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Jakob Schubert et Chaehyun Seo sacrés champions du monde d’escalade en difficulté

Après 6 journées de compétition, les finales de la difficulté ont clôturé ce soir ces championnats du monde 2021 qui se déroulaient en Russie. Retour sur des finales aussi intenses que spectaculaires.

Et de 3 pour Jakob Schubert!

Et oui, l’Autrichien Jakob Schubert termine la saison en beauté en remportant son 3ème titre de champion du monde en difficulté après Paris en 2012 et Innsbruck en 2018. Avec déjà une médaille de bronze olympique en poche cet été, on peut dire que Schubert aura fait parlé son expérience de compétiteur de très haut niveau, et pourtant, rien n’était joué d’avance en finale.

En effet, les 5 premiers grimpeurs du classement se tiennent dans un mouchoir de poche, et pour cause, si Jakob parvient à sortir la voie de finale, le Slovène Luka Potocar faisait de même quelques minutes auparavant, et c’est le meilleur classement de l’Autrichien en demi qui lui permet de rafler l’or. Il commente:

J’ai vraiment dû me battre dans cette voie de finale, je n’étais pas à l’aise dans toute la partie technique, mais je savais qu’il y avait déjà eu un top, je n’ai rien lâché et je l’ai fait!

Le britannique Hamish Mcarthur complètera le podium: après son titre de champion du monde jeune il y a quelque semaines, tout semble nous faire penser qu’il sera un candidat très sérieux sur la prochaine saison internationale de difficulté.

Une compétition parfaite pour Chaehyun Seo

Après avoir topé les 2 voies de qualifications et la voie de demi finale, la jeune Coréenne Chaehyun Seo enfonçait le clou en finale en étant la seule à atteindre à nouveau le top de la voie. Après avoir remporté à 15 ans sa première coupe du monde de difficulté en 2019 à Chamonix, il fallait s’attendre à ce qu’elle bouscule rapidement la hiérarchie mondiale, et en l’absence de la slovène Janja Garnbret, le chemin était tout tracé pour monter sur la plus haute marche du podium. Une grimpe posée, calme, un peu à l’image de Kim Jain il y a quelques années.

Derrière elle on retrouve l’Américaine Natalia Grossman, qui décroche donc une médaille d’argent quelques jours après sa médaille d’or sur l’épreuve de bloc… Polyvalence? oui c’est le mot, et si elle continue sur sa lancée, elle sera une candidate très sérieuse pour les futurs JO de 2024 à Paris pour le combiné bloc-difficulté. Enfin, c’est l’Italienne Laura Rogora qui complétera le podium: réalisant la même performance que l’Américaine, c’est au temps que tout se jouera pour les départager, ce qui n’aura pas arrangé les affaires de Rogora vous l’aurez compris…

© IFSC

Côté tricolore, Salomé Romain était la seule rescapée à nous représenter en finale. Si elle ne parvient pas à s’exprimer comme elle l’aurait souhaité, cette finale sur ces championnats du monde reste très prometteuse pour la suite. Il ne manque plus grand chose pour aller se frotter au haut du classement, et qui sait, 2022 sera peut-être SA saison !

Les résultats des finales

Le replay des finales

Jeu concours: Gagne tes chaussons Scarpa Quantic

Cette année, PG continue avec ses partenaires de vous proposer de nombreux jeux concours avec toujours des beaux lots à remporter… Cette fois, on vous propose de gagner une paire de chaussons Quantic by Scarpa.

Comment gagner cette paire de chaussons? 

Rien de plus simple…

Tirage au sort le samedi 25 Septembre 2021 pour désigner le vainqueur.

Sans surprise, Natalia Grossman est championne du monde de bloc!

L’Américaine Natalia Grossman aura a nouveau été impressionnante en finale en topant les 4 blocs en 7 essais. Elle conclue ainsi cette saison internationale de bloc de la plus belle des manières, en décrochant le titre tant convoité de championne du monde. Dans une récente interview, Natalia nous parlait de son humble objectif de rentrer dans le top 10 mondial. Un objectif plus que rempli donc, et au regard de sa saison incroyable, tout les voyants sont au vert pour l’année prochaine: le combat Garnbret / Grossman risque d’être impitoyable. Notons que la dernière américaine à être montée sur un podium de championnat du monde n’est autre qu’Alex Puccio lors des championnats du monde de bloc à Munich en 2014 où elle prenait la médaille d’argent.

D’ailleurs, même si Janja Garnbret n’était pas de la partie et laissait donc un peu plus de place sur le podium, Natalia aura tout de même eu à se battre pour faire face à l’outsideuse de la compétition, l’Italienne Camilla Moroni. Déjà aux trousses de l’Américaine en demi, Camilla a remit ça en finale, en topant également les 4 blocs mais en 13 essais ce qui la place sur la seconde marche du podium. Une très belle perf pour elle qui jouait ce soir sa première finale internationale! En bronze, on retrouve la très forte Serbe, Stasa Gejo qui signe un très beau retour à la compétition cette saison. Notons qu’il s’agit pour elle de sa seconde médaille sur un championnat du monde après une médaille en 2018, en bloc, sur les championnats du monde d’Innsbruck.

Les résultats complets

Le replay des finales

La suite du programme

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Natalia Grossman domine les demi finales en bloc. Aucune française en finale.

Les demi-finales féminines des championnats du monde de bloc viennent de s’achever, et si les favorites sont encore en course, on retrouve également quelques surprises…

Les américaines en force

Il fallait s’en douter, en l’absence de Janja Garnbret, l’Américaine Natalia Grossman semble bien partie pour rafler le titre de championne du monde de bloc… et pour preuve elle domine le circuit de demi finale en se classant en pôle position avec 4 blocs au compteur en 8 essais.

Mais elle ne sera pas seule à représenter son pays en finale ce soir: sa partenaire d’entraînement et amie, Brooke Raboutou, sera également de la partie: ses 3 tops en demi suffisent à lui assurer son ticket pour le dernier round!

De belles surprises en demie

Si il y en a une qui a fait forte impression et que nous n’avons pas (encore) l’habitude de voir dans le haut du classement, c’est la jeune italienne de 20 ans, Camilla Moroni. Elle sera la seule à toper les 4 blocs avec Natalia Grossman, et se classe 2ème de ces demi avec quelques essais supplémentaires par rapport à l’américaine. Elle disputera ainsi ce soir sa première finale internationale!

Autre surprise, la Russe Elena Krasovkaia qui se hisse en 3ème position sur ces demi-finales et qui participera également à sa première finale internationale en senior ce soir. Il en sera de même pour la Suissesse Andréa Kumin, elle aussi en finale pour la première fois.

Enfin, ce n’est pas une surprise mais plutôt un retour aux affaires après sa blessure: la serbe Stasa Gejo signe une belle perf en demi ce qui lui permet de décrocher son billet pour la finale.

Pas de française en finale ce soir

Si il y a eu de bonnes surprises sur ces demies, il y a également eu quelques déceptions, notamment dans le clan français. Fanny Gibert, seule rescapée des qualifications, sera la première non qualifiée pour la finale. Elle se classe 7ème avec 2 tops et 4 zones, le tout avec quelques essais de plus au compteur que la serbe Stasa Gejo. C’est donc sans française que se joueront les finales ce soir, à notre plus grand désarroi.

Les résultats complets


La suite du programme

Samedi 18 septembre : 

17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

 

Climb Up Lille ouvre ses portes aujourd’hui

La nouvelle salle d’escalade Climb Up de blocs et voies de Lille centre ouvrent ses portes ce Vendredi 17 Septembre à 17 h !

Climb Up Lille Centre, c’est une salle d’escalade conçue comme un véritable lieu de vie. Accessible aussi bien aux adultes aguerris à la pratique de l’escalade qu’aux enfants débutants dès 3 ans en passant par les personnes à mobilité réduite.

Climb Up propose des cours enfant et adulte pour découvrir et progresser en escalade.

C’est aussi un accès libre à la pratique du bloc et des voies (pour ces dernières, il sera nécessaire d’être autonome dans la pratique de l’escalade sur corde : assurage, encordement maîtrisé).

Petite présentation vidéo de la salle

Miho Nonaka, vice championne olympique, coche « Mr Hyde » à Céuse

Alors qu’elle montait sur le tout premier podium olympique de l’escalade en décrochant une très belle médaille d’argent à Tokyo, la japonaise de 24 ans s’est ensuite réfugiée en falaise, chose plutôt rare pour elle jusqu’à présent. En effet, sur son compte Instagram, elle assume même pleinement le fait que sa cotation maximale était de 7c+. Mais ça c’était avant de passer un peu de temps à Céuse et de travailler une voie pour la première fois. Bien lui en a pris puisqu’elle vient à bout du célèbre 8c+ de la falaise, « Mr Hyde ». Voici son commentaire:

Depuis que j’ai décidé de me concentrer sur les compétitions, je n’avais jamais vraiment trouvé un projet en falaise qui me motive vraiment et que j’ai la chance d’essayer. Aussi loin que je me souvienne, 7c+ était la cotation la plus difficile que j’avais réalisé, donc j’ai l’impression que j’ai sauté un chiffre! Merci Sean Bailey pour tout ce que tu m’as apporté, j’ai appris énormément de choses à tes côtés!

Jeu concours: Gagne ta Box La Sportiva 2021

Cette année, PG continue avec ses partenaires de vous proposer de nombreux jeux concours avec toujours des beaux lots à remporter… Cette fois, on vous propose de gagner une box complète signée La Sportiva, version femme ou homme.

Ce que contiendra votre box*:

  • Une paire de chaussons Kubo (homme ou femme)
  • Un short Bleauser (h) ou Escape (f)
  • Un T-shirt Breakfast (h) ou Van Tank W (f)
  • Un sweat Rockfire (h) ou Vibe (f)

Comment gagner cette box? 

Rien de plus simple…

Tirage au sort le samedi 18 Septembre 2021 pour désigner le vainqueur.

*Choix des couleurs et taille en fonction du stock sur le site La Sportiva

Le master des légendes by Climb Up: une soirée d’inauguration digne de ce nom

Le samedi 4 septembre, la nouvelle salle de blocs et voies Climb Up Paris – Porte d’Italie organisait (enfin!) sa soirée d’inauguration.

La plus grande salle d’escalade de France avait invité pour l’occasion des grands noms de l’escalade pour un master de difficulté au format original, « Le Master des légendes » : une compétition regroupant des légendes de l’escalade comme Chris Sharma, Muriel Sarkany, Sandrine Levet ou encore Dave Graham ! Catherine Destivelle, grand nom de l’alpinisme français, Julia Chanourdie, membre de l’équipe de France d’escalade, ou encore Claude Dartois, célèbre aventurier de Koh Lanta étaient également présents lors de cette soirée sans pour autant participer au master.

Le master proposait une voie femme et une voie homme. A l’issue de cette première voie, celles et ceux qui avaient réussi à clipper la chaîne ont pu s’élancer dans une voie de superfinale !

Côté femme, on retrouve ex aequo Chloé Minoret, Muriel Sarkany et Sandrine Levet qui chuteront sur le même mouvement. Côté homme, François Lombard et l’américain Dave Graham arrivent à la 3ème place. Alexandre Chabot termine second en touchant le bac final de la voie. Et, clou du spectacle, c’est la légende vivante Chris Sharma qui est le seul à sortir cette voie de superfinale et décroche la 1ère place !

Au delà du classement qui avait finalement peu d’importance, c’était surtout la belle atmosphère qui régnait sur cette soirée: quoi de mieux que manger un morceau et boire un verre tout en discutant avec des légendes de l’escalade pour refaire le monde? Une belle réussite, et on l’espère, une édition 2 dans les tuyaux!

Le replay de l’événement

Événement: Grimpeuses 2021, J-7

Si l’édition de Paris a du être annulée, ce n’est pas le cas pour La Capelle! Il y a un peu moins d’inscrites que les années précédentes, étant donné la situation, et pourtant le plateau est alléchant… alors n’hésitez pas!

Vous retrouverez comme speakeauses: 

  • Anak Verhoeven, très forte falaisiste,
  • Caroline Sinno, Bleusarde d’exception, ouvreuse, et une fille qui a clairement choisi de faire de la grimpe sa vie!

Et en coaches illustres:

Florence Pinet qui revient juste de maternité, Marion Poitevin, Camille Pouget, Caroline Ciavaldini, mais aussi Coralie Havas, qui travaille pour Outside.fr et est l’organisatrice de l’évènement, Maëlle Olive et Fanny Girard. L’événement accueillera également Sandra BERGER, la secrétaire générale de la FFME! Cette année, la FFME fait un beau cadeau à toutes les licenciées d’occitanie, en leur offrant 50% de l’inscription!

Caroline Ciavaldini nous explique un peu l’événement:

Nous nous appuyons et nous inspirons directement d’un événement créé par la championne du monde, Shauna Coxsey, au Royaume Uni, et développé depuis maintenant 8 ans. Il y a actuellement plus d’hommes que de femmes adultes licenciés à la FFME et ce chiffre n’a pas raison d’être.

Certaines grimpeuses débutantes se sentent mal à l’aise, n’arrivent pas à s’exprimer physiquement en présence d’hommes, nous leur proposons donc un environnement dans lequel, pour une journée, elles peuvent se sentir en confiance.

Les jeunes filles et femmes ont besoin de pouvoir s’identifier à des modèles qui leur ressemblent, voilà pourquoi nos orateurs sont des oratrices.

« Il y a encore 2 ans je ne voyais pas l’intérêt d’une telle manifestation, pour la très simple raison que je ne me sentais pas le moins du monde « différente », ou oppressée… Mais j’ai eu la chance de participer à l’une de ces manifestations, surtout parce qu’on m’avait proposé de faire une présentation payée, et à la fin de la journée, j’ai vu des nanas qui avaient plus que jamais envie de grimper, de s’exprimer, bref, une influence positive.

L’affaire est assez subtile, mais on se rend compte que souvent (je n’ai pas dit tout le temps, bien sûr), la fille est une suiveuse, elle n’ose pas prendre les devants, elle ne choisit pas le secteur, elle se contente d’apprécier. Ce qui est super, mais… choisir sa falaise, sa voie, monter les paires au fesses, se faire peur, surmonter sa peur, échouer pour finalement réussir son projet personnel, c’est quand même fabuleux non?

Alors voilà, si l’on devait résumer en quelques mots, l’idée est finalement de pousser les filles à réellement s’impliquer dans leur grimpe, à prendre acte de leurs souhaits, envies et peurs, et finalement à progresser en tant que grimpeuses, et en tant que personnes. La journée n’est pas contre le sexe masculin, pas du tout, mais «mettre les hommes de coté » pour une petite journée va forcer les femmes à sortir de leur zone de confort, à se demander: « et moi, de quoi j’ai envie? ».

​Voilà le lien pour prendre les derniers billets: https://www.grimpeuses.com/lacapelle

Des légendes de l’escalade pour l’inauguration de Climb Up Porte d’Italie

L’équipe de Climb Up Porte d’Italie a le plaisir de vous inviter à l’inauguration officielle de la plus grande salle de France ! Après l’ouverture, le 19 mai, maintes fois retardée pour des raisons évidentes, nous avons (enfin) pu organiser l’inauguration de la salle.

Lors de l’inauguration, en plus de pouvoir profiter du lieu de vie, vous aurez la chance de pouvoir assister à une compétition regroupant des légendes de l’escalade comme Chris Sharma, Muriel Sarkany ou Dave Graham ! Seront là pour vous accueillir : Catherine DESTIVELLE, grand nom de l’alpinisme français, Julia CHANOURDIE, membre de l’équipe de France d’escalade, Claude DARTOIS, célèbre aventurier de Koh Lanta.

Que du beau monde et de la belle escalade en perspective. On a hâte de partager avec vous notre amour de l’escalade (et/ou des petits fours), à vite !

Entrée libre sur présentation du pass sanitaire.

Programme :

17h00 – FERMETURE DE L’ESPACE ESCALADE.

18h30 – Accueil invités Master, Pot de bienvenue, visites de la salle

19h30 – Discours François Petit, Pascal Blaugy et Catherine Destivelle

19h45 – Présentation des Légendes participant au Master

20h00 – LANCEMENT MASTER DES LÉGENDES

21h30 – Fin du master et palmarès

22h00 – Soirée dansante

Participantes

Julia Chanourdie
Chloé Minoret
Muriel Sarkany
Sandrine Levet
Martina Cufar
Nadine Rousselot

Participants

Chris Sharma
Dave Graham
Francois Lombard
Jean Baptiste Tribout
François Legrand
David Caude
François Petit

Le nouveau topo du Saussois est arrivé!

Alors que nous dénoncions il y a quelques mois la sortie d’un topo privé sur le Saussois, le topo réalisé par le CT89 (dont les bénéfices permettent l’entretien des falaises contrairement au top privé…) est sur le marché!

En vente au café de Mailly le Château, boutique FFME et Decathlon Auxerre! Vous pourrez également le retrouver sur place le samedi 11 septembre à l’occasion des 20 ans des 8h du Saussois:

  • Renseignements auprès de Pascal Calmus, 06.62.77.89.91
  • Challenge par équipe de 2 ou 3 de 10h à 18h
  • Inscriptions sur place

 

Nailé Meignan: « C’est incroyable de remporter l’or après tant de sacrifices cette année »

Sacrée championne du monde jeunes 2021, Nailé Meignan est bel et bien de retour dans la cour des grands. Après avoir saturée du monde des compétitions et s’être octroyée une pause en 2019, c’est aux côtés de Kevin Arc qu’elle a repris l’entraînement en septembre 2020 en se fixant de nouveaux objectifs. Elle revient en exclusivité pour nous sur son titre de championne du monde de bloc et sur le chemin parcouru pour y parvenir…

Du coup pour revenir sur la pause que j’ai faite, c’était une pause d’un an de septembre 2019 à septembre 2020 parce que je ne ressentais plus de plaisir et plus d’envie pour aller sur les compétitions. Je fais de la compétition depuis que je dois avoir huit ans, et j’en avais perdu le goût et le plaisir.

Dans un premier temps j’avais décidé de faire une pause de grimpe en général, sauf qu’au bout de trois semaines je me suis rendu compte que je ne pouvais pas m’empêcher de grimper. Du coup pendant un an j’ai grimpé selon mes envies, en intérieur ou en extérieur, parfois quatre fois dans la semaine parfois pas du tout pendant deux semaines, vraiment comme je le sentais, comme j’en avais envie.

Puis en août 2020 j’ai appelé Kevin Arc pour lui demander si il serait d’accord pour travailler de nouveau avec moi. Il me semble qu’il a tout de suite été enthousiaste mais il m’a mise en garde et il m’a conseillé de prendre un temps pour mesurer la requête que je lui faisais: il m’a prévenu qu’après un an sans réel entraînement, reprendre le niveau que je voulais  allait être très difficile. Du coup on s’était donné rendez-vous trois semaines après ce premier appel pour que je vois si moi j’avais vraiment envie de m’y remettre et lui pour savoir s’il était prêt à retravailler avec moi. Je l’ai appelé avec l’envie de vouloir reprendre l’entraînement et avec des objectifs. Du coup, dès septembre, on s’est remis à travailler ensemble.

Les premiers mois ont été durs car il fallait remettre en route la machine, mais on a réussi et ça a bien marché. Du coup je me suis fixée des objectifs sur l’année et au début c’était dur de se rendre compte de ce que je serai capable de faire et à quel moment, mais j’ai quand même décidé de me fixer ces objectifs: participer à des coupes du monde senior et être sur le podium des championnats d’Europe et des championnats du monde jeunes. Mes objectifs ont donc été en partie atteints. Dans un premier temps, je n’ai pas réussi à me sélectionner pour les étapes de coupe du monde comme je l’espérais. Mon niveau n’était pas au rendez-vous lors des sélectifs seniors, je n’avais pas encore assez de préparation. Dans un deuxième temps mes objectifs ont été atteints puisque j’ai remporté deux médailles d’or: une au championnat d’Europe jeune de bloc et une au championnat du monde jeune de bloc.

Ce retour à la compétition n’a vraiment pas été facile: autant physiquement avec l’année de pause, que mentalement avec le départ de Luce (ndlr. Luce Douady). D’ailleurs au début, je pense que j’étais prête physiquement mais pas mentalement. Pour les championnats d’Europe et le championnat du monde j’ai fait un gros travail par rapport au décès de Luce et c’est ce qui m’a permis de performer sur ces deux compétitions. C’était incroyable de remporter l’or sur ces championnats du monde, je me suis beaucoup préparée et j’ai fait d’énormes sacrifices pour cette année de reprise. Je suis contente que que le travail acharné avec Kevin soit récompensé par cette belle médaille.

Cette médaille compte beaucoup pour moi car la dernière à l’avoir remporté c’était Luce et ça, ça n’est pas rien… Je suis sûre que de là-haut elle est fière de notre équipe de France. Pour la suite je vais commencer par prendre une petite pause d’escalade pour revenir à l’entraînement plus déterminée que jamais et remplir mes nouveaux objectifs.

Antoine Girard revient de Suisse avec un paquet de belles croix

Initialement, Antoine Girard devait se rendre en Afrique du Sud pour un trip à Rockland avec pas mal de projets en tête, mais la crise sanitaire en aura voulu autrement… C’est donc en Suisse que le bloqueur a passé son mois d’Aout, avec au programme pas mal de blocs entre 8B et 8B+… Voici son récit:

Après une saison un peu perturbée par le COVID, j’avais tout de même prévu d’aller à Rockland au mois d’aout en espérant que la situation s’améliore. Je me suis préparé dans l’objectif d’aller essayer « Finish Line » pour au final ne pas pouvoir partir.

La Suisse s’est donc présentée comme le plan de secours et j’ai donc profité de cet été 2021 pour découvrir Gotthard pass. C’est un secteur assez haut en altitude, idéal en été où j’avais tout de même repéré quelques lignes qui me faisaient bien envies. J’ai donc passé 2 semaines au cours desquelles j’ai essayé un peu tous les classiques du Gotthard.

Au final tous les projets que j’avais en tête seront assez vite tombés sauf la fameuse dalle « Kingda Ka » (8B) où je me suis fait rousté bien comme il faut. Je suis donc reparti de ces 2 semaines de grimpe en réalisant la première répétition de « Bonjour Finesse » (8B) qui m’aura demandé tout de même trois séances, « Hazel Grace » (8B+) fait en 2 séances et le coup de coeur de trip « Stairway to Heaven » (8B+) fait en 5 essais après avoir calé la fin à la corde.

Je me suis par la suite dirigé vers MagicWood pour tenter d’aller faire « Power of Now » (8B+/C). Au final j’aurais passé une séance dans le premier mouv dur à tenter de trouver une méthode alternative à celle de Giuliano Cameroni qui ne fonctionnait pas avec mon gabarit. J’avais tout de même en tête la méthode que Simon Lorenzi avait trouvé quelques semaines auparavant mais trois essais m’auront convaincu dans l’idée que ça faisait vraiment trop mal doigts. J’ai donc abandonné ce projet pour pour me tourner vers « Ill Trill » (8B+) qui m’aura pris 4 séances. Dans ce bloc le plus dur a été de trouver des méthodes qui me convenaient (je n’ai pu mettre des essais du bas qu’à partir de la 3ème séance). Ces 15 jours à Magicwood m’auront permis de faire aussi quelques 8B qu’il me manquaient et de passer un peu de temps dans « Mystic Stylez », un 8B+ de 3 mouvs plutôt hard… A l’issu de ce trip la forêt magique n’est pas encore totalement pliée, il faudra revenir avec des conditions un peu plus froide pour pouvoir s’attaquer aux quelques 8C incontournables présents dans le chaos.

Pourquoi Oriane Bertone n’a pas participé aux championnats du monde jeunes?

Alors que les championnats du monde jeunes s’achèvent en Russie, vous êtes nombreux à avoir remarqué que notre cadette superstar Oriane Bertone n’était pas de la partie. Elle nous explique son choix…

Cette année j’ai décidé de laisser de côté les championnats du monde jeunes. Ça a été une décision assez difficile, d’autant que je n’ai participé à aucune compétition jeune en 2021; Ce n’est pas simple de se détacher des championnats du monde, ils n’ont pas eu lieu depuis 2019, année incroyable pour moi d’ailleurs!

Pour en revenir à mon choix, nous avons décidé en début d’année avec mon coach, Nicolas Januel, de prioriser le gain d’expérience en catégorie senior: ce choix de faire l’impasse sur les championnats du monde jeunes est donc dans la continuité. Mais je participerai au championnat du monde seniors, et qui n’en rêve pas? J’aurais effectivement pu me rendre aux championnats du monde jeunes, mais la fatigue du voyage et le stress total de la compétition m’auraient anesthésiés pendant quelques semaines et mes mondes seniors auraient possiblement été compromis. Alors maintenant, concentration sur l’entraînement pour y arriver à fond et me battre comme jamais 🙂

Seb Bouin: « Je suis boosté à 100% pour Bibliographie »

Alors qu’hier l’Italien Stefano Ghisolfi signait la répétition de l’année en venant à bout de « Bibliographie », proposé à 9c par Alex Megos en Août 2020, figurez-vous que c’était notre falaisiste français Seb Bouin qui était à l’assurage pour le run victorieux. Ni une ni deux, nous lui avons passé un coup de fil pour recueillir ses impressions, sachant que lui aussi travaille la voie…

Franchement hier, rien ne laissait présager que « Bibliographie » allait tomber. Les conditions s’annonçaient franchement mauvaises, et nous tombions tous les deux dans le crux sur bi-doigt. Et puis il y a eu un créneau de 30 minutes avec de bonnes conditions, et Stefano en a profité pour faire LE run! Il a passé le crux sur le bi, et n’est plus tombé jusqu’au sommet. Il savait que si il n’enchaînait pas ce serait pour une autre fois car c’était son dernier essai et son dernier jour sur Céuse. Il y est allé au mental, il a l’habitude de gérer ce genre de pression ça se voit! Pour ma part ça m’a vraiment boosté. Jusqu’à présent je jonglais entre 2 projets, « DNA » dans le Verdun, et « Biblio », et là je vais m’attarder un peu plus sur Biblio pour mettre toutes les chances de mon côté! On verra… Pour la cotation de « biblio » Stefano ne s’est pas prononcé, il va prendre le recul nécessaire. Pour ma part tout ce que je peux dire pour le moment c’est que je pense que « Biblio » est plus abordable que « DNA »… Affaire à suivre si je parviens à enchaîner!

Marine Thévenet enchaîne deux nouveaux 8B bloc à Rocklands

La très forte bloqueuse française, Marine Thévenet, vient d’ajouter deux nouveaux blocs à sa déjà longue liste de croix dans le 8ème degré. C’est à Rocklands cette fois-ci qu’elle a oeuvré en sortant « Antidote » et «Quintessential », chacun cotés 8B.

Voici son commentaire:

Alors « Quintessential » m’a pris 2 séances : c’est un beau panneau avec deux grands mouvements. Lors de la première séance je n’ai pas un mouvement mais j’étais proche des 2! Je suis revenue et j’ai essayé un nouveau placement de talon pour le premier mouv et ça a fait assez vite finalement.

« Antidote » m’a demandé plus de temps et de persévérance ! J’ai rapidement débloqué la fin du bloc mais je n’ai réussi à faire le premier mouv qu’une seule fois (pour l’enchaînement!). Il s’agit d’un mouv d’épaule avec un pied pas très bon sur lequel il faut tourner pour tenir la prise d’arrivée ; j’ai eu du mal à doser la vitesse d’arrivée sur la prise et la tension exercée dans le pied. La fin du bloc me correspondait bien avec des mouvs sur des arquées, et au total il m’aura fallu 4 séances pour en venir à bout.

Pour la suite, ce sera un peu de repos pour Marine qui a quelques petites blessures à soigner (poignet / genou), avant de se remettre en forme pour le Tessin!

Bassa Mawem nous donne des nouvelles suite à son opération

Il y a une dizaine de jours, Bassa Mawem se rompait le tendon inférieur du biceps durant les qualifications de l’épreuve de difficulté des JO. Mardi dernier, il était attendu à Paris pour se faire opérer à l’hôpital Saint Antoine. Suite à son opération, il est revenu sur sa blessure et nous a donné quelques nouvelles.


Pour revenir sur ce qu’il s’est passé, lors de l’épreuve de difficulté j’ai eu une rupture totale de mon tendon inférieur du biceps, d’où le fait qu’il soit remonté dans le bras. Ce n’est pas simple d’expliquer pourquoi cette blessure est arrivée. Mais je pense que c’est lié au fait que je me suis beaucoup entraîné depuis un an et demi, et au delà ça, que je ne m’étais pas entraîné pour le combiné, je n’avais pas préparé mon corps pour ce type d’effort: moi l’objectif c’était de rentrer en finale en gagnant la vitesse, et aux JO l’intensité était très élevée, et mon corps n’a pas suivi.

Après la vitesse ça allait, j’étais bien, mais après le bloc j’étais exténué nerveusement et physiquement. Et en diff je n’ai même pas eu le temps de grimper, ça a pété très vite. J’ai eu la sensation d’une très grosse crampe, et j’ai regardé mon bras, j’ai vu mon biceps qui était tout en haut et j’ai flippé…

Après ça j’ai été pris en charge par les médecins sur place. 2 options: eux voulaient que j’aille à l’hôpital de Tokyo, mais j’ai préféré aller à la clinique du village olympique. J’ai vu le médecin de la délégation olympique qui m’a mis en contact avec un chirurgien sur Paris, et il m’a dit qu’il fallait que je me fasse opérer dans les 3 semaines suivant la rupture, c’est pour ça que je suis resté sur place pour être avec l’équipe de France pour les finales, être présent pour mon frère et pour Anouck.

Le soir, juste après a diff, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J’étais hyper déçu, j’étais en finale avec mon frère, on était hyper fiers après l’épreuve de bloc, alors j’ai été super triste de ne pas aller au bout avec lui, on s’était toujours dit qu’on irait au bout ensemble, alors ça à vraiment été dur, j’avais l’impression de l’abandonner en route.

Le lendemain, j’ai encore beaucoup pleuré à chaque fois que je repensais à la blessure, mais pour quelque chose de différent: je pensais à ma carrière sportive qui était remise en cause, tout était remis en question… Je me disais « J’en ai pour 6 mois là, j’ai 37 ans », je ne suis plus trop jeune alors je me posais beaucoup de questions: « Est-ce que j’en suis capable? ». Là concrètement j’ai 6 mois d’arrêt, je vais pouvoir reprendre en février 2022 et ensuite j’ai un an avant les premiers sélectifs pour les JO 2024, et j’aimerai finir ma carrière sur ces jeux. Alors oui j’ai beaucoup pleuré car je n’ai jamais abandonné de toute ma vie, et là pendant une journée j’avais dans la tête qu’il était possible que j’abandonne, je me disais que ma carrière allait se terminer comme ça. Et puis au final j’ai pris la décision de me battre, et quelque soit le résultat final, je veux arrêter sur un combat, ce sera mon ultime combat.

Pour parler un peu de l’opération…

Concernant l’opération, lundi j’étais à l’hôpital Saint Antoine pour voir le Dr Picard qui allait m’opérer, il m’a tout expliqué, il m’a rassuré en me disant que si je respectais le protocole à la lettre, dans 6 mois je pourrai m’entraîner comme avant. Je me suis fait opérer, il était accompagné par les Dr Boutroux et Dr Louis, et je leur dois beaucoup, j’ai été super bien pris en charge, ils se sont supers bien occupés de moi. Je les remercie vraiment, eux et toute leur équipe.

L’opération consistait à refixer mon tendon à un autre endroit sur l’os. Maintenant, en gros j’ai 3 semaines d’immobilisation complète, aucun effort, aucun mouvement et bras à 90°. Ensuite j’ai 2 mois et demi de rééducation pour retrouver ma mobilité (tendre le bras, fléchir, mais sans forcer), et ensuite pendant 3 mois du renforcement pour pouvoir récupérer ma force et faire en sorte que mon tendon soit bien solide. Et au bout de ces 6 mois je pourrai de nouveau chercher à grimper fort. Ça va durer 6 mois, ça va être dur c’est sur, et pendant ces 6 mois je vais faire quelque chose que je n’ai jamais fait, je vais chercher un bon préparateur physique, je me laisse deux semaines de repos et ensuite je reprends l’entraînement. Je vais passer autant de temps qu’avant à l’entraînement mais sans grimper. Je vais bosser les jambes, les abdos, je vais m’étirer, … Je vais faire bosser tout le bas du corps. Je vais changer ma manière de m’entraîner pour tenter de me qualifier en 2023 pour les JO de 2024.

Comment je me sens?

Je ne suis pas au top de ma forme physiquement mais dans la tête tout va bien, je sais quel combat je dois mener, je sais où je vais. J’ai vécu une aventure extraordinaire avec mon frère, je suis super fier d’avoir représenté la France, on était attendu par certains, d’autres pensaient qu’on ne serait pas prêts mais on a prouvé le contraire. Sur ces JO on était d’attaque et on a montré à la France entière qu’on avait toute notre place sur ces jeux.  Donc oui dans la tête ça va super bien!

Un petit mot quand même sur ces JO sans parler de la blessure…

Franchement c’était 3 semaines de folie, les deux premières dans le centre d’entraînement que Sylvain Chapelle avait réservé, puis une semaine sur le village olympique. On a été réçu comme des rois sur le centre d’entraînement, on était dans une bulle sanitaire, on ne pouvait pas sortir de l’hôtel, on restait à notre étage, pas le droit de prendre l’ascenseur, on ne devait avoir aucun contact avec des personnes extérieures. Même pour aller au mur qui était à 5min à pied, on prenait un bus spécial pour ne pas marcher dans la rue. Mais on était dans notre bulle, c’était top, loin de la pression des jeux. Tout était organisé pour que tout soit simple.

Une fois arrivé sur le village on en a pris plein les yeux. Franchement c’est incroyable. Quand tu vis des championnats de France, des coupes du monde, des championnats du monde, tu imagines meme pas à quel point les JO ça va au delà de tout ce que tu as pu vivre dans ta carrière de sportif, c’est démesuré, c’est de la folie. Il n’y a que des athlètes de fou sur le village, c’est une ambiance incroyable. Dans notre chambre on était avec l’équipe de France de pistolet vitesse et l’un des deux (Jean Quiquampoix) à remporté l’or avant nos épreuves, j’ai tenu une médaille dans mes mains, c’était fou, ça te motive tellement à donner le meilleur de toi.

Bassa et son frère Micka devant le mur d’échauffement des JO.

C’est vraiment un autre monde les JO, on ne peut pas se rendre compte tant qu’on ne les a pas vécu. Je n’ai que des choses positives à raconter, et ce que je peux dire à tous ceux qui rêvent des jeux: donnez-vous les moyens car si vous y arrivez vous allez vivre un truc de malade mental, je le souhaite à tout le monde! Quand on est athlète et qu’on donne sa vie pour réussir, c’est la seule compétition qui reflète l’investissement qu’on y met. C’est dingue à dire, mais depuis ces JO je sais pourquoi je me suis entraîné depuis toutes ces années, c’est pour ça, ce moment unique qui restera gravé en moi.

Pour finir, je tenais à remercier tout le monde, la Calédonie, la France, tous ceux qui nous ont suivi sur cette aventure, merci au staff de la FFME qui a été à la hauteur de l’événement, merci tout le monde vraiment, on a vécu un truc de dingue et c’est grâce à toutes ces personnes que cet événement aura été magique.

Retour sur les JO de Tokyo avec Sylvain Chapelle, responsable de la préparation olympique

Quelques jours après la fin des premiers JO de l’histoire de l’escalade, nous sommes allés à la rencontre de Sylvain Chapelle, responsable de la préparation olympique de l’équipe de France d’escalade, pour faire le bilan de la performance de nos grimpeurs tricolores.


Comment te sens-tu quelques jours après la fin de ces premiers JO pour l’escalade ?

Écoute, très fier d’avoir participé à cette première pour l’escalade aux JO. Content de là où on est arrivé et de tout le chemin parcouru. L’aventure a commencé il y a presque 5 ans avec beaucoup d’incertitudes sur le format, sur le processus de qualifications, sur les athlètes qu’on allait avoir, et au bout du compte j’ai l’impression qu’on s’en est plutôt bien sorti. Et du coup, pour répondre à la question : bien fatigué de cette aventure quand même.

Peux-tu nous présenter le staff qui accompagnait les athlètes à Tokyo ?

Alors pour te présenter le staff: il y avait Cécile Avezou qui est entraîneuse nationale sur la difficulté, Laurent Lagarrigue qui est entraîneur national sur le bloc, Pascal François notre kiné et moi-même en tant qu’entraîneur national de la vitesse mais également responsable de la préparation olympique.

Et puis on avait aussi un staff qui était resté en France et qui était scindé en deux : un côté qui était plutôt axé sur tout ce qui était jugement, avec des juges internationaux et d’un autre côté le pôle plus technique/entraînement avec des entraîneurs nationaux. Il y avait François Leonardon, Jérôme Chapelle, Vincent Caussé et Emilie Gheux qui étaient sur l’aspect jugement et organisation de compétition, et côté entraînement on avait Nico Januel qui est entraîneur national sur le bloc, Romain Desgranges qui est adjoint de Cécile sur la diff et Esther Bruckner qui est entraîneuse nationale de vitesse jeunes et qui bosse très souvent avec moi. Donc on était en liaison permanente avec eux, on pouvait leur poser des questions et de leur côté ils nous faisaient des retours dans leurs domaines respectifs.

Et bien entendu, en plus, il y avait Damien You, directeur des équipes de France et Pierre Henry Paillasson, DTN, qui nous ont rejoints quand on est arrivé sur le village olympique le 28 juillet.

L’équipe de France et le staff, au départ de Paris et en direction du Japon.

Première question classique, que penses-tu des résultats de notre équipe de France sans rentrer dans une analyse technique que nous verrons après ? Tu t’y attendais ?

Oui bien sûr ! Plutôt content des résultats qu’ont pu faire nos athlètes. Ce sont des résultats plutôt satisfaisants dans l’ensemble même si, forcément, on attend une médaille, surtout qu’on n’est pas passé très loin, à la fois chez les garçons et chez les filles. Mais ça fait partie du jeu. Si on veut y arriver, il faut que les choses se passent bien sur plusieurs domaines, surtout pour cette discipline du combiné où on ne maîtrise pas tout. Il y a des choses qui ne dépendent pas que de nous et du sportif, mais qui dépendent aussi de la physionomie de la compétition et notamment des résultats des autres.

Beaucoup pensaient qu’on ne ferait pas grand chose sur ces Jeux, je crois que les athlètes ont bien démontré le contraire. Et on est vraiment passé proche de faire des médailles. Il y a un côté frustrant, c’est sûr, on reste sur notre faim car j’attendais plus, forcément, mais je suis quand même très content de ce qui a été accompli. Après libre à chacun d’interpréter les résultats comme il l’entend.

Comment se sont passées les journées avant le début des qualifs ? Comment tu as géré ça en tant que responsable de la préparation olympique ? 

On est parti le 19 juillet direction Kurayohi, c’est là qu’on avait déjà fait des camps d’entraînement notamment en 2019 avant les Championnats du Monde. J’étais en relation depuis trois ans avec les personnes sur place pour organiser tout ça et je savais qu’on pourrait faire ce qu’on voulait ici et que l’on avait toutes les installations nécessaires.

Sur place, on s’est entraîné jusqu’au 28, l’idée c’était à la fois d’absorber le décalage horaire, mais aussi de s’acclimater à la chaleur, car même si c’était moins humide qu’à Tokyo, il faisait quand même très chaud. Et enfin, dernier objectif, monter en pression petit à petit en direction des Jeux sans arriver directement aux JO en passant du petit cocon qu’on a en France au village olympique. L’idée c’était donc de faire un petit sas de décompression qui permettait de tranquillement se préparer, et de pouvoir, pour nous, établir une connexion avec les athlètes au quotidien. Et ça c’est plutôt très bien passé.

Dernier jour à Kurayohi, avant de prendre la direction de Tokyo.

Le 28 on a donc pris le chemin du village olympique, et, là changement d’ambiance radicale ! Mais on le savait, c’est une expérience à part entière. Ça a bien fonctionné, ça nous a permis d’arriver au début des épreuves sans avoir accumulé une fatigue mentale trop importante.

Comment on gère les athlètes ? Ça a été très différent pour les uns et pour les autres, ils étaient quatre avec quatre profils différents. L’idée ça a été de rendre les choses les plus simples pour chacun donc on a essayé de s’adapter à ce dont ils avaient besoin pour faire en sorte qu’ils arrivent dans les meilleures dispositions, avec un bon capital confiance.

On va parler un peu analyse technique. Si en qualif, les frères Mawem et Anouck Jaubert font le job, Julia Chanourdie passe un peu à côté : quelle analyse en fais-tu pour Julia ?

En qualif, les frères Mawem et Anouck, ils ne font pas le job… ils font un super job ! Ce n’est pas simple de grimper à son meilleur niveau sur les JO. Anouck et Bassa ont battu leur record perso, donc c’est un super job ! Et puis Micka, il a juste été énorme sur ces qualifications, surtout en bloc, mais il a aussi été très bon en vitesse et plutôt bon en diff !

Tous les trois font quelque chose de magnifique, vraiment, ils étaient au-dessus de leur niveau. Effectivement, Julia passe un peu à côté, sauf en vitesse où elle a été performante puisqu’elle bat son record perso. En bloc c’était plus dur pour elle, c’étaient des blocs qui ne lui convenaient pas vraiment, elle a eu des difficultés à s’en sortir, et on le sait : le bloc, quand ça ne marche pas au début du circuit, ce n’est pas simple de se remobiliser, et la difficulté n’aura pas suffi à sauver son classement… Donc oui, c’étaient des qualifications compliquées pour résumer…

Un circuit de blocs qui n’aura pas convenu à Julia Chanourdie. © IFSC

En finale, même question, quelle analyse fais-tu des performances de Micka et Anouck ?

Deux choses un peu différentes. Pour Micka, on savait que le tableau de vitesse était un peu compliqué pour lui : il prend en deuxième run Tomoa, le meilleur performeur, Bassa n’étant pas là. Il se fait battre à pas grand chose et c’était à sa portée. Ensuite, on savait qu’il avait de la marge pour faire troisième sur son dernier run de vitesse et il a réussi à ne pas rater ça, même en faisant une erreur, il parvient à se remobiliser pour ne pas finir quatrième. En bloc, un peu déçu car on espérait mieux vu ce qu’il avait fait l’avant-veille où il nous avait fait halluciner. Il fait le premier bloc rapidement, et le deuxième il trouve la solution mais il n’arrive pas à concrétiser, et puis le troisième bloc ne servait à rien, donc ça s’est joué sur deux blocs, à l’avantage de l’américain Coleman.

Pour Anouck, sur la vitesse, ça se passe bien jusqu’en finale face à la polonaise Aleksandra Miroslaw, qui est une très forte compétitrice, on ne va pas se le cacher. Elle fait peu de compétition, mais par contre elle est très très forte, elle nous avait montré qu’elle était très rapide en qualif, en étant à un centième du record du monde. Anouck est revenue en force sur la vitesse ces dernières semaines, on savait que c’était jouable, mais ça ne l’a pas fait, il n’aura pas manqué grand chose ! Dans son run de finale, elle est devant la polonaise sur la mise en action au départ, elle est toujours devant au milieu de la voie sur la reprise du jump, mais elle perd du terrain sur la fin. Elle termine deuxième et on savait que ça allait être compliqué pour la suite de la compétition. Elle donne tout sur le bloc, elle s’en sort pas mal mais il manque la petite finition. Et puis en difficulté, elle tient sa place, les autres sont beaucoup plus fortes qu’elle, elle a fait le max pour aller chercher une place.

En finale, Anouck Jaubert prenait un meilleur départ qu’Aleksandra Miroslaw, avant de se faire rattraper par la polonaise sur la fin du tracé © IFSC

Suite à la blessure de Bassa, comment trouves-tu les mots pour que l’équipe reste soudée et focus ?

On ne fait rien d’extraordinaire, on explique clairement les choses à tout le monde, surtout à Micka, car on sait qu’ils ont une relation fusionnelle. On ne lui avait rien dit avant son run de qualif en diff, mais par contre tout de suite à la sortie, je le récupère pour aller voir son frère, pour lui expliquer et le rassurer, afin d’éviter que ça ne cogite trop.

Et puis pour le garder dans le game, on lui explique qu’il a super bien commencé le travail mais qu’il a un boulot à finir, donc récupération et remobilisation pour la finale du surlendemain. C’était important de bien rester dans ses baskets pour pouvoir continuer à perfer. Ce sont les mots qu’on a eus, mais ce sont aussi ceux de Bassa, qui croit en son frère. Donc on n’a pas eu trop de difficultés pour le garder bien mobilisé pour la suite.

Malgré le forfait de son frère, le staff français a tout fait pour que Micka reste concentré jusqu’au bout de la compétition © IFSC

Durant les quatre jours de compétition, as-tu réussi à dormir ou te refaisais-tu les journées en boucle dans ta tête ? Comment fais-tu pour gérer ça ?

(Rire), on ne dort pas beaucoup… La compétition commençait à 17h, ça se terminait à 22h30/23h00, on rentrait ensuite en bus pendant 20 minutes, on mangeait, ensuite petit débriefing avec le staff sur la journée qui s’était écoulée et sur la journée suivante, on prenait aussi des infos de nos collègues restés en France pour voir comment ils avaient vécu la compétition et avoir un max d’infos à donner à nos athlètes pour la suite de la compétition. Ensuite, moi, je n’arrivais pas à dormir donc j’allais courir un moment, j’étais un peu tout seul à courir dans le village à 1h00 du mat, mais au moins ça me permettait d’évacuer toute la charge mentale qu’on prenait la journée, ça faisait vraiment du bien.

Je ne me suis pas trop refait la compétition dans la tête après les qualifs, par contre après la finale de Micka c’était autre chose. Clairement je n’aime pas perdre, je suis un compétiteur comme nos athlètes et je n’ai pas la défaite très bonne en moi, donc il a fallu accepter, ça a été un peu long ce soir-là, mais il a fallu vite se remettre dedans car le lendemain il y avait Anouck qui avait besoin de nous. Il a fallu passer à autre chose, on s’est couché tard, mais une fois qu’on est couché on pense à la suite et on donne le max pour aider Anouck à perfer au mieux le lendemain.

On est obligé de te parler un peu de Janja Garnbret, quelles sont ses plus grosses qualités selon toi pour écraser la concurrence et notamment en bloc ? Comment lutter face à une athlète de cette envergure ?

Je crois que de toute façon elle est forte depuis un moment, elle a peu de domaines de faiblesse, c’est une athlète super complète sur cette épreuve, et ce n’est pas qu’en bloc. En vitesse, elle a beaucoup progressé et elle est très bonne, et en diff elle est excellente. Comment lutter ? Elle a été clairement plus forte là. Mais on a vu aussi qu’en qualif, la pression a été dure à tenir, donc ça fait peut-être partie des clés aussi.

Quelle est la suite pour toi maintenant ?

Un peu de vacances, retrouver ma femme et mes filles qui ont bien besoin que je sois présent. Ensuite, il y aura le Championnat du Monde qui va arriver rapidement en septembre, puis les Coupes du Monde de vitesse qui seront sur le mois d’octobre. Pas mal de boulot en perspective donc… Et ensuite, il faudra aussi rapidement s’atteler à la tâche de Paris 2024. On a du travail, on veut qualifier des athlètes et on veut être performant à Paris, que ce soit en vitesse ou sur le futur combiné bloc/diff.

Les J.O de Tokyo sont terminés, place maintenant à Paris 2024.

Un dernier mot à ajouter ?

Un grand merci aux athlètes pour l’expérience qu’ils nous ont permis de vivre tous ensemble, on s’est vraiment éclaté pendant les trois semaines où on a été ensemble. Merci aussi à tous les athlètes qui ont joué le jeu de Tokyo avant, je pense notamment à Manu Cornu, Fanny Gibert, Alban Levier… Ils sont nombreux à avoir essayé de jouer le jeu des JO. Une petite pensée pour Luce aussi qui voulait tenter cette aventure. Un petit mot également pour l’ensemble du staff qui était présent à Tokyo et avec qui j’ai passé de super moments partagés avec les athlètes. Alors bien sûr, il y a toujours des difficultés à un moment, mais on a toujours été là pour nos athlètes et pour les amener le plus loin possible dans la performance, c’était le mot d’ordre ! Merci aux collègues restés en France qui nous ont vraiment aidés, merci à la FFME d’avoir soutenu ce projet olympique depuis cinq ans, et enfin merci à nos supporters qui nous ont beaucoup aidés et qui ont beaucoup aidé l’escalade dans son ensemble.

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