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Seb Bouin répète Change ! – Seb Bouin repeats Change!

8 août 2022 à 12:30

Après “Nordic Marathon” et de nombreuses coches dans le 9a/+ qu’on ne vous relaye même plus Seb Bouin vient de parachever avec panache son trip Norvégien avec la 3ème ascension de “Change” à Flatanger à son dernier essai du séjour ! Connu comme le premier 9b+ mondial en 2012 après la première ascension de Adam Ondra la décotation de “Chilam Balam”, la voie avait été répétée par l’italien Stefano Ghisolfi en 2020. Sans se prononcer pour l’instant sur le niveau de la voie, voici ses confidences laissées sur les réseaux.

“Après avoir réalisé indépendamment la première et seconde partie mon objectif était d’essayer la voie entière. Le problème était qu’il me restait 4 jours de grimpe avant de rentrer à la maison.
Je ne savais si ce serait assez pour réussir l’intégrale. Mon corps commençait à être fatigué par la grotte. Je me sentais fatigué du séjour, mais je voulais jouer le jeu jusqu’à la fin.
Le premier jour, les conditions étaient horribles, pas mal de prises clé étaient mouillées. j’ai décidé de ne pas grimper et d’attendre le jour suivant.
Le 2ème jour, c’était toujours humide, mais les prises clé étaient un peu plus sèches, mais l’humidité ne me donnait pas confiance. J’ai quand même décidé d’essayer la voie. C’était difficile d’attendre plus longtemps sachant que j’allais partir bientôt. J’ai réussi la première partie, je me suis beaucoup reposé au début de la seconde longueur, j’ai passé le crux en traversée, et je suis tombé juste après au second crux. Les prises étaient vraiment trempées.

Le 3ème jour, je me suis senti fatigué de ma tentative de la veille et je n’ai pas très bien dormi. Je ne pensais pas grimper, je voulais attendre d’être prêt. Je me suis rendu à la grotte pour voir les condis et assurer ma copine dans sa voie. Les conditions étaient exceptionnelles ! J’étais un peu timoré dans mon esprit. Dois-je essayer et tirer avantage des condis ? Ou dois-je attendre d’avoir récupéré pleinement ? J’ai finalement décidé d’essayer la voie. Je volais littéralement sur les prises grâce aux bonnes condis. C’était tellement différent de la veille. Je suis content de dire que je n’ai pas fait d’erreurs, avec la croyance que je pouvais le faire, et ça l’a fait ! Je ne suis pas un habitué du dernier essai, mais là cette fois c’est arrivé !
J’ai réalisé la voie avec des genouillères comme le précédent ascensionniste, Stefano Ghisolfi.
Plus d’infos à venir sur le trip en entier, et une comparaison entre “Change”, “Nordic Marathon” et “Move”.

Photo : Marco Müller

After “Nordic Marathon” and numerous sends in the 9a/+ that we didn’t mention anymore, Seb Bouin just finished his glorious stay here with the 3rd repeat of “Change” at his last try of the trip! Known as the first 9b+ of climbing history with the first ascent by Adam Ondra in 2012 and the downgrade of “Chilam Balam”, the route was repeated by Italian gun Stefano Ghisolfi in 2020. Without giving his opinion yeat regarding the grade, here is Seb’s comment left on social media.

“After sending pitch 1 and pitch 2 independently, my goal was for sure trying the entire route. The only problem was I only had four more days, before my departure to come back home.

I didn’t know if it would be enough for the entire route. My body started to feel crushed by this cave. I felt tired from the trip. But I wanted to play the game until the very end.

Day 1, the conditions were terrible. It was humid and wet. A lot of the key holds were wet. I decided to not climb and wait for the next day.

Day 2, it was still humid, and key holds were a bit dryer, but the humidity didn’t give me confidence. I decided to try the route anyway. It was difficult to wait much longer, knowing I had to leave soon. I passed the first pitch, rested a lot before pitch 2. Then passed the first traverse crux on Pitch 2, and fell straight after that on the second crux. The holds were really humid and almost wet.

Day 3 (August 5th), I still felt really tired from my attempt on the previous day, and I didn’t sleep well during the night. I wasn’t planning to climb – I wanted to wait until I felt ready. I went up to the cave to check out conditions and belay my girlfriend on her route. The conditions were exceptional! I was torn in my mind. Should I try it and take advantage of the conditions? or should I wait until I knew I was fully recovered? I finally decided to try the route. I was literaly flowing through the holds, due to the good conditions. It was so much different than the day before.

I am happy to say that I made no mistakes and felt the belief that I could make it to the end, and I did! I am not usually a ‘last day, last try’ kind of guy, but this time it happened.

I climbed the route with kneepads, like previous ascensionist Stefano Ghisolfi.

More posts to come regarding the global trip, and comparaison between Change, Nordic Marathon, and Move.”

Pic: Marco Müller

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Rumeur : Shawn Raboutou a-t-il enchaîné deux 9A bloc sans le dire à personne ?!

Les rumeurs vont bon train ! Shawn Raboutou, qui a récemment enchaîné un nouveau 8C+, aurait également libéré deux 9A bloc coup sur coup il y a quelques mois, sans communiquer sur cette performance.


Enchaîner deux 9A blocs dans le plus grand des secrets

Retour le 18 mai 2022. Une publication attire notre attention dans le fil d’actualité d’Instagram : Shawn Raboutou vient de communiquer sur l’une de ses performances. Un fait tellement rare, qu’il est à prendre au sérieux. En effet, l’Américain est loin d’être le grimpeur le plus connecté de la planète. Très discret, il ne s’étend jamais sur ses exploits, pourtant dantesques. Preuve en est avec son post du jour :

« L’été dernier, j’ai enchaîné un vieux projet de Dave Graham à Fionnay, en Suisse. Ce mec grimpe comme s’il venait de 2030… Tellement en avance sur son temps. Merci DG de toujours nous inspirer ! « .

En à peine quatre lignes, il venait d’annoncer la première ascension de l’un des blocs les plus durs d’Europe. En toute simplicité. Et surtout, des mois après son enchaînement ! En effet, au moment où Shawn communique sur cette performance, nous sommes le 18 mai 2022, soit une dizaine de mois après son exploit. Durant tout ce temps, cette performance est restée dans le plus grand des secrets.

À partir de ce moment, une rumeur allait se répandre rapidement : Shawn aurait également enchaîné deux 9A bloc, sans les avoir annoncés. Un premier commentaire nous met la puce à l’oreille. Celui de sa petite soeur, Brooke Raboutou. Alors que de nombreux grimpeurs félicitent Shawn pour sa performance, la grimpeuse olympienne, qui brille sur le circuit international cette saison, écrivait : « Si seulement ils savaient ». Robyn Erbesfield, mère de Brooke et de Shawn, et quatre fois vainqueur du classement général des Coupes du Monde entre 1992 et 1995, surenchérissait en répondant à sa fille : « Si seulement !!! ».

Un deuxième commentaire sèmera le doute, celui de Felipe Camargo. Le fort grimpeur Brésilien déclarait : « Mec, tu aurais dû poster ça il y a des mois… il y en a deux autres que tu dois poster… dépêche-toi ! 😂😂😂 »

D’autres grimpeurs indiquaient encore que ces deux ascensions toujours secrètes seraient d’un niveau encore plus élevé que 8C+.

Une rumeur… Confirmée ?

Depuis, cette rumeur semble bel et bien confirmée. De nombreux grimpeurs et médias ont révélé que Shawn avait réellement enchaîné deux des plus gros projets du monde, sans en parler. Voici ce que l’on sait.

« Megatron Project » 9A

Shawn Raboutou aurait libéré le fameux « Megatron Project », que Daniel Woods essaye depuis deux ans. Situé dans l’Eldorado Canyon, ce bloc est une extension de « Tron », un 8B+ sur une proue déversante, ouvert en 2017 par Daniel Woods. « Megatron » consiste à débuter sept mouvements plus bas, qui valent 8C à eux seuls, avant de rejoindre les dix mouvements de « Tron » 8B+, sans possibilité de repos entre les deux sections.

« Alpha Moon Project » 9A

Situé en Suisse, l' »Alpha Moon Project » est un projet découvert par Dave Graham il y a près de vingt ans. En novembre dernier, il avait travaillé le bloc aux côtés de Shawn Raboutou et William Bosi. Ensemble, le trio avait réussi à comprendre et déchiffrer tous les mouvements de ce bloc énigmatique. Il consiste à empiler deux mouvements en 8B+ dans un long 8C+, sans aucun repos entre chaque mouvement.

Interrogé sur l’ascension supposée de Shawn Raboutou dans ce bloc, Dave Graham a simplement déclaré : « Sans commentaire ! ».

Des images de Shawn Raboutou et Dave Graham quand ils travaillaient « Alpha Moon Project » en novembre :

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Dave Graham (@dave_graham_)

Shawn Raboutou, 24 ans et déjà l’un des plus grands !

Depuis quelques années, l’Américain Shawn Raboutou, 24 ans seulement, s’impose comme l’un des jeunes talents les plus brillants de la planète. En quelques années, il a répété les lignes les plus difficiles du monde, tout en y ajoutant quelques-unes de ses oeuvres.

En 2018, il libérait ainsi « Off The Wagon Sit », connu pour être le premier 8C+ de Suisse. Il a également signé la première ascension de « Big Z » 8C+, « Fuck the System » 8C+, « Road Kill » 8C et « Fallen Angel » 8C. En plus de ces premières ascensions, il a également répété les blocs les plus durs de la planète, comme « Livin’ Large » 8C+, « The Creature from the Black Lagoon » 8C+, « Finnish Line » 8C, ou encore « Khoikhoi » 8C.

En bref, Raboutou fait partie des meilleurs de la discipline. Mais à la différence de la plupart des grimpeurs professionnels, pour qui la publication de leurs exploits fait partie intégrante de leur métier, Raboutou est beaucoup plus discret lorsqu’il s’agit de communiquer sur ses performances.

Une communication à contre-courant

L’avènement des réseaux sociaux a permis aux grimpeurs de disposer d’un canal de communication inédit afin de mettre en lumière leur activité. Tous les grimpeurs professionnels communiquent quasiment en direct sur leurs performances, que ce soit en compétition ou en falaise. Alors que l’escalade est un sport en plein essor et que de plus en plus de marques s’intéressent à cette pratique, communiquer sur ses réalisations est devenue une vraie part du métier de grimpeur pro. Pour un sponsor, la valeur d’un athlète est directement liée à sa visibilité sur les réseaux sociaux (en plus de sa volonté et sa motivation à participer à des stages, à apparaître dans des films, à parler aux médias, afin de promouvoir la notoriété de la marque).

Mais Shawn Raboutou va à l’encontre de cela. Au contraire, il est peu actif sur les réseaux sociaux, qu’il semble prendre avec beaucoup de légèreté. Il n’est pas rare de le voir poster des photos de ses vacances ou de ses soirées entre amis, plutôt que de parler de ses accomplissements sur le rocher, aussi fous soient-ils. Durant ces deux dernières années, il n’a par exemple publié que 18 posts sur Instagram, là où Adam Ondra en a posté 333 sur la même période.

Le 18 mai 2022, il avait communiqué sur son ascension de « Fuck The System », enchaîné quasiment un an plus tôt. Plus récemment, on apprenait son enchaînement de « The Story of 3 Worlds » des mois après la date de son ascension, sans même que Shawn en parle sur ses propres réseaux sociaux.

En plus d’être l’une des plus grosses révélations ces dernières années, Shawn Raboutou est également membre de l’une des familles les plus « royales » de l’escalade, étant le fils de Robyn Erbesfield et Didier Raboutou et le frère de Brooke Raboutou. Ces deux faits le placent dans une position privilégiée, qui lui permet de ne pas avoir à exposer constamment ses performances sur les réseaux, tout en conservant ses sponsors.

Et puis finalement, être un grimpeur professionnel, c’est avant tout être un leader et un modèle, ce que Raboutou incarne pleinement.

Nao Monchois répète La Moustache qui fâche 9a+ – Nao Monchois repeats La Moustache qui fâche 9a+

4 août 2022 à 21:01

Privé de compétition internationale cet été en raison d’une contre-perf aux championnats de France, Le compétiteur français originaire de Besançon Nao Monchois rebondit et vient de réaliser son premier 9a+ à Entraygues, dans le Briançonnais, avec “La moustache qui fâche”. C’est la 6ème ascension de cette voie d’endurance de force sur une vingtaine de mouvements très puissants. Nao avait déjà réalisé du 9a avec “La cadre nouvelle version” il y a deux ans. Voici sa réaction avec en bonus une vidéo sympa dans la voie.

“J’ai effectué 3 petits trips pour la faire, un de 4 sessions pour bien repérer les méthodes, un de 3 jours où j’ai commencé à mettre de bons essais et enfin un dernier de 3 sessions pour finir le boulot ! Au début, je faisais à peu près tous les mouvements mais je subissais trop en doigts pour espérer tous les enchaîner. C’est pourquoi je me suis un peu entraîné dans ce domaine pour moins subir intrinsèquement. Sinon, j’ai continué à faire pas mal de bloc à côté pour garder la patate, et j’aimais bien faire des grosses journées pour maintenir un bon volume en me finissant dans “Sankukaï” (une voie à côté de la moustache).
La voie s’appelle ainsi en référence à une moustache de sika dans Sankukaï, le 8c+ connu de Entraygues. Pour la petite histoire, une arquée similaire avait cassé et ainsi Olivier Fourbet (un local) avait sculpté cette moustache de sika pour garder l’effort hyper homogène de cette voie. Il y a toujours un débat sur la possibilité de l’enlever pour que la voie soit entièrement naturelle (hormis les prises renforcées), cela rendrait l’effort beaucoup plus bloc mais apparemment cela marchera quand même. Bientôt un référendum au pied de la voie !

Photo : Arthur Ternant


Deprived of international competitions this summer due to a poor showing at the French nationals, the competitor from Besançon Nao Monchois is back on the rocks and just freed his first 9a+ at Entraygues in the Briançonnais with “La moustache qui fâche”. This is the 6th ascent of this short power endurance route (around 20 moves). Nao previously climbed a 9a with “Le cadre nouvelle version” two years ago at Céüse. Here are his thoughts and a cool video of the line as a bonus (click on the image .

“I made 3 short trips to do it, one of 4 sessions to check the betas, one of 3 days where I started to put some solid goes in and finally a last one of 3 sessions to finish the job! At the beginning, I was doing almost all the moves but suffered too much in terms of finger strength to hope to link them all. That’s what I focused on in training to suffer less. Otherwise, I kept doing a lot of bouldering to stay in shape, and I liked to do big days to maintain a good endurance base, ending my days up in “Sankukaï” (a route next to “La moustache”). The route is so called in reference to a sika mustache in Sankukaï, the 8c+ known to Entraygues. For the record, a small crimp had broken and Olivier Fourbet (a local) sculpted this sika mustache to keep the hyper homogeneous effort of this route. There is always a debate on the possibility of removing it in order to keep the route entirely natural (apart from the reinforced holds), it would make the effort much more bouldery, but apparently it would still work. Soon there’ll be a referendum at the crag!”

Photo: Arthur Ternant

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Seb Bouin frappe encore à Flatanger !

Toujours à Flatanger, Seb Bouin continue de frapper fort ! Après avoir libéré la première longueur de « Change », il a maintenant réussi la deuxième longueur, qu’il décrit comme un « dur 9a ».

Seb Bouin est décidément en grande forme ! Arrivé à Flatanger il y a trois semaines, les croix s’enchaînent pour notre Français. Afin de parfaire sa condition physique pour son énorme projet en 9c, Seb travaille d’autres voies du même style dans la grotte.

Il a dans sa ligne de mire « Change », le premier 9b+ du monde. Si cette voie lui a toujours fait peur après avoir vu les images d’Adam Ondra se démembrant les épaules dans le crux, Seb prenait son courage à deux mains le 19 juillet et parvenait à enchaîner la première partie et vaincre ce crux tant redouté.

Car l’iconique 9b+ peut être décomposé en deux parties : une première qui vaut 9a+/b, suivie d’une deuxième, qui vaut 9a. Lors de son ascension de la première longueur, Seb avait tenté la deuxième, en vain.

Hier, il a réussi à enchaîner cette deuxième longueur de « Change », qui d’après lui, vaut un « dur 9a ».

Je pensais que cette ligne était plutôt physique et conti. Mais en fait, elle fait plutôt appel à de la rési courte. Les pas les plus durs arrivent dès le début. Il y a une première traversée à gauche assez dure, suivie d’un sérieux mouvement d’épaule sur arquée. Ensuite, il y a un troisième crux assez dur qui permet de continuer sur une section qui vaut 8b+ jusqu’au sommet. »

Seb Bouin

Maintenant, son objectif est de mettre des essais depuis le bas de la voie, pour tenter de l’enchaîner dans son intégralité. Jusque-là, seuls Adam Ondra (en 2012) et Stefano Ghisolfi (en 2020) ont réussi à le faire.

Avant de tenter d’enchaîner « Change » en entier, mon but était de bien maîtriser la deuxième longueur. Je l’ai fait, mais je n’étais pas assez facile à mon goût. Dans le crux, j’me disais « et si je venais du sol…? ». Je serais probablement tombé.

Je vais essayer de pratiquer le plus possible cette longueur pendant mes échauffements. Puis, je vais mettre des essais depuis le sol. »

Seb Bouin

Mais le temps passe vite ! Il ne lui reste plus que quelques jours sur place, et Seb avoue ressentir la fatigue physique peser sur ses épaules. Aura-t-il les ressources pour enchaîner le premier 9b+ du monde avant son départ ?


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Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Shawn Raboutou propose une extension encore plus dure au premier 8C bloc du monde !

Shawn Raboutou a eu l’audace de réaliser la première ascension de « The Story of 3 Worlds », qui n’est autre qu’une extension du premier 8C bloc du monde, « The Story of Two Worlds ».

Il fallait oser le faire. Réaliser une extension encore plus dure à l’un des 8C blocs les plus emblématiques du monde. C’est ce qu’a réalisé l’hiver dernier l’Américain Shawn Raboutou, connu pour être l’un des bloqueurs les plus discrets et forts du moment.

« The Story of 3 Worlds », marqué par un mouvement spectaculaire

En 2005, Dave Graham ouvrait « The Story of Two Worlds » qui n’était autre qu’une extension de « The Dagger » 8B. Il proposait alors la cotation de 8C, ce qui en fera le premier au monde. Shawn Raboutou a eu l’idée de créer un nouveau départ encore plus dur à ce bloc, qui débute à gauche, et qui ajoute un mouvement aussi extrême que spectaculaire : un jeté à une main sur une inversée, au beau milieu du toit. En réussissant ce passage, il a ainsi établi « The Story of 3 Worlds » et proposé la cotation de 8C+.

Pour la petite anecdote, l’Américain a enchaîné ce passage deux fois consécutivement, après avoir accidentellement effleuré l’arbre à la sortie du bloc, lors de son premier essai victorieux.

En 2013, Carlo Traversi avait réalisé « The Story of Two Worlds » et pensé à un potentiel départ à gauche, comme l’a fait son compatriote Shawn Raboutou. Mais cette extension lui avait paru impossible à l’époque : « J’ai toujours regardé le départ à gauche en essayant d’imaginer comment connecter l’ensemble, mais ça m’a toujours semblé improbable de faire fonctionner tous les mouvements entre eux. La découverte de nombreux coincements de genoux a rendu cette liaison faisable. »

Des coincements de genoux techniques permettent de pouvoir enchaîner tous les mouvements.

« The Story of 3 Worlds » nécessite un savant mélange de puissance et de technique, deux aspects qui sont devenus la marque de fabrique de Shawn Raboutou. Ce nouveau passage commence sur le côté gauche de la grotte et passe par de fines inversées et des pieds quasi-inexistants, qui amènent sur un coincement de genoux. Là, après un bref moment de détente la tête à l’envers, il faut enchaîner plusieurs mouvements durs qui culminent avec un jeté sur une inversée, qui n’est autre que la prise de départ de « The Dagger », qu’il faut ensuite enchaîner pour se rétablir au sommet du bloc.

Shawn Raboutou, le grimpeur fort le plus discret de la planète

La nouvelle concernant l’ascension de « The Story of 3 Worlds » est tombée des mois après l’enchaînement de Shawn Raboutou. Ne pas annoncer ses performances est une pratique courante pour l’Américain. Il est connu pour rester discret sur ses performances, aussi avant-gardistes soient-elles, pour ensuite les annoncer avec beaucoup d’indifférence des mois plus tard.

Il l’avait déjà fait plus tôt cette saison, en réalisant la première ascension de « Fuck the System », un ancien projet de Dave Graham à Fioney, en Suisse, qu’il avait annoncé en mai cette année, soit dix mois après son enchaînement !

Et certaines rumeurs affirment que Raboutou aurait aussi enchaîné deux 9A bloc, sans avoir encore officiellement communiqué dessus. C’est d’ailleurs le sujet d’un article qui paraîtra prochainement sur Planetgrimpe.

La vidéo de Shawn Raboutou dans « The Story of 3 Worlds » :

L’histoire complète de « The Story of Two Worlds »

« The Story of Two Worlds » est une ligne qui mérite quelques explications.

Situé à Cresciano, en Suisse, ce bloc est un passage de 21 mouvements, coté 8C. Il faut noter que cette ligne est en fait une extension de « The Dagger » 8B, qui ajoute sept mouvements en 8A+/B à la ligne originale. Il s’agit du premier 8C confirmé, après que le célèbre « Dreamtime » de Fred Nicole (qui se situe de l’autre côté du même bloc rocheux) ait été décoté à 8B+ dans les années qui ont suivi sa première ascension.

« The Story of Two Worlds » a été ouvert par Dave Graham en janvier 2005, et ce dernier l’a décrit comme la « nouvelle norme pour le 8C » après la décotation de « Dreamtime ». Ce bloc est depuis devenu l’un des 8C les plus répétés au monde (Plus de 15 répétitions connues à ce jour avec de nombreux grimpeurs qui s’y frottent chaque année).

Pour la petite histoire, « The Story of two world » a connu quelques petites anecdotes intéressantes. Par exemple, la première répétition de ce bloc mythique a eu lieu cinq ans après la première ascension de Dave Graham, par Dai Koyamada en mai 2010. Mais cet enchaînement du Japonais a rapidement fait polémique, puisqu’il aurait commencé le bloc en utilisant d’autres prises de départ. Face à cette polémique grandissante, Koyamada a décidé de retourner dans le bloc, avec l’obsession de l’enchaîner une nouvelle fois. Et pour clarifier les choses une bonne fois pour toutes, il a choisi cette fois d’effectuer une ascension depuis une position de départ encore plus basse que celle de Graham, en commençant les deux mains sur une inversée, et les deux pieds en contrepointe. Ce nouveau départ proposé par le Japonais rajoutait un mouvement très complexe à ce qui était déjà l’un des blocs les plus difficiles au monde. Il travaillera cet unique mouvement pendant deux ans, avant de finalement faire la croix le 22 mars 2012, proposant la cotation de 8C+ pour ce nouveau départ.

Dai Koyamada dans « The Story Of Two Worlds » © Ikuko Serata

L’une des répétitions les plus impressionnantes de ce bloc est sans doute celle d’Alex Megos. Il n’a fallu à l’Allemand que quatre jours de travail avant d’en venir à bout, alors que les conditions n’étaient pas à son avantage.

Aujourd’hui encore, ce bloc reste l’un des plus emblématiques du monde et la référence sur laquelle les autres blocs en 8C sont basés.


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Shawn Raboutou établit un bloc extrême et le garde secret pendant des mois !

Video: Victor Guillermin, Moksha, 9a

1 août 2022 à 20:28

Après “Estado critico” cet hiver, le jeune grimpeur Normand Victor Guillermin réalise son second 9a au Pic St-Loup cet été avec la king line de 50 mètres “Moksha” 9a. Retour en vidéo sur la voie.

After “Estado Critico” last winter, the young French gun Victor Guillermin ticked his second 9a with “Moksha” the famous 50 meters king line located at Pic St-Loup cave, France.

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Alex Megos libère un projet extrême de Chris Sharma à Céüse !

En grande forme, Alex Megos vient de signer la première ascension d’un gros projet ouvert par Chris Sharma à Céüse. Malgré les assauts répétés de plusieurs forts grimpeurs comme Seb Bouin, Charles Albert ou Lucien Martinez, cette voie n’avait encore jamais été enchaînée.

Il y a deux ans, Seb Bouin, l’un des meilleurs falaisistes de la planète, avait déclaré que la ligne était bien trop dure par rapport à son niveau du moment. Charles Albert, bloqueur extraordinaire, avait quant à lui avoué que les mouvements étaient bien plus difficiles que ce qu’il imaginait.

C’est peut-être pour cela que cette voie équipée par Chris Sharma il y a plus d’une décennie n’avait encore jamais été enchaînée. Connu pour être le projet le plus extrême du secteur Face de Rat à Céüse, le relais de « Ratstaman Vibration » a enfin été clippé, après un combat acharné d’Alex Megos.

C’est certainement l’une des meilleures voies que j’ai faites ou essayées dans la catégorie des 9b. »

Alex Megos

L’Allemand découvre cette ligne d’anthologie en 2014. C’était la première fois qu’il mettait les pieds à Céüse, qu’il considère aujourd’hui comme « l’une des plus belles falaises du monde ». Attiré par sa difficulté et son côté sauvage, Alex décide de jeter un oeil à cette ligne d’envergure, sans toutefois l’essayer réellement. Il faudra attendre sept ans plus tard pour qu’il décide de s’y investir sérieusement. Ainsi, en 2021, un an après avoir libéré « Bibliographie » 9b+, Alex parvient à réaliser la voie en trois parties. Toutefois, il ne réussira pas à l’enchaîner avant la fin de son voyage.

De retour en France cette année pour la Coupe du Monde de Chamonix, Alex se rend aussitôt à Céüse une fois la compétition terminée. Après cinq jours passés à travailler la voie, il passe à un cheveu de l’enchaînement, sans réussir à en venir à bout. Il était alors temps pour lui de se rendre à Briançon, pour la deuxième Coupe du Monde sur le sol français, où il décrochera la médaille de bronze.

Après une semaine d’entraînement passée dans les Alpes, la forme était au rendez-vous. Megos décide alors de retourner à Céüse, pour un nouveau combat dans « Ratstaman Vibration ». Dès son premier jour dans la voie, l’Allemand se sent plus fort que jamais. Cette fois, il ne faudra pas attendre longtemps pour que l’ascension ait lieu. Le lendemain, il empilera tous les mouvements de la voie, et atteindra le relais, libérant ainsi cette ligne extrême.

« Ratstaman » fait partie de ces voies mythiques pour moi. Créée par Chris Sharma il y a bien longtemps sur l’une des plus belles falaises du monde, elle a été essayée par quelques forts grimpeurs, mais n’avait encore jamais été faite depuis de toutes ces années. »

Alex Megos

Lui qui compte maintenant plus de 110 voies dans le neuvième degré, ne s’est pas encore exprimé sur la cotation exacte de la voie. Toutefois, la canicule qui frappe actuellement le pays met encore plus en valeur sa performance. Ceux qui connaissent Alex savent qu’il ne se plaindra jamais des mauvaises conditions. Mais il faut dire que la chaleur était inhabituelle à Céüse ces derniers jours.

Pour vous rendre compte de la difficulté de « Ratstaman Vibration », voici une vidéo de Charles Albert et Seb Bouin dans la voie :

Nouvelle croix dans le 9ème degré pour le jeune Victor Guillermin avec « Moksha », 9a

En décembre dernier, il enchaînait son premier 9a à 16 ans, et en avril son premier 9a+. Le voici de retour sur le devant de la scène avec dans la poche le 9a « Moksha » au Pic Saint Loup. Inspiré par une vidéo de Cedric Lachat dans la ligne, le Jeune Normand a tout de suite adhéré à cette voie de 50m qui se divise en 2 parties, un 8c de 25m suivi d’un 8b de 25m. En étant dans le coin pendant une semaine, l’objectif était clair, venir à bout de « Moksha » !

Pour l’occasion, Victor nous a livré ses impressions:

Les deux premiers jours dans la voie ont été assez durs… J’avais peu d’energie quand je grimpais et j’avais du mal à comprendre tous les mouvs de la section finale… Il faut dire que l’approche de 1h15 en montée raide mange un paquet d’influx avant d’arriver à la falaise, et par temps de canicule, les conditions ne sont pas optimales… Après une journée de repos, j’ai mis des runs, mais sans succès. Je suis tombé 3 fois dans le crux, une traversée sur des réglettes. Le lendemain, un gros vent s’est levé et les condis étaient plutot bonnes, mais physiquement, les sensations n’étaient pas au top… Mais au 2e run de la journée, j’arrive à passer le crux, et à ne pas me planter en haut, dans la partie un peu dalleuse. J’enchaine finalement cette voie dans un combat plus mental que physique ! Maintenant je lorgne la voisine de droite de Moksha : « Beyond », pour un prochain gros gros projet 🤩!

Céüse : Alex Megos libère Ratstaman Vibrations ! – Céüse: Alex Megos frees Ratstaman Vibrations!

31 juillet 2022 à 19:39

Deux années après la première ascension de “Bibliographie”, le mutant allemand continue de proposer des premières ascensions extrêmes sur la falaise mythique de Céüse ! Cette fois, Alex vient de réussir la première ascension d’un projet équipé par Chris Sharma en 2012 au secteur Face de Rat, “Ratstaman Vibrations”. Essayée entre autres par Lucien Martinez, Seb Bouin et Charles Albert, cette voie requiert une escalade particulièrement puissante au milieu du panneau très déversant quasi dépourvu de volumes.
Alex commente via Instagram :

“J’ai essayé un coup la voie la première fois que je suis venu à Céüse, en 2014. Puis en 2017 je suis investi dans “Bibliographie” qui m’a pris quelques saisons. En 2021 j’ai mis un autre essai dans “Ratstaman Vibrations” et je l’ai réalisée en 3 parties au 2ème jour, et je ne suis pas revenu jusqu’à il y a 3 semaines. Je suis arrivé juste après la coupe du monde de Chamonix, et après 5 jours dedans, j’étais proche de faire la voie, mais je n’ai pas pu concrétiser. La coupe du monde de Briançon a agi comme une pause bienvenue, et après une semaine de compète et d’entrainement sans faire la fameuse marche d’approche je suis revenu à Céüse. Le premier jour de mon retour je me suis senti très bien, et j’ai réalisé la voie à mon second jour ! “Ratstaman est une voie mythique pour moi. Équipée par Chris Sharma il y a longtemps sur une des meilleures falaises au Monde, essayée par pas mal de forts grimpeurs, mais toujours pas réalisée depuis ces années. Pour sûr une des meilleures voies que j’ai grimpées dans le niveau 9b.”

Two years after the first ascent of “Bibliographie”, Alex Megos is back in Céüse for some business with a new extreme first ascent. This time, Alex just freed an old project bolted by Chris Sharma (in 2012) in Face de Rat overhang, “Ratstaman Vibrations”. Tried by strong climbers like Lucien Martinez, Seb Bouin and Charles Albert, this route is offers a really powerful climbing in a massive overhang without volumes. ALex comments via his Instagram account :

Already the first time I came to Ceüse back in 2014 I had a look at this route, but never decided to actually try. I got busy with Bibliographie in 2017, which took me a few seasons to finish.
In 2021 I gave Ratstaman another go and climbed it in three parts on my second day, but didn’t go back for it until three weeks ago.

Right after the World Cup in Chamonix I headed to Ceüse to properly try the route. After five days I got really close to doing it, but couldn’t quite piece it together in the end. The World Cup in Briançon came as a welcomed break from hiking up the hill and after a week of competing and training I returned to Ceüse. First day back on the route felt really good and already on the second day of this trip I had the perfect send go!
Ratstaman is one of those mythical routes for me. Bolted by Chris Sharma a while ago at one of the best crags in the world, tried by a few strong people, but not been done for many years.
For sure one of the best routes I’ve ever done or tried in the 9b range.

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Flatanger: Au tour de Dylan Chuat de cocher « Thor’s Hammer » 9a (+?)

Le Suisse Dylan Chuat est également du côté de Flatanger pour tenter de venir à bout de quelques voies dures… Et c’est « Thor’s Hammer » qui tombe sous ses assauts. Initialement cotée 9a+ par Adam Ondra puis revu à la baisse par la majorité des grimpeurs à l’avoir enchaînée qui s’accordent plutôt sur 9a, Dylan pencherait pour un solide 9a au regard de la difficulté ressentie durant son processus de travail de la voie.

Oufff la cotation j’en sais rien ahah! C’est plus dur que 9a c’est sûr, après est-ce qu’il faut mettre 9a+ ou 9a/+ j’en sais trop rien…  je n’ai pas assez d’expérience surtout que je n’ai jamais grimpé de ma vie dans des voies aussi longues et encore moins dans des toits…

À noter que le jour de l’enchaînement, les prises du bas étaient mouillées, donc Dylan n’a eu d’autre choix que de monter sécher les prises et de vite mettre un run avant que tout soit de nouveau humide.

J’ai passé la première section de « Thor’s hammer » et ensuite je ne suis plus tombé dans les 40 prochains mètres mais c’était exigeant et treeeees long mais clairement trop classe ! Pour le processus de travail, c’était rapide je suis allé voir la voie en mode touriste, c’était ma première fois à Flatanger donc je voulais juste découvrir. Le style de prise et de mouvement me convienne bien donc ça a été assez vite jusqu’à ce que je me sente prêt à enchaîner.

Bientôt sur le départ, Dylan ne devrait pas se lancer dans d’autres gros projets à Flatanger, mais ne sait-on jamais…

Flatanger : Dylan Chuat répète Thorshammer – Flatanger: Dylan Chuat repeats Thorshammer

29 juillet 2022 à 09:04

Il n’y a pas que Seb Bouin qui est en forme dans la grotte de Flatanger ! Le mutant Suisse Dylan Chuat vient de réussir le test de conti classique de la grotte norvégienne, “Thor’s hammer” 9a/+ pour 50 mètres d’escalade ! Il nous livre son ressenti.

“C’est clairement la voie la plus longue que j’ai faite, notamment en toit comme ça, je manque d’expérience dans ce niveau. Je me suis particulièrement investi. C’est assez exigeant, notamment le haut dans le 8c de “Nordic Plumber” et sa rampe de plats tout en conti. Tu peux vraiment tomber partout, bien que je ne sois pas tombé après le bas. Pour le niveau, c’est dur à dire, c’est clair que c’est plus dur que les 9a que j’ai faits, mais Flatanger est une falaise un peu 3D et les méthodes ont évolué. Cependant pour le niveau de la voie, l’exigence, la longueur, j’ai trouvé ça difficile à négocier.
J’ai commencé à travailler la voie en mode touriste, j’ai fait les sections dès la première séance, et j’avais déjà fait le 8c de fin avant donc j’étais confiant. Quand j’ai été prêt à enchainer j’ai eu des soucis avec la partie basse qui était très mouillée et donc c’était dur à négocier, avec de la manutention à faire en séchant les prises au PQ juste avant de faire un run. J’ai donc commencé par mettre des essais sans les 2-3 premiers mouvements et j’ai enchainé la voie depuis la 2e dégaine. Ensuite, j’ai dû attendre un certain temps que ça sèche pour essayer du sol, ça me rendait fou, mais je viens enfin de concrétiser !
C’est certainement la plus belle voie difficile que j’aie jamais faite, et sans doute l’une des plus incroyables de Flatanger !”

Photo : Marco Müller

Dylan Chuat Thorshammer

Seb Bouin is not the only one to be in good shape in the Flatanger cave! The Swiss mutant Dylan Chuat has just ticked the classic Norwegian cave stamina test, “Thor’s hammer” 9a/+ for 50 meters of climbing! He shares his feelings with us.

“It’s clearly the longest route I’ve done, especially in a roof like that, I lack experience in this level. I’ve worked particularly hard for it. It’s quite demanding, especially the top part which is the 8c of “Nordic Plumber” and its pumpy flat rail. You can really fall anywhere, even if I never fell after the lower section. For the grade it’s hard to say, it’s clearly harder than the 9as I’ve done before, but Flatanger is a bit of 3D crag and the betas have evolved. However for the level of the route, the requirement, the length, I found it difficult to deal with.
I started working the route in tourist mode, I climbed the different sections of the route in the first session, and I had already sent the 8c finish before so I was confident. When I was ready to send I had problems with the lower part which was very wet and therefore it was hard to climb it, with wet holds I needed to dry with toilet paper just before an attempt. I sent the route from the 2nd quickdraw and then had to wait for it to dry to finally redpoint the route.”

Photo : Marco Müller

Dylan Chuat Thorshammer

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Barbara Zangerl et Jacopo Larcher enchaînent une grande voie à 6250m d’altitude !

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher ont enchaîné en libre « Eternal Flame », une grande voie de 650 mètres cotée 7c+. Sa particularité ? Elle est située sur la face sud de Trango Tower, au Pakistan, et culmine à 6250 mètres d’altitude.

L’Autrichienne et l’Italien ont passé six jours sur la paroi, du 18 au 23 juillet, et ont réussi à grimper en libre chacune des 24 longueurs. Ils n’ont pas fait une seule chute pendant leur ascension, qui s’est faite d’une traite. Un exploit qui n’avait encore jamais été réalisé sur cette voie.

Ils ont enchaîné à vue/flashé toutes les longueurs, sauf les deux premières qu’ils avaient déjà flashées lors de leur précédente expédition, en été 2021.

Au fil de leur ascension, Barbara et Jacopo ont choisi d’alterner le meneur, signifiant qu’ils grimpaient un coup en tête, un coup en second. Cependant, ils ont décidé d’un commun accord qu’ils enchaîneraient tous les deux en tête les quatre longueurs les plus dures, valant 7c et 7c+.

© Paolo Sartori – Black Diamond

Les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes jours de leur tentative, ils ont été freinés dans leur élan, en raison du soleil qui frappait fort et faisait fondre la neige et la glace, ce qui rendait la voie humide. Prenant leur mal en patience, la météo s’est avérée plus clémente le cinquième jour, ce qui leur a laissé que trois longueurs faciles à gravir le dernier jour, avant de se retrouver au sommet.

C’est un rêve devenu réalité ! « Eternal Flame » est une ligne incroyable qui passe à travers l’époustouflante Tour Trango de 6250 mètres d’altitude. Toutes les longueurs sont 5 étoiles, on a rarement vu d’aussi belles grandes voies auparavant. La longueur la plus dure se situe à plus de 6000 mètres d’altitude, c’est incroyable ! Quel périple !

Nous sommes tous les deux épuisés et cuits par le soleil, mais nous sommes super heureux d’avoir gravi cette ligne emblématique, sans jamais être tombé.

Maintenant il est temps de récupérer au camp de base et de profiter de nos derniers jours dans ce beau pays. Un grand bravo à Edu, qui a aussi réalisé son rêve ! »

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher

En effet, quelques jours auparavant, c’est Edu Marin qui atteignait le sommet de cette grande voie, au côté de son père Francisco et son frère Alex. Le trio avait passé 28 jours consécutifs sur la paroi avant d’atteindre le sommet, sans redescendre une seule fois au sol. Il s’agissait alors de la seconde ascension en libre de cette grande voie, la première ayant été réalisée par les frères Hubert en 2009.

Quelques clichés de l’ascension de Barbara Zangerl et Jacopo Larcher :

Dave Graham réalise la seconde ascension de « F*ck the System » 8C+

Il y a quelques jours, le quarantenaire Dave Graham annonçait sur son compte facebook avoir enchaîné « F*ck the System » (8C+) le 25 juin dernier.  Ce bloc situé à Fionnay, en Suisse était un projet de longue date pour l’américain et avait été libéré il y a un an par Shawn Raboutou qui avait qualifié Dave de grimpeur en avance sur son temps tout en le remerciant.

Voici son commentaire après l’enchaînement:

Après 5 semaines d’efforts, j’ai enfin réussi à boucler ce projet!  FTS est le départ direct de « Foundation’s Edge », c’était un vieux projet à moi mais je n’avais encore jamais pu trouver la bonne méthode. L’année dernière, Shawn a fait une ascension impressionnante avec une méthode que j’avais envisagée pour les petits grimpeurs, mais elle semblait impossible pour ma taille et mon style. Après avoir passé l’hiver au Tessin, j’ai enfin trouvé une potentielle séquence avec de très subtils coincements de genoux. J’ai commencé à bosser cette méthode, et à ma grande surprise je bougeais bien! Après 5 séances intenses avec de bonnes températures, quelques ajustements avec mes placements de pieds et mes positions de mains, je suis tombé dans les derniers mouvements du bloc. Étonné, j’ai réalisé que je pouvais le faire.

Pas de chance,  les 2 semaines qui ont suivi, les orages ont trempé le bloc, j’ai essayé toutes les sections que je pouvais sécher, en m’entraînant sur la moitié supérieure, espérant que les prises de départ sécheraient. Les 2 semaines suivantes, il y a eu une canicule, le bloc était sec, mais la température a augmenté d’environ 10 degrés. Je suis tombé au milieu du bloc presque 4/5 fois par session, mais je n’ai jamais pu atteindre le sommet. Et puis j’ai commencé à tomber dans le coincement de genou et même dans la section du début. Je perdais espoir et l’été était en train d’arriver. C’était mon dernier jour, il faisait 13 degrés, 95 % d’humidité, et après deux terribles tentatives, je me suis lancé dans un nouveau run sans réfléchir, j’ai trouvé un flow que je n’avais jamais senti, et je suis sorti au sommet complètement étonné.

Seb Bouin ouvre une nouvelle voie en 9b/+ de 130m à Flatanger !

Seb Bouin vient de réaliser la première ascension d’une nouvelle voie monstrueuse de 130 mètres à Flatanger, en Norvège, qu’il cote 9b/+. Il s’agit de la version la plus facile d’un autre projet, qui pourrait dépasser le 9c.

Seb Bouin est peut-être dans la plus grande forme de sa carrière. Après avoir réalisé la première répétition de « Iron Curtain » 9a+/b, « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, le falaisiste français vient de passer un nouveau cap en libérant une nouvelle voie extrême dans la grotte de Flatanger, « Nordic Marathon ».

« Nordic Marathon », 130 mètres d’escalade en 9b/+

Cette nouvelle voie relie le 8c « Nordic Plumber » à la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », qui vaut 9a+, avant de remonter la grotte jusqu’au sommet. Seb a réalisé cette ligne gargantuesque d’une traite, en une seule longueur de 130 mètres, lui attribuant une cotation globale de 9b/+.

C’est la première fois que la grotte est enchaînée de bas en haut dans son intégralité. Un projet fou, qui avait été imaginé il y a quelques années par Adam Ondra.

Quand Adam m’a parlé de son projet de traverser la grotte en entier, en débutant du sol et en sortant tout au sommet, j’ai été immédiatement émerveillé par cette idée. Si je me suis déplacé à Flatanger, c’est principalement pour vérifier si cette énorme liaison était possible.

L’idée était grande, vraiment grande. Mais c’est définitivement le genre de défi qui m’attire. Plus il est grand, plus je suis motivé. »

Seb Bouin

© Marco Müller

Enchaîner l’intégralité de la grotte de Flatanger, un projet dingue !

Comme nous l’expliquait Seb Bouin il y a quelques jours, pour relier le bas de la grotte au sommet, il existe trois départs possibles, chacun offrant une cotation différente à la ligne globale :

  • Depuis « Nordic Plumber » 8c
  • Depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a
  • Ou depuis « Move » 9b/+

Quel que soit le départ, il faut ensuite poursuivre dans la longueur 2 de « Thor’s Hammer », qui se nomme « Thor’s Hammer P2 » et qui vaut 9a+. Enfin, la troisième partie de ce projet consiste à sortir de la grotte et à finir dans une partie plus verticale, afin d’atteindre le sommet de la falaise.

En enchaînant « Nordic Marathon » 9b/+, Seb Bouin vient donc de libérer la variante la plus facile de ce méga projet.

J’ai décidé de commencer par la ligne la plus facile, « Nordic Plumber » 8c, afin de me faire une idée du défi, et d’être psychologiquement prêt pour la fin lorsque je commencerai à essayer la version plus difficile.
Après avoir d’abord travaillé et enchaîné la deuxième section, « Thor’s Hammer P2 » 9a+, j’ai ensuite commencé à essayer depuis le sol, en essayant d’y faire une liaison depuis « Nordic Plumber ».

Ça a tellement changé la fin ! Arriver dans le 9a+ avec mes bras déjà tellement gonflés après 80 mètres d’escalade était fou.

La taille de la voie rend la chose difficile mentalement. Tu peux faire un essai tous les deux jours maximum. C’est tellement d’escalade d’un coup, c’est si intense, que tu ne peux tout simplement pas en faire deux dans la journée. Et si tu veux être aussi frais que possible, tu as besoin d’un jour de repos entre les deux.

Psychologiquement , c’était assez difficile de ne faire qu’un seul essai tous les deux jours. La pression était si forte dans ce dernier crux. Le tirage de la corde est également insensé. Même si j’avais déjà changé de corde une fois dans la voie, j’ai dû défaire mon nœud et faire du solo sur les 5/10 derniers mètres (mais l’escalade est vraiment facile). »

Seb Bouin

© Marco Müller

La combinaison la plus dure pourrait-elle dépasser le 9c ?

Mais Seb ne compte pas s’arrêter là. Son but ultime est maintenant de parcourir la grotte par la combinaison la plus dure possible, c’est-à-dire depuis « Move ». Il avait fallu quatre ans à Seb Bouin pour répéter cette voie, qui ne serait que la première partie du projet le plus dur de Flatanger.

Imaginez partir de « Move » 9b/+ et finir par « Thor’s Hammer P2″ 9a+. Wow ! »

Seb Bouin

Car si la variante la plus facile, qui consiste à commencer par « Nordic Plumber » 8c, vaut déjà 9b/+ dans son intégralité, que vaudrait le départ depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a ?

Pire encore, quelle serait la cotation du projet qui consisterait à partir depuis « Move » 9b/+ ? La ligne globale pourrait valoir 9c, voire plus !

Adam Ondra, bluffé par les exploits de Seb Bouin

Depuis son arrivée à Flantager au début du mois de juillet, Seb Bouin ne cesse de performer. Suite à cette impressionnante série de croix, Adam Ondra s’est exprimé sur les réseaux sociaux, bluffé par les exploits du Français.

Seb Bouin écrase absolument tout sur son passage à Flatanger ! 💪 En plus de répéter « Iron Curtain » 9a+ (9b), « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, il a fait la première ascension de « Nordic Marathon », qui est selon lui un dur 9b ou un 9b+ assez facile. Ce gars est dans une forme folle ! C’est vraiment cool de voir certaines de mes voies que personne n’a essayées recevoir l’attention qu’elles méritent, et aussi de voir l’un des plus gros projets de la grotte tomber !

« Nordic Marathon » est une voie dantesque : environ 130 mètres d’escalade (grimpés en une seule longueur !). Elle combine « Thors Hammer P2 » avec le départ de « Nordic Plumber » (8c), et sort de la grotte jusqu’au sommet ! J’ai imaginé cette ligne en imaginant connecter « Thors Hammer P1 » (9a)  et « Thors Hammer P2 » (9a+) et en sortant au sommet de la grotte, mais il était évident que l’on pouvait commencer par la ligne la plus facile possible (« Nordic Plumber » 8c) ou la ligne la plus dure possible (« Move » 9b). J’avais commencé à la travailler en 2017, et j’ai hâte de l’essayer à nouveau cet automne ! 🙏 »

Adam Ondra


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25 juillet 2022 à 19:19

Après “Iron Curtain”, la seconde partie de “Thor’s hammer” et la première partie de “Change”, Seb Bouin semble inarrêtable à Flatanger (Norvège) avec la première ascension du “Nordic Marathon” pour pas moins de 130 mètres d’escalade ! La voie combine “Nordic Plumber” 8c avec la seconde partie de “Thor’s hammer” (9a+) et Seb annonce 9b/+. Voici son commentaire laissé sur les réseaux.

“Quand Adam m’a parlé de ce projet qui traverse la grotte du sol jusqu’au sommet, j’ai immédiatement été motivé par cette idée. Le but principal de ce séjour était d’aller voir ce monstre. Cette idée était vraiment énorme, c’est définitivement le type de challenge qui me parle. Comme je l’ai expliqué précédemment, il y avait 3 entrées possibles pour ce faire, avec différents niveaux : par “Nordic Plumber” 8c, “Thorshammer” 9a ou “Move” 9b/+. Quel que soit le départ, la suite propose un 9a+ très teigneux (la seconde partie de “Thorshammer”) avec un bon crux à la fin, à 80 mètres de haut. Mon but ultime est de réaliser l’enchainement avec la combinaison la plus difficile par “Move” (9b/+). Les précédentes années, j’ai déjà réalisé 4 trips pour faire “Move” 9b/+. Imaginez démarrer là-dedans et finir par un 9a+ bien teigneux. Je sais de toute façon que cet objectif sera trop dur sur ce trip, donc j’ai décidé de partir dans la voie la plus facile “Nordic Plumber” pour avoir une idée du challenge et être prêt psychologiquement pour la version dure. Après avoir réalisé la seconde partie en 9a+ en partant au jumar, j’ai essayé du sol en partant dans “Nordic Plumber”. Cela change énormément la fin, avec les avant-bras farcis pour le dernier bloc à doigts après 80 mètres d’escalade. Je suis tombé là plusieurs fois et je suis tombé aussi précédemment dans des pas avant.
La taille même de la voie la rend dure mentalement. Vous pouvez faire un essai tous les 2 jours. C’est tellement d’escalade dans un essai intense que tu peux pas mettre 2 runs par jour. Ensuite, si tu veux être le plus frais possible, tu dois faire un jour de repos entre. C’était donc assez difficile psychologiquement de ne mettre qu’un essai tous les 2 jours. La pression était si forte dans ce dernier crux.
Le tirage était aussi infernal. Même si j’avais changé de corde une fois dans la voie, j’ai du me décorder pour faire en solo les 5/10 derniers mètres très faciles. “Nordic Marathon” est mon pur style : endurance, gros mouvements… La ligne m’a attiré pour sa taille. Merci encore à Adam pour l’idée.”

Photo : Marco Müller

Seb Bouin Nordic Marathon

After “Iron curtain”, “Thorshammer L2” and “Change part 1”, Seb Bouin continues his rampage in Flatanger (Norway) with the first ascent of “Nordic Marathon” for 130 meters of hardcore climbing! The route combines “Nordic Plumber” 8c and “Thor’s hammer L2” 9a+. Here is his comment left on social media.

When Adam told me about his project to cross over the cave, and go from the ground to the summit, I was immediately amazed by this idea. The main goal of my trip was to check out this monster. The idea was big, really big. But it’s definitely the kind of challenge which attracts me. As I explained in my previous post, there are three possible starting routes, each offering a different grade. Starting with: “Nordic Plumber” 8c, “Thor’s Hammer” 9a et “Move” 9b/+. Whatever the start, it is then followed by a cruxy 9a+ (Pitch 2 of Thor’s Hammer), with a repoint crux at the end (at 80m). My ultimate goal would be to do it by the hardest possible combination: “Move”.

In the previous years, I already spent four travels to do Move (9b/+). Imagine starting from this one and finishing by a cruxy 9a+… However, I knew this would be too hard for a single trip. So first I decided to start from the easiest line (Nordic Plumber 8c) in order to get an idea of the challenge, and to be psychologically ready for the end when I start trying the harder version.

After first working and sending the second (9a+) section by jumarring into it, I then started trying from the ground, trying to link into it from “Nordic Plumber”.

It changed so much the end. Coming into the 9a+, with my arms already so pumped in the last crimpy crux after 80m of climbing was insane.

I was falling there a few times. And then falling on the previous cruxes as well.

The sheer size of the route makes it hard mentally. You can have one go every two days. It’s so much climbing, in one intense burst that you simply can’t give two goes in a day. Then if you want to be as fresh as possible, you need a rest day in between. So it was quite hard psychologically to only give it one burn every two days. The pressure felt so high in this last crux.

The rope drag was also insane. Even if I had already switched ropes once during the route – I had to untie my knot and free-solo the last 5/10 meters (really easy climbing). “Nordic Marathon” is my pure climbing style. Endurance, big moves,…

The line attracted me by its size. Thanks Adam Ondra for sharing this idea!”

Pic by Marco Müller

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Premier 9a+ pour Nao Monchois avec « La Moustache qui fâche » (interview et vidéo)

Alors que la saison de compétition s’est arrêtée plus tôt que prévue pour Nao Monchois après un raté sur les championnats de France où il terminait en 19ème position, le chemin de la falaise était tout trouvé. Entraîné et bien en forme actuellement, il vient de cocher son tout premier 9a+ avec « la moustache qui fâche » à Entraygues. Nous sommes donc allés à sa rencontre pour e savoir un peu plus sur cette belle croix ainsi que sur ses futurs projets… 


Salut Nao, comment vas-tu?

Je vais très bien ! Heureux et soulagé d’avoir réussi à concrétiser dans cette voie.

Tu viens d’enchaîner ton premier 9a+, « la moustache qui fâche », raconte-nous comment s’est passé l’ascension le jour J?

Déjà, je dois avouer que la veille, j’hésitais à aller dans la voie ce jour là 😅. Des amis lyonnais allait à la Saume et j’étais partagé entre découvrir un nouveau spot qui avait l’air incroyable et finir le Proj’. Au bout d’un moment, je me suis dit : « arrête de réfléchir, c’est ton rêve, bouge toi et fonce! ». A l’échauffement, je me sentais bien dans mon corps et mes sensations mais pas forcément au poil physiquement. J’ai arrêté de réfléchir et ça l’a fait au premier essai de la journée, après un fight mythique.

Peux-tu nous décrire la voie?

Après un 7a d’approche, c’est de la pure endurance de force sur une quinzaine de mouvement, suivi directement de 2 dégaines de 8a+ (7b selon les briançonnais, j’y crois pas une seconde 🙃). Les mouvements sont très physiques, et nécessite une bonne tenue de prise si tu veux enchainer.

Pourquoi avoir choisi cette voie?

C’est la première année depuis 8 ans que je ne fais pas de compétitions internationales. J’avais à coeur de transférer mon entrainement dans autre chose, et c’est justement pour son effort que j’ai choisi la moustache. C’est une voie qui fait progresser, tu peux te battre dedans et mettre beaucoup de runs dans la journée. Les 3 premiers sont dans une optique d’enchainement, et les 2 derniers pour le fitness. C’était également mon rêve de grimper du 9a+ dans ma vie, sûrement parce qu’il y a tellement de voies mythiques de cette cot. Pour certains, il n’y a pas plus de symbolique à grimper du 9a ou 9a+. Pour ma part, c’est un accomplissement.

Parle nous du processus de travail pour en venir à bout.

J’ai travaillé cette voie avec Yannis Gautier, un fort grimpeur briançonnais. C’était hyper motivant d’être à 2 pour échanger les méthodes, et s’encourager. En tout, j’ai mis 10 séances pour enchainer cette voie. Les 4 premières, je me faisais clairement massacrer, j’avais du mal à empiler 4 mouvements d’affilé. Les 4 suivantes, c’était le jour et la nuit, je tombais tout le temps dans la fin et progressais à chaque essai. Cela m’a vraiment motivé de savoir que j’étais capable de faire du dur. Elles m’ont laissé espérer de la faire vite. La 9ème était la plus dure mentalement. C’est la seule séance où je n’ai pas progressé dans la voie, et je m’attendais (peut-être trop) à la faire. La 10ème était la bonne!

T’es tu entrainé spécifiquement pour cette voie?

Oui et non, l’effort de cette voie correspond parfaitement à ce que l’on peut retrouver en compétition, du coup on peut dire que je me suis entrainé toute l’année dans cette optique. J’ai juste continué à faire de la force doigts et bras à côté, la rési je la faisais déjà dans la voie.

Quels sont tes futurs projets en falaise?

En loupant mes championnats de france, je me suis offert sans le vouloir l’opportunité de faire tous les projets dehors dont je rêvais. Cela va prendre plusieurs formes : de la grande voie dure (Voie Petit au grand Capucin par exemple,…), du bloc en Suisse, du à vue en falaise,… J’ai pleins d’idées ! J’essaie juste d’équilibrer tout ca pour continuer à progresser et à m’entrainer.

Et en compétition?

Je pense qu’il ne faut pas tout jeter parce que j’ai loupé une compétition. Cela n’a pas marché cette année, mais je suis toujours aussi motivé pour aller faire des finales et des podiums en Coupe du monde de diff. Dès septembre, je vais reprendre sérieusement l’entraînement pour la compet et espère concrétiser l’année prochaine.

Un dernier mot à ajouter?

Un grand merci à mes partenaires pour leur soutien: Planetgrimpe, Lasportiva, Beal, la Fondation INP, Grandes Heures Nature, Myléore et Climbup. Nous allons sortir une vidéo de la voie avec Climb’up, allez y jeter un coup d’oeil!

Killian Chabrier au sommet de son premier 9a: « Condé de choc »

Une fois n’est pas coutume, le bloqueur Killian Chabrier est actuellement dans le Briançonnais avec quelques objectifs en couenne. Fort de son niveau en bloc, le choix de « Condé de choc » semblait évident pour tenter de réaliser son objectif d’enchaîner un 9a. Et c’est chose faite! Voici le retour qu’il nous a livré…

Cette année j’ai décidé de faire un trip mi difficulté mi bloc en faisant 2 semaines en falaise dans le briançonnais puis 3 semaines en Suisse à Magic Wood. En me donnant les objectifs de faire 9a en voie et 8C bloc.

Mon premier arrêt s’est fait sur “Condé de Choc” un 9a très bloc composé de 2 sections bloc, une premiere valant environ 8A bloc et une deuxième en 7C bloc entrecoupée d’un bon repos. Je l’avais essayé l’année dernière sur 5 séances et dans lesquelles j’étais tombé plusieurs fois au dernier crux.

Cette année j’ai décidé de bien caler la voie lors de mes deux première séances, axant chaque séances sur un des crux de la voie. J’ai très vite refais tout les mouvements et enchainé les 2 sections, ce qui m’a permis de la réaliser à ma première séance d’enchaînement.

Super heureux de faire mon premier 9a ! Durant ma deuxième semaine je vais essayer un peu “le Pamphlet” un projet toujours à Entraygues puis me focus sur mes objectifs en Suisse !

Killian Chabrier s’offre Condé de choc – Killian Chabrier climbs Condé de choc

24 juillet 2022 à 11:14

Malgré des conditions chaudes pour la saison, le grimpeur francilien Killian Chabrier a troqué son crashpad contre un harnais le temps de réaliser son premier 9a, “Condé de choc” à Entraygues (Briançonnais). Cette voie dure classique des lieux, dont la première ascension revient à Tony Lamiche (2006), combine un 8A/+ bloc au 8c de “Deltaplane man direct”. Réaction.

– C’est ta première voie dans le 9 ? Tu avais fait quoi avec un harnais en falaise avant ?
Oui c’est ma première voie dans le 9 et la seule que j’ai essayée ! Avant ça j’ai pas fait beaucoup de voies, seulement un 8c dans le Saussois, un 8b à Entraygues et 2-3 8a !

– Tu l’avais bossée l’été dernier il me semble ? 2 séjours ? Que retiens-tu de cette expérience ?
Je l’avais travaillé 4-5 séances l’année dernière et j’étais tombé au deuxième crux, en haut, 4 fois mais vraiment loin d’enchaîner; cette année j’ai très vite refait tout les mouvements et ça l’a fait lors de ma première séance d’enchaînement !

– La voie et son bloc d’entrée doivent bien te convenir. Te vois-tu faire des voies plus longues et rési ?
Oui c’est une voie qui me convient plutôt bien avec un début en 8A/+ bloc suivi d’un très bon repos puis d’un 7B+ bloc, donc une bonne voie en endurance de force parfaite pour un bloqueur. Non pas pour l’instant, j’ai un objectif qui est orienté bloc, mais dans un futur lointain c’est quelque chose qui me chaufferait vraiment !

– Tes objectifs pour cette fin d’été ?
Pour la fin d’été je vais rester une semaine encore à Briançon où je vais sûrement essayer “Le Pamphlet”, qui est un projet à Entraygues, et après je pars 2 semaines et demi à Magic Wood où j’ai repéré deux 8C qui me chauffent bien !

Killian Chabrier Condé de choc

Despite socrching conditions for the season, Killian Chabrier sent his first 9a, “Condé de choc” in Entraygues (Briançonnais). First ascended by Tony Lamiche in 2006, this classic hard line of the crag combines an 8A/+ boulder into “Deltaplane man direct”, 8c. Interview.

– It’s your first route of the grade? What’s your rockclimbing pedigree?
Yes, it’s my first route in the 9th grade, and the only one I have tried! Before that, I only climbed a few routes, an 8c in the Saussois, another 8b in Entraygues and 2-3 8a!

– You worked on it last summer. So you needed 2 trips? What will you take away from this experience?
I tried it 4-5 sessions last summer and fell in the second crux 4 times but I was far from the send. This year, I reclimbed the moves pretty quickly and sent it during my first session from the ground!

– The route and its bouldery start seem to suit you. Are you motivated by longer and more resistant routes in the future?
Yes, this route suits me well with an 8A/+ start followed by a good rest and a 7B+ boulder problem, so a perfect short power-endurance route for a boulderer. At the moment, my goals are bouldering-related but in the long term I’ll be more psyched about sport climbing for sure.

– Your main goals for the end of the summer?
I will stay one more week near Briançon, I want to try “Le Pamphlet” which is a project in Entraygues and then I will leave for Magic Wood in Switzerland, where I want to try a couple of 8C boulders.


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L’Art de la décotation – Downgrading as an Art form

23 juillet 2022 à 10:57

Deux propositions de décotation de voies dures en falaise ont récemment été annoncées, par Seb Bouin et Malik Schirawski, ce qui nous a conduit à nous poser des questions sur le “pourquoi faut-il décoter” quand une voie est jugée facile pour le niveau. Tentative d’éclaircissement sur comment le grimpeur doit prendre des pincettes avec la gestion de la cotation quand il médiatise ou rend publiques ses performances.

Tout auréolé après l’ouverture de “DNA” dans le Verdon ce printemps – qu’il a annoncé à 9c -, Seb Bouin est de retour à Flatanger sans réel objectif particulier. Le grimpeur pro français vient tout de même de réaliser la première répétition de “Iron Curtain”, une ligne courte ouverte en 2013 par Adam Ondra que le tchèque avait proposée à 9b. Pour l’histoire, l’assureur d’Ondra sur l’essai victorieux n’était autre que Seb, qui depuis avait gardé la voie dans un coin de sa tête. En 14 montées et 5 jours, la croix est faite et le Français propose de décoter à 9a+ étant donné son recours, au contraire d’Adam, à une genouillère, laquelle rend à ses yeux la voie clairement plus facile.

Comme souvent quand il propose une cotation à la baisse, Seb est parfaitement transparent sur la raison de sa décote, et cette déclaration fait écho à plusieurs prises de position de forts grimpeurs, dont Megos, concernant l’augmentation croissante du nombre de dévaluations de voies et blocs en raison de l’utilisation d’innovations technologiques qui ne sont pas souvent communiquées.

La présence de coincements de genoux faisant baisser le niveau d’une voie semble aussi être la raison du rabotage de “Pornographie” à Céüse, devenue très à la mode et essayée alors que les autres 9a de Céüse sont délaissés. Le fort grimpeur allemand Malik Schirawski, qui vient de la répéter en 5 séances, nous a contacté récemment pour partager un message qui lui semblait primordial :
“L’année dernière à Céüse la voie était à la mode, du coup j’ai pensé l’essayer mais je n’avais pas assez de temps. Cette année j’espérais donc m’y atteler et la faire en quelques jours. Pour moi la voie ne vaut clairement pas 9a (Alex Megos, le premier ascensionniste, l’a d’ailleurs décotée après l’avoir refaite avec une genouillère). Elle les vaut complètement sans genouillère, mais aujourd’hui presque tout le monde en utilise ; il y a un endroit où je peux lâcher les deux mains, et pourtant même sans la genouillère le repos est bon. Or la difficulté de la voie vient de l’endurance requise, parce qu’aucun des mouvements n’est dur, ils sont tous de la même difficulté, et donc le repos au milieu aide énormément.

À mon sens, cela écorche un peu Ceüse parce que par le passé, si tu faisais une voie dure à Ceüse cela voulait dire que tu avais réalisé une voie référence dans cette cotation (par exemple “Dures Limites”, “Le cadre nouvelle version”). Pour moi, laisser ici une voie qui est facile pour sa cotation (et surtout le neuvième degré, si spécial) porte atteinte aux autres voies en 9a de la falaise (“Le cadre”, “Lülü”) parce qu’elles sont beaucoup plus difficiles et les gens doivent vraiment s’investir pour les cocher.”

Symon Welfringer Pornographie 9a
Pornographie 9a – Photo : Damien Largeron

Symon Welfringer, dernier répétiteur de la voie avant Malik, fier d’annoncer son premier 9a, se sent le premier concerné par ce crime de lèse-majesté et tient à tempérer :
“Certains jugent “Pornographie” plus dure que “le Cadre” et la voie me semble plus difficile que les 8c+ de la falaise. “Pornographie” est pour moi un 9a, je me base sur ce que j’ai pu voir dans les autres voies dans le neuvième degré que j’ai essayées, et surtout je prends en compte qu’au sein d’une seule et même cotation il y a forcément certaines voies plus dures que d’autres, suivant le style qu’on affectionne et le type d’effort que la voie propose. Ainsi, au sein de la case 9a, je pense que “Pornographie” a bien sa place, elle est pour moi légèrement plus facile que “Le Cadre” mais aussi plus dure que d’autres 9a que j’ai essayés. J’ai également discuté de cette difficulté avec beaucoup d’autres grimpeurs et ce chiffre me semble juste. Actuellement dès qu’on a le sentiment que c’est soft on pense décote alors qu’on pourrait juste accepter que les cotations sont des intervalles. Après, ce débat vaut pour toutes les voies de la planète, notamment certains 9a espagnols qui mériteraient une plus ample enquête (ndlr : ou d’autres faciles pour le niveau : “Sang Neuf”, “La Cabane au Canada”, “Era Vella”…).

Parfois aussi, les décotations sont proposées car de nouvelles séquences ou prises ont été utilisées, ou car le répétiteur juge l’effort moins ultime que les précédents ascensionnistes, répétant la voie très vite par rapport à d’autres itinéraires du même niveau, ce qui a poussé par exemple Stefano Ghisolfi à décoter “Bibliographie” l’été dernier, s’étant investi pour la faire à égale proportion que pour d’autres 9b+ comme “Change” ou “Perfecto Mundo”. On retiendra aussi les premières répétitions de “Akira”, qui ont remis en question le premier 9b mondial, Martinez, Bouin et Fourteau s’accordant sur le 9a. C’est le jeu quand on essaie seul une voie lors d’une première ascension : on n’est pas à l’abri de passer à côté de méthodes plus faciles. Et puis bien évidemment rentrent aussi en compte les conditions de réalisation, l’état de forme, le côté morpho de certains passages, le style proposé, autant de paramètres à appréhender afin de se poser la question du niveau objectif de ce qu’on a grimpé. Art difficile quand les cotations sont basées sur un consensus de ressentis subjectifs… et que l’on est grimpeur pro soumis à la pression de résultat par les sponsors, avec un intérêt à faire parler de soi régulièrement en matière de haute-difficulté, quitte à esquiver toute démarche intellectuelle logique sur le niveau réel des performances réalisées (même si, nous le reconnaissons sans mal, toutes les analyses du monde ne rendront pas totalement “objective” une proposition par nature individuelle).

Seb Bouin dans Akira dans la grotte de Vilhonneur
“Akira”, premier 9b mondial, décoté à 9a 25 ans après

C’est justement le cheval de bataille de Lucien Martinez, rédacteur en chef chez Grimper, grimpeur passionné et grand amateur de débats concernant la haute-difficulté et les cotations.
C’est tout à fait logique qu’il y ait plus souvent des décotes que des recotes parce qu’en général c’est lié à des méthodes plus faciles qui sont trouvées. Dans l’autre sens ça ne marche pas : si tu fais une méthode plus dure que la méthode d’ouverture, c’est tant pis pour toi, ça va pas changer la cote. En gros, le seul moyen pour qu’il y ait une recotation à la hausse c’est que le premier ascensionniste ait sous-estimé le niveau (ou alors une prise qui casse mais c’est plus vraiment la même voie). Alors que pour une décote il peut suffire d’une nouvelle méthode ou d’un repos genou. Donc c’est logique et normal qu’il y ait beaucoup plus de décotes. Mais attention, une nouvelle méthode n’est pas synonyme de décote du tout, parfois cela rend le truc un poil plus facile mais ça change pas le niveau. Il faut jauger à chaque fois.
Il me semble important de signaler que dès lors qu’on communique sur nos performances ou que nos performances intéressent les gens, je pense qu’il y a un devoir éthique de s’imposer une petite réflexion sur la cotation. Par honnêteté envers tous ceux qui s’y intéressent de près ou de loin. J’ai remarqué aussi que même si on essaie de réfléchir là-dessus, le cerveau humain est tellement fort pour l’auto-persuasion qu’à de très très rares exceptions près, quand il y a des doutes, on trouve toujours le moyen de prendre la cotation qui nous arrange. Moi je me suis déjà surpris en train d’échafauder un raisonnement en sachant déjà à quelle cotation cet argumentaire devait me mener… Les cotations, c’est très imparfait comme système, il y a des dérives, ça détourne la pureté de la pratique et ça a plein de défauts. Mais à mon avis tout ça n’est pas très grave. En fait ça fait partie de notre culture et même ça contribue à sa richesse. Je pense qu’il ne faut pas renier les cotations, au contraire, mais il faut rester lucide sur leurs imperfections, relativiser et avoir du recul sur leur importance pour ne pas se faire manger le cerveau.

Les cotations d’antan, plus solides ?
Néanmoins, l’ancienne garde estime également que les cotations d’antan étaient plus serrées que celles proposées par la jeune génération, qui tourne peut-être moins régulièrement sur caillou en raison de l’omniprésence de salles et a du coup nettement moins d’expérience en milieu naturel, et de références pour proposer une cotation légitime. C’est par exemple ce que soulevait Alex Huber dans ce laïus consacré à “Action Directe” :
“Jusqu’en 1995, “Action directe” était considéré comme étant du 8c+ (ndlr : 11 UIAA, soit 8c+/9a) . Depuis, la cotation est devenue confuse, et cela a principalement été dû à la proposition de cotation 9b [i.e. pour Akira]. Ben Moon a essayé de convaincre la communauté que la proposition de cotation 9b était néfaste du fait qu’il n’existait pas alors de 9a confirmé dans le monde. Mais la rigueur s’est perdue de façon durable. À partir de 1995, la cotation est devenue de plus en plus facile… Cela a commencé doucement avec le changement de cotation de “Action directe” de 8c+ à 9a. Aujourd’hui, “Action directe” est la plus célèbre des voies en 9a, ce qui en fait la référence pour ce niveau. Le plus amusant est qu’aujourd’hui, “Action directe”, qui était initialement 8c+, est l’une des voies en 9a les plus dures du monde ! Cela montre juste à quel point la surcotation s’est développée au cours des années – je pense que 90 % des voies modernes de haut niveau sont largement surcotées si on les compare à la référence qu’est “Action directe”. En ce qui concerne mes réalisations personnelles, la surcotation a eu quelques effets : la plupart de mes ouvertures de ces années-là ont été recotées à la hausse, notamment “Weisse Rose”, de 8c+ à 9a/9a+, et “Open Air” de 9a à 9a+. Grâce à cela, “Open Air” (et peut-être même “Weisse Rose”) est devenue la première voie confirmée en 9a+. “

En effet, les standards actuels d’une cotation sont souvent les voies historiques, souvent délaissées par les jeunes pour leur style old-school et souvent retors comme les voies de Huber, “Hubble” (maintenant davantage refait après l’apparition d’un genou à l’entrée du crux), “Open Air”, “Weisse Rose”, “OM”… Mais cependant difficile de confirmer ou d’infirmer, car les voies old school étaient généralement plus à doigts et techniques mais moins exigeantes physiquement et longues. Il est cependant possible que de premières propositions extrêmes comme celles d’Alex Huber soient plus difficiles pour le niveau, car à l’époque annoncer une lettre ou un plus au-dessus des musts de l’époque ne se faisait pas, à en juger les polémiques qui ont entouré les réalisations d'”Akira” ou de “Chilam Balam” par exemple.
Il reste cependant aussi les voies iconiques comme les King Lines de Chris Sharma par exemple, rarement soumises à la décotation pour la plupart (peut-être hormis “Era Vella” et “El Bon combat”), auxquelles des cadors comme Seb Bouin font souvent référence comme étalon d’un niveau : “Biographie”, “Jumbo Love”, “Es Pontas”, “FRFM”, “Stoking the fire”… Des difficultés à prendre en compte quand on essaie d’y comparer des voies du même style.

Alex Huber – Open Air – crédit : Heinz Zack

L’intérêt du slash ?
Si on considère les cotations comme des intervalles, sur l’exemple de Symon Welfringer, le slash pour définir une borne inférieure et supérieure peut avoir son intérêt afin de se prononcer sur une difficulté en utilisant une échelle plus précise. Mais tous les acteurs ne sont pas d’accord, certains s’accordant à dire que le slash a été uniquement introduit historiquement pour désigner les passages morpho, comme par exemple 6c/7a pour une voie avec un grand mouvement, ce qui voulait dire plus proche du 6c pour les grands et du 7a pour les petits.
Lucien Martinez : “On a l’illusion que le slash va nous sauver dans l’indécision d’une zone de flou entre deux cotations, mais en fait, le seul truc que la généralisation du slash va faire, c’est introduire deux fois plus de zones de flou parce qu’il y aura alors deux fois plus de plages de cotations.”

Conclusion
Les cotations font partie intégrante de notre activité, le nier ou ne pas y accorder d’importance quand on s’intéresse à la haute-difficulté serait mentir, donc le fait de proposer des décotations (ou parfois des recotations), bien qu’impopulaire, n’est pas forcément un acte mesquin et malveillant. L’escalade extrême propose de belles voies et de grandes expériences, de belles leçons de vie et c’est peut-être la chose la plus importante à retenir, au-delà des polémiques et batailles d’égo autour d’un niveau de difficulté donné. Sonnie Trotter l’avait bien résumé, en parlant des cotations anglaises :
“Personnellement, j’ai déjà assez de mal à comprendre les vagues différences entre 5.12d et 5.13a ou entre R et X, sans parler de ce que “l’estimation globale” peut être pour quelqu’un que je ne connais pas enchainant telle voie à vue. Je commence à me dire que notre esprit d’analyse exacerbé étouffe la belle simplicité de l’escalade.”
Nous devons nous rappeler que la collecte d’expériences est plus importante que la collecte de chiffres, car en fin de compte, presque tout ce qui concerne l’escalade est de toute façon subjectif : la taille, le poids, la taille du pied, la taille des doigts, la capacité mentale, le niveau de force, l’allonge, la détermination, la condition physique, l’âge, la combativité, la ténacité et si vous avez ou non un emploi à temps plein ou une famille. Toutes ces choses jouent un rôle énorme dans notre vie quotidienne en escalade et il est facile de devenir obsédé.

La réalisation d’une ligne unique est ce qui compte, pas la façon dont vous combinez les lettres et les chiffres à la fin de celle-ci et certainement pas lorsque vous essayez de comparer les uns aux autres. N’oublions pas de célébrer la nature unique de chaque ascension.”

Photo de couverture : Seb Bouin à Flatanger dans “Iron Curtain – crédit: Marco Müller

Seb Bouin dans “Change” part 1 9a+ – Photo: Marco Muller

Recently, the downgrading of two hard lines has been suggested, by Seb Bouin and Malik Schirawski, and it got us wondering about the spicy question: ‘why downgrade?’ when a route is adjudged to be easy for a given grade. Here is an attempt to highlight how careful a climber should be when doing so, especially when s/he spreads the news on social media and publicises their performance.

After sending his big project ‘DNA’ in the Verdon in the spring-which he proposed at 9c- Seb Bouin is back in Flatanger without proper objective, it seems. Nonetheless, the French climber made quick work of two Adam Ondra until-then unrepeated lines, inlcuding that of ‘Iron Curtain’, a short route opened in 2013 by the Czech, for which he proposed 9b. Funnily enough, the belayer on Ondra’s successful try was none other then Bouin himself, and the line stayed with him all these years. In 14 tries and 5 days of work, the Frenchman sent it and suggests a downgrade to 9a+ due to his use-contrary to Ondra-of a kneepad, which for him renders the route a fair bit easier.

As is always the case when he puts forward a downgrade, Seb is very clear about the reason behind it, and his latest announcement echoes a number of calls by some strong climbers, including Alex Megos, to be explicit about the technological advances used when a devaluation of routes or boulders is concerned. The possibility of milking a kneebar seems for instance to be behind the recent downgrade of ‘Pornographie’ in Ceüse, which has since gained in popularity even as the other 9a’s of the cliff are rather collecting dust. The German climber Malik Schirawski has just repeated it in 5 sessions, and contacted us to share a message that he feels is essential:

For me the route is definitely not 9a (also Alex Megos, the first ascensionist, downgraded it with the use of a pad), it for sure is 9a when you do it without a pad but these days most of the people have a pad and with one I could release both hands (also taped to my leg) but even without that the rest is still really good. And the whole difficulty of the route comes from its endurancey nature because none of the moves are hard but they are all roughly the same difficulty, and clearly a rest in the middle helps a lot.
For me it ruins Ceüse a bit because in the past if you did one of the harder routes in Ceüse it meant that you truly climbed the grade (for example: “Dures Limites”, “Le Cadre Nouvelle”). And now having a route which is really soft for the grade (and also the special 9th grade) damages the other 9a routes (like: “Le cadre”, “Lulu”) because they are way harder and people have to invest more time into them.

Symon Welfringer, the last repeater of the route before Malik, and proud to have ticked his first 9a, is one of the first to feel raw about this proposition, and brings in some nuance:

‘Some think that ”Pornographie” is harder than “Le Cadre” and the route itself feels harder to me than the 8c+s of the crag. “Pornographie” is a 9a for me, and for this I draw on the other 9th grade lines I’ve tried, but I also especially take into consideration that within the same grade some routes are harder than others, depending on the style we like and the effort needed. That is why I think that “Pornographie” holds its place among 9a lines, for me it’s a bit easier than “Le Cadre” but harder than some other 9as. I’ve also spoken about this with a lot of other climbers and the grade feels right. These days, as soon as we believe it’s a bit soft we think to downgrade, whereas we could as easily understand grades as spectrums. But in the end, this debate is valid for all the routes in the world, most notably certain Spanish 9as that would merit further questioning (note: as well as other easy 9as such as “Sang Neuf”, “La Cabane au Canada”, “Era Vella” and so on).

Symon Welfringer Pornographie 9a
Pornographie – Symon Welfringer – credit : Damien Largeron

Sometimes, dowgrades are proposed because the next repeaters found an easier beta or found the effort easier than proposed, climbing it quickly compared to other routes of the same difficulty. For example, last summer Stefano Ghisolfi proposed a downgrade of “Bibiographie”, thinking his time investment on it was equal to the ones he put into the working of “Change” and “Perfecto Mundo”. The first repeats of “Akira” and the controversy about the world’s first 9b also come to mind, with Martinez, Bouin and Fourteau claiming they climbed a 9a instead. It’s the game when you’re trying a first ascent alone, you may climb in a sub-optimal way. And of course the conditions for the send are important, as well as the shape of the climber, the possible size-dependency of the line compared to the ape of the climber, a lot of elements to consider when the question of giving an objective grade arises. A difficult art when grades are based on subjective feelings… And when you’re a pro climber living with a lot of pressure from the expectation of your sponsors, with an interest in creating a buzz around yourself with extreme ascents even if it means skipping a methodical reasoning around the real level of the routes climbed (even if, we recognise it without difficulty, all the analyses in the world won’t render an individual proposition completely objective).

It’s precisely one of the hobbies of Lucien Martinez, editor-in-chief at Grimper Magazine, passionate top climber and adept of debates concerning high difficulty and grading.

It’s quite logical that there are more downgrades than upgrades because in general it’s related to easier betas found. The other way around is not true: if you do a harder beta compared to the opening one, it’s on you, it won’t change the grade. The only way to get an upgrade is if the first climber underestimated the level (or a broken hold but it’s not really the same route anymore). Whereas for a downgrade, a new beta or kneebar rest may be enough. So it’s logical and normal that there are a lot more downgrades. But be careful, a new beta is not synonymous with a downgrade at all, sometimes it makes the thing a little easier but it doesn’t change the grade. You have to juggle with these every time.
It seems important to me to point out that when we communicate about our performance or when our performance is made public, we have an ethical duty to do some serious thinking about the grade. Out of honesty towards all those who are interested in it from near or afar. I’ve also noticed that even when we try to think about it, the human brain is so good at self-deceit that with very, very rare exceptions, when there are doubts we always find a way to ‘choose’ the grade that suits us. I have already caught myself constructing a line of thinking, already knowing which grade this argument should lead me to… Gradings are very imperfect as a system, they distort the purity of the climbing and have a lot of flaws. But in my opinion these drawbacks do not matter that much. In fact, it’s part of our culture and even contributes to its richness. I think we shouldn’t deny the grades, but we have to remain lucid about their imperfections, put things in perspective and keep their importance in mind so as not to lose our brains.”

Seb Bouin de l'autre côté du ciel 9a
Seb Bouin – De l’autre côté du ciel – credit: Julien Nadiras

The grades of yesterday, more solid?
Nevertheless, the old guard also believes that the old grades were tighter than those offered by the younger generation, who may be playing less regularly on rock due to the omnipresence of gyms, and therefore have significantly less experience in actual rock climbing, therefore less references to propose a legitimate grade. This is, for example, what Alex Huber meant in this text, devoted to “Action Directe”:

“And it was up to 1995 that “Action Directe“ was considered to be 8c+. Since then grading became confuse and predominantly it had been created by the proposal of the grade 9b. Ben Moon still was there and he tried to convince the community that the proposal of the grade 9b is destructive as there hasn´t been even a confirmed 9a in the world. But the discipline was lost with a lasting effect. Beginning with 1995, the grading became softer, and softer, and softer… It slowly began with the change of the grade of “Action Directe” from 8c+ to 9a. Today, “Action Directe” is the most famous of all the 9a-routes and therefore it is the reference for that grade. The funny thing is that today “Action Directe”, which had been 8c+ originally, is one of the hardest 9a-routes in the world!!! It just shows, how far the overgrading went over the years – I guess that 90% of the modern high-end-routes are heavily overgraded if you compare these routes with the benchmark-route “Action Directe”. Regarding my personal climbing track record, the softening of the grading had some effects: most of my first ascents of the years got upgraded and amongst all the others “Weiße Rose” from 8c+ to 9a/9a+ and “Open Air” from 9a to 9a+. Thanks to today´s softer grading, “Open Air” or maybe even “Weiße Rose” became the first confirmed route of the grade 9a+.”

Indeed, the current standards for a given grade are often historical routes, often skipped by young people due to their old-school and often awkward style, like the routes of Huber or “Hubble” (now more often repeated after the discovery of a kneebar at the entrance to the crux), “Open Air”, “Weisse Rose”, “OM”… However it is difficult to confirm or deny, because old school routes were generally more fingery and technical but less demanding physically and long. It is however possible that the first extreme proposals like those of Alex Huber are more difficult for the level, because at the time announcing a letter or a plus above the last was not done, judging from the controversies that surrounded the first ascents of “Akira” or “Chilam balam” for example.
However, there are also iconic routes such as Chris Sharma’s king lines for example, which are for the most part rarely subjected to downgrading (maybe except “Era Vella” and “El Bon combat”), and to which top climbers like Seb Bouin often refer to as gold standards for a given level: “Biographie”, “Jumbo Love” , “Es Pontas”, “FRFM”, “Stoking the fire”… Issues to take into account when trying to compare routes of the same style.

The interest of slash grades?
If we consider the grades as intervals like Symon Welfringer, the use of slash grades to define a lower and upper limit can be interesting to decide on a difficulty via a more precise scale. But some climbers disagree, thinking that the slash was only introduced historically to cover morphological passages, such as 6c/7a for a route with a reachy move, which meant closer to 6c for tall climbers and 7a for small ones.
Lucien Martinez: “We have the illusion that the slash will save us from the indecision of a gray area between two grades, but in fact, the only thing that the generalization of the slash will do is introduce twice as many gray areas because then there will be twice as many dimension ranges.”

Conclusion
Grades are an integral part of climbing, to deny it or not to keep importance to it when one is interested in high level would be to lie, therefore to offer downgrades (or sometimes upgrades), although unpopular, is not not necessarily a malicious act. Extreme climbing offers beautiful routes and great experiences, beautiful life lessons and this is perhaps the most important thing to remember, beyond the controversies and ego battles around a level of difficulty given. Sonnie Trotter resumed this, speaking about E-grades:
Personally, I have a hard enough time trying to decipher the vague differences between 5.12d and 5.13a or R and X, let alone what the “combined effort” might be for someone I don’t know to get up the thing, onsight. I’m starting to feel that our over-analytical minds are what’s strangling the beautiful simplicity of climbing.

We need to remember that collecting experience is more important than collecting numbers, because at the end of the day, nearly everything about climbing is subjective anyway; height, weight, foot size, finger size, brain capacity, strength ratio, ape index, determination, fitness, age, survival skills, tenacity and whether or not you have a full time job or a family. All of these things play an enormous roll in our day-to-day climbing life and it’s easy to get obsessed.

The achievement of a unique line is what counts, not the way you combine the letters and numbers at the end of it and certainly not when you try to compare one to the other. Let us remember to celebrate each climb’s unique nature.

Cover pic: Seb Bouin – Flatanger climbing “Iron Curtain – credit: Marco Müller

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