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Films Review: Banff Festival 2021

15 avril 2021 à 10:30
Par : admin

Cette année, le Banff Festival est au format 100% VOD, pandémie oblige. Le côté positif de cette formule est que l’organisation nous a concocté un programme 100% escalade (“le programme vert”) avec 4 films de grimpe pour encore plus d’aventures verticales !

Ten thousand bolts

Ce documentaire de 20 minutes réalisé par les américains Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie est consacré à Toni Arbones, principal équipeur et local emblématique de Siurana, une des Mecques de l’escalade en Catalogne. En parallèle de son portrait, Tony dresse l’historique des lieux avec les premières voies sportives dans les années 90, une quarantaine de lignes, et cette piste cabossée atroce qui menait au village en raison de la présence d’un ex-dignitaire nazi tenant le village. Le potentiel des lieux est immense, un terrain de jeu incroyable pour Toni qui équipe par an entre 25 et 100 voies et possède un millier de voies à son actif. Ce boulimique d’ouverture est à l’origine de la renommée du village, qui compte désormais 1700 couennes. Un véritable passionné, limite hyper actif et un brin excentrique qui semble avoir le développement de l’escalade dans la peau. Bien que le film soit assez réussi, on aurait aimé davantage de contenu culturel et personnel sur les techniques d’équipement de Toni, ses positions éthiques comme sur la taille des prises, ou encore ses coups de cœur, son ressenti sur les voies mythiques. « Ten thousand bolts » demeure un sympathique tour du proprio.

Toni Arbones en action


Free as can be

Mark Hudon 63 ans, est un des pionniers du Yosemite. Mark y a participé à la naissance de l’escalade libre dans les années 70. Près de 40 ans après ses exploits dans la vallée, Mark se lie avec le jeune Jordan Cannon, 25 ans, pratiquant féru d’escalade historique, pour tenter un incroyable défi en duo : réaliser « Free Rider » en libre ! De l’année de préparation nécessaire aux tentatives d’ascensions naît une complicité de cordée intergénérationnelle assez forte. D’un côté, Mark se familiarise avec les nouvelles techniques de travail en big wall comme le repérage par le haut, et se remet en forme physiquement, admirablement coaché par Jordan. D’un autre côté le jeune passionné accède à un doux rêve de gamin : partager des moments de grimpe avec ses idoles. On appréciera les images en paroi qui mettent particulièrement en exergue la haute technicité de l’entreprise, notamment dans la longueur clé « Teflon Corner » qui semble proposer une escalade en dièdre des plus pénibles. Happy end : Jordan réussira l’ascension dans la journée et Mark réalisera l’intégralité de la voie à 2 mouvements près. Mais au-delà des performances le film met en avant l’amitié entre les deux hommes et la singularité d’une expérience incroyable sur le big wall le plus célèbre du monde. 

Pretty Strong – Fernanda

« Pretty Strong » est un documentaire dédiée à l’escalade féminine, dirigé par l’américaine Colette McInerney. On nous présente ici le chapitre du long-métrage dédié à la grimpeuse mexicaine Fernanda Rodriguez. En plus de voir un moment de grimpe partagé entre filles avec notamment Daila Ojeda, on en profite pour faire du repérage en se délectant des superbes ambiances des spots de grimpe autour de Monterrey (nord-est du Mexique) notamment El Salto. Animée par une incroyable ténacité et une combativité impressionnante, Fernanda finit par clipper le relais de son projet du moment « Andrada’s project » 8b+. A muerte spirit !

Climbing Blind

Climbing Blind nous embarque pour 45 minutes dans la vie de Jesse Dufton, grimpeur anglais. Mal-voyant de naissance, Jesse pratique l’escalade depuis son enfance et malgré un déclin quasi totale de sa vue, on découvre comment Jesse continue de pratiquer sa passion et pas à moitié : en bon grimpeur anglais, il pratique l’escalade en terrain d’aventure. Il envoie le roast-beef en trad et en tête le bonhomme ! Au fur et à mesure du film, on découvre comme cela est possible et en particulier la force de la relation de confiance que Jesse et sa femme ont développée au cours d’années d’aventures communes. Le point d’orge du film est l’ascension de l’éperon rocheux Old Man of Hoy sur la côte écossaise. Les prises de vue sont magnifiques et viennent sublimer cette très belle histoire. Spoiler, on a presque plus peur en regardant la marche d’approche que l’ascension elle-même !

Les films sont disponibles jusqu’à la fin du confinement en version originale sous-titrée sur la plateforme bonne-projection.com.

Crédit photos : Banff Mountain Film Festival France

Jesse Dufton en action

Films Review: Banff Festival 2021

Due to the pandemic, the Banff Festival is in 100% VOD format in 2021. The positive side of it is that the organization has created a 100% climbing program (“The green program”) with 4 climbing movies for even more vertical adventures!

Ten thousand bolts

This 20-minute documentary directed by the Americans Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie is devoted to Toni Arbones, main bolter and emblematic local of Siurana, one of the famous climbing place in Catalonia, Spain. In parallel with his portrait, Tony explains the history of the place with the first sports route in the 90s and the horrible track which use to go to the village due to the presence of a former Nazi dignitary in the village. The potential of the Siurana‘s cliffs is huge and it is an incredible playground for Toni who is bolting between 25 and 100 routes per year and has a thousand routes to his credit. This open-minded bolting bulimic is at the origin of the fame of the village, which now has 1,700 routes. He is a true enthusiast, almost hyper active and a bit eccentric guy who seems to have the development of climbing in his blood. Although the film is quite nice, we would have enjoyed more cultural and personal content on Toni’s equipment techniques, his favorite routes, his ethical positions as on the hold chipping. “Ten thousand bolts” remains a nice look around of the place.

Free as can be

Mark Hudon 63 years old, is one of the pioneers of Yosemite and took part of the development of the free climbing in the 1970s. Almost 40 years after his feats in the valley, Mark and the young Jordan Cannon decide to climb together in order to try an incredible challenge: free climbing “Free Rider” ! From the year of preparation to the several attempts, the roped party built a fairly strong intergenerational affinity. On the one hand, Mark was familiarizing himself with new big wall techniques such as spotting the route from above, and was getting back in shape , admirably coached by Jordan. On the other hand, the young enthusiast was living a sweet childhood dream: sharing moments of climbing with his idols. We appreciate the images on the wall which particularly highlight the high technicality of the route, especially in the dihedral of “Teflon Corner”. Happy end: Jordan will sent the route in one day and Mark will complete the entire route expected from 2 moves. But beyond the performances, the film highlights the friendship between the two men and the singularity of an incredible experience on the most famous big wall in the world.

Pretty Strong – Fernanda

“Pretty Strong” is a serie of documentary movied dedicated to female climbing and directed by American Colette McInerney. The present episode focuses on tje Mexican climber Fernanda Rodriguez. In addition to capturing a moment of climbing shared between female climber as Daila Ojeda, the movie gives us the opportunity to enjoy the superb atmospheres of the climbing spots around Monterrey including El Salto. Driven by incredible tenacity and impressive combativeness, Fernanda manage to send her current project “Andrada’s project” 8b +. A muerte spirit!

Climbing Blind

Climbing Blind takes us during 45 minutes into the life of Jesse Dufton, an English climber. Visually impaired from birth, Jesse has been climbing since his childhood and despite an almost total decline in his eyesight, we discover how Jesse continues to practice his passion and not by halves: as a good English climber, he likes to lead rock trad climbing ! As the film progresses, we discover how this is possible and in particular the strength of the relationship of trust that Jesse and his wife have developed during the year of joint adventure. The point of the film is the ascent of the Old Man of Hoy rocky outcrop on the Scottish coast. The shots are magnificent and come to sublimate this very beautiful story. Spoiler, we were almost more scared watching the approach step than the climb itself.

Second pitch of the Old Man of Hoy

The films are available until the end of the French confinement in the English version with subtitles on the bonne-projection.com platform.

credit photo: Banff Mountain Film Festival France

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Video: Tribe, Jacopo Larcher, James Pearson

18 avril 2021 à 13:19

Voici un superbe documentaire à propos de “Tribe”, la voie extrême en trad du site de Cadarese (Italie). Les deux ascensionnistes de la ligne, Jacopo Larcher et James Pearson, échangent au sujet de leurs expériences lors du travail de la voie, sur les sections et les méthodes, une discussion agrémentée de somptueuses et impressionnantes images dans cette incroyable arête. “La séquence de grimpe la plus dure que j’ai jamais fait en trad” annonce James ! À visionner ci-dessous !

Here is an interesting documentary about the famous trad climb “Tribe” located in Cadarese, Italy. The 2 climbers who have free climbed the line, Jacopo Larcher and James Pearson, had a chat sharing their experiences, betas and sequences about the route with some amazing images from this stunning arete. “The hardest sequence of moves I have ever done on a trad route” comments James. A must-watch below!

Photo: Pietro Porro

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Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure

29 avril 2021 à 14:45

Caroline Ciavaldini et James Pearson ont profité des restrictions printanières pour explorer de nouveaux terrains de jeu proches de chez eux dans le Gard… sous terre, avec l’ouverture d’une voie en trad dans les concrétions d’une grotte sèche ! Caroline revient sur cette aventure peu commune. Une alternative à la canicule dans le futur ?

“C’est Phil Bence qui nous a suggéré une grotte quasiment sous notre maison, la « Grotte de la Salamandre », à Méjannes-le-Clap, en plein cœur de la Garrigue, située à 26 km de chez nous à vol d’oiseau. C’est une grotte ouverte au public, un aven en réalité, c’est-à-dire un trou avec une petite cheminée qui s’ouvre vers la surface. Grâce à Pierre Bévengut et une équipe ouverte d’esprit et disponible, nous avons rapidement obtenu l’autorisation de tenter la première voie dans cette grotte, en suivant l’évidente « voie des loirs ». Chaque année, ces petits rongeurs descendent 50m sous terre, en suivant toujours exactement le même tracé, le long de draperies, jusqu’au sol de la grotte. Il paraissait évident de suivre leur exemple de bas en haut, et ce en « green climbing », en Trad, pour ne pas laisser de traces autres que notre magnésie.

Je me suis lancée pour ouvrir une première longueur, réalisant dès le 2ème mètre que ces petits loirs grimpent aussi bien que des écureuils, et bien mieux que moi. Pour la première fois de ma vie, j’avais la chance de mettre les mains sur des colonnes parfaites, des draperies blanches, brillantes de calcite sous ma frontale, qui avaient eu le privilège de pousser tout doucement pendant des milliers d’années sous terre, entièrement protégées des assauts du vent et de la pluie, modelant des formes d’une pureté inconnue à la surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placer des protections entre ces formations était un exercice nouveau, je glissais des coinceurs entre deux petites draperies, posant parfois 2, 3 Friends entre les doigts de 4 draperies parallèles, jamais vraiment certaine de leur résistance face à une chute, et convaincue que la meilleure solution était de ne pas tomber. Certes, ce rocher vierge était poussiéreux mais finalement presque comme n’importe quel caillou qui n’a jamais senti le toucher d’une grosse brosse.

Je voulais de l’aventure, j’en avais tout mon saoul, mettant 2 heures à venir à bout de mes 12 premiers mètres, pétée au possible en plantant mon relai de pitons, presque toute seule dans le noir de la grande salle silencieuse, avec James qui s’endormait presque à l’assurage sous moi. Il a pris le relais, alternant une grimpe extrêmement poussiéreuse à l’aplomb de l’aven et des équilibres magiques sur une immense draperie assez solide, pour finir après maintes hésitations par de beaux mouvements dans un dernier dévers, et un relai perché sur des stalagmites en pleine paroi.

Notre dernière longueur, les 20 derniers mètres vers la surface, fut finalement la plus normale. Nous retrouvions peu à peu le caillou blanc du calcaire de la région, compact et fissuré, plus facile à protéger. Après quelques mètres, James m’a rejointe en haut de l’aven, devant cet incroyable trou dans la Terre qui relie la grotte à la surface.”

Photos: Phil Bence/ The North Face

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Caroline Ciavaldini and James Pearson took advantage of the spring Covid restrictions to explore new playgrounds close to their home… underground with the exploration of the concretions of a dry cave by opening a trad climbing route! Caroline gives us details about this unusual adventure. An alternative to the sumer heat wave in the future?

“It was Phil Bence who suggested a cave almost under our house, the ” Grotte de la Salamandre”, in Méjannes-le-Clap, in the heart of scrubland, located 26 km from our home. It’s a cave open to the public, a chasm in reality, aka a hole with a small chimney that opens towards the surface. Thanks to Pierre Bévengut and an open-minded and available team, we quickly got permission to attempt the first route in this cave, following the obvious “dormouse route.” Each year, these small rodents descend 50m underground, always following exactly the same route, along draperies, down to the floor of the cave. It seemed obvious to follow their example from the bottom up, and this in “green climbing”, aka trad, so as not to leave any traces other than our chalk.

I started to open a first pitch, realizing from the 2nd meter that these little dormice climb as well as squirrels, and much better than me. For the first time in my life, I had the chance to put my hands on perfect columns, white draperies, shining with calcite under my headlamp, which had had the privilege of growing very slowly for thousands of years underground, fully protected from the onslaught of wind and rain, creating shapes of an unknown purity on the surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placing gear between these formations was a new exercise, I slipped cams between two small draperies, sometimes placing 2, 3 Friends between the fingers of 4 parallel draperies, never really certain of their resistance in case of a fall, and convinced that the best solution was not to fall. This virgin rock was dusty, but ultimately almost like any pebble that has never felt the touch of an hard brush.

I wanted adventure, I got some, taking 2 hours to lead the first 12 meters, pumped as hell after putting up my anchor, almost all alone in the darkness of the large silent room, with James almost falling asleep under me. He took the lead for the following pitch, alternating an extremely dusty climb directly above the downhole and magical balances on an immense, fairly solid drapery, to finish after much hesitation with beautiful movements in a last overhang, and a belay perched on stalagmites in the middle of the wall.

Our last pist, the last 20 meters towards the surface, was finally the most normal. Step by step, we found the white rock of the limestone from above the surface, compact and cracked, easier to protect. After a few meters, James joined me at the top, in front of this incredible hole in the earth that connects the cave to the surface.

Photos: Phil Bence/ The North Face

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Triple répétition du Voyage à Annot – Triple send of Le Voyage in Annot

31 mai 2021 à 13:10

Trois ascensions en deux jours de la voie de trad réputée être la plus difficile de France, “Le Voyage”, voici ce qui vient de se passer la semaine dernière à Annot ! Ouverte par James Pearson en 2017 dans le mur de la chambre du Roi, “Le Voyage” remonte un mur fissuré et déversant en grès des plus esthétiques sur près de 40 mètres (proposé en cotation anglaise E10 7a). Les protections sont plutôt bonnes (on appréciera tout de même l’engagement final dans le crux) mais la difficulté soutenue, autour du 8b+. Cette semaine ce sont 2 des meilleurs spécialistes mondiaux de la discipline Babsi Zangerl et Jacopo Larcher, accompagnés du belge Siebe Vanhee, qui ont réussi à répéter l’affaire. Jacopo répond à quelques questions.

– Comment as-tu eu l’idée d’essayer “Le voyage” ?
Honnêtement, dès que j’ai vu les photos de l’ascension de James et que j’ai lu ses commentaires sur l’itinéraire. Cela avait l’air si beau et il a dit que c’était probablement sa plus belle première ascension ; connaissant le nombre d’itinéraires qu’il a établi et tous les endroits où il est allé, j’étais sûr que l’itinéraire était un bijou !
Les dernières années ont été en quelque sorte trop chargées et nous n’avions pas trouvé le temps de faire un voyage à Annot jusqu’à la semaine dernière. Le plan était de s’y rendre en avril, mais en raison des différents confinements, nous ne pouvions pas y arriver. De plus, ce voyage était assez spontané, car je devais aller en Norvège avec Siebe, mais nous avons dû annuler le voyage à la dernière minute à cause des restrictions sanitaires. Nous ne pouvons pas nous plaindre du changement de plan!
J’avais entendu parler d’Annot et de ses grès, mais nous avons été positivement surpris et émerveillés par la beauté de l’endroit et de son rocher quand nous nous y sommes finalement rendus. Je suis sûr que ce ne sera pas notre dernier voyage là-bas ! Je pense qu’il y a encore un gros potentiel pour de nouvelles ascensions et que l’endroit est tout simplement incroyable.

– Peux-tu décrire la voie ?
L’itinéraire est très long, je pense environ 40 mètres. La ligne est évidente et c’est probablement la seule option pour gravir cette impressionnante face, ce qui rend l’itinéraire encore plus spécial pour moi. Cela commence par une fissure en 7a qui se termine dans une petite grotte, où il y a un repos sans les mains (on peut même s’allonger !). Quelques mouvements de plus amènent à cette grosse rampe fissurée, qu’il faut gravir en engageant un peu pour atteindre quelques bonnes prises dans la partie la plus blanche du mur (je pense à chaque fois en y arrivant que c’est un miracle qu’elles soient là, merci Mère Nature !). Les mouvements jusqu’à cet endroit ne sont pas trop durs, mais l’escalade est un peu bizarre.
À cet endroit il faut placer des petites protections, avant de partir à gauche là où la fissure recommence. Certains mouvements athlétiques sur des meilleurs prises amènent à un petit repos ou on peut placer une bonne protection. Le crux commence là et après quelques mouvements d’épaule durs / étranges, on arrive en haut de la fissure. L’équipement est très bon, mais on n’a pas vraiment envie de placer trop de protections car cela coûterait trop d’énergie. Cette section est un peu engagée, mais le mur est raide et le matériel est bon.
Après un bon repos, on grimpe une section plus facile sur des écailles fragiles, jusqu’à atteindre la fissure évasée finale. Cette dernière section n’est pas si difficile, mais il est facile de faire des erreurs et c’est assez sollicitant dans la conti ! Vous ne voulez vraiment pas y tomber !

Le Voyage
Photo: Coll. Vanhee

Dans l’ensemble, l’itinéraire est assez sûr, même on peut se prendre prendre de très gros plombs à certains endroits ! Personnellement, je pense que c’est un cadeau de Dame Nature, car il n’est pas si facile de trouver une ascension difficile qu’on peut également protéger en toute sécurité.
Ce qui ressort donc vraiment pour moi, c’est la beauté de la ligne ! Je suis totalement d’accord avec ce que James a écrit à ce sujet après sa première ascension : c’est l’une des meilleures !

– Comment avez-vous travaillé l’itinéraire et comment se sont passé vos réussites avec Babsi et Siebe ?
Nous l’avons travaillé en moulinette puis en tête. Le premier après-midi, Babsi et moi sommes descendus en rappel, on a brossé, on a checké les endroits où placer les protections et on a commencé à travailler les mouvements. Siebe est arrivé le lendemain matin et nous a rejoints.
J’ai réussi à gravir la voie à mon premier essai en moulinette, j’ai donc passé la deuxième journée à essayer de tout régler et finaliser le matériel ; même après avoir grimpé la voie en moul’ plusieurs fois, je ne me sentais pas en sécurité pour un essai en tête !
C’était très agréable de travailler la voie tous ensemble, on a pu partager les méthodes, la motivation et des doutes. Le parcours est très long, le seul inconvénient est que ça laisse moins de temps pour l’essayer, mais dans l’ensemble, nous avons passé un très bon moment !
Après une journée de repos, Siebe et moi avons réussi à gravir la voie lors de notre premier essai en tête. Malheureusement, Babsi s’est embrouillée en posant les protections et est tombée à la fin du crux, mais elle l’a réalisée direct lors de son deuxième essai en tête le lendemain !
C’était la fin parfaite pour notre court voyage. C’est toujours plus agréable quand tout le monde réussit après avoir partagé tous ces moments ensemble.

– La voie en trad la plus difficile de France ?
C’était notre première ascension trad en France… donc c’est difficile à dire… La seule chose que je puisse annoncer, c’est que « Le Voyage » est l’une des voies trad les plus cool que j’ai jamais faites. Un vrai bijou !

3 ascents of the trad line that is reckoned to be the hardest in France in 2 days, that’s what’s happened in Annot this week! Opened in 2017 by James Pearson on the chambre du Roi wall, “Le Voyage” goes up a beautiful overhanging and cracked sandstone rock face over close to 40 metres (British grading of E10 7a). Pro is rather good (still, the commitment in the final crux is not for the faint hearted) but difficulty is sustained, around 8b+. This week two of the world’s best in that field, Babsi Zangerl and Jacopo Larcher, sided by Belgian Siebe Vanhee, have managed to repeat it. Here’s Jacopo’s comment on the ascent.

-How did you get the idea to try le voyage?
Honestly, as soon as I saw the pictures of James climbing it and I read his comments about the route. It looked so good and he said it was probably his most beautiful FA; knowing the amount of routes he had climbed and all the places he had been to, I was sure the route was a gem!
The last years were somehow too busy tho and we hadn’t found the time to make a trip to Annot until last week. The plan was to go there in April, but due to the different confinements we couldn’t make it there. Also this trip was quite spontaneous, as I was supposed to go to Norway with Siebe, but we had to cancel the trip last minute because of the travel restrictions. We can’t complain about the plan change tho! 😉

I heard about Annot and its Gres, but we were positively surprised and amazed by the beauty of the place and its rock when we finally got there. I’m sure it won’t be our last trip there! I think there is still a big potential for new climbs and the place is simply amazing.

– Can you describe the style of the route?
The route is very long, I think about 40 meters. The line is very obvious and it’s probably the only option for climbing that impressive face, which makes the route even more special to me. It starts with a 7a splitter crack, which ends in a small cave, where you have a no hand rest (you can even lay down!). A few more moves get you to a big thread, form which you have to climb a fairly big run out to reach some good pockets in the blankest part of the wall (I still think it’s a miracle they are there; thanks Mother Nature!); the moves up to there aren’t too hard, but at the climbing is a little it weird.
You can place some smaller gear, before to move out left where the crack starts again. Some athletic moves on better hold lead you to a small rest and some good gear. The crux section starts there and after some hard/weird shoulder moves you reach the break at the end of the crack. The gear is very good, but you don’t want to place to much pieces as it would cost too much energy. This section gets a bit runout, but the wall is steep and the gear is good.

After a good thread you climb an easier section on a loose flake, until you reach the final flared crack. This last bit isn’t that hard, but it’s easy to make some mistakes and it’s quite pumpy! You really don’t want to fall there!

All in all the route is quite safe, even if you can take some really big whippers if you fall in certain spots! I personally think it’s a gift of Mother Nature, as isn’t that easy to find a hard trad climb, which you can also protect quite safely.

What it really stands out for me is the beauty of the line tho! I totally agree with what James wrote about it after he made the first ascent: it’s one of the very bests!

– How did you work the route and how was the send with Siebe and Babsi?
We worked in on top rope and then tried it on lead. On the first afternoon Babsi and I rapped down the route, brushed it, checked the gear and started to work the moves. Siebe arrived the next morning and joined us.
I managed to climb it first go on top rope, so I spent the second day trying to get everything dialed and finalizing the gear; even after having climbed the route on tr a couple of times, it still felt insecure tho!
It was very nice to work the route all together, as you can share betas, motivation and doubts. The route is very long, so the only down side is that you also get less time for trying it, but all in all we had a really good time!
After a rest day Siebe and I managed to climb the route on our first lead try; unluckily Babsi messed it up with the gear and fell once at the end of the crux, but she climbed it straight on her second lead try on the following day!
It was the perfect end for our short trip. It’s always nicer when everyone succeed after having shared all those moments together.

– The hardest trad route in France?
It was our first (and last) trad climb in France… so it’s hard to tell…The only thing I can say, is that “Le Voyage” is one of the coolest trad routes I’ve ever done. A real gem!

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James Taylor libère Prisoners of the Sun E10 7a – James Taylor frees Prisoners of the Sun E10 7a

11 juin 2021 à 13:26

Le grimpeur britannique James Taylor vient de réaliser la première ascension d’une ligne extrêmement difficile en trad, “Prisoners of the Sun”, située dans le “Painted wall” sur le falaise de quartzite de Rhoscolyn au pays de Galles.
James essayait ce projet local en fil rouge depuis 2018. Il lui a fallu pas moins de 35 séances de défrichage, un hiver d’entrainement et un mois complètement focalisé sur cette voie pour finalement la libérer. La voie qui fait ue vingtaine de mètres pour 20° de dévers est très technique avec un minimum de protections et un début en 7a potentiellement expo avec une chute potentielle d’environ 8 mètres sur une vire, avant une deuxième partie plus difficile en 7c+/8a et des protections à peine meilleures. James l’évalue à 8b ou E10 7a, ce qui en fait un des challenges les plus difficiles du pays de Galles.
Plus d’infos sur UKC

Prisoners of the sun - James Taylor

British climber James Taylor just did the first ascent of an extreme trad line, “Prisoners of the Sun” at “Painted Wall”, on of the quartzite crags located close to Rhoscolyn, Wales.
He started to work the project in 2018 and spent more or less 35 sessions before a winter training and a month focus before succeed to free it. The route is around 20 meters with a spicy 7a intro with exposure : an 8 meters fall on a ledge at the begining, before an harder second part around 7c+/8a well protected. James proposes E10 7a / 8b as grade, on eof the most difficult trad challenges of Wales!

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Hazel Findlay répète Muy Caliente – Hazel Findlay repeats Muy Caliente

29 juin 2021 à 11:04

La grimpeuse britannique Hazel Findlay vient de réaliser une répétition de “Muy Caliente” (E9 6c), une voie ouverte par Tim Emmett il y a une décennie sur la falaise de Pembroke au pays de Galles. C’est la seconde féminine de la voie après Babsi Zangerl en 2017. Une nouvelle réalisation majeure en trad pour la polyvalente grimpeuse anglaise qui avait notamment réalisé plein de belles choses dans la discipline comme “Magic Line” au Yosemite. Voici le commentaire d’Hazel sur les réseaux sociaux :

“J’ai toujours pensé que si jamais j’étais en tête dans “Muy Caliente” (classique E9 de Pembroke), je m’assurerais que tout serait parfait : pas de doutes, en forme, forte sur les mouvements et avec des conditions idéales. Hier, c’était loin d’être le cas. Je suis presque tombée à mi-chemin dans le crux des gens à petite taille avec le point loin sous les pieds. Ce mouvement supplémentaire pour les petits est le plus difficile de la voie et très peu sûr — une chute d’ici serait énorme mais, espérons-le, sûre, même si je ne voudrais pas la tester ! J’ai dû tapisser 3 prises humides de papier d’aluminium pour garder mes doigts au sec, ce qui s’est avéré être une astuce très utile empruntée au Frankenjura. Qui connaissait cette astuce ? J’étais tellement nerveuse avant de m’encorder, me demandant si je faisais le bon choix de gravir une voie aussi sérieuse avec autant de doutes. Mais parfois, vous ne pouvez pas attendre que tout soit parfait et vous devez quand même y aller. Je me suis dit que j’allais juste grimper le départ facile et voir comment je me sentais, sachant au fond de moi que reculer était peu probable. Au repos avant la partie engagée, j’ai utilisé toutes les méthodes que je connais pour abaisser mon rythme cardiaque et gérer le stress mais mon cœur battait encore très vite. Tenter en tête la partie engagée et s’engager dans la voie a été un soulagement par rapport à l’incertitude de faire les 100 pas du dessous. J’ai brièvement envisagé de désescalader après avoir ressenti la première arquée du crux était grasse, mais j’ai exploité ma force intérieure et j’ai décidé d’y aller. Je me suis maintenue sur le mur avec un cri puissant et j’ai réussi à rester unie le reste de l’ascension. Merci à Tim Emmett d’avoir établi une ligne aussi incroyable et à Babsi Zangerl d’avoir été la pionnière de la méthode pour petite taille que je n’avais pas trouvée lorsque j’ai essayé cette voie pour la première fois il y a longtemps.”

Photo: Ray Wood – Hot Aches Productions

G-B pro climber Hazel Findlay just sent her current project, “Muy Caliente” (E9 6c), classic trad route located at Pembroke, Wales, a testpiece opened by Tim Emmett a decade ago. It’s the second female ascent of the route after Babsi Zangerl in 2017. A new major achievement in tradclimbing for Hazel after a lot of feats like “Magic Line”. Here is her comment left on social media:

I always thought that if I ever tied-in to lead Muy Caliente (classic run-out E9 in Pembroke) I would make sure that everything was perfect: there would be no second-guessing, I’d feel fit and strong on the moves and the conditions would be ideal. Yesterday was far from that. I almost fell off half way through the runout on the short-person crux. This additional move for shorties is the hardest on the route and very insecure – a fall from here would be huge but hopefully safe, although I wouldn’t want to test it! I had to line 3 wet pockets with tin foil to keep my fingers dry, which turned out to be a really useful trick borrowed from the Frankenjura! Who knew this was a thing?! I was so nervous before tying in, wondering whether I was making the right call to climb such a serious route with so many doubts. But sometimes you can’t wait for everything to be perfect and you have to go for it anyway. I told myself I’d just climb the easy start and see how I felt, knowing deep down that backing off was unlikely. At the rest before the runout I used all the methods I know to lower my heart rate and manage the stress but my heart was still pounding. Setting off up the run-out and committing to the route felt like a relief in comparison to the uncertainty of pacing around beneath the route. I briefly considered down-climbing after feeling the greasy first crimp of the crux, but harnessed my inner Tim Emmett and decided to go for it. A power scream kept me on the rock and I managed to keep myself together for the rest of the route. Thanks to Tim Emmett for establishing such an amazing line and Babsi Zangerl for pioneering the short person method I didn’t find when I first tried this route years ago.”

Photo: Ray Wood – Hot Aches Productions

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Video: Babsi Zangerl, Greenspit 8b+

3 août 2021 à 19:15

Suite de la série vidéo “Committed” avec Babsi Zangerl ! Après le premier épisode dans “Sprengstoff” 9a à Löruns, voici un épisode en Italie dédié à la mythique voie de trad de la Valle dell’Orco, la fissure déversante de “Greenspit” ouverte par le Suisse Didier Berthod. La grimpeuse autrichienne avait profité de l’automne dernier pour essayer cette classique et malgré des coincements de mains compliqués, des bons plombs et des essais engagés Babsi a réussi à s’offrir la première ascension féminine de la voie. A voir ci-dessous !

“Greenspit” is a route of mythical status. Bolted and “defaced” as some traditionalists would say with green hangers (hence the route’s name), the route thwarted all suitors until the legendary swiss trad ace Didier Berthod chopped the bolts and made the first ascent placing natural pro. For Babsi Zangerl, “Greenspit” was a challenge always waiting in the wings … until thanks to Covid, the fall of 2020 found her home in Europe and not on El Cap. Babsi spent last fall in Italy’s famed Valle dell’Orco where she racked up and committed to the steep roof crack. And after enduring the runouts, whips, and painful hand jams, Babsi became the first woman to succeed on “Greenspit”. A must watch.

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Neil Gresham libère Lexicon E11 7a – Neil Gresham frees Lexicon E11 7a

9 septembre 2021 à 18:23

Neil Gresham, du haut de ses jeunes 50 printemps, vient d’enchainer son projet, “Lexicon” E11 à Pavey Park, Angleterre. Ce grimpeur très complet (trad, escalade sportive, casacade de glace) et expérimenté est une référence en entrainement Outre-Manche. Il réalise ici son premier E11, après deux E10 (en 2001 il a réalisé la seconde ascension de “Equilibrium”, et en 2020 la première de “Final Score”). “Lexicon” est considéré d’une difficulté avoisinant le 8b+. Son crux sommital, environ 7C bloc, peut se solder par une chute de près de 30m et une réception “assez” violente sur le mur du départ…

Dans ce fascinant entretien sur UKC, Gresham décrit sa stratégie d’entrainement pour la voie (comparable à celle de Ondra pour “Silence” en ce qui concerne la multidisciplinarité), ses chutes de test dans la partie haute ainsi que la cotation, clairement pas prise à la légère.

En attendant une répétition, “Lexicon” se place comme une des propositions le plus difficiles en trad du Royaume-Uni au même titre que “Rhapsody” ! Pas mal pour un vétéran !

Photos : Alastair LeePosing Productions

Neil Gresham, 50 years young, has just sent his project, “Lexicon” E11 at Pavey Park, England. It is his first E11, after two E10 (2001 for the second ascent of “Equilibrium”, and 2020 for the first ascent of “Final Score”). Lexicon consists in an 8b+ with a top crux, in the V9 range, that can lead to an 80 foot fall, added to a not so gentle slam into the starting wall.

In this fascinating interview for UKC, Gresham talks generously about his training strategies for the route (comparable to Ondra’s for “Silence” when it comes to multidisciplinarity) his test falls at the top as well as the grade, which he clearly thought a lot about.

Waiting for a repeat, “Lexicon” is one of the hardest trad climbing propositions of Great-Britain like “Rhapsdoy”! Not so bad for an old stager!

Photos : Alastair LeePosing Productions

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Video : The Path, 5.14R, Lake Louise

9 octobre 2021 à 08:52

Découvrez en video “The Path“, 5.14R, une des voies de trad les plus mythiques du Canada située à Lake Louise (Banff National Park) grâce à Simon Yamamoto et Dexter Bateman qui ont répété dernièrement la voie. La voie raye une impressionnante face sur près de 40 m de long, avec une première partie facile, un repos sans les mains, et une longue section dure marquée par des sections très engagées où il ne vaut mieux pas tomber !

Discover “The Path” 5.14R in video, one of the most mythical trad route located in Lake Louise, Canada (Banff National Park) thanks to Simon Yamamoto and Dexter Bateman who recently repeat the route. The route is in the middle of an impressive 40 m face with some hard and commited sections with massive run-outs after an easy part.

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2 nouvelles voies extrêmes de trad pour Jacopo Larcher – 2 extreme trad FAs for Jacopo Larcher

7 novembre 2021 à 19:28

Après avoir exploré l’Islande en compagnie de son compatriote Stefano Ghisolfi et les autres athlètes de North Face, Jacopo Larcher a retrouvé son autre “tribe” à Valle dell’Orco, Italie. À la fin de ce rassemblement tout le monde est rentré au bercail, sauf Jacopo. Motivé par une météo automnale parfaite, l’Italien en a profité pour libérer deux projets, de trad of course. Voici pour votre plaisir le récit de ses ouvertures.

“Après un période d’ouvertures en salle éreintante, rien de mieux que deux semaines de van life et de granit dans une vallée bourrée de lignes et de potentiel! Lors de la deuxième semaine d’octobre, j’ai conduit à Valle dell’Orco pour participer au rassemblement des athlètes La Sportiva, avec dans l’idée de grimper un peu après. Quand tout le monde quitta la vallée, le temps était trop beau pour partir moi aussi et, après notre expédition au Pakistan, j’avais vraiment hâte de me remettre au trad. Pendant le rassemblement on nous donna un petit topo avec d’intéressants projets, de longue date et plus récents, et je me suis empressé d’aller les voir!

Babsi avait dû rentrer à la maison à cause du travail, donc je suis resté avec Olli (notre chien) et j’ai grimpé soit seul soit avec les locaux Andrea et Simone, qui m’ont très gentiment autorisé à garer le van chez eux et m’ont vraiment fait me sentir chez moi (encore merci!).

jacopo valle dell'orco

Je me suis mis à travailler deux lignes bien sympa mais totalement différentes. La première était un vieux projet d’Adriano Trombetta, courte et très “British”, la seconde une fissure raide et athlétique située dans un secteur récemment développé par Andrea, Simone et Marzio (Nardi). J’ai vraiment aimé que les voies soient si différentes, demandant des techniques opposées. L’une était moins dure au niveau technique mais comportait un risque de retour au sol vers les 10 mètres: l’autre était sans danger mais largement plus difficile, techniquement parlant. J’ai trouvé bien qu’elles demandent à peu près la même quantité de travail mais des approches différentes. Pour l’une j’ai dû comprendre comment la grimper et bien forcer pour la finir, alors que pour l’autre j’ai dû pas mal bosser en moulinette afin d’être sûr de ne pas chuter au mauvais endroit lors de l’enchainement: la beauté et la variété du trad!

Le 24 octobre, après quelques jours passés à nettoyer les prises et trouver mes méthodes ainsi que les placements de protection, j’ai réussi à faire la première ascension de “Blood Diamond”, la fissure bien punchy au secteur Diamante (diamant). La protection y est toujours bonne, mais placer le matériel en tête ajoute clairement du piment au crux. Les mouvements sont tout simplement géants! Des pieds pourris, de gros blocages et de bonnes compressions en haut… un bijou je vous dis! À mon avis, c’est une des lignes les plus dures que j’ai faites à Orco jusqu’ici.

Le lendemain, ce fut le tour de l’autre projet. Comme je l’ai dit, Adriano Trombetta avait découvert cette ligne il y a des années et eut la belle idée de l’essayer sans l’équiper. Adriano était un vrai pionnier d’Orco (entre autres!), il y a établi de nombreuses voies et beaucoup de projets; malheureusement il a été emporté par une avalanche en 2017, mais son esprit habite toujours la vallée, ainsi que les souvenirs de ses proches!

La voie se trouve sur un gros bloc au pied de Sergent. Elle commence en suivant une rampe de plats sur une proue jusqu’à une bonne écaille, où on place des micro friends avant d’attaquer le crux. Après quelques prises on atteint une bonne réglette, sur laquelle j’ai décidé de placer une protection; le placement semble ok, mais la prise est une écaille un peu fragile, qui casserait probablement en cas de grosse chute dessus. Pendant l’enchainement j’ai essayé d’assurer le crochet avec un morceau de cordelette raccordé à un coinceur plus bas pour empêcher qu’il ne bouge. La section suivante est technique sur petites réglettes, et finit par des mouvements aléatoires jusqu’à une grosse écaille, sur laquelle on peut enfin placer du matériel supplémentaire avant la partie finale, plus facile. Pour cette ligne la grimpe n’est pas trop difficile (autour de 8a), mais l’association “mouvements aléatoires” et “risque de retour au sol” la rend pimentée! À titre personnel, j’aime beaucoup la forme du bloc et la ligne, c’est pourquoi je voulais vraiment la travailler.

larcher sur le projet tromba

Je n’aurais pas pu imaginer de meilleure conclusion pour ce trip à Orco! Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Adriano, mais cette ligne est clairement un hommage à ce grimpeur et sa vision de l’escalade! J’ai décidé de l’appeler “Shikantaza” (“Le Projet Tromba”).

D’énormes remerciements à Andrea et Simone du refuge Le Fonti pour leur aide, l’assurage, le travail… mais surtout pour leur accueil chaleureux et les bons moments! J’ai déjà hâte de retourner à Orco, un endroit d’une beauté envoutante et au potentiel dément!”

Photos: Federico Ravassard et Jacopo Larcher

After exploring Iceland with his fellow countryman Stefano Ghisolfi and other North Face athletes, Jacopo Larcher met with his other ‘tribe’ in Valle dell’Orco, Italy. At the end of this meet every one went home but Larcher. Psyched by perfect autumn weather, the Italian set out to free two trad projects. Here is Jacopo’s write-up for your reading pleasure.

‘After a busy route setting period there is nothing like 2 weeks of van life and granite climbing in a valley full of climbs and potential for new ones! The second week of October I drove to Valle dell’Orco to attend the La Sportiva athlete summit, with the idea of spending some more days there after the event. At the end of the meeting everyone left the valley, but the weather forecast looked too perfect for leaving too and, after our expedition to Pakistan, I was really looking forward to do some trad climbing. During the meeting we got a little topo with some interesting new and old projects, so I immediately went to check them out! 

Babsi had to go home as she had some work to do, so I remained with Olli (our dog) and I climbed mostly on my own or with the locals Andrea and Simone, who warmly welcomed me to camp at their place and really made me feel at home (thanks again!).

jacopo larcher libère un projet trad

I started woking on two cool, but completely different lines. The first one was an old project of Adriano Trombetta, a short and very “British” route, the second one a steep and powerful crack located in a crag freshly developed by Andrea, Simone and Marzio (Nardi). I particularly liked the fact that the routes were very different and required completely different skills. One was definitely not as hard technically, but quite dangerous and with a potential ground fall from about 10 meters; the other was safe but technically way harder. I liked how both routes required a similar amount of work, but yet a different approach. On one I had to understand how to climb and try hard for sending it, while I had to often practice and top rope the other one in order to be sure to avoid to fall to the ground while eventually leading it: the beauty and variety of trad climbing!

On the 24th of October, after a few days spent brushing and figuring out the moves and the gear, I managed to make the FA of the “Blood Diamond”, a steep and powerful crack situated at the Diamante (Diamond) crag. The gear on this one is always good, but placing it on lead definitely adds a little extra to the crux. The moves are simply amazing! Poor footholds, big lock offs and compression climbing on top… a real gem! Personally I think this is the hardest one I’ve done in Orco so far.

The following day was the turn of the other project. As I mentioned before, Adriano Trombetta discovered the line years ago and had the vision of tying to climb it without bolting it. Adriano was a real pioneer in Orco (and not only!) where he established a lot of routes and had a lot of projects; he tragically passed away in 2017 caught in an avalanche, but his spirit lives on in the valley and in the memories of his friends! 

The route is located on a big boulder at the base of Sergent; it starts following a sloper rail on a prow until a good flake, where you place some micro cams before setting off for the crux section. After a few moves you reach a good crimp, on which I decided to place a cliff as protection; the placement looks good, but the hold is a loose flake, which would probably break in case of a big fall on it. I tensioned (on lead) the hook with a piece of cord to a lower cam for avoiding it to move. The next section involves some technical moves and small crimps and ends with some insecure moves to a big flake, where you can finally place some more gear before the easier top out. The climbing is definitely not so hard (8a-ish), but the combination of insecure moves and a possible groundfall make it spicy! I personally really liked the shape of the block and the line, that’s why I absolutely wanted to climb it; I couldn’t have wished for a better end of my trip to Orco! I’d never had the chance to meet Adriano, but this one is an obvious tribute to himself and his vision! I decided to call it “Shikantaza” (aka. “The Tromba project”).

A big thanks goes to Andrea and Simone from the hut “Le Fonti” for the help, the belay, the work… but most of all for the warm welcome and the good times! I already can’t wait to go back to Orco, the place is so beautiful and there is such big potential for new lines!’

Photos: Federico Ravassard and Jacopo Larcher

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A la recherche du plus beau rocher des Écrins

8 novembre 2021 à 12:37
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What We Do In The Shadows, nouvelle voie de trad extrême en Ecosse ! – What We Do In The Shadows, a new extreme Scottish trad line (+ video)

26 novembre 2021 à 10:17

Il n’y a qu’une poignée d’ascensions en trad dans le monde d’un niveau autour de 8c… “Cobra crack”, “Meltdown”, “Magic Line”, “Recovery drink”, “Lapoterapia”, peut-être “Tribe “…

“What We Do In The Shadows”, que vient de libérer Robbie Phillips en fait désormais partie, avec une suggestion à E10 7A, ou 8c ! Le grimpeur pro Robbie Phillips a découvert cette voie à Duntelchaig dans les Highlands écossais après le premier confinement, mais n’était pas assez fort… Après un hiver de drame familial, d’entraînement et de confinement supplémentaire, il s’est préparé pour le projet et l’a réussi. Quelques minutes après, la légende écossaise Dave McLeod, avec qui il l’avait travaillée, réalisait d’ailleurs la première répétition.
Toutes les infos sur cette ouverture dans la vidéo ci-dessous!

There are only a handful of trad climbs in the world with climbing as difficult as 8c… “Cobra crack”, “Meltdown”, “Magic Line“, “Recovery drink”, “Lapoterapia”, maybe “Tribe”… “What We Do In The Shadows”, just freed by Robbie Phillips is one of them, with an E10 7A, or 8c suggestion! Robbie Phillips found this rock climb at Duntelchaig in the Scottish highlands after the first lockdown, but wasn’t strong enough… After a winter family loss and lockdown training on his home wall, he prepared himself for the project and sent it. A few minutes later, Scottish legend Dave McLeod, with whom he worked the line from the beginning, did the first repeat. Watch the video below!

Photo: Michael Cassidy

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Jacopo Larcher signe la première répétition de Into The Sun – First repeat of Into the Sun by Jacopo Larcher

30 novembre 2021 à 17:38

Le grimpeur italien Jacopo Larcher vient de réaliser la première répétition de la voie “Into the Sun” la semaine dernière. Cette voie de trad avait été établie en 2017 par Bernd Zangerl à Murgtal en Suisse; elle combine une traversée et une voie très courte et explosive en trad proche du highball.
Jacopo commente sa réalisation :

“Après notre expédition au Pakistan, j’ai ressenti le besoin de me concentrer à nouveau sur les couennes et les blocs, au moins pendant quelques mois. Pas de course à pied, pas de longues journées en montagne : juste du caillou et (pour moi) des mouvements difficiles !
Dernièrement, je me suis particulièrement intéressé à l’exploration des différents aspects de l’escalade traditionnelle. Au sein de cette même discipline, il existe une grande variété de styles, souvent complètement opposés, ce qui la rend si intéressante pour moi.
Je me souviens avoir lu l’article sur la première ascension d’ “Into the sun” par Bernd et avoir été très curieux. Cela semblait être quelque chose de différent de toutes les autres ascensions traditionnelles que j’avais essayées ou vues, ce qui m’a motivé encore plus à y aller et y jeter un œil. Je pense que c’est important de parcourir les premières ascensions des autres ; c’est inspirant et rafraîchissant de découvrir des visions différentes, peut-être sortir de notre zone de confort et ouvrir notre esprit à différentes possibilités. Chacun voit quelque chose de différent debout devant un rocher et trouve différentes solutions/approches pour le gravir. Cette variété de visions et cet échange est ce qui fait grandir notre sport et nous-mêmes !

Jacopo Larcher Into The Sun

Cet automne, j’ai finalement décidé d’aller à Murtgal et rendre visite à l’itinéraire de Bernd. C’était ma première fois là-bas et je suis vraiment tombé amoureux de cette vallée calme et magnifique ! Le rocher qui broute n’est pas le meilleur que vous souhaiteriez, mais la nature et le calme rendent cet endroit si spécial.
Into the sun” est situé sur un gros rocher qui héberge plusieurs problèmes, il en traverse tout le bloc de droite à gauche. L’itinéraire est essentiellement une rallonge de sortie du highball déjà existant de Bernd appelé “V.I.P.” (“Very Important Papagei“), qui se termine sur un bac à côté d’un relais boulonné. C’est de loin la partie la plus difficile de toute la montée, après avoir sauté les points, on traverse à gauche avec une grosse fissure évidente et termine sur l’autre face du rocher avec un réta légèrement plus dur. Cette toute dernière section a été escaladée comme un highball, une approche bien différente du trad’. L’escalade est facile, mais le rocher est souvent humide et ne semble pas toujours solide, c’est pourquoi je pense qu’il est encore plus logique de l’escalader avec du matériel au lieu de le faire comme un highball. En tant que grimpeur traditionnel, c’est exactement comme ça que je l’aurais ouvert.
Après la première session, j’avais de bonnes sensations, car je pouvais gravir le long problème de bloc en deux sections, mais les derniers mouvements (du problème de bloc) se sont avérés être un véritable combat pour moi et j’ai dû investir plusieurs sessions supplémentaires et beaucoup d’énergies pour finalement le gravir.
Le plus gros problème, en dehors de la difficulté intrinsèque, étaient les conditions. En raison du brouillard, les prises, particulièrement les prises de départ, étaient pour la plupart humides, je devais donc essayer de gravir le reste du bloc avec des chaussons et mains mouillées. La période chargée d’ouverture de voies que je traversais n’a pas aidé à profiter des rares jours de bonnes condis dehors, mais m’a donné une motivation supplémentaire pour tirer le meilleur parti de chaque session ! Après être tombé plusieurs fois dans le dernier mouvement, le dernier jour avant la grosse tempête de neige (alias fin de saison possible pour ITS), j’ai réussi à l’enchainer avec des conditions idéales : c’était une si bonne sensation ! Honnêtement, j’étais content de la décision de gravir la dernière section en mode trad plutôt que highball, car mes doigts étaient complètement engourdis dans la fissure et je ne sentais plus rien avec l’onglée au dernier rétablissement.

Alors maintenant, la grande question, que tout le monde me pose, est… Qu’est-ce que “Into the sun” ? Est-ce une voie traditionnelle ou un highball ? Comment peut-on décrire cet itinéraire ? Honnêtement pour moi la plus grande question est autre… Doit-on tout nommer et tout faire rentrer dans une case ? Personnellement je ne pense pas !
Pour moi, “Into the sun” est la vision de Bernd sur la façon de gravir un beau rocher. C’est ainsi qu’il s’est mis au défi et s’est remis à grimper après une blessure qui, selon les médecins, ne lui permettrait plus de grimper. Il a réussi à surmonter cet énorme défi et en a lancé un nouveau pour les autres grimpeurs. Je l’assume, je l’ai trouvé vraiment difficile et j’ai vraiment apprécié le processus. C’est ce que je pense que l’escalade devrait être. Quelqu’un d’autre aurait équipé, quelqu’un d’autre l’aurait taillé, quelqu’un d’autre l’aurait tenté en solo et probablement la plupart n’auraient jamais imaginé l’escalader…

Je pense que Bernd l’a grimpé dans le meilleur style et personnellement, je l’aurais fait de la même manière si cela avait été mon ouverture. La seule chose que j’aurais fait différemment, c’est le départ : pour moi, il aurait été plus logique de commencer par le départ debout du bloc au lieu d’ajouter les premiers mouvements difficiles… mais encore une fois, c’est exactement ce qui est cool avec l’escalade , tout le monde voit quelque chose de différent. Merci encore pour l’expérience Bernd et bien joué pour la première ascension… et bien sûr un grand merci à Babsi, Mauro, Andrea et Michi pour leur soutien. Cela n’aurait pas été possible sans vous!”

Photos : Andrea Cossu

Jacopo Larcher Into The Sun

Italian climber Jacopo Larcher successfully made the first repeat of Bernd Zangerl’s route “Into The Sun” last week. This trad climb was established by Bernd in 2017 in Murgtal, Switzerland.

Jacopo comments:
“After our expedition to Pakistan I felt the need to focus again just on single pitches and boulders, at least for some months. No running, no long days in the mountains: just rock and (for me) hard moves!
Lately I’ve been particularly interested in exploring the different aspects of trad climbing. Within this same discipline there is a wide variety of styles, often completely opposite, which makes it so interesting to me.
I remember reading the article about Bernd’s first ascent of the “Into the sun” and being very curious about it. It seemed to be something different from all the other trad climbs I’d tried or seen, which motivated me even more to go and have a look at it. I like, and I think it’s important, to check out other’s first ascents; it’s inspiring and refreshing to see other’s visions, maybe get out of our comfort zone and open our mind to different possibilities. Everyone sees something different while standing in front of a piece of rock and finds different solutions/approaches to climb it. This variety of visions and this exchange is what makes our sport and ourselves growing!


This fall I finally decided to go Murtgal and check Bernd’s route out. It was my first time there and I honestly fell in love with that quiet and beautiful valley! The sharp rock isn’t the best you would wish for, but the nature and the quietness make that place so special.
“Into the sun” is located on a big boulder, which hosts several problems, and it traverses the entire block from the right to the left. The route is basically a top out of Bernd’s existing highball called “V.I.P. (Very Important Papagei)”, which ends on a jug next to a bolted belay. This is by far the hardest part of the entire climb; after skipping the bolts, you traverse left on an obvious big crack and top out on the other side of the boulder with a slightly harder mantle. This very last section has been climbed as a highball stating from a different problem. The climbing is easy, but the rock is often wet and doesn’t seem always solid, that’s why I think it makes even more sense to climb it on gear instead of doing it as a highball. As a trad climber, that’s exactly how I would do it.
After the first session I had a good feeling, as I could climb the long boulder problem in two sections, but the last few moves (of the boulder problem) turned out to be a real struggle for me and I had to invest several more sessions and a lot of energies to eventually climb it.

Jacopo Larcher Into The Sun

The biggest struggle, apart from the hard climbing, were the conditions. Due to the fog, the starting holds/footholds where mostly damp, so you had to try to climb the rest of the boulder with wet climbing shoes/hands. The packed period of routesetting didn’t help to take advantage of the sporadic good days but gave me an extra motivation boost for making the best out of every session! After falling off the very last move many times, he last day before the big snow storm (aka possible end of the season for ITS) I managed to climb it first go with prime freezing conditions: it was such a good feeling! I honestly was happy with the decision to climb the last section as trad climb, as my fingers got completely numb in the crack and I couldn’t feel anything on the last mantle.

So now the big question, which everyone is asking me, is… What is “Into the sun”? Is it a (green point) trad climb or an highball? How can we describe it? Honestly for me the biggest question is another one… Do we need to give a name to everything and fit in into a box? I personally don’t think so!
For me “Into the sun” is Bernd’s vision of how to climb a nice piece of rock. It was the way how he challenged himself and got back to climbing after an injury, which according to the doctors wouldn’t allow him to climb anymore. He managed to overcome this huge challenge and set a new one for the other climbers. I take it on, found it really hard and I really enjoyed the process. That’s what I believe climbing should be. Someone else would have bolted, someone else would have chipped it, someone else would have free solo it and probably the most part would have never imagined to climb it…

I think he did it in the best style and I personally would have done it the same way if this would have been my FA. The only thing I would have done different is the start, for me it would have make more sense to start from the stand start of the boulder, instead of adding the first few hard moves… but once again, that’s exactly the cool thing about climbing, everyone sees something different. Thanks again for the experience Bernd and props for the FA… and of course big thanks to Babsi, Mauro, Andrea and Michi for the support. It wouldn’t have been possible without you!”

Pics: Andrea Cossu

Jacopo Larcher Into The Sun

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Carlo traversi réalise Magic Line 8c+ trad – Carlo Traversi climbs Magic Line 8c+ trad

3 mars 2022 à 18:40

Fin février, Le grimpeur américain Carlo Traversi a répété une des voies en trad les plus dures du monde : “Magic Line” 8c+ à Vernal Falls dans le parc national du Yosemite. En plus de la difficulté technique, le placement des protections est vraiment compliqué dans cette voie de 35 mètres remontant un fine fissure en granite les pieds à plat, proposant un pas de bloc en 8A en intro, une suite en 8a voie avant un pas de bloc sommital en 7C. C’est Ron Kauk qui a réalisé la première ascension de cette voie en 1996 avec les protections déjà en place et proposé 8c. 20 ans plus tard, son fils Lonnie répètera la voie, une première fois avec les protections posées, puis une seconde fois en plus pur style en posant les friends, proposant une difficulté supérieure à 8c+. En 2019, la grimpeuse britanique Hazel Findlay réalisa la 3ème ascension. Connu pour ses réalisations en bloc (notamment “Creature from the black lagoon” 8C+) ou en escalade sportive (“Empath” 9a+), Carlo Traversi est un véritable touche à tout puisqu’il avait déjà réalisé une autre voie extrême en trad dans le Yosemite avec la seconde ascension de “Meltdown” (8c+ aussi) en 2018, 2 ans après la première par Beth Rodden. Il empoche donc la 4ème ascension de “Magic Line” dans des conditions hivernales, avec de la neige au pied de la voie ! Apparemment Traversi adore les conditions très froides sur granite, lui qui avait déjà travaillé la voie dans des conditions glaciaires il y a quelques années ! (Vidéo ci-dessous!)

Photo de couverture : Christian Adam

At the end of February, American climber Carlo Traversi repeated one of the toughest trad routes in the world with “Magic Line” 8c+ at Vernal Falls, Yosemite National Park. In addition to the technical difficulty of the climb, the placement of the gear is really complicated in this fine 35 meters granite crack with poor feet, offering a bouldering step around V11 in intro followed by a 5.13+ route and a top 7C boulder crux. It was Ron Kauk who made the first ascent of this route in 1996 with the gear already pre-placed and proposed 8c. 20 years later, his son Lonnie repeated the line, first with the gear in place, then a second time in more pure style with the friends, proposing an 8c+ grade. In 2019, British climber Hazel Findlay made the 3rd ascent. Known for his achievements in bouldering (notably “Creature from the black lagoon” 8C+) or in sportclimbing (“Empath” 9a+), Carlo Traversi is a real all-rounder. He had already completed another extreme trad route in the Yosemite with the second ascent of “Meltdown” (8c+ too) in 2018, 2 years after the first ascent by Beth Rodden. He therefore grabbed the 4th ascent of “Magic Line” in winter conditions, with snow at the foot of the route! Apparently Traversi loves very cold conditions on granite, he who had already worked this route in glacial conditions a few years ago! (Video above!)

Cover pic: Christian Adam

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Video: Babsi Zangerl, Le Voyage, Annot

23 mars 2022 à 20:19

Babsi Zangerl revient en vidéo sur son ascension du “Voyage” (E10 7a), l’une des voies de trad les plus difficiles de France. Cette longue fissure technique de 38 mètres a été libérée pour la première fois en 2017 par James Pearson. Accompagnée de son compagnon Jacopo Larcher et du belge Siebe Vanhee, Babsi a répété la voie en mai dernier, signant la première féminine. Une belle coche de plus dans son carnet de croix où figuraient déjà trois des voies les plus mythiques d’El Cap : “Zodiac” 8b, 545m, “Magic Mushroom” 8b+, 879m, et “El Nino” 8a+, 950m. Babsi a également entre autres réalisé la première féminine de la Trilogie Alpine, composée de trois grandes voies en 8b+ dans les Alpes ainsi que des voies dures en escalade sportive comme deux voies en 9a, “Speed integrale” et “Sprengstoff”, sans oublier le premier 8B bloc féminin de l’histoire dans sa jeunesse (“Pura Vida” en 2008). Retour en images et en interview sur “Le Voyage”.

“Quand nous avons entendu parler d’un soi-disant paradis de l’escalade sur grès dans le sud de la France, nous étions curieux. À l’époque, outre quelques grandes voies granitiques à Chamonix, je n’avais connaissance d’aucun endroit pour grimper du grès en trad en France. Apparemment un tel endroit existait, et il était juste au-dessus du village d’Annot. Annot possède en réalité quatre secteurs différents en un : il y a une zone d’escalade traditionnelle, une zone d’escalade sportive, une zone d’escalade sportive avec des prises taillées, et une — célèbre — zone de bloc. On rêvait d’utiliser notre équipement de trad pour grimper de pures voies en grès… et on l’a fait. Après seulement quelques jours, on s’est renduc compte combien cet endroit avait à offrir. En avril, il faisait déjà assez chaud, mais nous avons trouvé des conditions parfaites dans certains canyons où la brise soufflait pour, tant qu’à faire, tenter aussi des voies plus dures.

Nous avons eu l’impression de passer de vraies vacances. Par le passé, nous avions généralement cherché de bonnes conditions de froid durant nos trips grimpe, mais cette fois-ci nous avons apprécié la chaleur du soleil tandis qu’en même temps nous pouvions grimper dur dans les canyons froids et ventés. Une belle combinaison pour profiter du soleil français et d’un mode de vie sur le thème détente. Le camping était ultra confortable, et la cerise sur le gâteau était la livraison de baguettes et croissants frais de la boulangerie locale directement à notre van tous les matins !

Au bout de quelques jours, nous avons jeté un œil sur cette méga ligne appelée Le Voyage. Le Voyage (E10, 7a) est une voie de 38 mètres dans le secteur de La chambre du roi, qui a été gravie pour la première fois par James Person en 2017. Cette voie récente est sans aucun doute l’une des plus belles voies de trad de France. Cette nouvelle voie à tenter inclut un mur vertical, des gouttes d’eau, des fissures, des arquées et des placements de points délicats.

E10 7a, cela ressemble à une suite de lettres et de chiffres incompréhensibles. D’une certaine manière, c’est le cas, même pour les Britanniques qui ont inventé ce système de notation complexe qui combine la dangerosité d’une voie avec ses difficultés purement techniques. Je décrirais cette ligne comme étant difficile mais relativement sûre, au moins pour la section du crux et pour les sections suivantes : plus tu grimpes haut, meilleurs sont les placements de protections. Mais jusqu’à la partie centrale de la voie est vraiment risquée. Réaliser la traversée à 1/3 de la voie est un défi mental. J’étais assez nerveuse de placer du matériel là, parce que ces mêmes gouttes d’eau devaient également servir de prises pour les mains. C’est difficile de trouver la bonne façon de protéger ce passage avant d’entrer dans le véritable crux de la voie.

Le crux exige un maximum de puissance et de gainage. Il m’a toujours fait peur. Même en l’essayant du haut, je ne faisais que tomber. J’ai donc décidé de faire quelques essais en tête pour garder la motivation et aussi au cas où j’aurais la chance d’attraper le bac final après cette section technique délicate.

Jacopo a été le premier de notre groupe à répéter le Voyage ; Siebe a été le suivant sur la liste. Nous avions des méthodes différentes pour cette voie, ce qui était très cool. Tout le monde a trouvé sa propre méthode après avoir essayé toutes les différentes solutions. Il ne nous restait plus que trois jours avant de rentrer à la maison. La pression était forte au moment de s’équiper. Je voulais vraiment enchaîner cette voie parfaite. J’ai foiré mon premier essai de la journée, j’ai passé trop de temps à placer mes points et à tétaniser avant même d’atteindre le crux. J’avais besoin d’ajuster chaque détail pour économiser de l’énergie et placer l’équipement dont j’avais besoin. L’ascension a été une véritable bataille. Mais j’ai finalement pu grimper ces 38 mètres de pur grès.

Nous avons tous adoré l’expérience, et le mental de l’équipe est resté au beau fixe, ce qui était motivant pour chacun et chacune. Cette voie naturelle est un vrai cadeau, sans aucune prise taillée, et avec juste assez de prises pour permettre une progression en trad. Pour moi, il n’y a pas plus parfait. Des voies comme celles-ci sont rares.”

Photos: Andrea Cossu

Babsi Zangerl shares a video about her ascent of “Le Voyage” (E10 7a), one of the French hardest trad lines. This long and technical 38 meters long crack has been freed by James Pearson in 2017. Joined by her partner Jacopo Larcher and Belgian Siebe Vanhee, Babsi repeated the line in May 2021. A nice tick on her logbook, where you can also find 3 must form EL Capitan (“Zodiac”, “Magic Mushroom”, “El Nino”) or the first female ascent of the Alpine Trilogy (3 hard 8b+ multipitch in the Alps) or several hard sportclimbing routes like “Speed integrale” and “Sprengstoff” both 9a and the first female 8B in her childhood with “Pura Vida” (2008). Here is her comment about “Le Voyage”.

“When we heard about a so-called sandstone climbing paradise in the south of France, we were curious. At the time, apart from some great granite routes in Chamonix, I did not know of any place to climb sandstone trad in France. Apparently such a place existed, and it was just above the village of Annot in the southeast.

Annot actually has four different areas in one: there is a traditional climbing area, a sport climbing area, a sport climbing area with chipped holds, and a -famous- bouldering area. We dreamed of using our trad gear to climb pure sandstone routes… and we did.

After a few first days it was amazing how much this place had to offer. In April, it was already quite warm, but we found perfect conditions in some canyons where the breeze was blowing so that we could also try harder routes.

We felt like we were on a real vacation. In the past we have usually looked for good cold conditions during our climbing trips, but this time we enjoyed the warmth of the sun while at the same time we could climb hard in the cold and windy canyons. A great combination to enjoy the French sun and a relaxation-themed lifestyle. The campsite was ultra comfortable, and the cherry on the cake was the delivery of fresh baguettes and croissants from the local bakery directly to our van every morning!

After the first few days, we took a look at this mega line called The Journey. “Le Voyage” (E10, 7a) is a 38m route in the area of ​​La chambre du roi, which was climbed for the first time by James Person in 2017. This recent route is undoubtedly one of the most beautiful routes from France. This new path to try includes a vertical wall, water drops, cracks, crimps and delicate balancy moves.

E10 7a, it looks like a series of incomprehensible letters and numbers. In a way, this is the case, even for the Brits who invented this complex grading system that combines the dangerousness of a route with its purely technical difficulties. I would describe this line as difficult but fairly safe, at least for the crux section and for the following sections: the higher you climb, the better the placements. But the central part of the route is really risky.

It’s a mental challenge to complete the traverse at 1/3 of the route. I was quite nervous to place material there, because these same water drops were also to be used as hand holds. It’s difficult to find the right way to protect this passage before entering the real crux of the route.

The crux requires maximum power and body tension. It always scared me. Even trying it from the top I just kept falling off. So I decided to do a few goes in lead to keep up the motivation and also in case I had the chance to grab the final jug after this tricky technical section.

Jacopo was the first of our group to repeat “Le Voyage”; Siebe was next on the list. We had different plans for this route, which was very cool. Everyone has found their own method after trying all the different solutions.

We only had three days left before we went home. The pressure was high when it came time to try. I really wanted to do this perfect route. I messed up my first try of the day, spent too much time placing my points and failing before I even reached the crux. I needed to adjust every detail to save energy and place the gear I needed. The ascent was a real battle. But I was finally able to climb these 38 meters of pure sandstone.

We all loved the experience, and the team spirit remained strong, which was motivating for everyone. This natural route is a real gift, without any chipped holds, and with just enough holds to allow progression in trad. For me, there is no more perfect. Routes like these are rare.”

Photos: Andrea Cossu

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Mari Augusta Salvesen flashe un offwidth célèbre d’Indian Creek ! – Mari Augusta Salvesen flashes Indian Creek’s famous offwidth!

28 mars 2022 à 15:14

La Norvégienne Mari Augusta Salvesen est une grimpeuse très douée dont les qualités ne sont plus à démontrer, capable de réaliser du 8A bloc, comme des voies dures en trad et en big wall. Plutôt spécialiste de trad avec des réalisations jusqu’au 8b, et un compagnon qui se prénomme Pete Whittaker, un des maîtres du offwidth mondial, Mari vient juste de réaliser un bel exploit avec le flash de la célèbre fissure déversante de “Belly Full of Bad Berries” 8a à Indian Creek dans l’Utah, la Mecque de la fissure. En effet, Mari a préparé le flash de cette voie qui remonte un dévers très prononcé à 45° sur 25 mètres grâce aux Wide Boys, qui en ont profité pour immortaliser l’ascension en vidéo. Tom Randall commente en disant que Mari a dû changer ses méthodes sur au moins 1/3 de l’itinéraire par rapport à celles qu’ils ont données avec Pete, ce qui rend encore la réalisation encore plus impressionnante ! Le combat fut mémorable ! Bravo ! Un aperçu de la voie avec la vidéo d’Adam Ondra, où ce dernier se fait aussi sévèrement secouer.

Photo: Tom Randall

Norwegian climber Mari Augusta Salvesen is a top climber, having performed in nearly all disciplines. But she is more turned on trad climbing with notable ascents until 8b an the fact of her partner is Pete Whittaker, well-known as offwidth master. Mari just did an impressive send with the flash of famous offwidth “Belly Full of Bad Berries” 8a at crack climbing Mecca, Indian Creek, Utah. She prepared the flash of this 45° overhanging 25 meters crack with the Wide Boys, immortalizing the scene with an impressive vid. According to Tom Randall, Mari should find her own betas and was quite onsight for 1/3 of the route, the betas given by Pete and him didn’t work. Mari finally succeed after a quite huge fight. A nice achievement! Watch Adam Ondra’s fight in the video above.

Photo: Tom Randall

Mari Augusta Salvesen Offwidth Indian Creek

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Symon Welfringer répète Le Voyage – Symon Welfringer repeats Le Voyage

31 mars 2022 à 17:10

Décidément, la voie de trad la plus dure de France est à l’honneur cette semaine, puisqu’après avoir apprécié la belle vidéo de Barbara Zangerl, c’est le polyvalent guide Symon Welfringer (28 ans) qui vient tout juste de réussir une répétition de la voie. Météorologiste de profession, cet alpiniste passionné n’hésite pas à jouer sur tous les tableaux : Piolet d’Or, expéditions au Népal, au Pakistan, cascade de glace, face Nord de l’Eiger, big wall dans les Dolomites ou au Yosemite, 8c+ à Céüse, fissures à Indian Creek ou Joshua Tree et maintenant une belle coche en trad.
Voici son commentaire laissé sur les réseaux sociaux
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“La tension est palpable, à chaque mouvement, j’ai peur. Pas forcément de la chute, mais cette sensation si particulière aux voies en trad, on lève la tête et rien ne dépasse, pas de dégaines, pas de spits, seulement une fissure évasée, des petits trous pofés, on se sent bien seul.”

C’était un de mes rêves que de gravir une telle voie, la définition pour moi de la beauté de l’escalade : une ligne pure suivant les aspérités naturelles sur 45m, un mur vierge de tout artifice et la nécessité de placer soi-même toutes les protections, plus ou moins solides. Le tout sur un rocher d’une qualité exceptionnelle avec des mouvements incroyables. Que de superlatifs pour un bout de caillou mais c’était une grande émotion de réussir à grimper ce “Voyage”.

Cela fait un bout de temps que j’entends parler de cette voie, d’abord comme un projet extrême dans un endroit glauque—une telle description donnait peu envie et sous-estimait complètement la splendeur de la ligne. En 2017, le maestro du grit James Pearson s’attelle à ce projet et finit par enchaîner ce qu’il appellera “Le voyage”, qui n’est autre que la voie en escalade traditionnelle la plus dure de France. Après son ascension, la ligne reste assez méconnue et n’est que très peu répétée.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Personnellement j’ai attendu un petit temps avant d’essayer ce morceau d’escalade, d’abord par peur de la difficulté mais aussi de l’engagement, la cotation E10 correspond à un engagement conséquent sur des protections parfois mauvaises. En cette fin d’hiver je me sens plutôt en forme et prêt à briser le mythe, d’abord en moulinette.
Après 4 montées de calage je réussis la voie en moul, ce qui paraît être un 8b+ très technique avec une section dure assez courte mais tellement exigeante, en particulier sur la pose des pieds qui sont microscopiques et sablonneux. J’ai pris beaucoup de temps à caler mes méthodes durant les premières montées avec des zippettes incessantes mais au bout de ces premières séances je suis assez confiant, j’ai identifié les différents emplacements de protection et les coinçeurs à utiliser main droite, main gauche, je mets en place ma petite stratégie…

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Je tape mon essai, dans la première longueur en 7a, j’ai des sensations horribles, je manque de tomber plusieurs fois. Et étrangement, plus je monte dans la voie, plus je me déleste des quelques coinceurs de mon baudrier, mieux je me sens, plus je me sens libéré. Dans la section crux, tout se déroule comme prévu, gainé et précis, je me rue sur le bac avec un cri victorieux. Mais la voie n’est pas finie, 10m de remontée sur une écaille vibrante où il est particulièrement déconseillé de poser une protection sous peine d’arracher un frigo de grès. Je mets tout de même un friend “mental”, mon dernier point solide et plus de 15m sous moi, les mouvements ne sont plus extrêmes mais il faut rester concentré.
Pour finir, une fissure à verrous de mains/doigts, je donne toute mon énergie dans chaque verrou, sans gants, j’ai la peau en sang, j’appuie encore plus fort.
Et ça y est, le relais me tend les bras, une joie immense s’empare de moi, je lâche mon stress, ma peur.
Je suis heureux.
Me voilà en haut de la voie trad la plus dure de France, et premier Français !
Ce n’est pas la plus dure, mais sûrement la plus belle voie que j’ai eu l’occasion de grimper !
Merci Manon Bérend, assurer dans ce genre de voie est presque aussi stressant que de la grimper !
Et bravo à James Pearson pour avoir ouvert une des plus belles lignes d’escalade que je connaisse.
Merci pour les infos et l’inspiration Ben Guigonnet, à toi de jouer !
Merci à Marc Daviet (photos) d’avoir capturé ces instants magiques.”

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Definitely the hardest trad route in France is in the spotlight this week, since after enjoying the beautiful video of Barbara Zangerl, it is the turn of all-rounder guide Symon Welfringer (28 years old) to repeat the line. A meteorologist by profession, this passionate mountaineer isn’t worried about ‘dabbling’ in all disciplines: Piolet d’Or, expeditions in Nepal and Pakistan, ice climbing, North face of the Eiger, big wall in the Dolomites or Yosemite, 8c+ in Céüse, cracks in Indian Creek or Joshua Tree and now a nice trad tick.
Here is his comment left on social media:

The tension is palpable at each movement, I ‘m afraid. Not necessarily a fall, but this feeling so particular to trad routes, you look up and nothing sticks out, no quickdraws, no bolts, only a large crack, small chalked holes, you feel very alone.

It was one of my dreams to climb such a route, the definition for me of the beauty of climbing: a pure line following the natural asperities over 45m, a wall free of all artifice and the need to place oneself all the protections, more or less solid. All on a rock of exceptional quality with incredible movements. So many superlatives for a piece of rock but it was a great emotion to successfully climb this “Voyage”.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

I’ve heard about this route for a while, first as an extreme project in a murky place, such a description gave little desire and completely underestimated the beauty of the line. In 2017, Grit maestro James Pearson went down to this project and ended up doing what he would call “Le voyage” which is none other than the hardest traditional climbing route in France. After his ascent, the line remains relatively unknown with few repeats.
Personally, I waited a while before trying this piece of climbing, first for fear of the difficulty but also of the commitment, the E10 rating corresponds to a substantial commitment on sometimes bad protections. At the end of winter I feel pretty fit and ready to break the myth, first top-rope.

After 4 tries I manage the route in top-rope, which seems to be a very technical 8b+ with a quite short hard section but so demanding, especially on the feet which are microscopic and sandy. I took a lot of time to precise my betas during the first climbs with incessant slip but at the end of these first sessions I was quite confident, I have identified the different gear locations and the friends to use right hand, left hand , I put in place my little strategy…

I did my try on lead, in the first pitch in 7a, I had horrible sensations, I almost fell several times. And strangely, the more I went up in the route, the more I relieved myself of the few piece of gear of my harness, the more I felt good and liberated. In the crux section, everything is going as planned, sheathed and precise, I rush to the ferry with a victorious scream. But the route is not over, 10m of ascent on an unsecure loose flake where it is particularly not recommended to put a gear under penalty of bringing done a sandstone fridge. I still put a “mental” friend, my last solid point and more than 15m under me, the movements are no longer extreme but you have to stay focused.
To finish, a crack with hand/finger locks, I give all my energy to each lock, without gloves, my skin is bleeding, I press even harder.
And that’s it, the anchor reaches out to me, an immense joy is arriving, I let go of my stress, my fear.
I’m happy.

Here I am at the top of the hardest trad route in France, and the first French climber to climb it!
It’s not the hardest, but surely the most beautiful route I’ve had the opportunity to climb!
Thank you Manon Bérend, belaying on this kind of route is almost as stressful as climbing it!
And congratulations to James Pearson for opening one of the nicest climbing lines I’ve been on.
Thanks for the info and the inspiration Ben Guigonnet, it’s up to you!
Thanks to Marc Daviet (photos) for capturing these magical moments.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet


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