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Killian Chabrier au sommet de son premier 9a: « Condé de choc »

Une fois n’est pas coutume, le bloqueur Killian Chabrier est actuellement dans le Briançonnais avec quelques objectifs en couenne. Fort de son niveau en bloc, le choix de « Condé de choc » semblait évident pour tenter de réaliser son objectif d’enchaîner un 9a. Et c’est chose faite! Voici le retour qu’il nous a livré…

Cette année j’ai décidé de faire un trip mi difficulté mi bloc en faisant 2 semaines en falaise dans le briançonnais puis 3 semaines en Suisse à Magic Wood. En me donnant les objectifs de faire 9a en voie et 8C bloc.

Mon premier arrêt s’est fait sur “Condé de Choc” un 9a très bloc composé de 2 sections bloc, une premiere valant environ 8A bloc et une deuxième en 7C bloc entrecoupée d’un bon repos. Je l’avais essayé l’année dernière sur 5 séances et dans lesquelles j’étais tombé plusieurs fois au dernier crux.

Cette année j’ai décidé de bien caler la voie lors de mes deux première séances, axant chaque séances sur un des crux de la voie. J’ai très vite refais tout les mouvements et enchainé les 2 sections, ce qui m’a permis de la réaliser à ma première séance d’enchaînement.

Super heureux de faire mon premier 9a ! Durant ma deuxième semaine je vais essayer un peu “le Pamphlet” un projet toujours à Entraygues puis me focus sur mes objectifs en Suisse !

Coupe du Monde de Briançon : voici les noms des vainqueurs !

Les finales de la Coupe du Monde de Briançon 2022 ont tenu toutes leurs promesses ! Au terme d’une magnifique soirée, deux grimpeurs ont décroché la médaille d’or, devant des milliers de spectateurs français, ayant donné de la voix dans le Parc des Sports de Briançon.

Qui sont les vainqueurs de cette quatrième Coupe du Monde de la saison ? On vous dit tout !

Super Grupper !

Il aura réalisé le Grand Chelem sur cette compétition en s’imposant dès les qualifications. Jesse Grupper, 25 ans, remporte la première Coupe du Monde de sa carrière, au terme d’un combat MÉMORABLE. Si tous les finalistes passeront le jeté à deux mais avec facilité, ils font face à un violent pas de bloc à la sortie du dévers. Il faut faire preuve d’une force incroyable pour croiser sur une petite prise et enchaîner sur la suivante. Si bien que personne n’arrive à dépasser ce mouvement. Pas même les Allemands Yannick Flohé et Alex Megos, qui semblaient pourtant particulièrement puissants ce soir.

Mais c’était sans compter sur l’Américain Jesse Grupper, qui a survolé la journée d’hier. Il prenait la première place des qualifications et des demi-finales, s’élancer en dernière position ce soir. Un peu moins fluide que ses prédécesseurs, il parvient tout de même à atteindre l’endroit fatidique à tous les autres compétiteurs… Et à le dépasser ! Jesse serre les dents, lutte de toutes ses forces, et avance encore un mouvement, puis deux, avant d’être rattrapé par la gravité à bout de force.

Après avoir terminé troisième à Villars, puis deuxième à Innsbruck, Jesse Grupper atteint le Graal en s’offrant pour la première fois de sa carrière la médaille d’or. Les trois grimpeurs suivants seront départagés suite aux résultats des demi-finales. À ce jeu, le Japonais Taisei Homma, actuel leader du classement général des Coupes du Monde 2022, monte sur la deuxième marche du podium, devant l’Allemand Alex Megos.

Les résultats de la finale masculine

Pas de top, mais une victoire pour Janja Garnbret

Chez les femmes, Janja Garnbret a enfin récupéré son trône ! Après avoir laissé échappé la première place lors des qualifications et des demi-finales, la Slovène met tout le monde d’accord dans le tracé final. Comme nous l’avait confié Yann Genoux, ouvreur sur cette compétition, la difficulté augmentait au fil des mouvements. Et tout s’est joué dans les derniers mouvements !

Les deux Américaines Brooke Raboutou et Natalia Grossman, restent inséparables et chutent au même endroit, à trois mouvements du top. La Coréenne Chaehyun Seo surenchérit en montant encore d’une prise. Mais c’est finalement la reine de l’escalade mondiale Janja Garnbret qui réalisera la meilleure prestation. Après un début de voie géré à la perfection, elle chute en réalisant le jeté final, touchant du bout des doigts la dernière prise.

La Slovène de 23 ans continue ainsi sur sa lancée. Depuis le début de la saison, elle a remporté toutes les Coupes du Monde auxquelles elle a participé, et compte bien réaliser une année parfaite, en trustant toutes les médailles d’or. Ainsi, pour la quatrième fois consécutive, l’hymne slovène a résonné dans le Parc des Sports de Briançon. Derrière elle on retrouve Chaehyun Seo, suivie de Natalia Grossman.

Les résultats de la finale féminine


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Interview : Yann Genoux, ouvreur à Briançon, décrypte les voies de finale de ce soir !

 

Interview : Yann Genoux, ouvreur à Briançon, décrypte les voies de finale de ce soir !

Les finales de la Coupe du Monde de Briançon sont sur le point de débuter ! Mais avant, nous avons rencontré Yann Genoux, ouvreur sur cette compétition. Origine de Bourgogne, il s’est expatrié en Angleterre, où il vit depuis 2004. Après s’être formé pendant des années au métier d’ouvreur, il est maintenant ouvreur international depuis quatre ans.

À quelques minutes du dénouement de cette compétition, il nous parle des voies de finale et des particularités de cette Coupe du Monde de Briançon.


Comment se déroule la compétition pour vous ?

En qualification, on avait serré la vis, mais on a eu un bon classement, les grimpeurs ont été bien départagés. Donc en demi-finale, on s’est permis de jouer un peu plus. Chez les femmes, c’est resté très dur, mais chez les hommes, on a essayé de créer un peu de spectacle. Donc d’une manière générale, on est plutôt satisfait du déroulement de cette compétition.

Chaque année à Briançon, nous avons le droit à des voies plutôt old-school, très rési et à doigt. Est-ce le cas de ces finales ?

Cette fois-ci, pas vraiment chez les femmes. Je n’ai pas ouvert la voie de finale féminine, mais je l’ai bien sûr essayée à plusieurs reprises, et c’est un style un peu différent. Il va y avoir des mouvements sympas, on a fait le choix d’utiliser des grosses prises, un peu plus fuyantes. Chez les mecs, en effet, il va falloir serrer les prises !

Peux-tu nous décrire les voies de ce soir ? 

J’ai ouvert la voie homme avec Alberto Gnerro, le chef ouvreur. La voie commence par un petit skate, il n’est pas très dur, mais c’est rigolo, ça met un peu la pression d’entrée de jeu. Ensuite, la voie est assez dure très vite. À la moindre déconcentration, c’est facile de se louper et de zipper, il faut donc vraiment bien grimper dès le début. Après, il y a un double jeté, qui permet de  rentrer dans la partie la plus déversante. Ensuite, on attaque une section où deux méthodes sont possibles : un 360° en no-foot, ou alors une méthode plus dure, plus statique, avec des pointes, contrepointes et des talons. Et enfin, la dernière partie est très rési, avec un dernier jeté pour atteindre le relais.

Chez les femmes, ça commence plutôt tranquille. Aucune grimpeuse ne devrait tomber avant le premier tiers du toit, à l’endroit où il y a un mouvement dynamique. Et après, la voie augmente en intensité au fil des mouvements, c’est de plus en plus rythmé, de plus en plus dur.

Yann Genoux, en train d’assurer Alberto Gnerro, le chef ouvreur, pendant le calage des voies.

Vous avez passé l’après-midi à recaler les voies de finale, pourquoi avoir fait autant de réglages à la dernière minute ? 

Il faut savoir que l’ouverture pour la Coupe du Monde de Briançon est un peu spéciale. Ils organisent une Coupe de France jeunes de difficulté la semaine avant, du coup on ouvre dès la première semaine de juillet. On trace les voies, on les essaye, on les cale, puis on note les prises. Ensuite l’équipe d’ouvreurs de la Coupe de France arrive, et fait pareil. Nous on revient et on remet les prises sur le mur, mais ce n’est pas évident de s’y retrouver au milieu de toutes les marques.

Ensuite, le format à Briançon est aussi un peu spécial : les demi-finales s’enchaînent tout de suite après les qualifications. Donc pendant notre semaine de pré-ouverture début juillet, on a passé plus de temps à caler les demi-finales, comme on savait qu’on n’aurait pas le temps de le faire le jour J. Par contre pour les finales c’est différent, on sait qu’on a du temps, on a toute la journée pour les remonter sur le mur, regrimper dedans et les caler.

Est-ce que le récent coup de gueule de Janja Garnbret a influencé votre ouverture ?

Oui ça a joué. On s’est dit « bon ok, elle veut des voies dures, on va lui donner ce qu’elle demande ». En anglais il y a une expression qui dit « be careful what you wish for ». Mais je suis aussi d’accord avec elle, c’est vrai que ce n’est pas l’idéal quand il y a quatre tops en finale comme à Chamonix.


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Coupe du Monde de Briançon : des demi-finales exigeantes !

 

Coupe du Monde de Briançon : des demi-finales exigeantes !

À l’image des qualifications, les demi-finales de la Coupe du Monde de Briançon étaient très exigeantes ! Le nombre de tops est resté le même : seuls deux grimpeurs parmi les 52 demi-finalistes ont réussi à clipper le relais ce soir.

Résumé de ces demi-finales.

Une première place japonaise chez les femmes

Pour le moment, la première place du classement résiste à Janja Garnbret. Deuxième des qualifications, elle termine de nouveau deuxième de la demi-finale, zippant de la main droite à seulement un mouvement du top.

La tête du classement est occupée par la Japonaise Natsuki Tanii, qui réalise une saison parfaite. La jeune nippone de 18 ans a réussi à se qualifier à toutes les finales de la saison, décrochant même la médaille d’argent lors des World Games la semaine dernière. Ce soir, elle a frôlé le top, réalisant la meilleure performance féminine des demi-finales.

Natsuki Tanii, prête à réaliser le jeté final.

Derrière, toutes les favoris passent en finale sans encombre : la Coréenne Chaehyun Seo tombe un mouvement sous Janja Garnbret, tandis que Laura Rogora, Natalia Grossman, Brooke Raboutou et Vita Lukan se tiennent à une prise d’écart. Enfin, c’est la Japonaise Ryu Nakagawa qui complète la liste des finalistes.

Deux tops chez les hommes

Si la dernière partie de la voie aura particulièrement malmené les demi-finalistes, deux grimpeurs ont réussi à atteindre le top. Le Slovène Luka Potocar, 4ème à Innsbruck et Chamonix, aura réalisé un run incroyable en étant le premier à libérer la voie. Grimpant la voie avec une facilité déconcertante, il passera là où tous les autres grimpeurs chutaient avant lui, jusqu’à attraper la dernière prise.

Dernier compétiteur à s’élancer, c’est ensuite Jesse Grupper qui a clippé le relais de la voie, couronnant en beauté cette demi-finale. Déjà premier des qualifications, l’Américain de 25 ans conserve sa première place et s’élancera en tant que favori demain soir.

Jesse Grupper mène depuis le début de la compétition.

Le Japonais Taisei Homma réalise également une belle prestation. Il sera le premier à atteindre les derniers mouvements de la voie, chutant juste avant le top. Il termine 3ème des demi-finales.

Derrière, c’est très serré : neuf grimpeurs tombent sur le même mouvement, consistant à remonter très haut une inversée, pour croiser sur un volume, à quatre mouvements du top. Tous ceux qui valoriseront cette inversée passeront en finale : Alex Megos, Yannick Flohé, Colin Duffy, Filip Schenk, Hamish McArthur et Yoshiyuki Ogata.

Une finale en France, sans français

Vous l’aurez compris, si aucun nom français n’est apparu ci-dessus, c’est que la finale se disputera sans grimpeur tricolore demain. Très proche de rentrer dans le top 8 à Chamonix, Hélène Janicot et Manon Hily font de nouveau partie des premières grimpeuses non qualifiées. Toutes deux livrent un beau combat et chuteront sur des mouvements d’épaule à la sortie du dévers. Elles terminent respectivement 11ème et 12ème des demi-finales. Camille Pouget chute quelques prises plus bas et prend la 18ème place.

Malgré un beau run, Manon Hily ne rentre pas dans le top 8 de la soirée.

Chez les hommes, il fallait monter très haut pour espérer décrocher sa place en finale. Pour sa première Coupe du Monde, Jules Marchaland impressionne et grimpe de manière très détendue dans la voie. Si bien qu’il atteint la sortie du dévers et chute à trois mouvements de la fameuse inversée. Il termine 15ème, juste devant le deuxième français engagé dans cette demi-finale, Sam Avezou. Finaliste à Chamonix, il ne réitère malheureusement pas son exploit et prend la 16ème place du classement.

Les résultats de la demi-finale féminine

Les résultats de la demi-finale masculine

La suite du programme

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes


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Coupe du Monde de Briançon : les résultats des qualifications

 

Coupe du Monde de Briançon : les résultats des qualifications

Deux semaines après l’étape de Chamonix, 164 grimpeurs se retrouvaient de nouveau sous le soleil français, pour disputer la Coupe du Monde de Briançon, au coeur des Hautes-Alpes.

Si les conditions estivales ont été les mêmes qu’à Chamonix, le scénario de ces qualifications briançonnaises a en revanche été bien différent. Les deux tops de la journée contrastent avec les 57 tops qu’il y avait eus lors des qualifications de la première manche française.

Après plus de sept heures non-stop de qualification, retour sur cette journée chaude et intense au Parc des Sports de Briançon.

Janja voulait des voies dures ? Elle a été servie !

Suite aux récentes polémiques liées à l’ouverture et aux nombreux tops lors de la Coupe du Monde de Chamonix, les ouvreurs ont décidé de serrer la vis à Briançon ! Janja Garnbret, qui avait pesté contre les ouvreurs, avait demandé des voies plus dures, pour pouvoir se battre complètement et lutter contre la gravité. Eh bien elle a été servie ! Si bien qu’elle ne parvient pas à décrocher la première place des qualifications.

C’est au contraire la Coréenne Chaehyun Seo qui truste la pole position. La jeune grimpeuse de 18 ans, médaillée de bronze à Chamonix, chute au sommet de la première voie de qualification. Elle sera la seule à arriver jusqu’au jeté final, mais ne parviendra pas à tenir la dernière prise. Mais elle se venge ensuite dans le second tracé, en parvenant cette fois à clipper le relais.

Si Janja Garnbret ne décroche pas la première place, elle se classe tout de même seconde du classement. Comme toutes les autres grimpeuses, elle se fait avoir dans la première voie et devra s’avouer vaincue face à l’intensité du tracé. En revanche, comme sa rivale Coréenne, elle parvient à atteindre le top de la voie 2, offrant au public l’un des deux seuls tops de la journée.

Derrière, les favoris répondent présent. Même si elles n’atteignent pas le sommet des voies, Laura Rogora, Brooke Raboutou et Natalia Grossman, toutes finalistes à Chamonix, parviennent à rentrer dans le top 5 du classement.

Natalia Grossman, toujours le sourire aux lèvres, disputera ce soir une nouvelle demi-finale.

1 Américain, 2 Allemands et 2 Japonais dans le top 5 masculin

Aucun homme n’aura vaincu les voies de qualification aujourd’hui. Il faut dire que deux cadors manquaient à l’appel : Jakob Schubert et Adam Ondra, pourtant inscrits sur cette compétition. Mais tous deux ont récemment attrapé le Covid-19 et sont contraints de se reposer chez eux.

L’Américain Jesse Grupper en a donc profité pour prendre la première place du classement. À 25 ans, il est l’une des révélations de cette saison 2022. Il se classait 3ème à Innsbruck et 2ème à Villars, avant de prendre la 4ème place des World Games, qui avaient lieu il y a quelques jours. Aujourd’hui, il est celui qui compte le meilleur score des qualifications, en étant le grimpeur à monter le plus haut dans la première voie.

Derrière lui, on retrouve le Japonais Satone Yoshida, qui progresse également très bien dans les deux voies. Il devance Alex Megos, d’un mouvement seulement. En quatrième place, on retrouve un autre Japonais, Ao Yurikusa, qui devance un autre Allemand, Yannick Flohé.

Alex Megos répond présent en décrochant la troisième place des qualifications.

Cinq Français gagnent leur place en demi-finale !

À Chamonix, ils étaient trois à porter le maillot bleu en demi-finale. Ce soir à Briançon, ils seront quasiment le double ! Cinq Français ont particulièrement brillé aujourd’hui, en remportant leur ticket pour les demi-finales.

Et la meilleure performance tricolore est signée Manon Hily. La Réunionnaise, qui loupait de peu la finale à Chamonix, semble très en forme ce week-end. Elle restera longtemps en tête du classement provisoire, en atteignant les dernières prises de la voie 2. Un peu plus en difficulté dans la première voie, elle décroche tout de même la 6ème place des qualifications.

Manon Hily et Nolwenn Arc analysent une dernière fois la voie avant de s’élancer.

L’année dernière, elle faisait partie de l’équipe d’ouvreurs sur cette même Coupe du Monde. Cette année, c’est en tant que compétitrice qu’Hélène Janicot vit ce Mondial de Briançon. La Française se qualifie pour sa troisième demi-finale consécutive. 11ème à Villars, puis 10ème à Chamonix, elle espère bien accrocher son premier top 8 de l’année, pour disputer une finale. Elle aura sa chance ce soir, après avoir décroché la 11ème place des qualifications.

Après avoir remporté la médaille d’argent sur la Coupe d’Europe en Slovaquie il y a seulement cinq jours, Camille Pouget revêtait de nouveau son maillot de compétiteur ce matin. La jeune grimpeuse de 19 ans a livré de gros combats dans ses deux voies de qualification, de quoi se classer 14ème des qualifications.

Chez les hommes, deux de nos tricolores arrivent à passer ce premier tour. En tête de liste, on retrouve Sam Avezou. Lui qui avait brillé à Chamonix en atteignant la finale, la première de sa carrière, semble plus motivé que jamais. Il signe la cinquième meilleure performance dans la voie 2 et chute un peu plus bas dans la première voie, se classant 13ème des qualifications.

Finaliste à Chamonix, Sam Avezou tentera ce soir de se qualifier pour une nouvelle finale face au public français.

C’est une entrée sur le circuit international réussie pour Jules Marchaland ! Lui qui dispute ce week-end la première Coupe du Monde de sa carrière, a réussi à rentrer en demi-finale. Comme Camille Pouget, il s’offrait la médaille d’argent sur la Coupe d’Europe de Žilina il y a quelques jours à peine. Un podium qui semble l’avoir galvanisé, puisqu’il se classe aujourd’hui 19ème des qualifications.

Les 26 femmes qualifiées en demi-finales

+ Les résultats complets

Les 26 hommes qualifiés en demi-finales

+ Les résultats complets

La suite du programme

Vendredi 22 juillet :

20h00 – 22h30 : Demi-finales hommes et femmes

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes


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Coupe du Monde de Briançon : tout ce qu’il faut savoir sur cette deuxième manche française

 

Katherine Choong répète la grande voie « Hattori Hanzo », 8b+ max

Le 17 juillet dernier, Katherine Choong venait une nouvelle fois à bout d’une grande voie extrême en signant la première féminine de « Hattori Hanzo » dans la face nord du Titlis (Engelberg, Suisse). Au total,  pas moins de 7 longueurs, dont la 5ème longueur clé en 8b+, qu’elle a enchaîné à la journée avec son partenaire Jim Zimmermann.

Quelques infos à propos de la voie

« Hattori Hanzo » n’est pas seulement une longue voie difficile de par sa difficulté, elle m’a aussi attirée pour le défi global qu’elle représente et la beauté du lieu. Après 6.4 Sekunden, la longue voie que j’ai gravi l’année dernière (qui est juste en face dans la même vallée), c’était la prochaine étape logique, une voie également équipée par Matthias Trottmann. Il lui a fallu 6 ans pour ouvrir cette voie dans l’impressionnante face nord du Titlis et un an de travail avant de la réussir en 2013. Le nom de la voie fait référence à un guerrier ninja et à sa longue lutte pour atteindre son objectif. Je peux imaginer que c’était un énorme travail pour ouvrir une telle voie et faire la première ascension, j’ai beaucoup de respect pour le travail de Matthias et sa performance !

Après une longue marche de 2h30, la voie commence par 4 longueurs en dalle qui, sur le papier, sont cotées « faciles ». Un seul spit dans la première longueur, pas beaucoup plus dans les suivantes, de très petites prises, l’approche est pourtant déjà assez dure mentalement avant d’arriver au début des longueurs clefs difficiles qui suivent dans un long dévers impressionnant. Sa longue marche d’approche, l’espacement entre les points et la difficulté des longueurs font que Hattori Hanzo n’a pas vu beaucoup de répétitions.

Le processus pour en venir à bout

L’idée était de trouver un projet près de chez moi plutôt que de partir à l’autre bout du monde. L’objectif était également de repousser mes limites en termes de difficulté mais aussi par le fait que l’escalade de longues voies est une facette de l’escalade que je ne maîtrise pas encore complètement et qui me met au défi d’une autre manière que les voies d’une longueur. Si pour mes projets en voie d’une longueur je suis toujours seule face à mon objectif, Hattori est un projet que nous partageons avec mon partenaire de cordée (et partenaire dans la vie) Jim Zimmermann. Pour gérer les manip’ de corde, la peur du vide et trouver les méthodes pour atteindre le sommet, nous avions besoin l’un de l’autre et d’une d’une confiance mutuelle complète.

Nous avons essayé pour la première fois cette voie l’année dernière en 2021. J’étais déjà super mal à l’aise dans la première partie en dalle où tu as parfois une dizaine de mètres entre les spits. Et ça ne s’est pas passait beaucoup mieux dans le surplomb… Quand tu es « à vue » dans du 8b+, que les spits sont espacés, parfois sur du rocher péteux, ça devient une bataille mentale de se forcer à surpasser sa peur. Nous avons essayé plusieurs fois, pris de grosses chutes mais nous n’avons pas réussi à atteindre le sommet de cette longueur et sommes finalement redescendus sans pouvoir essayer les deux dernières longueurs ! Mais c’est aussi pour cela que j’étais vraiment motivée d’y revenir et réessayer en 2022.

En 2022, nous sommes retournés fin juin pour la première fois dans la voie. Nous montions en général la veille pour passer la nuit au bivouac. Jim a finalement réussi à grimper au sommet du 8b+ mais épuisés mentalement, nous n’avons pas réussi le 8a+ et donc toujours pas atteint le sommet. Le week-end suivant, déjà plus à l’aise avec l’espacement des spits, j’ai finalement réussi à grimper jusqu’au sommet. Il a fallu un jour de plus pour trouver toutes les méthodes qui nous convenaient. Le lendemain, nous avons essayé d’enchaîner chaque longueur à la journée, mais trop fatigué de la veille, je suis tombée dans le 8b+ et j’ai compris que je ne réussirais pas cette fois. Nous sommes finalement revenus le 17 juillet pour tenter les deux d’enchaîner chaque longueur de la voie à la journée. Nous avions décidé que je grimperais toutes les longueurs en tête et pour les deux longueurs difficiles, je redescendrais pour que Jim puisse les grimper également en tête. Nous sommes partis vers 7h30 dans la voie et les premières longueurs se sont vraiment bien passées. Arrivés au début des longueurs clefs, la pression commence à monter… Je me lance en premier et réussi à enchaîner la 8b+ dans un grand combat d’endurance ! Je redescends pour assurer Jim en tête qui parvient également à l’enchaîner !

La longueur suivante passe également pour moi et j’atteins la chaîne dans un grand moment de bonheur ! Quel soulagement ! Je savais que Jim en été également capable et j’avais vraiment envie de partager avec lui cet enchaînement. Mais je commençais quand même à m’inquiéter pour Jim qui n’était pas du tout à l’aise les dernières fois dans cette longueur. Le silence était lourd, je sentais la pression qu’il avait sur ses épaules. Il commence à grimper et parvient jusqu’au sommet sans tomber ! Nous terminons la voie en grimpant la dernière longueur en 7a.

Quelle aventure incroyable encore une fois ! Merci encore à Matthias Trottmann pour avoir ouvert cette voie, pour ses conseils et son soutien !

Résultats: Coupe de France de difficulté jeunes et vétérans à Briançon

Avant d’accueillir l’étape de coupe du monde, le mur du mondial de Briançon était monopolisé pour la dernière étape de coupe de France de difficulté de la saison, avec au programme les jeunes et les vétérans.

Chez les U16, coté fille, Sophia Douglas de Chambery Escalade domine largement la compétition en étant la seule à toper la voie de demie et de finale. Chez les garçons, 3 tops en finale: Les valentinois Pierre Marzullo et Samuel Richard, accompagnés du Réunionnais Akyan Etchar. Avec une meilleure prestation en demie, c’est Pierre Marzullo qui monte sur la plus haute marche du podium.

Pour la catégorie des U18, chez les filles, Lana Bonnal survole la compétition avec un Top dans toutes les voies. Elle remporte donc logiquement la compétition. Chez les garçons, malgré 3 grimpeurs au Top en finale, Maho Normand prend l’avantage en étant le seul à sortir sa voie de demie finale.

Du côté des U20 féminines, Emily Buffard et Loubna Fougeres atteignant toutes les deux le score de 48+, c’est le top d’Emily en demie qui lui permet de remporter l’or. Chez les garçons, Yannis Gautier étant le seul à toper les 4 voies de la compétition, il monte sur la plus haute marche du podium malgré une égalité en finale.

Pour les vétérans, chez les femmes c’est Catherine Russac qui s’impose, et chez les hommes Arnaud Ceintre.

Coupe du Monde de Briançon : tout ce qu’il faut savoir sur cette deuxième manche française

La ville de Briançon s’apprête à accueillir ce week-end la quatrième Coupe du Monde de difficulté de la saison. C’est la douzième année consécutive qu’une Coupe du Monde est organisée à Briançon, la seule ville ayant organisé une compétition internationale pendant la saison 2020, marquée par la pandémie de Covid-19.

Un total de 185 grimpeurs (102 hommes et 83 femmes), représentant 34 pays et territoires différents, s’affrontera sur le mur du Parc des Sports dès demain. Après avoir remporté la victoire à Chamonix Janja Garnbret et Adam Ondra tenteront de décrocher une nouvelle médaille à Briançon. Après son coup de gueule poussé plus tôt cette semaine contre les ouvreurs, Janja espère faire face à des voies difficiles ce week-end. Pour l’instant, elle a remporté toutes les Coupes du Monde auxquelles elle a participé, et compte bien réaliser le Grand Chelem cette saison. Adam Ondra, qui avait fait une pause des compétitions, faisait un retour victorieux à Chamonix il y a deux semaines. Il repartait avec une médaille d’or autour du cou, mais aussi… avec le Covid ! On espère que le Tchèque se sera remis sur pied et pourra se battre dans les voies, pour tenter de remporter une nouvelle victoire.

© IFSC

Le Japonais Taisei Homma est monté sur la deuxième marche du podium à Chamonix, après avoir remporté sa première médaille d’or en Coupe du monde à Villars, en Suisse, une semaine auparavant. Le grimpeur japonais pourrait-il ajouter une nouvelle médaille à sa collection ce week-end ? Les grimpeurs de l’équipe américaine sont également de sérieux prétendants au podium masculin, avec l’olympien Colin Duffy (qui est entré dans l’Histoire à Innsbruck plus tôt cette saison, en devenant le premier homme à gagner une Coupe du Monde de bloc et de difficulté le même week-end), ainsi que Jesse Grupper ou encore Sean Bailey qui ont tous deux gagné au moins une médaille cette saison.

Du côté des femmes, Laura Rogora est montée sur la deuxième marche du podium à Chamonix. Après avoir remporté sa première médaille d’or à Briançon en 2020, la jeune italienne pourrait-elle renouer avec la victoire samedi ? La Coréenne Chaehyun Seo, et les Américaines Natalia Grossman et Brooke Raboutou sont également à surveiller de près, chacune ayant remporté deux médailles depuis le début de l’année.

© IFSC

L’équipe de France de difficulté

Femmes Hommes
Lucie Vaillant  Bultel Romaric Geffroy
Hélène Janicot Jules Marchaland
Nolwenn Arc Diego Fourbet
Manon Hily Sam Avezou
Salomé Romain Hugo Parmentier
Camille Pouget Lucas Dufros
Louna Deshayes Jérémy Bonder
Valentine Mangin Arsène Duval
Ina Plassoux Djiga Alistair Duval
Adrien Lemaire

Le programme

Vendredi 22 juillet :

09h00 – 18h00 : Qualification hommes et femmes
20h00 – 22h30 : Demi-finales hommes et femmes

Samedi 23 juillet :

20h00 – 21h00 : Finale hommes
21h00 – 22h00 : Finale femmes

Live

Cette année, les phases finales ne sont plus à suivre gratuitement sur YouTube en Europe, l’IFSC ayant signé un contrat avec la chaîne payante Eurosport.

Le calendrier complet de la saison 2022

  • 1re étape (du 8 au 10 avril) : Meiringen (Suisse) – bloc
  • 2e étape (du 6 au 8 mai) : Séoul (Corée du Sud) – bloc et vitesse
  • 3e étape (du 20 au 22 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc et vitesse
  • 4e étape (du 27 au 29 mai) : Salt Lake City (Etats-Unis) – bloc et vitesse
  • 5e étape (du 10 au 12 juin) : Brixen (Italie) – bloc
  • 6e étape (du 22 au 26 juin) : Innsbruck (Autriche) – bloc et difficulté
  • 7e étape (du 30 juin au 2 juillet) : Villars (Suisse) – difficulté et vitesse
  • 8e étape (du 8 au 10 juillet) : Chamonix (France) – difficulté et vitesse
  • 9e étape (du 22 au 23 juillet) : Briançon (France) – difficulté
  • 10e étape (du 2 au 3 septembre) : Koper (Slovénie) – difficulté
  • 11e étape (du 24 au 2 septembre) : Jakarta (Indonésie) – difficulté et vitesse
  • 12e étape (du 30 septembre au 2 octobre) : Wujiang (Chine) – difficulté et vitesse
  • 13e étape (du 6 au 9 octobre) : Chongqing (Chine)
  • 14e étape (le 31 octobre) : Japon (lieu à définir)

 

Anak Verhoeven s’offre un 9a/+ le jour de son anniversaire !

Le jour de ses 26 ans, la Belge Anak Verhoeven a réalisé la première ascension féminine de « Inferno » 9a/+, sur la falaise de Gimmelwald, en Suisse.

Quelques jours après avoir enchaîné « Jungfraumarathon » 9a, Anak Verhoeven a ajouté une nouvelle voie dure à son carnet de croix, en venant à bout de « Inferno » 9a/+, à Gimmelwald. Il s’agit de la quatrième ascension de cette voie et du premier enchaînement féminin.

Libérée par Alex Rhor en 2020, cette ligne est une connexion entre le 9a « Jungfraumarathon », dont elle emprunte le crux en 7B+/C bloc, et le 8c+ « Gimmel Express ».

La voie demande du gainage, de la précision et de l’endurance. Un style de grimpe qu’Anak Verhoeven affectionne tout particulièrement. Le jour de ses 26 ans, elle a réussi à clipper le relais, précisant avoir réalisé l’ascension sans utiliser de genouillère.

Elle nous livre son commentaire :

Le mouvement le plus dur (pour moi en tout cas) reste le crux de « Jungfraumarathon ». Mais après ce mouv, ce n’est définitivement pas fini ! La voie traverse à droite et rejoint « Gimmel Express ». Cette partie supérieure est dure et intense. Heureusement, j’ai trouvé quelques petites subtilités, comme des petites prises supplémentaires et des lolottes, qui m’ont permis de faire les mouvements.

J’étais excitée d’avoir un nouveau défi cool à essayer ! 
Mais je n’arrivais plus à passer le crux de « Jungfraumarathon ». Je me suis demandée ce que je faisais de mal, jusqu’à ce que je réalise que les conditions jouaient un rôle important. D’habitude, j’essaie de prendre les choses comme elles viennent et d’en tirer le meilleur parti, mais cette fois, il y avait une grande différence entre le vent et l’absence de vent. Avec peu ou pas de vent, le rocher semblait intenable, j’avais zéro adhérence sur les plats.

Après deux jours de travail (+ quelques jours de repos), je suis retournée une troisième fois à la falaise pour essayer de l’enchaîner. C’était mon anniversaire et un enchaînement ce jour là aurait été un beau cadeau, bien qu’un jour de repos aurait pu être une façon plus amusante et détendue de passer mon anniversaire 😅 Je voulais néanmoins essayer et je m’étais dit que je profiterais de ma journée quel que soit le résultat.

Au moment où je me suis lancée dans mon premier essai de la journée, un petit vent était là (juste assez pour faire une énorme différence). Le crux m’a semblé beaucoup plus facile que lors des essais précédents et j’ai réussi à passer le mouvement ! Je savais que j’étais capable d’enchaîner la suite, mais en escalade tout peut arriver. Tant que tu n’as pas clippé le relais, rien n’est gagné ! Je devais rester calme et concentré jusqu’au bout, être précise, me battre quand il le fallait. Et j’ai réussi à le faire. J’ai clippé le relais. Cela a rendu cette journée déjà magnifique encore plus spéciale. »

Anak Verhoeven, l’une des meilleures falaisistes du monde

À seulement 26 ans, la Belge est l’une des meilleures grimpeuses de la planète. Elle rentrait dans le neuvième degré en 2015, en enchaînant « Era Vella ». Deux ans plus tard, elle clippait le relais de « Sweet Neuf », dans le Vercors, et devenait la deuxième femme au monde à enchaîner un 9a+.

Après avoir été sacrée Championne du Monde jeune en 2014 et remportée par la suite de nombreuses médailles en Coupe du Monde, Anak Verhoeven décidait de se retirer du monde des compétitions l’été dernier, afin de se consacrer à la falaise.

Aujourd’hui, elle compte plus d’une dizaine de voies dans le neuvième degré, dont « City of God » 9a/+, « Joe Mama » 9a+, « Patxixulo » 9a/+, ou encore « Joe-cita » 9a.


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Seb Bouin enchaîne la première partie de « Change » à Flatanger

Toujours à Flatanger, en Norvège, Seb Bouin continue d’enchaîner les croix. Il est venu à bout de la première partie de « Change » (9a+/b), célèbre voie connue pour être le premier 9b+ du monde.

Seb Bouin fait parler la poudre à Flatanger ! Après avoir réalisé la première répétition de « Iron Curtain » 9a+ et enchaîné la deuxième longueur de « Thor’s Hammer » 9a+ également, il est venu à bout de la première partie de « Change », le premier 9b+ de l’Histoire.

« Change », une voie iconique !

Les cris stridents d’Adam Ondra se démembrant dans le premier crux de « Change » sont gravés à jamais dans nos tympans !

Équipée et libérée par le Tchèque il y a dix ans, « Change » se décompose en deux parties : la première moitié de la voie est un 9a+/b, avec pour crux un pas de bloc de six mouvements valant 8B+ bloc à lui seul. Viens ensuite un repos, qui permet d’enchaîner sur la seconde moitié de la voie, plus résistante, qui vaut 9a.

Seb Bouin est venu à bout de cette première partie, en 9a+/b :

« Change » m’a toujours fait peur. Voir Adam crier et se tordre le dos et les épaules dans la première longueur était impressionnant. J’ai toujours pensé que cette voie ne serait pas pour moi, trop intense au départ et trop bizarre.
Je savais que la deuxième longueur serait plus adaptée à mon style d’escalade, de grands mouvements de compression et de l’endurance. Mais j’avais tort.

Quand j’ai vu Alex Rohr essayer la première longueur, je me suis dit que c’était une bonne occasion pour regarder les méthodes, afin de l’essayer (Merci Alex pour la méthode parfaite 🙏). »

Adam Ondra dans l’impressionnant crux en 8B+ de la première partie de « Change »

Péripéties dans la voie…

À sa grande surprise, il parvient à flasher quasiment tous les mouvements dès son premier essai. Il ajustera sa méthode lors de ses deux essais suivants, avant de se lancer dans un vrai run d’enchaînement depuis le bas.

J’ai passé le crux lors de mon quatrième essai, mais il était littéralement impossible de clipper le prochain point (j’avais déjà sauté une dégaine). J’avoue ne pas m’être intéressé aux clippages pendant mes sessions de travail. J’ai essayé pendant 30 secondes de clipper la dégaine : main droite, non, main gauche, non plus…

J’avais alors deux options : faire deux mouvements en solo (pas les plus difficiles, mais si je tombais, je finissais au sol), ou m’arrêter. J’ai pris la décision de m’arrêter, en pensant que j’avais de bonnes chances de l’enchaîner prochainement, après avoir vérifié comment clipper la dégaine. »

Après une analyse au sol, Seb Bouin comprend qu’il est plus facile de clipper la dégaine précédente et de sauter celle qu’il tentait de clipper en vain. Finalement, quatre autres essais plus tard, il parvenait à passer le crux de nouveau et à atteindre le relais de la première moitié de « Change ».

J’ai continué dans la deuxième partie pour essayer la voie entière (9b+), mais je n’étais pas au point dans la deuxième longueur. J’ai besoin de plus de séances de travail pour trouver la méthode qui me convient le mieux. »

Cotation : encore une histoire de genouillère ?

Concernant la cotation, Seb Bouin a utilisé des genouillères, tout comme l’avait fait Stefano Ghisolfi, premier répétiteur de la voie, en 2020. En revanche, lors de sa première ascension en 2012, Adam Ondra n’en avait pas utilisé.

Je pense que la première longueur est un peu plus facile avec des genouillères. À mon avis, elle pourrait valoir 9a+/b sans genouillères, et 9a+ avec genouillères.

Je ne pense pas que cela changera la cotation de l’ensemble de la voie (9b+), en raison du bon repos entre les deux longueurs. »

En route vers le projet en 9c de traversée de la grotte !

Lors de son enchaînement de « Thor’s Hammer L2 », Seb Bouin nous confiait avoir un projet d’envergure : tenter d’enchaîner l’intégralité de la grotte de Flatanger, en passant par « Move » 9b/+, puis en enchaînant par « Thor’s Hammer L2 », avant de sortir tout au sommet de la falaise. Cela signifierait 130 mètres d’escalade à enchaîner d’une traite, pour la modique cotation de 9c.

Maintenant, je vais continuer à chercher ma méthode dans la deuxième longueur de « Change », pendant que je travaille sur le grand projet de traversée de la grotte, avec cette ligne de 130 mètres. »

Voici la vidéo d’Adam Ondra dans « Change » :


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Coup de gueule : Janja Garnbret, en colère contre… les ouvreurs !

Pour la deuxième fois cette saison, Janja Garnbret s’est exprimée sur l’ouverture des Coupes du Monde, qu’elle juge trop facile.

« C’est un manque de respect envers l’investissement de chacun », a vivement déclaré Janja Garnbret. Quelques jours après sa victoire à Chamonix, la Slovène de 23 ans a réagi suite à l’ouverture de la Coupe du Monde de Chamonix.

Des voies trop faciles ?

Quatre grimpeuses ont enchaîné la voie de finale à Chamonix, soit la moitié des finalistes. Cela signifie qu’enchaîner la voie n’était pas suffisant pour monter sur le podium. En demi-finale, quatre grimpeuses ont également atteint le sommet du tracé. Il faut dire que les tops ont été particulièrement nombreux sur cette compétition. Hommes et femmes confondus, on en dénombre près de 70 sur l’ensemble de la compétition. Un record. Certains se sont même amusés à remarquer qu’il y avait eu plus de tops en difficulté qu’en vitesse.

Janja Garnbret, qui a remporté cette étape chamoniarde, n’est pas tombée une seule fois durant tout le week-end. Elle a enchaîné toutes les voies de la compétition, des qualifications jusqu’aux finales, et n’a pas eu la sensation d’être mise au défi dans les voies.

Même si quelques jours se sont écoulés depuis la Coupe du Monde de Chamonix, le sentiment de déception concernant l’ouverture est toujours plus vif que la joie de ma victoire.

Après des mois passés à s’entraîner et à travailler sur chaque détail, chaque compétiteur veut montrer ce dont il est capable. Ce qui s’est passé à Chamonix n’est pas ce pour quoi je me suis entraînée, et, honnêtement, c’est un manque de respect envers l’investissement de chacun pour faire avancer ce sport.

Permettez-nous de montrer notre réel niveau, de lutter contre l’acide lactique et d’être pleinement satisfaits de nos victoires ! ✌🏼 »

Janja Garnbret

De nombreux grimpeurs réagissent

Suite à cette déclaration, de nombreux grimpeurs ont réagi. À commencer par Sean McColl, vice-président de la Commission des Athlètes, qui a pour but d’assurer le lien entre les compétiteurs et la fédération internationale.

C’est une honte que les membres de l’IFSC pensent encore que plusieurs tops sont meilleurs pour le spectacle, au lieu de mettre les femmes sur des voies qui les mettent réellement au défi 😕 Je suis content que tu aies exprimé ça 👏 »

Sean McColl

Notre Championne de France de bloc Fanny Gibert a elle aussi commenté le post de Janja Garnbret, en répondant :

Tout est dit ✊🏽👊🏽 Tu es la reine 😘 »

Fanny Gibert

Également interrogée sur les réseaux sociaux, l’Américaine Natalia Grossman a donné son avis sur la compétition :

Ça aurait été bien d’avoir des voies plus difficiles pour les hommes et les femmes. Il y a eu plus de 60 tops tout au long du week-end, ce qui est beaucoup trop… Nous voulons grimper plus dur !!! »

Natalia Grossman

L’équipe italienne a même identifié Alberto Gnerro, chef ouvreur de la Coupe du Monde de Briançon, qui aura lieu le week-end prochain, en lui demandant de serrer la vis afin que le scénario de Chamonix ne se reproduise pas.

Les ouvreurs avaient pourtant durci les voies

Quelques minutes avant le lancement des finales de la Coupe du Monde de Chamonix, Vincent De Girolamo, ouvreur sur cette compétition, avait accepté de nous parler des voies de finale. Il nous avouait que suite aux nombreux tops en qualification et en demi-finales, l’équipe d’ouvreurs avait dû calibrer les voies afin de les rendre plus dures que prévu.

L’idée générale c’est d’établir un classement, et que le show soit là. Alors on a fait en sorte que les voies de finale soient plus dures que les demi-finales. Et une chose est sûre : elles vont l’être ! On espère qu’il y ait une grimpeuse et un grimpeur au sommet, ça serait super pour tout le monde. »

Vincent De Girolamo

Mais malgré leurs ajustements, la voie féminine est restée trop facile pour nos huit finalistes. Toutes ont dépassé le dévers principal et atteint la dernière partie, et quatre ont clippé le relais de la voie : Jessica Pilz, Chaehyun Seo, Laura Rogora et Janja Garnbret. Comme le déclare Christopher, speaker de cette Coupe du Monde, ce n’était pas l’idéal en terme de spectacle et d’ambiance.

On ne le répétera jamais assez : l’ouverture n’est pas une science exacte ! Il devient de plus en plus dur pour les ouvreurs de calibrer les voies. Tout se joue dans les détails : la moindre prise inclinée de quelques degrés différemment peut changer complètement le scénario d’une finale. On se souvient d’une édition de cette Coupe du Monde de Chamonix où aucun athlète n’avait dépassé la moitié du mur lors des finales, ce qui avait été encore pire en terme de scénario.

Un autre problème se pose également chez les femmes : comment réussir à mettre au défi Janja Garnbret, sans que la voie devienne complètement impossible pour les autres ? Il faut dire que la Slovène semble tellement au-dessus du lot, qu’il est difficile de créer une voie dans laquelle chaque compétitrice puisse s’exprimer, sans pour autant que la voie soit trop facile pour Janja, ou trop dure pour toutes les autres finalistes.

Autre problématique à laquelle les ouvreurs ont fait face : l’un des membres de l’équipe a attrapé le Covid pendant la semaine d’ouverture, comme nous le confiait Vincent De Girolamo dans son interview. De quatre ouvreurs, ils se sont retrouvé à trois, dont une stagiaire, qui ouvrait pour la première fois sur une Coupe du Monde. Ce problème d’effectif a très certainement eu des conséquences sur l’ouverture.

Il faut donc accepter que parfois, tout fonctionne parfaitement, pour le plus grand plaisir du public et des grimpeurs, et que parfois non.

Janja Garnbret veut se battre dans les voies !

En début de saison, Janja s’était déjà exprimée sur le sujet, en demandant aux ouvreurs d’ouvrir des voies dures, et challengentes, afin que chaque compétitrice puisse s’exprimer pleinement. Le mois dernier, elle avait salué le travail des ouvreurs lors de la Coupe du Monde d’Innsbruck. Elle avait remporté la victoire, mais n’avait pas réussi à topper la voie de finale, chutant à une dizaine de mouvements du sommet. C’était l’une des rares fois où l’on pouvait admirer Janja lutter contre la fatigue, les bras gorgés d’acide lactique.

C’était carrément la meilleure voie finale que je n’ai jamais grimpée. Un grand merci à l’équipe d’ouvreurs pour avoir tracé une voie si incroyable et enfin DURE 🤩 J’espère que les voies continueront à être difficiles comme ça toute la saison !!! »

Janja Garnbret

Les français couverts d’argent lors de la coupe d’Europe

Les français ont répondu présent ce weekend lors de la coupe d’Europe qui s’est déroulée en Žilina en Slovaquie.

Parmi les quatre grimpeurs tricolores chez les hommes, Jules Marchaland accède aux finales où il termine deuxième derrière le grimpeur britannique Toby Roberts, le seul à avoir topé la voie. La médaille de bronze revient à l’israelien Yuval Shelma, tandis que Pierre Le Cerf, Arsène et Alistaire Duval terminent respectivement 11, 12 et 21ème.

J’ai fait de bonnes qualifs et de bonnes demis sans faire d’erreur, ce qui m’a permis d’accéder à cette finale. À la lecture, la voie a l’air vraiment trop cool a grimper. Des belles prises, des mouvs stylés, et beaucoup beaucoup de mouvs ! Je savais que pour tirer mon épingle du jeu il ne fallait pas perdre de temps, tracer dans la voie et ne pas faire d’erreur. Je suis vraiment content, j’ai fait un run parfait, de bonnes prises de décision et un très bon rythme ce qui m’a permis de décrocher cette 2eme place !

Jules Marchaland

Chez les femmes, Clotilde Pfister (15ème) et Kintana Iltis (14ème) ne sont pas parvenues à passer les demi-finales, contrairement à leurs camarades tricolores Ina Plassoux Djiga et Camille Pouget. En finale, Ina prend la sixième place, tandis que Camille décroche la médaille d’argent grâce à son top en demi, laissant la médaille de bronze à l’italienne Ilaria Scolaris, tombée au même mouvement. La médaille d’or revient à l’autrichienne Mattea Pötzi.

Résultats finale hommes

Résultats finale femmes

World Games: Mejdi Schalck décroche le bronze en difficulté

Depuis 1981, les jeux mondiaux ont lieu l’année suivante des JO d’été, et les disciplines les plus répandues y sont présentes, dont l’escalade depuis 2005.

Cette année, quelques uns des meilleurs athlètes de la planète (12 par catégorie) avaient rendez-vous à Birmingham, en Alabama, aux États-Unis, pour en découdre sur les épreuves de vitesse, de bloc et de difficulté. Le calendrier n’étant pas des plus pratiques pour l’escalade (week-end entre la coupe du monde de Chamonix et de Briançon en France), il manquait tout de même quelques grosses tête d’affiche (Janja Garnbret pour ne citer qu’elle…). Peu importe, certain(e)s avaient fait le déplacement, dont plusieurs tricolores, et le jeune Mejdi Schalck se paye même le luxe de monter sur le podium de la difficulté…

En bloc, Miho Nonaka et Nicolas Collin en or

On commence avec le bloc féminin où la japonaise Miho Nonaka figurait clairement parmi les favorites sur le papier. Et bien elle aura tenu son rang en étant la seule à cocher 3 blocs en finale, s’adjugeant ainsi la médaille d’or de ces jeux mondiaux. Pourtant en qualification, elle se contentait de la 3ème position, laissant devant sa compatriote Nao Nakamura et l’Américaine Kylie Cullen. Pour compléter le podium de la finale, on retrouvera en argent la Slovène Katja Debevec et en bronze la japonaise Nao Nakamura. Les 2 françaises engagées, Zélia Avezou et Oriane Bertone ne se hisseront pas en finale et terminent respectivement 7ème et 10ème sur les 12 grimpeuses au départ.

Chez les hommes, c’est un japonais une fois de plus qui partait favoris, Kokoro Fuji. Si en qualifications, il remportait le round haut la main, en finale il se fait voler la vedette par le Belge Nicolas Collin. Avec tous les 2 quatre blocs au compteur, c’est le nombre d’essai qui sera déterminant au profit du Belge qui s’accorde ainsi une belle médaille d’or, laissant le japonais se contenter de l’argent. Sur la 3ème marche du podium on retrouve encore un japonais avec Yoshiyuki Ogata. Si vous faites les comptes, sur les 6 médailles possibles en bloc, 4 reviennent aux japonais!

Côté français, on avait espoir d’une finale voire d’un podium avec nos deux jeunes superstars engagés, Paul Jenft et Mejdi Schalck, mais avec un seul bloc au compteur en qualification, il prennent respectivement la 8ème et la 9ème place du classement.

Un podium français en difficulté !

On l’attendait en bloc, c’est en difficulté qu’il se sera illustré! En effet, le jeune Mejdi Schalck décroche la seule médaille française de ces world games en escalade en montant sur la 3ème marche du podium au terme de la finale.

© France Olympique

Sur la plus haute marche du podium, c’est Sasha Lehmann qui prend l’or en étant le seul à toper la voie de finale. En argent, à nouveau un japonais Masahiro Higuchi après une très belle prestation en finale. Notons que la plupart des concurrents chuteront sur un gros crux en milieu de voie, sauf les 3 premiers qui s’en sortiront donc un peu mieux. L’autre français engagé, Paul Jenft, se contentera de la 7ème place après avoir chuté sur ce fameux crux. 

Chez les femmes, notre française Salomé Romain n’était pas loin de faire la différence. 3ème ex-aequo à l’issue des qualifs, elle ne parviendra malheureusement pas à s’exprimer suffisamment en finale et prendra la 5ème position. En haut du classement n retrouve l’Autrichienne Jessica Pilz qui prend l’or au terme d’une très belle prestation en finale. La japonaise Natsuki Tanii, 1ère des qualifications avec un top, ne réussira pas à rivaliser avec l’Autrichienne et montera sur la 2ème marche du podium. Enfin, la slovène Lana Skusek complétera le podium.

Si vous faites les comptes, nous en sommes tout de même à 6 podiums pour les japonais après les épreuves de difficulté et de bloc, rien que ça!

En vitesse, l’Indonésie et les Etats Unis mènent la danse…

Chez les femmes, c’est l’Américaine Emma Hunt qui fait le show en s’imposant en finale face à la Polonaise Natalia Patrycja avec un chrono à 7,24. Seule Française en lice, Capucine Viglione, se fera sortir en demie par cette même polonaise avant d’affronter l’allemande Franziska Ritter en petite finale. Avec un chrono à 7,38 contre 7,32 pour l’Allemande, Capucine se contentera de la 4ème place.

Chez les hommes, l’or revient à l’Indonésien Veddriq Leonardo qui signera d’ailleurs le meilleur chrono de la compétition (5,25 en demie finale). Sur la deuxième marche du podium, on retrouve son compatriote Kiromal Katibin (qui détient le record du mode actuel à 5s), suivi enfin par l’Ukrainien Yaroslav Tkach. Guillaume Moro, qui prenait le départ de cette épreuve, s’arrêtera en quart de finale en se faisant sortir par l’Indonésien médaillé d’argent, Kiromal Katibin.

Un an après sa terrible blessure aux JO, Bassa Mawem renoue avec la compétition

Encore un weekend chargé en compétitions… Alors que certains sont actuellement aux Etats Unis pour les World Games (article à venir), d’autres se sont retrouvés sur une étape de coupe d’Europe de difficulté et de vitesse à Žilina en Slovaquie. L’épreuve de vitesse étant terminée, nous avons eu le plaisir de voir le retour de Bassa Mawem à la compétition, avec une belle médaille d’argent à la clé.

Il revient pour nous sur cette compétition, et sur ses objectifs futurs…

Il y a un an je me blessais, il y a 7 mois je pouvais regrimper sur une échelle, il y a 6 mois je pouvais grimper lentement dans la voie de vitesse et il n’y a que 5 mois et demi que je peux grimper au plus vite. Je suis hyper content du rythme de ma reprise et je compte bien continuer d’évoluer vers le plus haut niveau. J’ai toujours dit que je souhaitais arrêter ma carrière au plus haut de mon niveau et c’est bien ce que je compte faire en tentant de prendre ma place aux prochains JO. La route est encore longue pour rattraper le plus haut niveau mondial mais j’y crois, j’y crois car j’ai tellement d’envie et d’énergie à donner à ce projet de vie que rien ne pourra m’arrêter.

Cette année, le plan est de faire uniquement les compétitions importantes pour moi. Championnat de France, Championnat d’Europe Puis la dernière étape de coupe du monde au pays de la vitesse « l’Indonésie » fin septembre.  Mon objectif 2022 est en terme de temps et non pas de classement. Je souhaite pour le championnat d’Europe refaire un run à 5’’45 mon actuel record puis pour l’Indonésie descendre sous les 5’’40. Je veux montrer que je suis solide et rendre fier toutes les personnes que comptent sur moi et me soutiennent.

Pour me préparer au championnat d’Europe je voulais faire une compétition de préparation d’où ma participation à la coupe d’Europe d’Innsbruck. Mais à Innsbruck la compétition ne m’a servi à rien car j’ai fait un faux départ sur mon premier run de Qualif. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de faire la coupe d’Europe de Slovaquie avant de rentrer en Nouvelle Calédonie.

Pour entrer dans les détails, la compétition à commencé par mes 2 runs de practice qui se sont mal passés. J’imagine que ça ne s’est pas vu mais le mur était hyper glissant, ce qui m’a empêché de me lâcher sur mes runs. En plein milieu de la voie j’utilise mon pied gauche en adhérence pour me propulser vers le haut et sur ce mur je ne pouvais pas l’utiliser. Très frustrant car mon souhait était de réussir à faire 5’’55. Le côté positif est que j’ai réussi à m’adapter après mes 2 runs de practice pour faire par la suite une belle compétition. Des runs réguliers qui m’ont permis d’aller jusqu’en finale et affronter mon ami espagnol Erik Noya.

J’en profite pour remercier toute ma famille dont ma future femme, Clément l’entraineur de l’équipe de France qui a fait le déplacement juste pour moi et puis tous les membres de l’équipe de France de Difficulté portée par Ben qui sont venus m’encourager tout au long de la compétition. Je transmets toute mon énergie à la diff qui porte nos couleurs en ce moment même sur cette étape de coupe d’Europe Soyez fort la team!

Les résultats des finales femmes

Les résultats des finales hommes

Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Seb Bouin a réalisé une nouvelle voie dure dans la grotte de Flatanger, ce qui l’a motivé à se lancer dans un projet d’envergure, imaginé par Adam Ondra, qui pourrait valoir 9c.

Depuis quelques jours, Seb Bouin est à Flatanger, en Norvège, dans la Mecque de l’escalade extrême. Souvenez-vous, à peine arrivé, il signait déjà la première répétition d’un 9b d’Adam Ondra tombé dans l’oubli, « Iron Curtain ».

Alors qu’il nous confiait ne pas avoir de réels plans pour la suite, il semblerait que les choses se soient très vite accélérées pour lui. En effet, il a réalisé une nouvelle performance, qui lui a donné des idées encore plus folles.

La première répétition de « Thor’s Hammer L2 » 9a+

Le Français de 29 ans est venu à bout de la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », cotée 9a+. « Thor’s Hammer » est un long projet, équipé par le local Magnus Midtboe. La voie se décompose en deux longueurs : une première, qui vaut 9a/+, libérée par Adam Ondra en 2012 et répétée par une quinzaine de grimpeurs, suivie d’une deuxième longueur, plus dure, et seulement vaincue par Adam Ondra. L’enchaînement de l’ensemble depuis le sol est toujours à l’état de projet, et vaudrait 9b+.

Après avoir déjà fait la première longueur en 2016, Seb Bouin a réalisé cette semaine la deuxième longueur. Elle consiste à atteindre le relais de la première longueur en remontant sur corde, puis à se lancer dans cette ligne de 30 mètres. La voie compte trois pas de blocs successifs, dont le plus dur est le dernier, qui permet d’atteindre la lèvre du toit. Adam Ondra avait libéré cette longueur en septembre 2017, lors du même trip où il avait enchaîné « Silence », le premier 9c de l’Histoire. Depuis, personne n’avait encore réussi à répéter cette voie, jusqu’à ce que Seb Bouin y parvienne cette semaine, en moins de dix essais.

Il y a quasiment six ans jour pour jour, Seb Bouin réalisait la première longueur de « Thor’s Hammer ».

Un nouveau projet en 9c imaginé par Ondra

Connu pour ses enchaînements extrêmes en falaise, Seb Bouin ne reste jamais longtemps sans un projet fou en tête. En début de semaine, il déclarait ne pas savoir s’il était déjà prêt à se lancer dans une nouvelle voie d’envergure : « Je pense que j’ai besoin d’un peu de temps avant de me mettre dans un autre grand projet. Voyons où mon cœur me porte et ce qui se présente », confiait-il.

Il semblerait que le temps se soit écoulé plus vite que prévu dans la tête de notre Français. En effet, sitôt après avoir enchaîné la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », Seb Bouin est motivé par un projet fou, imaginé par Adam Ondra :

L’idée d’Adam Ondra est de traverser la grotte de bas en haut sur la partie la plus surplombante (c’est essentiellement un toit), et de finir par cette longueur (« Thor’s Hammer L2″). C’est vraiment quelque chose qui m’excite ! »

Seb Bouin

Pour relier la grotte de bas en haut, trois départs sont possibles :

  • Depuis la première longueur de « Thor’s Hammer » : c’est l’ensemble que nous vous parlions précédemment dans cet article, qui consiste à empiler la première longueur et la deuxième longueur, ce qui vaudrait 9b+.
  • Depuis le 8c « Nordic Plumber », ce qui consisterait à enchaîner ce 8c, suivi de « Thor’s Hammer L2 » 9a+. Le total ferait 9b/+.
  • Enfin, depuis la célèbre voie « Move », ce qui signifierait enchaîner les 55 mètres en 9b/+ de cette voie, suivis des 30 mètres en 9a+ de « Thor’s Hammer L2 ». Cet ensemble ultra résistant vaudrait… 9c !

Je vous laisse imaginer quel est le départ qui motive le plus notre Français :

Mon projet de rêve serait de le faire à partir de « Move ». Adam et moi pensons que cette voie pourrait valoir 9c. La partie la plus difficile de ce projet est l’endurance nécessaire. Comment garder suffisamment de jus pour la dernière longueur ? Cette voie, ça sera environ 80 mètres d’une escalade dure et physique, et dont le crux se situera dans les derniers mètres.

Cerise sur le gâteau, au-dessus de la lèvre de la grotte, il y a encore 50 mètres de mur vertical à équiper pour atteindre le sommet. La ligne totale pourrait donc faire 130 mètres, et l’idée serait de l’enchaîner d’une traite, en changeant de corde au fur et à mesure de l’ascension. Nous devons encore équiper la dernière partie « facile » pour atteindre le sommet de la grotte. »

Seb Bouin

Dans un premier temps, Seb Bouin prévoit d’essayer ce projet depuis « Nordic Plumber » ou « Thor’s Hammer » dès maintenant, afin de s’entraîner à l’effort de résistance que demande ce projet. Ceci dans le but d’essayer le projet principal, qu’il nomme « Move Integral », lors de son prochain voyage, probablement la saison prochaine.

Notons que Seb Bouin connaît très bien « Move », la première partie de son méga projet. Il s’était investi corps et âme dans ce 9b/+ en passant quatre ans à le travailler. Marqué par un crux qui consiste en un violent mouvement d’épaule, notre Français s’était même blessé à force d’essayer ce mouvement, avant de faire la croix en juin 2019.

La vidéo de son ascension dans « Move » :


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Alex Honnold réalise un solo intégral à vue dans le Yosemite !

« C’était une sortie très amusante ». C’est comme cela qu’Alex Honnold a qualifié son enchaînement à vue et en solo intégral d’une grande voie de 13 longueurs dans le Yosemite !

Alex Honnold est sans doute l’un des grimpeurs les plus célèbres du monde. Après avoir grimpé El Capitan en solo intégral par la voie « Freerider », il est devenu la vedette d’un film de réalité virtuelle époustouflant et continue de repousser les limites de l’escalade.

Il y a quelques jours, il enchaînait « Center of the Universe », une grande voie de 13 longueurs, cotée 6c. Cette ligne de 300 mètres se situe sur Fifi Buttress, une falaise imposante dans le Yosemite, non loin d’El Cap.

La saison de grimpe au Yosemite s’est achevée pour moi sur cet enchaînement. J’ai réalisé en solo et à vue « Center of the Universe (13 longueurs, 6c) sur Fifi Buttress.

Belle escalade et vue incroyable sur la vallée ! Je m’arrête rarement pour prendre des photos au milieu de mes solos, mais j’étais tellement excité au sommet de cette cheminée dans la dixième longueur que j’ai pris quelques photos. C’était très amusant ! Bon, la descente est peut-être la pire descente du Yosemite, mais c’est difficile de faire du rappel sans corde… En bref, c’était une sortie très amusante. »

Alex Honnold

Et hop, un petit selfie au milieu de son solo intégral !

La fin d’un mois de juin prolifique pour Honnold

Avec cette ascension, Alex Honnold clôture un mois de juin particulièrement intense. L’Américain vit maintenant à Las Vegas, mais est retourné dans la vallée de Yosemite il y a quelques semaines, après que lui et sa femme Sanni McCandless Honnold aient eu leur premier enfant.

Honnold n’a pas perdu de temps et s’est élancé tout de suite sur le rocher, avec Maury Birdwell. Ensemble, ils ont grimpé la première moitié de « Zodiac », l’une des grandes voies les plus mythiques d’El Cap. Mais Honnold avait déclaré : « Nous avons fini par abandonner parce que c’était un peu plus extrême que ce à quoi je m’attendais – cela faisait huit ans que je n’avais pas grimpé « Zodiac » et il semble qu’il y ait beaucoup moins de matériel fixe et de magnésie qu’auparavant. C’était assez brutal. Nous n’avions pas de marteau ou de pitons, et c’était assez humide… En gros nous n’avions pas ce qu’il fallait. Mais c’est génial d’être de retour sur El Cap, et ce n’est que le premier jour de la saison ».

Quelques jours plus tard, il répétait « Mr. Midwest », une grande voie de 14 longueurs en 8a sur le côté ouest d’El Cap. « C’était une journée assez longue et difficile… mais l’escalade était incroyable, vraiment variée et caractéristique, ce qui est assez inhabituel pour El Cap », déclarait Honnold.

Moins d’une semaine plus tard, Honnold s’élançait pour l’arête nord du Half Dome et ses 14 longueurs. En 2008, il faisait la une des journaux après avoir enchaîné en solo la face nord-ouest du Half Dome, une ascension présentée dans le film Alone on the Wall. À propos de l’arête nord, il a déclaré : « C’est une grande voie old-school que je n’avais jamais fait auparavant et je dois dire que j’ai été agréablement surpris. C’est incroyable de se situer de ce côté-là du Half Dome. Ça engage, sans être trop fou. 14 longueurs jusqu’à 6b, mais c’est du 6b plutôt corsé. »

Quelques semaines plus tard, Honnold réalisait la première ascension en libre de « Prime Directive », une grande voie de 11 longueurs en 7a+ sur le Fifi Buttress. « Il y a quelques longueurs incroyables et quelques longueurs moyennes pour passer d’une section à l’autre du mur, mais dans l’ensemble, c’est une voie qui vaut le déplacement au Fifi Buttress. »

L’Américain a ensuite mis sa peau en repos et a enfilé ses baskets pour parcours les sentiers du Yosemite. Il a marché et couru de la vallée du Yosemite jusqu’à Red Peak, puis est revenu. « Ça a fait quelque chose comme 77 kilomètres et environ 2750m de dénivelé. C’est vraiment pittoresque. L’arrière-pays était très beau, j’ai vraiment apprécié de voir une nouvelle partie du parc. Je n’étais encore jamais allé aussi loin au sud du Yosemite ».


Voir aussi

Vidéo : Alex Honnold et Magnus Midtboe dans un solo de 200m !

Replay : revivez les finales de la Coupe du Monde de Chamonix

Vous n’étiez pas à Chamonix le week-end dernier et vous rêvez de voir à quoi ressemblait les voies de finales et de demi-finales ? Alors vous êtes au bon endroit !

Voici ci-dessous les replays des phases finales la Coupe du Monde de difficulté et de vitesse de Chamonix :

(Cliquez sur les images pour accéder aux replays)

Difficulté

Finales 

Demi-finales

Vitesse

Finales

Marcel Rémy, doyen de l’escalade, est décédé à l’âge de 99 ans

Le grimpeur suisse Marcel Rémy, considéré comme le doyen de l’escalade, nous a quittés cette nuit, à l’âge de 99 ans.

Il était le plus vieux grimpeur encore en activité. Pour preuve, il y a encore cinq mois, il enchaînait un 4c en tête pour fêter ses 99 bougies. Régulièrement, Marcel Rémy, né à Gruyère le 6 février 1923, se rendait au volant de sa vieille Toyota dans une salle d’escalade, au bord du lac Léman.

Alpiniste depuis son plus jeune âge et père des célèbres grimpeurs Claude et Yves Rémy, il n’a jamais arrêté de pratiquer l’escalade. En 2017, il avait gravi le Miroir d’Argentine, une paroi calcaire de 450 mètres située dans les Alpes vaudoises et cotée 5b+. Cette performance inouïe avait fait l’objet d’un documentaire d’une vingtaine de minutes, disponible ci-dessous. Deux ans plus tard, à 96 ans, il enchaînait « Les guêpes » 5c au Pic Saint Loup.

Grimpeur depuis 1946, il comptabilisait plus de 200 ascensions en extérieur. Il avait récemment déclaré :

Je n’aurais pas cru pouvoir grimper encore comme ça. Je sens que ça diminue, mais je suis encore bien.

Il peut arriver quelque chose à chacun. Tous les jours, il peut nous arriver quelque chose. Mais si on peut passer par-dessus et se faire plaisir… Je pense que c’est tout dans la tête que ça se passe. Je me fais plaisir en faisant telle ou telle chose. C’est mon stimulant. »

Marcel Rémy

Son sponsor Mammut a annoncé son décès, déclarant que Marcel nous avait paisiblement quitté pendant son sommeil, dans la nuit de mardi à mercredi. « Pendant près d’un siècle, tu as inspiré des gens du monde entier par ta passion indéfectible pour l’escalade. Merci de nous avoir appris qu’il y a peu de limites à ce qui est possible dans ce sport. Merci pour l’héritage que tu laisses derrière toi, qui continuera à inspirer les générations à venir. Merci pour tout, Marcel. Grimpe en paix », a réagi la marque suisse.

Marcel, nous ne t’oublierons jamais.

Le documentaire sur l’ascension du Miroir d’Argentine par Marcel Rémy :


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4 français en or sur la coupe du monde Handi de Villars

Au total, ce sont 7 médailles que les grimpeurs tricolores ont ramené de Suisse lors de l’étape de coupe du monde Handi de Villars: 4 en or et 3 en bronze. Retour sur ces performances toujours aussi exceptionnelles!

On commence par les médaillés d’or.

Sans surprise, dans la catégorie AU2, Solenne Piret s’impose très largement en étant la seule à toper la voie. Lucie Jarrige, dans la catégorie AL2, topera également pour s’adjuger logiquement l’or également. Roxane Heili, en catégorie B3, aura vécu une finale très serrée. D’abord notée ex-aequo avec ses adversaires, elle prend finalement la première place suite à une réclamation en s’adjugeant un petit « + » supplémentaire. Enfin, Julien Gasc (AL2) aura survolé la compétition en mettant près de 10 mouvements à ses concurrents.

Notons également les excellentes prestations de Bastien Thomas (RP3), Erwan Lievin (AU2) et Mélissa Cesarone (B3), qui prennent tous les 3 la médaille de bronze dans leur catégorie respective.

Le replay des finales

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