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Jorge Díaz-Rullo répète « Samfaina » onze ans après Chris Sharma et Ramon Julian !

L’Espagnol Jorge Díaz-Rullo a bravé le froid et l’humidité de ces derniers jours à Margalef et a signé la troisième ascension de l’exigeante « Samfaina », plus de onze ans après les uniques ascensions de Chris Sharma et Ramon Julian.

« Samfaina » est située dans le secteur Racó de la Finestra et a été équipée par Andoni Pérez. Il y a plus de dix ans, dans le dévers le plus emblématique de Margalef, il n’y avait qu’une seule voie équipée, « Víctimes del Futur ». Andoni Pérez et Iker Pou, mais aussi Chris Sharma et Dani Andrada, ont rapidement repris le perfo et ont commencé à équiper des lignes qui sont aujourd’hui devenues des standards dans le monde entier. « Samfaina » est l’une d’entre elles.

Mais le fait que l’ascension de Jorge soit seulement la deuxième répétition de « Samfaina » en onze ans montre à quel point cette voie est coriace. Libérée par Chris Sharma en juin 2010, elle fut répétée un mois plus tard par Ramon Julian. Tous deux se sont mis d’accord pour lui donner la cotation de 9a, mais Jorge Díaz-Rullo pense qu’elle serait un peu plus difficile.

Chris Sharma et Ramon Julian l’ont cotée 9a, mais pour moi, comparé aux autres 9a du secteur, « Samfaina » vaut plutôt 9a+. Je ne suis pas sûr non plus, car ce n’est pas mon style. En effet elle était difficile pour moi, car c’est une voie qui demande un peu de résistance mais il y a surtout deux mouvements très durs. »

Le Madrilène a commencé à essayer cette voie alors qu’il était plongé dans un autre projet situé dans le même secteur, « Café Colombia ». Parfois, il essayait ces deux voies au cours de la même journée.

Je suis à la fois heureux et triste. Il ne me reste que les voies les plus dures du secteur à enchaîner et elles sont probablement toutes supérieures à 9b. J’ai du pain sur la planche ».

Alors que l’hiver arrive, le froid commence à se faire plus intense à Margalef et les bonnes conditions deviennent rares. Jorge Díaz-Rullo ne repartira pas les mains vides : en plus de « Samfaina », il a également enchaîné « Café Solo » 9b, une version plus facile de son grand objectif, « Café Colombia », au même endroit.

NOUVEAU : un système d’assurage automatique qui vous assure en tête !

Oui, vous avez bien lu le titre. C’est une petite révolution sur le marché du matos d’escalade : des enrouleurs automatiques, capables de vous assurer comme si vous grimpiez en tête, débarquent en 2022.

Grimper en tête assuré par un enrouleur automatique ? C’est maintenant possible !

Les enrouleurs automatiques vous permettent de grimper seul, ce qui est idéal lorsque vous manquez de temps et/ou de partenaires pour vous assurer. Mais jusque-là, ces systèmes d’assurage automatiques devaient être fixés en haut des murs et vous assuraient comme si vous grimpiez en moulinette. Les grimpeurs étaient donc limités aux voies verticales ou aux dalles, et à la moulinette uniquement.

Mais une nouvelle technologie débarque sur le marché européen, capable de vous assurer comme si vous grimpiez en tête ! ProGrade a inversé les choses, en ancrant le système non plus au sommet des voies, mais au bas du mur, ce qui vous permet de grimper en tête sur des voies de tous profils, en étant seul.

Un problème, une solution, imaginée par la marque italienne ProGrade

La marque italienne ProGrade est née il y a quatre ans. « Nous allions régulièrement à la salle d’escalade UrbanWall à Milan et nous grimpions souvent à trois, ce qui était très long et souvent ennuyeux, car il y avait tout le temps quelqu’un tout seul », explique Filippo Bollini, l’un des fondateurs de ProGrade. C’est alors qu’est née l’idée d’un assureur automatique plus polyvalent et compatible avec la grimpe en tête.

Il raconte : « C’est de là que tout a commencé : une étude de marché, puis le premier prototype réalisé avec des pièces imprimées en 3D et des composants démontés d’appareils électroménagers. » Le premier modèle était prometteur. Alors ont suivi quatre années de recherche et développement, de tests, et de quatre autres prototypes. Six des produits finaux ont déjà été installés dans la salle UrbanWall pour une utilisation rendue publique depuis septembre dernier.

« Au cours des deux premiers mois, nous avons enregistré 3 700 ascensions », déclare Bollini. « De nombreuses personnes ont été fascinées par le fonctionnement de ProGrade, par les possibilités qu’il offre… Nous avons reçu de nombreux compliments et félicitations, ce qui nous rend très fiers. Même les plus sceptiques, qui au départ ne voulaient pas l’essayer, ont fini par être convaincus et satisfaits de l’expérience. »

Mais techniquement, comment ça marche ?

Comment fonctionne ce système ? Ce sont des capteurs, un logiciel et des moteurs, qui suivent le mouvement de la corde et donnent ou reprennent du mou en conséquence. Le système de verrouillage est mécanique, comme la plupart des dispositifs d’assurage à freinage assisté, tel que le Grigri, et repose sur l’adhérence de la corde et du mécanisme.

L’électronique et la mécanique travaillent conjointement pour détecter la distance entre le grimpeur et le sol – non seulement pour permettre un relâchement approprié de la corde, mais aussi pour éviter les chutes au sol. L’un des ingénieurs de la marque note également que le mou peut être récupéré par le dispositif ProGrade à une vitesse bien plus rapide que celle d’un assureur humain.

ProGrade est certifié CE (obligatoire pour les produits vendus dans l’Union européenne) et, selon Bollini, « testé selon les règles canoniques de l’escalade (UIAA) par un organisme de certification spécialisé (Dolomiticert) ».

Le ProGrade est compatible avec tout type de mur et peut même passer en mode moulinette. Les grimpeurs n’ont qu’à s’encorder, appuyer sur un bouton situé sur un écran tactile et, surtout, s’assurer que leur nœud est vérifié avant de commencer leur ascension.

L’équipe de ProGrade n’a pas précisé de calendrier pour la disponibilité en France. « Nous travaillons actuellement à la création d’un réseau de vente international avec l’aide de partenaires et de distributeurs », a déclaré Bollini. « Étant donné la grande appréciation et la réponse du marché, il est possible que cette étape aille plus vite que prévu. »

« Into the Sun » 8c+ : un hybride entre bloc, highball et voie de trad répété par Jacopo Larcher

Le grimpeur Italien Jacopo Larcher vient de signer la première répétition de « Into the Sun » 8c+, l’une des voies de trad les plus dures du monde.

La voie a été libérée par Bernd Zangerl en avril 2017, qui revenait après une blessure subie en 2015 en faisant du bloc et qui l’avait tenu éloigné du rocher pendant exactement 489 jours. Lors de son enchaînement Zangerl avait proposé la cotation de 8c+.

« Into the Sun » est un hybride à mi-chemin entre le bloc et l’escalade trad. Elle combine en effet une traversée et une voie très courte et explosive en trad, proche du highball, où il est nécessaire de placer deux coinceurs au seul point d’assurage possible. Le premier crux est un mouvement dynamique à sept mètres du sol, bien que d’après Zangerl le vrai crux dur se trouve après.

Jacopo Larcher a déclaré s’être intéressé à cette voie « après avoir lu un article à son sujet ».

Elle semblait différente des autres voies de trad que j’avais essayées ou vues, ce qui m’a encore plus motivé à aller y jeter un coup d’œil. J’aime, et je pense qu’il est important, d’aller découvrir les premières ascensions d’autres grimpeurs. C’est inspirant de voir la vision des autres, peut-être même de sortir de notre zone de confort et d’ouvrir notre esprit à différentes possibilités. Chacun voit quelque chose de différent lorsqu’il se trouve devant un bout de caillou et trouve des solutions ou des approches différentes pour le gravir – cette variété de visions et cet échange, c’est d’ailleurs ce qui fait grandir notre sport et nous-mêmes !

Maintenant la grande question, que tout le monde me pose, est… Qu’est-ce que « Into the sun » ? Est-ce une voie de trad ou un highball ? Comment pouvons-nous la décrire ? Honnêtement, pour moi, la vraie question n’est pas là. C’est plutôt : devons-nous tout le temps tout faire rentrer dans une case ? Personnellement, je ne pense pas ! Pour moi, « Into the Sun » est la vision de Bernd sur la façon de grimper un beau morceau de rocher. Il s’est remis au défi et a repris l’escalade après une blessure qui, selon les médecins, ne lui permettait plus de grimper. Il a réussi à surmonter cet énorme challenge et à en fixer un nouveau pour les autres grimpeurs. J’ai relevé le défi, je l’ai trouvé très difficile et j’ai vraiment apprécié le processus de travail.

C’est ce que devrait être l’escalade selon moi. Peut-être que quelqu’un d’autre l’aurait équipée, quelqu’un d’autre l’aurait taillée, quelqu’un d’autre encore l’aurait faite en solo, mais la plupart n’auraient probablement jamais imaginé le grimper… Je pense qu’il l’a fait dans le meilleur style et j’aurais personnellement fait la même chose si j’avais été le premier à découvrir cette ligne. La seule chose que j’aurais faite différemment est le départ, pour moi, il aurait été plus logique de partir du départ debout, au lieu d’ajouter les premiers mouvements difficiles… Mais encore une fois, c’est exactement ce qui est cool avec l’escalade : chacun voit quelque chose de différent. Merci encore pour cette expérience Bernd et félicitations pour la première ascension. »

Jacopo Larcher

À 32 ans, Jacopo Larcher, né à Merano en Italie, est l’un des grimpeurs les plus polyvalents du monde. Son carnet de croix comprend des ascensions telles que « Rhapsody » E11 7a, à Dumbarton Rock en Écosse, mais aussi « La Rambla » 9a+, à Siurana, « Magic Mushroom » (900m 8b+), à El Capitan, ou encore « Tribe », l’une des voies de trad les plus difficiles au monde, à Caderese en Italie.

  • La vidéo de Bernd Zangerl dans la voie :

Alex Megos enchaîne son troisième 9b !

Actuellement en Espagne, Alex Megos vient d’ajouter un nouveau 9b à son carnet de croix.

Alex Megos est décidément très en forme ! Après avoir signé la première répétition de « King Capella », proposé à 9b+ par William Bosi, il frappe une nouvelle fois à Siurana.

Alex s’est attaqué à une autre voie libérée par William Bosi : « Furia De Jabali » un 9b très intense sur de petites prises. En effet, il consiste à enchaîner environ 16 mouvements très physiques avant de rejoindre la sortie de « Jungle Speed » 9a classique du secteur de la Capella.

Ça m’a coûté trois doigts en sang, mais ça en valait la peine 😅

Tout comme « King Capella », j’avais aussi essayé une fois cette voie en mars, après que Will l’ait faite, mais à l’époque je n’ai pas réussi à faire un seul mouvement. Après avoir fait « King Capella », je me suis mis dans cette voie et j’ai réussi à faire tous les mouvements avec une méthode légèrement différente. Le cinquième jour, j’ai fait presque tous les mouvements difficiles, mais il faisait si froid que je n’ai pas pu tenir le coup. Trois jours plus tard, le septième jour, j’ai me suis mis un gros combat dans la voie. Ce n’était pas joli, mais j’ai tout de même réussi à l’enchaîner 😬 »

Alex Megos

L’allemand de 28 ans vient de franchir la barre des 100 voies dans le neuvième degré, comptant maintenant trois 9b et trois 9b+ à son actif.

Marcello Bombardi enchaîne son premier 8C bloc !

À Gaby, dans la vallée d’Aoste en Italie, Marcello Bombardi a répété « Ziqqurat », un bloc en 8C établi en 2015 par Niccolò Ceria.

Marcello Bombardi est plutôt connu pour ses résultats en compétition de difficulté et ses croix en falaise. On lui doit notamment la victoire sur la Coupe du Monde de Chamonix en 2017, ainsi que l’une des répétitions de « Lapsus » 9a+/b qu’il enchaînait il y a quelques mois.

Mais l’italien de 28 ans vient de réaliser son premier 8C bloc : « Ziqqurat », un long bloc de 24 mouvements ouvert en 2015 par son compatriote Niccolò Ceria. Après avoir essayé pour la première fois ce bloc en 2017, il avait fini par laisser le laisser de côté, ne parvenant pas à venir à bout de ce gros toit. Mais une rencontre inopinée avec Elias Iagnemma, qui essayait ce bloc, a ravivé l’intérêt de Marcello, qui a finalement réussi à faire la croix, peu de temps après Elias.

J’ai essayé ce bloc pour la première fois en 2017 lorsque j’ai déménagé à Pont-Saint-Martin. À l’époque, je n’étais pas assez fort pour faire les mouvements, j’étais intimidé par la difficulté du crux et finalement j’ai laissé ce projet de côté.

Il y a un mois, j’ai rencontré par hasard le talentueux Elias Iagnemma qui l’essayait (il a réussi à l’enchaîner en quelques séances 👊🏻) et j’ai profité de son énergie pour réessayer ce bloc. J’ai d’abord réussi à faire tous les mouvements, puis j’ai réussi à les compiler entre eux et ma motivation a fini par être au maximum 🔥

Quelques séances plus tard, je tombais toujours à la fin, après le crux, entre le 20ème et le 23ème mouvement sur les 24 au total (j’avoue qu’en tant que grimpeur de difficulté, c’était assez embarrassant 😅). Pendant ce temps, la saison de grimpe à Gaby touchait à sa fin, les conditions se faisant de plus en plus mauvaises. Mais j’ai profité d’un dernier jour de temps stable et ma bonne forme physique du moment a suffi pour enchaîner cette bête ! »

Marcello Bombardi

À seulement 11 ans, le jeune français Tristan Chouvy est déjà dans le 8B bloc !

Il est français, n’a que 11 ans, mesure seulement 1m44, mais vient d’ajouter un nouveau 8B bloc à son carnet de croix !

Quelques jours seulement près avoir enchaîné « Lacrima » 8B à Bleau, Tristan Chouvy vient de réaliser la seconde répétition d' »Enigma », un 8B ouvert en décembre 1992 par Philippe Le Denmat et connu pour être le premier bloc de ce niveau au monde.

  • Voici son commentaire :

Un peu d’histoire est nécessaire, je pense. « Enigma » a été enchaîné pour la première fois par Philippe Le Denmat en décembre 1992 comme le premier 8B de Fontainebleau, juste avant « Fatman », réalisé pour la première fois en 1993 par Jacky Godoffe. Les deux lignes ont ensuite été victimes de prises cassées : dans « Enigma », la première main droite s’est cassée tandis que dans « Fatman », les premières prises ont été vandalisées. « Enigma » n’a pas été répétée jusqu’à l’ascension de Christophe Bichet en 2019, qui a prouvé que ce bloc était toujours possible malgré la prise cassée. Christophe a répété l’ascension sans donner une nouvelle estimation de la cotation.

Tout ce que je peux faire est comparer « Enigma » avec « Duel » 8A et « Lacrima » 8B (?), deux des dalles les plus dures de Fontainebleau. Bien qu' »Enigma » ne soit pas vraiment une dalle (la première moitié est en fait un mur vertical), il est définitivement plus dur que « Duel » et il m’a semblé un peu plus dur que « Lacrima » (en admettant le fait que jusqu’à très récemment, ces deux blocs semblaient impossibles).

Donc, si « Lacrima » est 8B, alors « Enigma » pourrait être 8B+. Mais si « Enigma » est 8B, alors « Lacrima » pourrait être 8A+. Comme je suis petit en taille et que je n’ai pas l’expérience nécessaire pour décoter ou surcoter un bloc, je m’en tiendrai à la cotation historique de 8B.

En dehors du débat sur la cotation, ce qui est certain, c’est que c’est un bloc magnifique, avec des mouvements très intenses sur de minuscules arquées et de petites prises de pieds, qui exigent de la force dans les doigts, une précision extrême et de l’équilibre. Chacun des 4 à 5 premiers mouvements m’a demandé beaucoup de travail et à un moment donné j’ai pensé que je ne pourrais jamais atteindre – et encore moins tenir – la troisième prise gauche : c’était le crux pour Le Denmat lui-même il semble et c’était aussi définitivement le mien.

Je suis si heureux qu’avec les conditions parfaites du moment, j’ai finalement pu l’enchaîner ! »

Voici la vidéo de son ascension :

 

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Simon Lorenzi répète « Off the Wagon Low » 8C+, l’un des blocs les plus durs d’Europe

Le grimpeur Belge vient de signer la cinquième ascension de l’une des lignes les plus difficiles d’Europe.

Simon Lorenzi vient de boucler un projet qui lui tenait à coeur : enchaîner « Off the Wagon Low » 8C+. « Je suis devenu obsédé par ce bloc depuis que Shawn Raboutou a réalisé la première ascension en 2018. En cette fin d’année 2021, j’ai décidé qu’il était temps d’en finir (ou pas) » a déclaré le Belge, après avoir tenu sa promesse.

J’ai commencé à essayer le départ bas dès que j’ai réussi à faire le grand mouvement depuis la version debout la première fois.
Après avoir passé quelques sessions dans le bloc ces deux derniers mois et être tombé au même mouvement à chaque fois, j’ai finalement trouvé la solution il y a deux semaines pendant une nuit pluvieuse. C’était mon dernier jour et la sortie était mouillée, alors j’ai décidé d’essayer quelque chose de nouveau pour améliorer le mouvement du crux. Et étonnamment, j’ai trouvé une petite astuce et j’ai réussi le mouvement environ 5 fois sur 10 essais. À partir de là, j’ai senti que la prochaine séance pouvait être la bonne. »

Il s’agit de la cinquième ascension de ce bloc. L’Américain Shawn Raboutou a établi cette version du classique « Off the Wagon », à Val Bavona, en Suisse, en novembre 2018, en commençant quelques mouvements plus bas que la version originale, qui démarre debout. Il a ensuite été répété par Jimmy Webb et Daniel Woods, confirmant la cotation, et le printemps dernier, il a également été enchaîné par Giuliano Cameroni.

Le 8C+ bloc n’est pas nouveau pour le grimpeur de 24 ans Simon Lorenzi, qui a récemment passé une semaine en Espagne lors d’un stage d’entraînement avec l’équipe Belge. En effet, plus tôt cette année, il proposait le deuxième 9A bloc au monde après avoir réussi la première ascension de « Soudain Seul » à Fontainebleau. Mais par la suite, Nicolas Pelorson a répété le bloc quelques semaines plus tard et a préféré lui attribuer la cotation de 8C+.

Une monstrueuse fissure de 70 longueurs… libérée sous une autoroute !

Pete Whittaker et Tom Randall ont passé quatre jours à réaliser la première ascension d’une fissure extrême, sous une autoroute.

Pete Whittaker et Tom Randall, également connus sous le nom de « Wide Boyz », repoussent au quotidien les limites de l’escalade de fissure, établissant depuis plusieurs années les lignes les plus difficiles au monde. Mais leur dernier projet en date pourrait être leur plus ambitieux.

En effet, les deux compères ont passé quatre jours et trois nuits à escalader une fissure horizontale de 70 longueurs, sous une autoroute. Ils l’ont cotée 8a+.

Whittaker et Randall sont devenus de véritables stars sur YouTube après avoir publié des vidéos de leurs nombreuses ascensions de fissures en milieu urbain pendant la pandémie. Ils ont gagné en popularité après avoir effectué la première ascension de la fameuse fissure « Century Crack » 8c à White Rim, dans l’Utah.

Whittaker, qui a annoncé l’ascension de cette fissure de 80 longueurs sur Instagram, précisant qu’elle avait été filmée pour le Reel Rock 16, a déclaré : « Naturel ou non, c’est l’une des plus belles fissures qui existent, et c’est plaisant de savoir qu’elle se situe au Royaume-Uni. »

Nous avons réussi ! Tom Randall et moi-même avons terminé notre projet monstrueux ! Nous avons déjà enchaîné de nombreuses fissures gigantesques à travers le monde, mais nous pouvons affirmer sans crainte que nous n’en grimperons jamais une autre plus grande et plus déversante que celle-ci.
Le projet a été filmé et sera présenté dans le Reel Rock 16, prévu pour mars.

En 2020/2021, les voyages en Amérique étant limités, il a fallu trouver une nouvelle manière de combler notre soif d’escalade. Nous avons commencé à chercher des fissures plus locales et il est devenu évident que les fissures sous les ponts pouvaient être tout aussi exigeantes que celles sur le rocher. Pendant plusieurs mois, les ponts sont donc devenus notre terrain de jeu, jusqu’à ce qu’on nous parle de celui-ci : une fissure continue et ininterrompue d’un peu plus de 750 mètres de long. C’est la longueur du Half Dome… mais à l’horizontale !

Après un été passé à s’entraîner spécifiquement pour cette voie, nous avons fait trois voyages de reconnaissance jusqu’au pont. Puis nous avons effectué une tentative ratée, qui nous a permis d’arriver juste à mi-chemin. Finalement, nous venons de réussir à l’enchaîner, après notre cinquième visite sur place.

En raison des petites variations de largeur de la fissure et du mouvement du pont à cause de la circulation au-dessus, certaines longueurs étaient plus difficiles que d’autres. Les pires longueurs étaient celles où une grosse semi-remorque passait au-dessus de nous, et déposait du matériel, ce qui rendait l’escalade plus difficile. Après 4 jours et 3 nuits passées sous ce pont, le bruit des voitures et des poids lourds s’est transformé en un bourdonnement sourd.
Plus de 750 mètres d’escalade horizontale ont causé des ravages à nos corps et nous avons terminé en étant complètement rincés à la fin.

Nous avons perdu le compte du nombre de longueurs et du degré de difficulté de chacune d’entre elles. Mais si quelqu’un est intéressé, la description du guide pourrait être la suivante : « Le Grand Rift – Suivez la fissure, 7b+ à 8a+ x 60-70 longueurs. »

Naturel ou non, c’est l’une des plus belles fissures qui existent, et c’est plaisant de savoir qu’elle se situe au Royaume-Uni. »

Pete Whittaker

Alex Megos répète « King Capella » 9b+ ?

Alex Megos vient de signer la première répétition de « King Capella » 9b+ à Siurana en Espagne. William Bosi avait libéré la voie en mars et l’avait cotée 9b+. Bien qu’Alex ait refusé de donner son avis sur la cotation, il a trouvé une méthode plus facile pour lui.

Après la première ascension de William Bosi en mars, Alex Megos, intrigué, avait brièvement essayé la voie et s’était rendu compte qu’elle correspondait parfaitement à son style d’escalade. Il y a quelques semaines, l’allemand s’est rendu à Siurana dans le but précis d’enchaîner cette voie. Au total, Alex aura passé neuf jours dans la voie, découvrant une méthode un peu différente de celle de William, qui a mis dix séances de travail pour réaliser la voie.

J’ai aussi utilisé une méthode légèrement différente de celle de William Bosi, en prenant une grosse pince très large, ce qui m’a semblé un peu plus facile que ce que Will a fait. Il n’arrivait pas à faire le mouvement de la façon dont je l’ai fait, donc je suppose que c’est une méthode qui me convient mieux personnellement. Je suis très curieux d’entendre ce que les autres personnes pensent de cette voie !

Si Alex Megos confirme la cotation de « King Capella », cela ferait de William Bosi le premier grimpeur britannique et seulement le sixième grimpeur de tous les temps à enchaîner un 9b+, après Adam Ondra, Chris Sharma, Alex Megos, Stefano Ghisolfi et Jakob Schubert.

En plus d’une escalade résistante, très à doigt et physique, le milieu de la voie est marqué par un mouvement dynamique explosif, avant de passer directement à une autre séquence plus résistante.

  • La vidéo de William Bosi dans la voie :

 

Nouveau : un système de résultat inédit pour le format combiné des J.O de Paris 2024

La fédération internationale d’escalade a formé un groupe de travail, dans le but de faire évoluer le format combiné pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le but est de faire en sorte que le système de score soit le plus compréhensible possible pour les médias et le public qui regarde une compétition d’escalade pour la première fois.

Voici un résumé des principaux changements suggérés par le groupe de travail :

Bloc
  • 4 blocs en finale, avec une rotation comme dans une demi-finale de Coupe du Monde.
  • 2 blocs avec deux zones et 2 blocs avec une zone.
  • 25 points pour un top, 10 points pour la zone supérieure (Z) et 5 points pour la zone inférieure (z).
  • Système de classement : 3T 4Z = 85 points, 1T 2Z 3z = 40 points
  • En cas d’égalité : 0,1 point soustrait à chaque chute pour le Top, et 0,01 point pour les zones.

Ainsi, avec ce nouveau système de score, le fait de faire le bloc à vue ou en plusieurs essais, importe peu.

Difficulté
  • Top = 100 points
  • 5 points déduits dans les 15 dernières prises
  • 2 points déduits dans les 10 prises d’avant
  • 1 point déduit dans 5 prises d’avant

Ainsi, si un grimpeur qui atteint la prise 35 sur une voie de 50 prises, obtient 25 points et si un grimpeur atteint la prise 34, il obtient 23 points.

Classement final

Le classement final sera calculé en additionnant les points attribués dans chacune des deux disciplines. En d’autres termes, si la voie est trop dure, l’écart en difficulté entre tous les grimpeurs sera faible, et le résultat en bloc décidera plus ou moins du résultat final. En revanche, si un grimpeur parvient à atteindre le sommet de la voie alors que les autres tombent sur un crux à mi-voie, il est fort probable qu’il gagne, quel que soit le résultat en bloc.

Est-ce le bloc le plus dur du monde ?

Empiler deux mouvements en 8C bloc, suivis de 12 mouvements en 8C+, avant un passage final en 8B. Le tout, sans aucun repos entre chaque mouvement. Tient-on là le bloc le plus dur de la planète ? Il semblerait que oui.

Le grimpeur américain Dave Graham vient tout juste de communiquer à ce sujet sur les réseaux sociaux. Il avoue avoir déniché un bloc il y a près de vingt ans, en Suisse, d’un niveau extrême. Lors de son dernier trip sur place, il a enfin réussi à comprendre tous les mouvements, aidé par son compatriote Shawn Raboutou et le britannique William Bosi.

Le processus de travail sera encore très long, mais Dave Graham semble plus motivé que jamais pour faire de ce bloc son projet prioritaire.

Voici son commentaire :

C’est fascinant pour moi de revenir sur d’anciens projets que j’ai découverts par le passé. Certaines de mes lignes préférées que j’ai ouvertes dans les années 2005 ont été répétées. Beaucoup d’entre elles sont connues comme des blocs durs, des classiques de référence qui nous viennent à l’esprit quand nous pensons au Tessin, tandis que d’autres sont tombées dans l’oubli, demeurant non tentées.

Il y a un bloc en particulier qui est resté hors des radars et qui possède deux lignes absolument magnifiques, les deux partageant un départ commun, puis divergeant à gauche ou à droite. Je n’ai jamais été sûr de la difficulté de ces lignes ; je les ai toujours essayées seul, je n’ai même jamais essayé l’une ou l’autre dans son intégralité, ni même fini de les nettoyer complètement. Elles sont toutes les deux très physiques, faisant près de 10 mètres de long, apparemment assez simples à première vue, jusqu’à ce qu’on s’y engage, et qu’on se rende compte à quel point le mur est déversant et le nombre de prises de pieds réduit. Les prises sont relativement bonnes, mais leur orientation est complètement déréglée, ce qui crée des énigmes à résoudre. Les méthodes sont très modernes et originales, et jusqu’à maintenant, je pensais qu’elles étaient irréelles.

À la recherche de blocs secs, Shawn Raboutou, William Bosi et moi-même avons fini par essayer de résoudre les énigmes de ce bloc. Avec des mouvements toujours extrêmes, il semble qu’il soit composé : d’un 8C de deux mouvements, puis d’un 8C+ de 12 mouvements, suivi de quelque chose comme une sortie en 8B, sans aucun repos. En termes de cotation, nous avons supposé qu’il devait être plus difficile que 9A, ce qui me sidère, car à l’époque, j’ai toujours pensé qu’il serait du même niveau que les autres blocs que j’ouvrais à cette période, mais je n’aurais jamais cru qu’il soit plus difficile, surtout pas plus difficile que ce qui se fait actuellement en 2021 🤯

Nous avons trouvé la plupart des méthodes nécessaires pour faire les mouvs, pour les petits comme les grands gabarits, et l’idée de les relier entre eux semble assez folle, mais étrangement faisable. Je suis vraiment excité à l’idée d’investir plus d’efforts dans ces lignes au cours des prochains mois et de nettoyer correctement les deux sorties. Il y a quelque chose d’incroyablement inspirant concernant le fait d’essayer de nouvelles lignes futuristes ; vous avez carte blanche pour exprimer votre escalade ; c’est un moment incroyablement créatif qui vous permet de vous exprimer, libre de tout jugement et de toute comparaison. L’opportunité d’inventer des solutions et d’expérimenter l’art et l’innovation que notre jeu nous offre à tous procure un sentiment de liberté unique 🙌🏻. »

Dave Graham

Pour vous donner une idée de la difficulté du bloc, voici des images de leurs essais :

 

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« Pure Imagination » de nouveau répétée par une femme !

Après Sasha DiGiulian, Margo Hayes et Annie Chouinard, c’est au tour de la grimpeuse Allemande Solveig Korherr de clipper le relais de « Pure Iagination » 8c+ aux États-Unis.

La jeune grimpeuse de 23 ans, Solveig Korherr, vient de signer la quatrième ascension féminine de la célèbre voie « Pure Imagination ». Située à Red River Gorge, cette magnifique voie a été libérée par Jonathan Siegrist, qui en signait la première ascension en 2010. Pendant longtemps, elle fut considérée comme 9a, mais après qu’Adam Ondra l’ait enchaînée à vue et qu’elle ait été flashée par Alex Megos et Daniel Woods, elle a été décotée à 8c+.

La dernière fois que j’étais venue à Red River Gorge, je n’avais pas réussi à faire la croix. Depuis, je n’ai fait que d’y penser durant ces deux dernières années. C’est une ligne de rêve pour moi ! La première fois que je suis allée dedans, j’étais époustouflé par le fait qu’il soit possible de tenir ces arquées si fines dans un panneau aussi déversant 😅

J’ai persévéré et fait de très bons progrès à l’époque, mais je n’étais tout simplement pas assez en forme pour enchaîner toutes les sections.

Il y a une semaine, nous sommes enfin revenus à Red River Gorge et j’ai immédiatement sauté sur « Pure Imagination ». J’étais plus motivée que jamais ! Je sentais que j’avais progressé. Je me sentais beaucoup plus forte sur les prises, surtout dans la dernière partie de la voie, mais j’avais encore un peu de mal avec le crux situé plus bas, composé de cette fameuse arquée qui vous coupe les doigts et qui est aussi fine que la lame d’un couteau😖😁

Dimanche, profitant des conditions glaciales ❄ et des bonnes ondes à la falaise, j’ai réussi à clipper le relais de cette voie ! Merci à tous pour les encouragements ! 🤗 »

Solveig Korherr

Plut tôt cette saison Solveig réalisait son premier 9a avec « La Cabane au Canada ».

Les Américains en grande forme !

Les grimpeurs Américains sont actuellement en grande forme ! Après les récents exploits de Daniel Woods, Carlo Traversi ou encore Jonathan Siegrist en falaise, c’est au tour des bloqueurs de prendre le relais.

Drew Ruana enchaîne « The Game » 8C

On commence par Drew Ruana, qui vient de signer une nouvelle répétition de « The Game » 8C. Situé dans le Colorado, ce passage de 8 mouvements extrêmement physiques se fait dans un gros dévers, penché à plus de 50°.

Ce bloc a été ouvert il y a onze ans par Daniel Woods, qui l’avait coté 8C+ après l’avoir travaillé pendant deux ans. Mais quelques mois plus tard, il est retourné dans le bloc et a pensé qu’il s’agissait plutôt d’un 8C, car certaines prises semblaient être devenues meilleures, en raison du brossage, créant ainsi une nouvelle séquence.

Je suis heureux d’avoir réussi à cocher cette ligne ! Je l’ai essayée pendant un moment en mars/avril 2020 mais je n’arrivais pas à relier tous les mouvements. J’y suis retourné en début de semaine dernière et trois jours plus tard, je me tenais au sommet de cette ligne de rêve. »

Drew Ruana

Un premier 8C+ bloc pour Zach Galla, 21 ans

Le jeune Américain Zach Galla, qui terminait 5ème de la Coupe du Monde de Salt Lake City plus tôt cette saison, vient de se rétablir au sommet de son premier 8C+. Il a réalisé « Grand Illusion », situé dans le Little Cottonwood Canyon.

Ce monstrueux toit de 25 mouvements a été ouvert par son compatriote Nathaniel Coleman l’an dernier. Au vu de la longueur du passage, Sean Bailey, qui signait la première répétition, avait même proposé la cotation de 9a+/b.

Alors qu’hier matin il participait aux demi-finales du Championnat Américain de difficulté, Zach Galla, qui se sentait bien échauffé, a décidé de se rendre au pied du bloc, pour mettre un essai. Bien lui en a pris puisque quelques minutes plus tard, il se tenait au sommet de ce bloc.

Je pense que le fait qu’un enchaînement ce jour-là me semblait si improbable, que ça m’a permis de grimper sans pression et de me retrouver au sommet, sans vraiment m’y attendre !

Zach Galla

 

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Jonathan Siegrist répète « Goldrack » 9a+

Jonathan Siegrist, l’un des meilleurs falaisistes Américains, vient de répéter « Goldrake », un 9a+ situé sur la falaise de Cornalba en Italie, après seulement quatre jours de travail.

Cette voie, libérée par Adam Ondra en 2010, n’avait connu depuis que des répétitions par des grimpeurs italiens : Gabriele Moroni, Stefano Carnati, Stefani Ghisolfi, Silvio Reffo, Luca Bana ou encore Francesco Castellano.

« Goldrake » est une voie en léger devers, haute d’une vingtaine de mètres. Très résistante, le crux se trouve à mi hauteur et consiste à passer un pas de bloc en 7C+ sur monodoigt.

Jonathan Siegrist, qui enchaînait son premier 9a en 2010 avec « Kryptonite », compte maintenant plus d’une soixantaine de voies dans le neuvième degré, dont onze 9a+, trois 9a+/b et deux 9b.

Je pense que grimper de son mieux consiste en grande partie à se mettre dans une bulle mentale pour laisser son corps faire ce qu’il a à faire. Je suis fier d’être très bon dans ce domaine, mais il y a tout de même des moments où cela est très difficile. En fin de compte, je ne réussis des voies que lorsque je me concentre uniquement sur le rocher, le mouvement et l’effort – et non sur le résultat, les conséquences ou mes attentes.

Cette impressionnante voie qu’est « Goldrake » 9a+, m’a poussée dans mes retranchements. Ce n’est pas l’une de mes voies les plus difficiles, et je ne l’ai travaillée que pendant quatre jours, mais pour une raison j’ignore, j’ai ressenti une immense pression pour l’enchaîner… Plus que je n’en avais ressenti depuis bien longtemps. Depuis de nombreuses années, je me bats pour enchaîner le plus de voies possible, en apprenant et en grandissant à travers chacune de mes ascensions. C’est facile de dire que je l’ai enchaînée, mais je suis toujours incroyablement reconnaissant envers l’escalade pour sa façon de donner des leçons – c’est toujours brut et si émotionnel !!! 🐉🙏🏽 »

Reportage : Janja Garnbret, retour sur une saison exceptionnelle

Ces dernières années, Janja Garnbret a dominé la scène des compétitions d’escalade, remportant l’or dans presque toutes les Coupes du Monde ou Championnats du Monde auxquels elle a participé. Découvrez les coulisses de ce succès.

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L’américain Carlo Traversi répète « Flex Luthor », l’une des voies les plus dures des USA !

Le grimpeur américain de 33 ans Carlo Traversi vient de clipper le relais de « Flex Luthor » un 9b situé à Rifle aux États-Unis et connu pour être l’une des voies les plus dures du pays.

En effet, libérée par Tommy Caldwell en 2003, elle fut considérée comme le premier 9a+ des USA. Restée vierge de toute ascension depuis, il aura fallu attendre le mois dernier pour que sa première répétition soit signée, par Matty Hong. Au vu de la difficulté de la voie, ce dernier proposait de réévaluer la cotation à 9b, ce qui en ferait la première voie de ce niveau de la planète.

Carlo Traversi parviendra à faire la croix après une quinzaine de séances de travail. Concernant la cotation, il avoue suivre la suggestion de Matty et semble d’accord avec sa proposition en 9b.

J’ai toujours été attiré par les ascensions qui ont à la fois une signification historique et un côté mystérieux. De nos jours, cette combinaison est de plus en plus difficile à trouver. En Amérique, il n’y a pas de voie plus mystérieuse que « Flex Luthor ». Tommy Caldwell a fait la première ascension en 2003, l’a proposée comme le premier 9a+ des USA et à part quelques photos, il n’y a presque aucune information sur cette voie.

Au fil des ans, des rumeurs concernant des prises cassées ont circulé, mais j’ai toujours cru qu’elles étaient mensongères. Cette voie m’a toujours attiré, j’ai voulu découvrir la vérité par moi-même. Finalement, cette année, j’ai décidé de me concentrer sur cette voie. J’ai passé un mois au printemps à déchiffrer les mouvements mais j’ai été ralenti dans mon processus de travail par les prises mouillées et le manque de partenaires pour m’assurer. Je suis revenu début octobre pour poursuivre mes efforts. Ce fut un long mois de journées chaudes et humides, mais finalement, hier, j’ai pu clipper le relais de l’une de mes voies de rêve. C’est certainement la voie la plus difficile que j’ai grimpée jusqu’à présent. »

Seb Bouin libère un vieux projet de plus de 20 ans et propose 8c+/9a

Actuellement en train de travailler deux gros projets en falaise, « DNA » et »Bibliographie », Seb Bouin, le meilleur falaisiste français, s’est accordé une petite trêve le temps de souffler dans une voie plus facile. En effet, à force de travailler des mouvements extrêmes, Seb avoue avoir perdu la sensation si plaisante de clipper un relais.

Ainsi, il a donné vie à « Axe d’ailes », une voie qui attendait sa première ascension depuis plus de deux décennies. Située proche de Perpignan, dans le sud de la France, cette ligne ressemble à « Chilam Balam » d’après Seb Bouin, qui propose la cotation de 8c+/9a.

Voici son commentaire sur cette ascension :

Il y a les projets principaux où l’on reste focus pendant une longue période, et il y a les autres. J’essaie depuis quelques mois deux gros projets, et j’avais presque oublié ce que ça faisait d’enchaîner une voie 😅

Le week-end dernier, nous sommes allés à Tautavel, au secteur Alzine, proche de Perpignan. Il y avait un vieux projet qui attendait une première ascension depuis pas mal d’années (plus de 20 ans ?). C’est l’extension d’une voie historique : « Axe d’ailes » 8b (maintenant 8a+). Cette ligne magnifique ressemble à un petit « Chilam Balam » avec une belle proue pour commencer et un beau mur final avec des pas de blocs pour finir.

Concernant la cotation, je suis assez perdu car je n’ai pas trop d’éléments de comparaison en ce moment. J’essaie deux voies extrêmes, et c’est assez éloigné en terme de niveau. Je proposerai un 8c+/9a.

Cette voie aura bientôt des répétiteurs car la beauté de la ligne vaut le détour. »

Concernant les deux gros projets qu’il travaille, Seb Bouin nous avait récemment livré quelques petites infos :

Les deux projets sont vraiment incroyables et je suis super motivé pour les deux. Je me concentre sur « DNA » maintenant, à cause de la saison qui avance. En effet, la Ramirole est un secteur face nord, qui peut mouiller assez rapidement. Il faut donc profiter des conditions avant l’hiver. S’ajoute à cela le fait que les conditions ne sont pas optimales à Céüse. Le soleil est bas, et la falaise reste éclairée longtemps avant de passer à l’ombre. Il ne reste qu’une heure et demie pour mettre des essais à l’ombre. Cela fait assez court pour un projet comme celui-ci. Je pense qu’il est plus intelligent d’attendre des conditions plus fraîches et pouvoir grimper au soleil.

Focus sur DNA donc. Cette voie est vraiment importante pour moi. Je l’ai équipée il y a 3 ans. J’ai passé 3 mois dedans l’année dernière et la saison entière cette année. Je me sens bien dedans et profite de chaque moment.  J’ai mis tout mon cœur dans l’équipement et le temps passé dans cette voie. Je me reconnais à 100% dans ce style de grimpe, c’est une voie pour moi 🙂. »

Daniel Woods enchaîne « Zoolander », l’un des 9a les plus courts et intenses du monde !

Daniel Woods, qui connaît une année 2021 exceptionnelle, a troqué son crash pad fétiche pour enfiler son baudrier. Il s’est rendu dans l’un des secteurs les plus populaires des USA : Red River Gorge, pour signer la deuxième ascension de « Zoolander » 9a.

Cette voie avait été libérée par Alex Megos en octobre 2019. L’allemand n’y avait consacré que deux heures. Il faut dire que la ligne est très courte, et ne fait que 18 mouvements seulement. D’après Daniel, elle peut se décomposer en un 8B bloc, qui s’enchaîne immédiatement sans repos par un 7C+ bloc.

Il s’agit de la vingtième voie dans le neuvième degré que compte l’Américain de 32 ans. Il a déjà enchaîné dix 9a, trois 9a/+, six 9a+ et un 9b.

Ce printemps, il signait la première ascension de « Return of the Sleepwalker », le deuxième 9A bloc du monde.

  • Voici la vidéo de son ascension dans « Zoolander » :

 

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Jonatan Flor répète « Chilam Balam » 9a+/b

C’était l’une des voies les plus difficiles au monde lors de sa première ascension en 2003, initialement cotée 9b+.

« Chilam Balam » a été libérée en 2003 par Barnabé Fernandez, qui avait proposé la cotation de 9b+, mais les quelques grimpeurs qui l’ont répété par la suite lui ont plutôt attribué la cotation de 9b. Le jeune grimpeur espagnol Jonatan Flor vient de signer une nouvelle répétition de cette voie, qui compte maintenant sept ascensions au total.

« Chilam Balam » est situé à Villanueva del Rosario à Málaga, en Espagne. Il s’agit d’une monstrueuse voie de 85 mètres, 235 mouvements et environ 25 coincements de genoux.

La cotation donnée par Fernandez était bien plus dure que tout ce qui avait été déjà grimpé à l’époque. Comme il a refusé de donner le nom de son assureur ou de parler de la voie aux médias, beaucoup n’ont pas cru à son affirmation selon laquelle il l’avait enchaînée. C’est Adam Ondra qui avait fait la première répétition de cette voie, huit ans après l’ascension de Barnabé Fernandez. L’ayant enchaîné en seulement trois jours, le tchèque avait proposé la cotation de 9b. À propos de la voie, il avait déclaré : « Les prises de pieds sont mauvaises, il faut grimper vite et en même temps être très précis. ».

« Chilam Balam » a ensuite été répété par Seb Bouin, Dani Andrada, Edu Marin et le Norvégien Sindre Saether en 2019 après 85 jours de travail. La cotation de la voie s’est peu à peu affinée à 9a+/b.

Il aura fallu 20 jours à Jonatan Flor pour faire la croix. À seulement 25 ans, il compte déjà 55 voies dans le neuvième degré, dont trois 9b : « Ali Hulk Sit Start Extension Total », « La Planta de Shiva » et « Picacho ».

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