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À partir d’avant-hierFlux principal

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher enchaînent une grande voie à 6250m d’altitude !

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher ont enchaîné en libre « Eternal Flame », une grande voie de 650 mètres cotée 7c+. Sa particularité ? Elle est située sur la face sud de Trango Tower, au Pakistan, et culmine à 6250 mètres d’altitude.

L’Autrichienne et l’Italien ont passé six jours sur la paroi, du 18 au 23 juillet, et ont réussi à grimper en libre chacune des 24 longueurs. Ils n’ont pas fait une seule chute pendant leur ascension, qui s’est faite d’une traite. Un exploit qui n’avait encore jamais été réalisé sur cette voie.

Ils ont enchaîné à vue/flashé toutes les longueurs, sauf les deux premières qu’ils avaient déjà flashées lors de leur précédente expédition, en été 2021.

Au fil de leur ascension, Barbara et Jacopo ont choisi d’alterner le meneur, signifiant qu’ils grimpaient un coup en tête, un coup en second. Cependant, ils ont décidé d’un commun accord qu’ils enchaîneraient tous les deux en tête les quatre longueurs les plus dures, valant 7c et 7c+.

© Paolo Sartori – Black Diamond

Les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes jours de leur tentative, ils ont été freinés dans leur élan, en raison du soleil qui frappait fort et faisait fondre la neige et la glace, ce qui rendait la voie humide. Prenant leur mal en patience, la météo s’est avérée plus clémente le cinquième jour, ce qui leur a laissé que trois longueurs faciles à gravir le dernier jour, avant de se retrouver au sommet.

C’est un rêve devenu réalité ! « Eternal Flame » est une ligne incroyable qui passe à travers l’époustouflante Tour Trango de 6250 mètres d’altitude. Toutes les longueurs sont 5 étoiles, on a rarement vu d’aussi belles grandes voies auparavant. La longueur la plus dure se situe à plus de 6000 mètres d’altitude, c’est incroyable ! Quel périple !

Nous sommes tous les deux épuisés et cuits par le soleil, mais nous sommes super heureux d’avoir gravi cette ligne emblématique, sans jamais être tombé.

Maintenant il est temps de récupérer au camp de base et de profiter de nos derniers jours dans ce beau pays. Un grand bravo à Edu, qui a aussi réalisé son rêve ! »

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher

En effet, quelques jours auparavant, c’est Edu Marin qui atteignait le sommet de cette grande voie, au côté de son père Francisco et son frère Alex. Le trio avait passé 28 jours consécutifs sur la paroi avant d’atteindre le sommet, sans redescendre une seule fois au sol. Il s’agissait alors de la seconde ascension en libre de cette grande voie, la première ayant été réalisée par les frères Hubert en 2009.

Quelques clichés de l’ascension de Barbara Zangerl et Jacopo Larcher :

Un lendemain de Coupe du Monde avec La Sportiva

Dimanche 24 juillet, 8h52. Alors que les finales de la Coupe du Monde de Briançon se sont achevées il y a quelques heures à peine, un camion aux couleurs La Sportiva arrive déjà sur le parking du Parc des Sports, à deux pas du mur de difficulté. À son bord, l’Italienne Valéria Manzinello, du département marketing, en charge des athlètes de la marque.

Elle nous accueille, nous sommes les premiers sur place. À peine le temps d’échanger quelques mots en français qu’arrive déjà Arsène Duval, accompagné de sa copine Ilaria Scolaris, puis Diego Fourbet, le Finlandais Anthony Gullsten, et l’Italien Marcello Bombardi. Son téléphone sonne. C’est son compatriote Stefano Ghisolfi qui appelle, afin de s’assurer du lieu de rendez-vous. Quelques minutes plus tard, il arrive à pied, saluant de la main le petit groupe.

Le point commun de tous ces grimpeurs ? Ils sont tous très forts, certes. Mais ils font aussi partie du team La Sportiva, leader mondial du chausson d’escalade. La marque italienne les a invités à se rassembler, pour une journée cohésion et grimpe en falaise.

Alors que le soleil rayonne dans le ciel briançonnais, nous partons donc en direction d’Ailefroide, véritable lieu de paradis pour les grimpeurs du coin, abritant des voies, des grandes voies et des centaines de blocs. Après 45 minutes de route, nous atteignons donc ce hameau, niché à 1500 mètres d’altitude, au pied du Mont Pelvoux. Sur le parking, une famille de grimpeurs nous attend : James Pearson, Caroline Ciavaldini, et leurs deux enfants.

Passer un bon moment en falaise ? Arsène Duval ne dira jamais non !

Pendant la marche d’approche, Stefano Ghisolfi échange avec Anthony Gullsten. Ce dernier conseil l’Italien sur le meilleur itinéraire pour se rendre en Norvège depuis l’Europe. Il faut dire que le Finlandais connaît bien la route. Stefano Ghisolfi a en effet prévu de se rendre à Flatanger dès la fin des Championnats d’Europe de Munich, en août. Son but ? S’attaquer à « Silence », connu pour être le premier 9c de l’Histoire de l’escalade. Après quelques minutes de marche, nous atteignons le pied de la falaise. Nous sommes dans l’un des secteurs les plus connus du coin : Fesse Bouc. Cette barre rocheuse impressionne. Son inclinaison a de quoi faire chavirer ! Cette lame déversante offre un granit magnifique, qui sera parfait pour cette journée en falaise.

Stefano Ghisolfi, qui se remet du Covid-19, se prépare à un projet d’envergure : « Silence » 9c à Flatanger

Sitôt arrivé, James Pearson s’empare d’un élastique et s’échauffe déjà. Il sera le premier à enfiler son baudrier, pour aller poser les dégaines et brosser les prises dans la ligne éponyme du secteur, qui vaut 8c. Pendant ce temps, Nao Monchois et Salomé Romain, également membre du team La Sportiva, nous ont rejoints. Assis au pied de la falaise, les jeunes bavardent. Arsène Duval n’est pas mécontent de sa forme du moment. Au contraire, il se sent même fort malgré sa blessure au biceps, qui le gêne encore. Il compte bien profiter de la fin de l’été pour accentuer ses séances de kiné et revenir encore meilleur l’an prochain sur le circuit des compétitions.

Salomé Romain s’échauffe tranquillement

Pour le local Diego Fourbert, cette falaise est une première. Pourtant originaire de L’Argentière-la-Bessée, le jeune homme de 19 ans n’était encore jamais monté jusqu’au secteur Fesse Bouc. « Moi je préfère m’amuser en bas », déclare-t-il, le sourire aux lèvres, en pointant du bout des doigts les blocs que l’on devine en contrebas. « Là-bas je connais bien oui, mais là c’est une première pour moi », continue-t-il. Il s’élance dans un 7b+ très esthétique, dans la partie la plus déversante du mur, avec de nombreuses lolottes et coincements de genou. C’est ensuite Nao Monchois qui s’élancera dans cette même voie.

Un peu plus bas, les autres grimpeurs s’échauffent. Stefano Ghisolfi ne perd pas de temps, et a déjà enchaîné deux voies, tandis qu’Arsène Duval à clippé le relais d’un 7a+, qui sera ensuite réalisé par Ilaria Scolaris et Salomé Romain. De son côté, Caroline Ciavaldini entame sa journée en douceur, par un joli 6b.

Dans une ambiance conviviale et familiale, la journée passe à vive allure. Motivé par la découverte de ce secteur qui se trouve à deux pas de chez lui, Diego Fourbet décide de hausser le ton, en se préparant pour le célèbre 8c « Face Bouc », préalablement brossé par James Pearson. Ce dernier lui donne toutes les méthodes et l’encourage dans la voie. Grâce aux méthodes du Britannique et à sa bonne forme du moment, Diego parviendra à flasher ce 8c, de quoi conclure en beauté cette belle journée.

Un rassemblement entre grimpeurs, médias et représentants de la marque, qui nous rappelle à quel point ces moments de partage sont si précieux.

Seb Bouin ouvre une nouvelle voie en 9b/+ de 130m à Flatanger !

Seb Bouin vient de réaliser la première ascension d’une nouvelle voie monstrueuse de 130 mètres à Flatanger, en Norvège, qu’il cote 9b/+. Il s’agit de la version la plus facile d’un autre projet, qui pourrait dépasser le 9c.

Seb Bouin est peut-être dans la plus grande forme de sa carrière. Après avoir réalisé la première répétition de « Iron Curtain » 9a+/b, « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, le falaisiste français vient de passer un nouveau cap en libérant une nouvelle voie extrême dans la grotte de Flatanger, « Nordic Marathon ».

« Nordic Marathon », 130 mètres d’escalade en 9b/+

Cette nouvelle voie relie le 8c « Nordic Plumber » à la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », qui vaut 9a+, avant de remonter la grotte jusqu’au sommet. Seb a réalisé cette ligne gargantuesque d’une traite, en une seule longueur de 130 mètres, lui attribuant une cotation globale de 9b/+.

C’est la première fois que la grotte est enchaînée de bas en haut dans son intégralité. Un projet fou, qui avait été imaginé il y a quelques années par Adam Ondra.

Quand Adam m’a parlé de son projet de traverser la grotte en entier, en débutant du sol et en sortant tout au sommet, j’ai été immédiatement émerveillé par cette idée. Si je me suis déplacé à Flatanger, c’est principalement pour vérifier si cette énorme liaison était possible.

L’idée était grande, vraiment grande. Mais c’est définitivement le genre de défi qui m’attire. Plus il est grand, plus je suis motivé. »

Seb Bouin

© Marco Müller

Enchaîner l’intégralité de la grotte de Flatanger, un projet dingue !

Comme nous l’expliquait Seb Bouin il y a quelques jours, pour relier le bas de la grotte au sommet, il existe trois départs possibles, chacun offrant une cotation différente à la ligne globale :

  • Depuis « Nordic Plumber » 8c
  • Depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a
  • Ou depuis « Move » 9b/+

Quel que soit le départ, il faut ensuite poursuivre dans la longueur 2 de « Thor’s Hammer », qui se nomme « Thor’s Hammer P2 » et qui vaut 9a+. Enfin, la troisième partie de ce projet consiste à sortir de la grotte et à finir dans une partie plus verticale, afin d’atteindre le sommet de la falaise.

En enchaînant « Nordic Marathon » 9b/+, Seb Bouin vient donc de libérer la variante la plus facile de ce méga projet.

J’ai décidé de commencer par la ligne la plus facile, « Nordic Plumber » 8c, afin de me faire une idée du défi, et d’être psychologiquement prêt pour la fin lorsque je commencerai à essayer la version plus difficile.
Après avoir d’abord travaillé et enchaîné la deuxième section, « Thor’s Hammer P2 » 9a+, j’ai ensuite commencé à essayer depuis le sol, en essayant d’y faire une liaison depuis « Nordic Plumber ».

Ça a tellement changé la fin ! Arriver dans le 9a+ avec mes bras déjà tellement gonflés après 80 mètres d’escalade était fou.

La taille de la voie rend la chose difficile mentalement. Tu peux faire un essai tous les deux jours maximum. C’est tellement d’escalade d’un coup, c’est si intense, que tu ne peux tout simplement pas en faire deux dans la journée. Et si tu veux être aussi frais que possible, tu as besoin d’un jour de repos entre les deux.

Psychologiquement , c’était assez difficile de ne faire qu’un seul essai tous les deux jours. La pression était si forte dans ce dernier crux. Le tirage de la corde est également insensé. Même si j’avais déjà changé de corde une fois dans la voie, j’ai dû défaire mon nœud et faire du solo sur les 5/10 derniers mètres (mais l’escalade est vraiment facile). »

Seb Bouin

© Marco Müller

La combinaison la plus dure pourrait-elle dépasser le 9c ?

Mais Seb ne compte pas s’arrêter là. Son but ultime est maintenant de parcourir la grotte par la combinaison la plus dure possible, c’est-à-dire depuis « Move ». Il avait fallu quatre ans à Seb Bouin pour répéter cette voie, qui ne serait que la première partie du projet le plus dur de Flatanger.

Imaginez partir de « Move » 9b/+ et finir par « Thor’s Hammer P2″ 9a+. Wow ! »

Seb Bouin

Car si la variante la plus facile, qui consiste à commencer par « Nordic Plumber » 8c, vaut déjà 9b/+ dans son intégralité, que vaudrait le départ depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a ?

Pire encore, quelle serait la cotation du projet qui consisterait à partir depuis « Move » 9b/+ ? La ligne globale pourrait valoir 9c, voire plus !

Adam Ondra, bluffé par les exploits de Seb Bouin

Depuis son arrivée à Flantager au début du mois de juillet, Seb Bouin ne cesse de performer. Suite à cette impressionnante série de croix, Adam Ondra s’est exprimé sur les réseaux sociaux, bluffé par les exploits du Français.

Seb Bouin écrase absolument tout sur son passage à Flatanger ! 💪 En plus de répéter « Iron Curtain » 9a+ (9b), « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, il a fait la première ascension de « Nordic Marathon », qui est selon lui un dur 9b ou un 9b+ assez facile. Ce gars est dans une forme folle ! C’est vraiment cool de voir certaines de mes voies que personne n’a essayées recevoir l’attention qu’elles méritent, et aussi de voir l’un des plus gros projets de la grotte tomber !

« Nordic Marathon » est une voie dantesque : environ 130 mètres d’escalade (grimpés en une seule longueur !). Elle combine « Thors Hammer P2 » avec le départ de « Nordic Plumber » (8c), et sort de la grotte jusqu’au sommet ! J’ai imaginé cette ligne en imaginant connecter « Thors Hammer P1 » (9a)  et « Thors Hammer P2 » (9a+) et en sortant au sommet de la grotte, mais il était évident que l’on pouvait commencer par la ligne la plus facile possible (« Nordic Plumber » 8c) ou la ligne la plus dure possible (« Move » 9b). J’avais commencé à la travailler en 2017, et j’ai hâte de l’essayer à nouveau cet automne ! 🙏 »

Adam Ondra


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Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Replay : les demi-finales et finales de la Coupe du Monde de Briançon

Retrouvez les replays de la quatrième Coupe du Monde de difficulté de la saison, qui se déroulait à Briançon, du 22 au 23 juillet 2022.

Regardez les demi-finales et finales la Coupe du Monde de difficulté de Briançon :

Cliquez sur les images pour accéder aux replays. (Il faut maintenant vous inscrire sur la plateforme de l’Olympic Channel afin de pouvoir lire les vidéos. Mais le service reste toujours gratuit).

Finales 

Demi-finales

 

Coupe du Monde de Briançon : voici les noms des vainqueurs !

Les finales de la Coupe du Monde de Briançon 2022 ont tenu toutes leurs promesses ! Au terme d’une magnifique soirée, deux grimpeurs ont décroché la médaille d’or, devant des milliers de spectateurs français, ayant donné de la voix dans le Parc des Sports de Briançon.

Qui sont les vainqueurs de cette quatrième Coupe du Monde de la saison ? On vous dit tout !

Super Grupper !

Il aura réalisé le Grand Chelem sur cette compétition en s’imposant dès les qualifications. Jesse Grupper, 25 ans, remporte la première Coupe du Monde de sa carrière, au terme d’un combat MÉMORABLE. Si tous les finalistes passeront le jeté à deux mais avec facilité, ils font face à un violent pas de bloc à la sortie du dévers. Il faut faire preuve d’une force incroyable pour croiser sur une petite prise et enchaîner sur la suivante. Si bien que personne n’arrive à dépasser ce mouvement. Pas même les Allemands Yannick Flohé et Alex Megos, qui semblaient pourtant particulièrement puissants ce soir.

Mais c’était sans compter sur l’Américain Jesse Grupper, qui a survolé la journée d’hier. Il prenait la première place des qualifications et des demi-finales, s’élancer en dernière position ce soir. Un peu moins fluide que ses prédécesseurs, il parvient tout de même à atteindre l’endroit fatidique à tous les autres compétiteurs… Et à le dépasser ! Jesse serre les dents, lutte de toutes ses forces, et avance encore un mouvement, puis deux, avant d’être rattrapé par la gravité à bout de force.

Après avoir terminé troisième à Villars, puis deuxième à Innsbruck, Jesse Grupper atteint le Graal en s’offrant pour la première fois de sa carrière la médaille d’or. Les trois grimpeurs suivants seront départagés suite aux résultats des demi-finales. À ce jeu, le Japonais Taisei Homma, actuel leader du classement général des Coupes du Monde 2022, monte sur la deuxième marche du podium, devant l’Allemand Alex Megos.

Les résultats de la finale masculine

Pas de top, mais une victoire pour Janja Garnbret

Chez les femmes, Janja Garnbret a enfin récupéré son trône ! Après avoir laissé échappé la première place lors des qualifications et des demi-finales, la Slovène met tout le monde d’accord dans le tracé final. Comme nous l’avait confié Yann Genoux, ouvreur sur cette compétition, la difficulté augmentait au fil des mouvements. Et tout s’est joué dans les derniers mouvements !

Les deux Américaines Brooke Raboutou et Natalia Grossman, restent inséparables et chutent au même endroit, à trois mouvements du top. La Coréenne Chaehyun Seo surenchérit en montant encore d’une prise. Mais c’est finalement la reine de l’escalade mondiale Janja Garnbret qui réalisera la meilleure prestation. Après un début de voie géré à la perfection, elle chute en réalisant le jeté final, touchant du bout des doigts la dernière prise.

La Slovène de 23 ans continue ainsi sur sa lancée. Depuis le début de la saison, elle a remporté toutes les Coupes du Monde auxquelles elle a participé, et compte bien réaliser une année parfaite, en trustant toutes les médailles d’or. Ainsi, pour la quatrième fois consécutive, l’hymne slovène a résonné dans le Parc des Sports de Briançon. Derrière elle on retrouve Chaehyun Seo, suivie de Natalia Grossman.

Les résultats de la finale féminine


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Interview : Yann Genoux, ouvreur à Briançon, décrypte les voies de finale de ce soir !

 

Interview : Yann Genoux, ouvreur à Briançon, décrypte les voies de finale de ce soir !

Les finales de la Coupe du Monde de Briançon sont sur le point de débuter ! Mais avant, nous avons rencontré Yann Genoux, ouvreur sur cette compétition. Origine de Bourgogne, il s’est expatrié en Angleterre, où il vit depuis 2004. Après s’être formé pendant des années au métier d’ouvreur, il est maintenant ouvreur international depuis quatre ans.

À quelques minutes du dénouement de cette compétition, il nous parle des voies de finale et des particularités de cette Coupe du Monde de Briançon.


Comment se déroule la compétition pour vous ?

En qualification, on avait serré la vis, mais on a eu un bon classement, les grimpeurs ont été bien départagés. Donc en demi-finale, on s’est permis de jouer un peu plus. Chez les femmes, c’est resté très dur, mais chez les hommes, on a essayé de créer un peu de spectacle. Donc d’une manière générale, on est plutôt satisfait du déroulement de cette compétition.

Chaque année à Briançon, nous avons le droit à des voies plutôt old-school, très rési et à doigt. Est-ce le cas de ces finales ?

Cette fois-ci, pas vraiment chez les femmes. Je n’ai pas ouvert la voie de finale féminine, mais je l’ai bien sûr essayée à plusieurs reprises, et c’est un style un peu différent. Il va y avoir des mouvements sympas, on a fait le choix d’utiliser des grosses prises, un peu plus fuyantes. Chez les mecs, en effet, il va falloir serrer les prises !

Peux-tu nous décrire les voies de ce soir ? 

J’ai ouvert la voie homme avec Alberto Gnerro, le chef ouvreur. La voie commence par un petit skate, il n’est pas très dur, mais c’est rigolo, ça met un peu la pression d’entrée de jeu. Ensuite, la voie est assez dure très vite. À la moindre déconcentration, c’est facile de se louper et de zipper, il faut donc vraiment bien grimper dès le début. Après, il y a un double jeté, qui permet de  rentrer dans la partie la plus déversante. Ensuite, on attaque une section où deux méthodes sont possibles : un 360° en no-foot, ou alors une méthode plus dure, plus statique, avec des pointes, contrepointes et des talons. Et enfin, la dernière partie est très rési, avec un dernier jeté pour atteindre le relais.

Chez les femmes, ça commence plutôt tranquille. Aucune grimpeuse ne devrait tomber avant le premier tiers du toit, à l’endroit où il y a un mouvement dynamique. Et après, la voie augmente en intensité au fil des mouvements, c’est de plus en plus rythmé, de plus en plus dur.

Yann Genoux, en train d’assurer Alberto Gnerro, le chef ouvreur, pendant le calage des voies.

Vous avez passé l’après-midi à recaler les voies de finale, pourquoi avoir fait autant de réglages à la dernière minute ? 

Il faut savoir que l’ouverture pour la Coupe du Monde de Briançon est un peu spéciale. Ils organisent une Coupe de France jeunes de difficulté la semaine avant, du coup on ouvre dès la première semaine de juillet. On trace les voies, on les essaye, on les cale, puis on note les prises. Ensuite l’équipe d’ouvreurs de la Coupe de France arrive, et fait pareil. Nous on revient et on remet les prises sur le mur, mais ce n’est pas évident de s’y retrouver au milieu de toutes les marques.

Ensuite, le format à Briançon est aussi un peu spécial : les demi-finales s’enchaînent tout de suite après les qualifications. Donc pendant notre semaine de pré-ouverture début juillet, on a passé plus de temps à caler les demi-finales, comme on savait qu’on n’aurait pas le temps de le faire le jour J. Par contre pour les finales c’est différent, on sait qu’on a du temps, on a toute la journée pour les remonter sur le mur, regrimper dedans et les caler.

Est-ce que le récent coup de gueule de Janja Garnbret a influencé votre ouverture ?

Oui ça a joué. On s’est dit « bon ok, elle veut des voies dures, on va lui donner ce qu’elle demande ». En anglais il y a une expression qui dit « be careful what you wish for ». Mais je suis aussi d’accord avec elle, c’est vrai que ce n’est pas l’idéal quand il y a quatre tops en finale comme à Chamonix.


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Coupe du Monde de Briançon : des demi-finales exigeantes !

 

Coupe du Monde de Briançon : des demi-finales exigeantes !

À l’image des qualifications, les demi-finales de la Coupe du Monde de Briançon étaient très exigeantes ! Le nombre de tops est resté le même : seuls deux grimpeurs parmi les 52 demi-finalistes ont réussi à clipper le relais ce soir.

Résumé de ces demi-finales.

Une première place japonaise chez les femmes

Pour le moment, la première place du classement résiste à Janja Garnbret. Deuxième des qualifications, elle termine de nouveau deuxième de la demi-finale, zippant de la main droite à seulement un mouvement du top.

La tête du classement est occupée par la Japonaise Natsuki Tanii, qui réalise une saison parfaite. La jeune nippone de 18 ans a réussi à se qualifier à toutes les finales de la saison, décrochant même la médaille d’argent lors des World Games la semaine dernière. Ce soir, elle a frôlé le top, réalisant la meilleure performance féminine des demi-finales.

Natsuki Tanii, prête à réaliser le jeté final.

Derrière, toutes les favoris passent en finale sans encombre : la Coréenne Chaehyun Seo tombe un mouvement sous Janja Garnbret, tandis que Laura Rogora, Natalia Grossman, Brooke Raboutou et Vita Lukan se tiennent à une prise d’écart. Enfin, c’est la Japonaise Ryu Nakagawa qui complète la liste des finalistes.

Deux tops chez les hommes

Si la dernière partie de la voie aura particulièrement malmené les demi-finalistes, deux grimpeurs ont réussi à atteindre le top. Le Slovène Luka Potocar, 4ème à Innsbruck et Chamonix, aura réalisé un run incroyable en étant le premier à libérer la voie. Grimpant la voie avec une facilité déconcertante, il passera là où tous les autres grimpeurs chutaient avant lui, jusqu’à attraper la dernière prise.

Dernier compétiteur à s’élancer, c’est ensuite Jesse Grupper qui a clippé le relais de la voie, couronnant en beauté cette demi-finale. Déjà premier des qualifications, l’Américain de 25 ans conserve sa première place et s’élancera en tant que favori demain soir.

Jesse Grupper mène depuis le début de la compétition.

Le Japonais Taisei Homma réalise également une belle prestation. Il sera le premier à atteindre les derniers mouvements de la voie, chutant juste avant le top. Il termine 3ème des demi-finales.

Derrière, c’est très serré : neuf grimpeurs tombent sur le même mouvement, consistant à remonter très haut une inversée, pour croiser sur un volume, à quatre mouvements du top. Tous ceux qui valoriseront cette inversée passeront en finale : Alex Megos, Yannick Flohé, Colin Duffy, Filip Schenk, Hamish McArthur et Yoshiyuki Ogata.

Une finale en France, sans français

Vous l’aurez compris, si aucun nom français n’est apparu ci-dessus, c’est que la finale se disputera sans grimpeur tricolore demain. Très proche de rentrer dans le top 8 à Chamonix, Hélène Janicot et Manon Hily font de nouveau partie des premières grimpeuses non qualifiées. Toutes deux livrent un beau combat et chuteront sur des mouvements d’épaule à la sortie du dévers. Elles terminent respectivement 11ème et 12ème des demi-finales. Camille Pouget chute quelques prises plus bas et prend la 18ème place.

Malgré un beau run, Manon Hily ne rentre pas dans le top 8 de la soirée.

Chez les hommes, il fallait monter très haut pour espérer décrocher sa place en finale. Pour sa première Coupe du Monde, Jules Marchaland impressionne et grimpe de manière très détendue dans la voie. Si bien qu’il atteint la sortie du dévers et chute à trois mouvements de la fameuse inversée. Il termine 15ème, juste devant le deuxième français engagé dans cette demi-finale, Sam Avezou. Finaliste à Chamonix, il ne réitère malheureusement pas son exploit et prend la 16ème place du classement.

Les résultats de la demi-finale féminine

Les résultats de la demi-finale masculine

La suite du programme

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes


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Coupe du Monde de Briançon : les résultats des qualifications

 

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Deux semaines après l’étape de Chamonix, 164 grimpeurs se retrouvaient de nouveau sous le soleil français, pour disputer la Coupe du Monde de Briançon, au coeur des Hautes-Alpes.

Si les conditions estivales ont été les mêmes qu’à Chamonix, le scénario de ces qualifications briançonnaises a en revanche été bien différent. Les deux tops de la journée contrastent avec les 57 tops qu’il y avait eus lors des qualifications de la première manche française.

Après plus de sept heures non-stop de qualification, retour sur cette journée chaude et intense au Parc des Sports de Briançon.

Janja voulait des voies dures ? Elle a été servie !

Suite aux récentes polémiques liées à l’ouverture et aux nombreux tops lors de la Coupe du Monde de Chamonix, les ouvreurs ont décidé de serrer la vis à Briançon ! Janja Garnbret, qui avait pesté contre les ouvreurs, avait demandé des voies plus dures, pour pouvoir se battre complètement et lutter contre la gravité. Eh bien elle a été servie ! Si bien qu’elle ne parvient pas à décrocher la première place des qualifications.

C’est au contraire la Coréenne Chaehyun Seo qui truste la pole position. La jeune grimpeuse de 18 ans, médaillée de bronze à Chamonix, chute au sommet de la première voie de qualification. Elle sera la seule à arriver jusqu’au jeté final, mais ne parviendra pas à tenir la dernière prise. Mais elle se venge ensuite dans le second tracé, en parvenant cette fois à clipper le relais.

Si Janja Garnbret ne décroche pas la première place, elle se classe tout de même seconde du classement. Comme toutes les autres grimpeuses, elle se fait avoir dans la première voie et devra s’avouer vaincue face à l’intensité du tracé. En revanche, comme sa rivale Coréenne, elle parvient à atteindre le top de la voie 2, offrant au public l’un des deux seuls tops de la journée.

Derrière, les favoris répondent présent. Même si elles n’atteignent pas le sommet des voies, Laura Rogora, Brooke Raboutou et Natalia Grossman, toutes finalistes à Chamonix, parviennent à rentrer dans le top 5 du classement.

Natalia Grossman, toujours le sourire aux lèvres, disputera ce soir une nouvelle demi-finale.

1 Américain, 2 Allemands et 2 Japonais dans le top 5 masculin

Aucun homme n’aura vaincu les voies de qualification aujourd’hui. Il faut dire que deux cadors manquaient à l’appel : Jakob Schubert et Adam Ondra, pourtant inscrits sur cette compétition. Mais tous deux ont récemment attrapé le Covid-19 et sont contraints de se reposer chez eux.

L’Américain Jesse Grupper en a donc profité pour prendre la première place du classement. À 25 ans, il est l’une des révélations de cette saison 2022. Il se classait 3ème à Innsbruck et 2ème à Villars, avant de prendre la 4ème place des World Games, qui avaient lieu il y a quelques jours. Aujourd’hui, il est celui qui compte le meilleur score des qualifications, en étant le grimpeur à monter le plus haut dans la première voie.

Derrière lui, on retrouve le Japonais Satone Yoshida, qui progresse également très bien dans les deux voies. Il devance Alex Megos, d’un mouvement seulement. En quatrième place, on retrouve un autre Japonais, Ao Yurikusa, qui devance un autre Allemand, Yannick Flohé.

Alex Megos répond présent en décrochant la troisième place des qualifications.

Cinq Français gagnent leur place en demi-finale !

À Chamonix, ils étaient trois à porter le maillot bleu en demi-finale. Ce soir à Briançon, ils seront quasiment le double ! Cinq Français ont particulièrement brillé aujourd’hui, en remportant leur ticket pour les demi-finales.

Et la meilleure performance tricolore est signée Manon Hily. La Réunionnaise, qui loupait de peu la finale à Chamonix, semble très en forme ce week-end. Elle restera longtemps en tête du classement provisoire, en atteignant les dernières prises de la voie 2. Un peu plus en difficulté dans la première voie, elle décroche tout de même la 6ème place des qualifications.

Manon Hily et Nolwenn Arc analysent une dernière fois la voie avant de s’élancer.

L’année dernière, elle faisait partie de l’équipe d’ouvreurs sur cette même Coupe du Monde. Cette année, c’est en tant que compétitrice qu’Hélène Janicot vit ce Mondial de Briançon. La Française se qualifie pour sa troisième demi-finale consécutive. 11ème à Villars, puis 10ème à Chamonix, elle espère bien accrocher son premier top 8 de l’année, pour disputer une finale. Elle aura sa chance ce soir, après avoir décroché la 11ème place des qualifications.

Après avoir remporté la médaille d’argent sur la Coupe d’Europe en Slovaquie il y a seulement cinq jours, Camille Pouget revêtait de nouveau son maillot de compétiteur ce matin. La jeune grimpeuse de 19 ans a livré de gros combats dans ses deux voies de qualification, de quoi se classer 14ème des qualifications.

Chez les hommes, deux de nos tricolores arrivent à passer ce premier tour. En tête de liste, on retrouve Sam Avezou. Lui qui avait brillé à Chamonix en atteignant la finale, la première de sa carrière, semble plus motivé que jamais. Il signe la cinquième meilleure performance dans la voie 2 et chute un peu plus bas dans la première voie, se classant 13ème des qualifications.

Finaliste à Chamonix, Sam Avezou tentera ce soir de se qualifier pour une nouvelle finale face au public français.

C’est une entrée sur le circuit international réussie pour Jules Marchaland ! Lui qui dispute ce week-end la première Coupe du Monde de sa carrière, a réussi à rentrer en demi-finale. Comme Camille Pouget, il s’offrait la médaille d’argent sur la Coupe d’Europe de Žilina il y a quelques jours à peine. Un podium qui semble l’avoir galvanisé, puisqu’il se classe aujourd’hui 19ème des qualifications.

Les 26 femmes qualifiées en demi-finales

+ Les résultats complets

Les 26 hommes qualifiés en demi-finales

+ Les résultats complets

La suite du programme

Vendredi 22 juillet :

20h00 – 22h30 : Demi-finales hommes et femmes

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes


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La ville de Briançon s’apprête à accueillir ce week-end la quatrième Coupe du Monde de difficulté de la saison. C’est la douzième année consécutive qu’une Coupe du Monde est organisée à Briançon, la seule ville ayant organisé une compétition internationale pendant la saison 2020, marquée par la pandémie de Covid-19.

Un total de 185 grimpeurs (102 hommes et 83 femmes), représentant 34 pays et territoires différents, s’affrontera sur le mur du Parc des Sports dès demain. Après avoir remporté la victoire à Chamonix Janja Garnbret et Adam Ondra tenteront de décrocher une nouvelle médaille à Briançon. Après son coup de gueule poussé plus tôt cette semaine contre les ouvreurs, Janja espère faire face à des voies difficiles ce week-end. Pour l’instant, elle a remporté toutes les Coupes du Monde auxquelles elle a participé, et compte bien réaliser le Grand Chelem cette saison. Adam Ondra, qui avait fait une pause des compétitions, faisait un retour victorieux à Chamonix il y a deux semaines. Il repartait avec une médaille d’or autour du cou, mais aussi… avec le Covid ! On espère que le Tchèque se sera remis sur pied et pourra se battre dans les voies, pour tenter de remporter une nouvelle victoire.

© IFSC

Le Japonais Taisei Homma est monté sur la deuxième marche du podium à Chamonix, après avoir remporté sa première médaille d’or en Coupe du monde à Villars, en Suisse, une semaine auparavant. Le grimpeur japonais pourrait-il ajouter une nouvelle médaille à sa collection ce week-end ? Les grimpeurs de l’équipe américaine sont également de sérieux prétendants au podium masculin, avec l’olympien Colin Duffy (qui est entré dans l’Histoire à Innsbruck plus tôt cette saison, en devenant le premier homme à gagner une Coupe du Monde de bloc et de difficulté le même week-end), ainsi que Jesse Grupper ou encore Sean Bailey qui ont tous deux gagné au moins une médaille cette saison.

Du côté des femmes, Laura Rogora est montée sur la deuxième marche du podium à Chamonix. Après avoir remporté sa première médaille d’or à Briançon en 2020, la jeune italienne pourrait-elle renouer avec la victoire samedi ? La Coréenne Chaehyun Seo, et les Américaines Natalia Grossman et Brooke Raboutou sont également à surveiller de près, chacune ayant remporté deux médailles depuis le début de l’année.

© IFSC

L’équipe de France de difficulté

Femmes Hommes
Lucie Vaillant  Bultel Romaric Geffroy
Hélène Janicot Jules Marchaland
Nolwenn Arc Diego Fourbet
Manon Hily Sam Avezou
Salomé Romain Hugo Parmentier
Camille Pouget Lucas Dufros
Louna Deshayes Jérémy Bonder
Valentine Mangin Arsène Duval
Ina Plassoux Djiga Alistair Duval
Adrien Lemaire

Le programme

Vendredi 22 juillet :

09h00 – 18h00 : Qualification hommes et femmes
20h00 – 22h30 : Demi-finales hommes et femmes

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes

Live

Cette année, les phases finales ne sont plus à suivre gratuitement sur YouTube en Europe, l’IFSC ayant signé un contrat avec la chaîne payante Eurosport.

Le calendrier complet de la saison 2022

  • 1re étape (du 8 au 10 avril) : Meiringen (Suisse) – bloc
  • 2e étape (du 6 au 8 mai) : Séoul (Corée du Sud) – bloc et vitesse
  • 3e étape (du 20 au 22 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc et vitesse
  • 4e étape (du 27 au 29 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc et vitesse
  • 5e étape (du 10 au 12 juin) : Brixen (Italie) – bloc
  • 6e étape (du 22 au 26 juin) : Innsbruck (Autriche) – bloc et difficulté
  • 7e étape (du 30 juin au 2 juillet) : Villars (Suisse) – difficulté et vitesse
  • 8e étape (du 8 au 10 juillet) : Chamonix (France) – difficulté et vitesse
  • 9e étape (du 22 au 23 juillet) : Briançon (France) – difficulté
  • 10e étape (du 2 au 3 septembre) : Koper (Slovénie) – difficulté
  • 11e étape (du 24 au 2 septembre) : Jakarta (Indonésie) – difficulté et vitesse
  • 12e étape (du 30 septembre au 2 octobre) : Wujiang (Chine) – difficulté et vitesse
  • 13e étape (du 6 au 9 octobre) : Chongqing (Chine)
  • 14e étape (le 31 octobre) : Japon (lieu à définir)

 

Anak Verhoeven s’offre un 9a/+ le jour de son anniversaire !

Le jour de ses 26 ans, la Belge Anak Verhoeven a réalisé la première ascension féminine de « Inferno » 9a/+, sur la falaise de Gimmelwald, en Suisse.

Quelques jours après avoir enchaîné « Jungfraumarathon » 9a, Anak Verhoeven a ajouté une nouvelle voie dure à son carnet de croix, en venant à bout de « Inferno » 9a/+, à Gimmelwald. Il s’agit de la quatrième ascension de cette voie et du premier enchaînement féminin.

Libérée par Alex Rhor en 2020, cette ligne est une connexion entre le 9a « Jungfraumarathon », dont elle emprunte le crux en 7B+/C bloc, et le 8c+ « Gimmel Express ».

La voie demande du gainage, de la précision et de l’endurance. Un style de grimpe qu’Anak Verhoeven affectionne tout particulièrement. Le jour de ses 26 ans, elle a réussi à clipper le relais, précisant avoir réalisé l’ascension sans utiliser de genouillère.

Elle nous livre son commentaire :

Le mouvement le plus dur (pour moi en tout cas) reste le crux de « Jungfraumarathon ». Mais après ce mouv, ce n’est définitivement pas fini ! La voie traverse à droite et rejoint « Gimmel Express ». Cette partie supérieure est dure et intense. Heureusement, j’ai trouvé quelques petites subtilités, comme des petites prises supplémentaires et des lolottes, qui m’ont permis de faire les mouvements.

J’étais excitée d’avoir un nouveau défi cool à essayer ! 
Mais je n’arrivais plus à passer le crux de « Jungfraumarathon ». Je me suis demandée ce que je faisais de mal, jusqu’à ce que je réalise que les conditions jouaient un rôle important. D’habitude, j’essaie de prendre les choses comme elles viennent et d’en tirer le meilleur parti, mais cette fois, il y avait une grande différence entre le vent et l’absence de vent. Avec peu ou pas de vent, le rocher semblait intenable, j’avais zéro adhérence sur les plats.

Après deux jours de travail (+ quelques jours de repos), je suis retournée une troisième fois à la falaise pour essayer de l’enchaîner. C’était mon anniversaire et un enchaînement ce jour là aurait été un beau cadeau, bien qu’un jour de repos aurait pu être une façon plus amusante et détendue de passer mon anniversaire 😅 Je voulais néanmoins essayer et je m’étais dit que je profiterais de ma journée quel que soit le résultat.

Au moment où je me suis lancée dans mon premier essai de la journée, un petit vent était là (juste assez pour faire une énorme différence). Le crux m’a semblé beaucoup plus facile que lors des essais précédents et j’ai réussi à passer le mouvement ! Je savais que j’étais capable d’enchaîner la suite, mais en escalade tout peut arriver. Tant que tu n’as pas clippé le relais, rien n’est gagné ! Je devais rester calme et concentré jusqu’au bout, être précise, me battre quand il le fallait. Et j’ai réussi à le faire. J’ai clippé le relais. Cela a rendu cette journée déjà magnifique encore plus spéciale. »

Anak Verhoeven, l’une des meilleures falaisistes du monde

À seulement 26 ans, la Belge est l’une des meilleures grimpeuses de la planète. Elle rentrait dans le neuvième degré en 2015, en enchaînant « Era Vella ». Deux ans plus tard, elle clippait le relais de « Sweet Neuf », dans le Vercors, et devenait la deuxième femme au monde à enchaîner un 9a+.

Après avoir été sacrée Championne du Monde jeune en 2014 et remportée par la suite de nombreuses médailles en Coupe du Monde, Anak Verhoeven décidait de se retirer du monde des compétitions l’été dernier, afin de se consacrer à la falaise.

Aujourd’hui, elle compte plus d’une dizaine de voies dans le neuvième degré, dont « City of God » 9a/+, « Joe Mama » 9a+, « Patxixulo » 9a/+, ou encore « Joe-cita » 9a.


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Seb Bouin enchaîne la première partie de « Change » à Flatanger

Toujours à Flatanger, en Norvège, Seb Bouin continue d’enchaîner les croix. Il est venu à bout de la première partie de « Change » (9a+/b), célèbre voie connue pour être le premier 9b+ du monde.

Seb Bouin fait parler la poudre à Flatanger ! Après avoir réalisé la première répétition de « Iron Curtain » 9a+ et enchaîné la deuxième longueur de « Thor’s Hammer » 9a+ également, il est venu à bout de la première partie de « Change », le premier 9b+ de l’Histoire.

« Change », une voie iconique !

Les cris stridents d’Adam Ondra se démembrant dans le premier crux de « Change » sont gravés à jamais dans nos tympans !

Équipée et libérée par le Tchèque il y a dix ans, « Change » se décompose en deux parties : la première moitié de la voie est un 9a+/b, avec pour crux un pas de bloc de six mouvements valant 8B+ bloc à lui seul. Viens ensuite un repos, qui permet d’enchaîner sur la seconde moitié de la voie, plus résistante, qui vaut 9a.

Seb Bouin est venu à bout de cette première partie, en 9a+/b :

« Change » m’a toujours fait peur. Voir Adam crier et se tordre le dos et les épaules dans la première longueur était impressionnant. J’ai toujours pensé que cette voie ne serait pas pour moi, trop intense au départ et trop bizarre.
Je savais que la deuxième longueur serait plus adaptée à mon style d’escalade, de grands mouvements de compression et de l’endurance. Mais j’avais tort.

Quand j’ai vu Alex Rohr essayer la première longueur, je me suis dit que c’était une bonne occasion pour regarder les méthodes, afin de l’essayer (Merci Alex pour la méthode parfaite 🙏). »

Adam Ondra dans l’impressionnant crux en 8B+ de la première partie de « Change »

Péripéties dans la voie…

À sa grande surprise, il parvient à flasher quasiment tous les mouvements dès son premier essai. Il ajustera sa méthode lors de ses deux essais suivants, avant de se lancer dans un vrai run d’enchaînement depuis le bas.

J’ai passé le crux lors de mon quatrième essai, mais il était littéralement impossible de clipper le prochain point (j’avais déjà sauté une dégaine). J’avoue ne pas m’être intéressé aux clippages pendant mes sessions de travail. J’ai essayé pendant 30 secondes de clipper la dégaine : main droite, non, main gauche, non plus…

J’avais alors deux options : faire deux mouvements en solo (pas les plus difficiles, mais si je tombais, je finissais au sol), ou m’arrêter. J’ai pris la décision de m’arrêter, en pensant que j’avais de bonnes chances de l’enchaîner prochainement, après avoir vérifié comment clipper la dégaine. »

Après une analyse au sol, Seb Bouin comprend qu’il est plus facile de clipper la dégaine précédente et de sauter celle qu’il tentait de clipper en vain. Finalement, quatre autres essais plus tard, il parvenait à passer le crux de nouveau et à atteindre le relais de la première moitié de « Change ».

J’ai continué dans la deuxième partie pour essayer la voie entière (9b+), mais je n’étais pas au point dans la deuxième longueur. J’ai besoin de plus de séances de travail pour trouver la méthode qui me convient le mieux. »

Cotation : encore une histoire de genouillère ?

Concernant la cotation, Seb Bouin a utilisé des genouillères, tout comme l’avait fait Stefano Ghisolfi, premier répétiteur de la voie, en 2020. En revanche, lors de sa première ascension en 2012, Adam Ondra n’en avait pas utilisé.

Je pense que la première longueur est un peu plus facile avec des genouillères. À mon avis, elle pourrait valoir 9a+/b sans genouillères, et 9a+ avec genouillères.

Je ne pense pas que cela changera la cotation de l’ensemble de la voie (9b+), en raison du bon repos entre les deux longueurs. »

En route vers le projet en 9c de traversée de la grotte !

Lors de son enchaînement de « Thor’s Hammer L2 », Seb Bouin nous confiait avoir un projet d’envergure : tenter d’enchaîner l’intégralité de la grotte de Flatanger, en passant par « Move » 9b/+, puis en enchaînant par « Thor’s Hammer L2 », avant de sortir tout au sommet de la falaise. Cela signifierait 130 mètres d’escalade à enchaîner d’une traite, pour la modique cotation de 9c.

Maintenant, je vais continuer à chercher ma méthode dans la deuxième longueur de « Change », pendant que je travaille sur le grand projet de traversée de la grotte, avec cette ligne de 130 mètres. »

Voici la vidéo d’Adam Ondra dans « Change » :


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Coup de gueule : Janja Garnbret, en colère contre… les ouvreurs !

Pour la deuxième fois cette saison, Janja Garnbret s’est exprimée sur l’ouverture des Coupes du Monde, qu’elle juge trop facile.

« C’est un manque de respect envers l’investissement de chacun », a vivement déclaré Janja Garnbret. Quelques jours après sa victoire à Chamonix, la Slovène de 23 ans a réagi suite à l’ouverture de la Coupe du Monde de Chamonix.

Des voies trop faciles ?

Quatre grimpeuses ont enchaîné la voie de finale à Chamonix, soit la moitié des finalistes. Cela signifie qu’enchaîner la voie n’était pas suffisant pour monter sur le podium. En demi-finale, quatre grimpeuses ont également atteint le sommet du tracé. Il faut dire que les tops ont été particulièrement nombreux sur cette compétition. Hommes et femmes confondus, on en dénombre près de 70 sur l’ensemble de la compétition. Un record. Certains se sont même amusés à remarquer qu’il y avait eu plus de tops en difficulté qu’en vitesse.

Janja Garnbret, qui a remporté cette étape chamoniarde, n’est pas tombée une seule fois durant tout le week-end. Elle a enchaîné toutes les voies de la compétition, des qualifications jusqu’aux finales, et n’a pas eu la sensation d’être mise au défi dans les voies.

Même si quelques jours se sont écoulés depuis la Coupe du Monde de Chamonix, le sentiment de déception concernant l’ouverture est toujours plus vif que la joie de ma victoire.

Après des mois passés à s’entraîner et à travailler sur chaque détail, chaque compétiteur veut montrer ce dont il est capable. Ce qui s’est passé à Chamonix n’est pas ce pour quoi je me suis entraînée, et, honnêtement, c’est un manque de respect envers l’investissement de chacun pour faire avancer ce sport.

Permettez-nous de montrer notre réel niveau, de lutter contre l’acide lactique et d’être pleinement satisfaits de nos victoires ! ✌🏼 »

Janja Garnbret

De nombreux grimpeurs réagissent

Suite à cette déclaration, de nombreux grimpeurs ont réagi. À commencer par Sean McColl, vice-président de la Commission des Athlètes, qui a pour but d’assurer le lien entre les compétiteurs et la fédération internationale.

C’est une honte que les membres de l’IFSC pensent encore que plusieurs tops sont meilleurs pour le spectacle, au lieu de mettre les femmes sur des voies qui les mettent réellement au défi 😕 Je suis content que tu aies exprimé ça 👏 »

Sean McColl

Notre Championne de France de bloc Fanny Gibert a elle aussi commenté le post de Janja Garnbret, en répondant :

Tout est dit ✊🏽👊🏽 Tu es la reine 😘 »

Fanny Gibert

Également interrogée sur les réseaux sociaux, l’Américaine Natalia Grossman a donné son avis sur la compétition :

Ça aurait été bien d’avoir des voies plus difficiles pour les hommes et les femmes. Il y a eu plus de 60 tops tout au long du week-end, ce qui est beaucoup trop… Nous voulons grimper plus dur !!! »

Natalia Grossman

L’équipe italienne a même identifié Alberto Gnerro, chef ouvreur de la Coupe du Monde de Briançon, qui aura lieu le week-end prochain, en lui demandant de serrer la vis afin que le scénario de Chamonix ne se reproduise pas.

Les ouvreurs avaient pourtant durci les voies

Quelques minutes avant le lancement des finales de la Coupe du Monde de Chamonix, Vincent De Girolamo, ouvreur sur cette compétition, avait accepté de nous parler des voies de finale. Il nous avouait que suite aux nombreux tops en qualification et en demi-finales, l’équipe d’ouvreurs avait dû calibrer les voies afin de les rendre plus dures que prévu.

L’idée générale c’est d’établir un classement, et que le show soit là. Alors on a fait en sorte que les voies de finale soient plus dures que les demi-finales. Et une chose est sûre : elles vont l’être ! On espère qu’il y ait une grimpeuse et un grimpeur au sommet, ça serait super pour tout le monde. »

Vincent De Girolamo

Mais malgré leurs ajustements, la voie féminine est restée trop facile pour nos huit finalistes. Toutes ont dépassé le dévers principal et atteint la dernière partie, et quatre ont clippé le relais de la voie : Jessica Pilz, Chaehyun Seo, Laura Rogora et Janja Garnbret. Comme le déclare Christopher, speaker de cette Coupe du Monde, ce n’était pas l’idéal en terme de spectacle et d’ambiance.

On ne le répétera jamais assez : l’ouverture n’est pas une science exacte ! Il devient de plus en plus dur pour les ouvreurs de calibrer les voies. Tout se joue dans les détails : la moindre prise inclinée de quelques degrés différemment peut changer complètement le scénario d’une finale. On se souvient d’une édition de cette Coupe du Monde de Chamonix où aucun athlète n’avait dépassé la moitié du mur lors des finales, ce qui avait été encore pire en terme de scénario.

Un autre problème se pose également chez les femmes : comment réussir à mettre au défi Janja Garnbret, sans que la voie devienne complètement impossible pour les autres ? Il faut dire que la Slovène semble tellement au-dessus du lot, qu’il est difficile de créer une voie dans laquelle chaque compétitrice puisse s’exprimer, sans pour autant que la voie soit trop facile pour Janja, ou trop dure pour toutes les autres finalistes.

Autre problématique à laquelle les ouvreurs ont fait face : l’un des membres de l’équipe a attrapé le Covid pendant la semaine d’ouverture, comme nous le confiait Vincent De Girolamo dans son interview. De quatre ouvreurs, ils se sont retrouvé à trois, dont une stagiaire, qui ouvrait pour la première fois sur une Coupe du Monde. Ce problème d’effectif a très certainement eu des conséquences sur l’ouverture.

Il faut donc accepter que parfois, tout fonctionne parfaitement, pour le plus grand plaisir du public et des grimpeurs, et que parfois non.

Janja Garnbret veut se battre dans les voies !

En début de saison, Janja s’était déjà exprimée sur le sujet, en demandant aux ouvreurs d’ouvrir des voies dures, et challengentes, afin que chaque compétitrice puisse s’exprimer pleinement. Le mois dernier, elle avait salué le travail des ouvreurs lors de la Coupe du Monde d’Innsbruck. Elle avait remporté la victoire, mais n’avait pas réussi à topper la voie de finale, chutant à une dizaine de mouvements du sommet. C’était l’une des rares fois où l’on pouvait admirer Janja lutter contre la fatigue, les bras gorgés d’acide lactique.

C’était carrément la meilleure voie finale que je n’ai jamais grimpée. Un grand merci à l’équipe d’ouvreurs pour avoir tracé une voie si incroyable et enfin DURE 🤩 J’espère que les voies continueront à être difficiles comme ça toute la saison !!! »

Janja Garnbret

Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Seb Bouin a réalisé une nouvelle voie dure dans la grotte de Flatanger, ce qui l’a motivé à se lancer dans un projet d’envergure, imaginé par Adam Ondra, qui pourrait valoir 9c.

Depuis quelques jours, Seb Bouin est à Flatanger, en Norvège, dans la Mecque de l’escalade extrême. Souvenez-vous, à peine arrivé, il signait déjà la première répétition d’un 9b d’Adam Ondra tombé dans l’oubli, « Iron Curtain ».

Alors qu’il nous confiait ne pas avoir de réels plans pour la suite, il semblerait que les choses se soient très vite accélérées pour lui. En effet, il a réalisé une nouvelle performance, qui lui a donné des idées encore plus folles.

La première répétition de « Thor’s Hammer L2 » 9a+

Le Français de 29 ans est venu à bout de la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », cotée 9a+. « Thor’s Hammer » est un long projet, équipé par le local Magnus Midtboe. La voie se décompose en deux longueurs : une première, qui vaut 9a/+, libérée par Adam Ondra en 2012 et répétée par une quinzaine de grimpeurs, suivie d’une deuxième longueur, plus dure, et seulement vaincue par Adam Ondra. L’enchaînement de l’ensemble depuis le sol est toujours à l’état de projet, et vaudrait 9b+.

Après avoir déjà fait la première longueur en 2016, Seb Bouin a réalisé cette semaine la deuxième longueur. Elle consiste à atteindre le relais de la première longueur en remontant sur corde, puis à se lancer dans cette ligne de 30 mètres. La voie compte trois pas de blocs successifs, dont le plus dur est le dernier, qui permet d’atteindre la lèvre du toit. Adam Ondra avait libéré cette longueur en septembre 2017, lors du même trip où il avait enchaîné « Silence », le premier 9c de l’Histoire. Depuis, personne n’avait encore réussi à répéter cette voie, jusqu’à ce que Seb Bouin y parvienne cette semaine, en moins de dix essais.

Il y a quasiment six ans jour pour jour, Seb Bouin réalisait la première longueur de « Thor’s Hammer ».

Un nouveau projet en 9c imaginé par Ondra

Connu pour ses enchaînements extrêmes en falaise, Seb Bouin ne reste jamais longtemps sans un projet fou en tête. En début de semaine, il déclarait ne pas savoir s’il était déjà prêt à se lancer dans une nouvelle voie d’envergure : « Je pense que j’ai besoin d’un peu de temps avant de me mettre dans un autre grand projet. Voyons où mon cœur me porte et ce qui se présente », confiait-il.

Il semblerait que le temps se soit écoulé plus vite que prévu dans la tête de notre Français. En effet, sitôt après avoir enchaîné la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », Seb Bouin est motivé par un projet fou, imaginé par Adam Ondra :

L’idée d’Adam Ondra est de traverser la grotte de bas en haut sur la partie la plus surplombante (c’est essentiellement un toit), et de finir par cette longueur (« Thor’s Hammer L2″). C’est vraiment quelque chose qui m’excite ! »

Seb Bouin

Pour relier la grotte de bas en haut, trois départs sont possibles :

  • Depuis la première longueur de « Thor’s Hammer » : c’est l’ensemble que nous vous parlions précédemment dans cet article, qui consiste à empiler la première longueur et la deuxième longueur, ce qui vaudrait 9b+.
  • Depuis le 8c « Nordic Plumber », ce qui consisterait à enchaîner ce 8c, suivi de « Thor’s Hammer L2 » 9a+. Le total ferait 9b/+.
  • Enfin, depuis la célèbre voie « Move », ce qui signifierait enchaîner les 55 mètres en 9b/+ de cette voie, suivis des 30 mètres en 9a+ de « Thor’s Hammer L2 ». Cet ensemble ultra résistant vaudrait… 9c !

Je vous laisse imaginer quel est le départ qui motive le plus notre Français :

Mon projet de rêve serait de le faire à partir de « Move ». Adam et moi pensons que cette voie pourrait valoir 9c. La partie la plus difficile de ce projet est l’endurance nécessaire. Comment garder suffisamment de jus pour la dernière longueur ? Cette voie, ça sera environ 80 mètres d’une escalade dure et physique, et dont le crux se situera dans les derniers mètres.

Cerise sur le gâteau, au-dessus de la lèvre de la grotte, il y a encore 50 mètres de mur vertical à équiper pour atteindre le sommet. La ligne totale pourrait donc faire 130 mètres, et l’idée serait de l’enchaîner d’une traite, en changeant de corde au fur et à mesure de l’ascension. Nous devons encore équiper la dernière partie « facile » pour atteindre le sommet de la grotte. »

Seb Bouin

Dans un premier temps, Seb Bouin prévoit d’essayer ce projet depuis « Nordic Plumber » ou « Thor’s Hammer » dès maintenant, afin de s’entraîner à l’effort de résistance que demande ce projet. Ceci dans le but d’essayer le projet principal, qu’il nomme « Move Integral », lors de son prochain voyage, probablement la saison prochaine.

Notons que Seb Bouin connaît très bien « Move », la première partie de son méga projet. Il s’était investi corps et âme dans ce 9b/+ en passant quatre ans à le travailler. Marqué par un crux qui consiste en un violent mouvement d’épaule, notre Français s’était même blessé à force d’essayer ce mouvement, avant de faire la croix en juin 2019.

La vidéo de son ascension dans « Move » :


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Alex Honnold réalise un solo intégral à vue dans le Yosemite !

« C’était une sortie très amusante ». C’est comme cela qu’Alex Honnold a qualifié son enchaînement à vue et en solo intégral d’une grande voie de 13 longueurs dans le Yosemite !

Alex Honnold est sans doute l’un des grimpeurs les plus célèbres du monde. Après avoir grimpé El Capitan en solo intégral par la voie « Freerider », il est devenu la vedette d’un film de réalité virtuelle époustouflant et continue de repousser les limites de l’escalade.

Il y a quelques jours, il enchaînait « Center of the Universe », une grande voie de 13 longueurs, cotée 6c. Cette ligne de 300 mètres se situe sur Fifi Buttress, une falaise imposante dans le Yosemite, non loin d’El Cap.

La saison de grimpe au Yosemite s’est achevée pour moi sur cet enchaînement. J’ai réalisé en solo et à vue « Center of the Universe (13 longueurs, 6c) sur Fifi Buttress.

Belle escalade et vue incroyable sur la vallée ! Je m’arrête rarement pour prendre des photos au milieu de mes solos, mais j’étais tellement excité au sommet de cette cheminée dans la dixième longueur que j’ai pris quelques photos. C’était très amusant ! Bon, la descente est peut-être la pire descente du Yosemite, mais c’est difficile de faire du rappel sans corde… En bref, c’était une sortie très amusante. »

Alex Honnold

Et hop, un petit selfie au milieu de son solo intégral !

La fin d’un mois de juin prolifique pour Honnold

Avec cette ascension, Alex Honnold clôture un mois de juin particulièrement intense. L’Américain vit maintenant à Las Vegas, mais est retourné dans la vallée de Yosemite il y a quelques semaines, après que lui et sa femme Sanni McCandless Honnold aient eu leur premier enfant.

Honnold n’a pas perdu de temps et s’est élancé tout de suite sur le rocher, avec Maury Birdwell. Ensemble, ils ont grimpé la première moitié de « Zodiac », l’une des grandes voies les plus mythiques d’El Cap. Mais Honnold avait déclaré : « Nous avons fini par abandonner parce que c’était un peu plus extrême que ce à quoi je m’attendais – cela faisait huit ans que je n’avais pas grimpé « Zodiac » et il semble qu’il y ait beaucoup moins de matériel fixe et de magnésie qu’auparavant. C’était assez brutal. Nous n’avions pas de marteau ou de pitons, et c’était assez humide… En gros nous n’avions pas ce qu’il fallait. Mais c’est génial d’être de retour sur El Cap, et ce n’est que le premier jour de la saison ».

Quelques jours plus tard, il répétait « Mr. Midwest », une grande voie de 14 longueurs en 8a sur le côté ouest d’El Cap. « C’était une journée assez longue et difficile… mais l’escalade était incroyable, vraiment variée et caractéristique, ce qui est assez inhabituel pour El Cap », déclarait Honnold.

Moins d’une semaine plus tard, Honnold s’élançait pour l’arête nord du Half Dome et ses 14 longueurs. En 2008, il faisait la une des journaux après avoir enchaîné en solo la face nord-ouest du Half Dome, une ascension présentée dans le film Alone on the Wall. À propos de l’arête nord, il a déclaré : « C’est une grande voie old-school que je n’avais jamais fait auparavant et je dois dire que j’ai été agréablement surpris. C’est incroyable de se situer de ce côté-là du Half Dome. Ça engage, sans être trop fou. 14 longueurs jusqu’à 6b, mais c’est du 6b plutôt corsé. »

Quelques semaines plus tard, Honnold réalisait la première ascension en libre de « Prime Directive », une grande voie de 11 longueurs en 7a+ sur le Fifi Buttress. « Il y a quelques longueurs incroyables et quelques longueurs moyennes pour passer d’une section à l’autre du mur, mais dans l’ensemble, c’est une voie qui vaut le déplacement au Fifi Buttress. »

L’Américain a ensuite mis sa peau en repos et a enfilé ses baskets pour parcours les sentiers du Yosemite. Il a marché et couru de la vallée du Yosemite jusqu’à Red Peak, puis est revenu. « Ça a fait quelque chose comme 77 kilomètres et environ 2750m de dénivelé. C’est vraiment pittoresque. L’arrière-pays était très beau, j’ai vraiment apprécié de voir une nouvelle partie du parc. Je n’étais encore jamais allé aussi loin au sud du Yosemite ».


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Replay : revivez les finales de la Coupe du Monde de Chamonix

Vous n’étiez pas à Chamonix le week-end dernier et vous rêvez de voir à quoi ressemblait les voies de finales et de demi-finales ? Alors vous êtes au bon endroit !

Voici ci-dessous les replays des phases finales la Coupe du Monde de difficulté et de vitesse de Chamonix :

(Cliquez sur les images pour accéder aux replays)

Difficulté

Finales 

Demi-finales

Vitesse

Finales

Marcel Rémy, doyen de l’escalade, est décédé à l’âge de 99 ans

Le grimpeur suisse Marcel Rémy, considéré comme le doyen de l’escalade, nous a quittés cette nuit, à l’âge de 99 ans.

Il était le plus vieux grimpeur encore en activité. Pour preuve, il y a encore cinq mois, il enchaînait un 4c en tête pour fêter ses 99 bougies. Régulièrement, Marcel Rémy, né à Gruyère le 6 février 1923, se rendait au volant de sa vieille Toyota dans une salle d’escalade, au bord du lac Léman.

Alpiniste depuis son plus jeune âge et père des célèbres grimpeurs Claude et Yves Rémy, il n’a jamais arrêté de pratiquer l’escalade. En 2017, il avait gravi le Miroir d’Argentine, une paroi calcaire de 450 mètres située dans les Alpes vaudoises et cotée 5b+. Cette performance inouïe avait fait l’objet d’un documentaire d’une vingtaine de minutes, disponible ci-dessous. Deux ans plus tard, à 96 ans, il enchaînait « Les guêpes » 5c au Pic Saint Loup.

Grimpeur depuis 1946, il comptabilisait plus de 200 ascensions en extérieur. Il avait récemment déclaré :

Je n’aurais pas cru pouvoir grimper encore comme ça. Je sens que ça diminue, mais je suis encore bien.

Il peut arriver quelque chose à chacun. Tous les jours, il peut nous arriver quelque chose. Mais si on peut passer par-dessus et se faire plaisir… Je pense que c’est tout dans la tête que ça se passe. Je me fais plaisir en faisant telle ou telle chose. C’est mon stimulant. »

Marcel Rémy

Son sponsor Mammut a annoncé son décès, déclarant que Marcel nous avait paisiblement quitté pendant son sommeil, dans la nuit de mardi à mercredi. « Pendant près d’un siècle, tu as inspiré des gens du monde entier par ta passion indéfectible pour l’escalade. Merci de nous avoir appris qu’il y a peu de limites à ce qui est possible dans ce sport. Merci pour l’héritage que tu laisses derrière toi, qui continuera à inspirer les générations à venir. Merci pour tout, Marcel. Grimpe en paix », a réagi la marque suisse.

Marcel, nous ne t’oublierons jamais.

Le documentaire sur l’ascension du Miroir d’Argentine par Marcel Rémy :


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Seb Bouin répète une voie extrême d’Adam Ondra à Flatanger !

Le grimpeur français Seb Bouin a enchaîné une voie d’Adam Ondra, qui n’avait encore jamais été répétée. Située à Flatanger, en Norvège, il s’agit de « Iron Curtain », qu’Ondra avait libérée en 2013, alors assuré par Seb Bouin.

Retour en 2013…

En 2013, Seb Bouin, qui ne connaissait pas encore Adam Ondra, se paye le culot de lui adresser un mail. Le Français était à la recherche d’un partenaire pour aller grimper à Flatanger durant l’été.

Je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde, nous ne nous connaissions pas encore. Mais le lendemain, j’ai reçu un mail : Adam me proposait une date pour venir me chercher à l’aéroport de Trondheim. J’ai réservé mes billets et je l’ai donc rejoint avec Erick Grandelius pour un mois entier dans cette magnifique région. C’était tellement excitant ! »

Sitôt arrivé sur place, Adam se lançait dans un projet équipé un an plus tôt par le grimpeur local Lars Audun Nornes, nommé « Iron Curtain » : une pure ligne aussi belle que difficile, avec un mouvement d’épaule particulièrement violent en guise de crux.

Ça a été la première voie qu’il a enchaînée pendant ce voyage. J’ai eu la chance de l’assurer pendant son enchaînement, et c’était impressionnant. Il réalisait un mouvement en épaule complètement dingue dans le crux. C’était si sauvage ! »

Une première répétition neuf ans plus tard

Il aura fallu attendre près d’une décennie pour que cette voie soit enfin répétée. Arrivé il y a quelques jours à Flatanger, c’est la première voie sur laquelle Seb Bouin s’est concentré.

Le rocher est si parfait, et la ligne si belle que j’ai directement commencé par « Iron Curtain ».

Il lui aura fallu 14 essais, répartis sur cinq jours de travail, pour réussir à compiler tous les mouvements, et clipper le relais de cette voie.

En 2019, Seb Bouin avait réalisé la première répétition de « Move », le 9b/+ enchaîné par Adam Ondra en 2013, quelques jours après « Iron Curtain »

Une question se pose sur la cotation : 9a+ avec genouillères, 9b sans ?

Lorsqu’Adam Ondra libérait cette voie en août 2013, il l’avait enchaînée sans genouillère. Il faut dire qu’à l’époque, cet équipement était encore peu répandu dans le milieu de l’escalade. Le tchèque avait proposé la cotation de 9b, ce qui en faisait la deuxième voie la plus dure de Norvège après « Change » 9b+.

Mais lors de son ascension, Seb Bouin a utilisé une genouillère sur chaque jambe, lui permettant de se relâcher à plusieurs endroits de la voie. D’après lui, la voie est plus facile si l’on utilise cet équipement :

Avec des genouillères, tu peux passer le crux un peu différemment. C’est toujours assez dur, mais moins exigeant pour les épaules, et ça devient un pas de bloc plus conventionnel.

Adam avait proposé une cotation de 9b sans genouillère. Je suis tout à fait sûr de cette cotation si vous n’utilisez pas de genouillères. Par rapport au temps et à l’investissement que cela m’a pris, cela pourrait être plus 9a+ avec des genouillères. »

Seb Bouin a été interrogé sur Instagram, afin de savoir s’il devient pertinent d’attribuer une cotation avec genouillère et une cotation sans genouillère à une même voie. Une question qui fait sens, et qui avait déjà été soulevée par Alex Megos il y a quelques mois. L’Allemand avait proposé d’utiliser deux cotations en fonction de l’utilisation d’une genouillère ou non. Seb a donné son opinion :

L’effort que j’ai fourni est effectivement plus facile que celui d’Adam Ondra. Il faut donc bien souligner que ce n’est pas la même chose. Cependant, pour moi, une voie doit passer au plus facile. Pour les méthodes par exemple, il arrive souvent que l’on trouve des séquences plus faciles après les premières ascensions. Il faut donc réajuster. Il en est de même avec le matériel et les avantages qu’il offre. Malheureusement, l’évolution du matériel fait partie de notre sport, et je pense qu’il faut évoluer avec. Je penche davantage pour garder la cotation la plus basse. C’est un peu la même histoire avec les voies morphos. L’un va ressentir la voie plus dure que l’autre. Je pense qu’une ligne passe au plus logique, et que l’on doit prendre la cotation du ressenti le plus facile. »

Ses prochains projets à Flatanger

Maintenant qu’il a réalisé « Iron Curtain », Seb Bouin va pouvoir s’atteler à d’autres voies extrêmes de Flatanger. Il faut dire que le choix est grand dans cette grotte qui mesure 400 mètres de large et plus de 100 mètres de haut. En effet, elle abrite une vingtaine de voies dans le neuvième degré, dont cinq dans le 9b et plus.

Toutefois, le falaisiste français avoue ne pas avoir de réel plan. Après s’être investi pendant longtemps dans « DNA », le 9c qu’il enchaînait en avril dernier, Seb avoue vouloir se laisser guider par son feeling :

Cette année, j’ai décidé de retourner à Flatanger, sans réels objectifs. Je me laisse libre d’essayer ce qui m’inspire. Mais je vais commencer à chercher des défis plus importants. Je ne sais pas si je suis déjà prêt à me lancer dans un autre grand projet qui demande un investissement à long terme. « DNA » m’a demandé beaucoup d’efforts. Je pense que j’ai besoin d’un peu de temps avant de me mettre dans un autre grand projet. Voyons où mon cœur me porte et ce qui se présente 🙂 »


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Coupe du Monde de Chamonix : le résumé complet des finales

Dix-sept grimpeurs se sont affrontés hier soir en finale de la Coupe du Monde de Chamonix, sous le célèbre Mont Blanc, et devant plus de 20 000 spectateurs. Chez les femmes, la Slovène Janja Garnbret, championne olympique, a décroché sa troisième médaille d’or consécutive de la saison. Chez les hommes, Adam Ondra a réalisé un retour fracassant en remportant la victoire, tandis que le Français Sam Avezou disputait sa première finale.

Résumé complet de ces finales.


Une finale féminine très serrée !

Quelques minutes avant le début des finales, Vincent De Girolamo, ouvreur sur cette Coupe du Monde à Chamonix, se laissait aller à quelques prédictions, en déclarant que toutes les grimpeuses allaient monter haut dans ce tracé de finale. Et il ne s’était pas trompé. En effet, toutes les finalistes arriveront dans la dernière partie de cette voie.

Mia Krampl, première compétitrice de la soirée à s’élancer, atteint la sortie du dévers, zippant de la main gauche sur une arquée fuyante, alors que ses coudes se levaient. Toutes les finalistes après elles allaient dépasser cette marque, c’est dire si le classement s’est joué au sommet du mur !

Dès la grimpeuse suivante, le ton allait monter. Jessica Pilz, en retrait depuis le début de la saison, allait enflammer les milliers de spectateurs présents sur la Place du Mont Blanc, en réalisant le premier top de la soirée. Après quelques hésitations dans le début de la voie, l’Autrichienne se reprend et rentre dans le rythme. Elle atteindra le sommet alors qu’il ne lui restait plus que 18 secondes au compteur.

Le top de Jessica Pilz était le début d’une longue série. Quelques minutes seulement après son passage, la Coréenne Chaeyhun Seo clippait à son tour le relais de la voie, sans grande difficulté. Laura Rogora fera de même, après avoir hésité longuement dans les derniers mouvements avant de s’engager sur la prise finale. Il ne lui restait que 7 secondes au compteur au moment où elle clippait la voie.

Laura Rogora a une nouvelle fois prouvé qu’elle était l’une des meilleures grimpeuses du monde © Planetgrimpe

La jeune Japonaise Natsuki Tanii semblait bien partie pour vaincre la voie à son tour. Malheureusement, elle se fait emporter dans les airs dans le dernier mouvement, chutant sans parvenir à tenir la prise finale.

Les deux Américaines Natalia Grossman et Brooke Raboutou, très attendues sur cette compétition, commettent toutes les deux des erreurs à la fin du tracé. Ayant compris que la voie avait été sortie, elles grimpent rapidement dès le début. Ainsi, elles arrivent avec plus de 30 secondes d’avance dans la dernière partie, mais chutent, à deux mouvements du top, fatiguées d’être allées si vite.

Je pense que c’est l’une des voies de finale les plus faciles que l’on ait eue. J’ai donc dû grimper vite, car je savais que ça allait se jouer au temps. Au final, ça m’a fatigué et j’ai commis une erreur au sommet, nous confie Natalia Grossman.

Mais c’est la première fois que je grimpe devant autant de monde, la place était pleine, c’était tellement stimulant, ajoute-t-elle.

Tous les regards étaient tournés vers Janja Garnbret. Elle aussi savait que la voie avait été enchaînée à plusieurs reprises avant elle. Mais la Slovène, qui remportait sa 50ème médaille en Coupe du Monde il y a quelques jours, ne montre aucun signe de faiblesse et grimpe avec son aisance et sa fluidité habituelle. Elle se permet de délayer sur la prise ayant fait chuter les deux Américaines avant elle, puis atteint le top à son tour, avec encore 47 secondes au compteur.

C’est vrai que je me suis sentie fluide dans ma grimpe. D’habitude, je suis plus nerveuse quand je sais que beaucoup de filles avant moi ont déjà atteint le sommet, mais cette fois, j’étais super calme et détendue. J’ai juste grimpé avec un peu de prudence, parce que je savais que je devais enchaîner la voie, mais c’était facile ! a déclaré Garnbret.

Pour l’instant, j’ai hâte de rentrer à la maison pour retrouver un peu ma routine, puis je suis impatiente d’aller à Briançon, a-t-elle ajouté.

Janja Garnbret brandit fièrement son poing au sommet de la voie, face aux milliers de spectateurs présents à Chamonix © Planetgrimpe

Au total, elles sont donc quatre à atteindre le top de la voie. Elles seront départagées suite aux résultats des demi-finales. Chaehyun Seo ayant enchaîné la voie hier matin, à l’inverse de l’Autrichienne, remporte la médaille de bronze, montant pour la neuvième fois sur un podium mondial depuis son arrivée sur la scène internationale en 2019.

Pour départagée Laura Rogora et Janja Garnbret, et savoir laquelle des deux remporte cette Coupe du Monde, il faut remonter encore plus loin dans la compétition. En effet, en plus d’être ex-aequo en finale, l’Italienne et la Slovène étaient déjà ex-aequo en demi-finale en ayant toutes les deux enchaîné le tracé. Mais suite aux résultats des qualifications, c’est Janja Garnbret qui s’impose, remportant sa 35ème victoire mondiale. Pour la petite anecdote, elle ne sera pas tombée une seule fois du week-end ! Elle est la seule compétitrice à avoir enchaîné toutes les voies de la compétition, des qualifications jusqu’aux finales.

Les résultats complets de la finale femme

Le retour du roi Ondra !

Chez les hommes, la compétition a démarré très fort. Vainqueur de la Coupe du Monde de Villars le week-end dernier, le Japonais Taisei Homma a signé une impressionnante performance dans la voie de finale, touchant du bout des doigts la dernière prise. La verticale limite était donnée : pour remporter cette compétition, il allait falloir atteindre la dernière prise.

Toutefois, ce n’était pas la voie qui était trop facile, mais bien la prestation du Japonais qui était magnifique. Car après lui, les chutes se succéderont au beau milieu du dévers. Le Britannique Hamish McArthur tombe dans le passage le plus physique, tandis que l’on perd le Suisse Sascha Lehmann, pris dans un 360° qu’il ne parviendra pas à contrôler, dans l’un des mouvements clés de cette voie de finale.

Premier finaliste à s’élancer, Taisei Homma a donné le ton en atteignant la dernière prise de la voie © Planetgrimpe

L’Allemand Yannick Flohé, véritable révélation de cette saison 2022 après ses nombreuses finales en bloc et en difficulté, semblait bien parti pour décrocher une nouvelle médaille. Tirant profit de ses qualités physiques, il se paye le luxe de shunter des prises dans le début de la voie, préférant dynamiser au maximum. Il ne fait qu’une bouchée du passage en compression, mais chute à la sortie du dévers, ne parvenant pas à tenir un plat main gauche.

Un endroit où se feront également piéger le Slovène Luka Potocar et l’Américain Sean Bailey. Tous les deux semblaient un peu courts pour réussir à effectuer la relance main gauche.

La dernière marche du podium se jouera entre ces trois grimpeurs. Comme chez les femmes, il faudra se tourner vers les résultats de la demi-finale pour désigner le médaillé de bronze de la soirée. À ce jeu, c’est Sean Bailey qui remporte la cinquième médaille de sa carrière. Après être monté trois fois sur le podium en 2021, c’est la première fois que l’Américain monte sur le podium cette saison, montant peu à peu en puissance au fil des compétitions.

Au fil de la saison, Sean Bailey semble monter en puissance © Planetgrimpe

Une finale à domicile, devant plus de 20 000 spectateurs. Quoi rêver de mieux pour Sam Avezou, qui disputait la première finale de sa carrière. Après sa magnifique prestation réalisée en demi-finale, Sam était le seul tricolore à se qualifier pour les finales. Et d’entrée de jeu, notre jeune Français de 21 ans met du rythme dans ses mouvements, et sera d’ailleurs l’un des plus rapides dans cette voie. Malheureusement, il se fait avoir dans la section la plus physique, à bout de souffle.

Être à Chamonix pour ma première finale, c’était super. Il n’y a pas d’autres mots. En grimpant, je n’y pensais pas trop, mais j’avoue que quand je suis arrivé au pied du mur, tu te rends vraiment compte qu’il y a du monde. À la lecture, la voie m’avait paru vachement plus dure que la demi-finale et les qualifications, notamment la première partie. Ça avait l’air un peu bizarre, il y avait beaucoup de pieds, je n’étais pas vraiment sûr des méthodes. Mais finalement, en grimpant dedans, c’était assez logique.

N’ayant pas beaucoup de rési, j’ai été obligé d’avancer vite dans la voie, sinon j’aurais explosé. D’où mon rythme soutenu », nous explique Sam.

Sam Avezou aura fièrement défendu les couleurs de la France lors de sa première finale en Coupe du Monde © Planetgrimpe

Adam Ondra, qui participait à sa première compétition mondiale depuis les Jeux Olympiques de Tokyo, avait à coeur de briller sur cette Place du Mont Blanc qu’il connaît tant.

Si Sam Avezou était allé vite dans le début de la voie, Adam Ondra ira encore plus vite : il ne mettra qu’une minute pour atteindre la moitié du tracé ! Ses gestes sont si précis, qu’il semble connaître la voie par coeur. C’est comme s’il l’avait déjà grimpée à de nombreuses reprises. Difficile de le savoir à vue dans cette voie, tant ses gestes sont sûrs et rapides. Très vite, il atteint le passage physique ayant été fatal à Sam, mais ne flanche pas. Il se sort du dévers facilement et poursuit son ascension jusque dans les dernières prises. Arrivé dans le dernier mouvement, il prend le temps d’analyser la distance qui le sépare de la prise finale, puis se jette à deux mains. Malheureusement, il est emporté dans son élan et ne réussit pas à tenir ce cratère.

Il obtient donc le même score que Taisei Homma. Or, contrairement au Tchèque, le Japonais n’avait pas enchaîné la voie de demi-finale plus tôt dans la journée. La victoire revient donc à Adam Ondra, qui signe un magnifique retour sur la scène internationale. Il s’adjuge sa 22ème médaille d’or en Coupe du Monde et monte sur son 37ème podium mondial.

De retour après les J.O, Adam Ondra renoue avec la victoire © Planetgrimpe

J’avais clairement besoin d’une pause après les J.O, mais maintenant je sens que c’est le moment de revenir sur le devant de la scène. J’ai eu soif de compétition ces derniers temps. Et je pense avoir choisi la meilleure Coupe du monde du circuit pour revenir, à savoir l’étape de Chamonix. C’était une excellente décision, j’ai tellement aimé être ici. J’aime grimper quand il fait nuit, c’est à ce moment-là que tu sens toute la foule dans ton dos, c’est incroyable a déclaré Ondra après sa victoire.

Je pense que plus la voie est complexe, mieux c’est pour moi. J’ai particulièrement aimé la section sur pinces au sommet du dévers. Ensuite, j’ai été un peu déçu que ce ne soit qu’un pur festival d’arquées, mais j’étais plutôt content de pouvoir récupérer un peu avant les derniers mouvements. À la lecture, j’étais presque sûr de pouvoir atteindre la dernière prise sans jeter, mais ça s’est avéré être impossible, a-t-il ajouté à propos de la voie de finale.

Les résultats complets de la finale homme

Prochain rendez-vous à Briançon, du 22 au 23 juillet.


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La Coupe du Monde de Chamonix s’achève sur une victoire des deux grands favoris de la compétition : Janja Garnbret et Adam Ondra. Des milliers de spectateurs venus en nombre sur la Place du Mont Blanc ont pu apprécier le spectacle proposé en finale.

Voici les résultats.

Une nouvelle victoire pour Janja Garnbret !

Les grimpeuses étaient décidément très en forme ce week-end à Chamonix ! Malgré les ajustements des ouvreurs pour rendre la voie de finale encore plus dure que prévu, quatre grimpeuses sont parvenues à clipper le relais.

C’est tout d’abord l’Autrichienne Jessica Pilz qui a enflammé la Place du Mont Blanc, en arrivant au sommet de la voie. L’Italienne Laura Rogora, qui avait livré une grosse bataille dans la voie de demi-finale plus tôt dans la journée, enchaîne elle aussi le dernier tracé chamoniard. La Coréenne Chaehyun Seo ne commet aucune erreur et atteint le top à son tour. Enfin, Janja Garnbret ne craque pas sous la pression. Alors qu’elle savait que la voie avait été enchaînée à trois reprises avant elle, la Slovène reste concentrée et s’offre un nouveau top, son quatrième du week-end.

Toutes ces finalistes seront départagées suite au chrono ou aux résultats des demi-finales. À ce jeu, Janja Garnbret l’emporte, devant Laura Rogora et Chaehyun Seo.

Les résultats de la finale femme

Adam Ondra roi de Chamonix

Chez les hommes, la finale a démarré très fort ! Premier grimpeur à s’élancer, le Japonais Taisei Homma donne le ton. Il grimpe très rapidement et parvient à atteindre la dernière partie du mur. À quelques centimètres de la prise de fin, il s’élance pour le jeté final, mais ne parvient pas à se stabiliser dans ce cratère fuyant.

Derrière lui, de nombreux finalistes se font piéger à la sortie du dévers, sur un puissant mouvement de relance. C’est le cas de Sean Bailey, Luka Potocar ou encore Yannick Flohé.

Adam Ondra aura été impressionnant dans cette voie de finale. Grand favori de la compétition, il déroule la voie avec une aisance spectaculaire. Millimétrique dans ses déplacements, il avance très vite, jusqu’à atteindre le dernier mouvement. Comme le Japonais, il se fait rattraper par la gravité, n’arrivant pas à tenir la dernière prise. Il remporte ainsi cette Coupe du Monde, la 22ème de sa carrière, égalant ainsi le record établi par Jakob Schubert.

Quant à notre Français Sam Avezou,il n’aura pas démérité ! Disputer sa première finale mondiale à Chamonix, devant le public français, était un vrai challenge. Mais dès son entrée sur scène, Sam Avezou arborait un regard de guerrier. Dans le début de la voie, son rythme est impressionnant. Il enchaîne les mouvements de manière très dynamique, jusqu’à atteindre le passage le plus physique de la voie, où il se fera rattraper par la gravité. Il termine 6ème de cette compétition.

Les résultats de la finale homme


Lire le résumé complet de la finale

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