Ce jour-lĂ , Bassa Mawem a rĂ©ussi ce qui semblait presque impossible. Lors du Tournoi de Qualification Olympique, en dĂ©cembre dernier, Bassa Mawem dĂ©crochait son ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo, rejoignant ainsi son frĂšre, Micka, quâil entraĂźne et qui Ă©tait dĂ©jĂ qualifiĂ©. Lâaventure des Jeux Olympiques, les FrĂšres Mawem allaient la vivre Ă deux.
Ayant Ă©lu domicile en Nouvelle-CalĂ©donie depuis quelques annĂ©es maintenant, Bassa Mawem, spĂ©cialiste de la vitesse, sâentraĂźne chaque jour sans relĂąche. Quintuple Champion de France, vice Champion du Monde en 2018, vainqueur du classement gĂ©nĂ©ral des Coupes du Monde cette mĂȘme annĂ©e, le grimpeur de 36 ans a maintenant fait des Jeux Olympiques son objectif numĂ©ro 1.
Rencontre avec Bassa Mawem, en pleine prĂ©paration pour sa saison 2021. Une annĂ©e quâil espĂšre Ă la hauteur de ses ambitions. Car oui, le français compte bien poser son nom lors des premiers Jeux Olympiques de lâHistoire de notre sport.
Salut Bassa, tout dâabord comment vas-tu ?
Salut, je vais trĂšs bien ! Je suis quand mĂȘme pas mal fatiguĂ© parce que je travaille beaucoup, je mâoccupe de ma famille, et je mâentraĂźne Ă©normĂ©ment. Câest trĂšs intense, trĂšs dur, du coup mes journĂ©es sont vraiment bien remplies.
Comment se passe la vie actuellement en Nouvelle-Calédonie en cette période de crise sanitaire ?
Il nây a aucun cas de Covid sur le territoire calĂ©donien. DĂšs le dĂ©but de la crise en mars, la Nouvelle-CalĂ©donie a fermĂ© ses frontiĂšres et a confinĂ© tout le monde pendant environ un mois. Ainsi, en confinant, en fermant les frontiĂšres et en dĂ©confinant progressivement, ils ont Ă©radiquĂ© le virus sur lâĂźle et depuis dĂ©but mai on vit normalement : les salles de sport sont ouvertes, les restaurants aussi, tout est ouvert, il nây a pas de restrictions, personne ne porte de masque, on vit une vie normale.
La seule chose qui est compliquĂ©e câest pour sortir du territoire. Comme les frontiĂšres sont fermĂ©es, si des calĂ©doniens veulent sortir de lâĂźle, ce nâest pas sĂ»r quâils puissent revenir. Mais je ne me plains pas, je trouve quâon est plutĂŽt chanceux dâĂȘtre ici, et la situation est malheureuse pour le reste du monde. Jâai eu la chance de pouvoir faire venir mes parents depuis aoĂ»t. Ăa me soulage Ă©normĂ©ment de savoir quâils sont ici, sur lâĂźle, en toute sĂ©curitĂ©.

Avec aucun cas de Covid en Nouvelle-CalĂ©donie, la vie nâa rien Ă voir avec celle en mĂ©tropole.
Ta derniĂšre compĂ©tition remonte au TQO en novembre dernier, quand tu prenais ta place pour les Jeux Olympiques. Avec du recul maintenant, tu rĂ©alises lâexploit que câest de tâĂȘtre qualifiĂ© pour les premiers Jeux Olympiques de lâHistoire de lâescalade, aux cĂŽtĂ©s de ton frĂšre ?
Le TQO fut ma derniĂšre compĂ©tition en date. Câest lâun de mes plus beaux souvenirs de compĂ©tition, câĂ©tait la cerise sur le gĂąteau ! Mais dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, mon plus beau souvenir câest lâensemble de cette annĂ©e 2019. Une annĂ©e qui fut trĂšs longue et Ă©normĂ©ment dure pour tous les athlĂštes, car ce nâĂ©tait pas facile de faire autant dâĂ©tapes de Coupe du Monde, que ce soit en bloc, en difficultĂ© ou en vitesse. En plus de toutes ces Ă©tapes mondiales, jâai participĂ© aux Championnats de France, aux Championnats du Monde, et au TQO pour terminer.
Beaucoup de compĂ©titions donc cette saison-lĂ , câĂ©tait vraiment une annĂ©e oĂč il ne fallait pas craquer et tenir le coup jusquâau bout. Il y a eu des hauts et des bas, mais mĂȘme quand on ne se sent pas en forme, mĂȘme quand on est dans le dur, il faut tenter dâĂȘtre plus fort que les autres, câest important car câest ce qui fait la diffĂ©rence Ă la fin selon moi.

Le Tournoi de Qualification Olympique a marquĂ© un tournant dans la carriĂšre de Bassa Mawem © RĂ©mi Fabregue â FFME
Il y a eu beaucoup de remises en question sur ma capacitĂ© Ă aller au bout, Ă rĂ©ussir, et dans ces moments-lĂ , il faut rĂ©ussir Ă se reprendre, pour atteindre les objectifs que lâon sâest fixĂ©. Câest ce que jâai fait, je me suis concentrĂ© jusquâau bout, je nâai rien lĂąchĂ© et câest passĂ© ! Donc oui, câest clairement ma plus belle annĂ©e de compĂšte. Avec une fin en beautĂ© lors du TQO qui restera dans les annales ! Avec mon frĂšre on a vĂ©cu quelque chose dâexceptionnelle en se qualifiant tous les deux. DĂ©jĂ quand il sâest qualifiĂ© avant moi, câĂ©tait dĂ©jĂ quelque chose de trĂšs particulier Ă vivre. La rĂ©ussite dans la famille, ça procure tout le temps plein dâĂ©motions. Ce jour-lĂ jâĂ©tais trĂšs Ă©mu et trĂšs fier de mon frĂšre.
Je mâentraĂźne sans relĂąche pour prĂ©parer dâabord Tokyo 2021, mais aussi les saisons dâaprĂšs, car je compte bien continuer jusquâĂ Paris 2024, donc ce nâest pas le moment de se relĂącher.
Me battre ensuite pour tenter de continuer lâaventure, de poursuivre avec lui, câĂ©tait une mission que je me devais de rĂ©ussir. Câest ce que jâai fait et ça a payĂ© ! Aujourdâhui je suis fier pour mon frĂšre, fier pour moi, fier pour ma famille et toutes les personnes qui ont cru en nous, dâavoir rĂ©ussi cette performance. Câest juste la folie. La fĂ©dĂ© a beaucoup misĂ© sur les athlĂštes qui avaient la possibilitĂ© de se qualifier pour les J.O, que ce soit du temps, de lâargent, ou du soutien. Du soutien, jâen ai Ă©galement beaucoup reçu de la part de mon patron, Philippe Bocquet, prĂ©sident de la ligue FFME en Nouvelle-CalĂ©donie. Il mâa Ă©normĂ©ment soutenu et me laisse mâentraĂźner sans relĂąche pour que je puisse atteindre mon objectif, qui est devenu son objectif Ă lui aussi.
Le jour du TQO, quand jâai fait mon deuxiĂšme run de vitesse, quand jâai rĂ©ussi Ă faire ce qui semblait presque impossible, câest-Ă -dire battre mon concurrent de quelques centiĂšmes, je me suis vraiment senti portĂ© par toutes ces personnes qui me soutiennent, par tout le public de Toulouse qui mâa accueilli pendant un mois lĂ -bas (car je me suis prĂ©parĂ© pendant plus dâun mois avant le TQO en Ă©tant sur place), jâai pu rencontrer du monde et il y a eu un vrai Ă©change entre les toulousains et moi. Donc un grand merci Ă toutes ces personnes.

« RĂ©ussir lâimpossible », Bassa Mawem lâa fait lors du Tournoi de Qualification Olympique Ă Toulouse © RĂ©mi Fabregue â FFME
Justement, en parlant de compĂ©tition, est-ce quâaprĂšs cette saison blanche, les compĂ©titions te manquent ? En tant que sportif de haut-niveau, comment vis-tu cette situation ?
Personnellement ça ne me dĂ©range pas trop. Jâadore mâentraĂźner et je profite de ce temps pour le faire. Ăa me permet de faire des cycles dâentraĂźnement supplĂ©mentaires. Car en temps normal, quand on fait des compĂštes, notre saison se termine fin octobre, en novembre on se repose de toute notre saison et on reprend lâentraĂźnement en dĂ©cembre, car dĂšs le mois de mars on se retrouve avec les premiers sĂ©lectifs et le Championnats de France, donc on nâa finalement pas beaucoup de temps pour sâentraĂźnerâŠ
Le fait dâavoir une annĂ©e blanche me permet donc de pouvoir mâentraĂźner Ă fond. Et câest ce que je fais ! JâespĂšre que jâai la bonne mĂ©thode, car je mâentraĂźne seul, je fais mes propres choix, sur mes planifs, sur lâintensitĂ©, sur toutes mes sĂ©ances. JusquâĂ maintenant ça a toujours fonctionnĂ© mais je teste de nouvelles choses, je gĂšre diffĂ©remment et jâespĂšre que ça va payer. Je mâentraĂźne sans relĂąche pour prĂ©parer dâabord Tokyo 2021, mais aussi les saisons dâaprĂšs, car je compte bien continuer jusquâĂ Paris 2024, donc ce nâest pas le moment de se relĂącher.
Un jour de plus Ă lâentraĂźnement, un jour de moins avant les J.O
Spécialiste de la vitesse, ton entraßnement a dû beaucoup évoluer ces derniers temps. Comment as-tu abordé ce changement ?
Dans ma semaine, je fais 85% de grimpe spĂ©cifique en vitesse, 10% de prĂ©paration physique, rĂ©cupĂ©ration, mobilitĂ© et renforcement et 5% de difficultĂ©. Je fais plutĂŽt de la diff, car le bloc, gĂ©nĂ©ralement, si jâen fais trop, ça me tasse le dos, donc je prĂ©fĂšre faire de la diff et aller dans des voies bien dures. Je dose lâintensitĂ© en fonction de ma fatigue. Bien sĂ»r, je ne tente pas de rattraper un Alex Megos, un Adam Ondra ou un Jakob Schubert, car câest juste improbable. En bloc aussi il y a un paquet de monde, Tomoa Narasaki, Kai Harada, mon frĂšre⊠Je ne pourrai jamais les atteindre.
LâidĂ©e câest aussi dâarriver aux J.O sans avoir subi de blessure en amont. Deux mois avant dâarriver au TQO, je mâĂ©tais fait une poulie partielle, donc je nâavais pas pu faire de diff ou de bloc durant les deux mois avant la compĂ©tition. JâĂ©tais dĂ©goĂ»tĂ© car avant cette blessure, je me sentais fort en bloc et en diff, Ă mon niveau en tout cas, mais jâai dĂ» tout arrĂȘter Ă cause de cette poulie. Jâai continuĂ© la vitesse, parce que les prĂ©hensions ne sont pas traumatisantes, je strappais mes doigts et je serrais les dents. Donc mon premier objectif, câest dâarriver Ă Tokyo 2021 sans mâĂȘtre blessĂ© en amont. Jâessaye de faire trĂšs attention et de ne pas reproduire les mĂȘmes erreurs que jâai pu faire dans le passĂ©. Pour ça, jâai une Ă©quipe de kinĂ©s qui me suit 4h/semaine.

Dans le cadre du combinĂ©, Bassa Mawem a intĂ©grĂ© des sĂ©ances de difficultĂ© Ă son programme dâentraĂźnement © RĂ©mi Fabregue -FFME
Le plan câest donc de faire en sorte dâĂȘtre Ă mon meilleur niveau en vitesse, dâĂȘtre le plus fort, câest pour ça que jâaxe en grande partie mon entraĂźnement sur la vitesse, pour enlever la place au doute, et derriĂšre lâidĂ©e câest de retrouver mon niveau max en bloc et en diff, câest-Ă -dire pouvoir grimper du 8b/+ en diff et du 8A en bloc. Si jâarrive Ă faire ça, Ă tout moment il peut se passer des chosesâŠ
Donc ma stratĂ©gie câest vitesse Ă fond ! Surtout que câest la premiĂšre fois quâil y aura de lâescalade au J.O, il y a donc un record Ă poser et si je peux inscrire mon nom au premier record olympique de vitesse, ça serait un vĂ©ritable honneur.
Dans cette préparation au combiné, quelle est la principale difficulté auquel tu es confronté ?
Non pas spĂ©cialement, il nây a pas dâimprĂ©vu. Je mâentraĂźne, jâavance, je fais de mon mieux chaque jour Ă lâentraĂźnement. Il nây a pas de surprise particuliĂšre.
Comment as-tu rĂ©agi suite Ă lâannonce du report des J.O ? Pour toi, pourront-ils avoir lieu cet Ă©tĂ© ?
Le report des J.O a vraiment Ă©tĂ© une bonne nouvelle pour moi. Pourquoi ? Car Ă cette Ă©poque, il y avait pas mal dâincertitudes sur les Jeux Olympiques : on ne savait pas sâils allaient ĂȘtre maintenus en aoĂ»t, on ne savait pas si ça allait ĂȘtre dĂ©calĂ© en septembre/octobre 2020, câĂ©tait vraiment rempli dâincertitudes. Je suis totalement dâaccord avec le fait dâavoir dĂ©calĂ© les Jeux dâun an. Lors du premier confinement en mars, toute lâEurope Ă©tait confinĂ©e, mais lâAsie avait dĂ©jĂ passĂ© la premiĂšre vague, ils nâĂ©taient plus confinĂ©s et pouvaient donc sâentraĂźner de nouveau. Certains nâont mĂȘme jamais arrĂȘtĂ© de sâentraĂźner dâailleurs ! Câest le cas de la Chine, oĂč certaines Ă©coles dâescalade se sont cloĂźtrĂ©es et les grimpeurs ont pu sâentraĂźner non-stop. Ăa nâaurait donc pas Ă©tĂ© une compĂ©tition Ă©quitable. Reporter les J.O dâun an Ă©tait donc la plus sage des dĂ©cisions, ça a permis aux gens de se concentrer sur leur santĂ© et de laisser un peu de cĂŽtĂ© lâentraĂźnement, car on parlait bien de notre santĂ©, de notre vie. Dans ce cas-lĂ , le sport passe aprĂšs.
Concernant le maintien des Jeux cet Ă©tĂ©, je pense que la compĂ©tition va avoir lieu oui. Il y a eu le Championnat dâEurope qui sâest dĂ©roulĂ©, ainsi que la Coupe du Monde de Briançon cet Ă©tĂ©. DâaprĂšs les derniĂšres informations, si jamais la situation nâĂ©voluerait pas dans le bon sens, les Jeux devraient ĂȘtre maintenus mais il nây aurait pas de public autre que les japonais. En tant quâathlĂšte on serait confinĂ© dans le village olympique, donc je nâai pas dâinquiĂ©tude par rapport au maintien des J.O cet Ă©tĂ©.

Le report des Jeux Olympiques laisse plus de temps à Bassa Mawem pour se préparer © Rémi Fabregue
Comment gÚres-tu ta préparation et ton calendrier, alors que les prochaines compétitions se font de plus en plus incertaines�
Avant la crise sanitaire, jâavais dĂ©cidĂ© de ne faire aucune compĂ©tition en 2020. Je dĂ©teste mâentraĂźner en me disant « peut-ĂȘtre, peut-ĂȘtre pas ? », il y avait trop de points dâinterrogation. Sur lâannĂ©e 2021, mon souhait est de faire le Championnat de France fin mars, si bien sĂ»r il se fait et si jâai le droit de revenir en Nouvelle-CalĂ©donie juste aprĂšs, sans ĂȘtre mis en quarantaine, car je ne peux pas me permettre ça.
Si les Championnats de France ne se font pas ou si je suis obligĂ© de rester isoler Ă mon retour, je ne viendrai pas en mĂ©tropole avant le mois de juin, pour ensuite faire le maximum dâĂ©tapes de Coupe du Monde avant les Jeux. Ăa me permettrait de retoucher Ă la compĂ©tition avant dâatterrir Ă Tokyo et faire la plus grosse compĂšte au monde.
Un mot sur la vitesse: la discipline a beaucoup Ă©voluĂ© ces derniers temps, avec de nouvelles mĂ©thodes, mais aussi de nouveaux records notamment chez les femmes. De ton oeil dâexpert, comment vois-tu lâĂ©volution de la discipline ?
Pour moi câest logique que la discipline Ă©volue. Elle Ă©volue parce quâil y a de plus en plus de grimpeurs qui font de la vitesse, car câest plus accessible que le bloc ou la difficultĂ©. Ces deux derniĂšres disciplines demandent Ă©normĂ©ment de moyens matĂ©riels. Pour un petit pays, câest compliquĂ© de sâĂ©quiper dâun gros mur de diff et de renouveler ses prises chaque annĂ©e, il faut avoir un budget monstre ! La vitesse demande beaucoup moins de moyens, donc cette discipline se dĂ©mocratise, câest un accĂšs particulier pour certains pays qui ne sont pas ancrĂ©s dans le monde de lâescalade de compĂ©tition. LâaccĂšs est plus simple et plus rapide. On peut devenir fort trĂšs vite. Il suffit de bien sâentraĂźner, et on atteint un bon niveau mondial, comme un top 20 en Coupe du Monde au bout de 4/5 ans. Contrairement Ă la difficultĂ© ou le bloc, oĂč il faut avoir commencĂ© trĂšs jeune et sâentraĂźner perpĂ©tuellement dans des voies et des blocs variĂ©s.
Ăa serait bien quâun jour les gens comprennent que le sport, câest le sport, quelle que soit la discipline, que ce soit de lâescalade de vitesse, du bloc, du surf, du judo, peu importe ! Un sportif reste un sportif.
La vitesse est trĂšs intĂ©ressante pour tous les pays : ça ne demande pas un gros investissement et les retombĂ©es peuvent ĂȘtre plutĂŽt bonnes. Câest le cas avec lâIndonĂ©sie. Ils ont commencĂ© sur un vieux mur, avec un seul set de prises officielles. Mais ils se sont entraĂźnĂ©s dur, ça a payĂ©, et maintenant ils ont une structure Ă©norme parce que leur gouvernement a reconnu lâactivitĂ© grĂące aux rĂ©sultats quâils ont faits. Donc ça laisse la place et des pays et des athlĂštes qui nâont pas les moyens de sâoffrir des structures de bloc ou de difficultĂ© digne de ce nom.
Du coup, la discipline Ă©volue, et les records tombent. Les grimpeurs deviennent de plus en plus forts, de plus en plus coordonnĂ©s, de plus en plus experts. Il y a des centres dâentraĂźnement qui se montent en Chine, nous on a le pĂŽle France Ă Voiron. Il commence aussi Ă y avoir de lâanciennetĂ© dans la discipline, jâen suis moi-mĂȘme la preuve: jâai gravi les Ă©chelons, je suis montĂ©, je suis montĂ©, et aujourdâhui je commence dĂ©jĂ Ă transmettre mes valeurs et mon expĂ©rience aux personnes qui mâentourent.

La rĂ©ussite des grimpeuses asiatiques en vitesse a permis le dĂ©veloppement de grosses structures dâescalade, comme ici, Ă Jakarta en IndonĂ©sie.
Tu gĂšres aussi lâentraĂźnement de ton frĂšre Micka, comment cela se passe-t-il ?
Je gĂšre toute la planification de mon frĂšre, je mâoccupe de son programme dâentraĂźnement en bloc, en diff et en vitesse. Il fait principalement de la vitesse et du bloc. La diff pour le moment câest un plus, ça viendra aprĂšs les Jeux de Tokyo, car il compte se lancer un dernier challenge avec Paris 2024, qui proposera un combinĂ© bloc/difficultĂ©. Mais pour lâinstant, ses points forts câest le bloc et la vitesse, alors on met lâaccent lĂ -dessus.
Je fais de mon mieux pour quâil soit le plus fort possible. En vitesse câest assez facile de voir quand on progresse, mais en bloc et en difficultĂ©, câest plus compliquĂ©. Il faut quâil y ait de la confrontation et pour le moment, vu la situation, il nây en a pas trop⊠Mais il a de bonnes sensations, câest dĂ©jĂ un bon indicateur, donc il va continuer de sâentraĂźner Ă fond jusquâaux premiĂšres compĂštes pour voir rĂ©ellement tous les progrĂšs quâil a fait.

Une complicité fraternelle qui fait la force des FrÚres Mawem.
Si tu devais résumer cette année 2020 un mot ?
Bizarre ! Il nây a pas dâautres mots. CâĂ©tait une annĂ©e particuliĂšre, oĂč il a fallu tout revisiter pour aller droit vers ses objectifs.
Et enfin, le mot de la fin est Ă toi !
Le mot de la fin, je le dĂ©dicace dâabord Ă toutes les personnes qui dĂ©nigrent la vitesse. Ăa serait bien quâun jour les gens comprennent que le sport, câest le sport, quelle que soit la discipline, que ce soit de lâescalade de vitesse, du bloc, du surf, du judo, peu importe ! Un sportif reste un sportif. Un sportif est engagĂ© dans ce quâil fait, il met beaucoup dâĂ©nergie et ça, ça mĂ©rite le respect. Tout simplement. Câest un message que je balance Ă toutes les personnes qui dĂ©nigrent la vitesse. GĂ©nĂ©ralement je leur rĂ©ponds sur les rĂ©seaux, pour dĂ©fendre lâactivitĂ©, pour dĂ©fendre notre esprit, pour dĂ©fendre le sport et les athlĂštes qui sâentraĂźnent. Ă ces personnes, je leur demande juste de respecter chaque athlĂšte, quelle que soit la discipline, le genre, la diffĂ©rence. On doit respecter chaque sportif qui sâinvestit dans ce quâil aime faire. Point.
Et jâai un dernier message, pour les jeunes et moins jeunes, les filles, les garçons, et toutes les personnes qui sâentraĂźnent pour atteindre leurs objectifs, que ce soit en bloc, en diff, en vitesse, en falaise, Ă Bleau ou en compĂ©tition: croyez en vos rĂȘves, croyez en vous et arrachez-vous pour y arriver ! La seule chose que vous pouvez faire pour ça, câest dâessayer, alors faites le Ă fond, comme ça vous nâaurez aucun regret. Les FrĂšres Mawem sont Ă fond derriĂšre vous !
Merci Ă tous, et merci Ă Planetgrimpe, sans des mĂ©dias comme vous, personne ne serait au courant de ce quâil se passe dans le monde de lâescalade, alors merci Ă vous et Ă bientĂŽt !

Lâobjectif de Bassa Mawem: Ă©tablir le premier record olympique de vitesse © RĂ©mi Fabregue â FFME