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Nao Monchois répète La Moustache qui fâche 9a+ – Nao Monchois repeats La Moustache qui fâche 9a+

4 août 2022 à 21:01

Privé de compétition internationale cet été en raison d’une contre-perf aux championnats de France, Le compétiteur français originaire de Besançon Nao Monchois rebondit et vient de réaliser son premier 9a+ à Entraygues, dans le Briançonnais, avec “La moustache qui fâche”. C’est la 6ème ascension de cette voie d’endurance de force sur une vingtaine de mouvements très puissants. Nao avait déjà réalisé du 9a avec “La cadre nouvelle version” il y a deux ans. Voici sa réaction avec en bonus une vidéo sympa dans la voie.

“J’ai effectué 3 petits trips pour la faire, un de 4 sessions pour bien repérer les méthodes, un de 3 jours où j’ai commencé à mettre de bons essais et enfin un dernier de 3 sessions pour finir le boulot ! Au début, je faisais à peu près tous les mouvements mais je subissais trop en doigts pour espérer tous les enchaîner. C’est pourquoi je me suis un peu entraîné dans ce domaine pour moins subir intrinsèquement. Sinon, j’ai continué à faire pas mal de bloc à côté pour garder la patate, et j’aimais bien faire des grosses journées pour maintenir un bon volume en me finissant dans “Sankukaï” (une voie à côté de la moustache).
La voie s’appelle ainsi en référence à une moustache de sika dans Sankukaï, le 8c+ connu de Entraygues. Pour la petite histoire, une arquée similaire avait cassé et ainsi Olivier Fourbet (un local) avait sculpté cette moustache de sika pour garder l’effort hyper homogène de cette voie. Il y a toujours un débat sur la possibilité de l’enlever pour que la voie soit entièrement naturelle (hormis les prises renforcées), cela rendrait l’effort beaucoup plus bloc mais apparemment cela marchera quand même. Bientôt un référendum au pied de la voie !

Photo : Arthur Ternant


Deprived of international competitions this summer due to a poor showing at the French nationals, the competitor from Besançon Nao Monchois is back on the rocks and just freed his first 9a+ at Entraygues in the Briançonnais with “La moustache qui fâche”. This is the 6th ascent of this short power endurance route (around 20 moves). Nao previously climbed a 9a with “Le cadre nouvelle version” two years ago at Céüse. Here are his thoughts and a cool video of the line as a bonus (click on the image .

“I made 3 short trips to do it, one of 4 sessions to check the betas, one of 3 days where I started to put some solid goes in and finally a last one of 3 sessions to finish the job! At the beginning, I was doing almost all the moves but suffered too much in terms of finger strength to hope to link them all. That’s what I focused on in training to suffer less. Otherwise, I kept doing a lot of bouldering to stay in shape, and I liked to do big days to maintain a good endurance base, ending my days up in “Sankukaï” (a route next to “La moustache”). The route is so called in reference to a sika mustache in Sankukaï, the 8c+ known to Entraygues. For the record, a small crimp had broken and Olivier Fourbet (a local) sculpted this sika mustache to keep the hyper homogeneous effort of this route. There is always a debate on the possibility of removing it in order to keep the route entirely natural (apart from the reinforced holds), it would make the effort much more bouldery, but apparently it would still work. Soon there’ll be a referendum at the crag!”

Photo: Arthur Ternant

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Céüse : Alex Megos libère Ratstaman Vibrations ! – Céüse: Alex Megos frees Ratstaman Vibrations!

31 juillet 2022 à 19:39

Deux années après la première ascension de “Bibliographie”, le mutant allemand continue de proposer des premières ascensions extrêmes sur la falaise mythique de Céüse ! Cette fois, Alex vient de réussir la première ascension d’un projet équipé par Chris Sharma en 2012 au secteur Face de Rat, “Ratstaman Vibrations”. Essayée entre autres par Lucien Martinez, Seb Bouin et Charles Albert, cette voie requiert une escalade particulièrement puissante au milieu du panneau très déversant quasi dépourvu de volumes.
Alex commente via Instagram :

“J’ai essayé un coup la voie la première fois que je suis venu à Céüse, en 2014. Puis en 2017 je suis investi dans “Bibliographie” qui m’a pris quelques saisons. En 2021 j’ai mis un autre essai dans “Ratstaman Vibrations” et je l’ai réalisée en 3 parties au 2ème jour, et je ne suis pas revenu jusqu’à il y a 3 semaines. Je suis arrivé juste après la coupe du monde de Chamonix, et après 5 jours dedans, j’étais proche de faire la voie, mais je n’ai pas pu concrétiser. La coupe du monde de Briançon a agi comme une pause bienvenue, et après une semaine de compète et d’entrainement sans faire la fameuse marche d’approche je suis revenu à Céüse. Le premier jour de mon retour je me suis senti très bien, et j’ai réalisé la voie à mon second jour ! “Ratstaman est une voie mythique pour moi. Équipée par Chris Sharma il y a longtemps sur une des meilleures falaises au Monde, essayée par pas mal de forts grimpeurs, mais toujours pas réalisée depuis ces années. Pour sûr une des meilleures voies que j’ai grimpées dans le niveau 9b.”

Two years after the first ascent of “Bibliographie”, Alex Megos is back in Céüse for some business with a new extreme first ascent. This time, Alex just freed an old project bolted by Chris Sharma (in 2012) in Face de Rat overhang, “Ratstaman Vibrations”. Tried by strong climbers like Lucien Martinez, Seb Bouin and Charles Albert, this route is offers a really powerful climbing in a massive overhang without volumes. ALex comments via his Instagram account :

Already the first time I came to Ceüse back in 2014 I had a look at this route, but never decided to actually try. I got busy with Bibliographie in 2017, which took me a few seasons to finish.
In 2021 I gave Ratstaman another go and climbed it in three parts on my second day, but didn’t go back for it until three weeks ago.

Right after the World Cup in Chamonix I headed to Ceüse to properly try the route. After five days I got really close to doing it, but couldn’t quite piece it together in the end. The World Cup in Briançon came as a welcomed break from hiking up the hill and after a week of competing and training I returned to Ceüse. First day back on the route felt really good and already on the second day of this trip I had the perfect send go!
Ratstaman is one of those mythical routes for me. Bolted by Chris Sharma a while ago at one of the best crags in the world, tried by a few strong people, but not been done for many years.
For sure one of the best routes I’ve ever done or tried in the 9b range.

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Killian Chabrier s’offre Condé de choc – Killian Chabrier climbs Condé de choc

24 juillet 2022 à 11:14

Malgré des conditions chaudes pour la saison, le grimpeur francilien Killian Chabrier a troqué son crashpad contre un harnais le temps de réaliser son premier 9a, “Condé de choc” à Entraygues (Briançonnais). Cette voie dure classique des lieux, dont la première ascension revient à Tony Lamiche (2006), combine un 8A/+ bloc au 8c de “Deltaplane man direct”. Réaction.

– C’est ta première voie dans le 9 ? Tu avais fait quoi avec un harnais en falaise avant ?
Oui c’est ma première voie dans le 9 et la seule que j’ai essayée ! Avant ça j’ai pas fait beaucoup de voies, seulement un 8c dans le Saussois, un 8b à Entraygues et 2-3 8a !

– Tu l’avais bossée l’été dernier il me semble ? 2 séjours ? Que retiens-tu de cette expérience ?
Je l’avais travaillé 4-5 séances l’année dernière et j’étais tombé au deuxième crux, en haut, 4 fois mais vraiment loin d’enchaîner; cette année j’ai très vite refait tout les mouvements et ça l’a fait lors de ma première séance d’enchaînement !

– La voie et son bloc d’entrée doivent bien te convenir. Te vois-tu faire des voies plus longues et rési ?
Oui c’est une voie qui me convient plutôt bien avec un début en 8A/+ bloc suivi d’un très bon repos puis d’un 7B+ bloc, donc une bonne voie en endurance de force parfaite pour un bloqueur. Non pas pour l’instant, j’ai un objectif qui est orienté bloc, mais dans un futur lointain c’est quelque chose qui me chaufferait vraiment !

– Tes objectifs pour cette fin d’été ?
Pour la fin d’été je vais rester une semaine encore à Briançon où je vais sûrement essayer “Le Pamphlet”, qui est un projet à Entraygues, et après je pars 2 semaines et demi à Magic Wood où j’ai repéré deux 8C qui me chauffent bien !

Killian Chabrier Condé de choc

Despite socrching conditions for the season, Killian Chabrier sent his first 9a, “Condé de choc” in Entraygues (Briançonnais). First ascended by Tony Lamiche in 2006, this classic hard line of the crag combines an 8A/+ boulder into “Deltaplane man direct”, 8c. Interview.

– It’s your first route of the grade? What’s your rockclimbing pedigree?
Yes, it’s my first route in the 9th grade, and the only one I have tried! Before that, I only climbed a few routes, an 8c in the Saussois, another 8b in Entraygues and 2-3 8a!

– You worked on it last summer. So you needed 2 trips? What will you take away from this experience?
I tried it 4-5 sessions last summer and fell in the second crux 4 times but I was far from the send. This year, I reclimbed the moves pretty quickly and sent it during my first session from the ground!

– The route and its bouldery start seem to suit you. Are you motivated by longer and more resistant routes in the future?
Yes, this route suits me well with an 8A/+ start followed by a good rest and a 7B+ boulder problem, so a perfect short power-endurance route for a boulderer. At the moment, my goals are bouldering-related but in the long term I’ll be more psyched about sport climbing for sure.

– Your main goals for the end of the summer?
I will stay one more week near Briançon, I want to try “Le Pamphlet” which is a project in Entraygues and then I will leave for Magic Wood in Switzerland, where I want to try a couple of 8C boulders.


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Luisa Deubzer réalise Speed intégrale 9a – Luisa Deubzer climbs Speed intégrale 9a (+ interview & video)

29 juin 2022 à 08:09

La très discrète mais néanmoins redoutable allemande Luisa Deubzer (aka”Lulu”) vient de réaliser “Speed intégrale” à Voralpsee en Suisse. La seconde ascension de la voie déjà cette année, quelques jours après Mel Janse Van Rensburg, talenteux franco-Sudafricain de 20 ans. Luisa est la seconde grimpeuse à gravir la voie 4 ans après Barbara Zangerl, une entrée dans le neuvième degré aussi iconique qu’esthétique ! Depuis le début de l’année Luisa est en forme : elle avait réalisé la voie trad “Prinzip Hoffnung’ 10/10+ (8b+) en mars, et ensuite deux 8c dans la région “assez vite pour ses standards”. On ne peut que croire qu’ils étaient annonciateurs d’une arrivée à maturité pour cocher une voie de ce niveau. La suite plus en détails dans cette interview et la vidéo de la fin de l’essai gagnant.

– Tu es très discrète, peux-tu nous en dire plus sur qui tu es, ce que tu fais dans la vie ?
J’ai 28 ans, je grimpe depuis presque 20 ans, j’ai fait des compétitions dans ma jeunesse, et ma passion pour l’escalade est, à ma grande surprise, toujours en train de grandir chaque année. Au cours de la dernière année, j’ai fait de l’escalade une priorité, travaillant à temps partiel dans une salle d’escalade en tant qu’instructeur et ouvreur afin d’avoir davantage de temps. Récemment, j’ai aussi commencé à travailler pour une fondation qui promeut la durabilité et la sécurité en montagne.

– Je sais que tu es très investie dans l’environnement, comment cela se traduit-il dans ta vie de tous les jours et dans ta vie de grimpeuse ?
Bonne question… D’abord et avant tout, ça se traduit par plein de complications dans les décisions de la vie de tous les jours. Dans l’ensemble, j’essaie de réduire mon impact, mais il y a beaucoup de place pour faire plus, et mes efforts vont et viennent. Les deux choses qui ont le plus reflété mes valeurs au fil du temps sont d’être végétalienne depuis 7 ans maintenant et ne pas avoir pris l’avion au cours des 6 dernières années.
Celles-ci donnent l’impression de ne pas exiger beaucoup de moi alors qu’elles ont un impact important sur mon empreinte personnelle. Je pense qu’il est important de commencer là où cela vous semble le plus facile personnellement et à partir de là, développez ses efforts. Il est facile de se laisser décourager si vous ne pouvez pas le faire parfaitement et que vous finissez par le faire n’importe comment.
Je peux encore beaucoup m’améliorer quand il s’agit d’aller en falaise à la maison. J’essaie de réfléchir si j’ai réellement besoin de la voiture ou si c’est facilement faisable en train (quand j’ai travaillé “Prinzip Hoffnung” par exemple, c’était facile de prendre le train, et comme j’y allais seule la plupart du temps c’était souvent une non-prise de tête). Mais maintenant, surtout à la phase finale de mon projet dans “Speed”, j’allais beaucoup en voiture, parfois même seule, tôt le matin, ce qui est, à tous égards, un sacré trajet pour une excursion d’une journée.
En tout cas, je pense que c’est toujours un équilibre délicat entre motiver les gens à changer leurs habitudes de vie et de trop se concentrer uniquement sur les actions individuelles. Pour réaliser réellement une transition, nous devons aborder des changements systémiques au niveau politique. Les actions individuelles sont importantes pour montrer notre engagement et forger de nouveaux récits, mais nous ne pouvons pas résoudre cette crise uniquement en changeant notre consommation individuelle en termes de comportement. Quand bien même cela ne nous rassurerait en termes de responsabilité individuelle, nous avons besoin de changement aux deux niveaux.

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

– Fais-tu seulement de la falaise ou t’intéresses-tu aussi aux autres facettes de notre activité ?
J’aime me faire botter les fesses et élargir ma zone de confort, c’est pourquoi j’aime le côté varié de l’escalade dans le sens large du terme. J’ai pas mal élargi mes compétences dans les autres formes d’escalade au cours des dernières années en tant que membre de l’actuel “Groupe des jeunes alpinistes” entièrement féminin de l’Alpine Club (même si je suis toujours nulle dans différentes formes d’alpinisme). Selon la saison, la météo et motivation, j’ai des périodes où je fais plus de glace et de mixte, je fais des grandes voies ou une montagne ici et là. En fin de compte, cependant, mes points forts résident dans l’escalade sportive.
Le lendemain de la réussite de “Speed”, je suis partie sur une grande-voie de difficulté modérée, pour la première fois cette saison sur du granite, et j’ai littéralement dû passer en artif les 5 derniers mètres d’une longueur en 6c +, parce que j’étais complètement épuisée et ne pouvais plus faire un seul mouvement. J’adore les jours comme celui-ci, ils t’invitent à rester humble et à garder la passion car ils sont stimulants et amusants, avec une vision différente de l’escalade sportive.

– Qu’est ce qui t’a amené à essayer cette voie, as-tu dû t’entraîner spécifiquement pour y arriver ?
Peux- tu nous en dire plus, sur comment ça s’est passé et ce que tu as dû mettre en place pour y arriver ?

Je suis allée régulièrement à Voralpsee ces dernières années car je n’habite pas très loin. J’ai toujours su que s’il y avait un endroit où je pouvais grimper fort, ce serait ici. Je pense qu’il est juste de dire que le style me convient très bien et en plus je m’y suis assez adaptée au fil des années. “Speed intégrale” m’a impressionnée dès le début, pour des raisons évidentes : elle remonte la barre sur la partie la moins prisue du mur et quand je regardais des gens essayer, ça avait l’air incroyablement dur.
Il y a 3 ou 4 ans, j’avais déjà essayé les mouvements de “Speed” ​​​​une journée et j’étais très surprise de pouvoir réaliser la plupart d’entre eux tout de suite, celà me semblait si loin de mon niveau à l’époque ! Depuis, c’était devenu un rêve de gravir cette voie un jour, mais j’étais assez convaincue que j’étais encore loin de mon but ultime en escalade sportive.

Cette année, c’était la première fois que je voulais l’essayer sérieusement à nouveau. Je savais d’avance que je devais m’y préparer cet hiver, je venais de commencer à bosser à la salle d’escalade et je me suis concoctée un plan d’entraînement de fou avec l’espoir d’amener mon escalade à un nouveau niveau.
Mais je me suis blessée à un doigt et à l’épaule avant même de pouvoir vraiment commencer mon entraînement… Tous mes projets se sont évaporés… J’étais convaincue que maintenant la chose que j’attendais tant, projeter “Speed”, était devenu totalement irréaliste.
Au cours de l’hiver, j’ai donc changé d’orientation et je suis devenue très motivée pour la glace et le mixte. Quand la saison s’est clôturée mon doigt allait mieux mais c’était pas encore parfait ; je pouvais quand même en faire plus et j’ai été motivée par “Prinzip Hoffnung”, qui s’est avéré non-traumatisant pour mes doigts et mon épaule : le projet parfait, n’exigeant pas un physique fou, mais étant assez exigeant en termes de mouvement, d’engagement au-dessus du point et de technique de coinceurs.
Quand j’ai recommencé à essayer “Speed intégrale” fin avril/début mai, mes deux épaules étaient enflammées car j’avais trop bourriné dans les dévers et mon doigt me causait encore des douleurs sur certaines prises, mais je je me sentais incroyablement bien dans mon escalade grâce à deux mois presque exclusivement en falaise. À ma grande surprise, au fil des séances de travail, mes douleurs aux épaules se sont estompées, tandis qu’avec le doigt je devais encore faire attention : pas surprenant, la voie assez sollicitante pour les phalanges n’est pas propice à la cicatrisation du doigt, et finalement, mon majeur, d’un autre côté, a commencé à me faire mal aussi… Mais en voyant un kiné (merci à Kathrin Dettling pour son incroyable soutien et à Klaus Isele pour avoir développé le traitement qui vraiment aidé mes doigts !) j’ai pu continuer de gérer et empêcher l’inflammation de se propager et devenir trop handicapante. Pourtant, c’était une inquiétude majeure car je devenais plus solide dans la voie et je me posais sans cesse la question de peut-être arrêter si mes douleurs dans les doigts s’aggravaient encore.
À mon grand étonnement, je continuais de progresser lors du travail de la voie. Je faisais des progrès lents mais réguliers de semaine en semaine. Je suis passée du travail dégaine par dégaine en me battant à des enchaînements de sections jusqu’en haut. Finalement, la section bloc avant la 3ème dégaine est devenue moins faible en pourcentage de réussite et après quelques séances supplémentaires, je me suis retrouvée soudainement au dernier crux de la première partie et je suis tombée.
Les températures devenaient vraiment très chaudes et je commençais à me demander si je n’avais pas raté le coche. Puis le lendemain j’y suis allée, comme ça, sans zipper des pieds ou tâtonner, j’ai de nouveau passé la partie dure du bas, j’ai fait le le mouvement où j’étais tombée la veille d’une manière assez solide, et, après avoir recaké et m’être refaite comme jamais, j’ai réussi à rester compacte dans l’extension et je me suis retrouvée au relais.
C’était vraiment spécial, et il m’a fallu du temps pour comprendre que tout s’était bien passé !
Les blessures lancinantes m’ont empêché de faire un entraînement spécifique pour la voie tel que je l’avais envisagé et m’ont forcée à me reposer beaucoup plus que je ne l’aurais fait autrement. Mais d’un autre côté, cela pouvait correspondre exactement à ce dont j’avais besoin pour devenir plus forte : davantage de repos. Et puisque faire du gainage était fondamentalement le seul entraînement que je pouvais faire régulièrement, j’en ai fait beaucoup et je suis absolument sûre que cela m’a fait beaucoup progresser. Même si l’entraînement n’était pas ce que j’avais prévu, ce n’est pas comme si j’avais fait “Speed intégrale” ​​depuis mon canapé, bien sûr. J’ai beaucoup grimpé en falaise ces derniers mois car je ne travaillais pas à plein temps. De plus, je pense que cela a aidé principalement à me libérer mentalement pour penser escalade et diminuer beaucoup d’autres stress. J’ai passé aussi pas mal de temps à faire de la visualisation quand je ne grimpais, il s’agissait de surmonter mes appréhensinos face à cette voie qui m’intimidait et aussi atténuer certaines limites autour de mes capacités.

Video: José Cabrita

– Tu es la deuxième femme a faire cette voie, pas piquée des hannetons, accordes-tu de l’importance au premières féminines ou, penses tu que c’est dépassé ?
Mhm, je ne suis pas sûre d’avoir une opinion tranchée là-dessus (ce qui est plutôt rare pour moi). Je pense que dans de nombreux cas, cela reflète encore les progrès réalisés par l’escalade féminine. Dans ce cas, relater les premières féminines a du sens à mon avis, du moins tant qu’il y a une différence générale de cotation entre les filles et les garçons en escalade.
Il y a beaucoup de premières féminines qui m’inspirent, donc je suppose que tu peux dire que je les estime, même si cela n’est évidemment pas la même chose qu’une première ascension. Mais en tout cas, cela ne s’applique pas vraiment aux secondes. 😉

– Je sais que tu aimes voyager. Où aimerais-tu aller prochainement pour pouvoir grimper et comment y intégrerais-tu la question climatique ?
Je ne dirais pas que j’aime particulièrement voyager. J’aime ce qui va avec, dormir dans la voiture/tente, être dehors toute la journée, pouvoir grimper tous les jours. Mais je n’ai pas besoin de voyager dans des endroits lointains pour cela, cette notion de voyage me suffit. Ces dernières années, j’ai séjourné principalement dans les Alpes, car c’est près et il y a encore tellement d’endroits où je veux aller (retourner). Mais la prochaine grande chose à venir l’année prochaine est l’expédition que nous prévoyons avec le Groupe de jeunes alpinistes. On s’est longtemps demandés où aller, surtout à cause de l’impact de l’avion. En fin de compte, il semble que nous nous soyons mis d’accord sur le Groenland, car même si vous voyagez un bon moment, les émissions sont la moitié de celles pour aller au Pakistan. Et vous avez la possibilité de faire potentiellement un grande partie du voyage sans voler, alors on verra…

– Qu’est-ce qui, pour toi, fait que tu as passé une bonne journée en falaise/à l’extérieur ?
Une journée en falaise peut être agréable de bien des façons. Certains jours, c’est parce que l’escalade donne une impression incroyable, vous avez fait des progrès inattendus, le rocher est stellaire, l’endroit est spécial ou la vue est belle. D’autres journées, vous avez fait beaucoup de blagues avec votre partenaire d’escalade ou avez eu une bonne conversation.
Parfois, il neige, le temps est maussade, c’était un peu tendu toute la journée, mais à la fin tu ressors avec un super feeling. Après, concrétiser aide toujours à passer une bonne journée ! 😉

– Tu es toujours super motivée et positive, d’où vient cette motivation ?
Je ne pense pas que tout un chacun reste éternellement toujours motivé et positif. Du moins personnellement je ne le suis certainement pas. je pense que nous voyons souvent les gens sous leur meilleur jour et on a tendance à oublier qu’on passe parfois par des moments plus compliqués… Cet automne par exemple j’étais assez déprimée et pas positive du tout quand je me suis blessée. Mais en général, quand ça va bien, c’est vrai que la motivation n’est pas un problème. J’avais comme habitude de me réserver une période avec moins de grimpe à la fin de chacune de mes années d’études et je pense que ce temps libre m’a beaucoup aidé à comprendre la valeur que l’escalade avait pour moi. Depuis, quand je n’ai pas été blessée, tout ce que je voulais faire, c’était grimper. De plus, je pense que cela maintient vraiment mon enthousiasme pour l’escalade, afin de pouvoir jongler avec d’autres disciplines comme la glace/l’alpin tout au long de l’année. Lorsque je ne fais que de l’escalade sportive que pendant une longue période, mes attentes augmentent généralement et le risque de frustration et donc de faible motivation est plus élevé.

Luisa Deubzer ice climbing
Photo: Dörte Pietron

– Tu n’es pas sur les réseaux sociaux et ça n’a pas l’air de te poser beaucoup de soucis.
Quelle influence cela a pour toi et comment cela t’influence ou pas ?

En fait, j’ai quand même Facebook et Twitter si cela compte toujours comme un réseau social ! 😉
Instagram, j’ai arrêté de consommer et de publier il y a un moment quand j’ai remarqué que ça me faisait me comparer à d’autres et me rendait anxieuse de rater un truc.
J’ai trouvé que beaucoup de gens que je respecte sont très discrets sur ce qu’ils font, ils ne sont pas sur les réseaux sociaux et semblent faire les choses principalement pour eux-mêmes. C’est pourquoi j’ai commencé à me demander pourquoi je publiais un certain contenu, et même s’il y avait aussi d’autres raisons, il m’a semblé que c’était de l’auto-promotion et que cela n’avait pas grand intérêt. Mais c’est bien sûr quelque chose de très personnel et qui peut être différent pour d’autres personnes.

– Qui te motive . As-tu des exemples chez les grimpeurs/grimpeuses qui t’inspirent ou te poussent à faire des voies dures ou ce n’est qu’une question de ligne qui t’inspire ?
C’est un peu cliché, mais je dirais mes partenaires de grimpe. Ils grimpent fort et ont toujours un tempérament agréable, une attitude décontractée en falaise. Aussi, j’ai grimpé plus avec des gens plus forts que moi toute l’année dernière et cela a probablement amélioré mon état d’esprit quand j’essaie des voies dures, car cela redistribue ta perception des standards de ce qui est vraiment dur. Du coup, des voies que je pensais trop dures pour moi dans ma tête depuis des années m’inspirent aujourd’hui.

Photo de couverture : DAV – Silvan Metz

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

Very discreet but nevertheless fearsome German Luisa Deubze aka “Lulu'” has just done her first 9a, 2nd women 4 years after Barbara Zangerl, to climb “Speed intégrale” in Voralpsee, Switzerland. It’s the second ascent this year of the route after talented French-South African Mel Janse Van Rensburg (20 years old). “Speed intégrale” is also an iconic but also aesthetic route as an entry into the ninth degree. Since the beginning of the year Lulu sent the trad route “Prinzip Hoffnung” 10/10+ (8b+) in March, and then two 8c’s in the area climbed “rather fast for her standards” she said. We can only believe that they were a sign of maturity to achieve a route of this standard. More details in this interview and the video of the upper part of the route during the send.

– You are very discreet, can you tell us more about who you are, what you do in life?
I’m 28, I’ve been climbing for almost 20 years, doing comps in my youth, and my passion for
climbing is, to my own surprise, still growing every year. In the last year I have made climbing more of a priority, working part time in a climbing gym as instructor and setter in order to have more time. Recently now, I additionally started to work for a foundation that promotes sustainability and safety in the mountains.


I know that you are very invested in the environment, how does that translate into your everyday life and your climbing life?
Good question… First and foremost, it translates in the form of a lot of mindfucks about everyday life
decisions. Overall, I am trying to lessen my impact, yet there is a lot of room to do more, and my
efforts always ebb and flow.

The two things that have reflected my values the most consistently over time are being vegan for 7
years now and not taking the plane in the last 6 years.
These feel like they don’t demand a lot off me while they have a big impact on my personal footprint.
I think it is important to start where it feels the easiest for you personally and from there expand
your efforts. It is easy to let oneself be discouraged if you can’t do it perfectly and end up not do
anything.

I still can improve a lot when it comes to getting to the crag at home. I do try to think of whether I
need the car or whether it is easily feasible by train (when I projected “Prinzip Hoffnung” for example,
it was easy to take the train, and as a I was going there alone most of the time it often was a no
brainer). But now especially at the later phase of my projecting in Speed, I went a lot by car,
sometimes even alone, to be there early in the morning which is by any standards quite a drive for a
day trip.

In any case, I think it is always a tricky balance between motivating people to change the habits in
their life and to focus too much on individual actions only. To actually achieve a transition, we need
systemic changes on a political level. Individual actions are important to show commitment and to
forge new narratives, but we can’t solve this crisis only by changing our individual consumer
behaviour. Nevertheless, this does not let us off the hook in terms of individual responsibility, we
need change on both levels.

Luisa Deubzer
Photo: Daniel Benz

– Do you only do sportclimbing or are you also interested in other aspects of our activity?
I like getting my ass kicked and expanding my comfort zone, that’s why I really enjoy that climbing in
the wider sense is so varied. I have broadened my skills in the other forms of climbing quite a bit over
the last years as a member of the current all-female ‘Young Alpinist Group’ of the German Alpine
Club (although I still suck at these various forms of Alpinism). Depending on the season, weather and
motivation, I have periods where I ice and mixed climb more, do multipitches or a mountain here and
there. At the end of the day, however, my strengths do lie in sport climbing.
The day after sending Speed I went on a moderate multipitch, for the first time that season on granit,
and I literally had to aid up the entire last 5 meters of the the initial 6c+ pitch, because I was
completely spent and couldn’t do a single move anymore. I love days like this, they make it easy to
stay humble and keep the fire because they are challenging and fun in a very different way than sport
climbing.

– What led you to try this route, did you have to train specifically to achieve it?
Can you tell us more about how it happened and what you had to put in place to achieve it?

I have been to Voralp regularly over the last years because I live not too far away. I always knew that
if there was one place I can climb hard, it is here. I think it is fair to say that the style fits me very well
for some reason and in addition I have gotten quite adapted to it over the years.
Speed impressed me right from the beginning, for obvious reasons: it follows the white streak
through the blankest section of the wall and when I saw people on it, it looked incredibly hard.
3 or 4 years ago I had already tried the moves on Speed once and was very surprised that I could do
most of them right away since that was so far off my level back then. Since then, it had basically been
a lifetime dream of mine to climb this route someday, but I was pretty convinced this was far away,
my ultimate goal in sport climbing.

This year then was the first time I actually tried it again. I knew beforehand that that was the thing I
wanted to prepare myself for this winter, I had just started at the climbing gym and had big plans for
a crazy training regimen with the hopes of getting my climbing to a new level.
But I injured a finger and my shoulder even before I could really start with my plan. All my plans
evaporated. I was convinced that now the thing I had been looking forward so much, projecting
speed, had become totally unrealistic.

Over the winter I shifted focus therefore, and got very motivated for ice and mixed. When the season
was over my finger was still far from perfect, but I could do more again and got sucked into Prinzip
Hoffnung, which turned out to be very good for my fingers and shoulder and was the perfect project,
not demanding a crazy physique, but being quite demanding in terms of movement, the required
head space and gear beta.

When I started trying Speed end of April/beginning of May now both of my shoulders were inflamed
from too much steep climbing and my finger was still causing me trouble on some holds, but my
climbing felt amazing thanks to two months of almost exclusively climbing on rock.
To my surprise throughout the projecting process the shoulders became better, while with the finger
it remained a balance act: less surprising, the route was not conductive to healing the finger, and
eventually my middle finger on the other hand started hurting as well, but by seeing a Physio (Shout-
out to Kathrin Dettling for her amazing support and Klaus Isele for developing the treatment that really helped my fingers!) I was able to keep it manageable and prevent the inflammation from
spiraling out of control. Still, it was a major worry as I was getting more solid and solid on the route
that I might have to stop if my fingers got even worse.

To my amazement the projecting itself progressed quite well. I was making slow but steady progress
from week to week. From being maxed out climbing from draw to draw, soon I was making good
links to the top. Eventually the boulder section before the third draw became less low percentage
and after a few more sessions I found myself suddenly at the last crux of the first pitch and fell.
Temperatures were now actually getting really hot and I was starting to wonder whether I had
missed my shot. Then the next day I went, just like this, without further slipping of the feet or
fumbling I got through the hard bottom part again, did the move I had previously fallen on quite
solidly and, after shaking forever, managed to keep it together in the extension and found myself at
the anchor.

That was really special, and it took a while to understand that everything had actually worked out.

The nagging injuries prevented me from doing specific training for the route as I had envisioned it
and forced me to rest a lot more than I otherwise would have. But on the flip side that might have
been exactly what I needed to get stronger: more rest. And since doing core was basically the only
workout I could do regularly, I did a lot of it and I am absolutely sure this made me progress heaps.
Even though the training wasn’t what I had planned, it’s not like I did Speed off the couch, of course.
I did climb a lot on rock in the last months since I didn’t work full time. Furthermore, I think it helped
majorly that this freed me a lot of mental space to think about climbing and removed a lot of other
stress. I also spent quite a bit of time with visualization and mediation when I wasn’t climbing,
because so much was about overcoming the giant respect I had for this route and some limiting
beliefs around my capabilities.

Luisa Deubzer
Photo: Janina Reichstein

– You are the second woman to do this route, do you value female firsts or do you think it’s outdated?Mhm, I’m not sure I have a strong opinion on this (which is rather rare for me ). I do think that in
many cases it still reflects the progress female climbing is making. In this case they have their place in
my opinion, at least as long as there is a general difference in grade between the female and male
climbing population.

There are a lot of female firsts that inspire me, so I guess you could say I value them, even though it
is obviously not the same as an FA. But in any case, this doesn’t really apply to female seconds 😉.


– I know you like to travel. Where would you like to go in the near future to be able to climb and how do you integrate it the climate issue?
I wouldn’t say I like traveling particularly. I like what comes with it, the sleeping in the car/tent, being
outside the whole day, being able to climb every day. But I don’t need to travel to far away places for this, a notion traveling still has to me. The last years I have stayed mainly in the Alps, because it is
close and has still so many places I want to go (back) to.

But the next bigger thing that is coming up next year is the expedition we are planning with the
Young Alpinist Group. We pondered a long time where to go, especially because of the impact flying
has. In the end it looks like we agreed on Greenland, because even if you fly all the way, the
emissions are still half in comparison to Pakistan. And you do have the option to potentially do a
large part without flying, so let’s see…

– What, for you, makes a good day on a cliff/outside?
There are many ways in which a day at the crag can be good. Some days it is because climbing feels
amazing, you made unexpected progress, the rock is stellar, the place is special, or the view is good.
On other days you made a lot of jokes with your climbing partner or had a good conversation.
Sometimes, it is snowing, miserable weather, it was a bit tense the whole day, but at the end you
have a good feeling. Sending surely always helps. 😉

Photo: DAV- Silvan Metz

– You are always super motivated and positive, where does this motivation come from?
I don’t think anyone is always motivated and positive. At least I am certainly not. I think we just
often see people at their best and forget that that everybody struggles sometimes… This autumn for
example I was pretty down and not positive at all when I got injured.
But in general, when things are good, it is true that motivation is not an issue. I used to have a period
where I climbed a lot less after finishing school and I think this time off helped a lot to see the value
climbing had for me. Since then, when I wasn’t injured, all I wanted to do was climb.
Also, I think it really keeps my excitement for climbing alive to be able to shift the focus to different
disciplines like ice/alpine/sport throughout the year. When I only sport climb for a longer period my
expectations usually grow, and the danger of frustration and hence low motivation is higher.


– You are not on social networks and it doesn’t seem to be a big deal to you. What influence does it have on you and how does it influence you or it doesn’t?
Actually, I do have Facebook and Twitter if that still counts as social media 😉
Instagram, I stopped consuming and posting a while ago when I noticed it made me compare myself
a lot and caused constant FOMO.
I found that many of the people I respect are very low-key about what they do, they are not on social
media and seem to do things primarily for themselves. That’s why I started questioning why I was
actually posting what I was posting and even though there were other reasons as well, for me it came
down to self-presentation and didn’t add any value.
But that is of course something very personal and can be different for other people.

– Who motivates you, or do you have examples from other climbers that inspire you or push you to do hard routes or is it just a matter of the line that inspires you?
It’s a bit cliché, but I would say my rope partners. They try hard on the wall and still have a pleasant,
chilled attitude at the crag. Also, I have climbed more with people that are stronger than me in the
last year and that probably helped my attitude towards hard climbs, because it shifts your standard
of what is hard. In general, routes that years ago I had in my head as too hard inspire me.


Cover pic: DAV – Silvan Metz

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Symon Welfringer réalise son premier 9a – Symon Welfringer sends his first 9a

24 juin 2022 à 13:15

L’alpiniste Symon Welfringer n’en finit de repousser ses limites. Il s’était fait plaisir ce printemps avec la voie de trad “Le Voyage” à Annot, Symon est retourné au charbon pour boucler un projet qui lui tenait à coeur depuis 3 ans : réaliser une voie dans le 9ème degré. C’est désormais chose faite depuis quelques jours après avoir clippé le relais de “Pornographie”, 9a de Céüse.

“Au-delà du rêve qui se réalise, cette journée marque la fin d’un processus de trois années durant lesquelles j’ai tenté de progresser en escalade : m’atteler à un projet à ma limite, garder une motivation intacte malgré les séances qui s’accumulent et la frustration qui s’installe.

En clippant le relais de cette voie, la joie a rempli mon corps et fait scintiller mes yeux. Je ne peux décrire les multiples émotions qui ont traversé mon esprit durant ces années.
Céüse est pour moi le lieu qui représente le mieux ma façon de vivre, une barre rocheuse d’une beauté unique perchée en altitude, j’ai toujours choisi mes projets la-bas. L’ambiance qui y règne m’anime un peu plus chaque jour.
En 2019 je réussissais mon premier projet d’envergure avec Mr Hyde, c’est donc tout naturellement que je suis allé rendre visite à sa voisine Le Cadre nouvelle version, 9a.

Durant deux saisons, j’ai tenté de m’entraîner et progresser au mieux pour faire cette voie, mais elle me résistait. Cette frustration je la connaissais déjà, l’éloge de l’échec comme dirait mon copain Lucien Martinez, je découvris mes limites physiques mais surtout mentales. J’avais énormément de mal à gérer la pression et l’envie de réussir venait souvent entacher ma grimpe.

L’année dernière, je n’avais plus l’envie nécessaire pour continuer à essayer le Cadre, je décidai alors de travailler également Pornographie, une ligne récemment équipée par Micka Duc qui bien qu’assez courte, propose une grimpe très ludique et extrêmement intense.
Cette année, je ne savais quel choix faire entre ces deux voies et j’ai continué à travailler les deux, ce qui m’a permis de garder une grande motivation tout au long de la saison. Après presque trente séances dans Le Cadre et une vingtaine dans Porno, je réussis ce jour de juin à grimper ma première voie dans le neuvième degré !

Je remercie toutes les personnes qui m’ont accompagné, soutenu et motivé durant ces moments et particulièrement Manon Bérend pour sa patience.”

Photos : Damien Largeron

Symon Welfringer Pornographie 9a

French alpinist Symon Welfringer continues to push his limits further. Earlier this Spring he repeated the trad route “Le Voyage” in Annot, and then returned to hardcore sportclimbing projecting in order to complete his 3 years project: climb a route in the 9th grade. It’s now done with the send of “Pronographie” in Céüse few days ago.

Beyond the dream come true, this day marks the end of a three-year process during which I tried to progress in climbing: tackle a project at my limit, keep my motivation intact despite the sessions that accumulate and frustration sets in.

As I clipped the anchor on this line, joy filled my body and made my eyes twinkle. I can’t describe the multiple emotions that crossed my mind during these years.
Céüse is for me the place that best represents my way of life, a rocky bar of unique beauty perched high up, I have always chosen my projects there. The atmosphere that reigns there animates me a little more every day.

In 2019 I succeeded in my first major project with “Mr Hyde”, so it was only natural that I went to visit his neighbor “Le Cadre Nouvelle”, 9a.

For two seasons, I tried to train and progress as well as possible to do this route, but it resisted me. I already knew this frustration, the praise of failure as my friend Lucien Martinez would say, I discovered my physical but above all mental limits. I had a lot of troubles managing the pressure and the desire to succeed often tainted my climbing.

Last year, I no longer had the desire to continue trying “Le Cadre”, so I decided to also work on “Pornographie”, a line recently bolted by Micka Duc which, although quite short, offers a very playful and extremely intense.
This year, I didn’t know what choice to make between these two routes and I continued to work on both, which allowed me to maintain great motivation throughout the season. After almost 30 sessions in “Le Cadre” and about 20 in “Porno”, I succeeded that day in June in climbing my first route in the ninth degree!

I thank all the people who joined, supported and motivated me during these moments and especially Manon Bérend for her patience.”

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Video: Nolwen Berthier, Supercrackinette, 9a+

13 juin 2022 à 18:53

Dans la vidéo ci-dessous Nolwen Berthier décortique “Supercrackinette”, la voie dure célèbre de St-Léger du Ventoux qui était son projet hivernal des deux dernières années. Nolwen l’a réussie ce printemps, cochant sa première voie dans le 9ème degré ! Tous les détails de chaque mouvement-clé n’auront plus de secret après le visionnage de la vidéo. Retrouvez l’interview de l’intéressée que nous avions réalisée suite à cette performance !

Photo : Antonin Rhodes

In the video below, Nolwen Berthier explains all the tricks of “Supercrackinette”, the extreme classic located in St-Léger du Ventoux, France. This route was her winter project for the last 2 years, and Nolwen finally sent it in April, thereby ticking her first route in the 9th grade. All the details in the video below!

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Nico Pelorson s’offre Jungle Boogie 9a+ – Nico Pelorson sends Jungle Boogie 9a+

9 juin 2022 à 18:56

Nico Pelorson fait parler la poudre à Céüse cette semaine avec une rare répétition de “Jungle Boogie” 9a+ !
C’est la 6ème ascension en une décennie pour cette voie de 30 mètres libérée par Adam Ondra sur la gauche du secteur Biographie (aussi cochée par Amma, Ghisolfi, Megos et Carnati). Réputée dure à cuire, dans un style très différent de celui de “Biographie”, “Jungle Boogie” a ses difficultés concentrées sur sa première moitié (les 20 premiers mètres) avec une furieuse section à doigts et à compression en traversée en guise de crux afin de sortir du bombé après une approche déjà soutenue. La dernière partie de la voie, moins raide est plus facile, une sorte de récompense avec un superbe mur calcaire sculpté Céüsien.

“Je l’avais déjà essayée l’an dernier mais sans succès et cette année j’ai du faire 5/6 séances. C’est pas facile du tout, je tombais tout le temps dans la rési après le bidoigt, j’ai galéré à la faire.”
C’est le second 9a+ de Nico après “Supercrackinette” en février, et d’après ses dires la voie la plus dure qu’il ait enchainée. Voici un aperçu de “Jungle Boogie” en vidéo avec Stefano Ghisolfi.

Photo: Sam Bié

Nico Pelorson has struck again this week with a rare repeat of “Jungle Boogie” 9a+ in Céüse.
It’s the 6th ascent of this 30-meter line on the left part of Biographie’s sector, freed a decade ago by Adam Ondra (also climbed by Amma, Ghisolfi, Megos and Scarnati). Known to be hard for the grade, in a very different style compared to the crag’s 9a+ testpiece “Biographie”, “Jungle Boogie” offers an intense first 20 meters with a fingery and compression-based traverse by way of a crux, before easier terrain in the top part on superb limestone.


“I tried it a little bit last year, but no cigar, and this year I did around 5/6 sessions. The route is not easy, I was falling all the time in the resistant part after the two-finger pocket, I struggled a lot with this section.”
It’s Nico’s second 9a+ after “Supercrackinette” and from his words his hardest rock climbing feat. You can watch Ghisolfi in the video above.


Photo: Sam Bié

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Belles réalisations féminines en grande voie – Great multipitch female ascents

4 juin 2022 à 08:27

Deux belles réalisations féminines en grande voie ont eu lieu récemment. En compagnie de Romain Noulette qui l’enchaine aussi, Solène Amoros vient de réaliser une répétition éclair de “La Ramirole” dans le Verdon (150m, 5 longueurs, 8b). Réalisée aussi récemment par Kathy Choong, cette grande-voie athlétique est située au secteur du même nom en rive gauche. Offrant un effort athlétique et ludique sur colos dans un dévers prononcé (plus de 60 mètres d’avancée pour 150 m de hauteur), “La Ramirole” (8a+, 8a, 8b, 8a, 7a) a été enchainée par Solène après un “fight mémorable” d’après ses dires.

“Il y a une semaine avec Romain nous avons décidé spontanément de nous rendre dans le Verdon pour 4 jours. Mon projet principal cette année est une couenne à La Ramirole, donc je voulais regrimper là bas pour me réhabituer au style et voir ma progression après des mois d’entrainement. J’ai toujours rêvé de grimper des grandes voies dans cette grotte majestueuse, et c’était un moyen parfait de démarrer la saison ici ! La grande-voie “La Ramirole” est très impressionnante, avec 4 longueurs dans le 8ème degré et au total 60 mètres de dévers. Je l’ai réussie à mon second jour, en réalisant en tête toutes les longueurs et me battant vraiment beaucoup dans chacune d’entre elles. A la fin, cela s’est fini en une parfaite ascension sans tomber avec Romain, et une de mes réalisations les plus dures en grande voie ! Un jour que nous nous rappellerons pendant longtemps !”

Photo : Sam Williams

En Sardaigne, c’est l’expérimentée grimpeuse polonaise Aleksandra Taistra qui se distingue avec une répétition en libre de l’exposée grande-voie “Olteconfine” 7c max, 7a obl/A3+ (ouverte par Fabio Palma, Matteo Della Bordella et Domenico Soldarini). La voie est située dans le mur de Gennirco dans la région de Baunei (Est de l’île). 8 longueurs (7c, 7a+,6c trad, 7c, 7a+,7a,7c, 6a). Sur du caillou très fragile, la voie fait 220m de haut pour seulement 31 points, un combat mental pour Aleksandra. “J’ai du mettre tous mes efforts pour être au top de ma forme physique et de ma conti, pour accompagner la force mentale que j’ai acquise avec toutes ces années de grimpe. Le rocher sale et fragile a été la plus grosse difficulté à surmonter, probablement personne ne s’y était aventuré depuis longtemps, et le côté expo R3+/III m’a causé du stress. J’ai pu protéger quelques endroits dans certaines longueurs avec des friends. J’ai bossé la voie en avril et je l’ai libérée fin avril. C’est la grande-voie le plus compliquée que j’ai jamais réalisée !”

Photo de couverture : Sam Williams

photo : Jacek Wejster 

2 nice mltipitch sends have been done recently by women. Joined by Romain Noulette who freed it too, Solène Amoros could do a quick repeat of “La Ramirole” multipitch in Verdon gorge (8b). Earlier this Spring, it was Kathy Choong who climbed it. Solène finished this athletic cave multipitch (60 meters overhang for 150 meters of height, 5 pitches 8a+, 8a, 8b, 8a, 7a) after a huge fight.

A week ago with my friend Romain we spontaneously decided to go to the Verdon gorges for 4 days. My main project this year is a single pitch in La Ramirole sector, so I wanted to go there to readapt to the style and check my progression after a few months of training. I’ve always dreamed of climbing the multipitches in this majestic cave, and it was a perfect way to start the season there ! La Ramirole (the route) is super impressive, with four pitches in the 8th grade and a total of 60 m overhang. I sent it on the second day, leading every pitch and fighting super hard in every single pitch! In the end, it was a perfect no fall ascent with Romain, and it makes it one of my hardest multipitches sends to date! A day we will remember for a long time!”

réalisations féminines grande-voie
Photo : Sam Williams

In Sardinia, experimented Polish climber Aleksandra Taistra did a rare repeat of “Oltreconfine” multipitch.
Multipitch “Olteconfine” consists of 220 meters of most beautiful climb on the Ginnirqu wall in Baunei region. The route has 8 pitches (7c, 7a+,6c trad, 7c, 7a+,7a,7c, 6a), divided by large ledge. It offers climbing in many different rock formations.

“Those words from one of the climbing guides filled me with optimism – however, what was then happening on that wall was a completely different story…
On the full length of the route, so 220 metres, there are only 31 spits, and I sincerely doubt I’ve counted it wrong because I missed one or two… Technical challenges of each pitch quickly became secondary to me, I have focused all my efforts on reaching maximum physical fitness and stamina, to accompany the mental strength I’ve been mastering for years. Dirty and very fragile rock was a big difficulty as well, probably no one touched it in a very long time, which on R3+/III can cause some additional stress.”

L1 (7c 40m 8 spits)
L2 (7a+ 40m 5 spits)
L3 (6b 30m trad)
L4 (7c 30m 6spits) 7c+ in my opinion
L5 (7a+ 15m 2 spits)
L6 (7a 20m 2 spits)
L7 (7c 25m 4 spits) 7c+ in my personal opinion
L8 (6a 20m 3 spits)

“On some pitches I’ve added a few friends and I’ve found some threads.

I’ve been dogging this route mainly on my own in April – it wasn’t very convenient due to a lot of traverses and big runouts. I’ve finally lead the route on 27th of April with Jacek Wejster and I can safely say it was the most mentally challenging multipitch I’ve ever done! Small, but very important step ahead in my career.”

Photos: Jacek Wejster

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Courchon, belle face Sud aux portes du Verdon – Courchon, nice South face on the edge of the Verdon

24 mai 2022 à 17:14

Description Générale :
Perchée au dessus du village de Moustiers et surplombant le lac de Ste-Croix, la falaise de Courchon se caractérise par un superbe calcaire compact et sculpté, le tout dans un cadre assez sauvage proche des gorges du Verdon. Trous, colonnettes, murs, dévers, réglettes, rocher très coloré, belle vue panoramique, approche magnifique par le plateau, voies intermédiaires sur de beaux murs verticaux comme difficiles dans des dévers plus ou moins prononcés, cet endroit aura beaucoup d’atouts pour vous séduire !

Note : Suite à un accident mortel intervenu en janvier 2016, la falaise a été interdite temporairement. Près de 6 ans après, nous avons contacté la FFME locale et la mairie de Moustiers afin de savoir si l’interdiction avait été levée et si nous pouvions publier cet article. Personne ne nous a répondu, alors que la falaise est répertoriée dans les topos du coin…

Fanatic Destination Courchon

Saisons :
La plupart des murs de cette dentelle sont au soleil mais orientés sud-ouest, donc passent au soleil puis à l’ombre en fin de journée, quand le soleil passe derrière la crête. L’hiver le vent d’ouest peut être rude, et les résurgences nombreuses. Préférer les journées ensoleillées avec peu de vent. L’intersaison permettant de jouer entre ombre et soleil au gré des températures et réduisant les résurgences, nous semble la période la plus propice (printemps/automne).

Voies recommandées :
– 6a/b : sans noms sur du beau caillou sur la partie de gauche de Courchon du haut.
– 6c : “La Gorgeon”
– 7a/+ “Bipolaire” 7a, “Les voleurs de boulettes”, “Mon copain grigri” 7a+
– 7b/+ : “Le poulailler” 7b, “Pour un bébé fluo” 7b+
– 7c : “Sarbacane”
– 8a/+ : “Babo Babo” 8a, “Les nains à la fête” 8a+, “Moins Tonique” 8a+
– 8b : “Plutonique”
– 8b+ “Jeunetvrillé”
– 9a : la superbe proue déversante de “Casi Mono”

Fanatic Destination Courchon

Topo :
Le topo le plus complet se trouve dans le HS Grimper spécial Verdon ou le topo Inté’Graal Verdon

Dormir, manger et boire :
Attention, le premier village à proximité du parking de la falaise est à 20 minutes (15 minutes de petite route et 5 minutes de pistes)
De nombreux restaurants et hébergements sont disponibles à Moustiers ou à Riez. Pensez à la pizzeria “La table Toscane” à Riez, et au café Marguerite du grimpeur local Elie Morieux à Moustiers.

Fanatic Destination Courchon

A-côtés :

  • Grandes-voies à l’Escalès
  • Balades dans les nombreux GR et sentiers de rando du Verdon
  • Marchés provençaux, notamment celui du samedi à Riez

A éviter :

  • Faire du feu sur le plateau (au parking de la falaise) si vous restez en bivouac
  • Les abords du lac de Ste-Croix en saison estivale
  • Venir sans sa doudoune si du vent est prévu !
Fanatic Destination Courchon

General Description:
Perched above the village of Moustiers and overlooking the Ste-Croix lake, the Courchon crag offers beautiful compact walls of superbly sculpted limestone, all in a rather scenic setting close to the Verdon gorge. Tufas, pockets, edges, slopers, crimps, very colourful rock, beautiful panoramic views, magnificent approach through the plateau, intermediate routes on beautiful vertical walls as well as difficult ones in more or less pronounced overhang, this place has many cards up its sleeves to seduce you!

Seasons:
Most of the walls of this crag are oriented South-West, so get into the sun at the end of the day, then in the shade when the sun disappears behind the ridge. In winter the Western wind can be harsh, and seepage is an irritant. Prefer sunny days with less/no wind. The off-seasons, which allow playing between shade and sun according to the temperatures and minimising the issue of seepage, seem to us to be the most favorable periods (Spring /Fall).


Ticklist:
– 6a/b : without names, located in the left part of Courchon upper wall
– 6c : “La Gorgeon”
– 7a/+ “Bipolaire” 7a, “Les voleurs de boulettes”, “Mon copain grigri” 7a+
– 7b/+ : “Le poulailler” 7b, “Pour un bébé fluo” 7b+
– 7c : “Sarbacane”
– 8a/+ : “Babo Babo” 8a, “Les nains à la fête” 8a+, “Moins Tonique” 8a+
– 8b : “Plutonique”
– 8b+ “Jeunetvrillé”
– 9a: the majestic prow of “Casi Mono”

Fanatic Destination Courchon

Topo:
The most complete guidebook is in the HS Grimper Magazine


Sleeping, eating and drinking:

Warning, the first village near the car park of the crag is 20 minutes away (15 minutes on a small road and 5 minutes on tracks)

Many restaurants and accommodations are available in Moustiers or Riez. The pizzeria “La table Toscane” in Riez, the café Marguerite of local climber Elie Morieux in Moustiers.

Besides climbing:

  • Multipitch routes at L’Escales
  • Hiking on the many GR and trails of the Verdon
  • Provençal markets, especially the Saturday market in Riez

To avoid:

  • Light a fire on the plateau (at the parking lot of the crag) if you bivouac
  • The surroundings of Lake Ste-Croix in the summer season
  • Coming without your down jacket if wind is forecast!
Fanatic Destination Courchon

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Seb Bouin libère DNA 9c, son grand projet de La Ramirole – Seb Bouin frees DNA 9c, his mega project of the Ramirole Cave

5 mai 2022 à 15:59

Il y était depuis juillet dernier, mixant le travail de la voie avec des essais dans “Bibliographie” à Céüse, il était proche dans les deux depuis octobre et Seb Bouin vient de libérer “DNA”, son projet ultime qu’il avait équipé au fond de la grotte de La Ramirole en rive gauche du Verdon ! Equipée il y a 3 ans par ses soins, il y avait déjà investi 3 mois à l’été 2020. Seb a finalement réussi à assembler toutes les pièces du puzzle ce printemps, après une année 2021 épique. Après un 8c+ d’approche, viennent deux pas de bloc consécutifs autour du 8A+ bloc chacun, avant un 8c+ final hyper condensé sur 5 dégaines. 50 mètres d’une escalade hyper déversante et très puissante et une proposition à 9c. Et en plus du challenge physique et mental, un jeu de patience car la voie a mouillé début novembre, rendant les essais de plus en plus compliqués…
Pour Seb, bien que “Bibliographie” ne soit pas dans son style, “DNA” est bien plus exigeante physiquement. On rappelle qu’à la Ramirole les propositions extrêmes qu’il a établies comme “La rage d’Adam”, “La cote d’usure”, “L’homme demain”, “Parajito” demeurent toujours à ce jour non-répétées… “DNA” pourrait donc être après “Silence” la troisième proposition mondiale en 9c, et pourquoi pas la seconde à être confirmée?
Plus d’infos à venir !

Photos : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

Since July last year, Seb Bouin has been working alternately on two projects, the now-notorious Bibliography in Céüse and his ultimate first ascent project, which he bolted himself at the Ramirole crag, in the Verdon Gorges. He just sent the latter, which he named DNA. Seb had bolted it 3 years ago and in a long post on instagram explains the process and how it took him probably about 250 tries over 150 days in the route to eventually get the FA.

The route consists in an 8c+ introduction, followed by two consecutive boulder problems of ~8A+ in difficulty, before what he describes as a concentrated short 8c+ sequence over 5 quickdraws. In addition to the physical and mental challenge that this route represented he also had to deal with wet tufas until last November, making the process even more complicated. Seb suggests the surreal grade of 9c for this 50 meter-long super overhanging beast, while reminding us that it remains only a suggestion and he invites climbers to come and give it a try. He compares it to Bibliography in Céüse and, although the latter may not be his preferred style, Bouin thinks DNA is physically more demanding.

Note that many other notably hard FAs at La Ramirole by Seb are still awaiting a repeat, namely “La Rage d’Adam”, “La Côte d’Usure”, “L’homme demain” and “Parajito”. If he is right, DNA might well be the hardest sport climb in the world alongside Ondra’s famous “Silence”. (the second 9c proposition, ‘Bibliographie’, has been downgraded) Stay tuned for more.

Pics : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

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Symon Welfringer libère L’Oeil du Lynx, 8b, 200m – Symon Welfringer frees L’Oeil du Lynx, 8b, 200m

28 avril 2022 à 11:28

C’est dans le Nord du Vercors, en face Ouest du Ranc des Agnelons (Villard de Lans) que Symon Welfringer a réussi à libérer un nouvelle grande-voie nommée “L’Oeil du Lynx”, 200m en compagnie de Jonathan Crison. Elle propose 7 longueurs dont deux longueurs en 8b consécutives. Après 3 jours d’ouverture en juillet dernier où les deux acolytes ont décidé d’équiper la voie en mixte (moitié spits/moitié trad), vient d’avoir lieu l’enchainement ce mois d’avril où après deux jours de travail Symon libère l’itinéraire (après être redescendu au pied et continué le lendemain). Revivez sur son compte Instagram les détails de cette première ascension, avec une cerise sur le gateau une directe de la longueur de sortie qui pourrait être plus dure, “Eye of the tiger” (autour du 8c).

Infos pratiques :
Face Ouest du Ranc des Agnelons, même accès que PGHR (1h)

L1 7a spité 40m
L2 8b friends : Un 2  Un 1 15 dégaines 30m
L3 30m10 dégaines friends : Un 1, un 2 8b
L4 Friends :  075, 28, 10 paires 8a+30m
L5 friends :3, 2, 16 paires 7b 30m
L6 6b Friends : 0.75 20m
L7 7b puis 6a
Friends :2, 0.3, 0.4 20m ou variante “Eye of the tiger” 8c?
Matos global :
Un jeu du 0.3 au 3, 14 dégaines  dont 2 rallonges, hissage conseillé
Corde 40 m, conseillée 80m (pour redescendre en moulinette dans les longueurs dures)
Descente en rappel ou à pied par le col Vert.

Photos : Hugo Wirth

It’s in the Northern Vercors (close to Grenoble, France), precisely in Ranc des Agnelons (Villard de Lans) that Symon Welfringer freed a new hard multipitch route called “L’Oeil du Lynx”, 200m, along with his teammate Jonathan Crison. The route is 7 pitches long with 2 8b crux pitches in a row. After 3 days of bolting and cleaning this summer where Jonathan and Symon decided to protect it half trad-half sport with bolts, the route has recently been done with success for Symon after 2 days of work. Read his post on Instagram for more details about this first ascent. Cherry on top, a possible harder direct exit in the last pitch could be possible with “Eye of the tiger”, around 8c.

Photos: Hugo Wirth

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Grosses perfs à Orgon Canal – Big sends in Orgon Canal (+ videos)

26 avril 2022 à 10:37

C’est dans le secteur historique de Orgon Canal que 3 jeunes forts grimpeurs se sont réunis pour grimper, avec une voie dure chacun à la clé et de superbes perfs. Bien que les voies soient quasi intégralement trafiquées, les challenges ne manquent pas n’en demeurent pas moins ultimes…
Le plus agé et expérimenté, Loïc Zehani, 20 ans, libère “Chikane” qu’il propose à 9b.
“C’est une voie qui démarre par “L’irrévérence” ( à gauche de “Macumba”) et après 10 mouvements teigneux sur réglettes, tu rejoins à gauche un projet “Cévennes évasion”. Après un clippage très dur, arrive une très belle section bloc sur petites prises plates avec notamment au milieu de cette section un talon qui m’aura fait tomber pas mal de fois. Puis sans décontraction, suit une autre section bloc un peu moins dure mais assez aléatoire, avec notamment un dynamique sur bidoigt et un balant à retenir. Et ça résiste jusqu’à la fin pour un total d’une trentaine de mouvements.
Ça m’a pris entre 15 et 20 séances soit une quarantaine d’essais. Il reste encore quelques trucs extrêmes au Canal dont “Cévennes évasion” et une grande traversée qui démarre par “Sachidananda”.”
C’est le second 9b annoncé par Loïc après “Obsession”.

Victor Guillermin, 16 ans, réalise la 3ème ascension de “Sachidananda” après Gérome Pouvreau et Loïc pour son premier 9a+. Cette voie combine un 8c physique et un pas de bloc en 7C+. Dans une interview chez Grimper Magazine, Victor confie qu’il projetait cette voie depuis environ un an, avec 18 journées passées dans la voie avant la réussite.

Enfin, juste avant l’essai victorieux de Victor, le jeune Sudiste en forme, Maho Normand a réalisé un nouveau 8c+ avec la classique du “Bronx”, vidéo ci-dessous.

It’s in the historical French crag of Orgon Canal that 3 young guns met for a climb, with a hard line for each and superb sends all around. Despite many manufactured holds here, hard challenges are easy to find and ultimate routes are awaiting FAs…
The oldest of the 3 and most experienced, Loïc Zehani, 20, freed “Chikane” and proposed 9b.
“It’s a route starting with “L’irreverence” (left of the classic “Macumba”) and after 10 tenuous moves on crimps, you join the project “Cévennes Evasion”. After a hard clip, it’s time for a nice boulder section on slopers with a heelhook which caused me to fall a lot. Then, without rest, you start another boulder section with a dyno to a two-finger pocket and a big cut-loose. It’s very resistant with 30 moves in total. It took me 15/20 sessions, or 40 tries. Some hard lines are waiting to be freed there, in particular the “Cévennes evasion” project and a long traverse starting in “Sachidananda”.
It’s Loïc’s second 9b first ascent after “Obsession”.

Victor Guillermin, 16, did the 3rd ascent of “Sachidananda” after Gérome Pouvreau and Loïc, and it’s his first 9a+. This route combines a very physical 8c with a 7C+ boulder crux. In an interview for Grimper Magazine, Victor said he had been projecting the line for a year, with 18 climbing sessions on the route before the send. In addition, young gun Maho Normand repeated the classic 8c+ “Le Bronx”. Videos of the 2 last sends can be found above.

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Kathy Choong empoche La Ramirole 8b, 150 m – Kathy Choong climbs La Ramirole 8b, 150 m

25 avril 2022 à 11:58

La Suissesse Kathy Choong continue son bonhomme de chemin et élargit sa liste de grandes voies extrêmes avec une nouvelle réalisation dans le Verdon après “Une jolie fleur” cet automne. En effet, accompagnée par son copain Jim, Kathy vient de réaliser la grande voie “La Ramirole” il y a quelques jours dans l’impressionnante baume du même nom. Il lui a fallu 6 journées au total pour réussir l’affaire : une journée pour découvrir, 3 journées de travail et un push la 5ème journée, où Kathy s’est avérée très proche de la réussite, avant de réaliser la grande-voie sans tomber la journée suivante. La longueur clé en 8b est très longue ; la première partie est très déversante avant une fin sur colos qui aboutit à un crux sur bidoigt où Kathy sera tombée deux fois lors de sa première tentative d’enchainement. Voici son commentaire suite à sa réussite :

“J’ai enchaîné à la journée toutes les longueurs de “La Ramirole” (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+ / 150m) dans une ascension parfaite sans chute ! Mais ce n’était pas du gâteau ! Chaque longueur était un long combat de résistance pour arriver jusqu’à la chaîne de cette voie que je rêvais de faire depuis longtemps. Mais il m’a fallu du temps avant de me sentir prête à affronter cet impressionnant mur déversant.

Jim mon partenaire était également proche de l’enchaînement, tombant en haut du 8b ! Partager cette aventure avec lui, partager avec lui la pression, la fatigue, les difficultés, la déception quand il est tombé mais également l’excitation, le soutien mutuel, les rires et les moments de joie après chaque longueur réussie ont fait de cette ascension une expérience incroyable !”

Photo de couverture : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

Swiss climber Kathy Choong continues her multi-pitch ticklist with a new extreme send in Verdon gorge after “Une jolie fleur” this fall. Joined by her boyfriend Jim, Kathy just repeated “La Ramirole” few days ago in the impressive cave of left bank. She needed 6 days of work before succeeding: one for the discover, 3 of work, and a close push on the 5th day. The key pitch around 8b of “La Ramirole” is very long. After a first overhanging part you finish with a tufa and a two finger pocket crux where Kathy fell two times during her prvious push. Here is her comment:

“I sent “La Ramirole in a day without falling (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+), a perfect send! But it wasn’t a pice of cake. Every pitch is a resistance battle until the anchor of this route I was dreaming to complete. It took me a lot of time to be ready to climb in this impressive wall.
My boyfriend Jim was also close to send, falling in the upper part of the 8b! Sharing this adveture with him, the pressure, the tireness, the difficulties, the disappointment when he fell and the psyched, the mutual spport, the laughs and moments of joy after every success in the pitchs made this ascent an incredible experience!”


Cover Pic : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

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Nolwen Berthier réalise Supercrackinette ! – Nolwen Berthier sends Supercrackinette! (+interview)

23 avril 2022 à 20:07

Nolwen Berthier vient de réaliser son super-projet de St-Léger du Ventoux en clippant le relais de “Supercrackinette” 9a+ de Praniania ! Un chantier commencé il y a un an et demi que la grimpeuse aixoise essayait en fil rouge à l’intersaison et en période hivernale, toujours à sa manière, de façon très méthodique et déterminée. C’est la seconde ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie en 2020 et tout simplement un des plus hautes perfs féminines françaises !

– Depuis quand essayais-tu “supercrackinette ? Pourquoi ce chantier/défi si ultime ?

J’ai essayé Supercrackinette pour la première fois il y a 2 ans.

Pour me lancer dans un ultime projet, je voulais trouver une voie pas trop morpho, si possible dans mon style, pas trop loin de la maison… et avant tout qui me motive ! Eh bien vous le croirez ou non, mais malgré les nombreuses falaises et belles voies du Sud de la France, ce n’est en réalité pas si facile de tout combiner ! “Supercrack” rassemble un peu de tout cela, et même si je n’avais jamais fait de 9a, pourquoi ne pas me lancer dans cette aventure ? Dès les premières montées, j’avais bien compris que c’était une de ces voies qui te laissent miroiter au premier abord que c’est jouable, mais que quand vient l’heure d’empiler tous les mouvs, ce n’est pas le même game… Peu importe, l’aventure était lancée !

– Peux-tu nous décrire tes essais et ton travail de la voie ? On t’avait vue dedans l’hiver dernier, tu tombais déjà au pas du mono il me semble !

La première fois que j’ai mis les doigts dans Supercrack, j’ai tout de suite kiffé le style et l’effort, même si j’étais très loin de faire le mouvement du premier crux… C’est minimaliste, c’est exigeant, comme j’aime !

A partir de janvier 2021, j’ai débuté une grosse période de travail de la voie. Arrivée en juin, mes runs étaient très prometteurs. Je tombais au pas du mono et pensais vraiment pouvoir enchainer, mais les condis météo jouaient trop contre moi, j’ai dû me résigner pour cette saison-là. C’était la première fois que je devais accepter de laisser un projet de côté, ça a été dur de passer à autre chose pendant l’été : quoi que je faisais, j’avais toujours Supercrack’ dans un coin de ma tête…

J’avais donc pour objectif de retourner dans la voie le plus tôt possible, mais le programme de l’automne a été bousculé. Une inflammation au doigt m’a forcée à ne pas toucher une prise pendant 1 mois. Je n’ai pu rouvrir le chantier qu’à partir du mois de décembre.
Revenir avec un œil nouveau se révéla être intéressant : alors que j’avais déjà mis des centaines d’essais, et que mes runs étaient tous millimétrés, j’ai trouvé un nouveau calage dans le 1er crux. Incroyable !
J’avais de très bonnes sensations sur les 2 mouvements les plus durs, j’avais très bien intégré le bas de la voie. Assez rapidement, j’ai réussi à remonter aussi haut que la saison précédente. Mais le chemin était loin d’être terminé !

Pendant plusieurs semaines je suis tombée au premier crux, pour aller chercher ce mono. Il m’a fallu user de toute ma créativité pour continuer à trouver des axes de progression. Fin février, j’étais vraiment très en forme, j’aurais sûrement pu enchainer à ce moment mais 15 jours de pluie se sont immiscés … Alors je suis retournée à l’entrainement.

Lundi dernier, pour la première fois, j’ai réussi ce premier crux qui me posait tant de problèmes … et je ne suis pas tombée dans celui du haut !!! Ce scénario idéal, j’en ai rêvé, mais la probabilité qu’il se réalise était tout de même très limitée.

– Au niveau des méthodes, as-tu innové ou fait globalement des méthodes classiques ?

Même si j’aime beaucoup innover dans les méthodes (pour le meilleur, comme pour le pire), il se trouve que Supercrack ne se prête pas vraiment à cela. Il y a deux méthodes « classiques » dans chacun des 2 crux, et il est plutôt ambitieux de vouloir en sortir. Néanmoins, il y a de nombreuses subtilités pour réaliser ces 2 méthodes et chacun trouve les petits calages qui conviennent le mieux à ses qualités, son gabarit etc. Dans mon cas, c’est un pied gauche pour aller chercher le mono qui a fait la différence !

– Qu’est-ce qui a fait la différence selon toi pour la croix, ou sur les dernières séances ?

Ces derniers mois, j’ai consacré beaucoup d’énergie à essayer de maîtriser tous les paramètres qui me paraissaient nécessaires à l’enchaînement : l’entrainement, le repos, les condis météo, l’envie, etc… Tu jongles en permanence entre tout remettre en question et faire confiance à tes choix. Cette partie du processus est la plus éprouvante mentalement : pendant des semaines, la voie te dicte tes moindres faits et gestes du quotidien. A force de vouloir tout contrôler, tout optimiser, je me suis retrouvée comme enfermée dans un carcan. Le week-end dernier, j’ai eu le déclic : il fallait que je prenne le dessus, que je laisse parler l’impertinence… L’alignement des étoiles a fait le reste !

– En quelques mots, que retiens-tu de cette expérience, à chaud ?

– Beaucoup d’onglées ! (même par 20°C)
– Des idées saugrenues (comme essayer le crux avec une ceinture de lest)
– Un amour toujours aussi grand pour les arquées,
– Beaucoup trop de kilomètres en voiture,
– Des centaines de réactualisation météo (malgré une fiabilité d’environ 2%)
– Mais surtout, un entourage en or, sans qui rien aurait été possible

Une grosse interview que nous avions réalisée avec Nolwen (septembre 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

Nolwen Berthier has just finished her massive project at the Praniania sector, St-Léger du Ventoux, France, by clipping the chains of ‘Supercrakinette’, 9a+! The climber from Aix started work on it 2 years ago in between comps and during the winter as is usual for her, i-e in a very methodical and disciplined way. It is the second female ascent of the route after Julia Chanourdie in 2020, and simply one of the very best French female performances full stop!

When did you start trying ‘Supercrakinette’? Why the extreme challenge?

I tried it for the first time 2 years ago.

As an ultimate challenge, I wanted a route that is not too size-dependent, preferably in my style, not too far from my house… And one that motivated me! Believe it or not, despite the plethora of crags and beautiful routes in the South of France, in actual fact it’s not that easy to find one that combines it all! ‘Supercrak’ gets close, and even if I had never done a 9a before, I thought why not go for it. From very early on I realised it’s one of those routes that make you think straightaway that it’s doable, but when the time comes to link sections together, it’s a very different story… Anyway, the adventure was on!

– Can you describe for us your attempts and how you worked the route? We saw you on it last winter and you were already falling off the one-finger pocket, right?

The first time I tried ‘Supercrack’, straightaway I loved the style and the kind of effort, even though I was a million miles from sticking the move of the first crux… It’s minimalistic, it’s demanding, just how I like it!

In January 2021 I started a big phase of work on the route. By June my runs were promising. I was falling at the one-finger pocket move and thought I was close to sending, but the weather conditions played against me and I had to give up for the season. It was the first time I had to willingly leave a project aside like that, I found it hard to move on that summer: whatever I did, ‘Supercrack’ was always on my mind…

My aim was to get back into it as soon as possible, but the autumn program got disrupted. A finger inflammation forced me to stay away from holds for a month. I was only able to restart the work in December.

Getting back on it with fresh eyes proved interesting: whereas I had tried it hundreds of times, and all my methods were set with über precision, I found a new beta in the first crux. Unreal!

I had very good feelings on the 2 hardest moves, the bottom of the route was wired big time. Fairly quickly, I managed to reach my high point of the previous season. But that was far from the end!

For weeks I fell in the first crux, trying to get to that one-finger pocket. I had to make use of all my creativity to keep finding ways to progress. Come February’s end, I was in top form and I could probably have sent it then… but 15 days of rain slipped in… So I went back training.

Monday last, for the first time ever, I got past that first crux which caused me so many headaches… And I didn’t fall in the top one!!!! That perfect scenario, I had dreamt it, but the probability of it coming true was still very limited.

– In terms of beta, did you innovate or go more classic?

Even if I love coming up with new methods (for better or worse), it just so happens that ‘Supercrakinette’ is limiting in that sense. There are two ‘classic’ betas in each of the cruxes, and it’s rather ambitious to want to get out of them. Having said that, there are many subtle ways to make them work and each climber finds the details that fit their qualities, sizes and so on, better. In my case, it’s a left foot that made the difference to go get that one-finger pocket!

– In your opinion, what made the difference on your sending run, or in the last sessions?

These last months, I dedicated lots of energy trying to control all the parameters that seemed to me necessary for the send: training, rest, weather, psyche and so on… You’re always juggling between changing everything and sticking to your guns.That part of the process is the more mentally draining: for weeks, the route dictates your every action in all you do. Due to wanting to master everything, to optimise everything, I started feeling a bit trapped. Last weekend, I had a lightbulb moment: I had to reassert myself and let a bit of fresh audacity in… The lining up the stars did the rest!

– In a few words, what will you take away from the experience?

– A lot of numb fingertips (even in 20°C)
– Some weird ideas (like trying the crux with a weight belt)
– An undying love for crimpers
– Far too many kilometres by car
– Hundreds of weather forecast app reloads (despite a reliability index of 2%)
– But above all fantastic support, without whom none of it would have been possible.

Here is a long interview we published with Nolwen (in September 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

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Maho Normand de retour aux affaires – Maho Normand back to business

13 avril 2022 à 07:23

Cela fait un moment que nous ne vous avions pas relaté les exploits du crack de Toulon Maho Normand, 16 ans. Et pour cause… Ce dernier, ennuyé par des petites blessures l’an dernier, effectue un retour en forme de manière fracassante avec pas moins de 4 voies en 8c et un 8c+ en une semaine et 5 jours de grimpe ! D’abord dans les Calanques mercredi dernier Maho réussissait son projet du moment, la rallonge de sortie de “Rastata XXL” en 8c+, quelques jours après avoir déjà empoché la classique “UFO” en 8c. S’en suivit un mini-séjour à St-Léger ce week-end avec la réussite de 4 8c (!) en 3 jours avec “Panonoramix” et “Stay Kratum” à la face Est, ainsi que “Les petits chefs du néant” et “La théorie des cordes” à Praniania.



Comment expliques-tu cet état de forme ?
Durant ces 2 dernières années je me suis souvent blessé (aux genoux et aux mains) en raison de l’alimentation au lycée et du changement de mon corps durant… Donc la motivation et l’envie étaient au plus bas. Après une reprise en falaise à St- Léger il y a d’ici un peu plus d’un mois j’ai ré-enchaîné un 8b, “Autant suspend mon vol”, et après plusieurs discussions avec des amis liées à l’alimentation et la gestion avec le lycée, je me suis bien remotivé à commencer à bien m’entraîner et à bien manger ! Et j’ai tout de suite vu le changement car une semaine après je ré -enchaînais un 8b+. Après ces deux belles croix, je me suis fixé des objectifs et ma motivation n’a cessé d’augmenter ! Après cela j’ai fait des croix tous les 3 jours, 8b+ au premier puis 8c puis encore un 8c et puis un 8c+ avec “XXL” en 4 séances. J’ai donc vraiment vu les progrès rapidement en falaise comme en entraînement. J’ai régulé mon alimentation et arrêté de manger au lycée et cela m’a fait perdre beaucoup de poids. En quelques semaines j’ai perdu 5 kilos, et je l’ai tout de suite ressenti dans ma grimpe ! Ce week-end le but était d’enchaîner au moins un 8c et cela a été chose faite au 2e essai de la première journée avec “Les petits chefs du néant”, puis ensuite les 2 autres jours les croix se sont succédées avec des beaux combats en récompense.

Tu mangeais si mal ? Qu’as-tu changé dans ton alimentation en particulier ?
Oui, très gras, je crois que pendant 2 années consécutives je n’ai pas arrêté de manger des paninis et des frites tous les midis, plus des sucreries en dessert ! Je crois que mon corps n’a pas trop aimé… J’ai donc dans un premier temps totalement arrêté d’aller à cette cafétéria et de manger des bons plats comme des salades, des légumes et de manger des protéines car j’avais de plus en plus de carences assez importantes en fer. Maintenant je mange juste équilibré et normalement sans trop de restriction, juste je me fais plaisir de temps en temps.

Photo de couverture : Dor Roda

Maho Normand – XXL 8c+

It has been a while since we last spoke about Maho Normand’s feats, the 16 y-o young gun from Toulon, France. Maho, crippled with injuries last year, has made an impressive come-back : four 8c and one 8c+ in one week! First in the Calanques last Wednesday, Maho clipped the anchor of his current project, “XXL” 8c+, after sending the classic 8c “UFO” a few days ago. Then he took a short 3-day trip to St-Léger du Ventoux with 4 8c in 3 days: “Panonoramix” and “Stay Kratum” in East face, “La théorie des cordes” and “Les petits chefs du néant” in Praniania.

How do you explain this current shape?
During the last 2 years I was often injured (knees and hands) related to my high school diet and the changes in my body… So motivation was at its lowest… After a come-back in St Léger a month ago I was back in the 8b range, and after several discussions with friends related to food and management of school, I re-motivated myself to start training well and eating well! And I immediately saw the impact because a week later I sent an 8b+ again. After these two beautiful sends, I set myself goals and my motivation kept increasing! After that the ticks happened every 3 days or so, 8b+ 2nd go then 8c then another 8c and then an 8c+ with “XXL” in 4 sessions. So I really saw the progress quickly outdoors as well as in training. In my high school, there is a lot of bad foods, so I stopped eating there and I dropped a lot of weight, 5kg in a few weeks, and I felt a lot better in my climbing!
This weekend the goal was to send one 8c and it was done on the 2nd try of the first day, then the other 2 days the sends followed one after the other, with beautiful fights as reward.


Did you eat that badly? What did you change in your diet in particular?
Yes, a lot of bad fats, I think that for 2 consecutive years all I ate at lunchtime were paninis and french fries, plus sweets for dessert! I think my body didn’t like it too much… So at first I completely stopped going to this cafeteria and started eating good food such as salads, vegetables and proteins because I also had quite a significant iron deficiency. Now I just eat a balanced diet, normally without too many restrictions, with a few rare pig-out meals.

Cover Pic: Dor Roda

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Cédric Lachat enchaine Eagle-4 grâce à une enceinte portative ! – Cédric Lachat finally sends Eagle-4 thanks to a speaker!

1 avril 2022 à 12:49

ATTENTION : POUR CEUX QUI NE L’AURAIENT PAS COMPRIS, CET ARTICLE EST UN POISSON D’AVRIL

Vous en avez peut-être entendu parler, en janvier dernier Cédric Lachat avait eu un accrochage avec Pierre Le Cerf à propos d’une enceinte portative à la falaise de St-Léger. En effet, Cédric était tombé au dernier mouvement dur d’un 9a, déconcentré par la musique du jeune talent niçois qui avait poussé le son à fond pour encourager un pote en train de mettre un run dans un 8a mitoyen. Cédric, exaspéré autant par la musique que par ce comportement irrespectueux avait alors shooté dans l’enceinte, l’envoyant faire un vol plané dans la garrigue et le talus… L’histoire raconte que Pierre a eu du mal à retrouver son enceinte qui pourtant fonctionnait encore à plein régime, son son étant couvert par les aboiements de Linka, la chienne de Cédric, qui avait été excitée par les tensions du pied de falaise. Finalement l’enceinte a été retrouvée intacte, et depuis Pierre a eu sa revanche, enchainant le grand projet de Cédric “Eagle-4” et allant même à le décoter grâce à un raisonnement logique implacable et un astucieux coincement de genou entre les deux parties difficiles de la voie.

Dans une interview accordée à nos confrères de Grimper, Pierre Le Cerf avait légitimé la musique en bas des voies en falaise “si tout le monde est d’accord” (ce qui lui vaut le surnom de l’homme qui parlait à l’oreille des oiseaux), expliquant de manière très rationnelle que cet artifice lui permettait de gagner “5% de plus en niveau, et 5% c’est énorme”. Une déclaration qui a fait des émules, car depuis quelques semaines nous tendons de plus en plus fréquemment l’oreille au pied des falaises et des blocs, et au gré des générations nous avons la chance d’écouter du Jean-Michel Jarre, du Thunderdome, du Manu Le Malin ou encore du Skrillex, voire au mieux de la bonne techno d’auto-tamponneuse. Cédric, qui continuait de patiner dans “Eagle-4” a décidé finalement décidé de mettre de l’eau dans son vin, et fort de son expérience en entrainement a voulu vérifier si la musique lui faisait fermer le bras effectivement 5% plus fort.

Et là surprise. Cédric décrit : “Ce n’est pas 5% mais en réalité 13,6% de puissance en plus que j’ai gagné, basant mes statistiques sur un test de biomécanique réalisé au cabinet de Guillaume Levernier avec un son atteignant les 105 dB. Et en plus, quand je passe du Abba, ma chienne se couche immédiatement et arrête de faire la misère à toute la falaise, ce qui me permet de gagner en autorité et en confiance en moi. Je vais de ce pas inclure ce nouveau module dans mes formations ClepClimbing. J’ai même déjà commencé à travailler avec Vladimir Cellier et Sean Villanueva sur de nouveaux sons. Je tiens à remercier Pierre Le Cerf pour m’avoir ouvert les yeux et permis enfin de réaliser mon projet. Quant à la cotation, au regard du gain de performance considérable, d’autant plus si vous passez comme moi deux mois à bien sécher les prises au pq, vous pouvez pencher d’avantage pour un 8c+.” Toujours pas de premier 9b donc pour la légende suisse, tandis que Pierre est actuellement en train d’effectuer une levée de fonds pour s’acheter des écouteurs Bluetooth en titane comme ses biceps.

Revers de la médaille, alertée par le vacarme ces derniers jours au Secteur Praniania, la Ligue de Protections des Oiseaux a contacté la mairie de St-Léger du Ventoux afin d’interdire la falaise. Cela intervient au plus mauvais moment, réagit le comité FFME local, car “nous allions sortir une nouvelle réactualisation du topo de 2008 pourtant épuisé depuis des années, prévue pour horizon 2023/24 : un nouvel additif de l’additif de l’additif de 4 pages, avec les nouvelles voies par secteur présentées grâce à une petite photo prise au téléphone, un document référence avec une préface signée Jibé Tribout.”
Nous vous tiendrons informés des prochains développements ici, car on ne s’ennuie pas actuellement dans les gorges du Toulourenc.

Cédric Lachat Eagle-4

WARNING: FOR THOSE WHO DIDN’T UNDERSTAND IT, THIS ARTICLE IS AN APRIL FOOL

You may have heard that at the beginning of this year Cédric Lachat and Pierre Le Cerf had a violent altercation regarding the use of a portable speaker in St-Léger du Ventoux. Cédric fell off the last move of a 9a, according to himself, distracted by the music played through the speaker of Nice’s young talent. Cédric, exasperated, had then kicked the speaker, sending it flying in the bushes… The story goes that Pierre then had trouble finding his speaker, although still working at full volume, its sound being drowned in the barking of Linka, Cédric’s dog, who had been flustered by the brawl. Eventually, the speaker was found intact, and Pierre had his revenge, sending –and even downgrading- Cédric’s big project “Eagle-4”.

In an interview with our colleagues of Grimper, Pierre Le Cerf explained that “everyone at the cliff was ok with the speaker”. He also went on to argue, that music allows him “to gain 5% power, which is a lot!”. A statement that didn’t go unnoticed apparently. Cédric who’d kept struggling in “Eagle-4” decided to reconsider his stance and used his training experience to see if music did indeed yield a 5% improvement for him too.

To his greatest surprise Cédric exclaims “It’s not 5% but 13.6 % power I gained, according to biomecanical data from tests done with Guillaume Levernier in 105 dB-loud music. Even better, when I play Abba, my dog obeys better and stops bothering everyone around at the crag, which then boosts my self-confidence. I will definitely now include this in my ClepClimbing training classes. I even started working on some news songs with Sean Villanueva and Vladimir Cellier. I want to thank Pierre Le Cerf for opening my eyes (and ears) and thus helping me finish my project. Regarding the grade, considering this recent performance gain, and the fact I spent the last two months drying the holds with toilet paper, I think this route is only 8c+”. So the 9b quest remains for the top Swiss climber. Meanwhile Pierre is putting up a crowdfunding in order to purchase bluetooth titanium headphones.

On the downside, alerted by the recent rumbles at the Praniania Sector, the local League for the Protection of Birds contacted the mayor’s office of St-Léger to ban the crag to climbers. This comes with a terrible timing, reacts the local federal FFME
comitee, because “we were just about to release an update of the 2008 guidebook, which has been sold out for years, scheduled for 2023/24; including a new 4-page addition to the addition of the addition, with the new routes for each sector presented by a cell-phone picture. This was going to be the reference document with a preface signed Jibé Tribout.” We will keep you informed of the next developments, because there is currently a lot going on in the Toulourenc gorges.

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Symon Welfringer répète Le Voyage – Symon Welfringer repeats Le Voyage

31 mars 2022 à 17:10

Décidément, la voie de trad la plus dure de France est à l’honneur cette semaine, puisqu’après avoir apprécié la belle vidéo de Barbara Zangerl, c’est le polyvalent guide Symon Welfringer (28 ans) qui vient tout juste de réussir une répétition de la voie. Météorologiste de profession, cet alpiniste passionné n’hésite pas à jouer sur tous les tableaux : Piolet d’Or, expéditions au Népal, au Pakistan, cascade de glace, face Nord de l’Eiger, big wall dans les Dolomites ou au Yosemite, 8c+ à Céüse, fissures à Indian Creek ou Joshua Tree et maintenant une belle coche en trad.
Voici son commentaire laissé sur les réseaux sociaux
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“La tension est palpable, à chaque mouvement, j’ai peur. Pas forcément de la chute, mais cette sensation si particulière aux voies en trad, on lève la tête et rien ne dépasse, pas de dégaines, pas de spits, seulement une fissure évasée, des petits trous pofés, on se sent bien seul.”

C’était un de mes rêves que de gravir une telle voie, la définition pour moi de la beauté de l’escalade : une ligne pure suivant les aspérités naturelles sur 45m, un mur vierge de tout artifice et la nécessité de placer soi-même toutes les protections, plus ou moins solides. Le tout sur un rocher d’une qualité exceptionnelle avec des mouvements incroyables. Que de superlatifs pour un bout de caillou mais c’était une grande émotion de réussir à grimper ce “Voyage”.

Cela fait un bout de temps que j’entends parler de cette voie, d’abord comme un projet extrême dans un endroit glauque—une telle description donnait peu envie et sous-estimait complètement la splendeur de la ligne. En 2017, le maestro du grit James Pearson s’attelle à ce projet et finit par enchaîner ce qu’il appellera “Le voyage”, qui n’est autre que la voie en escalade traditionnelle la plus dure de France. Après son ascension, la ligne reste assez méconnue et n’est que très peu répétée.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Personnellement j’ai attendu un petit temps avant d’essayer ce morceau d’escalade, d’abord par peur de la difficulté mais aussi de l’engagement, la cotation E10 correspond à un engagement conséquent sur des protections parfois mauvaises. En cette fin d’hiver je me sens plutôt en forme et prêt à briser le mythe, d’abord en moulinette.
Après 4 montées de calage je réussis la voie en moul, ce qui paraît être un 8b+ très technique avec une section dure assez courte mais tellement exigeante, en particulier sur la pose des pieds qui sont microscopiques et sablonneux. J’ai pris beaucoup de temps à caler mes méthodes durant les premières montées avec des zippettes incessantes mais au bout de ces premières séances je suis assez confiant, j’ai identifié les différents emplacements de protection et les coinçeurs à utiliser main droite, main gauche, je mets en place ma petite stratégie…

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Je tape mon essai, dans la première longueur en 7a, j’ai des sensations horribles, je manque de tomber plusieurs fois. Et étrangement, plus je monte dans la voie, plus je me déleste des quelques coinceurs de mon baudrier, mieux je me sens, plus je me sens libéré. Dans la section crux, tout se déroule comme prévu, gainé et précis, je me rue sur le bac avec un cri victorieux. Mais la voie n’est pas finie, 10m de remontée sur une écaille vibrante où il est particulièrement déconseillé de poser une protection sous peine d’arracher un frigo de grès. Je mets tout de même un friend “mental”, mon dernier point solide et plus de 15m sous moi, les mouvements ne sont plus extrêmes mais il faut rester concentré.
Pour finir, une fissure à verrous de mains/doigts, je donne toute mon énergie dans chaque verrou, sans gants, j’ai la peau en sang, j’appuie encore plus fort.
Et ça y est, le relais me tend les bras, une joie immense s’empare de moi, je lâche mon stress, ma peur.
Je suis heureux.
Me voilà en haut de la voie trad la plus dure de France, et premier Français !
Ce n’est pas la plus dure, mais sûrement la plus belle voie que j’ai eu l’occasion de grimper !
Merci Manon Bérend, assurer dans ce genre de voie est presque aussi stressant que de la grimper !
Et bravo à James Pearson pour avoir ouvert une des plus belles lignes d’escalade que je connaisse.
Merci pour les infos et l’inspiration Ben Guigonnet, à toi de jouer !
Merci à Marc Daviet (photos) d’avoir capturé ces instants magiques.”

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Definitely the hardest trad route in France is in the spotlight this week, since after enjoying the beautiful video of Barbara Zangerl, it is the turn of all-rounder guide Symon Welfringer (28 years old) to repeat the line. A meteorologist by profession, this passionate mountaineer isn’t worried about ‘dabbling’ in all disciplines: Piolet d’Or, expeditions in Nepal and Pakistan, ice climbing, North face of the Eiger, big wall in the Dolomites or Yosemite, 8c+ in Céüse, cracks in Indian Creek or Joshua Tree and now a nice trad tick.
Here is his comment left on social media:

The tension is palpable at each movement, I ‘m afraid. Not necessarily a fall, but this feeling so particular to trad routes, you look up and nothing sticks out, no quickdraws, no bolts, only a large crack, small chalked holes, you feel very alone.

It was one of my dreams to climb such a route, the definition for me of the beauty of climbing: a pure line following the natural asperities over 45m, a wall free of all artifice and the need to place oneself all the protections, more or less solid. All on a rock of exceptional quality with incredible movements. So many superlatives for a piece of rock but it was a great emotion to successfully climb this “Voyage”.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

I’ve heard about this route for a while, first as an extreme project in a murky place, such a description gave little desire and completely underestimated the beauty of the line. In 2017, Grit maestro James Pearson went down to this project and ended up doing what he would call “Le voyage” which is none other than the hardest traditional climbing route in France. After his ascent, the line remains relatively unknown with few repeats.
Personally, I waited a while before trying this piece of climbing, first for fear of the difficulty but also of the commitment, the E10 rating corresponds to a substantial commitment on sometimes bad protections. At the end of winter I feel pretty fit and ready to break the myth, first top-rope.

After 4 tries I manage the route in top-rope, which seems to be a very technical 8b+ with a quite short hard section but so demanding, especially on the feet which are microscopic and sandy. I took a lot of time to precise my betas during the first climbs with incessant slip but at the end of these first sessions I was quite confident, I have identified the different gear locations and the friends to use right hand, left hand , I put in place my little strategy…

I did my try on lead, in the first pitch in 7a, I had horrible sensations, I almost fell several times. And strangely, the more I went up in the route, the more I relieved myself of the few piece of gear of my harness, the more I felt good and liberated. In the crux section, everything is going as planned, sheathed and precise, I rush to the ferry with a victorious scream. But the route is not over, 10m of ascent on an unsecure loose flake where it is particularly not recommended to put a gear under penalty of bringing done a sandstone fridge. I still put a “mental” friend, my last solid point and more than 15m under me, the movements are no longer extreme but you have to stay focused.
To finish, a crack with hand/finger locks, I give all my energy to each lock, without gloves, my skin is bleeding, I press even harder.
And that’s it, the anchor reaches out to me, an immense joy is arriving, I let go of my stress, my fear.
I’m happy.

Here I am at the top of the hardest trad route in France, and the first French climber to climb it!
It’s not the hardest, but surely the most beautiful route I’ve had the opportunity to climb!
Thank you Manon Bérend, belaying on this kind of route is almost as stressful as climbing it!
And congratulations to James Pearson for opening one of the nicest climbing lines I’ve been on.
Thanks for the info and the inspiration Ben Guigonnet, it’s up to you!
Thanks to Marc Daviet (photos) for capturing these magical moments.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet


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Video: Babsi Zangerl, Le Voyage, Annot

23 mars 2022 à 20:19

Babsi Zangerl revient en vidéo sur son ascension du “Voyage” (E10 7a), l’une des voies de trad les plus difficiles de France. Cette longue fissure technique de 38 mètres a été libérée pour la première fois en 2017 par James Pearson. Accompagnée de son compagnon Jacopo Larcher et du belge Siebe Vanhee, Babsi a répété la voie en mai dernier, signant la première féminine. Une belle coche de plus dans son carnet de croix où figuraient déjà trois des voies les plus mythiques d’El Cap : “Zodiac” 8b, 545m, “Magic Mushroom” 8b+, 879m, et “El Nino” 8a+, 950m. Babsi a également entre autres réalisé la première féminine de la Trilogie Alpine, composée de trois grandes voies en 8b+ dans les Alpes ainsi que des voies dures en escalade sportive comme deux voies en 9a, “Speed integrale” et “Sprengstoff”, sans oublier le premier 8B bloc féminin de l’histoire dans sa jeunesse (“Pura Vida” en 2008). Retour en images et en interview sur “Le Voyage”.

“Quand nous avons entendu parler d’un soi-disant paradis de l’escalade sur grès dans le sud de la France, nous étions curieux. À l’époque, outre quelques grandes voies granitiques à Chamonix, je n’avais connaissance d’aucun endroit pour grimper du grès en trad en France. Apparemment un tel endroit existait, et il était juste au-dessus du village d’Annot. Annot possède en réalité quatre secteurs différents en un : il y a une zone d’escalade traditionnelle, une zone d’escalade sportive, une zone d’escalade sportive avec des prises taillées, et une — célèbre — zone de bloc. On rêvait d’utiliser notre équipement de trad pour grimper de pures voies en grès… et on l’a fait. Après seulement quelques jours, on s’est renduc compte combien cet endroit avait à offrir. En avril, il faisait déjà assez chaud, mais nous avons trouvé des conditions parfaites dans certains canyons où la brise soufflait pour, tant qu’à faire, tenter aussi des voies plus dures.

Nous avons eu l’impression de passer de vraies vacances. Par le passé, nous avions généralement cherché de bonnes conditions de froid durant nos trips grimpe, mais cette fois-ci nous avons apprécié la chaleur du soleil tandis qu’en même temps nous pouvions grimper dur dans les canyons froids et ventés. Une belle combinaison pour profiter du soleil français et d’un mode de vie sur le thème détente. Le camping était ultra confortable, et la cerise sur le gâteau était la livraison de baguettes et croissants frais de la boulangerie locale directement à notre van tous les matins !

Au bout de quelques jours, nous avons jeté un œil sur cette méga ligne appelée Le Voyage. Le Voyage (E10, 7a) est une voie de 38 mètres dans le secteur de La chambre du roi, qui a été gravie pour la première fois par James Person en 2017. Cette voie récente est sans aucun doute l’une des plus belles voies de trad de France. Cette nouvelle voie à tenter inclut un mur vertical, des gouttes d’eau, des fissures, des arquées et des placements de points délicats.

E10 7a, cela ressemble à une suite de lettres et de chiffres incompréhensibles. D’une certaine manière, c’est le cas, même pour les Britanniques qui ont inventé ce système de notation complexe qui combine la dangerosité d’une voie avec ses difficultés purement techniques. Je décrirais cette ligne comme étant difficile mais relativement sûre, au moins pour la section du crux et pour les sections suivantes : plus tu grimpes haut, meilleurs sont les placements de protections. Mais jusqu’à la partie centrale de la voie est vraiment risquée. Réaliser la traversée à 1/3 de la voie est un défi mental. J’étais assez nerveuse de placer du matériel là, parce que ces mêmes gouttes d’eau devaient également servir de prises pour les mains. C’est difficile de trouver la bonne façon de protéger ce passage avant d’entrer dans le véritable crux de la voie.

Le crux exige un maximum de puissance et de gainage. Il m’a toujours fait peur. Même en l’essayant du haut, je ne faisais que tomber. J’ai donc décidé de faire quelques essais en tête pour garder la motivation et aussi au cas où j’aurais la chance d’attraper le bac final après cette section technique délicate.

Jacopo a été le premier de notre groupe à répéter le Voyage ; Siebe a été le suivant sur la liste. Nous avions des méthodes différentes pour cette voie, ce qui était très cool. Tout le monde a trouvé sa propre méthode après avoir essayé toutes les différentes solutions. Il ne nous restait plus que trois jours avant de rentrer à la maison. La pression était forte au moment de s’équiper. Je voulais vraiment enchaîner cette voie parfaite. J’ai foiré mon premier essai de la journée, j’ai passé trop de temps à placer mes points et à tétaniser avant même d’atteindre le crux. J’avais besoin d’ajuster chaque détail pour économiser de l’énergie et placer l’équipement dont j’avais besoin. L’ascension a été une véritable bataille. Mais j’ai finalement pu grimper ces 38 mètres de pur grès.

Nous avons tous adoré l’expérience, et le mental de l’équipe est resté au beau fixe, ce qui était motivant pour chacun et chacune. Cette voie naturelle est un vrai cadeau, sans aucune prise taillée, et avec juste assez de prises pour permettre une progression en trad. Pour moi, il n’y a pas plus parfait. Des voies comme celles-ci sont rares.”

Photos: Andrea Cossu

Babsi Zangerl shares a video about her ascent of “Le Voyage” (E10 7a), one of the French hardest trad lines. This long and technical 38 meters long crack has been freed by James Pearson in 2017. Joined by her partner Jacopo Larcher and Belgian Siebe Vanhee, Babsi repeated the line in May 2021. A nice tick on her logbook, where you can also find 3 must form EL Capitan (“Zodiac”, “Magic Mushroom”, “El Nino”) or the first female ascent of the Alpine Trilogy (3 hard 8b+ multipitch in the Alps) or several hard sportclimbing routes like “Speed integrale” and “Sprengstoff” both 9a and the first female 8B in her childhood with “Pura Vida” (2008). Here is her comment about “Le Voyage”.

“When we heard about a so-called sandstone climbing paradise in the south of France, we were curious. At the time, apart from some great granite routes in Chamonix, I did not know of any place to climb sandstone trad in France. Apparently such a place existed, and it was just above the village of Annot in the southeast.

Annot actually has four different areas in one: there is a traditional climbing area, a sport climbing area, a sport climbing area with chipped holds, and a -famous- bouldering area. We dreamed of using our trad gear to climb pure sandstone routes… and we did.

After a few first days it was amazing how much this place had to offer. In April, it was already quite warm, but we found perfect conditions in some canyons where the breeze was blowing so that we could also try harder routes.

We felt like we were on a real vacation. In the past we have usually looked for good cold conditions during our climbing trips, but this time we enjoyed the warmth of the sun while at the same time we could climb hard in the cold and windy canyons. A great combination to enjoy the French sun and a relaxation-themed lifestyle. The campsite was ultra comfortable, and the cherry on the cake was the delivery of fresh baguettes and croissants from the local bakery directly to our van every morning!

After the first few days, we took a look at this mega line called The Journey. “Le Voyage” (E10, 7a) is a 38m route in the area of ​​La chambre du roi, which was climbed for the first time by James Person in 2017. This recent route is undoubtedly one of the most beautiful routes from France. This new path to try includes a vertical wall, water drops, cracks, crimps and delicate balancy moves.

E10 7a, it looks like a series of incomprehensible letters and numbers. In a way, this is the case, even for the Brits who invented this complex grading system that combines the dangerousness of a route with its purely technical difficulties. I would describe this line as difficult but fairly safe, at least for the crux section and for the following sections: the higher you climb, the better the placements. But the central part of the route is really risky.

It’s a mental challenge to complete the traverse at 1/3 of the route. I was quite nervous to place material there, because these same water drops were also to be used as hand holds. It’s difficult to find the right way to protect this passage before entering the real crux of the route.

The crux requires maximum power and body tension. It always scared me. Even trying it from the top I just kept falling off. So I decided to do a few goes in lead to keep up the motivation and also in case I had the chance to grab the final jug after this tricky technical section.

Jacopo was the first of our group to repeat “Le Voyage”; Siebe was next on the list. We had different plans for this route, which was very cool. Everyone has found their own method after trying all the different solutions.

We only had three days left before we went home. The pressure was high when it came time to try. I really wanted to do this perfect route. I messed up my first try of the day, spent too much time placing my points and failing before I even reached the crux. I needed to adjust every detail to save energy and place the gear I needed. The ascent was a real battle. But I was finally able to climb these 38 meters of pure sandstone.

We all loved the experience, and the team spirit remained strong, which was motivating for everyone. This natural route is a real gift, without any chipped holds, and with just enough holds to allow progression in trad. For me, there is no more perfect. Routes like these are rare.”

Photos: Andrea Cossu

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Pierre Le Cerf répète Eagle-4 et suggère une décotation – Pierre Le Cerf repeats Eagle-4 and suggests a downgrade

14 février 2022 à 09:56

Le grimpeur niçois Pierre Le Cerf (22 ans) n’avait jamais fait de voies en 9ème degré en dehors de ses terres en Riviera. Il vient de réussir un gros coup avec la 4ème ascension de “Eagle-4” à St-Léger du Ventoux (après Ondra, Parmentier et Chanourdie) pour laquelle il suggère une décotation à 9a+. Il s’en explique ci-dessous.

– Pourquoi être venu essayer “Eagle-4” en guise de première voie en 9ème degré en dehors de la région niçoise ?
Je vais pas mentir, c’est clairement pour la cotation, j’avais envie de faire un 9b ça fait toujours rêver ce genre de cotation, un gros menteur celui qui dit l’inverse ! Je m’étais mis ça comme objectif de l’année avec pleins d’autres objectifs hein, j’ai voulu commencer par le plus dur, et ça y est c’est fait, malheureusement je pense que ça penche pour 9a+ mais ça reste une belle expérience !

– Combien de séances as-tu mis ? comment ça s’est passé ?
J’ai mis 10-11 séances, sans trop m’acharner à chaque séance, en moyenne c’était deux montées, j’aime bien prendre mon temps…Premier trip découverte, trop chaud, le second section par section, mouillé le troisième trip, à deux doigts de faire et puis le petit dernier où je clippe le relais.

– Tu proposes une décotation de la voie, pourquoi ? Tu as trouvé de nouvelles méthodes ou astuces ?
Je décote car avant de trouver une nouvelle méthode, je me posais déjà la question du « est-ce 9b », forcément on se pose ce genre de question quand on essaye une voie dure… et en plus de ça on me dit “Pierrot y’a un genou là j’en suis sûr” je teste, j’aime bien, et je le garde, donc oui une belle nouvelle méthode !

– C’est une voie très bloc et spécifique, qu’en penses-tu ? Décris les principales difficultés selon toi.
Ouais carrément, ça se joue sur exactement 24 mouvements. Le passage dur, avec de mémoire 25 mouvements de pieds ! Puis ça se finit dans un 8a/8a+ facile physiquement par rapport à la première partie mais très dur mentalement ! Pour faire la voie faut être costaud en pince avec les doigts fléchis (en semi-arquée), en biceps droit (pour le premier mouvement) et en suspension de toute sorte de prise car y’a beaucoup de temps de pause pour bouger les pieds !

– Quels sont les prochains projets qui te tiennent à cœur en milieu naturel ?
Et bien du coup faire un 9b, j’aimerai vraiment vraiment tenter “First round First minute” en Espagne mais ça c’est pas pour demain, sinon essayer la voisine de “Eagle-4”, “Super crakinette”, j’aimerais beaucoup la faire ! Sinon maintenant c’est compétition…avec les championnats de France et tout et tout !

Photo: Adrien Boulon (dit la chignole)

Pierre Le Cerf Eagle-4

French climber from Nice, France Pierre Le Cerf (22 years old) never climbed 9th grade routes out of his home region. He just succeed with a big feat : the 4th repeat of “Eagle-4” located at Praniania, St-Léger du Ventoux (after Ondra, Parmentier and Chanourdie). Pierre suggests a downgrade to 9a+. He explains why below.

– Why did you choose to try “Eagle-4” in St-Léger?
I’m not going to lie, it’s clearly for the grade, I wanted to do a 9b it always makes you dream of this kind of grade, a big liar the one who says the opposite! I set this as my goal of the year with lots of other goals, I wanted to start with the hardest, and that’s it, it’s done, unfortunately I think it’s more around 9a+, but it’s still a great experience!


– How many sessions? How was it?
I took 10-11 sessions, without trying too hard at each session, on average it was two goes per day, I like to take my time… First discovery trip, too hot, the second one I did it part by part,the third trip it was wet and I was close, and then the last one where I clipped the anchor.

– Why did you propose a downgrade of the route? Did you find any new plans or tricks?
I’m downgrading because before finding a new method, I was already asking myself the question of “is it 9b?”. Obviously we ask ourselves this kind of question when we try a hard route… and during the work a friend who was belaying me said “Pierrot here I think there is a kneebar, I’m sure” I tried the kneebar, I found it and liked it, and I used it, so yes it’s a great new plan!

– It’s a very bouldering and specific route, what do you think? Describe the main difficulties.
Yeah definitely, the route shares exactly 24 moves. The crux, with 25 foot moves from memory! Then it ends in an 8a/8a+ physically easy compared to the first part but very hard mentally! To do the route you have to be strong in small pinches, in biceps (for the first move) and in finger power because there is a lot of pause time to move your feet!

– What are your next projects outdoors?
Well, climb a real 9b, I would really really like to try “First round First minute” in Spain but that’s not for tomorrow, otherwise try the neighbor of “Eagle-4”, “Super crakinette”…Otherwise now it’s competition… with the French bouldering championships coming soon.

Photo: Adrien Boulon



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