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Coupe du Monde de Salt Lake City: le récap des qualifications

Un peu plus d’une centaine de grimpeurs se sont donné rendez-vous à Salt Lake City ce week-end pour participer à la deuxième Coupe du Monde de bloc de la saison. Décalage horaire oblige, les qualifications de cette première manche américaine se déroulaient cette nuit.

Heureusement, Planetgrimpe a fait le point pour vous. Voici tout ce qu’il faut retenir de ces phases de qualification.


Miho Nonaka truste la première place des qualifications

En l’absence de Janja Garnbret et d’Akiyo Noguchi sur cette manche de Coupe du Monde, la première place est à prendre ce week-end. Et lors des qualifications, c’est la japonaise Miho Nonaka qui s’est emparée de la pole position, en étant la seule grimpeuse à enchaîner les cinq blocs du circuit. Elle sera notamment la seule compétitrice à sortir le troisième bloc, et ce, en seulement deux essais !

Derrière elle, on retrouve l’une des plus grandes espoirs américaines: Natalia Grossman. Vice-championne du Monde jeune en 2019, médaillée de bronze le mois dernier à Meiringen, la jeune bloqueuse de 19 ans s’assure la 2ème place des qualifications lors de cette étape à domicile, en validant 4 blocs et 5 zones. Notons d’ailleurs la très belle prestation de l’équipe américaine puisque cinq grimpeuses se qualifient pour les demi-finales, dont quatre figurent dans le top 10 !

Miho Nonaka s’empare de la tête du classement en étant la seule grimpeuse à monter au sommet de tous les blocs © IFSC

Fanny Gibert et Oriane Bertone en demi-finale !

Du côté des françaises, deux grimpeuses se qualifient pour les demi-finales. Malgré quelques erreurs dans les blocs 3 et 4, Fanny Gibert parvient à enchaîner les trois autres blocs en seulement 5 essais, ce qui la classe 9ème des qualifications.

J’ai fait quelques erreurs, mais j’avais des putains de bonnes sensations ce matin 💥 Et ça, c’est le feu 🔥 J’ai si hâte de retourner sur ce mur demain… »

Fanny Gibert

  • Fanny Gibert dans le cinquième bloc de qualification: 

Oriane Bertone, qui participe seulement à la deuxième Coupe du Monde de bloc de sa carrière, passe aussi ce round de qualification avec succès. Mais la jeune réunionnaise a eu chaud ! Quelques essais de plus et elle passait de l’autre côté de la ligne. Celle qui décrochait l’argent à Meiringen enchaîne les deux premiers blocs à vue, et le dernier en deux essais. Elle ne parvient malheureusement pas à valider la prise de zone du troisième bloc, ce qui la relègue à la 18ème place du classement. Mais ce soir, toutes les cartes seront redistribuées en demi-finale et la jeune française compte bien se hisser dans le top 6.

Pour sa première participation à une Coupe du Monde de bloc, la jeune Maïlys Piazzalunga n’aura pas démérité ! Elle enchaîne trois blocs en 7 essais et termine la compétition à la 24ème place.

Grosse déception en revanche pour Julia Chanourdie, qui a préféré ne pas prendre le départ de cette Coupe du Monde. Le lendemain de son arrivée à Salt Lake City, la jeune française s’est blessée à l’épaule durant une séance d’entraînement.

Pas de participation pour moi à la Coupe du monde de bloc de Salt Lake City… 😔 Décision difficile prise en isolement pendant l’échauffement. Mais certainement la meilleure pour moi.

Je me suis fait mal à l’épaule droite pendant la séance de grimpe au lendemain de notre arrivée à Salt Lake City. Je me sentais pourtant bien en forme et m’amusais beaucoup pendant la séance, jusqu’au moment où j’ai senti une décharge dans l’épaule, le biceps et le pec.

J’ai arrêté de grimper tout de suite. J’ai espéré que ça passe d’ici la compète, malheureusement pas… Ma décision était la bonne en vue des objectifs de l’année, mais j’espère que ce n’est rien de trop grave et que je vais vite pouvoir regrimper.

Les petites douleurs s’enchaînent pas mal ces temps ci. J’ai pas trop l’habitude de vivre ça. En attendant un peu de repos, et ça va s’arranger. 🤞

Julia Chanourdie

Yoshiyuki Ogata VS Adam Ondra: que le fight commence !

Chez les hommes, ils ne sont que deux à avoir validé la totalité du circuit de qualification. Ce sont déjà les deux mêmes qui se disputaient déjà la première place à Meiringen le mois dernier. Si Adam Ondra avait décroché l’or à cette occasion, reléguant Yoshiyuki Ogata à la deuxième place, le japonais compte bien prendre sa revanche ce week-end !

Et celui-ci semble bien parti. Il parvient à enchaîner les cinq blocs de qualification en 12 essais, soit deux de moins qu’Adam Ondra. Le fight est lancé entre ces deux grimpeurs !

Mejdi Schalck et Micka Mawem en grande forme !

Tout comme chez les femmes, deux français ont réussi à décrocher leur billet pour les demi-finales de cette Coupe du Monde à Salt Lake City. Et devinez qui a réalisé la meilleure performance tricolore de la journée ? Le jeune Mejdi Schalck, qui a grimpé à sa manière: décontracté, relâché et capable de tout. Ainsi, il s’empare de la troisième place, à égalité avec le japonais Rei Sugimoto, juste derrière le duo de choc Ogata/Ondra. Notre jeune français, fraîchement sacré Champion d’Europe jeune de difficulté et de bloc, aura réussi le plus beau départ de toute la compétition: il s’offre trois des quatre premiers blocs à vue, une performance qu’il sera le seul à réaliser.

Non loin derrière, on retrouve notre grimpeur olympien Micka Mawem. Seul le bloc 2 lui résistera. Il enchaînera les quatre autres en seulement 8 essais, de quoi prendre la 6ème place des qualifications. Une performance qui fait du bien au moral de notre français, qui avait terminé 35ème de la première Coupe du Monde de la saison. Et Micka ne compte pas s’arrêter en si bon chemin…

  • Micka Mawem dans le premier bloc du circuit:

Des favoris qui passent à la trappe

Ce circuit de qualification masculin aura piégé de nombreux favoris. C’est par exemple le cas du local de l’étape Nathaniel Coleman, qui termine 21ème et premier non-qualifié pour les demi-finales. Ça ne passe pas non plus pour le japonais Tomoaki Takata, qui montait pourtant sur le podium à Meiringen. Pas de demi-finale non plus pour le slovène Jernej Kruder, qui termine 29ème, ni pour Sean McColl 33ème. Enfin, déception pour notre français Manu Cornu, qui prend la 35ème place de cette compétition, enchaînant seulement les deux derniers blocs des qualifications.

Les résultats complets femmes:

Les résultats complets hommes:

La suite du programme (heures françaises)

Samedi 22 mai:

19h00 – 21h15: Demi-finales hommes et femmes
1h00: Finale femmes
2h30: Finale hommes

Live

Les phases finales de la Coupe du Monde de bloc de Salt Lake City seront à suivre en direct ! Voici les liens du direct.

Demi-finales:

Finales:

Salt Lake City: 1 ville, 2 étapes, 3 manches de Coupe du Monde !

Les meilleurs grimpeurs de la planète débarquent à Salt Lake City, aux États-Unis ! Pour cause, la capitale de l’Utah, perchée à 1300 mètres d’altitude, accueille ce week-end et le week-end prochain deux étapes de Coupes du Monde, pour trois manches au total.

Explications. Ce vendredi 21 et samedi 22 mai, Salt Lake City accueille exceptionnellement la deuxième manche de la Coupe du Monde de bloc de la saison, en remplacement de celle prévue ce même week-end à Munich, en Allemagne. Puis, le week-end prochain, les meilleurs grimpeurs de la planète disputeront une nouvelle étape mondiale, à Salt Lake City toujours, avec cette fois deux manches au programme: la troisième Coupe du Monde de bloc de l’année et la première Coupe du Monde de vitesse de la saison. 1 ville, 2 étapes et 3 manches de Coupes du Monde donc !

Qui d’autre que Janja Garnbret remportera la Coupe du Monde ce week-end ?

Pour la première fois depuis juin 2018, ce n’est pas Janja Garnbret qui montera sur la première marche du podium ce week-end. Sa série de victoires aura été historique ! Depuis la dernière Coupe du Monde de la saison 2018, la jeune slovène a tout raflé: elle a remporté toutes les manches de 2019 et même la première étape de 2021 qui se déroulait il y a quelques semaines à Meiringen. Sans compter les Championnats du Monde de 2018 et 2019. En tout, Janja aura gagné plus de 10 compétitions de bloc d’affilée ! Mais ce week-end, la slovène a décidé de ne pas s’aligner sur cette deuxième manche de l’année. La première place est donc à prendre !

Les japonaises Miho Nonaka ou Akiyo Noguchi vont-elles en profiter pour renouer avec l’or ? Il faudra également se méfier de Shauna Coxsey, qui signe son grand retour en compétition, depuis qu’elle a remporté sa place pour les J.O lors des Championnats du Monde à Tokyo en 2019. Attention également à nos françaises Fanny Gibert et Oriane Bertone, capables d’aller décrocher une médaille, comme elles l’ont déjà prouvées toutes les deux.

© IFSC

Adam Ondra, en route vers une nouvelle victoire ?

Après sa victoire à Meiringen le mois dernier, Adam Ondra va-t-il aller chercher une nouvelle médaille d’or ce week-end à Salt Lake City ? Le tchèque en a bien l’intention. Son plus grand rival, Tomoa Narasaki, manquera toujours à l’appel sur cette Coupe du Monde… Il semblerait que le japonais ait fait le choix de faire l’impasse sur les premières compétitions de l’année, afin de peaufiner sa préparation pour les Jeux Olympiques. Toutefois, une équipe de cinq grimpeurs nippons a tout de même fait le déplacement, dont Yoshiyuki Ogata et Takata Tomoaki, qui raflaient l’argent et le bronze à Meiringen. Vont-ils réussir à détrôner le tchèque ce week-end ?

Tous les autres grands bloqueurs de la planète seront présents, comme Jernej Kruder, Jakob Schubert, Alexey Rubstov, Jan Hojer, ou encore Alex Megos. La compétition promet d’être palpitante !

© IFSC

L’équipe de France

Sept tricolores ont fait le déplacement jusqu’aux USA pour disputer la première manche américaine ce week-end.

Comme à Meiringen, Julia Chanourdie et Micka Mawem, qui représenteront la France cet été aux Jeux Olympiques, s’aligneront au départ de cette compétition. Anouck Jaubert, également qualifiée pour les J.O, ne les rejoindra que le week-end prochain, tandis que Bassa Mawem, qui rentre tout juste de Nouvelle-Calédonie, a préféré ne pas prendre part à ces deux compétitions pour s’éviter un nouveau gros voyage.

En revanche, nos deux spécialistes de la discipline Fanny Gibert et Manu Cornu seront de la partie, ainsi que trois jeunes espoirs français: Oriane Bertone, qui faisait sensation à Meiringen en remportant la médaille d’argent pour sa toute première participation à une Coupe du Monde de bloc, Mejdi Schalck et Maïlys Piazzalunga.

© IFSC

Le programme (heures françaises)

Vendredi 21 mai:

17h00 – 21h30: Qualifications femmes
23h30 – 5h00: Qualifications hommes

Samedi 22 mai:

19h00 – 21h15: Demi-finales hommes et femmes
1h00: Finale femmes
2h30: Finale hommes

Live

Les phases finales de la Coupe du Monde de bloc de Salt Lake City seront à suivre en direct ! Voici les liens du direct.

Demi-finales:

Finales:

Jorge Diaz-Rullo enchaîne à son tour « Mejorando Imagen » 9a+/b

Jorge Diaz-Rullo vient de signer la deuxième répétition de « Mejorando Imagen » à Margalef, une voie libérée par Ramon Julian Puiblanque en 2013 et cotée 9a.

Après être restée pendant huit ans vierge de toute nouvelle ascension, Alex Megos signait la première répétition il y a quelques jours, après une semaine de travail acharné. L’allemand proposait alors de revoir la cotation à 9b.

Il aura également fallu une grosse semaine de travail à Jorge Diaz-Rullo avant de réussir à clipper le relais de cette voie.

Lors de mes premiers essais dans la voie, j’ai cru que je l’enchaînerai rapidement. Mais la réalité m’a vite rattrapée et ce fut une toute autre affaire d’enchaîner tous les mouvements depuis le bas.

Puis le facteur psychologique a pris le dessus, notamment lors du cinquième jour, quand je suis tombé dans le dernier mouvement, avec les doigts complètement en sang.

Mes deux jours suivants ont été très mauvais: je tombais plus bas dans la voie, à cause de petites erreurs et de douleurs à la peau des doigts. Mais finalement, après huit jours de travail et six essais passés à tomber au début, j’ai réussi à enchaîner la voie.

Concernant la cotation, je pense que cette voie vaut 9a+/b. »

Jorge Diaz-Rullo


Lire aussi | Alex Megos signe la première répétition de « Mejorando Imagen » et propose 9b !


Cette jeune chinoise de 10 ans vient juste d’enchaîner un 8b+ !

Il y a tout juste une semaine, une petite chinoise du nom de Meini Li enchaînait « China Climb » 8b+… à seulement 10 ans ! Elle devenait ainsi la troisième grimpeuse à réaliser cette voie, après Weijun Huang et Ting Xiao, et également la plus jeune grimpeuse chinoise à atteindre cette cotation.

Meini a passé près de deux mois à travailler « China Climb ». La falaise se trouvant à plus de 500 kilomètres de chez elle, la jeune chinoise partait le week-end, accompagnée de toute sa famille. Au total, elle aura mis 37 essais avant de faire la croix.

Ça m’a paru super dur lors de mes premiers essais, quand je cherchais à comprendre les méthodes. J’ai même pensé que cette voie serait impossible pour moi. Mais j’ai commencé à la travailler, petit à petit, cherchant à optimiser mes méthodes et demandant des conseils à d’autres grimpeurs. Une fois que j’avais bien calé toutes mes méthodes, la voie ne me paraissait plus si dure que ça. »

Meini Li

Meini Li a commencé l’escalade à 5 ans seulement. « Nous l’avons emmené dans une salle d’escalade et elle a immédiatement été attirée par les prises aux couleurs flashy », raconte la mère de la jeune fille. « Dès sa première séance, elle a réussi à monter au sommet d’une voie de 15 mètres. » 

À cause du COVID-19 et de la fermeture des salles, les parents de Meini l’ont emmenée en falaise, afin que leur fille continue de grimper. Ce fut une découverte pour Meini, qui n’était pas habituée à grimper dehors. Très rapidement, elle enchaînait son premier 8a. « À ce moment-là, d’autres grimpeurs sont venus la voir et lui ont conseillé d’essayer « China Climb ». Elle a fait un deal avec son père: quand elle serait plus grande et qu’elle mesurerait 1m40, alors elle nous l’emmènerions essayer cette voie », déclare la mère de la jeune fille. « Un matin, elle est venue nous réveiller, nous disant qu’elle mesurait 1m41, nous l’avons donc emmené. »

  • Voici les images de son ascension dans » China Climb »:

COVID-19: Calendrier de la reprise de l’escalade en salle

Ouf, ça sent bon la reprise.

Le ministère chargé des sports a publié le tableau de la déclinaison des mesures sanitaires et le protocole sanitaire pour le sport à partir du 19 mai 2021. Ces mesures restent conditionnées à la situation sanitaire dans chaque département : renseignez-vous sur le site de votre préfecture.

Veillez à appliquer et faire appliquer les gestes barrières.

Les bonnes nouvelles à compter du 19 mai :

  • Les clubs peuvent reprendre leurs cours avec les mineurs en salle : il n’y a pas de dérogation au couvre-feu, donc fin des cours pour permettre aux jeunes de rentrer chez eux pour 21h.
  • En salle ou à l’extérieur, la taille des groupes de mineurs n’est pas limitée mais reste conditionnée aux gestes barrières.
  • La pratique en extérieur dans les sites naturels : les groupes adultes constituent un rassemblement, ils sont donc limités à 10 personnes.
  • Les compétitions d’escalade peuvent reprendre sur des SAE extérieures ou en salle pour les mineurs sans limitation du nombre de participants. La fédération encourage la mise en place de tous formats de compétitions pour une reprise plaisir. Restez vigilants au couvre-feu de 21h et à l’application des gestes barrières.

Les moins bonnes nouvelles, mais bonnes nouvelles quand même :

  • Les adultes doivent attendre le 9 juin pour reprendre en salle.
  • Les compétitions d’escalade peuvent aussi reprendre pour les adultes dès le 19 mai mais uniquement sur des SAE extérieures. En salle, ce ne sera possible qu’à compter du 9 juin.

Le protocole et les gestes barrières évoluent-ils ?

Les protocoles escalade ou activités en pleine nature seront mis à jour dans le courant de la semaine prochaine au regard du protocole sanitaire transmis par le ministère chargé des sports. À la première lecture, le protocole évolue peu :

  • La distanciation entre personne s’élève toujours à 2 mètres.
  • Le lavage des mains régulier reste essentiel.
  • Le port du masque : obligatoire en salle ou équipement sportif de plein air pour toutes personnes dès 11 ans et fortement recommandé à partir de 6 ans. Pendant l’effort, les sportifs ne sont pas soumis à l’obligation du port du masque lorsque l’activité pratiquée ne le permet pas (activité intense en particulier) cependant le port d’un masque barrière sportif certifié AFNOR SPEC S70-001 est recommandé. Sauf lors d’entraînement de forte intensité, il est tout à fait possible de porter le masque lors de la pratique de l’escalade.

La lecture des tableaux et du protocole entraîne inévitablement des interrogations, la fédération continue de s’informer sur les conditions de la reprise et revient vers vous dans le courant de la semaine à venir.

  • Voici la déclinaison des mesures sanitaires pour le sport à partir du 19 mai:
  • Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au nouveau protocole:

Sélection de l’équipe de France pour les Coupes du Monde de Salt Lake City

Voici la composition de l’équipe de France pour les deux manches de Coupes du Monde de bloc ainsi que pour la Coupe du Monde de vitesse de Salt Lake City, aux USA.

En effet, Salt Lake City, la ville plus peuplée de l’Utah, accueillera tout d’abord une Coupe du Monde de bloc les 21 et 22 mai, en remplacement de celle précédemment prévue à Munich en Allemagne. Puis, une semaine plus tard, du 28 au 30 mai, une nouvelle étape de la Coupe du Monde du bloc se tiendra de nouveau à Salt Lake City, ainsi que la première Coupe du Monde de vitesse de la saison.

Sélection de l’équipe de France pour les deux Coupes du Monde de bloc

21 Mai – 22 Mai 2021
28 Mai – 30 Mai 2021

Sélection de l’équipe de France pour la Coupe du Monde de vitesse

28 Mai – 30 Mai 2021

Ce grimpeur a survécu à une chute de 50 mètres en solo !

Le matin du 11 avril, Josh Ourada se lançait en solo dans « Nutcracker », une grande voie en 5c de 150 mètres, située sur le Manure Pile Buttress, dans le Yosemite. Une routine pour lui, qui avait déjà enchaîné cette face en solo sans problème par le passé.

Ainsi, il a tranquillement commencé à grimper les trois premières longueurs. Mais à mi-chemin de la quatrième, le pire s’est produit: l’américain a subitement zippé et a alors « pris le plus gros coup de fouet de ma vie », comme il le raconte. Il n’a rien pu faire et s’est retrouvé en chute libre, frappant le sol 50 mètres plus bas.

Si les grimpeurs à proximité n’avaient pas été témoins de la chute, et si d’autres n’avaient pas entendu les bruits de son impact sur le sol, Josh y aurait sûrement laissé la vie.

Janina Tamborski, qui grimpait sur une autre voie du Manure Pile Buttress, a déclaré avoir entendu des « cris », suivis quelques secondes plus tard d’un « bruit sourd ». Elle a alors immédiatement composé le numéro des secours.

Un autre grimpeur, Cole Ramey, a assisté à la scène d’encore plus près. « J’étais sur la corniche au sommet de la deuxième longueur de « Nutcracker ». J’ai dû me jeter sur le côté pour éviter qu’Ourada ne me tombe dessus. J’ai passé les 4 heures suivantes à le tenir jusqu’à ce qu’on le sorte de là. C’est certainement l’expérience la plus folle de ma vie, je n’en reviens toujours pas qu’il ait survécu. »

Josh Ourada a décrit sa chute : « J’étais conscient tout au long de ma chute. J’ai tenté de m’agripper et de m’accrocher à n’importe quoi pour me rattraper ou ralentir, en vain. »

Au final, le grimpeur américain s’en sort avec une fracture ouverte du talon gauche, une grosse coupure du pied gauche, une fracture du bassin, une vertèbre et des côtes cassées, un poumon collabé et un pouce cassé. À l’heure actuelle, il ne peut toujours pas sentir ou bouger ses orteils et ses pieds, ni la région autour de son bassin.

Les médecins lui ont dit qu’il n’avait que 20% de chances de retrouver la sensibilité et la fonction de ses pieds. Mais cela ne suffira pas à le tenir éloigné du rocher. Deux jours seulement avant sa chute, Josh Ourada enchaînait « Luking Fear », sa première voie sur El Cap. « Je n’ai pas l’intention que ce soit la première et la dernière fois que je grimpe sur le Cap », a-t-il déclaré.

Josh Ourada sur El Cap, deux jours avant sa chute.

Aussi miraculeuse que soit l’histoire de Josh, il n’est pas le premier grimpeur à tromper la mort dans une chute en free-solo. En 2004, l’américain James Lucas avait fait une chute de 30 mètres dans le parc national de Joshua Tree, se cassant le cou et le dos.

Plus récemment, en 2019, un grimpeur du Colorado nommé Kyle Walker faisait une chute libre de 20 mètres. Malgré des blessures importantes, il a lui aussi survécu et s’est complètement rétabli depuis.

  • La chute de Kyle Walker:

Marcello Bombardi signe la troisième ascension de « Lapsus », le premier 9b d’Italie !

Après des mois de travail, Marcello Bombardi vient d’enchaîner son gros projet du moment: « Lapsus » 9b.

Le 2 novembre 2015, Stefano Ghisolfi libérait « Lapsus » une connexion extrême de trois voies, pour un total de 50 mouvements sans aucun repos entre eux. L’italien cotait cette nouvelle ligne 9b, ce qui en faisait la voie la plus dure de toute l’Italie. Deux ans plus tard, Adam Ondra réalisait la première répétition, décrivant cette voie comme « un 9b facile ».

C’est maintenant au tour de Marcello Bombardi de clipper la chaîne de « Lapsus ». Le grimpeur italien, qui compte une petite dizaine de 9a à son actif, ne s’était encore jamais investi autant dans une même voie.

L’automne dernier, après un voyage productif à Flatanger et grâce à un peu de temps disponible pour un hiver qui s’annonçait pauvre en compétitions et en voyages à l’étranger, j’ai décidé de faire de « Lapsus » mon projet à long terme. Mais je ne pensais pas que ça serait si long 😅 Trop long pour ma tolérance mentale à essayer toujours la même voie.

Ce fut une longue aventure. Je ne m’étais encore jamais investi autant sur une même voie. Et elle m’a mise à l’épreuve. De ma conviction de pouvoir l’enchaîner rapidement, au changement de méthode trop souvent pour trouver la plus efficace, à la marche d’approche jusqu’à la falaise avec des raquettes aux pieds et un demi-mètre de neige pour profiter des derniers jours de la saison hivernale, à la chute au sommet plusieurs fois, tombant sur le même mouvement, de la perte de motivation à cause de douleurs cutanées causées par ce rocher très abrasif, de se retrouver avec le bac final sous les yeux sans pouvoir l’attraper et le tenir jusqu’à hier, où j’ai enfin pu effectuer ce dernier mouvement et clipper la chaîne🔥. »

Concernant la cotation, Marcello avoue douter de la cotation de 9b. En effet, si à l’époque de son ascension, Stefano Ghisolfi avait libéré la voie sans aucun repos, Marcello a trouvé un coincement de genou, lui permettant de délayer juste avant le dernier pas dur, ce qui pourrait faire retomber la cotation.

En travaillant la voie, j’ai trouvé et utilisé un coincement de genou qui permet de récupérer un peu avant d’attaquer le dernier pas de bloc. Il n’est pas facile de maintenir la tension et de s’alléger dans cette position, surtout en venant d’en bas avec une jambe fatiguée, mais je pense que cela pourrait enlever la pleine cotation de 9b.

Quoi qu’il en soit, ce qui compte le plus pour moi, c’est l’expérience et le combat contre cette voie. Elle m’a mise au défi et m’a beaucoup appris et je le referais, avec ou sans le b. »

Crise sanitaire: les Championnats de France annulés

Compte-tenu des contraintes liées à la crise sanitaire et des informations sur la reprise d’activités dont nous disposons à ce jour, le comité exécutif de la FFME a pris la décision d’annuler tous les Championnats de France d’escalade, à l’exception du Championnat de France U12-14 (une décision sera prise le 21 mai).

Ainsi cette décision d’annulation définitive pour la saison 2020/2021 concerne :

  • les Championnats de France de bloc jeunes et seniors
  • les Championnats de France de vitesse jeunes et seniors
  • les Championnat de France de difficulté handi-escalade
  • les Championnats de France de bloc et de difficulté vétérans
  • les Championnat de France jeunes de difficulté, prévu au Pouzin, les 5 et 6 juin
  • les Championnat de France de difficulté, prévu à Voiron, les 12 et 13 juin

Le Championnat de France d’escalade U12-14, prévu les 26 et 27 juin à Saint Pierre en Faucigny reste encore au calendrier à l’heure actuelle. La décision de son organisation ou non sera prise le 21 mai prochain.

Par ailleurs, sous réserve d’autorisation ministérielle de reprise des compétitions « tout public », des compétitions sont déjà programmées cet été, à savoir le « Tout à Bloc » à l’Argentière la Bessée et l’Open national de difficulté à Briançon en juillet.

Enfin, la FFME étudie la possibilité d’organiser d’autres événements compétitifs nationaux durant l’été.

Depuis le début de la crise, nous avons fait une promesse à nos compétiteurs et à nos organisateurs, c’est de leur permettre de se réorganiser en communiquant sur le maintien des épreuves plusieurs semaines avant la date de compétition. À ce jour, compte-tenu des informations dont nous disposons et de celles qui nous manquent sur la reprise du sport en salles, compte-tenu également du calendrier international, de l’impératif d’équité entre les compétiteurs dans tout le pays et après avoir sondé nos territoires à travers leurs représentants, nous n’avons d’autres choix que d’annuler les championnats de France 2021 à l’exception du Championnat de France U12-14 pour lequel une décision sera prise le 21 mai.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous sommes contraints de prendre cette décision. Deux années sans Championnats de France d’escalade : nous comprenons votre déception qui vient s’ajouter à la longue liste des frustrations que nous avons tous subis pendant cette crise sanitaire, avec en tête, pour nos sports, l’impossibilité de pratiquer normalement nos activités depuis trop longtemps. Retrouver une pratique normale de nos sports, en extérieur et en salles, sans faire courir de risques à nos licenciés et à leur entourage a toujours été notre principale priorité.

Si vous avez déjà pu retourner en falaises, en montagne ou en canyon, sachez que nous travaillons avec les pouvoirs publics pour que vous puissiez retrouver le plaisir simple d’une séance d’escalade en salle. Nous vous tiendrons informés dès que nous avons des informations officielles sur la reprise d’activités en intérieur. Il va falloir observer encore un peu de patience mais ce jour approche. »

Alain Carrière, président de la FFME

Reprise progressive de l’escalade: le point sur la situation

Suite aux récentes annonces du Président de la République, Emmanuel Macron cette semaine, la FFME fait le point sur la reprise de l’activité et dans les clubs.

Dès le 3 mai :

  • Il n’y aura plus de limite de déplacement pour la pratique libre ou encadrée
  • Les gestes barrières restent à appliquer durant la pratique, le couvre-feu à 19h reste en vigueur et les activités en groupe restent, malheureusement, limitées à 6 personnes.
  • Attention : pour ceux qui retrouveront les sites de pratique extérieurs à cette date, il est important de réviser les techniques de sécurité avant de vous engager.

La suite :

Deux échéances sont pointées par Emmanuel Macron : le 19 mai et le 9 juin. Le couvre-feu passera à 21h à la première étape, puis à 23h à la seconde.

Si le 9 juin semble être la date avancée pour l’ouverture des salles, une partie de l’activité sportive en intérieur pourrait reprendre dès le 19 mai. Il est malheureusement trop tôt, à ce jour, pour vous dire précisément quels publics et quelles pratiques seront concernés le 19 mai. Ni quels seront les protocoles en vigueur à la réouverture des salles et des gymnases. Sachez que la FFME met tout en œuvre pour obtenir et vous transmettre ces informations le plus rapidement possible.

Ces annonces nous permettent de pouvoir entrevoir un retour progressif aux compétitions. Nous attendons des précisions de la part du ministère des sports pour établir un calendrier en fonction des détails communiqués.

Enfin, et pour tous, ces assouplissements sont présentés comme un cadre théorique et global ; et restent dépendants de l’évolution de la situation sanitaire. Il convient donc de les appréhender avec précaution.

Une journée mémorable pour Alex Megos à Bleau !

Décidément, Alex Megos n’en finit plus de nous épater avec ses journées exceptionnelles sur le rocher ! Après son passage à St-Léger où il enchaînait près d’une dizaine de voies dans le 8c et plus et un bref séjour en Suisse où il réalisait six blocs dans le huitième degré en deux jours, l’allemand fait de nouveau trembler le rocher… en France !

En effet, il est actuellement en stage avec l’équipe allemande à Fontainebleau, Mecque mondiale du bloc. Et hier, Alex Megos a encore réalisé une journée comme lui seul en a le secret. Il a rétabli au sommet de six blocs dans le 7C et plus, s’offrant même le luxe de libérer une nouvelle ligne !

L’allemand a tout d’abord commencé par réaliser « Super Tanker » 8B+ suivi immédiatement après par « Atrésie Assis » 8A+. Puis, en quelques essais seulement, il rétablissait au sommet de « Le Dernier Fléau » 8C. Ouvert par Seb Frigault, le bloc n’a été répété que deux fois depuis, par Shawn Diamond en 2007 et Nico Januel en 2019. Initialement coté 8C, Alex propose même de revoir la cotation à 8B+.


Lire aussi | Alex Megos signe la première répétition de « Mejorando Imagen » et propose 9b


Affectionnant particulièrement le départ de ce bloc et notamment le mono sur lequel il faut tirer très fort main gauche, Alex a alors l’idée de réaliser le même départ que « Le Dernier Fléau », mais de sortir à gauche dans « Gourmandise ». Ni une, ni deux l’allemand se lance dans ce nouveau projet. Il ne lui faudra que quelques minutes pour libérer cette connexion très rapidement, signant la première ascension de « Le Premier Fléau », qu’il propose à 8B+.

J’avais déjà fait le départ classique de ces deux blocs il y a quelques jours (« Gourmandise Raccourci » 8A+ et « Traphouse Raccourci » 8A+). Cela ne change pas énormément la cotation ou la ligne en général, mais c’était un défi sympa ! »

Alex Megos

Et comme si ça ne suffisait pas, Alex a terminé cette incroyable journée en réalisant deux classiques de la forêt: « Tristesse » 7C qu’il parvient à flasher et « Big Golden » 7C+.

  • La vidéo de son ascension dans « Le Premier Fléau »:

 

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Indice de masse corporelle: l’IFSC durcit ses critères

En 2021, l’IFSC mettra en place des contrôles de l’indice de masse corporelle (IMC) pour tous les demi-finalistes en Coupe du Monde de bloc et de difficulté.

Les nouvelles limites de l’IMC imposées par la fédération internationale sont devenues plus strictes. Elles seront désormais de 18 pour les femmes et de 19 pour les hommes. Pour rappel, le contrôle de l’IMC permet de détecter un athlète en sous-poids. Il est calculé en divisant le poids corporel par le carré de la taille (IMC = m/h²).

En cas d’écart constaté, les fédérations nationales recevront une lettre de la Commission médicale de l’IFSC, demandant une explication. Car si la fédération internationale a le droit de contrôler cet indicateur, elle rappelle que ce sont aux fédérations nationales de soutenir les athlètes concernés, en apportant une aide médicale, psychologique et nutritionnelle.

Le premier contrôle international de l’IMC dans le monde de l’escalade a eu lieu durant la Coupe du Monde de difficulté à Kranj en 2006. Puis, des contrôles réguliers de l’IMC en Coupe du Monde ou Championnat du Monde ont été mis en place depuis 2012.

L’objectif principal est de prévenir les troubles alimentaires ayant des conséquences graves sur la santé des grimpeurs de haut-niveau.

  • Voici quelques exemples de différents IMC:

170 cm et 55 kg = 19 IMC
170 cm et 52 kg = 18 IMC
170 cm et 49 kg = 17 IMC

Trois mois seulement après son opération, Paul Robinson est de retour dans le 8A bloc !

En août 2020, Paul Robinson perdait 50% de la force dans son bras droit. Après avoir essayé de multiples thérapies, l’américain devait se résoudre à se faire opérer, son nerf étant entravé par l’hernie discale.

C’est un problème qui s’est produit après tant d’années à chuter du haut des blocs. Je pense d’ailleurs que nous verrons de plus en plus de cas de ce genre à l’avenir, vu l’augmentation du nombre de personnes qui se sont mises au bloc.

Je ne sais pas depuis combien de temps j’ai ces hernies, mais elles se sont lentement aggravées, jusqu’à ce qu’un jour je me réveille dans la nuit avec une très forte douleur. J’ai essayé de grimper le lendemain et mon bras ne fonctionnait plus. »

Le 2 février, Paul Robinson se faisait donc opérer. Les chirurgiens enlevaient deux disques dans le cou de Paul, qu’ils remplaçaient par de faux disques. Et moins de trois mois plus tard, le voilà déjà de retour dans le huitième degré en bloc ! En effet, l’américain a réussi à enchaîner un 7C+, un 8A et un 8A+ à Clear Creek, aux USA.

C’était incroyable de grimper à nouveau dehors. Wow, ça m’avait manqué !!! »

Alors que la plupart des grimpeurs passent leur vie entière sans parvenir à franchir la barre du huitième degré en bloc, Paul Robinson en a réalisé des milliers. En effet, l’américain détient le record du monde du plus grand nombre de blocs enchaînés dans le huitième degré: tenez-vous bien, il a rétabli au sommet de 1010 blocs dans le 8A et plus !

  • Voici les images de ses récentes performances:

Ramon Julian libère un vieux projet et propose 9a !

À 39 ans, Ramon Julian vient d’enchaîner un vieux projet qu’il avait lui-même équipé il y a quelques années: « Només per valents », une voie située à Fussimanya, au nord de Barcelone. Une courte et intense, très à doigt, pour laquelle l’espagnol propose la cotation de 9a. Et quand Ramon annonce 9a, cela signifie que c’est une voie très très dure !

En effet, au total, Ramon Julian a réalisé la première ascension d’une vingtaine de voies en 9a ou 9a+ depuis 2002. Parmi elles, nombreuses de ses voies attendent toujours une première ascension, ou bien, ont été recotées à la hausse, comme c’est le cas avec « Mejorando Imagen » qu’Alex Megos enchaînait récemment, proposant de réévaluer la cotation de 9a à 9b directement.

Très fort falaisiste, Ramon Julian a aussi été l’un des plus grands compétiteurs de tous les temps. Durant sa carrière, il a remporté 21 manches de Coupe du Monde de difficulté et 2 titres de Champions du Monde.


Lire aussi | Alex Megos signe la première répétition de « Mejorando Imagen » et propose 9b


Seb Bouin libère une nouvelle voie dans le neuvième degré

Seb Bouin vient de nouveau de frapper fort en signant la première ascension d’une nouvelle voie dure à Saint Guilhem le Désert.

Le mois dernier, Seb Bouin s’était rendu à Saint Guilhem le Désert, un petit spot situé à quelques kilomètres au nord de Montpellier, et avait libéré « Les gardes fous » 9a+ et « Oppression » 8c+.

Il y a quelques jours, le français est retourné sur cette falaise avec un but bien précis: enchaîner une voie qu’il avait équipée il y a un an et qui attendait toujours sa première ascension. Profitant des conditions climatiques printanières, il atteindra le relais en quelques essais seulement, baptisant cette voie « La Tête dans le Guidon » et proposant la cotation de 9a.

Seb Bouin compte dorénavant 66 voies dans le neuvième degré, dont 21 premières ascensions !

  • Voici son commentaire:

Après avoir enchaîné « Les Gardes fous » 9a+ à Saint Guilhem le Désert, j’étais motivé pour me frotter à un projet que j’avais équipé il y a environ 1 an. C’est une voie très puissante, qui se joue sur une dizaine de mètres.

J’ai eu la chance de réaliser la première ascension de « La Tête dans le Guidon » il y a quelques jours, profitant de cette douce température de printemps. À propos de la cotation, je penche pour le 9a. Un de plus à Saint Guilhem 😀


Lire aussi Une nouvelle première ascension en 9a+ pour Seb Bouin


Alex Megos signe la première répétition de « Mejorando Imagen » et propose 9b !

Alex Megos vient de signer la première répétition de « Mejorando Imagen », huit ans après que Ramon Julian ait libéré la voie. Initialement cotée 9a par l’espagnol, Alex propose de revoir la cotation à 9b.

Cette voie aura mis les nerfs d’Alex Megos à rude épreuve ! À de multiples reprises, l’allemand décidait d’abandonner une bonne fois pour toutes, et c’est finalement en voulant récupérer ses dégaines qu’il fera la croix !

Après son séjour prolifique à Saint-Léger et son passage en Suisse à l’occasion de la Coupe du Monde de Meiringen, Alex Megos est retourné à Margalef, en Espagne, lieu qu’il affectionne tout particulièrement. Son objectif consistait cette fois à enchaîner une voie encore non répétée: « Mejorando Imagen » un 9a libéré par Ramon Julian en 2013, en seulement trois jours. Depuis, aucun autre grimpeur n’avait réussi à clipper de nouveau le relais de cette ligne. Il faut dire que cette voie est particulièrement physique: elle remonte l’impressionnant dévers de Raco de la Finestra et est essentiellement composée de monos et bidoigts. Le crux consiste d’ailleurs à jeter sur un mono particulièrement fuyant.

Tout proche de réaliser la voie lors de son troisième jour, Alex Megos aura finalement mis une semaine de plus pour faire la croix.

Il revient en détails sur ses péripéties:

Après avoir décortiqué les méthodes avec William Bosi, j’ai réussi à faire tous les mouvements dès le premier jour. Le deuxième jour, je l’ai grimpée en deux sections. Le troisième jour, j’ai passé tous les pas durs et j’ai chuté dans le tout dernier mouvement avant de sortir du surplomb. Ce n’était pourtant pas un mouv très difficile et ça m’a beaucoup frustré de tomber à cet endroit, car je pensais que c’était ma seule chance de l’enchaîner.

La semaine suivante, je n’ai pas réussi à passer le crux, qui est un jeté vers un mono. J’ai abandonné la voie. Mais le tout dernier jour, je me suis senti motivé pour essayer encore une fois et après être tombé 3 fois au crux, j’ai finalement réussi à passer le jeté et grâce à une nouvelle méthode à la fin, j’étais confiant sur le fait que je pouvais l’enchaîner. Et tout s’est déroulé parfaitement… jusqu’à ce que je tombe à nouveau sur le tout dernier mouvement dur !

J’étais dévasté, frustré et très en colère. J’ai immédiatement mis un nouvel essai, mais je suis retombé dans le crux. J’ai abandonné. À la fin de la journée, j’ai voulu récupérer mes dégaines. Et en remontant, j’ai décidé de faire un dernier essai, pour au moins dire de rentrer chez moi avec les doigts en sang. J’avais vraiment aucune attente. Car je n’avais aucune chance de l’enchaîner à mon 6ème essai de la journée.

J’ai si mal grimpé que j’ai à peine réussi le mouv du crux et j’ai continué à grimper terriblement mal, mais en atteignant le sommet cette fois. Parfois je n’y comprends vraiment rien à l’escalade et au mental.

Je propose d’augmenter la cotation de « Mejorando Imagen » à 9b. Et je suis curieux d’entendre ce que les autres répétiteurs en diront. »

Notons que de nombreuses voies libérées par Ramon Julian ont été recotées à la hausse. C’est le cas de « La Reina Mora », initialement cotée 8c par l’espagnol, mais revue à 9a. Autre exemple avec « La Rambla » 9a+, dont Ramon signait la première ascension. Mais à l’époque, il avait terminé la voie d’une manière plus directe et plus dure que comme elle est désormais grimpée. De nombreuses autres voies qu’il a libérées n’ont d’ailleurs encore jamais été répétées.

Adam Ondra nous apprend à travailler une voie efficacement

Adam Ondra nous partage son expérience dans la façon de travailler une voie dure. Il prend notamment comme exemple concret son travail dans « Perfecto Mundo » 9b+. Le tchèque nous décrit sa tactique de travail dans la voie. Pourquoi avoir décidé de travailler des sections de la voie au lieu d’essayer de l’enchaînement directement depuis le bas ? Est-ce une bonne idée de se strapper le bout des doigts pour préserver sa peau ? Comment aborder les premiers essais que l’on fait dans une voie ?

Adam Ondra nous dévoile sa façon de faire:

« En travaillant une voie, vous apprenez à mieux la connaître. Votre corps et votre esprit savent parfaitement quoi faire, vous optimisez votre façon de grimper. La voie ne devient pas plus facile, les prises ne sont pas meilleures et la distance entre elles n’est pas plus courte, mais la connaissance de la voie est ce qui vous permet de la rendre possible. Ou pas.

Lorsqu’une voie est trop difficile pour être grimpée à vue ou flash, je n’essaie généralement pas de monter le plus haut possible au premier essai. Évidemment, il est très difficile de savoir à l’avance si j’ai une chance ou non de l’enchaîner immédiatement, c’est pourquoi je fais presque systématiquement un premier essai correct dans toutes les voies plus faciles que 9a, car en vrai, tout peut arriver.

Les spécificités de « Perfecto Mundo »

Dans le cas de « Perfecto Mundo », c’était cependant assez clair. Mon niveau est loin d’être proche du 9b+ flash ou à vue. De plus, j’avais déjà grimpé les 7 premières dégaines de « Perfecto Mundo » car cette section est partagée avec une voie appelée « Gancho Perfecto », que j’ai enchaînée en 2011. Donc même si j’avais réussi la voie lors de mon premier essai, cela n’aurait pas été un flash en raison de ma connaissance préalable de la première section.

Lors de mes premiers essais, je passais généralement beaucoup de temps dans la voie, la plupart du temps en étant juste pendu à la corde, considérant toutes les séquences possibles. Parfois, cela n’a rien à voir avec un effort physique, c’est plutôt un travail de méditation. Je ne me décide pas vraiment instantanément pour la première méthode possible qui me vient à l’esprit et qui me semble faisable, j’essaie toujours de m’assurer que j’ai envisagé toutes les possibilités avant de me lancer.

Une longue voie très résistante

Mes deux premiers essais dans le Perfecto Mundo ont été excellents. Je n’ai même pas passé beaucoup de temps à inspecter les prises, car j’avais les vidéos d’Alex Megos, de Stefano Ghisolfi et de Jakob Schubert. J’ai essayé la plupart de leurs méthodes et les mouvements m’ont paru relativement « simples » lorsqu’ils sont faits individuellement. Comme c’est le cas dans la plupart des voies, lorsque vous commencez à mettre des essais depuis le bas, même les mouvements « simples » semblent soudainement tout à fait impossibles.

La raison pour laquelle on finit par enchaîner une voie est la mémoire corporelle et l’amélioration de la fluidité de notre escalade. Vous ne devenez pas nécessairement plus fort en essayant la voie (c’est d’ailleurs souvent exactement le contraire), mais vous la maîtrisez parfaitement. Plus la voie est difficile, plus vous l’avez réglée dans les moindres détails et plus vous avez besoin de temps et d’essais pour atteindre cet état. « Perfecto Mundo » est une longue voie très résistante Vous devez beaucoup grimper, avec peu de possibilités de repos. La première section vaut à peu près 9a en elle-même. Et puis il y a ce crux bien distinct qui parait assez simple quand il est fait individuellement (je ne pense pas que le mouvement en lui-même soit plus dur qu’un pas de bloc en 7C), mais comme il exige beaucoup de puissance explosive, il devient vraiment délicat de le faire même avec une légère fatigue.

S’il y avait un mouvement de difficulté similaire, mais nécessitant moins de puissance explosive et plus de puissance dans les doigts, il serait beaucoup plus facile de le faire car il est toujours plus facile d’avoir de la puissance dans les doigts en étant fatigué que de la puissance explosive brute. La partie supérieure ne vaut pas plus que 8b, mais avec la fatigue accumulée, il est encore assez facile de tomber à cet endroit.

© Petr Chodura

Ma tactique de travail

Ma tactique de travail peut paraître assez surprenante dans le cas de « Perfecto Mundo ». Je connaissais ce crux et je voulais m’assurer qu’à chaque fois que je l’atteignais, j’avais de réelles chances de le passer. Si j’avais commencé à mettre des essais depuis le bas dès le premier jour, je serai arrivé relativement facilement au crux, mais j’aurais alors été à des années lumières de le réussir.

Je me suis donc fixé comme défi d’essayer d’enchaîner la voie depuis un certain point. Le premier jour, j’ai réussi le crux à partir de la dégaine numéro 7 (le crux est situé à la dégaine numéro 10). Même si je suis tombé dans la section du haut (plus par erreur que par manque de puissance), j’étais confiant et je me suis dis que je pouvais commencer à enchaîner la voie depuis le point inférieur. C’est pourquoi, mon prochain objectif a été d’enchaîner la voie depuis la dégaine numéro 5. Je devais donc grimper jusqu’à la cinquième dégaine, prendre un bon repos en restant pendu à la corde, puis commencer réel mon essai. Je pensais réussir à faire cette liaison en seulement quelques jours, mais malheureusement, les mauvaises conditions sont arrivées et même les mouvements les plus faciles m’ont tout d’un coup semblé très durs. J’ai continué à essayer pendant plusieurs jours malgré le mauvais temps, mais j’ai fini par arrêter et attendre patiemment que de meilleures conditions arrivent.

Est-ce une bonne solution de se strapper les doigts ?

Ce qui était vraiment délicat à gérer en travaillant « Perfecto Mundo », c’est la peau au bout de mes doigts. J’aurais ADORÉ essayer le mouv du crux encore et encore, pour bien l’intégrer, pour augmenter ma confiance en moi et pouvoir le répéter plusieurs fois de suite, mais c’était tout simplement impossible. Une bonne peau et de très bonnes conditions météorologiques vous permettent d’essayer ce seul mouvement (du mono à la pince) environ six fois par jour avant de saigner.

S’ouvrir le bout du doigt est ce que vous voulez absolument éviter parce qu’une fente sur cette partie du doigt met plusieurs jours à cicatriser, et ensuite elle devient fragile et peut se rouvrir rapidement. Grimper avec une bande de strap autour du doigt est une option, mais cela rend le mouvement beaucoup plus difficile. En fait, j’ai eu l’impression que tout le mouvement était exécuté d’une manière assez différente en ayant le doigt strappé, ce qui ne permet pas vraiment de travailler la mémoire corporelle. Ma tactique a donc été de ne pas m’ouvrir le doigt sur ce mouvement. Résultat, ça a marché, mais je n’ai pas vraiment travaillé ce mouvement suffisamment.

En essayant la voie pendant de nombreux jours, je n’ai cessé de trouver de petits détails qui rendaient la voie toujours un peu plus facile. Parfois, ces « découvertes » semblaient faire une énorme différence, mais après un nouvel essai, je m’apercevais que faire ce mauvais coincement de genou ou utiliser cette minuscule prise intermédiaire ne faisait que demander plus d’énergie. Mais j’ai vraiment pris beaucoup de temps pour examiner si ma méthode était parfaite et était la plus efficace pour moi.

Une bonne raison de revenir

Lorsque de meilleures conditions sont arrivées (après plus d’un mois passé à Margalef), je me suis senti prêt à sauter le « départ-de-la-5ème-dégaine » et à commencer à mettre de vrais essais depuis le sol. Je me sentais si près du but, plusieurs fois j’ai presque tenu la pince dans le crux, mais je tombais dans le mouvement juste après. Plus l’automne avançait, plus je me sentais fatigué. Malgré le fait que je connaissais la voie sur le bout des doigts et que je randonnais la partie du bas presque sans effort, j’ai fini par échouer. Une bonne raison de revenir ! »

Évolution des restrictions pour la pratique de l’escalade

Suite à la demande faite auprès du Ministère des Sports de la part de plusieurs fédérations de sports de plein air, dont la FFME, les restrictions concernant la pratique de l’escalade évoluent. Certaines dérogations de déplacement sont désormais élargies.

Ce qui change

Dans le cadre d’une pratique encadrée au sein d’un club, il est désormais possible de se déplacer dans l’ensemble de son département, ou dans un rayon de 30 kilomètres autour de son domicile dans les départements limitrophes, pour se rendre vers un site d’escalade naturel.

Attention, comme le précise la FFME, veillez à bien vérifier si des arrêtés préfectoraux ne viennent pas limiter cette dérogation.

En cas de contrôle, voici les justificatifs à fournir:

Pour tous :

  • Licence 2020-2021
  • Justificatif de domicile
  • Justificatif du lieu de pratique de l’activité (attestation du président de club par exemple)

Animateurs fédéraux brevetés et responsables du groupe:

  • Licence 2020-2021

Ce qui ne change pas

La zone des 10 kilomètres maximum autour de son domicile pour la pratique individuelle.

Razzia de blocs extrêmes pour Alex Megos en Suisse !

Alors que certains ont besoin de plusieurs jours de repos pour récupérer à la suite d’une grosse compétition, ce n’est pas le cas d’Alex Megos. Au contraire, au lendemain de la Coupe du Monde de bloc de Meiringen, où il terminait 8ème, l’allemand renfilait déjà les chaussons pour profiter des nombreux blocs naturels de Brione, en Suisse.

Alors qu’il s’était dit qu’il grimperait de manière « cool » le premier jour, Alex a tout de même réussi à enchaîner « Supertussy » 8B.

Le lendemain, sa liste de croix s’allonge encore: après avoir rétabli au sommet de « Entwash » 8A, il enchaîne en un éclair « Casavino » 8B+, et « General Disarray » 8B. Puis il réalise « Marilyn Monroe » 8A lors de son tout premier essai, qu’il ne considère d’ailleurs pas vraiment comme un flash à part entière, comme ce bloc partage le même départ que « General Disarray ». En revanche, il terminera cette incroyable journée en flashant « Red » 8A.

Au total, c’est donc six blocs dans le huitième degré qu’Alex a enchaîné, dont cinq en une journée seulement: « C’est clairement l’une des meilleures journées de ma vie en bloc ! » a-t-il déclaré.

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