Le débriefing de Micka Mawem sur la Coupe du Monde d’Innsbruck
Hier, Micka Mawem était l’un des sept Français à s’aligner au départ de la Coupe du Monde de bloc d’Innsbruck, en Autriche. Malheureusement, la compétition ne se déroulera pas comme prévu pour lui. Un circuit de qualification particulièrement corsé et de petites blessures physiques ne lui permettront pas de faire partie du top 20 de cette dernière manche mondiale de la saison. Une première depuis la Coupe du Monde de Salt Lake City en 2021.
Micka Mawem a accepté de revenir pour nous sur cette compétition, en analysant les raisons qui l’ont empêché de rentrer en demi-finale. Et même si la saison de Coupe du Monde se termine là pour lui, l’année est encore loin d’être finie pour le grimpeur olympien qui n’a qu’un objectif en tête : tout faire pour performer aux J.O de Paris en 2024. Il nous en parle également.
Le circuit de qualification d’Innsbruck
« Sur le plan de ma grimpe, on va dire que ça ne s’est pas mal passé, parce que, comme d’habitude, les qualifs sont super dures. Mais ça s’est mal passé du fait que je ne suis pas en demi-finale.
Malheureusement, je n’ai pas assez de marge, donc il me faut les meilleures conditions possibles pour faire de bons circuits. Ça se reflète parfaitement sur cette compétition qui était assez basique (plus physique que technique) et sur laquelle les conditions n’étaient pas favorables à ce que j’engage toute ma force/puissance. Quand je parle de conditions, je parle de l’environnement, mais surtout de moi, à savoir : manger à la bonne heure, dormir et me réveiller comme il faut, etc etc. Malheureusement ces conditions n’étaient pas réunies et je l’ai beaucoup ressenti. Ça m’a empêché de m’amuser dans les blocs qui correspondaient à ma came/mon style de grimpe et qui m’auraient permis de me qualifier en demi-finale.
Je devais soit faire trois blocs efficaces avec toutes les zones, soit en faire quatre, histoire d’être vraiment à l’aise. Malheureusement, j’ai fait trois blocs et il me manquait une zone, donc ce n’est pas passé.
Le constat est simple : il faut garder les points forts, continuer à s’entraîner pour être plus fort physiquement, et se réparer (en un mois j’ai eu une subluxation de l’épaule droite et je me suis fait une grosse entorse au doigt, il y a dix jours à Brixen). Malheureusement, le bloc d’aujourd’hui qui correspondait à mes qualités physiques forçait pas mal sur mon épaule droite et sur mon doigt, qui était presque réparé.
On est à fond derrière Mathieu qui a fait un très bon tour et qui va pouvoir jouer sur la demi-finale, Sam qui passe de justesse en validant ses cinq zones et Fanny qui a réussi à se qualifier. »
La suite
« Je me concentre sur les Championnats d’Europe, pour lesquels je m’entraîne énormément et pour lesquels je vais faire en sorte d’être dans de meilleures conditions, afin de montrer de quoi je suis capable et tout gagner.
Cette compétition est très importante pour moi. Je veux prouver que je suis le meilleur, que j’ai toute ma place dans le programme olympique. Un an avant les qualifications pour les J.O, c’est une compétition essentielle, pour montrer que j’ai la capacité d’aller chercher cette place pour les Jeux. Donc le plan, c’est de rentrer à la maison, prendre 4-5 jours de break et reprendre l’entraînement à fond.
Depuis quelques années, je m’entraîne principalement pour les Jeux Olympiques. Donc, même si on en a toujours envie, performer sur les Coupes du Monde n’est pas une priorité pour moi.
Cette année, je me suis senti beaucoup plus régulier dans mon niveau de grimpe et dans ma course aux demi-finales, qui sont de plus en plus difficiles d’accès. Même si ça n’est pas passé aujourd’hui, ça ne se joue à rien. Donc je ne suis pas à la ramasse.
Aujourd’hui mes objectifs sont clairs : performer aux Championnats d’Europe afin d’intégrer le programme olympique, puis me qualifier pour les Jeux en performant sur la saison 2023, et enfin de décrocher une médaille à Paris 2024. »
Lire aussi
Coupe du Monde de bloc d’Innsbruck : trois français dans le top 20 !