Deux ans après avoir réalisé le départ debout, Janja Garnbret est de retour sur “Bügeleisen” à Maltatal en Autriche. L’étoile de la grimpe slovène attendait le moment opportun pour prendre sa revanche sur le assis, et c’était ce dimanche ! Janja n’a fait qu’une bouchée du classique des lieux, un gros panneau déversant sur arquées ouvert il y a 10 ans par Nalle Hukkataival. Après un rapide check des mouvements, la croix est faite en quelques minutes ! Un bloc qu’elle empochera deux fois de suite ! Janja commente via son compte Instagram, avec une vidéo à la clé (en bas d’article).
“Je suis revenue beaucoup plus forte qu’il y a 2 ans et les mouvements me semblaient beaucoup plus faciles qu’avant. Il m’a fallu moins d’une demi-heure pour réussir les mouvements et le bloc. Je suis fière d’être la première femme à l’avoir fait ! Petite anecdote : je n’étais pas satisfaite de la vidéo de mon ascension, alors j’ai recommencé et j’ai grimpé le bloc de nouveau !”
Par cette nouvelle perf Janja prouve une fois encore son talent unique et rejoint le club très fermé des grimpeuses ayant réalisé du 8C bloc : la japonaise Tomoko Ogawa, l’allemande Kaddi Lehmann et les américaines Katie Lamb, Brooke Raboutou, et Ashima Shiraishi.
Two years after completing the stand start, Janja Garnbret is back on “Bügeleisen” in Maltatal, Austria. The Slovenian climbing star was waiting for the right moment to take her revenge on the sit start of the problem, and it was this Sunday! Janja made a quick work of the local classic, a big overhang panel with crimps opened 10 years ago by Nalle Hukkataival! After a quick move check, the send was done in few minutes! A boulder she’ll pocket twice in a row! Janja comments via her Instagram account, with a video to share (watch it below).
“Came back way stronger and moves felt a lot easier than they used to. Took me less than half an hour to get the moves dialed in and send the boulder Proud to be the first woman to get this one done!
Funny sidenote: wasn’t happy with the video Roman took of my ascent, so I actually went for another go and climbed the whole thing again 😉“
With this new feat, Janja once again proves her unique talent and joins the very select club of climbers who have climbed 8C boulder: the Japanese Tomoko Ogawa, the German Kaddi Lehmann and Americans Katie Lamb, Brooke Raboutou, and Ashima Shiraishi.
Le grimpeur brésilien Felipe Camargo vient de réaliser la première ascension d’une grande-voie très dure au pays, “Avenida Brasil” 8c, 280 mètres. La grande-voie très déversante se situe dans une énorme grotte au Parque do Petar (Alto Ribeira, Sud de Sao Paulo). Après 21h d’escalade, Felipe a libéré l’affaire pour une des grande-voies les plus difficiles d’Amérique du Sud. Voici en avant-première quelques images en attendant le film complet. Felipe est un adepte du genre, lui qui avait déjà libéré en 2016 la grande voie en plafond de Getu (Chine) “Corazon de Ensueno”, 8c aussi !
Brazilian climber Felipe Camargo just completed the first ascent of a very hard multi-pitch in his country, “Avenida Brasil” 8c, 280 meters. The very overhanging line is located in a huge cave in Parque do Petar (Alto Ribeira, South of Sao Paulo). After 21 hours of climbing, Felipe sent one of the most difficult multi-pitch routes in South America. Here is below a preview of some images while waiting for the full film. Felipe is a fan of the style, who had previously climbed in 2016 the roof multi-pitch in Getu (China) “Corazon de Ensueno”, 8c too!
La championne olympique Janja Garnbret vient de réaliser un nouveau coup d’éclat avec la première féminine du panneau de “Bügeleisen” 8B+ sur le site de Maltatal en Autriche. Le départ debout de ce bloc, un des premiers 8B+ mondiaux, a été ouvert par la légende Klem Loskot en 2001. Le bloc demande un effort très intense d’environ 8 mouvements sur arquées dans un dévers à 60°. L’affaire pourrait ne pas s’arrêter là, Nalle Hukkataival ayant proposé une version assise du bloc en 8C en 2014… Dans ce lien vous pouvez admirer l’aisance de la slovène qui coche ici sa première réalisation majeure en bloc. Après avoir perfé à Oliana en fin d’année dernière avec deux 8c à vue, Janja refait parler d’elle en milieu naturel, et ce pour notre plus grand bonheur !
Olympic champion Janja Garnbret just striked again outdoors with the first female ascent of “Bügeleisen” 8B+ on the place of Maltatal in Austria. The stand start of this boulder was opened by the legend Klem Loskot in 2001, one of World’s first 8B+! The boulder offers a very intense effort on crimp in a 60° panel of about 8 movements. Affairs could not stop there, Nalle Hukkataival having proposed an 8C sit start version of the problem in 2014… Here you can admire the ease of the Slovenian who ticks her first major bouldering feat here. After having performed at Oliana at the end of last year with 2 8c’s onsight, Janja is talking about her again outdoors, and this for our greatest happiness!
Après “Supercrackinette“, Nico Pelorson est remonté à Bleau pour quelques jours de bloc avec de nouveau une belle réalisation à la clé, une répétition du “Pied à coulisse” (environ 8C) au rocher Gréau, un passage ouvert par Guillaume Glairon-Mondet en janvier 2016. Dimanche, le bloc a été réussi deux fois puisque le fort grimpeur belge Rob Denayer l’a aussi gravi ! Nous sommes allés questionner les 2 protagonistes à ce sujet.
Nico Pelorson :
– Pourquoi ce petit séjour à Bleau ? Nostalgique ? Oui un peu nostalgique de Bleau et de la forêt mais surtout nostalgique de mes amis de là-bas. Ça m’a fait un bien fou de tous les revoir. L’idée de ce séjour était de m’entraîner à fond avec Lulu en vue du la “Dura Dura” tout le mois de mars.
– Combien de temps as tu bossé ce bloc ? J’ai mis 4 séances pour faire le bloc, réparties sur 2 semaines.
– Qu’est ce qui t’a motivé à essayer ? Plusieurs choses m’ont motivé à essayer le bloc. Premièrement il se trouvait à seulement 5 minutes du cabinet où je travaillais. Parfait pour se détendre après le boulot ! En plus c’est une super ligne très chouette à grimper.
– Tu as fait la version normale ? Que penses-tu de la directe ? Parle-nous un peu des mouvements du bloc et de ce qui t’a plu. La version directe est certainement plus logique et plus facile mais un peu moins belle je trouve car elle évite les deux belles réglettes du dévers. En réalité, la version que j’ai faite n’a pas tellement de sens compte tenu de l’existence d’une version plus directe et plus simple. Mais comme je grimpais surtout pour me détendre après le boulot, je m’en fichais.
– T’es-tu fixé des objectifs concernant la “Dura Dura” que tu vas essayer prochainement ? Mon objectif est d’enchaîner la première partie jusqu’au repos du genou cette année. Je suis entraîné spécifiquement pour cela !
Rob Denayer
– Peux-tu te présenter brièvement ? Amoureux de la forêt depuis 10 ans ? J’ai 23 ans et je viens de Belgique, je grimpe depuis 2008. Mon premier trip à Bleau était en 2010 et je suis revenu chaque année, autant que j’ai pu !
– Comment s’est passé le processus dans “Le Pied à coulisse”? Que penses-tu du bloc ? J’ai essayé “Le pied à coulisse” pour la première fois en novembre et j’ai pu réaliser tous les mouvements à part le réta qui était mouillé. Je suis revenu le week-end dernier et je l’ai essayé une journée avec Michiel Nieuwenhuisen et Tim Reuser. J’ai refait les mouvements et trouvé de bonnes méthodes dans la première partie. J’ai mis un bon essai mais je suis tombé au réta. J’ai réalisé que je devais réaliser plus vite la première partie (30-35 secondes jusqu’au réta) pour avoir assez de magnésie et d’énergie. Le lendemain, je suis tombé 3 fois au réta et ensuite j’ai eu de la chance. L’ascension de Nico est arrivée 2 heures après. Cela faisait longtemps que je n’avais pas projeté quelque chose avec d’autres grimpeurs, je grimpe souvent seul. C’était cool de me mettre ce bloc en projet avec du monde, même si au final personne ne fait la même méthode.
– D’autres blocs durs dans le viseur ? J’ai eu une bonne saison à Bleau cette année donc je ne suis pas sûr de ce que sera la cible suivante : “L’alchimiste” est haut sur la liste et j’aimerais vraiment aller voir “La force du destin” aussi. Mais il y a aussi plein de trucs plus faciles que j’aimerais aussi essayer !
After “Supercrackinette”, Nico Pelorson went back to Font for a few bouldering days with again a great send, a repetition of the “Le pied à coulisse” (around 8C) at rocher Gréau, a problem opened by Guillaume Glairon-Mondet in January 2016. On Sunday, the boulder was climbed twice, the strong Belgian climber Rob Denayer also climbed it! We went to ask them some questions. Nico Pelorson:
– Why this short stay in Bleau? Nostalgic ? Yes, a little nostalgic from Font and the forest, but above all nostalgic for my friends there. It made me feel good to see them all again. The idea of this stay was to train thoroughly with Lulu in perspective of the “Dura Dura” throughout the month of March.
– How long did you work this one? I took 4 sessions to do the boulder spread over 2 weeks.
– Which things give you the motivation to try? Several things motivated me to try this boulder. First, it was only 5 minutes from the office where I worked the past 2 weeks. Perfect for relaxing after work! In addition it is a super line, very nice to climb.
– Did you do the original version? What do you think of direct version from Charles. Tell us a bit about the moves of the boulder and what you liked. The direct version is certainly more logical and easier but a little less beautiful I find because it avoids the two beautiful edges of the overhang. Actually, the version I made doesn’t make much sense considering there is a more straightforward and more simple version. But since I mostly climb to relax after work, I didn’t care.
– Did you set goals for the “Dura Dura” route that you will try soon? My goal is to send the first part until the kneebar rest this year. I trained specifically for this!
Rob Denayer:
– Can you introduce yourself shortly? It seems you’re a Font addict since 10 years? I’m 23 years old from Belgium and I’ve been climbing since 2008. My first trip to font was in 2010 and I have been coming back every year as much as I can! – How was your process in “Le pied à coulisse”? What do you think about this boulder? I tried “Pied a coulisse” for the first time in November 2021 and could do all the moves except the mantle because it was wet. I came back last weekend and tried it one day with Michiel Nieuwenhuisen and Tim Reuser. In quickly did all the moves and found some good tricks to do the first part as fast as I could. I had one good attempt that day were I fell on the mantle. I realised I had to the first part a little bit faster (30-35 seconds until the mantle) to save enough chalk and energy). I came back the day after; fell on the mantle 3 more times and then I got lucky. Nico’s ascent followed 2hours later I think. It has been a long time since I projected something with other climbers, I usually climb alone. But it was cool this time to project it with a few other climbers, even though none of us really uses the same beta. – Have you some other hard boulders around the corner? I had a really good season in font this year so I’m not sure what I will try next: “Alchimiste” is high on the list and I want to check out La force de Destin as well. But there’s many “easier” and higher boulders that I want to try right now as well!
A un mois près, il aurait presque pu se retrouver inclus dans la news précédente ! Le grimpeur Suisse Théo Chappex, presque 40 ans, est un des bloqueurs les plus actifs de sa vallée depuis longtemps, avec de nombreuses premières ascensions et répétitions difficiles qui passent complètement sous les radars. Théo vient de réaliser la première ascension de “Ten Criminals” 8C à Pralong, une ligne qu’il convoitait depuis 4 ans ! C’est sa seconde ouverture dans le niveau après “Meithra”. Nous avons tenté de lui tirer les vers du nez !
– Peux tu te présenter rapidement ? Théo Chappex, 40 ans dans un mois.
– Tu sembles accorder de l’importance à l’ouverture en bloc ? Qu’est ce qui te plait dans le processus de réaliser une première ascension ? J’ai l’impression que ça s’est développé naturellement, notamment à cause de la région dans laquelle j’habite où il n’y a pas de grand secteurs de bloc. Et dans la majeure partie des cas, les blocs sont isolés. Il y a donc toujours eu beaucoup à ouvrir et relativement peu de volume concentré comme on peut le connaître au Tessin par exemple. Peut-être aussi parce que j’ai commencé le bloc à une époque où il y avait encore un gros potentiel d’ouverture dans la région, on avait vraiment cette culture de l’ouverture étant donné que très peu de choses étaient développées. Le fait que ce soit une première ascension m’importe peu dans l’absolu, j’aime surtout éviter les foules et être perdu en montagne seul ou en petit comité.
– Comment fais-tu pour trouver des lignes ? Ballades ? bouche à oreille ? Google Earth ? En plus de la ligne, le cadre a l’air important pour toi. Je vais en montagne depuis tout jeune, d’abord avec mon père puis avec des potes. Donc j’ai découvert ces blocs principalement via l’alpinisme, la rando à ski ou parfois même lors d’approche pour aller faire de la cascade de glace. Avec le temps je commence à connaître un peu tous les recoins isolés de la région et il me reste une liste énorme de projets à ouvrir… il faudrait plus de temps ou être plus fort pour tout faire !
– Après “Meithra” en 2018, tu ouvres une 2e proposition en 8C avec “Ten Criminals”. Décris-nous le passage. C’est une ligne qui part assis à gauche de “Manhattan Reine Cantonale” (un 8B+ mythique que j’avais ouvert en 2016). La ligne fait 16 mouvements et se termine dans la dernière section de “Manhattan R.C.” Globalement je pense qu’on peut séparer la ligne en deux sections de 8A+/B et 8B sans transition. J’ai trouvé que la ligne était très exigeante, longue, avec une difficulté des mouvements globalement croissante. Ça a été un gros challenge personnel. La ligne n’est pas aussi pure et directe visuellement que “Manhattan R.C”., mais l’escalade dans la première section y est bien plus classe. Avec une première section traversante ayant une gestuelle assez atypique… un chef d’œuvre !
– Comment s’est passé le processus de travail de ce bloc ? C’est 4 ans de séances durant les mois les plus froids. J’estime qu’il m’a fallu environ 40 séances sur cette période. En creusant peut être qu’il y en a eu 50…? Je pense avoir touché là mes limites en termes de nombre de séances (j’espère en tout cas !). Malheureusement j’ai vraiment manqué de régularité et je finissais toujours la saison sur un échec. Du coup ça a traîné en longueur et le combat est devenu plus psychologique que physique. L’hiver passé j’ai fait une session avec un pote qui travaillait “Manhattan R.C.” Lors d’un essai il a cassé la moitié de la dernière réglette du crux final ! Heureusement j’ai rapidement pu refaire ce mouvement, mais ça a rendu la ligne encore plus dure. Physiquement et mentalement… Par moments j’en avais marre de ces mouvements que je connaissais par cœur, mais j’avais investi trop de temps pour abandonner… Puis finalement la motivation est revenue, avec une meilleure forme physique, et ça l’a fait ! Je soupçonne que l’installation d’une Moonboard à la maison y soit pour quelque chose… Lors de la première séance cette saison j’ai senti que j’étais plus puissant dans les crux et ça m’a mis en confiance.
– Tu vis dans le Valais. Parle-nous du potentiel ici. Les spots déjà existants et ce qu’il reste à développer. Le Valais, c’est beaucoup de petits secteurs, voire même souvent des lignes isolées un peu éloignées. Le potentiel de développement consiste principalement en des lignes isolées ou des petits secteurs de moyenne/haute-montagne. Le risque c’est que ces blocs isolés, après l’ouverture, retombent dans l’oubli. C’est déjà le cas pour certaines lignes que j’ai ouvertes… mais en fait ce n’est pas très grave. Je trouve qu’on n’est pas toujours obligé de laisser une trace indélébile. J’aime l’idée que certaines lignes perdent toute trace de grimpe et que d’autres grimpeurs puissent redécouvrir l’endroit. Après, évidemment que quand je mets autant d’énergie pour ouvrir une ligne comme “Ten Criminals”, j’ai envie de le dire ! On est tous pareil !
– Quels sont tes projets les plus fous en bloc ? La liste est longue… les plus fous ne sont probablement pas les plus durs mais les plus éloignés, les plus alpins !
Within a month, we could included him in the previous news! Swiss climber Théo Chappex, almost 40, has been one of most active climbers for a long time in Valais, with many tough first ascents and repeats in his valley, completely under the radar. Théo just completed the first ascent of a new testpiece, “Ten Criminals” 8C in Pralong, a line he has been projecting since 2018 ! This is his second first ascent in the 8C range after “Meithra”. More infos about this new addition with him.
– Can you introduce yourself shortly? Théo Chappex, in a month I will turn 40.
– You seem to give importance to first ascent in bouldering? I have the impression that it was quite natural for me, in particular because of the region where I live where there’s no huge bouldering area. And in most of cases, the boulders are isolated. There is a lot of boulder to open and relatively little concentrated area like in Ticino for example. Maybe also because I started bouldering at a time when there was still great potential for new developments in the region, we really had this first ascent culture because few aeras were explored. The fact that it’s a first ascent doesn’t matter to me in absolute terms, I especially like to avoid crowds and be lost in the mountains alone or with a small group of friends.
– How do you find new lines? I have been going to the mountains since I was very young, first with my father then with friends. So I discovered these boulders mainly through mountaineering, ski touring or sometimes even when approaching to go ice climbing. Over time, I begin to know a little about all the isolated areas of the region and I still have a huge list of projects to open… It would take more time or be stronger to do everything!
– After “Meithra” in 2018, you just open a second proposition in 8C with “Ten Criminals”. Describe the passage. It’s a line that starts sitting to the left of “Manhattan Reine Cantonale” (a mythical 8B+ that I opened in 2016). The line is 16 moves long and ends in the final section of “Manhattan R.C.”. I think we can split the line into two sections of 8A+/B and 8B without transition. The problem is very demanding, long, with generally increasing difficulty. It was a big personal challenge. The line is not as pure and direct visually as “Manhattan R.C”., but the climbing in the first section is much more cool. With a first traverse section with uncommon moves… a masterpiece!
– How was the process for “Ten Criminals”? It’s a 4 years process with sessions during the coldest months. I estimate that it took me around 40 sessions over this period. Maybe more, 50? I think I have reached my limits here in terms of number of sessions (I hope anyway!). Unfortunately I really lacked consistency and I always ended the seasons with a failure. So it was long and the fight became more psychological than physical. Last winter I did a session with a friend who worked “Manhattan R.C.” During a go he broke half of the last crimp in the final crux! Fortunately I was able to quickly stick again this move, but it made the line even harder. Physically and mentally… Sometimes I was fed up with these movements that I knew by heart, but I had invested too much time to give up… Then finally the motivation returned, with better physical shape, and it finally worked! I suspect that the arrival of a Moonboard at home has something to do with it… During the first session this season I felt that I was more powerful in the cruxs and that gave me confidence.
– You live in Valais, Switzerland. Tell us about the potential here. Valais is full of many small sectors, often even isolated lines a little far away. The development potential consists mainly of isolated lines or small medium/high mountain sectors. The risk is that these isolated boulders, after opening, fall back into oblivion. This is already the case for some lines that I have opened… but in fact it’s not very serious. I find that we are not always obliged to leave an indelible mark. I like the idea that some lines lose all trace of climbing and that other climbers can rediscover the place. Afterwards, obviously when I put so much energy into opening a line like “Ten Criminals”, I want to promote it! We are all the same!
– Which craziest bouldering project will be next? The list is long… the craziest are probably not the hardest but the most distant, the most alpine!
Video. En octobre dernier, Clément Lechaptois réalisait la première ascension du technico-physique “Solitary Daze” 8C tout en compression dans un gros dévers de Fionnay en Suisse. Ce bloc n’est autre que la directe de sortie d’un vieux problème de Dave Graham, “Permanent Midnight” 8A+, ouvert en 2006 dans une planche de 50°. Voici la vidéo du processus qui a conduit à la première ascension après 8 jours de travail. Les deux derniers mouvements durs sur des talons précaires ont l’air particulièrement torrides !
Video. Last Fall French gun Clément Lechaptois bagged the first ascent of “Solitary Daze” 8C, a physical-cum-technical boulder located in Fionnay, Switzerland. This boulder is the direct exit of an old Dave Graham problem, “Permanent Midnight” 8A+ opened in 2006 on a 50° overhang. Here is the video showing the process until the first ascent after 8 days of work. The last 2 hard moves off of tricky heel hooks look completely insane!
Il n’y a qu’une poignée d’ascensions en trad dans le monde d’un niveau autour de 8c… “Cobra crack”, “Meltdown”, “Magic Line”, “Recovery drink”, “Lapoterapia”, peut-être “Tribe “…
“What We Do In The Shadows”, que vient de libérer Robbie Phillips en fait désormais partie, avec une suggestion à E10 7A, ou 8c ! Le grimpeur pro Robbie Phillips a découvert cette voie à Duntelchaig dans les Highlands écossais après le premier confinement, mais n’était pas assez fort… Après un hiver de drame familial, d’entraînement et de confinement supplémentaire, il s’est préparé pour le projet et l’a réussi. Quelques minutes après, la légende écossaise Dave McLeod, avec qui il l’avait travaillée, réalisait d’ailleurs la première répétition. Toutes les infos sur cette ouverture dans la vidéo ci-dessous!
There are only a handful of trad climbs in the world with climbing as difficult as 8c… “Cobra crack”, “Meltdown”, “Magic Line“, “Recovery drink”, “Lapoterapia”, maybe “Tribe”… “What We Do In The Shadows”, just freed by Robbie Phillips is one of them, with an E10 7A, or 8c suggestion! Robbie Phillips found this rock climb at Duntelchaig in the Scottish highlands after the first lockdown, but wasn’t strong enough… After a winter family loss and lockdown training on his home wall, he prepared himself for the project and sent it. A few minutes later, Scottish legend Dave McLeod, with whom he worked the line from the beginning, did the first repeat. Watch the video below!
Retrouvez dans la video la grimpeuse allemande Franzi Dietz sur les prises relatives minuscules de “Headcrash” (8c), un magnifique pilier déversant du secteur de Wasserstein dans la Frankenjura qu’elle a réussi à enchaine cet automne. Pas mal après 4 ans seulement d’escalade ! Libéré en 1993 par Werner Thon, cette voie est une des classiques du niveau du fameux berceau allemand de l’escalade sportive. A visionner ci-dessous !
Follow in the video below Franzi Dietz climbing “Headcrash”, an 8c with minute holds and a superb line located in Wasserstein, Frankenjura, she ticked this fall. Not so bad after 4 years of climbing! Freed in 1993 by Werner Thon, this route is a classic of the grade in sport climbing German’s cradle. Enjoy!
Suite à la réalisation à vue de “Fish Eye” et “American Hustle”, tous deux 8c, par Janja Garnbret la semaine passée à Oliana, nous sommes allés poser quelques questions à la championne olympique. En bonus sous l’interview, on vous offre la vidéo de Janja à vue dans les principales difficultés de “American Hustle”.
– Quel était l’objectif de ta venue à Oliana ? Je voulais essayer quelques voies et voir comment je me sentais en grimpant ici et je voulais aussi voir ce que je pouvais donner à vue.
– Comment t’es venue l’idée d’essayer “Fish Eye” ? Je ne pensais pas vraiment essayer un 8c à vue, mais plus tard ce jour là j’ai juste décidé de mettre un essai dans “Fish Eye”. Pas de pression, juste de l’escalade.
– Comment ça s’est passé pendant le à vue ? Peux-tu décrire ton escalade ? Je me sentais super bien, relâchée et concentrée. Je n’ai pas paniqué si je ne comprenais pas à une séquence tout de suite, je me sentais bien. Je pense que j’ai grimpé assez vite, et cela était assez approprié. J’ai pris du temps dans la dalle finale car il n’y avait pas trop de magnésie et je ne voulais vraiment pas me la coller.
– Tu étais pétée ? Quand as-tu compris que tu pouvais la faire ? Dans la première partie difficile je n’étais pas si pétée. Jusqu’au dernier bac de la partie déversante j’ai grimpé très vite, je me suis reposée là où j’ai pu et à cette prise-là, j’ai compris que je pouvais la faire. Mais la dernière partie était assez piégeuse donc j’aurais pu tomber partout, j’ai réussi à rester calme et à trouver les séquences.
– Avais-tu essayé de réaliser un 8c à vue avant ? Tu penses comme moi que tes limites sont plus loin ? Je n’ai jamais essayé de réaliser un 8c à vue, avant j’avais fait des essais flashs dans les 8c, ou alors j’avais dû les travailler un petit peu avant de les enchainer. Mais maintenant je pense que si je trouve une voie qui me convient bien je peux essayer de réaliser à vue quelque chose de plus dur.
– Peux tu décrire ton à vue d'”American Hustle” ? Un gros combat ? Ma décision était globalement la même qu’avec “Fish Eye”. J’ai juste décidé d’y mettre un essai, sans pression. De mon point de vue c’est plus dur que “Fish Eye” et j’ai eu à batailler un peu plus. J’étais super relax et j’ai pu réussir les mouvements assez rapidement. Ce n’était pas si évident, et j’ai vraiment dû me battre dans certaines parties de la voie.
– Peux tu comparer “Fish Eye” et “American Hustle” ? Quelle voie as-tu trouvé la plus dure ? Aha j’ai déjà répondu dans la question précédente. Je dirai que “Fish Eye” est plus facile et aussi plus triviale dans la partie dure déversante, mais la partie du haut est piégeuse. D’un autre côté, “Amercan Hustle” est plus dure, plus puissante et intense mais la partie du haut est très belle et plus évidente. J’étais assez perdue dans certaines parties mais j’étais plus confiante dans le haut. Mais de mon point de vue “American Hustle” a été plus dure à faire à vue.
– Tu es allée repérer “La dura dura” et “Joe mama”. Reviendras-tu pour les essayer à fond ? Ou as-tu des projets à la maison ? Je vais vraiment devoir revenir ! Finir ce que j’ai commencé. J’adore essayer d’autres voies. J’ai des projets à la maison mais si j’ai l’opportunité de venir à Oliana je la saisirai.
– Quels sont tes rêves, les choses que tu aimerais accomplir en milieu naturel ? Ou préfères-tu te concentrer uniquement sur des objectifs en compétition ? Bien sûr que j’en ai ! J’aime les deux ! J’ai juste besoin de trouver les bonnes périodes pour le faire. J’ai encore des choses à faire en compétition mais j’ai aussi des projets en extérieur dans un coin de ma tête.
We asked a few questions to Janja Garnbret after her onsight of “Fish Eye” and “American Hustle”, both 8c in Oliana last week. In addition, you will find the video we shot of the main difficulties of her onsight send of “American Hutsle”. Enjoy!
– What was the plan for your stay in Oliana? I wanted to check out some routes to see how I feel, but mostly just climbing and I also wanted to see how far I can go with my onsight.
– How did the idea of trying to onsight “Fish Eye” come up? Actually I never thought of trying to onsight an 8c, but later that day I just decided that I would give “Fish eye” a go. No pressure, just climbing.
– How did you feel during the onsight? Can you describe your climbing? I felt super good, very relaxed and focused. I didn’t panic if I didn’t see a sequence right away, I was super chill. I think I was climbing pretty fast, resting where I thought was appropriate. I took some time in the last slabby part because there was no chalk anywhere and I really didn’t want to fall there.
– How was your pump? When did you understand that you would actually succeed? In the first “harder” part I wasn’t that pumped. Up to the last jug of the more overhanging part I climbed pretty fast, resting where I needed and there I realised that I could succeed. But the last part was very tricky so I could fall anywhere but I stayed calm and slowly figured out the sequence.
– Have you ever attempted to onsight an 8c before? Do you think-as many do-that you haven’t reached your limits yet? I have never attempted to onsight an 8c, before it was more flash attempt or I had to work a bit to send the thing. But now I think with the right route I could also try to onsight something harder.
– Can you describe your onsight of American Hustle? A big fight? My decision was pretty much the same as with “Fish eye”. I just decided to give it a go, no pressure to onsight it. In my opinion it’s harder than Fish eye so I also had to fight a bit more. But I was very relaxed and could solve the moves pretty fast. It was not so obvious so I had to really fight in a few sections of the route.
– Can you compare your ascents of “Fish Eye” and “American Hustle”? Which route did you find harder? I actually already answered in the previous answer but I would say “Fish eye” is easier and more obvious in the harder overhanging section, and the top part is very tricky. On the other hand “American Hustle” is harder, more powerful and intense and less obvious. I would say I was pretty lost on some parts of the route but the top part was very nice and obvious compared to the one in “Fish eye”. So in my opinion American Hustle was harder to onsight.
– You checked out “La dura dura” and “Joe mama”. Will you come back to redpoint them or other routes? Or are the plans you alluded to closer to home? I definitely need to come back! To finish what I started. I would also love to try other routes. I also have some projects at home but if I get a chance to go to Oliana I will take it.
– Have you got some dreams of rock climbing achievements, or you prefer to focus on competitions? Of course I do. I love both! I just need to find the right time when to do what. I still have some things to do in competitions, but I also have some outdoor projects in mind.
Le jeune crack Montpellierain Théo Blass, 11 ans nous présente sa dernière croix en video, “Super Samson” 8c sur la falaise de Claret (Hérault), une voie plutôt typée bloc et à doigts. C’est déjà le 3ème 8c de Théo après “Souvenirs du pic” (St-Guilhem) et la voisine “Guère d’usure”.
Theo Blass is quickly becoming one of the most exciting young climbers on the scene. At only 11 years old he’s already climbed three 8c and has his sights set on harder objectives. We take a look at his ascent of the committing Super Samson, a difficult 8c in France…
Incroyable performance à la falaise d’Oliana en Catalogne, où la mutante slovène Janja Garnbret vient de réaliser la classique de continuité de 50 mètres “Fish Eye” 8c à vue ! Et cela tombe bien, car nous étions sur place et nous avons pu profiter du spectacle !
Pourtant la championne olympique n’était pas en réussite depuis le début de son séjour catalan… La veille, pour sa première journée sur place, Janja a subi des échecs cuisants à vue dans “Humildes pa casa” et “Gorilas en la Niebla”, toutes deux 8b+, en tombant bien bas dans ses tentatives. Ce midi, pour son 2ème jour, Janja retombe encore en fin d’échauffement dans “Humildes pa casa”, déclarant manquer de volume. Un bon repos plus tard la voilà remobilisée pour tenter “Fish Eye”.
La première partie de la voie, un 8a+ athlétique, ne sera qu’une formalité, et c’est fraîche que Janja exécute le premier pas de bloc du milieu de voie, gravi parfaitement, sans erreur de lecture et avec pile la bonne intensité. Quelques délayages plus tard et la voici déjà dans la partie haute plus conti de la voie, à presque 40 mètres de haut juste sous le pas de bloc à doigts qui en aura fait tomber plus d’un. C’est d’ailleurs la forme de la prise de ce crux, un bidoigt évasé et rond, qui donne son nom à la voie.
Après une hésitation dans le pas où Janja, à l’envers, s’est payée le luxe de revenir quelques secondes au semi-repos précédent, la slovène franchit cette dernière difficulté sous les encouragements et s’en va clipper le relais ! D’une impressionnante facilité, elle avouera quand même avoir pris les bouteilles !
Abordable à vue car dans la filière continuité mais jamais remise en question malgré les (très) nombreux ascensionnistes, “Fish Eye”, équipée et libérée par Chris Sharma en 2009 nous semble une référence dans le niveau. Il pourrait donc s’agir du premier 8c à vue féminin de l’histoire, puisqu’avant Charlotte Durif avait annoncé “Les rois du pétrole” en 2010, voie désormais décotée à 8b+. 10 femmes avaient jusqu’alors réalisé du 8b+ à vue : Katie Brown (“Omaha Beach”), Josune Bereziartu (“Hidrofobia”), Charlotte Durif (“Les rois du pétrole”), Maja Vidmar (“Humildes pa casa”), Sacha DiGiulian (“Omaha Beach”), Kajsa Rosén (“T1 full-equip”), Laura Rogora (“L-mens”), Anak Verhoeven (“Gorillas en la niebla”), Martina Demmel (“Humildes pa casa”) et Vita Lukan (“Geminis”), mais personne n’avait réalisé un 8c.
Il y a quelques années, la championne Slovène avait déjà réalisé de belles croix à Santa Linya avec “Rollito Sharma extension” et “La Fabelita” 8c flash mais n’avait jamais réalisé ce niveau à vue. Janja restant encore quelques jours sur place, il se peut qu’on assiste à d’autres exploits. Comme on reste aussi, on vous tiendra bien évidemment informés !
Photos: Pierre Délas- Fanatic Climbing
Incredible! Two days ago in Oliana, Catalonia, Spain, Janja Garnbret has just onsighted the 50m-long endurance classic that is “Fish Eye” 8c! And as luck would have it, we were there too and relished in the Janja show!
And yet, the Slovenian Olympic champion wasn’t quite firing since getting in Catalonia… Yesterday, on her first day at the crag, Janja fared relatively badly in her onsight attempts of ‘Humildes pa casa’ and ‘Gorillas en la Nieba’, both 8b+, as she fell low down. At lunchtime today, for her second day, Janja falls again in ‘Humildes pa casa’, saying she’s short on endurance. A good rest later though, she’s got the bit between her teeth again and walks to ‘Fish eye’.
The first part of the route, a punchy 8a+, poses no problems, and when the time comes to tackle the first boulder crux in the middle of the line, Janja is perfect: she ascends flawlessly, without mistakes and just the right intensity. A few shake-outs later and she finds herself in the upper part of the route, 40 meters off the deck, just under the last, fingery, boulder, which has caused many a dispiriting heartache with this slopy twofingerpocket which inspired the name of the route.
After hesitating in the said boulder where she misreads a sequence, the Slovenian climbs back down to the half-rest below, then, helped by the cheers, finally powers through the last section and clips the chains! Despite her impressive ease, Janja admitted being failry pumped!
Feasible since the route is endurance-based, its grade has never been put in doubt by its many repeaters and “Fish Eye” (bolted and freed by Chris Sharma in 2009) seems to us to be a benchmark in that difficulty. This could therefore turn out to be the first female 8c onsight in history, since Charlotte Durif’s ‘Les rois du pétrole’ (2010), although proposed at 8c, has long since been downgraded to 8b+. 10 women have so far onsighted 8b+: Katie Brown (‘Omaha Beach’), Josune Bereziartu (‘Hidrofobia’), Charlotte Durif (‘Les rois du pétrole’), Maja Vidmar (‘Humildes pa casa’), Sacha DiGiulian (‘Omaha Beach’), Kajsa Rosén (‘T1 full-equip’), Laura Rogora (‘L-mens’) Anak Verhoeven (‘Gorillas en la niebla’), Martina Demmel (‘Humildes pa casa’) and Vita Lukan (‘Geminis’). But no woman had done so at 8c.
Some years ago, Slovenian champion flashed some 8c’s in Santa Linya with “Rollito Sharma extension” and “La Fabelita” but never onsighted 8c. As Janja is set to be here for another few days, it is possible some more feats are on the cards. Since we’re staying too, we will keep you updated if and when!
Dans cette jolie vidéo, Nalle Hukkataival continue de développer un spot de deep water solo en Finlande, précisément à Punkaharju, à 4 heures de voiture d’Helsinki, au bord du lac Saimaa. Il ouvre une nouvelle ligne dure en 8c, nommée “El Tippa tapa”. Située sur une planche en granite d’une quinzaine de mètres de haut à la friction assez incroyable, cette ligne n’est autre qu’une variante de sortie de droite de “Kesä Turkki” (8c) ouverte par Nalle il y a quelques années. “El Tippa tapa” propose une escalade très athlétique, avec en guise de crux sommital une incroyable fissure déversante ! A visionner ci-dessous !
In this nice video, Nalle Hukkataival continues to develop a deep water solo crag in Finland, precisely Punkaharju, 4 hours’ drive from Helsinki on the shore of Lake Saimaa. In it we witness the first ascent of a new hard line, “El Tippa tapa” 8c on a pretty incredible frictioney granite overhanging board, around 15 meters-high. The route is a right exit variation of “Kesä Turkki”, another DWS 8c opened by Nalle some years ago. The crux of “El Tippa tapa” is located at the very top and offers a very athletic climb to get out of an insane crack. Watch it below!