La dernière fois que Micka Mawem participait à une compétition, c’était lors des Jeux Olympiques, en août dernier. Le Français avait brillé devant le monde entier, et avait manqué de peu la médaille. Depuis son retour de Tokyo, Micka s’est fait plus discret, mais sa vie n’a pas été de tout repos. Il a ouvert une salle d’escalade avec son frère Bassa, et s’entraîne sans relâche. Son but ? Décrocher sa sélection l’an prochain pour participer aux Jeux de Paris 2024.
Mais avant cela, Micka Mawem se rend ce week-end à Plougoumelen, pour disputer le Championnat de France de bloc, une compétition qu’il n’a encore jamais gagnée dans sa carrière de grimpeur.
Hello Micka, tout d’abord, comment vas-tu ?
Tout va bien ! Physiquement ça va, je n’ai pas de bobos, rien à déclarer, donc c’est super. Mentalement, ça va également, même si depuis quelques mois je suis bien occupé par de nombreux projets. Mais j’ai très envie de venir sur ce Championnat de France !
Arrives-tu à gérer correctement ton organisation et ton entraînement malgré l’ouverture de ta salle d’escalade ? N’est-ce pas trop fatiguant de tout gérer ?
C’est clair que cette salle était un gros projet, et depuis septembre, on a dû mettre en place une grosse organisation. Mon frère et moi nous sommes bien construits en tant que sportifs : on a des partenaires, on a une image, et on arrive à vivre de l’escalade. Mais on sait que ça s’arrêtera le jour où on stoppera la compétition. Alors on a l’obligation de préparer notre avenir, de construire la suite.
C’est sûr que c’est un pari risqué de mélanger la gestion de notre salle d’escalade et notre carrière sportive. Actuellement, je passe 15 heures par jour dans la salle d’escalade, du lundi au samedi, que ce soit en tant qu’entrepreneur ou en tant qu’athlète. Donc oui ça fait des grosses journées, c’est fatiguant, c’est difficile, mais on n’a pas le choix. Alors on ne se pose pas de questions, et on se donne à fond !
Tu n’as pas revêtu ton maillot de compétiteur depuis les JO de Tokyo. Ça fait quoi de reprendre le chemin des compétitions ?
C’est vrai que je n’ai pas remis mon maillot de compétiteur pour la simple et bonne raison que j’avais beaucoup de choses à faire depuis mon retour de Tokyo. Entre l’ouverture de notre salle et la pression qui retombait suite aux Jeux Olympiques, j’avais besoin de repos, de relâchement. Depuis les J.O, je n’ai pas de pression, je me sens bien dans ma tête. J’avais besoin de souffler, de m’entraîner, de développer mon entreprise, de faire ce que j’avais à faire.
Je me suis vraiment focalisé sur ma progression physique, parce que je suis focus sur Paris 2024. Et je mise tout sur la sélection qui aura lieu en 2023 pour participer aux Jeux. Le niveau est élevé, il devient de plus en plus dense, alors je m’entraîne énormément pour augmenter ma base physique.
Je n’ai donc pas fait de compétition, je suis resté dans mon coin et j’ai bourriné, comme on sait bien le faire avec Bassa ! L’idée c’est de progresser physiquement dans un premier temps, pour ensuite aborder toute la partie technique et tactique en début de saison prochaine.
Jamais encore tu n’as remporté le titre de Champion de France de bloc. Penses-tu que cette année soit la bonne ?
C’est vrai que je n’ai encore jamais remporté cette compétition ! J’ai fait une fois troisième, une fois deuxième, avant ça je ne rentrais même pas en finale, et encore avant même pas en demi-finale ! Le Championnat de France pour moi, ce n’est pas une étape importante dans ma carrière. Je prépare de plus grandes compétitions, je vise de plus gros objectifs qu’un Championnat de France. Alors oui, c’est super d’avoir un titre de Champion de France, mais je préfère remporter une Coupe du Monde ou un Championnat d’Europe.
Je ne veux pas avoir la prétention de dire « je vais au Championnat de France pour gagner ». Certes, je vais sur toutes les compétitions pour essayer de gagner. Mais n’oublions pas qu’on fait du bloc : tout peut arriver ! Le niveau est dense, la compétition dépend beaucoup du style des blocs, des ouvreurs, etc etc. Il y a trop de facteurs pour que je puisse me dire « je vais au Championnat de France et je vais gagner ». Non, moi je me dis « je vais au Championnat de France et je veux faire une belle démonstration, je veux montrer et voir où j’en suis », et le résultat sera ce qu’il sera, on verra à la fin.
C’est ce que je recherche maintenant sur les compétitions : je veux être au meilleur de moi-même. Et les autres compétiteurs, soit ils sont derrière moi et j’ai gagné, soit ils sont devant et ils étaient meilleurs que moi.
Quels sont tes objectifs cette saison ?
Cette saison, je n’ai pas d’objectif de résultat. Alors certes, comme je le disais, je ne vais pas sur une compétition pour finir dernier. Si je vais en compétition, c’est pour être à mon meilleur niveau et gagner. Mais aujourd’hui, je suis fixé sur Paris 2024. J’ai changé ma manière de m’entraîner depuis septembre, et cette première partie de saison va me permettre de voir où j’en suis et diriger mon entraînement pour l’année prochaine. L’idée c’est de faire le maximum de compétitions cette saison, pour ensuite aller décrocher ma sélection l’année prochaine pour les Jeux de Paris.
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