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Les replays des Jeux Olympiques maintenant disponibles !

Quelques semaines après que l’escalade ait fait ses débuts aux Jeux Olympiques à Tokyo, le Comité International Olympique vient de mettre à disposition l’intégralité des replays des finales sur sa chaîne YouTube.

Il est désormais possible de revivre les finales de ce grand événement, qui ont permis à l’Espagnol Alberto Ginés Lopez de décrocher la première médaille d’or olympique de l’Histoire : de son face-à-face contre le Japonais Tomoa Narasaki lors de la vitesse, à l’épreuve de bloc très disputée, en passant par la grande finale sur le mur de difficulté.

Pour regarder la finale du combiné masculin cliquez sur l’image ci-dessous :

Moins de 24 heures plus tard, la finale du combiné féminin démarrait en fanfare, puisque la Polonaise Aleksandra Miroslaw, spécialiste de la vitesse, établissait un nouveau record du monde de vitesse lors de son duel final face à notre Française Anouck Jaubert : 6,84 secondes. La star slovène Janja Garnbret dominait les deux épreuves suivantes, se classant première en bloc et en difficulté, s’adjugeant la médaille d’or olympique.

Pour regarder la finale du combiné féminin, cliquez sur l’image ci-dessous :

Le bloc 3 de la finale masculine des Jeux Olympiques extrêmement controversé

La célèbre grimpeuse Sud-Coréenne Jaïn Kim, ex-compétitrice de haut niveau ayant marqué l’Histoire de l’escalade avec plus de 30 victoires en Coupes du Monde, a exprimé sa colère suite au bloc 3 de la finale masculine des Jeux Olympiques. Décrit par de nombreux médias et commentateurs, ce bloc, « créé pour donner l’image d’un soleil levant japonais » a révolté Jaïn Kim, qui a envoyé une plainte auprès de la fédération internationale d’escalade.

La raison pour laquelle elle a exprimé son mécontentement est le manque de sensibilisation et le fait qu’il n’y ait pas eu d’excuses pour les significations blessantes divulguées involontairement à travers ce bloc.

Le drapeau du soleil levant est le drapeau militaire utilisé par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, qui symbolise le militarisme japonais.

Pour les pays victimes, le drapeau du soleil levant n’est pas différent de la croix gammée, le symbole des nazis allemands. Par conséquent, le drapeau du soleil levant est toujours un sujet extrêmement sérieux entre les victimes et le Japon, y compris la Corée du Sud.

L’article 50 de la charte du CIO stipule qu’« aucune sorte de manifestation ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée sur les sites, lieux ou autres zones olympiques. »

S’ils veulent conserver l’esprit olympique, ils ne devraient jamais utiliser ce dessin sur la scène olympique ».

Jaïn Kim

Visuellement, le bloc fait penser au drapeau du soleil levant japonais.

De nombreux articles de presse ont déjà été publiés en Corée et un célèbre professeur a officiellement fait appel au CIO. En 2019, la Corée du Sud aurait d’ailleurs officiellement demandé au CIO d’interdire le drapeau représentant le soleil levant aux Jeux Olympiques de Tokyo.

L’IFSC a répondu à Jaïn Kim qu’il s’agissait d’une erreur et qu’aucun des blocs n’était destiné à représenter un quelconque symbole.

Notons que sur le plan sportif, ce bloc a fait un flop et n’a départagé personne en finale des J.O. Tout le monde a atteint la zone dès le premier essai, sans jamais aller plus loin, alors qu’il restait bien encore trois ou quatre mouvements avant d’arriver au top.

Bassa Mawem nous donne des nouvelles suite à son opération

Il y a une dizaine de jours, Bassa Mawem se rompait le tendon inférieur du biceps durant les qualifications de l’épreuve de difficulté des JO. Mardi dernier, il était attendu à Paris pour se faire opérer à l’hôpital Saint Antoine. Suite à son opération, il est revenu sur sa blessure et nous a donné quelques nouvelles.


Pour revenir sur ce qu’il s’est passé, lors de l’épreuve de difficulté j’ai eu une rupture totale de mon tendon inférieur du biceps, d’où le fait qu’il soit remonté dans le bras. Ce n’est pas simple d’expliquer pourquoi cette blessure est arrivée. Mais je pense que c’est lié au fait que je me suis beaucoup entraîné depuis un an et demi, et au delà ça, que je ne m’étais pas entraîné pour le combiné, je n’avais pas préparé mon corps pour ce type d’effort: moi l’objectif c’était de rentrer en finale en gagnant la vitesse, et aux JO l’intensité était très élevée, et mon corps n’a pas suivi.

Après la vitesse ça allait, j’étais bien, mais après le bloc j’étais exténué nerveusement et physiquement. Et en diff je n’ai même pas eu le temps de grimper, ça a pété très vite. J’ai eu la sensation d’une très grosse crampe, et j’ai regardé mon bras, j’ai vu mon biceps qui était tout en haut et j’ai flippé…

Après ça j’ai été pris en charge par les médecins sur place. 2 options: eux voulaient que j’aille à l’hôpital de Tokyo, mais j’ai préféré aller à la clinique du village olympique. J’ai vu le médecin de la délégation olympique qui m’a mis en contact avec un chirurgien sur Paris, et il m’a dit qu’il fallait que je me fasse opérer dans les 3 semaines suivant la rupture, c’est pour ça que je suis resté sur place pour être avec l’équipe de France pour les finales, être présent pour mon frère et pour Anouck.

Le soir, juste après a diff, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J’étais hyper déçu, j’étais en finale avec mon frère, on était hyper fiers après l’épreuve de bloc, alors j’ai été super triste de ne pas aller au bout avec lui, on s’était toujours dit qu’on irait au bout ensemble, alors ça à vraiment été dur, j’avais l’impression de l’abandonner en route.

Le lendemain, j’ai encore beaucoup pleuré à chaque fois que je repensais à la blessure, mais pour quelque chose de différent: je pensais à ma carrière sportive qui était remise en cause, tout était remis en question… Je me disais « J’en ai pour 6 mois là, j’ai 37 ans », je ne suis plus trop jeune alors je me posais beaucoup de questions: « Est-ce que j’en suis capable? ». Là concrètement j’ai 6 mois d’arrêt, je vais pouvoir reprendre en février 2022 et ensuite j’ai un an avant les premiers sélectifs pour les JO 2024, et j’aimerai finir ma carrière sur ces jeux. Alors oui j’ai beaucoup pleuré car je n’ai jamais abandonné de toute ma vie, et là pendant une journée j’avais dans la tête qu’il était possible que j’abandonne, je me disais que ma carrière allait se terminer comme ça. Et puis au final j’ai pris la décision de me battre, et quelque soit le résultat final, je veux arrêter sur un combat, ce sera mon ultime combat.

Pour parler un peu de l’opération…

Concernant l’opération, lundi j’étais à l’hôpital Saint Antoine pour voir le Dr Picard qui allait m’opérer, il m’a tout expliqué, il m’a rassuré en me disant que si je respectais le protocole à la lettre, dans 6 mois je pourrai m’entraîner comme avant. Je me suis fait opérer, il était accompagné par les Dr Boutroux et Dr Louis, et je leur dois beaucoup, j’ai été super bien pris en charge, ils se sont supers bien occupés de moi. Je les remercie vraiment, eux et toute leur équipe.

L’opération consistait à refixer mon tendon à un autre endroit sur l’os. Maintenant, en gros j’ai 3 semaines d’immobilisation complète, aucun effort, aucun mouvement et bras à 90°. Ensuite j’ai 2 mois et demi de rééducation pour retrouver ma mobilité (tendre le bras, fléchir, mais sans forcer), et ensuite pendant 3 mois du renforcement pour pouvoir récupérer ma force et faire en sorte que mon tendon soit bien solide. Et au bout de ces 6 mois je pourrai de nouveau chercher à grimper fort. Ça va durer 6 mois, ça va être dur c’est sur, et pendant ces 6 mois je vais faire quelque chose que je n’ai jamais fait, je vais chercher un bon préparateur physique, je me laisse deux semaines de repos et ensuite je reprends l’entraînement. Je vais passer autant de temps qu’avant à l’entraînement mais sans grimper. Je vais bosser les jambes, les abdos, je vais m’étirer, … Je vais faire bosser tout le bas du corps. Je vais changer ma manière de m’entraîner pour tenter de me qualifier en 2023 pour les JO de 2024.

Comment je me sens?

Je ne suis pas au top de ma forme physiquement mais dans la tête tout va bien, je sais quel combat je dois mener, je sais où je vais. J’ai vécu une aventure extraordinaire avec mon frère, je suis super fier d’avoir représenté la France, on était attendu par certains, d’autres pensaient qu’on ne serait pas prêts mais on a prouvé le contraire. Sur ces JO on était d’attaque et on a montré à la France entière qu’on avait toute notre place sur ces jeux.  Donc oui dans la tête ça va super bien!

Un petit mot quand même sur ces JO sans parler de la blessure…

Franchement c’était 3 semaines de folie, les deux premières dans le centre d’entraînement que Sylvain Chapelle avait réservé, puis une semaine sur le village olympique. On a été réçu comme des rois sur le centre d’entraînement, on était dans une bulle sanitaire, on ne pouvait pas sortir de l’hôtel, on restait à notre étage, pas le droit de prendre l’ascenseur, on ne devait avoir aucun contact avec des personnes extérieures. Même pour aller au mur qui était à 5min à pied, on prenait un bus spécial pour ne pas marcher dans la rue. Mais on était dans notre bulle, c’était top, loin de la pression des jeux. Tout était organisé pour que tout soit simple.

Une fois arrivé sur le village on en a pris plein les yeux. Franchement c’est incroyable. Quand tu vis des championnats de France, des coupes du monde, des championnats du monde, tu imagines meme pas à quel point les JO ça va au delà de tout ce que tu as pu vivre dans ta carrière de sportif, c’est démesuré, c’est de la folie. Il n’y a que des athlètes de fou sur le village, c’est une ambiance incroyable. Dans notre chambre on était avec l’équipe de France de pistolet vitesse et l’un des deux (Jean Quiquampoix) à remporté l’or avant nos épreuves, j’ai tenu une médaille dans mes mains, c’était fou, ça te motive tellement à donner le meilleur de toi.

Bassa et son frère Micka devant le mur d’échauffement des JO.

C’est vraiment un autre monde les JO, on ne peut pas se rendre compte tant qu’on ne les a pas vécu. Je n’ai que des choses positives à raconter, et ce que je peux dire à tous ceux qui rêvent des jeux: donnez-vous les moyens car si vous y arrivez vous allez vivre un truc de malade mental, je le souhaite à tout le monde! Quand on est athlète et qu’on donne sa vie pour réussir, c’est la seule compétition qui reflète l’investissement qu’on y met. C’est dingue à dire, mais depuis ces JO je sais pourquoi je me suis entraîné depuis toutes ces années, c’est pour ça, ce moment unique qui restera gravé en moi.

Pour finir, je tenais à remercier tout le monde, la Calédonie, la France, tous ceux qui nous ont suivi sur cette aventure, merci au staff de la FFME qui a été à la hauteur de l’événement, merci tout le monde vraiment, on a vécu un truc de dingue et c’est grâce à toutes ces personnes que cet événement aura été magique.

Retour sur les JO de Tokyo avec Sylvain Chapelle, responsable de la préparation olympique

Quelques jours après la fin des premiers JO de l’histoire de l’escalade, nous sommes allés à la rencontre de Sylvain Chapelle, responsable de la préparation olympique de l’équipe de France d’escalade, pour faire le bilan de la performance de nos grimpeurs tricolores.


Comment te sens-tu quelques jours après la fin de ces premiers JO pour l’escalade ?

Écoute, très fier d’avoir participé à cette première pour l’escalade aux JO. Content de là où on est arrivé et de tout le chemin parcouru. L’aventure a commencé il y a presque 5 ans avec beaucoup d’incertitudes sur le format, sur le processus de qualifications, sur les athlètes qu’on allait avoir, et au bout du compte j’ai l’impression qu’on s’en est plutôt bien sorti. Et du coup, pour répondre à la question : bien fatigué de cette aventure quand même.

Peux-tu nous présenter le staff qui accompagnait les athlètes à Tokyo ?

Alors pour te présenter le staff: il y avait Cécile Avezou qui est entraîneuse nationale sur la difficulté, Laurent Lagarrigue qui est entraîneur national sur le bloc, Pascal François notre kiné et moi-même en tant qu’entraîneur national de la vitesse mais également responsable de la préparation olympique.

Et puis on avait aussi un staff qui était resté en France et qui était scindé en deux : un côté qui était plutôt axé sur tout ce qui était jugement, avec des juges internationaux et d’un autre côté le pôle plus technique/entraînement avec des entraîneurs nationaux. Il y avait François Leonardon, Jérôme Chapelle, Vincent Caussé et Emilie Gheux qui étaient sur l’aspect jugement et organisation de compétition, et côté entraînement on avait Nico Januel qui est entraîneur national sur le bloc, Romain Desgranges qui est adjoint de Cécile sur la diff et Esther Bruckner qui est entraîneuse nationale de vitesse jeunes et qui bosse très souvent avec moi. Donc on était en liaison permanente avec eux, on pouvait leur poser des questions et de leur côté ils nous faisaient des retours dans leurs domaines respectifs.

Et bien entendu, en plus, il y avait Damien You, directeur des équipes de France et Pierre Henry Paillasson, DTN, qui nous ont rejoints quand on est arrivé sur le village olympique le 28 juillet.

L’équipe de France et le staff, au départ de Paris et en direction du Japon.

Première question classique, que penses-tu des résultats de notre équipe de France sans rentrer dans une analyse technique que nous verrons après ? Tu t’y attendais ?

Oui bien sûr ! Plutôt content des résultats qu’ont pu faire nos athlètes. Ce sont des résultats plutôt satisfaisants dans l’ensemble même si, forcément, on attend une médaille, surtout qu’on n’est pas passé très loin, à la fois chez les garçons et chez les filles. Mais ça fait partie du jeu. Si on veut y arriver, il faut que les choses se passent bien sur plusieurs domaines, surtout pour cette discipline du combiné où on ne maîtrise pas tout. Il y a des choses qui ne dépendent pas que de nous et du sportif, mais qui dépendent aussi de la physionomie de la compétition et notamment des résultats des autres.

Beaucoup pensaient qu’on ne ferait pas grand chose sur ces Jeux, je crois que les athlètes ont bien démontré le contraire. Et on est vraiment passé proche de faire des médailles. Il y a un côté frustrant, c’est sûr, on reste sur notre faim car j’attendais plus, forcément, mais je suis quand même très content de ce qui a été accompli. Après libre à chacun d’interpréter les résultats comme il l’entend.

Comment se sont passées les journées avant le début des qualifs ? Comment tu as géré ça en tant que responsable de la préparation olympique ? 

On est parti le 19 juillet direction Kurayohi, c’est là qu’on avait déjà fait des camps d’entraînement notamment en 2019 avant les Championnats du Monde. J’étais en relation depuis trois ans avec les personnes sur place pour organiser tout ça et je savais qu’on pourrait faire ce qu’on voulait ici et que l’on avait toutes les installations nécessaires.

Sur place, on s’est entraîné jusqu’au 28, l’idée c’était à la fois d’absorber le décalage horaire, mais aussi de s’acclimater à la chaleur, car même si c’était moins humide qu’à Tokyo, il faisait quand même très chaud. Et enfin, dernier objectif, monter en pression petit à petit en direction des Jeux sans arriver directement aux JO en passant du petit cocon qu’on a en France au village olympique. L’idée c’était donc de faire un petit sas de décompression qui permettait de tranquillement se préparer, et de pouvoir, pour nous, établir une connexion avec les athlètes au quotidien. Et ça c’est plutôt très bien passé.

Dernier jour à Kurayohi, avant de prendre la direction de Tokyo.

Le 28 on a donc pris le chemin du village olympique, et, là changement d’ambiance radicale ! Mais on le savait, c’est une expérience à part entière. Ça a bien fonctionné, ça nous a permis d’arriver au début des épreuves sans avoir accumulé une fatigue mentale trop importante.

Comment on gère les athlètes ? Ça a été très différent pour les uns et pour les autres, ils étaient quatre avec quatre profils différents. L’idée ça a été de rendre les choses les plus simples pour chacun donc on a essayé de s’adapter à ce dont ils avaient besoin pour faire en sorte qu’ils arrivent dans les meilleures dispositions, avec un bon capital confiance.

On va parler un peu analyse technique. Si en qualif, les frères Mawem et Anouck Jaubert font le job, Julia Chanourdie passe un peu à côté : quelle analyse en fais-tu pour Julia ?

En qualif, les frères Mawem et Anouck, ils ne font pas le job… ils font un super job ! Ce n’est pas simple de grimper à son meilleur niveau sur les JO. Anouck et Bassa ont battu leur record perso, donc c’est un super job ! Et puis Micka, il a juste été énorme sur ces qualifications, surtout en bloc, mais il a aussi été très bon en vitesse et plutôt bon en diff !

Tous les trois font quelque chose de magnifique, vraiment, ils étaient au-dessus de leur niveau. Effectivement, Julia passe un peu à côté, sauf en vitesse où elle a été performante puisqu’elle bat son record perso. En bloc c’était plus dur pour elle, c’étaient des blocs qui ne lui convenaient pas vraiment, elle a eu des difficultés à s’en sortir, et on le sait : le bloc, quand ça ne marche pas au début du circuit, ce n’est pas simple de se remobiliser, et la difficulté n’aura pas suffi à sauver son classement… Donc oui, c’étaient des qualifications compliquées pour résumer…

Un circuit de blocs qui n’aura pas convenu à Julia Chanourdie. © IFSC

En finale, même question, quelle analyse fais-tu des performances de Micka et Anouck ?

Deux choses un peu différentes. Pour Micka, on savait que le tableau de vitesse était un peu compliqué pour lui : il prend en deuxième run Tomoa, le meilleur performeur, Bassa n’étant pas là. Il se fait battre à pas grand chose et c’était à sa portée. Ensuite, on savait qu’il avait de la marge pour faire troisième sur son dernier run de vitesse et il a réussi à ne pas rater ça, même en faisant une erreur, il parvient à se remobiliser pour ne pas finir quatrième. En bloc, un peu déçu car on espérait mieux vu ce qu’il avait fait l’avant-veille où il nous avait fait halluciner. Il fait le premier bloc rapidement, et le deuxième il trouve la solution mais il n’arrive pas à concrétiser, et puis le troisième bloc ne servait à rien, donc ça s’est joué sur deux blocs, à l’avantage de l’américain Coleman.

Pour Anouck, sur la vitesse, ça se passe bien jusqu’en finale face à la polonaise Aleksandra Miroslaw, qui est une très forte compétitrice, on ne va pas se le cacher. Elle fait peu de compétition, mais par contre elle est très très forte, elle nous avait montré qu’elle était très rapide en qualif, en étant à un centième du record du monde. Anouck est revenue en force sur la vitesse ces dernières semaines, on savait que c’était jouable, mais ça ne l’a pas fait, il n’aura pas manqué grand chose ! Dans son run de finale, elle est devant la polonaise sur la mise en action au départ, elle est toujours devant au milieu de la voie sur la reprise du jump, mais elle perd du terrain sur la fin. Elle termine deuxième et on savait que ça allait être compliqué pour la suite de la compétition. Elle donne tout sur le bloc, elle s’en sort pas mal mais il manque la petite finition. Et puis en difficulté, elle tient sa place, les autres sont beaucoup plus fortes qu’elle, elle a fait le max pour aller chercher une place.

En finale, Anouck Jaubert prenait un meilleur départ qu’Aleksandra Miroslaw, avant de se faire rattraper par la polonaise sur la fin du tracé © IFSC

Suite à la blessure de Bassa, comment trouves-tu les mots pour que l’équipe reste soudée et focus ?

On ne fait rien d’extraordinaire, on explique clairement les choses à tout le monde, surtout à Micka, car on sait qu’ils ont une relation fusionnelle. On ne lui avait rien dit avant son run de qualif en diff, mais par contre tout de suite à la sortie, je le récupère pour aller voir son frère, pour lui expliquer et le rassurer, afin d’éviter que ça ne cogite trop.

Et puis pour le garder dans le game, on lui explique qu’il a super bien commencé le travail mais qu’il a un boulot à finir, donc récupération et remobilisation pour la finale du surlendemain. C’était important de bien rester dans ses baskets pour pouvoir continuer à perfer. Ce sont les mots qu’on a eus, mais ce sont aussi ceux de Bassa, qui croit en son frère. Donc on n’a pas eu trop de difficultés pour le garder bien mobilisé pour la suite.

Malgré le forfait de son frère, le staff français a tout fait pour que Micka reste concentré jusqu’au bout de la compétition © IFSC

Durant les quatre jours de compétition, as-tu réussi à dormir ou te refaisais-tu les journées en boucle dans ta tête ? Comment fais-tu pour gérer ça ?

(Rire), on ne dort pas beaucoup… La compétition commençait à 17h, ça se terminait à 22h30/23h00, on rentrait ensuite en bus pendant 20 minutes, on mangeait, ensuite petit débriefing avec le staff sur la journée qui s’était écoulée et sur la journée suivante, on prenait aussi des infos de nos collègues restés en France pour voir comment ils avaient vécu la compétition et avoir un max d’infos à donner à nos athlètes pour la suite de la compétition. Ensuite, moi, je n’arrivais pas à dormir donc j’allais courir un moment, j’étais un peu tout seul à courir dans le village à 1h00 du mat, mais au moins ça me permettait d’évacuer toute la charge mentale qu’on prenait la journée, ça faisait vraiment du bien.

Je ne me suis pas trop refait la compétition dans la tête après les qualifs, par contre après la finale de Micka c’était autre chose. Clairement je n’aime pas perdre, je suis un compétiteur comme nos athlètes et je n’ai pas la défaite très bonne en moi, donc il a fallu accepter, ça a été un peu long ce soir-là, mais il a fallu vite se remettre dedans car le lendemain il y avait Anouck qui avait besoin de nous. Il a fallu passer à autre chose, on s’est couché tard, mais une fois qu’on est couché on pense à la suite et on donne le max pour aider Anouck à perfer au mieux le lendemain.

On est obligé de te parler un peu de Janja Garnbret, quelles sont ses plus grosses qualités selon toi pour écraser la concurrence et notamment en bloc ? Comment lutter face à une athlète de cette envergure ?

Je crois que de toute façon elle est forte depuis un moment, elle a peu de domaines de faiblesse, c’est une athlète super complète sur cette épreuve, et ce n’est pas qu’en bloc. En vitesse, elle a beaucoup progressé et elle est très bonne, et en diff elle est excellente. Comment lutter ? Elle a été clairement plus forte là. Mais on a vu aussi qu’en qualif, la pression a été dure à tenir, donc ça fait peut-être partie des clés aussi.

Quelle est la suite pour toi maintenant ?

Un peu de vacances, retrouver ma femme et mes filles qui ont bien besoin que je sois présent. Ensuite, il y aura le Championnat du Monde qui va arriver rapidement en septembre, puis les Coupes du Monde de vitesse qui seront sur le mois d’octobre. Pas mal de boulot en perspective donc… Et ensuite, il faudra aussi rapidement s’atteler à la tâche de Paris 2024. On a du travail, on veut qualifier des athlètes et on veut être performant à Paris, que ce soit en vitesse ou sur le futur combiné bloc/diff.

Les J.O de Tokyo sont terminés, place maintenant à Paris 2024.

Un dernier mot à ajouter ?

Un grand merci aux athlètes pour l’expérience qu’ils nous ont permis de vivre tous ensemble, on s’est vraiment éclaté pendant les trois semaines où on a été ensemble. Merci aussi à tous les athlètes qui ont joué le jeu de Tokyo avant, je pense notamment à Manu Cornu, Fanny Gibert, Alban Levier… Ils sont nombreux à avoir essayé de jouer le jeu des JO. Une petite pensée pour Luce aussi qui voulait tenter cette aventure. Un petit mot également pour l’ensemble du staff qui était présent à Tokyo et avec qui j’ai passé de super moments partagés avec les athlètes. Alors bien sûr, il y a toujours des difficultés à un moment, mais on a toujours été là pour nos athlètes et pour les amener le plus loin possible dans la performance, c’était le mot d’ordre ! Merci aux collègues restés en France qui nous ont vraiment aidés, merci à la FFME d’avoir soutenu ce projet olympique depuis cinq ans, et enfin merci à nos supporters qui nous ont beaucoup aidés et qui ont beaucoup aidé l’escalade dans son ensemble.

Vidéo: le nouveau record du monde de vitesse établi par Aleksandra Miroslaw aux J.O

La semaine dernière, la Polonaise Aleksandra Miroslaw laissait son empreinte lors des Jeux Olympiques de Tokyo.Elle parvenait à établir un nouveau record du monde de vitesse, lors de son duel final face à la Française Anouck Jaubert. Alors que le précédent record était de 6,96 secondes, Aleksandra Miroslaw atteignait le sommet du mur en seulement 6,84 secondes.

Voici son run de finale:

C’est une concurrente à la hauteur pour Anouck Jaubert 🇫🇷 ! La Polonaise Aleksandra Miroslaw bat le record du Monde 🌍 en 6.84 !
La Française est pour le moment 2ème du classement général. Prochaine épreuve : le bloc à 11h30
Suivez les J.O. en direct : ▶https://t.co/vcD3RfzQAE pic.twitter.com/WODO0HqUiP

— francetvsport (@francetvsport) August 6, 2021

Ce qu’il faut retenir de ces premiers JO de l’escalade

Ça y est, les premiers jeux olympiques de l’escalade se sont terminés vendredi, et ce n’est pas sans un petit pincement au coeur! On aurait aimé que ça continue, car oui, c’était beau, c’était grand, c’était magique, c’était historique! Alors que fallait-il retenir de ce ces 4 journées qui ont marqué, sans aucun doute, l’histoire de notre sport?

Les français, au top lors des grands rendez-vous

Avouons-le, nous étions très fiers que 4 athlètes tricolores représentent la France sur ces premiers JO de l’escalade, mais nous avions peu d’espoirs de les voir en finale. C’était sans compter sur les énormes performances des frères Mawem et d’Anouck Jaubert en qualifications.

Qui aurait pu s’attendre à voir pointer Micka Mawem en tête des qualifications du combiné, notamment grâce à un circuit de bloc impérial où il surclassait tout le monde. Et bien il l’a fait, il a répondu présent et n’aura pas fait mentir son frère Bassa: « Micka, il y a des hauts et des bas, mais sur les grands rendez-vous il est toujours présent » . Au dessus des JO il n’y a rien, et Micka l’avait bien compris! De son côté, Bassa faisait le boulot, remportait les qualifications de la vitesse, posait un chrono à 5,45 secondes (établissant ainsi le record olympique) et se qualifiait en finale. On ne reviendra pas sur la blessure qui l’empêchera de concourir sur ces finales, mais nous retiendrons plutôt l’énorme engouement que les deux frères ont su créer autour de l’escalade.

Pour Anouck, c’était également une très belle surprise. Contrairement à Bassa qui avait fait le choix de tout miser sur la vitesse, Anouck avais pris le parti de la polyvalence en s’entraînant dans les deux disciplines dont elle n’est pas spécialiste (bloc et difficulté), et le moins que l’on puisse dire c’est que ça a payé! En effet, après avoir pris la seconde place de la vitesse en qualification, elle brillait sur le premier bloc en décrochant un top qui lui permettra par la suite d’obtenir son ticket pour les finales!

Julia Chanourdie sera la seule tricolore à ne pas se qualifier pour les phases finales. Elle n’aura pas réussi à se libérer et à se faire plaisir en grimpant, laissant place à la pression des jeux.

Résultats de nos français sur ce combiné olympique:

– Anouck Jaubert 6ème
– Julia Chanourdie 13ème
– Micka Mawem 5ème
– Bassa Mawem 8ème

© FFME

Alberto Gines Lopez défie tous les pronostics

Sur le papier, personne n’aurait imaginé le jeune Espagnol devenir le premier champion olympique de l’histoire de l’escalade. Spécialiste de difficulté, il n’avait jusqu’à présent pas fait mieux que quelques finales en coupe du monde (ce qui est déjà énorme me direz-vous…!), bien loin des cadors en piste sur ces jeux, entre autre Tomoa Narasaki, Adam Ondra, Jakob Schubert ou encore Alex Megos!

Bien que spécialiste de difficulté donc, c’est l’épreuve de vitesse qu’il remporte finalement avec un peu de chance, personne ne dira le contraire. Le jeune Espagnol élimine l’américain Duffy en quart, puis se retrouve face au moins rapide des finales, Adam Ondra, pour enfin affronter Tomoa Narasaki, ce dernier zippant au départ de la voie et laissant donc Gines remporter le classement avec un run à 6,42s! Pour comparer, Narasaki avait poser un 6,02 s au tour précédent, et le record olympique établit 2 jours avant par Bassa Mawem était de 5,45 s…

Cette victoire inattendue en vitesse permettra au jeune Espagnol de remporter la médaille d’or de ces premiers JO d’escalade après une 7ème place en bloc et une 4ème place en difficulté.

Janja Garnbret résiste à la pression et assume son statut d’ultra favorite

Qui n’imaginait pas Janja Garnbret en or sur ces jeux olympiques? Personne. Il faut dire que la machine slovène domine très largement le circuit international ces dernières années en affichant une grosse polyvalence en bloc et en difficulté, bien que dernièrement ce soit notamment en bloc qu’elle écrase littéralement la concurrence…

De la pression, il y en avait, c’est une certitude, preuve en est avec ses 2 zippettes en qualification sur ses 2 runs de vitesse… Mais rien ni personne n’aura ébranlé la championne Slovène en finale: un beau parcours en vitesse, complètement intouchable en bloc en étant la seule à toper, et n’1 de l’épreuve de difficulté, elle remporte ces premiers JO de l’histoire de l’escalade avec classe et sans bavure. Janja était déjà entrée dans l’histoire de l’escalade de par son incroyable palmarès à seulement 22 ans, la voici au sommet de l’olympe! Rendez-vous à Paris 2024, où, du haut de ses 25 ans, elle aura à coeur de doubler la mise…

© Coll. Garnbret

Adam Ondra: « la vitesse c’est terminé » !

Bien que chez les hommes il était plus difficile de déterminer des favoris, Adam Ondra en faisait incontestablement parti. Le meilleur grimpeur de la planète se consacrait depuis 2 ans maintenant à cet objectif des JO, malgré une dent contre la vitesse. Oui, si vous ne l’aviez pas encore compris, la vitesse ce n’est pas sa tasse de thé, et pourtant, il n’aura pas démérité, notamment sur le tour final où il bat son record personnel trois fois de suite, 7,44, 7,03 puis 6,86. 4ème de l’épreuve de vitesse grâce à la blessure de Bassa Mawem qui n’a pas pu prendre le départ,  il n’aurait pas pu espérer mieux, et les étoiles semblaient alignées pour que la finale se déroule au mieux. Hélas, le bloc aura laissé des traces: avec seulement 1 top et 2 zones, il termine 6ème de l’épreuve, loin, très loin de ses attentes… En difficulté, malgré un beau run, il ne prendra que la seconde position, ce qui le propulse à la 6ème place du général. Il sera sans doute difficile pour Adam d’avaler la pilule. Une chose est sure, vous ne le verrez plus sur un mur de vitesse! L’année prochaine, il sera également très peu présent sur le circuit de compétition, préférant retrouver sa passion première, la falaise. Quant à Paris 2024, c’est encore loin pour lui, et rien n’est pour le moment décidé!

Jakob Schubert, le maître dans l’art de ne rien lâcher

On imaginait bien l’Autrichien sur le podium, il faisait parti de ces grimpeurs capables de tout et pouvant résister à la pression. Et pourtant c’était bien mal parti: en affichant l’avant dernière place du combiné après l’épreuve de bloc, Schubert ne pouvait plus que compter sur la difficulté, certes sa discipline de prédilection. Mais en face, il y avait du lourd, et notamment une très belle perf d’Adam Ondra dans cette voie résistante. 7ème du provisoire, ce n’est pas ce qui aura fait vaciller Jakob Schubert… Il réalise un run magistral sur la voie de diff, en étant le seul à clipper la chaîne! Et cet exploit n’était pas sans incidence puisqu’il lui permet de monter sur le podium olympique avec une médaille de bronze! Jakob aura donc été à son image: un guerrier au mental de fer. Bravo!

© OOC / GEPA

Un nouveau record du monde de vitesse féminin

SI chez les hommes Bassa Mawem a posé le nouveau temps de référence olympique (5,45) sans pour autant battre le record du monde, chez les femmes, la polonaise Aleksandra Miroslaw explose le record du monde en affichant un temps à 6,84! Ce sera également pendant les 3 prochaines années le record olympique en attendant l’ouverture des jeux de Paris en 2024. Et la vitesse étant pour l’occasion une discipline à part entière, autant vous dire que des records devraient tomber puisque tous les grands spécialistes seront de la partie.

Que penser de l’ouverture en bloc des finales hommes et femmes ?

Sur cette épreuve finale de bloc du combiné, la tâche des ouvreurs était loin d’être simple… Tout d’abord, il n’y a que 3 blocs pour départager les grimpeurs, donc attention à ne pas faire trop simple sous peine de voir des égalités. Ensuite, il ne s’agit pas d’une coupe du monde de bloc avec uniquement des spécialistes de bloc, le dosage du niveau doit donc être plus fin. Et c’est ce qui a manqué un peu, en finale, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Certes, l’objectif de départager les grimpeurs a été respecté à la lettre, et il s’agissait surement d’un très gros impératif pour les jeux, éviter les égalités… En revanche côté spectacle, le compte n’y était pas. Chez les hommes, le bloc 1 semblait trop facile, avec 6 tops sur 7, tous à vue sauf pour Ondra… Le bloc 2 semblait beaucoup mieux ajusté, Nathaniel Coleman est le seul à toper, mais d’autres sont tout proche, et notamment Micka Mawem qui aurait pu faire la différence sur ce bloc. Quant au bloc 3, c’est un échec complet… Tous les grimpeurs valident la prise de zone à-vue, et…. c’est tout! personne ne bouge beaucoup plus loin dans ce bloc qui semblait très difficile à appréhender. Tout le monde se casse les dents sur le même passage, et à regarder, avouons que c’était un peu long…

Sur la finale bloc féminine, le niveau était extrême. D’ailleurs, une seule grimpeuse parvient à valider des blocs, Janja Garnbret bien évidemment, qui tope les 2 premiers blocs en 5 essais (ça annonce la couleur quand on a l’habitude de la voir faire des circuits entiers à vue…). Vous l’avez compris, il n’y aura en tout et pour tout que ces deux uniques top de Garnbret sur la finale. Aucune autre finaliste ne validera un bloc. Alors quoi en penser? Oui, clairement, les grimpeuses ont été départagées, Janja sur des tops, et les 7 autres finalistes sur des zones. On aurait franchement préféré que le classement se fasse avec quelques tops supplémentaires, du moins pour le spectacle! Alors oui, Brooke Raboutou n’était pas loin d’y parvenir, et elle a contribué elle aussi à nous faire vibrer. Mais soyons honnêtes, ces finales de bloc féminines étaient un échec pour les (télé)spectateurs, car ne l’oublions pas: comme le soulignait Christopher Hardy lors d’une récente interview, « même si beaucoup de grimpeurs préfèrent que ce soit dur plutôt que trop facile, là il ne faut pas oublier que c’était les JO, qu’on passait à la télé devant des millions de gens, et que ça aurait été plus fun pour le public que les grimpeuses s’épanouissent pour choper un peu plus de tops plutôt que voir des filles au tapis les ¾ du temps »

Mais n’oublions pas non plus que l’ouverture n’est pas une science exacte, que des ratés il y en a eu et il y en aura toujours, alors malgré tout un grand respect pour les ouvreurs qui ont fait le job, cette échéance olympique n’était pas des plus simples, nous en sommes bien conscients, et l’essentiel est là: dans la globalité des 4 journées, on a kiffé voir notre sport sur ces jeux!

Le combiné, des bons et des mauvais points…

Oui, l’épreuve du combiné est loin d’être parfaite, oui on a parfois l’impression que les résultats ressemblent à une loterie (notamment chez les hommes) avec les multiplications des scores qui font basculer dans un sens ou dans l’autre le classement. Tout le monde en a conscience, aussi bien nous que les instances sportives, IFSC et CIO compris.

Mais il ne faut pas oublier l’objectif premier qui était d’intégrer l’escalade aux jeux. Avec une seule médaille proposée par le CIO, il a été fait le choix du combiné plutôt que d’une seule discipline au détriment des autres. Ce choix du combiné est également un choix stratégique permettant de mettre en lumière toutes nos disciplines aux yeux du grand public, de plaire au plus grand nombre, et donc à terme de se voir attribuer d’autres médailles. Ce sera déjà le cas pour Paris 2024, avec une médaille pour la vitesse et une médaille pour le combiné bloc/difficulté. En 2028, sur les jeux de Los Angeles, tout le monde a bien compris l’objectif: avoir une médaille pour la vitesse, une pour le bloc, une pour la difficulté, et pourquoi pas une pour le combiné ou une médaille sur un tournoi pas équipe?

Concernant le choix qui a été fait de multiplier les scores pour établir un classement, la raison est toute simple: c’était la meilleur chance d’avoir des spécialistes de chaque discipline sur ces jeux, et notamment au moins un spécialiste de vitesse. Sans ce choix, aucun grimpeur de vitesse n’aurait pris sa place pour les JO, ce qui aurait été malvenu pour un combiné.

L’escalade aux JO, des dérives annoncées?

Oui aujourd’hui l’escalade est aux JO, oui il peut y avoir des dérives, il faut en être conscient, mais ne voyons pas tout en noir… L’escalade aux JO, c’est aussi plus de moyens pour le développement de notre sport, plus de médiatisation, plus de reconnaissance, plus de jeunes qui se lancent dans ce sport et qui en découvrent ses valeurs, etc…

Concernant les éventuelles dérives, nous avons tous un rôle à jouer pour que l’escalade reste ce qu’elle est. Continuons d’inculquer nos valeurs aux jeunes pratiquants, sans oublier d’aborder la pratique en milieu naturel et les conséquences que peuvent avoir une pratique non respectueuse de l’environnement. Nous pouvons être fiers de notre sport, de ce qu’il représente et de l’image qu’il véhicule, alors à nous (fédérations, médias, clubs, encadrants, …) de poursuivre l’aventure dans cette direction.

Et pour les quelques sceptiques qui voudraient avoir une salle ou une falaise rien que pour eux (parce que le monde c’est chiant!), il va falloir vous y faire! L’escalade n’est plus la pratique old school des années 80 réservées à une petite minorité élitiste de grimpeurs.

Christopher Hardy: « tout le monde est tombé amoureux de notre sport! « 

Les JO à peine terminés, nous sommes allés à la rencontre de Christopher Hardy, LE speaker de l’escalade en France depuis de nombreuses années. Pour cette première année olympique de l’escalade, Christopher était aux commandes d’Eurosport pour commenter le épreuves d’escalade, et c’est donc tout naturellement que nous avons souhaité recueillir ses impressions après 4 journées intenses en émotions. 


Alors remis de tes émotions après ces JO ?

Comment te dire, pas du tout ! Ça va être comme à Paris 2016, gros coup de blues derrière. Un petit gout amer que ça se termine, de voir encore les JO à la TV mais que la grimpe soit terminée, mais c’était fabuleux, trop d’émotions, on a vibré, tellement hâte qu’on retrouve la prochaine compétition…

Qu’en as-tu pensé ?

Ces premiers JO ont fait une entrée MAGISTRALE dans l’univers de l’olympisme, la devise olympique correspond vraiment à notre sport. Techniquement, le combiné, on a beau en dire ce qu’on veut, c’est super excitant, on voit les 3 disciplines, avec beaucoup de suspens. Tout le monde est tombé amoureux de ce sport, vraiment super entrée de l’escalade. Petit bémol sur les images de la première journée, c’était le temps que les cadreurs se fassent un peu la main, ça a été vite rectifié sur les journées suivantes !

Je tiens aussi à dire que pour cette première, l’escalade a été super bien traitée, avec des structures de dingues, une super organisation, une mise en avant comme la grimpe le méritait, vraiment chapeau !

Parle nous des résultats de ces JO… 

Sportivement parlant, grosses félicitations aux frères Mawem pendant les qualifs, ils ont grimpé au delà de leur niveau max, c’était dingue, surtout pour Micka ! Bassa a fait le boulot en vitesse, on le savait ! Pour Micka, le bloc il l’a survolé, rien à dire de plus, c’était fou…

Concernant Adam Ondra on va pas se leurrer, les JO, c’est le graal pour les athlètes, quand tu te fais accompagner à l’aéroport par le président de la république Tchèque tu as une pression monstrueuse sur tes épaules. On est déçu pour des Megos ou des Ondra, mais je ne suis pas surpris, les JO ça reste aussi la compétition des outsiders et pas toujours des favoris, et c’est dû à une pression incroyable sur place, il faut que les gens le comprennent.

En finale chez les mecs, Alberto a eu une grande chance que Bassa ne soit pas au départ de la vitesse. Et le seul run que Tomoa rate c’est face à Alberto! Il aurait raté ce run face à Micka, ça changeait tout…  ça se joue à rien, mais c’est aussi ça le charme de la grimpe, de l’olympisme et de ce combiné.

Coleman, comment dire… On a bien compris que l’équipe américaine était en place avec l’arrivée de l’olympisme, ils ont des jeunes mutants. Sur les coupes du monde ils vont changer le décor… Et encore sur ces JO, Duffy aurait pu faire encore mieux…

Et comment ne pas parler de Schubert qui nous fait une remontada de fou, il ne lâche rien jusqu’au bout comme il sait le faire et il démonte la voie de diff ! C’était énorme !

Côté fille, pour les qualifs, c’était top. Anouck elle réussit à prendre sa place en finale grâce à sa perf en bloc ! En finale, elle tombe face à la polonaise sur la vitesse, et là c’était compliqué d’aller la chercher, d’autant qu’elle explose le record du monde. En ce moment, c’est fou comme la vitesse progresse, ils s’entraînent tous comme des dingues, c’est mutant !

Janja ? Elle écrase la qualif bloc, mais on est tellement heureux qu’elle soit championne olympique, on aurait été super déçu qu’elle ne gagne pas, plus que pour Adam Ondra. Les Japonaises ont été solides aussi, content pour Akiyo pour la fin de sa carrière c’est une grande dame de l’escalade elle a fait beaucoup pour le sport. Et puis Brooke Raboutou, un peu déçu, elle méritait de ramener quelque chose, franchement sur cette finale de bloc qui n’était pas très belle à regarder elle n’a pas démérité, elle aurait pu changer le cours des choses.

Un petit mot pour Bassa suite à sa blessure ?

Un petit mot pour Bassa, bien sûr ! Bassa, tu es recordman olympique, ton temps va rester 3 ans dans les tablettes. Tu as été un grand monsieur, tu peux être fier de toi, les frères Mawem vous partez la tête haute, ce que vous avez fait c’est juste exceptionnel, et vous avez transformé le regard de la France sur notre discipline.

J’espère que tu ne souffriras pas trop avec ton bras. Je sais qu’il y a des moments difficiles à venir avec une grosse opération et tout ce qui va avec. Merci pour ce que tu es et tout ce que tu as fait depuis des années. 5s45 c’est l’ancien record du monde, la vitesse change mais tu es toujours là, à la pointe de ta discipline alors félicitations, et merci pour l’homme que tu es et la mentalité que tu as, tout ce que tu as fait pour ton frère. Bassa en un mot, juste MAGIQUE !

Raconte-nous ton passage chez Eurosport pour commenter ces jeux…

Je suis arrivé un peu avec le stress. Je n’avais jamais vraiment commenté derrière les écrans. Le premier jour je devais faire un plateau et il a été annulé, je me suis levé tôt pour rien. Je suis arrivé et là j’ai compris qu’on allait faire les bouches trou car ils connaissaient pas notre sport. Le premier jour on a dû faire 40% de la vitesse, 20% du bloc et 10% de la diff. Donc là je me suis dit, si c’est comme ça, ça va pas me faire rire du tout. Et puis à la fin de cette première journée, tout le monde chez Eurosport a halluciné devant la grimpe : « c’est trop bien votre sport » « on adore » « tu le commentes trop bien », et le lendemain, ils m’ont donné une chaine sur eurosport.fr pour que je commente tout.

Donc dès le lendemain on a pu faire toutes les qualifs des filles, et là tout le monde a kiffé, les regards sur notre sport ont changé. Le 3eme jour, on a refait la même pour la finale des mecs, et puis j’ai fait quelques plateaux pour parler escalade, parler des grimpeurs, de leurs résultats, c’était vraiment top !

Le dernier jour on a eu des soucis techniques, mon casque ne marchait pas sur la vitesse, pas de retour sur le bloc, mais on a quand même limité la casse. En repartant d’Eurosport après ces JO de la grimpe, je leur ai dit « adieu », ils m’ont répondu « non non, à très bientôt tu veux dire ! » et surtout ils m’ont remercié, c’était leur coup de cœur de ces JO : « c’est le plus beau sport des sports entrants aux JO, coup de cœur des téléspectateurs, alors juste bravo pour votre sport et tout ce qu’il représente ».

Pendant ces 4 journées, j’ai eu deux journalistes avec moi, ils  ne connaissaient pas la grimpe, et ils sont devenus fous de ce sport, avec le suspens du combiné, ça a super bien marché !

Penses-tu qu’on va avoir un gros engouement pour la grimpe après ces jeux olympiques ?

Oh oui, c’est sûr ! J’étais en contact régulier avec le commentateurs sur les chaines en suisse, et il me disait aussi que c’était dingue les retours qu’il avait, que les gens sont tombés amoureux de ce sport. Beaucoup de gamins, si on a bien fait notre travail, vont se lancer ! La discipline qui a le plus bluffé les gens c’est la vitesse, on a beaucoup entendu « c’est incroyable la rapidité de ces grimpeurs », donc pour tous ceux qui dénigrent la vitesse, c’est grâce à la vitesse que la plus grosse pub retombera de ces JO. Donc oui au final je pense qu’il va y avoir beaucoup de monde dans les salles, et ça le futur le dira !

Paris 2024, tu as hâte ? tu y seras ?

Paris 2024, bien sûr que j’ai hâte !! J’aimerai terminer ma carrière sur les JO 2024 pour mettre tous ces grimpeurs en valeur, que ce soit sur place ou sur Eurosport. Quoiqu’il arrive, je ferai parti de l’aventure des JO, c’est une certitude !

Penses-tu qu’à terme nous aurons une médaille par discipline ? Venant du ski tu es bien placé pour nous en parler ?

Oui c’est sûr et certain vu l’engouement du CIO pour notre discipline après ces 4 jours. On ne les aura pas encore sur 2024, mais j’ai l’impression que ça va se dessiner pour Los Angeles 2028. Et puis pour faire entrer les para aux JO, il nous faut une médaille par discipline, ça va arriver, j’en suis sûr !

Alors oui, c’est vrai que j’ai déjà fait deux JO avec le ski alpin, et ce qu’il faut comprendre pour l’escalade, c’est que rien n’est simple, le CIO c’est un rouleau compresseur. Il faut qu’à l’international l’escalade prenne confiance, on a un sport à défendre, des valeurs à défendre, on sait ce qu’on vaut, et quand le CIO donne des décisions il faut aussi savoir leur tenir tête. Le ski, ils sont olympiques depuis 1924, et même à Sochi quand j’y étais, tout n’est encore pas simple, donc il ne faut rien lâcher ! Alors oui on est pris en compte, oui les gens sont tombés amoureux, et oui on a des choses à défendre !

Un dernier mot à ajouter ?

Oui, un grand merci à François Legrand pour les infos sur les voies de diff ça m’a aidé à fond, merci Manu Cornu qui a suivi le bloc avec moi, et puis merci à la FFME pour tout ce qu’ils ont fait pour l’escalade, on en serait jamais là sans tous ces gens, V. Caussé, F. Leonardon, Emilie Gheux, … Les plus gros shows ont été fait en France, avec Bercy entre autre, pour que tous les pays se calent sur nous pour réaliser des grosses productions et que l’escalade deviennent ce qu’elle est aujourd’hui.

Je voulais remercier aussi Romain Cabessut, quel honneur de t’avoir au niveau de l’olympisme, bravo pour le travail que tu as pu faire, même si bon, on ne va pas reparler de cette finale féminine en bloc (rire), je préfère qu’on ne garde que du positif de ces jeux !

Allez quand même, je ne peux pas me retenir (rire) je vais dire un mot sur le sujet. Beaucoup de grimpeurs ont dit qu’ils préféraient que ce soit plus dur plutôt que trop facile, mais là il ne faut pas oublier que c’était les JO, qu’on passait à la télé devant des millions de gens, et que ça aurait été plus fun pour les télé spectateurs que les grimpeuses s’épanouissent pour choper un peu plus de tops plutôt que voir des filles au tapis les ¾ du temps, mais ça reste mon avis personnel, en aucun cas je ne remets en question quoique ce soit ! Ce qui est important à retenir c’est que sur l’ensemble de ces JO, c’était une réussite exceptionnelle, alors bravo à tous les instigateurs, ouvreurs, organisateurs, grimpeurs, entraîneurs, et j’en passe  !

Janja Garnbret sacrée championne olympique d’escalade !

Les finales des Jeux Olympiques viennent de se terminer à Tokyo, et c’est Janja Garnbret qui remporte la toute première médaille d’or de l’Histoire ! La slovène a tenu son rang de favorite et s’est très largement imposée en finale de ce combiné.

Janja Garnbret reine des Jeux Olympiques d’escalade !

Après sa cinquième place en vitesse et sa première place en bloc, la médaille d’or semblait presque assurée à Janja Garnbret avant même la dernière épreuve de la journée. Mais, nous l’avons vu hier, tout peut se passer en finale des Jeux Olympiques, et rien n’est acquis tant que la compétition n’est pas terminée.

Mais la slovène a assuré. En se présentant au pied de la voie de difficulté, rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Pourtant, Janja n’a pas réussi à vaincre le tracé de finale. Comme chez les hommes hier, la voie était très physique, et gagnait en résistance au fil de l’ascension. N’offrant que peu de repos, la slovène explose, à quelques mouvements du top. Mais personne ne parviendra à faire mieux qu’elle dans cette voie si exigeante physiquement.

Ainsi, Janja Garnbret décroche la médaille d’or des Jeux Olympiques en remportant les épreuves de bloc et de difficulté. Elle cumule seulement 5 points au classement combiné, ce qui la propulse très largement sur la plus haute marche du podium.

© Jon Glassberg / Louder Than 11

Deux japonaises médaillées à Tokyo !

Si Tomoa Narasaki passait à côté de sa finale hier chez les hommes, ses deux compatriotes n’ont pas déçu aujourd’hui. Miho Nonaka et Akiyo Noguchi montent sur le podium de ces Jeux Olympiques, chez elles, à Tokyo.

Après avoir terminé 3ème en vitesse et en bloc, la jeune Miho Nonaka s’empare de la 5ème place en difficulté. Avec 45 points au combiné, elle termine donc très loin derrière Janja Garnbret, mais truste tout de même la deuxième marche du podium.

Une médaille olympique pour terminer sa carrière ? Akiyo Noguchi ne pouvait pas rêver mieux ! La japonaise de 32 ans, présente sur le circuit international depuis plus de 18 ans, avait annoncé avant les Jeux Olympiques que cette compétition serait la dernière de sa carrière. Akiyo met donc un terme à sa vie de compétitrice de la plus belle des manières, en montant sur le premier podium olympique de l’Histoire de l’escalade. Notons qu’elle aura été la grimpeuse la plus régulière de ces finales : elle prend la 4ème place de toutes les disciplines, cumulant un score de 64 points, et décrochant une belle médaille de bronze.

© Jon Glassberg / Louder Than 11

Anouck Jaubert, 6ème des Jeux Olympiques

Nos espoirs français reposaient sur les épaules d’Anouck Jaubert. Après sa deuxième place en vitesse et sa sixième place en bloc, la française a terminé septième de l’épreuve de difficulté, après un beau combat dans la voie.

Au classement combiné, Anouck Jaubert cumule donc 84 points, exactement le même score que l’américaine Brooke Raboutou, qui s’est fait surprendre dans la voie de difficulté en zippant du pied. L’américaine, mieux classée que notre française lors des qualifications, prend donc la 5ème place, juste devant Anouck, 6ème.

Les résultats du combiné

Les résultats de l’épreuve de difficulté

Démonstration d’escalade de Janja Garnbret sur le bloc aux Jeux Olympiques !

Janja Garnbret vient de remporter haut la main l’épreuve de bloc des Jeux Olympiques. La slovène a très largement dominé ce circuit, comme à son habitude. À quelques minutes de l’épreuve de difficulté, elle semble bien partie pour être sacrée championne olympique.

Janja Garnbret, bien seule face au reste du monde

Ces finales auraient pu être complètement désastreuses… D’une certaine manière, elles l’ont été. Sur 24 tops possibles, il n’y en a eu que… deux. Les ouvreurs doivent une fière chandelle à Janja Garnbret, qui a incontestablement sauvé le spectacle !

C’est simple : sans elle, il n’y aurait eu aucun top en finale de cette épreuve des Jeux Olympiques ! Alors que le circuit de blocs masculins avait déjà été fortement contesté hier (avec entre autres un premier bloc beaucoup trop facile et un dernier bloc que les compétiteurs eux-mêmes n’ont toujours pas compris), le circuit féminin était beaucoup trop exigeant aujourd’hui.

Janja Garnbret est la seule à avoir atteint le sommet des deux premiers blocs. Alors que dans le meilleurs des cas, les finalistes parvenaient à atteindre la zone de cette dalle du bloc 1, la slovène prend de l’avance en étant la seule à l’enchaîner, au bout de quatre essais tout de même.

Le sourire sur le visage de Janja Garnbret en dit long !

Dans le bloc 2, c’est de nouveau l’hécatombe: la première moitié des finalistes n’atteint même pas la prise de zone, la deuxième moitié ne parvient pas à aller jusqu’au sommet du bloc et ne valide que la prise de zone. Une nouvelle fois, Janja Garnbret arrive en sauveuse et met tout le monde d’accord: elle réussit à enchaîner ce bloc à vue ! Une prestation qui épate tout le monde, après avoir passé de longues minutes à regarder les sept autres finalistes se casser les dents une à une dans ce bloc.

Ce circuit de bloc ne se conclura pas de la plus belle des manières. Comme hier chez les hommes, le troisième bloc restera vierge de toute ascension, et cette fois, même Janja n’arrivera pas à en venir à bout. C’est donc de nouveau un flop : aucune grimpeuse n’atteint le top de passage et seules trois d’entre elles valident la prise de zone: Janja Garnbret, Brooke Raboutou et Miho Nonaka, qui s’emparent ainsi des trois premières places du classement.

Brooke Raboutou, la grande déçue.

S’il y en a bien une qui peut-être frustrée, c’est la jeune Brooke Raboutou. L’américaine a manqué de réussite dans les blocs, puisqu’elle était parfois proche du top, sans toutefois réussir à en valider un.

Dans le premier bloc, elle est la première à monter aussi haut. Alors qu’on la voyait déjà ramener les deux mains sur la prise finale, l’américaine zippe du pied et se retrouve dans les airs. Elle n’a alors plus le temps de mettre un nouvel essai et repart en isolement bredouille.

Brooke Raboutou, prête à valider le premier bloc, quelques millisecondes avant d’être rattrapée par la gravité © Jon Glassberg / Louder Than 11

Scénario similaire dans le bloc 2. Après quelques essais infructueux, elle parvient enfin à dépasser la prise de zone. Mais il ne lui reste plus que quelques secondes au compteur pour tenter d’enchaîner le bloc. Malheureusement, le bip de fin retentit alors que Brooke était encore sur le mur, prête à se jeter sur le bac final. De nouveau, elle rentre bredouille en isolement, après avoir effleuré le top du bout des doigts.

Fort heureusement, ce manque de réussite n’influera pas sur le classement, puisqu’en ayant validé les prises de zone de tous les blocs, l’américaine se classe 2ème, juste derrière Janja Garnbret.

Anouck Jaubert, 6ème de l’épreuve de bloc

Anouck Jaubert a fait du mieux qu’elle a pu dans ce circuit particulièrement complexe. Notre française est même restée un long moment en tête du classement provisoire de l’épreuve. Avant le passage de Janja Garnbret dans le premier bloc, c’est elle qui figurait au sommet du tableau. En effet, notre française a été la plus rapide à atteindre la prise de zone du premier tracé : il ne lui faudra que deux essais pour valider la zone. Seule Janja Garnbret fera mieux qu’elle, en étant la seule à enchaîner le passage.

Anouck Jaubert dans le deuxième bloc des finales.

À l’issue du premier bloc, Anouck Jaubert était donc deuxième du classement. Malheureusement, elle ne parvient pas à réitérer sa performance dans les deux derniers tracés et n’atteindra pas la zone des blocs 3 et 4.

Elle se classe tout de même 6ème de cette discipline, devant la coréenne Chaehyun Seo et la polonaise Aleksandra Miroslaw, qui ne valident aucune zone.

Les résultats complets de l’épreuve de vitesse

Le classement général provisoire

Le programme de la journée (heures françaises)

Vendredi 6 août :

10h30 : Vitesse
11h30 : Bloc
14h10 : Difficulté

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live

Boum ! Aleksandra Miroslaw explose le record du monde de vitesse en finale des Jeux Olympiques !

Elle était passée à un cheveu du record mondial de vitesse lors des qualifications des Jeux Olympiques mercredi. Un centième de seconde seulement la séparait du meilleur chrono féminin de tous les temps (6″96). Mais aujourd’hui, en finale, Aleksandra Miroslaw a réussi son pari: elle vient d’établir une nouvelle référence mondiale, avec un temps de 6″84 !

Le record du monde féminin battu en finale des Jeux Olympiques !

Quelle ouverture fracassante des finales féminines des Jeux Olympiques ! Le duel final pour la première place de l’épreuve de vitesse s’est conclu par un nouveau record du monde féminin. La polonaise Aleksandra Miroslaw se savait capable d’aller battre le précédent record, détenu par la russe Iuliia Kaplina. En qualification, elle prouvait au monde entier qu’elle en était capable, et bien qu’elle remportait l’épreuve de vitesse, elle terminait frustrée d’avoir fini à seulement un centième de seconde du meilleur temps mondial.

En finale aujourd’hui, elle faisait office de grande favorite de l’épreuve. La polonaise s’alignait au départ avec un double objectif en tête : elle voulait non seulement remporter cette première discipline de la journée, mais surtout battre le record de vitesse, devant les caméras du monde entier.

Dès son run de demi-finale, Aleksandra donne le ton: 7″03, à sept centièmes du record mondial. C’est alors le temps le plus rapide de la compétition. En finale, elle fait face à sa plus grande rivale, Anouck Jaubert, également spécialiste de la discipline. La polonaise est plus concentrée que jamais. On sent dans son regard toute sa détermination et sa volonté à aller chercher ce record du monde.

Le départ est donné, et Aleksandra part à une allure folle. Ses gestes sont millimétrés, très précis et extrêmement rythmés. Anouck ne fait pas le poids face à la polonaise, qui se jette alors sur le buzzer en 6″84. C’est le run féminin le plus rapide de tous les temps ! Aleksandra Miroslaw vient alors de signer un nouveau record olympique, un nouveau record mondial et s’adjuge de la plus belle des manières la première place du classement provisoire de ce combiné.

Explosion de joie pour Aleksandra Miroslaw qui bat le record du monde de vitesse.

Anouck Jaubert deuxième !

Difficile pour notre française de rivaliser face à la nouvelle détentrice du record du monde. Pourtant, Anouck Jaubert réalisait une belle entrée en matière. De tous les runs de quart de finale, elle signera le chrono le plus rapide: 7″40. Il s’agissait du meilleur temps de ce premier tour des finales.

Opposée à la japonaise Miho Nonaka en demi-finale, notre française savait que ce duel allait être serré. En effet, la japonaise a déjà réussi à monter sur le podium d’une Coupe du Monde de vitesse, alors que cette discipline n’est pas du tout sa favorite. Les deux grimpeuses s’élancent et sont au coude-à-coude sur toute la première moitié de la voie. Heureusement, dans la dernière partie, notre française accélère et parvient à remporter ce duel, avec deux dixièmes d’avance sur la japonaise.

En finale, face à Aleksandra Miroslaw, Anouck Jaubert prend tous les risques pour tenter de battre la polonaise. Mais ça ne suffira pas. Notre française décroche tout de même la deuxième place du classement.

Elle doit alors réussir à créer la sensation en bloc, comme elle l’avait fait lors des qualifications, pour tenter d’aller chercher une médaille olympique.

Malgré un bon début dans son run de finale, Anouck Jaubert n’a pas pu rivaliser face à la polonaise survoltée.

Janja Ganrbret, cinquième de cette épreuve

La slovène Janja Garnbret a plutôt bien commencé ces finales. Alors qu’elle zippait à deux reprises lors de ses deux runs de qualification mercredi, la numéro 1 mondial a réussi à mieux s’exprimer aujourd’hui. Bien que la vitesse reste de loin la discipline qu’elle maîtrise le moins, elle est parvenue à prendre la 5ème place du classement.

On retiendra notamment son duel contre l’américaine Brooke Raboutou. Toutes deux habituées à se confronter en bloc et en difficulté, les deux grimpeuses se faisaient face dans un duel de vitesse. Et le suspens était entier jusqu’au bout. En effet, Janja commet une erreur qui l’éloigne du mur lors du jeté à mi-voie. Brooke prend alors de l’avance, mais la slovène parvient à se rattraper, et frappe finalement le buzzer en 8″67, tandis que l’américaine signe un temps de 8″77.

Notons qu’en qualification, Janja Garnbret avait réussi à prendre la première place du classement général, alors qu’elle avait fini 14ème en vitesse. Sa cinquième place aujourd’hui dans cette même discipline lui confère donc une position plus confortable… Les épreuves de bloc et de difficulté vont être déterminantes.

Les résultats complets de l’épreuve de vitesse

Le classement général provisoire

Le programme de la journée (heures françaises)

Vendredi 6 août :

10h30 : Vitesse
11h30 : Bloc
14h10 : Difficulté

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live

Les impressions à chaud des trois premiers grimpeurs médaillés olympiques !

Le parc sportif urbain Aomi de Tokyo a vu hier le couronnement du premier champion olympique de l’Histoire de l’escalade.

À l’issue de la finale du combiné, l’Espagnol Alberto Ginés López, 18 ans seulement, a remporté la médaille d’or olympique. Ce faisant, il est devenu le plus jeune médaillé d’or olympique espagnol à ce jour. L’Américain Nathaniel Coleman, 24 ans, et l’Autrichien Jakob Schubert, 30 ans, ont remporté respectivement les médailles d’argent et de bronze.

Voici leurs impressions, à chaud.

Jakob Schubert, médaillé de bronze

Je pense avoir montré par le passé que je suis l’un des meilleurs grimpeurs de difficulté, donc je savais qu’il serait très important d’être dans la meilleure forme possible dans ma discipline de prédilection.

En combiné, tout est question de multiplication, donc la première place importe beaucoup et augmente vos chances de médaille. C’est quelque chose dont je suis aussi très fier et heureux, je ne parle pas seulement de cette médaille, mais le fait d’avoir pu grimper aussi bien, d’avoir été au sommet de la voie de difficulté et d’avoir montré au monde entier à quel point notre sport est cool ! »

Nathaniel Coleman, médaillé d’argent

J’ai trouvé que le premier et le troisième bloc faisaient vraiment penser à l’escalade que l’on retrouve en extérieur. Il fallait bien utiliser ses pieds et trouver des positions précises du corps.

Je n’ai toujours pas compris le troisième bloc et je ne sais pas comment il était possible, mais je serais curieux d’en discuter avec les ouvreurs. Le deuxième bloc était un peu mon style, et il représentait probablement pile la limite de ce que j’étais capable de faire hier, donc je me sens incroyablement chanceux d’avoir été capable d’enchaîner ce bloc. »

Alberto Gines Lopez, champion olympique

C’est un rêve qui se réalise. Je ne m’y attendais pas du tout. Je ne m’attendais même pas à aller en finale. Un rêve devenu réalité.

Notre objectif depuis le début était de se qualifier pour la finale et nous savions que ce serait difficile. Mais j’ai réussi, je me suis retrouvé en finale. Certaines choses ne s’étaient pas déroulées comme prévues, et nous savions simplement que nous devions faire de notre mieux.

J’ai commencé à faire quelques calculs, en comptant les points et les positions de chacun, et puis j’ai décidé de ne pas m’en mêler. Je pensais que ce ne serait pas bon pour moi. Je me suis juste mis en tête de faire aussi bien que possible, et je me suis dit « Si je réussis, tant mieux, et sinon, tant pis ». »

LIVE 10h30: Jeux Olympiques de Tokyo | FINALES FEMMES

Les Jeux Olympiques d’escalade se clôturent aujourd’hui par les finales féminines. Huit grimpeuses vont s’affronter en vitesse, en bloc et en difficulté pour tenter d’aller chercher les trois premières médailles olympiques. Parmi elles, notre française Anouck Jaubert va faire tout son possible pour tenter d’aller accrocher les premières places du classement.

Les ordres de passage:

Vitesse

1 – Aleksandra Miroslow (POL)
8 – Seo Chaehyun (KOR)

4 – Akiyo Noguchi  (JPN)
5 – Jessica Pilz (AUT)

2 – Anouck Jaubert (FRA)
7 – Janja Garnbret (SLO)

3 – Miho Nonaka (JPN)
6 – Brooke Raboutou (USA)

Bloc

1 – Aleksandra Miroslaw (POL)
2 – Anouk Jaubert (FRA)
3 – Jessica Pilz (AUT)
4 – Seo Chaehyun (KOR)
5 – Nonaka Miho (JPN)
6 – Akiyo Noguchi (JPN)
7 – Brooke Raboutou (USA)
8 – Janja Garnbret (SLO)

Difficulté

1 – Aleksandra Miroslaw (POL)
2 – Anouk Jaubert (FRA)
3 – Brooke Raboutou (USA)
4 – Akiyo Noguchi (JPN)
5 – Janja Garnbret (SLO)
6 – Nonaka Miho (JPN)
7 – Jessica Pilz (AUT)
8 – Seo Chaehyun (KOR)

Le programme de la journée (heures françaises)

Vendredi 6 août :

10h30 : Vitesse
11h30 : Bloc
14h10 : Difficulté

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live

Comment Adam Ondra est passé de la première à l’avant-dernière place pendant le passage de Jakob Schubert ?

Ce soir, c’est la désillusion pour Adam Ondra. Après plus de deux ans passés à s’entraîner et à se concentrer uniquement pour ce jour, le tchèque n’a pas atteint son objectif. Lui qui visait la première médaille d’or des Jeux Olympiques d’escalade devra finalement se contenter d’une triste 6ème place.

Certains diront que son parcours est déjà exceptionnel. Que c’est une chance unique d’avoir participé aux premiers J.O de l’Histoire de l’escalade. Mais quand on est onze fois titrés aux Championnats du Monde et que l’on est considéré comme le meilleur grimpeur de la planète, ce n’est pas suffisant.

Une compétition compliquée pour Adam Ondra

Pourtant Adam Ondra a frôlé du bout des doigts l’or olympique. Grâce au forfait de Bassa Mawem, le tchèque, qui était censé l’affronter dès le premier tour, a finalement pris la 4ème place de la discipline qu’il « déteste le plus », là où il aurait normalement dû terminer 8ème, si notre français n’avait pas été blessé.

Lors des finales de l’épreuve de vitesse, Adam Ondra a battu à deux reprises son record personnel et est passé pour la première fois sous la barre des 7 secondes. © IFSC

En bloc, le tchèque n’a pas réussi à comprendre les problèmes proposés par les ouvreurs. Il avoue ne pas avoir réussi à s’adapter dans ce circuit de trois blocs, qu’il a trouvé « étrange ». Après avoir validé le premier tracé en deux essais, là où tous les autres grimpeurs l’enchaîneront à vue, il était le seul finaliste à ne pas atteindre la prise de zone du deuxième bloc. Une contre-performance qui lui valait alors la sixième et avant-dernière place de l’épreuve.

Pourtant, rien n’était encore perdu pour le tchèque. Au contraire, il lui restait à passer dans la dernière épreuve, la difficulté, sa discipline de prédilection. Une voie physique et endurante allait départager nos huit finalistes. Adam Ondra était attendu comme le grand favori de cette dernière épreuve de la journée. Il était, sur le papier, l’homme à pouvoir nous libérer cette ultime voie olympienne.

Médaillé d’or, le temps d’un instant…

Adam s’élançait dans la voie à une allure folle. Très vite, il atteignait les premières difficultés ayant fait chuter les autres finalistes avant lui et parvenait aisément à les dépasser. Mais au fil des mouvements, le tchèque se fatiguait. Il faut dire que la voie n’offrait que peu de repos. Et plus Adam montait, plus la voie devenait résistante. Un pur tracé d’endurance, mettant à mal les avant-bras des grimpeurs.

Il aura fallu attendre les dernières secondes pour que le podium des J.O se décide.

À quelques mouvements du sommet, le numéro 1 mondial explose. Il ne parvient plus à lutter contre la gravité et est emporté dans les airs, pourtant si près du top. Mais il prenait toutefois très largement la première place du classement de l’épreuve de difficulté. Alberto Gines Lopez, qui passait après lui, ne parviendra pas à dépasser la marque laissée par le tchèque. Il ne restait donc plus qu’un gros candidat à passer: Jakob Schubert.

C’est l’autrichien qui allait donc déterminer le podium olympique. S’il tombait entre la prise 38 (dernière prise tenue par Alberto Gines Lopez) et la prise 42 (dernière prise tenue par Adam Ondra), non seulement Adam remportait l’épreuve de difficulté, mais en plus, il remportait également le classement combiné et la médaille d’or olympique ! Le tchèque touchait du doigt son rêve, mais son destin était entre les doigts de l’autrichien.

Pendant que Jakob Schubert effectuait ces quatre mouvements au sommet de la voie, entre la prise 38 et 42, Adam Ondra était donc médaillé d’or… le temps de quelques secondes seulement. Car l’autrichien parviendra à dépasser la dernière prise tenue par le tchèque. Mieux encore, il se jettera à deux mains sur la dernière prise, et réussira à enchaîner la voie.

Un classement final totalement chamboulé

Jakob Schubert, qui était bon dernier au classement général à l’issue des deux premières épreuves, remontait alors à la troisième place du classement, décrochant le bronze. Quant à Adam Ondra, il passait de la première place… à l’avant-dernière de ces finales.

Les résultats du combiné

Et le vainqueur des Jeux Olympiques d’escalade est… Alberto Gines Lopez !

Incroyable scénario en finale des Jeux Olympiques: le premier vainqueur de l’Histoire des Jeux Olympiques d’escalade est le jeune espagnol de 18 ans Alberto Gines Lopez !

Le suspens était entier jusqu’au bout de la finale. Après plus de 4h30 de compétition, tout s’est joué dans les derniers mouvements de la voie de difficulté !

Un scénario complètement dingue !

Dans la dernière épreuve de ce combiné, Adam Ondra avait fixé la marque la plus haute, sans toutefois réussir à enchaîner la voie. Il chutait sur la prise 42, un peu précipitamment. Alberto Gines Lopez qui passait ensuite, ne parviendra pas à monter plus haut que le tchèque. Assez tendu dans sa grimpe, il réussit tout de même à livrer un gros combat, qui lui permettra d’atteindre la prise 38.

Tout reposait alors sur la performance de Jakob Schubert, dernier compétiteur à s’élancer dans la voie de finale. Si l’autrichien tombait entre Alberto Gines Lopez et Adam Ondra, alors c’est bien le tchèque qui finissait champion olympique. Mais si Jakob dépassait Adam, alors il éjectait complètement le tchèque du podium et laissait la victoire à l’espagnol.

Fort de ses 17 années d’expérience à l’international, Jakob Schubert s’élance dans le tracé olympique plein d’envie. Il gère les premières difficultés avec facilité, puis atteint la partie sommitale du mur. Il dépasse la marque d’Alberto Gines Lopez et la victoire olympique va alors se jouer dans les prochains mouvements. Mais l’autrichien ne tremble pas. Il parvient à négocier le mouvement qui avait fait chuter Adam, et continue jusqu’au sommet. Il jette alors à deux mains sur la prise finale et clippe le relais. En enchaînant la voie, il vient alors de se faire une place sur le podium, décrochant la médaille de bronze et reléguant Adam Ondra bien loin de ses objectifs, à la 6ème place du classement.

Jakob Schubert aura fait le show jusque dans les dernières secondes de ces finales olympiques.

Le premier podium olympique de l’Histoire de l’escalade

Grâce notamment à sa victoire surprise en vitesse ce matin, Alberto Gines Lopez est donc le grand vainqueur des Jeux Olympiques. Il entre dans l’Histoire, en décrochant la première médaille d’or olympique. Premier en vitesse, mais dernier en bloc, sa quatrième place en difficulté lui vaudra finalement la victoire.

Derrière lui, c’est l’américain Nathaniel Coleman qui truste la médaille d’argent. 6ème en vitesse, c’est notamment sa domination dans le bloc 2 des finales qui lui vaudra sa place sur le podium. Il termine 5ème de l’épreuve de difficulté, et passe à seulement 2 points de la médaille d’or.

Enfin, le podium est complété par Jakob Schubert, qui aura mis tout le monde d’accord dans la voie de difficulté. Il conclut cette finale de la plus belle des façons en étant le seul grimpeur à atteindre le top. Pourtant, rien n’était gagné d’avance pour l’autrichien, qui finissait dernier de l’épreuve de vitesse. Il terminera ensuite 5ème en bloc.

Notons que tous les médaillés auront remporté chacun l’une des trois disciplines.

Le premier podium des JO d’escalade!

Micka Mawem 5ème des premiers Jeux Olympiques de l’Histoire de l’escalade

Micka Mawem nous aura fait vibrer tout au long de ces Jeux Olympiques. Après avoir terminé premier des qualifications mardi, le français a dominé le début de ces finales. Avant la dernière épreuve, il était encore en tête du classement provisoire. Malheureusement, il termine dernier de la difficulté, chutant prématurément dans la voie, en essayant d’engager un mouvement depuis une contrepointe instable.

Il termine 5ème de cette compétition et peut être fier d’avoir fait vibrer toute la communauté des grimpeurs français.

Micka Mawem nous aura fait rêver durant toute la durée des Jeux Olympiques | © Ryu Voelkel

Les résultats du combiné

Les résultats de l’épreuve de difficulté

Finale des J.O: Micka Mawem deuxième de l’épreuve de bloc !

Micka Mawem vient de terminer deuxième de l’épreuve de bloc des finales des Jeux Olympiques. Il prend ainsi la première place du classement général provisoire, avant la dernière épreuve: la difficulté !

Un circuit de blocs… déconcertant !

Ce circuit de blocs était particulièrement déconcertant pour les grimpeurs. Une première dalle sera enchaînée par quasiment tous les grimpeurs à vue (seul Adam Ondra lâche un essai à cause d’une zipette et Alberto Gines Lopez, vainqueur de la vitesse, n’arrive pas à atteindre le top, zippant également à plusieurs reprises). Ainsi, elle ne départagera pas vraiment nos sept finalistes.

Puis, l’effet inverse se produit: les grimpeurs ne trouvent pas la solution des deux autres blocs. Le top du deuxième passage sera exclusivement atteint par l’Américain Nathaniel Coleman. Il fallait d’abord réussir à maîtriser un long skate de 4 mètres, avant d’aller chercher deux prises en épaule-épaule, pour terminer par un dernier mouvement de coordination où il fallait viser une contrepointe tout en tenant la dernière prise du bloc pour se stabiliser. Bien que la plupart des grimpeurs réussiront à valider la zone (sauf Adam Ondra !), seul Nathaniel Coleman enchaîne le bloc. Micka Mawem marque tout de même des points en étant le seul à tenir la zone dès le premier essai.

Enfin, le troisième et dernier bloc, bien que visuellement très esthétique, était beaucoup trop intense en terme de difficulté. Il fallait réussir à compiler de nombreux mouvements très physiques sur de petites prises, dans des positions inconfortables. Pire que les deux premiers tracés, ce bloc ne départagera aucun compétiteur puisque tous valideront la zone lors de leur premier essai et n’iront pas plus loin.

Trois zones à vue qui sauvent Micka Mawem !

Ainsi, avec 2 blocs et 3 zones, l’Américain Nathaniel Coleman s’empare de tête du classement en bloc. Derrière, c’est très serré. Les quatre grimpeurs suivants comptabilisent tous 1 bloc à vue et 3 zones. Il faut alors se tourner vers le nombre d’essais pour valider les prises de zone afin de réussir à départager ces quatre grimpeurs.

Avantage à Micka Mawem, qui valide les trois prises de zone à vue. Derrière, on retrouve le japonais Tomoa Narasaki, qui mettra 5 essais pour obtenir les trois zones. Colin Duffy prend la 4ème place, devant Jakob Schubert 5ème.

La médaille d’or s’éloigne pour Adam Ondra…

La victoire olympique semble peu à peu s’éloigner pour Adam Ondra, qui avait fait des Jeux Olympiques son objectif principal depuis plus de deux ans maintenant. En effet, après avoir eu la chance de terminer 4ème en vitesse suite à l’absence de Bassa Mawem, le tchèque n’a pas réussi à faire la différence dans le circuit de blocs.

Il est le seul à mettre deux essais avant de réussir à monter au sommet du premier tracé et est également le seul à ne pas valider la zone du bloc 2. Un manque de réussite qui lui coûte très cher au classement, puisque le tchèque termine avant-dernier de cette épreuve, bien loin des premières places.

Les résultats complets de l’épreuve de bloc

Les résultats provisoires du combiné

Le programme de la journée (heures françaises)

Jeudi 5 août :

10h30 : Vitesse
11h30 : Bloc
14h10 : Difficulté

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Scénario incroyable: Alberto Gines Lopez remporte l’épreuve de vitesse !

Qui aurait cru que c’est un pur grimpeur de difficulté qui remporterait l’épreuve de vitesse en finale des Jeux Olympiques ?! Personne n’aurait misé sur Alberto Gines Lopez… Pourtant, le jeune Espagnol vient bel et bien de s’adjuger la victoire !

Alberto Gines Lopez déjoue les pronostics !

Il est loin d’être le grimpeur le plus rapide des huit finalistes. À vrai dire, il est même l’un des plus lents. Mais Alberto Gines Lopez vient de remporter la première épreuve du combiné, dans laquelle il est le moins à l’aise. Opposé à l’Américain Colin Duffy lors de son premier duel, il était, sur le papier, moins fort que son adversaire. Mais voilà que l’Américain commet un faux départ éliminatoire (le premier depuis le début de ces Jeux Olympiques), ce qui propulse donc automatiquement l’Espagnol en demi-finale.

Il fait alors face à Adam Ondra. Et bien que ce dernier profite de ce run de demi-finale pour améliorer son record personnel (établissant alors un chrono de 7″03), Alberto domine le duel et parvient à frapper le buzzer en 6″56.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il accédait donc à la finale de l’épreuve de vitesse, face au japonais Tomoa Narasaki, grand favori de la discipline en l’absence de Bassa Mawem. Mais ne l’oublions pas, en vitesse, tout peut arriver, surtout lorsque l’on dispute les premières finales olympiques de l’Histoire de l’escalade. Et contre toute attente, Tomoa commet sa première grosse erreur : lors du deuxième mouvement, son pied zippe de la prise et le Japonais met de longues secondes à repartir. Alberto Gines Lopez est déjà trop loin devant. Il frappe le buzzer avant son adversaire, signant un temps de 6″42, et remportant cette première discipline !

Une zipette au départ de la voie qui sera fatale à Tomoa Narasaki.

Ce scénario incroyable peut donc rapporter très gros à l’espagnol. Il vient de remporter la discipline qu’il maîtrise le moins et est totalement capable d’aller chercher une seconde victoire dans la voie de difficulté par exemple. La compétition est donc plus ouverte que jamais.

Une troisième place pour Micka Mawem !

Micka Mawem s’est assuré une belle troisième place, juste derrière Alberto Gines Lopez et Tomoa Narasaki. Pourtant, notre Français revient de loin. Dès son premier duel de finale, Micka nous fait frissonner. Opposé à l’Américain Nathaniel Coleman, Micka commet une erreur aux deux tiers de la voie. Tout semble alors terminé pour notre Français, qui était jusque-là au coude-à-coude avec l’Américain. Mais ce dernier commet à son tour une erreur : il zippe du pied dans l’un des derniers mouvements avant d’aller chercher le buzzer. Notre Français, déjà revenu sur l’américain, en profite alors pour rattraper son retard, et finit par arrêter le chrono avant lui, signant un temps de 6″36, soit 9 centièmes de moins que Nathaniel.

Micka Mawem s’assure une belle troisième place.

Micka accédait donc à la demi-finale et faisait face à Tomoa Narasaki. Le duel s’annonçait palpitant. Car en qualifications, seul un centième de seconde les séparait. Malheureusement, en prenant tous les risques pour aller plus vite que le Japonais, notre Français commet deux erreurs consécutives dans la voie. Il laisse alors Tomoa s’envoler vers le buzzer avec plus d’une seconde d’avance.

En petite finale, Micka Mawem affrontait donc Adam Ondra. Ce dernier, impressionnant, parvient une nouvelle fois à améliorer son record personnel. Il passe pour la première fois de sa carrière sous la barre des 7 secondes, signant un run en 6″86. Mais ça ne sera pas suffisant pour battre notre Français, qui s’adjuge donc de la troisième place de cette première épreuve.

Le fait que Tomoa ait échoué en finale face à Alberto Gines Lopez fait également les affaires de Micka, puisqu’une seule place le sépare du Japonais.

Les résultats complets de l’épreuve

Le programme de la journée (heures françaises)

Jeudi 5 août :

10h30 : Vitesse
11h30 : Bloc
14h10 : Difficulté

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Nos pronostics: qui peut remporter les finales des Jeux Olympiques d’escalade ?

Ce sont les Jeux Olympiques, tout peut arriver ! Mais faisons quand même quelques pronostics, à quelques minutes de la finale masculine.

S’il y a une chose que nous avons apprise lors des qualifications, c’est que tout peut arriver aux Jeux olympiques. Nous le savions déjà, bien sûr, mais quelque part, entre la vingtaine de grimpeurs qui a battu son record personnel en vitesse… Micka Mawem qui a réalisé une performance époustouflante… Son frère Bassa, qui a été contraint de se retirer des finales pour cause d’une blessure… La jeune génération de 17 ans (l’américain Colin Duffy, la coréenne Chaehyun Seo) qui grimpent avec l’assurance de leurs aînés… Janja Garnbret qui passe de deux runs de vitesse décevants à la stratosphère en bloc, avant de redescendre sur Terre suite à l’épreuve de difficulté… Nous avons compris que les Jeux Olympiques étaient complètement imprévisibles !

Tout cela doit servir de mise en garde concernant les prédictions que nous allons faire, car la finale sera certainement tout aussi étrange, amusante, époustouflante et triste, selon le compétiteur et la situation dont il s’agit.

Le podium féminin

Ceci étant dit, voici quelques prises de position. Une grande partie des difficultés de Janja Garnbret dans le tour de qualification peut être due à ses deux zipettes sur ses deux runs de vitesse. Sûrement à cause de la nervosité du début de la compétition ? En finale, elle devrait être capable de régler ce problème et de peut-être grimper plus libérée, ce qui se traduirait inévitablement par une médaille d’or. Car la slovène a bel et bien montré au monde entier qu’elle était capable de survoler une compétition, en étant la seule grimpeuse à flasher les quatre blocs de qualification.

Malgré des qualifications chaotiques, Janja Garnbret maintient son statut de favorite à la médaille d’or olympique © IFSC

La médaille d’argent pourrait être attribuée à Akiyo Noguchi ou Chaehyun Seo. L’expérience et le savoir-faire de la japonaise l’avantage peut-être, tout comme le fait de grimper dans son pays d’origine et de se dire que les Jeux Olympiques seront sa dernière compétition. Elle s’est également classée deuxième aux Championnats du Monde en 2019, ce qui en fait un choix plutôt sûr, si l’on se fie aux statistiques. Mais d’un autre côté, Chaehyun Seo a fait forte impression hier. Si la vitesse n’était pas au programme de ce combiné, la coréenne aurait sans doutes jouer été assurée d’obtenir la médaille d’argent voire la médaille d’or.Bluffante en bloc et en difficulté, elle pourrait bien aller décrocher l’argent en finale demain.

Enfin, l’américaine Brooke Raboutou pourrait bien compléter le podium en allant chercher une médaille de bronze. À moins qu’Anouck Jaubert fasse sensation en remportant l’épreuve de vitesse demain lors des finales. Pour cela, elle devra battre la polonaise Aleksandra Miroslaw, qui passait à un centième de seconde seulement du record du monde hier. Mais si notre française remporte sa discipline de prédilection, et parvient à assurer quelques points en bloc, elle pourrait bien monter sur le podium demain.

Le podium masculin

Chez les hommes, la malheureuse blessure et le retrait de Bassa Mawem semble « favoriser » Adam Ondra dans l’épreuve de vitesse. Au lieu de terminer 8ème de cette épreuve, le tchèque finira au pire, 4ème de cette discipline, ce qui lui permettra de gratter de précieux points au classement. Reste à voir si le circuit de blocs conviendra à Adam Ondra. Pour remporter la médaille d’or, il devra prendre la tête du classement en bloc et en difficulté.

La lutte entre Adam Ondra et Tomoa Narasaki s’annonce palpitante © IFSC

Car gare à Tomoa Narasaki, qui pourrait bien remporter les Jeux Olympiques. En effet, le japonais a réalisé une compétition incroyable en vitesse, avec un run en 5″94 secondes lors des qualifications. Capable de réitérer ce chrono en finale, il pourrait alors gagner cette épreuve en l’absence de Bassa Mawem. En bloc, Tomoa Narasaki peut faire la différence et aisément aller chercher la première place du classement. Il lui suffit alors de bien grimper dans la voie de finale pour aller chercher une médaille d’or. Ce sera un combat acharné, mais Narasaki pourrait en sortir vainqueur.

Enfin, suite à sa performance en qualification, notre français Micka Mawem sera particulièrement motivé et touché par le triste scénario de son frère. Une situation qui le poussera à donner le meilleur de lui-même pour grimper mieux que jamais et tenter d’aller accrocher le podium, voir l’or! L’épreuve de vitesse sera très importante, avec un gros enjeu si il va sur les demies puisqu’il affrontera (normalement…) Tomoa Narasaki: une belle occasion de prendre un peu d’avance. Il nous a démontré mardi qu’il en était capable, son rêve est donc à portée de main!

LIVE 10h30: Jeux Olympiques de Tokyo | FINALES HOMMES

Les premières finales olympiques de l’Histoire de l’escalade ont lieu demain, à partir de 10h30 ! Les huit meilleurs grimpeurs s’affronteront une ultime fois dans les trois disciplines et trois d’entre eux seront médaillés à l’issue de cette journée historique.

La liste des finalistes

1- Mickael Mawem (FRA) 🇫🇷
2 – Narasaki Tomoa (JPN) 🇯🇵
3 – Colin Duffy (USA) 🇺🇸
4 – Jakob Schubert (AUT) 🇦🇹
5 – Adam Ondra (CZE) 🇨🇿
6 – Alberto Ginés López (ESP) 🇪🇸
7 – Bassa Mawem (FRA) 🇫🇷 (forfait)
8 – Nathaniel Coleman (USA) 🇺🇸

Le programme de la journée (heures françaises)

Jeudi 5 août :

10h30: Vitesse
11h30: Bloc
14h10: Difficulté

Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au live


La suite du programme (heures françaises)

Vendredi 6 août:
10h30 – 15h20: Finales femmes

Ce qui change pour la finale olympique homme suite à la blessure de Bassa Mawem

Encore sous le coup de la déception et de la tristesse pour Bassa Mawem qui ne pourra pas grimper sur les finales olympiques de demain suite à sa blessure, nous nous sommes tout de même interrogés sur les conséquences que cela pouvait avoir sur l’épreuve de vitesse de demain, et plus globalement sur le classement général du combiné…

Pour rappel, lors des finales, sur l’épreuve de vitesse, le moins bon temps des qualifications affronte le meilleur temps. Demain, Bassa aurait donc dû affronter Adam Ondra. Bassa ne pouvant grimper, Adam grimpera seul et sera qualifié directement en demi-finale de la vitesse (selon l’IFSC). Il finira donc au pire, 4ème de l’épreuve, ce qui est plutôt un bon point pour lui qui n’est pas du tout spécialiste de la vitesse et qui aurait certainement pu terminer bon dernier de cette épreuve. Il passerait donc de la 8ème à la 4ème position (en supposant qu’il perde la demi finale et la petite finale), ce qui lui permettrait de diviser son score total sur les 3 disciplines par deux.

Pour donner un exemple, si Adam termine 8 en vitesse, 3 en bloc et 2 en diff, son score total est de 48.  En revanche, si il se positionne 4 en vitesse en gardant les mêmes places sur les autres disciplines, son score total sera de 24… Un bel avantage donc pour Adam qui n’aurait pas pu espérer une telle place en vitesse.

Un autre grimpeur qui pourrait également profiter de la blessure de Bassa n’est autre que l’Américain Colin Duffy. En 1/4 contre l’Espagnol Alberto Gines Lopez il ne devrait pas avoir trop de difficulté à atteindre les demis sauf erreur ou faux départ. Et en demi, au lieu de rencontrer Bassa, il se retrouverait face au moins bon performer de la vitesse, Adam Ondra! De belles chance donc pour l’Américain de se retrouver en finale!

Concernant Micka, il lui faudra d’abord affronter son côté de tableau avant de pouvoir espérer « profiter » de la non participation de son frère. En effet, si Micka gagne son quart de finale face à Coleman, il a de forte de chance de se retrouver en demi face à l’un des plus rapides du circuit, à savoir Tomoa Narasaki. En imaginant que Micka surmonte cet obstacle (et il en est capable au vu de ses performances d’hier), ce n’est qu’en finale qu’il se retrouverait avantagé en affrontant l’américain Duffy, avec, pour le coup, de bonnes chances de victoire. Et une première place en vitesse serait déjà un gros point de marqué pour la suite de la compétition!

Alors oui, tout n’est que supposition, mais une chose est sûre, la non participation de Bassa aux finales va rebattre les cartes. Pour mieux comprendre, voici le tableau des finales de vitesse demain.

On ne le répètera jamais assez, nous sommes là sur des prédictions, et au regard de la journée d’hier, les JO sont définitivement LA compétition où tout peut arriver! Alors rendez-vous demain pour le dénouement de ces premiers JO d’escalade…

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