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Victor Guillermin enchaîne « Sachidananda », 9a+ à Orgon

Alors qu’il entrait dans le 9ème degré en décembre dernier en cochant le 9a « Estado Critico » à Siurana, le voilà qu’il enfonce le clou en venant à bout de « Sachidananda », 9a+ à Orgon juste après avoir remporté l’étape de coupe de France de difficulté à Marseille.

Libérée en 2009 par Gérome Pouvreau et initialement proposée à 9a, la cotation a finalement été revue à la hausse (9a+) lors de l’ascension de loin Zehani.

Voici le commentaire à chaud du principal intéressé…

L’objectif de la saison a dès le debut été d’enchainer « Sachidananda », parce que depuis que je grimpe au secteur du Canal a Orgon, j’ai toujours revé de grimper cette voie chargée d’histoire… Cette ligne, équipée en 1990, n’a été enchainée que par Gérome Pouvreau en 2009 et Loïc Zehani en 2018… c’était donc un sacré challenge pour moi de la faire!

« Sachi » peut se découper en 3 parties: une première partie (vraiment géniale) assez courte en 8c, avec des mouvements très physiques et aléatoires, notamment deux talons précaires qui m’ont posé beaucoup de problèmes… Après cette partie vient directement le crux de la voie en 7C+ bloc, qui consiste a remonter sur deux inversées dans du dévers a 40°, puis a broyer une arquée, placer une lolotte très ecartée, et se jeter sur une reglette bonne mais tranchante… Après ces pas vient une mauvaise decontraction sur une inversée, puis une derniere partie avec de grosses fermetures en 8b+ sur des règles… Je me suis donc entrainé spécifiquement pour cette voie cette année, c’est a dire en faisant beaucoup de rési de force, de force doigt et de travail de talon technique. Mais durant les 2 premiers trips, ca n’a pas suffit, je dépassais rarement la « marche d’approche » en 8c, très aléatoire, et même quand je la dépassais, je tombais explosé dans le crux… Et enfin, il y a quelques jours, j’ai réussi a passer le dynamique du crux, avec de très bonne condi, et à arriver à la décontraction… mais c’était trop beau pour être vrai, et je suis tombé, bien fumé, a quelques mouvs du relais, dans la dernière partie… Et là, mentalement ça a fait mal, parce que c’était la première fois  en 15 séances que je passais le crux, et je me suis rendu compte qu’en fait, la partie finale serait bien dure a négocier…

Mais finalement, 2 jours après la coupe de France de Marseille, sous les encouragements de Maho Normand ( qui a fait « Le Bronx » le même jour), j’ai réussi avec un gros combat a toper cette voie majeure !

Et petite anecdote, c’était le dernier run de la journée, juste avant de devoir rentrer en Normandie à cause de la pluie que c’est passé, alors que je n’étais pas spécialement frais mentalement et physiquement… comme quoi c’est jamais fini avant d’être terminé 😉

Maintenant, retour a l’entraînement parce que les Coupes d’Europe arrivent vite… Mais en parrallèle, je vais manger de la rési longue et des pinces en prévision du gros gros projet des années a venir : « les Yeux plus gros que l’Antre » de Seb Bouin!

Et la vidéo en bonus

Sébastien Berthe abandonne le « Dawn Wall »

Après plusieurs mois d’effort, le grimpeur belge Seb Berthe a officiellement abdiqué face à la difficulté du « Dawn Wall », la grande voie la plus dure du monde !

Janvier 2022. Une nouvelle cordée décidait de s’attaquer au « Dawn Wall ». Située dans le Yosemite, cette grande voie est considérée comme la plus dure du monde, possédant notamment deux longueurs en 9a, parmi les 32 qui permettent d’atteindre le sommet des 1000 mètres d’El Cap. Cette cordée n’était autre que le duo belge Siebe Vanhee et Seb Berthe. Tous deux sont des grimpeurs ayant une grande expérience du Yosemite et des grandes voies extrêmes.

Ils ont passé leurs premières semaines à découvrir les subtilités de cette grande voie, puis ont commencé à mettre des essais depuis le bas. Face à l’extrême difficulté de la voie, Siebe Vanhee est retourné en Europe, mais Seb Berthe a décidé de rester.

Des amis de Seb se sont alors relayés pour l’assurer, lui qui ne voulait rien lâcher du projet. Il a alors décidé de se lancer dans un impressionnant essai depuis le sol, qui aura duré 23 jours. 23 jours consécutifs passés sur le mur, sans regagner le sol une seule fois. Après neuf jours, il avait atteint la 14ème longueur, qui n’est autre que le crux de cette grande voie : une traversée sur de micro prises, cotée 9a. Pendant deux semaines, il tentera d’en venir à bout, en vain. Pourtant, un jour, il parviendra à compléter tous les mouvements de cette atroce longueur, avant de tomber avec la prise finale dans les mains, sous le relais. Il ne réussira plus ensuite à réitérer cette performance.

© Alexandre Eggermont

J’ai dû accepter l’échec et retourner sur terre.

Au cours des deux dernières semaines, j’ai réalisé six essais chutant dans le tout dernier crux de la longueur 14, dont un essai (que l’on voit sur la vidéo ci-dessous) où je suis tombé sur le tout dernier mouvement. J’ai donné tout ce que j’avais, j’ai été très patient (j’ai pris beaucoup de jours de repos là-haut, tout seul, pour tenter de guérir ma peau), mais ça n’a pas marché.

Je n’ai pas pu continuer car la nourriture et l’eau que j’avais emmenées avec moi étaient finies. J’aurais pu continuer à demander à mes amis de me monter des vivres, mais cela ne me convenait plus. Enchaîner cette grande voie de cette façon n’avait plus vraiment de sens pour moi. Je pense aussi que mes chances d’atteindre le sommet diminuaient de plus en plus, ma confiance en moi était de plus en plus faible et la gomme de mes chaussons de plus en plus molle. Durant les derniers jours passés là-haut, j’ai eu du mal à apprécier l’aventure et je voulais redescendre. Je commençais à être fatigué mentalement et je voulais grimper d’autres choses dans la vallée avant de repartir du Yosemite le mois prochain.

C’était une grande et dure aventure, et je suis fière de tout le travail que j’ai fait (avec Siebe 😘) sur ce tracé incroyable. J’ai appris beaucoup sur moi-même et sur plein d’autres choses. Enchaîner le « Dawn Wall » en une saison était un objectif très ambitieux, j’ai été très proche de le faire, mais je n’ai pas pu saisir le moment. Voyons voir si le vent me ramènera ici dans les prochaines années, pour un autre round… »

Seb Berthe

 

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Le « Dawn Wall » a été enchaîné pour la première fois par Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson en 2015 et répété par Adam Ondra l’année suivante. Le Tchèque a réduit de plus de 10 jours les 19 jours nécessaires de la première ascension de Caldwell et Jorgeson.

Cette grande voie est composé de 32 longueurs, dont deux 9a : 7b, 7c+, 8a+, 7b, 7c, 8a+, 8b+, 8b, 8a+, 8b+, 8a+, 8c, 8a, 9a, 9a, 8b+, 8c+, 8b+, 8a+, 8a, 8b, 8b, 6a, 6b+, 6b+, 7a, 6c+, 7b+, 7b, 7b, 7c+, 7b.


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Nolwen Berthier enchaîne son gros projet: « SuperCrackinette » !

La falaisiste française vient de frapper très fort… Nolwen Berthier vient d’enchaîner son gros projet du moment, la ligne mythique de « SuperCrackinette » à Saint Leger, 9a+.

Pour rappel, la première féminine revient à Julia Chanourdie en mars 2020, qui devenait à l’époque la seule française à atteindre ce niveau de difficulté. Nolwen Berthier la rejoint donc, et elles sont désormais 2 françaises à avoir atteint le mythique niveau de 9a+. Pour la petite histoire, en plus d’entrer dans le 9a+, elle entre également pour la première fois dans le 9ème degré… Reste à savoir quels seront ses futurs projets? Nous en saurons un peu plus lors d’une interview que nous sommes en train de réaliser, mais en attendant, voici son commentaire à chaud:

Ces derniers mois, j’ai consacré beaucoup d’énergie à essayer d’aligner tous les paramètres nécessaires à l’enchaînement (la forme, les condi météo, l’envie, etc …). Ce week-end, les étoiles se sont alignées. Pour la première fois, j’ai réussi ce premier crux qui me posait tant de problèmes … et je ne suis pas tombée dans celui du haut !!! Ce scénario idéal, j’en ai rêvé, mais la probabilité de le concrétiser était tout de même très limitée. J’ai encore un peu du mal à réaliser …

Alex Megos, de retour à Margalef, enchaîne déjà une voie extrême !

L’Allemand est de retour à Margalef et commence déjà sa moisson de croix !

Cette fois-ci, Alex Megos semble concentrer ses efforts sur le secteur Racó de la Finestra, l’endroit même où il a signé la première ascension du 9b+ « Perfecto Mundo » il y a quatre ans. Il vient de signer la troisième répétition de « Samfaina » 9a+.

Cette voie très résistante remonte sur une vingtaine de mètres l’impressionnant dévers du Racó de la Finestra. Elle a été libérée en juin 2010 par la légende américaine Chris Sharma, qui l’avait évaluée à 9a. Ramon Julian avait ensuite très rapidement signé la première répétition. L’année dernière, Jorge Diaz Rullo avait signé la troisième ascension et proposé une réévaluation du niveau de la voie à 9a+. Un avis que partage Alex Megos suite à son enchaînement : « Je suis d’accord avec Jorge. Je pense définitivement que c’est plus dur que n’importe quel autre 9a du secteur. »

« Il semble que je doive reprendre mon entraînement de rési. J’ai passé six fois le crux de « Samfaina » mais j’avais les bouteilles dans la partie la plus facile à la fin », a ajouté Alex Megos.

Ce n’est pas la première fois que l’Allemand de 28 ans propose de revoir une cotation à la hausse à Margalef. Il y a tout juste un an, en avril 2021, il marquait la première répétition de « Mejorando Imagen » et proposait alors 9b contre le 9a d’origine.

La jeune Espagnole Ana Belen Argudo enchaîne son premier 9a !

À tout juste 20 ans, l’Espagnol Ana Belen Argudo vient de clipper le relais de son premier 9a.

Ana Belen Argudo a enchaîné « Cordia Maleficarum » 9a à Cuenca. Cette voie, équipée par Dani Andrada a été réalisée pour la première fois par Alex Garriga, en décembre 2020.

Il aura fallu à la jeune Espagnole de 20 ans peu plus de 30 essais, de début mars à début avril, pour cocher « Cordia Maleficarum ».

Il n’y a pas de mots pour décrire ce que l’on ressent quand on réussit un projet comme celui-ci… »

Ana Belen Argudo

Ayant maintenant goûté au neuvième degré, elle projette un déjà un nouveau 9a avec « El Intento », à Cuenca également.

Ana Belen Argudo a déjà réalisé six 8c et un 8c+. Depuis 2016, elle performance en compétition, ayant notamment terminé dans le top 10 des Championnats du Monde l’été dernier.

  • Dans cette vidéo, on la voit grimper dans « El calvario del Sicario » 8c :

8C, 8C+ et maintenant 9A ?! L’histoire d’un bloc qui devient de plus en plus dur !

« Epitaph » est un bloc complètement atypique : au fil de chacune de ses ascensions, une prise casse, rendant le passage encore plus dur qu’avant. Initialement coté 8C, il pourrait maintenant valoir 9A.

Toru Nakajima vient de signer la troisième ascension de « Epitaph », un bloc ouvert par Dai Koyamada en 2009, puis répété par Ryuichi Murai en 2017. À cause de la fragilité de la roche, des prises cassent au fil des ascensions. Initialement coté 8C, le bloc pourrait désormais valoir 9A.

L’histoire d' »Epitaph »

Il a fallu à Dai Koyamada plus d’un an d’efforts pour réussir à enchaîner ce bloc, qu’il a lui-même découvert sur le mont Horai, au Japon. Ce bloc déversant et très exigeant avait été coté 8C par le fort grimpeur japonais.

Pendant huit ans, personne ne répétera « Epitaph », malgré les essais à répétition de quelques forts grimpeurs. C’est Ryuichi Murai qui effectuera la première répétition, en 2017, confirmation la cotation proposée par Dai Koyamada lors de la première ascension.

Cependant, peu de temps après, l’une des prises principales a cassé. Le bloc, très connu au Japon, a alors été considéré comme impossible.

Toru Nakajima brave l’impossible !

Mais parce qu’en escalade, l’impossible devient souvent en possible, Toru Nakajima s’est penché sur ce bloc. Ce japonais est l’un des rares à travailler « Burden of Dream » le premier 9A de l’Histoire, libéré par Nalle Hukkataival. Mais les voyages jusqu’en Finlande étant problématiques suite à la crise sanitaire, le japonais de 29 ans a décidé de se servir d' »Epitaph » comme une bonne préparation locale. En effet, les deux lignes se ressemblent étrangement : un panneau déversant avec des mouvements purs, où seule une méthode semble possible.

Si l’une des prises principales d' »Epitaph » s’était rompue, elle avait toutefois laissé un léger relief à la place, et Nakajima avait l’intuition que cela pourrait être suffisant pour lui donner une chance de l’enchaîner, et de faire revivre cette ligne, considérée comme impossible. Il a essayé une première fois ce bloc en mars 2021, puis a décidé de le travailler sérieusement au début de cette année.

Les sessions se succèdent et Toru Nakajima constate des progrès. Lors de son neuvième jour, il réussit finalement à passer ce crux, mais a ensuite zippé et est tombé au sommet. « Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si difficile », a-t-il déclaré. Mais le treizième jour dédié à « Epitaph », il a réussi à enchaîner tous les mouvements et à se rétablir au sommet du bloc.

Concernant la cotation, Toru Nakajima a logiquement proposé de revoir la cotation à la hausse par rapport à la version d’origine : « Considérant qu’il était coté 8C lors des deux premières ascensions et qu’il est devenu plus difficile depuis, je pense qu’il est raisonnable d’opter pour 8C+ ».

Mais… Une nouvelle prise se casse et rend le bloc encore plus dur !

Cependant, personne ne pourra confirmer ou remettre en question cette proposition. Toru Nakajima a lui-même cassé à nouveau une prise clé du bloc lors de son essai victorieux et il considère que c’est encore plus difficile maintenant.

La cotation a-t-elle grimpé à 9A ? Ou alors, ce bloc est-il devenu… Impossible ?

Le commentaire complet de Toru Nakajima

J’ai passé cette saison à essayer « Epitaph », qui était devenu impossible à cause d’une prise clé manquante, comme je ne pouvais pas me rendre en Finlande pour essayer « Burden Of Dream ».

Plusieurs prises manquaient depuis la première ascension de Dai Koyamada. Immédiatement après la répétition de Ryuichi Murai, la prise la plus importante s’est rompue, et le bloc a alors été considéré comme impossible.

En passant le long de ce bloc, j’ai vu qu’il restait de quoi tenir sous la prise manquante. Alors, après avoir terminé d’autres projets du secteur comme « Vanitas » et « Idea » 8C, j’ai commencé à essayer ce bloc en mars dernier. De manière surprenante, le crux m’a semblé beaucoup plus faisable que ce que j’avais pensé auparavant. Alors j’ai commencé à l’essayer plus sérieusement cette année.

Le neuvième jour, j’ai réussi le crux du début. Malheureusement, j’ai glissé et suis tombé, mais j’étais confiant dans le fait que j’allais réussir ce bloc rapidement. Cependant, comme les conditions se sont rapidement dégradées à la fin de la saison, j’ai commencé à être bloqué par la pluie et l’humidité.

De plus, mon genou gauche, éprouvé par un crochet de talon gauche, était à deux doigts de lâcher, brisé par l’effort intense. Les quatre jours suivants ont été physiquement et mentalement très éprouvants, mais j’ai finalement réussi à enchaîner le 13ème jour.

Vous vous demandez peut-être à quel point c’était difficile… C’était 8C lors de la deuxième ascension et c’est devenu beaucoup plus difficile depuis, donc je suppose que 8C+ est raisonnable. Malheureusement, les cristaux de la prise clé se sont cassés pendant mon run d’enchaînement. »

La vidéo de Ryuichi Murai dans ce bloc :

Énorme performance pour Chris Sharma !

À 40 ans, le King fait toujours parler de lui ! Le légendaire grimpeur américain vient de signer l’ascension d’un 8c à vue à Siurana, en Espagne.

Chris Sharma, qui fêtera ses 41 ans le 23 avril, a réalisé à vue « V for Vendetta » 8c à Siurana, en Espagne. Selon lui, il n’avait pas réussi une telle performance depuis plus de treize ans.

À l’âge de 14 ans, Sharma remportait les championnats nationaux de bloc des États-Unis et, peu de temps après, il réalisait la première ascension de « Necessary Evil » 8c+. Il a ensuite remporté plusieurs Coupes du Monde, puis est devenu l’un des plus grands falaisistes de tous les temps. Il a été le premier grimpeur au monde à enchaîner un 9b avec « Jumbo Love » en 2008, l’un des premiers à réaliser un 9a+ avec la mythique « Biographie » en 2001, et le deuxième clipper le relais d’un 9b+ avec « La Dura Dura », en 2013.

Concernant son ascension à vue de « V for Vendetta », il commente :

Alors qu’il faisait un temps glacial et venteux, la chance était de mon côté et j’ai pu enchaîner à vue « V for Vendetta » 8c. Cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé une voie à vue de ce niveau. Ces derniers jours étaient magiques et inattendus. »

Voici quelques images de sa performance :

 

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Adam Ondra : un 8c+ flash, deux 9a et puis s’en va !

Adam Ondra ne cesse d’enchaîner des voies dures à Arco ! Avant de rentrer chez lui, il a bouclé son voyage en enchaînant deux 9a et un 8c+ flash !

Adam Ondra aura profité des belles journées de ce début de printemps pour s’en donner à coeur joie sur les falaises d’Arco.

Ces derniers jours, j’ai décidé de ne pas me focaliser sur un projet très dur en particulier et j’ai volontairement laissé certaines voies en projet pour la saison prochaine. Je me suis plutôt fait plaisir, notamment sur la falaise de Padaro ».

Adam Ondra

Se faire plaisir ? Cela signifie tout de même faire tomber deux 9a et flasher un 8c+ pour le Tchèque.

Il a d’abord signé la première ascension de « Pungitopo » 9a, une voie équipée par le grimpeur local Francesco Morandi. Elle remonte un superbe mur gris, légèrement déversant, qu’Adam qualifie de « spectaculaire ». N’étant pas réellement au point sur la méthode lors de son premier essai, il reviendra le lendemain pour faire la croix et ajouté ce nouveau 9a à son carnet de croix.

Puis, il s’est attaqué à « Omen Nomen », qu’il a bien failli flasher ! Cette voie, ouverte en 2016 par Stefano Ghisolfi, avait été proposée à 8c+, avant que Silvio Reffo, Alex Megos ou encore Jakob Schubert ne proposent de la réévaluer à 9a. Elle débute par une dalle, avant de se redresser et proposer un passage très intense en fin de voie. « Quelle déception de ne pas l’avoir flashée ! » commente Adam. « Avec une prise cassée au sommet, je ne savais pas quelle méthode choisir et j’ai fini par choisir la moins bonne… Je l’ai donc enchaînée lors de mon deuxième essai. »

Enfin, avant de ranger ses chaussons, Adam a tenu à essayer « Goosfraba » 8c+, une voie courte est assez intense, libérée par Stefano Ghisolfi. Après avoir regardé une vidéo de ce dernier dans la voie, Adam Ondra s’élançait pour un essai flash. Après un beau combat, il parviendra a clipper le relais de cette voie, terminant son trip en beauté.

La vidéo de son ascension flash dans « Goosfraba » 8c+ :

 

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Symon Welfringer, premier Français à enchaîner « Le Voyage » E10 7a / 8b+ à Annot

En début de semaine, Symon Welfringer a réussit la première répétition française de la mythique voie de trad, « Le Voyage » (E10 7a / 8b+). Cette voie, réputée pour être la plus dure de France, remonte un mur fissuré et déversant en grès, sur près de 40 mètres.

Ouverte en 2017 par l’anglais James Pearson dans le mur de la chambre du Roi à Annot, au cœur des Alpes-de-Haute-Provence, elle n’a été grimpée que trois fois depuis son ouverture et n’avait encore jamais été réalisée par un Français.

Ingénieur météo de profession, Symon Welfringer, 28 ans, a obtenu en 2021 la plus haute distinction en alpinisme, le Piolet d’Or, pour son ouverture en mixte de la face sud vierge du Sani Pakush aux côtés de Pierrick Fine.

Le natif de Metz, qui incarne depuis quelques années le plus haut niveau de l’alpinisme français actuel, continue de montrer toute sa polyvalence avec cette répétition majeure de cette voie.

C’était un de mes rêves que de gravir une telle voie, la définition pour moi de la beauté de l’escalade : une ligne pure suivant les aspérités naturelles sur 45m, un mur vierge de tout artifices et la nécessité de placer sois même toutes les protections plus ou moins solides. Le tout sur un rocher d’une qualité exceptionnelle avec des mouvements incroyables. Que de superlatifs pour un bout de caillou mais c’était une grande émotion de réussir à grimper ce «Voyage».

Me voilà en haut de la voie trad la plus dure de France, et premier Français ! Ce n’est pas la plus dure, mais sûrement la plus belle voie que j’ai eu l’occasion de grimper ! »

Symon Welfringer


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« C’était pas assez tassé », nouveau 8c pour Amandine Loury à Saint Leger

C’est ce qu’on appelle une journée rondement menée: 15h20, fin de la journée de boulot, puis 50 minutes de voiture direction la falaise de Saint Leger, 16h20 début de l’échauffement, 17h20 enchaînement du 8c « c’était pas assez tassé » lors du premier run de la journée. Efficace vous avez dit? nous dirions que oui… Quoiqu’il en soit, la Bourguignonne expatriée dans le sud de la France est toujours aussi en forme, et elle aurait même quelques projets un peu plus que ce qu’elle a l’habitude de faire.

Même si je suis vraiment contente d’avoir enchaîné cette superbe voie que je n’avais pas réussi à faire l’an passé, elle ne constitue pas une fin en soi. Mon objectif de cette année est de passer un cap en terme de difficulté. Ayant eu peu de temps pour aller en falaise jusqu’à maintenant (mis à part le week-end) à cause du boulot, j’en ai profité pour m’entraîner un peu. Et le côté positif c’est qu’actuellement j’en ressens les effets. Maintenant il va falloir trouver les opportunités pour aller essayer quelques voies plus dures telles que « Mollasson » 8c+/9a à Mollans. Pour l’instant je n’y suis allée que deux fois cette année, mais j’ai clairement ressenti une différence avec mes premières montées dedans il y a deux ans. C’est super encourageant et motivant de voir des progrès dans ses projets, du coup j’ai trop hâte d’y retourner!

Dave Graham enchaîne un nouveau 8C bloc très technique !

« C’est l’un des enchaînements les plus techniques que je n’ai jamais faits ! » a déclaré Dave Graham suite à son ascension.

Dave Graham a récemment enchaîné « Primitivo » 8C dans le Val Bavona, en Suisse. Ce bloc a été enchaîné pour la première fois par Jimmy Webb et a ensuite été répété par Giuliano Cameroni et Daniel Woods, entre autres.

Dans une analyse de son ascension, Dave Graham a déclaré :

Le premier jour où j’ai essayé ce bloc, j’ai commencé à chercher une séquence alternative : j’ai trouvé une possibilité de grimper l’arête « à l’envers », en gardant mes pieds à droite tout le temps, mais le jeu de jambes semblait être d’une difficulté inédite, et le premier mouvement semblait impossible. Après quelques sessions, j’ai trouvé une méthode faisable, en utilisant un crochet de talon très délicat, afin de déplacer ma main droite vers le haut de l’arête. Le problème était que ce talon ne fonctionnait que très rarement.

Après quelques essais depuis le bas, j’ai subitement réussi le départ et j’ai presque réussi à enchaîner le bloc, mais je suis tombé en panique, ne sachant plus ce que je devais faire exactement 😭 Les séances suivantes, je ne pouvais même pas répéter le premier mouvement. J’avais détruit le talon de mes chaussons et je devais attendre d’en avoir d’autres 😵

J’attendais avec impatience que mes nouveaux chaussons arrivent, complètement incertain de savoir si j’arriverais à refaire le premier mouvement. Le stress a commencé à s’accumuler. Je suis revenu avec un arsenal de chaussons, pour finalement me rendre compte qu’aucun d’entre eux ne fonctionnait 🤯  Que se passait-il ? Etaient-ils différents, ou alors avais-je désappris le mouvement ? Dans une rafale de tentatives frustrées, j’ai commencé à essayer des centaines de solutions qui ne fonctionnaient pas. Puis soudain, Eureka ! J’ai repensé à la façon dont je me plaçais, et j’ai soudainement réalisé que mon pied gauche était à 20cm de l’endroit où il était au moment où j’avais réussi le mouvement quelques jours plus tôt. Ça faisait toute la différence ! J’ai recommencé à réussir le premier mouvement de nouveau 😂 Après 5 essais où je zippais, je suis finalement arrivé au coincement de genou puis j’ai lutté jusqu’à atteindre le sommet. C’est l’un des enchaînements les plus techniques que je n’ai jamais faits ! 😅 »

Aujourd’hui âgé de 40 ans, Dave Graham est l’un des meilleurs bloqueurs de tous les temps. En un an, il a enchaîné « The Present » 8b+, puis est rapidement devenu l’un des grimpeurs les plus forts du monde. En 2005, il s’installe en Europe et fait la première ascension de l’iconique « The Story of Two Worlds » 8C.

Barbara Zangerl nous raconte son enchaînement de l’une des plus dures voies de trad en France

L’Autrichienne Barbara Zangerl revient sur son ascension dans « Le Voyage » E9 7a, l’une des voies de trad les plus difficiles de France. 

Cette longue fissure technique de 38 mètres a été libérée pour la première fois en 2017 par James Pearson. Barbara Zangerl, surnommée Babsi, est l’une des meilleures falaisistes au monde. Dans son carnet de croix figurent trois des voies les plus mythiques d’El Cap : « Zodiac » 8b, 545m, « Magic Mushroom » 8b+, 879m, et « El Nino » 8a+, 950m. Elle a également réalisé la première féminine de la Trilogie Alpine, composée de trois grandes voies en 8b+ dans les Alpes: « End of Silence » en Allemagne, « Kaisers neue Kleider » en Autriche et « Silbergeier » en Suisse. En mai 2021, elle signait la première ascension féminine de cette voie mythique « Le Voyage ».

Quand nous avons entendu parler d’un soi-disant paradis de l’escalade sur grès dans le sud de la France, nous étions curieux. À l’époque, outre quelques grandes voies granitiques à Chamonix, je n’avais connaissance d’aucun endroit pour grimper du grès en trad en France. Apparemment un tel endroit existait, et il était juste au-dessus du village d’Annot dans le sud-ouest.

Annot possède en réalité quatre secteurs différents en un : il y a une zone d’escalade traditionnelle, une zone d’escalade sportive, une zone d’escalade sportive avec des prises naturelles taillées, et une -célèbre- zone de bloc. On en rêvait d’utiliser notre équipement de trad pour grimper de pures voies en grès… et on l’a fait.

Au bout de quelques premiers jours, c’était incroyable de voir combien cet endroit avait à offrir. En avril, il faisait déjà assez chaud, mais nous avons trouvé des conditions parfaites dans certains canyons où la brise soufflait pour, tant qu’à faire, tenter aussi des voies plus dures.

Nous avons eu l’impression de passer de vraies vacances. Par le passé, nous avons généralement cherché de bonnes conditions de froid durant nos trips grimpe, mais cette fois nous avons apprécié la chaleur du soleil tandis qu’en même temps nous pouvions grimper dur dans les canyons froids et ventés. Une belle combinaison pour profiter du soleil français et d’un mode de vie sur le thème détente. Le camping était ultra confortable, et la cerise sur le gâteau était la livraison de baguettes et croissants frais de la boulangerie locale directement à notre van tous les matins !

Après les premiers jours, nous avons jeté un œil sur cette méga ligne appelée Le voyage. Le Voyage (E10, 7a) est une voie de 38 mètres dans le secteur de La chambre du roi, qui a été gravi pour la première fois par James Person en 2017. Cette voie récente est sans aucun doute l’une des plus belles voies de trad de France. Cette nouvelle voie à tenter inclut un mur vertical, des gouttes d’eau, des fissures, des arquées et des placements de points délicats.

E10 7a, cela ressemble à une suite de lettres et de chiffres incompréhensibles. D’une certaine manière, c’est le cas, même pour les Britanniques qui ont inventé ce système de notation complexe qui combine la dangerosité d’une voie avec ses difficultés purement techniques. Je décrirais cette ligne de difficile mais assez sûre, au moins pour la section du crux et pour les sections suivantes : plus tu grimpes haut, meilleurs sont les placements. Mais la partie centrale de la voie est vraiment risquée.

C’est un défi mental pour réaliser la traversée à 1/3 de la voie. J’étais assez nerveuse de placer du matériel là, parce que ces mêmes gouttes d’eau devaient également servir de prises pour les mains. C’est difficile de trouver la bonne façon de protéger ce passage avant d’entrer dans le véritable crux de la voie. 

Le crux exige un maximum de puissance et de gainage. Il m’a toujours fait peur. Même en l’essayant du haut, je ne faisais que tomber. J’ai donc décidé de faire quelques essais en tête pour garder la motivation et aussi au cas où j’aurais la chance d’attraper le baquet final après cette section technique délicate. 

Jacopo a été le premier de notre groupe à répéter le Voyage ; Siebe a été le suivant sur la liste. Nous avions des méthodes différentes pour cette voie, ce qui était très cool. Tout le monde a trouvé sa propre méthode après avoir essayé toutes les différentes solutions.

Il ne nous restait plus que trois jours avant de rentrer à la maison. La pression était forte au moment de s’équiper. Je voulais vraiment enchaîner cette voie parfaite. J’ai foiré mon premier essai de la journée, j’ai passé trop de temps à placer mes points et à tétaniser avant même d’atteindre le crux. J’avais besoin d’ajuster chaque détail pour économiser de l’énergie et placer l’équipement dont j’avais besoin. L’ascension a été une véritable bataille. Mais j’ai finalement pu grimper ces 38 mètres de pur grès.

Nous avons tous adoré l’expérience, et le mental de l’équipe est resté au beau fixe, ce qui était motivant pour chacun et chacune. Cette voie naturelle est un vrai cadeau, sans aucune prise taillée, et avec juste assez de prises pour permettre une progression en trad. Pour moi, il n’y a pas plus parfait. Des voies comme celles-ci sont rares. »

Barbara Zangerl

Voici la vidéo de son ascension :

Adam Ondra propose une nouvelle voie extrême à Arco !

De retour à Arco, Adam Ondra vient de signer la première ascension d’une nouvelle voie extrême : « Wonderland » qu’il propose à 9b/+.

Adam Ondra est de retour à Arco et continue sa moisson de croix ! Après plusieurs passages en Italie ces dernières semaines, notamment pour essayer des projets aux côtés de Stefano Ghisolfi, le Tchèque est de nouveau de retour dans l’une de ses destinations préférées et les croix ne se font pas attendre !

Sa dernière réalisation, à peine quinze jours après avoir ouvert l’explosif 9b « Bomba », est un 9b/b+ du nom de « Wonderland ». La voie est située juste au-dessus d’Arco, sur une falaise appelée Terra Promessa (traduisez par Terre Promise). Un endroit qui porte bien son nom selon Adam Ondra, puisque ce coin regorgerait de possibilités !

Initialement, cette ligne a été équipée par Alfredo Weber, mais Ondra a réfléchi à un départ alternatif, qui semblait encore plus logique, et a ajouté quelques spits supplémentaires l’automne dernier. En novembre, il avait réussi tous les mouvements intrinsèquement, mais était tombé malade avant de pouvoir l’enchaîner. Puis durant l’hiver, la voie est restée mouillée, rendant toute ascension impossible. Finalement, c’est hier qu’Adam Ondra a profité des conditions parfaites pour enchaîner la voie, la nommant « Wonderland ».

Concernant la cotation, Adam Ondra a parlé de 9b « dur » que l’on pourrait également considérer comme 9b/+. Voici ses précisions à ce sujet :

Concernant la cotation, je pense que c’est actuellement la voie la plus dure d’Arco. La voie correspond à mon style, elle est assez morpho (elle est plus dure si on est petit), mais est-ce qu’elle pourrait franchir la barrière du 9b+ ? 🤔 Honnêtement, je ne sais pas. Je n’arrive pas à la comparer à d’autres 9b+ comme « La Dura Dura », « Change » ou « Perfecto Mundo ». Tout ce que je sais, c’est que ça m’a semblé un peu plus dur que « Erebor » que j’ai faite il y a quelques mois. »

Adam Ondra

Sa quête de nouvelles ascensions ne connait actuellement aucune limite. Adam Ondra continue de grimper, encore et encore, au plus haut niveau mondial, et banalise le neuvième degré comme personne d’autre ne l’a fait auparavant.

Entre deux essais dans ces projets plus difficiles, il a également enchaîné « Guerriero del Futuro », une voie libérée il y a déjà quelque temps et établit à 8c+. Puis une prise a cassé, augmentant la cotation à 8c+/9a. En 2009, le Tchèque avait déjà essayé la voie, sans réussir à l’enchaîner. Depuis, des prises ont continué à casser, mais rendent la voie « plus dure, plus jolie et plus homogène » selon Adam. À la fin d’une grosse journée de grimpe, il finira par l’enchaîner, assurant que maintenant, elle valait un « bon 9a ».

Restez connectés, des vidéos de ces récentes ascensions devraient bientôt voir le jour.


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Adam Ondra, impressionnant dans une nouvelle voie extrême qu’il libère !

Stefano Ghisolfi enchaîne « Trofeo dell’Adriatico » 9a+

Après Gabriele Moroni et Adam Ondra, c’est maintenant au tour de Stefano Ghisolfi d’enchaîner « Trofeo dell’Adriatico » 9a+ !

Stefano Ghisolfi vient de clipper le relais de « Trofeo dell’Adriatico », le dernier 9a+ d’Arco, libéré au début de l’année par Gabriele Moroni.

Au total, l’Italien aura travaillé la voie durant cinq jours avant d’en venir à bout. Après être tombé à de nombreuses reprises dans le crux, situé à mi-voie, qui consiste à enchaîner un passage intense sur petites prises juste après un coincement de genou, hier, il parvenait enfin à passer cette section… avant qu’une prise ne casse sous son pied et le propulse dans les airs !

Mais quelques minutes de repos plus tard, Stefano Ghisolfi parvenait tout de même à venir à bout de « Trofeo dell’Adriatico ».

Gabriele Moroni, premier grimpeur à enchaîner cette voie, avait déclaré que la qualité du rocher et des mouvements était « exceptionnelle ». Puis, Adam Ondra, qui avait signé la première répétition avait avoué qu’il s’agissait de l’un des plus beaux 9a+ qu’il n’ait jamais enchaîné. Un charme validé par Stefano Ghisolfi, qui déclare que cette ligne est l’une des plus belles d’Arco :

Ce chef d’oeuvre est probablement la voie dure la plus belle d’Arco. Après quelques essais où je chutais dans le crux, hier j’ai enfin pu le passer, en me sentant particulièrement bien sur la section des colonnettes. Je me sentais solide, un peu plus que la prise de pied qui s’est cassée inopinément sous mon pied droit ! Je suis tombé et j’ai dû tout recommencer ! Après une heure de repos, j’ai finalement pu me battre jusqu’au relais et le clipper. »

Stefano Ghisolfi

Maintenant, l’Italien de 29 ans souhaite profiter des bonnes conditions du moment pour continuer à travailler « Excalibur », le projet extrême sur lequel il s’investit depuis quelque temps.


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Le dernier 9a+ d’Arco tombe sous les assauts d’Adam Ondra !

Niccolò Ceria enchaîne « La Révolutionnaire », l’un des blocs les plus durs de France

Niccolò Ceria a répété « La Révolutionnaire » 8C+ à Fontainebleau, un bloc extrêmement physique, enchaîné pour la première fois en 2017 par Charles Albert, pieds nus. Considéré comme l’un des blocs les plus durs de France, il a également été répété par le Japonais Ryohei Kameyama et le Belge Simon Lorenzi.

« Je me suis beaucoup amusé dans ce bloc », a déclaré l’Italien. « Les mouvements, dont la plupart sont très agréables, demandent tous un gainage et une tension dans le corps extrême. Le calme de l’endroit était vraiment appréciable. »

Le bloc commence dans un endroit exigu, à ras le sol et au milieu d’autres rochers. Ceria mentionne d’ailleurs avoir eu du mal à se mettre en position. « Je l’ai d’abord fait depuis une version qui est un mélange entre l’ancienne (2016) et la nouvelle (2017) position de départ », a-t-il déclaré.

« Je suis revenu à Gros Sablons et j’ai choisi de partir depuis le bon départ cette fois . J’ai trouvé un placement de mon talon légèrement différent. C’est un petit changement, mais ça a permis à mon corps d’entrer dans le trou de départ sans toucher les rochers autour et le sol. »

Voici la vidéo de son ascension :

 

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L’histoire incroyable de James Pearson qui enchaîne son premier 8C bloc !

Alors que tout semblait perdu et qu’il était déjà sur le chemin du retour, James Pearson a décidé de provoquer la magie de l’escalade. Celle qui transforme le dernier essai désespéré en run victorieux. C’est ainsi que le Britannique a fait demi-tour, a renfilé ses chaussons et réalisé la troisième ascension de ce qui est aujourd’hui le bloc le plus dur d’Albarracín, en Espagne.

« Junero Sit » est le premier 8C bloc que James Pearson enchaîne. Plutôt connu pour ses performances en trad, depuis que Caroline Ciavaldini et lui sont devenus parents, il consacre plus de temps à la pratique du bloc. James comptait déjà plusieurs croix en 8B à son actif, et en février 2020, il avait réussi à enchaîner son premier 8B+, signant la première ascension de « Ba-Boom », à Alcañiz.

C’est le grimpeur local Rubén Díaz qui a libéré « Juneru Sit » en octobre 2020, proposant la cotation de 8C. Cette ligne, située entre deux classiques (« El Apeadero » 8A et « Esperanza » 8A+) était l’un des plus vieux projets d’Albarracín. Nacho Sánchez a répété ce bloc en avril dernier, confirmant la cotation proposée par Rubén Díaz.

Le jour de son enchaînement, rien ne laissait présager que James Pearson allait fait la croix. Ce jour-là, le grimpeur de 36 ans a même failli annuler sa séance de grimpe avant même de partir. En effet, le brouillard s’était installé et une fine pluie tombait. Malgré tout, il a décidé de prendre son crash pad et de se rendre au pied du bloc.

La suite de cette journée incroyable, c’est James en personne qui nous la raconte :

« Je me suis échauffé comme d’habitude, puis j’ai commencé à essayer les mouvements. Je voulais essayer le pas du coincement de genou intrinsèquement, pour voir si j’allais enfin percer l’énigme, mais je n’ai même pas réussi me mettre en place depuis mon échelle, mon majeur gauche refusant de tenir la minuscule prise en inversé. J’ai donc commencé à essayer les premiers mouvements du bas, dans l’espoir de trouver un peu d’énergie inespérée, mais je zippais sans cesse… Les choses ne se présentaient pas bien !

Quelques essais plus tard, je me suis battu désespérément et j’ai réussi à atteindre le coincement de genou. Je me suis donc appliqué et j’ai travaillé la position de mon corps délicatement, pour me donner toutes les chances de réussir. Mon genou était parfaitement calé, il tenait, alors j’ai monté ma main gauche, ça marchait, je tenais, j’y arrivais enfin… Et puis….. Boum, j’ai heurté le crash pad ! Mes articulations étaient couvertes de sang.

J’ai mis quelques runs supplémentaires, mais je me sentais vide et épuisé. Lors d’un énième essai, je suis tombé au premier mouvement, sans même avoir le temps d’arquer la prise, j’ai donc décidé que c’était assez pour aujourd’hui. J’ai remballé mes affaires et j’ai commencé à marcher en direction du parking. Mais sur le chemin du retour, je me suis souvenu des héros d’escalade dans les films de ma jeunesse, des gens comme Chris Sharma, qui enchaînaient toujours leur projet le dernier jour, lors de leur dernier essai, au tout dernier moment, quand les choses semblaient perdues. Cela n’avait jamais marché pour moi, mais pour une raison quelconque, ce jour-là, j’ai décidé d’y retourner, pour un dernier essai.

Je pense que c’est la première fois que je me suis autant battu dans un bloc ! J’étais sûr que j’allais tomber à chaque mouvement, mais à chaque fois, je parvenais à tenir et à passer au suivant. Quand je suis arrivé au coincement de genou, je me sentais tellement mal que je n’ai même pas essayé de me placer correctement, je me suis contenté de me lancer désespérément pour aller chercher la prochaine prise. Quand je l’ai attrapée et que j’ai réalisé que je la tenais, j’ai soudainement été ramené dans l’instant présent, prenant conscience de ce que je venais de faire, mais aussi de mon épuisement total. Les trois mouvements suivants, normalement beaucoup plus faciles que les autres, ne m’ont jamais paru aussi durs, mais il était hors de question que je tombe ou du moins que j’abandonne sans avoir livré le combat de ma vie. Je me suis traîné jusqu’au sommet du bloc et je suis resté là, assis au sommet, à regarder les crash pads en souriant. C’était un moment très fort. »

James Pearson

La vidéo de son run d’enchaînement :

Hazel Findlay, nouvelle grimpeuse dans le neuvième degré !

Hazel Findlay vient de clipper le relais de son premier 9a avec « Esclatamasters », en Espagne. Elle est la deuxième grimpeuse britannique à atteindre le neuvième degré, après qu’Emma Twyford ait enchaîné « Big Bang » 9a en septembre 2019.

Hazel Findlay vient de franchir un nouveau cap dans sa carrière de grimpeuse, en enchaînant son premier 9a. Actuellement en Espagne, elle vient d’atteindre le sommet de « Esclatamasters » un 9a réputée de la falaise de Perles. Libérée en 2006 par le local Ramon Julian, elle a depuis été répétée par 24 autres grimpeurs. Au moment de son enchaînement, Ramon l’avait cotée 9a, une cotation jugée excessive par les futurs ascensionnistes, notamment Seb Bouin et Magnus Midtboe, qui ont alors réajusté le niveau à 8c+. Mais en 2015, une prise a cassé dans le haut de la voie, ramenant finalement la cotation à 9a.

La première ascension féminine de cette voie revient à Florence Pinet, suivie de Mar Alvarez et de Laura Rogora. Plus récemment, c’est Anak Verhoeven qui remettait cette ligne sur le devant de la scène médiatique, en enchaînant la voie deux fois de suite : une fois avec des genouillères, puis une fois sans.

J’ai eu du mal à apprendre comment utiliser les genouillères pour la section du bas « facile », car je ne m’en étais jamais servie auparavant, ce qui était frustrant. Mais le jour de l’enchaînement, j’ai vraiment eu l’impression d’être en confiance totale, et j’ai essayé de rester dans ce mood là, surtout pour la dernière section de la voie. Un bac marque la fin de la partie difficile, mais il y a une petite section délicate à la fin de la voie qui peut être totalement fatale si vous n’êtes pas concentré ou si vous vous relâchez. Je savais que si la peur de l’échec s’emparerait , j’aurais du mal à réussir ce passage, si fatiguée. Mais je me suis vraiment concentré et honnêtement, toute l’ascension a été un pur plaisir 😃. »

Hazel Findlay

La jeune femme de 33 ans a également été la première femme britannique à enchaîner El Cap en libre avec sa première ascension féminine de « Golden Gate » 8a en 2011. Puis, elle a fait la première ascension féminine de « Pre-Muir Wall » 8a l’année suivante, avant de gravir « Freerider » 7c en 2013.

Plus récemment, en 2019, elle a enchaîné « Magic Line » 8c+ trad dans le Yosemite, et l’an dernier, elle a réussi la voie très engagée « Muy Caliente ! » cotée E9 6c au Royaume-Uni.


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Vidéo: la grimpeuse anglaise Hazel Findlay en solo au-dessus d’un lac !

Adam Ondra et Jakob Schubert font équipe et répètent coup sur coup un 9a !

Adam Ondra et Jakob Schubert viennent de réaliser une double répétition de « Sprengstoff », un 9a ultra technique, resté à l’état de projet pendant plus de 25 ans.

Adam Ondra a quitté l’Italie, pour se rendre en Autriche. Là-bas, il a retrouvé le local Jakob Schubert, avec qu’il avait déjà fait équipe quelques jours plus tôt, pour travailler l’un des plus gros projets du moment : « Excalibur » potentiel 9c (+ ?) situé à Arco.

Une voie emblématique, menacée de destruction…

Les deux grimpeurs se sont retrouvés sur la falaise de Lorüns, un site qui abrite des voies historiques datant de plusieurs décennies. En novembre 2020, Jacopo Larcher avait réalisé la première ascension de « Sprengstoff » qu’il avait coté 9a. Équipée en 1995 par le légendaire Beat Kammerlander, cette voie était restée à l’état de projet pendant plus de 25 ans, sans qu’aucun grimpeur ne réussisse à en venir à bout.

Puis, un an après l’ascension de Larcher, c’est Barbara Zangerl qui signait la première répétition de cette ligne ultra technique. L’Autrichienne s’était mise au défi d’enchaîner la voie, d’une part pour la performance, mais aussi pour utiliser son ascension comme mise en avant médiatique, cette voie et ce site d’escalade étant menacés de destruction. En effet, la falaise est située à côté d’une cimenterie et est menacée d’être transformée en carrière. Barbara Zangerl, qui avait ouvert une pétition à ce sujet, espère que ce site ne sera pas détruit, ce qui ferait disparaître « Sprengstoff » (qui d’ailleurs signifie « explosion » en allemand). Quelques année plus tôt, ce fut malheureusement le cas de « Zukunftsmusik », l’un des premiers 8b+ au monde, libéré en 1988, qui a fini transformé en carrière.

Une performance éclaire pour Ondra Jakob Schubert !

Adam Ondra et Jakob Schubert n’auront pas eu besoin de travailler la voie longtemps. En une journée, « Sprengstoff » connaissait sa troisième et quatrième ascension, coup sur coup. Barbara Zangerl, qui habite non loin de cette falaise, était venue en personne conseiller le binôme sur les bonnes méthodes à adopter.

Après avoir tenté un essai flash chacun, ils enchaîneront chacun leur tour cette voie lors de leur deuxième run. C’est d’abord Adam Ondra qui clippera le relais, suivi quelques minutes plus tard par Jakob Schubert. Ce dernier déclare avoir trouvé la ligne géniale et passé une journée de rêve aux côtés d’Adam Ondra et Barbara Zangerl.

Une vidéo de Barbara Zangerl dans la voie :

Adam Ondra fait le point sur ses projets en Italie

Après deux semaines passées sur les falaises italiennes, Adam Ondra fait le point sur ses récentes croix et ses futurs projets.

Cela faisait deux semaines qu’Adam Ondra avait posé ses valises dans l’un de ses endroits préférés : Arco, en Italie. « Ce que j’aime à Arco, c’est la variété de l’escalade. Il n’y a pas que des grands surplombs avec des colonnettes. Il y a certaines des meilleures falaises que j’ai jamais vues. » avait-il déclaré il y a quelques jours.

L’un des objectifs de son trip était de rejoindre Stefano Ghisolfi dans son gros projet du moment : « Excalibur », une voie qui propose une intensité inédite. Les deux grimpeurs ont ensuite été rejoints par Jakob Schubert, et ensemble, ils ont travaillé la voie. Pour l’instant, celle-ci est restée invaincue et leurs progrès ont été stoppés.

Mais Adam nous avoue qu’il n’était pas venu en Italie pour se consacrer uniquement à ce seul projet. Il en a profité également pour découvrir de nouvelles falaises et libérer de nouvelles voies. Au total, en sept jours d’escalade, il aura réalisé la première ascension de trois nouvelles voies, entre le 8b+ et le 9b.

Mon dernier trip à Arco 🇮🇹 a été ensoleillé et assez productif. En sept jours, j’ai réussi à enchaîner « Bombardino » 9a+/b (première ascension) à Hotel Olivo, « Diretta Italo-Spagnola » 8b+ (première ascension) au Bus de la Stria et enfin, mon meilleur jour : « Bomba » 9b (première ascension) à Hôtel Olivo également, « Prospettiva Nevski » 8c (dur) à vue à Pizarra et « Zero Tolleranze » 8b+/c à vue, à Pizarra également.

Au lieu de me concentrer exclusivement sur « Excalibur », où les progrès se sont en quelque sorte arrêtés 🤔, j’ai porté mon attention sur la falaise Hotel Olivo et terminé les deux derniers projets là-bas a été étonnamment rapide.

Néanmoins, le potentiel à Arco est heureusement infini, et de nouveaux projets sont prêts pour mon prochain voyage sur place 💪. »

Voici quelques images d’Adam Ondra lors de ses récentes croix à Arco :


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