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Film: Swissway to heaven

14 juin 2021 à 09:17

“Swissway to heaven” n’est plus un projet ! Deux ans jour pour jour après les premiers plans et les premières ascensions, la pile électrique suisse Cédric Lachat est heureux de présenter son opus consacré à 5 musts en grande voie dans son beau pays. “Swissway to heaven” : 5 faces mythiques helvétiques mais aussi de terribles challenges de haute difficulté, réputés parmi les plus durs des Alpes et où les ascensions en libre se comptent sur les doigts d’une main….

Après un apéritif aux Gastlosen dans “Yeah man” qui est avalée en guise d’échauffement, les choses sérieuses démarrent aux Wenden, une muraille de 10 kilomètres assez imposante avec un accès périlleux et déroutant. Un mix de longueurs old school très difficiles et d’engagement, où la philosophie de l’alpinisme et le côté puriste transpire, avec des longueurs extrêmement dures sur rasoirs qui se mêlent à des parties plus faciles clairement exposées, rajoutant au challenge une dimension psychologique assez élevée ! Telle est la marque de fabrique des voies et des parois choisies et présentées ici, comme l’impressionnant Eiger où l’ambiance de “Merci la vie” semble redoutable ! 
Mention spéciale aux aspects historiques, culturels et techniques distillés ça et là avec des témoignages de légendes comme Beat Kammerlander, Claude Rémy ou d’alpinistes réputés comme Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist, Tobias Suter, Fabien Dugit qui apportent un éclairage connaisseur et expert particulièrement pertinent.

Réalisé par le talentueux Guillaume Broust, “Swissway to heaven” mixe avec un savant dosage rappels historiques, descriptifs de longueurs clé, moments de vie en paroi et complicités partagées entre partenaires de cordées, mais aussi travail des longueurs avec de nombreux plans spectaculaires et des prises de vue impeccables permettant de vivre au plus près les ascensions et de s’imprégner des ambiances. Un parfait équilibre avec un montage dynamique, le tout agrémenté d’une bonne couche d’humour. Mais nous ne sommes pas non plus au cirque, et Cédric Lachat pose ses tripes. Il semble clairement poussé dans ses derniers retranchements dans les deux dernières ascensions.

On reste scotché par la difficulté inouïe de la partie sommitale de “Fly”, ou par l’engagement et la haute technicité de “WoGü”, point d’orgue du film. Cédric est proche de ses limites, les chutes sont carrément flippantes et les enchainements semblent presque relever de l’aléatoire et de la chance, tout en demandant des conditions. Le top grimpeur suisse élève alors encore un peu plus son niveau pour se hisser à la hauteur du challenge avec des premières à la journée sans chuter. C’est fort ! “Swissway to heaven” est un beau portrait de ce grimpeur qui transpire la passion, simple, drôle et accessible, mais aussi extrêmement déterminé, méthodique et efficace : une personnalité attachante. Et surtout un magnifique tour du proprio des grandes voies alpines majeures du pays du chocolat !

Swissway to heaven (55 minutes) est disponible en VOD ici. Le film sera diffusé en libre droits sur internet à partir de décembre.

Swissway to heaven poster

Swissway to heaven is a project no more! Two years to the day after the first outline and ascents, the Duracell bunny that is Cédric Lachat is delighted to present his documentary dedicated to the 5 hardest multipitch routes in his beautiful country. Swissway to heaven: 5 legendary Swiss rockfaces, but also sordidly difficult climbing undertakings, renowned to be among the hardest in the Alps, and on which free ascents are very few and far between…

After a light starter in the Gastlosen with “Yeah man”, dispatched almost as a warm-up, the mains begin proper in the Wenden, an imposing 10km-long cliff, whose approach is as perilous as it is tricky. The route itself serves up very hard and committing old school pitches, where the philosophy of alpinism and a definite purist’s take shine through, mixing super hardcore pitches on razor blades and easier, fully exposed sections which add a clear psychological dimension to this already massive challenge! And that is, in fact, the defining trait of the routes and faces presented in this film, such as on the impressive Eiger, where the atmosphere on Merci la vie” seems pretty scary, to say the least!

Praise be to the historical, cultural and technical aspects shared here and there in the form of chats with legends such as Beat Kammerlander, Claude Rémy or proven alpinists like Nina Caprez, Roger Schaeli, Stephan Siegrist Tobis Suter and Fabien Dugit, who shine knowledgeable and expert lights of à-propos pertinence.

Shot and produced by the talented Guillaume Broust, Swissway to heaven mixes a well-balanced sprinkling of historical snippets, captivating descriptions of the key pitches, moments of life in the vertical as well as an insight into the shared emotions between climbers, work on various pitches with plenty of spectacular shots, all of which conspire to making us experience the ascents in a thrilling manner and soak up the atmosphere. The balance is perfect, with a dynamic production and, of course, a good helping of humour and fun: after all, the main protagonist is Cédric Lachat! But it’s not at all a circus performance, Cédric also commits as if there is no tomorrow. In the last two ascents, he clearly seems pushed to his very limits. The insane difficulty of the upper part of “Fly”, or the commitment and über hard technic required for “WoGü”—the culmination of the film—are gobsmacking. Cédric Lachat appears at the end of his tether (pun intended), the falls are properly scary, and the sends almost seem to rely on pure luck, as well as accommodating conditions. The Swiss beast raises the bar yet again in order to match the pitches’ extreme difficulty and succeeds in freeing the route, without falls, in a day! In such instances, “strong” seems like a pretty meek word indeed.

Swissway to heaven” proves to be a beautiful portrait of a climber who exudes passion, fun and a down-to-earth attitude, but also one extremely determined, methodical and efficient : A pleasant personality. And of course, it is a tremendous guided tour of the most hardcore alpine multipitch routes in Chocolate country.

Swissway to heaven (55min) is available in VOD here
The film will be online for free in December.

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Films Review: Banff Festival 2021

Par : admin
15 avril 2021 à 10:30

Cette année, le Banff Festival est au format 100% VOD, pandémie oblige. Le côté positif de cette formule est que l’organisation nous a concocté un programme 100% escalade (“le programme vert”) avec 4 films de grimpe pour encore plus d’aventures verticales !

Ten thousand bolts

Ce documentaire de 20 minutes réalisé par les américains Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie est consacré à Toni Arbones, principal équipeur et local emblématique de Siurana, une des Mecques de l’escalade en Catalogne. En parallèle de son portrait, Tony dresse l’historique des lieux avec les premières voies sportives dans les années 90, une quarantaine de lignes, et cette piste cabossée atroce qui menait au village en raison de la présence d’un ex-dignitaire nazi tenant le village. Le potentiel des lieux est immense, un terrain de jeu incroyable pour Toni qui équipe par an entre 25 et 100 voies et possède un millier de voies à son actif. Ce boulimique d’ouverture est à l’origine de la renommée du village, qui compte désormais 1700 couennes. Un véritable passionné, limite hyper actif et un brin excentrique qui semble avoir le développement de l’escalade dans la peau. Bien que le film soit assez réussi, on aurait aimé davantage de contenu culturel et personnel sur les techniques d’équipement de Toni, ses positions éthiques comme sur la taille des prises, ou encore ses coups de cœur, son ressenti sur les voies mythiques. « Ten thousand bolts » demeure un sympathique tour du proprio.

Toni Arbones en action


Free as can be

Mark Hudon 63 ans, est un des pionniers du Yosemite. Mark y a participé à la naissance de l’escalade libre dans les années 70. Près de 40 ans après ses exploits dans la vallée, Mark se lie avec le jeune Jordan Cannon, 25 ans, pratiquant féru d’escalade historique, pour tenter un incroyable défi en duo : réaliser « Free Rider » en libre ! De l’année de préparation nécessaire aux tentatives d’ascensions naît une complicité de cordée intergénérationnelle assez forte. D’un côté, Mark se familiarise avec les nouvelles techniques de travail en big wall comme le repérage par le haut, et se remet en forme physiquement, admirablement coaché par Jordan. D’un autre côté le jeune passionné accède à un doux rêve de gamin : partager des moments de grimpe avec ses idoles. On appréciera les images en paroi qui mettent particulièrement en exergue la haute technicité de l’entreprise, notamment dans la longueur clé « Teflon Corner » qui semble proposer une escalade en dièdre des plus pénibles. Happy end : Jordan réussira l’ascension dans la journée et Mark réalisera l’intégralité de la voie à 2 mouvements près. Mais au-delà des performances le film met en avant l’amitié entre les deux hommes et la singularité d’une expérience incroyable sur le big wall le plus célèbre du monde. 

Pretty Strong – Fernanda

« Pretty Strong » est un documentaire dédiée à l’escalade féminine, dirigé par l’américaine Colette McInerney. On nous présente ici le chapitre du long-métrage dédié à la grimpeuse mexicaine Fernanda Rodriguez. En plus de voir un moment de grimpe partagé entre filles avec notamment Daila Ojeda, on en profite pour faire du repérage en se délectant des superbes ambiances des spots de grimpe autour de Monterrey (nord-est du Mexique) notamment El Salto. Animée par une incroyable ténacité et une combativité impressionnante, Fernanda finit par clipper le relais de son projet du moment « Andrada’s project » 8b+. A muerte spirit !

Climbing Blind

Climbing Blind nous embarque pour 45 minutes dans la vie de Jesse Dufton, grimpeur anglais. Mal-voyant de naissance, Jesse pratique l’escalade depuis son enfance et malgré un déclin quasi totale de sa vue, on découvre comment Jesse continue de pratiquer sa passion et pas à moitié : en bon grimpeur anglais, il pratique l’escalade en terrain d’aventure. Il envoie le roast-beef en trad et en tête le bonhomme ! Au fur et à mesure du film, on découvre comme cela est possible et en particulier la force de la relation de confiance que Jesse et sa femme ont développée au cours d’années d’aventures communes. Le point d’orge du film est l’ascension de l’éperon rocheux Old Man of Hoy sur la côte écossaise. Les prises de vue sont magnifiques et viennent sublimer cette très belle histoire. Spoiler, on a presque plus peur en regardant la marche d’approche que l’ascension elle-même !

Les films sont disponibles jusqu’à la fin du confinement en version originale sous-titrée sur la plateforme bonne-projection.com.

Crédit photos : Banff Mountain Film Festival France

Jesse Dufton en action

Films Review: Banff Festival 2021

Due to the pandemic, the Banff Festival is in 100% VOD format in 2021. The positive side of it is that the organization has created a 100% climbing program (“The green program”) with 4 climbing movies for even more vertical adventures!

Ten thousand bolts

This 20-minute documentary directed by the Americans Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie is devoted to Toni Arbones, main bolter and emblematic local of Siurana, one of the famous climbing place in Catalonia, Spain. In parallel with his portrait, Tony explains the history of the place with the first sports route in the 90s and the horrible track which use to go to the village due to the presence of a former Nazi dignitary in the village. The potential of the Siurana‘s cliffs is huge and it is an incredible playground for Toni who is bolting between 25 and 100 routes per year and has a thousand routes to his credit. This open-minded bolting bulimic is at the origin of the fame of the village, which now has 1,700 routes. He is a true enthusiast, almost hyper active and a bit eccentric guy who seems to have the development of climbing in his blood. Although the film is quite nice, we would have enjoyed more cultural and personal content on Toni’s equipment techniques, his favorite routes, his ethical positions as on the hold chipping. “Ten thousand bolts” remains a nice look around of the place.

Free as can be

Mark Hudon 63 years old, is one of the pioneers of Yosemite and took part of the development of the free climbing in the 1970s. Almost 40 years after his feats in the valley, Mark and the young Jordan Cannon decide to climb together in order to try an incredible challenge: free climbing “Free Rider” ! From the year of preparation to the several attempts, the roped party built a fairly strong intergenerational affinity. On the one hand, Mark was familiarizing himself with new big wall techniques such as spotting the route from above, and was getting back in shape , admirably coached by Jordan. On the other hand, the young enthusiast was living a sweet childhood dream: sharing moments of climbing with his idols. We appreciate the images on the wall which particularly highlight the high technicality of the route, especially in the dihedral of “Teflon Corner”. Happy end: Jordan will sent the route in one day and Mark will complete the entire route expected from 2 moves. But beyond the performances, the film highlights the friendship between the two men and the singularity of an incredible experience on the most famous big wall in the world.

Pretty Strong – Fernanda

“Pretty Strong” is a serie of documentary movied dedicated to female climbing and directed by American Colette McInerney. The present episode focuses on tje Mexican climber Fernanda Rodriguez. In addition to capturing a moment of climbing shared between female climber as Daila Ojeda, the movie gives us the opportunity to enjoy the superb atmospheres of the climbing spots around Monterrey including El Salto. Driven by incredible tenacity and impressive combativeness, Fernanda manage to send her current project “Andrada’s project” 8b +. A muerte spirit!

Climbing Blind

Climbing Blind takes us during 45 minutes into the life of Jesse Dufton, an English climber. Visually impaired from birth, Jesse has been climbing since his childhood and despite an almost total decline in his eyesight, we discover how Jesse continues to practice his passion and not by halves: as a good English climber, he likes to lead rock trad climbing ! As the film progresses, we discover how this is possible and in particular the strength of the relationship of trust that Jesse and his wife have developed during the year of joint adventure. The point of the film is the ascent of the Old Man of Hoy rocky outcrop on the Scottish coast. The shots are magnificent and come to sublimate this very beautiful story. Spoiler, we were almost more scared watching the approach step than the climb itself.

Second pitch of the Old Man of Hoy

The films are available until the end of the French confinement in the English version with subtitles on the bonne-projection.com platform.

credit photo: Banff Mountain Film Festival France

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