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Interview avec Manu Cornu, 24 heures avant le Championnat de France de bloc

Alors que le Championnat de France de bloc seniors 2022 débute demain à Plougoumelen, nous sommes allés à la rencontre du tenant du titre : Manu Cornu. Lui qui avait clôturé sa saison 2021 par une belle médaille de bronze aux Championnats du Monde de Moscou a depuis, repris le chemin de l’entraînement depuis le début de l’année 2022.

Demain, il se prépare à défendre son titre national. Rencontre avec Manu Cornu.

Hello Manu, comment te sens-tu quelques heures avant le début du Championnat de France de bloc 2022 ?

Hello PG ! Je me sens bien mentalement, un peu emprunté physiquement, mais content de retrouver la compétition.   

Tu as repris un entraînement intensif depuis le début de l’année. Comment cela se passe-t-il ?

Oui on a repris l’entraînement le 6 janvier avec Nico Januel. On repart sur une longue période, le travail depuis plus d’un mois est intense physiquement mais se passe très bien, on a encore du temps devant nous pour préparer les objectifs importants de l’année.

Puis, quelques jours après avoir repris l’entraînement, tu as attrapé le Covid … T’es tu bien remis ?

Ouais… Pour la troisième fois… J’ai pris tarif ce coup là, ça m’a mis 10 jours d’arrêt, alors qu’on venait de reprendre… Ça a un peu décalé la préparation, mais je m’en suis très bien remis.

L’année dernière, le Championnat de France de bloc avait été annulé à cause de la crise sanitaire. Ça fait quoi de revenir sur un championnat de France ? 

Pour moi ça ne fait pas de différence c’est comme si c’était hier.

Manu Cornu, lors du Championnat de France en 2020.

Tu es l’actuel tenant du titre. Qui sont les rivaux que tu redoutes le plus ?

Je pense qu’il y a un noyau d’une quinzaine de grimpeurs forts qui peuvent faire la différence, mais sans manquer de respect à personne, Mejdi Schalck se détache. Si je veux garder mon titre, il y aura plusieurs menaces, un circuit ça va très vite, nous ne sommes pas dans un affrontement direct, il faudra surtout que je développe ma grimpe du mieux possible.

À un peu plus de 30 jours du lancement de la saison internationale, dans quel état d’esprit abordes-tu ce Championnat de France ? 

J’aborde ce Championnat de France comme j’abordais les championnats précédents, et comme n’importe quelle autre compétition, mais sûrement avec plus de relâchement que d’habitude. Je n’ai pas de sélection à aller chercher, je ne suis pas prêt comme je peux l’être sur mes objectifs définis, mais je me sens plutôt bien, alors j’y vais pour défendre mon titre et le ramener à la maison.  

Plus globalement, quel est ton objectif cette saison ?

Cette année on a choisi de se focaliser sur les Championnats d’Europe qui auront lieu a Munich en août.


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Interview : Manu Cornu revient sur sa médaille aux Championnats du Monde 2021

En 2016, Manu Cornu était propulsé sur le devant de la scène internationale : à Bercy, devant des milliers de spectateurs, il se hissait sur la troisième marche du podium des Championnats du Monde de bloc.

Cinq ans plus tard, notre français réitère son incroyable performance, quasiment jour pour jour. Après une saison 2021 en demi-teinte, rythmée par des hauts et des bas, Manu Cornu a réussi à exprimer tout son potentiel. Après avoir pris la 4ème place de son groupe en qualification, puis la seconde des demi-finales, il parvenait dimanche à monter sur la troisième marche du podium des Championnats du Monde 2021. « J’ai réalisé la prestation la plus consistante de ma vie sur une compétition internationale » déclare-t-il.

En exclusivité pour nous, Manu a accepté de revenir sur cette compétition.


Dans quel état d’esprit as-tu abordé ce Championnat du Monde 

Je suis allé sur ces Championnats du Monde en étant prêt, j’étais focus à 100% sur cette compétition, sur ce que je faisais. Je me sentais capable de faire une belle perf. J’étais venu pour gagner mais je suis très content de ce podium.

Tu as connu des hauts et des bas tout au long de cette saison, décrochant ton ticket pour les Championnats du Monde de justesse. Qu’avais-tu mis en place à l’entraînement durant ces deux derniers mois pour arriver en forme à Moscou ?

Cette saison j’étais un peu sur un courant alternatif : soit c’était bien, soit ça n’allait pas du tout… Une compétition sur deux, je n’atteignais pas les demi-finales, mais quand j’y étais ça ne passait pas loin… Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui entrent en compte pour expliquer cette défaillance : parfois le niveau physique, parfois l’excès de confiance, et j’en passe… Pour être fort en compétition et pouvoir s’exprimer, il faut trouver la bonne recette. Cette année je n’ai pas toujours su la trouver.

Mais la Coupe du Monde d’Innsbruck a été la contre perf de trop pour moi. Ça m’a touché, j’ai fini la compet en étant incapable de faire un bloc, j’avais prévu de prendre quelques jours de repos juste après la compet et ça m’a aidé à prendre du recul.

Quand je suis rentré à Paris, j’ai dit à Nico que je me sentais prêt à en faire beaucoup plus, mon mental avait changé, j’étais encore plus appliqué à l’entraînement, prêt à avoir une meilleure hygiène de vie, etc etc. Je ne me forçais pas à faire les choses, tout était un plaisir, j’étais en mission !

Le week-end dernier, la magie de Bercy se réitérait : comme en 2016, tu montes sur le podium des Championnats du Monde, au terme d’une belle finale. Qu’est-ce que ça fait de décrocher une nouvelle médaille de bronze sur l’une des plus prestigieuses compétitions d’escalade ?

C’est une fierté de réussir à s’exprimer sur ce genre d’événement ! C’est une revanche aussi sur l’événement de la qualif aux JO, dans le sens où, en général, quand je cible un moment où je veux perfer, il faut compter sur moi. À Toulouse lors du tournoi de qualification olympique, je n’avais pas su le faire… Ça m’avait apporté beaucoup d’interrogations, mais aujourd’hui je peux me dire que ce jour-là, c’était un jour sans et que je n’ai pas perdu ma Grinta!

C’est ma troisième médaille sur des Championnats du monde, j’en suis vraiment content.

Justement, comme tu le dis, tu prouves une nouvelle fois que tu arrives à être présent sur des grands rendez-vous comme celui-ci. Comment expliques-tu cela ?

Si c’était facile à expliquer… Bon là ça fait 15 minutes que je cherche une réponse à cette question, mais je ne sais pas réellement. Je pense juste que j’arrive à ne pas être mangé par l’enjeu et qu’au contraire il me fait du bien. Il y a aussi une partie de préparation mentale plus poussée, vu que c’est l’objectif dont on parle depuis septembre, c’est peut-être une des raisons…

© IFSC

Comment as-tu vécu les finales de ces Championnats du Monde à Moscou ?

À la lecture, je me suis dit « le bloc 1, ça va être la guerre ! Une coordination de bras sur des mauvaises prises en départ no foot… C’est vraiment pas là où je vais pouvoir faire la différence ». Et ma réussite dans cette finale, c’est qu’à part Fujii, personne n’a réussi à faire ce bloc. Les autres blocs m’inspiraient bien plus et à la lecture je ne me sentais pas très bien, je n’arrivais pas à oublier ce bloc 1, j’avais l’impression que les autres blocs étaient plus accessibles et n’allaient pas m’aider à revenir dans la course si j’avais un bloc de retard.

Mais très vite, la finale a commencé et ma peur du bloc 1 s’est vite effacée quand personne n’a eu la zone.

Après chaque bloc, l’entente avec les autres finalistes derrière le mur était vraiment amicale. On se montrait tous nos doigts en sang, ça rigolait bien, personne n’avait l’air stressé de l’enjeu, j’ai toujours eu mon destin entre les mains pour rester sur le podium, j’étais serein. J’ai abordé les blocs en étant sûr de mes méthodes, je n’avais pas trop d’interrogation à la lecture. J’étais prêt à grimper en finale des Championnats du Monde.

Comme je l’ai dit plus haut j’étais en mission, mais j’étais vraiment tranquille, je n’avais aucune nervosité, je savais où j’étais, ce que je faisais, bref, mentalement j’étais vraiment bien. Il a juste fallu gérer la pression qu’Alexey m’a mise sur le dernier bloc, mais je l’ai mise dans un coin de ma tête, j’ai essayé de rester focalisé le plus possible sur ma grimpe.

Tu as été très régulier tout au long de la compétition : tu prenais la quatrième place de ton groupe en qualification, avant de frapper fort en demi-finale en te classant deuxième du circuit, pour finir par une troisième place en finale. Comment expliques-tu cette régularité ?

Je l’explique par tous les efforts et les progrès qu’on a vu au cours des derniers mois. C’est sûr que ce week-end, j’ai réalisé la prestation la plus consistante de ma vie sur une compétition internationale : j’ai tenu le rythme pendant toute la compétition, sans avoir peur de me faire sortir, comme souvent. C’est une chose que l’on doit réussir à reproduire l’année prochaine.

Quel est le moment le plus fort de cette compétition ?

Ça ne va pas être très original mais je pense que c’est l’enchaînement du dernier bloc. C’est le moment où tu sais que tu viens de faire le job, que tu as réussi à concrétiser ton année, que tous tes choix ont été bons, que le coach et l’équipe ont le sourire, que tu sais qu’une boîte de Ferrero Rocher t’attend pour fêter ça :p … C’est un moment de joie qui passe au-dessus de tout.

© IFSC

Kokoro Fujii, qui rafle le titre en étant le seul grimpeur à enchaîner les quatre blocs de finale, était-il atteignable selon toi ?

Franchement, pour moi, non. Il mérite ce titre, il a été solide toute l’année et sur toute la compétition. En qualification, il était déjà le seul à faire un bloc dans mon groupe et en plus à vue. Sur un autre style de finale, il aurait peut-être été atteignable, mais sur ce tour, il aurait été très très dur de le battre.

Comment envisages-tu la suite maintenant ? 

Pour l’instant, je me repose un peu, mais je vais reprendre l’entraînement bientôt. C’est sûr que je serai en forêt cet hiver, mais je ne sais pas encore où, pas forcément dans du très dur d’ailleurs, l’idée est de se faire plaisir.

Un dernier mot à passer ?

Des remerciements à tous les gens qui m’ont écrit, à mes partenaires, à la fédération, à l’armée de terre, à Arnaud, Manu et toute la team que je n’oublie pas, tous les gens proches de moi et à Nico Januel évidemment.

Voilà l’aventure continue 🙂

Manu Cornu en finale des Championnats du Monde !

Les demi-finales de l’épreuve masculine de bloc des Championnats du Monde s’achèvent à l’instant. Manu Cornu a été impérial et décroche la deuxième place des demi-finale, remportant ainsi son ticket pour disputer la grande finale ce soir.

Manu Cornu en lice pour le titre mondial !

Ce soir, tous les regards seront rivés sur notre français Manu Cornu ! Il est le seul tricolore à prendre sa place pour disputer les finales des Championnats du Monde 2021. Et il l’a fait avec la manière ! Animé par sa rage de vaincre habituelle, Manu livre de très beaux combats dans les quatre blocs de demi-finale. Dès les premiers moments de la compétition, Manu se met en confiance : appliqué dans ses mouvements, il sera l’un des trois seuls grimpeurs à enchaîner le premier bloc à vue.

Malgré quelques essais infructueux dans le bloc 2, où il perd l’équilibre à plusieurs reprises, notre français ne lâche et rien malgré le temps qui défile. Tout se joue dans les dernières secondes : alors qu’il ne lui reste le temps que pour un ultime essai, Manu parvient à négocier les premiers mouvements et réussit à ramener ses deux mains sur la prise finale juste avant que le bip de fin ne retentisse. C’est validé pour Manu, qui retourne en isolement le sourire aux lèvres.

Dans le bloc 3, il fait face à l’extrême difficulté physique du passage. Comme tous les autres demi-finalistes, il n’en viendra pas à bout, et ce tracé restera vierge d’ascension.

Manu Cornu au sommet du premier bloc de demi-finale.

Enfin, c’est dans le quatrième et dernier bloc du circuit que Manu fait la différence. Un départ en coordination qu’il négocie très bien, avant une fin plus physique, nécessitant une grande puissance dans les bras. Alors que la moitié des demi-finalistes n’atteint pas la prise finale, Manu réussi à topper le bloc et sera même le grimpeur le plus rapide à le faire : il ne mettra que deux essais dans ce dernier bloc.

Comptabilisant 3 blocs en 8 essais et 3 zones, Manu Cornu signe donc l’une des meilleures performances de ces demi-finales. Seul Tomoa Narasaki parviendra à faire mieux que lui : il mettra un essai de moins que Manu, trustant donc la première place du classement juste devant notre français.

Les autres finalistes

Aux côtés de Manu Cornu et Tomoa Narasaki, quatre autres grimpeurs sont toujours en lice pour décrocher le titre de Champion du Monde. Le japonais Kokoro Fujii, qui s’emparait de la tête du classement des qualifications, se classe aujourd’hui troisième de la demi-finale, avec 2 blocs en 3 essais et 3 zones. Il réalise le même score que l’israélien Nimrod Marcus, qui sera l’outsider de ces finales. À 21 ans, ce jeune grimpeur n’a pas fait mieux que 30ème en Coupe du Monde de bloc cette saison. Pourtant aujourd’hui, après s’être qualifié de justesse en prenant la 20ème place des qualifications, il a réussi à réaliser l’une des plus belles performances de sa carrière, terminant 3ème ex-aequo avec Kokoro Fujii.

Enfin, le slovène Anze Peharc (2 blocs en 7 essais) et le russe Alexey Rubstov (2 blocs en 9 essais) sont les deux derniers grimpeurs à se qualifier pour les finales.

Deux japonais seront en finale ce soir : Tomoa Narasaki (1er) et Kokoro Fujii (3ème).

Quatre français dans le top 20 de ces Championnats du Monde

Si Manu Cornu sera le seul grimpeur à porter le maillot bleu en finale ce soir, nos autres français n’ont pas démérité. Micka Mawem, fraîchement rentré des Jeux Olympiques de Tokyo, termine à la 11ème place de ces Championnats du Monde de bloc. Bien qu’il valide trois zones, il ne vient à bout que du deuxième passage, qu’il enchaîne en 2 essais. Juste derrière lui, on retrouve le jeune espoir de l’équipe de France, Mejdi Schalck, qui prend la 13ème place avec 1 bloc en 4 essais et 2 zones. Enfin, Mathieu Ternant rentre également dans le top 20 de cette compétition, décrochant la 17ème place avec 3 zones.

Les résultats complets : 


La suite du programme

Dimanche 19 septembre :

17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Manu Cornu remporte l’édition 2021 du Triglav The Rock !

Ce week-end se tenait l’une des compétitions d’escalade les plus populaires de Slovénie: le Triglav The Rock, événement organisé depuis plusieurs années par la star locale du pays Jernej Kruder.

Après y être allé il y a trois ans déjà et avoir pris la 7ème place, Manu Cornu était de retour pour cette édition 2021, dans le but de se tester sur une compétition internationale à un mois des Championnats du Monde de Moscou.

Ainsi, après avoir aisément validé les quatre blocs de demi-finale, notre français se retrouvait en finale, aux côtés de cinq autres grimpeurs, dont le slovène Gregor Vezonik, déjà vainqueur d’une Coupe du Monde de bloc.

La finale masculine était particulièrement corsée. Sur les quatre blocs, il suffisait d’atteindre un top pour se retrouver sur le podium. Si Gregor Vezonik prend de l’avance dès le début de la soirée en étant le seul à enchaîner le premier bloc, Manu Cornu revient rapidement dans la course en étant l’unique finaliste à atteindre le sommet du deuxième tracé. Et même s’il manque de réussite au sommet des deux blocs suivants, il sera le seul compétiteur à enchaîner un bloc et valider trois zones. Un score qui lui permet de remporter cette compétition et de monter sur la plus haute marche du podium.

En étant le seul grimpeur à enchaîner le bloc 2 des finales, Manu Cornu s’est adjugé la médaille d’or.

Chez les femmes, la finale était également très serrée et la victoire s’est jouée à un essai près. Les deux slovènes Katja Debevec et Vita Lukan ont toutes les deux réussi à enchaîner trois blocs et à valider quatre zones. Mais il n’aura fallu que quatre essais à Katja pour atteindre le sommet des trois blocs, quand Vita lâchera un essai supplémentaire, prenant la deuxième place derrière sa compatriote.

Le commentaire de Manu Cornu

Depuis ma dernière Coupe du Monde à Innsbruck, je travaille beaucoup avec Nico Januel, pour arriver vraiment fort sur les Championnats du Monde à Moscou. Ça fait un moment que je me sens mieux dans ma grimpe et il reste encore un mois de travail avant notre objectif.

Je suis donc arrivé à Ljubljana vendredi pour venir me tester après ce gros mois d’entraînement. Sur le papier, il y avait un plateau intéressant, avec plusieurs grimpeurs qui ont déjà fait un podium en Coupe du Monde.

Il faisait très chaud sur la journée d’hier, mais j’aime bien ce genre de climat, je me suis directement bien senti en arrivant et les sensations de l’échauff’ sont restées les mêmes pour la demi-finale, qui s’est bien passée, avec les 4 blocs dans la poche.

Le soir, la place était blindée pour la finale et quel plaisir de grimper avec du public ! Ça faisait depuis les Championnats de France à Macon que je n’avais pas revécu cette ambiance. Les blocs à la lecture me semblaient à ma porté et malgré tout je n’ai pas vraiment fait une belle finale… Je manque de concrétisation dans deux blocs où je tombe au dernier mouv. Dans le bloc 1 et 3, les dernières prises étaient masquées, mais globalement, je trouve que j’ai manqué d’agressivité dans ces derniers mouvements… Ça me fait une piqûre de rappel, mais je pense qu’avec plus de fraîcheur, ça ira.

Il faudra faire mieux que cette finale pour faire un résultat à Moscou, mais on travaille dans le bon sens, je suis dans une bonne dynamique, il faut que je continue dans cette direction.

Je voulais tout particulièrement remercier SCARPA, pour son soutien sur cette compétition, car sans eux, je serais resté à Paris. »

Les résultats des finales

Femmes

Hommes

Le replay des finales

Interview: Manu Cornu dresse le bilan de son début de saison

Après trois Coupes du Monde de bloc, nous voici déjà à la mi-saison. L’heure pour Manu Cornu, membre de l’équipe de France, de dresser le bilan de son début de ses trois premières compétitions.

Une 11ème place à Meiringen, une contre-performance lors de la première manche de Salt Lake City où il finissait 35ème et une frustrante 7ème place ce week-end: le français a connu des hauts et des bas depuis le début de l’année. Toutefois, l’ensemble est plutôt positif selon lui et son objectif principal de la saison est toujours dans son viseur, puisqu’il vient de décrocher sa place pour participer aux Championnats du Monde, qui auront en septembre à Moscou.

Parole à Manu Cornu.


Salut Manu ! Tout d’abord, physiquement, comment te sens-tu ? (Manu avait ressenti des douleurs à l’épaule entre les deux manches de Coupe du Monde à Salt Lake City)

Mon épaule ça va, j’ai eu quelques alertes physiques, qui je pense sont liées au voyage, au décalage horaire, à la fatigue, à l’altitude de Salt Lake, mais tout va bien, on a géré le repos, la récup, et je ne me suis pas senti limité sur les compétitions.

Quel suspens haletant en demi-finale ! Si Kokoro Fujii, dernier compétiteur à s’élancer, n’enchaînait pas le dernier bloc, alors tu rentrais en finale pour la première fois cette saison. Après quelques essais infructueux, il finit par valider ce bloc lors de son tout dernier essai, alors qu’il ne lui restait que quelques secondes au compteur. Comment vit-on ce genre de moment, assis sur le banc des spectateurs, quand son destin tient dans les mains d’un concurrent ?

Ce sont des moments compliqués… Ce n’est pas la première fois que ce scénario arrive avec Kokoro, dans une dalle, à la dernière seconde du dernier bloc… On a envie de croire que Kokoro est mon bourreau à ce moment-là, et on aimerait qu’il tombe. Mais en vérité, ma qualif pour la finale, je la perds dans le deuxième bloc, en prenant la zone en 11 essais dans un bloc qui est censé être dans mes qualités. Je n’en veux pas à Kokoro, allez si quand même un peu, mais je m’en veux surtout d’avoir gâché ce bloc 2… On dit souvent que ça se joue à des détails: les détails aujourd’hui, c’est 1 essai de top ou 2 essais de zones. C’est triste, mais c’est comme ça.


L’objectif fixé en début d’année, c’était les Championnats du Monde de bloc, il n’a pas changé


Bilan de ce début de saison: trois Coupes du Monde, deux demi-finales et un top 10 pour Manu Cornu © Vladek Zumr

Qu’as-tu pensé des blocs de finale ? Penses-tu que tu aurais pu t’exprimer dans ces passages ?

C’est dur d’avoir une analyse lucide quand on n’y est pas vraiment, maintenant oui, la finale m’aurait plu. Trois voire même les quatre blocs me correspondaient assez bien. Savoir ce que j’aurais pu faire dans ce tour, je préfère ne même pas y penser. Et on ne le saura jamais.

Avec trois étapes mondiales de passées, nous voilà déjà à la mi-saison. Quelles conclusions tires-tu de ces trois premières Coupes du Monde ?

J’ai un bilan plutôt positif, même si je vise plus haut que ça. Je suis 13ème du classement général en passant à côté d’une des étapes et j’aurais pu passer en finale sur mes deux demies. Je pense donc que je suis dans le vrai, maintenant j’ai du mal à démarrer mes compétitions, les qualifs sont des moments compliqués. On doit travailler plus, pour se donner plus de chance.

Quels sont tes objectifs pour la suite de la saison ? Va-t-on te voir sur des compétitions de difficulté ?

L’objectif fixé en début d’année, c’était les Championnats du Monde de bloc, il n’a pas changé. J’ai décroché ma place ce week-end en finissant dans les huit premiers, donc c’est cool. Je chercherai à prendre ma place pour la diff si je suis prêt et si ça a du sens, ce n’est pas vraiment mon projet aujourd’hui.

Cette équipe de France semble avoir retrouvé un vent de fraîcheur avec l’arrivée de jeunes talents comme Mejdi Schalck ou Oriane Bertone. Quelle est la relation entre ces jeunes et les plus « anciens » ? Est-ce que ça te motive à te surpasser encore plus ?

Il y a vraiment une bonne connexion avec Mejdi, j’essaye de lui apporter mon expérience, il m’apporte sa fougue et son insouciance. Je pense qu’on forme un bon duo, on a envie de se retrouver en finale ensemble, on va bosser pour.

Alors, oui c’est sûr, j’ai l’impression d’avoir rajeuni 😅 Il va faire mal s’il continue sur sa lancée, mais évidemment que je vais me battre pour rester devant lui le plus longtemps possible !

Manu Cornu: « Qu’est-ce que ça fait du bien d’être de retour en compétition »

Le dimanche 1er décembre 2019, Manu Cornu terminait dernier du TQO à Toulouse et laissait s’envoler ses espoirs de qualification olympique. C’était sa dernière compétition internationale en date… jusqu’à ce week-end.

C’est donc le couteau entre les dents que le français a débuté la Coupe du Monde de Meiringen hier. Et quand Manu Cornu se déplace sur une compétition, ce n’est pas pour faire de la figuration. Son objectif était clair: jouer la gagne et rivaliser face aux meilleurs compétiteurs de la planète.

Après avoir pris la 7ème place des qualifications, il décrochait brillamment son ticket pour les demi-finales. Ce matin, il parvenait à valider les deux premiers blocs du circuit, mais manquait de réussite dans les deux derniers tracés de la demi-finale.

Manu Cornu termine donc 11ème de cette compétition et revient avec nous sur son parcours:

En venant à Meiringen, mon objectif était de remporter la compétition. J’avais pris la dernière place de ma dernière compétition internationale… J’avais une vengeance à prendre sur cet échec. 

Et qu’est-ce que ça fait du bien d’être de retour en compétition après tout ce temps ! J’aime la compet, j’aime me dépasser et ces sensations me manquaient. Je suis content d’être de retour.

Mais j’ai eu du mal à m’exprimer à fond sur cette demi-finale. J’aurais pu (et dû) mieux faire dans les deux derniers blocs notamment. C’est une demi-finale qui me frustre… 

Est-ce qu’au final je suis content de mon résultat ? Oui et non. Je n’arrive jamais à être vraiment satisfait quand je n’atteins pas mes objectifs, mais je ne suis pas mécontent du niveau que j’ai affiché sur la compétition, et de mon état d’esprit. Le bloc, ça va vite, dans un sens comme dans l’autre. 11ème n’est pas une mauvaise place, même si c’est loin de ce que je recherche. 

Et puis je suis content de voir que l’équipe est motivée, les jeunes sont solides, ils manquent un peu d’expérience, mais ils ne sont pas loin de la vérité. J’espère qu’ils auront de nouveau l’occasion de prouver qu’ils peuvent faire de belles choses. »

Manu Cornu enchaîne « Le Pilier du Désert Assis Direct » et propose 8C+ !

Manu Cornu vient d’enchaîner son gros projet du moment à Bleau: « Le Pilier du Désert Assis Direct » qu’il propose à 8C+

Après plus de trois mois de travail et des centaines d’essais, Manu Cornu nous a fait une piraterie comme lui seul en a le secret. Hier matin, il est parvenu à rétablir au sommet du « Pilier du Désert Assis Direct », un bloc très physique, le plus dur que Manu n’ait jamais réalisé.

Une exclusivité pour Planetgrimpe, il revient sur cette croix et nous livre tous les détails de cette performance.


Salut Manu ! Tu as annoncé hier avoir enchaîné « Le Pilier du Désert Assis Direct » 8C+. Peux-tu nous en dire plus sur cette performance ?!

Carrément, alors dans un premier temps je veux clarifier les choses et rendre à César ce qui est à César. Ce n’est pas la FA, un autre grimpeur a réalisé le bloc 3 jours avant moi, dans une toute autre méthode vu sa morphologie, (son allonge de 1m93 lui permet d’atteindre des prises que seuls les très grands auront loisir d’essayer) et a proposé 8C. Après en avoir discuté avec lui, il semblerait que la méthode que je réalise soit bien plus dure, donc après d’autres échanges avec 4/5 grimpeurs qui ont essayé le bloc, mon ressenti est allé vers 8C+.

Aucun problème à me confronter aux répétitions futures, au vu de cette cotation ça reste juste mon ressenti.

Peux-tu nous décrire cette ligne et ses spécificités ?

Le départ assis était une ligne encore en projet quand je m’y suis attaqué, mais tous les mouvements avaient été réalisés.

Le bloc commence évidemment assis avec un plat pas très bon main gauche et une main droite plutôt franche, un talon droit très haut vraiment dur à valoriser et qui plus est pour aller chercher un petit tri réellement loin. C’est l’un des mouvements très durs du bloc, qui doit valoir son bon 8A à lui seul. Puis, il faut ouvrir le bassin pour aller mettre une contrepointe sous la main gauche de départ, prendre une inter puis une prise assez plate en semi arquée, bouger les pieds, relancer encore main gauche dans la grande oreille avant de rebouger les pieds afin de se retrouver dans la position du départ debout qui devient encore plus dure au vu de la préfatigue du début.

La petite spécificité du « direct » (brossé par Bristof) est que je suis sorti tout droit, ça ne rajoute pas grand-chose mais ça change radicalement de style et ça me paraissait plus évident que de m’échapper à droite.

Pour l’histoire, quand le bloc a été ouvert dans les années 2000 par Thibaut Le Scour, il y avait un arbre sur le caillou qui empêchait une sortie tout droit. Mais la première fois que je suis allé sur le bloc il n’était déjà plus là, il me paraissait donc plus logique de sortir tout droit.

 

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Depuis combien de temps essayais-tu ce bloc et qu’est ce qui t’a motivé à travailler ce passage ?

J’ai commencé à jeter un oeil au bloc fin novembre, donc ça fait 3 mois que je bosse dessus, à la base c’était par pure piraterie, comprendra qui pourra, mais assez vite je me suis pris au jeu, et je l’ai placé comme une priorité.

Je reste un compétiteur dans l’âme, si on m’enlève mon terrain de jeu, j’en trouve un autre et je m’amuse différemment.

Comment s’est déroulé le run d’enchaînement ? 

L’enchaînement lui-même est un très bon run: j’ai grimpé libéré, appliqué. J’étais avec mes potes, il y avait une bonne émulation, j’ai livré un bon combat et ça a fait.

Mais avant le run victorieux, j’étais sceptique, je n’arrivais pas à refaire le premier mouv… Mais après une petite pause ça a fait.

© Adrien Lemaire

Est-ce le bloc le plus difficile que tu aies réalisé ?

Oui clairement ! C’est aussi un des premiers blocs devant lequel j’ai planté ma tente, si on considère que le toit d’Orsay n’en est pas un.

En janvier 2019, tu enchaînais ton premier 8B, en juillet 2020 tu cochais « La Force » 9a (ou 8C/8C+ trav) et cette année tu rentres dans le 8C+. Que nous réserves-tu pour 2022 ?!

J’aimerais surtout savoir ce que nous réserve 2022… Moi je vais continuer ma petite route tranquillement, et puis on verra quelle mouche me piquera la prochaine fois.

Bien que déjà sélectionné en équipe de France, tu as participé le week-end dernier au sélectif à Karma. Qu’est-ce que ça fait de retrouver une ambiance de compétition ?

Oui j’ai grimpé au sélectif pour me remettre dans le bain de la compet avant une potentielle Coupe du Monde. J’ai abordé la compet détendu au vu de ma sélection déjà assurée. Mais je me savais en forme, je me suis donc permis de retourner essayer « Le Pilier du Désert Assis Direct » entre les deux tours du circuit, parce que c’était mon objectif du moment. Donc pour l’ambiance compétitive je vais attendre le prochain sélectif, afin de me concentrer réellement sur ce que je fais, comme lors d’une vraie compétition.

© Gilles Puyfagès

As-tu d’autres projets à Bleau que tu travailles ou que tu souhaites essayer ?

Pour le moment non, mais je pense que mon prochain bloc sera choisi en fonction de mes lacunes. L’idée est de voir une grosse progression dans certains styles pour être tout terrain, à tout niveau.

D’ailleurs, comment envisages-tu la suite de la saison ? 

Ça va dépendre de la situation sanitaire et de mes envies. Je vais sûrement grimper encore un peu dehors ces prochains temps, mais avant que les jeunes prennent ma place je vais essayer de finir ma carrière de compétiteur en beauté !

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