Avec “Tropical Lines”, Felipe Camargo, le grimpeur fanatique Brésilien, nous fait visiter du pays ! Felipe a passé une bonne partie de 2023 aux 4 coins du Brésil accompagné de son frère Bruno afin de cocher et filmer 5 premières ascensions remarquables et extrêmes, avec notamment la voie la plus dure d’Amérique du Sud, “Auto Retrato” 9a+. Dans cette belle vidéo de 35 minutes, Felipe revient en images sur les processus et sur ces superbes king lines avec une bande-son au top. Du grès de Pirai au calcaire ultra-compact de la jungle du Cipo en passant par la gigantesque grotte de gneiss de Passa 20 ou de la quartzite du Morro do Macaco, Felipe nous fait découvrir l’incroyable diversité de l’escalade brésilienne. A visionner ci-dessous !
With “Tropical Lines”, Felipe Camargo, Brazilian pro climber, shows us his homeland! Felipe spent a good part of 2023 across Brazil joined by his brother Bruno to film and complete 5 remarkable and extreme first ascents, including South America’s hardest route, “Auto Retrato” 9a+. In this beautiful 35-minute video, Felipe takes a look back at the process and these superb king lines, with a great soundtrack. From the sandstone of Pirai to the super-compact limestone of the Cipo jungle, from the gigantic gneiss cave of Passa 20 to the quartzite of Morro do Macaco, Felipe introduces us to the incredible diversity of Brazilian climbing.Watch it below!
La grimpeuse ibérique Ana Belén Argudo a connu un hiver très prolifique en Catalogne avec la réalisation de quelques 8c+ : “Eh Sukkara” (Margalef) , “Joe Blau” (Oliana), “Open your mind” ou encore “La Novena Puerta” (Santa Linya). La moisson vient se terminer à Santa Linya avec la réussite de “La Fabela pa la enmienda”, son second 9a, une croix inattendue qui s’est dessinée un peu par hasard en quelques séances sur place, elle qui s’était davantage investie dans “Victimas Perez” à Margalef cet hiver. La croix dans “La fabela pa la enmienda” a été dévoilée de manière assez originale, grâce à 5 mini- séries vidéo/reels publiés sur son compte Instagram (voir en fin d’article). La voie empile un 8c+ résistant de 30 mètres (“La Fabela”) avec la sortie classique centrale de 2ème longueur (8b+, 20 mètres) tout en haut de la grotte de Santa Linya, pour 50 mètres d’escalade et presqu’environ autant de développé ! C’est la 3ème ascension féminine de la voie après Janja garnbret et Anak Verhoeven. Ana avait déjà réalisé du 9a en 2022 à Cuenca “Cordia Maleficarum” (en vidéo ci-dessous), et est à Villanueva Del Rosario (Andalousie) jusqu’à fin mai pour tenter de projeter et de viser plus haut !
Iberian climber Ana Belén Argudo had a prolific winter in Catalonia, sending numerous 8c+: “Eh Sukkara” (Margalef), “Joe Blau” (Oliana), “Open your mind” and “La Novena Puerta” (Santa Linya). The harvest has just come to an end at Santa Linya with the success of “La Fabela pa la enmienda”, her second 9a, an unexpected send which came unexepectedly after few sessions on the place, having invested more time in “Victimas Perez” at Margalef during the winter. The send in “La fabela pa la enmienda” was published in a rather original way, thanks to 5 mini video/reel series posted on her Instagram account (see at the end of article). The route starts with a tough 30-meter 8c+ (“La Fabela”) and finishes with the classic 2nd central pictch (8b+, 20 meters) to the very top of the Santa Linya cave, for 50 meters of climbing and almost as much development! This is the 3rd female ascent of the route after Janja Garnbret and Anak Verhoeven. Ana previously climbed 9a in 2022 in Cuenca “Cordia Maleficarum” (watch the video above), and is yet in Villanueva Del Rosario (Andalusia) until the end of May in order to project and to aim higher!
En 2019, une des légendes de l’escalade niponne, Yuji Hirayama réalisait la première ascension de “Time Machine” 8c+ à Gozen Iwa, Okutama (Ouest de Tokyo) alors âgé de 50 ans. Revivez les essais et le processus jusqu’à la libération de ce projet de la falaise qui aura demandé 2 années de travail à Yuji. “Time Machine” propose un furieux crux de remontée d’inversée dans la partie sommitale. Quelques mois plus tard, Chris Sharma réalisait la seconde ascension. Le site de Gozen Iwa concentre une partie des voies sportives les plus difficiles du Japon avec entre autres “Maturity” 9a+ et “Soulmate” 9b. A découvrir en images !
In 2019, one of Japan’s climbing legends, Yuji Hirayama, completed the first ascent of “Time Machine” 8c+ at Gozen Iwa, Okutama (West of Tokyo), aged 50 at the time. Relive the tries and the process leading up to the free ascent of this project, which took Yuji 2 years to complete. “Time Machine” offers a furious undercling crux in the upper part of the route. A few months later, Chris Sharma completed the second ascent. Gozen Iwa is home to some of Japan’s most challenging sport climbs, including “Maturity” 9a+ and “Soulmate” 9b. Discover the place in the film below!
La grimpeuse française Nolwen Berthier vient d’annoncer le lancement d’un projet d’exploration de nature alliant grimpe, mobilité douce, découverte du vivant et rencontres scientifiques. Très sensible à la cause écologique, Nolwen proposera à travers “Une voie pour la nature” des voyages de sensibilisation sur les problématiques environnementales, remettant en question la place de l’homme dans le vivant.
– Tu annonces lancer un projet “exploration de nature”, peux tu nous en décrire les grandes lignes ? Un voyage itinérant à mobilité douce et en autonomie ? Depuis pas mal de temps, j’avais dans un coin de ma tête l’idée d’un projet qui mêle escalade, écologie et art. Concrètement, je prévois de réaliser 2 aventures, sous forme de voyages bas-carbone, à deux pas de la maison :
Fin mai, 1 expédition en voilier dans les Calanques de Marseille, explorera la Ville et l’Océan
Fin septembre, 1 voyage en train autour d’Annot, explorera les Forêts et les Rivières. Mais plus qu’un trip grimpe, c’est une démarche d’apprentissage en lien avec le Vivant !
– Pourquoi se lancer dans cette aventure ? Quelle est ta motivation ? Ma motivation principale est de mieux comprendre et ressentir le Vivant. A travers cette expérience, j’espère inspirer une remise en question du rapport homme/nature pour sortir d’un rapport dominant/dominé et aller vers un rapport plus égalitaire, en cultivant notre émerveillement, et en adoptant des pratiques plus respectueuses des autres vivants qui nous entourent.
Grimpeurs et grimpeuses, tout comme de nombreux sportifs pratiquant des activités de pleine nature, nous utilisons la nature comme un objet pour nourrir et consommer (ou consumer?) notre passion. Mais, à l’heure des crises écologiques que nous traversons, ne serait-il pas temps de remettre l’homme et l’ensemble de la biodiversité sur un pied d’égalité ?
– Il y aura des collaborations avec différents acteurs, quel en est l’enjeu ? En effet, cette exploration est également un projet de rencontres de vivants qui protègent le vivant ! Avec des experts à la pointe dans leur domaine, nous aborderons des enjeux sociétaux comme la pollution lumineuse, l’exploitation des océans, la protection des forets, ou encore celle des rivières.
Biologiste, naturaliste, activiste, philosophe, photographe, musicien, … mon intention est de croiser les regards pour éclairer notre rapport au vivant à travers différentes disciplines et sensibilités, mais aussi inspirer sur les diverses manières de s’engager pour la protection de l’environnement.
Convaincue que les émotions sont un élément-clé pour donner envie de passer à l’action, une collaboration toute particulière sera mise en œuvre avec l’artiste et grimpeur Philippe Echaroux : dans chacun des 4 écosystèmes visités, nous réaliserons des photographies comme objets de transmission des enjeux.
– Et la grimpe dans tout cela, as-tu déniché de belles perles à partager ? Dans ces aventures, chaque voie d’escalade donnera une voix à un écosystème vivant. Urban climbing à Marseille, kingline au bord de l’eau dans les Calanques, grimpe d’arbre en foret … de la belle escalade en tout genre sera au programme !
– Comment organises tu tes étapes ? Sur combien de temps comptes-tu partir ? Ce seront des aventures de 15 jours chacune, vous pouvez suivre toutes mes péripéties sur mon compte Instagram ainsi que sur le compte MAIF Sport Planète, partenaire principal du projet à partir du 17 mai !
Photo de couverture : Turnorgift Productions
French climber Nolwen Berthier has just announced the launch of a nature exploration project combining climbing, low mobility, discovery of living things and scientific encounters. Highly sensitive to the ecological cause, Nolwen’s “A route for nature” project will offer trips to raise awareness of environmental issues, questioning human’s place in the living world.
– You’ve announced the launch of a “nature exploration” project. Can you give us an outline? A self-guided, soft mobility itinerant trip? I’ve had the idea of a project combining climbing, ecology and art in the back of my mind for quite some time. Specifically, I plan to carry out 2 adventures, in the form of low-carbon journeys, just a stone’s throw from home:
At the end of May, 1 sailing expedition in Marseille’s Calanques, exploring the city and the ocean.
At the end of September, 1 train trip around Annot, exploring the Forests and Rivers. But more than just a climbing trip, it’s a way of learning about life!
– Why embark on this adventure? What’s your motivation? My main motivation is to better understand and feel Life. Through this experience, I hope to inspire a rethinking of the relationship between man and nature, to move away from a dominant/dominated relationship towards a more egalitarian one, by cultivating our sense of wonder, and adopting practices that are more respectful of the other living beings around us.
Climbers, like many outdoor sports enthusiasts, we use nature as an object to nourish and consume (or consume?) our passion. But at a time of ecological crisis, isn’t it time to put mankind and biodiversity back on an equal step?
– We’ll be working with a number of different players, so what’s at stake? Indeed, this exploration is also a project for encounters between living beings who protect living things! With experts at the cutting edge of their fields, we’ll be tackling societal issues such as light pollution, ocean exploitation, forest protection and river conservation.
Biologist, naturalist, activist, philosopher, photographer, musician… my intention is to bring together different points of view to shed light on our relationship with the living world through a variety of disciplines and sensibilities, and to provide inspiration on the different ways of getting involved in environmental protection.
Convinced that emotions are a key element in motivating people to take action, we’ll be working with artist and climber Philippe Echaroux on a special project: in each of the 4 ecosystems we’ll be visiting, we’ll be taking photographs to convey the issues at stake.
– And what about climbing? Have you found any gems to share? In these adventures, each climbing route will give a voice to a living ecosystem. Urban climbing in Marseille, kingline on the water’s edge in the Calanques, tree climbing in the forest… all kinds of beautiful climbing will be on the schedule!
– How do you organize your trips? How long will you be gone? These will be 15-day adventures, and you can follow all my adventures on my Instagram account and on the MAIF Sport Planète account, main sponsor of the project from May 17!
Invité par Kathy Choong désireuse de lui faire découvrir les falaises locales, le célèbre grimpeur pro tchèque Adam Ondra s’est rendu en Suisse pour visiter Soyhières dans le Sud du Jura bâlois. Au programme : essayer en une après-midi une bonne partie des classiques dures de la falaise avec des runs à vue. Le résultat donne mal à la tête avec pas moins de deux 8b+ réalisés dont un à vue en guise d’échauffement, un 8c à vue avec un zeste de réussite (il en faut !) et un 8c+ au premier essai dont l’issue aurait pu être optimisé avec une genouillère des deux côtés. Néanmoins, comme d’habitude, une grosse moisson pour Adam ! Visionnez la vidéo ci-dessous pour apprécier les ascensions commentées et avoir un aperçu du style de cette belle barre !
Invited by Kathy Choong, who wanted him to discover the local crags, Czech famous pro climber Adam Ondra travelled to Switzerland to visit Soyhières, South of Basel Jura. The plan was to try out a good proportion of the crag’s hard classics in one afternoon, with some onsight burns. The result was a rampage, with 2 8b+ climbed, including one onsight, an 8c onsight and an 8c+ 2nd go. Watch the video below for Adam’s commentary on the climbs, and a glimpse of the style of this beautiful cliff!
On connaissait “Kmira”, “Beyond intégral“, “Ariégeois cœur Loyal” (ACL) – toutes non-répétées-, et voici que Seb Bouin propose un nouveau challenge extrême dans la grotte du Pic St-Loup (Hérault). Le grimpeur pro vient de réaliser la première ascension des “Rois du lithium”, proposant de nouveau 9b. Seb avait équipé la ligne le printemps dernier, après son ascension d'”ACL” 9b. Voici ses mots.
“Cette partie du mur m’attirait depuis longtemps. Depuis le sol, “Les Rois du Lithium” semblait être la ligne parfaite. Tout droit dans le mur avec une fin de 20m hardcore. Quand je l’ai équipé, je ne pouvais pas imaginer qu’il y aurait autant de prises parfaites. Et quand je l’ai essayé pour la première fois, j’ai été stupéfait par les mouvements et la ligne. « Les Rois du Litthium » est divisée en deux parties. Il y a une approche facile autour de 8b qui permet d’accéder à la partie principale. Et puis, il y a cette magnifique partie d’endurance de force qui compte 22 mouvements durs d’affilée. La ligne et les mouvements sont très plaisants. Chaque essai est un plaisir. C’est comme surfer sur une vague. “Les Rois du Lithium” est probablement ma voie en 9b préférée. La difficulté rencontre la beauté ici. Et il y a quelque chose de plus : c’est amusant. L’aspect ludique est très important dans un projet difficile. Quand on aime l’effort, quand taper un essai est une source d’inspiration, on sait qu’on a choisi le bon projet. J’ai essayé cette voie pendant l’automne 2023. J’étais très enthousiaste à l’idée de terminer le travail ce printemps. J’avais besoin de temps pour apprendre correctement les 22 mouvements difficiles. Il n’y a pas de place pour l’erreur. Le dernier mouvement difficile est vraiment époustouflant. A partir de deux mauvaises épaules, il faut attraper une arquée plate main gauche et prendre un ballant avec. Je suis tombé plusieurs fois là-haut. Il y a un autre projet difficile et inspirant au Pic Saint Loup : le projet « Wolf kingdom ». Il sera plus difficile que “Les Rois du Lithium”. Continuons le combat !”
After “Kmira”, “Beyond intégral” and “Ariégeois cœur Loyal” (ACL), none of which has been repeated so far, Seb Bouin now offers a new extreme challenge in the Pic St-Loup cave (Hérault). The pro climber just completed the first ascent of “Les rois du lithium”, proposing a new 9b. Seb bolted the line last spring, after his ascent of “ACL” 9b. Here are his words.
This part of the wall has attracted me for a long time. From the ground, “Les Rois du Lithium” looked like the perfect line. Straight through the wall with a 20m-long hardcore finish. When I bolted it, I couldn’t imagine there would be many perfect holds. But when I first tried it, I was amazed by the moves and the line. “Les Rois du Litthium” is basically split in two parts. There is an easy approach around 8b / 5.13d tiring you before the main part. And then, there is this beautiful power endurance section totalling 22 hard moves in a row. The line and the moves are so fun. Every try was a pleasure. It’s like surfing a wave. “Les Rois du Lithium” is possibly my favorite of the 5.15bs I have climbed. The difficulty meets the beauty here. And there is something more: it’s fun. The fun factor is quite important on a hard project. When you like the effort, when riding the rock is inspiring your, you know you’ve got the right project. I tried this route during the fall of 2023. I was so psyched to finish the job this spring. I needed time to learn the 22 hard moves properly. There is no room for mistakes. The last hard move is so stunning: From two bad gastons, you have to reach a left-hand sloppy crimp and take a swing from it. I fell a few times up there. There is another hard and inspiring project in Pic Saint Loup : The “Wolf kingdom”. It will be harder than “Les Rois du Lithium”. Let’s continue the fight !
“Plus dur que tous les 9a+ que j’ai réalisés“, c’est avec ces mots que Tanguy Merard a qualifié la difficulté de la première ascension qu’il vient de réaliser sur le site Grenoblois de l’Abattoir avec “Hannigraal”, proposé 9b, une voie équipée par Florent Plaze qui deviendrait la voie la plus dure de la cuvette. La voie est une extension du 9a “Hannidalle tracteur”, qui se conclut par les difficultés de “La cinquantaine éclatante” 9a+, une voie que Tanguy avait aussi réussi à libérer la semaine passée. Il nous en dit plus.
– Tu as l’air de te faire plaisir à l’Abattoir, ta nouvelle falaise de prédilection ? J’ai découvert la falaise l’an dernier, j’y suis allé deux fois, quand je suis arrivé à Grenoble. J’avais essayé “Hannidalle tracteur”, 9a. J’avais pas eu l’occasion d’y retourner, j’avais pas fait trop de falaise dans le coin.
– Tu essayais depuis longtemps cette voie où c’était un peu improvisé ? Comment en as-tu entendu parler ? Là j’y suis retourné car Seb Berthe essayait le 9a et l’extension et m’a proposé d’essayer car c’est juste à côté de chez moi. Vu que j’avais déjà essayé, je me suis dit que ce serait cool d’y retourner. La première fois que j’y suis retourné c’était il y a 3 semaines, j’ai ensuite réalisé 6 séances espacées sur 2 semaines pour faire plein de voies, qui ont des parties communes, “Hannidalle tracteur” en 9a, puis “La cinquantaine éclatante” le 9a+, “Brouncha” le 9a, et enfin le 9b.
– Peux-tu décrire “Hannigraal” ? A quoi cela ressemble ? Le style j’adore ! J’avais déjà grimpé à Mouriès chez moi dans le Sud et c’est un peu similaire. Le rocher est vraiment exceptionnel, avec de magnifiques arquées. Cela commence avec “Hannidalle tracteur”, à la fois assez bloc mais rési : plein de pas de blocs d’affilée sans trop de repos avec une fin rési. S’ensuit une décontraction pas terrible sur des arquées plates, et quand tu repars du relais du 9a tu fais un 7C+ bloc très à doigts, avec un réta dans la dalle, où tu peux souffler un peu avant un jeté latéral à 2 mains sur l’arête de la falaise, vraiment classe. Le crux du coup est là haut, c’est de passer dans la dalle.
– Définitivement ta voie la plus dure ? Comparé aux autres 9a+ que j’ai faits, c’est plus dur et aussi davantage dans mon style. Quand je l’ai fait tout était parfait. Il y avait les condis, j’étais en forme, j’étais calé et c’est assez dans mon style. Je pense vraiment que c’est la plus dure.
– Tes prochains projets pour la période estivale ? J’en ai pas mal : retourner à Entraygues dans mon projet “Le pamphlet”, retourner à Céüse pour “Ratstaman Vibrations” et dans le Verdon pour “La rage d’Adam”. Voici mes 3 gros projets principaux pour cet été. Et ensuite faire des projets aux alentours, comme par exemple “Le braille” à côté de chez moi, du bloc en Suisse, etc…
Photo : Johan
“Harder than any 9a+ I’ve ever climbed,” was how Tanguy Merard described the difficulty of his first ascent of “Hannigraal” at Grenoble’s Abattoir, a proposed 9b route bolted by Florent Plaze that is set to become the hardest in the area. The route is an extension of the 9a “hannidalle tracteur”, before proposing all the difficulties of “La cinquantaine éclatante” 9a+, a route that Tanguy also managed to free last week. He tells us more…
– Do you seem to be taking good time at l’Abattoir, your new favorite crag? I discovered the crag last year, I went there twice when I first moved to Grenoble. Ibtried “Hannidalle tracteur”, 9a. I hadn’t had a chance to go back, as I hadn’t done too many sessions in the area.
– Had you been trying this route for a long time, or was it a bit improvised? How did you hear about it? I went back there because Seb Berthe was trying the 9a and the extension and suggested I give it a try because it’s right by my house. Since I’d already tried it, I thought it would be cool to go back. The first time I went back was 3 weeks ago, then I did 6 sessions spaced out over 2 weeks for climbing a lots of routes, which have common parts, “Hannidalle tracteur” in 9a, then “La cinquantaine éclatante” the 9a+, “Brouncha” the 9a, and finally the 9b.
– Can you describe “Hannigraal”? What does it look like? I love the style! I’d already climbed Mouriès back home in the South and it’s a bit similar. The rock is really exceptional, with magnificent crimps. It starts with “Hannidalle tracteur”, which is quite bouldery but at the same time resistant: lots of bouldering cruxs in a row without too much rest, with a resistant finish. This is followed by a not-so-great kind of rest on flat crimps, and when you leave the 9a anchor you climb a 7C+ boulder very fingery, with a mantle in the slab, where you can breathe a little before a 2-handed lateral dyno on the cliff arete, really classy. The crux of the route is at the top, to pass through the slab.
– Definitely your hardest route? Compared to the other 9a+ I’ve done, it’s harder and also more in my style. When I did it, everything was perfect. I catched the conditions, I was in shape, my betas went precise and it’s pretty much in my style. I really think that’s the hardest route I climbed.
– What about your next projects for the summer? I’ve got quite a few: going back to Entraygues for my project “Le pamphlet”, going back to Céüse for “Ratstaman Vibrations” and in Verdon for “La rage d’Adam”. These are my 3 main projects for this summer. And then I’ll be doing some projects in the surrounding area, such as “Le braille” near my home, bouldering in Switzerland, etc…
Après “Nordic Marathon” et de nombreuses coches dans le 9a/+ qu’on ne vous relaye même plus Seb Bouin vient de parachever avec panache son trip Norvégien avec la 3ème ascension de “Change” à Flatanger à son dernier essai du séjour ! Connu comme le premier 9b+ mondial en 2012 après la première ascension de Adam Ondra la décotation de “Chilam Balam”, la voie avait été répétée par l’italien Stefano Ghisolfi en 2020.Sans se prononcer pour l’instant sur le niveau de la voie, voici ses confidences laissées sur les réseaux.
“Après avoir réalisé indépendamment la première et seconde partie mon objectif était d’essayer la voie entière. Le problème était qu’il me restait 4 jours de grimpe avant de rentrer à la maison. Je ne savais si ce serait assez pour réussir l’intégrale. Mon corps commençait à être fatigué par la grotte. Je me sentais fatigué du séjour, mais je voulais jouer le jeu jusqu’à la fin. Le premier jour, les conditions étaient horribles, pas mal de prises clé étaient mouillées. j’ai décidé de ne pas grimper et d’attendre le jour suivant. Le 2ème jour, c’était toujours humide, mais les prises clé étaient un peu plus sèches, mais l’humidité ne me donnait pas confiance. J’ai quand même décidé d’essayer la voie. C’était difficile d’attendre plus longtemps sachant que j’allais partir bientôt. J’ai réussi la première partie, je me suis beaucoup reposé au début de la seconde longueur, j’ai passé le crux en traversée, et je suis tombé juste après au second crux. Les prises étaient vraiment trempées.
Le 3ème jour, je me suis senti fatigué de ma tentative de la veille et je n’ai pas très bien dormi. Je ne pensais pas grimper, je voulais attendre d’être prêt. Je me suis rendu à la grotte pour voir les condis et assurer ma copine dans sa voie. Les conditions étaient exceptionnelles ! J’étais un peu timoré dans mon esprit. Dois-je essayer et tirer avantage des condis ? Ou dois-je attendre d’avoir récupéré pleinement ? J’ai finalement décidé d’essayer la voie. Je volais littéralement sur les prises grâce aux bonnes condis. C’était tellement différent de la veille. Je suis content de dire que je n’ai pas fait d’erreurs, avec la croyance que je pouvais le faire, et ça l’a fait ! Je ne suis pas un habitué du dernier essai, mais là cette fois c’est arrivé ! J’ai réalisé la voie avec des genouillères comme le précédent ascensionniste, Stefano Ghisolfi. Plus d’infos à venir sur le trip en entier, et une comparaison entre “Change”, “Nordic Marathon” et “Move”.
After “Nordic Marathon” and numerous sends in the 9a/+ that we didn’t mention anymore, Seb Bouin just finished his glorious stay here with the 3rd repeat of “Change” at his last try of the trip! Known as the first 9b+ of climbing history with the first ascent by Adam Ondra in 2012 and the downgrade of “Chilam Balam”, the route was repeated by Italian gun Stefano Ghisolfi in 2020. Without giving his opinion yeat regarding the grade, here is Seb’s comment left on social media.
“After sending pitch 1 and pitch 2 independently, my goal was for sure trying the entire route. The only problem was I only had four more days, before my departure to come back home.
I didn’t know if it would be enough for the entire route. My body started to feel crushed by this cave. I felt tired from the trip. But I wanted to play the game until the very end.
Day 1, the conditions were terrible. It was humid and wet. A lot of the key holds were wet. I decided to not climb and wait for the next day.
Day 2, it was still humid, and key holds were a bit dryer, but the humidity didn’t give me confidence. I decided to try the route anyway. It was difficult to wait much longer, knowing I had to leave soon. I passed the first pitch, rested a lot before pitch 2. Then passed the first traverse crux on Pitch 2, and fell straight after that on the second crux. The holds were really humid and almost wet.
Day 3 (August 5th), I still felt really tired from my attempt on the previous day, and I didn’t sleep well during the night. I wasn’t planning to climb – I wanted to wait until I felt ready. I went up to the cave to check out conditions and belay my girlfriend on her route. The conditions were exceptional! I was torn in my mind. Should I try it and take advantage of the conditions? or should I wait until I knew I was fully recovered? I finally decided to try the route. I was literaly flowing through the holds, due to the good conditions. It was so much different than the day before.
I am happy to say that I made no mistakes and felt the belief that I could make it to the end, and I did! I am not usually a ‘last day, last try’ kind of guy, but this time it happened.
I climbed the route with kneepads, like previous ascensionist Stefano Ghisolfi.
More posts to come regarding the global trip, and comparaison between Change, Nordic Marathon, and Move.”
Privé de compétition internationale cet été en raison d’une contre-perf aux championnats de France, Le compétiteur français originaire de Besançon Nao Monchois rebondit et vient de réaliser son premier 9a+ à Entraygues, dans le Briançonnais, avec “La moustache qui fâche”. C’est la 6ème ascension de cette voie d’endurance de force sur une vingtaine de mouvements très puissants. Nao avait déjà réalisé du 9a avec “La cadre nouvelle version” il y a deux ans. Voici sa réaction avec en bonus une vidéo sympa dans la voie.
“J’ai effectué 3 petits trips pour la faire, un de 4 sessions pour bien repérer les méthodes, un de 3 jours où j’ai commencé à mettre de bons essais et enfin un dernier de 3 sessions pour finir le boulot ! Au début, je faisais à peu près tous les mouvements mais je subissais trop en doigts pour espérer tous les enchaîner. C’est pourquoi je me suis un peu entraîné dans ce domaine pour moins subir intrinsèquement. Sinon, j’ai continué à faire pas mal de bloc à côté pour garder la patate, et j’aimais bien faire des grosses journées pour maintenir un bon volume en me finissant dans “Sankukaï” (une voie à côté de la moustache). La voie s’appelle ainsi en référence à une moustache de sika dans Sankukaï, le 8c+ connu de Entraygues. Pour la petite histoire, une arquée similaire avait cassé et ainsi Olivier Fourbet (un local) avait sculpté cette moustache de sika pour garder l’effort hyper homogène de cette voie. Il y a toujours un débat sur la possibilité de l’enlever pour que la voie soit entièrement naturelle (hormis les prises renforcées), cela rendrait l’effort beaucoup plus bloc mais apparemment cela marchera quand même. Bientôt un référendum au pied de la voie !
Deprived of international competitions this summer due to a poor showing at the French nationals, the competitor from Besançon Nao Monchois is back on the rocks and just freed his first 9a+ at Entraygues in the Briançonnais with “La moustache qui fâche”. This is the 6th ascent of this short power endurance route (around 20 moves). Nao previously climbed a 9a with “Le cadre nouvelle version” two years ago at Céüse. Here are his thoughts and a cool video of the line as a bonus (click on the image .
“I made 3 short trips to do it, one of 4 sessions to check the betas, one of 3 days where I started to put some solid goes in and finally a last one of 3 sessions to finish the job! At the beginning, I was doing almost all the moves but suffered too much in terms of finger strength to hope to link them all. That’s what I focused on in training to suffer less. Otherwise, I kept doing a lot of bouldering to stay in shape, and I liked to do big days to maintain a good endurance base, ending my days up in “Sankukaï” (a route next to “La moustache”). The route is so called in reference to a sika mustache in Sankukaï, the 8c+ known to Entraygues. For the record, a small crimp had broken and Olivier Fourbet (a local) sculpted this sika mustache to keep the hyper homogeneous effort of this route. There is always a debate on the possibility of removing it in order to keep the route entirely natural (apart from the reinforced holds), it would make the effort much more bouldery, but apparently it would still work. Soon there’ll be a referendum at the crag!”
After “Estado Critico” last winter, the young French gun Victor Guillermin ticked his second 9a with “Moksha” the famous 50 meters king line located at Pic St-Loup cave, France.
Deux années après la première ascension de “Bibliographie”, le mutant allemand continue de proposer des premières ascensions extrêmes sur la falaise mythique de Céüse ! Cette fois, Alex vient de réussir la première ascension d’un projet équipé par Chris Sharma en 2012 au secteur Face de Rat, “Ratstaman Vibrations”. Essayée entre autres par Lucien Martinez, Seb Bouin et Charles Albert, cette voie requiert une escalade particulièrement puissante au milieu du panneau très déversant quasi dépourvu de volumes. Alex commente via Instagram : “J’ai essayé un coup la voie la première fois que je suis venu à Céüse, en 2014. Puis en 2017 je suis investi dans “Bibliographie” qui m’a pris quelques saisons. En 2021 j’ai mis un autre essai dans “Ratstaman Vibrations” et je l’ai réalisée en 3 parties au 2ème jour, et je ne suis pas revenu jusqu’à il y a 3 semaines. Je suis arrivé juste après la coupe du monde de Chamonix, et après 5 jours dedans, j’étais proche de faire la voie, mais je n’ai pas pu concrétiser. La coupe du monde de Briançon a agi comme une pause bienvenue, et après une semaine de compète et d’entrainement sans faire la fameuse marche d’approche je suis revenu à Céüse. Le premier jour de mon retour je me suis senti très bien, et j’ai réalisé la voie à mon second jour ! “Ratstaman est une voie mythique pour moi. Équipée par Chris Sharma il y a longtemps sur une des meilleures falaises au Monde, essayée par pas mal de forts grimpeurs, mais toujours pas réalisée depuis ces années. Pour sûr une des meilleures voies que j’ai grimpées dans le niveau 9b.”
Two years after the first ascent of “Bibliographie”, Alex Megos is back in Céüse for some business with a new extreme first ascent. This time, Alex just freed an old project bolted by Chris Sharma (in 2012) in Face de Rat overhang, “Ratstaman Vibrations”. Tried by strong climbers like Lucien Martinez, Seb Bouin and Charles Albert, this route is offers a really powerful climbing in a massive overhang without volumes. ALex comments via his Instagram account :
“Already the first time I came to Ceüse back in 2014 I had a look at this route, but never decided to actually try. I got busy with Bibliographie in 2017, which took me a few seasons to finish. In 2021 I gave Ratstaman another go and climbed it in three parts on my second day, but didn’t go back for it until three weeks ago. Right after the World Cup in Chamonix I headed to Ceüse to properly try the route. After five days I got really close to doing it, but couldn’t quite piece it together in the end. The World Cup in Briançon came as a welcomed break from hiking up the hill and after a week of competing and training I returned to Ceüse. First day back on the route felt really good and already on the second day of this trip I had the perfect send go! Ratstaman is one of those mythical routes for me. Bolted by Chris Sharma a while ago at one of the best crags in the world, tried by a few strong people, but not been done for many years. For sure one of the best routes I’ve ever done or tried in the 9b range.“
Il n’y a pas que Seb Bouin qui est en forme dans la grotte de Flatanger ! Le mutant Suisse Dylan Chuat vient de réussir le test de conti classique de la grotte norvégienne, “Thor’s hammer” 9a/+ pour 50 mètres d’escalade ! Il nous livre son ressenti.
“C’est clairement la voie la plus longue que j’ai faite, notamment en toit comme ça, je manque d’expérience dans ce niveau. Je me suis particulièrement investi. C’est assez exigeant, notamment le haut dans le 8c de “Nordic Plumber” et sa rampe de plats tout en conti. Tu peux vraiment tomber partout, bien que je ne sois pas tombé après le bas. Pour le niveau, c’est dur à dire, c’est clair que c’est plus dur que les 9a que j’ai faits, mais Flatanger est une falaise un peu 3D et les méthodes ont évolué. Cependant pour le niveau de la voie, l’exigence, la longueur, j’ai trouvé ça difficile à négocier. J’ai commencé à travailler la voie en mode touriste, j’ai fait les sections dès la première séance, et j’avais déjà fait le 8c de fin avant donc j’étais confiant. Quand j’ai été prêt à enchainer j’ai eu des soucis avec la partie basse qui était très mouillée et donc c’était dur à négocier, avec de la manutention à faire en séchant les prises au PQ juste avant de faire un run. J’ai donc commencé par mettre des essais sans les 2-3 premiers mouvements et j’ai enchainé la voie depuis la 2e dégaine. Ensuite, j’ai dû attendre un certain temps que ça sèche pour essayer du sol, ça me rendait fou, mais je viens enfin de concrétiser ! C’est certainement la plus belle voie difficile que j’aie jamais faite, et sans doute l’une des plus incroyables de Flatanger !”
Seb Bouin is not the only one to be in good shape in the Flatanger cave! The Swiss mutant Dylan Chuat has just ticked the classic Norwegian cave stamina test, “Thor’s hammer” 9a/+ for 50 meters of climbing! He shares his feelings with us.
“It’s clearly the longest route I’ve done, especially in a roof like that, I lack experience in this level. I’ve worked particularly hard for it. It’s quite demanding, especially the top part which is the 8c of “Nordic Plumber” and its pumpy flat rail. You can really fall anywhere, even if I never fell after the lower section. For the grade it’s hard to say, it’s clearly harder than the 9as I’ve done before, but Flatanger is a bit of 3D crag and the betas have evolved. However for the level of the route, the requirement, the length, I found it difficult to deal with. I started working the route in tourist mode, I climbed the different sections of the route in the first session, and I had already sent the 8c finish before so I was confident. When I was ready to send I had problems with the lower part which was very wet and therefore it was hard to climb it, with wet holds I needed to dry with toilet paper just before an attempt. I sent the route from the 2nd quickdraw and then had to wait for it to dry to finally redpoint the route.”
Après “Iron Curtain”, la seconde partie de “Thor’s hammer” et la première partie de “Change”, Seb Bouin semble inarrêtable à Flatanger (Norvège) avec la première ascension du “Nordic Marathon” pour pas moins de 130 mètres d’escalade ! La voie combine “Nordic Plumber” 8c avec la seconde partie de “Thor’s hammer” (9a+) et Seb annonce 9b/+. Voici son commentaire laissé sur les réseaux.
“Quand Adam m’a parlé de ce projet qui traverse la grotte du sol jusqu’au sommet, j’ai immédiatement été motivé par cette idée. Le but principal de ce séjour était d’aller voir ce monstre. Cette idée était vraiment énorme, c’est définitivement le type de challenge qui me parle. Comme je l’ai expliqué précédemment, il y avait 3 entrées possibles pour ce faire, avec différents niveaux : par “Nordic Plumber” 8c, “Thorshammer” 9a ou “Move” 9b/+. Quel que soit le départ, la suite propose un 9a+ très teigneux (la seconde partie de “Thorshammer”) avec un bon crux à la fin, à 80 mètres de haut. Mon but ultime est de réaliser l’enchainement avec la combinaison la plus difficile par “Move” (9b/+). Les précédentes années, j’ai déjà réalisé 4 trips pour faire “Move” 9b/+. Imaginez démarrer là-dedans et finir par un 9a+ bien teigneux. Je sais de toute façon que cet objectif sera trop dur sur ce trip, donc j’ai décidé de partir dans la voie la plus facile “Nordic Plumber” pour avoir une idée du challenge et être prêt psychologiquement pour la version dure. Après avoir réalisé la seconde partie en 9a+ en partant au jumar, j’ai essayé du sol en partant dans “Nordic Plumber”. Cela change énormément la fin, avec les avant-bras farcis pour le dernier bloc à doigts après 80 mètres d’escalade. Je suis tombé là plusieurs fois et je suis tombé aussi précédemment dans des pas avant. La taille même de la voie la rend dure mentalement. Vous pouvez faire un essai tous les 2 jours. C’est tellement d’escalade dans un essai intense que tu peux pas mettre 2 runs par jour. Ensuite, si tu veux être le plus frais possible, tu dois faire un jour de repos entre. C’était donc assez difficile psychologiquement de ne mettre qu’un essai tous les 2 jours. La pression était si forte dans ce dernier crux. Le tirage était aussi infernal. Même si j’avais changé de corde une fois dans la voie, j’ai du me décorder pour faire en solo les 5/10 derniers mètres très faciles. “Nordic Marathon” est mon pur style : endurance, gros mouvements… La ligne m’a attiré pour sa taille. Merci encore à Adam pour l’idée.”
Photo : Marco Müller
After “Iron curtain”, “Thorshammer L2” and “Change part 1”, Seb Bouin continues his rampage in Flatanger (Norway) with the first ascent of “Nordic Marathon” for 130 meters of hardcore climbing! The route combines “Nordic Plumber” 8c and “Thor’s hammer L2” 9a+. Here is his comment left on social media.
“When Adam told me about his project to cross over the cave, and go from the ground to the summit, I was immediately amazed by this idea. The main goal of my trip was to check out this monster. The idea was big, really big. But it’s definitely the kind of challenge which attracts me. As I explained in my previous post, there are three possible starting routes, each offering a different grade. Starting with: “Nordic Plumber” 8c, “Thor’s Hammer” 9a et “Move” 9b/+. Whatever the start, it is then followed by a cruxy 9a+ (Pitch 2 of Thor’s Hammer), with a repoint crux at the end (at 80m). My ultimate goal would be to do it by the hardest possible combination: “Move”.
In the previous years, I already spent four travels to do Move (9b/+). Imagine starting from this one and finishing by a cruxy 9a+… However, I knew this would be too hard for a single trip. So first I decided to start from the easiest line (Nordic Plumber 8c) in order to get an idea of the challenge, and to be psychologically ready for the end when I start trying the harder version.
After first working and sending the second (9a+) section by jumarring into it, I then started trying from the ground, trying to link into it from “Nordic Plumber”.
It changed so much the end. Coming into the 9a+, with my arms already so pumped in the last crimpy crux after 80m of climbing was insane.
I was falling there a few times. And then falling on the previous cruxes as well.
The sheer size of the route makes it hard mentally. You can have one go every two days. It’s so much climbing, in one intense burst that you simply can’t give two goes in a day. Then if you want to be as fresh as possible, you need a rest day in between. So it was quite hard psychologically to only give it one burn every two days. The pressure felt so high in this last crux.
The rope drag was also insane. Even if I had already switched ropes once during the route – I had to untie my knot and free-solo the last 5/10 meters (really easy climbing). “Nordic Marathon” is my pure climbing style. Endurance, big moves,…
The line attracted me by its size. Thanks Adam Ondra for sharing this idea!”
Malgré des conditions chaudes pour la saison, le grimpeur francilien Killian Chabrier a troqué son crashpad contre un harnais le temps de réaliser son premier 9a, “Condé de choc” à Entraygues (Briançonnais). Cette voie dure classique des lieux, dont la première ascension revient à Tony Lamiche (2006), combine un 8A/+ bloc au 8c de “Deltaplane man direct”. Réaction.
– C’est ta première voie dans le 9 ? Tu avais fait quoi avec un harnais en falaise avant ? Oui c’est ma première voie dans le 9 et la seule que j’ai essayée ! Avant ça j’ai pas fait beaucoup de voies, seulement un 8c dans le Saussois, un 8b à Entraygues et 2-3 8a !
– Tu l’avais bossée l’été dernier il me semble ? 2 séjours ? Que retiens-tu de cette expérience ? Je l’avais travaillé 4-5 séances l’année dernière et j’étais tombé au deuxième crux, en haut, 4 fois mais vraiment loin d’enchaîner; cette année j’ai très vite refait tout les mouvements et ça l’a fait lors de ma première séance d’enchaînement !
– La voie et son bloc d’entrée doivent bien te convenir. Te vois-tu faire des voies plus longues et rési ? Oui c’est une voie qui me convient plutôt bien avec un début en 8A/+ bloc suivi d’un très bon repos puis d’un 7B+ bloc, donc une bonne voie en endurance de force parfaite pour un bloqueur. Non pas pour l’instant, j’ai un objectif qui est orienté bloc, mais dans un futur lointain c’est quelque chose qui me chaufferait vraiment !
– Tes objectifs pour cette fin d’été ? Pour la fin d’été je vais rester une semaine encore à Briançon où je vais sûrement essayer “Le Pamphlet”, qui est un projet à Entraygues, et après je pars 2 semaines et demi à Magic Wood où j’ai repéré deux 8C qui me chauffent bien !
Despite socrching conditions for the season, Killian Chabrier sent his first 9a, “Condé de choc” in Entraygues (Briançonnais). First ascended by Tony Lamiche in 2006, this classic hard line of the crag combines an 8A/+ boulder into “Deltaplane man direct”, 8c. Interview.
– It’s your first route of the grade? What’s your rockclimbing pedigree? Yes, it’s my first route in the 9th grade, and the only one I have tried! Before that, I only climbed a few routes, an 8c in the Saussois, another 8b in Entraygues and 2-3 8a!
– You worked on it last summer. So you needed 2 trips? What will you take away from this experience? I tried it 4-5 sessions last summer and fell in the second crux 4 times but I was far from the send. This year, I reclimbed the moves pretty quickly and sent it during my first session from the ground!
– The route and its bouldery start seem to suit you. Are you motivated by longer and more resistant routes in the future? Yes, this route suits me well with an 8A/+ start followed by a good rest and a 7B+ boulder problem, so a perfect short power-endurance route for a boulderer. At the moment, my goals are bouldering-related but in the long term I’ll be more psyched about sport climbing for sure.
– Your main goals for the end of the summer? I will stay one more week near Briançon, I want to try “Le Pamphlet” which is a project in Entraygues and then I will leave for Magic Wood in Switzerland, where I want to try a couple of 8C boulders.
Deux propositions de décotation de voies dures en falaise ont récemment été annoncées, par Seb Bouin et Malik Schirawski, ce qui nous a conduit à nous poser des questions sur le “pourquoi faut-il décoter” quand une voie est jugée facile pour le niveau. Tentative d’éclaircissementsur comment le grimpeur doit prendre des pincettes avec la gestion de la cotation quand il médiatise ou rend publiques ses performances.
Tout auréolé après l’ouverture de “DNA” dans le Verdon ce printemps – qu’il a annoncé à 9c -, Seb Bouin est de retour à Flatanger sans réel objectif particulier. Le grimpeur pro français vient tout de même de réaliser la première répétition de “Iron Curtain”, une ligne courte ouverte en 2013 par Adam Ondra que le tchèque avait proposée à 9b. Pour l’histoire, l’assureur d’Ondra sur l’essai victorieux n’était autre que Seb, qui depuis avait gardé la voie dans un coin de sa tête. En 14 montées et 5 jours, la croix est faite et le Français propose de décoter à 9a+ étant donné son recours, au contraire d’Adam, à une genouillère, laquelle rend à ses yeux la voie clairement plus facile.
La présence de coincements de genoux faisant baisser le niveau d’une voie semble aussi être la raison du rabotage de “Pornographie” à Céüse, devenue très à la mode et essayée alors que les autres 9a de Céüse sont délaissés. Le fort grimpeur allemand Malik Schirawski, qui vient de la répéter en 5 séances, nous a contacté récemment pour partager un message qui lui semblait primordial : “L’année dernière à Céüse la voie était à la mode, du coup j’ai pensé l’essayer mais je n’avais pas assez de temps. Cette année j’espérais donc m’y atteler et la faire en quelques jours. Pour moi la voie ne vaut clairement pas 9a (Alex Megos, le premier ascensionniste, l’a d’ailleurs décotée après l’avoir refaite avec une genouillère). Elle les vaut complètement sans genouillère, mais aujourd’hui presque tout le monde en utilise ; il y a un endroit où je peux lâcher les deux mains, et pourtant même sans la genouillère le repos est bon. Or la difficulté de la voie vient de l’endurance requise, parce qu’aucun des mouvements n’est dur, ils sont tous de la même difficulté, et donc le repos au milieu aide énormément.
À mon sens, cela écorche un peu Ceüse parce que par le passé, si tu faisais une voie dure à Ceüse cela voulait dire que tu avais réalisé une voie référence dans cette cotation (par exemple “Dures Limites”, “Le cadre nouvelle version”). Pour moi, laisser ici une voie qui est facile pour sa cotation (et surtout le neuvième degré, si spécial) porte atteinte aux autres voies en 9a de la falaise (“Le cadre”, “Lülü”) parce qu’elles sont beaucoup plus difficiles et les gens doivent vraiment s’investir pour les cocher.”
Symon Welfringer, dernier répétiteur de la voie avant Malik, fier d’annoncer son premier 9a, se sent le premier concerné par ce crime de lèse-majesté et tient à tempérer : “Certains jugent “Pornographie” plus dure que “le Cadre” et la voie me semble plus difficile que les 8c+ de la falaise. “Pornographie” est pour moi un 9a, je me base sur ce que j’ai pu voir dans les autres voies dans le neuvième degré que j’ai essayées, et surtout je prends en compte qu’au sein d’une seule et même cotation il y a forcément certaines voies plus dures que d’autres, suivant le style qu’on affectionne et le type d’effort que la voie propose. Ainsi, au sein de la case 9a, je pense que “Pornographie” a bien sa place, elle est pour moi légèrement plus facile que “Le Cadre” mais aussi plus dure que d’autres 9a que j’ai essayés. J’ai également discuté de cette difficulté avec beaucoup d’autres grimpeurs et ce chiffre me semble juste. Actuellement dès qu’on a le sentiment que c’est soft on pense décote alors qu’on pourrait juste accepter que les cotations sont des intervalles. Après, ce débat vaut pour toutes les voies de la planète, notamment certains 9a espagnols qui mériteraient une plus ample enquête (ndlr : ou d’autres faciles pour le niveau : “Sang Neuf”, “La Cabane au Canada”, “Era Vella”…).
Parfois aussi, les décotations sont proposées car de nouvelles séquences ou prises ont été utilisées, ou car le répétiteur juge l’effort moins ultime que les précédents ascensionnistes, répétant la voie très vite par rapport à d’autres itinéraires du même niveau, ce qui a poussé par exemple Stefano Ghisolfi à décoter “Bibliographie” l’été dernier, s’étant investi pour la faire à égale proportion que pour d’autres 9b+ comme “Change” ou “Perfecto Mundo”. On retiendra aussi les premières répétitions de “Akira”, qui ont remis en question le premier 9b mondial, Martinez, Bouin et Fourteau s’accordant sur le 9a. C’est le jeu quand on essaie seul une voie lors d’une première ascension : on n’est pas à l’abri de passer à côté de méthodes plus faciles. Et puis bien évidemment rentrent aussi en compte les conditions de réalisation, l’état de forme, le côté morpho de certains passages, le style proposé, autant de paramètres à appréhender afin de se poser la question du niveau objectif de ce qu’on a grimpé. Art difficile quand les cotations sont basées sur un consensus de ressentis subjectifs… et que l’on est grimpeur pro soumis à la pression de résultat par les sponsors, avec un intérêt à faire parler de soi régulièrement en matière de haute-difficulté, quitte à esquiver toute démarche intellectuelle logique sur le niveau réel des performances réalisées (même si, nous le reconnaissons sans mal, toutes les analyses du monde ne rendront pas totalement “objective” une proposition par nature individuelle).
C’est justement le cheval de bataille de Lucien Martinez, rédacteur en chef chez Grimper, grimpeur passionné et grand amateur de débats concernant la haute-difficulté et les cotations. “C’est tout à fait logique qu’il y ait plus souvent des décotes que des recotes parce qu’en général c’est lié à des méthodes plus faciles qui sont trouvées. Dans l’autre sens ça ne marche pas : si tu fais une méthode plus dure que la méthode d’ouverture, c’est tant pis pour toi, ça va pas changer la cote. En gros, le seul moyen pour qu’il y ait une recotation à la hausse c’est que le premier ascensionniste ait sous-estimé le niveau (ou alors une prise qui casse mais c’est plus vraiment la même voie). Alors que pour une décote il peut suffire d’une nouvelle méthode ou d’un repos genou. Donc c’est logique et normal qu’il y ait beaucoup plus de décotes. Mais attention, une nouvelle méthode n’est pas synonyme de décote du tout, parfois cela rend le truc un poil plus facile mais ça change pas le niveau. Il faut jauger à chaque fois. Il me semble important de signaler que dès lors qu’on communique sur nos performances ou que nos performances intéressent les gens, je pense qu’il y a un devoir éthique de s’imposer une petite réflexion sur la cotation. Par honnêteté envers tous ceux qui s’y intéressent de près ou de loin. J’ai remarqué aussi que même si on essaie de réfléchir là-dessus, le cerveau humain est tellement fort pour l’auto-persuasion qu’à de très très rares exceptions près, quand il y a des doutes, on trouve toujours le moyen de prendre la cotation qui nous arrange. Moi je me suis déjà surpris en train d’échafauder un raisonnement en sachant déjà à quelle cotation cet argumentaire devait me mener… Les cotations, c’est très imparfait comme système, il y a des dérives, ça détourne la pureté de la pratique et ça a plein de défauts. Mais à mon avis tout ça n’est pas très grave. En fait ça fait partie de notre culture et même ça contribue à sa richesse. Je pense qu’il ne faut pas renier les cotations, au contraire, mais il faut rester lucide sur leurs imperfections, relativiser et avoir du recul sur leur importance pour ne pas se faire manger le cerveau.
Les cotations d’antan, plus solides ? Néanmoins, l’ancienne garde estime également que les cotations d’antan étaient plus serrées que celles proposées par la jeune génération, qui tourne peut-être moins régulièrement sur caillou en raison de l’omniprésence de salles et a du coup nettement moins d’expérience en milieu naturel, et de références pour proposer une cotation légitime. C’est par exemple ce que soulevait Alex Huber dans ce laïus consacré à “Action Directe” : “Jusqu’en 1995, “Action directe” était considéré comme étant du 8c+ (ndlr : 11 UIAA, soit 8c+/9a) . Depuis, la cotation est devenue confuse, et cela a principalement été dû à la proposition de cotation 9b [i.e. pour Akira]. Ben Moon a essayé de convaincre la communauté que la proposition de cotation 9b était néfaste du fait qu’il n’existait pas alors de 9a confirmé dans le monde. Mais la rigueur s’est perdue de façon durable. À partir de 1995, la cotation est devenue de plus en plus facile… Cela a commencé doucement avec le changement de cotation de “Action directe” de 8c+ à 9a. Aujourd’hui, “Action directe” est la plus célèbre des voies en 9a, ce qui en fait la référence pour ce niveau. Le plus amusant est qu’aujourd’hui, “Action directe”, qui était initialement 8c+, est l’une des voies en 9a les plus dures du monde ! Cela montre juste à quel point la surcotation s’est développée au cours des années – je pense que 90 % des voies modernes de haut niveau sont largement surcotées si on les compare à la référence qu’est “Action directe”. En ce qui concerne mes réalisations personnelles, la surcotation a eu quelques effets : la plupart de mes ouvertures de ces années-là ont été recotées à la hausse, notamment “Weisse Rose”, de 8c+ à 9a/9a+, et “Open Air” de 9a à 9a+. Grâce à cela, “Open Air” (et peut-être même “Weisse Rose”) est devenue la première voie confirmée en 9a+. “
En effet, les standards actuels d’une cotation sont souvent les voies historiques, souvent délaissées par les jeunes pour leur style old-school et souvent retors comme les voies de Huber, “Hubble” (maintenant davantage refait après l’apparition d’un genou à l’entrée du crux), “Open Air”, “Weisse Rose”, “OM”… Mais cependant difficile de confirmer ou d’infirmer, car les voies old school étaient généralement plus à doigts et techniques mais moins exigeantes physiquement et longues. Il est cependant possible que de premières propositions extrêmes comme celles d’Alex Huber soient plus difficiles pour le niveau, car à l’époque annoncer une lettre ou un plus au-dessus des musts de l’époque ne se faisait pas, à en juger les polémiques qui ont entouré les réalisations d'”Akira” ou de “Chilam Balam” par exemple. Il reste cependant aussi les voies iconiques comme les King Lines de Chris Sharma par exemple, rarement soumises à la décotation pour la plupart (peut-être hormis “Era Vella” et “El Bon combat”), auxquelles des cadors comme Seb Bouin font souvent référence comme étalon d’un niveau : “Biographie”, “Jumbo Love”, “Es Pontas”, “FRFM”, “Stoking the fire”… Des difficultés à prendre en compte quand on essaie d’y comparer des voies du même style.
L’intérêt du slash ? Si on considère les cotations comme des intervalles, sur l’exemple de Symon Welfringer, le slash pour définir une borne inférieure et supérieure peut avoir son intérêt afin de se prononcer sur une difficulté en utilisant une échelle plus précise. Mais tous les acteurs ne sont pas d’accord, certains s’accordant à dire que le slash a été uniquement introduit historiquement pour désigner les passages morpho, comme par exemple 6c/7a pour une voie avec un grand mouvement, ce qui voulait dire plus proche du 6c pour les grands et du 7a pour les petits. Lucien Martinez : “On a l’illusion que le slash va nous sauver dans l’indécision d’une zone de flou entre deux cotations, mais en fait, le seul truc que la généralisation du slash va faire, c’est introduire deux fois plus de zones de flou parce qu’il y aura alors deux fois plus de plages de cotations.”
Conclusion Les cotations font partie intégrante de notre activité, le nier ou ne pas y accorder d’importance quand on s’intéresse à la haute-difficulté serait mentir, donc le fait de proposer des décotations (ou parfois des recotations), bien qu’impopulaire, n’est pas forcément un acte mesquin et malveillant. L’escalade extrême propose de belles voies et de grandes expériences, de belles leçons de vie et c’est peut-être la chose la plus importante à retenir, au-delà des polémiques et batailles d’égo autour d’un niveau de difficulté donné. Sonnie Trotter l’avait bien résumé, en parlant des cotations anglaises : “Personnellement, j’ai déjà assez de mal à comprendre les vagues différences entre 5.12d et 5.13a ou entre R et X, sans parler de ce que “l’estimation globale” peut être pour quelqu’un que je ne connais pas enchainant telle voie à vue. Je commence à me dire que notre esprit d’analyse exacerbé étouffe la belle simplicité de l’escalade.” Nous devons nous rappeler que la collecte d’expériences est plus importante que la collecte de chiffres, car en fin de compte, presque tout ce qui concerne l’escalade est de toute façon subjectif : la taille, le poids, la taille du pied, la taille des doigts, la capacité mentale, le niveau de force, l’allonge, la détermination, la condition physique, l’âge, la combativité, la ténacité et si vous avez ou non un emploi à temps plein ou une famille. Toutes ces choses jouent un rôle énorme dans notre vie quotidienne en escalade et il est facile de devenir obsédé.
La réalisation d’une ligne unique est ce qui compte, pas la façon dont vous combinez les lettres et les chiffres à la fin de celle-ci et certainement pas lorsque vous essayez de comparer les uns aux autres. N’oublions pas de célébrer la nature unique de chaque ascension.”
Photo de couverture : Seb Bouin à Flatanger dans “Iron Curtain – crédit: Marco Müller
Recently, the downgrading of two hard lines has been suggested, by Seb Bouin and Malik Schirawski, and it got us wondering about the spicy question: ‘why downgrade?’ when a route is adjudged to be easy for a given grade. Here is an attempt to highlight how careful a climber should be when doing so, especially when s/he spreads the news on social media and publicises their performance.
After sending his big project ‘DNA’ in the Verdon in the spring-which he proposed at 9c- Seb Bouin is back in Flatanger without proper objective, it seems. Nonetheless, the French climber made quick work of two Adam Ondra until-then unrepeated lines, inlcuding that of ‘Iron Curtain’, a short route opened in 2013 by the Czech, for which he proposed 9b. Funnily enough, the belayer on Ondra’s successful try was none other then Bouin himself, and the line stayed with him all these years. In 14 tries and 5 days of work, the Frenchman sent it and suggests a downgrade to 9a+ due to his use-contrary to Ondra-of a kneepad, which for him renders the route a fair bit easier.
“For me the route is definitely not 9a (also Alex Megos, the first ascensionist, downgraded it with the use of a pad), it for sure is 9a when you do it without a pad but these days most of the people have a pad and with one I could release both hands (also taped to my leg) but even without that the rest is still really good. And the whole difficulty of the route comes from its endurancey nature because none of the moves are hard but they are all roughly the same difficulty, and clearly a rest in the middle helps a lot. For me it ruins Ceüse a bit because in the past if you did one of the harder routes in Ceüse it meant that you truly climbed the grade (for example: “Dures Limites”, “Le Cadre Nouvelle”). And now having a route which is really soft for the grade (and also the special 9th grade) damages the other 9a routes (like: “Le cadre”, “Lulu”) because they are way harder and people have to invest more time into them.“
Symon Welfringer, the last repeater of the route before Malik, and proud to have ticked his first 9a, is one of the first to feel raw about this proposition, and brings in some nuance:
‘Some think that ”Pornographie” is harder than “Le Cadre” and the route itself feels harder to me than the 8c+s of the crag. “Pornographie” is a 9a for me, and for this I draw on the other 9th grade lines I’ve tried, but I also especially take into consideration that within the same grade some routes are harder than others, depending on the style we like and the effort needed. That is why I think that “Pornographie” holds its place among 9a lines, for me it’s a bit easier than “Le Cadre” but harder than some other 9as. I’ve also spoken about this with a lot of other climbers and the grade feels right. These days, as soon as we believe it’s a bit soft we think to downgrade, whereas we could as easily understand grades as spectrums. But in the end, this debate is valid for all the routes in the world, most notably certain Spanish 9as that would merit further questioning (note: as well as other easy 9as such as “Sang Neuf”, “La Cabane au Canada”, “Era Vella” and so on).
Sometimes, dowgrades are proposed because the next repeaters found an easier beta or found the effort easier than proposed, climbing it quickly compared to other routes of the same difficulty. For example, last summer Stefano Ghisolfi proposed a downgrade of “Bibiographie”, thinking his time investment on it was equal to the ones he put into the working of “Change” and “Perfecto Mundo”. The first repeats of “Akira” and the controversy about the world’s first 9b also come to mind, with Martinez, Bouin and Fourteau claiming they climbed a 9a instead. It’s the game when you’re trying a first ascent alone, you may climb in a sub-optimal way. And of course the conditions for the send are important, as well as the shape of the climber, the possible size-dependency of the line compared to the ape of the climber, a lot of elements to consider when the question of giving an objective grade arises. A difficult art when grades are based on subjective feelings… And when you’re a pro climber living with a lot of pressure from the expectation of your sponsors, with an interest in creating a buzz around yourself with extreme ascents even if it means skipping a methodical reasoning around the real level of the routes climbed (even if, we recognise it without difficulty, all the analyses in the world won’t render an individual proposition completely objective).
It’s precisely one of the hobbies of Lucien Martinez, editor-in-chief at Grimper Magazine, passionate top climber and adept of debates concerning high difficulty and grading.
“It’s quite logical that there are more downgrades than upgrades because in general it’s related to easier betas found. The other way around is not true: if you do a harder beta compared to the opening one, it’s on you, it won’t change the grade. The only way to get an upgrade is if the first climber underestimated the level (or a broken hold but it’s not really the same route anymore). Whereas for a downgrade, a new beta or kneebar rest may be enough. So it’s logical and normal that there are a lot more downgrades. But be careful, a new beta is not synonymous with a downgrade at all, sometimes it makes the thing a little easier but it doesn’t change the grade. You have to juggle with these every time. It seems important to me to point out that when we communicate about our performance or when our performance is made public, we have an ethical duty to do some serious thinking about the grade. Out of honesty towards all those who are interested in it from near or afar. I’ve also noticed that even when we try to think about it, the human brain is so good at self-deceit that with very, very rare exceptions, when there are doubts we always find a way to ‘choose’ the grade that suits us. I have already caught myself constructing a line of thinking, already knowing which grade this argument should lead me to… Gradings are very imperfect as a system, they distort the purity of the climbing and have a lot of flaws. But in my opinion these drawbacks do not matter that much. In fact, it’s part of our culture and even contributes to its richness. I think we shouldn’t deny the grades, but we have to remain lucid about their imperfections, put things in perspective and keep their importance in mind so as not to lose our brains.”
The grades of yesterday, more solid? Nevertheless, the old guard also believes that the old grades were tighter than those offered by the younger generation, who may be playing less regularly on rock due to the omnipresence of gyms, and therefore have significantly less experience in actual rock climbing, therefore less references to propose a legitimate grade. This is, for example, what Alex Huber meant in this text, devoted to “Action Directe”:
“And it was up to 1995 that “Action Directe“ was considered to be 8c+. Since then grading became confuse and predominantly it had been created by the proposal of the grade 9b. Ben Moon still was there and he tried to convince the community that the proposal of the grade 9b is destructive as there hasn´t been even a confirmed 9a in the world. But the discipline was lost with a lasting effect. Beginning with 1995, the grading became softer, and softer, and softer… It slowly began with the change of the grade of “Action Directe” from 8c+ to 9a. Today, “Action Directe” is the most famous of all the 9a-routes and therefore it is the reference for that grade. The funny thing is that today “Action Directe”, which had been 8c+ originally, is one of the hardest 9a-routes in the world!!! It just shows, how far the overgrading went over the years – I guess that 90% of the modern high-end-routes are heavily overgraded if you compare these routes with the benchmark-route “Action Directe”. Regarding my personal climbing track record, the softening of the grading had some effects: most of my first ascents of the years got upgraded and amongst all the others “Weiße Rose” from 8c+ to 9a/9a+ and “Open Air” from 9a to 9a+. Thanks to today´s softer grading, “Open Air” or maybe even “Weiße Rose” became the first confirmed route of the grade 9a+.”
Indeed, the current standards for a given grade are often historical routes, often skipped by young people due to their old-school and often awkward style, like the routes of Huber or “Hubble” (now more often repeated after the discovery of a kneebar at the entrance to the crux), “Open Air”, “Weisse Rose”, “OM”… However it is difficult to confirm or deny, because old school routes were generally more fingery and technical but less demanding physically and long. It is however possible that the first extreme proposals like those of Alex Huber are more difficult for the level, because at the time announcing a letter or a plus above the last was not done, judging from the controversies that surrounded the first ascents of “Akira” or “Chilam balam” for example. However, there are also iconic routes such as Chris Sharma’s king lines for example, which are for the most part rarely subjected to downgrading (maybe except “Era Vella” and “El Bon combat”), and to which top climbers like Seb Bouin often refer to as gold standards for a given level: “Biographie”, “Jumbo Love” , “Es Pontas”, “FRFM”, “Stoking the fire”… Issues to take into account when trying to compare routes of the same style.
The interest of slash grades? If we consider the grades as intervals like Symon Welfringer, the use of slash grades to define a lower and upper limit can be interesting to decide on a difficulty via a more precise scale. But some climbers disagree, thinking that the slash was only introduced historically to cover morphological passages, such as 6c/7a for a route with a reachy move, which meant closer to 6c for tall climbers and 7a for small ones. Lucien Martinez: “We have the illusion that the slash will save us from the indecision of a gray area between two grades, but in fact, the only thing that the generalization of the slash will do is introduce twice as many gray areas because then there will be twice as many dimension ranges.”
Conclusion Grades are an integral part of climbing, to deny it or not to keep importance to it when one is interested in high level would be to lie, therefore to offer downgrades (or sometimes upgrades), although unpopular, is not not necessarily a malicious act. Extreme climbing offers beautiful routes and great experiences, beautiful life lessons and this is perhaps the most important thing to remember, beyond the controversies and ego battles around a level of difficulty given.Sonnie Trotter resumed this, speaking about E-grades: Personally, I have a hard enough time trying to decipher the vague differences between 5.12d and 5.13a or R and X, let alone what the “combined effort” might be for someone I don’t know to get up the thing, onsight. I’m starting to feel that our over-analytical minds are what’s strangling the beautiful simplicity of climbing.
We need to remember that collecting experience is more important than collecting numbers, because at the end of the day, nearly everything about climbing is subjective anyway; height, weight, foot size, finger size, brain capacity, strength ratio, ape index, determination, fitness, age, survival skills, tenacity and whether or not you have a full time job or a family. All of these things play an enormous roll in our day-to-day climbing life and it’s easy to get obsessed.
The achievement of a unique line is what counts, not the way you combine the letters and numbers at the end of it and certainly not when you try to compare one to the other. Let us remember to celebrate each climb’s unique nature.
On avait évoqué le sujet il y a quelques semaines, Lucien Martinez et Fabrice Landry ont dépoussiéré et débarrassé la voie de St-Antonin “Memorial GS” de ses prises en sika pour proposer une base de rési physique de plus dans le mur de la mort de Supermanjoc, qui dispose maintenant d’une bonne tripotée de voies extrêmes naturelles. Illustration en images avec ce nouveau 9a !
A few weeks back, we published a dedicated article about how Lucien Martinez and Fabrice Landry gave a hard route called “Memorial GS” a refresh. They got rid of the sika-glued holds on the route located at Supermanjoc, St-Antonin Noble Val, France, and freed it anew. The result is a new 9a and a renewed extreme challenge on the crag’s wall of death. Check out the video below!
Un des jeunes prodiges du Sud-Ouest Mattéo Soulé (15 ans) vient encore de frapper à la maison sur le spot de la Verrière (Aveyron) en libérant “Sonawolf” 9a, une connexion entre le 8c de “Sonatine” et le projet extrême des lieux qu’il convoite sur le long terme, “Black Wolf”, qui pourrait avoisiner le 9b. Mattéo avait déjà réussi ce printemps une répétition de “La guerre des nerfs” (9a) sur le même site, et proposé une première ascension de niveau globalement similaire dans les gorges du Tarn avec “Dieu merci” à Tennessee en 2020. Mattéo donne des précisions sur “Sonawolf” et des détails sur l’ascension, avec en bonus la section finale de la voie en vidéo.
“Sonawolf” combine le 8c “Sonatine” et le projet “Black Wolf”. “Sonatine” c’est un début en 7b où tu arrives à un repos total avec un genou où tu peux lâcher les 2 mains. Ensuite il y a quelques mouvements un peu physiques mais pas très durs et là tu arrives au crux sur des inversées à remonter, une section très physique avec un mouvement sans retour pour dynamiser à un bon tri vertical. De là il faut continuer sur quelques mouvements moins durs pour rejoindre “Black wolf”, où il y a un gros mouvement pour aller chercher une grosse écaille inversée qui fait mal, complètement à l’horizontale. On trouve ensuite le “repos” de la voie pour arriver enfin au crux, le début n’est pas si dur, il faut juste trouver les bons placements, avec une magnifique pince lisse, une micro arquée mais bizarrement qui tient bien, un trou correct et c’est là que ça envoie. Ma méthode originale c’était prendre un plat moyen, ramener sur un tout petit mono d’une demie phalange, relancer à une petite colo qui a cassé (donc ça fait une réglette que tu peux pas trop arquer) et là faire un bon dynamique pour aller chercher une réglette plate à la lèvre du dévers. Normalement c’est fini mais tu fais encore 3 mouvements pour rétablir totalement sur des prises loin et plates. En gros ça consiste à faire un 8c d’approche, une légère décontraction physique et pour finir un gros 7C bloc.
Je connaissais déjà les sections, j’ai donc rapidement mis des essais et je suis arrivé à cette grosse écaille mais impossible de me reposer, j’étais mort et je suis tombé 1 mouvement après. Au fur et à mesure des essais j’ai réussi à transformer ce 8c d’approche en une base que je faisais à tous les coups et qui me coûtait de moins en moins, mais ça ne changeait pas grand chose, je n’arrivais toujours pas à me relâcher à cette écaille. J’ai donc travaillé le repos en partant de quelques mouvements avant et petit à petit j’ai réussi à imposer mon rythme à ce début de voie et au repos, et puis un jour mon essai arriva jusqu’au dynamique final. C’était incroyable de faire cette grosse avancée dans la voie et tous mes essais suivants remontaient jusque là-haut. Au bout d’une dizaine d’essais à tomber là-haut j’ai essayé une autre méthode : ne plus prendre le mono, relancer à la colonnette et dynamiser avec la main plus basse, chose qui était donc bien plus rapide. Avec cette nouvelle méthode il ne m’a fallu que 3 essais pour parvenir à faire ce dernier mouvement dur. Tout le début de la voie j’étais rando, le 8c ne m’avait pas beaucoup fatigué, je n’ai jamais été aussi bien au repos et quand je suis parti j’avais la hargne d’aller pour une fois plus haut. Tout le crux s’est déroulé à merveille et lorsque j’ai eu le plat du dynamique je n’avais pas la sensation d’avoir énormément forcé, mais j’ai paniqué et d’un coup j’ai senti la fatigue me tétaniser les bras et les 3 derniers mouvements m’ont parus extrêmes. Je n’arrivais pas à me placer, mon corps était en arrière, mes mains s’ouvraient toutes seules mais je ne voulais absolument pas tomber et de prise en prise en rampant j’ai réussi à me hisser jusqu’à la chaîne. Il y a longtemps que je n’avais pas fourni un effort aussi puissant et énergétique, j’étais au bout du bout ! Je pense donc que ça fait 9a car je n’ai jamais rien fait d’aussi dur. J’ai mis beaucoup d’essais, mon investissement a été long et un 8c suivi d’un 7C+ bloc avec pour repos une inversée pendu dans le dévers ça ne peut pas être que 8c+ de mon point de vue.”
Photo de couverture : Pierre Soulé
One of prodigies from South-West of France, Mattéo Soulé (15 years old) just striked again in his home crag, La Verrière, Aveyron with the first ascent of “Sonawolf” 9a, a link between classic 8c “Sonatine” and extreme project “Black Wolf” which could be around 9b…Mattéo already ticked in the same crag “La guerre des nerfs” this Spring and also proposed a first ascent of this range with “Dieu merci”, Gorges du Tarn in 2020. Mattéo gives details about the route and his send, with a video of the final part of the route as extra.
“Sonawolf” is a link between “Sonatine” 8c and the “Black Wolf project”. “Sonatine” starts with an 7b, a total rest with one kneebar where you can leave both hands then there are some moves a bit physical but not very hard and there you arrive at the crux, very physical on underclings with a deadpoint move to a good trifingerpocket. From there you have to continue on a few less hard movements and finally to reach “Black wolf” there is a big movement to get a large undercling. This is the “rest” of the route and you finally arrive at the final crux, the beginning is not so hard you just have to find your right betas, with a magnificent thin pinch, a little crimp, a correct pocket and from there the business starts. My original method was to take a sloper, bring it back to a very small mono of a half phalanx, go again to a small tufa which broke so it makes now a kind of crimp and you ends with a good dyno to get a slopy rail at the lip of the overhang. Normally it’s over, you still do 3 large movements on slopy holds as mantle to the anchor.
I already knew the sections, so I quickly put some tries and I arrived at this big undercling but impossible to rest I was dead and I fell 1 move after. As the goes progressed I managed to make this 8c approach more easily. It cost me less and less but it didn’t change much : I still couldn’t relax myself at this rest. So I worked on the rest starting from a few moves before and little by little I managed to impose my rhythm on this beginning of the route and at rest, and then one day my try arrived until the final dyno, it was incredible this big step forward and all my following goes went all the way up there. After about ten tries to fall up there, I tried another beta: no longer taking the mono and going again on the tufa from the lower hand, which was therefore much faster. With this new beta it only took me 3 tries to achieve this last hard move. The whole start of the route I was very easy, the 8c hadn’t tired me much, I’ve never been so good at rest and when I left I had the anger to go higher for once. The whole crux went perfectly and when I sticked the sloper of the dyno I didn’t feel like I had forced a lot, but then I panicked and suddenly felt tired with flash pump and the last 3 movements seemed extreme to me. I couldn’t get into position, my body was shaking, my hands opened on its own but I absolutely didn’t want to fall and from hold to hold I managed to reach the anchor. It’s been a long time since I’ve made such a powerful and energetic effort, I was pushing away my limits.
So I think it’s 9a because I’ve never done anything hard like this and I tried a lot and my investment was long. An 8c followed by a 7C+ boulder with an hang- rest on underclings on the overhang can’t only be 8c+ in my opinion.”
Nicolas Moineau, champion du Monde déficient visuel en 2012, s’est retiré des compétitions pour se consacrer à la falaise. Après plusieurs croix les années précédentes, Nicolas vient de concrétiser, une douzaine de séances, sur sa falaise fétiche de St-Géry dans le Lot, avec la réussite de “La société des loisirs”, un 7c de 40 mètres en léger dévers et bien rési. Voici son retour :
“12 séances c’est peu compte tenu de la cotation, c’est seulement ma 3ème voie dans le 7c/7c+. J’avais accès à la voie par le haut ce qui a grandement facilité et raccourci la phase de repérage et j’ai pu taper des essais assez rapidement… Le style me convenait bien en plus. J’ai dû passer au moins 5 ou 6 séances à trouver ma méthode pour passer en statique dans la section la plus dure. C’était une pure “méthode d’aveugle” à base de grand écart, d’ajout de mouvements etc. Tout cela afin d’éviter un mouvement dynamique et de prendre une porte. C’est assez typique de ce que je fais en général…. Par contre mes méthodes dans les 5 premiers mètres de la voie ont été pas mal changées au cours du processus, et c’est loin d’être le plus facile. J’ai encore cassé une prise clé après l’enchaînement en montant vite fait dans le début pour faire 4 photos. Du coup si j’y remonte la méthode du début changera encore !”
Nicolas Moineau is the 2012 visual impairment World champion and retired a few years ago from competition climbing in order to climb outside. After several notable sends in the past, Nicolas recently ticked another project at his home crag, St-Géry, Lot, France : “la société des loisirs” a 40-meter slightly overhanging 7c. 12 sessions were required. Here is his report.
“12 sessions is not much compared to the grade, it’s only my 3rd route in the 7c/+ range. I worked the route from the top (on top rope) so it went easier and I could do some lead tries very quickly. The style suited me well and I spent 5/6 sessions figuring out my betas in the crux, some “blind betas” with static and technical moves in order to skip a dynamic move and a swing. It’s quite typical of my climbing in general. I needed to change my methods a lot in the first 5 meters, which are far from easy. I broke a hold in this section after the send while re-climbing the route to get photos taken, so if I came back on the route I would need to change my beta again.”
Anak Verhoeven continue de sillonner les falaises européennes, se rendant récemment sur le spot helvète de Gimmelwald (Eiger). En 3 coups de cuillère à pot, Anak a réalisé une nouvelle voie dans le 9ème degré, avec une répétition du résistant “Jungfraumarathon” 9a. C’est la seconde grimpeuse à réussir la voie, Kathy Choong l’ayant précédé en 2019. Nous lui avons demandé ses impressions sur la falaise et la voie.
“Gimmelwald est une falaise merveilleusement belle. Le paysage est à couper le souffle, avec des montagnes enneigées de l’autre côté de la vallée, une petite cascade venant du haut et une ambiance alpine avec l’herbe verte et les fleurs tout autour. Il y a beaucoup de voies dures dans un style demandant beaucoup de gainage. Je suis super heureuse d’avoir pu visiter le lieu avec le local Alex Rohr comme guide, c’est un super endroit !
J’ai beaucoup aimé “Jungfraumarathon”. Cela commence par une section sur des prises plates suivie d’un bon repos. Vient ensuite le crux qui se termine par le mouvement le plus difficile de la voie. La partie supérieure est ensuite très sympa à grimper.
J’ai d’abord passé deux jours à grimper avec les locaux, à découvrir la voie et à travailler les mouvements. Lors du troisième jour, j’ai cherché à enchainer. Je suis tombée deux fois au crux, à chaque fois je me sentais un peu mieux. A mon 3ème essai j’ai passé le crux et enchainé.”
Ci-dessous Kathy Choong dans la voie. Photo de couverture : John Thornton
Anak Verhoeven continues to explore European crags with the discovering of Gimmelwald, Switzerland. She climbed a new 9th grade route after a very quick work, “Jungfraumarathon” 9a (video above). It’s the second female climber to clip the anchor, Kathy Choong also climbed it in 2019. Here are Anak’s comments about the crag and the route.
“Gimmelwald is a wonderfully beautiful crag. The scenery is just breathtaking with snow-covered mountains on the other side of the valley, a little waterfall coming from above and an alpine feeling with the green grass and flowers all around. There are lots of hard lines in a style for which quite some body tension is needed. I’m super glad that local climber Alex Rohr showed me around – it’s a great place!
I enjoyed Jungfrau Marathon very much. It starts off with a sequence on slopy holds, followed by a decent rest. Then comes the crux which ends with the hardest move of the route. The route ends with a very fun-to-climb top part.
I first spent two days climbing with local climbers, discovering the route and working the moves. On my third climbing day I went for the redpoint. I fell twice at the crux move; every time feeling a little better. I climbed through the crux on my third redpoint try and topped the route.“