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Les français raflent les titres de Champions du Monde handi-escalade !

Les Championnats du Monde se poursuivent à Moscou et hier soir se tenaient les finales de l’épreuve handi-escalade. 114 athlètes participaient, dans 13 catégories différentes. La France repart avec six médailles, dont quatre titres de Champions du Monde !

Solenne Piret, triple Championne du Monde !

Et de trois pour Solenne Piret ! La jeune française de 29 ans vient de décrocher sa troisième couronne mondiale ! Déjà sacrée n°1 mondial à Innsbruck en 2018 et Briançon en 2019, Solenne ajoute un nouveau titre à son palmarès, remportant aisément la finale. Lors des qualifications, elle s’était déjà emparée de la première place, en étant la seule grimpeuse à enchaîner les deux voies de qualification. Hier soir, elle a réalisé la meilleure prestation de sa catégorie, dépassant un à un tous les endroits ayant fait chuter les autres finalistes avant elle. Notons que depuis les Championnats du Monde d’Innsbruck en 2018, Solenne Piret remporte toutes les compétitions auxquelles elle participe !

Une quatrième couronne mondiale pour Lucie Jarrige !

Lucie Jarrige clôturait la soirée de finale en catégorie RP3. Et la française a fait le show ! Première des qualifications, elle s’élançait en tant que grande favorite dans cette voie de finale. Sous les encouragements du public, elle parvient elle aussi à passer tous les crux de la voie, jusqu’à atteindre le relais de la voie. Applaudie par tous les spectateurs, elle s’offre ainsi son quatrième titre de Championne du Monde après Paris en 2016, Innsbruck en 2018 et Briançon en 2019 !

Thierry Delarue, toujours imbattable !

Déjà médaillé d’or en 2018 et en 2019 aux Championnats du Monde handi-escalade, Thierry Delarue a conservé son titre mondial hier soir à Moscou. Seul grimpeur à enchaîner une voie lors des qualifications, il terminait premier, et s’élançait donc hier soir en tant que favori. Alors que tous les autres finalistes tombent dans un pas de bloc assez bas dans la voie, Thierry parvient à négocier ce passage et avancer une dizaine de mouvements supplémentaires avant d’être rattrapé à son tour par la gravité.

Bastien Thomas médaillé de bronze

Il n’a pas ramené l’or mais monte tout de même sur la troisième marche du podium. Bastien Thomas n’a pas pu rivaliser face à l’israélien Mor Michael Sapir, qui remporte la compétition en enchaînant la voie de finale. Il monte ainsi sur son huitième podium depuis 2016 et ajoute une quatrième médaille d’or à sa collection. Notre français Bastien Thomas, deuxième des qualifications, chute à quelques mouvements de la fin de la voie, et décroche la médaille de bronze.

Romain Pagnoux et Mathieu Besnard se disputent l’or dans la même catégorie

La finale de la catégorie RP3 s’annonçait haute en couleur pour l’équipe de France. Lors des qualifications, nos deux français engagés dans cette catégorie, Romain Pagnoux et Mathieu Besnard, terminaient tous les deux premiers ex-aequo, étant les deux seuls compétiteurs à enchaîner les deux voies. En finale, les deux tricolores chutent au même endroit. Ils sont donc départagés au temps mis dans la voie. Et le titre de Champion du Monde revient à Romain Pagnoux, qui aura mis 1 minute et 41 secondes pour atteindre la prise 27, tandis que Mathieu Besnard aura mis 2 minutes et 26 secondes. Romain conserve alors son titre mondial, qu’il détient depuis 2016. Quant à Mathieu, il décroche donc la médaille d’argent.

Les résultats complets : 


La suite du programme

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Championnats du Monde 2021 : résultats des qualifications bloc hommes

Après les femmes, c’était au tour des hommes de faire face au fronton de bloc et de disputer la manche de qualification des Championnats du Monde 2021. Face au grand nombre de compétiteurs, eux aussi étaient répartis en deux groupes distincts et avaient cinq passages à affronter.

Yannick Flohé et Kokoro Fujii aux commandes

Seul un grimpeur a réussi à enchaîner les cinq blocs proposés aujourd’hui. Son nom ne vous ai pas inconnu puisqu’il s’agit du japonais Kokoro Fujii, l’un des grimpeurs les plus expérimentés du circuit international. Après avoir enchaîné le premier bloc en quatre essais, puis le second en deux essais, il ne fait qu’une bouchée des trois derniers tracés, qu’il valide à vue !

Dans l’autre groupe, c’est l’allemand Yannick Flohé qui réalise la meilleure performance. Il enchaîne les quatre premiers blocs en seulement cinq essais, mais bute dans le dernier passage, qu’il ne parvient pas à enchaîner. Il s’empare tout de même de la première place de son groupe.

Mejdi Schalck et Tomoa Narasaki juste derrière

Derrière Kokoro Fujii et Yannick Flohé, on retrouve notre français Mejdi Schalck, qui réalise un très beau début de compétition. Dans le même groupe que l’allemand, notre français vient lui aussi à bout des quatre premiers blocs, qu’il enchaîne en sept essais. Comme Yannick, il ne parvient pas à valider la zone du dernier bloc. Mais peu importe, l’objectif est atteint : Mejdi disputera les demi-finales des Championnats du Monde ce dimanche.

Au coude-à-coude avec Mejdi, on retrouve l’un des grands favoris de cette compétition, Tomoa Narasaki. En venant à Moscou, le japonais déclarait avoir une revanche à prendre sur les Jeux Olympiques de Tokyo. Il semble dans la course pour le titre mondial, puisqu’il enchaîne aujourd’hui quatre blocs en huit essais et valide les cinq zones, prenant la 3ème place.

© IFSC

Manu Cornu, Micka Mawem et Mathieu Ternant qualifiés pour les demi-finales

Mejdi Schalck ne sera pas le seul grimpeur tricolore en demi-finale. Il sera accompagné de ses trois aînés Manu Cornu et Micka Mawem et Mathieu Ternant qui rentrent eux aussi dans le top 20 des qualifications. Manu livre de gros combats dans les blocs, et au terme de nombreux essais (treize pour être exact), il parvient à enchaîner quatre blocs, décrochant la 7ème place. Micka Mawem, qui se remet tout juste des Jeux Olympiques de Tokyo, parvient à enchaîner trois blocs en quatre essais et à valider la zone de tous les blocs, de quoi prendre la 11ème place du classement. Enfin, Mathieu Ternant passe lui aussi en demi-finale, terminant 13ème avec trois blocs et cinq zones à son actif.

Les résultats complets : 


La suite du programme

Vendredi 17 septembre :

19h00 – 22h00 : Finales handi-escalade

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Mondiaux 2021 : les américaines dominent les qualifications en bloc, Fanny Gibert 3ème

Après l’épreuve de vitesse hier, les bloqueurs faisaient leur entrée sur ces Championnats du Monde 2021. Et ce matin, ce sont les femmes qui ont ouvert le bal. Réparties en deux groupes de qualification, elles se sont affrontées dans cinq blocs. Résumé des qualifications.

Les américaines trustent les deux premières places !

Les américaines ont frappé fort aujourd’hui ! Le duo Grossman/Raboutou s’est emparé des deux premières places du classement. Dans le groupe A, Brooke Raboutou est l’une des deux seules grimpeuses à enchaîner tous les blocs du circuit. Après avoir validé le premier passage en deux essais et le second bloc en trois essais, Brooke met tout le monde d’accord en enchaînant les trois derniers tracés à vue !

Dans l’autre groupe, c’est sa compatriote Natalia Grossman, double médaillée d’or en Coupe du Monde cette saison, qui prend la tête du classement. Elle est la seule grimpeuse de son groupe à toper quatre blocs et à valider les cinq zones.

© IFSC

Fanny Gibert, troisième des qualifications

Derrière ce duo de tête, on retrouve notre française Fanny Gibert, qui semble bien en forme ! Dans le même groupe que Natalia, elle parvient à enchaîner les quatre premiers blocs assez facilement (et sera d’ailleurs la grimpeuse la plus rapide à toper ces quatre premiers tracés). Malheureusement, elle ne parvient pas à valider la prise de zone du dernier bloc, mais décroche tout de même la troisième place du classement.

© IFSC

Déception pour Oriane Bertone

Oriane Bertone avait fait le choix de ne pas participer aux Championnats du Monde jeunes, pour arriver en forme à Moscou et disputer la compétition en catégorie senior. Malheureusement, notre française, médaillée d’argent à deux reprises cette saison en Coupe du Monde, ne parvient pas à s’exprimer dans ce circuit de cinq blocs. Bien qu’elle valide la zone de tous les blocs, elle ne parvient pas à concrétiser ses essais, et n’atteint la prise finale que dans un seul bloc. Elle se classe ainsi 41ème de ces Championnats du Monde.

Enfin, Maïlys Piazzalunga, troisième française présente au départ de cette compétition, enchaîne deux blocs et valide trois zones, se classant 31ème.

Les résultats complets : 


La suite du programme

Vendredi 17 septembre :

15h30 – 20h30 : Qualification bloc hommes
19h00 – 22h00 : Finales handi-escalade

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Et les nouveaux Champions du Monde de vitesse sont…

Les premières finales des Championnats du Monde d’escalade 2021 ont déjà eu lieu. Nous connaissons maintenant les noms des deux nouveaux Champions du Monde de vitesse : il s’agit de l’ukrainien Danyil Boldyrev et de la polonaise Natalia Kalucka.

Danyil Boldyrev toujours au sommet !

Champion du Monde en 2014, Champion d’Europe en 2020 et multiple médaillé en Coupe du Monde, Danyil Boldyrev, présent sur le circuit international depuis 2006, vient ajouter une nouvelle couronne à son palmarès. Sept ans après avoir été sacré Champion du Monde, il récupère son titre ce soir, en ayant remporté tous ses duels.

En finale, il faisait face à un espagnol peu connu du monde des compétitions, Erik Noya Cardona. À 27 ans, il décroche étonnamment le titre de vice-champion du monde, lui qui a fait ses premiers pas en compétition il y a deux ans seulement. Lui qui n’a participé qu’à trois Coupes du Monde dans sa carrière, n’ayant jamais fait mieux que 20ème, signe le meilleur temps de toute la compétition lors de son run de huitième de finale (5″70). Opposé à Danyil Boldyrev, il frappe le buzzer deux dixièmes de seconde après lui, décrochant tout de même une belle médaille d’argent.

Guillaume Moro frôle une médaille mondiale !

Guillaume Moro nous aura fait vibrer durant ces finales. Le français n’est pas passé loin de monter sur le podium. En effet, lors de son premier duel de finale, il signe l’un des meilleurs temps de la compétition (5″75). En quart de finale, la chute de son adversaire lui permet de se qualifier aisément en demi-finale. Une demi-finale qui l’oppose à Danyil Boldyrev. Et Guillaume Moro a bien failli sortir l’ukrainien de la compétition. Jusqu’à la mi-voie, notre français était en tête, avant de zipper du pied et se faire rattraper. Direction la petite finale donc, avec à la clé une médaille de bronze pour le premier grimpeur arrivé au sommet. Malheureusement, dans le début de la voie, son pied glisse une nouvelle fois et il laisse alors son rival américain Noah Bratschi s’envoler vers la médaille. Guillaume termine tout de même 4ème, son meilleur résultat sur un Championnat du Monde.

Pierre Rebreyend, deuxième français engagé dans cette compétition, termine quant à lui 14ème.

Un premier titre de Championne du Monde pour Natalia Kalucka

À 19 ans, Natalia Kalucka a décroché son premier titre mondial. Un à un, elle remporte tous ses duels. Et sa demi-finale aura marqué un tournant : elle faisait face à sa compatriote Aleksandra Miroslaw, qui a brillé lors des J.O de Tokyo, établissant un nouveau record du monde de vitesse lors de la finale olympique. Et depuis le début de la compétition, c’est elle qui dominait, signant les temps les plus rapides. Sans surprise, elle prend l’avantage dès le bip de départ, mais à mi-voie, elle commet une erreur qui la fera chuter. Natalia en profite alors pour se ruer sur le buzzer, accédant à la finale. Opposée à Iuliia Kaplina, elle profite d’une erreur de la russe pour prendre la tête du duel et frapper le buzzer en 7″18, de quoi décrocher la médaille d’or.

Notre seule française présente sur cette compétition, Capucine Viglione, termine à une belle 6ème place.

Les résultats complets hommes :

Les résultats complets femmes :


La suite du programme

Vendredi 17 septembre :

9h00 – 14h00 : Qualification bloc femmes
15h30 – 20h30 : Qualification bloc hommes
19h00 – 22h00 : Finales handi-escalade

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Championnat du Monde de Moscou : la France démarre très fort !

Les Championnats du Monde de Moscou débutaient hier, avec les qualifications handi-escalade, qui commençaient hier et se concluaient aujourd’hui. Les grimpeurs de vitesse faisaient aussi leur entrer dans la compétition ce jour, en disputant les phases de qualification. Carton plein de nos français, qui passent tous en finale !

Vitesse

Chez les femmes, Capucine Viglione, notre unique française au départ de ces Championnats du Monde, se classe 8ème, avec un temps de 7″76. La première place de ces qualifications revient à Aleksandra Miroslaw, qui signait un nouveau record du monde de vitesse lors de la finale des Jeux Olympiques (6″84). Aujourd’hui, la polonaise est la seule à être passée sous la barre des 7 secondes, signant un chrono de 6″99.

Chez les hommes, c’est également un polonais qui truste la première place du classement : Marcin Dzienski réalise le chrono le plus rapide des qualifications, avec un temps de 5″71. La meilleure performance tricolore nous vient de Guillaume Moro, vainqueur d’une Coupe d’Europe cette année. Il se classe 12ème des qualifications, avec un run en 5″85. Derrière lui, Pierre Rebreyend passe aussi en finale, terminant 14ème après avoir frappé le buzzer en 5″90.

La finale aura lieu dès ce soir, à partir de 19h00 et sera à suivre en live sur PG ! (lien ci-dessous).

Handi-escalade

En handi-escalade, nos français nous ont habitué à briller cette saison. Et sur ces Championnats du Monde, ils semblent bien partis pour rafler de nombreuses médailles, puisque Solenne Piret (catégorie AU2), Mathieu Besnard (catégorie RP3) et Thierry Delarue et Lucie Jarrige (catégorie AL2) terminent premiers dans leurs catégories respectives !

Nos deux autres français engagés dans la compétition, Bastien Thomas (catégorie RP2) et Romain Pagnoux (catégorie RP3), terminent deuxièmes des qualifications.


La suite du programme

Jeudi 16 septembre :

19h00 – 20h30 : Finales vitesse

Vendredi 17 septembre :

9h00 – 14h00 : Qualification bloc femmes
15h30 – 20h30 : Qualification bloc hommes
19h00 – 22h00 : Finales handi-escalade

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Le live des finales de la vitesse

Baptiste Dherbilly signe la première répétition de « Mandallaz Drive » 9a ouvert par Fred Rouhling !

Le grimpeur haut-savoyard Baptiste Dherbilly vient de signer la première répétition de « Mandallaz Drive », un 9a libéré par Fred Rouhling il y a plus de 17 ans.

Il aura fallu attendre presque deux décennies avant que « Mandallaz Drive » 9a ne connaisse une première répétition. Cette voie de 20 mètres, très physique et particulièrement connue pour être indéchiffrable, était peu à peu tombée dans l’oubli. Et enchaîner des « lignes oubliées » ? C’est justement le défi que s’est lancé Baptiste Dherbilly. Il y a quelques années, il parvenait déjà à signer la première répétition d’une voie de Fred Rouhling, « Salamandre » 9a/b.

Cette fois, il vient à bout de « Mandallaz Drive », un 9a situé à Allonzier-la-Caille, qu’il travaillait depuis plus de trois ans.

  • Voici son commentaire:

Difficile de trouver les mots pour décrire l’aboutissement de ce projet. Ce fut tellement riche et intense , trois ans d’investissement et de préparation pour vivre un moment unique.

« Drive », tout est dans le nom. Le chemin ne fut pas de tout repos. Je suis passé par toutes les étapes d’un voyage : de la joie, de la découverte, de la colère , de la tristesse, des déceptions mais surtout, de l’apprentissage. J’ai tracé ma route au fil des saisons, des journées et des essais, je me suis trompé de cap, puis je me suis adapté. Enfin, j’ai réglé la mire afin de gravir cette voie aux micros prises exigeantes.

J’ai été aidé, soutenu, guidé tout du long de ce périple. Alors un grand merci à tous ceux avec qui j’ai partagé un bout de ce parcours. C’est aussi une satisfaction personnelle d’avoir persévéré et de connaître le goût de la réussite si rare et si précieux à la fois. »

À l’époque, Fred Rouhling, qui avait ouvert la voie, avait déclaré :

Lorsque l’on se trouve au départ de « Mandallaz Drive », le plus dur est de voir les prises. En effet, cette voie de 20 mètres débute par 8 mouvements en 8B+ bloc sur des microprises infâmes à tenir. À la suite de ce pas se trouve un 8b+/c de 20 mètres, toujours sur des très petites prises…

C’est probablement la voie la plus indéchiffrable que j’ai ouverte ! »

  • Les images de Fred Rouhling dans cette voie :

Accident de psicobloc : deux grimpeurs décèdent à Majorque

Un tragique accident de deep-water a eu lieu ce mardi 14 septembre à Majorque. Deux grimpeurs ont été retrouvés sans vie dans l’eau.

C’est sur le spot de Cala Sa Nau à Majorque que le drame a eu lieu. Deux grimpeurs ont été retrouvés morts dans l’eau après avoir été emportés dans un éboulement.

Bien que les causes exactes de l’accident soient toujours en cours d’investigation, les premières recherches indiquent que les deux grimpeurs seraient morts suite à un éboulement qui s’est produit alors qu’ils s’élançaient pour grimper.

Un nageur a alerté les autorités en début d’après-midi après avoir retrouvé le corps de l’un des grimpeurs flottant dans l’eau. Une fois sur place les secouristes ont découvert le corps du deuxième grimpeur. Les deux hommes n’ont malheureusement pas pu être réanimés. Les autorités ont ouvert une enquête pour éclaircir les détails de l’accident et la raison pour laquelle les deux grimpeurs sont tombés dans l’eau.

Cette terrible nouvelle a été relayée par le grimpeur Iker Pou, habitué à grimper dans le coin.

Championnats du Monde 2021 : tout ce qu’il faut savoir !

Les Championnats du Monde d’escalade 2021 commencent dès aujourd’hui !

Des centaines de grimpeurs internationaux se sont donné rendez-vous à Moscou, en Russie, pour participer à l’une des compétitions les plus prestigieuses du circuit. Au programme, une semaine de compétition non-stop, à l’issue de laquelle seront décernés les titres de Champions du Monde en vitesse, bloc, difficulté et handi-escalade. Notons que cette année, le format combiné n’a pas été retenu.

La liste de départ est un peu inhabituelle, les Jeux Olympiques et les Championnats du Monde étant si proches au calendrier. Il est également difficile de savoir qui, parmi les inscrits, sera bel et bien présent. Stefano Ghisolfi, Kokoro Fujii, Jakob Schubert, Jessica Pilz, Chaehyun Seo, Brooke Raboutou, Sean Bailey et Natalia Grossman sont inscrits. Tomoa Narasaki sera normalement présent et a déjà annoncé qu’il avait une revanche à prendre sur les Jeux Olympiques.

Toutefois, les deux grands favoris de la compétition, Janja Garnbret et Adam Ondra, ne participeront pas à ces Championnats du Monde 2021.

© IFSC

L’équipe de France

Bloc :

  • Oriane Bertone
  • Maïlys Piazzalunga
  • Fanny Gibert
  • Micka Mawem
  • Manu Cornu
  • Mejdi Schalck
  • Mathieu Ternant

Difficulté :

  • Salomé Romain
  • Nolwenn Arc
  • Micka Mawem
  • Paul Jenft

Vitesse :

  • Capucine Viglione
  • Pierre Rebreyend
  • Guillaume Moro

Handi-escalade : 

  • Solenne Piret (AU2)
  • Lucie Jarrige (AL2)
  • Bastien Thomas (RP2)
  • Thierry Delarue (AL2)
  • Romain Pagnoux (RP3)
  • Mathieu Besnard (RP3)

Les ouvreurs

Bloc :

Chef ouvreur : Chris Danielson (USA)
Ouveurs : Gen Hirashima (JPN), Tomasz Oleksy (POL)

Difficulté :

Chef ouvreur : Florian Murnig (AUT)
Ouvreurs : Hélène Janicot (FRA), Christian Bindhammer (GER)

Le programme complet

Il y a une heure de décalage horaire entre Paris et Moscou quand il est 8h00 à Paris, il est 9h00 à Moscou). Voici donc le programme complet heures françaises.

Mercredi 15 septembre :

9h00 – 17h00 : Qualifications handi-escalade RP2 hommes et hommes et femmes B1, B2, B3, RP1

Jeudi 16 septembre :

9h00 – 14h00 : Qualifications handi-escalade RP2 femmes et hommes et femmes RP3, AL2, AU2
11h15 – 13h15 : Qualification vitesse
19h00 – 20h30 : Finales vitesse

Vendredi 17 septembre :

9h00 – 14h00 : Qualification bloc femmes
15h30 – 20h30 : Qualification bloc hommes
19h00 – 22h00 : Finales handi-escalade

Samedi 18 septembre : 

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc femmes
17h00 – 19h00 : Finale bloc femmes

Dimanche 19 septembre :

9h00 – 11h10 : Demi-finale bloc hommes
17h00 – 19h00 : Finale bloc hommes

Lundi 20 septembre :

9h00 – 19h40 : Qualification difficulté hommes et femmes

Mardi 21 septembre :

9h00 – 13h30 : Demi-finale difficulté hommes et femmes
19h00 – 20h00 : Finale difficulté hommes
20h00 – 21h00 : Finale difficulté femmes

Live

Les demi-finales et finales de toutes les disciplines seront à suivre en direct ! Voici les liens de tous les lives.

Finales vitesse

Finales handi-escalade

Demi-finale bloc femmes

Finale bloc femmes

Demi-finale bloc hommes

Finale bloc hommes

Demi-finale difficulté hommes et femmes

Finale difficulté hommes et femmes

Le bloc 3 de la finale masculine des Jeux Olympiques extrêmement controversé

La célèbre grimpeuse Sud-Coréenne Jaïn Kim, ex-compétitrice de haut niveau ayant marqué l’Histoire de l’escalade avec plus de 30 victoires en Coupes du Monde, a exprimé sa colère suite au bloc 3 de la finale masculine des Jeux Olympiques. Décrit par de nombreux médias et commentateurs, ce bloc, « créé pour donner l’image d’un soleil levant japonais » a révolté Jaïn Kim, qui a envoyé une plainte auprès de la fédération internationale d’escalade.

La raison pour laquelle elle a exprimé son mécontentement est le manque de sensibilisation et le fait qu’il n’y ait pas eu d’excuses pour les significations blessantes divulguées involontairement à travers ce bloc.

Le drapeau du soleil levant est le drapeau militaire utilisé par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, qui symbolise le militarisme japonais.

Pour les pays victimes, le drapeau du soleil levant n’est pas différent de la croix gammée, le symbole des nazis allemands. Par conséquent, le drapeau du soleil levant est toujours un sujet extrêmement sérieux entre les victimes et le Japon, y compris la Corée du Sud.

L’article 50 de la charte du CIO stipule qu’« aucune sorte de manifestation ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée sur les sites, lieux ou autres zones olympiques. »

S’ils veulent conserver l’esprit olympique, ils ne devraient jamais utiliser ce dessin sur la scène olympique ».

Jaïn Kim

Visuellement, le bloc fait penser au drapeau du soleil levant japonais.

De nombreux articles de presse ont déjà été publiés en Corée et un célèbre professeur a officiellement fait appel au CIO. En 2019, la Corée du Sud aurait d’ailleurs officiellement demandé au CIO d’interdire le drapeau représentant le soleil levant aux Jeux Olympiques de Tokyo.

L’IFSC a répondu à Jaïn Kim qu’il s’agissait d’une erreur et qu’aucun des blocs n’était destiné à représenter un quelconque symbole.

Notons que sur le plan sportif, ce bloc a fait un flop et n’a départagé personne en finale des J.O. Tout le monde a atteint la zone dès le premier essai, sans jamais aller plus loin, alors qu’il restait bien encore trois ou quatre mouvements avant d’arriver au top.

SCARPA TOUR : Direction Lyon pour des soirées escalade avec SCARPA

Il est temps de fêter la rentrée de l’escalade ! Après que les salles soient restées fermées de nombreux mois, l’heure est venue de se retrouver et de fêter cette rentrée aux côtés de SCARPA, la marque spécialiste de chaussons d’escalade.

Rendez-vous donc dans trois salles incontournables de Lyon, de 18h00 à 21h00, afin de tester gratuitement les modèles de la marque dont quelques nouveautés.

Au programme donc, une soirée spéciale SCARPA avec :

  • Un test chaussons gratuit
  • Des conseils
  • Des animations
  • Un jeu concours
  • Un challenge de grimpe

Le programme de la semaine :

Mardi 21 septembre : Vertical Art Lyon
Mercredi 22 septembre : Block Out Lyon
Jeudi 23 septembre : Mroc Part-Dieu

Michaela Kiersch signe la deuxième ascension féminine de « Dreamcatcher » 9a !

Il y a quelques jours, Paige Claassen frappait fort en réalisant la toute première ascension féminine de « Dreamcatcher », célèbre 9a canadien ultra physique. C’est maintenant au tour de Michaela Kiersch de clipper le relais de cette voie, devenant la deuxième femme à réaliser cette ligne.

Après avoir déjà enchaîné huit 8c+, l’américaine de 26 ans rentre ainsi dans le neuvième degré. Elle avait déjà essayé cette ligne si atypique il y a trois ans, mais n’avait pas réussi à faire tous les mouvements. Après s’être entraînée spécifiquement pour cette voie, elle n’aura mis que cinq jours cette année pour en venir à bout.

  • Voici son commentaire :

“Dreamcatcher” est l’un de mes rêves depuis que Chris Sharma a réalisé la première ascension en 2005. Sincèrement, depuis toujours, cette voie m’a semblé hors de portée. Cela me semble toujours surréaliste.

J’ai essayé cette voie il y a 3 ans et je n’ai pas vraiment réussi à faire tous les mouvements. Avant ce trip, j’avais axé mon entraînement sur la force de mes doigts, la rési et de BEAUCOUP de pan Güllich latéral.

J’ai été capable de faire tous les mouvements le premier jour de ce trip, et j’étais ravie de commencer à empiler des sections plus longues. Après une forte pluie, la route était devenue un véritable torrent. J’étais stressée par la météo (classique ici à Squamish) et je doutais de pouvoir réussir la voie avant de retourner en cours. Lors de mon 5ème jour, les prises étaient encore un peu suintantes. Cela a allégé une partie de la pression et j’ai décidé de simplement m’amuser et d’y aller pour me faire plaisir. Et puis comme par magie, je clippais la chaîne de mon premier 9a.

“Dreamcatcher” n’a connu que peu d’ascensions, toutes masculines jusqu’à ce mois-ci. C’était magique de partager des moments sur la voie avec Paige Claassen, et de se sentir si bien accueillie à ses côtés. C’était stimulant pour nous de tenter deux ascensions féminines dans cette voie. Cela m’a permis d’envisager de plus grands rêves, et je suis tellement reconnaissante pour le soutien dont j’ai bénéficié et qui m’a permis d’en arriver là. »

Une nouvelle salle de bloc ouvre ses portes près d’Annecy !

Une nouvelle salle d’escalade débarque dans le bassin annécien. Son nom ? Space Bloc, une salle de plus de 750m² entièrement dédiée au bloc, à Sillingy.

Space Bloc c’est la nouvelle salle d’escalade de Haute-Savoie. Bien plus qu’une simple salle d’escalade, Space Bloc sera à un véritable espace de vie convivial, mêlant sport, détente et bonne humeur. Des blocs de tous niveaux seront régulièrement tracés par une équipe d’experts, dans des profils divers et variés : du dévers à la dalle, des passages physiques aux mouvements plus techniques, du débutant au grimpeur de haut niveau… Il y en aura pour tous les goûts ! En plus de cela, la salle propose un espace dédié aux enfants et des cours d’escalade hebdomadaires seront mis en place toute l’année, pour les enfants (dès 4 ans), les ados mais aussi les adultes.

L’inauguration de ce nouvel espace de grimpe aura lieu les 18 et 19 septembre, lors de deux journées portes ouvertes. Il sera ainsi possible de venir tester cette nouvelle salle gratuitement. Une buvette et des collations seront proposées sur place. La salle ouvrira ensuite officiellement ses portes dès le lundi 20 septembre.

En bref, Space Bloc c’est :

  • Plus de 750 m² de surface grimpable
  • Des blocs de tous niveaux, dans des profils variés
  • Des cours hebdomadaires
  • Un espace bar et restauration à venir avec des produits locaux
  • Une terrasse pour profiter des belles journées ensoleillées
  • Une équipe à votre écoute

Bien plus qu’une salle de grimpe ou une simple salle d’escalade, Space Bloc c’est aussi et avant tout un projet familial, un lieu indépendant et ouvert à la diversité, où sport, détente et convivialité sont les maîtres mots !


Photos : Marc Daviet

Katherine Choong répète l’une des grandes voies les plus dures de Suisse !

La suissesse Katherine Choong vient de répéter l’une des grandes voies les plus difficiles de son pays : « 6.4 Sekunden », une ligne de 170 mètres, cotée 8b/+. Elle parvient à réaliser cette croix quelques jours seulement après enchaîné son gros projet dans le sud de la France « Hélix au pays des Merveilles » 8c+.

Décomposée en sept longueurs (6c, 8b/+, 8a+, 8a, 8a, 7c+ et 7b), cette grande voie ouverte et libérée par Matthias Trottmann en 2006 aura dû patienter treize ans avant que David Firnenburg signe la première répétition. Katherine Choong réalise donc la seconde répétition et devient la première femme à atteindre le relais de cette ligne.

Comme à son habitude, la jeune suissesse a tenu à nous livrer son commentaire sur la voie.

Après avoir réalisé des voies de haute difficulté ces dernières années, j’avais envie de découvrir et d’apprendre quelque chose de nouveau. Depuis environ 2 ans, j’ai commencé à faire plus de grandes voies. Le challenge est pour moi beaucoup plus complexe. J’ai dû apprendre à gérer l’effort et le mental sur toutes les longueurs des voies qui font souvent plusieurs centaines de mètres, les manip’ de cordes ainsi que la peur du vide bien sûr, qui use beaucoup d’énergie.

Mais ce qui est particulièrement intéressant dans cette forme d’escalade c’est l’esprit de cordée, le partage des émotions avec le partenaire que je trouve beaucoup plus fort qu’en falaise. La confiance en son partenaire doit être complète afin de parvenir ensemble au sommet de la voie. L’objectif était pour moi à nouveau de repousser mes limites au niveau de la difficulté mais également par rapport au fait que la grimpe en longue voie est une facette de l’escalade que je ne contrôle pas encore totalement et qui me challenge ainsi d’une autre manière.

Les restrictions liées au COVID-19 nous restreignant quant aux voyages et dans une volonté de découvrir et de profiter des falaises suisses, il me paraissait évident de chercher un projet proche de la maison.

Il m’aura fallu beaucoup de temps pour enchaîner cette voie, au total 16 jours et ce n’est qu’autour du 14ème jour que j’ai commencé à me sentir à l’aise et que j’ai enchaîné une des 7 longueurs… Autant dire que c’était un sacré chantier !

Le premier jour où nous nous sommes lancés avec mon copain Jim Zimmermann, les mouv de la 2ème longueur, la plus difficile, nous semblaient faisable. Mais on s’était réjoui un peu trop vite : dans la 3ème longueur (8a+) on se prend un but, impossible de passer le crux ! Rien à faire, on ne verra pas la suite de la voie, on a dû redescendre en rappel puis rejoindre la via ferrata pour atteindre la vallée. Hyper déçue et frustrée, j’abandonne le projet. Finalement, remotivée par Matthias Trottman l’ouvreur qui me dit que c’est certainement le mouv le plus difficile de la voie, nous retentons notre chance en descendant dans la voie directement à l’aide de corde statique et découvrons le reste de la voie. Les longueurs sont verticales, techniques, les mouvements me semblent trop longs et je n’arrive pas à aligner plus que quelques mouvements à la suite sans faire de repos. Sans compter les longs espaces entre les points dans un rocher par endroit péteux qui me paralysent de peur ! Puis au fil des jours, je parviens à chaque fois à débloquer une section ou deux, bien que certains mouvements me résistent encore et encore, notamment un jump dans un toit où je perds totalement les pieds et une section verticale où mon allonge me semble trop courte. Je trouve finalement une bonne méthode à cette section verticale qui me redonne espoir. Jusqu’au jour où je casse cette fameuse prise. Après avoir essayé plus de 20 minutes à trouver une autre solution sans succès pour ce passage, je suis à nouveau prête à abandonner ce projet. J’y retourne tout de même, soutenue par Jim, malgré les journées de pluie et de brouillard qui semble se coincer spécialement entre le Titlis et le Fürenwand et après une pause de quelques semaines, j’ai plutôt l’impression d’avoir régressé dans la voie. Le doute s’installe de nouveau. Tout le rocher est extrêmement humide et certains passages sont complètement mouillés, ce qui n’aide pas à travailler les sections qui me résistent encore. Et puis le soleil revient. Au bout du 14ème jour de travail, j’enchaîne finalement une des longueurs, la 7c+, et je trouve à nouveau une nouvelle méthode dans la 8a+ ! Tout semble à nouveau possible …

Jeudi 9 septembre, 5h30, je me lève pour partir direction Engelberg avec mon ami Andy Winterleitner. Rien ne prédisait un jour d’enchaînement. La pluie sur la marche d’approche nous détrempe complètement, et le rocher semble humide. Je me lance dans la 6c, continue directement dans la 8b/+ avec beaucoup de peine, me fixant pour objectif d’atteindre au moins le crux, un mouvement dynamique aléatoire après un long dévers bien fatiguant. Et là surprise, ça passe ! La machine d’enchaînement est lancée, le stress et la pression s’insinuent dans ma tête. Je clippe le relais de la 8b/+ ! Quelle joie ! Mais je sais qu’il me reste une 8a+, deux 8a, une 7c+ et une 7b à faire, sachant que je n’ai encore jamais réussi à enchaîner la plupart de ces longueurs. Mais vu le combat que j’ai fait dans la 8b/+, je ne serai peut-être pas capable de le refaire de si tôt. Je redescends toutefois au pied de la 8b/+ pour assurer mon ami Andy qui aimerait faire un essai en tête et remonte donc les 40 mètres ensuite au jumar pour tenter d’enchaîner le reste. Chaque longueur est un combat acharné, je sens que je perds de la force à chaque mouvement. Ma tête prend le relais sur mes bras qui me crient de lâcher. Je sais que si je veux avoir une chance, je dois tout enchaîner du premier coup. La pluie continue de tomber et la peur que les dernières longueurs deviennent trempées et ingrimpable m’obsède. Les longueurs se succèdent et s’enchaînent, le but se rapproche mètres par mètres péniblement. J’aimerais me reposer plus entre chaque voie mais le temps est également compté, le dernier téléphérique partant à 18h00 et l’envie de rentrer à pied sous la pluie ne me motive que moyennement.

Et finalement j’atteins le sommet, complètement épuisée mais remplie de bonheur d’avoir réussi à relever ce grand challenge. Cette voie, dont chaque longueur me paraissait impossible à réussir, qui m’a fait douter et que j’ai failli abandonner de nombreuses fois, restera dans ma mémoire à jamais comme l’une de mes meilleures performances qui m’a fait repousser mes barrières mentales et sortir de ma zone de confort à nouveau. »

Interview : Anouck Jaubert revient sur les Jeux Olympiques, dernière compétition de sa carrière !

Anouck Jaubert était l’une des quatre françaises à prendre part à l’aventure olympique à Tokyo le mois dernier. Au terme d’une belle compétition, elle terminait 6ème des premiers Jeux Olympiques de l’Histoire de l’escalade. Mais à l’issue de cette compétition, la grimpeuse de 27 ans a décidé que les J.O étaient la dernière compétition de sa carrière. Anouck tire ainsi un trait sur sa vie de compétitrice pour se consacrer à la fin de ses études et découvrir la vie sous une autre facette.

Après plus de dix ans de compétition à haut niveau et de nombreuses victoires en Coupe du Monde, Anouck Jaubert a marqué le monde de la vitesse.

La stéphanoise a accepté de revenir en détails sur la dernière compétition de sa carrière et de nous parler de la suite de sa vie.


Salut Anouck, comment te sens-tu après ces Jeux Olympiques ?

Super bien, je suis en vacances depuis mon retour et j’en profite pour passer de bons moments avec mes proches !

Comment était l’ambiance sur place à Tokyo ?

L’ambiance était globalement très bonne. Nous avons passé une super semaine d’entraînement à Kurayoshi avant de rejoindre le village olympique. Chacun a ses propres besoins et sa propre manière de gérer les jours qui précèdent une compétition importante. On était parfois en décalé mais tout était mis en place pour qu’on puisse choisir le rythme qui nous convenait le mieux.

Sur la compétition, on se connaît tous des Coupes du Monde, donc c’est forcément sympa. Mais sur le format de compétition combiné tout va très vite alors on n’a pas vraiment le temps de papoter ! Chacun est un peu dans sa concentration…

© Jon Glassberg/Louder Than 11

Avant d’arriver à Tokyo, ton aventure olympique a été mouvementée : tu apprenais ta qualification en plein confinement, grâce à l’attribution de la place de la commission tripartite, puis tu étais contrainte de te faire opérer suite à une blessure à la cheville, quasiment un an jour pour jour avant les J.O. Te rends-tu compte de ce parcours incroyable que tu as vécu avant d’arriver à Tokyo ?

C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de rebondissements dans cette aventure olympique. J’ai eu la chance d’être très bien entourée avec la petite équipe que j’avais formée autour de moi (Mike Fuselier, Thibault Leroux Mallouf et Simon Giraud). C’est ensemble que nous avons pris toutes les décisions (stratégie d’entraînement, opération, rééducation, choix des compétitions…) et mes performances sur ces Jeux montrent qu’elles ont été bonnes. Je n’ai jamais cessé d’y croire (pour ma sélection dans un premier temps, puis pour ma rééducation) et ça a payé !

Lors du premier jour, après avoir assuré la deuxième place en vitesse, c’est notamment en enchaînant le bloc 1 des qualifications que tu empochais ton ticket pour les finales olympiques. Qu’as-tu ressenti en apprenant la nouvelle ?

J’ai fondu en larmes en voyant que j’étais officiellement 8ème et donc en finale. Car ma 2ème place en vitesse réduisait sacrément la probabilité que je sois en finale. Mais j’ai su faire mentir les statistiques en allant chercher deux belles places en bloc et en difficulté. Je suis ravie que les trois disciplines soient entrées en compte pour mon passage en finale. Là encore, un exemple qui valide les choix stratégiques à l’entraînement !

Comment as-tu géré la journée de repos entre les qualifications et la finale ?

Le retour après la soirée de qualification a été tardif. Et avec les messages et l’excitation, la nuit a été plutôt courte… L’objectif principal de cette journée était bien sûr de récupérer ! Car oui les qualifications avaient laissé des traces (notamment mes combats en bloc et diff). J’ai passé un moment en soin avec Pascal (le kiné) pour me détendre ; j’ai utilisé les bains froids pour améliorer la récupération cutanée ; je me suis reposée… J’ai planifié ma journée de finale avec tous les détails comme j’aime le faire. Je me suis ressourcée avec mes proches. Il y avait la finale des hommes avec Micka en fin de journée ; j’ai fait le choix de la regarder depuis le village (à la TV) pour garder un maximum d’énergie… Frustrant mais nécessaire pour ma propre compétition.

Tu t’étais préparée pendant de longs mois pour arriver dans la forme de ta vie physiquement et mentalement, afin d’être prête le jour J de la compétition. Penses-tu que c’était le cas ?

Je bats deux fois (presque trois…) mon record personnel en vitesse et je bats quelques-unes des meilleures mondiales dans leur discipline de prédilection. Donc on peut dire que oui ! Que ce soit sur le plan physique, technique, tactique ou mental, j’étais au maximum que je pouvais atteindre pour ces J.O.

© IFSC

En finale de la vitesse, tu faisais face à Aleksandra Miroslaw, qui semblait particulièrement en forme. Or, une première place en vitesse pouvait tout changer pour toi. Qu’as-tu pensé quelques secondes avant de te lancer dans ce duel ?

Je pensais simplement à voler sur le mur, à tout lâcher pour aller toucher ce buzzer le plus vite possible !

Peux-tu nous faire revivre avec tes mots ton impressionnant run de finale face à la polonaise ?

Difficile justement de décrire le run car en étant à fond je n’ai pas le temps de savoir ce qui se passe ! Je sentais que j’allais vite et j’avais pour seule intention d’accélérer ! Je savais évidemment qu’on était côte à côte… Sur le dernier mouvement, il fallait vite lâcher la main gauche pour aller au buzzer et je n’ai malheureusement pas eu le temps de saisir la prise correctement pour déclencher le mouvement…

© IFSC

À la sortie du bloc 1 des finales, tu étais en deuxième position de cette épreuve, devant des grimpeuses de renom comme Akiyo Noguchi ou Miho Nonaka, spécialistes de cette discipline. À ce moment-là, à quoi penses-tu ?

Incroyable !!!! Je crois que c’était un des meilleurs moments de ces J.O ! Je n’en revenais pas de voir les filles revenir derrière le mur en ayant fait moins bien que moi (on avait un écran avec le classement qui s’actualisait au fur et à mesure). Jessica « yes cool », Miho « waouh », Chaehyun « oh la la c’est fou », Akiyo « mais noooon », Brooke « incroyable », et … non pas Janja faut pas abuser quand même !!! Ha ha

Évidemment j’étais à fond et je me préparais à aller casser les blocs 2 et 3 !! Bon, on connaît la suite de l’histoire maintenant et le classement a repris un ordre plus « attendu »… Mais je suis super fière d’avoir devancé ces filles sur un bloc ; tout le monde ne peut pas s’en vanter 😉

As-tu une anecdote à nous raconter sur ces J.O ?

Étant en permanence avec du monde pendant 15 jours, j’étais super frustrée de ne pas pouvoir chanter et danser sur les musiques que j’aime… Le matin des qualifications j’ai enfin pu profiter de l’absence de mes colocs de l’appart pour me faire une petite chorégraphie improvisée ; ça m’a fait un bien fou !

Quel est ton plus beau souvenir de cette compétition ?

Je garderai simplement en mémoire le plaisir que j’ai pris à chaque instant sur cette compétition !

© IFSC

Si tu devais tirer un bilan de tes Jeux Olympiques, que retiendrais-tu ?

Un record personnel en vitesse, un top incroyable en bloc, un repos en grand écart en diff, des gros combats, bref le fait de me surpasser dans tous les domaines ! Mais aussi tout le chemin qui m’a menée à cette compétition, le travail, les émotions décuplées, les sourires, les larmes et le soutien incroyable venant de France !

Ressort-on grandi en tant que sportif en repartant des Jeux Olympiques ?

Bien sûr, ça a été une aventure incroyable. C’est la compétition que j’avais la plus préparée de toute ma vie. J’ai aussi constaté tout l’engouement que cet événement a créé autour de moi. On sentait que c’était une compétition « différente ». J’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris pendant ma préparation et ça m’a permis de m’exprimer au mieux le jour J. C’est très satisfaisant de voir ses efforts récompensés !

À Paris en 2024, la vitesse sera une discipline olympique à part entière, or, on a lu que les J.O de Tokyo pourraient être la dernière compétition de ta carrière. Peux-tu nous en dire plus sur ta façon d’envisager l’avenir ?

Eh oui, pour le plaisir de tous, l’escalade de vitesse aura sa propre médaille et ça promet une magnifique compétition !! Je ne me lance pas sur ce projet mais je suivrai ça de près et si mon expérience peut apporter aux futurs olympiens, je la partagerai avec plaisir. Après 10 ans de sport de haut niveau je vais me tourner vers toutes les autres belles choses de la vie qui m’attendent : découvrir de nouvelles activités, avancer dans mes projets avec ma chérie, finir mes études…

© Jon Glassberg/Louder Than 11

Ces Jeux Olympiques ont propulsé l’escalade sur le devant de la scène médiatique et beaucoup de téléspectateurs ont été notamment impressionnés par l’épreuve de vitesse. En tant que spécialiste de cette discipline, qu’en penses-tu ?

Ce n’est pas étonnant ; notre discipline est palpitante puisqu’il peut y avoir de nombreux rebondissements dans un temps très court ! Le principe des duels se comprend très facilement et la dimension « verticale » impressionne. Il y a parfois aussi l’aspect esthétique qui ressort : avec la fluidité de mouvement, certains parlent même de chorégraphie…

As-tu un dernier mot à passer ?

Je vais profiter de l’occasion pour remercier tous ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice !

Je commence par le trio d’enfer qui m’a accompagné dans cette aventure olympique : Mike (Fuselier), Simon (Giraud) et Thibault (Leroux Mallouf) ; ils m’ont poussée à dépasser mes limites avec rigueur, détermination, joie et bienveillance ; c’était du pur bonheur de travailler avec eux ! MERCI

Merci au staff présent à Tokyo : Cécile (Avezou), Sylvain (Chapelle), Laurent (Lagarrigue), Pascal (François) ; ils ont tout fait pour répondre à mes besoins et me permettre de m’exprimer au mieux !

Merci à ceux qui ont organisé notre séjour à Kurayoshi : Farid, Satoshi, Keiko, Fumiko… ; nous avons été accueillis comme des rois, dans les meilleures conditions pour s’entraîner et avec un soutien sans faille !

Merci à la FFME qui a cru en moi et m’a soutenue pendant de nombreuses années.

Merci à tous les copains pour le soutien et merci spécial à Victoire (Andrier) qui a largement participé à égayer mon séjour japonais avec tous nos échanges !

Merci à mon club, Escapilade, qui m’a fait découvrir l’escalade puis qui m’a suivie et soutenue dans tous mes projets.

Petit clin d’œil au club Albanais Vertical qui m’a permis d’accéder au mur pour de nombreux entraînements ; merci pour l’accueil chaleureux.

Merci à la ville de Saint-Etienne, au comité départemental et au département de la Loire ainsi qu’à la région Rhône-Alpes pour l’aide qu’ils m’ont apportée durant toutes ces années !

Merci à ma famille qui m’a laissé vivre mes aventures et toujours encouragée !

Merci à Climb up pour leur soutien cette année.

Merci à la Caisse d’Epargne Loire Drôme Ardèche ; leur accompagnement ces deux dernières années a fait la différence.

Merci à tous les entraîneurs du pôle France, aux entraîneurs nationaux et à tous ceux qui ont pu me glisser un conseil à un moment ou à un autre ! Je me suis nourrie de chaque petit élément pour grandir.

Merci à TSF (Tremplin Sport Formation) pour les superbes infrastructures et le dynamisme sur le site d’entraînement à Voiron !

Merci aux collègues d’entraînement pour tous les bons moments passés ensemble et pour toutes les galères surmontées !

Merci à l’école de kinésithérapie de Grenoble qui m’a permis d’aménager au mieux mon double projet ; merci en particulier à ma tutrice Sophie Barth qui a toujours trouvé les solutions pour moi.

Merci à ma chérie, Marion, qui a vécu cette aventure (et toutes les contraintes que cela implique) avec moi et a été un vrai pilier.

Enfin merci à tous ceux qui m’ont encouragée, soutenue et qui ont vibré avec moi pendant ces JO et pendant ces 10 ans de compétition. Ça fait chaud au cœur !

Adam Ondra est un homme marié !

Ce mercredi 1er septembre 2021, Adam Ondra s’est marié à la grimpeuse tchèque Iva Vejmolova.

Adam Ondra, considéré comme le meilleur grimpeur de la planète, vient de passer la bague au doigt d’Iva Vejmolova, avec qu’il est en couple depuis près de huit ans.

Après avoir fini sixième des Jeux Olympiques de Tokyo, Adam Ondra prenait part au RockMaster Festival à Arco, qu’il remportait. Et le tchèque n’a pas quitté l’Italie tout de suite après la compétition. Il avait organisé son mariage au bord du lac de Garde, non loin d’Arco.

Après s’être fiancés le 9 février dernier, Adam Ondra et Iva Vejmolova se sont mariés ce mercredi 1er septembre 2021. Pour l’occasion, ils avaient invité leurs plus proches amis, comme Stefano Ghisolfi, Pietro dal Pra ou encore Patxi Usobiaga.

Nous leur souhaitons plein de bonheur !

Paige Claassen signe la première ascension féminine du célèbre « Dreamcatcher » 9a !

Paige Claassen vient de frapper fort en signant la première ascension féminine de « Dreamcatcher », célèbre 9a canadien. Il s’agit de sa quatrième voie dans le neuvième degré.

Après plus de sept ans de travail, la grimpeuse américaine de 31 ans, Paige Claassen, vient d’enchaîner « Dreamcatcher » 9a situé à Squamish au Canada. Équipée par Chris Sharma et Sonnie Trotter dans un grand mur granitique très déversant, la première ascension de cette mythique voie revient au King Sharma, qui clippait pour la première fois le relais de cette ligne le 23 septembre 2005. Il aura fallu attendre quatre ans jour pour jour pour que le canadien Sean McColl réalise la première répétition.

Considérée comme l’une des lignes les plus esthétiques de la planète, grâce à cette rampe de plats fuyants, Paige devient la première femme à en venir à bout. Il s’agit d’ailleurs de son quatrième 9a, après « Algorithm » en 2018, « Shadowboxing » en 2019 et « Kryptonite » en 2020.

  • Voici son commentaire à propos de cette ascension :

J’ai essayé cette ligne pour la première fois il y a sept ans. À la fin d’un trip d’un mois, je pouvais à peine faire chaque mouvement intrinsèquement, et je ne pouvais enchaîner que 2 ou 3 mouvements à la suite au maximum. J’ai passé les sept dernières années à essayer d’adapter mon style de grimpe, en essayant de grimper plus vite, d’être plus explosive, et de grimper avec plus de confiance. Je me suis mise à la muscu, j’ai travaillé des mouvements sur plats en no-foot et répété des crochets de talon gauche jusqu’à m’en faire mal aux ischio-jambiers.

Je suis venu ici sans savoir à quoi m’attendre. Je voulais faire cette voie plus que tout au monde, mais je m’étais préparé au fait que même si je ne l’enchaînais pas, je ne serais pas dévastée mentalement. J’ai fait six sessions de travail où j’ai bien progressé. Jeudi matin, lors de la marche d’approche, j’avais l’impression de ne pas être dedans, physiquement et mentalement, mais j’avais envie d’essayer une nouvelle méthode que j’avais trouvée. Alors que je m’élançais dans la voie, un groupe de personnes est sorti de manière inattendue d’un trou dans le sol juste en dessous de la voie. Mon esprit était alors tout perturbé, je n’arrivais pas à me concentrer. Mais j’ai bien grimpé jusqu’au dernier repos, j’ai atteint l’endroit où je n’étais encore jamais arrivé, puis je me suis dit de ne rien lâcher. J’ai tout donné comme jamais auparavant.

Quelle journée si particulière ! Je suis tellement heureuse d’avoir réussi à atteindre mon objectif dans cette ligne de rêve. »

Pour vous rendre compte de l’exigence physique de cette voie, voici la vidéo de l’américain Jimmy Webb face à « Dreamcatcher » :

Siebe Vanhee répète la grande voie « Project Fear » 8b+/c – 200 mètres

Siebe Vanhee a répété la grande voie « Project Fear » libérée par Dave Macleod dans les Dolomites. De manière spectaculaire, il a enchaîné les trois longueurs du toit en une seule longue longueur de 50 mètres, traversant directement le grand toit d’une seule traite. Initialement, les cotations des trois longueurs étaient 7b+, 8a+ et 8c mais le jeune belge de 29 ans penchent plutôt pour 7b+, 8a et 8b. La cotation globale des trois longueurs en une est 8b+ ou 8c selon lui.

Voici son commentaire :

« Le grand toit de la Cima Ovest à Tre Cime (Dolomites) est à couper le souffle ! Les mythiques voies ouvertes par Huber « Bellavista » et « Panaroma » m’ont fait rêver de grimper dans ce toit durant des années. La semaine dernière, Pete Lowe est passé dans les Dolomites et au lieu de nous lancer dans les classiques, nous avons choisi la variante plus récente « Project Fear », ouverte par Dave MacLeod en 2014. Dave a relié la « Bauer Route », une ancienne voie d’artif à la longueur crux de « Panaroma » 8c en ajoutant un 6c, un 7b+ et un 8a+. Il est visionnaire, car la ligne passe à peu près directement dans la partie droite du toit. Avec Pete, nous avons travaillé les longueurs les plus dures pendant deux jours. La veille de notre départ, Pete a pris la décision difficile de ne pas se joindre à moi en raison d’une vieille et grave blessure qui le gênait à nouveau. Nous étions tous les deux déçus, mais c’était la décision la plus sage à prendre. Néanmoins, Pete était excité à l’idée que j’essaie d’enchaîner « Project Fear », mais pas de la manière habituelle ! Il a eu l’idée de relier toutes les longueurs qui passent par le toit en une monstrueuse longueur de 50 mètres. Cela signifie qu’il faut relier les 7b+, 8a+ et le 8c crux de « Panorama »  en une seule longueur !

Avec le soutien de Nico Cad, grimpeur local des Dolomites, nous sommes partis à 8 heures du matin dimanche dernier. Il faisait un froid glacial et des nuages étaient visibles au loin, ce qui ajoutait du piquant à l’aventure. Une fois arrivé au pied du toit, au début du 7b+, je me suis équipé de longues longes en vue de lier les trois longueurs en une. Enchaîner le 7b+ puis le 8a+ ça allait, et au début du 8c se trouve un grand repos où je pouvais assez bien récupérer. J’ai continué et suis arrivé dans le premier crux où mon pied a zippé. J’avais les pieds super froids et j’étais probablement trop nerveux. Je suis retourné au relais, me suis reposé 15 minutes et suis reparti. Cette fois, je me sentais mieux, mes pieds s’étaient réchauffés et j’étais persuadé que je pouvais le faire ! J’ai passé le premier crux et suis entré dans le deuxième crux assez confiant. Mais au moment d’atteindre le dernier passage au-dessus du réta, j’ai soudainement lâché prise dans la dernière prise et je suis tombé ! Incroyable, je l’avais, j’y étais, j’étais si proche ! Dévasté, je suis retourné au relais où je me suis reposé une heure de plus avant de décoller pour ce qui serait probablement mon dernier essai. Nico a été le meilleur soutien qui soit, il a attendu patiemment dans le froid. J’étais convaincu que je pouvais le faire, j’avais encore de l’énergie dans les bras. Pour la troisième fois, j’étais perché au repos avant la longueur en 8c, regardant les deux crux du toit. J’ai récupéré complètement et je suis reparti. Arrivé au bord du toit, j’ai tout donné et cette fois-ci j’ai tenu la dernière prise au-dessus du toit ! J’ai poussé des cris de joie auxquels ont répondu mon assureur italien fou et un grand public présent dans une petite cabane en dessous de Cima Ovest. Trois heures et un peu de neige plus tard, nous étions au sommet de la Cima Ovest !

À propos de cette ascension, je voudrais aussi exprimer mon opinion sur le niveau. Le 8a+ de Macleod ressemblait plus à du 8a et le 8c de « Panorama » à du 8b. Je ne veux pas sous-estimer le travail et les premières ascensions impressionnantes de MacLeod et des frères Huber. Je peux comprendre à quel point une première ascension dans ce toit, sur ce type de rocher, pouvait être intimidante à l’époque ! Merci à tous pour le travail et la vision de cette ligne. Si je devais coter la grosse longueur que j’ai faite en passant, j’envisagerais la cotation de 8b+ ou 8c pour la liaison des 7b+, 8a et 8b. Attendons une deuxième ascension pour donner une cotation finale.

Quelle expérience incroyable que de grimper à travers un toit si énorme et d’atteindre le sommet dans ce lieu magique ! Merci à Pete pour les superbes journées passées à essayer la voie et ta vision de relier les trois longueurs en une, tu en as tout le mérite ! Merci à Nico pour avoir gardé la motivation malgré le froid. Un grand merci à Ariana pour m’avoir cherché un partenaire à la dernière minute ! Enfin, merci à Klaas pour les images de notre deuxième jour dans la voie. »

Janja Garnbret et Masahiro Higuchi médaillés d’or sur la Coupe du Monde de Kranj !

La Coupe du Monde de Kranj s’est achevée hier soir mettant ainsi un terme à la saison 2021 de difficulté. Pour cette dernière manche de l’année, la slovène Janja Garnbret s’est imposée à domicile, aux côtés du japonais Masahiro Higuchi qui a créé la surprise.

Une nouvelle victoire pour Janja Garnbret

La victoire de Janja Garnbret ne s’est pas faite sans difficultés. En qualification, elle ne réussissait à enchaîner qu’une seule des deux voies et terminait ce premier tour à la cinquième place, une position bien inhabituelle pour celle que beaucoup considèrent comme la plus grande compétitrice de tous les temps. En demi-finale, Janja parvenait à reprendre le contrôle, terminant largement première en mettant plusieurs mouvements dans la vue de ses adversaires.

En finale, Vita Lukan et Laura Rogora parviennent à passer la section crux de la voie, avant de tomber au même endroit. Si la slovène chute à bout de forces, l’italienne quant à elle commet une zipette qui lui sera fatale, alors qu’elle semblait en avoir encore sous le pied. L’américaine Natalia Grossman grimpe un peu plus haut et atteint la prise 41. Elle tombe les bras gorgés d’acide lactique. La bataille pour l’or se jouera finalement entre la locale de l’étape Janja Garnbret et de la sud-coréenne Chaehyun Seo. Cette dernière participait à sa toute première compétition de la saison, elle qui remportait le classement général des Coupes du Monde en 2019. Au moment de son passage, elle monte très haut dans la voie et atteint la prise 46, prenant la tête du classement provisoire.

© IFSC

Avant que Janja Garnbret, dernière finaliste à s’élancer, ne parte sans voir, tout était encore possible. Et la pression était à son comble : si la slovène montait plus haut que la coréenne, elle remportait la compétition et raflait la première place du classement général des Coupes du Monde 2021. Mais si elle chutait plus bas, alors la victoire de l’étape lui échappait et c’est l’américaine Natalia Grossman qui remportait la couronne mondiale 2021. Mais Janja Garnbret ne craque pas sous la pression. Elle atteint la prise ayant fait chuter Chaehyun Seo et parvient même à se reposer dessus. Elle se retourne pour demander le soutien de son public, repart, avance encore trois mouvements de plus et est rattrapée par la gravité à seulement quelques mouvements du top de la voie.

Le podium de cette Coupe du Monde de Kranj

1- Janja Garnbret (SLO)
2- Chaehyun Seo (KOR)
3- Natalia Grossman (USA)

© IFSC

Janja Garnbret remporte la couronne mondiale

Grâce à cette performance, Janja Garnbret n’a pas seulement remporté la victoire de l’étape. Elle remporte aussi le classement général des Coupes du Monde 2021. Elle ajoute ainsi un nouveau titre à sa carrière, elle qui vient récemment de remporter la première médaille d’or olympique de l’Histoire de l’escalade. Natalia Grossman conclut sa saison de rêve par une deuxième place au classement général de la saison, tandis que Laura Rogora termine à la troisième place au classement général – devenant la première Italienne à le faire depuis Luisa Iovane, il y a plus de trois décennies.

Une première victoire en Coupe du Monde pour Masahiro Higuchi

Chez les hommes, le japonais Masahiro Higuchi n’était même pas dans le Top 15 à l’issue du tour de qualification, mais il a réalisé une grosse performance en demi-finale, prenant la première place du classement avec un score de 41+, terminant bien devant de nombreux favoris comme l’italien Stefano Ghisolfi, le tchèque Martin Stranik, l’américain Sean Bailey et de nombreux autres grimpeurs.

Avant le passage du japonais, les finalistes se cassent les dents un à un dans cette voie de finale particulièrement exigeante. Les slovènes Domen Skofic et Luka Potocar et l’allemand Sebastian Halenke chutent sur le même mouvement, une petite arquée à aller chercher très loin main gauche, depuis une inversée main droite.

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Masahiro Higuchi, qui était le dernier grimpeur à s’élancer dans cette voie, a négocié ce passage en douceur et a réussi à continuer son ascension encore quelques mouvements, chutant dans une dernière traversée avant le top. À 28 ans, ce japonais décroche ainsi sa première victoire en Coupe du Monde, après plus de onze ans de carrière internationale. Le mur de Kranj semble bien lui convenir, puisque son meilleur résultat avant cette première place était une médaille de bronze ici même, en 2018.

Le podium de cette Coupe du Monde de Kranj

1- Masahiro Higuchi (JPN)
2- Luka Potocar (SLO)
3- Sebastian Halenke (GER)

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La victoire au général pour Stefano Ghisolfi

Sans même participer à la finale de cette Coupe du Monde, l’italien Stefano Ghisolfi s’est offert le titre 2021, en remportant une étape plus tôt dans la saison et en finissant à deux reprises sur la deuxième marche du podium. Il devance de quelques points l’américain Sean Bailey, qui est le seul grimpeur à avoir gagné deux étapes de Coupe du Monde cette saison. Enfin, grâce à sa performance en finale à Kranj, le japonais Masahiro Higuchi s’offre la médaille de bronze au classement général 2021.

Les résultats complets de cette Coupe du Monde

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Femmes

Coupe du Monde de Kranj : des surprises en demi-finales !

Les demi-finales de la Coupe du Monde de Kranj, dernière épreuve de difficulté de la saison, s’achèvent à l’instant en Slovénie. Voici le résumé de cette matinée.

De grosses surprises parmi les favoris !

Quelle fin de compétition surprenante ce matin ! Alors que les favoris étaient les derniers à s’élancer, tous se cassent les dents un à un. Ainsi, on perd le grand favori de la compétition, Stefano Ghisolfi, qui semblait pourtant très en forme. L’italien est subitement rattrapé par la gravité sans comprendre pourquoi, à la fin d’une longue traversée bien physique. Il prend la 12ème place de cette Coupe du Monde, son moins bon résultat de l’année.

L’américain Sean Bailey, médaillé en bloc et en difficulté cette saison, ne parvient pas non plus à s’exprimer dans cette voie et tombe dans la traversée également, se classant 15ème. Grosse déception également pour Sascha Lehmann, qui était l’un des deux seuls hier à enchaîner les deux voies de qualification. Premier des qualifications, il était le dernier compétiteur à s’élancer dans la voie ce matin et prendra finalement… la dernière place des demi-finales ! Il zippe du pied une première fois, parvient à se rattraper, mais zippe du pied une nouvelle fois. Cette fois-ci, il ne réussit pas à se retenir et rejoint le sol, seulement quelques secondes après s’être élancé.

Chez les femmes, Jessica Pilz ne participera pas à la dernière finale de la saison. Elle prend la 14ème place. Pas de finale non plus pour la jeune japonaise Mei Kotake. Première des qualifications hier après avoir clippé le relais des deux voies, elle prend la 21ème place aujourd’hui, chutant dans le premier pas de bloc de la voie de demi-finale. La coréenne Chaehyun Seo a eu chaud. Alors qu’elle semblait bien partie pour monter haut dans la voie, elle oublie de clipper une dégaine. Elle tente alors de redescendre pour passer la corde dans le mousqueton, mais la désescalade lui coûte trop d’énergie et elle est rattrapée par la gravité. Elle rentre toutefois en finale, terminant 6ème.

Janja Garnbret rétablit l’ordre !

Hier, la championne olympique terminait étonnamment à la 5ème place des qualifications. Un résultat surprenant pour la slovène, tant habituée à truster les premières places sur toutes les compétitions. Mais aujourd’hui, Janja Garnbret a remis tout le monde d’accord. Alors que chaque demi-finaliste lutte dans la voie, elle passe avec facilité dans tous les passages ayant été fatals aux autres grimpeuses. Elle atteint les derniers mètres de la voie, mettant de nombreux mouvements dans la vue de ses concurrentes, et chute à seulement deux mouvements de la fin, prenant la première place des demi-finales. Elle devance Laura Rogora, qui chute trois mouvements plus bas, et Vita Lukan.

Chez les hommes, c’est un japonais qui s’empare de la première place : Higushi Masahiro, déjà finaliste à Innsbruck et Villars cette saison. Il ne parvient pas à sortir la voie, mais tombe à une poignée de mouvements du top. Il devance le slovène Luka Potocar et l’allemand Sebastian Halenke.

Une dernière finale sans français…

Cette dernière Coupe du Monde de difficulté de la saison prendra fin sans français en finale. Chez les hommes, au moment de leur passage, Nao Monchois et Sam Avezou prendront tous deux la tête du classement. Mais nos deux grimpeurs tricolores tombent dans le passage le plus physique de la voie, une traversée qui piégera de nombreux demi-finalistes. Nao chute en plein milieu et prendra la 16ème place, quand Sam parvient à avancer encore un peu, avant d’exploser d’un coup, se classant 11ème de cette Coupe du Monde.

Chez les femmes, la meilleure performance tricolore nous vient de Nolwenn Arc, qui prend la 16ème place. Utilisant toute sa force pour passer en statique dans les passages dynamiques, la française s’épuise peu à peu et tombe aux deux tiers de la voie. Derrière elle, on retrouve Salomé Romain et Camille Pouget, qui tombent sur un mouvement dynamique qui sera fatal à six grimpeuses. Elles prennent les dernières places du tableau des demi-finales.

Les résultats complets

Hommes

Femmes

La suite du programme

Samedi 4 septembre :

18h00 – 19h00: Finale femmes
19h00 – 20h00: Finale hommes

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Finales

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