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Salomé Romain et Nolwenn Arc médaillées sur la Coupe d’Europe de Laval !

Hier soir avaient lieu les finales de la Coupe d’Europe de difficulté de Laval. Pour cette compétition à domicile, la France repart avec deux médailles, aux cous de Salomé Romain et Nolwenn Arc.

Un pas de bloc fatal à (presque) toutes les finalistes

Chez les femmes, la finale s’est résumée en un vilain pas de bloc à peine à la moitié du tracé. Sur les huit finalistes, sept se font avoir sur ce mouvement. Ainsi, ce n’est pas une surprise si l’hollandaise Lynn Van der Meer remporte cette Coupe d’Europe en étant la seule à négocier ce passage.

Les sept autres grimpeuses chutent toutes sur le même mouvement et n’auront pas l’occasion de pouvoir se battre réellement dans cette voie de finale. Ainsi, c’est le classement des demi-finales qui les départage. Salomé Romain, qui prenait la première place du tour précédent, monte donc sur la deuxième marche du podium, devant Nolwenn Arc, qui décroche le bronze. Manon Hily et Camille Pouget, nos deux autres françaises présentes en finale, prennent respectivement la 5ème et 7ème position.

© FFME

Une voie masculine très physique !

Chez les hommes, la voie de finale était particulièrement intense physiquement. Diego Fourbet, notre premier français à s’élancer se fait avoir sur un jeté à deux mains. Il prend la 8ème place de ces finales. Peu après, c’était au tour de Thomas Ballet de faire face à cette voie. Avec plus d’une quarantaine de départs en Coupe du Monde, et après avoir remporté Ninja Warrior, le français de 32 ans signait son comeback. Il parvient à dompter la partie la plus fatigue, mais chute, à bout de souffle à la sortie du dévers. Il termine 4ème de cette Coupe d’Europe.

La victoire revient au belge Nicolas Collin, qui sera monté le plus haut dans la voie. Il devance l’anglais Maximillian Milne et un autre belge, Ties Vancraeynest.

© FFME

Les résultats complets hommes

Les résultats complets femmes

Salomé Romain: « Je n’ai pas su piloter la machine correctement en demi-finale »

Alors que l’étape de coupe du monde de Chamonix vient de se terminer, Salomé Romain a accepté de revenir sur sa compétition et plus particulièrement sur sa voie de demi-finale qui l’a stoppée dans son élan. Pourtant, Cocotte, comme on l’appelle dans le milieu, semble bien en canne et au niveau pour entrer en finale de coupe du monde. Peut-être dans quelques jours à domicile sur l’étape de Briançon? À suivre… 

J’avais vraiment un très bon état d’esprit sur cet évènement, ma grimpe était posée, précise. Je me sentais puissante et mes runs en qualifications le confirment. Malheureusement je n’ai pas su piloter la machine correctement en demi-finale. La voie était vraiment d’un niveau très peu élevé, je dirais 8a ou 8a+ maximum, et je n’ai pas su adapter mon escalade à ce niveau. C’est à dire que j’ai grimpé comme en qualification : dynamique, engagé… Cela m’a permis d’engloutir les 3/4 de la voie sans difficulté, mais là haut, lorsqu’il a fallut justement poser son escalade, changer de rythme, changer de style, je n’ai pas su le faire et cela m’a valut la chute alors que j’étais encore bien fraîche. La voie était trop facile, les ouvreurs en ont bien conscience et le regrettent beaucoup, mais la faute viens principalement de moi… Je me suis tellement entraînée dans des choses dures, d’un niveau d’intensité élevé, que quand je me retrouve dans des voies faciles comme hier soir, je me rends compte que je ne sais plus faire. Il me reste donc à bien adapter les curseurs et piloter la machine bien mieux que ça pour la compet’ suivante dans quelques jours.

Nao Monchois et Salomé Romain nous parlent de leur sélectif de diff à Troyes

Faute de championnats de France, le week-end dernier avait lieu un sélectif pour l’équipe de France de difficulté à Troyes. Les meilleurs diffeux de l’hexagone avaient fait le déplacement: Salomé Romain remporte le sélectif chez les femmes, tandis que Nao Monchois prenait la 3ème position! Une belle performance pour ces deux grimpeurs, qui reviennent pour nous sur ce premier sélectif de la saison en diff…

On commence par Nao Monchois:

Impressions ?

Déjà, quel plaisir d’enfin remettre le baudrier en compétition! Le format de la compétition était assez stressant car nous avions une seule voie de qualification pour accéder à la finale, ce qui ne laissait aucune marge de manœuvre.

Qualifs

La qualification, aux alentours de 8b se décomposait d’une première partie « physique basique » et d’un fin en dièdre où on pouvait se caler, donc plus à gestion. Vu le profil peu déversant du mur, les ouvreurs ont dû jouer sur d’autres critères que le physique, comme la prise de risque, des pieds plats ou pas situés là où on le souhaitait,… À ce jeu, quelques favoris passent à côté. Heureusement pour moi, cela se passe bien et je me qualifie en première position que je partage avec le poto Hugo Parmentier.

Finale

La finale, autour de 8b+, était dans le même thème, physique et prise de décision en bas et à placement en haut. Paul (Jenft) et Adrien (Lemaire) s’en sortent le mieux dans ce passage, avec de superbes combats et à la clé, prenant au passage leur place pour les coupes du monde d’Innsbruck et Villars. Je termine pour ma part 3ème, un peu insatisfait mais c’est le jeu, les autres étaient plus forts ce jour là.

le COVID change quelque chose ?

Il est vrai que la pandémie a eu un impact sur le déroulement des compétitions. Comme partout, on doit porter le masque en permanence, sauf quand on grimpe. En isolement, il y a maintenant un timing d’échauffement à respecter pour accéder au pan d’échauffement et ainsi éviter les attroupements. Au final, c’est plutôt mieux qu’avant : on ne se marche plus dessus dans la salle d’échauffement et on a exactement l’heure de notre passage, ce qui est très agréable.

En tout cas, un grand merci au club Dévers Troyes d’avoir super bien organisé tout ça malgré les contraintes ! Un grand merci également à mes partenaires : la Fondation INP, Lasportiva, Beal, Grandes heures nature, myléore et PlanetGrimpe.

Et enfin le retour de Salomé Romain, victorieuse de ce sélectif:

Les compétitions nous manquent à tous donc c’est sûr que chaque compétition qu’on fait, on en profite à fond même si c’est un sélectif avec toute le pression qui va avec ! Ce selectif était un enjeu vraiment très important pour moi car avec mon raté sur la coupe du monde de Briancon l’été dernier je n’avais aucune sélection pour la nouvelle saison. Alors pas le choix, il fallait aller chercher sa victoire pour assurer sa place en équipe de France.

C’est chose faite ! Je suis vraiment heureuse et fier de cette première place qui récompense mes entraînements de cette année. J’ai vécu des choses très difficiles ces derniers mois comme la perte de nombreux êtres chers et aussi beaucoup de fatigue dû au rendu de mon mémoire de fin d’étude aujourd’hui !
Je crois que des fois il est bon de se féliciter et de se dire que cette place est méritée. C’est ce que je ressens !
Vivement les coupes du monde !

Après 2 ans de pause forcée, Salomé Romain revient plus déterminée que jamais…

Après une blessure en 2019 et une année 2020 sous le feu d’une crise sanitaire mondiale, il était temps pour Salomé Romain de se recentrer sur l’essentiel, l’escalade. Salomé remonte la pente, doucement mais surement, et tout laisse penser que nous devrions la revoir bientôt sur le devant de la scène internationale… Nous lui avons donc posé quelques questions sur les 2 dernières années écoulées, ainsi que sur ses objectifs futurs.


Salut Salomé, comment vas-tu depuis le temps ? 

Je fais du mieux que je peux pour faire sortir quelques rayons de soleil dans ces moments difficiles de la vie.
Sûrement semblable au bilan de 80% de la population française, mon année 2020 a été très douloureuse.
La situation sanitaire face au Covid-19 fait partie des éléments qui ont contribué à cette année noire ; mais aussi la perte tragique de Luce puis celle de mon grand-père quelques semaines plus tard et enfin celle de mon plus fidèle compagnon de vie il y a 3 semaines …
Je ne crois pas qu’on puisse dire que je vais bien, ce serait mentir, mais mon caractère de battante ne laissera pas la vie me mener par le bout du nez. Alors je continue d’avancer, de grimper et c’est bien là que j’y trouve mon havre de paix.

Après une année « off » en 2019, et une année « Covid » en 2020, que deviens-tu ? 

2019, une année « off » non voulue. J’ai malheureusement été très limitée en compétition puisque je me suis bien amochée la cheville 1 semaine avant le Championnat de France de diff’ et donc 3 semaines avant le début du circuit des Coupes du Monde. Jackpot ! Plâtre, puis botte, puis rééducation intensive puis entrainements à 1 pied ont rempli mon agenda pendant 4 mois.
La fédération m’a tout de même offert l’opportunité de participer à la coupe du monde de Xiamen en Chine. C’était un report de la sélection en Equipe de France que j’avais, sur la fin de saison. Je termine 10ème, aux portes de la finale. C’était très encourageant, mais dommage c’était la seule pour moi !

Puis voilà 2020, on ne va pas revenir dessus … Je pense qu’en répondant à la première question on a déjà un bel aperçu. Mais il faut toujours garder des pensées positives, et cette année elles sont dédiées à ma saison de bloc ! Ayant abandonné cette discipline dès ma première année minime, j’ai finalement réinvesti le bloc à fond pour des raisons bien évidentes. Etonnement, je m’éclate ! Chaque séance dans une salle, chaque stage Equipe de France, chaque compétition, c’est une nouvelle entrée dans un gigantesque parc d’attractions ! Je joue, je progresse constamment et ça me plaît énormément !

Alors que tu n’étais pas dans la préparation des JO de Tokyo, tu nous a annoncé te lancer dans les jeux de Paris 2024, pourquoi ce choix? 

Effectivement j’ai choisi, dès l’annonce de l’intégration de l’escalade au JO de Tokyo, de ne pas m’investir dans ce projet. Le niveau à atteindre dans les 3 disciplines ne me semblait pas réalisable en si peu de temps. J’ai préféré continuer de m’investir pleinement dans ma discipline, la difficulté, où j’avais déjà de superbes projets de haut-niveau à réaliser.

Mais maintenant que le combiné bloc/diff’ au Jeux de Paris 2024 est annoncé, tout a changé. C’est devenu mon objectif suprême. Tout mon investissement tourne autour de lui. Je reste toujours aussi passionnée par ma discipline de prédilection, la diff’, dans laquelle mes progrès sont à nouveau visibles cette dernière saison. Mon niveau était un peu stagnant depuis 2 ans mais aujourd’hui les choses ont changé et ça repart de plus belle. Le bloc y est-il pour quelque chose ?

Quant au bloc, discipline que j’avais totalement abandonné, je m’investis à ce jour à 3000%. Et ce qui est agréable c’est que ça marche, je suis récompensée de mon travail alors c’est encore plus motivant pour continuer et aller encore plus loin.
Tous ces éléments positifs me font prendre conscience que je suis capable d’aller prendre ma place au JO de Paris 2024 ! Aujourd’hui, je suis dans le « game » et je compte bien y rester.

Qu’est-ce que cela implique pour toi en tant que grimpeuse? Et dans ta vie en général? 

Cela implique un énorme investissement, beaucoup de remise en question aussi, parfois des choix difficiles sur les stratégies d’entraînements puisqu’il y a maintenant non pas 1 discipline à préparer mais 2 ! ça implique beaucoup de peau aussi, haha, le bloc ça ponce bien !

Aussi, en Juin prochain, je serais normalement diplômée ergothérapeute si la soutenance de mon mémoire se passe bien … C’est donc le début de la vie active. Il va falloir que j’organise ma vie de manière à pouvoir tout concilier et cela avec brio. Mais l’organisation c’est plutôt mon truc alors j’ai déjà mes petites idées.

Pour Paris, il ‘agira de combiner le bloc et la difficulté. On a souvent entendu que tu n’étais pas pré destinée pour le bloc du fait de ta petite taille, qu’en penses-tu? Comment vas-tu relever le défi et faire mentir tout le monde? 

Tous ceux qui pensent cela sont des gens pessimistes mais moi je suis conquérante ! Ces pensées négatives ne m’atteignent pas parce que j’ose, je relève le défi et moi j’y crois ! Et je sais qu’il y a quelques personnes autour de moi qui y croient aussi. Ça a toujours été plus dur pour moi, par rapport à ma taille, tout le monde le sait. Et ça continuera de l’être, jusqu’à Paris, mais c’est comme ça et je m’entrainerais dur pour aller au bout de mon projet. J’ai d’autres qualités qui compenseront autant qu’elles le pourront ces centimètres manquants …

Comment s’organisent tes entraînements actuellement ? 

Avec ce nouveau projet en tête, les stratégies d’entraînements ont été bousculées et finalement je me rends compte que c’est une bonne chose ! Il y a notamment beaucoup plus de bloc et de travail gestuel. Je dois en faire +++ pour rattraper mon absence de plusieurs années dans cette discipline et donc mon manque d’expérience. Je ne suis pas encore très à l’aise dans le nouveau style (coordo, skate, …), ce qui me demande tout un apprentissage, un peu en retard face à la nouvelle génération.

 On te voit beaucoup plus régulièrement sur le rocher, et notamment en bloc, une nouvelle passion? 

Arthur Ternant, mon copain, fait également parti de l’une des raisons pour lesquelles j’investis beaucoup le bloc. Il est même peut-être l’élément déclencheur qui m’a redonné goût à cette discipline que j’avais presque fini par détester. Et évidemment Arthur apprécie beaucoup le caillou, alors c’est vrai que je suis amenée à le suivre régulièrement. Cette année, j’ai fait mon premier 8A bloc, à Rioupéroux (« Shifumi »), les sensations que j’ai vécues étaient incroyables. C’est fou de grimper depuis l’âge de 6 ans et de pouvoir ressentir des choses pareilles 18 ans plus tard.

Si tu devais retenir quelque chose de positif pour cette année 2020, ce serait quoi?

Mes progrès en bloc et en diff’.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2021? 

Si tu proposes …  je crois que j’aimerais que la vie soit plus douce avec moi en 2021 parce que c’est quand même ce qui permet de se sentir bien dans ses climbing shoes 😊. J’aimerais que tous les progrès que je réalise depuis quelques mois en bloc et en diff’ continuent encore et encore parce que ça représente une bonne part de mon bonheur. Ce sont aussi quelques pas de plus qui me rapprochent doucement mais sûrement de mes rêves …

Un dernier mot à ajouter? 

En illustration à cette interview, en doigt d’honneur à 2020, en réponse à ce qui ne croient pas en moi et en mémoire de Luce :  « Conquérant qui ne se prends pas la tête, rêveur qui n’a pas lâché » (Luce DOUADY 2003-2020).

  • Fin des articles
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