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Dossier: Qui pour remplacer Pierre You à la tête de la FFME début avril?

Début avril, Pierre You tirera sa révérence. Président de la FFME depuis 15 ans, il ne se représentera pas pour un nouveau mandat. Pour l’occasion, 2 listes se présentent, l’une emmenée par Claude Chemelle (Cap 24 FFME), l’autre par Alain Carrière (Ensemble fédérons notre diversité). Afin d’en savoir un peu plus sur ces nouvelles équipes qui pourraient arriver à la tête de la FFME, nous sommes allés à leur rencontre. 

Pour être très transparent sur la démarche, nous avons envoyé à chaque liste la même série de questions, voici leurs réponses (petite précision, aucune des deux listes n’a eu accès aux réponses de la liste adverse avant la publication de cet article):

Commençons par le commencement, une petite présentation s’impose ! Qui êtes-vous, et quel est votre parcours ? 

Claude Chemelle: Passionné de sports de montagne et d’escalade, retraité et ancien cadre à la SNCF, père de 5 enfants, ma vie est aujourd’hui centrée sur la FFME. Président de club, puis président du comité territorial du Rhône, président de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes, membre du conseil d’administration, je pense avoir acquis une très bonne connaissance de la Fédération. Cette expérience me permet également d’être parfaitement en phase avec le slogan de Cap24FFME : Tous ensemble avec nos territoires. Le CT 69 et la ligue AURA sont un peu des laboratoires expérimentaux qui ont conduit à des innovations mais ce n’est pas transposable partout car la réalité des territoires est très différente et je suis très attaché à la solidarité entre ceux-ci.

Sans doute plus assagi que par le passé (j’ai quand même 63 ans) je n’hésite pas à exprimer mes désaccords, mais surtout je suis un homme aimant apporter des solutions innovantes et ceux qui me côtoient reconnaissent ma capacité d’écoute.

Alain Carrière: Je suis Alain Carrière, j’ai 66 ans et je suis retraité. J’ai passé ma vie professionnelle en région parisienne où j’ai été directeur en école d’ingénieur.

En 2002, j’ai participé à la création d’un club, « Imagine » en Seine et Marne. J’ai été président du Comité territorial de Seine et Marne et membre du comité directeur du comité régional Ile de France. Ma première participation aux instances nationales de la fédération a été une contribution aux travaux du comité sportif escalade en 2007.

Je pratique la montagne et l’escalade – que j’ai découvert en stage UCPA– depuis mon adolescence. Je me suis licencié en 1996 pour la première fois afin de pratiquer l’escalade en club avec mes enfants. Depuis ma retraite, je vis en Savoie où je suis licencié au club de Neige et Montagne près de Chambéry. Je pratique l’escalade en salle et en extérieur, le ski de randonnée aussi souvent que possible en hiver, le raid en montagne en été. J’aime autant les sorties à la journée que les itinérances au long cours.

Concernant ma personnalité, je suis quelqu’un de calme et bienveillant. Je crois profondément à la force du collectif dans notre société et encore plus dans notre fédération. Je ne suis pas quelqu’un de clivant. Ceux qui me connaissent disent de moi que je suis ouvert et tolérant mais ferme dans mes convictions. Je suis convaincu que c’est un atout pour la fédération.

Pourquoi se lancer dans ce projet de la présidence de la FFME ? 

CC: Essentiellement pour proposer, animer, piloter un projet, une vision, des orientations traduites dans des actions concrètes, voilà ce qui m’anime. C’est le pouvoir de changer les choses dans une période où cette réflexion traverse les organisations sportives et la société toute entière.

Ce n’est pas un projet solitaire, je peux m’appuyer sur la force, l’intelligence collective, l’expérience, les compétences, les différences de toute l’équipe Cap24FFME. Et c’est sur ces qualités que s’est construite l’équipe et que le programme a été bâti, avec la volonté de remettre les bénévoles au cœur de la fédération. C’est une aventure exaltante !

AC: Il y a un peu plus d’un an, nous étions un petit groupe à nous interroger sur l’avenir de notre fédération. Certains étaient membres de l’équipe actuelle, d’autres n’en faisaient pas partie. Nous nous sommes réunis pour débattre de nos visions pour la fédération de demain. L’envie, le besoin de changement nous a rassemblé. Nous avons réfléchi autour des évolutions à engager pour la prochaine olympiade. Nous avons beaucoup débattu pour définir les valeurs qui nous rassemblaient autour d’un prochain mode de gouvernance et d’un projet de développement pour l’ensemble de notre fédération.

Dès le printemps 2020, l’équipe s’est élargie et fédérée une équipe autour de nos envies, de nos ambitions. De nombreuses réunions ont permis d’affiner notre projet.

En septembre notre équipe était complète. Les groupes de travail par thématiques rassemblant à la fois des colistiers et des acteurs de terrain engagés dans les clubs nous ont permis de bâtir ce programme.

La dynamique de l’équipe, l’enthousiasme de ses membres, leurs réussites de terrain dans leurs clubs, comités territoriaux ou ligues, la pertinence du projet pour donner un nouvel élan à la fédération m’ont donné l’envie de me proposer à la présidence. J’aime particulièrement le travail d’équipe et je n’envisageais pas de porter seul un projet pour notre fédération. L’implication et la compétence de chacun des colisitiers m’a permis de me projeter comme animateur d’une dynamique de travail collaborative et participative. C’est ce qui m’a motivé.

Un programme général plutôt dans la lignée de Pierre You, ou une direction complètement différente ?

CC: Il y a 8 ans j’ai conduit une liste alternative aux orientations défendues par Pierre You et nous avons obtenu 45% des voix à l’époque.

Oui aujourd’hui  c’est encore une direction différente basée sur des valeurs résumées dans l’expression de 4 équilibres : la pleine nature et la salle, le loisir et la compétition, les territoires et le national, les élus et les salariés.

L’enjeu de ces élections c’est le choix : entre une liste conduite par Alain Carrière, actuel trésorier de la fédération, qui de fait assume la politique suivie par le passé, tient un discours sur le changement sans propositions concrètes et qui est identifié comme le successeur de Pierre You. Et le projet de Cap24FFME, réorientant la FFME sur une vision plus équilibrée, avec des propositions novatrices et concrètes et avec une équipe nouvelle. Thierry Boué un des colistiers m’en voudrait de ne pas citer cet exemple : sur la gouvernance nous proposons que le conseil d’administration soit élu directement par les clubs (aujourd’hui c’est un système de grands électeurs) et nous voulons créer un collège des présidents de comités territoriaux au sein du CA.

AC: La direction que nous proposons aux clubs est vraiment différente.
Sous la présidence de Pierre You, l’accent a été mis sur l’accompagnement de l’accès de l’escalade aux Jeux Olympiques. C’est chose faite, et c’est une bonne chose.

Au cours de l’olympiade qui s’achève, l’accent a aussi été mis sur l’accompagnement des ligues qui sortaient presque toutes d’une fusion imposée par l’état. C’était nécessaire et logique.

En revanche, dès le début de nos réflexions, nous étions déterminés à orienter la prochaine olympiade selon trois axes fondateurs : renforcer les aides et soutiens aux clubs et territoires, soutenir et valoriser la diversité de nos activités, rénover la gouvernance en profondeur.

La priorité donnée à l’escalade compétitive aux cours des dernières olympiades a permis des avancées, en particulier dans le domaine des circuits de compétition nationaux comme internationaux. Sur ces sujets, il y a encore des améliorations à apporter. Mais il y a surtout beaucoup à faire pour que les autres activités se développent à hauteur des attentes de nos clubs et de leurs adhérents.

Une nouvelle ère commence. Les attentes sont fortes que ce soit en termes de développement d’activités, d’écoute des territoires et de modernisation de la gouvernance. Nous avons l’énergie, l’enthousiasme collectif et l’expérience qui seront des atouts pour relever ces défis.

Parlons caillou… l’année dernière, la FFME a annoncé la fin progressive des falaises conventionnées. Quel est votre avis là-dessus ? Plus globalement, quels sont vos projets pour l’escalade outdoor ? Peut-on espérer l’équipement de nouveaux spots malgré la fin des conventions ? 

CC: Je  préfère laisser la parole à Jean Claude Grand pour répondre à cette question. Ces dernières années, la course à l’olympisme, tout aussi honorable soit elle, a conduit nos dirigeants nationaux à délaisser notre patrimoine naturel d’escalade, l’affaire Vingrau n’étant finalement que le détonateur d’un « désastre annoncé ».

En effet si pendant 30 ans, les conventions d’usage ont permis l’accès à de nombreux sites d’escalade, ces dernières, en transférant la garde du site et son entretien à la FFME, réunissaient toutes les conditions pour que la fédération en tant que sachant soit jugée entièrement responsable, et pendant des décennies personne ne s’en est soucié.

Du fait que ces conventions ne peuvent plus exister en l’état, les collectivités territoriales restent des interlocuteurs privilégiés dans la gestion des SNE, mais ne sont pas non plus la solution miracle. Il nous appartient, en attendant une avancée législative significative, de travailler aussi à la sensibilisation des grimpeurs sur les risques et l’analyse de ces derniers.

Cap24FFME assume donc son attachement à notre patrimoine naturel d’escalade et sera toujours auprès des Comités Territoriaux et des Clubs pour défendre la pratique de l’escalade en sites naturels et leur libre accès. Nous souhaitons donc que la FFME reste un interlocuteur privilégié des institutions et nous voulons développer le travail en commun avec la communauté des Escalade et en particulier le collectif Grimpe Outdoor. La solution à ce problème complexe ne concerne pas que la seule FFME. La présence de Ludovic Mauconduit au sein de l’équipe étant une garantie sur ce plan.

Afin de soutenir le développement de la pratique, au-delà du fait que la bourse SNE sera revalorisée dans un premier temps de +233% (150 000€) avec un objectif de 300 000€ à terme, les critères d’attributions de la bourse seront très largement assouplis. Et les petits sites de proximité, en tant que création ou entretien, seront une priorité car ils permettent le développement des clubs au même titre qu’une SAE.

En conclusion, au-delà de la responsabilité civile, les fédérations ont une responsabilité morale vis-à-vis des licenciés et des grimpeurs. Afin que nos jeunes et moins jeunes puissent évoluer sur un terrain en connaissance de cause, nous avons donc une obligation de former et d’informer. Il convient donc de ne pas laisser grimper n’importe qui sur n’importe quoi.

AC: Le modèle du conventionnement des falaises était une idée fabuleuse des années 1980 ! Il a permis de rassurer les propriétaires de falaises qui paniquaient devant l’arrivée de grimpeurs passionnés par une pratique encore confidentielle. Ce modèle a été un outil précieux pour les comités territoriaux afin de structurer notre pratique en milieu naturel en pleine croissance.

Mais ces conventions se révèlent inadaptées à la période actuelle au regard de l’évolution de la jurisprudence et des risques financiers qu’elles font courir à la fédération. L’accident de Vingrau l’a démontré en engageant la viabilité même de la fédération. On peut le regretter, mais il est de notre responsabilité de tenir compte de l’évolution de notre environnement juridique.

Les sites naturels d’escalade font partie de notre patrimoine, ils sont dans notre ADN. Notre engagement est de préserver et défendre un accès libre pour tous à ces espaces de pratique en milieu naturel. En ce sens, nous continuerons avec détermination à œuvrer pour l’évolution législative concernant la responsabilité des propriétaires des sites de pratique. La question à traiter aujourd’hui, c’est la modernisation du modèle antérieur en s’appuyant sur les collectivités locales, en particulier les départements qui par la loi ont compétence pour l’accès du public aux espaces, sites et itinéraires. C’est à notre sens la garantie d’un accès durable pour tous aux falaises, en sécurité.

L’enjeu à venir est que notre fédération soit reconnue, au travers de ses comités territoriaux, comme la référence incontournable dans la gestion et l’entretien de ce patrimoine, en partenariat avec les collectivités locales. Ce sont nos comités territoriaux qui en ont la responsabilité et l’expérience. Notre devoir est de les accompagner dans ce chemin.
En concertation avec les comités territoriaux, nous poursuivrons la dénonciation des conventions intégrant un transfert de la garde des falaises, et ce sans précipitation. Nous sommes déterminés à ce que l’échéance envisagée du 31 décembre 2021 soit repoussée.

Nos projets pour l’équipement et l’entretien des falaises est important. Nous visons à augmenter de façon extrêmement importante les moyens financiers destinés aux falaises. La fédération a créé un fonds de dotation RockClimber. Grace à lui, La bourse SNE mise en place il y a quelques années sur le budget fédéral sera complétée. On estime le nombre de grimpeurs fréquentant les falaises françaises à plus de 1 million. Seule une partie d’entre eux sont licenciés. L’objet de ce fonds de dotation est de recueillir des fonds aussi bien auprès des grimpeurs de falaise non licenciés à notre fédération, que de l’ensemble des organismes et entreprises intervenant dans le domaine de l’escalade, comme les fabricants, les autres fédérations et organisations professionnelles.

Eu égard aux incertitudes budgétaires actuelles de la fédération et de l’ensemble des partenaires potentiels, annoncer des chiffres précis aujourd’hui ne serait pas sérieux. Mais que chacune et chacun se rassure, nous nous donnerons les moyens de réussir cette transition et cela dans une démarche collective et constructive.

Céuse, l’un des spot mythique en France | © www.tourisme-tallard-barci.com

Que répondez-vous à ceux qui accusent la FFME de développer uniquement l’aspect indoor et le pôle haut niveau au détriment des falaises ?

CC: Qu’ils ont raison et que c’est bon motif pour voter pour la liste Cap24FFME !

AC: Je les invite à lire notre programme sans a priori et à regarder sur notre page Facebook les projets menés par les membres de notre équipe. Les réalisations sont impressionnantes ; elles l’ont été dans tous les domaines.

Pourquoi chercher à opposer l’escalade indoor à l’escalade sur les rochers, pourquoi opposer compétition et escalade « loisir » ? Ce sport se pratique à tous les niveaux et à tous les âges, de la pratique occasionnelle à l’escalade passion en passant ou pas par la compétition. Il en va de même pour les autres sports proposés par la fédération. Ce sont toutes nos pratiques que nous soutiendrons et pour lesquelles nous accompagnerons concrètement les clubs pour qu’ils puissent les proposer à leurs adhérents.

Aujourd’hui, on estime à près d’un million le nombre de pratiquants, pour seulement un peu plus de 100 000 licenciés. Comment analysez-vous ces chiffres ? L’idée est-elle de diminuer cet écart ? Si oui, comment ?

CC: Le développement du nombre de licenciés FFME n’est pas un fin en soi. La réalité des pratiquants est complexe aujourd’hui : il y a 3 fédérations (FFME et FFCAM avec environ 100 000 licenciés et FSGT avec 15 000), des pratiquants qui fréquentent les salles privées, des pratiquants libres parfois avec des assurances d’un magasin célèbre, des scolaires, des clients de professionnels…

L’augmentation du nombre de licenciés FFME passe essentiellement par la qualité de l’accueil des clubs qui doivent d’abord disposer de structures adaptées pour faire face à la demande. Un potentiel important existe dans les salles privées mais la licence doit apporter des services, une utilité avec un prix en relation. Il est illusoire de croire que ces pratiquants vont adhérer en masse pour soutenir les falaises juste après le message de désengagement envoyé par la Fédération. Nous mettons sur la table une réforme des licences fédérales qui prendra beaucoup mieux en compte la diversité des attentes des pratiquants et des bénévoles.

Plus que sur le développement nous souhaitons travailler sur la consolidation, la fidélisation, le soutien aux bénévoles, la structuration.

AC: L’escalade, comme tous les sports de nature, se pratique sur des terrains de jeux accessibles à toutes et à tous et c’est très bien comme ça. Nous n’avons pas l’intention d’œuvrer pour instituer un permis de grimper obligatoire pour accéder aux falaises.

De nombreux pratiquants ne ressentent pas le besoin de passer par un club pour aller grimper en falaise, même si pour un débutant c’est un excellent moyen de se former à la pratique et à la sécurité. Nous croyons beaucoup à la plus-value des clubs. La formation, la sécurité, la solidarité et la convivialité sont autant de valeurs qui attirent les « individuels ». Le travail réalisé par nos associations est remarquable et pas assez connu ni mis en valeur. Nous travaillerons avec ceux qui le souhaite pour mettre en évidence leurs qualités

Le revers de cette liberté d’accès aux falaises est que tous les pratiquants ne contribuent pas au développement de nos activités. Nous entendons aujourd’hui deux demandes fortes des clubs : le besoin de SAE supplémentaires pour accueillir et former plus de pratiquants et la nécessité de protéger nos espaces naturels de pratiques pour proposer à leurs adhérents des sorties en falaises et en montagne.

En ce sens, il nous apparaît important de répondre à ces deux attentes. D’un côté soutenir le développement des SAE pour accompagner la croissance naturelle de l’escalade, de l’autre sensibiliser chaque pratiquant, licencié ou non, sur sa responsabilité à l’égard de la protection à l’accès de nos falaises en contribuant entre autres à leur développement et à leur entretien via Rockclimber.

Le développement des SAE est en plein boum ces dernières années, avec des salles privées toujours plus nombreuses. Souhaitez-vous collaborer avec ces structures ? Si oui, comment ? 

CC: Oui, et la donne a un peu changé avec la création de l’UDSE (Union Des Salles d’Escalade) qui regroupe la plupart des réseaux. Nous avons d’ailleurs déjà pris contact avec eux pour que représentant de l’Union soit candidat au conseil d’administration sur le poste qui leur est réservé et qui est pour l’instant vacant ! Une des premières formes de collaboration est sans doute pour la FFME de ne pas se positionner en voulant développer un réseau supplémentaire de salles, ce qui nous différencie de la position portée par A.Carrière.

Cap24FFME revendique une FFME plus ouverte sur l’extérieur c’est donc logique que nous développions des accords avec les salles privées et pas seulement sur les tarifs d’accès, l’organisation de compétitions, ou la vente de licences.

AC: Le développement extrêmement important des salles d’escalade privées en France témoigne de l’attrait de notre sport. Il répond à un besoin croissant de nombreux citadins de pratiquer à proximité de chez eux un sport convivial, ouverts à tous, accessible.

Dans le même temps, les collectivités locales intègrent maintenant généralement l’escalade dans leurs projets d’équipements sportifs. Le besoin de nouveaux espaces de pratiques en salle est important, aussi bien à destination des clubs que dans des salles privées.

Dans certains territoires, les salles privées facilitent la découverte de notre activité. Les pratiquants s’y initient puis souvent s’orientent ensuite vers les clubs, séduits par la dimension du projet associatif et la démarche de formation ou de progression que nous proposons. Les compétiteurs y trouvent un moyen d’enrichir leur terrain de jeu. Nous pensons que ces offres de pratique indoor sont complémentaires.

Nous avons déjà établi des partenariats avec des réseaux de salles privées, et aujourd’hui 43 salles sont établissements affiliés de notre fédération. Notre approche sera de poursuivre la recherche de partenariats avec les salles privées, en particulier celles organisées en réseau. Les partenariats offrent de notre point de vue plusieurs intérêts, en termes de communication, en termes d’organisation de compétitions qui permettent d’élargir l’offre de compétitions prises en compte pour établir le classement national. Ces salles proposent aussi à leurs adhérents des licences. En retour, les licenciés en clubs bénéficient de tarifs préférentiels. Notre équipe continuera d’œuvrer dans ce domaine. Nous sommes convaincus de l’intérêt à rechercher les pistes de collaboration dans lesquelles chaque partenaire y trouve son compte.

Arkose Massy

Comment comptez-vous articuler l’escalade indoor et outdoor ? 

CC: Le développement de l’escalade repose sur le fait que c’est d’un sport individuel qui se pratique à plusieurs, qui  bénéficie d’une image assez jeune, qui renvoie à l’idée du risque maîtrisé, avec, et c’est le plus important, une très forte référence à la pratique outdoor. Aujourd’hui la pratique très majoritaire c’est en salle qu’elle se déroule. Si on veut garder la référence outdoor, car c’est elle qui porte l’essence de la discipline, il faut promouvoir, développer la pratique en pleine nature et nous avons beaucoup de propositions qui vont dans ce sens dans notre programme. Sinon on prend le risque avec toute la communauté de voir se développer une pratique autonome de gymnastique verticale. Elle peut être respectable, mais ce qui nous anime aujourd’hui, c’est de voir arriver un enfant ou un adulte débutant sur nos murs d’escalade et de lui faire découvrir une falaise, un canyon, un bout de montagne. Dès les premiers pas de la marche d’approche notre objectif est déjà atteint.

Et je vais citer Fred Juarez : “actuellement la seule grande porte d’entrée pour un futur licencié est la SAE, il faut que l’on ouvre les autres portes (Escalade Outdoor, Alpinisme, Canyon, Ski de rando), pour l’intéresser à rester à la FFME de « 7 à 77 ans ».

AC: Ces deux pratiques s’articulent naturellement parmi nos licenciés et dans le projet des clubs de notre fédération. Les plus jeunes découvrent l’escalade très majoritairement en salle, que ce soit en club ou en établissement scolaire. Par la suite, beaucoup découvrent à l’occasion d’une sortie club, d’une sortie scolaire ou d’un séjour de vacances que l’escalade se pratique aussi sur du rocher. Certains prendront gout à la compétition, d’autres préféreront se dépasser en falaise, et beaucoup prendront plaisir dans ces différentes pratiques.

Les clubs de la FFME sont animés par des équipes de passionnés qui ont à cœur de transmettre leurs activités autour de la montagne et de l’escalade. Nous sommes déterminés à mieux accompagner les clubs dans la mise en place de passerelles entre l’escalade indoor et outdoor. Nous allons les accompagner pour parfaire la démarche de formation des grimpeurs visant à une autonomie dans tous les espaces de pratique. Nous allons aussi œuvrer pour étoffer l’offre d’évènement loisirs sur les territoires pour permettre la découverte des pratiques en sites naturels.

Chercher à opposer l’escalade indoor à l’escalade outdoor est une impasse. Cela ne correspond pas à la majorité des pratiques ni au désir des clubs de notre fédération, même si parfois, certains ne fréquentent que les salles et d’autres que les sites naturels.

Concernant le haut niveau, que pensez-vous des équipes de France escalade actuellement ? (Niveau, organisation, articulation jeunes-seniors). Et quels sont vos projets / axes de travail sur le sujet ? –     

CC: La France n’est plus une nation qui joue les tous premiers rôles sur le plan mondial en senior même si du côté des jeunes nous sommes plus performants. Les enjeux sont très importants avec les jeux olympiques de 2024 qui se dérouleront à Paris. Nous souhaitons repenser le haut niveau et cela passe tout d’abord par un changement de DTN (directeur technique national) qui ne cumulera plus comme aujourd’hui les fonctions de DTN et de directeur général pour se consacrer essentiellement au haut niveau et qui ne sera pas issu du sérail. Il faut tout d’abord faire un état des lieux en prenant du recul et fonder la nouvelle organisation. aussi bien pour les valides que les handi. Corinne Soudan sera la référente élue  et Roxane Heili est bien placée pour parler de la dimension Handi en tant que candidate. La place des clubs sera plus importante qu’aujourd’hui, les pôles espoirs régionaux seront soutenus et il faudra travailler sur l’articulation jeunes – seniors. L’optimisation des moyens sera également recherchée.

AC: Les équipes de France sont une vraie fierté pour notre fédération. Aujourd’hui, nos athlètes olympiques se préparent de manière remarquable pour Tokyo. Ils ont de sérieux atouts à faire valoir : polyvalence pour Julia Chanourdie et Mickael Masem, et spécialisation pour Anouk Jaubert et Bassa Mawem.

Nos équipes de France:

En difficulté, chez les Séniors, Julia Chanourdie est notre chef de file. D’autres Seniors sont aux aguets et montent en puissance. En bloc notre chef de file Fanny Gibert, est déterminée dans son double projet Bloc et Paris 2024. Chez les hommes certains devraient exceller d’ici peu.

En vitesse, le numéro 1 mondial est français. Bassa Mawem est un athlète hors norme, qui a positionné la France comme une nation experte en Vitesse, accompagné dans cette quête par Anouk Jaubert qui a rapporté à la France tant de médailles et tant de titres internationaux !!

Parler du niveau de nos équipes de France implique également une comparaison de nos athlètes avec les meilleurs des autres nations. Aujourd’hui plusieurs des meilleurs athlètes mondiaux ont un statut de professionnel et peuvent se donner à 100% sur leur projet. Le système français n’est pas optimal à ce niveau mais la fédération propose depuis quelques années des dispositifs d’aide notamment dans le domaine professionnel avec la Gendarmerie nationale. Tout président ou présidente d’une fédération aimerait bien évidemment subvenir totalement aux besoins de ses athlètes pour qu’ils puissent se consacrer uniquement à l’entrainement.

Passons à nos projets sur le haut niveau:

Il est aujourd’hui incdispensable d’accentuer l’accompagnement des athlètes des catégories jeunes vers le circuit international senior. Nous avons actuellement des équipes de France Jeunes très performantes sur le plan international. Nous travaillerons sur ce vivier de jeunes motivés et engagés afin de mettre « le pool d’athlètes PARIS 2024 » dans les meilleures conditions.

Cette articulation Jeunes-Séniors est une clé de la réussite. Travailler sur le projet sportif de chacun des jeunes athlètes sur 1 voire 2 olympiades et les accompagner par un plan de soutien identifié est un axe fort.

En parallèle, nous travaillerons en concertation avec les Ligues. Actuellement, 3 ligues ont mis en place un dispositif « Pôle espoir ». Ces structures sont déterminantes pour créer ce vivier d’athlètes. Nous souhaitons renforcer ce travail collectif afin de consolider les passerelles entre les structures d’accès au haut niveau. C’est un axe essentiel.

Notre programme positionne « l’équipe au cœur d’une dynamique de performance » ; Nous souhaitons revaloriser les équipes régionales, les rencontres inter-équipes régionales, inter-pôles afin de créer de l’émulation et donner « une envie de s’entrainer ensemble ».

Et nous souhaitons, sur cette olympiade, préparer aussi Los Angeles, tant le vivier de jeunes athlètes talentueux est présent dans notre fédération.

© FFME

Avez-vous une idée globale de la manière dont vous souhaiteriez répartir le budget de la FFME au niveau de l’escalade ? (falaise, SAE, haut niveau).

CC: La FFME ce n’est pas que l’escalade donc la question est plus globale. Nous allons changer la présentation budgétaire et elle correspondra aux principales activités de la fédération et de ses licenciés, elle sera aussi en cohérence avec notre organisation. 5 départements seront créés :

Loisir

Compétition/haut niveau

Formation

Falaise et pleine nature

Développement des territoires

Ce qui permettra de mieux mesurer les moyens mis en place pour chaque activité. Et pour donner un exemple concret nous proposons que le budget pour le plan national SAE et la bourse pour les falaises soient portés à 300 000 €chacun.(en 2020 PNSAE 107 000€ et bourse falaise 35 000 €)

Avec Jean Benoit Pinot comme pilote nous travaillons sur ces questions.

AC: Pour notre équipe l’escalade c’est un tout il n’y aura pas de laissés pour compte. La fédération a su investir dans le haut niveau, elle a su maintenir l’aide et l’accompagnement à la création de SAE. Nous saurons mettre les moyens nécessaires à la sauvegarde et au développement de nos falaises. Personne ne restera au bord du chemin.

Finalement, quels seront vos axes de travail prioritaires si vous arrivez à la tête de la FFME ? 

CC: S’appuyer sur des valeurs fortes : réformer la gouvernance pour travailler en synergie avec les territoires, l’ouverture sur l’extérieur pour se réconcilier et construire avec l’ensemble de la communauté des escalades, de la montagne, la transparence pour sortir du culte du secret actuel et être utile pour les clubs et les licenciés.

AC: Ce qui a été à l’origine de nos réflexions sur le programme :

Renforcer les aides et soutiens aux clubs et territoires, Soutenir et valoriser la diversité de nos activités, Rénover la gouvernance en profondeur.

Ces priorités se retrouvent dans chacune des 4 ambitions qui structurent nos propositions : Accueillir, Former, Accompagner : Les clubs sont à la base de la vitalité de notre fédération Préserver Diversifier : Favoriser et valoriser la richesse et la diversité de nos activités.

Viser l’excellence Performer : Réaffirmer notre ambition sportive en escalade et en ski alpinisme.

Rénover Fédérer : Construire ensemble la fédération de demain.

Un mot sur l’escalade aux JO ? 

CC: C’est un formidable tremplin pour notre discipline et le ski alpinisme sera bientôt aussi concerné. C’est sans doute le déclic nécessaire pour permettre à nos activités d’accéder à une plus grande notoriété. Nous serons attentifs aux risques de dénaturation de la fédération, qui a la particularité d’être une fédération sportive, compétitive dont la majorité des pratiquants sont dans le loisir. Et espérons que ces grands évènements sportifs sachent se renouveler, évoluer dans une plus grande responsabilité sociale et environnementale.

AC: Des millions de téléspectateurs vont découvrir cette activité. Il est toujours difficile de quantifier les retombées mais on peut facilement imaginer qu’en termes de développement de l’activité au sens large nous ne sommes qu’au début de l’histoire.

Notre projet est bien d’être prêt pour gagner à PARIS. A ce jour, nous savons que 2 médailles seront possibles. Le format du combiné diff/bloc sera très bientôt déterminé par la fédération internationale.

Main dans la main avec l’IFSC et en relation avec le CIO, notre ambition est de faire en sorte qu’à terme 4 médailles soient un jour au programme des Jeux Olympiques : Bloc, Difficulté, Vitesse, et Combiné. Pourquoi pas ?

Le mot de la fin ?

CC: N’hésitez pas à consulter notre site internet  à nous suivre sur les réseaux sociaux , à nous contacter par téléphone, on ne peut malheureusement pas beaucoup se rencontrer aujourd’hui. Vous trouverez plein de précisions sur nos projets, tous ensemble avec nos territoires.

Et beaucoup d’empathie, de solidarité  pour tous les grimpeurs qui ne peuvent toujours pas pratiquer !

AC: Un nouveau chapitre va s’ouvrir dans l’histoire de la FFME.
Nous avons l’enthousiasme, l’énergie et surtout les compétences pour mener à bien notre projet qui est à la fois ambitieux et réaliste.

Une nouvelle équipe, pour un nouvel élan pour la FFME : voilà ce que nous proposons pour la FFME de demain.

Élections à la FFME : quel avenir pour la fédération ? La question des falaises. 1/3

25 mars 2021 à 18:38
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Élections à la FFME : quel avenir pour la fédération ? La question du budget. 2/3

25 mars 2021 à 18:39
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Élections à la FFME : quel avenir pour la fédération ? La question de la gouvernance 3/3

26 mars 2021 à 17:34
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Lettre ouverte aux candidats à l’élection du prochain conseil d’administration de la FFME

Nous sommes athlètes et nous avons besoin de notre fédération !

Nous ne sommes pas que des athlètes de haut-niveau, nous sommes aussi des licenciés de notre fédération, la @FFME. Nous avons découvert l’escalade au sein d’un club FFME, nous avons grandi grâce au cursus fédéral : sous sommes fiers d’être des licenciés à la FFME.

Comme bon nombre d’adhérents, nous suivons avec intérêt la campagne électorale pour la nouvelle gouvernance de notre fédération pour la prochaine olympiade. C’est un processus démocratique que nous respectons et qui doit refléter la vision du plus grand monde au sein des clubs de notre fédération.

Néanmoins, certains discours exprimés à l’occasion de cette campagne nous inquiètent. Nous avons lu que le haut-niveau coûtait trop cher à la fédération et qu’il faudrait réduire ces budgets. Nous avons entendu que notre staff était trop fourni et qu’il serait nécessaire de se séparer de certains de nos entraineurs.

Parfois, nous nous sommes sentis stigmatisés, comme si nous, athlètes, dilapidions avec excès le capital fédéral. Nous avons aussi vu notre pratique d’athlète de haut-niveau mis en contradiction avec la pratique des licenciés. Notre activité sur les murs de compétition mise en opposition avec la pratique en extérieur. Nous souhaitons être clairs : nous aimons toutes les facettes de notre sport et nous ne nous reconnaissons pas dans ces discours.

Pour pouvoir continuer à porter haut les couleurs de la France, nous avons besoin de notre fédération. Nous avons besoin de nos entraineurs, de notre staff. Nous avons besoin de votre aide pour pouvoir partir en stage, pour nous déplacer sur les lieux des compétitions. Et oui, dans certains cas, nous avons besoin d’une aide financière.

Cela ne vous aura pas échappé, l’escalade est un sport dont il n’est pas facile de vivre. Pour vous représenter sur les compétitions internationales et continuer de jouer les premiers rôles, il est nécessaire que nous puissions nous préparer dans les meilleures conditions. Aujourd’hui, cela n’est pas possible sans l’aide de notre fédération : nous investissons déjà énormément dans notre activité de sportif de haut-niveau, nous ne pouvons réussir sans vous.

Bien sûr, nous respecterons le processus démocratique qui sera à l’œuvre lors de l’Assemblée générale, les 3 et 4 avril prochains. Après cette date, quelle que soit l’issue du scrutin, nous continuerons d’être des athlètes de notre fédération. Nous espérons simplement que notre fédération continuera de nous donner les moyens de l’être.

Collectif athlètes haut niveau :
Cornu Manuel, Mawem Mickael, Mawem Bassa, Chanourdie Julia, Gibert Fanny, Bonder Jeremy, Piret Solenne, Thomas Bastien Le Cerf Pierre, Jenft Paul, Fourbet Diego, Nao Monchois, Duval Alistair, Casado Emilien, Schalck Mejdi, Ternant Arthur, Avezou Sam, Ternant Mathieu, Parmentier Hugo, Lemaire Adrien, Nathan Martin, Duval Arsene, Iltis Kintana, Lerondel Saula, Arc Nolwenn, Andre Charlotte, Caillet Agathe, Avezou Zelia, Elhadj-Mimoune Selma, Bertone Oriane, Meignan Naïlé, Cohaut Flavy, Piazzalunga Maïlys, Pouget Camille, Morin Clotilde

La liste « Ensemble fédérons notre diversité » répond aux inquiétudes des athlètes de haut niveau

Alors que les athlètes de haut niveau, inquiets pour leur avenir, publiaient il y a quelques jours une lettre ouverte aux deux listes qui se présentent à la présidence de la FFME, voici la réponse de la liste emmenée par Alain Carrière, « Ensemble fédérons notre diversité ». Nous publierons par la suite la réponse de l’autre liste, « Cap 24 FFME », emmenée par Claude Chemelle. 


Chères athlètes, chers athlètes,

Nous avons bien reçu votre lettre ouverte adressée aux candidats à l’élection au prochain conseil d’administration de la fédération.

Bien sûr, nous comprenons votre inquiétude. Nous avons aussi lu et entendu certaines positions durant la campagne qui nous ont inquiétées sur l’avenir du sport de haut niveau à la FFME. Nous souhaitons ici vous rassurer : ces positions n’étaient pas celles de notre liste, « Ensemble fédérons notre diversité ».

En effet, nous n’avons jamais eu le projet de vous mettre en difficulté et de réduire le soutien que nous vous devons.

Dans notre fédération, comme dans toutes les autres, les athlètes de haut niveau et leurs résultats permettent de mettre en lumière nos activités. Nous sommes persuadés que l’énergie que vous mettez à porter haut les couleurs de la France bénéficie à toute la fédération et à l’ensemble de ses clubs. Par ailleurs, la valeur de nos équipes de France est examinée attentivement par l’Agence nationale du sport pour fixer le soutien que cette entité gouvernementale apporte à la fédération. Réduire les moyens vers le haut niveau mettrait à coup sûr en danger les soutiens financiers que nous recevons de l’Etat.

L’entrée de l’escalade dans l’ère olympique va à l’évidence profiter à tous les acteurs de la fédération et, sans aucun doute, à ses licenciés. La présence de ce sport à Tokyo va développer encore plus l’envie de le pratiquer chez nombre de Françaises et de Français, au bénéfice de tous nos clubs.

Comme vous, nous pensons qu’opposer pratique de haut-niveau et pratique dite de « loisir » n’a pas de sens. Nous sommes convaincus que confronter l’escalade en salle et l’escalade en sites naturels n’a d’autre objectif que de semer le trouble au sein de la fédération. Chercher des oppositions entre les différentes approches de nos différents sports sont des impasses qui ne permettent pas d’avancer ensemble. Comme vous, nous aimons et soutenons toutes les facettes, toutes les pratiques de nos sports.

Toutes les approches méritent le soutien de la fédération. C’est l’ambition de notre programme et le cœur de notre discours durant cette campagne. Nous sommes fermement motivés pour que chacune et chacun trouve sa place. Que nous puissions toutes et tous nous exprimer en fonction de nos attentes, dans toute leur diversité.

La liste « Ensemble fédérons notre diversité »

La liste « Cap 24 FFME » répond aux inquiétudes des athlètes de haut niveau

Alors que les athlètes de haut niveau, inquiets pour leur avenir, publiaient il y a quelques jours une lettre ouverte aux deux listes qui se présentent à la présidence de la FFME, voici la réponse de la liste emmenée par Claude Chemelle, « Cap 24 FFME ». Les réponses de l’autre liste sont ici. 


Nous remercions Manu CORNU et l’ensemble des sportifs de haut niveau de nous avoir fait partde leur inquiétude au sujet de leur avenir sportif suite aux prochaines élections du CA de la FFME. Nous les comprenons et nous tenons à rassurer chacun et chacune sur nos ambitions.

Tout d’abord, permettez-nous un constat : la situation actuelle n’est pas une situation idéale pour les sportifs de haut niveau à la FFME et nombreux d’entre vous nous ont fait part de certaines insatisfactions. Après les élections, si l’équipe de M. Carrière conserve la main mise sur la Fédération, il n’y a aucune raison objective pour que le système en place change en s’améliorant.

L’équipe Cap24FFME propose une série de mesures pour le haut niveau et la compétition qui vont bien au-delà des simples questions financières et qui initient de véritables changements:

Par exemple sur le haut niveau :

Refonte du haut niveau, changement du DTN, aide concrète aux clubs de niveau national et disposant d’un label compétition, planification et coaching à distance pour les athlètes hors structures, création éventuelle d’un pôle France espoirs pour mieux accompagner le passage des pôles espoirs régionaux aux pôles France.

Renforcement et élargissement des actions de recherche pour le ski alpinisme et l’escalade et en fil conducteur travail renforcé en partenariat avec les clubs.

Sur la question des moyens financiers accordés au haut niveau :

En toute transparence : en voici la preuve, notre budget en avant-première comparé au budget 2019 et budget prévisionnel présenté en AG 2021 par le trésorier. Il sera présenté lors de l’AG du 3 et 4 avril 2021. Répartition des charges par département (en Milliers deuros)

Il est aussi nécessaire que nos meilleurs sportifs, n’aient pas ou moins de problèmes pour vivre « normalement ». Il nous faut avoir un discours de responsabilité à cet égard. Seulement, comme vous le savez surement, la trésorerie de la Fédération est durement impactée par la crise Covid et des efforts budgétaires doivent, et vont, s’appliquer à tous les niveaux de la Fédération sans exception. Notre Fédération doit également fournir des efforts en recherchant de nouvelles sources de financement, tant pour l’équipe de France, que pour chaque sportif individuellement. Nous sommes désormais un sport olympique, en pleine ascension et à ce titre, il est indispensable de trouver et de fidéliser plusieurs partenaires pour nous aider dans ces financements. Egalement, nous nous engageons à accompagner nos athlètes pour la recherche de sponsors personnels. L’idée est ici de maintenir un équilibre financier entre la pratique loisir et en compétition, même si cette dernière ne représente qu’un faible pourcentagede licenciés.

Mais encore, derrière les athlètes de haut niveau que vous êtes, et ce, dans toutes les disciplines qui composent la FFME, il y a d’abord des femmes et des hommes passionnés, qui aiment leur sport et qui ont besoin d’une Fédération forte à leurs côtés. Oui, nous serons au rendez-vous avec vous. Mais il y a bien plus que cela et nous voyons plus loin. Il nous faut réfléchir, entre autres, à l’accompagnement de tous nos athlètes tout au long de leur carrière, mais également, les aider pour des formations de reconversion professionnelle au moment de leur retraite sportive. Des accords seront trouvés avec des organismes de reconversion en vue de permettre la réorientation professionnelle d’anciens sportifs, à des postes, y compris dans d’autres structures hors de la Fédération.

Dès notre élection, nous allons ouvrir un grand chantier avec vous, les athlètes, mais également avec les salariés et les clubs afin d’identifier toutes les bonnes pratiques, mais surtout repérer tous les points qui posent problème à chacun d’entre nous, afin de travailler ensemble pour apporter un maximum de réponses positives. Vous êtes nos champions, notre élite, notre fierté, et il est certain que la FFME doit vous promouvoir auprès de ses adhérents mais aussi de façon publique à l’ensemble de la société française ; cela participe à l’image de notre sport, de notre Fédération et indirectement à l’augmentation du nombre de licenciés. Nous sommes conscients que la singularité de chaque problématique ne trouvera pas forcément de réponse satisfaisante, mais, notre ambition est d’avancer ensemble afin de redevenir, à travers votre accompagnement, la première nation mondiale en terme de performance, et ce, avec des athlètes qui s’épanouissent dans leur passion.

C’est ainsi, qu’au travers de cette lettre, par nos engagements, nous souhaitons rétablir quelques vérités :

– Notre projet de transformation ne consiste pas à opposer les différentes pratiques fédérales ou même les pratiquants, mais bien à inclure chaque individu dans ce grand projet de rayonnement par une meilleure collaboration « locale-nationale ».

– Notre projet n’a pas pour vocation de tout détruire comme on veut le faire croire. Il y a des choses qui fonctionnent très bien et c’est important ; l’optimisation des ressources est l’une des voies sur laquelle nous nous engageons pour atteindre nos objectifs.

– Le projet de notre liste n’est pas le seul à repenser les fonds alloués pour le haut niveau (comme à tous les niveaux de la fédération). Seulement nous avons fait le choix de la transparence et nous l’exposons clairement.

Enfin, il est surprenant de lire dans la réponse de la liste concurrente : « nous n’avons jamais eu le projet de vous mettre en difficulté et de réduire le soutien que nous vous devons »car cela était pourtant explicite dans le discours de M. Carrière dans l’article Alpine Mag« Mais on va faire des coupes sur le haut niveau et les dépenses de fonctionnement de l’ensemble de la fédération »

D’autre part, dans le budget prévisionnel présenté pour l’AG, l’équipe de M. Carrière propose des économies de presque 200 000 euros sur le haut niveau en passant par exemple de 199 000 euros (budget réalisé 2019) à 140 000 euros (budget prévisionnel 2021) pour l’équipe de France jeunes escalade. Ces chiffres sont facilement vérifiables.

Notre volonté est bien qu’aucun athlète de la FFME ne se sente de quelque façon stigmatisé, pointé du doigt, laissé de côté, ou même exploité. Nous sommes pleinement conscients de l’ampleur des sacrifices que vous consentez tous les jours, et des exigences qui vous sont imposées. Soyez convaincus que nous ferons le nécessaire pour être à la hauteur de vos engagements, et que nous ferons notre possible pour que ces derniers soient moins lourds à assumer !

Avec notre plus grand respect, L’équipe CAP24FFME

Alain Carrière élu président de la FFME

La bataille entre les deux listes, « Cap24 tous ensemble avec nos territoires » menée pas Claude Chemelle et « ensemble fédérons notre diversité » portée par Alain Carriere, aura été rude, avec beaucoup de propositions dans les deux camps pour faire évoluer la FFME. A la suite d’une assemblée générale, c’est finalement Alain Carrière qui se voit attribuer la présidence de la FFME.


Si Alain Carriere semble être « l’héritier » de Pierre You après avoir occupé le poste de trésorier de la FFME, il revendique toutefois vouloir incarner un certain changement. le voici quoiqu’il arrive à la tête de la FFME, avec pas mal travail à réaliser concernant le haut niveau, les JO, le déconventionnement des falaises, les liens entre le national et les territoires, l’escalade loisir, etc…

Le nouveau conseil d’administration pour la prochaine olympiade est le suivant : 

  • Au titre de représentants des clubs
    • Alain CARRIERE (président)
    • Luc CHABROL (trésorier)
    • Sandra BERGER (Secrétaire Générale)
    • Françoise DUCOEUR
    • Josselin CAZAUX
    • Caroline CIAVALDINI
    • Pierre BETIL
    • Salomé ROMAIN
    • Titouan MATHUBERT
    • Kathleen BOJOLY
    • Bertrand HOUDOU
    • Sabine STTENSTRUP
    • Jean-Luc RIGAUX
    • Véronique MAGGI
    • Pierre DUPONT
    • Pascale LANFRANCHI
    • Claude CHEMELLE
    • Corinne SOUDAN
    • Thierry BOUE
    • Roxane HEILI
  • Au titre de représentants des ligues
    • Eric BAUVIN
    • Cyril PLE
    • Patrick RIVERA
    • Pascale BILLAUD PILNIERE
    • Juliette PAYET
    • Isabelle WACK
  • Au titre de représentant des membres associés
    • Yannick VALLENCANT
  • Au titre de représentant des établissement associés : Vaccant

Reprise progressive de l’escalade: le point sur la situation

Suite aux récentes annonces du Président de la République, Emmanuel Macron cette semaine, la FFME fait le point sur la reprise de l’activité et dans les clubs.

Dès le 3 mai :

  • Il n’y aura plus de limite de déplacement pour la pratique libre ou encadrée
  • Les gestes barrières restent à appliquer durant la pratique, le couvre-feu à 19h reste en vigueur et les activités en groupe restent, malheureusement, limitées à 6 personnes.
  • Attention : pour ceux qui retrouveront les sites de pratique extérieurs à cette date, il est important de réviser les techniques de sécurité avant de vous engager.

La suite :

Deux échéances sont pointées par Emmanuel Macron : le 19 mai et le 9 juin. Le couvre-feu passera à 21h à la première étape, puis à 23h à la seconde.

Si le 9 juin semble être la date avancée pour l’ouverture des salles, une partie de l’activité sportive en intérieur pourrait reprendre dès le 19 mai. Il est malheureusement trop tôt, à ce jour, pour vous dire précisément quels publics et quelles pratiques seront concernés le 19 mai. Ni quels seront les protocoles en vigueur à la réouverture des salles et des gymnases. Sachez que la FFME met tout en œuvre pour obtenir et vous transmettre ces informations le plus rapidement possible.

Ces annonces nous permettent de pouvoir entrevoir un retour progressif aux compétitions. Nous attendons des précisions de la part du ministère des sports pour établir un calendrier en fonction des détails communiqués.

Enfin, et pour tous, ces assouplissements sont présentés comme un cadre théorique et global ; et restent dépendants de l’évolution de la situation sanitaire. Il convient donc de les appréhender avec précaution.

Lettre ouverte : les sports de pleine nature menacés

En cette période anxiogène de pandémie, le besoin de nature se fait plus pressant et correspond à une véritable attente de nos concitoyens. Les activités physiques en intérieur étant soumises à des restrictions sanitaires, l’accès du plus grand nombre aux sites naturels permet de favoriser l’exercice d’une pratique sportive salvatrice, en assurant un bien-être physique et mental indispensable en ces temps de réduction de nos espaces de vie.

L’exemple de l’escalade en falaise nous interpelle en ce qu’il illustre les menaces de restriction des pratiques et des accès aux sites pour toutes les activités de pleine nature.

L’augmentation constante du nombre de pratiquants de l’escalade, aujourd’hui plus d’un million, dont la moitié sont des femmes, traduit l’intérêt porté à cette activité sportive, qui croît de 10% par an. Économiquement accessible au plus grand nombre, ce sport rassemble, récompense l’effort et le dépassement de soi, exalte l’esprit de liberté et célèbre la beauté de nos paysages, des blocs de Fontainebleau aux falaises du Verdon en passant par les Calanques. De plus, nos 2500 sites naturels d’escalade représentent un intérêt touristique majeur pour certains départements et attirent chaque année de nombreux grimpeurs français et étrangers, contribuant à la valorisation de nos territoires.

Or, les pratiques sportives en milieu naturel sont gravement menacées pour des raisons juridiques qui nous amènent à souhaiter une intervention urgente du législateur.

En droit français, on est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par des choses « que l’on a sous sa garde » (article 1242 du code civil). Or, depuis un arrêt récent de la cour d’appel de Toulouse (21 janvier 2019), confirmé par la Cour de cassation, la jurisprudence considère que le propriétaire de la falaise d’escalade, ou son gestionnaire, sont les « gardiens » de celle-ci et donc responsable, sans aucune faute de leur part, en cas d’accident. Il s’agissait en l’espèce de la chute d’une écaille de rocher.

Cette décision a sonné comme un coup de tonnerre. Sur les 2500 sites d’escalade, les deux-tiers sont la propriété de collectivités territoriales, le tiers restant sont des propriétés privées. Les uns comme les autres ne peuvent pas courir le risque financier de voir leur responsabilité engagée en cas d’accident quel qu’il soit. Tout récemment, une grande compagnie d’assurance a écrit aux maires dont elle est l’assureur qu’elle entendait résilier les polices d’assurance si la collectivité est propriétaire d’un site d’escalade. Les élus risquent donc d’interdire progressivement les sites au public.


À lire également: Interview exclusive avec la FFME au sujet de la fin du conventionnement des falaises


De son côté, la Fédération française de la montagne et de l’escalade, qui s’efforce depuis 40 ans de développer la pratique, avait conclu plusieurs centaines de conventions de gestion avec des propriétaires publics ou privés, par lesquelles elle se substituait à eux en termes de responsabilité. La fédération étant couverte par son assurance, incluse dans la cotisation de ses licenciés, le mécanisme était rassurant pour tout le monde. Mais le système a volé en éclats avec la nouvelle jurisprudence et la fédération, dans l’impossibilité d’assumer financièrement l’explosion de la prime d’assurances en résultant, a entrepris de dénoncer l’ensemble de ses conventions. On le voit, le risque est grand que dès 2022, des sites naturels d’escalade se voient interdis, au détriment du million de pratiquants et de l’avenir de ce sport.

Nous prenons ici l’exemple de l’escalade mais la plupart des sports s’exerçant en pleine nature sont concernés (canyon, parapente, VTT, randonnée…). Seul le législateur est en mesure d’imposer une solution juridique plus équilibrée. Soit on doit accepter l’idée qu’il existe des risques inhérents à la pratique de ces activités sportives en milieu naturel, de sorte que le « gardien » du site ne soit pas responsable de plein droit si ces risques, malheureusement, se réalisent. Une telle formule présente l’avantage de responsabiliser les usagers tout en atténuant la responsabilité des propriétaires et gestionnaires de sites. On peut aussi aller plus loin et admettre que ces derniers ne doivent voir leur responsabilité engagée que s’ils ont commis une faute. Ce dispositif aurait l’avantage de la clarté, la notion de « garde » appliquée à un site naturel étant par elle-même sujette à caution.

Les collectivités territoriales étant les premières concernées, nous souhaitons que l’examen du projet de loi « 3DS » qui a commencé au Sénat fournisse l’occasion de conjurer la menace qui pèse sur les sports de pleine nature.

Escalade : une nouvelle ère pour les falaises ?

26 octobre 2021 à 13:26
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Le projet de salle « KARMA La Villette », porté par la FFME, fait débat !

Le nouveau projet de salle de bloc « KARMA La Villette », porté par la fédération française de la montagne et de l’escalade, fait débat auprès des salles de bloc privées.


Le contexte

Depuis plusieurs années, le Parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement de Paris, cherche à rénover l’ancien cinéma dynamique connu sous le nom de « Cinaxe ».

Début 2020, le Parc lançait un nouvel appel à projet en précisant que celui-ci devait être « consacré à des activités culturelles, sociales, sportives et/ou de loisir » et en ajoutant que « les nouvelles disciplines sportives et culturelles urbaines, notamment dans la perspective du déroulement, sur le parc de la Villette d’épreuves des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 seront privilégiées ».

La FFME a répondu à cette consultation en proposant l’aménagement d’une salle de blocs sur une surface de plus de 1000 m², remportant ainsi l’appel d’offre. Le but ? Ouvrir une salle de bloc fédéral.

L’Union Des Salles d’Escalade, qui regroupe 90 salles d’escalade du secteur privé, soit 75% du secteur s’oppose fermement à ce projet fédéral. D’après eux, il s’agit d’une sévère concurrence déloyale de la part de la FFME.


Le communiqué de presse de l’UDSE :

« La FFME sort de son rôle

Fédération délégataire pour la formation, elle n’arrive pas à fournir à ses propres clubs et à nos salles les personnels nécessaires à notre croissance. Ayant perdu son agrément en 2021, aucune formation de moniteur n’a pu être organisée.

Fédération délégataire pour les falaises, elle est incapable de remplir sa mission, des collectifs de grimpeurs se fédèrent aujourd’hui pour prendre le relais des défaillances de la FFME (à l’image du Collectif Grimpe Outdoor)

Fédération délégataire pour les compétitions, elle n’arrive pas susciter l’intérêt du public ni même des athlètes.

Absente durant toute la crise sanitaire, elle fût incapable d’aider, de soutenir ses clubs, sans parler de nos salles. Les informations vitales dont nous avons besoin, nous avons dû les trouver ailleurs, en nous constituant en syndicat et en rejoignant l’Union Sport et Cycle.

Et maintenant, La FFME veut ouvrir des salles privées, gérer des restaurants et cela dans des conditions honteuses de concurrence déloyale.

AVEC LE NOUVEAU PROJET KARMA DE LA VILLETTE la fédération sort totalement de son cadre.

1/ PARIS N’A PAS BESOIN DE SALLE D’ESCALADE FÉDÉRALE PRIVÉE

Paris est la ville française la mieux équipée en structures d’escalade indoor avec des dizaines de gymnases équipés de murs de difficulté accessibles aux clubs fédéraux et que la FFME ferait bien de rénover et d’entretenir.
Depuis quelques années, nos salles d’escalade privées ouvertes tous les jours sur des plages horaires étendues ont permis de faire connaître ce sport au plus grand nombre. Paris n’a pas besoin d’une salle fédérale pour démocratiser l’escalade, en revanche de très nombreuses petites villes de province mal équipées en réclament.

2/ LA FFME GASPILLE l’ARGENT PUBLIC ET FAIT UNE CONCURRENCE DÉLOYALE À NOS SALLES

En cherchant à s’implanter dans le centre de Paris avec une salle comparable aux salles privées, la FFME fait concurrence aux acteurs qu’elle est censée au contraire aider.
Parce qu’elle investit de l’argent public pour créer une salle commerciale, il y a une totale confusion des genres. La FFME n’hésite pas à gommer la frontière entre une fédération à vocation de service public et à but non lucratif et une entreprise commerciale. Elle fait profiter à une entité purement commerciale les ressources internes de la fédération, sa notoriété, et même ses sources de financement public.

3/ UNE INCROYABLE GABEGIE

Nos salles ne coûtent rien au contribuable, nos salles sont des contributeurs positifs pour la collectivité. Pour la FFME c’est exactement l’inverse.

Parce que le projet qu’elle vient de faire voter dans le huis clos de son assemblée générale est totalement irresponsable d’un point de vu financier :

  • Un investissement total de 3,35M€, porté par un prêt bancaire adossé à une caution de la Ville de Paris à hauteur de 50%.
  • Un linéaire d’escalade ridiculement petit (30m en bloc, 60m en voie) soit 37 000€ par mètre d’escalade, une véritable gabegie financière qui ne s’inscrit absolument pas dans les ratios du secteur qui sont 3 fois inférieurs.
  • La FFME s’aventure sur un terrain qu’elle a prouvé ne pas maîtriser : Karma La Villette sera la seconde salle mixte publique-privée de la FFME. La première née, Karma Fontainebleau malgré des conditions locativàs ultra avantageuse n’a pas su montrer une rentabilité en ligne avec les ratios du secteur. Avec sa zone d’escalade réduite à une portion congrue et un immense restaurant qui – sauf erreur – n’est pas le cœur de métier de la Fédération Française de la Montagne et l’Escalade, Karma La Villette présente tous les signes avant-coureurs d’un échec commercial cuisant.
  • Parce que cet équipement ne permettra même pas à la FFME d’organiser des compétitions de niveau national : en effet, les murs de 11m de haut en difficulté et le fronton de bloc trop court ne sont pas aux normes pour y organiser des compétitions de niveau national… Dans la capitale française qui aurait mérité au contraire des infrastructures d’un niveau international.

Toutes ces raisons ont donc motivé l’UDSE à s’opposer fermement à ce projet, à préparer dès à présent les recours juridiques ad-hoc pour le bloquer, et à réfléchir aux contours d’une fédération concurrente réellement centrée sur les besoins du développement de l’escalade indoor et outdoor en France. »


La réponse de la FFME

Il nous semblait légitime d’interroger la FFME sur cette affaire, afin d’avoir leur point de vue. Voici une première réponse de leur part, avant un retour plus complet point par point :

La FFME est extrêmement surprise de cette prise de position violente et totalement approximative de la part de l’UDSE. Un syndicat professionnel n’est pas légitime à juger ou à intervenir dans les choix d’une fédération sportive.

Nous ne manquerons pas de répondre point par point à cette communication indigne d’une organisation telle que l’UDSE. D’autant plus que la décision de l’assemblée générale de la fédération, ici stigmatisée par l’UDSE, n’est que la suite logique d’un choix du Parc de La Villette à Paris, ce dont l’UDSE avait connaissance depuis près d’un an.

Nous sommes tous des acteurs du même milieu, celui de l’escalade, et nous aspirons à des relations plus respectueuses et plus constructives. »


Affaire à suivre donc…

La FFME répond aux attaques de l’Union des salles d’escalade (UDSE)

Le 11 décembre dernier, l’Union des salles d’escalade publiait un communiqué visant le projet de salle « Karma La Villette » soutenue par la FFME.

Pour rappel des faits, la FFME remportait l’appel d’offres visant à rénover l’ancien cinéma au Parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement de Paris, dans le but d’ouvrir une salle de bloc. Or, l’Union des salles d’escalade, qui regroupe 90 salles d’escalade du secteur privé, s’oppose fermement à ce projet, accusant la fédération de concurrence déloyale.

Comme nous l’avait promis la FFME au moment où nous publiions le communiqué de l’UDSE, elle vient de publier une lettre ouverte en réponse à l’UDSE. La voici.


Lettre ouverte à l’attention des représentants de l’Union des salles d’escalade (UDSE)

La FFME a été particulièrement choquée et offensée par la communication publiée par votre organisation, en date du 11 décembre dernier, et concernant principalement le projet fédéral « Karma La Villette », mais contenant aussi des jugements lapidaires sur de nombreuses autres actions fédérales.

Ce texte révèle votre grande méconnaissance du mouvement sportif fédéral et est une insulte aux 100 000 licenciés et bénévoles qui s’investissent au quotidien dans leur fédération.

En dehors de la question du développement de salles fédérales exploitées par la fédération, cette publication aborde des points relevant de la politique fédérale : gestion des sites naturels d’escalade, compétitions, formation… Nous estimons que l’UDSE n’a pas de légitimité à prendre position sur ces questions qui relèvent du plan stratégique de la fédération et n’a pas à s’immiscer dans les choix débattus dans nos organes de concertation. Nous n’y répondrons donc pas ici.

Sur les besoins de la ville de Paris :

L’UDSE affirme que la ville de Paris serait la mieux équipée en structures d’escalade de difficulté avec des dizaines d’équipements. Nous devons lui rappeler qu’elles ne sont pas si nombreuses et qu’une grande majorité sont des murs à grimper proposant moins de 15 lignes d’assurage et une hauteur de grimpe inférieure à 7m.

Quant à la proposition de rénovation et d’entretien des structures d’escalade parisiennes, la FFME précise :
– qu’elle n’est pas propriétaire des équipements cités ;
– qu’elle participe tous les ans à travers le PNSAE (Plan national de développement des structures artificielle d’escalade) à la création de dizaines d’équipements sur l’ensemble du territoire national.

L’UDSE ne doit pas savoir que nos clubs sont complets et refusent des adhérents, mais elle doit savoir que les salles d’escalade privées sont bondées et que ses membres ont d’autres projets de salles dans la capitale. Il reste largement de la place pour de nouvelles salles, de toutes natures, associatives comme commerciales. Nous pensons qu’il y a encore beaucoup à faire pour permettre l’accès à un plus grand nombre de pratiquants.

Sur le projet « Karma La Villette » :

Le monde du sport évolue. Le rôle et le fonctionnement des fédérations sportives également.

Les fédérations sont des organes de droit privé qui, si elles n’ont pas comme objectif le profit, ont toute latitude pour trouver les moyens leur permettant de déployer leurs actions en respectant bien entendu la réglementation et leurs statuts. C’est bien le cas de la FFME. Les fédérations
sportives seraient aujourd’hui irresponsables et manqueraient de clairvoyance si elles ne fondaient leur développement que sur les subventions publiques ou les seuls produits des licences de leurs adhérents.

De nombreuses fédérations sportives examinent les pistes qui s’offrent à elles pour développer leurs ressources propres. La validation par l’Assemblée générale de la fédération du projet « Karma La Villette » et de son financement a été prise dans un cadre démocratique défini par ses statuts, qui ont été scrupuleusement respectés. Pratiquement 2/3 des voix exprimées s’y sont montrés favorables.

Elle est la suite logique de l’attribution par le Parc de la Villette d’une Autorisation d’occupation temporaire du domaine public à la fédération suite à un appel à projet lancé début 2020 et visant la réhabilitation de l’ancien cinéma “le Cinaxe”. En répondant et en remportant cet appel à projet, la FFME a proposé, comme elle en avait tout à fait le droit, une offre complète. Son projet a été jugé le meilleur dans le cadre d’une mise en concurrence respectant les procédures d’attribution de ce type d’autorisation. Nous ne connaissons pas les noms des autres candidats ni la nature de leurs projets, mais nous savons que rien n’interdisait à un opérateur privé de salles d’escalade de se positionner.

Sur le gaspillage de l’argent public :

La FFME ne bénéficie de subventions publiques qu’à hauteur de 12% de son budget. Elles sont quasi intégralement fléchées sur le sport de haut niveau et nous sommes tenus de rendre compte de leur utilisation. Le projet « Karma La Villette » est financé à 100% par un prêt bancaire, objet du vote de l’Assemblée générale. L’activité de la salle permettra de rembourser ce prêt et de dégager un résultat positif dès le premier exercice.

Quant à la configuration de la salle, la FFME s’estime parfaitement compétente et légitime pour faire seules ses propres choix d’investissement.

Sur la concurrence déloyale :

La FFME tient à rappeler que les mêmes règles fiscales et sociales que celles du secteur marchand lui sont appliquées. Ses activités de nature commerciales sont soumises à la TVA et à l’impôt sur les sociétés. Visiblement, les auteurs de ce communiqué ne connaissent pas les réalités et les exigences de gestion d’une fédération sportive quant à ses différentes actions.

Parler de concurrence déloyale relève d’une chimère qui ne repose sur aucune réalité. Pour autant, Il y a bien une différence fondamentale entre une fédération sportive et le secteur marchand sur ces questions. Le résultat financier de l’exploitation d’un équipement sportif fédéral participe aux recettes de la fédération. A ce titre, il contribue à financer l’ensemble de ses actions à destination de tous ses membres et profite donc à tous. La salle Karma Fontainebleau abonde positivement depuis sa mise en service au budget de la FFME.

Dans le cas d’une salle du secteur marchand, Dans le cas d’une salle du secteur marchand, l’excédent est partagé entre les seuls propriétaires ou actionnaires de la salle.

Sur les relations entre la FFME et les salles commerciales d’escalade :

La FFME a toujours été bienveillante et ouverte au dialogue. Comme ses statuts le lui permettent, la FFME affilie aujourd’hui de nombreuses salles d’escalade commerciales qui souhaitent la rejoindre. Par ailleurs, la FFME a choisi de réserver une place pour un représentant de ces établissements à son Conseil d’administration. Ce poste était jusqu’à récemment vacant. Il est désormais pourvu.

Des accords de coopération sur les formations, les normes, le développement durable, l’organisation de compétitions, l’accueil des sportifs de haut niveau se mettent en place avec plusieurs salles d’escalade. La FFME se réjouit de ces collaborations.

Pour conclure :

La FFME est convaincue que le développement de l’escalade peut être porté par le milieu associatif comme par le secteur marchand, qui ont vocation à se compléter. La FFME est convaincue que l’avenir de notre sport ne peut se construire que dans la concorde et la coopération.
La FFME ne s’est jamais permis une critique quelconque à l’encontre du secteur marchand des salles d’escalade. Elle attend en retour la même considération.

La FFME poursuivra un certain nombre d’initiatives en collaboration avec l’Union sport et cycle, avec qui elle est déjà en relation et dont fait partie l’UDSE, afin de débattre sereinement de toutes ces questions avec tous les acteurs et ce, malgré la communication du 11 décembre dernier au contenu malhabile et discourtois.

Alain Carrière, président de la FFME

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