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Daniel Woods: « J’ai senti que je commençais à devenir fou »

Il y a quelques jours, Daniel Woods réalisait la première ascension de « Return of the Sleepwalker » 9A, un départ assis du célèbre 8C+ « Sleepwalker », libéré en 2018 par Jimmy Webb à Red Rocks, dans le Nevada.

L’américain de 31 ans a commencé à travailler cette ligne à la fin du mois de janvier 2019, juste après avoir enchaîné la version originale en 8C+. Il travaille d’abord une version assise qui rajoute trois mouvements en 8A+ au départ initial, déclarant déjà à l’époque : « C’est de loin la chose la plus difficile que je n’ai jamais essayée et maintenant, je me sens possédé par elle. » Puis, en déplaçant un gros rocher qui jonchait le sol, Daniel Woods imagine un départ encore plus bas, qui ajoute cette fois sept mouvements en 8B avant d’atteindre le départ debout de « Sleepwalker ». À partir de ce moment, une histoire complètement folle allait commencer entre ce bloc et lui.

Conscient de l’ampleur de la difficulté du projet, l’américain devient complètement obsédé par ce bloc. Il bouleverse complètement ses habitudes en supprimant l’alcool, le tabac, la marijuana et le café de sa vie. Alors que Daniel avait commencé à travailler ce départ assis avec une toute une équipe (Jimmy Webb faisait quelques séances avec lui et il y avait plusieurs cameramen), à partir de mars, il était seul. Il a même cessé de séjourner à l’hôtel et a commencé à camper, au plus près du bloc.

Daniel Woods, au travail dans « Return of the Sleepwalker » 9A © JP Melville

Près de quatre mois après avoir commencé à travailler son projet, Daniel a commencé à s’interroger sur sa santé mentale. Il nous parle de cette obsession et de la façon dont, petit à petit, la folie prenait le dessus:

« Afin de mettre toutes les chances de mon côté pour faire cette ligne, je n’ai grimpé que sur ce bloc pendant plus de 3 mois d’affilée. Il n’y a eu littéralement qu’un seul jour où je suis allé essayer quelque chose d’autre. Je me suis dit qu’il fallait une obsession totale pour comprendre comment réaliser parfaitement chaque mouvement de ce bloc. Le bon côté, c’est que je suis devenu sacrément fort. Le mauvais, c’est que je me suis torturé l’esprit comme jamais auparavant.


J’ai commencé à me parler à moi-même, comme si quelqu’un était là avec moi. »


Je manquais de sommeil et j’étais souvent seul pendant mes deux dernières semaines de travail. Être seul était à la fois déprimant et stimulant. J’ai dû créer ma propre énergie positive à des moments où l’énergie des autres m’aurait beaucoup aidé. J’ai eu du mal à comprendre pourquoi j’ai continué à essayer. À plusieurs reprises, je me suis dit : « Mec, passe à autre chose, grimpe d’autres trucs, va t’entraîner à la maison, et reviens frais la saison prochaine ». Mais en fin de compte, c’était juste une échappatoire. Quelque chose en moi voulait que cet objectif soit atteint cette année.

Les 16 derniers jours de mon voyage, je me suis mis en isolement complet dans le désert et j’ai campé. J’ai commencé à me parler à moi-même, comme si quelqu’un était là avec moi. Chaque soir, je regardais des vidéos de mes essais pour rester motivé. La dernière semaine, cette aventure commençait à être plus stressante qu’amusante. Je me réveillais chaque matin avec une boule au ventre, anxieux de savoir si j’allais réussir à faire un mouv de plus ou pas. Je redoutais le moment où j’allais connaître une régression et où ma motivation s’arrêterait. Mais chaque jour, je me poussais à aller plus loin, à dépasser mes limites… Chaque jour était un jour d’entraînement pour devenir meilleur.


Ma tête était clairement mon muscle le plus important pour réussir »


Deux jours avant d’enchaîner, j’ai réussi à tenir le dernier mouvement, mais je suis tombé en envoyant ma contrepointe dans le bac de fin. Je savais alors que j’aurais dû enchaîner… mais je ne l’ai pas fait. Je savais aussi qu’il ne me restait plus qu’une journée avant que les conditions ne soient trop chaudes pour le faire. J’ai senti que je commençais à devenir fou. Je devais accepter ce sentiment d’incertitude et le dépasser. Ma tête était clairement mon muscle le plus important pour réussir. Bloquer la négativité et créer constamment de la confiance en soi.

J’ai tout mis en œuvre ce dernier jour et j’ai réussi. J’étais seul au moment de l’enchaînement (j’ai filmé mon run d’enchaînement avec mon téléphone). C’était un sentiment si intense de réaliser ce bloc en étant tout seul. Mon ami Jon Glassberg est arrivé alors que je me préparais pour la dernière dalle et m’a filmé en train de rétablir tout au sommet.

C’était une putain d’expérience, dont je vais tirer beaucoup d’enseignements pour mes prochains projets. »

La jeune Martina Demmel, en train de marquer l’Histoire de l’escalade !

Martina Demmel vient de réaliser « Los Humildes pa Casa » 8b+ à vue ainsi que « Joe-Cita » 9a, alors qu’elle ne grimpe que depuis quatre ans à peine. En 2020, elle avait réalisé 202 voies dans le huitième degré.

Mais quel est le secret de Martina Demmel ?! Cette jeune allemande a commencé l’escalade en 2017 seulement. En très peu de temps, elle a progressé de manière fulgurante, comme personne auparavant. Aujourd’hui, à 19 ans, la jeune grimpeuse allemande a rejoint le club très sélect des femmes à avoir enchaîné un 8b+ à vue et à entrer dans le neuvième degré.

Un 8b+ à vue et un 8c+ dans la même journée !

Elle est tout d’abord parvenue à clipper le relais de « Los Humildes pa Casa » 8b+, à Oliana, en Espagne, dès sa première tentative.

La journée aurait pu s’arrêter là, après cette magnifique performance. Mais plutôt que de ranger ses chaussons, Martina s’est attaquée une heure plus tard à « Joe Blau » 8c+, qu’elle a enchaînée en seulement trois essais.

L’allemande avait en tête depuis quelques jours d’enchaîner « Los Humildes pa Casa » à vue. Elle avait le pressentiment que c’était possible, si tout se passait bien.

C’est vraiment à la toute dernière minute que j’ai décidé de me lancer. Je me décide toujours spontanément et intuitivement, au dernier moment, ce qui m’aide à rester détendue et à ne pas trop attendre.

Le fait de clipper le relais de cette voie a été un tel soulagement que je n’avais littéralement pas de mots pour décrire ce que je ressentais !

J’adore essayer des voies à vue, parce que j’aime vraiment grimper dans l’inconnu… Le fait de ne pas savoir ce qui vous attend rend l’expérience encore plus intense. Je compare souvent cela au déballage d’un cadeau de Noël, car on ne sait jamais à quoi s’attendre et on peut être très surpris. »

Après « Los Humildes pa Casa », Martina Demmel n’avait pas l’intention de s’attaquer à autre chose. Mais une heure après, les avant-bras encore gorgé d’acide lactique, elle sentait qu’elle n’avait rien à perdre. Elle s’est donc lancée sur « Joe Blau », une voie qu’elle avait essayée deux fois auparavant, « juste pour voir ».

Persuadée de ne pas enchaîner lors de cet essai, Martina garde même son sweat sur les épaules, pensant qu’elle allait marquer de longues pauses entre les points. Et avant même qu’elle ne s’en rende compte, elle clippait le relais de ce célèbre 8c+. Il s’agit du deuxième 8c+ qu’elle enchaîne après « Montaña Magica » qu’elle réalisait en janvier dernier.

L’émotion était au rendez-vous au sommet de son premier 9a © Toni Mas Buchaca

Son entrée dans le neuvième degré

Hier, Martina Demmel franchissait un nouveau cap en réalisant sa première voie dans le neuvième degré: « Joe-Cita » 9a. Il s’agit de la deuxième ascension féminine de cette voie après Laura Rogora. Libérée par Adam Ondra en 2012, « Joe-Cita » est une connexion entre  « Joe Blau » 8c+ et « Marroncita » 8b.

La jeune allemande n’aura eu besoin que de cinq essais seulement pour clipper le relais de son premier 9a.

Est-ce que quelqu’un peut me tirer l’oreille pour me réveiller de ce miracle sans fin qui est simplement trop fou pour être réel 😜🦄 !

Je n’avais jamais imaginé que je pourrais aller aussi loin. Il y a trois ans, j’enchaînais des voies en 7a et mon objectif à long terme était de grimper un 7c un jour. Ce qui se passe actuellement me semble tellement surréaliste. »

Une moisson de croix extrêmes !

Martina Demmel est en train de marquer l’Histoire de l’escalade. Car en plus d’avoir enchaîné « Los Humildes pa Casa » 8b+ à vue, « Joe Blau » 8c+ et « Joe-Cita » 9a, la jeune grimpeuse allemande a également coché:

  • « Mishi » 8a à vue
  • « Mon Dieu » 8a+ à vue
  • « Red Bull extension » 8a+ à vue
  • « Marroncita » 8b à vue
  • « Picos Pardos » 8b à vue
  • « Gorilas en la Niebla » 8b+ au deuxième essai
  • « Fish eye » 8c au premier essai
  • « American Hustle » 8c au premier essai
  • « Fish Eye » 8c au deuxième essai
  • « Mind control » 8c au deuxième essai
  • « La Morenita » 8c+ au quatrième essai

Pour rappel, à la fin de l’année 2020, Martina Demmel nous avait confié avoir réalisé 202 voies dans le huitième degré en un an, dont 31 à vue !

Le jeune Joshua Fourteau répète « Bi-ctateur » 9a et propose une décote

Joshua Fourteau vient de signer la première répétition de « Bi-ctateur » aux Eaux Claires, une voie proposée à 9a par Edwin Gaufrès, qui signait la première ascension de cette ligne de 8 mètres de haut en octobre dernier.

Il n’aura fallu que six petits essais à Joshua Fourteau pour faire la croix de cette voie ultra physique sur bi-doigts et monos. En comparant cette ligne avec « Hugh » et « Akira », les deux autres 9a à son compteur, il propose une décote de « Bi-ctateur » à 8c+.

Une voie très courte de 22 mouvements sur bi-doigts et monos et des pieds fuyants, d’où le nom de la voie.

Elle est certes très différente des deux autres 9a que j’ai réalisés mais pour moi elle n’a pas l’intensité de « Hugh » et « Akira », c’est pourquoi je proposerais 8c+ sans pour autant avancer une décote officielle. Je pense qu’il faudrait une autre répétition pour confirmer, donc si quelqu’un est chaud pour venir l’essayer 😜.

Elle reste néanmoins une voie très dure, et une belle ligne typée Eaux Claires. L’avoir fait rapidement est une bonne perf. »

  • Voici la vidéo de son enchaînement:

Alex Megos libère une nouvelle voie dure dans le Frankenjura !

Alex Megos vient de signer la première ascension de « Hello Kitty » 9a+ dans le Frankenjura.

Entre deux week-ends passés en stage avec l’équipe nationale allemande pour préparer la saison internationale 2021, Alex Megos a eu besoin d’aller s’aérer en falaise. Direction donc le Frankenjura, temple de l’escalade allemande, le temps d’une journée pour Alex.

Il repart avec la première ascension de « Hello Kitty », qu’il propose à 9a+, une voie qui relie les parties les plus dures de « Pantera » 9a et « Black Label » 8c+/9a, deux lignes typiques du Frankenjura que l’allemand avait déjà enchaînée en il y a cinq ans.

Alex Megos tient à préciser qu’il n’a pas utilisé un spit au milieu de ces deux voies, que Pirmin Bertle avait installé pour travailler ce 9a+:

Pirmin Bertle a commencé à essayer cette voie il y a quelque temps et a ajouté un spit dans la section du milieu, qui a été coupé quelques semaines plus tard. Il a ajouté ce spit pour rendre la section du milieu plus facile à travailler.

J’ai fait l’ascension sans ce spit supplémentaire, ce qui rend la section du milieu un peu plus épicée, mais en aucun cas dangereuse.

Ce spit dans la section du milieu n’était pas nécessaire et si vous êtes amener à en ajoutez dans (ou entre) des voies existantes, vous devez d’abord demander aux équipeurs des autres lignes. Le spit facilite le travail de la voie, mais c’est probablement mieux de ne pas l’avoir, car au moins les deux voies originales restent intactes. Elles sont suffisamment proches pour que la combinaison se grimpe sans changer aucune des deux voies en rajoutant un spit. »

Jimmy Webb et Carlo Traversi libèrent le bloc le plus dur du Yosemite !

Jimmy Webb et Carlo Traversi ont libéré le bloc le plus difficile de la vallée de Yosemite: « Tierrany », qu’ils proposent à 8B+.

Il faut remonter huit ans en arrière pour voir Carlo Traversi brosser ce bloc pour la première fois. C’était en 2013. Mais à l’époque, l’américain ne parvient pas à enchaîner tous les mouvements. Ce n’est que six ans plus tard que Carlo se met à essayer plus sérieusement cette ligne. Ces dernières semaines, il a fait équipe avec Jimmy Webb, pour tenter d’en venir à bout. Ensemble, ils ont résolu le crux et libéré ce bloc, proposant la cotation de 8B+.

Ce que j’aime le plus au monde, c’est de grimper et d’essayer des projets qui me transcendent dans la vallée du Yosemite. Celui-ci est déversant, physique, à doigts, long de 30 mouvements, avec un réta final à couper le souffle ! En gros, il a tout ce qu’il faut ! J’étais gonflé à bloc pour faire la première ascension de ce monstre et Carlo a signé la première répétition juste après. »

Jimmy Webb

Jimmy Webb et Carlo Traversi font partie des bloqueurs les plus forts du monde. Tous deux ont déjà coché des 8C+ bloc et gravi des voies dans le neuvième degré.

« Tierrany » est ainsi devenu le premier bloc du Yosemite à recevoir la cotation de 8B+.

Le Yosemite est un endroit vraiment difficile à appréhender. Ce n’est pas un lieu où dès votre arrivée vous pouvez réaliser des choses dures rapidement. Il y a un vrai temps d’acclimatation, il faut prendre le temps d’apprendre et de comprendre les nuances si particulières de la roche. »

Carlo Traversi

D’après les deux grimpeurs, le potentiel de blocs durs au Yosemite est énorme. Jimmy Webb et Carlo Traversi se sont déjà remis au travail, dans des blocs dont la cotation avoisinerait le 8C et 8C+.

L’autrichienne Barbara Zangerl enchaîne son second 9a !

Barbara Zangerl vient de signer la première répétition de « Sprengstoff » 9a à Vorarlberg, en Autriche.

Équipée il y a plus de 25 ans par Beat Kammerlander, cette voie sera restée à l’état de projet pendant plus d’un quart de siècle. Jusqu’à ce que Jacopo Larcher la libère, en novembre dernier. C’est maintenant au tour de sa compagne, Barbara Zangerl, de signer la première répétition de ce 9a ultra résistant. Il s’agit de son deuxième 9a après « Speed Intégral », qu’elle enchaînait en mai 2018.

  • Voici son commentaire:

Au début, je pensais que cette voie serait trop dure pour moi. Il m’a fallu du temps pour trouver la motivation de repartir de zéro et d’investir toute mon énergie et mon imagination pour trouver un moyen de résoudre ce puzzle.

Tomber après la dernière dégaine a été très éprouvant pour mes nerfs. J’ai toujours pensé que je ne tomberais jamais à cet endroit très haut, à la fin de la voie. C’était inattendu et cela a ajouté un défi mental supplémentaire pour moi. Aucune erreur n’était permise.

En fin de compte, ce qui est le plus cool avec un tel projet, c’est que tu te réveilles chaque jour très motivé. J’avais hâte d’y être, de donner le meilleur de moi-même et de trouver le placement parfait sur chaque mouvement. C’est probablement la plus difficile et l’une des plus belles voies que j’ai grimpées.

À la fin, je suis toujours un peu triste quand c’est fini. Même si au final ça reste juste un morceau de rocher, ça représente bien plus pour nous les grimpeurs. J’espère vraiment que cette falaise sera là pour de nombreuses années encore, pour les prochaines générations de grimpeurs. Car c’est certainement l’une des falaises les plus menacées… Elle est située juste à côté d’une carrière et n’est pas destinée à rester là éternellement. »

Boum !!! Daniel Woods libère Sleepwalker Sit et propose 9A bloc !

Ça y est ! Daniel Woods vient de rétablir au sommet de son projet du moment, qu’il travaille intensément depuis quatre mois. Il le nomme « Return of the Sleepwalker » et propose la cotation de 9A bloc.

Enfin ! C’est le soulagement. Daniel Woods descend du bloc le sourire aux lèvres. Après plus de quatre mois à travailler un seul et même bloc, le grimpeur américain est parvenu à signer la toute première ascension de « Return of the Sleepwalker ». L’américain propose la cotation de 9A bloc

L’histoire de « Sleepwalker »

Retour en novembre 2018. Jimmy Webb se rend à Red Rocks, dans le Colorado, pour échapper à la neige qui s’abat sur la Californie. Il compte essayer « Sleepwalker », un bloc dont lui a parlé Nalle Hukkataival, qui travaille cette ligne extrême depuis quelque temps. Arrivé sur place, Jimmy ne parvient à faire aucun mouvement. Mais petit à petit, séance après séance, l’américain parvient à se familiariser à l’intensité si extrême qu’impose le bloc. Le 15 décembre de cette même année, il parvenait à rétablir au sommet du bloc, signant la première ascension de cette ligne. Il proposait 8C+, déclarant que c’était « le bloc le plus dur de tout le pays ».

Un mois plus tard jour pour jour, c’est au tour de Daniel Woods de rétablir au sommet de cette ligne, sous les yeux de Nalle Hukkataival, qui signera la troisième ascension du bloc quelques jours plus tard. Enfin, en 2020, c’est le jeune Drew Ruana qui devenait le quatrième grimpeur a réalisé ce bloc.

Tous les ascensionnistes, qui rappelons-le, font partie des meilleurs bloqueurs de l’Histoire, s’accordent à dire que ce 8C+ est le plus dur de tous les États-Unis.

  • L’enchaînement de « Sleepwalker » dans sa version classique par Daniel Woods:

« Return of the Sleepwalker », la version assise de « Sleepwalker »

Ce qui frappe aux yeux de Daniel Woods lors de son ascension de « Sleepwalker », c’est la possibilité d’un départ assis. En novembre 2020, il se rend donc de nouveau à Red Rocks pour tenter de déchiffrer cette potentielle version assise. Bonne nouvelle pour l’américain: le passage est réalisable. Mais il est très dur. À lui seul, il vaut 8B et rajoute cinq mouvements supplémentaires à la version classique valant 8C+. Soit un total de 16 mouvements tous plus physiques les uns que les autres. Et rajouter un 8B à un 8C+, ça donne quelque chose de… très très dur !

Un acharnement incroyable !

Puis la magie opère: Daniel Woods tombe littéralement sous le charme de cette nouvelle version assise. Depuis novembre, il fait de ce bloc sa priorité numéro 1. D’abord, il travaille la première partie, puis il tente de relier ce passage à la version initiale. Commence alors un vrai combat, qui sera éprouvant tant sur le plan mental que physique. Au fil des essais, au fil des séances, Daniel progresse. Tellement les mouvements lui sont devenus familier qu’il va parfois même jusqu’à enchaîner quatre fois dans la même journée la version classique de « Sleepwalker » valant 8C+.

Mais depuis quelques semaines, l’américain connaît des progrès majeurs. Chaque jour il semble maîtriser un mouvement supplémentaire qui l’emmène plus loin. La moindre erreur n’est pas permise, comme le lundi 29 mars, quand Daniel atteignait les prises de sortie du bloc, sans pourtant parvenir à rétablir au sommet. Jamais il n’était allé aussi loin.

Jusqu’à ce jour ! Au terme d’un effort incroyable, Daniel Woods est parvenu à enchaîner l’ensemble des mouvements, libérant « Return of the Sleepwalker » après quatre mois d’effort et près d’une centaine de jours de travail.

Une vidéo devrait bientôt voir le jour, alors restez connectés !

Révolutionnaire ! Cette magnésie détecte la présence du COVID-19 !

Une nouvelle marque vient de lancer un produit révolutionnaire en cette période de crise sanitaire: une magnésie, capable de changer de couleur dès qu’elle entre en contact avec le virus du COVID-19. 

Si la magnésie prend une couleur violette, alors filez vite vous laver les mains: le virus est potentiellement entre vos doigts. Une entreprise norvégienne d’escalade vient de commercialiser une magnésie dont la couleur, initialement blanche, prend une teinte violette dès qu’elle rencontre le SARS-CoV-2, le virus du COVID-19.

Un produit incroyable en cette période actuelle, qui apporte beaucoup d’espoirs aux gérants de salles d’escalade. En effet, en rendant le virus facilement identifiable comme c’est le cas avec cette nouvelle magnésie commercialisée par Fish&Chalk, il devient plus facile de le repérer puis de l’isoler. À l’inverse, tant que la magnésie sur nos mains ne devient pas violette, cela signifie que l’on a grimpé en toute sécurité, sans rencontrer le coronavirus.

C’est incroyable, depuis hier, nous recevons des centaines d’appels et des milliers de mails. Nous ne nous attendions pas à ce que notre magnésie prenne une telle ampleur, cela dépasse largement le cadre de l’escalade. Les gens veulent s’en procurer pour détecter la présence éventuelle du virus chez eux, en aspergeant de magnésie leur poignée de porte. »

M.Varil, directeur de Fish&Chalk

D’ailleurs, l’entreprise réfléchit déjà à un nouveau mode de conditionnement de sa magnésie. En effet, elle aimerait proposer sa magnésie sous forme de bombe aérosol, afin de pouvoir détecter la présence du virus au-delà des salles d’escalade, en vaporisant tout simplement l’air qui nous entoure.

Des essais en laboratoire sont actuellement en train d’être menés.

Vidéo: Daniel Woods passe à un cheveu de l’enchaînement de son projet en 9A bloc !

La frustration est plus forte que jamais ! D’ailleurs, Daniel Woods n’a même pas trouvé les mots et s’est contenté de décrire ses sentiments à l’aide d’émojis:

…………………..🤯🤮🤦‍♂️😭🤷‍♂️😂🖕 »

Il faut dire que même l’américain a cru que cette fois, c’était la bonne.

Hier, il s’élançait pour un énième run dans « Sleepwalker sit », le 9A bloc qu’il travaille depuis maintenant quatre mois. Appliqué, il semble réaliser les premiers mouvements à la perfection. Tous ses placements sont précis. Il atteint le crux, parvient à tenir le plat main droite, à relancer dans la petite fissure, puis il replace ses pieds, ramène la main gauche et relance sur le plat de sortie. Et ça tient ! On se dit alors que tout est fini, que c’est gagné, qu’après tous ses efforts, Daniel Woods va enfin rétablir au sommet de ce bloc. Mais non. Car l’américain ne parvient pas à crocheter sa contrepointe en sortie… et c’est la chute.

Jamais Daniel Woods n’était allé aussi loin dans le bloc.  Cette fois, c’est passé à un cheveu. Mais il le sait, ce n’est plus qu’une question de temps maintenant !

  • La vidéo de son essai (presque victorieux):

 

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Boum ! William Bosi libère « King Capella » et propose 9b+ !

Le grimpeur britannique de 22 ans William Bosi vient de signer la première ascension de « King Capella » à Siurana, en Espagne et propose la cotation de 9b+. Si la cotation est confirmée, il s’agirait de la cinquième voie de ce niveau dans le monde et il deviendrait le sixième grimpeur de l’Histoire à atteindre cette cotation.

En plus de cet enchaînement, il a également réalisé la première ascension de « La Furia de Jabali » 9b et « Last Night » 9a ainsi qu’une liste de croix spectaculaire après 90 jours sur place.

« King Capella ». C’est le nom que William Bosi a choisi pour cette voie, qui se trouve juste à gauche de « La Capella » un 9b qu’il avait déjà vaincu en février 2020. Au total, dix séances de travail auront été nécessaires au grimpeur britannique pour faire la croix.

En terme de style, « King Capella » est similaire aux autres voies du secteur, contenant une série de pas de bloc empilés les uns sur les autres. Mais elle représente un tout nouveau niveau de difficulté pour moi. Pour vous donner une idée, en février dernier, il m’a fallu trois séances pour enchaîner « La Capella », tandis que là, trois séances, c’est ce qu’il m’a fallu pour débloquer la première partie uniquement de « King Capella ».

La voie débute juste à gauche de sa petite soeur « La Capella ». Les premiers mètres sont très intenses et demandent un engagement maximum. Puis un grand mouvement dynamique situé au milieu de la voie vient ajouter encore un peu de difficulté et donner un côté aléatoire à l’escalade très athlétique et particulièrement à doigt.

« Avec des mouvements extrêmement physiques de grandes amplitudes, je me suis un peu pris pour Chris Sharma le temps d’une journée, c’était incroyable ! »

William Bosi a élu domicile en Espagne depuis décembre 2020, juste après les Championnats d’Europe de Moscou, où il terminait 8ème du classement combiné. L’objectif du britannique était de remettre les compteurs à zéro, après une longue saison passée à tenter de décrocher sa place pour les J.O de Tokyo, en vain.

L’Espagne est l’un des pays où l’on trouve la plus forte concentration de voies dures au monde. J’ai également profité de ce trip pour me projeter sur des premières ascensions et ainsi me forcer à essayer de trouver moi-même des solutions pour résoudre des voies difficiles, ce qui est finalement similaire à ce qui se passe en Coupe du Monde. »

Jamais aucun grimpeur n’avait connu un trip aussi prolifique en terme de croix © Band of Birds

Une liste de croix sans précédent à Siurana !

En plus de « King Capella », Will Bosi a signé une liste impressionnante d’enchaînements extrêmes. Il a notamment réussi la première ascension de « Furia de Jabali » un 9b qui consiste à enchaîner environ 16 mouvements très intenses avant de rejoindre la sortie de « Jungle Speed » 9a classique du coin.

Comme si ça ne suffisait pas, il a également libéré « Last Night » qu’il propose à 9a, dans un tout autre style. La voie s’articule autour d’un passage en 8A bloc, et se termine de façon originale puisqu’il faut se rétablir complètement au sommet de la voie, comme on le ferait au sommet d’un bloc, ce qui ajoute une dimension « amusante » selon William à la fin de cette ligne.

En plus de ses premières ascensions, le grimpeur britannique a accumulé une liste stupéfiante de croix avec des répétitions notables comme:

  • « First Ley » 9a+
  • « Ley Indignata » 9a
  • « Estadio Critico » 9a.

Et comme si ça ne suffisait pas, William a également signé des performances extrêmes en bloc. On lui doit notamment la première ascension du tout premier 8C bloc de Siurana: « Ulls de Bruixa », un bloc que Dave Graham avait lui-même nettoyé.

Ce bloc est en fait le départ assis d’une version sautée en 8A+. Ce départ assis rajoute trois mouvements assez faciles, puis trois mouvements beaucoup plus extrêmes. Tout se joue dans une lolotte incroyable, qui permet de tenir des prises minuscules dans un profil déversant.

Ce bloc était clairement à ma limite absolue. Pourtant, il correspond parfaitement à mon style d’escalade avec ses petites arquées et ses lolottes. »

L’incroyable machine britannique n’a pas pour autant rangé son crash pad après cette nouvelle ascension. Il a également signé les enchaînements de :

  • « Hurrikuto »8B
  • « Bhai Bon » 8B+
  • « Bhai Po » 8B+
  • « Bhai Ji » 8B+
  • « Bhai Kakata » 8B+/C

William a quitté son baudrier, le temps de signer la première ascension du premier 8C bloc de Siurana © Band of Birds

Alex Megos confirme: « Je n’ai pas pu faire un seul mouv »

Alex Megos a réagi concernant les ascensions incroyables de William Bosi sur la falaise de Siurana. Et l’allemand, qui a eu l’occasion d’essayer quelques-unes des voies ouvertes par le grimpeur britannique, confirme que ces lignes sont très dures:

J’ai essayé deux de ces premières ascensions là-bas et elles sont dures ! Celle qu’il pensait être plus facile, je n’ai pas pu faire un seul mouv. Sur « King Capella », j’ai fait tous les mouvements, mais l’enchaînement m’a semblé très difficile. Je serais super excité d’aller essayer de répéter ces voies ! 😁 Très fort gars 💪🏼 »

Un nouveau projet en 9c ?

William, qui est maintenant de retour en Angleterre, actuellement en quarantaine avant de reprendre l’entraînement en vue d’un sélectif national, n’a pas le moindre doute qu’il retournera bientôt à Siurana. En effet, il a laissé en suspens un projet dont il n’a pas encore résolu tous les mouvements. Il s’agit de « I Have a Dream », une voie d’une quinzaine de mètres équipée par David Brascó en 2015 et évaluée comme un potentiel 9c.

« King Capella » emprunte la première partie de cette voie, mais finit par virer à gauche. « I Have a Dream » comprend le grand mouvement dynamique de « King Capella », puis vient un mauvais repos et ensuite une section de bloc en 8C.

Je pense que cette voie pourrait valoir 9c. Je suis impatient d’y retourner »

Un potentiel projet en 9c attend William Bosi © Band of Birds

Qui est William Bosi ?

William a 22 ans et vit à Édimbourg, en Écosse. À l’âge de 17 ans, il est devenu le plus jeune grimpeur britannique à enchaîner un 9a, avec « Raindshadow », à Malham Cove. Très fort sur le rocher, il participe également à des compétitions internationales depuis son plus jeune âge. L’une de ses étapes les plus marquantes a eu lieu en 2018, lorsqu’il est parvenu à rentrer en finale de la Coupe du Monde de difficulté de Chamonix. Aucun autre grimpeur de son pays n’avait réalisé cet exploit depuis 1998.

Avec l’enchaînement de « La Capella » 9b l’année dernière, il a établi un autre record, étant le premier grimpeur britannique à atteindre cette cotation hors de ses frontières. Et bien sûr maintenant, William Bosi est entré dans le club des grimpeurs de 9b+.

Le club des grimpeurs de 9b+ s’agrandit…

L’enchaînement de « King Capella » a permis à William Bosi d’entrer dans le club très sélect des grimpeurs de 9b+. Ils sont maintenant au nombre de six au total, en comptant William, le nouveau venu, qui prend sa place aux côtés d’Adam Ondra, Chris Sharma, Alex Megos, Stefano Ghisolfi et Jakob Schubert.

Adam Ondra est devenu le premier grimpeur à réaliser un 9b+, lorsqu’il a enchaîné « Change » à Flatanger, en Norvège, en octobre 2012. Puis quelques jours plus tard, il signait la première ascension de « La Dura Dura » à Oliana, que Chris Sharma enchaînera un mois après le tchèque, devenant le deuxième grimpeur au monde à clipper le relais d’un 9b+.

Alex Megos, Stefano Ghisolfi et Jakob Schubert ont rejoint le club du 9b+ avec l’enchaînement de « Perfecto Mundo » à Margalef. Alex Megos a effectué la première ascension en mai 2018, tandis que Stefano Ghisolfi l’a répétée pour la première fois en décembre 2018. L’enchaînement de Jakob Schubert a eu lieu en novembre 2019.

Notons que « King Capella » est seulement le second 9b+ libéré par un autre grimpeur autre qu’Adam Ondra.

Jan Hojer et Yannick Flohe enchaînent un 9a à la journée !

Les deux allemands Jan Hojer et Yannick Flohe ont signé une double ascension de « Working Class » 9a dans le Frankenjura, en un temps record.

Pourtant, rien ne les prédestinait à faire cette croix. En effet, Jan Hojer et Yannick Flohe avaient plutôt pour but de se rendre à Munich, pour participer à un stage avec l’équipe nationale allemande. Mais sur la route, les deux grimpeurs décident de faire une pause pour se dégourdir les jambes et profiter du soleil printanier. Si certains ont pour habitude de s’arrêter sur des aires de repos, eux ont décidé de faire une halte dans le Frankenjura.

Ni une ni deux, ils enfilent leur baudrier et s’étonnent à enchaîner l’un après l’autre « Working Class » 9a. Cette voie complètement atypique du Frankenjura débute par une approche très facile en 6b, avant de changer radicalement de ton. En effet, il faut ensuite venir à bout de douze mouvements de type bloc, particulièrement physiques.

Toutefois, la cordée est d’accord pour dire qu’il s’agit d’un petit 9a et pense que la cotation de 8c+ serait plus appropriée.

Ensemble, nous avons rapidement trouvé des méthodes qui nous convenaient et nous avons commencé à mettre de vrais essais rapidement !

Je l’ai enchaînée lors de ma première vraie tentative (3ème essai) et Yannick a suivi peu après.

Nous nous sommes entraînés très dur ces derniers temps et c’est agréable d’être récompensé sur le rocher. »

Jan Hojer

Daniel Woods n’est plus qu’à un mouvement de réussir « Sleepwalker sit » !

Daniel Woods connaît des progrès fulgurants dans son projet en 9A bloc. Il vient de franchir un nouveau cap, chutant dans le dernier mouvement lors de son dernier essai.

Nous vous en parlions hier: l’enchaînement du projet en 9A bloc de Daniel Woods est plus imminent que jamais !

Le dernier run mis par l’américain dans « Sleepwalker sit », aurait bien pu se transformer en essai victorieux. En effet, il est tombé dans le dernier mouvement dur du bloc.

Après des centaines et des centaines d’essais répartis sur plus de trois mois, tout semble s’accélérer ces derniers jours pour l’américain. Il reconnaît lui-même connaître des progrès fulgurants ces derniers temps. En effet, il y a deux jours, il réussissait pour la première fois à tenir le plat puis relancer dans la petite fissure qui se trouve juste au-dessus.


Lire aussi Daniel Woods progresse fortement dans son projet en 9A bloc !


Seulement 24 heures plus tard, Daniel Woods réussissait trois mouvements supplémentaires: tenir la position tout en recalant ces pieds, ramener sa main gauche sur le plat et effectuer le mouvement de relance lui permettant d’atteindre la sortie du bloc. C’est sur ce mouvement que la gravité l’a rattrapé, ne parvenant pas à tenir la prise de sortie, notamment à cause de conditions très humides.

Daniel Woods a conscience d’être complètement obsédé par ce bloc. Depuis plus de trois mois, il ne pense qu’à l’enchaînement de cette ligne, qui obnubile complètement sa vie. C’est peut-être l’une des plus belles preuves de persévérance de toute l’Histoire de l’escalade et également une très belle leçon de vie.

  • Voici son commentaire:

Je ne suis plus qu’à un mouvement de réussir.

J’ai ressenti une progression significative au cours des trois dernières séances. Il y a deux semaines, je chutais désespérément sur le plat. Maintenant, j’arrive à le tenir à chaque essai (en moyenne, je peux mettre quatre bons essais depuis le bas). Hier, les conditions étaient excellentes le matin, mais dans l’après-midi, elles sont devenues humides. Je me suis quand même battu et j’ai réussi à atteindre le dernier mouvement, mais je n’ai pas pu réussir à parce que mes pointes de chaussons étaient humides et glissantes. Mais j’ai pris cela comme une victoire. Je prends chaque mouvement de plus comme une victoire à ce stade.

Ça va faire bientôt trois mois que j’essaie toujours la même chose. Tout ce travail commence à s’accumuler mentalement. Pourquoi n’ai-je pas essayé d’autres blocs ? Parce que je me suis dit que si je voulais grimper le truc le plus dur que je n’ai jamais essayé, il fallait que ce soit une obsession totale.

Cette ligne a pris le contrôle de ma vie ces trois derniers mois. Je ne dors pas la nuit à cause d’elle. Je ne pense à rien d’autre dans la vie à part ressentir le flow qui m’anime intérieurement pour ce bloc. J’essaie de comprendre comment accélérer dans certaines sections, quand respirer, quand retenir ma respiration, quand ralentir. J’ai arrêté les substances telles que l’alcool, le tabac, l’herbe et le café qui empoisonnaient ma vie (j’ai besoin d’une clarté mentale totale en ce moment).

Quel que soit le résultat de tout ce travail, que j’enchaîne ou non, ça aura été une expérience extrêmement positive pour moi. Je me sens bien comme je ne l’ai jamais été dans ma vie et je sais maintenant ce que ça signifie de se dépasser vraiment et de vouloir profondément quelque chose.

En fin de compte, c’est juste un putain de bout de rocher que j’essaie d’enchaîner ahaha »

  • Voici la vidéo de son dernier essai:

 

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Nolwen Berthier enchaîne « La théorie des cordes » 8c à St-Léger

Nolwen Berthier vient de réaliser « La théorie des cordes » 8c sur la falaise de St-Léger.

Décidément, la falaise de St-Léger est à la mode en ce moment ! Après Cédric Lachat, puis Alex Megos, c’est maintenant au tour de la jeune française Nolwen Berthier de nous rapporter sa toute nouvelle croix réalisée sur la falaise: « La théorie des cordes » 8c.

Cette voie se décompose en trois parties bien distinctes: un début bien physique sur des colonnettes, suivi d’une longue partie tout en résistance sur de petites prises, avant de terminer par une dalle de fin qui peut réserver quelques surprises.

Nous sommes allés à la rencontre de Nolwen pour en savoir plus sur cette performance.


Salut Nolwen ! Pour commencer, peux-tu nous décrire la voie ?

« La théorie des cordes » est un des classiques du secteur Praniania à St Léger du Ventoux. Le début est physique sur des colos puis on attaque une longue rési sur de belles arquées dans un mur gris, qui est ponctuée d’un pas un peu plus soutenu au milieu de la section. Puis, la fin s’envole dans une dalle… qu’il est conseillé d’aller repérer !!

Depuis combien de temps travaillais-tu la voie ?

Je me suis mis le challenge de faire cette voie en parallèle d’un autre projet plus dur, du coup je n’ai pas trop comptabilisé le nombre de runs ou de séances qu’il m’a fallu pour enchaîner. Le process aurait pu être beaucoup plus rapide en me focalisant uniquement sur cette voie, mais sûrement moins pertinent sur le long terme.

Pourquoi avoir choisi de travailler ce 8c ?

Déjà, on m’avait dit que c’était plutôt 8a+, et en plus, quand je suis arrivée, il y avait déjà les dégaines en place !! Non, plus sérieusement, la ligne est majeure, mais je crois que ce qui m’a le plus motivée, c’est de me faire secouer dedans. Aux premiers repérages, la section du début était vraiment une énigme pour moi… Je savais que c’était un bon moyen de travailler mes points faibles et de progresser.

Comment s’est passé le run de l’enchaînement ?

Au final dans l’enchaînement, le pas qui m’a vraiment le plus inquiétée c’est un mouvement en dalle qui doit valoir 6a intrinsèquement, mais qui n’est pas commode pour les petits. Au repérage, j’avais mis plusieurs montées pour trouver une méthode alternative… Là, il a bien failli me faire tomber ! Haha

Stefano Ghisolfi libère une nouvelle voie dure en Italie !

L’italien Stefano Ghisolfi vient de réaliser la première ascension d’un nouveau 9a+ à Arco: « Terapia d’urto ».

Stefano Ghisolfi a mis fin à un projet de longue date qui restait inachevé dans la petite grotte de Padaro à Arco. Après quelques jours de travail, il est venu à bout de « Terapia d’urto », signant la première ascension de cette voie originale, qui suit tout le toit de la grotte. Cette ligne est en fait une connexion de la partie la plus dure de « L’arciere » 8c, avec l’intégralité de « Goosfraba » 8c+, sans aucun repos entre ces deux voies. L’italien propose la cotation de 9a+ pour cette connexion.

Cette voie peut sembler courte et puissante, mais l’endurance y joue un rôle majeur, avec environ 40 mouvements très intenses !

Cette ascension fera l’objet d’une prochaine vidéo qui sera mise en ligne dès la semaine prochaine sur la chaîne YouTube de Stefano.

Dave Graham enchaîne « First Ley » 9a+ à Margalef !

Le grimpeur américain Dave Graham vient d’enchaîner l’une des lignes les plus emblématiques de Margalef: « First Ley » 9a+, une voie qu’il travaille depuis plus de dix ans.

Dave Graham avait 29 ans la première fois qu’il a posé ses doigts dans « First Ley ». C’était juste après que son compatriote Chris Sharma ouvre cette voie, en 2010. À 39 ans aujourd’hui, il vient de clipper le relais de cette ligne courte et intense, de seulement 15 mètres, signant la huitième répétition de ce 9a+.

Il y a dix ans, j’étais honnêtement incapable de bouger dans cette voie. Je ne comprenais pas le style d’escalade et je n’avais pas assez de puissance en pince pour faire les mouvements les plus durs.

Dave Graham est arrivé en Catalogne dès le début de l’année 2021 avec plein de projets en tête: enchaîner les trois 9b que sont « La Capella », « Furia de Jabali » et « First Round First Minute ». Or il se trouve que « First Ley » n’est autre que la petite soeur de « First Round First Minute », puisque ces deux voies partagent le même départ. Puis, le 9a+ bifurque à gauche quand le 9b file à droite. Un bon entraînement donc pour l’américain, qui avait envie d’en finir avec cette ligne qui lui trottait dans la tête depuis un long moment.

Mais malheureusement, durant plusieurs semaines, les conditions n’étaient pas au rendez-vous et le départ de la voie était mouillé. Finalement, après beaucoup de temps passé à attendre une météo clémente et de nombreux doutes sur ses méthodes, Dave Graham a réussi à atteindre le relais de cette voie, pour son plus grand plaisir.

  • Voici son commentaire:

En arrivant au pied de la voie, je n’étais encore même pas sûr de mettre un essai. Mais à la fin de mon échauffement, je me suis senti super bien, et finalement, j’ai réussi à en venir à bout dès mon premier essai de la journée 😀

Après trois semaines de temps brumeux et humide, passées à changer mes méthodes, je me sentais complètement découragé et confus sur ce qui ne fonctionnait pas 🤯 Puis les incroyables vents du nord et de l’ouest sont revenus, apportant des conditions plus sèches, du soleil et une bien meilleure adhérence 🤣

En fin de compte, j’ai fini par faire ma méthode d’origine, mêlée avec certaines nouvelles méthodes de Jorge Diaz Rullo, et voilà, ça a parfaitement fonctionné ! C’était tellement bon de sentir cette sensation à nouveau, de bien grimper, de clipper un relais et de me libérer de la sortie la plus facile 🙇🏻 C’est un peu dommage que ça ait pris si longtemps pour y arriver, mais c’était un entraînement incroyable pour « First Round First Minute » 9b 🔥

À la fin de la journée, j’ai fait le dernier pas de bloc de « First Round First Minute », du repos au relais, en me sentant particulièrement solide, alors maintenant je suis super motivé pour y retourner et mettre des essais à fond ! Je me suis aussi senti bien dans « La Capella » et « Furia de Jabali » ces deux derniers jours, les deux autres 9b que je veux faire, donc finalement je sens que je fais un bond en avant, après de nombreux mois passés à travailler très fort sans de réels progrès 🙌🏻

Donc je suis prêt pour les semaines à venir. J’espère qu’on aura de la chance avec la météo, et qu’avec un peu de détermination, la magie opérera ✨🧙💫

En tout cas, je suis reconnaissant d’avoir partagé ce processus de travail avec une équipe de grimpeurs incroyables et motivés, muchas gracias amigos 🤟 !! »

Daniel Woods progresse fortement dans son projet en 9A bloc !

L’enchaînement du projet en 9A bloc de Daniel Woods semble imminent ! 

Enfin ! La motivation revient ! ».

Ce sont les mots de Daniel Woods juste après son dernier essai dans « Sleepwalker assis ». Il faut dire qu’après 65 jours de travail non-stop dans ce même bloc, l’américain avoue connaître des hauts et des bas mentalement. Mais il le sait: il n’a jamais été aussi près de son objectif: réaliser la première ascension de « Sleepwalker assis », qui vaudrait au moins 9A.

« Sleepwalker assis » n’est autre que le départ assis de « Sleepwalker » célèbre 8C+ situé à Red Rock Canyon, juste à l’extérieur de Las Vegas et ouvert par Jimmy Webb en 2018. Cette version assise rajoute cinq mouvements supplémentaires à la version initiale, que Daniel estime 8B à eux seuls.

Le 10 mars, il parvenait pour la première fois à tenir l’infâme plat si caractéristique de « Sleepwalker » et déclarait alors: « tout ce qu’il me reste à faire c’est d’être précis et réussir à effectuer le mouvement de relance à l’aveugle pour aller chercher la petite fissure au-dessus du plat (qui est à ma limite maximale en terme de portée) ».

Après plus d’une dizaine de jours de travail intensif, à essayer en vain ce passage, Daniel Woods a réussi hier pour la toute première fois ce mouvement, comme le montre la vidéo ci-dessous.

Maintenant, la précision, le flow et le gainage doivent être impeccables pour réussir à conclure. »

Il ne reste donc à Daniel Woods plus que deux mouvements vraiment durs à réussir avant de rétablir au sommet du bloc: le premier consistera à recaler ses pieds correctement, afin de lui permettre de ramener la main gauche sur le plat. Il n’aura alors plus qu’à relancer sur la prise de sortie, et assurer les derniers mouvements pour venir à bout de son projet, qu’il travaille depuis novembre.

 

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Razzia de croix en France pour Alex Megos !

Profitant d’un séjour à St-Léger, Alex Megos a fait une razzia de croix, répétant les classiques de la falaise. L’allemand a même signé la première ascension d’une nouvelle voie dans le neuvième degré.

Alex Megos l’avoue, « St-Léger est un lieu très spécial pour moi depuis la première fois que je suis venu ici ». 

Il faut dire que cette falaise, située au pied du Mont Ventoux dans le Vaucluse, est sûrement l’un des sites le plus à la mode en France, avec de nombreuses voies dures attirant des grimpeurs de renom comme Seb Bouin, Adam Ondra, Cédric Lachat ou encore Julia Chanourdie. C’est probablement à Saint-Léger que l’on retrouve la plus forte concentration de voies dans le huitième degré en France, tandis que les voies dans le neuvième degré ont explosé sur cette falaise: s’il n’y avait que deux voies dans le neuf début 2018, il y en a maintenant près d’une dizaine !

Cette fois, Alex Megos est revenu à St-Léger dans le but de répéter quelques classiques, ainsi que d’essayer de nouveaux projets. Et après sept jours de grimpe, l’allemand a réussi à enchaîner quelques voies qui lui résistaient par le passé et a même réalisé la première ascension d’une nouvelle ligne dans le neuvième degré: « Et pour quelques dégaines de plus » qu’il propose à 9a+.

Voici son impressionnante liste de croix:

  •  « Les petits chefs des néants » 8c
  • « La tournée du patron » 8c
  • « L’étrave » 8c
  • « Rêve de Poutre » 8c/+
  • « Crackinette » 8c+
  • « La Ligne Claire » 8c+
  • « La Castagne » 9a/+ (seconde ascension après Adam Ondra en 2018)
  • « Cadafist » 9a/+
  • « Et pour quelques dégaines de plus » 9a+ (première ascension)

Une vidéo de ses croix devrait bientôt voir le jour, alors restez connectés !

Seb Berthe flashe « Mind Control » 8c !

Le grimpeur belge Seb Berthe s’est offert le flash de « Mind Control » célèbre 8c situé à Oliana en Espagne.

Cela faisait quelque temps qu’enchaîner un 8c flash trottait dans la tête de Seb Berthe… Alors, entre deux essais dans le 9b « Fight of flight », son projet du moment, le grimpeur belge a décidé de passer à l’action. Il passera plusieurs heures à apprendre les méthodes de « Mind Control » par coeur, avant de se lancer, pour un unique essai. Et au terme d’un gros combat, il parvient à clipper le relais de cette voie mythique d’Oliana, lors de son essai flash.

Notons qu’il y a dix ans, Adam Ondra avait réussi à enchaîner cette voie à vue.

Seb Berthe est notamment connu pour ses ascensions extrêmes, tant en falaise qu’en grande voie. L’année dernière, il avait complété avec Nico Favresse la « Trilogie Alpine » en seulement deux semaines. Cette trilogie est composée de trois grandes voies en 8b+: « End of Silence » en Allemagne, « Kaisers neue Kleider » en Autriche et « Silbergeier » en Suisse. La cordée a été la première à enchaîner ces trois lignes mythiques dans la même saison.

En novembre 2019, Seb Berthe devenait le septième grimpeur seulement à enchaîner en libre « The Nose », l’une des grandes voies les plus célèbres du monde. Plus récemment, en novembre 2020, le grimpeur belge signait l’ascension de son premier 9a+ avec « Super Crackinette » à St-Léger.

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