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Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure

29 avril 2021 à 14:45

Caroline Ciavaldini et James Pearson ont profité des restrictions printanières pour explorer de nouveaux terrains de jeu proches de chez eux dans le Gard… sous terre, avec l’ouverture d’une voie en trad dans les concrétions d’une grotte sèche ! Caroline revient sur cette aventure peu commune. Une alternative à la canicule dans le futur ?

“C’est Phil Bence qui nous a suggéré une grotte quasiment sous notre maison, la « Grotte de la Salamandre », à Méjannes-le-Clap, en plein cœur de la Garrigue, située à 26 km de chez nous à vol d’oiseau. C’est une grotte ouverte au public, un aven en réalité, c’est-à-dire un trou avec une petite cheminée qui s’ouvre vers la surface. Grâce à Pierre Bévengut et une équipe ouverte d’esprit et disponible, nous avons rapidement obtenu l’autorisation de tenter la première voie dans cette grotte, en suivant l’évidente « voie des loirs ». Chaque année, ces petits rongeurs descendent 50m sous terre, en suivant toujours exactement le même tracé, le long de draperies, jusqu’au sol de la grotte. Il paraissait évident de suivre leur exemple de bas en haut, et ce en « green climbing », en Trad, pour ne pas laisser de traces autres que notre magnésie.

Je me suis lancée pour ouvrir une première longueur, réalisant dès le 2ème mètre que ces petits loirs grimpent aussi bien que des écureuils, et bien mieux que moi. Pour la première fois de ma vie, j’avais la chance de mettre les mains sur des colonnes parfaites, des draperies blanches, brillantes de calcite sous ma frontale, qui avaient eu le privilège de pousser tout doucement pendant des milliers d’années sous terre, entièrement protégées des assauts du vent et de la pluie, modelant des formes d’une pureté inconnue à la surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placer des protections entre ces formations était un exercice nouveau, je glissais des coinceurs entre deux petites draperies, posant parfois 2, 3 Friends entre les doigts de 4 draperies parallèles, jamais vraiment certaine de leur résistance face à une chute, et convaincue que la meilleure solution était de ne pas tomber. Certes, ce rocher vierge était poussiéreux mais finalement presque comme n’importe quel caillou qui n’a jamais senti le toucher d’une grosse brosse.

Je voulais de l’aventure, j’en avais tout mon saoul, mettant 2 heures à venir à bout de mes 12 premiers mètres, pétée au possible en plantant mon relai de pitons, presque toute seule dans le noir de la grande salle silencieuse, avec James qui s’endormait presque à l’assurage sous moi. Il a pris le relais, alternant une grimpe extrêmement poussiéreuse à l’aplomb de l’aven et des équilibres magiques sur une immense draperie assez solide, pour finir après maintes hésitations par de beaux mouvements dans un dernier dévers, et un relai perché sur des stalagmites en pleine paroi.

Notre dernière longueur, les 20 derniers mètres vers la surface, fut finalement la plus normale. Nous retrouvions peu à peu le caillou blanc du calcaire de la région, compact et fissuré, plus facile à protéger. Après quelques mètres, James m’a rejointe en haut de l’aven, devant cet incroyable trou dans la Terre qui relie la grotte à la surface.”

Photos: Phil Bence/ The North Face

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Caroline Ciavaldini and James Pearson took advantage of the spring Covid restrictions to explore new playgrounds close to their home… underground with the exploration of the concretions of a dry cave by opening a trad climbing route! Caroline gives us details about this unusual adventure. An alternative to the sumer heat wave in the future?

“It was Phil Bence who suggested a cave almost under our house, the ” Grotte de la Salamandre”, in Méjannes-le-Clap, in the heart of scrubland, located 26 km from our home. It’s a cave open to the public, a chasm in reality, aka a hole with a small chimney that opens towards the surface. Thanks to Pierre Bévengut and an open-minded and available team, we quickly got permission to attempt the first route in this cave, following the obvious “dormouse route.” Each year, these small rodents descend 50m underground, always following exactly the same route, along draperies, down to the floor of the cave. It seemed obvious to follow their example from the bottom up, and this in “green climbing”, aka trad, so as not to leave any traces other than our chalk.

I started to open a first pitch, realizing from the 2nd meter that these little dormice climb as well as squirrels, and much better than me. For the first time in my life, I had the chance to put my hands on perfect columns, white draperies, shining with calcite under my headlamp, which had had the privilege of growing very slowly for thousands of years underground, fully protected from the onslaught of wind and rain, creating shapes of an unknown purity on the surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placing gear between these formations was a new exercise, I slipped cams between two small draperies, sometimes placing 2, 3 Friends between the fingers of 4 parallel draperies, never really certain of their resistance in case of a fall, and convinced that the best solution was not to fall. This virgin rock was dusty, but ultimately almost like any pebble that has never felt the touch of an hard brush.

I wanted adventure, I got some, taking 2 hours to lead the first 12 meters, pumped as hell after putting up my anchor, almost all alone in the darkness of the large silent room, with James almost falling asleep under me. He took the lead for the following pitch, alternating an extremely dusty climb directly above the downhole and magical balances on an immense, fairly solid drapery, to finish after much hesitation with beautiful movements in a last overhang, and a belay perched on stalagmites in the middle of the wall.

Our last pist, the last 20 meters towards the surface, was finally the most normal. Step by step, we found the white rock of the limestone from above the surface, compact and cracked, easier to protect. After a few meters, James joined me at the top, in front of this incredible hole in the earth that connects the cave to the surface.

Photos: Phil Bence/ The North Face

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Le cadre nouvelle version 9a pour Thomas Ballet – Thomas Ballet repeats Le cadre nouvelle version 9a

10 mai 2021 à 15:42

On n’arrête plus Thomas Ballet ! Il y a quelques semaines suite à sa répétition de “Supercrackinette”, ce dernier nous confiait qu’il était en mode entraînement pour son projet ultime “Le cadre nouvelle version” à Céüse, entamé il y a longtemps. Thomas nous raconte.

“J’ai essayé la voie il y a 6 ans quand j’ai arrêté la compétition, pendant deux étés avec une forme plus ou moins bonne. Ensuite j’ai arrêté 3 ans de grimper, et j’y suis retourné l’été dernier où je me suis investi. SAns doute que le nom « le cadre » m’a attiré, je manque clairement de cadre dans ce que je fais et c’était l’occasion de me donner une ligne directrice ! J’ai passé 6 fois le crux du bas, à tomber dans les bidoigts, mes doigts rentrent mal dedans… mais encore une fois, je ne voulais pas abandonner, juste m’entraîner et revenir.

Hier je suis remonté à Céüse pour la première fois de l’année pour être avec les amis. Je voulais me reposer car je me suis beaucoup entraîné ces derniers temps, la voie me narguait… J’ai fait juste une montée pour recaler les mouvements, et j’étais beaucoup plus solide sur les bis. Un ami a mis un run dans son projet, ça m’a motivé. Je tape un essai : je franchis le crux du bas, fais n’importe quoi dans la section sur les inversées, prends le repos ; je reste… mon assureur va me maudire ! Ultra-déterminé, je me mets en place sur le bi main gauche, je vise le bi main droite hyper fort. Je pense que j’ai du l’agrandir tellement j’ai tout donné pour le tenir ! Ça passe, je réalise que je peux enchaîner, mais comme d’habitude j’ai mal calé la fin. J’ai tremblé jusqu’en haut, mais la croix est là !”

La saison est lancée à Céüse ! Et il va falloir trouver un nouveau chantier ultime à Thomas… “Biographie” ?

Photos : Damien LargeronDamienLargeronPhotography.com

Thomas Ballet Le cadre Nouvelle version 9a

Unstoppable Thomas Ballet! Few weeks ago, he did a repeat of “Supercrackinette” and told us it was a training for his ultimate goal, “Le cadre nouvelle version” in Céüse, a long time project. Thomas gives us details.

“I tried the route for the first time 6 years ago when I stopped competing. I tried during 2 summers with an irregular shape. The I stopped climbing during 3 years and I was back last summer when I did some serious investment. The name of the route, “Le cadre” was clarly a source of motivation, it was a guiding line, a kind of frame. I arrived to climbed the crux at the beginning but was falling in the upper crux, a movement on twofingers pocket that I have troubles to stick. But I didn’t want to give up, juste train and go back.

Yesterday I was back in Céüse fort the first time of the year, just chilling with my friends. I wanted to take a rest due to hard training these days, but I was psyched when I saw the line. I just did a check go for scoping the moves, and felt strong on it. After an “a muerte” run of a friend, the motivation came. Even I was tired I decided to try it, climbed the first crux, did not very good betas in the undercling section, took the last rest before the last crux during a long time, and went throught the final boulder on the twofingers pocket. I was quite strong on it! I didn’t remember very well the end, so it was an epic fight until the top!

The Céüse season is now launched! and Thomas needs a new ultimate project… “Biographie”‘s next?

Pictures: Damien LargeronDamienLargeronPhotography.com

Thomas Ballet Le cadre Nouvelle version 9a

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Triple répétition du Voyage à Annot – Triple send of Le Voyage in Annot

31 mai 2021 à 13:10

Trois ascensions en deux jours de la voie de trad réputée être la plus difficile de France, “Le Voyage”, voici ce qui vient de se passer la semaine dernière à Annot ! Ouverte par James Pearson en 2017 dans le mur de la chambre du Roi, “Le Voyage” remonte un mur fissuré et déversant en grès des plus esthétiques sur près de 40 mètres (proposé en cotation anglaise E10 7a). Les protections sont plutôt bonnes (on appréciera tout de même l’engagement final dans le crux) mais la difficulté soutenue, autour du 8b+. Cette semaine ce sont 2 des meilleurs spécialistes mondiaux de la discipline Babsi Zangerl et Jacopo Larcher, accompagnés du belge Siebe Vanhee, qui ont réussi à répéter l’affaire. Jacopo répond à quelques questions.

– Comment as-tu eu l’idée d’essayer “Le voyage” ?
Honnêtement, dès que j’ai vu les photos de l’ascension de James et que j’ai lu ses commentaires sur l’itinéraire. Cela avait l’air si beau et il a dit que c’était probablement sa plus belle première ascension ; connaissant le nombre d’itinéraires qu’il a établi et tous les endroits où il est allé, j’étais sûr que l’itinéraire était un bijou !
Les dernières années ont été en quelque sorte trop chargées et nous n’avions pas trouvé le temps de faire un voyage à Annot jusqu’à la semaine dernière. Le plan était de s’y rendre en avril, mais en raison des différents confinements, nous ne pouvions pas y arriver. De plus, ce voyage était assez spontané, car je devais aller en Norvège avec Siebe, mais nous avons dû annuler le voyage à la dernière minute à cause des restrictions sanitaires. Nous ne pouvons pas nous plaindre du changement de plan!
J’avais entendu parler d’Annot et de ses grès, mais nous avons été positivement surpris et émerveillés par la beauté de l’endroit et de son rocher quand nous nous y sommes finalement rendus. Je suis sûr que ce ne sera pas notre dernier voyage là-bas ! Je pense qu’il y a encore un gros potentiel pour de nouvelles ascensions et que l’endroit est tout simplement incroyable.

– Peux-tu décrire la voie ?
L’itinéraire est très long, je pense environ 40 mètres. La ligne est évidente et c’est probablement la seule option pour gravir cette impressionnante face, ce qui rend l’itinéraire encore plus spécial pour moi. Cela commence par une fissure en 7a qui se termine dans une petite grotte, où il y a un repos sans les mains (on peut même s’allonger !). Quelques mouvements de plus amènent à cette grosse rampe fissurée, qu’il faut gravir en engageant un peu pour atteindre quelques bonnes prises dans la partie la plus blanche du mur (je pense à chaque fois en y arrivant que c’est un miracle qu’elles soient là, merci Mère Nature !). Les mouvements jusqu’à cet endroit ne sont pas trop durs, mais l’escalade est un peu bizarre.
À cet endroit il faut placer des petites protections, avant de partir à gauche là où la fissure recommence. Certains mouvements athlétiques sur des meilleurs prises amènent à un petit repos ou on peut placer une bonne protection. Le crux commence là et après quelques mouvements d’épaule durs / étranges, on arrive en haut de la fissure. L’équipement est très bon, mais on n’a pas vraiment envie de placer trop de protections car cela coûterait trop d’énergie. Cette section est un peu engagée, mais le mur est raide et le matériel est bon.
Après un bon repos, on grimpe une section plus facile sur des écailles fragiles, jusqu’à atteindre la fissure évasée finale. Cette dernière section n’est pas si difficile, mais il est facile de faire des erreurs et c’est assez sollicitant dans la conti ! Vous ne voulez vraiment pas y tomber !

Le Voyage
Photo: Coll. Vanhee

Dans l’ensemble, l’itinéraire est assez sûr, même on peut se prendre prendre de très gros plombs à certains endroits ! Personnellement, je pense que c’est un cadeau de Dame Nature, car il n’est pas si facile de trouver une ascension difficile qu’on peut également protéger en toute sécurité.
Ce qui ressort donc vraiment pour moi, c’est la beauté de la ligne ! Je suis totalement d’accord avec ce que James a écrit à ce sujet après sa première ascension : c’est l’une des meilleures !

– Comment avez-vous travaillé l’itinéraire et comment se sont passé vos réussites avec Babsi et Siebe ?
Nous l’avons travaillé en moulinette puis en tête. Le premier après-midi, Babsi et moi sommes descendus en rappel, on a brossé, on a checké les endroits où placer les protections et on a commencé à travailler les mouvements. Siebe est arrivé le lendemain matin et nous a rejoints.
J’ai réussi à gravir la voie à mon premier essai en moulinette, j’ai donc passé la deuxième journée à essayer de tout régler et finaliser le matériel ; même après avoir grimpé la voie en moul’ plusieurs fois, je ne me sentais pas en sécurité pour un essai en tête !
C’était très agréable de travailler la voie tous ensemble, on a pu partager les méthodes, la motivation et des doutes. Le parcours est très long, le seul inconvénient est que ça laisse moins de temps pour l’essayer, mais dans l’ensemble, nous avons passé un très bon moment !
Après une journée de repos, Siebe et moi avons réussi à gravir la voie lors de notre premier essai en tête. Malheureusement, Babsi s’est embrouillée en posant les protections et est tombée à la fin du crux, mais elle l’a réalisée direct lors de son deuxième essai en tête le lendemain !
C’était la fin parfaite pour notre court voyage. C’est toujours plus agréable quand tout le monde réussit après avoir partagé tous ces moments ensemble.

– La voie en trad la plus difficile de France ?
C’était notre première ascension trad en France… donc c’est difficile à dire… La seule chose que je puisse annoncer, c’est que « Le Voyage » est l’une des voies trad les plus cool que j’ai jamais faites. Un vrai bijou !

3 ascents of the trad line that is reckoned to be the hardest in France in 2 days, that’s what’s happened in Annot this week! Opened in 2017 by James Pearson on the chambre du Roi wall, “Le Voyage” goes up a beautiful overhanging and cracked sandstone rock face over close to 40 metres (British grading of E10 7a). Pro is rather good (still, the commitment in the final crux is not for the faint hearted) but difficulty is sustained, around 8b+. This week two of the world’s best in that field, Babsi Zangerl and Jacopo Larcher, sided by Belgian Siebe Vanhee, have managed to repeat it. Here’s Jacopo’s comment on the ascent.

-How did you get the idea to try le voyage?
Honestly, as soon as I saw the pictures of James climbing it and I read his comments about the route. It looked so good and he said it was probably his most beautiful FA; knowing the amount of routes he had climbed and all the places he had been to, I was sure the route was a gem!
The last years were somehow too busy tho and we hadn’t found the time to make a trip to Annot until last week. The plan was to go there in April, but due to the different confinements we couldn’t make it there. Also this trip was quite spontaneous, as I was supposed to go to Norway with Siebe, but we had to cancel the trip last minute because of the travel restrictions. We can’t complain about the plan change tho! 😉

I heard about Annot and its Gres, but we were positively surprised and amazed by the beauty of the place and its rock when we finally got there. I’m sure it won’t be our last trip there! I think there is still a big potential for new climbs and the place is simply amazing.

– Can you describe the style of the route?
The route is very long, I think about 40 meters. The line is very obvious and it’s probably the only option for climbing that impressive face, which makes the route even more special to me. It starts with a 7a splitter crack, which ends in a small cave, where you have a no hand rest (you can even lay down!). A few more moves get you to a big thread, form which you have to climb a fairly big run out to reach some good pockets in the blankest part of the wall (I still think it’s a miracle they are there; thanks Mother Nature!); the moves up to there aren’t too hard, but at the climbing is a little it weird.
You can place some smaller gear, before to move out left where the crack starts again. Some athletic moves on better hold lead you to a small rest and some good gear. The crux section starts there and after some hard/weird shoulder moves you reach the break at the end of the crack. The gear is very good, but you don’t want to place to much pieces as it would cost too much energy. This section gets a bit runout, but the wall is steep and the gear is good.

After a good thread you climb an easier section on a loose flake, until you reach the final flared crack. This last bit isn’t that hard, but it’s easy to make some mistakes and it’s quite pumpy! You really don’t want to fall there!

All in all the route is quite safe, even if you can take some really big whippers if you fall in certain spots! I personally think it’s a gift of Mother Nature, as isn’t that easy to find a hard trad climb, which you can also protect quite safely.

What it really stands out for me is the beauty of the line tho! I totally agree with what James wrote about it after he made the first ascent: it’s one of the very bests!

– How did you work the route and how was the send with Siebe and Babsi?
We worked in on top rope and then tried it on lead. On the first afternoon Babsi and I rapped down the route, brushed it, checked the gear and started to work the moves. Siebe arrived the next morning and joined us.
I managed to climb it first go on top rope, so I spent the second day trying to get everything dialed and finalizing the gear; even after having climbed the route on tr a couple of times, it still felt insecure tho!
It was very nice to work the route all together, as you can share betas, motivation and doubts. The route is very long, so the only down side is that you also get less time for trying it, but all in all we had a really good time!
After a rest day Siebe and I managed to climb the route on our first lead try; unluckily Babsi messed it up with the gear and fell once at the end of the crux, but she climbed it straight on her second lead try on the following day!
It was the perfect end for our short trip. It’s always nicer when everyone succeed after having shared all those moments together.

– The hardest trad route in France?
It was our first (and last) trad climb in France… so it’s hard to tell…The only thing I can say, is that “Le Voyage” is one of the coolest trad routes I’ve ever done. A real gem!

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Video : Margo Hayes makes History

5 juin 2021 à 21:52

On avait déjà pu admirer le run gagnant sans coupures, revivez un documentaire du Reel Rock consacré à la première féminine de “Biographie” à Céüse par l’américaine Margo Hayes ! Une perf’ qui remonte à septembre 2017 et qu’on ne se lasse pas de revivre à travers cet opus.

We had already been pleased to watch the sending run without cuts, here is now a Reel Rock documentary dedicated to the female first ascent of “Biographie” in Céüse by American Margo Hayes! A perf ‘that dates back to September 2017 and that we’re never tired of reliving through this movie.

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Vidéo: Stefano Ghisolfi découvre Bibliographie 9c – Video: Stefano Ghisolfi discovers Bibliographie 9c

10 juin 2021 à 18:36

Le top grimpeur italien Stefano Ghisolfi est allé s’essayer dernièrement quelques jours dans “Bibliographie”, la seconde proposition en 9c de l’histoire de l’escalade. Il passe aux cribles toutes les sections et les premières astuces qu’il a pu trouver dans cette voie extrême de Céüse libérée en août dernier par Alex Megos.

Italian top climber STefano Ghisolfi tried some days ago “Bibliographie”, second 9c proposition of the World, an extreme route located in Céüse, France freed by Alex Megos last summer. Stefano explains all the sections of the route and gives details and some tips he could find during the check goes.

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Moisson de 9a dans le Sud de la France – 9a galore in the South of France

18 juillet 2021 à 15:38

*** Premier 9a pour Pierre Trolliet :
Le falaisiste toulousain vient de réussir la 3ème ascension de “Descente en terre inconnue” 9a à la grotte de Sabart en Ariège. Une ligne qui lui a demandé d’innombrables séances de travail. La première ascension avait été réalisée par Lucien Martinez et la seconde par le local Josef Savarino. La ligne remonte un plafond sur près de 25 mètres. Retrouvez une interview de Pierre sur Grimper Magazine

*** Première ascension en 9a pour Pierre Le Cerf :
Le jeune falaisiste niçois continue sa moisson de voies dures à la maison. Après “Just two fix” en juin, c’est cette fois “Alone” 9a qui est libérée, toujours dans les gorges du Loup. La voie demande une conti de titan : 45 mètres de long, 85 mouvements, avec une longue approche en 8b+/c avant 20 mouvements intenses jusqu’au relais. Plus d’infos

*** Mathieu Bouyoud en forme :
Le mutant chambérien a réalisé début juillet une rare répétition du très résistant “La guerre des nerfs” 8c+/9a à la Verrière (Dourbie). Cette semaine au Supermarché (Lubéron), Mathieu réalise la seconde ascension de “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a. C’est Loïc Zehani qui avait réalisé la première ascension de cette connexion quelques jours plus tôt.

Photo: Loic Athenon

Photo: Loic Athenon

*** First 9a by Pierre Trolliet:
Pierre is a rockclimber from Toulouse. He just did the 3rd ascent of his super project “Descente en terre inconnue” 9a in Sabart cave, Ariège, France. This line took him numerous sessions. The first ascent of this 25-meter roof line was done by Lucien Martinez and the second ascent by local Josef Savarino. More details in French with an interview on Grimper Magazine


*** 9a first ascent by Pierre Le Cerf:

The young talented rockclimber from Nice continues to strike at home. After “Just two fix” last June, Pierre proposes a new first ascent, “Alone” in gorges du Loup, France. A monster stamina line : 45 meters, 85 moves, an 8b+/c approach into an intense 20-move section at the top. More informations


*** Mathieu Bouyoud in shape:
The strong rockclimber from Chambéry, France, did at the beginning of this month a rare repeat of “La guerre des nerfs” 8c+/9a in la Verrière (Dourbie). This week Mathieu just claimed the second ascent of “Dur sexe et le grand moutchyki” 9a in Supermarché (Lubéron). It’s Loic Zehani who freed this link some days ago.

Photo: Loic Athenon

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Belles réalisations dans le Briançonnais – Nice ticks in Briançonnais valley

19 juillet 2021 à 14:06

*** Retour aux affaires pour Anak Verhoeven :
Un an jour pour jour après s’être blessée au doigt à la Ramirole, la belge Anak Verhoeven est de retour dans l’extrême avec une nouvelle voie en 9ème degré, “La prophétie des grenouilles”, 9a au Fournel. C’est la seconde ascension féminine de cette voie très bloc en toit, après Laura Rogora l’été dernier, ainsi que la 11ème voie en 9ème degré d’Anak, qui a décidé il y a quelques semaines de mettre un terme à sa carrière de compétitrice pour se consacrer uniquement au milieu naturel. Plus d’infos sur son compte Instagram

*** Premier 9a+ pour Tanguy Mérard :
A Entraygues le jeune grimpeur gardois (17 ans) réussit la 5ème ascension du très bloc “La Moustache qui fâche”. C’est le premier 9a+ de Tanguy. La falaise lui correspond bien car il avait déjà réalisé l’an dernier “Condé de choc” 9a et “Deltaplane man direct” 8c+. Ci-dessous la réaction de l’intéressé !
“J’ai commencé à bosser “La moustache” cet automne après ma réalisation de “Condé de choc”. J’ai essayé 6 séances avec Yannis Gautier et Diego Fourbet, j’étais assez proche mais Yannis a cassé une partie de la prise clé dans le crux, ce qui me posait des problèmes. En début d’été, je me suis ré-attelé à “Biographie” mais j’ai dû faire une pause de 3 semaines en raison d’un mal au dos. Je suis ensuite retourné dans “La moustache” et la forme est revenue progressivement, à la 3ème séance je suis retombé au dernier mouvement dur. La 4ème séance a été la bonne ce dimanche, après une semaine de travail (actuellement saisonnier au bar d’Ailefroide avec uniquement le dimanche de libre). Au premier run de la journée, c’est passé !”

Photo : TLC Prod

Tanguy l’an dernier dans “Condé de choc” 9a – Photo : TLC Prod

*** Anak Verhoeven back in business:
One year exactly after injuring her finger at La Ramirole (Verdon), Belgian climber Anak Verhoeven is back in the hardcore climbing game with a new 9th degree route under her belt, “La prophétie des grenouilles” 9a at Fournel. This is the second female ascent of this very bouldery roof after Laura Rogora last summer. It’s Anak’s 11th route in 9th grade, who decided a few weeks ago to stop her competition career to devote herself to the rock.
More info on her Instagram account

*** First 9a+ by Tanguy Mérard:
The young French rockclimber Tanguy Mérard (17 years old) just did the 5th repeat of the bouldery testpiece “La Moustache qui fâche” 9a+ in Entraygues. It’s Tanguy’s first 9a+. The crag suits him well as he previously repeated “Condé de choc” 9a and “Deltaplane man direct” 8c+ in the same place. Here is his comment.


“I started to work “La moustache” last Fall after my send of “Condé de choc”. I worked it over 6 sessions with Yannis Gautier and Diego Fourbet; I was close but Yannis broke the key hold in the crux section. It caused me problems. In the beginning of this summer, I tried again my super-project “Biographie” but needed a 3-week break due to a back injury. After that I returned on “La moustache” and felt stronger and stronger. On my 3rd session I fell at the last move. One week later, after a week’s rest (I’m currently working as a barman in Ailefroide) the next Sunday was the right one. On my first go of the day, I climbed the route.”

Photo : TLC Prod

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Nouveauté topo : Verdon Inté Graal

24 juillet 2021 à 16:10

“Verdon Inté Graal” : voici la dernière production de Bruno Clément alias Graou, célèbre grimpeur et équipeur habitant dans le Verdon. Ce livre propose un recueil de l’intégralité des voies d’escalade du Verdon, fruit de l’expérience d’un des plus actifs et passionnés grimpeurs locaux ! Ce topo est assurément un futur must concernant l’escalade dans les mythiques gorges du Sud de la France ! Cet ouvrage qui vient tout juste de sortir recense pas moins de 215 secteurs d’escalade dans tout le canyon. Rive gauche et rive droite, de Moustiers à Aiguines, couennes, grandes-voies, des ultra-classiques aux nouveautés, retrouvez chaque itinéraire d’escalade des gorges dans un seul et même livre ! Une Bible de 500 pages incontournable pour tous les aficionados des lieux !

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Verdon Intégraal

“Verdon Inté Graal”: Bruno Clément, aka Graou, famous climber and bolter in the Verdon gorges, releases a climbing guidebook about the mythical gorge! Just out, this book is a complete listing of no less than 215 climbing sectors in the canyon! Left bank and right bank, from Moustiers to Aiguines, single pitch and multi-pitch routes, from ultra-classics to new additions, any and all climbing routes in one and the same book! An essential 500-page bible for all the fans of the gorge!
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Video: Stefano Ghisolfi, Bibliographie part 3

12 août 2021 à 12:49

Chapitre 3 des vidéos séries consacrées au travail de “Bibliographie“, seconde proposition en 9c au Monde par le top grimpeur italien Stefano Ghisolfi. “J’ai fait des progrès mais cette fois j’ai eu fort à faire avec des températures élevées.”

Chapter 3 of the video series dedicated to the work of “Bibliographie”, Céüse, second 9c of the World by Italian top climber Stefano Ghisolfi. “Making some progression, but this time I had to deal with hot temperatures.”

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Martina Demmel empoche San Ku Kai 8c+ – Martina Demmel climbs San Ku Kai 8c+

19 août 2021 à 10:44

Martina Demmel fait partie des grimpeuses actuellement les plus prolifiques en matière d’escalade sportive en falaise. Après un hiver en Espagne avec un grand nombre de coches dont “Joe-cita”, son premier 9a à Oliana, Martina vient de réaliser “San Ku Kai” 8c+ à Entraygues (Briançonnais). Il s’agit de la seconde féminine de la voie après Anak Verhoeven en 2017.

“Cet endroit a toujours été spécial pour moi, principalement à cause du paysage magnifique qui l’entoure, de la rivière à proximité, mais aussi du toit ombragé en gneiss, ce qui me rendait encore plus heureuse d’y revenir chaque été ! J’ai spontanément décidé de donner quelques essais à cette kingline après la coupe du monde avec Yannick Flohe, mais comme il manquait encore un mouvement difficile avec un talon, je l’ai laissée de côté comme futur projet pour les prochaines semaines… Étonnamment, j’ai fait le mouvement manquant lors de mon essai suivant début août, directement en venant du sol avec un juste un court stop par la suite ! À partir de là, j’ai réalisé que cela pouvait vraiment être possible mais je me suis trompée car j’en attendais trop et je n’ai plus jamais atteint l’inversée sur les sessions suivantes… Heureusement j’ai trouvé une méthode beaucoup plus sûre en sautant même 2 mouvements pour atteindre la hauteur de mon meilleur essai à nouveau, mais tombant toujours un peu au-dessus. J’ai alors cherché des petits détails utiles, je me suis visualisée en train de réaliser les derniers mouvements pour ne pas devenir trop nerveuse pendant l’enchainement… Disons que je suis devenue vraiment nerveuse, j’avais peur de faire une erreur mais des conditions venteuses parfaites m’ont permis de clipper la chaîne de mon plus long projet jusqu’à présent lundi dernier (presque seulement mentalement car il y a uniquement 20 mouvements de résistance avec un risque élevé de faire des erreurs, en particulier en mettant les talons sur 75% des mouvements) !
La réalisation de ce bijou permet enfin de comprendre un peu le monde de la projection et ce que cela signifie de devenir fou obsédé par le fait que vos pensées ne font que tourner en rond autour d’un morceau de caillou !”

Photos : Malik Schirawski

Martina Demmel is one of the most prolific climbers in the rock climbing community. After a winter in Spain with a large number of ticks including “Joe-cita”, her first 9a in Oliana, Martina has just completed “San Ku Kai” 8c + in Entraygues (Briançonnais). This is the second female on the route after Anak Verhoeven in 2017.

“This place always had been special for me mostly because of the stunning landscape around, the river nearby but also the shady ‘Gneiss’ roof for sure what made me even happier to come back there every summer! Spontaneously decided to give this kingline a few tries after the Worldcup with Yannick Flohe but as a tricky heelhook-move was still missing I left it beside as a future project for the next weeks…surprisingly did the missing move during the next attempt at the beginning of August directly while coming from the ground by only having a short hang afterwards! From then on, I realised that it really could be possible but this was the fault as I expected too much and never reached the undercling again the next sessions… luckily I found a much safer beta by even skipping 2 moves to reach the old highpoint again but still falling above, searching for more little helpful details, always visualising myself sticking the last moves to not get too nervous during the send. Let’s say, I got fricking nervous, scared to make a mistake but perfect windy conditions let me clipp the chains of my longest project so far last Monday (almost only mentally as there are 20 resistency moves with a high risk of doing mistakes especially while putting the heels on 75% of the moves)!
This gem finally let me understand the world of projecting a bit and what it means to get crazy obsessed that your thoughts are only turning circles around a piece of rock!


Photos : Malik Schirawski

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Bibliographie 9c en poche pour Stefano Ghisolfi ! – Bibliographie 9c by Stefano Ghisolfi

24 août 2021 à 20:01

Après plusieurs mois de travail et pour son dernier jour sur place (!), voici une bien jolie croix de plus au compteur de Stefano Ghisolfi qui s’offre pour cet fin d’été la belle ligne de “Bibliographie” (9c) sur la mythique falaise de Ceüse, équipée par Ethan Pringle en 2009, et libérée l’année dernière par Alex Megos (lui aussi lors de son dernier jour de trip…) !

“Bibliographie” est, pour rappel, la seconde proposition en 9c au monde, après “Silence” à Flatanger (Norvège).

Si Stefano Ghisolfi confirme la cotation, il s’agira du premier 9c à être répété…. Le grimpeur italien avait déjà à son palmarès de voies extrêmes deux 9b+, “Perfecto mundo” à Margalef (Catalogne) et “Change” à Flatanger (Norvège) . Stefano franchit donc ici un nouveau pallier. Affaire à suivre !

Stefano Ghisolfi serre les dents dans “Bibliographie” / Crédit photo Adri Martinez


On his last day in the magical cliff in Ceüse, Stefano Ghisolfi just sent “Bibliographie” (9c), a king line bolted by Ethan Pringle in 2009, and freed by Alex Megos last year (on his last day in Ceüse too) !

As a reminder, “Bibliographie” is the second 9c route suggestion in the world, after “Silence” in Flatanger (Norway).

If Stefano confirms the grade, it would be the first 9c ever repeated… The italian machine has ever completed 2 9b+ before, “Change” in Flatanger cave and “Perfecto Mundo” in Margalef (Catalunya). This ascent is a new rockclimbing highlight for him. More informations soon !

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Video: Verdon the show must go on

25 août 2021 à 12:54

“Verdon the show must go on” : voici un documentaire sur l’escalade dans les célèbres gorges du Sud-Est de la France ! De Bernard Vaucher à Catherine Destivelle, de Bernard Gorgeon à Lionel Catsoyannis en passant par Enzo Oddo, revivez l’évolution de l’escalade au Verdon à travers des témoignages et des anecdotes de grimpeurs issus de différentes générations. Un bien beau court métrage de 20 minutes qui met en valeur cette Mecque de la grimpe en France. Bon visionnage !

“Verdon The show must go on”, a movie about the evolution of a climbing mecca in the words of climbers from different generations (from Bernard Vaucher, Bernard Gorgeon and Catherine Destivelle to Lionel Catsoyannis and Enzo oddo). History, anecdotes and emotions from the beginning in the ‘60s up to modern times, with a look at the future. Can you define yourself as a climber without visiting Verdon? Sit back and Enjoy!

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Bibliographie : Ghisolfi décote – Bibliographie: Ghisolfi downgrades

27 août 2021 à 13:32

On s’en doutait un peu après un court été seulement à bosser la voie avant de clipper le relais, l’italien Stefano Ghisolfi a pris quelques heures de réflexion et rend son verdict concernant le niveau de “Bibliographie”. Il décote et suggère 9b+. Voici ses mots :

“Hier et la jour avant j’ai voulu me focaliser sur ma journée, l’escalade et les gens autour de l’histoire de “Bibliographie”. J’ai volontairement évité de parler cotation, mais il semblait inévitable d’aborder le sujet. J’ai passé une journée à trouver les mots justes. Quand j’ai commencé à bosser “Bibliographie”, je ne pouvais imaginer y arriver en une saison. Je regardais les videos d’Alex Megos dans la voie et la voie me semblait impossible, et je me disais que si cela lui avait pris 60 jours, je pensais revenir ici pendant des années… A la fin, j’ai réussi à me sentir bien dans la voie dès le début du processus, j’ai trouvé une nouvelle méthode dans le crux (en changeant de main comparé à Alex) et j’ai trouvé aussi une nouvelle méthode dans le second crux. Je l’ai grimpé en 25 jours de grimpe répartis sur 3 mois, et j’ai comparé l’effort à “Change” ou “Perfecto Mundo” en changeant d’avis tous les 2 jours. “Change” m’a pris autant de temps et “Perfecto Mundo” encore un peu plus, mais je pense que ces 3 routes pourraient valoir le même niveau. Je sais que je peux grimper un 9c, mais une voie de ce niveau doit être significativement plus dure que les 9b+ existant, et pour moi “Bibliographie” ne l’est pas. Cela ne veut pas dire que je veux discréditer la performance de quiconque en particulier celle d’Alex, cela reste un incroyable exploit, notamment la première ascension qui requiert d’avantage de facultés mentales et physiques) but je voudrai rester honnête sur ce que j’ai ressenti pendant le processus complet dans “Bibliographie”. et ce n’est juste que mon opinion, j’espère que nous en écouteront d’autres bientôt. J’aurai aimé être la 3ème personne à gravir du 9c mais au fond de mon coeur, je sais que je ne le suis pas encore.”

Photo de couverture : Enrico Veronese

Photo : Adri Martinez

We suspected a little after a short summer only to work the route before clipping the anchor, the Italian Stefano Ghisolfi took a few hours of reflection and delivered his verdict concerning the grade of “Bibliographie”. He downgrades and suggests 9b+. Here are his words:

“Yesterday and the day before I wanted to focus more on my journey, the climb and the people around the story of Bibliographie, I avoided on purpose talking about grades, but seems inevitable to do so. I took a day to think about it to find the right words. When I started trying Bibliographie I couldn’t imagine I could climb it in one season, watching Alexander Megos video the route seemed impossible and if it took him 60 days, I start projecting it thinking to come back over the years. In the end, I felt good on it from the beginning, found new beta for the crux (switching left and right hand compare to Alex), and new beta for the second crux. I climbed it in a total of 25 climbing days during this 3 months, and I tried to compared it to “Change” and “Perfecto Mundo”, changing my mind every other day. “Change” took me around the same time and Perfecto Mundo a bit more, but I feel all the 3 routes could fit all in the same grade range. I know I can climb a 9c, but for a route to be that grade it needs to be much harder than the existing 9b+s, and Bibliographie for me isn’t. This doesn’t mean I want to belittle the performance of anyone, neither Alex’s or mine, it is still an incredible achievement (especially the first ascent that includes many more hard mental and physical aspects) but I just wanted to be honest about what I felt during the whole process on Bibliographie, and this is just my opinion, hopefully we will listen other soon. I would have been happy to be the third person to have climbed 9c, but I’m my heart I know I’m not (yet)”

Cover pic: Enrico Veronese

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Video: Vintage Rock Tour Cimaï

2 septembre 2021 à 17:03

Embarquez dans les classiques à doigts et exigeantes en 8ème degré d’un des hauts lieux de l’escalade sportive des 80’s en France, le Cimaï grâce à la dernière video du Vintage Rock Tour de Seb Bouin ! Dans ce mur à couper au couteau comportant des voies sur rasoirs et adhérences précaires, s’est construit un pan de notre escalade libre il y a 3 décennies avec “Samizdat” premier 8a à vue par Antoine Le Menestrel (1987), “Sortilège” premier 8b féminin par Isabelle Patissier (1988), “Masse critique” premier 8b+ féminin par Lynn Hill (1990) ou encore des classiques comme la fissure d'”Orange mécanique” 8a ou l’aléatoire “Treblinka direct” 8b+. C’est aussi un moment de partage avec certains équipeurs locaux qui ont contribué à la renommée du site comme Denis Garnier ou Jean-Jacques Perrier.

Here is a nice vid about the demanding and fingery classics in the 8th grade of one of the most important places of 80’s sportclimbing in France, the Cimaï, thanks to Seb Bouin’s Vintage Rock Tour! In this perfect slighty overhanging wall on razors and precarious feet holds, a part of sport climbing was written there 3 decades ago with “Samizdat” first 8a onsight by Antoine Le Menestrel (1987), “Sortilège” first female 8b by Isabelle Patissier (1988), “Masse critique” first female 8b + by Lynn Hill (1990) or other classics like the aesthetic crack of “Orange mécanique” 8a or the impressive “Treblinka direct” 8b+. It is also a moment for Seb to share some experiences and memories with local legends like Denis Garnier or Jean-Jacques Perrier. Watch it below!

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Miho Nonaka réalise Mr Hyde 8c+ – Miho Nonaka climbs Mr Hyde 8c+

15 septembre 2021 à 19:53

Médaillée d’argent aux JO de Tokyo début août, la compétitrice japonaise Miho Nonaka a passé la suite de son été à Céüse auprès de son copain, le top grimpeur américain Sean Bailey. Miho a profité de son séjour pour prendre de l’expérience en milieu naturel, passant du niveau 7c+ à 8c+ en l’espace de quelques semaines, avec la réussite récente de “Mr Hyde” (8c+) !

Miho commente son séjour via son compte Instagram :
“Pendant longtemps, depuis que j’ai décidé de me concentrer sur les compétitions, je n’ai jamais pensé pouvoir trouver un projet en escalade sportive qui me passionne autant et que j’aurais l’opportunité d’essayer.
D’aussi loin que je me souvienne, 7c+ était la cotation la plus difficile que j’avais réalisé dehors. Donc je suppose que j’ai sauté un chiffre ! J’ai le sentiment du devoir accompli. Merci à Sean Bailey pour tout ce que tu m’as appris. J’ai appris un large éventail de choses de ce voyage ! “

A noter que les croix ne sont peut-être pas finies à Céüse, Sean Bailey étant tombé tout en haut de “Bibliographie” cette semaine. Peut-être une troisième ascension à venir très bientôt…

Photos : Ben Neilson

Photo: Ben Neilson

Olympic silver medalist in Tokyo this August, Japanese competitor Miho Nonaka spent the rest of her summer in Céüse with her boyfriend, the top American climber Sean Bailey. Miho took advantage of their stay to gain experience in a natural environment, going from 7c+ to 8c+ in the space of a few weeks, with the recent success of “Mr Hyde” (8c +)!

Here is what she said on her Instagram account:
For a long time since I decided to focus on competitions, I never thought that I would find a project in sport climbing that excites me so much and would actually get a chance to try.
As far as I can remember, 7c+ was the hardest grade I’ve done in outdoor sport climbing. So I guess I skipped a number grade? Huge accomplishment I feel like.
Thanks Sean Bailey for all that you taught me. I’ve learned a wide range of things from this trip.”


Note that the sends are perhaps not over in Céüse, Sean Bailey having fallen at the top of “Bibliography” this week. Perhaps a third ascent very soon…

Photos: Ben Neilson

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Seconde ascension de Mandallaz Drive par Baptiste Dherbilly – Mandallaz Drive second ascent by Baptiste Dherbilly

16 septembre 2021 à 10:36

Le falaisiste Haut-Savoyard Baptiste Dherbilly aime bien s’attaquer aux voies extrêmes oubliées, depuis quelques temps il en a fait sa marque de fabrique. “Mandallaz Drive ” 9a à Allonzier la Caille (une dizaine de kilomètres au nord d’Annecy) fait partie de ces lignes. Libérée en 2004 par Fred Rouhling, la voie offre une escalade soutenue sur prises minuscules, et n’avait jamais été répétée. On rappelle que Baptiste avait déjà signé la première répétition d’une autre voie extrême ouverte par Fred Rouhling, “Salamandre”. Dorénavant, parmi les premières ascensions de Fred Rouhling, seule “Empreintes” attend encore une répétition, peut-être la prochaine cible de Baptiste !

Voici les mots de l’intéressé.

“Ce fut tellement riche et intense, 3 ans d’investissement et de préparation pour vivre un moment unique. “Drive “, tout est dans le nom. Le chemin ne fut pas de tout repos. Je suis passé par toutes les étapes d’un voyage : de la joie, de la découverte, de la colère, de la tristesse, des déceptions mais surtout de l’apprentissage. J’ai tracé ma route au fil des saisons, des journées et des essais, je me suis trompé de cap puis je me suis adapté. Enfin j’ai réglé la mire afin de gravir cette voie aux micro-prises exigeantes. C’est aussi une satisfaction personnelle d’avoir persévéré et de connaître le goût de la réussite, si rare et si précieux à la fois.

Concernant le descriptif de la voie c’est assez court, 15 mètres. En gros tu as 12 mouvements autour de 8b bloc avec deux monos, des micros réglettes, ensuite tu arrives à une inversée mais pas trop de pied donc tu peux simplement délayer un coup chaque main et ensuite tu fais quelque chose comme 8b+/8c voie. Le fait que ce soit besogneux est assez facile à comprendre quand tu as vu la voie ! C’est très difficile d’entrée, les 12 premiers mouvements sont les plus durs. Donc tu es pendu dans le baudrier à 2 mètres du sol à essayer de trouver des solutions ! Comme si tu faisais du bloc mais tu es encordé.

Étant vraiment passionné d’escalade je voulais toujours en faire plus, essayer encore et encore, c’est dans ce sens que je me suis trompé de cap. Tu le sais tout comme moi que lorsque tu es à un niveau supra max il faut une stratégie, que tout s’aligne pour avoir une chance de réussite. Au départ j’en faisait beaucoup trop, j’allais 3 fois par semaine dans la voie comme on pourrait faire avec n’importe quelle voie. Mais avec celle-ci cela ne marche pas étant donné sa spécificité. Donc au fil des saisons je me suis adapté, j’ai mis ma fougue et ma volonté de grimper toujours plus un peu de côté pour faire plus de qualitatif spécifique. J’ai fait des séances où je ne faisais que du bloc dans le bas ! Puis après des séances de rési dans le haut pour essayer d’enchaîner le plus de fois possibles.”

Photo de couverture : Mathieu Pisaniello

Mandallaz Drive first ascent

The rock climber from Haute-Savoie, France, Baptiste Dherbilly likes to tackle forgotten extreme routes, to the point that it has become a trademark of sorts. “Mandallaz Drive” 9a in Allonzier la Caille is one of these lines. Freed in 2004 by Fred Rouhling, the route offers sustained climbing on seemingly non -extant holds, and had never been repeated. Remember that Baptiste had already claimed the first repeat of another of Fred Rouhling’s extreme route, “Salamandre”. As of today, among the first ascents by Fred Rouhling, only “Empreintes” is still awaiting a repeat, perhaps Baptiste’s next target!

Here, Baptiste breaks down the route and the fight for us.

“It was so enriching and full-on, 3 years of investment and preparation to experience a unique moment. It’s really all in the name, ‘Drive’.
The road was not easy. I went through all the stages of a process: joy, discovery, anger, sadness, disappointment but most of all learning. I mapped out my course through the seasons, the days and the attempts, I took the wrong course then adapted. Finally I set my sights right in order to climb this route with demanding micro holds. It’s also a personal satisfaction to have kept going regardless and to have experienced a taste of success so rare and so precious at the same time.

As regards a description of the route, it’s a fairly short one, 15m. And to summarise, you start with 12 moves around 8B with two one-finger pockets and minute crimps, then you get to an undercling but the feet are rather poor so you can only shake out very quickly before having to tackle the rest, which is around 8b+/8c. Its difficulty is pretty self-explanatory once you’ve seen the route! It’s really tough right off the bat: the first 12 moves are the hardest. As a result you’re hanging from the rope 2 meters off the ground, trying to find solutions! As if you were bouldering but on a rope.

Being passionate about climbing, I always wanted to do more, try and try again, and that’s how I went at it the wrong way. You know as well as I do that when you try something at the utmost limit of your game, you need a strategy, that all the planets align and then maybe you can send. At first I was overdoing it, I was going on it three times a week like you can on any other route. But for this one it doesn’t work due to its specificity. So, as time went by I adapted, I put all my energy and desire to ascend it to the side to focus on a specific training where effort quality was paramount. I did sessions where I only worked the bottom crux! And then other sessions where I only trained power endurance in the top, in order to be able to send the top over and over.”

Photo de couverture : Mathieu Pisaniello

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Mathieu Bouyoud libère Team Frisouille 9a+ – Mathieu Bouyoud frees Team Frisouille 9a+

19 septembre 2021 à 19:34

L’expérimenté falaisiste chambérien Mathieu Bouyoud (31 ans) vient de réaliser un chantier de longue date non loin de chez lui, à La Balme de Yenne en Savoie. Après environ 50/60 séances dans la voie réparties sur 8 années (!), Mathieu propose “Team Frisouille” 9a+. C’est le second 9a+ proposé par Mathieu ici, lui qui avait déjà libéré en 2015 “Deep spot“, toujours non-répété. “Team Frisouille fait 30 mètres de long et devient la voie la plus dure que Mathieu a réalisé selon ses dires, après pas moins de 28 réalisations dans le 9ème degré… Voici sa réaction !

“Enfin ! La voie qui m’aura demandé le plus de temps à la Balme est passée hier. Un soulagement de clipper enfin la chaîne de cette voie à doigts et ultra rési.
“Team Frisouille” c’est une grosse épine que j’avais dans le pied depuis très longtemps. Dixit l’ouvreur ! J’essaye cette voie depuis 2013 ! Le temps passe vite… Une routine s’est installée chaque année au mois de septembre lorsque les conditions sont bonnes. Essayer encore et encore.
Cette voie a été équipée par Cyrille Bouchard, c’est une sortie différente de la voie “Laisse tomber le délire” un gros 8c que j’ai équipé et qui attend toujours une répétition.
9a ou 9a+… Je donne un + cette fois ci. On verra bien si les jeunes l’apprécieront dans ce niveau. La place est libre !”

Photos: Amandine Lonchambon

Mathieu Bouyoud Team Frisouille

Experienced rockclimber from Chambéry, France, Mathieu Bouyoud (31 years old) just completed an old, long-standing project not far from his home, at La Balme de Yenne in Savoie. After about 50-60 sessions in the route spread over 8 years (!), Mathieu freed “Team Frisouille” 9a +. This is the second 9a+ proposition by Mathieu here, he already first ascended “Deep spot”, still unrepeated, in 2015. “Team Frisouille is 30 meters long and becomes, according to him, the hardest route he has completed, after no less than 28 routes in the 9th degree… Here is his reaction!

“Finally! The route that took me the most time at La Balme went down yesterday. A relief to finally clip the chain of this fingery and ultra resistant route.
“Team Frisouille” has been a big nemesis of mine for a very long time – trust the first ascender! I’ve been trying this route since 2013! Time flies … A routine has set in every year in September when conditions are good. Try again and again.
This route was bolted by Cyrille Bouchard, it is a different exit of “Laisse tomber le délire”, a hard 8c that I have bolted and is still waiting for a repeat.
9a or 9a +… I’m give it a + this time. We will see if the young generation will agree. All yours, people !”


Photos: Amandine Lonchambon

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Interview : Nolwen Berthier, la grimpe dans la peau – Interview: Nolwen Berthier, climbing in the blood

28 septembre 2021 à 18:00

Extrêmement déterminée et particulièrement investie quand il s’agit de grimpe extrême en falaise, la grimpeuse aixoise Nolwen Berthier est une personnalité attachante qui ne laisse pas indifférent quand on la croise. Cette ancienne compétitrice dévoue désormais sa passion à repousser ses limites en falaise, avec une précision méticuleuse en matière d’entrainement et une vision assez progressiste et de notre activité, notamment concernant notre rapport au milieu naturel. Interview.

– Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Salut ! Moi c’est Nono, 28 ans, grande amatrice de chemises à fleurs, de chocolat et de petites prises. J’ai commencé l’escalade par la compétition il y a une quinzaine d’années… mais je n’y ai pas trouvé beaucoup d’arquées (question de génération peut-être). Après plusieurs années en Équipe de France, et de nombreux départs en coupe d’Europe et coupes du Monde, durant lesquelles j’ai troqué mes chemises contre une tenue officielle, je me consacre maintenant pleinement à la falaise, avec plus d’une dizaine de voies en 8c et + à mon actif.

En parallèle de la grimpe, j’ai suivi une formation d’ingénieure en énergie et environnement. Aujourd’hui, je mets ces compétences au service de la transition écologique et solidaire, en accompagnant les entreprises dans ces démarches.

Ta petite taille est-elle un atout ou un obstacle ?
Je ne sais pas si c’est un atout, mais je n’ai pas envie de penser que c’est un obstacle. D’une certaine manière, accepter que ce soit un frein, ce serait déjà renoncer… Alors au fil du temps, j’ai appris à faire avec mon mètre et demi. Le fameux « Nonomètre ». Certes, il m’a fallu sortir un peu des standards, notamment pour trouver les calages dans les voies. Bilan : les copains détestent mes (supers méthodes) flash… À mon sens, la seule condition est d’accepter de sortir des sentiers battus, tester des choses improbables, parfois absurdes et surtout, faire avec ses qualités. Tant qu’on se dit que c’est possible, on s’adapte, on compense, bref, on trouve des solutions ! Mais bon, je dois avouer que ça peut s’avérer être une bonne galère pour trouver des jeans (ou des chaussons) à ma taille…

Quels sont tes points faibles, qu’aimerais-tu améliorer ?
On m’a souvent conseillé de travailler ma taille… On m’a également dit que “quand la force ne suffit pas, il faut encore plus de force”…  Mais maintenant, je suis assez convaincue que la polyvalence est la clé. Être un bon grimpeur ou une bonne grimpeuse, c’est s’adapter à tout type d’escalade et être à l’aise sur tout type de support pour s’exprimer dans la diversité de notre activité.

Tu sembles faire beaucoup plus de falaise ces dernières années tout en continuant à beaucoup t’entrainer. Qu’est-ce qui t’a poussée à te tourner vers l’extérieur ?
Contrairement à d’autres compétiteurs ou compétitrices, la falaise a toujours été présente dans mon approche de l’escalade comme un support d’entraînement, un refuge pour m’évader, mais aussi un espace d’expression, qui me permettait de concrétiser mes entraînements quand les résultats en compétition pouvaient parfois être un peu frustrants.

Aujourd’hui, la falaise me permet de découvrir l’activité sous un autre angle, avec de nouvelles sensations et toujours plus de défis à résoudre. Cela m’apporte également la flexibilité nécessaire pour concilier les contraintes d’entrainement avec mon rythme de travail, et un nouveau cadre : c’est toujours plus sympa de passer ses week-end dehors qu’enfermée dans un gymnase.

Trouves-tu que les supports mis à disposition des grimpeurs sont adaptés de manière générale à l’entraînement pour la falaise ?
Les grandes enseignes privées jouent un rôle crucial dans le développement du haut niveau. Quand on arrête la compétition mais qu’on s’investit en falaise, nous n’avons pas de statut officiel de sportif de haut niveau. Cela nous prive alors des aides associées (bourses, accès aux structures fédérales…) et les supports d’entrainement auxquels nous avons accès sont donc ceux ouverts à tous.

Aujourd’hui, la plupart des salles privées sont tournées vers le grand public et la massification de la pratique de l’escalade. Autour de chez moi, les supports proposés ne sont pas adaptés au haut niveau en falaise : les ouvertures sont majoritairement orientées vers le bloc moderne, le renouvellement des voies n’est pas assez fréquent, les outils d’entraînement sont peu aboutis et/ou développés… Globalement il faudrait être abonné dans toutes les salles de la région pour pouvoir s’entraîner correctement. On en vient à préférer se faire un pan chez soi pour s’entraîner plutôt que d’aller profiter de l’émulation à la salle… cherchez l’erreur !

Comment concilies-tu ta vie professionnelle et tes entraînements ?
En temps normal, je travaille 4 jours par semaine mais avec la crise sanitaire, je suis au chômage partiel : cette dernière année, mon temps de travail a fluctué entre 1 et 3 jours par semaine, ce qui m’a laissé pas mal de temps pour me consacrer à l’escalade… une belle opportunité sur le plan sportif !

Interview Nolwen Berthier
Photo : Théo Cartier

Tu es rarement blessée, apportes-tu une attention particulière à ton hygiène de vie et ton alimentation ?
Comme beaucoup de sportifs, ma vie est rythmée par mes rêves et mes objectifs et il y a alors un temps pour chaque chose. Il faut savoir mettre les bonnes priorités au bon moment pour assurer un équilibre pertinent sur le long terme : parfois il est important d’être sérieux, parfois ça l’est tout autant de ne pas l’être, mais j’avoue que sur le plan de l’alimentation, je suis plutôt du style à ne pas l’être.

En falaise, quels sont tes critères pour choisir la ligne ou ton prochain projet ?
Ce qui m’attire naturellement ce sont les lignes visuelles et esthétiques… et les défis aussi. Dans le fond, je crois que je n’aime pas vraiment la facilité, j’ai besoin d’être poussée dans mes retranchements qu’ils soient physiques, techniques, mentaux… ou un peu tous à la fois. Je grimpe avec mes tripes : pour m’investir, j’ai besoin d’avoir des étoiles dans les yeux ! Les voies qui me marquent le plus ne sont pas toujours celles dont la cotation est la plus élevée, mais celles qui m’ont poussée à me dépasser. De toute façon, avec ma taille, les cotations ne sont qu’un ordre de grandeur (très) approximatif. Quand tu sors de la norme de par ton gabarit, ton allonge ou ta taille de doigts, quelle est la valeur d’une cotation ?

Pourquoi avoir choisi “Supercrackinette” comme projet ultime et quel a été ton plan d’entraînement pour l’aborder ?
Cette aventure a commencé – avant tout – grâce aux copains… Après avoir fait la “Ligne Claire”, j’hésitais à me lancer dans “Le Cadafist”, et Seb (Berthe) qui essayait “Supercrackinette” à l’époque, m’a dit « il faut absolument que tu ailles voir cette voie, ça te conviendrait bien mieux ! ». L’idée a fait son bonhomme de chemin (et peut être que la Supercrack’Danse a joué un rôle) mais j’ai fait une première montée… plutôt inspirante !

Puis Léo (de la Turnorgift Production) m’a incitée à y retourner… et j’ai refait quelques montées, qui m’ont sacrément motivée …

Pour me lancer dans un ultime projet, je voulais trouver une voie pas trop morpho, si possible dans mon style, pas trop loin de la maison … et avant tout qui me motive ! Et bien vous le croirez ou non, mais malgré les nombreuses falaises et belles voies du Sud de la France, ce n’est en réalité pas si facile de tout combiner ! “Supercrack” rassemble un peu de tout cela, et même si je n’ai jamais fait de 9a, pourquoi pas me lancer dans cette aventure ? Dès les premières montées, j’avais bien compris que c’était une de ces voies qui te laissent miroiter au premier abord que c’est jouable, mais que quand venait l’heure d’empiler tous les mouvs, ce n’était pas le même game… Peu importe, l’aventure était lancée !

– Où en es-tu du processus ?
J’ai passé beaucoup de temps dans la voie l’année dernière, et ça bougeait plutôt bien, mais les grosses chaleurs sont arrivées, m’obligeant à interrompre momentanément le processus… ce qui n’a pas été facile à accepter, mais qui est sûrement un mal pour un bien sur le long terme.

Après un été consacré au ressourcement physique et mental, il est l’heure de se remettre à l’entraînement pour retourner dans la voie au début de l’automne, quand les conditions seront plus clémentes !

Comment gardes-tu la motivation à essayer des projets à long terme de ce type ?
Spécialement pour “Supercrakinette”, j’ai essayé de prendre soin de cette motivation. Dès le commencement, je savais que ce serait un projet de longue haleine alors j’ai alterné périodes de travail de la voie et temps d’entraînement, pour ne pas tomber dans la routine des essais. Je me suis attachée à attiser cette envie profonde de mettre des runs gagnants.

Interview Nolwen Berthier
Photo : Théo Cartier

Accordes-tu de l’importance à la réalisation d’une première féminine ?
Pourquoi valorisons-nous les premières féminines ? Parce que les femmes grimpent avec moins de force que les mecs ? Parce qu’elles sont plus petites ? Parce qu’elles ont besoin de reconnaissance ? C’est loin d’être toujours vrai ! Nous avons trop souvent dénigré les performances féminines dans notre sport, et si déjà nous valorisions ces performances à leur juste valeur, ce serait déjà une belle avancée ! (par exemple, en arrêtant de décoter les voies quand une femme enchaine…).

Au-delà de ça, valoriser une première (féminine) a selon moi beaucoup de sens quand la réalisation marque une avancée significative : il peut y avoir une dimension physique (franchir une nouvelle cotation par exemple), psychologique (enchaîner une voie mythique) ou technique (trouver des méthodes adaptées à un gabarit)… Mais parfois il n’y a rien de tout cela, et la première féminine n’est alors pas très représentative : est-ce que cela n’aurait pas plus de sens de parler du premier enchainement réalisé par les moins de 1m60 ou par les plus de 1m80 ?

Évoluer en falaise dans un milieu assez masculinisé est-il compliqué pour toi ? Quel est ton ressenti ?
Passer mes journées entourée de beaux mecs… je ne vois pas où est le problème… ! 😉 Dans mes études, au club… depuis mon plus jeune âge j’ai toujours évolué dans des milieux plutôt masculins, sans jamais me sentir particulièrement inférieure ou exclue.

Notre société connaît de véritables évolutions à l’heure actuelle sur le sujet de la parité. Malgré tout, on peut observer que le sexisme est toujours ancré dans certaines de nos habitudes, et ce même dans notre activité. Par défaut, dans une cordée mixte, qui va porter la corde à la falaise ? monter les dégaines ? poser des moulinettes ? trouver des méthodes dans les voies ?

Il n’y a pas forcément d’arrière-pensée négative dans ces habitudes, et cela part même souvent d’une bonne intention, mais ces actions – aussi insignifiantes soient-elles – perpétuent une position de subordination de la femme vis-à-vis de l’homme qui ne va pas dans le sens de la parité.

Et cela marche également dans l’autre sens : pourquoi les femmes seraient-elles plus souvent mises en avant dans certains médias ? sous prétexte que leur image est plus vendeuse ?

Y a-t-il une voie qui te fait rêver et dans laquelle tu n’as pas encore eu l’occasion d’aller ?
S’il y en avait qu’une ! Rien que dans le Sud-Est de la France, ça ne manque pas avec par exemple les deux proues taillées au couteau de la Carrière du Maupas, “Cannabis Directa” et ses cannelures incroyables typiques de Roquevaire ou encore “La trainée rousse” et sa monocolo qui a l’air bien trop déversante (comme souvent à la Ramirole)… Sans compter les projets que j’ai encore sur le feu à l’étranger, mais aussi toutes les autres formes d’escalade que je n’ai pas explorées comme certaines belles lignes de bloc, les grandes voies, le trad…

Bref, le plus dur, c’est de choisir !

– Tu travailles dans le développement durable, intègres-tu aussi celui-ci dans ta pratique de l’escalade ? Si oui comment ?
La soutenabilité fait en effet partie intégrante de mon travail, mais surtout plus largement de mes valeurs personnelles.

Je suis convaincue que nous avons tous un rôle à jouer pour relever le défi des crises environnementales et sociales auxquelles nous faisons face, et que ce rôle est bien plus large que de trier nos déchets. Les organisations publiques et privées ont une responsabilité importante, mais nos métiers, nos achats, nos actions individuelles, bâtissent également la société dans laquelle nous vivons et ne sont donc pas négligeables (si le sujet vous intéresse, rendez-vous ici).

À titre personnel, il me tient à cœur de mettre mon énergie au service de projets qui permettent l’émergence d’une société différente, basée sur plus de sobriété et de respect du vivant.

À quoi bon entreprendre une démarche « zéro déchet » si vous prenez l’avion plusieurs fois par an pour des déplacements professionnels ? À quoi bon prendre le vélo pour aller travailler si vous bossez à temps plein sur un projet qui contribue au dérèglement climatique ?

En tant que sportive de haut niveau, je m’attache à collaborer avec des marques qui œuvrent dans ce sens : les vêtements Patagonia, le matériel Edelrid, les boissons Lökki Kombucha, la magnésie Myléore, les ressemeleurs de La Clinique du chausson et du matos. Toutes ne sont pas parfaites, mais toutes sont engagées sur ce chemin.

J’aime également partager des contenus qui m’ont inspirée pour en faire profiter le plus grand nombre (rdv sur instagram).

Interview Nolwen Berthier

On voit fleurir quelques beaux galets aux pieds de voies classiques du Sud-Est. Comment t’inspires-tu pour les concocter ?
L’inspiration pour ces petits galets vient en premier lieu du nom de la voie. Ce petit nom sur le topo qui titille notre imaginaire, nous fait rêver, sourire, nous pousse à essayer la voie ou même parfois que l’on ne comprend pas vraiment… Je ne suis pas grande dessinatrice mais je suis convaincue qu’un petit dessin vaut souvent mieux qu’un long discours. En creusant un peu, on se rend compte que derrière beaucoup de noms de voies se cache une anecdote, une dédicace, un trait d’esprit… À eux seuls, ils retracent tout un pan de l’histoire de notre activité, souvent liée aux équipeurs. Les mettre en image à travers des galets est une opportunité de les partager et les faire perdurer dans le temps, mais également de mettre en lumière une spécificité de notre activité : malgré les (trop) nombreux débats à ce sujet, une voie ne se résume pas à une cotation, et c’est aussi ce qui fait la beauté de notre sport. Ces petits galets, c’est une manière d’apporter une pierre à notre communauté.

Quel est ton regard sur la situation de nos sites naturels ? Quelles directions pourrait-on envisager ?
Qui va s’occuper de l’entretien des points existants ? Qui va dialoguer avec les propriétaires des terrains ? Qui va assurer les problèmes de responsabilités ? Bien que je grimpe depuis de nombreuses années, ce sont des problématiques que je découvre. En toute transparence, je ne me sens en rien légitime pour émettre un avis ou des conseils en la matière.

Le mot de la fin ?

Pour remercier ceux qui m’ont lu jusque-là, voici une “punchline tranchante comme des réglettes aiguisées” :
Avec mes drago LV, le niveau est élevé (…) Talon contre-pointe, talon contre-pointe (…) J’serre les arquées ils serrent les dents. Talon contre-pointe, talon contre-pointe. ” #FLDDB

Merci pour cet échange en dehors des sentiers battus, que le “fighting spirit” soit avec vous !

Photo de couverture : Antonin Rhodes

Interview Nolwen Berthier
Photo : Théo Cartier

Extremely determined and particularly invested when it comes to extreme rockclimbing, Nolwen Berthier from AIx, France is an endearing personality who does not leave indifferent when you meet her. This former competitor now devotes her passion to pushing her limits on rockclimbing, with meticulous precision in terms of training and a vision of our activity fairly progressive, especially concerning our relationship to the natural environment. Interview.

– Can you introduce yourself to those who don’t know you?
Hi ! Me is Nono, 28, a big fan of flower shirts, chocolate and small holds. I started climbing with competition about fifteen years ago … but I haven’t found many crimp there (maybe a generation question). After several years in the French team, and many starts in the European Cups and World Cups, during which I exchanged my shirts for an official outfit, I now devote myself fully to rockclimbing, with more than ten of 8c and + routes to my credit.

Along with climbing, I followed an engineer in energy and environment formation. Today, I put these skills at the service of the ecological and inclusive transition, by supporting companies in these steps.

– Is your small size an asset or an obstacle?
I don’t know if it’s an asset, but I don’t want to think of it as a problem. In a way, accepting that it was a drag would already be giving up … So over time, I learned to do with my meter and a half. The famous “Nonometer”. Of course, I had to go a little outside the standards, especially to find my betas in the routes. Conclusion: my friends hate my (great betas) flashes… In my opinion, the only condition is to agree to think outside the box, test improbable, sometimes absurd things and above all, make do with my own qualities. As long as we say to ourselves that it’s possible, we adapt, we compensate, in short, we find solutions! But hey, I must admit that it can be a hassle to find blue jeans (or climbing shoes) in my size…

– What are your weaknesses, which you would like to improve?
I’ve often been advised to work on my height… I’ve also been told that “when strength isn’t enough, you need even more strength” … But now I’m pretty much convinced that versatility is key. Being a good climber means adapting to any type of climbing and being comfortable on any type of support to express yourself in the diversity of our activity.

– You seem to be doing a lot more rockclimbing in recent years while still training a lot. What made you turn outward?
Unlike other competitors, rockclimbing has always been present in my approach to climbing as a training medium, a refuge to escape, but also a space of expression, which allowed me to achieve my goals. training when the results in competition could be a little frustrating at times.
Today, rockclimbing allows me to discover the activity from a different perspective, with new sensations and always more challenges to solve. It also gives me the flexibility to reconcile the constraints of training with my pace of work, and a new setting: it’s always fun to spend your weekends outside than locked in a gym.

– Do you find that the supports made available to climbers are generally suitable for training for rockclimbing?
Large private brands play an important role in the development of high level. When we stop competing but invest time in rockclimbing, we don’t have the official status of a top athlete. This then deprives us of associated aid (scholarships, access to federal structures, etc.) and the training materials to which we have access are therefore those open to everyone.
Today, most private rooms are geared towards the general public and the massification of rock climbing. Around my home, the supports offered are not suited to the high level in rockclimbing: the openings are mainly oriented towards the modern bouldering style, the renewal of the routes is not frequent enough, the training tools are not very successful and/or developed… Globally, it would be necessary to be a subscriber in all the gyms of the region to be able to train properly. We come to prefer to make a training wall at home rather than going to enjoy the emulation in the gym … find the mistake!


– How do you mix your professional life and your training?
Normally, I work 4 days a week but with the Covid crisis, I’m on partial unemployment: this last year, my working time fluctuated between 1 and 3 days a week, which left me a lot of time to devote myself to climbing … a great opportunity in sporting terms!

– You’re rarely injured, do you pay particular attention to your lifestyle and your diet?
Like many athletes, my life is punctuated by my dreams and goals and there is a time for everything. You have to know how to put the right priorities at the right time to ensure a relevant balance in the long term: sometimes it’s important to be serious, sometimes it’s just as important not to be, but I admit that on the diet plan, I’m more of the style not to be!

Interview Nolwen Berthier
Photo : Théo Cartier

– In rockclimbing, what are your criteria for choosing the line or your projects?
What naturally attracts me are the visual and aesthetic lines … and the challenges too. Basically, I think I don’t really like the easy, I need to be pushed to my limits whether they are physical, technical, mental… or a little all at the same time. I always climb a muerte: to invest myself, I need to have stars in my eyes! The routes that mark me the most are not always the ones with the highest grade, but the ones that have pushed me to surpass myself. Anyway, with my height, grades remain a very unclar question. When you deviate from the norm because of your size, your ape or your finger size, what’s the value of a grade?

– Why did you choose “Supercrackinette” as your ultimate project and how was your training plan to tackle it?
This adventure began – above all – thanks to my friends … After doing “La Ligne Claire” (8c+), I hesitated to go into “Le Cadafist”, and Seb (Berthe) who was trying “Supercrackinette” at the time, told me “you absolutely have to go see this route, it would suit you much better!”… The idea caught me (and maybe the “Supercrack’Dance” played a role) but I made a first check… pretty inspiring!
Then Leo (from Turnorgift Production) encouraged me to go back … and I did a few goes again, which really motivated me…
To embark on a big project, I wanted to find a route that was not too morpho, if possible in my style, not too far from home… and above all that motivates me! Well you believe it or not, but despite the many crags and beautiful routes in the South of France, it’s actually not that easy to combine everything! “Supercrack” brings together a bit of it all, and even though I’ve never done 9a, why not go and try seriously? From the first days, I understood that it was one of those routes that at first glance you think it’s doable, but when the time came to add some moves, it was not the same game… It doesn’t matter, the adventure was launched!

– How are you in the process?
I spent a lot of time on the route last year, and it was moving pretty well, but the hot weather came, forcing me to temporarily stop the process… which was not easy to accept, but which is surely a bad for good in a long-term approach.
After a summer devoted to physical and mental rest, it’s time to get back to training to return in the route at the start of the fall, when conditions will be better!


– How do you keep the motivation to try long term projects like this?
Especially for “Supercrakinette”, I tried to take care of this motivation. From the start, I knew this would be a long-term project so I alternated between routes working and training time, so as not to fall into a trying routine. I tried to keep this deep desire to always put burning goes on the route.

Photo : Théo cartier

Do you attach importance to achieving a female first ascent?
Why do we value the first female? Because women climb with less force than guys? Because they are smaller? Because they need recognition? This is far from always true! We have too often denigrated female performance in our sport, and if we already value these performances at their fair value, that would already be a great step forward! (for example, by stopping downgrading the routes when a woman is sending…).

Beyond that, valuing a first female has in my opinion a lot of sense when the realization marks a significant advance: there can be a physical dimension (to reach a new grade for example), psychological (to link a mythical route) or technical (find betas adapted to a small size)… But sometimes there is none of this, and the first female is not very representative: wouldn’t it make more sense to talk about first sequence carried out by those under 1m60 or by those over 1m80?

– Evolving on a crag in a fairly masculine environment is complicated for you? How do you feel?
Spending my days surrounded by handsome guys… I don’t see where the problem is…! 😉 In my studies, at the club … from a young age I have always worked in more masculine circles, without ever feeling particularly inferior or excluded.

Our society is currently experiencing real developments on the subject of parity. Despite everything, we can observe that sexism is still rooted in some of our habits, even in our activity. By default, in a mixed rope team, who will carry the rope to the cliff? Put the quickdraws? Put down ropes? Find betas in the routes?

There is not necessarily a negative motive in these habits, and this often even comes from a good intention, but these actions – as insignificant as they are – perpetuate a position of subordination of the woman which doesn’t go in the direction of parity.

And it also works the other way: why would women be featured more often in some media? On the pretext that their image is more selling?

– Is there a route that makes you dream and you have not yet had the opportunity to try?
If there was only one! In the South-East of France, it’s not a problem with for example the two knife-cut prows of the Carrière du Maupas, “Cannabis Directa” and its incredible rock typical of Roquevaire or even “La trainée rousse” and its long tufa which seems too overhanging (as often at La Ramirole) … Not to mention the projects that I still have on the go abroad, but also all the other forms of climbing that I haven’t experienced, like some beautiful boulders, multi-pitch routes, trad…
The hardest is to choose!

– You’re working on sustainable development, do you also integrate it into your climbing practice? How?
Sustainability is indeed part of my job, but especially more broadly my personal values.

I’m convinced that we all have a role to play in meeting the challenge of the environmental and social crises we face, and that this role is much broader than sorting our waste. Public and private organizations have an important responsibility, but our businesses, our purchases, our individual actions, also build the society in which we live and are therefore important.

In my opinion it’s important to me to put my energy at the service of projects that allow the emergence of a different society, based on more sobriety and respect for living things.
What is the point of taking a “zero waste” approach if you take the plane several times a year for business trips? What is the point of taking the bike to work if you are working full time on a project that contributes to climate change?

As top climber, I’m committed to collaborating with brands that work in this direction: Patagonia clothing, Edelrid equipment, Lökki Kombucha drinks, Myléore chalk, the resiners of La Clinique du Chausson et du Matos . Not all are perfect, but all are on this way.

I also like to share content that inspired me to share it with as many people as possible.

– We can see some beautiful pebbles blooming at the foot of classic routes in the South-East of France. How do you get inspired to paint them?
The inspiration for these small pebbles comes primarily from the name of the route. This little name on the topo which is taking our imagination, makes us dream, smile, pushes us to try the route or even sometimes that we don’t really understand… I am not a great designer but I’m convinced that a small drawing is often better than a long speech. By digging a little bit, we realize that behind many names of routes hides an anecdote, a dedication, a wit … By themselves, they retrace a whole part of the history of our activity, often linked to bolters. Putting them in images through pebbles is an opportunity to share them and make them last over time, but also to highlight a specificity of our activity: despite the (too) many debates on this subject, one route can’t be summed up not to a grade, and that’s also what makes the beauty of our sport. These little pebbles are a way of bringing a stone to our community.



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Bibliographie de nouveau répété par Sean Bailey ! – Another repeat of Bibliographie by Sean Bailey!

30 septembre 2021 à 21:55

A peine un mois après le mutant italien Stefano Ghisolfi, c’est au tour de Sean Bailey de clipper ce samedi le relais de “Bibliographie”, la voie la plus dure de France, et une des voies les plus dures au Monde. Situé dans la spot estival à la mode, Céüse, “Bibliographie” a reçu de nombreuses visites cet été. Stefano Ghisolfi, qui a réussit la seconde ascension, Seb Bouin, Dave Graham,… Ouverte par Ethan Pringle en 2009, “Bibliographie” propose 35 mètres d’escalade déversante, avec un crux autour du 8A+ bloc après une approche en 8b+, et un 9a en guise de conti derrière… Annoncée à 9c par Alex Megos en août 2020, “Bibliographie” a été revue à la baisse par Ghisolfi. Il sera intéressant de savoir a posteriori ce qu’en pense Sean ! Connu pour ses performances en bloc de haut niveau comme “Box Therapy” ou “The Grand illusion” (8C+), le mutant américain n’avait jusqu’alors réussi aucune voie au-dessus du 9a+, avec “Biographie” ou encore “Joe mama” en guise de carte de visite. Une belle réalisation de plus à son actif ! Il commente via Instagram :

“De loin la bataille la plus difficile que j’aie menée avec moi-même. Je n’ai jamais été aussi obsédé par une voie. Je me suis réveillé en pensant à elle. Je me suis endormi en pensant à elle. C’était sans arrêt. J’ai eu la chance de passer le crux du milieu assez rapidement, mais j’ai commencé à tomber pété 12 fois ou quelque chose comme ça à la fin. Chaque fois j’étais tellement épuisé, j’avais besoin d’un jour de repos, donc j’essayais de faire un essai tous les deux jours. J’avais l’impression de me reposer plus que de grimper. J’ai passé beaucoup de temps à me demander pourquoi je me soumettais à ça. Je savais que je pouvais m’entraîner pour cela, revenir une autre année avec la caisse et un esprit plus frais, et probablement être plus à l’aise. En fin de compte, j’ai réalisé que je devais continuer sur ma lancée tant que j’avais envie d’enchainer, et je suis content de l’avoir fait ! Cela m’a beaucoup appris sur le processus. J’ai passé beaucoup de temps à essayer de faire en sorte que les choses tournent en ma faveur, mais parfois il faut aussi laisser les choses arriver d’elles-mêmes.”

Photo : Ben Neilson

Sean Bailey Bibliographie

Barely a month after the Italian beast Stefano Ghisolfi, it’s Sean Bailey’s turn to clip the anchor this Satursday of “Bibliographie” , the hardest sportclimbing route in France and one of the hardest in the World. Located in the famous summer place, Céüse, “Bibliographie” received many visits this summer. Stefano Ghisolfi, who made the second ascent, Seb Bouin, Dave Graham, … Opened by Ethan Pringle in 2009, “Bibliographie” offers 35 meters of overhanging climbing, with a crux around 8A+ boulder after an 8b+ approach, and a 9a as a finish behind … Given 9c by Alex Megos in August 2020, “Bibliography” has been downgraded to 9b+ by Ghisolfi. It will be interesting to know what Sean thinks about it! Known for his high-level bouldering performances like “Box Therapy” or “The Grand illusion” (8C+), the American mutant had so far not succeeded in any route above 9a+, with “Biographie” or “Joe mama “as highlight. Another great achievement to his credit!

“Easily the hardest battle I’ve waged with myself. I’ve never been so obsessed. I woke up thinking about the route. I fell asleep thinking about the route. It was nonstop. I was lucky to get through the middle crux pretty quick but proceeded to pump off the final boulder 12 or something times. Every time I was so blown I needed a rest day, so essentially I was getting one try every two days. It felt like I was resting more than climbing. I spent a lot of time questioning why I was putting myself through it. I knew I could train for it, come back another year with the right fitness and a fresher mind and probably have an easier time at it. In the end I realized I needed to see this process through just as much as I needed to send, I’m glad I did! It taught me so much about the process. I spend a lot of time trying to make things happen, but sometimes you have to let things happen too.” 

Pic : Ben Neilson

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