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Greenspits lance un appel à projets pour soutenir des projets d’équipement ou de rééquipement

En septembre dernier sortait « Le Jardin des Spits », un documentaire sur les équipeurs produit par Greenspits et réalisé par Péma Vives !

Dès le départ, l’idée était que les bénéfices issus de la vente du film servent ensuite à financer des projets d’équipement ou de rééquipement, afin que le spectateur devienne non plus un simple consommateur mais également un acteur pour de futurs projets.

Greenspits met donc aujourd’hui en place, en plus des soutiens ponctuels apportés tout au long de l’année aux équipeurs, un appel à projets à l’échelle nationale afin de l’ouvrir au plus grand nombre !

Le montant total de la cagnotte est de 4700€ (2350€ issus du crowdfunding du « Jardin des Spits » et 2350€ ajoutés par Greenspits issus des bénéfices de la Fête du Spit 2020).

Cette cagnotte sera répartie entre plusieurs projets soigneusement sélectionnés par Greenspits, avec une priorité mise sur les projets de rééquipement et sur les zones géographiques où l’escalade outdoor n’est pas ou peu représentée.

Les projets présentés devront répondre à certains critères, dont les plus importants sont : être menés en bonne concertation entre toutes les personnes concernées (municipalités, acteurs locaux de l’équipement et de la protection de l’environnement), être réalisés par des personnes qualifiées et enfin être en adéquation avec les valeurs de Greenspits.

Si vous avez des questions, vous pouvez les poser à l’adresse pema@greenspits.com.

La date limite pour le dépôt des dossiers est fixée au 30 avril 2021.

Nao Monchois enchaîne son premier 8B+ bloc (+ vidéo!)

Spécialiste de la diff, Nao Monchois commence également depuis quelques temps à s’entraîner en bloc, et visiblement ça paye! Il vient tout simplement de réaliser son premier 8B+ bloc avec l’enchaînement de « Sleepless » à Rioupéroux! Pour l’occasion, il nous laisse ses impressions en exclusivité:

C’est un bloc plutôt long d’une dizaine de mouvement avec des arquées correctes en épaules ce qui me convient plutôt bien. L’effort plutôt endurant sans mouvement « extrême » m’a permis de m’en sortir avec le petit côté diffeux…

La stratégie mise en place depuis le début de l’année avec mon entraîneur Mike Fuselier était d’aller dehors 1 fois par semaine lorsque cela était possible. Ça sort la tête, c’est utile pour l’entraînement, et surtout, c’est pas comme en salle, un beau run est un run d’enchaînement, et rien d’autre!

L’enchaînement était assez rigolo, je suis actuellement en plein cycle de résistance pour préparer la saison de difficulté et cela faisait 2 week-ends que l’on allait dans ce bloc pour se changer les idées avec michmich (Mathieu Miquel). J’étais tout proche la dernière session et du coup j’ai décalé mes séances de la journée pour une session express avant d’aller se massacrer les avant-bras sur le grand mur à voiron. Levé tôt, 2h pour s’échauffer, mettre le run et feu à voiron ! Le coup de poker a fonctionné!

Un grand merci à mes partenaires pour leur soutien, la Fondation INP, la Sportiva, Beal, Myleore, le festival Grandes Heures Nature.

Nouvel événement en vu: Les Blok Games les 24 et 25 avril

Le samedi 24 et dimanche 25 avril 2021 se tiendra la 1ère édition des BlokGames, organisée par BlokCorp et Block’Out. Cette compétition d’escalade de blocs indoor aura lieu à Block’Out Metz et réunira les athlètes francophones parmi les plus performants, et Planetgrimpe sera partenaire de l’événement.

BLOKGAMES, LA COMPÉTITION DE BLOCS EXTRÊMES 

Comme vous le savez, la situation sanitaire a modifié le calendrier des compétitions d’escalade de blocs. Un contexte complexe et frustrant pour les grimpeurs de haut niveau !

Sur une idée originale proposée par les frères George, il s’agira d’une compétition à huis clos diffusée en LIVE sur Instagram (sur les comptes de PG, BO ou BlokCorp) : 12 athlètes hommes et femmes s’affronteront pendant ces 2 jours !

 >> LE TRAVAIL DES BLOCS – 24 avril 2021 <<

4 blocs extrêmes femmes et 4 blocs extrêmes hommes imaginés par nos ouvreurs !

Les 12 compétiteurs auront une journée pour travailler ces blocs extrêmes créés spécialement pour l’évènement. Photos, vidéos, et retours des grimpeurs seront diffusés sur les réseaux sociaux.

>> LA COMPÉTITION – 25 avril 2021 – LIVE A 15H <<

Après la journée de travail du 24 avril, les athlètes passeront à tour de rôle sur chaque bloc et auront 3 essais max pour tenter de les réaliser ! Suivez les BlokGames et les best grimpeurs francophones en LIVE à 15h sur les comptes Instagram Planetgrimpe, BlokCorp et Block’Out avec les commentaires en live de Christopher et des interviews exclusives des compétiteurs.

LES COMPÉTITEURS DES BLOKGAMES !

Mais qui sont les 12 compétiteurs que vous allez suivre pendant ces 2 jours ?
Découvrez les 6 hommes et 6 femmes de haut niveau en compétition aux BlokGames à partir du 19 avril, restez connectés!

LES PARTENAIRES DES BLOKGAMES

 

Oriane Bertone: « Ça me fait bizarre de savoir que j’ai ma place dans une finale de coupe du monde »

Quelques heures après sa première finale de coupe du monde de bloc, et par la même occasion son premier podium (médaille d’argent pour rappel), Oriane Bertone a répondu à quelques questions… 


Qu’est-ce que tu ressens à chaud après cette finale de fou?

Pour le coup, pas grand chose. Hier soir, j’étais toujours coincée dans l’excitation et la motivation de l’après-effort, juste avant l’évacuation du stress ! Des félicitations que j’avais du mal à comprendre au début, mais petit à petit j’ai réalisé : deuxième place à ma première coupe du monde. « quoi ? 2ème ?», « incroyable » et « c’est si fou » étaient les seuls mots qui sortaient de ma bouche, à répétition, on peut dire que je ne m’y attendais pas !

Parle nous du bloc 3 que tu sors à la dernière seconde…

Un bloc 3 très dans mon style, que je comprends très rapidement mais beaucoup d’essais parasites marqués pas des zipettes, et un dernier essai a l’arrache, pour le fun, que je mets sans avoir aucune idée du temps restant… les copains derrière qui hurlent à la mort, je comprends qu’il faut que je me bouge, et j’arrête enfin de réfléchir pour engager le dernier mouv !

Et le bloc 4 on t’a senti perdre ta sérénité, raconte nous!

Le bloc 4, tout autant dans mon style. Je flashe la zone, et zippe en engageant sur la fissure, et jamais je n’ai réussi à remonter. Je me suis prise une redescente soudaine de la pression et plus rien n’allait. J’oubliais mes méthodes, plus aucune trace de force mentale et mon corps qui criait à l’aide… ça m’a agacé, je m’impatientais et à partir du moment où tu t’impatientes sur un bloc technique, plus rien ne fonctionne. Terminé pour Ori !

Que Dire de Janja Garnbret?

Janja toujours aussi impériale. un niveau incroyable et une maîtrise des mouvements folle; j’ai encore du boulot. Retour à l’entraînement !

Si je te dis que tu viens d’entrer dans le top niveau mondial tu me dis quoi?

Ça me fait bizarre de savoir que j’ai ma place dans une finale de coupe du monde. Effectivement ça me fait plaisir, et c’est vrai que je suis entrée dans « la cour des grands » mais rien n’est encore gagné ! Hâte de voir à l’occasion d’une autre compétition si je me débrouille sur d’autres styles d’ouverture !

Un dernier mot à ajouter après ton exploit?

Les coupes du monde ça fatigue, si vous ne me voyez plus ou que je ne réponds plus dans les jours qui suivent c’est que je suis en période d’hibernation!

Adam Ondra et Janja Garnbret règnent sur la coupe du monde de bloc de Meiringen

C’est bien simple, Adam Ondra et Janja Garnbret auront été les plus forts sur cette première étape de coupe du monde de bloc à Meiringen, en dominant un à un chacun des tours de la compétition. Après 22 mois sans une seule étape de bloc, le top niveau mondial n’a pas changé, on retrouve les mêmes au sommet, pour notre plus grand bonheur!

Janja Garnbret sur une autre planète

Si on la pressentait très en forme après le tour de qualif et celui des demi, il était difficile d’imaginer qu’elle survolerait autant la finale… Les 4 blocs sont topés, le premier à-vue et de façon presque déconcertante (d’autant plus qu’elle sera la seule au sommet du bloc), les suivants en 2 essais, et toujours avec autant d’aisance. C’est simple, à chaque bloc on attend de voir la démonstration de facilité de la Slovène, et elle s’en donne à coeur joie. Janja aura donc été intouchable tout au long de la compétition, en démontrant toute sa force d’adaptation dans tous les styles possibles. Franchement, respect, il n’y a rien à redire…

Oriane Bertone impressionne pour sa première participation en coupe du monde

Depuis pas mal d’années maintenant, la jeune réunionnaise fait parler d’elle avec ses grosses performances sur le caillou, et depuis son entrée en minime elle se fait également remarquer en compétition avec en 2019 le double titre de championne du monde de bloc et de diff chez les jeunes… Après une pause forcée en 2020, la voici cadette en 2021, catégorie lui permettant d’accéder aux compétitions seniors. Des sélectifs nationaux rondement menés, et voilà qu’Oriane décroche son ticket pour l’équipe de France senior: direction Meiringen pour sa  première étape de coupe du monde de bloc… Et il n’en fallait pas plus pour impressionner la planète escalade: elle nous prouve en une compétition qu’elle fait partie du top niveau mondial féminin en décrochant la médaille d’argent après une finale loin d’être donnée, et des adversaires eux aussi bien affutés. Sur le tableau des scores elle tope 2 blocs sur cette finale (le deuxième puis le troisième à la dernière seconde) et avait les moyens de sortir le dernier, mais sans succès après une zipette et une petite démobilisation dans les essais suivants.

On ne va pas se mentir, Oriane était attendue sur cette épreuve internationale, tout le monde avait les yeux rivés sur elle: la pression aurait pu la déstabiliser, mais non, elle sera restée concentrée, focus, et déterminée à grimper avec plaisir, son leitmotiv. Du haut de ses 16 ans elle pourrait donc bien venir bousculer l’ordre mondial, il lui faudra maintenant confirmer son entrée dans le top niveau international sur les prochaines échéances… nous la suivrons bien entendu avec la plus grande attention!

Nico Januel, coach de l’équipe de France, commente les résultats de nos tricolores sur ces 2 jours:

C’est vraiment top pour Oriane et pour l’équipe de commencer la saison avec ce podium. Il y a eu des déceptions et des performances très encourageantes ce week-end avec un mix « d’anciens » et de très jeunes qui ont formé un groupe super intéressant. Et malgré ce qui a put être dit ces dernières semaines, c’est super de voir que la stratégie fédérale mis en place chez les plus jeunes (notamment avec la création il y plusieurs années eu Trophée poussin Benjamin) commence à porter ses fruits.

Natalia Grossman: À 19 ans, la nouvelle américaine qui monte

Les amateurs de compétitions la connaissaient déjà un petit peu puisqu’elle raflait la médaille d’argent des championnats du monde de bloc junior en 2019. Elle a également déjà participé à 4 étapes de coupe du monde de bloc dont 3 à domicile (étape de Vail) en 2017 (49ème), 2018 (33ème) et 2019 (7ème).

La progression est donc continue et après presque 2 années de pause de compétitions, elle nous prouve sur cette étape qu’il faudra désormais compter sur elle. Au delà de son très beau résultat (médaille de bronze), elle nous aura gratifié d’une grimpe posée, réfléchie et puissante, se payant même le luxe, à l’instar d’Oriane, de reléguer la japonaise Akiyo Noguchi à la 4ème place!

Adam Ondra ne se laisse pas dépasser par les japonais

A l’image de Janja Garnbret chez les femmes, Adam Ondra partait favori sur cette finale malgré une horde de Japonais (4 au total) à ses côtés. Et bien qu’Adam remporte brillamment cette finale, ce n’était pas gagné d’avance puisque sur le premier bloc il n’atteindra même pas la prise de zone… laissant alors 2 japonais lui passer devant: Yoshiyuki Ogata qui tope le  bloc et Tomoaki Takata qui validera la zone.

Mais c’était sans compter sur un Adam Ondra tout de même bien affûté… après cette mésaventure dans le premier bloc, le Tchèque enchaînera les 3 suivants, ne laissant ainsi aucune chance à ses adversaires qui, au mieux, toperont deux blocs… Adam nous démontre une fois de plus tout son talent, aussi bien physique que mental, et s’impose comme l’un des favoris pour les JO de Tokyo de cet été.


Toutes les actualités liées à la coupe du monde de Meiringen à découvrir ici


Résultats des finales

Replay des finales

Janja Garnbret reine de la coupe du monde de Meiringen, Oriane Bertone sur le podium!

On le sentait venir depuis le début de l’épreuve, Janja Garnbret semblait au dessus du lot, et on peut même dire qu’elle est définitivement sur une autre planète. Elle remporte cette finale haut la main, sans broncher.  Notre seule française en lice, Oriane Bertone, fait quant à elle une entrée fracassante dans le monde des seniors en réalisant son premier podium de coupe du monde avec une médaille d’argent s’il vous plaît…

En attendant notre résumé complet, voici les résultats féminins ci-dessous:

Adam Ondra n’aura rien lâché et remporte cette première étape de coupe du monde de bloc à Meiringen

Les finales masculines auront donné du fil à retordre aux 6 grimpeurs en lice (dont 4 japonais, rappelons-le !), mais malgré un faux départ sur le premier bloc, Adam Ondra aura su se remobiliser pour finalement s’imposer de la plus belle des manières… Respect!

Avant un résumé complet, voici les résultats de cette finale:

Oeil d’ouvreur: Rémi Samyn nous livre ses impressions après les demi-finales

Alors que les finales de cette première étape de coupe du monde de bloc débutent ce soir à 19h, nous sommes allés à la rencontre de Rémi Samyn, ouvreur sur cette étape, qui nous parle de la compétition avec son oeil d’expert …

En tant qu’ouvreur, comment avez vous abordé cette compétition avec l’équipe ?

On était tous hyper excités, hyper motivés, car après de nombreux mois sans coupe du monde, cette étape était très attendue. Et puis on avait la chance d’avoir pas mal de beau matos pour ouvrir, notamment Flathold et Cheeta qui ont sorti de belles choses pour la coupe du monde, donc c’est toujours super motivant et excitant de bosser dans ces conditions.

Apres 22 mois sans Coupe du Monde de bloc et de multiples confinements dans chaque pays, n’était-ce pas trop dur de prédire le niveau des compétiteurs ?

Je te cache pas que c’était vraiment compliqué… On avait beaucoup d’incertitudes sur le niveau, même si moi j’ai eu la chance l’année dernière d’ouvrir les deux plus grosses compétitions de l’année, Briançon en diff en aout et  Moscou en bloc au mois de novembre. J’avais donc quelques repères par rapport à Moscou, mais c’était un championnat d’Europe, tout le monde n’était pas là donc ce n’est pas non plus 100% représentatif du niveau mondial. Donc oui, clairement ce n’était pas simple d’imaginer le niveau de forme des athlètes sur Meiringen ; Et autre inconnue, après autant de temps sans coupe du monde on risquait de voir des nouvelles têtes qu’on ne connaît pas vraiment, avec un niveau de dingue, donc pour palier à ça on a dû être super attentifs sur les qualifs hier pour ensuite ajuster au mieux les demi aujourd’hui.

Pour l’instant, je ne veux pas porter la poisse mais nos ajustements pour les demi-finales ont super bien fonctionné! On a eu droit à une super demi finale, ni trop dure ni trop facile, avec des blocs variés. Plus qu’à espérer le même scénario en finale ce soir!

Que penses tu de la performance des français sur cette compétition ?

Super agréablement surpris par les performances des jeunes que ce soit Mejdi ou Oriane qui n’ont vraiment pas démérité en demi. C’était encore un peu trop intense pour Mejdi, notamment dans les blocs deux et trois qui étaient très physiques, et puis Oriane, franchement elle a déroulé et elle nous a prouvé qu’elle était dans le top niveau mondial. Petite pensée aussi pour Paul Jenft qui était loin d’être ridicule en qualif, il aurait pu avoir sa chance lui aussi! En tout cas vraiment les jeunes auront été impressionnants pour moi!

Après en ce qui concerne nos leaders,  Manu Cornu a fait une très belle compétition, ça ne suffit pas pour la finale mais je pense qu’il a quand même vraiment fait le job. Micka Mawem, il était en dessous des attentes, mais il ne faut pas oublier qu’il est sur le projet du combiné donc forcément il met moins d’énergie sur le bloc parce qu’il a aussi beaucoup de travail sur la vitesse pour pouvoir briller à Tokyo. Et enfin Fanny Gibert, c’est vrai que c’est un peu décevant, malgré tout elle était dans un tour assez facile où il fallait faire 4 blocs, elle en fait trois on va dire que c’est pas non plus catastrophique.  Je pense qu’en réglant quelques petits détails sur les prochaines étapes elle devrait rapidement faire bien mieux que ça.

La finale de Meiringen nous réserve souvent des blocs « surprises » et « inédits » en terme de mouvements. Faut il s’attendre cette année encore à une surprise en terme d’ouverture ?

Pour les finales je ne peux pas forcément trop en révéler, mais évidemment qu’il va y avoir encore des belles surprises, surtout par rapport aux nouveauté qui ont été crées pour l’occasion, que ce soit des prises fissure ou des gros volumes assez esthétiques, les surprises seront au rendez-vous!

Ton pronostic sur les gagnants ce soir ?

Alors ayant quand même bien regardé les demi-finales de près, sans surprise je vais dire Janja Garnbret pour les filles: depuis le début elle me semble largement au-dessus des autres…  Et pour les hommes je vais prendre le risque de miser sur le petit jeune japonais, Sohta Amagasa… Il a des qualités impressionnantes, et il pourrait bien faire la différence pour sa première coupe du monde!

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3 podiums pour les français sur la première étape de coupe d’Europe de bloc

Après de nombreux mois sans compétitions internationales, les Européens ont pu rechausser leurs chaussons de compétitions à l’occasion de la première étape de coupe d’Europe de bloc (Circuit de 3 étapes cette année) qui se déroulait ce week-end en Autriche, le tout avec des consignes sanitaires très strictes.

Si tous les tenors de la discipline n’étaient pas présents (pour cause de crise sanitaire ou de préparation des JO pour certain(e)s), le niveau n’en été pas moins relevé, et histoire de faire bonne figure, les français en lice s’en sont plutôt bien sortis avec 3 podiums sut 8 grimpeurs engagés.

Chez les femmes, c’est une française qui dominera la finale: Mailys Piazzalunga, en étant la seule à sortir 3 blocs. 15ème des qualifs, puis 3ème de la demi, Mailys nous aura gratifié d’une superbe finale! Sur la deuxième marche du podium, on retrouve une autre française très talentueuse, Flavy Cohaut, avec 2 blocs au compteur en 4 essais. L’autrichienne Jessica Pilz, en pleine préparation pour les JO, se classe sur la 3ème marche du podium.

Côté françaises, Camille Pouget est aux portes de la finale (7ème) et nous prouve qu’elle progresse constamment en bloc bien que sa discipline de prédilection soit la diff, et Nailé Meignan passe à côté de ses qualifs en terminant 21ème, première non qualifiée en demi.

Chez les hommes, l’Autrichien Nicolai Uznik domine largement les débats en finale avec 3 Tops, contre un pour le reste du podium. Sur la seconde marche on retrouve le Suisse Nils Favre, et c’est un français juste derrière, Emilien Casado. Si Jakob Schubert et Simon Lorenzi avaient fait un très bon début dans cette compétition en se classant 1er et 2ème des qualifications, ils n’auront pas réussi à passer le tour des demi finales.

Côté français, on retrouve de très belles performances: Mathieu Ternant termine 4ème, tout proche du podium donc, Nathan Martin 6ème, et seul Sam Avezou n’aura pas passé le tour des qualifs en terminant 21ème.

Résultats des finales

Les réactions de quelques grimpeurs français suite à cette étape…

Camille Pouget:

Cette compétition était organisée de manière très pointilleuse : on a commencé par tous faire un test antigenique (malgré nos tests PCR négatif fait avant de venir) et les athlètes passaient nation par nation, il n’y avait pas de public évidemment. C’était donc une compétition assez spéciale mais ça a fait un bien fou de remettre les pieds dans une coupe d’Europe !! D’un point de vue ouverture, les blocs de qualifs étaient tous abordables je pense. Assez basiques, ils ont tous été sortis plusieurs fois. Il fallait bien grimper et être assez efficace. Pour ma part, je sors les deux premiers à vue ce qui a suffit à me qualifier pour la demi (11ème place). Une fois en demi, le niveau s’est clairement intensifié : le deuxième bloc n’est sorti qu’une seule fois et personne n’a réussi le quatrième. C’était les deux blocs physiques. Les deux autres étant deux dalles avec des pyramides pour les pieds, il fallait être appliqué et efficace dans ce style. Comme mon style est plutôt physique j’ai eu un peu de mal à m’exprimer pleinement sur cette demi, mais je réussi au moins une dalle et je valide la zone du bloc deux (qui rapportait pas mal de points) ce qui me place 7ème. C’était vraiment pas loin ! J’étais surprise de terminer aux portes de la finale, je n’y allais pas forcément pour ça d’ailleurs, je ressens donc un peu de frustration forcément, terminer 7ème c’est pas cool mais je vois que mon niveau a bien progressé en bloc et ça c’est super motivant. Je sais ce qu’il me reste à travailler et c’est de bonne augure pour la suite la saison, je commence à prendre mes marques en bloc sénior. Maintenant je vais reprendre l’entraînement pour me préparer aux championnats d’Europe jeune : j’y participerais en diff mais aussi en bloc pour la première fois sur cette dernière année junior !

Mathieu Ternant:

Et bien dans un premier temps c’était vraiment cool de remettre le maillot de l’équipe de France en compétition. C’est loin d’être facile de se sélectionner en France, alors il faut savourer ces moments riches en émotions. Néanmoins, cette pause de compétition ne se ressent pas tellement je trouve, on a fait beaucoup de stage équipe de France avec des situations de compétition de qualité, + les 2 sélectifs dernièrement … j’étais plutôt rodé en terme de circuit de bloc. Ce qui est dur, de mon point de vue perso c’est surtout de s’entraîner sans réel visibilité pour l’avenir. On s’entraîne on s’entraîne et à tout moment la compétition est annulée une semaine avant…. cette incertitude c’est l’aspect le plus dur à gérer en terme de motivation. Pour revenir sur la coupe d’Europe de bloc, on a eu des beaux tours de qualifs, demi et final! Les ouvreurs nous ont bien gâté. J’ai pris beaucoup de plaisir à grimper mais malgré tout j’en garde un petit goût amer… j’étais plutôt en forme physiquement, et mentalement aussi. J’étais prêt, je me sentais à l’aise dans les mouvements mais il m’a manqué un petit manque de concrétisation…. et d’expérience je pense aussi. En finale, l’Autrichien était clairement au dessus, il a gagné chez lui en beauté. Et ensuite on est départagé aux essais dans une dalles à petit pieds, pas forcément très esthétique mais intéressante à grimper. Ce qui est sûr c’est que ça motive pour la suite de l’aventure, je sais que je suis au niveau physique international, alors retour à l’entraînement pour corriger des détails et faire mieux la prochaine fois. Ça se joue toujours sur des détails on le sait tous alors il faut y croire et ne jamais rien lâcher. J’ai hâte de revenir, et avec mon frère Arthur cette fois. On a cet objectif commun et ça serait vraiment beau qu’on arrive un jour à le réaliser ensemble. Il reste du travail, mais on est dans le coup et on va rien lâcher! Je finirai par remercier mes sponsors de m’accompagner dans ce projet: ocun, frictionlabs, lagoped, le club sport Ardèche. Et bien sûr mon club la grimpe (#nutritionMagazine pour les intimes), en Ardèche qui m’aide beaucoup et dans lequel j’ai évolué et où on m’a tout appris.

Mailys Piazzalunga

On était tous très heureux de pouvoir participer à une compet internationale en ces temps un peu imprécis… C’est vrai que ça nous a fait un sacré break de compétitions à l’étranger, mais on avait été bien remis dans le bain avec les sélectifs et les stages de préparations. Pour ma part j’étais hyper motivée et j’avais vraiment hâte de grimper, d’autant plus que c’était certainement une des seules compétitions internationales à laquelle je pourrais participer cette année. J’avais, avant tout, envie de réussir à me faire plaisir pendant ce week-end, et pour le coup, c’est mission accomplie. Même si la compet n’avait pas super bien démarré pour moi, je prends mon ticket pour les demis en topant le dernier bloc des qualifs à la dernière seconde…ouff… Un circuit assez physique dans un format un peu spécial en 4min/4min ce qui ne nous laissait pas beaucoup de repos entre les runs.
En demi, le lendemain j’ai réussi à grimper plus relâchée et avec un peu moins de pression que la veille, top, je me qualifie 3ème en finale et avec Flavy en plus, on était vraiment trop contentes… mais un peu fatiguée… j’avoue haha! J’arrive en finale complètement relâchée, et sans trop d’attente, c’était pour moi tellement beau déjà, d’être arrivée jusque-là… à la lecture, plus on lisait les blocs et plus j’avais envie de grimper dans ce style de bloc qui me convenait plutôt bien, pas trop raide, des volumes, de la technique tout ce que j’aime. Allez c’est parti à fond et surtout avec le sourire !!!  Premier bloc, sur volumes et petites prises je fais à vue, ce qui me lance super bien dans la finale, car on est que 3 filles à le faire. Deuxième bloc, je mets un peu de temps à comprendre le départ en contre pointe, pour finalement faire le bloc hors temps…pour une petite seconde…(pas cool, je m’en voulais tellement en rentrant dans l’iso). Bloc 3, une dalle à sensations, je savais que personne n’avait fait, c’était LE moment pour sortir mon épingle du jeu ! Youhou je flash le bloc ! Je suis relancée dans la course ! Pour le dernier bloc j’étais plus sceptique, je savais que ça ne sortait pas beaucoup, après quelques essais pour comprendre le départ, je mets toute l’énergie et la niaque qu’il me reste pour me mettre un gros fight, me prendre reculées sur reculées et finalement sortir le bloc avec le smile. Wow quel bonheur de réussir à aller chercher de telles ressources même quand les mouvs sont loin pour moi, pas à mon avantage. Quand je vois Flavy arriver et me sauter dans les bras en me disant qu’on fait un et deux… c’était vraiment un beau moment… Première compétition internationale en seniors, première victoire et tout ça avec ma copine… (dire qu’on attendait ce podium ensemble depuis nos premières sélections en minimes) Un beau week-end riche en émotions qui se termine et qui risque de m’ouvrir de nombreuses portes pour la suite de la saison internationale.
En attendant un peu de repos, puis retour à l’entrainement et… en cours aussi… haha
Je tiens à remercier tout particulièrement Nico Januel qui a donné de la voix pour nous tout le week-end, Block out Toulouse, et bien sûr mes entraineurs et mes proches qui me soutiennent et me supportent 😊

Emilien Casado:

Alors j’ai plutôt bien kiffé la compétition, le fronton était pas mal et les prises faisaient vraiment envie. Et puis on est partie avec une super bonne équipe, l’ambiance était vraiment top du coup globalement c’était un week-end dément! Pour les qualifs c’était un peu bizarre: 4blocs en 4 minutes, du coup les blocs étaient bien accessibles et ça m’a permis de bien rentrer dans la compétition. J’étais pas mal stressé  et pas trop confiant de refaire une compétition internationale mais le tour de qualif m’a bien mis en réussite. En demi, les blocs étaient assez durs: j’’ai plutôt bien grimpé dans les trois premiers même si je ne les ai pas topé.   Avant de partir dans le dernier bloc, j’avais plus ou moins compris que il fallait que je le fasse pour passer, du coup je me suis bien mis dedans et au final en le voyant, c’était mon pur style: une coordo et un mouv de souplesse ensuite, du coup j’ai fait le taff et c’est passé en finale. Le tour de finale avant de démarrer j’étais déjà hyper heureux je m’attendais même pas à y rentrer en venant, j’étais venu pour ça mais je savais pas si j’avais le niveau ou pas et donc j’y suis allé avec 0 pression, juste pour kiffer. Le truc c’est qu’à la lecture j’ai vraiment trouvé les blocs dans mon anti style: je savais que ça allait être dur dans les blocs physique mais au final je me suis battu et j’ai eu un peu de chance que les blocs physiques ne sortent pas trop et donc au final, un podium! Donc voilà, hyper heureux de ce weekend, je vais prendre le temps de me reposer un peu j’ai bien senti que j’étais en peine dans les blocs plus durs en intensité par rapport aux autres, du coup je vais aller faire quelques blocs dur en extérieur et puis retour à l’entraînement pour les étapes suivantes!

Flavy Cohaut

Tout d’abord, ça fait vraiment plaisir de retrouver le chemin des compétitions, surtout en ces temps difficiles. Cette coupe d’Europe à Klagenfurt était un peu inespérée pour moi… En effet, je n’avais pas été très efficace sur les sélectifs. J’ai donc abordé cette compétition comme une chance, surtout qu’elle s’annonçait comme une des seules de la saison.
Grâce aux sélectifs et aux différents stages auxquels on a pu participer, on était quand même bien préparé ! Mais la compète ça a quand même un petit truc en plus. En terme d’organisation, c’était top, toutes les mesures nécessaires ont été prises : masques ffp2, huis clos et test antigénique ( pas cool à 7h du matin… )  Pour ce qui est de la grimpe, le tour de qualif était sur un format un peu particulier, circuit de 4 blocs/ 4 min, c’était donc hyper rapide. Un style physique basique, qui me convenait plutôt pas mal. Ça s’est hyper bien passé, je fais 3 blocs et les 4 zones. Ce qui me classe 6ème. Avec les biceps un peu en compote, direction la demi le lendemain. Pour les demis, après un début difficile, (où dans le premier bloc je me tape zipette sur zipette sur un volume et le 2ème où je bouge pas trop trop.. ) Un bloc 3 topé a la dernière seconde et un bloc 4 où j’ai tout donné pour valider la zone, me permettent de prendre ma place en finale. La détermination était vraiment là !  Pour la finale, déjà trop cool d’être arrivée jusqu’ici, je l’ai abordée vraiment comme un plus.  Après la lecture des blocs j’étais un peu sceptique, je n’avais pas tout compris et en plus de ça, c’était pas trop mon style… mais bon, la compète c’est la compète et j’étais là pour tout casser.  Premier bloc, sur volume avec comme dernier mouv un pied très haut à remonter, pas cool pour ma non-souplesse… Bloc 2, beaucoup trop long, ahah. Un premier essai, où je tombe tout en haut, juste le temps de se reposer 1min30 et c’est reparti. Je donne tout, et ça passe !! encore une fois tout juste niveau timing. Bloc 3, une dalle bizarre, j’ai pas réussi à me lever sur le pied… tampis… Et enfin, dernier bloc, celui qui m’inspirait le plus. J’ai utilisé un de mes atouts physiques : mon allonge. J’ai pu chunter le bloc, désolé aux ouvreurs. Hyper heureuse de toper !! En sortant de ma finale, Nico me dit que je suis très très bien classée (d’ailleurs merci à lui d’avoir été là ce week-end). Au vu de ma grimpe, j’étais un peu choquée. J’ai pu admirer et encourager Maïlys qui a mis un run d’anthologie dans ce dernier bloc, c’était ouf !
Au final, trop trop contente de faire un podium sur cette étape de coupe d’Europe. De plus, aux côtés de ma super copine Maïlys. Un beau moment qui restera gravé ! Et pour ce qui est de la suite, un peu de repos et retour à l’entraînement car il reste encore du travail, même si les progrès sont là. Je suis contente que mes efforts soient enfin récompensés. Je tenais à remercier mon entraîneur, et toutes les personnes qui m’entourent, pour leur soutien. En espérant se revoir bientôt dans une salle d’escalade.

Replay des finales

 

 

Nicolas Moineau, déficient visuel, continue de progresser avec un 7c à la première tentative

Vous ne connaissez pas Nicola Moineau? Il a pourtant décroché le titre de champion du monde en 2012 (à Bercy) dans la catégorie déficient visuel B1. Pour être précis, Nicolas est atteint d’une rétinopathie qui est évolutive et qui à l’heure actuelle lui permet à peine de faire la différence entre le jour et la nuit et ne voit donc ni les prises, ni les points.

Si Nicolas a raccroché ses chaussons de compétitions en 2018, il n’en reste pas moins très actif en falaise! Si il enchaînait son premier 7c+ l’année dernière après 10 mois de travail, il vient cette fois à bout d’un 7c lors de sa première tentative d’enchaînement !

Je viens de faire ma plus belle croix hier. J’ai enchaîné au 1er essai une voie côtée 7c! J’avais fait seulement 7 séances de repérage avant. J’ai enchaîné un 7c+ l’an dernier qui m’avait demandé 10 mois de travail, du coup je ne pensais pas faire la croix aussi vite. « les frères tape dur » est un 7c d’une vingtaine de mètres en léger dévers sur croutes bien abrasives sur la falaise de St Géry au secteur « baston à la maison ».

C’est un profil qui me convient plutôt bien, j’ai plus de facilités à trouver les prises dans un rocher pas trop sculpté. Et un détail bêtement pratique , il y avait moyen d’installer la moulinette, les dégaines et de travailler la voie tranquillement en passant par la voie d’à côté. Je ne vois pas, je ne peux donc pas me servir d’une canne à pêche et j’aime bien être un peu autonome quand je peux. Bref, j’ai pu faire 7 séances de repérage à raison de 2 montées par séances et au moins 2 jours pour refaire de la peau à chaque fois tellement ça broute les doigts. Et le 7 avril, j’ai senti que j’étais prêt à envoyer les essais, je n’y étais pas monté pendant une semaine, j’avais la peau toute neuve, je me sentais bien, j’ai tapé le run parfait et j’ai clipé le relai du 1er coup. En fait je cherchais un projet intermédiaire en attendant de trouver la motivation pour démarrer un gros chantier en 8a (ma dernière voie dure 7c+ m’a demandé 10 mois de travail) mais je ne m’attendais pas à le faire si vite.  Donc il ne me reste qu’à trouver la voie qui me conviendra pour tenter d’entrer dans le 8ème degré.

Du haut de ses 8 ans, le jeune Jules Henry fait à nouveau parler de lui au Saussois

Après avoir réalisé l’une des voies mythiques du Saussois, le 7c+ de « Chimpanzodrome », le jeune (8 ans) Jules Henry fait encore parler de lui, toujours au Saussois où il semble avoir jeté son dévolu.

En un mois, il coche « this is not a love song » (8a), mais surtout il vient de clipper le relais de « Sacrilège » 8a+, et il pourrait bien être le plus jeune grimpeur à atteindre cette cotation, information à confirmer. À titre de comparaison l’extraterrestre Adam Ondra enchaînait son premier 8a à 9 ans. Alors oui, la comparaison est caduque on le conçoit, mais c’est histoire de pouvoir donner tout de même un repère sur la performance de Jules!

Quelques précisions sur l’enchaînement de « Sacrilège »

Jules a passé deux semaines dedans pour 6 séances au total (deux pour caler les méthodes, puis 4 séances d’essais, et pour l’anecdote, durant  l’avant dernière séance, il chute dans la dalle finale).

Selon son papa, ce qui aura été le plus dur c’est de se dire qu’il n’aurait plus accès à la voie à la fin du weekend du fait du confinement. La pression était donc de mise sur les deux dernières séances…

Pour décrire un peu la voie, elle se décompose en trois parties. Une première partie très déversante avec trois jetés pour lui. Le crux pour les petits étant le second jeté. Il est obligé de relancer trois fois de suite main gauche jusqu’à un bon trou beaucoup trop loin pour sa taille (Jules sera tombé au moins une dizaine de fois à cet endroit).

Le réta qui s’en suit est relativement simple du fait de sa taille (ce serait le crux pour les grands…). Puis le second bombé beaucoup plus facile avec pas mal de bi-doigts. Et enfin la dalle finale, pas très dure mais il faut rester concentré, sinon c’est la chute assurée!

La vidéo de l’ascension

Killian Chabrier continue sa moisson de croix, avec « La force », 9a au Toit d’Orsay

On ne l’arrête plus! Après avoir réalisé en janvier son premier 8B+ bloc avec « Off the wagon » en Suisse, puis en février le 8C de « Big Island » à Bleau, et enfin récemment « Quoi de neuf », 8C au Toit d’Orsay, il empoche cette fois « La Force » (9a), toujours au Toit d’Orsay.

La Force est la ligne majeure du Toit d’Orsay, elle est constituée d’un enchainement de trois blocs : L’Acte 1 (8A), L’Acte 2 (8B) et Morpheus (7C+). L’année dernière cette ligne me paraissait bien trop dure pour mon niveau, je n’envisageais même pas d’y mettre les doigts. Une déchirure au biceps début 2020 dans le twist de l’acte 2 m’avait bien refroidi de retourner dans Quoi de Neuf (8C) qui était mon projet à l’époque, j’ai donc laissé de coté ce toit pendant quasiment 1 an. Cette année j’ai voulu y retourner car il faisait un peu chaud pour faire mes projets dur en forêt et ce toit est justement très peu à condition. En deux séances j’enchaine « Quoi de Neuf » assez facilement , puis la suite logique est « la Force », la ligne la plus dure du toit. J’ai mis deux séances à tomber au dernier mouvement qui est le mouvement clé de « la Force », un mouvement un peu aléatoire où il faut viser une fissure.

Et pour la troisième séance j’ai décidé de prendre un jour de repos avant et j’ai enchainé à mon premier run de la séance. Pour la cotation je n’ai aucune référence que ça soit en voie ou en traversée donc je fais confiance aux précédents répétiteurs et je laisse 9a voie et 8c+ traversée.

Maintenant je vais attendre un retour du froid pour aller dans mes projets extérieurs comme délire onirique assis (8C) et le pilier du désert assis (8C+). Et sinon continuer mon entrainement en difficulté pour les compétitions qui arrivent.

Et je voulais remercier Pierre Brebion mon nouvel entraineur qui m’a permis de faire toutes ces croix cette année qui pour la plupart me paraissaient encore loin l’année dernière !

Thomas Ballet entre dans le 9ème degré avec « Super Crackinette » à Saint Leger

C’est fait! Il nous en parlait depuis un moment, « je vise une voie dans le 9ème degré », et bien voilà un nouvel objectif rempli, avec l’enchaînement de « Super Crackinette », 9a+ à Saint Leger. Mais ne lui dite pas qu’il revient dans le haut niveau, il n’aime pas ça, du moins il pense ne pas le mériter au regard de la charge d’entraînement qu’ont certains sportifs pro. En réalité, il fait le modeste, car croyez nous sur parole, depuis 2 ans, Toto, comme on l’appelle dans le milieu, passe du temps en falaise, mais s’entraîne également énormément, et ça paye!

J’ai recommencé à grimper dehors depuis deux ans, des voies dans tous les styles et encore plus dans les styles que je n’aimais pas, dans des niveaux entre 7c et 8b+. En complément je faisais énormément de physique basique: footing, abdos, gainage, tractions, comme un ruscof! Mon moteur de tous les jours c’était de devenir un grimpeur plus complet.

Cette phase m’a permis de voir mes points faibles et mes points forts: je n ai pas de doigts mais j’ai des épaules, peu de résistance d’avant bras mais beaucoup de resi mentale, etc… Ensuite, j’ai donc pu structurer mon entraînement et j’ai fait appel a un entraineur.

« Super crackinette » est arrivée à point nommé pour « entrainer la rési courte ». Je n’avais pas forcément prévu de l’enchainer et puis c’est devenu un objectif. Je n’aime pas laisser des projets non terminés.

Et quand on lui parle de son statut d’ex compétiteur, il nous répond …

Je pense que ce qui est important c’est que je ne me vois pas comme un ex compétiteur, j’ai toujours été un compétiteur, je le serai toujours, dans l’âme, de manière passionnée dans tous mes projets. Et j’essaye toujours de l’assumer et d’être bienveillant dans mes rapports aux autres. Ces derniers temps je tenais à me remettre en forme pour éviter de vivre avec des pensées du style « je suis sûr que je serais capable de… si… » et me bouger le cul pour le faire… c’est pourquoi il est très probable que je veuille faire des compétitions cette année. (pour moi, la compétition c’est bien plus sain en intérieur que sur le caillou). J’ai déjà reçu plusieurs messages de personnes qui me demandent le nombre d’essais que j’ai mis dans « Super Crackinette », je ne comprends pas trop. En falaise ça me paraît être l’ascension qui compte, c’est un chemin personnel, j’adore ça. En parallele tu partages des moments forts avec les gens qui ont aussi leurs projets autour de toi, à la falaise, ça vibre c’est trop bien. Par contre Je ne pense pas qu’une voie en extérieur puisse devenir un support pour la comparaison avec d’autres grimpeurs. Ce n’est pas parceque j’ai mis moins d’essais dans cette voie que je suis plus fort qu’un autre. Et au delà de ça je n’ai pas envie de tenir des comptes, je l’ai fait, c’est tout.

Quelques mots avec Nailé Meignan qui signe son retour sur la scène des compétitions

Après 2 ans d’absence, la jeune compétitrice Chambérienne semble plus motivée que jamais pour enfiler à nouveau ses chaussons de compétitions, avec en ligne de mire la perspective des jeux 2024 à Paris… 


Salut Naïlé, pour commencer, comment vas-tu ?

Salut ça va super merci beaucoup j’espère que toi aussi ! J’ai la chance, même en cette période très complexe de pouvoir continuer à grimper et m’entrainer et j’en suis très reconnaissante.

Peux-tu revenir avec nous quand et pourquoi tu as eu le besoin / l’envie de marquer une pause avec les compétitions ?

Je m’entraîne et je fais de la compète depuis que je suis toute petite et à force, j’ai perdu cette motivation pour l’entraînement, tout comme les compétitions que je faisais par habitude: je n’y trouvais plus de plaisir ni d’envie.  J’ai donc voulu faire une pause pour me remettre les idées en place et réussir à trouver ce qui me motive vraiment en réfléchissant à mes objectifs.

Cette pause a débuté en septembre 2019 et et ça a duré environ un an. J’ai finalement repris le chemin de l’entraînement en septembre 2020.

Y’a-t-il eu un ou des éléments déclencheurs ?

Je pense que c’était un tout, ce n’était pas la première fois que je pensais à faire un break. Je pense aussi que le fait que je n’ai pas réussi à m’exprimer sur les coupes du monde Sénior m’a motivé à dire « stop ».

Qu’en as-tu tiré ?

Cette pause était choisie et volontaire, elle m’a donc fait beaucoup de bien et m’a permis de faire le point correctement. Bilan : j’adore l’escalade. Je ne vais donc pas arrêter tout de suite! D’ailleurs durant cette année j’ai continué à grimper pas mal en falaise mais sans aucune contrainte. J’ai ensuite réfléchi à mes envies par rapport aux entrainements et aux compétitions, et me revoilà motivée plus que jamais!

Aujourd’hui, tu sembles donc avoir la volonté de revenir sur le terrain du haut niveau et de la compétition, qu’est-ce qui motive ce choix ? Qu’est-ce qui a changé pour toi ?

Après avoir beaucoup réfléchi, je me suis rendu compte que quoiqu’il arrive j’aimais l’entraînement, et que si je continuais ce serait aux côtés de mon entraîneur Kevin Arc.  J’ai décidé de m’entrainer différemment avec Kevin et de me laisser aussi des projets pour l’extérieur, avec un entrainement peut-être un peu plus diversifié, un entrainement qui me correspondrait parfaitement.

Pourquoi le choix de Kevin Arc ?

Car ça faisait un bon bout de temps que je m’entrainais déjà avec lui et on avait construit de belles choses ensemble, sur tous les plans. Pour moi c’était donc une évidence de continuer avec lui.

Tu nous confiais d’ailleurs à ce sujet vouloir t’engager dans une préparation olympique pour Paris 2024, comment imagines-tu les 4 prochaines années ?

Oui bien sur que je pense aux JO de Paris 2024 ! Les 4 prochaines années vont être rythmées par les entraînements, après c’est un peu dur de se projeter avec la situation actuelle… Mais j’espère que ce seront des années pleines de progression pour 2024.

En attendant 2024, quels sont tes objectifs intermédiaires ?

J’aimerais retrouver le niveau sur la scène nationale et internationale et j’aimerais aussi beaucoup refaire des perfs en extérieur et découvrir un peu plus le bloc dehors aussi.

Durant ta pause, tu t’es pas mal évadée en falaise, vas-tu y renoncer pour les JO ?

Oui effectivement comme je l’ai dit j’ai continué à grimper et surtout en falaise. Et cela m’as fait beaucoup de bien et m’as ramené à la pratique que je faisais le plus quand j’étais petite. Je pense que la falaise, en tout cas pour moi, est complémentaire à l’entrainement. Je ne vais donc pas y renoncer pour les JO: avec un peu d’organisation je couplerai entraînement et grimpe dehors.

Parle nous un peu de tes entraînements : comment t’entraînes-tu aujourd’hui ? et comment articules-tu tout ça avec la vie quotidienne ?

Je m’entraine sur Chambéry principalement dans la salle Ambroise Croizat avec comme entraineur Kévin Arc qui lui se trouve à Nantes. Je suis donc entrainée à distance. Je suis en terminale dans un lycée à horaires aménagés ce qui me permet d’avoir un très bon emploi du temps et donc des plages horaires pour pouvoir m’entrainer correctement.

L’entraînement à distance te convient ? Ce n’est pas trop dur de ne pas avoir la présence de ton entraîneur lorsque tu t’entraînes ? Comment tu te motives lorsque tu as un coup de mou pendant une séance ?

Oui ça me convient complètement, la première année avait été un peu dure car on est passé de tout à rien et on ne l’avait jamais fait. Mais maintenant ça se passe super bien, on s’est tous les deux amélioré.

Et puis je ne suis pas non plus tout le temps toute seule du coup ça va. Ça m’arrive rarement les petits coups de mou, mais quand c’est le cas je demande si quelqu’un veut faire la séance avec moi ou alors carrément j’appelle Kevin pour voir s’il ne peut pas me proposer un autre exo qui me motiverait.

Avec cette nouvelle ère des JO, comment cela se passe-t-il au sein de l’équipe de France, y’a-t-il plus de rivalités ?

Non je dirais au contraire que tout le monde est « excité » par cette nouvelle forme de compétition qui s’offre à l’escalade, et selon moi l’émulation et d’autant plus grande !

Le mot de la fin ?

Vite que cette épidémie cesse et que tout le monde puisse retrouver toutes ses activités… En attendant essayons de garder le sourire et de faire du mieux que l’on peut !

Cette année le Reel Rock 15 se joue à domicile en VOD

Crise sanitaire oblige, ce n’est pas au ciné que vous pourrez vous délecter des nouveaux films du Reel Rock 15, mais bel et bien chez vous, calé au fond de votre plus beau canapé. Attention, les films ne seront disponible en VOD que les  9, 10 et 11 avril.

Le programme 2021

Deep Roots

Lonnie Kauk, fils de Ron Kauk, un des pionniers de l’escalade US et résident le plus ancien du Camp 4, souhaite renouer avec ses racines. Pour cela, il se lance dans la répétition des ascensions les plus fameuses de son père, tout en honorant ses origines autochtones.

Action Directe

La grimpeuse française et machine d’efficacité Melissa Le Neve a travaillé 6 ans pour conquérir la voie d’escalade sportive la plus célèbre du 9eme degré. Ce challenge la met face à des mouvements impossibles, des doutes personnels et la pression d’une voie historique.

First Ascent/Last Ascent

La grimpeuse anglaise Hazel Findlay et sa meilleure amie Maddy Cope parcourent les recoins rocheux de Mongolie à la recherche de mystérieuses voies d’escalade.

Black Ice

Une équipe de grimpeurs citadins quittent leur salle d’escalade du Tennessee, direction les parois glacées du Montana pour y découvrir la cascade de glace. Leurs mentors : Manoah Ainuu, Conrad Anker et Fred Campbell partagerons avec eux leur passion pour les aventures hivernales en
montagne.

Alain Carrière élu président de la FFME

La bataille entre les deux listes, « Cap24 tous ensemble avec nos territoires » menée pas Claude Chemelle et « ensemble fédérons notre diversité » portée par Alain Carriere, aura été rude, avec beaucoup de propositions dans les deux camps pour faire évoluer la FFME. A la suite d’une assemblée générale, c’est finalement Alain Carrière qui se voit attribuer la présidence de la FFME.


Si Alain Carriere semble être « l’héritier » de Pierre You après avoir occupé le poste de trésorier de la FFME, il revendique toutefois vouloir incarner un certain changement. le voici quoiqu’il arrive à la tête de la FFME, avec pas mal travail à réaliser concernant le haut niveau, les JO, le déconventionnement des falaises, les liens entre le national et les territoires, l’escalade loisir, etc…

Le nouveau conseil d’administration pour la prochaine olympiade est le suivant : 

  • Au titre de représentants des clubs
    • Alain CARRIERE (président)
    • Luc CHABROL (trésorier)
    • Sandra BERGER (Secrétaire Générale)
    • Françoise DUCOEUR
    • Josselin CAZAUX
    • Caroline CIAVALDINI
    • Pierre BETIL
    • Salomé ROMAIN
    • Titouan MATHUBERT
    • Kathleen BOJOLY
    • Bertrand HOUDOU
    • Sabine STTENSTRUP
    • Jean-Luc RIGAUX
    • Véronique MAGGI
    • Pierre DUPONT
    • Pascale LANFRANCHI
    • Claude CHEMELLE
    • Corinne SOUDAN
    • Thierry BOUE
    • Roxane HEILI
  • Au titre de représentants des ligues
    • Eric BAUVIN
    • Cyril PLE
    • Patrick RIVERA
    • Pascale BILLAUD PILNIERE
    • Juliette PAYET
    • Isabelle WACK
  • Au titre de représentant des membres associés
    • Yannick VALLENCANT
  • Au titre de représentant des établissement associés : Vaccant

Jorge Diaz-Rullo coche le 9b de « First Round First Minute » à Margalef

5ème ascension de ce monument libéré par Chris Sharma en 2011 à Margalef. C’est au tour du jeune Espagnol Jorge Diaz-Rullo de s’y coller, et du haut de ses 21 ans, il clippe ainsi le relais de son 4ème 9b.

Pour rappel, son pédigrée dans le 9b:

  • Ali Hulk Sit Start Extension Total
  • El Bon Combat
  • La Planta de Shiva
  • First Round First Minute

Ses impressions laissées sur son Insta:

Il y a quelques jours j’ai pu enchaîner cette voie incroyable, très différente du style de Margalef, mais c’est une voie 5 étoiles! Pour moi, ça a toujours été un rêve. Après avoir vu les vidéos de Chris Sharma dedans, je suis tombé amoureux de cette ligne!

Ça n’a pas été un projet facile, au début je pensais que c’était impossible pour moi, il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver ma séquence pour le pas de bloc final, et c’est Dave Graham qui m’a inspiré avec sa méthode… Le jour de l’enchaînement, il faisait chaud, et j’ai dû attendre le soir et la petite brise qui s’est levée pour réussir l’enchaînement: tous les éléments étaient réunis! Mantenant, je suis motivé pour trouver un projet encore plus dur…

Alimentation et santé : ce que nous apprend le documentaire « Light »

Il y a un an, Planetgrimpe publiait mon article sur les troubles du comportement alimentaire en escalade dans lequel il était question de l’impact des remarques sur les grimpeurs et les grimpeuses à propos de leur corps et de leur rapport poids/puissance. A ce moment-là, j’étais loin de m’imaginer le déni et l’aveuglement généralisé face aux troubles alimentaires en escalade. Et puis il y a eu le documentaire Light de Caroline Treadway et les quelques témoignages de grimpeuses françaises qu’il a suscités, ce qui laisse à penser que la grimpe tricolore souffre des même maux.

Dans Light, le décorticage de la mécanique du trouble est minutieux. On y retrouve de grandes grimpeuses telles que Angie Payne et Emily Harrington qui détaillent sans fard la culture de la perte de poids – l’affutage – qui fait gagner les compétitions et surtout, le revers de la médaille.

Quand Payne revient sur sa période de gloire, elle raconte : « Je savais que j’étais déprimée, je savais que ce n’était pas viable à long terme mais je gagnais, je grimpais bien, c’est à ça que je me raccrochais. Mais maintenant, quand j’y repense, je ne voudrais pas y retourner même si on me payait pour le faire. »

Même constat pour Harrington, qui réalise qu’elle était trop jeune pour comprendre les enjeux de la perte de poids volontaire. Pour elle, la privation de nourriture était synonyme d’implication et de résultats, « c’est ce qu’il faut pour réussir », pensait-elle à l’époque. Et pourtant, l’année où elle a été vice-championne du monde fut aussi celle où elle s’est sentie le plus fatiguée, malheureuse et constamment préoccupée par la nourriture et la réussite.

Maegan Martin, l’une des rares athlètes a avoir pu garder une relation saine avec la nourriture (image extraite du documentaire)

Malheureusement, être constamment préoccupée ne laisse pas beaucoup d’espace pour savourer son titre et profiter de la vie.

Toutes évoquent l’impossibilité de modifier leur comportement puisque le succès était au rendez-vous et que toute la communauté de la grimpe encourageait cette pratique. Impossible même d’en parler entre-elles bien qu’amies proches. En effet, pour pouvoir se confier, on le constate dans toutes les situations taboues – et le trouble alimentaire en est une – encore faut-il trouver le bon interlocuteur, l’oreille attentive qui ne minimisera pas ou ne fera pas l’autruche. Sans oublier que le premier symptôme est le déni, la malnutrition modifiant le fonctionnement cérébral. On devient plus rigide, multipliant les règles strictes pour régir le quotidien, le sens de l’humour est aux abonnés absents contrairement au trouble qui accompagne chaque pensée et dont l’emprise est plus forte que l’amour ou la religion, selon le Dr Gaudiani, interviewée dans le film. Fort heureusement, tout cela cesse lorsque le cerveau retrouve une quantité de nutriments suffisante pour bien fonctionner.

Dépression, malnutrition, les mots employés sont forts car la culture de la restriction alimentaire d’affutage qui s’est imposée dans le milieu de la grimpe représente un réel danger pour les grimpeuses… autant que les grimpeurs. Difficiles à aborder chez les femmes, les troubles alimentaires le sont encore plus chez les hommes pour une question de stéréotype : révéler sa vulnérabilité, ça n’est pas très masculin.

Kai Lightner a frôlé la mort à force de restrictions (image extraite du documentaire)

Kai Lightner, multiple vainqueur du championnat US (10 titres en catégorie jeune et 2 titres en senior), en a fait les frais il y a quelques années. Seul homme à accepter de témoigner malgré la puissance du tabou, il explique qu’il a évité de justesse l’insuffisance hépatique du fait des restrictions alimentaires qu’il s’infligeait. Les commentateurs, les coaches, ses partenaires lui avaient tellement renvoyé qu’il était très grand – trop grand – pour le monde de l’escalade (1,73 m), il a voulu  compenser ce « handicap » et devenir aussi léger que ses coéquipiers, jusqu’à descendre à 43kg. A l’époque, cela n’a choqué personne mis à part sa mère, qui lui a littéralement sauvé la vie en l’emmenant de force chez le médecin.

Une fois de plus, on se rend compte à quel point l’entourage est crucial pour éviter la catastrophe mais à condition qu’il soit lui-même capable de détecter le mal-être et de soutenir le grimpeur. Treadway elle-même explique comment elle a parfois détourné le regard, refusant d’être confrontée au malaise suscité par la performance d’une personne malade. Maegan Martin raconte son étonnement de voir laisser concourir des athlètes manifestement sous-alimentés.

Angie Payne quant à elle témoigne de son regret de ne pas avoir su épauler son amie car elle aussi essayait « juste de survivre ».

Pour autant, malgré la noirceur du tableau, le film Light véhicule en définitive un message positif envers la communauté de la grimpe, en premier lieu en mettant en lumière cette problématique. En offrant l’exemple de championnes qui s’en sont sorties, en libérant la parole, le but de la réalisatrice est de provoquer une prise de conscience généralisée afin que les jeunes grimpeurs n’aient plus à faire face à des exemples malsains. Au contraire, toutes les personnes interviewées dans le documentaire souhaitent montrer la souffrance que génèrent les privations alimentaires alors que se sentir fort dans un corps sain est bien plus satisfaisant que se sentir léger.

Emily Harrington, désormais en paix avec la nourriture (image extraite du documentaire)

D’ailleurs, Emily Harrington, qui a fait la paix avec son corps et son alimentation et désormais plus âgée et moins légère que pendant sa période de compétitrice, grimpe toujours aussi fort – voire plus. En 2020, à 34 ans, elle est devenue la quatrième personne et première femme à grimper El Capitan par la voie Golden Gate (8a/b) en moins de 24h d’effort.

En France, ce sont Svana Bjarnason et Mathilde Becerra qui ont eu le courage de témoigner, la première sur Planetgrimpe et la seconde via un post sur les réseaux sociaux, encouragées par l’effet Light. Merci à elles, les jeunes grimpeurs et grimpeuses ont plus que jamais besoin d’exemples positifs.

En ligne sur YouTube depuis début février 2021, le documentaire Light est désormais disponible avec des sous-titres en français. Il ny a donc plus aucune raison de ne pas le diffuser largement.

Texte: Amandine Verchère


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