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Deux voies extrêmes répétées et décotées – Two extreme lines repeated and downgraded

7 octobre 2021 à 14:46

Ces derniers jours deux voies extrêmes qui n’avaient connue jusqu’alors que peu d’ascensions ont été répétées et décotées.

Tout d’abord, après sa réussite dans “Salamandre” et récemment de “Mandallaz drive”, le haut-Savoyard Baptiste Dherbilly est allé défricher “Empreintes” à Double Cache, la dernière voie libérée par Fred Rouhling en Haute-Savoie (2008, annoncée 9a/b) qui n’avait encore jamais connu de répétition. Après une approche en 7c, le crux en toit comporte une section valant environ 8A+ bloc. Baptiste propose 8c+ pour cette dernière. Est-ce que Fred Rouhling va nous proposer une nouvelle métaphore du Roi Pêcheur afin de digérer au mieux cette nouvelle décote ?

Baptiste commente : “Après avoir usé de la brosse pour dépoussiérer cette ligne, je parviens à déchiffrer les mouvements. Certes le caillou n’est pas mirobolant mais la voie propose un effort très intéressant avec des mouvements aléatoires. On y trouve notamment un jeté au milieu avec un engagement certain ! Cette ligne m’a demandé beaucoup moins d’investissement que sa voisine Salamandre. Au-delà du détail de la cotation, qui selon moi est plus proche de 8c+, je tiens à remercier Fred pour “l’Empreinte” qu’il nous a laissée dans la réalisation de ces lignes atypiques.”

D’autre part, c’est sur le site de Charmey en Suisse qu’une autre voie extrême a été répétée dernièrement, cette fois par par le mutant allemand Alex Megos, avec la 3ème ascension de “Meiose”. Proposée à 9b par Pirmin Bertle, cette voie à doigts avait été décotée à petit 9a+ par Adam Ondra pour le compte de la seconde ascension, trouvant un repos avec un gros coincement de genou. Cette fois-ci Alex, qui a répété la voie sans se préoccuper des éliminantes, ne s’embarrasse pas :
“Je dois dire que la façon avec laquelle Pirmin a réalisé la voie est 9a+. Mais ce n’est pas le cheminement qui fait sens car il élimine des prises qui sont totalement dans la ligne. J’ai grimpé la voie avec ma vision et clippé la même ligne de dégaines, mais j’ai utilisé des méthodes bien différentes et aussi des prises différentes à certains endroits, dans une vision qui me semble logique de mon point de vue. Ma version doit valoir autour du 9a mais n’a rien à voir avec les méthodes originelles de Pirmin.”

Alex en a profité aussi pour flasher auparavant “Chromosome Y”, ramenant la cotation de la voie de 9a à 8c+. Adam Ondra avait aussi réalisé cette dernière flash en 2018.

Photo : Baptiste Dherbilly – Empreintes (crédit Léa Delacquis)

In these recent days, two extreme routes have received repeats and downgrades.

First of all, after his success in “Salamandre” and recently in “Mandallaz drive”, Haut-Savoyard Baptiste Dherbilly went to try “Empreintes” at Double Cache, the last route freed by Fred Rouhling in Haute-Savoie (2008, around 9a/b) who had never received a second second ascent before. After an 7c approach, the roof crux offers approximately a 8A+ boulder section. Baptiste proposes 8c+ for this one. Will Fred Rouhling offer us a new metaphor of the Fisher King in order to digest this new downgrade?

Baptiste comments: “After having used the brush to clean the dusk in the line, I succeed to understand the moves. The rock is not the best but the effort is interesting with some random moves. You find a dyno in the middle with a long run out! This line took me less troubles than “Salamandre”. Beyond the detail of the grade, I would like to thank Fred for the print he is living with these original lines.”

Second news, from Charmey, Switzerland, where Alex Megos did the 3rd ascent of “Meiose”. This 9b proposition by Pirmin Bertle received a first downgrade by Adam Ondra due to the find of a knee bar rest. Alex gave his opinion on social media:

“I have to say, the way Pirmin Bertle climbed it, it is 9a+. That’s not the way it makes sense though as it eliminates some holds that are totally in reach and in the line too. I did climb route (in my eyes) and clipped the same line of quickdraws, but I used very different beta and also different holds for some parts. I just did it the way it seemed logical to me. The way I did it was around 9a, but it has nothing to do with the original beta Pirmin used.”

Photo: Léa Delacquis


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Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b pour Kathy Choong – Une jolie Fleur dans une Peau de Vache, 300m, 8b by Kathy Choong

29 octobre 2021 à 10:29

La top grimpeuse Suisse enchaîne en réalisant une nouvelle grande-voie difficile ! En effet, Kathy Choong vient de répéter un des musts de la Paroi du Duc (Verdon, Point Sublime) “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” (300m, 7 longueurs, 8b max.) accompagnée par son compagnon Jim Zimmermann. Kathy nous raconte en exclusivité son ascension.

“Après avoir passé des semaines engouffrée dans le brouillard à saucissonner sur chaque mouv’ de mon projet de l’été en Suisse (une longue voie nommée “6.4 Sekunden”, de style vertical dont chaque mouv’ m’a donné beaucoup de fil à retordre), mon copain Jim Zimmermann et moi étions bien motivés à nous trouver un beau projet dans un style qui déroule un peu plus, à travailler ensemble, quelque part dans les belles gorges du Verdon. Des amis m’avaient parlé de la voie “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” dont le style devait apparemment bien me convenir, située dans l’impressionnante Paroi du Duc qui se dresse au-dessus des eaux turquoises du Verdon. Elle se compose de 7 longueurs (6b, 8b, 7b, 8a, 5c, 8a, 6b) pour un total de 300 mètres de grimpe (très) déversants parsemés d’incroyables colonnettes où l’on peut tordre des lolottes dans tous les sens et coincer des genoux pour ne pas finir les bras totalement rôtis et toastés. Pas étonnant que ça convienne à mon style d’escargot ça ! Si jusque là Jim m’a toujours accompagnée patiemment dans mes projets et que sa présence a été capitale dans leur aboutissement, j’ai rarement eu l’occasion de le soutenir dans une longue voie. Histoire de bien partager les moments de pression et de succès, on a décidé de tenter d’enchaîner chaque longueur les deux dans la même journée (le plan était que je grimpe chaque longueur en tête et que je redescende assurer Jim en tête dans les trois longueurs clefs dans le 8ème degré). Nous sommes montés deux jours jusqu’en haut défricher chaque longueur. La pluie ayant ensuite détrempé la paroi et pas mal de prises dans la 2ème longueur (8b), nous avons passé deux autres jours à juste travailler cette longueur sans monter plus haut, les conditions n’étant pas top pour tenter un enchaînement. Le 5ème jour, nous tentons l’enchaînement. Chaque longueur est un combat de résistance mais motivés par les ascensions successives de l’un et de l’autre, nous parvenons à grimper les cinq premières longueurs sans tomber. La dernière longueur (8a), la plus longue, qu’on n’avait pas bien très bien calée, reste à faire. Pas trop le temps de se reposer, le soleil pointe son nez. Jim se lance, tremble à peine dans le crux du bas de la voie avant de mener un combat mémorable jusqu’au relais ! Il redescend pour m’assurer et boostée par son ascension, je parviens également au relais, à la limite de me la coller quelque fois. Au sommet de la voie, une douce teinte dorée s’empare du ciel, les rayons de soleil s’échouent contre les dernières longueurs du rocher, le moment est magique. Encore une fois je suis incroyablement reconnaissante d’avoir pu vivre cette belle aventure et de l’avoir partagée avec mon compagnon de cordée et de vie.”

Photos : Tara Kerzhner

Kathy Choong Une Jolie Fleur

Top Swiss climber Kathy Choong has struck again with the send of another hard multipitch! With her boyfriend Jim Zimmermann, Kathy just repeated one of the must-dos of the Verdon gorge, “Une jolie Fleur dans une Peau de Vache” (300m, 7 pitches, 8b) located at Paroi du Duc. Kathy tells us more.
“After spending some weeks in the fog struggling on every move of my Swiss old-school project “6.4 Sekunden”, my boyfriend Jim Zimmermann and I were very motivated to find a nice project in a less complicated style, a route somewhere in the Verdon gorge. Some friends suggested “Une Jolie Fleur dans une Peau de Vache” for a style that would suit me well. It’s a route located at the impressive Paroi du Duc, just above the turquoise Verdon river. It’s 7 pitches-long (6b, 8b, 7b, 8a, 5c, 8a, 6b) for 300 meters of overhanging climbing on tufas, with insane drop knees and kneebar rests to try and get rid of the pump. Not surprisingly, it suits my snail-speed style! Even though Jim supports me all the time on my projects and his presence is a key, I only get a few occasions to return the favour on a multipitch project. It was time to share the pressure and successes, so we decided to try to free the line together on the same day. Here was the plan: I would lead all the pitches, and go down and belay him for his lead attempts of the 3 hardest pitches in the 8th range. We worked the line for 2 days to the top. The 2 days following, the crux pitch (L2, 8b) was wet due to the rain, so we worked the crux sections because the conditions were not the best for an attempt of the whole route. On the 5th day, we went for it. Every pitch is a power endurance fight, but helped by the success of each other we managed to climb the first 5 pitches without falling. The last pitch (8a), the longest one, is the one we had tried the least. No time to take a long rest due to the sun coming on the face, so Jim goes. After climbing the crux, he gave everything in a huge fight to the top. It was my turn and motivated by his send, I climbed this last pitch completely pumped too. At the top of the route it was the golden hour, a very magical atmosphere. I’m very glad to have this kind of adventures and share it with my teammate and boyfriend.”

Photos : Tara Kerzhner

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Video: Mathieu Bouyoud, Team Frisouille, 9a+

5 décembre 2021 à 11:34

En septembre dernier, Mathieu Bouyoud bouclait son super-projet de plusieurs années sur la falaise locale de La Balme de Yenne (Savoie) avec la première ascension de “Team Frisouille” 9a+. Après une ribambelle de voies dures à son actif, le falaisiste chambérien signait ici son second 9a+, perf rééditée il y a quelques semaines avec une répétition de “Papichulo” à Oliana. Avec ces deux réalisations majeures, Mathieu est assurément un des meilleurs performeurs français en milieu naturel en 2021. Voici une vidéo montrant les difficultés de “Team Frisouille”, qui offre 30 mètres hyper résistants et à doigts… Histoire d’appâter d’éventuels prétendants !

Last September, Mathieu Bouyoud completed his big multi-year project at his local crag of La Balme de Yenne (Savoie, France), with the first ascent of “Team Frisouille” 9a+. After a bunch of hard routes to his credit, the rock climber from Chambéry ticked his second 9a+ here, followed a few weeks ago with a repeat of “Papichulo” in Oliana. With these two major achievements, Mathieu is undoubtedly one of the best French rock climbers in 2021. Here is a video showing the difficulties of this 30-meter route, which is extremely sustained and fingery. Enjoy!

Photo: coll. Bouyasse Prod

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Loic Zehani libère une nouvelle voie extrême à Buoux – Loic Zehani frees a new hard line in Buoux

12 décembre 2021 à 14:33

Il y a quelques jours, Loic Zehani a annoncé la première ascension d’un projet au secteur historique du bout du Monde de Buoux avec “Jusqu’au bout du monde” 8c+/9a. Cette ligne juste à gauche du 8a+ classique de “Tabou” avait été équipée par François Legrand et restait invaincue. Voici le ressenti de Loic, qui ne compte pas s’arrêter là concernant les chantiers invaincus de la célèbre falaise du Lubéron…

“Comme je suis allé 2-3 fois dans le “Bombé bleu” mais que je n’arrive toujours pas à faire le premier mouvement, j’ai voulu changer de secteur et je me souvenais que François m’avait dit qu’il y avait un projet au bout du monde. J’étais donc motivé pour voir comment était la voie. Cela m’a pris seulement 4 essais à ma grande surprise mais il faut dire que les conditions étaient très bonnes. C’est une très belle voie où François avait seulement sikaté quelques réglettes pour consolider. Les préhensions sont un peu atypiques pour du Buoux car c’est plus sur des petites réglettes et moins sur des trous. La principale difficulté est condensée sur 13 mouvements de la 3ème à la 6ème dégaine avec deux clippages durs. D’ailleurs juste à gauche de cette voie, j’essaye maintenant un autre projet (qui avait été partiellement équipé par Marc Lemenestrel) qui sera sûrement du même acabit que le “Bombé bleu”, moins aléatoire mais peut-être plus dur. Les mouvements font mais il y en a 23…”

Photo: coll. Zehani

Loic Zehani Buoux

Some days ago, Loic Zehani claimed the first ascent of an old project located at the Bout du monde, Buoux’s historical sector. “Jusqu’au bout du monde” (8c+/9a) is just left to “Tabou” and was bolted by François Legrand, remaining unclimbed. Here are below Loic’s comments, and French crusher doesn’t want to stop now concerning the projects of the famous crag of Lubéron, France…

“I went 2-3 times in “Le Bombé Bleu”, but couldn’t stick the first move, so I wanted to change the sector and I remembered that François told me there was a project in Bout du Monde. So I was curious to see how it was. It surprisingly took me only 4 tries, but the conditions were perfect. It’s a nice line with some edges, not typical here. The main difficulty is between 3rd and 6th bolt, with 2 hard clips and 13 hard moves. Now I’m trying the line just one the left, a project bolted by Marc Le Menestrel, for me the same level than “Bombé bleu”, may be with less low-purcentage moves but may be harder. I arrive to do the moves, but they are 23…”

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Il était une voie – Once upon a line: La rose et le vampire

Par : Marie_Pebble
30 décembre 2021 à 19:24

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

La rose et le vampire

   Buoux, Provence, France
    Bout du Monde
  Antoine Le Menestrel, 1985
  Antoine Le Menestrel, 1985

Voie iconique de la falaise de Buoux et du secteur historique du Bout du Monde, théâtre du développement de l'escalade libre en France dans les 80's, "La rose et le vampire" est un véritable mythe, rendu célèbre par son photogénique derviche en guise de crux, mouvement qui aura fait rêver des générations de grimpeurs. Son ouvreur, Antoine Le Menestrel, témoigne.

"J'ai 20 ans, je suis dépressif, je ne suis pas fait pour mes études de biochimie. Mais je grimpe avec la bande des Parisiens, je vie pour grimper. Le soleil tombe au ralentit. Pour arriver à la Rose et le Vampire, j’emprunte un bloc incliné telle une rampe de lancement qui s’ouvre sur le Bout du monde, un lieu magique, théâtre de nombreux combats !

D'imposants blocs de rocher gorgés de soleil jonchent le pied de la voie, de leurs pores émane un parfum sableux aux couleurs désertiques. Sur un gros bloc posé en équilibre, je me prépare. Mon matériel est bien rangé afin qu’en aucune façon il puisse entraver le déroulement de l’ascension. Je m’encorde à mon assureur-complice qui tient ma vie entre ses mains. Au cours de mon élévation il me porte par son attention. D’un geste bleauesque je fais couiner la gomme de mes chaussons. Il me reste à lâcher tout ce brouhaha cérébral et faire le vide. Je rentre en symbiose avec la partition minérale et avec l’air qui alimente le feu de ma respiration.

Je m’élance. Chaque fois, je tombe à quelques mètres du sol. Je me demande ce qui me pousse à réessayer sans cesse. Suis-je là, sur Terre, pour réussir cette voie ? Une vie pourtant ne peut pas se résumer à un mouvement. Toute ma vivacité, toute mon énergie accumulée au cours de la journée se projettent dans cette voie. Je me sens petit. Je n’ai pas le choix, la voie est sculptée en moi.

Après les premiers blocages très physiques, j’atteins les prises du passage clé, un croisé de rêve qui se déroule sur une plaque de rocher ocre ayant la configuration d’un cadre tel d’un écran de cinéma. Je chute toujours les mains aux bords du cadre. Il me manque l’état de grâce que je ne cesse pourtant pas de convoquer.

Peu à peu les ombres s’étirent, il ne reste qu’un dernier rayon de soleil, le spectacle s'achève, les acteurs sont exténués, frustrés. Nous reviendrons demain ou un autre jour, car certains jours nous laissons la voie se reposer.

Cette merveilleuse voie est un vampire. Ses prises me lacèrent les doigts, elles me pèlent la peau et je perds mes empreintes, mon identité ! Ses prises, je les prends comme une tige pleine d’épines pour grimper au calice de la fleur, ma sueur l’arrose. Cette voie m’envahit et je ne pense qu’à elle, je ne désire plus qu’elle. Je suis vampirisé. Cette voie a soif de mon sang pour nourrir sa beauté, je n’existe plus que pour elle.

Ce croisé m’ouvre le visage au monde. Grâce à ce mouvement, je vous offre une rose. Avec vous qui me regardez, je créé une cordée émotionnelle, je deviens un artiste."

 Antoine Le Menestrel

An iconic line from the Bout du monde sector in Buoux, where French free climbing started in earnest in the 80s, "La rose et le vampire" is a route with a mythical status made famous by the photogenic cross involved, a move which gave wet dreams to more than one generations of climbers. The bolter, Antoine Le Menestrel, is here giving us more details. 

I’m 20, depressed, I’m not made for studying biochemistry. But I climb with a group of Parisians, I live for it. The sun is setting in slomo. To get to the Rose et le Vampire, I go up a leaning boulder looking like a launchpad opening onto the Bout du monde, a magical place, the stage of many a good fight!

Imposing sunlit boulders are scattered at the foot of the route, from their pores exudes a sandy fragrance, charged with desert colours. On a big rock sitting in perfect balance, I get ready. My gear is arranged in such a way that nothing can hinder my ascent. I rope up with my belayer-friend, who is holding my life in his hands. During my climb he will keep a close eye. With a Font-like gesture I make my climbing shoes squeak. One thing left to do: let go of the noise and welcome emptiness. I become one with the mineral score and the air that feeds the fire of my breathing.

Off I start. Everytime, I fall a few meters off the ground. I wonder what pushes me to try again and again. Am I here on Earth to send this route? But a life cannot be summed up in one move. All the energy built up throughout the day is projecting onto the rock face. I feel small. I have no choice, this line is etched in me.

After the first very physical lock-offs, I gain access to the holds of the key section, a dream-like cross-through staged on a deep red slab of rock with the semblance of a frame, like a cinema screen. I always fall with my hands on the sides of the frame. I am missing that state of grace that I am fervently calling for.

Little by little the shadows lengthen, only one ray of sunlight, the show is over, the actors are exhausted, frustrated. We will come back tomorrow or another day, for on some days we let the route grab a rest.

This wonderful line is a vampire. Her holds cut through my fingers, they skin them raw and I lose my fingerprints, my identity! Her holds, I grab them like a stem covered in thorns in order to climb up to the calyx of the flower, my sweat waters it. This line has taken me over and it’s all I can think of, all I want is her. I have been vampirised. This line is thirsty for my blood to feed her own beauty, I live solely for her.

This cross-through opens my face to the world. Thanks to it, I offer you a rose. With you who are watching me, I create an emotional team, I become an artist.

....

Photo:  Heinz Zack
Témoignage/Account: Antoine Le Menestrel

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Il était une voie – Once upon a line: Surveiller et punir

Par : Marie_Pebble
3 février 2022 à 20:16

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “Once upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!


Surveiller et punir

   Verdon, Provence, France
    Escalès, Jardin des Suisses
  Marco Troussier, 1981
  Marco Troussier, 1981

On ne devient pas « ouvreur » par hasard, il faut un peu d’ambition, du temps libre et de la persévérance.
Avant le virage des années quatre-vingts, alors que le « libre » repoussait les frontières de l’escalade sportive, le Verdon fut un Eldorado.
Au fil de mes visites assidues, j’avais appréhendé l’étendue du domaine grimpable vierge et je songeais à quelques ouvertures.
Un jour, je sus qu’une voie nouvelle : Frimes et châtiments, avait été équipé depuis le haut (pour une partie), par un grimpeur. Claude Vigier avait eu du nez en colonisant une portion assez obscure et retirée de l’Escalès, plus modeste par sa taille, mais pas moins raide ni moins belle que certains murs idéalement placés aux abords des belvédères. Cette portion de calcaire fut aussitôt identifiée comme la dalle de : Frimes et châtiments (jeu de mot évident).
Le Verdon connaissait une notoriété retentissante. Y grimper était un « must ». Equiper une voie dans ce temple relevait du « nec plus ultra » de la distinction aristocratique grimpante. Ce faisant, on entrait dans un cénacle restreint propre à satisfaire l’ego que toute création, brillante et reconnue comme telle, procure.
Alors que la révolution de l’escalade sportive française faite de SPITS et de méthodes de « travail » des voies, avait « corrompue » l’éthique anglo-saxonne, les irréductibles américains tentaient d’endiguer les égarements français par des anathèmes et des condamnations qui nous laissaient froid.
L’aventure n’était plus de tracer de nouveaux itinéraires depuis le bas « by fair means », avec l’audace des pionniers inconscients, mais simplement de jeter une corde, repérer les prises, espacer les points et tenter d’enchainer la longueur (ou plusieurs) en « bon style » ce que l’on appelle même plus aujourd’hui : le « libre » et que l’on n’a jamais (sans doute à tort) appelé l’escalade gymnique.
John Bachar, ultime porteur du flambeau d’une lignée de « pionniers » américains du « free climbing » et auteur de solos étourdissant d’audace (impressionnant lors de son premier passage aux USA un certain Patrick Edlinger !), vint lui aussi tâter du calcaire, une matière presque inconnue de lui, avant de réaliser une tournée européenne, notamment avec Wolfgang Güllich à qui il avait démontré ses propres méthodes d’entrainement (mais pas uniquement à lui). Rarement un seul grimpeur aura tant marqué son époque, à l’instar d’un Alex Honnold aujourd’hui.
Bachar, même en France, ne pouvait se résoudre à pratiquer un jeu « décadent », et plutôt que de gravir les voies de haut en bas en utilisant les SPITS plantés d’une façon indigne à ses yeux, il prit le parti de grimper certaines voies (ou sortie de voies), depuis le haut en moulinette. La légende prétend qu’il gravit le Bombé de Pichenibulle de cette façon (premier 7b+, voire 7c !) et qu’il jeta un peu après, une corde dans ce qui deviendrait la même année « Surveiller et punir » sous les coups de mon tamponnoir. Que de bonheurs j’ai connu pendu sur ma corde à supputer un itinéraire dans un rocher si beau, si pur.
A peine quelques jours après son parcours depuis le haut des quarante derniers mètres de ma future voie (sans d’ailleurs savoir qu’il l’avait gravi ainsi), je jetais une corde, puis deux, puis trois, pour créer un bel itinéraire qui fut instantanément une référence par sa beauté et la qualité de sa grimpe sur un caillou parfait. Idéalement placée au milieu de la dalle, elle devint rapidement une des voies les plus photographiée et filmée du Verdon.
Pourtant, la dalle de « Frimes » connu un succès qui entraina sa chute. La patine de la plupart des itinéraires y est impressionnante, il faut s’écarter un peu sur sa droite pour rencontrer à nouveau du caillou agréable à grimper.
Surveiller et punir, c’est aussi (et surtout), un livre phare de Michel Foucault. Il documente la naissance de la prison au 18 èm siècle et les nombreux bâtiments (notamment inspiré par le panopticon) qui permettent à un geôlier, en plaçant le surveillant au centre d’un édifice en étoile, de surveiller en un clin d’œil la silhouette de nombreux détenus. Cette police du regard n’est pas sans rappelé les derniers développements de la reconnaissance faciale que les « big data » nous promettent, et déjà mis en œuvre par les dirigeants chinois.
Surveiller et punir (le livre), reste d’une totale actualité, on se plait à imaginer ce que Foucault aurait écrit sur les dérives sécuritaires actuelles et la constante dérive autoritaire de certaines « démocratie ».
Surveiller et punir (la voie), n’est plus la belle classique que nous avons connue, défigurée par de trop nombreuses moulinettes.
Le livre m’est resté en mémoire comme une référence (surtout en ces temps de pandémie et de contrôle social), la voie que j’ai tracée un peu moins, surtout à cause de son usure, c’est le sort de toutes les « classiques » que de mal vieillir.
Néanmoins, je ne peux revenir dans les gorges sans aller observer les grimpeurs dans cette voie (la plus photographiée et filmée des gorges ?), avec la satisfaction un peu égotiste d’avoir tracé une des plus belles voies du Verdon, qui sans aucun doute me survivra.

One doesn’t become a “bolter” by chance, some ambition is needed, free time and perseverance too.
Before the turn of the 80s, when climbing was pushing the limits of the ‘sport’ aspect, the Verdon was an eldorado.
In the course of my frequent visits, I had got an understanding of the extent of the climbable area, all virgin rock, and had thought about bolting some lines.
One day I found out that a new route, “Frimes et châtiments”, had been bolted from the top (a part of it) by someone. Claude Vigier had got it right by colonising a rather obscure and remote section of l’Escalès, more modest in sheer size, but no less steep or beautiful than some of the ideally positioned walls near the access points. Straight away, this portion of limestone was identified as the “Frimes et châtiments slab”.
The Verdon was going through its golden age. To climb there was a must. Bolting a line in this temple granted you the very top distinction among the climbing aristocracy. Thence, one entered into a small circle giving the satisfaction to one’s ego that all creation, brilliant and seen as such, provides.
Whereas the revolution of French sport climbing—with expansion bolts and the working of routes—had “corrupted” British ethics, unimpressed Americans were trying to thwart the spreading of the French folly with expletives and condemnations that left us cold.
Adventure did not consist in opening new lines from the ground up and by fair means anymore, endowed with the spirit of heedless pioneers, but simply in throwing a rope down, checking out the holds, hammering in the bolts and trying to send the pitch (or pitches) in style, that is, in today’s speak: to “free” it, instead of calling it gymnic climbing (as we should have).
John Bachar, the last heir in a long line of US pioneers and responsible for outstanding solos (who made a lasting impression on Patrick Edlinger when he first visited America), also came to get his hands on limestone, a rock rather unknown to him, at the beginning of his European tour—including with Wolfgang Güllich, with whom he had shared his training methods. Rarely has a single climber influenced his own era so much, like a Honnold today.
Even in France, Bachar would just not be drawn into playing a “decadent” game, and rather than climb using the in situ bolts, which hurt his sensibility, took it upon himself to top-rope the last pitch of some routes. Legend has it that he ascended the “Bombé de Pichenibulle” this way (first 7b+, or even 7c!) after which he then threw a rope down what would later that year become “Surveiller et punir” under my hammer. What untold joy I felt sitting in my harness, trying to fathom a line out of such beautiful and pure rock.
A few days only after his top-rope shenanigans in the top section of the 40m of my soon-to-be route (I was then unaware of his climbing in it) I threw a rope, then two, then three, to bolt a line that became an instant hit due to its beauty and the quality of its climbing on perfect rock. Ideally positioned in the middle of the face, it quickly turned into one of the most photographed routes in the Verdon.
Having said that, the “Frimes slab” got too popular. Most lines are incredibly polished, and you have to move to the right to find decently climbable rock again.
“Surveiller et punir” is also (mostly) a landmark book by philosopher Michel Foucault. In it, he documents the birth of the modern concept of prison in the 18th century, and all the buildings (inspired by the panopticon) that allow a supervisor, once he has placed a guard in the centre, to watch each and every prisoner in a flash. This watching police force may bring to mind the latest developments in facial recognition that the big data companies are promising, and which are already prevalent in China.
Surveiller et punir (the book) remains painfully contemporary, and one wonders what Foucault would have made of the current trends in “security measures” and the authoritarian slant taken by some “democracies”.
“Surveiller et punir” (the route) is no longer the beautiful classic that we have known, disfigured that she has become by endless top-roping.
The book has stayed with me as a reference (especially in our times of pandemic and social control), the line I bolted a bit less, due to its polish, but such is the fate of classics that they grow old disgracefully.
However, I cannot go back to the gorges without spending some time watching climbers in it, with the slightly selfish satisfaction of having bolted one of the prettiest Verdon lines, which no doubt will outlive its maker.

Photo:  Marco Troussier
Témoignage/Account: Marco Troussier

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Nico Pelorson réalise Supercrackinette – Nico Pelorson climbs Supercrackinette (+ interview)

9 février 2022 à 13:14

“Supercrackinette”, voie équipée par Quentin Chastagnier au secteur Praniania de St-Léger du Ventoux, est devenue petit à petit le 9a+ référence du Sud de la France, notamment grâce à sa notoriété de premier 9a+ flash de l’histoire (Adam Ondra, 2018). Après Thomas Ballet qui était le dernier français à avoir clippé le relais l’an dernier, c’est au tour de Nico Pelorson de répéter la désormais célèbre voie de résistance.

– Qu’est-ce qui t’a motivé à venir essayer “Supercrackinette” ?
Ce qui m’a motivé, c’est cet effort assez radical : 30 mouvement difficiles sans repos. Ça donne des runs de 1 minute 30 en moyenne avec un effort vraiment sympa. Aussi, j’étais assez curieux de voir à quoi ressemble le premier 9a+ flash de l’histoire !

– Comment s’est passé le travail de la voie ? Qu’est-ce qui t’a posé problème ?
Nous étions pour 2 semaines à Saint-Léger. La première séance dans la voie, j’étais très bien alors je me suis dit que j’allais mettre un p’tit coup de collier pour l’enchainer rapidement. Au final j’ai pas pris assez de repos et je me suis trop fatigué la peau et les bras. À la fin des 2 semaines j’avais toujours pas réussi alors j’ai pris 5 jours de repos et je suis retourné une journée pour la faire.

– Niveau cotation, te valides-tu ton premier 9a+?
Pour la cotation, il s agit soit d’un 9a+ de bas de panier, soit d’un 9a très rude. Moi je ne me prononce pas, cela m’a valu bien trop de désagréments.

– Comment va la vie dans le Sud ? (ndlr : Nico a déménagé de Fontainebleau à Marseille l’an dernier) D’autres projets extrêmes en falaise ?
La vie dans le sud, c’est le paradis. Je profite de la mer, du soleil, des falaises, des Marseillais tout en travaillant un peu. Prochain projet, la dura dura en mars. Le bombé bleu, je vais y retourner, je suis assez bien dedans !

Pour en savoir plus sur le séjour de Nico, direction Grimper Magazine

Photo : coll. Lucien Martinez

Nico Pelorson Supercrackinette

“Supercrackinette”, a route bolted by Quentin Chastagnier in the Praniania sector of St-Léger du Ventoux, has gradually become the benchmark 9a+ of the South of France, in particular thanks to its notoriety as the first 9a+ flash in climbing history (Adam Ondra, 2018). After Thomas Ballet, who was the last French to clip the anchor last year, it’s Nico Pelorson’s turn to repeat the now famous route of resistance.

What motivated you to come and try “Supercrakinette”?
What motivated me was this rather radical effort: 30 difficult movements without rest. It gives goes of 1 minute 30 on average with a really nice effort. Also, I was quite curious to see what the first 9a+ flash of the history looks like!

– How did the work of the route go? What gave you troubles?
We were for 2 weeks in Saint Leger. The first session on the route, I was very well on the route so I told myself that I was going to put a little effort in order to send it quickly. In the end I didn’t take enough rest and I tired my skin and my arms too much. At the end of the 2 weeks I still hadn’t succeeded so I took 5 days off and went back a day to do it.

– About the level, do you confirm your first 9a+?
For the grade, it is either a low-end 9a+, or a very rough 9a. I don’t pronounce myself, this route costs me far too much inconvenience.

– How’s life in the South? (Editor’s note: Nico moved from Fontainebleau to Marseille last year) Other extreme projects on the crags around?
Life in the South is paradise. I take advantage of the sea, the sun, the cliffs, the people of Marseille while working a little bit. Next project is “La dura dura” in March. “Le bombé bleu”, I’ll go back, I’m pretty well in it!

Photo: Lucien Martinez

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Pierre Le Cerf répète Eagle-4 et suggère une décotation – Pierre Le Cerf repeats Eagle-4 and suggests a downgrade

14 février 2022 à 09:56

Le grimpeur niçois Pierre Le Cerf (22 ans) n’avait jamais fait de voies en 9ème degré en dehors de ses terres en Riviera. Il vient de réussir un gros coup avec la 4ème ascension de “Eagle-4” à St-Léger du Ventoux (après Ondra, Parmentier et Chanourdie) pour laquelle il suggère une décotation à 9a+. Il s’en explique ci-dessous.

– Pourquoi être venu essayer “Eagle-4” en guise de première voie en 9ème degré en dehors de la région niçoise ?
Je vais pas mentir, c’est clairement pour la cotation, j’avais envie de faire un 9b ça fait toujours rêver ce genre de cotation, un gros menteur celui qui dit l’inverse ! Je m’étais mis ça comme objectif de l’année avec pleins d’autres objectifs hein, j’ai voulu commencer par le plus dur, et ça y est c’est fait, malheureusement je pense que ça penche pour 9a+ mais ça reste une belle expérience !

– Combien de séances as-tu mis ? comment ça s’est passé ?
J’ai mis 10-11 séances, sans trop m’acharner à chaque séance, en moyenne c’était deux montées, j’aime bien prendre mon temps…Premier trip découverte, trop chaud, le second section par section, mouillé le troisième trip, à deux doigts de faire et puis le petit dernier où je clippe le relais.

– Tu proposes une décotation de la voie, pourquoi ? Tu as trouvé de nouvelles méthodes ou astuces ?
Je décote car avant de trouver une nouvelle méthode, je me posais déjà la question du « est-ce 9b », forcément on se pose ce genre de question quand on essaye une voie dure… et en plus de ça on me dit “Pierrot y’a un genou là j’en suis sûr” je teste, j’aime bien, et je le garde, donc oui une belle nouvelle méthode !

– C’est une voie très bloc et spécifique, qu’en penses-tu ? Décris les principales difficultés selon toi.
Ouais carrément, ça se joue sur exactement 24 mouvements. Le passage dur, avec de mémoire 25 mouvements de pieds ! Puis ça se finit dans un 8a/8a+ facile physiquement par rapport à la première partie mais très dur mentalement ! Pour faire la voie faut être costaud en pince avec les doigts fléchis (en semi-arquée), en biceps droit (pour le premier mouvement) et en suspension de toute sorte de prise car y’a beaucoup de temps de pause pour bouger les pieds !

– Quels sont les prochains projets qui te tiennent à cœur en milieu naturel ?
Et bien du coup faire un 9b, j’aimerai vraiment vraiment tenter “First round First minute” en Espagne mais ça c’est pas pour demain, sinon essayer la voisine de “Eagle-4”, “Super crakinette”, j’aimerais beaucoup la faire ! Sinon maintenant c’est compétition…avec les championnats de France et tout et tout !

Photo: Adrien Boulon (dit la chignole)

Pierre Le Cerf Eagle-4

French climber from Nice, France Pierre Le Cerf (22 years old) never climbed 9th grade routes out of his home region. He just succeed with a big feat : the 4th repeat of “Eagle-4” located at Praniania, St-Léger du Ventoux (after Ondra, Parmentier and Chanourdie). Pierre suggests a downgrade to 9a+. He explains why below.

– Why did you choose to try “Eagle-4” in St-Léger?
I’m not going to lie, it’s clearly for the grade, I wanted to do a 9b it always makes you dream of this kind of grade, a big liar the one who says the opposite! I set this as my goal of the year with lots of other goals, I wanted to start with the hardest, and that’s it, it’s done, unfortunately I think it’s more around 9a+, but it’s still a great experience!


– How many sessions? How was it?
I took 10-11 sessions, without trying too hard at each session, on average it was two goes per day, I like to take my time… First discovery trip, too hot, the second one I did it part by part,the third trip it was wet and I was close, and then the last one where I clipped the anchor.

– Why did you propose a downgrade of the route? Did you find any new plans or tricks?
I’m downgrading because before finding a new method, I was already asking myself the question of “is it 9b?”. Obviously we ask ourselves this kind of question when we try a hard route… and during the work a friend who was belaying me said “Pierrot here I think there is a kneebar, I’m sure” I tried the kneebar, I found it and liked it, and I used it, so yes it’s a great new plan!

– It’s a very bouldering and specific route, what do you think? Describe the main difficulties.
Yeah definitely, the route shares exactly 24 moves. The crux, with 25 foot moves from memory! Then it ends in an 8a/8a+ physically easy compared to the first part but very hard mentally! To do the route you have to be strong in small pinches, in biceps (for the first move) and in finger power because there is a lot of pause time to move your feet!

– What are your next projects outdoors?
Well, climb a real 9b, I would really really like to try “First round First minute” in Spain but that’s not for tomorrow, otherwise try the neighbor of “Eagle-4”, “Super crakinette”…Otherwise now it’s competition… with the French bouldering championships coming soon.

Photo: Adrien Boulon



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Video: Babsi Zangerl, Le Voyage, Annot

23 mars 2022 à 20:19

Babsi Zangerl revient en vidéo sur son ascension du “Voyage” (E10 7a), l’une des voies de trad les plus difficiles de France. Cette longue fissure technique de 38 mètres a été libérée pour la première fois en 2017 par James Pearson. Accompagnée de son compagnon Jacopo Larcher et du belge Siebe Vanhee, Babsi a répété la voie en mai dernier, signant la première féminine. Une belle coche de plus dans son carnet de croix où figuraient déjà trois des voies les plus mythiques d’El Cap : “Zodiac” 8b, 545m, “Magic Mushroom” 8b+, 879m, et “El Nino” 8a+, 950m. Babsi a également entre autres réalisé la première féminine de la Trilogie Alpine, composée de trois grandes voies en 8b+ dans les Alpes ainsi que des voies dures en escalade sportive comme deux voies en 9a, “Speed integrale” et “Sprengstoff”, sans oublier le premier 8B bloc féminin de l’histoire dans sa jeunesse (“Pura Vida” en 2008). Retour en images et en interview sur “Le Voyage”.

“Quand nous avons entendu parler d’un soi-disant paradis de l’escalade sur grès dans le sud de la France, nous étions curieux. À l’époque, outre quelques grandes voies granitiques à Chamonix, je n’avais connaissance d’aucun endroit pour grimper du grès en trad en France. Apparemment un tel endroit existait, et il était juste au-dessus du village d’Annot. Annot possède en réalité quatre secteurs différents en un : il y a une zone d’escalade traditionnelle, une zone d’escalade sportive, une zone d’escalade sportive avec des prises taillées, et une — célèbre — zone de bloc. On rêvait d’utiliser notre équipement de trad pour grimper de pures voies en grès… et on l’a fait. Après seulement quelques jours, on s’est renduc compte combien cet endroit avait à offrir. En avril, il faisait déjà assez chaud, mais nous avons trouvé des conditions parfaites dans certains canyons où la brise soufflait pour, tant qu’à faire, tenter aussi des voies plus dures.

Nous avons eu l’impression de passer de vraies vacances. Par le passé, nous avions généralement cherché de bonnes conditions de froid durant nos trips grimpe, mais cette fois-ci nous avons apprécié la chaleur du soleil tandis qu’en même temps nous pouvions grimper dur dans les canyons froids et ventés. Une belle combinaison pour profiter du soleil français et d’un mode de vie sur le thème détente. Le camping était ultra confortable, et la cerise sur le gâteau était la livraison de baguettes et croissants frais de la boulangerie locale directement à notre van tous les matins !

Au bout de quelques jours, nous avons jeté un œil sur cette méga ligne appelée Le Voyage. Le Voyage (E10, 7a) est une voie de 38 mètres dans le secteur de La chambre du roi, qui a été gravie pour la première fois par James Person en 2017. Cette voie récente est sans aucun doute l’une des plus belles voies de trad de France. Cette nouvelle voie à tenter inclut un mur vertical, des gouttes d’eau, des fissures, des arquées et des placements de points délicats.

E10 7a, cela ressemble à une suite de lettres et de chiffres incompréhensibles. D’une certaine manière, c’est le cas, même pour les Britanniques qui ont inventé ce système de notation complexe qui combine la dangerosité d’une voie avec ses difficultés purement techniques. Je décrirais cette ligne comme étant difficile mais relativement sûre, au moins pour la section du crux et pour les sections suivantes : plus tu grimpes haut, meilleurs sont les placements de protections. Mais jusqu’à la partie centrale de la voie est vraiment risquée. Réaliser la traversée à 1/3 de la voie est un défi mental. J’étais assez nerveuse de placer du matériel là, parce que ces mêmes gouttes d’eau devaient également servir de prises pour les mains. C’est difficile de trouver la bonne façon de protéger ce passage avant d’entrer dans le véritable crux de la voie.

Le crux exige un maximum de puissance et de gainage. Il m’a toujours fait peur. Même en l’essayant du haut, je ne faisais que tomber. J’ai donc décidé de faire quelques essais en tête pour garder la motivation et aussi au cas où j’aurais la chance d’attraper le bac final après cette section technique délicate.

Jacopo a été le premier de notre groupe à répéter le Voyage ; Siebe a été le suivant sur la liste. Nous avions des méthodes différentes pour cette voie, ce qui était très cool. Tout le monde a trouvé sa propre méthode après avoir essayé toutes les différentes solutions. Il ne nous restait plus que trois jours avant de rentrer à la maison. La pression était forte au moment de s’équiper. Je voulais vraiment enchaîner cette voie parfaite. J’ai foiré mon premier essai de la journée, j’ai passé trop de temps à placer mes points et à tétaniser avant même d’atteindre le crux. J’avais besoin d’ajuster chaque détail pour économiser de l’énergie et placer l’équipement dont j’avais besoin. L’ascension a été une véritable bataille. Mais j’ai finalement pu grimper ces 38 mètres de pur grès.

Nous avons tous adoré l’expérience, et le mental de l’équipe est resté au beau fixe, ce qui était motivant pour chacun et chacune. Cette voie naturelle est un vrai cadeau, sans aucune prise taillée, et avec juste assez de prises pour permettre une progression en trad. Pour moi, il n’y a pas plus parfait. Des voies comme celles-ci sont rares.”

Photos: Andrea Cossu

Babsi Zangerl shares a video about her ascent of “Le Voyage” (E10 7a), one of the French hardest trad lines. This long and technical 38 meters long crack has been freed by James Pearson in 2017. Joined by her partner Jacopo Larcher and Belgian Siebe Vanhee, Babsi repeated the line in May 2021. A nice tick on her logbook, where you can also find 3 must form EL Capitan (“Zodiac”, “Magic Mushroom”, “El Nino”) or the first female ascent of the Alpine Trilogy (3 hard 8b+ multipitch in the Alps) or several hard sportclimbing routes like “Speed integrale” and “Sprengstoff” both 9a and the first female 8B in her childhood with “Pura Vida” (2008). Here is her comment about “Le Voyage”.

“When we heard about a so-called sandstone climbing paradise in the south of France, we were curious. At the time, apart from some great granite routes in Chamonix, I did not know of any place to climb sandstone trad in France. Apparently such a place existed, and it was just above the village of Annot in the southeast.

Annot actually has four different areas in one: there is a traditional climbing area, a sport climbing area, a sport climbing area with chipped holds, and a -famous- bouldering area. We dreamed of using our trad gear to climb pure sandstone routes… and we did.

After a few first days it was amazing how much this place had to offer. In April, it was already quite warm, but we found perfect conditions in some canyons where the breeze was blowing so that we could also try harder routes.

We felt like we were on a real vacation. In the past we have usually looked for good cold conditions during our climbing trips, but this time we enjoyed the warmth of the sun while at the same time we could climb hard in the cold and windy canyons. A great combination to enjoy the French sun and a relaxation-themed lifestyle. The campsite was ultra comfortable, and the cherry on the cake was the delivery of fresh baguettes and croissants from the local bakery directly to our van every morning!

After the first few days, we took a look at this mega line called The Journey. “Le Voyage” (E10, 7a) is a 38m route in the area of ​​La chambre du roi, which was climbed for the first time by James Person in 2017. This recent route is undoubtedly one of the most beautiful routes from France. This new path to try includes a vertical wall, water drops, cracks, crimps and delicate balancy moves.

E10 7a, it looks like a series of incomprehensible letters and numbers. In a way, this is the case, even for the Brits who invented this complex grading system that combines the dangerousness of a route with its purely technical difficulties. I would describe this line as difficult but fairly safe, at least for the crux section and for the following sections: the higher you climb, the better the placements. But the central part of the route is really risky.

It’s a mental challenge to complete the traverse at 1/3 of the route. I was quite nervous to place material there, because these same water drops were also to be used as hand holds. It’s difficult to find the right way to protect this passage before entering the real crux of the route.

The crux requires maximum power and body tension. It always scared me. Even trying it from the top I just kept falling off. So I decided to do a few goes in lead to keep up the motivation and also in case I had the chance to grab the final jug after this tricky technical section.

Jacopo was the first of our group to repeat “Le Voyage”; Siebe was next on the list. We had different plans for this route, which was very cool. Everyone has found their own method after trying all the different solutions.

We only had three days left before we went home. The pressure was high when it came time to try. I really wanted to do this perfect route. I messed up my first try of the day, spent too much time placing my points and failing before I even reached the crux. I needed to adjust every detail to save energy and place the gear I needed. The ascent was a real battle. But I was finally able to climb these 38 meters of pure sandstone.

We all loved the experience, and the team spirit remained strong, which was motivating for everyone. This natural route is a real gift, without any chipped holds, and with just enough holds to allow progression in trad. For me, there is no more perfect. Routes like these are rare.”

Photos: Andrea Cossu

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Symon Welfringer répète Le Voyage – Symon Welfringer repeats Le Voyage

31 mars 2022 à 17:10

Décidément, la voie de trad la plus dure de France est à l’honneur cette semaine, puisqu’après avoir apprécié la belle vidéo de Barbara Zangerl, c’est le polyvalent guide Symon Welfringer (28 ans) qui vient tout juste de réussir une répétition de la voie. Météorologiste de profession, cet alpiniste passionné n’hésite pas à jouer sur tous les tableaux : Piolet d’Or, expéditions au Népal, au Pakistan, cascade de glace, face Nord de l’Eiger, big wall dans les Dolomites ou au Yosemite, 8c+ à Céüse, fissures à Indian Creek ou Joshua Tree et maintenant une belle coche en trad.
Voici son commentaire laissé sur les réseaux sociaux
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“La tension est palpable, à chaque mouvement, j’ai peur. Pas forcément de la chute, mais cette sensation si particulière aux voies en trad, on lève la tête et rien ne dépasse, pas de dégaines, pas de spits, seulement une fissure évasée, des petits trous pofés, on se sent bien seul.”

C’était un de mes rêves que de gravir une telle voie, la définition pour moi de la beauté de l’escalade : une ligne pure suivant les aspérités naturelles sur 45m, un mur vierge de tout artifice et la nécessité de placer soi-même toutes les protections, plus ou moins solides. Le tout sur un rocher d’une qualité exceptionnelle avec des mouvements incroyables. Que de superlatifs pour un bout de caillou mais c’était une grande émotion de réussir à grimper ce “Voyage”.

Cela fait un bout de temps que j’entends parler de cette voie, d’abord comme un projet extrême dans un endroit glauque—une telle description donnait peu envie et sous-estimait complètement la splendeur de la ligne. En 2017, le maestro du grit James Pearson s’attelle à ce projet et finit par enchaîner ce qu’il appellera “Le voyage”, qui n’est autre que la voie en escalade traditionnelle la plus dure de France. Après son ascension, la ligne reste assez méconnue et n’est que très peu répétée.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Personnellement j’ai attendu un petit temps avant d’essayer ce morceau d’escalade, d’abord par peur de la difficulté mais aussi de l’engagement, la cotation E10 correspond à un engagement conséquent sur des protections parfois mauvaises. En cette fin d’hiver je me sens plutôt en forme et prêt à briser le mythe, d’abord en moulinette.
Après 4 montées de calage je réussis la voie en moul, ce qui paraît être un 8b+ très technique avec une section dure assez courte mais tellement exigeante, en particulier sur la pose des pieds qui sont microscopiques et sablonneux. J’ai pris beaucoup de temps à caler mes méthodes durant les premières montées avec des zippettes incessantes mais au bout de ces premières séances je suis assez confiant, j’ai identifié les différents emplacements de protection et les coinçeurs à utiliser main droite, main gauche, je mets en place ma petite stratégie…

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Je tape mon essai, dans la première longueur en 7a, j’ai des sensations horribles, je manque de tomber plusieurs fois. Et étrangement, plus je monte dans la voie, plus je me déleste des quelques coinceurs de mon baudrier, mieux je me sens, plus je me sens libéré. Dans la section crux, tout se déroule comme prévu, gainé et précis, je me rue sur le bac avec un cri victorieux. Mais la voie n’est pas finie, 10m de remontée sur une écaille vibrante où il est particulièrement déconseillé de poser une protection sous peine d’arracher un frigo de grès. Je mets tout de même un friend “mental”, mon dernier point solide et plus de 15m sous moi, les mouvements ne sont plus extrêmes mais il faut rester concentré.
Pour finir, une fissure à verrous de mains/doigts, je donne toute mon énergie dans chaque verrou, sans gants, j’ai la peau en sang, j’appuie encore plus fort.
Et ça y est, le relais me tend les bras, une joie immense s’empare de moi, je lâche mon stress, ma peur.
Je suis heureux.
Me voilà en haut de la voie trad la plus dure de France, et premier Français !
Ce n’est pas la plus dure, mais sûrement la plus belle voie que j’ai eu l’occasion de grimper !
Merci Manon Bérend, assurer dans ce genre de voie est presque aussi stressant que de la grimper !
Et bravo à James Pearson pour avoir ouvert une des plus belles lignes d’escalade que je connaisse.
Merci pour les infos et l’inspiration Ben Guigonnet, à toi de jouer !
Merci à Marc Daviet (photos) d’avoir capturé ces instants magiques.”

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

Definitely the hardest trad route in France is in the spotlight this week, since after enjoying the beautiful video of Barbara Zangerl, it is the turn of all-rounder guide Symon Welfringer (28 years old) to repeat the line. A meteorologist by profession, this passionate mountaineer isn’t worried about ‘dabbling’ in all disciplines: Piolet d’Or, expeditions in Nepal and Pakistan, ice climbing, North face of the Eiger, big wall in the Dolomites or Yosemite, 8c+ in Céüse, cracks in Indian Creek or Joshua Tree and now a nice trad tick.
Here is his comment left on social media:

The tension is palpable at each movement, I ‘m afraid. Not necessarily a fall, but this feeling so particular to trad routes, you look up and nothing sticks out, no quickdraws, no bolts, only a large crack, small chalked holes, you feel very alone.

It was one of my dreams to climb such a route, the definition for me of the beauty of climbing: a pure line following the natural asperities over 45m, a wall free of all artifice and the need to place oneself all the protections, more or less solid. All on a rock of exceptional quality with incredible movements. So many superlatives for a piece of rock but it was a great emotion to successfully climb this “Voyage”.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet

I’ve heard about this route for a while, first as an extreme project in a murky place, such a description gave little desire and completely underestimated the beauty of the line. In 2017, Grit maestro James Pearson went down to this project and ended up doing what he would call “Le voyage” which is none other than the hardest traditional climbing route in France. After his ascent, the line remains relatively unknown with few repeats.
Personally, I waited a while before trying this piece of climbing, first for fear of the difficulty but also of the commitment, the E10 rating corresponds to a substantial commitment on sometimes bad protections. At the end of winter I feel pretty fit and ready to break the myth, first top-rope.

After 4 tries I manage the route in top-rope, which seems to be a very technical 8b+ with a quite short hard section but so demanding, especially on the feet which are microscopic and sandy. I took a lot of time to precise my betas during the first climbs with incessant slip but at the end of these first sessions I was quite confident, I have identified the different gear locations and the friends to use right hand, left hand , I put in place my little strategy…

I did my try on lead, in the first pitch in 7a, I had horrible sensations, I almost fell several times. And strangely, the more I went up in the route, the more I relieved myself of the few piece of gear of my harness, the more I felt good and liberated. In the crux section, everything is going as planned, sheathed and precise, I rush to the ferry with a victorious scream. But the route is not over, 10m of ascent on an unsecure loose flake where it is particularly not recommended to put a gear under penalty of bringing done a sandstone fridge. I still put a “mental” friend, my last solid point and more than 15m under me, the movements are no longer extreme but you have to stay focused.
To finish, a crack with hand/finger locks, I give all my energy to each lock, without gloves, my skin is bleeding, I press even harder.
And that’s it, the anchor reaches out to me, an immense joy is arriving, I let go of my stress, my fear.
I’m happy.

Here I am at the top of the hardest trad route in France, and the first French climber to climb it!
It’s not the hardest, but surely the most beautiful route I’ve had the opportunity to climb!
Thank you Manon Bérend, belaying on this kind of route is almost as stressful as climbing it!
And congratulations to James Pearson for opening one of the nicest climbing lines I’ve been on.
Thanks for the info and the inspiration Ben Guigonnet, it’s up to you!
Thanks to Marc Daviet (photos) for capturing these magical moments.

Symon Welfringer Le Voyage
Photo : Marc Daviet


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Cédric Lachat enchaine Eagle-4 grâce à une enceinte portative ! – Cédric Lachat finally sends Eagle-4 thanks to a speaker!

1 avril 2022 à 12:49

ATTENTION : POUR CEUX QUI NE L’AURAIENT PAS COMPRIS, CET ARTICLE EST UN POISSON D’AVRIL

Vous en avez peut-être entendu parler, en janvier dernier Cédric Lachat avait eu un accrochage avec Pierre Le Cerf à propos d’une enceinte portative à la falaise de St-Léger. En effet, Cédric était tombé au dernier mouvement dur d’un 9a, déconcentré par la musique du jeune talent niçois qui avait poussé le son à fond pour encourager un pote en train de mettre un run dans un 8a mitoyen. Cédric, exaspéré autant par la musique que par ce comportement irrespectueux avait alors shooté dans l’enceinte, l’envoyant faire un vol plané dans la garrigue et le talus… L’histoire raconte que Pierre a eu du mal à retrouver son enceinte qui pourtant fonctionnait encore à plein régime, son son étant couvert par les aboiements de Linka, la chienne de Cédric, qui avait été excitée par les tensions du pied de falaise. Finalement l’enceinte a été retrouvée intacte, et depuis Pierre a eu sa revanche, enchainant le grand projet de Cédric “Eagle-4” et allant même à le décoter grâce à un raisonnement logique implacable et un astucieux coincement de genou entre les deux parties difficiles de la voie.

Dans une interview accordée à nos confrères de Grimper, Pierre Le Cerf avait légitimé la musique en bas des voies en falaise “si tout le monde est d’accord” (ce qui lui vaut le surnom de l’homme qui parlait à l’oreille des oiseaux), expliquant de manière très rationnelle que cet artifice lui permettait de gagner “5% de plus en niveau, et 5% c’est énorme”. Une déclaration qui a fait des émules, car depuis quelques semaines nous tendons de plus en plus fréquemment l’oreille au pied des falaises et des blocs, et au gré des générations nous avons la chance d’écouter du Jean-Michel Jarre, du Thunderdome, du Manu Le Malin ou encore du Skrillex, voire au mieux de la bonne techno d’auto-tamponneuse. Cédric, qui continuait de patiner dans “Eagle-4” a décidé finalement décidé de mettre de l’eau dans son vin, et fort de son expérience en entrainement a voulu vérifier si la musique lui faisait fermer le bras effectivement 5% plus fort.

Et là surprise. Cédric décrit : “Ce n’est pas 5% mais en réalité 13,6% de puissance en plus que j’ai gagné, basant mes statistiques sur un test de biomécanique réalisé au cabinet de Guillaume Levernier avec un son atteignant les 105 dB. Et en plus, quand je passe du Abba, ma chienne se couche immédiatement et arrête de faire la misère à toute la falaise, ce qui me permet de gagner en autorité et en confiance en moi. Je vais de ce pas inclure ce nouveau module dans mes formations ClepClimbing. J’ai même déjà commencé à travailler avec Vladimir Cellier et Sean Villanueva sur de nouveaux sons. Je tiens à remercier Pierre Le Cerf pour m’avoir ouvert les yeux et permis enfin de réaliser mon projet. Quant à la cotation, au regard du gain de performance considérable, d’autant plus si vous passez comme moi deux mois à bien sécher les prises au pq, vous pouvez pencher d’avantage pour un 8c+.” Toujours pas de premier 9b donc pour la légende suisse, tandis que Pierre est actuellement en train d’effectuer une levée de fonds pour s’acheter des écouteurs Bluetooth en titane comme ses biceps.

Revers de la médaille, alertée par le vacarme ces derniers jours au Secteur Praniania, la Ligue de Protections des Oiseaux a contacté la mairie de St-Léger du Ventoux afin d’interdire la falaise. Cela intervient au plus mauvais moment, réagit le comité FFME local, car “nous allions sortir une nouvelle réactualisation du topo de 2008 pourtant épuisé depuis des années, prévue pour horizon 2023/24 : un nouvel additif de l’additif de l’additif de 4 pages, avec les nouvelles voies par secteur présentées grâce à une petite photo prise au téléphone, un document référence avec une préface signée Jibé Tribout.”
Nous vous tiendrons informés des prochains développements ici, car on ne s’ennuie pas actuellement dans les gorges du Toulourenc.

Cédric Lachat Eagle-4

WARNING: FOR THOSE WHO DIDN’T UNDERSTAND IT, THIS ARTICLE IS AN APRIL FOOL

You may have heard that at the beginning of this year Cédric Lachat and Pierre Le Cerf had a violent altercation regarding the use of a portable speaker in St-Léger du Ventoux. Cédric fell off the last move of a 9a, according to himself, distracted by the music played through the speaker of Nice’s young talent. Cédric, exasperated, had then kicked the speaker, sending it flying in the bushes… The story goes that Pierre then had trouble finding his speaker, although still working at full volume, its sound being drowned in the barking of Linka, Cédric’s dog, who had been flustered by the brawl. Eventually, the speaker was found intact, and Pierre had his revenge, sending –and even downgrading- Cédric’s big project “Eagle-4”.

In an interview with our colleagues of Grimper, Pierre Le Cerf explained that “everyone at the cliff was ok with the speaker”. He also went on to argue, that music allows him “to gain 5% power, which is a lot!”. A statement that didn’t go unnoticed apparently. Cédric who’d kept struggling in “Eagle-4” decided to reconsider his stance and used his training experience to see if music did indeed yield a 5% improvement for him too.

To his greatest surprise Cédric exclaims “It’s not 5% but 13.6 % power I gained, according to biomecanical data from tests done with Guillaume Levernier in 105 dB-loud music. Even better, when I play Abba, my dog obeys better and stops bothering everyone around at the crag, which then boosts my self-confidence. I will definitely now include this in my ClepClimbing training classes. I even started working on some news songs with Sean Villanueva and Vladimir Cellier. I want to thank Pierre Le Cerf for opening my eyes (and ears) and thus helping me finish my project. Regarding the grade, considering this recent performance gain, and the fact I spent the last two months drying the holds with toilet paper, I think this route is only 8c+”. So the 9b quest remains for the top Swiss climber. Meanwhile Pierre is putting up a crowdfunding in order to purchase bluetooth titanium headphones.

On the downside, alerted by the recent rumbles at the Praniania Sector, the local League for the Protection of Birds contacted the mayor’s office of St-Léger to ban the crag to climbers. This comes with a terrible timing, reacts the local federal FFME
comitee, because “we were just about to release an update of the 2008 guidebook, which has been sold out for years, scheduled for 2023/24; including a new 4-page addition to the addition of the addition, with the new routes for each sector presented by a cell-phone picture. This was going to be the reference document with a preface signed Jibé Tribout.” We will keep you informed of the next developments, because there is currently a lot going on in the Toulourenc gorges.

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Maho Normand de retour aux affaires – Maho Normand back to business

13 avril 2022 à 07:23

Cela fait un moment que nous ne vous avions pas relaté les exploits du crack de Toulon Maho Normand, 16 ans. Et pour cause… Ce dernier, ennuyé par des petites blessures l’an dernier, effectue un retour en forme de manière fracassante avec pas moins de 4 voies en 8c et un 8c+ en une semaine et 5 jours de grimpe ! D’abord dans les Calanques mercredi dernier Maho réussissait son projet du moment, la rallonge de sortie de “Rastata XXL” en 8c+, quelques jours après avoir déjà empoché la classique “UFO” en 8c. S’en suivit un mini-séjour à St-Léger ce week-end avec la réussite de 4 8c (!) en 3 jours avec “Panonoramix” et “Stay Kratum” à la face Est, ainsi que “Les petits chefs du néant” et “La théorie des cordes” à Praniania.



Comment expliques-tu cet état de forme ?
Durant ces 2 dernières années je me suis souvent blessé (aux genoux et aux mains) en raison de l’alimentation au lycée et du changement de mon corps durant… Donc la motivation et l’envie étaient au plus bas. Après une reprise en falaise à St- Léger il y a d’ici un peu plus d’un mois j’ai ré-enchaîné un 8b, “Autant suspend mon vol”, et après plusieurs discussions avec des amis liées à l’alimentation et la gestion avec le lycée, je me suis bien remotivé à commencer à bien m’entraîner et à bien manger ! Et j’ai tout de suite vu le changement car une semaine après je ré -enchaînais un 8b+. Après ces deux belles croix, je me suis fixé des objectifs et ma motivation n’a cessé d’augmenter ! Après cela j’ai fait des croix tous les 3 jours, 8b+ au premier puis 8c puis encore un 8c et puis un 8c+ avec “XXL” en 4 séances. J’ai donc vraiment vu les progrès rapidement en falaise comme en entraînement. J’ai régulé mon alimentation et arrêté de manger au lycée et cela m’a fait perdre beaucoup de poids. En quelques semaines j’ai perdu 5 kilos, et je l’ai tout de suite ressenti dans ma grimpe ! Ce week-end le but était d’enchaîner au moins un 8c et cela a été chose faite au 2e essai de la première journée avec “Les petits chefs du néant”, puis ensuite les 2 autres jours les croix se sont succédées avec des beaux combats en récompense.

Tu mangeais si mal ? Qu’as-tu changé dans ton alimentation en particulier ?
Oui, très gras, je crois que pendant 2 années consécutives je n’ai pas arrêté de manger des paninis et des frites tous les midis, plus des sucreries en dessert ! Je crois que mon corps n’a pas trop aimé… J’ai donc dans un premier temps totalement arrêté d’aller à cette cafétéria et de manger des bons plats comme des salades, des légumes et de manger des protéines car j’avais de plus en plus de carences assez importantes en fer. Maintenant je mange juste équilibré et normalement sans trop de restriction, juste je me fais plaisir de temps en temps.

Photo de couverture : Dor Roda

Maho Normand – XXL 8c+

It has been a while since we last spoke about Maho Normand’s feats, the 16 y-o young gun from Toulon, France. Maho, crippled with injuries last year, has made an impressive come-back : four 8c and one 8c+ in one week! First in the Calanques last Wednesday, Maho clipped the anchor of his current project, “XXL” 8c+, after sending the classic 8c “UFO” a few days ago. Then he took a short 3-day trip to St-Léger du Ventoux with 4 8c in 3 days: “Panonoramix” and “Stay Kratum” in East face, “La théorie des cordes” and “Les petits chefs du néant” in Praniania.

How do you explain this current shape?
During the last 2 years I was often injured (knees and hands) related to my high school diet and the changes in my body… So motivation was at its lowest… After a come-back in St Léger a month ago I was back in the 8b range, and after several discussions with friends related to food and management of school, I re-motivated myself to start training well and eating well! And I immediately saw the impact because a week later I sent an 8b+ again. After these two beautiful sends, I set myself goals and my motivation kept increasing! After that the ticks happened every 3 days or so, 8b+ 2nd go then 8c then another 8c and then an 8c+ with “XXL” in 4 sessions. So I really saw the progress quickly outdoors as well as in training. In my high school, there is a lot of bad foods, so I stopped eating there and I dropped a lot of weight, 5kg in a few weeks, and I felt a lot better in my climbing!
This weekend the goal was to send one 8c and it was done on the 2nd try of the first day, then the other 2 days the sends followed one after the other, with beautiful fights as reward.


Did you eat that badly? What did you change in your diet in particular?
Yes, a lot of bad fats, I think that for 2 consecutive years all I ate at lunchtime were paninis and french fries, plus sweets for dessert! I think my body didn’t like it too much… So at first I completely stopped going to this cafeteria and started eating good food such as salads, vegetables and proteins because I also had quite a significant iron deficiency. Now I just eat a balanced diet, normally without too many restrictions, with a few rare pig-out meals.

Cover Pic: Dor Roda

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Nolwen Berthier réalise Supercrackinette ! – Nolwen Berthier sends Supercrackinette! (+interview)

23 avril 2022 à 20:07

Nolwen Berthier vient de réaliser son super-projet de St-Léger du Ventoux en clippant le relais de “Supercrackinette” 9a+ de Praniania ! Un chantier commencé il y a un an et demi que la grimpeuse aixoise essayait en fil rouge à l’intersaison et en période hivernale, toujours à sa manière, de façon très méthodique et déterminée. C’est la seconde ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie en 2020 et tout simplement un des plus hautes perfs féminines françaises !

– Depuis quand essayais-tu “supercrackinette ? Pourquoi ce chantier/défi si ultime ?

J’ai essayé Supercrackinette pour la première fois il y a 2 ans.

Pour me lancer dans un ultime projet, je voulais trouver une voie pas trop morpho, si possible dans mon style, pas trop loin de la maison… et avant tout qui me motive ! Eh bien vous le croirez ou non, mais malgré les nombreuses falaises et belles voies du Sud de la France, ce n’est en réalité pas si facile de tout combiner ! “Supercrack” rassemble un peu de tout cela, et même si je n’avais jamais fait de 9a, pourquoi ne pas me lancer dans cette aventure ? Dès les premières montées, j’avais bien compris que c’était une de ces voies qui te laissent miroiter au premier abord que c’est jouable, mais que quand vient l’heure d’empiler tous les mouvs, ce n’est pas le même game… Peu importe, l’aventure était lancée !

– Peux-tu nous décrire tes essais et ton travail de la voie ? On t’avait vue dedans l’hiver dernier, tu tombais déjà au pas du mono il me semble !

La première fois que j’ai mis les doigts dans Supercrack, j’ai tout de suite kiffé le style et l’effort, même si j’étais très loin de faire le mouvement du premier crux… C’est minimaliste, c’est exigeant, comme j’aime !

A partir de janvier 2021, j’ai débuté une grosse période de travail de la voie. Arrivée en juin, mes runs étaient très prometteurs. Je tombais au pas du mono et pensais vraiment pouvoir enchainer, mais les condis météo jouaient trop contre moi, j’ai dû me résigner pour cette saison-là. C’était la première fois que je devais accepter de laisser un projet de côté, ça a été dur de passer à autre chose pendant l’été : quoi que je faisais, j’avais toujours Supercrack’ dans un coin de ma tête…

J’avais donc pour objectif de retourner dans la voie le plus tôt possible, mais le programme de l’automne a été bousculé. Une inflammation au doigt m’a forcée à ne pas toucher une prise pendant 1 mois. Je n’ai pu rouvrir le chantier qu’à partir du mois de décembre.
Revenir avec un œil nouveau se révéla être intéressant : alors que j’avais déjà mis des centaines d’essais, et que mes runs étaient tous millimétrés, j’ai trouvé un nouveau calage dans le 1er crux. Incroyable !
J’avais de très bonnes sensations sur les 2 mouvements les plus durs, j’avais très bien intégré le bas de la voie. Assez rapidement, j’ai réussi à remonter aussi haut que la saison précédente. Mais le chemin était loin d’être terminé !

Pendant plusieurs semaines je suis tombée au premier crux, pour aller chercher ce mono. Il m’a fallu user de toute ma créativité pour continuer à trouver des axes de progression. Fin février, j’étais vraiment très en forme, j’aurais sûrement pu enchainer à ce moment mais 15 jours de pluie se sont immiscés … Alors je suis retournée à l’entrainement.

Lundi dernier, pour la première fois, j’ai réussi ce premier crux qui me posait tant de problèmes … et je ne suis pas tombée dans celui du haut !!! Ce scénario idéal, j’en ai rêvé, mais la probabilité qu’il se réalise était tout de même très limitée.

– Au niveau des méthodes, as-tu innové ou fait globalement des méthodes classiques ?

Même si j’aime beaucoup innover dans les méthodes (pour le meilleur, comme pour le pire), il se trouve que Supercrack ne se prête pas vraiment à cela. Il y a deux méthodes « classiques » dans chacun des 2 crux, et il est plutôt ambitieux de vouloir en sortir. Néanmoins, il y a de nombreuses subtilités pour réaliser ces 2 méthodes et chacun trouve les petits calages qui conviennent le mieux à ses qualités, son gabarit etc. Dans mon cas, c’est un pied gauche pour aller chercher le mono qui a fait la différence !

– Qu’est-ce qui a fait la différence selon toi pour la croix, ou sur les dernières séances ?

Ces derniers mois, j’ai consacré beaucoup d’énergie à essayer de maîtriser tous les paramètres qui me paraissaient nécessaires à l’enchaînement : l’entrainement, le repos, les condis météo, l’envie, etc… Tu jongles en permanence entre tout remettre en question et faire confiance à tes choix. Cette partie du processus est la plus éprouvante mentalement : pendant des semaines, la voie te dicte tes moindres faits et gestes du quotidien. A force de vouloir tout contrôler, tout optimiser, je me suis retrouvée comme enfermée dans un carcan. Le week-end dernier, j’ai eu le déclic : il fallait que je prenne le dessus, que je laisse parler l’impertinence… L’alignement des étoiles a fait le reste !

– En quelques mots, que retiens-tu de cette expérience, à chaud ?

– Beaucoup d’onglées ! (même par 20°C)
– Des idées saugrenues (comme essayer le crux avec une ceinture de lest)
– Un amour toujours aussi grand pour les arquées,
– Beaucoup trop de kilomètres en voiture,
– Des centaines de réactualisation météo (malgré une fiabilité d’environ 2%)
– Mais surtout, un entourage en or, sans qui rien aurait été possible

Une grosse interview que nous avions réalisée avec Nolwen (septembre 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

Nolwen Berthier has just finished her massive project at the Praniania sector, St-Léger du Ventoux, France, by clipping the chains of ‘Supercrakinette’, 9a+! The climber from Aix started work on it 2 years ago in between comps and during the winter as is usual for her, i-e in a very methodical and disciplined way. It is the second female ascent of the route after Julia Chanourdie in 2020, and simply one of the very best French female performances full stop!

When did you start trying ‘Supercrakinette’? Why the extreme challenge?

I tried it for the first time 2 years ago.

As an ultimate challenge, I wanted a route that is not too size-dependent, preferably in my style, not too far from my house… And one that motivated me! Believe it or not, despite the plethora of crags and beautiful routes in the South of France, in actual fact it’s not that easy to find one that combines it all! ‘Supercrak’ gets close, and even if I had never done a 9a before, I thought why not go for it. From very early on I realised it’s one of those routes that make you think straightaway that it’s doable, but when the time comes to link sections together, it’s a very different story… Anyway, the adventure was on!

– Can you describe for us your attempts and how you worked the route? We saw you on it last winter and you were already falling off the one-finger pocket, right?

The first time I tried ‘Supercrack’, straightaway I loved the style and the kind of effort, even though I was a million miles from sticking the move of the first crux… It’s minimalistic, it’s demanding, just how I like it!

In January 2021 I started a big phase of work on the route. By June my runs were promising. I was falling at the one-finger pocket move and thought I was close to sending, but the weather conditions played against me and I had to give up for the season. It was the first time I had to willingly leave a project aside like that, I found it hard to move on that summer: whatever I did, ‘Supercrack’ was always on my mind…

My aim was to get back into it as soon as possible, but the autumn program got disrupted. A finger inflammation forced me to stay away from holds for a month. I was only able to restart the work in December.

Getting back on it with fresh eyes proved interesting: whereas I had tried it hundreds of times, and all my methods were set with über precision, I found a new beta in the first crux. Unreal!

I had very good feelings on the 2 hardest moves, the bottom of the route was wired big time. Fairly quickly, I managed to reach my high point of the previous season. But that was far from the end!

For weeks I fell in the first crux, trying to get to that one-finger pocket. I had to make use of all my creativity to keep finding ways to progress. Come February’s end, I was in top form and I could probably have sent it then… but 15 days of rain slipped in… So I went back training.

Monday last, for the first time ever, I got past that first crux which caused me so many headaches… And I didn’t fall in the top one!!!! That perfect scenario, I had dreamt it, but the probability of it coming true was still very limited.

– In terms of beta, did you innovate or go more classic?

Even if I love coming up with new methods (for better or worse), it just so happens that ‘Supercrakinette’ is limiting in that sense. There are two ‘classic’ betas in each of the cruxes, and it’s rather ambitious to want to get out of them. Having said that, there are many subtle ways to make them work and each climber finds the details that fit their qualities, sizes and so on, better. In my case, it’s a left foot that made the difference to go get that one-finger pocket!

– In your opinion, what made the difference on your sending run, or in the last sessions?

These last months, I dedicated lots of energy trying to control all the parameters that seemed to me necessary for the send: training, rest, weather, psyche and so on… You’re always juggling between changing everything and sticking to your guns.That part of the process is the more mentally draining: for weeks, the route dictates your every action in all you do. Due to wanting to master everything, to optimise everything, I started feeling a bit trapped. Last weekend, I had a lightbulb moment: I had to reassert myself and let a bit of fresh audacity in… The lining up the stars did the rest!

– In a few words, what will you take away from the experience?

– A lot of numb fingertips (even in 20°C)
– Some weird ideas (like trying the crux with a weight belt)
– An undying love for crimpers
– Far too many kilometres by car
– Hundreds of weather forecast app reloads (despite a reliability index of 2%)
– But above all fantastic support, without whom none of it would have been possible.

Here is a long interview we published with Nolwen (in September 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

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Kathy Choong empoche La Ramirole 8b, 150 m – Kathy Choong climbs La Ramirole 8b, 150 m

25 avril 2022 à 11:58

La Suissesse Kathy Choong continue son bonhomme de chemin et élargit sa liste de grandes voies extrêmes avec une nouvelle réalisation dans le Verdon après “Une jolie fleur” cet automne. En effet, accompagnée par son copain Jim, Kathy vient de réaliser la grande voie “La Ramirole” il y a quelques jours dans l’impressionnante baume du même nom. Il lui a fallu 6 journées au total pour réussir l’affaire : une journée pour découvrir, 3 journées de travail et un push la 5ème journée, où Kathy s’est avérée très proche de la réussite, avant de réaliser la grande-voie sans tomber la journée suivante. La longueur clé en 8b est très longue ; la première partie est très déversante avant une fin sur colos qui aboutit à un crux sur bidoigt où Kathy sera tombée deux fois lors de sa première tentative d’enchainement. Voici son commentaire suite à sa réussite :

“J’ai enchaîné à la journée toutes les longueurs de “La Ramirole” (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+ / 150m) dans une ascension parfaite sans chute ! Mais ce n’était pas du gâteau ! Chaque longueur était un long combat de résistance pour arriver jusqu’à la chaîne de cette voie que je rêvais de faire depuis longtemps. Mais il m’a fallu du temps avant de me sentir prête à affronter cet impressionnant mur déversant.

Jim mon partenaire était également proche de l’enchaînement, tombant en haut du 8b ! Partager cette aventure avec lui, partager avec lui la pression, la fatigue, les difficultés, la déception quand il est tombé mais également l’excitation, le soutien mutuel, les rires et les moments de joie après chaque longueur réussie ont fait de cette ascension une expérience incroyable !”

Photo de couverture : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

Swiss climber Kathy Choong continues her multi-pitch ticklist with a new extreme send in Verdon gorge after “Une jolie fleur” this fall. Joined by her boyfriend Jim, Kathy just repeated “La Ramirole” few days ago in the impressive cave of left bank. She needed 6 days of work before succeeding: one for the discover, 3 of work, and a close push on the 5th day. The key pitch around 8b of “La Ramirole” is very long. After a first overhanging part you finish with a tufa and a two finger pocket crux where Kathy fell two times during her prvious push. Here is her comment:

“I sent “La Ramirole in a day without falling (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+), a perfect send! But it wasn’t a pice of cake. Every pitch is a resistance battle until the anchor of this route I was dreaming to complete. It took me a lot of time to be ready to climb in this impressive wall.
My boyfriend Jim was also close to send, falling in the upper part of the 8b! Sharing this adveture with him, the pressure, the tireness, the difficulties, the disappointment when he fell and the psyched, the mutual spport, the laughs and moments of joy after every success in the pitchs made this ascent an incredible experience!”


Cover Pic : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

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Grosses perfs à Orgon Canal – Big sends in Orgon Canal (+ videos)

26 avril 2022 à 10:37

C’est dans le secteur historique de Orgon Canal que 3 jeunes forts grimpeurs se sont réunis pour grimper, avec une voie dure chacun à la clé et de superbes perfs. Bien que les voies soient quasi intégralement trafiquées, les challenges ne manquent pas n’en demeurent pas moins ultimes…
Le plus agé et expérimenté, Loïc Zehani, 20 ans, libère “Chikane” qu’il propose à 9b.
“C’est une voie qui démarre par “L’irrévérence” ( à gauche de “Macumba”) et après 10 mouvements teigneux sur réglettes, tu rejoins à gauche un projet “Cévennes évasion”. Après un clippage très dur, arrive une très belle section bloc sur petites prises plates avec notamment au milieu de cette section un talon qui m’aura fait tomber pas mal de fois. Puis sans décontraction, suit une autre section bloc un peu moins dure mais assez aléatoire, avec notamment un dynamique sur bidoigt et un balant à retenir. Et ça résiste jusqu’à la fin pour un total d’une trentaine de mouvements.
Ça m’a pris entre 15 et 20 séances soit une quarantaine d’essais. Il reste encore quelques trucs extrêmes au Canal dont “Cévennes évasion” et une grande traversée qui démarre par “Sachidananda”.”
C’est le second 9b annoncé par Loïc après “Obsession”.

Victor Guillermin, 16 ans, réalise la 3ème ascension de “Sachidananda” après Gérome Pouvreau et Loïc pour son premier 9a+. Cette voie combine un 8c physique et un pas de bloc en 7C+. Dans une interview chez Grimper Magazine, Victor confie qu’il projetait cette voie depuis environ un an, avec 18 journées passées dans la voie avant la réussite.

Enfin, juste avant l’essai victorieux de Victor, le jeune Sudiste en forme, Maho Normand a réalisé un nouveau 8c+ avec la classique du “Bronx”, vidéo ci-dessous.

It’s in the historical French crag of Orgon Canal that 3 young guns met for a climb, with a hard line for each and superb sends all around. Despite many manufactured holds here, hard challenges are easy to find and ultimate routes are awaiting FAs…
The oldest of the 3 and most experienced, Loïc Zehani, 20, freed “Chikane” and proposed 9b.
“It’s a route starting with “L’irreverence” (left of the classic “Macumba”) and after 10 tenuous moves on crimps, you join the project “Cévennes Evasion”. After a hard clip, it’s time for a nice boulder section on slopers with a heelhook which caused me to fall a lot. Then, without rest, you start another boulder section with a dyno to a two-finger pocket and a big cut-loose. It’s very resistant with 30 moves in total. It took me 15/20 sessions, or 40 tries. Some hard lines are waiting to be freed there, in particular the “Cévennes evasion” project and a long traverse starting in “Sachidananda”.
It’s Loïc’s second 9b first ascent after “Obsession”.

Victor Guillermin, 16, did the 3rd ascent of “Sachidananda” after Gérome Pouvreau and Loïc, and it’s his first 9a+. This route combines a very physical 8c with a 7C+ boulder crux. In an interview for Grimper Magazine, Victor said he had been projecting the line for a year, with 18 climbing sessions on the route before the send. In addition, young gun Maho Normand repeated the classic 8c+ “Le Bronx”. Videos of the 2 last sends can be found above.

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Symon Welfringer libère L’Oeil du Lynx, 8b, 200m – Symon Welfringer frees L’Oeil du Lynx, 8b, 200m

28 avril 2022 à 11:28

C’est dans le Nord du Vercors, en face Ouest du Ranc des Agnelons (Villard de Lans) que Symon Welfringer a réussi à libérer un nouvelle grande-voie nommée “L’Oeil du Lynx”, 200m en compagnie de Jonathan Crison. Elle propose 7 longueurs dont deux longueurs en 8b consécutives. Après 3 jours d’ouverture en juillet dernier où les deux acolytes ont décidé d’équiper la voie en mixte (moitié spits/moitié trad), vient d’avoir lieu l’enchainement ce mois d’avril où après deux jours de travail Symon libère l’itinéraire (après être redescendu au pied et continué le lendemain). Revivez sur son compte Instagram les détails de cette première ascension, avec une cerise sur le gateau une directe de la longueur de sortie qui pourrait être plus dure, “Eye of the tiger” (autour du 8c).

Infos pratiques :
Face Ouest du Ranc des Agnelons, même accès que PGHR (1h)

L1 7a spité 40m
L2 8b friends : Un 2  Un 1 15 dégaines 30m
L3 30m10 dégaines friends : Un 1, un 2 8b
L4 Friends :  075, 28, 10 paires 8a+30m
L5 friends :3, 2, 16 paires 7b 30m
L6 6b Friends : 0.75 20m
L7 7b puis 6a
Friends :2, 0.3, 0.4 20m ou variante “Eye of the tiger” 8c?
Matos global :
Un jeu du 0.3 au 3, 14 dégaines  dont 2 rallonges, hissage conseillé
Corde 40 m, conseillée 80m (pour redescendre en moulinette dans les longueurs dures)
Descente en rappel ou à pied par le col Vert.

Photos : Hugo Wirth

It’s in the Northern Vercors (close to Grenoble, France), precisely in Ranc des Agnelons (Villard de Lans) that Symon Welfringer freed a new hard multipitch route called “L’Oeil du Lynx”, 200m, along with his teammate Jonathan Crison. The route is 7 pitches long with 2 8b crux pitches in a row. After 3 days of bolting and cleaning this summer where Jonathan and Symon decided to protect it half trad-half sport with bolts, the route has recently been done with success for Symon after 2 days of work. Read his post on Instagram for more details about this first ascent. Cherry on top, a possible harder direct exit in the last pitch could be possible with “Eye of the tiger”, around 8c.

Photos: Hugo Wirth

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Seb Bouin libère DNA 9c, son grand projet de La Ramirole – Seb Bouin frees DNA 9c, his mega project of the Ramirole Cave

5 mai 2022 à 15:59

Il y était depuis juillet dernier, mixant le travail de la voie avec des essais dans “Bibliographie” à Céüse, il était proche dans les deux depuis octobre et Seb Bouin vient de libérer “DNA”, son projet ultime qu’il avait équipé au fond de la grotte de La Ramirole en rive gauche du Verdon ! Equipée il y a 3 ans par ses soins, il y avait déjà investi 3 mois à l’été 2020. Seb a finalement réussi à assembler toutes les pièces du puzzle ce printemps, après une année 2021 épique. Après un 8c+ d’approche, viennent deux pas de bloc consécutifs autour du 8A+ bloc chacun, avant un 8c+ final hyper condensé sur 5 dégaines. 50 mètres d’une escalade hyper déversante et très puissante et une proposition à 9c. Et en plus du challenge physique et mental, un jeu de patience car la voie a mouillé début novembre, rendant les essais de plus en plus compliqués…
Pour Seb, bien que “Bibliographie” ne soit pas dans son style, “DNA” est bien plus exigeante physiquement. On rappelle qu’à la Ramirole les propositions extrêmes qu’il a établies comme “La rage d’Adam”, “La cote d’usure”, “L’homme demain”, “Parajito” demeurent toujours à ce jour non-répétées… “DNA” pourrait donc être après “Silence” la troisième proposition mondiale en 9c, et pourquoi pas la seconde à être confirmée?
Plus d’infos à venir !

Photos : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

Since July last year, Seb Bouin has been working alternately on two projects, the now-notorious Bibliography in Céüse and his ultimate first ascent project, which he bolted himself at the Ramirole crag, in the Verdon Gorges. He just sent the latter, which he named DNA. Seb had bolted it 3 years ago and in a long post on instagram explains the process and how it took him probably about 250 tries over 150 days in the route to eventually get the FA.

The route consists in an 8c+ introduction, followed by two consecutive boulder problems of ~8A+ in difficulty, before what he describes as a concentrated short 8c+ sequence over 5 quickdraws. In addition to the physical and mental challenge that this route represented he also had to deal with wet tufas until last November, making the process even more complicated. Seb suggests the surreal grade of 9c for this 50 meter-long super overhanging beast, while reminding us that it remains only a suggestion and he invites climbers to come and give it a try. He compares it to Bibliography in Céüse and, although the latter may not be his preferred style, Bouin thinks DNA is physically more demanding.

Note that many other notably hard FAs at La Ramirole by Seb are still awaiting a repeat, namely “La Rage d’Adam”, “La Côte d’Usure”, “L’homme demain” and “Parajito”. If he is right, DNA might well be the hardest sport climb in the world alongside Ondra’s famous “Silence”. (the second 9c proposition, ‘Bibliographie’, has been downgraded) Stay tuned for more.

Pics : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

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Courchon, belle face Sud aux portes du Verdon – Courchon, nice South face on the edge of the Verdon

24 mai 2022 à 17:14

Description Générale :
Perchée au dessus du village de Moustiers et surplombant le lac de Ste-Croix, la falaise de Courchon se caractérise par un superbe calcaire compact et sculpté, le tout dans un cadre assez sauvage proche des gorges du Verdon. Trous, colonnettes, murs, dévers, réglettes, rocher très coloré, belle vue panoramique, approche magnifique par le plateau, voies intermédiaires sur de beaux murs verticaux comme difficiles dans des dévers plus ou moins prononcés, cet endroit aura beaucoup d’atouts pour vous séduire !

Note : Suite à un accident mortel intervenu en janvier 2016, la falaise a été interdite temporairement. Près de 6 ans après, nous avons contacté la FFME locale et la mairie de Moustiers afin de savoir si l’interdiction avait été levée et si nous pouvions publier cet article. Personne ne nous a répondu, alors que la falaise est répertoriée dans les topos du coin…

Fanatic Destination Courchon

Saisons :
La plupart des murs de cette dentelle sont au soleil mais orientés sud-ouest, donc passent au soleil puis à l’ombre en fin de journée, quand le soleil passe derrière la crête. L’hiver le vent d’ouest peut être rude, et les résurgences nombreuses. Préférer les journées ensoleillées avec peu de vent. L’intersaison permettant de jouer entre ombre et soleil au gré des températures et réduisant les résurgences, nous semble la période la plus propice (printemps/automne).

Voies recommandées :
– 6a/b : sans noms sur du beau caillou sur la partie de gauche de Courchon du haut.
– 6c : “La Gorgeon”
– 7a/+ “Bipolaire” 7a, “Les voleurs de boulettes”, “Mon copain grigri” 7a+
– 7b/+ : “Le poulailler” 7b, “Pour un bébé fluo” 7b+
– 7c : “Sarbacane”
– 8a/+ : “Babo Babo” 8a, “Les nains à la fête” 8a+, “Moins Tonique” 8a+
– 8b : “Plutonique”
– 8b+ “Jeunetvrillé”
– 9a : la superbe proue déversante de “Casi Mono”

Fanatic Destination Courchon

Topo :
Le topo le plus complet se trouve dans le HS Grimper spécial Verdon ou le topo Inté’Graal Verdon

Dormir, manger et boire :
Attention, le premier village à proximité du parking de la falaise est à 20 minutes (15 minutes de petite route et 5 minutes de pistes)
De nombreux restaurants et hébergements sont disponibles à Moustiers ou à Riez. Pensez à la pizzeria “La table Toscane” à Riez, et au café Marguerite du grimpeur local Elie Morieux à Moustiers.

Fanatic Destination Courchon

A-côtés :

  • Grandes-voies à l’Escalès
  • Balades dans les nombreux GR et sentiers de rando du Verdon
  • Marchés provençaux, notamment celui du samedi à Riez

A éviter :

  • Faire du feu sur le plateau (au parking de la falaise) si vous restez en bivouac
  • Les abords du lac de Ste-Croix en saison estivale
  • Venir sans sa doudoune si du vent est prévu !
Fanatic Destination Courchon

General Description:
Perched above the village of Moustiers and overlooking the Ste-Croix lake, the Courchon crag offers beautiful compact walls of superbly sculpted limestone, all in a rather scenic setting close to the Verdon gorge. Tufas, pockets, edges, slopers, crimps, very colourful rock, beautiful panoramic views, magnificent approach through the plateau, intermediate routes on beautiful vertical walls as well as difficult ones in more or less pronounced overhang, this place has many cards up its sleeves to seduce you!

Seasons:
Most of the walls of this crag are oriented South-West, so get into the sun at the end of the day, then in the shade when the sun disappears behind the ridge. In winter the Western wind can be harsh, and seepage is an irritant. Prefer sunny days with less/no wind. The off-seasons, which allow playing between shade and sun according to the temperatures and minimising the issue of seepage, seem to us to be the most favorable periods (Spring /Fall).


Ticklist:
– 6a/b : without names, located in the left part of Courchon upper wall
– 6c : “La Gorgeon”
– 7a/+ “Bipolaire” 7a, “Les voleurs de boulettes”, “Mon copain grigri” 7a+
– 7b/+ : “Le poulailler” 7b, “Pour un bébé fluo” 7b+
– 7c : “Sarbacane”
– 8a/+ : “Babo Babo” 8a, “Les nains à la fête” 8a+, “Moins Tonique” 8a+
– 8b : “Plutonique”
– 8b+ “Jeunetvrillé”
– 9a: the majestic prow of “Casi Mono”

Fanatic Destination Courchon

Topo:
The most complete guidebook is in the HS Grimper Magazine


Sleeping, eating and drinking:

Warning, the first village near the car park of the crag is 20 minutes away (15 minutes on a small road and 5 minutes on tracks)

Many restaurants and accommodations are available in Moustiers or Riez. The pizzeria “La table Toscane” in Riez, the café Marguerite of local climber Elie Morieux in Moustiers.

Besides climbing:

  • Multipitch routes at L’Escales
  • Hiking on the many GR and trails of the Verdon
  • Provençal markets, especially the Saturday market in Riez

To avoid:

  • Light a fire on the plateau (at the parking lot of the crag) if you bivouac
  • The surroundings of Lake Ste-Croix in the summer season
  • Coming without your down jacket if wind is forecast!
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Belles réalisations féminines en grande voie – Great multipitch female ascents

4 juin 2022 à 08:27

Deux belles réalisations féminines en grande voie ont eu lieu récemment. En compagnie de Romain Noulette qui l’enchaine aussi, Solène Amoros vient de réaliser une répétition éclair de “La Ramirole” dans le Verdon (150m, 5 longueurs, 8b). Réalisée aussi récemment par Kathy Choong, cette grande-voie athlétique est située au secteur du même nom en rive gauche. Offrant un effort athlétique et ludique sur colos dans un dévers prononcé (plus de 60 mètres d’avancée pour 150 m de hauteur), “La Ramirole” (8a+, 8a, 8b, 8a, 7a) a été enchainée par Solène après un “fight mémorable” d’après ses dires.

“Il y a une semaine avec Romain nous avons décidé spontanément de nous rendre dans le Verdon pour 4 jours. Mon projet principal cette année est une couenne à La Ramirole, donc je voulais regrimper là bas pour me réhabituer au style et voir ma progression après des mois d’entrainement. J’ai toujours rêvé de grimper des grandes voies dans cette grotte majestueuse, et c’était un moyen parfait de démarrer la saison ici ! La grande-voie “La Ramirole” est très impressionnante, avec 4 longueurs dans le 8ème degré et au total 60 mètres de dévers. Je l’ai réussie à mon second jour, en réalisant en tête toutes les longueurs et me battant vraiment beaucoup dans chacune d’entre elles. A la fin, cela s’est fini en une parfaite ascension sans tomber avec Romain, et une de mes réalisations les plus dures en grande voie ! Un jour que nous nous rappellerons pendant longtemps !”

Photo : Sam Williams

En Sardaigne, c’est l’expérimentée grimpeuse polonaise Aleksandra Taistra qui se distingue avec une répétition en libre de l’exposée grande-voie “Olteconfine” 7c max, 7a obl/A3+ (ouverte par Fabio Palma, Matteo Della Bordella et Domenico Soldarini). La voie est située dans le mur de Gennirco dans la région de Baunei (Est de l’île). 8 longueurs (7c, 7a+,6c trad, 7c, 7a+,7a,7c, 6a). Sur du caillou très fragile, la voie fait 220m de haut pour seulement 31 points, un combat mental pour Aleksandra. “J’ai du mettre tous mes efforts pour être au top de ma forme physique et de ma conti, pour accompagner la force mentale que j’ai acquise avec toutes ces années de grimpe. Le rocher sale et fragile a été la plus grosse difficulté à surmonter, probablement personne ne s’y était aventuré depuis longtemps, et le côté expo R3+/III m’a causé du stress. J’ai pu protéger quelques endroits dans certaines longueurs avec des friends. J’ai bossé la voie en avril et je l’ai libérée fin avril. C’est la grande-voie le plus compliquée que j’ai jamais réalisée !”

Photo de couverture : Sam Williams

photo : Jacek Wejster 

2 nice mltipitch sends have been done recently by women. Joined by Romain Noulette who freed it too, Solène Amoros could do a quick repeat of “La Ramirole” multipitch in Verdon gorge (8b). Earlier this Spring, it was Kathy Choong who climbed it. Solène finished this athletic cave multipitch (60 meters overhang for 150 meters of height, 5 pitches 8a+, 8a, 8b, 8a, 7a) after a huge fight.

A week ago with my friend Romain we spontaneously decided to go to the Verdon gorges for 4 days. My main project this year is a single pitch in La Ramirole sector, so I wanted to go there to readapt to the style and check my progression after a few months of training. I’ve always dreamed of climbing the multipitches in this majestic cave, and it was a perfect way to start the season there ! La Ramirole (the route) is super impressive, with four pitches in the 8th grade and a total of 60 m overhang. I sent it on the second day, leading every pitch and fighting super hard in every single pitch! In the end, it was a perfect no fall ascent with Romain, and it makes it one of my hardest multipitches sends to date! A day we will remember for a long time!”

réalisations féminines grande-voie
Photo : Sam Williams

In Sardinia, experimented Polish climber Aleksandra Taistra did a rare repeat of “Oltreconfine” multipitch.
Multipitch “Olteconfine” consists of 220 meters of most beautiful climb on the Ginnirqu wall in Baunei region. The route has 8 pitches (7c, 7a+,6c trad, 7c, 7a+,7a,7c, 6a), divided by large ledge. It offers climbing in many different rock formations.

“Those words from one of the climbing guides filled me with optimism – however, what was then happening on that wall was a completely different story…
On the full length of the route, so 220 metres, there are only 31 spits, and I sincerely doubt I’ve counted it wrong because I missed one or two… Technical challenges of each pitch quickly became secondary to me, I have focused all my efforts on reaching maximum physical fitness and stamina, to accompany the mental strength I’ve been mastering for years. Dirty and very fragile rock was a big difficulty as well, probably no one touched it in a very long time, which on R3+/III can cause some additional stress.”

L1 (7c 40m 8 spits)
L2 (7a+ 40m 5 spits)
L3 (6b 30m trad)
L4 (7c 30m 6spits) 7c+ in my opinion
L5 (7a+ 15m 2 spits)
L6 (7a 20m 2 spits)
L7 (7c 25m 4 spits) 7c+ in my personal opinion
L8 (6a 20m 3 spits)

“On some pitches I’ve added a few friends and I’ve found some threads.

I’ve been dogging this route mainly on my own in April – it wasn’t very convenient due to a lot of traverses and big runouts. I’ve finally lead the route on 27th of April with Jacek Wejster and I can safely say it was the most mentally challenging multipitch I’ve ever done! Small, but very important step ahead in my career.”

Photos: Jacek Wejster

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