Le Japon a fermement démenti des rumeurs selon lesquelles une annulation des Jeux Olympiques de Tokyo, déjà reportés l’an dernier à cause de la pandémie, serait envisagée.
« Il n’y a aucune raison de croire que les Jeux olympiques à Tokyo ne s’ouvriront pas le 23 juillet » affirme Thomas Bach, président du Comité International Olympique.
Depuis le début, la quête de l’escalade vers les Jeux Olympiques est une véritable montagne russe. En 2013, la discipline a d’abord été refusée pour les Jeux de Tokyo en 2020. Les grimpeurs ont eu une seconde chance lorsqu’une nouvelle règle a permis au pays hôte d’ajouter de nouveaux sports à l’attrait local et international. Vingt-six sports se sont portés candidats. L’escalade a été acceptée, ainsi que quatre autres disciplines seulement. En 2019, poursuivant sur sa lancée, le Comité Olympique a voté à l’unanimité l’inclusion de l’escalade aux Jeux Olympiques de Paris de 2024, allant même jusqu’à offrir deux médailles pour nos trois disciplines. Puis la pandémie a frappé et les Jeux de 2020 ont été reportés à 2021. Et depuis le début du mois, de nombreux articles ont jeté le doute sur la possibilité que les Jeux soient maintenus cet été.
Les Jeux de Tokyo définitivement annulés ?
Tout d’abord, le 11 janvier, suite à une étude réalisée au Japon, l’Associated Press a rapporté que « 80% des Japonais estiment que les Jeux Olympiques de Tokyo devraient être annulés ou reportés, ou pensent qu’ils n’auront pas lieu ». Les résultats de cette étude ont été publiés quatre jours après que la région de Tokyo ait été mise en quarantaine en raison d’un pic des cas de COVID-19. Le Japon ne devrait pas commencer à vacciner les habitants avant la fin du mois de février. Le gouvernement avait prévu de finir de vacciner les 126 millions de personnes du pays un mois avant les Jeux, mais a depuis fait marche arrière.
Puis, nouveau coup de tonnerre la semaine dernière. AU micro de la BBC, Keith Mills, le vice-président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de 2012 à Londres, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les Jeux soient annulés cette année: « En regardant la pandémie sévir dans le monde entier, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Afrique et à travers l’Europe, cela semble peu probable », a-t-il déclaré. « Si j’étais à la place du Comité Organisateur à Tokyo, je ferais des plans pour une annulation et je suis d’ailleurs sûr qu’ils ont envisagé des plans pour une annulation. Je pense qu’ils vont attendre la dernière minute au cas où la situation s’améliorerait considérablement, au cas où les vaccinations se dérouleraient plus vite que nous l’espérons tous ».
Près de 80% des Japonais estiment qu’il faut reporter, voire carrément annuler, les prochains Jeux Olympiques de Tokyo.
Enfin, et surtout, le journal britannique The Times a cité une source anonyme affirmant que les responsables japonais ont déjà décidé d’annuler les Jeux. « Le gouvernement japonais a conclu en privé que les Jeux olympiques de Tokyo devront être annulés à cause du coronavirus, et l’accent est maintenant mis sur la sécurisation des Jeux pour la ville au cours de la prochaine année disponible, 2032 », peut-on lire dans l’article. « Selon un membre haut placé au pouvoir, un accord a été passé sur le fait que les Jeux, déjà reportés d’un an, sont condamnés. L’objectif est maintenant de trouver un moyen de sauver la face en annonçant l’annulation, ce qui laisse ouverte la possibilité que Tokyo soit l’hôte des Jeux à une date ultérieure. Personne ne veut être le premier à le dire », a déclaré cette source.
Combien coûterait une annulation ?
Le mois dernier, les organisateurs des J.O ont réévalué le budget de l’événement à 13 milliards d’euros, soit 2,3 milliards d’euros de plus que l’estimation précédente, notamment à cause des coûts du report et des mesures sanitaires. L’addition finale devrait être encore élevée, faisant de Tokyo 2020 les Jeux Olympiques d’été les plus chers de l’Histoire.
D’après une étude effectuée par Katsuhiro Miyamoto, professeur émérite de sciences économiques dans une université japonaise, le report des Jeux équivaudrait à un manque à gagner de 35,6 milliards d’euros. Des Jeux à huis clos seraient synonymes d’une perte de 19 milliards pour le Japon, tandis que la perte s’élèverait à 11 milliards d’euros au cas où le nombre de spectateurs serait réduit de moitié.
Une annulation aurait également des conséquences plus impactantes pour les fédérations sportives. Beaucoup de fédérations nationales et internationales se retrouveraient en danger financièrement, car certaines dépendent de l’argent que leur verse le CIO.
Toutes les infrastructures des Jeux de Tokyo ont déjà été construites et sont prêtes à accueillir les sportifs cet été.
Les organisateurs démentent les rumeurs !
Jusqu’à présent, le Comité International Olympique a déclaré que les Jeux se poursuivraient comme prévus. Dans une déclaration, ils ont qualifié l’histoire du Times de « catégoriquement fausse »:
Certaines informations circulant aujourd’hui prétendent que le gouvernement du Japon a conclu en privé que les Jeux Olympiques de Tokyo seront annulés à cause du coronavirus. Ceci est catégoriquement faux.
Lors d’une réunion de la commission exécutive du CIO en juillet dernier, il a été convenu que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 se tiendrait le 23 juillet de cette année, et le programme et les sites des Jeux ont été reprogrammés en conséquence. Toutes les parties concernées travaillent ensemble pour préparer des Jeux réussis cet été.
Nous mettrons en œuvre toutes les contre-mesures possibles contre la COVID-19 et continuerons à travailler étroitement avec le CIO, le Comité d’Organisation de Tokyo 2020 et le gouvernement métropolitain de Tokyo dans nos préparatifs pour que les Jeux se déroulent cet été en toute sécurité.
Avec ses partenaires et amis japonais, le CIO se concentre et s’engage pleinement à assurer le succès des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 cette année. »
« Il n’y a pas de plan B » annonce Thomas Bach, président du CIO
Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré qu’« il n’y a aucune raison de croire que les Jeux Olympiques à Tokyo ne s’ouvriront pas le 23 juillet dans le stade olympique de Tokyo. C’est pourquoi il n’y a pas de plan B et c’est pourquoi nous sommes pleinement engagés à faire en sorte que ces Jeux soient sûrs et réussis », admettant cependant qu’un nombre limité de spectateurs, voire un huis clos, restaient des options envisageables.
Le CIO devrait annoncer plus en détail les mesures de sécurité COVID-19 qui seront déployées pour les Jeux Tokyo au début de cette année, et une décision concernant l’autorisation ou non des spectateurs à assister aux Jeux sera annoncée d’ici la fin du printemps.
Le relais de la flamme olympique devrait commencer le 25 mars, tandis que les Jeux se dérouleront du 23 juillet au 8 août.