! Après être tombé plusieurs fois dans le dernier mouvement, le dernier jour avant la grosse tempête de neige (alias fin de saison possible pour ITS), j’ai réussi à l’enchainer avec des conditions idéales : c’était une si bonne sensation ! Honnêtement, j’étais content de la décision de gravir la dernière section en mode trad plutôt que highball, car mes doigts étaient complètement engourdis dans la fissure et je ne sentais plus rien avec l’onglée au dernier rétablissement.

Alors maintenant, la grande question, que tout le monde me pose, est… Qu’est-ce que “Into the sun” ? Est-ce une voie traditionnelle ou un highball ? Comment peut-on décrire cet itinéraire ? Honnêtement pour moi la plus grande question est autre… Doit-on tout nommer et tout faire rentrer dans une case ? Personnellement je ne pense pas !
Pour moi, “Into the sun” est la vision de Bernd sur la façon de gravir un beau rocher. C’est ainsi qu’il s’est mis au défi et s’est remis à grimper après une blessure qui, selon les médecins, ne lui permettrait plus de grimper. Il a réussi à surmonter cet énorme défi et en a lancé un nouveau pour les autres grimpeurs. Je l’assume, je l’ai trouvé vraiment difficile et j’ai vraiment apprécié le processus. C’est ce que je pense que l’escalade devrait être. Quelqu’un d’autre aurait équipé, quelqu’un d’autre l’aurait taillé, quelqu’un d’autre l’aurait tenté en solo et probablement la plupart n’auraient jamais imaginé l’escalader…

Je pense que Bernd l’a grimpé dans le meilleur style et personnellement, je l’aurais fait de la même manière si cela avait été mon ouverture. La seule chose que j’aurais fait différemment, c’est le départ : pour moi, il aurait été plus logique de commencer par le départ debout du bloc au lieu d’ajouter les premiers mouvements difficiles… mais encore une fois, c’est exactement ce qui est cool avec l’escalade , tout le monde voit quelque chose de différent. Merci encore pour l’expérience Bernd et bien joué pour la première ascension… et bien sûr un grand merci à Babsi, Mauro, Andrea et Michi pour leur soutien. Cela n’aurait pas été possible sans vous!”

Photos : Andrea Cossu

Jacopo Larcher Into The Sun

Italian climber Jacopo Larcher successfully made the first repeat of Bernd Zangerl’s route “Into The Sun” last week. This trad climb was established by Bernd in 2017 in Murgtal, Switzerland.

Jacopo comments:
“After our expedition to Pakistan I felt the need to focus again just on single pitches and boulders, at least for some months. No running, no long days in the mountains: just rock and (for me) hard moves!
Lately I’ve been particularly interested in exploring the different aspects of trad climbing. Within this same discipline there is a wide variety of styles, often completely opposite, which makes it so interesting to me.
I remember reading the article about Bernd’s first ascent of the “Into the sun” and being very curious about it. It seemed to be something different from all the other trad climbs I’d tried or seen, which motivated me even more to go and have a look at it. I like, and I think it’s important, to check out other’s first ascents; it’s inspiring and refreshing to see other’s visions, maybe get out of our comfort zone and open our mind to different possibilities. Everyone sees something different while standing in front of a piece of rock and finds different solutions/approaches to climb it. This variety of visions and this exchange is what makes our sport and ourselves growing!


This fall I finally decided to go Murtgal and check Bernd’s route out. It was my first time there and I honestly fell in love with that quiet and beautiful valley! The sharp rock isn’t the best you would wish for, but the nature and the quietness make that place so special.
“Into the sun” is located on a big boulder, which hosts several problems, and it traverses the entire block from the right to the left. The route is basically a top out of Bernd’s existing highball called “V.I.P. (Very Important Papagei)”, which ends on a jug next to a bolted belay. This is by far the hardest part of the entire climb; after skipping the bolts, you traverse left on an obvious big crack and top out on the other side of the boulder with a slightly harder mantle. This very last section has been climbed as a highball stating from a different problem. The climbing is easy, but the rock is often wet and doesn’t seem always solid, that’s why I think it makes even more sense to climb it on gear instead of doing it as a highball. As a trad climber, that’s exactly how I would do it.
After the first session I had a good feeling, as I could climb the long boulder problem in two sections, but the last few moves (of the boulder problem) turned out to be a real struggle for me and I had to invest several more sessions and a lot of energies to eventually climb it.

Jacopo Larcher Into The Sun

The biggest struggle, apart from the hard climbing, were the conditions. Due to the fog, the starting holds/footholds where mostly damp, so you had to try to climb the rest of the boulder with wet climbing shoes/hands. The packed period of routesetting didn’t help to take advantage of the sporadic good days but gave me an extra motivation boost for making the best out of every session! After falling off the very last move many times, he last day before the big snow storm (aka possible end of the season for ITS) I managed to climb it first go with prime freezing conditions: it was such a good feeling! I honestly was happy with the decision to climb the last section as trad climb, as my fingers got completely numb in the crack and I couldn’t feel anything on the last mantle.

So now the big question, which everyone is asking me, is… What is “Into the sun”? Is it a (green point) trad climb or an highball? How can we describe it? Honestly for me the biggest question is another one… Do we need to give a name to everything and fit in into a box? I personally don’t think so!
For me “Into the sun” is Bernd’s vision of how to climb a nice piece of rock. It was the way how he challenged himself and got back to climbing after an injury, which according to the doctors wouldn’t allow him to climb anymore. He managed to overcome this huge challenge and set a new one for the other climbers. I take it on, found it really hard and I really enjoyed the process. That’s what I believe climbing should be. Someone else would have bolted, someone else would have chipped it, someone else would have free solo it and probably the most part would have never imagined to climb it…

I think he did it in the best style and I personally would have done it the same way if this would have been my FA. The only thing I would have done different is the start, for me it would have make more sense to start from the stand start of the boulder, instead of adding the first few hard moves… but once again, that’s exactly the cool thing about climbing, everyone sees something different. Thanks again for the experience Bernd and props for the FA… and of course big thanks to Babsi, Mauro, Andrea and Michi for the support. It wouldn’t have been possible without you!”

Pics: Andrea Cossu

Jacopo Larcher Into The Sun

L’article Jacopo Larcher signe la première répétition de Into The Sun – First repeat of Into the Sun by Jacopo Larcher est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Film : Cédric Lachat, Nina Caprez, WoGü

7 décembre 2021 à 18:45

Pour ceux qui ne l’aurait pas vu cet été dans les festivals du film ou gratuitement pendant la période de visionnage de 10 jours cet été, le film “WoGü” est définitivement mis en ligne !
En parrallèle du projet de film de Cédric Lachat sur les grandes voies Suisses “Swissway to heaven”, un autre opus sur la voie extrême du Ratikon “WoGü” a été finalisé ce printemps par Mathieu Rivoire. Vous trouverez dans ce film un descriptif de chaque longueur de la voie, le témoignage de l’ouvreur, le légendaire Beat Kammerlander, des astuces techniques et tactiques et un suivi pas à pas des progressions des deux grimpeurs pro avec des images impressionnantes. Mais “WoGü” c’est aussi ces à côtés avec une fidèle retranscription de l’esprit de cordée et de la vie en paroi couplé d’un aperçu du dur métier de cameraman en grande-voie. Film à visionner ci-dessous !

“WoGü” is a dream, an illusion, a legendary route stretching ten pitches through the heart of the spectacular Rätikon range of Switzerland. “WoGü” is also a movie that offers humorous and insightful perspectives on the day-to-day work of big wall climbing, from both sides of the camera.
Throughout the ascent, we share the everyday moments of greater-than-life characters Nina Caprez and Cédric Lachat, elite climbers and long-time accomplices. We also follow the dedicated professional camera crew working 300 meters up in the air. From the first approach hike to the final ascent, WoGü reveals the tensions, hopes, falls, and simple joys of dangling your feet above the abyss.
All along the way we share the experiences and emotions that make big wall adventures so unique. Deciphered, decrypted, “WoGü” no longer remains a mysterious hieroglyph carved in limestone, but turns into an open book. We invite everyone to join in on the adventure, novice and initiated alike.

L’article Film : Cédric Lachat, Nina Caprez, WoGü est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

❌