Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFlux principal

Hugo Parmentier signe sa première « First Ascent » à Seynes!

Hugo Parmentier frappe de nouveau à Seynes, mais cette fois-ci pour vaincre sa toute première « First Ascent ». Alors qu’il avait jusqu’à présent l’habitude de se frotter à des voies déjà répétées, il s’est pour la première fois tourné vers une ligne encore jamais enchaînée. Cette ligne, située à Seynes et équipée par Antonin Rhodes n’est autre que la sortie de droite du célèbre 8c « La métaphysique des tubes » : Après la première section, la voie part à droite au lieu de traverser à gauche. Il y a une décontraction qui ne s’utilise presque pas dans la « métaphysique des tubes » car il y a un gros repos quelques mouvs plus loin.

Cette nouvelle king line est proposée à 9a par Hugo, et répond au doux nom de « L’hygiène de l’assassin ». Voici son commentaire à chaud:

« L’hygiène de l’assassin » 9a FA. C’était une toute nouvelle expérience de travailler une voie encore à l’état de projet. Trouver les prises, comprendre comment les utiliser, utiliser le chemin le plus facile et le plus logique. La voie est marquée par un gros crux d’un unique mouvement sur une micro colo. J’y suis bien tombé 4/5 fois. Avant, il y a la première partie du 8c classique de Seynes la « Métaphysique des tubes », très physique et aléatoire (avec la casse récente d’une prise): Le début t’entame et tu dois rester le plus frais possible avant d’arriver sur le crux. Après il y a une section encore soutenue de quelques mouvements et un gros dynamique sur une réglette qui peut coûter l’enchainement.

C’était un processus sympa mais également assez déstabilisant car c’est difficile d’avoir un avis objectif sur la pertinence de ses méthodes. Est-ce qu’on oublie pas quelque chose? Ne s’enferme t-on pas dans une méthode? J’hésitais pas mal entre le 8c+ et le 9a. Pourquoi 9a?  D’abord je dois dire que c’est ma première expérience de cotation d’une voie. Ensuite j’ai mis plus d’essai dans cette voie que dans « Ça chauffe », cotée 9a. Alors bien que mes méthodes se soient affinées grâce aux montées des collègues dans la voie, je crois qu’annoncer 9a ouvrira plus de portes. Dans la mesure où je doute, soit j’annonce dur au risque qu’elle devienne une voie peu faite soit plus facile et cela motivera juste plus de grimpeurs à essayer. J’espère que les prochains répétiteurs n’hésiteront pas à donner leurs avis pour qu’un réel consensus se crée. Aussi j’exclus la possibilité de demi-cotations (8c+/9a) car elles laissent à mon avis toujours un flou. Merci à Antonin Rodhes pour cette magnifique ligne (encore une) et un grand merci aussi de m’avoir permis de nommer ma première vraie First Ascent.

Quant au nom de la voie…

« La métaphysique des tubes » est un livre d’Amélie Nothomb. J’adore ce nom, il claque. « Hygiène de l’assassin » est aussi un livre de cette auteur. Je trouvais qu’il fallait un nom stylé à côté de cette king line archi classique. Et « L’hygiène de l’assassin  » ça passe quand même bien. J’ai toujours rêvé de donner aux voies des noms qui claquent comme des noms de film, style : « le kaléidoscope 3″…

 

Noé Moutault enchaîne « Hugh », son premier 9a !

Le jeune grimpeur français Noé Moutault vient de faire tomber son premier 9a: « Hugh », connue pour être la première voie de ce niveau en France.

Depuis sa première réalisation en décembre 1993 par Fred Rouhling, « Hugh », premier 9a de France, était petit à petit tombé dans l’oubli… Mais dans le cadre de son Vintage Rock Tour, Seb Bouin l’a remise en valeur et depuis, le relais de cette voie ne cesse d’être clippé ! D’abord par Seb Bouin, puis quelques jours plus tard par Joshua Fourteau, suivi de Lucien Martinez.

Cette fois, c’est au tour du jeune Noé Moutault, 18 ans, d’en venir à bout. Bien qu’habitué à se rendre aux Eaux Claires, il n’avait encore jamais essayé ce monument de l’Histoire française. Jusqu’à la semaine dernière. Profitant d’un long séjour sur place, il se met en tête d’essayer « Hugh ». Après deux séances de calage et quelques jours de repos plus tard, il enchaînait cette voie, rentrant ainsi dans le neuvième degré pour la première fois.

  • Voici son commentaire en exclusivité:

J’ai repéré « Hugh », la première fois que je suis allé aux Eaux Claires. Mais comme je n’y allais qu’un jour de temps en temps, je préférais faire des voies plus faciles que j’enchaînais rapidement, au lieu de me mettre dans un gros projet.

Mais la semaine dernière, j’avais du temps pour aller grimper en falaise, j’ai donc passé deux jours d’affilée à travailler « Hugh ». Dès la première journée j’ai bien senti les mouvs et la seconde m’a permis de bien caler les passages clés. J’y suis retourné quatre jours plus tard, bien reposé et dès la première montée dans la voie, j’ai passé tous les crux ! Mais je suis tombé bêtement au dernier mouv dans la partie la plus facile de la voie (le craquage mental 🤦‍♂️). Je mange un bout, je me repose et je repars quelques heures après. Cette fois, ça passe (un craquage, mais pas deux !).

Je suis super content d’avoir enchaîné mon premier 9a qui est en plus le premier 9a de France. C’est une voie très moderne en fait, très spectaculaire à grimper et à regarder. Ça me donne envie d’aller voir les autres pépites de Fred Rouhling 😉 »

Cédric Lachat enchaîne « Le Cadafist » à St-Léger et propose 9a/+

De passage à St-Léger, le suisse Cédric Lachat vient de répéter « Le Cadafist », initialement cotée 9a, qu’il propose de réévaluer à 9a/+, suite à la casse d’une prise il y a deux ans par Adam Ondra.

Cédric Lachat est en grande forme en ce moment ! Alors que le suisse prend la direction de l’Espagne pour tenter quelques projets en grandes voies, il s’est arrêté à St-Léger pour enchaîner « Le Cadafist », une voie qui lui aura donné du fil à retordre.

Située juste à droite du célèbre 9b « Eagle-4 », cette voie très résistante a été libérée par Gérôme Pouvreau en 2017 et proposée à 9a. Mais lors d’un essai à vue d’Adam Ondra il y a deux ans, une prise a cassé au beau milieu du crux. Seulement répétée par Hugo Parmentier depuis, qui avait avoué que la nouvelle version de ce 9a rendait la cotation corsée, Cédric Lachat va même jusqu’à proposer une réévaluation à 9a/+.

  • Le suisse nous a livré ses impressions:

Tout commence par un 8a+ bien solide sur 6 mètres, ensuite il y a un repos, puis 10 mouvements sur croûtes avant d’attaquer le crux sur la colo. Puis, il faut passer une section dure sans pause de 2 mètres directement après le crux (ça peut aller vite de tomber là), pour arriver à un repos et résister dans la deuxième partie.

Car la deuxième partie de la voie n’est vraiment pas facile ! Je pense que pour beaucoup, enchaîner le début avec le crux sera difficile, mais le plus dur restera de résister dans cette deuxième partie en 8c, sur ces petites croûtes à la fin. Parce que du coup si tu tombes en haut, ça demande de refaire le bas. Chose pas si simple…

Moi là haut, j’ai vraiment grimpé au mental ! Je n’avais pas du tout envie de refaire le bas justement. Surtout que je n’y arrivais qu’une fois sur mille. Heureusement, grimper au mental c’est mon point fort !

J’ai dû mettre environ deux semaines à travailler la voie. Je l’ai calée en 3 séances, mais j’avais déjà fait le 8c à vue il y a quelques années. Ensuite, je tombais toujours au crux du milieu sur la colo cassée. J’ai bien dû mettre 10 runs voir plus avant de passer ce crux à la con lol. J’ai trouvé ça longgggg. Il faut dire que je ne suis pas le plus patient en terme de travail d’une voie ! Mais c’est vraiment une belle voie, dommage qu’il y ait ce crux au milieu.

Ensuite je suis allé voir « Eagle-4″ après. Ça me semble faisable assez vite. Je crois que je suis bien en forme en ce moment. Mais je pars en Espagne faire des grandes voies donc tant pis pour le 9b 😂 »

Un nouveau 8C bloc pour Clément Lechaptois !

Clément Lechaptois est décidément le bloqueur en forme du moment ! Après avoir réalisé son troisième 8C en novembre dernier avec « The Understanding », il est cette fois-ci venu à bout de « Crystal Ship » 8C à Cresciano, en Suisse.

J’ai essayé ce bloc pour la première fois en décembre dernier avec Giuliano Cameroni, mais on ne peut pas vraiment dire que j’arrivais à bien bouger dans le crux ce jour-là… J’ai été incapable de bouger dans les mouvs durs et j’ai fini par délaisser ce bloc, ayant d’autres projets en tête. »

Mais début janvier, alors que les conditions s’amélioraient à Cresciano, Clément rejoint Giuliano Cameroni pour une nouvelle séance de travail dans ce bloc, qui attendait encore sa première ascension.

À mon grand étonnement, cette fois, j’ai réussi à bien bouger, j’ai compris les différents placements et trouvé mes propres méthodes. »

Ce jour-là, Clément chutera trois fois dans le tout dernier mouvement, alors que Giuliano Cameroni s’offrira la première ascension de ce bloc. Motivé par ses derniers essais prometteurs et après un peu de repos, Clément Lechaptois finira par réaliser à son tour « Crystal Ship », juste avant que la nuit tombe.

Le jeune espagnol Jorge Díaz-Rullo enchaîne « First Ley » 9a+

Jorge Díaz-Rullo, qui en 2019 était devenu le deuxième espagnol à enchaîner un 9b, vient de réaliser « First Ley » 9a+ à Margalef.

Libérée par Chris Sharma en 2010, « First Ley » est l’une des voies les plus courtes et intenses de Margalef. Composé de seulement 15 mouvements, ce 9a+ emprunte le même départ que « First Round First Minute » 9b, avant de bifurquer sur la gauche. Seule une poignée de grimpeurs ont réussi à clipper le relais de cette voie, si exigeante physiquement.

Jorge Díaz-Rullo aura travaillé la voie durant six jours avant d’en venir à bout. Durant ces douze derniers mois, le prodige espagnol a enchaîné 17 voies entre le 9a et le 9b ! Au total, à seulement 21 ans, il compte déjà 44 voies dans le neuvième degré.

Je suis très heureux d’enchaîner cette mythique voie ✨ 15 mouvs ultra-intenses dans lesquels on peut à peine respirer. C’est une ligne très complète, avec toutes sortes de prises, qui demande beaucoup de technique et de force 🙌

Je pensais qu’il me faudrait beaucoup de temps avant d’en venir à bout, au début j’ai eu du mal à trouver mes méthodes. Un mouvement dynamique m’était particulièrement difficile, ce qui a été le crux pour moi, bien que dans les derniers mouvements, j’ai chuté à plusieurs reprises malgré le fait que je me sentais très bien, adoptant une très bonne méthode, qui me convenait particulièrement bien  🙌

Maintenant, place à « First Round First Minute », une King Line équipée par Chris Sharma que j’ai déjà essayée 💎 Mais le pas de bloc est très dur, je ne suis toujours pas sûr de pouvoir réussir à le faire… 🤔🧐 »

À 8 ans, il clippe le relais du mythique « Chimpanzodrome »(7c+) au Saussois

Une fois n’est pas coutume, direction la Bourgogne pour parler falaise ce lundi matin, et plus précisément la falaise historique du Saussois où l’exigence est de mise et les cotations souvent bien tassées…

« Chimpanzodrome », ce nom de voie doit raisonner pour pas mal d’entres vous: voie historique libérée par Jean-Pierre Bouvier en 1981, cette ligne d’une quinzaine de mètre était à l’époque la 2ème voie la plus difficile de France (7c+). Elle aura été durant des années le théâtre d’ascensions aussi loufoques qu’originales, la plus marquante restant celle de Bouvier en 2001, en solo.

Caractérisée par un gros crux au niveau du 2ème point, cette voie à trou aussi technique que physique ne se laisse pas dompter facilement, et pourtant, du haut de ses 8 ans, Jules vient de clipper le relais de « Chimpanzodrome », en tête… Et pour la petite information, Jules a commencé l’escalade il y a un an, dans le pan de son papa (fermeture des salles oblige…), et a déjà à son actif plusieurs voies dans le 7ème degré dans le Tarn ou encore à Remigny (proche de Beaune).

Concernant « Chimpan » (comme on aime la nommer dans le coin…), Jules a mis 4 séances étalées sur une semaine pour trouver ses méthodes, en particulier dans le pas de bloc où il passe en prenant le bac main gauche « en inverse » (ce qui n’a plus rien à voir avec les méthodes d’adulte avec un crux sur un gros croisé!)

Quoiqu’il en soit, cette réalisation méritait d’être mise en avant, le Saussois, de par son style exigeant, n’étant clairement pas la falaise favorite des jeunes grimpeurs du moment…

D’ailleurs, de mémoire, mais cela reste à confirmer, il s’agirait du plus jeune grimpeur à venir à bout de ce mythe qu’est « Chimpanzodrome »…

La vidéo de l’ascension

 

« Akira » de nouveau répété, et c’est le jeune Joshua Fourteau qui s’y colle cette fois

Jusqu’à peu, Fred Rouhling était le seul à avoir clippé la chaine de ce gros toit, « Akira », avec à la base une proposition en 9b, qui avait fait (et fait toujours) beaucoup parlé à l’époque. Récemment, Seb Bouin est allé s’y frotter dans le cadre de son passage dans les Charentes pour son Vintage Rock Tour, et il enchaînait à son tour la voie, en proposant de revoir la cotation à 9a. Son acolyte durant le séjour, Lucien Matinez, a également coché la ligne et a approuvé de revoir la cotation à la baisse.

De nouveau mise en lumière notamment grâce au passage de Seb Bouin dans les Charentes, les voies historiques ouvertes par Fred Rouhling connaissent depuis peu une seconde jeunesse et un nouvel attrait. Rappelez-vous par exemple l’enchaînement récebt de « Hugh » par Noé Moutault.

C’est cette fois ci au tour du jeune Joshua Fourteau de frapper dans les lignes de Fred Rouhling, et après avoir enchaîné lui aussi « Hugh » fin 2020, il a jeté son dévolu sur « Akira », signant par la même occasion la 4ème réalisation de cette voie.

Voici son commentaire pour PlanetGrimpe :

Quelques mois après avoir enchaîné « Hugh », le premier 9a de France, je réalise mon deuxième 9a avec « Akira ».  Je coche ainsi la deuxième voie de la trilogie mythique de Fred Royhling que sont « Hugh », « Akira » et « De l’autre côté du ciel », plus que cette dernière pour que la boucle soit bouclée.

Au total, j’ai mis 5 séances pour enchaîner et une dizaine d’essais. Ce qui m’a posé souci c’est le moment où je dois aller chercher le mono et envoyer les contres pointes, à ce moment là j’étais mort en resi et abdos du fait que ce soit un toit. C’est là que je tombais tout le temps alors que ce n’était pas le plus dur. Globalement, c’est une voie qui m’allait plutôt bien, très rési, contrairement à « Hugh » qui est physique, explosif et court. Sinon, pour la cotation c’est bien un 9a selon moi…

Je remercie Fred Rouhling, visionnaire et légende de l’escalade, dont le travail m’a permis de m’éclater dans ces deux magnifiques lignes. Très heureux également d’avoir grimpé aux côtés de Seb Bouin et Lucien Martinez avec une émulation qui m’a tiré vers le haut.

La vidéo de l’ascension

Eloi Peretti entre dans le 9ème degré avec « Ça chauffe » à Seynes

Et de 5! Un peu plus d’un an après sa libération par Tanguy Merard, « Ça chauffe » vient à nouveau d’être répétée et c’est Eloi Peretti qui en signe la 5ème ascension après plusieurs week-ends à Seynes.

En exclu pour Planetgrimpe, il revient sur l’enchaînement de son premier 9a:

Je me suis retrouvé à essayer la voie un peu par hasard, je venais d’enchaîner « la métaphysique des tubes » le 8c classique quelques mètres à gauche de « ça chauffe » et je cherchais une nouvelle voie à essayer. J’avais vu plein de monde essayer le 9a les semaines d’avant dont Matthieu Bouyoud qui avait enchaîné la voie sur un super beau run. J’ai donc fait une montée sans prétention « juste pour voir », les prises du crux étaient aussi coupantes qu’on me les avait vendues mais je bougeais assez bien dans le pas de bloc du bas et la fin était juste géniale.

J’ai commencé à essayer doucement, et à la fin de notre semaine de vacances j’arrivais à enchaîner toute la deuxième moitié de la voie et à faire quasiment tout le crux d’une traite.

J’avais déjà l’impression de pouvoir enchaîner, mais il aura tout de même fallu mettre une bonne dizaine de montées de plus pour que tous les petits détails du pas de bloc marchent à la suite et que j’arrive à passer le crux depuis le bas.

Je m’étais pas mal mis la pression sur les derniers runs car c’était déjà le quatrième week-end où nous venions à Seynes, il commençait à faire de plus en plus chaud et je n’avais aucune envie de revenir la semaine suivante juste pour faire la voie.

Le run est allé super vite. J’ai passé le pas de bloc un peu en sursis puis couru dans la fin de voie. Je n’ai pas pofé une seule fois des 30 mouvs de la section rési et un peu avant de m’en rendre compte j’étais arrivé à la chaîne.

C’était la première fois que je travaillais une voie aussi dure et le processus aura été super chouette ! Sûrement parce qu’au final je repars en ayant fait la croix mais aussi parce qu’on aura passé des weekends bien marrant avec plein de potes différents à chaque fois !

Marion Thomas, présente durant les sessions de travail de la voie, nous parle d’Eloi, qu’elle connait depuis longtemps…

Eloi peretti, Des chaussons au pied dès ses 7 ans et déjà fort talentueux. Un passif de compétition au sein du club la dégaine puis deux sélections en équipe de France jeune avant d’intégrer le Roc aventure programme et découvrir les big wall en Jordanie. Étudiant en parallèle en école d’ingénieur à Grenoble INP-génie industriel, l’escalade pour lui maintenant, c’est plutôt dehors et avec les copains. Pour moi, Eloi fait parti de ces grimpeurs qui carressent les prises, il a une grimpe fluide. On a l’impression qu’il a ce relâchement naturel que beaucoup de grimpeurs recherchent. On aspire souvent à mettre la juste pression sur les prises pour resté relâché sans zipper mais sans les broyer pour autant au risque d’y laisser trop de jus. Ces 21 bougies soufflées au pied de la falaise de seynes, c’est le we d’après qu’il arrivera au bout de son premier 9a « ça chauffe ». Bravoo !

Manu Cornu enchaîne « Le Pilier du Désert Assis Direct » et propose 8C+ !

Manu Cornu vient d’enchaîner son gros projet du moment à Bleau: « Le Pilier du Désert Assis Direct » qu’il propose à 8C+

Après plus de trois mois de travail et des centaines d’essais, Manu Cornu nous a fait une piraterie comme lui seul en a le secret. Hier matin, il est parvenu à rétablir au sommet du « Pilier du Désert Assis Direct », un bloc très physique, le plus dur que Manu n’ait jamais réalisé.

Une exclusivité pour Planetgrimpe, il revient sur cette croix et nous livre tous les détails de cette performance.


Salut Manu ! Tu as annoncé hier avoir enchaîné « Le Pilier du Désert Assis Direct » 8C+. Peux-tu nous en dire plus sur cette performance ?!

Carrément, alors dans un premier temps je veux clarifier les choses et rendre à César ce qui est à César. Ce n’est pas la FA, un autre grimpeur a réalisé le bloc 3 jours avant moi, dans une toute autre méthode vu sa morphologie, (son allonge de 1m93 lui permet d’atteindre des prises que seuls les très grands auront loisir d’essayer) et a proposé 8C. Après en avoir discuté avec lui, il semblerait que la méthode que je réalise soit bien plus dure, donc après d’autres échanges avec 4/5 grimpeurs qui ont essayé le bloc, mon ressenti est allé vers 8C+.

Aucun problème à me confronter aux répétitions futures, au vu de cette cotation ça reste juste mon ressenti.

Peux-tu nous décrire cette ligne et ses spécificités ?

Le départ assis était une ligne encore en projet quand je m’y suis attaqué, mais tous les mouvements avaient été réalisés.

Le bloc commence évidemment assis avec un plat pas très bon main gauche et une main droite plutôt franche, un talon droit très haut vraiment dur à valoriser et qui plus est pour aller chercher un petit tri réellement loin. C’est l’un des mouvements très durs du bloc, qui doit valoir son bon 8A à lui seul. Puis, il faut ouvrir le bassin pour aller mettre une contrepointe sous la main gauche de départ, prendre une inter puis une prise assez plate en semi arquée, bouger les pieds, relancer encore main gauche dans la grande oreille avant de rebouger les pieds afin de se retrouver dans la position du départ debout qui devient encore plus dure au vu de la préfatigue du début.

La petite spécificité du « direct » (brossé par Bristof) est que je suis sorti tout droit, ça ne rajoute pas grand-chose mais ça change radicalement de style et ça me paraissait plus évident que de m’échapper à droite.

Pour l’histoire, quand le bloc a été ouvert dans les années 2000 par Thibaut Le Scour, il y avait un arbre sur le caillou qui empêchait une sortie tout droit. Mais la première fois que je suis allé sur le bloc il n’était déjà plus là, il me paraissait donc plus logique de sortir tout droit.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Manu Cornu (@manu_cornu)

Depuis combien de temps essayais-tu ce bloc et qu’est ce qui t’a motivé à travailler ce passage ?

J’ai commencé à jeter un oeil au bloc fin novembre, donc ça fait 3 mois que je bosse dessus, à la base c’était par pure piraterie, comprendra qui pourra, mais assez vite je me suis pris au jeu, et je l’ai placé comme une priorité.

Je reste un compétiteur dans l’âme, si on m’enlève mon terrain de jeu, j’en trouve un autre et je m’amuse différemment.

Comment s’est déroulé le run d’enchaînement ? 

L’enchaînement lui-même est un très bon run: j’ai grimpé libéré, appliqué. J’étais avec mes potes, il y avait une bonne émulation, j’ai livré un bon combat et ça a fait.

Mais avant le run victorieux, j’étais sceptique, je n’arrivais pas à refaire le premier mouv… Mais après une petite pause ça a fait.

© Adrien Lemaire

Est-ce le bloc le plus difficile que tu aies réalisé ?

Oui clairement ! C’est aussi un des premiers blocs devant lequel j’ai planté ma tente, si on considère que le toit d’Orsay n’en est pas un.

En janvier 2019, tu enchaînais ton premier 8B, en juillet 2020 tu cochais « La Force » 9a (ou 8C/8C+ trav) et cette année tu rentres dans le 8C+. Que nous réserves-tu pour 2022 ?!

J’aimerais surtout savoir ce que nous réserve 2022… Moi je vais continuer ma petite route tranquillement, et puis on verra quelle mouche me piquera la prochaine fois.

Bien que déjà sélectionné en équipe de France, tu as participé le week-end dernier au sélectif à Karma. Qu’est-ce que ça fait de retrouver une ambiance de compétition ?

Oui j’ai grimpé au sélectif pour me remettre dans le bain de la compet avant une potentielle Coupe du Monde. J’ai abordé la compet détendu au vu de ma sélection déjà assurée. Mais je me savais en forme, je me suis donc permis de retourner essayer « Le Pilier du Désert Assis Direct » entre les deux tours du circuit, parce que c’était mon objectif du moment. Donc pour l’ambiance compétitive je vais attendre le prochain sélectif, afin de me concentrer réellement sur ce que je fais, comme lors d’une vraie compétition.

© Gilles Puyfagès

As-tu d’autres projets à Bleau que tu travailles ou que tu souhaites essayer ?

Pour le moment non, mais je pense que mon prochain bloc sera choisi en fonction de mes lacunes. L’idée est de voir une grosse progression dans certains styles pour être tout terrain, à tout niveau.

D’ailleurs, comment envisages-tu la suite de la saison ? 

Ça va dépendre de la situation sanitaire et de mes envies. Je vais sûrement grimper encore un peu dehors ces prochains temps, mais avant que les jeunes prennent ma place je vais essayer de finir ma carrière de compétiteur en beauté !

Enchaîner un 8C bloc en seulement deux séances ? Nomura Shinichiro l’a fait !

Le jeune asiatique Nomura Shinichiro, connu pour ses incroyables performances sur le rocher, vient de réaliser une nouvelle croix-éclair: « Vanitas » 8C, en seulement deux séances.

Et de sept pour Nomura Shinichiro ! Le jeune grimpeur japonais de 24 ans a réalisé son septième 8C bloc avec « Vanitas », dans son pays natal. La particularité de cette croix ? Seules deux séances lui auront été nécessaires pour rétablir au sommet de ce bloc, où la maîtrise technique l’emporte sur les capacités physiques.

Habitant loin des spots de grimpe, le secteur le plus proche de chez lui se situe à 1h30 en voiture. Puis, il lui faut environ 4 heures pour atteindre les blocs qu’il travaille en ce moment, comme c’était le cas avec « Vanitas »… On comprend donc pourquoi le japonais tente d’être le plus efficace possible !

Mon objectif à long terme est d’enchaîner des blocs plus durs que 8C à travers le monde entier et de faire des premières ascensions.

J’ai trois projets en ce moment. Je suis sûr que l’un d’entre eux est plus dur que 8C, il comporte des mouvements vraiment très durs.

Mon autre objectif est de réaliser des mouvements que l’on dit « impossibles à faire en étant petit », afin de donner de l’espoir à ceux qui, comme moi, sont petits. Je ne mesure qu’1m59. »

Le roi des performances-éclairs

Notons que Nomura Shinichiro est un spécialiste des records. Quelques semaines seulement après avoir tâté du caillou pour la première fois de sa vie, il enchaînait « Shambala » et « Babylon », deux 8C, parmi les blocs les plus durs de son pays.

Quelques jours plus tard, il surenchérissait: en moins de 90 minutes, il réalisait « Orochi » 8C et « Ginga » 8B+. C’est la première fois qu’un grimpeur enchaînait des blocs si durs à cette allure.

Enfin, il passait un nouveau cap il y a deux ans en réalisant trois blocs en 8B+ et 8C, le tout, dans la même journée !

Un entraînement poussé à l’extrême !

Passionné d’entraînement, Nomura Shinichiro poste régulièrement sur les réseaux sociaux des vidéos à en faire trembler vos poulies. Sa dernière en date ? Une vidéo où l’on voit le japonais réaliser des tractions à un bras sur une réglette de… 6mm seulement !

« Je me concentre juste sur le mouvement de la première articulation des doigts. Mon prochain défi, c’est de réaliser une traction à un bras sur une latte de 4mm. Mon objectif à long terme est de réussir à réaliser une traction d’un bras sur une prise de 1mm. »

La suissesse Katherine Choong enchaîne « La Ligne Claire » 8c+

La suissesse Katherine Choong, adepte des performances sur le rocher, vient de clipper le relais de son projet du moment: « La Ligne Claire » 8c+ à St-Léger.

Après une contre-performance sur les Championnats d’Europe cet automne, Katherine Choong avait besoin de se ressourcer en falaise. Elle tombe alors sur la vidéo de Nolwenn Berthier, enchaînant « La Ligne Claire » 8c+ à St-Léger, et se met en tête de venir en France pour travailler cette ligne.

La forme et le moral étaient au plus bas, je me sentais complètement épuisée physiquement et mentalement. Sans aucune attente, je me suis donc lancée dans ce projet, pensant que je n’avais aucune chance et que les voies difficiles ce n’était pas avant un bon moment. Mais au fil des jours, la forme et surtout la motivation sont gentiment revenues, avec des progrès dans la voie.

La voie débute avec un passage bien coriace au début (aucune idée de la cotation comme je ne fais jamais de bloc dehors), dans lequel j’ai saucissonné pendant un bon bout de temps avant de trouver mes méthodes, avec en cadeau un sale clippage un peu flippant au 3ème point. S’en suit un repos, suivi d’une traversée très physique où j’y perdais pas mal de plumes… Mon rythme d’escargot n’étant pas optimal dans ce genre de section. Un repos permet ensuite de reprendre un peu ses esprits et de stresser pour le dernier crux aux 3/4 de la voie sur petites prises, avant un dernier combat de résistance où tu peux te la coller le nez devant le relais.

Mais au fil des jours, la forme et la motivation reviennent. Katherine Choong prend de plus en plus de plaisir à travailler cette voie, qui devient une obsession pour elle. À trois reprises, elle tombe avec le relais sous les yeux. Après plus de 28 jours de travail, l’enchaînement était tout proche.

J’ai fait beaucoup (trop) d’essais vu ma forme du début et la météo pas toujours clémente ou les journées de février trop chaudes (on aime bien se chercher des excuses comme d’habitude 😉).

Mais j’ai tellement aimé être ici à St-Leger, sentir les sensations qui reviennent, reprendre confiance en mes capacités et retrouver le « fight mode », que j’ai pris du plaisir du début à la fin. Même quand je me la suis collée tout en haut à trois reprises 😉 Et spécialement grâce aux personnes géniales avec qui j’ai partagé de bons moments là-bas.

Finalement, ce week-end, la suissesse parvenait à mettre le run parfait, celui qui le conduira à clipper le relais de « La Ligne Claire », signant ainsi la quatrième ascension féminine de ce 8c+ après Florence Pinet, Nolwenn Berthier et Julia Chanourdie.

Maintenant, je suis très motivée pour essayer d’autres voies difficiles, peut-être à St-Léger ou Mollans et aussi m’atteler à quelques grandes voies dures dans les Gorges du Verdon et chez moi en Suisse 🙂 je suis encore débutante en grande voie mais hyper motivée de trouver de nouveaux challenges dans ce domaine. »

Seb Berthe flashe « Mind Control » 8c !

Le grimpeur belge Seb Berthe s’est offert le flash de « Mind Control » célèbre 8c situé à Oliana en Espagne.

Cela faisait quelque temps qu’enchaîner un 8c flash trottait dans la tête de Seb Berthe… Alors, entre deux essais dans le 9b « Fight of flight », son projet du moment, le grimpeur belge a décidé de passer à l’action. Il passera plusieurs heures à apprendre les méthodes de « Mind Control » par coeur, avant de se lancer, pour un unique essai. Et au terme d’un gros combat, il parvient à clipper le relais de cette voie mythique d’Oliana, lors de son essai flash.

Notons qu’il y a dix ans, Adam Ondra avait réussi à enchaîner cette voie à vue.

Seb Berthe est notamment connu pour ses ascensions extrêmes, tant en falaise qu’en grande voie. L’année dernière, il avait complété avec Nico Favresse la « Trilogie Alpine » en seulement deux semaines. Cette trilogie est composée de trois grandes voies en 8b+: « End of Silence » en Allemagne, « Kaisers neue Kleider » en Autriche et « Silbergeier » en Suisse. La cordée a été la première à enchaîner ces trois lignes mythiques dans la même saison.

En novembre 2019, Seb Berthe devenait le septième grimpeur seulement à enchaîner en libre « The Nose », l’une des grandes voies les plus célèbres du monde. Plus récemment, en novembre 2020, le grimpeur belge signait l’ascension de son premier 9a+ avec « Super Crackinette » à St-Léger.

Razzia de croix en France pour Alex Megos !

Profitant d’un séjour à St-Léger, Alex Megos a fait une razzia de croix, répétant les classiques de la falaise. L’allemand a même signé la première ascension d’une nouvelle voie dans le neuvième degré.

Alex Megos l’avoue, « St-Léger est un lieu très spécial pour moi depuis la première fois que je suis venu ici ». 

Il faut dire que cette falaise, située au pied du Mont Ventoux dans le Vaucluse, est sûrement l’un des sites le plus à la mode en France, avec de nombreuses voies dures attirant des grimpeurs de renom comme Seb Bouin, Adam Ondra, Cédric Lachat ou encore Julia Chanourdie. C’est probablement à Saint-Léger que l’on retrouve la plus forte concentration de voies dans le huitième degré en France, tandis que les voies dans le neuvième degré ont explosé sur cette falaise: s’il n’y avait que deux voies dans le neuf début 2018, il y en a maintenant près d’une dizaine !

Cette fois, Alex Megos est revenu à St-Léger dans le but de répéter quelques classiques, ainsi que d’essayer de nouveaux projets. Et après sept jours de grimpe, l’allemand a réussi à enchaîner quelques voies qui lui résistaient par le passé et a même réalisé la première ascension d’une nouvelle ligne dans le neuvième degré: « Et pour quelques dégaines de plus » qu’il propose à 9a+.

Voici son impressionnante liste de croix:

  •  « Les petits chefs des néants » 8c
  • « La tournée du patron » 8c
  • « L’étrave » 8c
  • « Rêve de Poutre » 8c/+
  • « Crackinette » 8c+
  • « La Ligne Claire » 8c+
  • « La Castagne » 9a/+ (seconde ascension après Adam Ondra en 2018)
  • « Cadafist » 9a/+
  • « Et pour quelques dégaines de plus » 9a+ (première ascension)

Une vidéo de ses croix devrait bientôt voir le jour, alors restez connectés !

Dave Graham enchaîne « First Ley » 9a+ à Margalef !

Le grimpeur américain Dave Graham vient d’enchaîner l’une des lignes les plus emblématiques de Margalef: « First Ley » 9a+, une voie qu’il travaille depuis plus de dix ans.

Dave Graham avait 29 ans la première fois qu’il a posé ses doigts dans « First Ley ». C’était juste après que son compatriote Chris Sharma ouvre cette voie, en 2010. À 39 ans aujourd’hui, il vient de clipper le relais de cette ligne courte et intense, de seulement 15 mètres, signant la huitième répétition de ce 9a+.

Il y a dix ans, j’étais honnêtement incapable de bouger dans cette voie. Je ne comprenais pas le style d’escalade et je n’avais pas assez de puissance en pince pour faire les mouvements les plus durs.

Dave Graham est arrivé en Catalogne dès le début de l’année 2021 avec plein de projets en tête: enchaîner les trois 9b que sont « La Capella », « Furia de Jabali » et « First Round First Minute ». Or il se trouve que « First Ley » n’est autre que la petite soeur de « First Round First Minute », puisque ces deux voies partagent le même départ. Puis, le 9a+ bifurque à gauche quand le 9b file à droite. Un bon entraînement donc pour l’américain, qui avait envie d’en finir avec cette ligne qui lui trottait dans la tête depuis un long moment.

Mais malheureusement, durant plusieurs semaines, les conditions n’étaient pas au rendez-vous et le départ de la voie était mouillé. Finalement, après beaucoup de temps passé à attendre une météo clémente et de nombreux doutes sur ses méthodes, Dave Graham a réussi à atteindre le relais de cette voie, pour son plus grand plaisir.

  • Voici son commentaire:

En arrivant au pied de la voie, je n’étais encore même pas sûr de mettre un essai. Mais à la fin de mon échauffement, je me suis senti super bien, et finalement, j’ai réussi à en venir à bout dès mon premier essai de la journée 😀

Après trois semaines de temps brumeux et humide, passées à changer mes méthodes, je me sentais complètement découragé et confus sur ce qui ne fonctionnait pas 🤯 Puis les incroyables vents du nord et de l’ouest sont revenus, apportant des conditions plus sèches, du soleil et une bien meilleure adhérence 🤣

En fin de compte, j’ai fini par faire ma méthode d’origine, mêlée avec certaines nouvelles méthodes de Jorge Diaz Rullo, et voilà, ça a parfaitement fonctionné ! C’était tellement bon de sentir cette sensation à nouveau, de bien grimper, de clipper un relais et de me libérer de la sortie la plus facile 🙇🏻 C’est un peu dommage que ça ait pris si longtemps pour y arriver, mais c’était un entraînement incroyable pour « First Round First Minute » 9b 🔥

À la fin de la journée, j’ai fait le dernier pas de bloc de « First Round First Minute », du repos au relais, en me sentant particulièrement solide, alors maintenant je suis super motivé pour y retourner et mettre des essais à fond ! Je me suis aussi senti bien dans « La Capella » et « Furia de Jabali » ces deux derniers jours, les deux autres 9b que je veux faire, donc finalement je sens que je fais un bond en avant, après de nombreux mois passés à travailler très fort sans de réels progrès 🙌🏻

Donc je suis prêt pour les semaines à venir. J’espère qu’on aura de la chance avec la météo, et qu’avec un peu de détermination, la magie opérera ✨🧙💫

En tout cas, je suis reconnaissant d’avoir partagé ce processus de travail avec une équipe de grimpeurs incroyables et motivés, muchas gracias amigos 🤟 !! »

Stefano Ghisolfi libère une nouvelle voie dure en Italie !

L’italien Stefano Ghisolfi vient de réaliser la première ascension d’un nouveau 9a+ à Arco: « Terapia d’urto ».

Stefano Ghisolfi a mis fin à un projet de longue date qui restait inachevé dans la petite grotte de Padaro à Arco. Après quelques jours de travail, il est venu à bout de « Terapia d’urto », signant la première ascension de cette voie originale, qui suit tout le toit de la grotte. Cette ligne est en fait une connexion de la partie la plus dure de « L’arciere » 8c, avec l’intégralité de « Goosfraba » 8c+, sans aucun repos entre ces deux voies. L’italien propose la cotation de 9a+ pour cette connexion.

Cette voie peut sembler courte et puissante, mais l’endurance y joue un rôle majeur, avec environ 40 mouvements très intenses !

Cette ascension fera l’objet d’une prochaine vidéo qui sera mise en ligne dès la semaine prochaine sur la chaîne YouTube de Stefano.

Nolwen Berthier enchaîne « La théorie des cordes » 8c à St-Léger

Nolwen Berthier vient de réaliser « La théorie des cordes » 8c sur la falaise de St-Léger.

Décidément, la falaise de St-Léger est à la mode en ce moment ! Après Cédric Lachat, puis Alex Megos, c’est maintenant au tour de la jeune française Nolwen Berthier de nous rapporter sa toute nouvelle croix réalisée sur la falaise: « La théorie des cordes » 8c.

Cette voie se décompose en trois parties bien distinctes: un début bien physique sur des colonnettes, suivi d’une longue partie tout en résistance sur de petites prises, avant de terminer par une dalle de fin qui peut réserver quelques surprises.

Nous sommes allés à la rencontre de Nolwen pour en savoir plus sur cette performance.


Salut Nolwen ! Pour commencer, peux-tu nous décrire la voie ?

« La théorie des cordes » est un des classiques du secteur Praniania à St Léger du Ventoux. Le début est physique sur des colos puis on attaque une longue rési sur de belles arquées dans un mur gris, qui est ponctuée d’un pas un peu plus soutenu au milieu de la section. Puis, la fin s’envole dans une dalle… qu’il est conseillé d’aller repérer !!

Depuis combien de temps travaillais-tu la voie ?

Je me suis mis le challenge de faire cette voie en parallèle d’un autre projet plus dur, du coup je n’ai pas trop comptabilisé le nombre de runs ou de séances qu’il m’a fallu pour enchaîner. Le process aurait pu être beaucoup plus rapide en me focalisant uniquement sur cette voie, mais sûrement moins pertinent sur le long terme.

Pourquoi avoir choisi de travailler ce 8c ?

Déjà, on m’avait dit que c’était plutôt 8a+, et en plus, quand je suis arrivée, il y avait déjà les dégaines en place !! Non, plus sérieusement, la ligne est majeure, mais je crois que ce qui m’a le plus motivée, c’est de me faire secouer dedans. Aux premiers repérages, la section du début était vraiment une énigme pour moi… Je savais que c’était un bon moyen de travailler mes points faibles et de progresser.

Comment s’est passé le run de l’enchaînement ?

Au final dans l’enchaînement, le pas qui m’a vraiment le plus inquiétée c’est un mouvement en dalle qui doit valoir 6a intrinsèquement, mais qui n’est pas commode pour les petits. Au repérage, j’avais mis plusieurs montées pour trouver une méthode alternative… Là, il a bien failli me faire tomber ! Haha

Jan Hojer et Yannick Flohe enchaînent un 9a à la journée !

Les deux allemands Jan Hojer et Yannick Flohe ont signé une double ascension de « Working Class » 9a dans le Frankenjura, en un temps record.

Pourtant, rien ne les prédestinait à faire cette croix. En effet, Jan Hojer et Yannick Flohe avaient plutôt pour but de se rendre à Munich, pour participer à un stage avec l’équipe nationale allemande. Mais sur la route, les deux grimpeurs décident de faire une pause pour se dégourdir les jambes et profiter du soleil printanier. Si certains ont pour habitude de s’arrêter sur des aires de repos, eux ont décidé de faire une halte dans le Frankenjura.

Ni une ni deux, ils enfilent leur baudrier et s’étonnent à enchaîner l’un après l’autre « Working Class » 9a. Cette voie complètement atypique du Frankenjura débute par une approche très facile en 6b, avant de changer radicalement de ton. En effet, il faut ensuite venir à bout de douze mouvements de type bloc, particulièrement physiques.

Toutefois, la cordée est d’accord pour dire qu’il s’agit d’un petit 9a et pense que la cotation de 8c+ serait plus appropriée.

Ensemble, nous avons rapidement trouvé des méthodes qui nous convenaient et nous avons commencé à mettre de vrais essais rapidement !

Je l’ai enchaînée lors de ma première vraie tentative (3ème essai) et Yannick a suivi peu après.

Nous nous sommes entraînés très dur ces derniers temps et c’est agréable d’être récompensé sur le rocher. »

Jan Hojer

Killian Chabrier vient à bout de « Quoi de neuf » 8C au toit d’Orsay

Alors qu’il enchaînait en début d’année le 8C de « The Big Island » à Bleau, c’est cette fois-ci au toit d’Orsay que le bloqueur Killian Chabrier a encore frappé. Il vient en effet à bout de « Quoi de neuf » (enchaînement long de l’acte 1 et de l’acte 2), coté 8C. Il revient pour nous sur cette nouvelle coche:

J’ai commencé à essayer les différentes sections de ce bloc/trav début 2019 où j’y ai mis pas mal de séances, 2 pour faire l’acte 2 (8B) puis bien 3 pour faire l’acte 1 (7C+/8A), puis j’ai mis 5 séances pour essayer de tout bien caler et enchaîner, mais je me sentais loin de faire.

Début 2020 j’ai refais une seule séance où je me suis déchiré le biceps sur quelques millimètres dans l’excentrique du twist, ça ma bien refroidi d’y retourner donc j’ai fais une grande pause. Cette année avec les températures un peu élevées qui arrivent, il faisait un peu chaud pour aller dans mes projets donc je me suis décidé à y retourner. Sur la première séance j’ai tout recalé, j’ai mis un run d’enchaînement où je suis tombé au dernier mouv’ dur assez frais. Sur mon deuxième run je tombe bêtement après le twist. Sur la session suivante j’enchaine assez facilement au premier run. Pour la cotation je pense à un petit 8c en cotation traversée ou voie car c’est un effort long.

Mes prochains objectifs sont les compétitions de difficulté qui arrivent, puis en extérieur « Délire onirique » assis (8C) et « le pilier du désert » assis (8C+) où sur ces deux bloc j’ai tous les mouvements et il me reste plus qu’à enchainer! Et pourquoi pas mettre quelques runs dans « la Force » qui est la ligne la plus logique du toit d’Orsay, et qui irait bien avec mes entrainements pour la diff.

Petite vidéo en bonus

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Killian Chabrier (@killian_chab)

Nico Pelorson enchaîne « Soudain seul » et décote le bloc de 9A à 8C+

Il y a quelques semaines, le Belge Simon Lorenzi annonçait le 2ème 9A bloc du monde avec la réalisation du départ assis de « The Big Island » à Bleau, qu’il nommait « Soudain seul », nom tiré du livre utilisé sous sa genouillère pour enchaîner le bloc.

Simon Lorenzi n’était pas seul à travailler ce bloc: un certain Nico Pelorson était dans la course également, et après des mois de travail, le voilà à son tour en haut de ce monument. Pour la cotation il pencherait plutôt sur 8C+, estimant le bloc relativement « réalisable » avec pas mal de travail. En attendant que d’autres répétiteurs affinent la cotation, voici la réaction à chaud de Nico:

Je me suis acharné sur ce bloc tout l’hiver 2020 et j’ai remis le couvert dans ce bloc durant l’hiver 2021 et début de primptemps où j’ai fait le bloc. La première année ou j’ai essayé ce bloc, je n’ai pas connu de réel progrès en réalité. Après avoir trouvé les méthodes, je suis rapidement arrivé à la grande baffe et j’ai passé tout mon hiver à tomber à ce mouvement. Je me suis entêté à grimper dans les conditions les plus froide possible, ce qui je pense n’était pas du tout un bon choix.

En 2021, lors du 2ème confinement, avec ma chérie Eline et 2 super amis, Solene et Romaric, nous avons réalisé 1 mois et demi d’entrainement intensif sur le pan et les machines de muscu du garage de mes parents. Je suis revenu sur Fontainebleau très en forme et en quelques séances, je me suis mis à passer cette fameuse baffe très régulièrement en venant du début.

Par ailleurs, je me suis aussi aperçu du fait qu’avec une température inférieur à 8°, il faisait beaucoup trop froid pour ma peau et je n’arrêtais pas de glisser sur les plats.

Fort de ces entrainements et au clair sur les conditions qui me correspondent le mieux, j’avais toutes les clefs pour réussir le bloc. Dès lors, j’ai progressé petit à petit jusqu’à le réussir.

Pour la cotation, je me sentirais mal de prétendre avoir réussi un des 2 seuls 9a sur terre alors qu’au fond de moi, je pense que ce bloc ne vaut pas cette cotation. 8c+ me semble plus cohérent. Je pense que nombreux sont les grimpeurs dans le monde qui peuvent prétendre à le réussir avec un investissement suffisant, ce qui ne serait pas le cas avec un vrai 9a bloc. Ce n’est que mon avis et je respect infiniment celui de Simon. D’autant qu’il n’est pas impossible qu’il ait fait un effort plus dur avec sa méthode pour petit. Moi je l’ai fait avec la méthode classique de la grande baffe et pas celle de l’horloge de Simon.

❌
❌