🔒
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

Jorge Diaz-Rullo signe la 28ème ascension de « La Rambla » 9a+

La jeune machine espagnole Jorge Diaz-Rullo vient d’enchaîner l’une des plus célèbres voies de son pays: « La Rambla » 9a+.

Il n’a que 22 ans et compte déjà 43 voies dans le neuvième degré. Jorge Diaz-Rullo est à coup sûr le falaisiste le plus prometteur de son pays et de sa génération.

Cette fois, il règle son compte à « La Rambla » 9a+ à Siurana. Alors qu’il avait déjà essayé cette célèbre ligne il y a 4 ans, sans parvenir à en atteindre le sommet, cette année, Jorge n’aura eu besoin que de 8 essais pour l’ajouter à son carnet de croix qui s’épaissit de façon exponentielle !

Le matin même du jour de l’enchaînement, il pleuvait, j’ai donc pensé que je ne pourrai pas grimper dehors, je me suis donc fait une séance d’entraînement. Mais après, le vent s’est levé et le soleil est apparu, j’ai donc décidé de me rendre à la falaise et il s’est avéré que les conditions étaient top ! Jonatan Flor m’a expliqué une nouvelle méthode pour un mouvement que je trouvais dur et ça m’a motivé pour aller mettre un essai. »

Il s’agit de la 15ème voie que Jorge Diaz-Rullo enchaîne entre le 9a+ et le 9b et la première qu’il réalise en si peu d’essais.

Dossier: une histoire de vitesse

Grande Voix, le support d’information long format de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade a consacré son dernier numéro à l’une des trois disciplines de l’escalade: la vitesse. Découvrez l’histoire de cette épreuve si spectaculaire.


De ses premiers pas en Russie dans les années 60, jusqu’à une première apparition olympique cet été à Tokyo, la vitesse a suivi sa propre trajectoire dans l’histoire de l’escalade. Face aux armadas de l’Est, comment une modeste équipe de France est-elle parvenue à jouer les premiers rôles en une poignée d’années ?

Agiles, rapides, presque félins, ils sont les sprinteurs des hauteurs. En moins de 6 ou 8 secondes, ils sont capables de gravir un mur vertical de 15 mètres de haut. Une performance qui laisse rarement de marbre les nouveaux spectateurs. Apparue en compétition en 1991, l’escalade de vitesse est une discipline à part entière dans le milieu de la grimpe. Elle fonctionne selon ses propres règles, connait ses propres exigences et sacre ses propres champions. Parmi eux, deux grimpeurs représenteront la France aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Anouck Jaubert et Bassa Mawem font partie des quatre sélectionnés tricolores engagés dans la course à la médaille olympique en escalade. L’occasion rêvée de mettre un joli coup de projecteur sur une discipline trop longtemps restée camouflée dans l’ombre du bloc et de la difficulté.

L’histoire raconte que l’escalade de vitesse est née en Russie dans les années 1960. « Pour être plus efficaces pour passer les cols et les obstacles naturels, l’armée soviétique équipait les barrages en escalade et remplaçait les cordes par des câbles, pour pouvoir grimper », raconte Sylvain Chapelle, entraineur de l’équipe de France de vitesse depuis sa création. Forts de cet héritage, les grimpeurs des pays de l’Est ont survolé le circuit de Coupe du monde, initié en 1998, alors que des Championnats du monde avaient déjà lieu tous les deux ans depuis 1991. Sur ce nouveau circuit, chez les hommes, les premières places sont tout de suite monopolisées par les Russes et les Ukrainiens.

La Coupe du Monde de bloc de Meiringen aura (normalement) bien lieu !

Après des semaines d’incertitudes, c’est maintenant confirmé: la saison internationale des Coupes du Monde devrait redémarrer les 16 et 17 avril à Meiringen en Suisse.

Coupes du Monde: top départ ?

C’est une bonne nouvelle dans le monde de l’escalade: les compétitions internationales vont pouvoir reprendre. La saison redémarrera en Suisse, avec la traditionnelle étape de Coupe du Monde de bloc de Meiringen, que la station accueille depuis cinq ans maintenant.

En effet, si la situation épidémiologique le permet, les meilleurs grimpeurs de la planète se retrouveront les 16 et 17 avril prochain pour en découdre, après de longs mois passés hors des zones de compétitions.

L’événement devrait toutefois se dérouler dans des conditions spéciales, car il est encore difficile d’évaluer la situation à la mi-avril. Les organisateurs locaux et l’IFSC travaillent sur plusieurs scénarios différents et ajusteront leur plan dans les prochaines semaines à venir, en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Mais il est déjà acté que la compétition se déroulera à huis clos, sans spectateurs.

Sean McColl, impatient que des décisions soient prises.

La semaine dernière, le canadien Sean McColl, président de la Commission des Athlètes au sein de l’IFSC, avait montré son mécontentement sur les réseaux sociaux quant au manque d’informations de la part de la fédération internationale sur cette saison 2021.

Généralement à cette époque, la saison des compétitions internationales est sur le point de démarrer. Quand est-ce que l’IFSC va décider s’il faut annuler des Coupes du Monde ? Qu’est-ce qui est sûr pour le moment ? Si les athlètes doivent se déplacer, puis rester isoler en quarantaine, pour participer à une compétition, puis de nouveau être isolés en rentrant chez eux, alors les compétitions ne peuvent pas avoir lieu. N’imaginons alors même pas avoir des compétitions plusieurs week-ends consécutifs. En espérant avoir des réponses claires bientôt. »

Des compétitions oui, mais comment ?

La reprise éventuelle de la saison internationale est une bonne nouvelle pour les sportifs. Mais comment gérer de tels événements internationaux avec des centaines d’athlètes venant de toute la planète ?

Cet été, la Coupe du Monde de difficulté de Briançon avait pu avoir lieu, mais de nombreuses nations n’avaient pas fait le déplacement, par choix ou par décision politique de leur pays. Pour cette raison, cette compétition n’avait pas compté dans le classement mondial et cette Coupe du Monde s’était transformée en Coupe du Monde « d’exhibition ».

Au vu de l’évolution très rapide du virus et de ses variants, il semble encore un peu tôt pour faire des conclusions et seules des pistes de travail peuvent être envisagées.

Des masques de sport obligatoires pour que les salles d’escalade réouvrent ?

Afin d’accélérer la réouverture des gymnases, salles de sport et salles d’escalade, le ministère des Sports aimerait sortir rapidement un masque sportif spécialement adapté à la pratique de l’activité physique.

Samedi dernier, la Ministre déléguée aux sports Roxana Maracineanu s’est rendue chez Arkose pour présenter la nouvelle norme disponible permettant la fabrication de nouveaux masques de sport. Ce projet, porté par le ministère des Sports et différents acteurs publics et privés, devrait permettre la réouverture des salles de sport, fermées depuis le 28 septembre.

C’est un outil de retour au sport, qui permettra aux salles de sport notamment de pouvoir rouvrir. Il permettrait aujourd’hui la pratique sportive en milieu couvert, tous sports confondus. Un masque dans lequel on place beaucoup d’espoir »

Roxana Maracineanu

La Ministre déléguée aux sports a ainsi présenté le cahier des charges, mis au point par l’AFNOR (l’Agence Française de Normalisation), que les industriels devront désormais respecter pour élaborer des masques de sport.

Si ceux-ci sont validés par les autorités administratives et sanitaires, leur port pourrait permettre la réouverture des salles de sport ainsi que la reprise des activités physiques à l’intérieur plus tôt que prévu.

La Ministre déléguée aux sports Roxana Maracineanu venue présenter les normes AFNOR des masques sportifs chez Arkose © Coll. UDSE

Masques sportifs: des masques pas comme les autres !

Un masque sportif est un masque spécialement conçu pour la pratique sportive, afin de se protéger du coronavirus. Bien qu’il ressemble à un simple masque en tissu, il possède en revanche des caractéristiques techniques particulière, indispensables à la pratique du sport.

Ce masque de sport est doté d’une grande capacité de filtration, dû aux plusieurs couches de tissus superposés. L’air est filtré grâce à une structure innovante, spécialement conçue pour ce type de masque. Il est également perméable pour une meilleure respiration pendant l’effort tout en offrant confort et légèreté, avec un bon maintien sur le visage, afin de ne pas gêner pendant la pratique sportive. Un gros travail a été effectué sur le choix du tissu, pour que celui-ci ne rentre pas dans la bouche, même en cas d’essoufflement. Ainsi, il n’y aucune raison qu’une fois mis au visage, les mains viennent en contact du masque.

Qu’impose le cahier des charges de l’AFNOR ?

Samedi dernier, l’AFNOR a publié un guide (AFNOR SPEC S70-001), produit par un groupe de 70 experts, et en lien avec le ministère chargé des sports. Ce document liste des exigences en particulier sur :

  • le dispositif d’ajustage à la tête, afin que le masque reste bien en place sur le visage pendant que le sportif effectue des mouvements
  • l’efficacité de filtration du matériau et ses dimensions
  • la résistance respiratoire et la perméabilité à l’air
  • la teneur en dioxyde de carbone de l’air inhalé.

L’AFNOR précise également que « par définition pour un usage sportif, avec la transpiration qu’il implique, le masque barrière devra être renouvelé et lavé plus fréquemment que pour un usage non sportif. Sur ce point, le fabricant doit fournir des recommandations d’entretien ».

Des masques de sport répondant à des normes strictes vont voir le jour et devraient permettre une réouverture accélérée des gymnases et salles de sport.

Des fabricants déjà au travail

Des marques comme Salomon et Décathlon ont déjà commencé à travailler sur des masques sportifs répondant à tous les critères précédemment cités. Ce mardi 16 février, Décathlon a annoncé avoir obtenu l’autorisation officielle de l’AFNOR pour lancer son modèle de masque sportif en fabrication. Cela faisait plus de sept mois qu’une équipe composée d’ingénieurs et de chercheurs mettait au point ce masque de sport.

Salomon travaille également depuis neuf mois sur un masque de sport. Ce dernier doit faire l’objet de derniers tests et pourra être commercialisé dans les prochaines semaines. Véronique Rémy, directrice marketing France de Salomon affirme que « s’il y a une contrainte pour les athlètes avec ce masque, elle sera d’ordre psychologique, car il n’y a pas d’impact au niveau respiratoire, ni d’effet ventouse à craindre ».

Ainsi, si ces masques sportifs étaient homologués par les autorités sanitaires, ils pourraient potentiellement devenir obligatoires dans les salles de sport françaises.

Daniel Woods travaille depuis plus de trois mois deux 9A bloc !

2021 sera-t-elle l’année de la démocratisation du 9A bloc ? Après l’enchaînement de la version assise de « The Big Island » que Simon Lorenzi propose à 9A, c’est au tour de Daniel Woods de nous parler de ses gros projets du moment, qui gravitent également dans le neuvième degré.

Cela fait quelque temps que vous n’avez pas entendu parler de Daniels Woods ? C’est normal. Depuis le mois de novembre, le bloqueur américain a jeté son dévolu sur deux projets extrêmes et n’a posé ses doigts nulle part ailleurs que sur ces deux lignes là ! Pour cause, ces deux blocs sont à coup sûr dans le 9A d’après lui.

Le premier de ses projets est situé dans l’eldorado canyon, au Colorado et se nomme « Megatron ». Il s’agit d’une connexion entre un 8C et un 8B+, sans possibilité de repos, créant un ensemble de 15 mouvements extrêmes le long d’une proue déversante. C’est l’un des plus gros projets des États-Unis, que l’américain essayait il y a déjà plus de deux ans.

Son autre projet en 9A est « Sleepwalker sit », qui, comme son nom l’indique, n’est autre que la version assise de « Sleepwalker » 8C+. La version debout, que Daniel avait enchaînée le 21 janvier 2019, est à elle seule considérée comme l’un des plus durs enchaînements des USA. La version assise rajoute un passage en 8B à ce 8C+, pour un total de 16 mouvements, sans la moindre possibilité de repos.

Séance après séance, l’américain réalise des progrès dans ces deux projets, qui sont devenus une réelle obsession pour lui. Un vrai combat physique et mental, comme il n’a encore jamais été confronté jusque-là.

Depuis novembre, j’ai été obnubilé par deux projets qui sont très difficiles pour moi. Je n’ai rien essayé d’autre que ces deux lignes. J’ai fait de petits progrès. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais travaillé un bloc plus de 15 jours. Pour ces deux blocs, j’ai arrêté de compter à partir de 20. La monotonie de répéter toujours les mêmes mouvements, de composer les mêmes sections, de maintenir une qualité de peau assez bonne et de faire face aux aléas météo s’est accumulée mentalement.

Une partie de moi veut lâcher prise, mais une autre partie me pousse à continuer, à aller plus loin, à dépasser les limites et atteindre quelque chose que je n’ai encore jamais fait. Pour être honnête, c’est addictif, ça vous rend fou.

J’essaie, c’est tout ce que je peux faire. Je sais que ces lignes sont possibles et je veux les enchaîner, mais en fin de compte, il faudra attendre un jour de chance où les condis seront bonnes, où le corps sera parfaitement prêt et où la tête sera en mode pilote automatique. »

  • Voici en vidéo son meilleur essai dans « Sleepwalker sit »:

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Daniel Woods (@dawoods89)

Une nouvelle première ascension en 9a+ pour Seb Bouin !

Seb Bouin vient de libérer deux nouvelles voies tout près de chez lui, à St Guilhem le Désert: « Les gardes fous » 9a+ et « Oppression » 8c+.

En pleine préparation pour un gros projet en Espagne, Seb Bouin s’entraîne actuellement chez lui et alterne entre séances d’entraînement en salle et grimpe sur le rocher.

Preuve de sa bonne forme du moment, il libère deux voies qu’il avait équipées au printemps dernier. D’abord « Les gardes fous » 9a+, qu’il considère comme l’une des plus belles voies de St Guilhem le Désert et qui devient d’ailleurs la ligne la plus dure du secteur. Puis, il s’offre également la première ascension de « Oppression », qu’il cote 8c+.

J’ai équipé ces lignes après le premier confinement, au printemps 2020. Je les avais brièvement essayées pour regarder les mouvements. Je suis actuellement en train de me préparer pour un projet en Espagne. Et ces projets à la maison étaient parfaits pour mixer avec la résine. En attendant les conditions en Catalogne, je me suis rabattu sur ces voies.

« Les gardes fous » est une ligne vraiment cool. Il y a d’abord un effort explosif, puis une gestion avec un dernier pas de bloc. Je n’étais pas sûr de trouver des prises lors de l’équipement, mais la nature a bien fait le travail 😀. Les prises sont parfaitement situées pour faire une voie dure et fun. Je serai heureux de donner les méthodes 😀 »

Noé Moutault enchaîne « Hugh », son premier 9a !

Le jeune grimpeur français Noé Moutault vient de faire tomber son premier 9a: « Hugh », connue pour être la première voie de ce niveau en France.

Depuis sa première réalisation en décembre 1993 par Fred Rouhling, « Hugh », premier 9a de France, était petit à petit tombé dans l’oubli… Mais dans le cadre de son Vintage Rock Tour, Seb Bouin l’a remise en valeur et depuis, le relais de cette voie ne cesse d’être clippé ! D’abord par Seb Bouin, puis quelques jours plus tard par Joshua Fourteau, suivi de Lucien Martinez.

Cette fois, c’est au tour du jeune Noé Moutault, 18 ans, d’en venir à bout. Bien qu’habitué à se rendre aux Eaux Claires, il n’avait encore jamais essayé ce monument de l’Histoire française. Jusqu’à la semaine dernière. Profitant d’un long séjour sur place, il se met en tête d’essayer « Hugh ». Après deux séances de calage et quelques jours de repos plus tard, il enchaînait cette voie, rentrant ainsi dans le neuvième degré pour la première fois.

  • Voici son commentaire en exclusivité:

J’ai repéré « Hugh », la première fois que je suis allé aux Eaux Claires. Mais comme je n’y allais qu’un jour de temps en temps, je préférais faire des voies plus faciles que j’enchaînais rapidement, au lieu de me mettre dans un gros projet.

Mais la semaine dernière, j’avais du temps pour aller grimper en falaise, j’ai donc passé deux jours d’affilée à travailler « Hugh ». Dès la première journée j’ai bien senti les mouvs et la seconde m’a permis de bien caler les passages clés. J’y suis retourné quatre jours plus tard, bien reposé et dès la première montée dans la voie, j’ai passé tous les crux ! Mais je suis tombé bêtement au dernier mouv dans la partie la plus facile de la voie (le craquage mental 🤦‍♂️). Je mange un bout, je me repose et je repars quelques heures après. Cette fois, ça passe (un craquage, mais pas deux !).

Je suis super content d’avoir enchaîné mon premier 9a qui est en plus le premier 9a de France. C’est une voie très moderne en fait, très spectaculaire à grimper et à regarder. Ça me donne envie d’aller voir les autres pépites de Fred Rouhling 😉 »

Cédric Lachat enchaîne « Le Cadafist » à St-Léger et propose 9a/+

De passage à St-Léger, le suisse Cédric Lachat vient de répéter « Le Cadafist », initialement cotée 9a, qu’il propose de réévaluer à 9a/+, suite à la casse d’une prise il y a deux ans par Adam Ondra.

Cédric Lachat est en grande forme en ce moment ! Alors que le suisse prend la direction de l’Espagne pour tenter quelques projets en grandes voies, il s’est arrêté à St-Léger pour enchaîner « Le Cadafist », une voie qui lui aura donné du fil à retordre.

Située juste à droite du célèbre 9b « Eagle-4 », cette voie très résistante a été libérée par Gérôme Pouvreau en 2017 et proposée à 9a. Mais lors d’un essai à vue d’Adam Ondra il y a deux ans, une prise a cassé au beau milieu du crux. Seulement répétée par Hugo Parmentier depuis, qui avait avoué que la nouvelle version de ce 9a rendait la cotation corsée, Cédric Lachat va même jusqu’à proposer une réévaluation à 9a/+.

  • Le suisse nous a livré ses impressions:

Tout commence par un 8a+ bien solide sur 6 mètres, ensuite il y a un repos, puis 10 mouvements sur croûtes avant d’attaquer le crux sur la colo. Puis, il faut passer une section dure sans pause de 2 mètres directement après le crux (ça peut aller vite de tomber là), pour arriver à un repos et résister dans la deuxième partie.

Car la deuxième partie de la voie n’est vraiment pas facile ! Je pense que pour beaucoup, enchaîner le début avec le crux sera difficile, mais le plus dur restera de résister dans cette deuxième partie en 8c, sur ces petites croûtes à la fin. Parce que du coup si tu tombes en haut, ça demande de refaire le bas. Chose pas si simple…

Moi là haut, j’ai vraiment grimpé au mental ! Je n’avais pas du tout envie de refaire le bas justement. Surtout que je n’y arrivais qu’une fois sur mille. Heureusement, grimper au mental c’est mon point fort !

J’ai dû mettre environ deux semaines à travailler la voie. Je l’ai calée en 3 séances, mais j’avais déjà fait le 8c à vue il y a quelques années. Ensuite, je tombais toujours au crux du milieu sur la colo cassée. J’ai bien dû mettre 10 runs voir plus avant de passer ce crux à la con lol. J’ai trouvé ça longgggg. Il faut dire que je ne suis pas le plus patient en terme de travail d’une voie ! Mais c’est vraiment une belle voie, dommage qu’il y ait ce crux au milieu.

Ensuite je suis allé voir « Eagle-4″ après. Ça me semble faisable assez vite. Je crois que je suis bien en forme en ce moment. Mais je pars en Espagne faire des grandes voies donc tant pis pour le 9b 😂 »

Les Coupes du Monde de Wujiang, Seoul et Jakarta reprogrammées

La fédération internationale vient d’annoncer des modifications dans le calendrier 2021 des Coupes du Monde, en raison de la crise sanitaire.

Il faut s’attendre à une saison internationale 2021 encore très perturbée par la crise sanitaire que nous traversons. L’IFSC a en effet annoncé une reprogrammation des Coupes du Monde de bloc et de vitesse de Wujiang et Seoul.

Initialement prévues en mai 2021, les deux compétitions ont été déplacées en octobre 2021 en raison des restrictions de voyage qui s’appliquent en Chine et en Corée du Sud. La Coupe du Monde de vitesse de Jakarta a également été reprogrammée afin de mieux s’adapter à ce calendrier 2021 si particulier.

Le calendrier mis à jour de ces trois étapes est donc le suivant:

  • Coupe du Monde de bloc et de vitesse de Seoul (KOR): 1er au 3 octobre
  • Coupe du Monde de bloc et de vitesse de Wujiang (CHN): 22 au 24 octobre
  • Coupe du Monde de vitesse de Jakarta (INA): 30 au 31 octobre

La saison 2021 est sur le point d’être lancée, puisque la première étape aura lieu à Meiringen en Suisse, du 16 au 17 avril. En revanche, à un peu plus d’un mois de l’événement, peu de grimpeurs figurent sur la liste des inscrits. Seules 9 femmes et 11 hommes figurent sur la liste de départ actuellement…

Un nouveau 8C bloc pour Clément Lechaptois !

Clément Lechaptois est décidément le bloqueur en forme du moment ! Après avoir réalisé son troisième 8C en novembre dernier avec « The Understanding », il est cette fois-ci venu à bout de « Crystal Ship » 8C à Cresciano, en Suisse.

J’ai essayé ce bloc pour la première fois en décembre dernier avec Giuliano Cameroni, mais on ne peut pas vraiment dire que j’arrivais à bien bouger dans le crux ce jour-là… J’ai été incapable de bouger dans les mouvs durs et j’ai fini par délaisser ce bloc, ayant d’autres projets en tête. »

Mais début janvier, alors que les conditions s’amélioraient à Cresciano, Clément rejoint Giuliano Cameroni pour une nouvelle séance de travail dans ce bloc, qui attendait encore sa première ascension.

À mon grand étonnement, cette fois, j’ai réussi à bien bouger, j’ai compris les différents placements et trouvé mes propres méthodes. »

Ce jour-là, Clément chutera trois fois dans le tout dernier mouvement, alors que Giuliano Cameroni s’offrira la première ascension de ce bloc. Motivé par ses derniers essais prometteurs et après un peu de repos, Clément Lechaptois finira par réaliser à son tour « Crystal Ship », juste avant que la nuit tombe.

Le jeune espagnol Jorge Díaz-Rullo enchaîne « First Ley » 9a+

Jorge Díaz-Rullo, qui en 2019 était devenu le deuxième espagnol à enchaîner un 9b, vient de réaliser « First Ley » 9a+ à Margalef.

Libérée par Chris Sharma en 2010, « First Ley » est l’une des voies les plus courtes et intenses de Margalef. Composé de seulement 15 mouvements, ce 9a+ emprunte le même départ que « First Round First Minute » 9b, avant de bifurquer sur la gauche. Seule une poignée de grimpeurs ont réussi à clipper le relais de cette voie, si exigeante physiquement.

Jorge Díaz-Rullo aura travaillé la voie durant six jours avant d’en venir à bout. Durant ces douze derniers mois, le prodige espagnol a enchaîné 17 voies entre le 9a et le 9b ! Au total, à seulement 21 ans, il compte déjà 44 voies dans le neuvième degré.

Je suis très heureux d’enchaîner cette mythique voie ✨ 15 mouvs ultra-intenses dans lesquels on peut à peine respirer. C’est une ligne très complète, avec toutes sortes de prises, qui demande beaucoup de technique et de force 🙌

Je pensais qu’il me faudrait beaucoup de temps avant d’en venir à bout, au début j’ai eu du mal à trouver mes méthodes. Un mouvement dynamique m’était particulièrement difficile, ce qui a été le crux pour moi, bien que dans les derniers mouvements, j’ai chuté à plusieurs reprises malgré le fait que je me sentais très bien, adoptant une très bonne méthode, qui me convenait particulièrement bien  🙌

Maintenant, place à « First Round First Minute », une King Line équipée par Chris Sharma que j’ai déjà essayée 💎 Mais le pas de bloc est très dur, je ne suis toujours pas sûr de pouvoir réussir à le faire… 🤔🧐 »

Voici le grimpeur aux doigts les plus forts du monde !

Il s’appelle Yuki Hiroshima, il est japonais, il a 35 ans et il a probablement les doigts les plus forts du monde !

Poulies sensibles, s’abstenir ! Les vidéos que partage Yuki Hiroshima sur les réseaux sociaux vont vous faire halluciner !

Ce japonais de 35 ans a commencé à poster des vidéos de ses entraînements sur son compte Instagram au printemps dernier, quelques mois seulement après avoir recommencé à grimper, après une coupure de quatre ans. Et ses doigts semblent fait d’acier !

Une liste de records impressionnante !

Des tractions lestées aux suspensions à un doigt, Yuki Hiroshima s’en donne à coeur joie, chaque jour. Il s’entraîne principalement seul, au moment de sa pause de midi.

Je pense que 30 minutes d’entraînement par jour, c’est bien. Par exemple, si vous parvenez à faire 3 tractions, essayez d’en faire 4. Et répétez l’exercice jusqu’à réussir. Par-dessus tout, le secret de l’entraînement, c’est de prendre du plaisir, pour continuer longtemps. Ce qui compte, c’est d’être régulier et tout donner chaque jour pour battre votre record de la veille.

Sa taille de prise favorite ? Les réglettes de 6mm. Sur cette si faible épaisseur, Yuki Hiroshima est capable d’enchaîner 40 tractions consécutives, une traction à un bras, une traction à deux bras avec un lest de 50kg (soit près de 95% de son poids de corps) et une suspension de 25 secondes à 2×2 doigts.

Autrement, le japonais a déjà réussi une traction avec 90kg de lest, 8 tractions d’un doigt à un bras et 40 tractions à un doigt. Oui oui, vous ne rêvez pas ! Et pour vous le prouver, toutes ses performances sont à retrouver en vidéo sur son compte Instagram.

  • Voici par exemple sa dernière prouesse en date, une traction lestée à 50kg sur des réglettes de 6mm:

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par office worker (@monscogram)

Des objectifs sur le rocher !

Mais Yuki Hiroshima ne vise pas les Championnats du Monde de poutre. Le grimpeur nippon a de vrais objectifs sur le rocher. Son principal but est d’enchaîner un 8C bloc. Mais ce jeune père de quatre enfants sait qu’il va devoir attendre un peu… En effet, le 8C le plus proche se trouve à quatre heures de route de chez lui. En attendant, il continue donc de se préparer physiquement sur sa poutre.

Ses prochains défis physiques ?

  • Réaliser une traction d’un bras sur une réglette de 4mm
  • Réaliser 3 tractions d’un bras sur une réglette de 6mm
  • Réaliser 10 tractions à un doigt

Daniel Woods, plus près que jamais d’enchaîner son projet en 9A bloc !

Depuis plusieurs mois Daniel Woods tente sans relâche d’enchaîner la version assise de « Sleepwalker », qui vaut au moins 9A d’après lui. L’américain est plus proche que jamais de réaliser son projet !

Il y a quelques jours, Daniel Woods nous dévoilait travailler deux gros projets en bloc, étant potentiellement des 9A. Il a notamment jeté son dévolu dans l’un d’eux: « Sleepwalker sit », la version assise de « Sleepwalker », qui vaut déjà 8C+ dans sa version classique !

Ce départ assis rajoute cinq mouvements supplémentaires que Daniel estime 8B à eux seuls. Ils permettent de rejoindre le départ de la version debout, pour un total de 16 mouvements, sans la moindre possibilité de repos. Cette ligne serait sans aucun doute dans le neuvième degré d’après l’américain, qui n’a jamais passé autant de temps à travailler un seul et même bloc.


Lire aussi | Daniel Woods travaille depuis plus de trois mois deux 9A bloc !


Aujourd’hui, il a franchi un nouveau cap. Lors d’un essai depuis le bas, Daniel est parvenu pour la toute première fois à tenir le plat fuyant, si caractéristique de ce bloc, à quelques mouvements de la fin. Soit 11 mouvements réalisés consécutivement sur les 16.

Tout ce qu’il me reste à faire c’est d’être précis et réussir à effectuer le mouvement de relance à l’aveugle pour aller chercher la petite fissure au-dessus du plat (qui est à ma limite maximale en terme de portée).

Daniel Woods

  • Voici les images de ce run:

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Daniel Woods (@dawoods89)

  • La vidéo de Daniel dans la version debout, qu’il avait enchaînée en janvier 2019:

Oriane Bertone et Mejdi Schalck décrochent leur place en équipe de France seniors !

Alors que la saison internationale est sur le point d’être lancée, un sélectif national était organisé à Bleau ce week-end, afin de constituer l’équipe de France qui se déplacera sur les premières Coupes du Monde.

Une quarantaine de grimpeurs s’étaient donc donné rendez-vous dans la salle Karma à Bleau ce week-end, pour s’affronter dans deux circuits de compétition. Le but ? Décrocher l’unique place mise en jeu pour intégrer l’équipe de France sur les premières Coupes du Monde de bloc 2021 et ainsi rejoindre Manu Cornu, Micka Mawem et Fanny Gibert, déjà sélectionnés suite à leurs résultats de 2019.

Et la jeunesse a frappé fort ce week-end ! Chez les hommes comme chez les femmes, cette place en équipe de France seniors a été remportée par deux de nos plus prometteurs grimpeurs, qui ont confirmé ce week-end qu’ils avaient toutes les cartes pour aller se battre sur les compétitions internationales seniors.

Chez les femmes, c’est Oriane Bertone qui s’impose. Elle remporte le premier circuit d’une main de maître, raflant les 100 points attribués au vainqueur du circuit. Puis, elle réitère cette performance dans le deuxième circuit et s’empare de la tête du classement. Un sans-faute pour la jeune réunionnaise, qui fêtera ses 16 ans dans deux jours et qui participera dans un mois à sa première Coupe du Monde de bloc.

La compétition s’est plutôt bien déroulée pour moi, même si je démarrais dernière du premier circuit du fait que je n’avais pas de classement antérieur en senior. Beaucoup d’attente mais une ambiance vraiment top dans l’iso.

Le premier circuit a été plus compliqué car je n’étais pas assez concentrée et j’ai eu du mal à me battre dans les blocs. Heureusement que le premier bloc était plutôt facile, ce qui m’a permis d’entamer en douceur la compétition. Pour le deuxième circuit, j’étais bien plus préparée et il m’a semblé plus facile que le premier, alors que ce n’était pas forcément le cas.

C’est une super expérience pour moi et je suis super contente de pouvoir intégrer le circuit international senior de cette façon-là. »

Oriane Bertone aura profité de sa souplesse légendaire pour remporter ce sélectif et décrocher sa place en équipe de France © Arthur Delicque

Chez les hommes, c’est Mejdi Shalck qui s’offre le maillot bleu ! On se souvient de l’énorme performance qu’il avait réalisée sur la Coupe du Monde de difficulté de Briançon cet été. Il s’agissait de la première compétition internationale à laquelle Mejdi participait, à l’issue de laquelle il parvenait à rentrer en finale. Ce week-end, Mejdi remporte le premier circuit et termine troisième du second circuit. Au classement général, il sera le grimpeur à compter le plus de points, décrochant donc sa place en équipe de France de bloc seniors.

J’y suis allé sans trop de pression, je savais que j’avais une carte à jouer, mais arrivé devant les blocs, je me suis laissé grimper sans me prendre la tête et en étant bien énervé ! Et ça c’est plutôt bien passé !

Je ne réalise vraiment pas que j’ai décroché ma place en équipe de France de seniors, je n’arrive pas à y croire, ça me paraît impossible… C’est un peu un rêve qui se réalise.

Pour l’instant je crois que je ne suis qualifié que pour l’étape de Coupe du Monde de Meiringen, étant donné que celles en Chine ont été reportées, mais c’est déjà une opportunité incroyable pour moi ! »

Les résultats complets du sélectif:

Prochain rendez-vous les 20 et 21 mars pour ceux qui n’ont encore pas saisi leur chance.

fEn effet, en raison de la crise sanitaire et de la reprogrammation des Championnats de France de bloc, une compétition sélective de remplacement aura lieu dans la salle Vertical Art de Rungis. Les vainqueurs de ce sélectif décrocheront leur place en équipe de France à leur tour.

Les Jeux Olympiques de Tokyo se dérouleront sans spectateurs étrangers

Selon plusieurs médias japonais, une décision aurait été prise ce mardi interdisant la présence de spectateurs étrangers lors des Jeux Olympiques de Tokyo.

Citant des responsables proches du dossier, l’agence de presse japonaise Kyodo News a annoncé ce jour que le gouvernement japonais avait décidé d’interdire la présence de spectateurs étrangers lors des Jeux Olympiques de Tokyo, qui se dérouleront du 23 juillet au 8 août 2021.

En effet, au regard de la situation sanitaire actuelle et compte tenu des inquiétudes de la population locale et de la découverte de variants du coronavirus dans plusieurs pays, le gouvernement japonais a conclu qu’il n’était pas possible d’accueillir du public vivant hors du Japon lors de toute la durée des Jeux Olympiques.

D’après un sondage publié il y a quelques jours, 91% des japonais souhaitaient que le nombre de spectateurs présents aux Jeux Olympiques soit réduit au minimum, voire même que le public ne soit pas du tout autorisé.


Lire aussi COVID-19: les premières règles des J.O de Tokyo dévoilées !


La décision officielle devrait être prise d’ici quelques jours, après une réunion entre le gouvernement japonais, la municipalité de Tokyo, les organisateurs des Jeux, le CIO ​et le Comité International Paralympique.

La cérémonie du relais de la flamme à huis clos

Par ailleurs, le Japon a annoncé que la cérémonie d’ouverture du relais de la flamme olympique, prévue le 25 mars, se tiendra à huis clos, sans la présence de spectateurs, ni locaux ni étrangers.

Tomoa Narasaki établit un nouveau record de vitesse personnel !

À l’occasion d’une Coupe du Japon, Tomoa Narasaki, déjà connu pour être le grimpeur le plus rapide de son pays, a établi un nouveau record national: 5,727 secondes. Il vise les 5,5 secondes pour les J.O.

Il est incontestablement le grimpeur non-spécialiste le plus rapide de la planète. Tomoa Narasaki est devenu si rapide, qu’il peut maintenant battre des spécialistes de la discipline sans problème. De bon augure pour le grimpeur nippon à maintenant moins de cinq mois des Jeux Olympiques…

À l’occasion d’une Coupe nationale organisée le week-end dernier au Japon, Tomoa Narasaki a battu à deux reprises son record personnel. En finale, il ne laisse aucune chance à son adversaire et avale la voie en seulement 5,727 secondes: nouveau record personnel et nouveau record japonais.

Avec un temps de 5,58 secondes, Bassa Mawem est le seul grimpeur olympien à détenir un record personnel plus bas que Tomoa. Mais ce dernier ne compte pas s’arrêter là. Pour les Jeux Olympiques, il compte bien être capable de grimper la voie en 5,5 secondes et ainsi se rapprocher du record du monde, détenu actuellement par l’iranien Reza Alipourshena, qui avait signé un temps de 5,48 secondes lors d’une Coupe du Monde en Chine, en avril 2017.

5,7 secondes était mon objectif suprême. Ça a été un vrai combat, j’ai tant essayé et je suis tombé sur tellement de mouvements différents. Maintenant que j’y suis arrivé, je me sens super bien !

5,5 secondes, c’est le temps que je vise aux Jeux Olympiques. Je vais tout donner pour ça ! »

Tomoa Narasaki

Double vainqueur du classement général des Coupes du Monde de bloc, Champion du Monde du combiné, double Champion du Monde de bloc et multiple médaillé en Coupe du monde de difficulté, Tomoa Narasaki est l’un des grands favoris à la victoire aux Jeux Olympiques. S’il parvient à signer des runs aussi rapides qu’il l’annonce, ses chances de victoire pourraient encore augmenter considérablement.

  • Voici les images de son run en 5,727 secondes lors de la finale de la Coupe du Japon:

Manu Cornu enchaîne « Le Pilier du Désert Assis Direct » et propose 8C+ !

Manu Cornu vient d’enchaîner son gros projet du moment à Bleau: « Le Pilier du Désert Assis Direct » qu’il propose à 8C+

Après plus de trois mois de travail et des centaines d’essais, Manu Cornu nous a fait une piraterie comme lui seul en a le secret. Hier matin, il est parvenu à rétablir au sommet du « Pilier du Désert Assis Direct », un bloc très physique, le plus dur que Manu n’ait jamais réalisé.

Une exclusivité pour Planetgrimpe, il revient sur cette croix et nous livre tous les détails de cette performance.


Salut Manu ! Tu as annoncé hier avoir enchaîné « Le Pilier du Désert Assis Direct » 8C+. Peux-tu nous en dire plus sur cette performance ?!

Carrément, alors dans un premier temps je veux clarifier les choses et rendre à César ce qui est à César. Ce n’est pas la FA, un autre grimpeur a réalisé le bloc 3 jours avant moi, dans une toute autre méthode vu sa morphologie, (son allonge de 1m93 lui permet d’atteindre des prises que seuls les très grands auront loisir d’essayer) et a proposé 8C. Après en avoir discuté avec lui, il semblerait que la méthode que je réalise soit bien plus dure, donc après d’autres échanges avec 4/5 grimpeurs qui ont essayé le bloc, mon ressenti est allé vers 8C+.

Aucun problème à me confronter aux répétitions futures, au vu de cette cotation ça reste juste mon ressenti.

Peux-tu nous décrire cette ligne et ses spécificités ?

Le départ assis était une ligne encore en projet quand je m’y suis attaqué, mais tous les mouvements avaient été réalisés.

Le bloc commence évidemment assis avec un plat pas très bon main gauche et une main droite plutôt franche, un talon droit très haut vraiment dur à valoriser et qui plus est pour aller chercher un petit tri réellement loin. C’est l’un des mouvements très durs du bloc, qui doit valoir son bon 8A à lui seul. Puis, il faut ouvrir le bassin pour aller mettre une contrepointe sous la main gauche de départ, prendre une inter puis une prise assez plate en semi arquée, bouger les pieds, relancer encore main gauche dans la grande oreille avant de rebouger les pieds afin de se retrouver dans la position du départ debout qui devient encore plus dure au vu de la préfatigue du début.

La petite spécificité du « direct » (brossé par Bristof) est que je suis sorti tout droit, ça ne rajoute pas grand-chose mais ça change radicalement de style et ça me paraissait plus évident que de m’échapper à droite.

Pour l’histoire, quand le bloc a été ouvert dans les années 2000 par Thibaut Le Scour, il y avait un arbre sur le caillou qui empêchait une sortie tout droit. Mais la première fois que je suis allé sur le bloc il n’était déjà plus là, il me paraissait donc plus logique de sortir tout droit.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Manu Cornu (@manu_cornu)

Depuis combien de temps essayais-tu ce bloc et qu’est ce qui t’a motivé à travailler ce passage ?

J’ai commencé à jeter un oeil au bloc fin novembre, donc ça fait 3 mois que je bosse dessus, à la base c’était par pure piraterie, comprendra qui pourra, mais assez vite je me suis pris au jeu, et je l’ai placé comme une priorité.

Je reste un compétiteur dans l’âme, si on m’enlève mon terrain de jeu, j’en trouve un autre et je m’amuse différemment.

Comment s’est déroulé le run d’enchaînement ? 

L’enchaînement lui-même est un très bon run: j’ai grimpé libéré, appliqué. J’étais avec mes potes, il y avait une bonne émulation, j’ai livré un bon combat et ça a fait.

Mais avant le run victorieux, j’étais sceptique, je n’arrivais pas à refaire le premier mouv… Mais après une petite pause ça a fait.

© Adrien Lemaire

Est-ce le bloc le plus difficile que tu aies réalisé ?

Oui clairement ! C’est aussi un des premiers blocs devant lequel j’ai planté ma tente, si on considère que le toit d’Orsay n’en est pas un.

En janvier 2019, tu enchaînais ton premier 8B, en juillet 2020 tu cochais « La Force » 9a (ou 8C/8C+ trav) et cette année tu rentres dans le 8C+. Que nous réserves-tu pour 2022 ?!

J’aimerais surtout savoir ce que nous réserve 2022… Moi je vais continuer ma petite route tranquillement, et puis on verra quelle mouche me piquera la prochaine fois.

Bien que déjà sélectionné en équipe de France, tu as participé le week-end dernier au sélectif à Karma. Qu’est-ce que ça fait de retrouver une ambiance de compétition ?

Oui j’ai grimpé au sélectif pour me remettre dans le bain de la compet avant une potentielle Coupe du Monde. J’ai abordé la compet détendu au vu de ma sélection déjà assurée. Mais je me savais en forme, je me suis donc permis de retourner essayer « Le Pilier du Désert Assis Direct » entre les deux tours du circuit, parce que c’était mon objectif du moment. Donc pour l’ambiance compétitive je vais attendre le prochain sélectif, afin de me concentrer réellement sur ce que je fais, comme lors d’une vraie compétition.

© Gilles Puyfagès

As-tu d’autres projets à Bleau que tu travailles ou que tu souhaites essayer ?

Pour le moment non, mais je pense que mon prochain bloc sera choisi en fonction de mes lacunes. L’idée est de voir une grosse progression dans certains styles pour être tout terrain, à tout niveau.

D’ailleurs, comment envisages-tu la suite de la saison ? 

Ça va dépendre de la situation sanitaire et de mes envies. Je vais sûrement grimper encore un peu dehors ces prochains temps, mais avant que les jeunes prennent ma place je vais essayer de finir ma carrière de compétiteur en beauté !

Enchaîner un 8C bloc en seulement deux séances ? Nomura Shinichiro l’a fait !

Le jeune asiatique Nomura Shinichiro, connu pour ses incroyables performances sur le rocher, vient de réaliser une nouvelle croix-éclair: « Vanitas » 8C, en seulement deux séances.

Et de sept pour Nomura Shinichiro ! Le jeune grimpeur japonais de 24 ans a réalisé son septième 8C bloc avec « Vanitas », dans son pays natal. La particularité de cette croix ? Seules deux séances lui auront été nécessaires pour rétablir au sommet de ce bloc, où la maîtrise technique l’emporte sur les capacités physiques.

Habitant loin des spots de grimpe, le secteur le plus proche de chez lui se situe à 1h30 en voiture. Puis, il lui faut environ 4 heures pour atteindre les blocs qu’il travaille en ce moment, comme c’était le cas avec « Vanitas »… On comprend donc pourquoi le japonais tente d’être le plus efficace possible !

Mon objectif à long terme est d’enchaîner des blocs plus durs que 8C à travers le monde entier et de faire des premières ascensions.

J’ai trois projets en ce moment. Je suis sûr que l’un d’entre eux est plus dur que 8C, il comporte des mouvements vraiment très durs.

Mon autre objectif est de réaliser des mouvements que l’on dit « impossibles à faire en étant petit », afin de donner de l’espoir à ceux qui, comme moi, sont petits. Je ne mesure qu’1m59. »

Le roi des performances-éclairs

Notons que Nomura Shinichiro est un spécialiste des records. Quelques semaines seulement après avoir tâté du caillou pour la première fois de sa vie, il enchaînait « Shambala » et « Babylon », deux 8C, parmi les blocs les plus durs de son pays.

Quelques jours plus tard, il surenchérissait: en moins de 90 minutes, il réalisait « Orochi » 8C et « Ginga » 8B+. C’est la première fois qu’un grimpeur enchaînait des blocs si durs à cette allure.

Enfin, il passait un nouveau cap il y a deux ans en réalisant trois blocs en 8B+ et 8C, le tout, dans la même journée !

Un entraînement poussé à l’extrême !

Passionné d’entraînement, Nomura Shinichiro poste régulièrement sur les réseaux sociaux des vidéos à en faire trembler vos poulies. Sa dernière en date ? Une vidéo où l’on voit le japonais réaliser des tractions à un bras sur une réglette de… 6mm seulement !

« Je me concentre juste sur le mouvement de la première articulation des doigts. Mon prochain défi, c’est de réaliser une traction à un bras sur une latte de 4mm. Mon objectif à long terme est de réussir à réaliser une traction d’un bras sur une prise de 1mm. »

Record: Pete Whittaker réalise la plus longue suspension !

Pete Whittaker, connu pour ses ascensions remarquables en trad et en fissure dans le monde entier, vient de battre un record mondial, complètement par hasard. Il a réalisé la plus longue suspension à deux mains autour d’une barre: 20 minutes et 21 secondes.

En ouvrant les yeux le matin même, Pete Whittaker ne s’attendait pas à devenir la personne à tenir le plus longtemps au monde en suspension.

Tout commence quand l’un de ses abonnés lui envoie un message sur Instagram pour lui parler d’un défi très en vogue aux États-Unis, mais réalisable partout à travers le monde: tenir le plus longtemps possible en suspension autour d’une barre.

Suite à l’engouement et l’ampleur que prenait ce challenge, un événement avait été créé sur internet, afin de structurer ce concours, indiquant des règles précises à respecter et affichant des dates limites pour participer. Amateur de défis en tout genre, il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité de Pete Whittaker. Quelques heures plus tard, le grimpeur britannique se retrouvait les deux mains fermement accrochées autour d’une barre, prêt à participer à ce challenge:

J’ai jeté un coup d’œil aux règles et aux dates du défi, et j’ai réalisé qu’il me restait seulement 5 heures pour m’inscrire. J’ai aussitôt regardé le classement provisoire en cours: le premier affichait un temps de 16 minutes et 43 secondes (ce qui semblait assez fou)…

Bref, je me suis lancé, et alors que je m’accrochais, j’ai succombé à la douleur dans les avant-bras. J’ai réalisé que ça ne s’améliorait pas au fil du temps, mais étonnamment, ça n’empirait pas non plus, alors j’ai continué. Après avoir passé la barre des 17 minutes, j’ai fait quelques minutes supplémentaires pour être sûr d’avoir le meilleur score, puis j’ai lâché à 20 minutes et 21 secondes (en référence à l’année 2021).

De retour à la maison, en téléchargeant mon score sur le site de la compétition, j’ai découvert que j’avais battu le record du monde 😂 (j’aurais dû continuer, haha).

Cependant, je n’ai absolument aucune idée si les règles que j’ai utilisées pour cette compétition sont les mêmes que le record du monde officiel. »

Pete Whittaker

  • Voici la vidéo de ce record:

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Pete Whittaker (@petewhittaker01)


Lire aussi | En solo intégral, Pete Whittaker enchaîne les 800m de la falaise de Kjerag !


❌