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Adam Ondra va être papa !

Adam Ondra vient de nous annoncer une joyeuse nouvelle en cette fin d’année 2021 ! En effet, le meilleur grimpeur de tous les temps va être papa !

Le 21 décembre ne marque pas seulement le solstice d’hiver pour nous, c’est aussi l’anniversaire de notre amour.

Nous avons pensé que notre 8ème anniversaire pourrait être le bon moment pour annoncer la joyeuse nouvelle : notre petit bout a déjà la bougeotte et a hâte de voir le monde en mai 😍 »

Adam Ondra

Début septembre, Adam Ondra et la grimpeuse Tchèque Iva Vejmolova avaient officialisé leur amour en se mariant à Arco, en Italie. Maintenant, le couple attend un enfant. Alors, le futur petit Ondra marquera-t-il l’Histoire de l’escalade comme l’a fait son père ? En tout cas, nous leur souhaitons beaucoup de bonheur !

Adam Ondra libère une nouvelle voie extrême en République Tchèque !

Adam Ondra est de retour aux affaires ! Profitant des conditions glaciales du week-end, il a libéré un vieux projet sur une falaise à deux pas de chez lui.

Son nom ? « Kout pikle » une voie située dans le neuvième degré. La voie débute par un passage en 8C bloc, avant se poursuivre par un 8c bien résistant. Mais alors 9a+ ? ou 9b ? Adam avoue être plutôt prudent suite à toutes les décotations du moment et préfère proposer 9a+, avant une confirmation venant des futurs répétiteurs.

Après un repos quelque peu forcé, c’est génial d’être de retour sur le rocher et de sentir que je peux à nouveau donner le meilleur de moi-même.

Samedi matin, j’ai eu la chance de profiter de conditions glaciales dans le Byci skala crag (à Brno en République Tchèque 🇨🇿) et de trouver ce projet complètement sec. Comme il est à l’intérieur d’une grotte, il y a très souvent des résurgences, surtout lorsque les températures sont plus chaudes.

Samedi, il faisait même trop froid à mon goût, mais cela en valait la peine. « Kout pikle » est le nom de la nouvelle voie que je viens de libérer. La cotation se situe quelque part entre 9a+ et 9b, mais soyons prudents en proposant 9a+ 😅. »

Adam Ondra signe la deuxième répétition d' »Erebor » la voie la plus dure d’Italie !

Adam vient tout juste d’arriver à Arco et prévoit d’y rester un certain temps. Mais pas de temps à perdre pour le tchèque ! À peine ses valises posées en Italie, voilà qu’Adam répète déjà l’une des lignes les plus dures du pays « Erebor » 9b/+.

Cette voie, libérée par Stefano Ghisolfi en janvier dernier est considérée comme la voie la plus difficile d’Italie. Elle débute par un pas de bloc très difficile, alors que la suite est très résistante et mène à un dernier pas de bloc. Le mois dernier, la jeune italienne Laura Rogora parvenait à répéter cette voie, devenant la première femme à enchaîner un 9b/+.

Mais Adam Ondra n’aura mis que quatre séances pour venir à bout de cette ligne. Une en avril dernier et trois autres cette semaine. Le tchèque a réussi à trouver de nouvelles méthodes dans le pas de bloc final et propose ainsi de revoir la cotation à 9b :

Concernant la cotation, ma suggestion est 9b. J’ai trouvé des méthodes plus faciles dans le dernier crux par rapport à la méthode originale de Stefano, qui est définitivement 9b/b+ à mon avis. Ma méthode est probablement un peu morpho, mais il y a des moyens différents pour la contourner ou alors, si vous aimez serrer les petites prises, il y a toujours la méthode de Laura pour les grimpeurs au petit gabarit 😎.

Je suis conscient que je pourrais être critiqué pour avoir décoté une voie qui a été récemment enchaînée par une femme. Le fait que Laura ait fait « Erebor » est l’un des exploits les plus impressionnants de l’Histoire de l’escalade. Mais ma suggestion n’est que mon honnête opinion et non une façon de rabaisser son exploit. Et je ne parle pas du fait qu’elle peut certainement grimper encore plus fort que ça 💪 »

  • Voici une vidéo d’Adam Ondra lors de son deuxième jour de travail dans la voie :

 

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Adam Ondra libère un nouveau 9a+ !

Adam Ondra continue sa moisson de croix et vient tout juste de clipper le relais de son 44ème 9a+. Il signe la première ascension de « Molekuly » sur la falaise de Moravský kras, au nord de Brno en République Tchèque.

Je pense que j’ai essayé cette voie 4 fois au cours des 12 dernières années 🤔 Je n’avais aucune idée de comment grimper cette ligne et je doutais qu’elle puisse être enchaînée un jour. La dernière fois que je suis allé dedans, c’était en août. Mais la semaine dernière, j’ai réussi à l’enchaîner, en essayant de me convaincre que ce truc inexistant sous mes doigts était en fait une prise, et en essayant de trouver « quelques molécules » de grain pour que le bout de mes doigts adhère sur cette mauvaise pince. J’ai réussi à passer le crux et je n’ai pas lâché dans la partie supérieure qui vaut 8b+.

Adam Ondra est le grimpeur à compter le plus de voies dans le neuvième degré. Au total, il en compte désormais 212 dans son carnet de croix. Alex Megos est le deuxième grimpeur au classement, mais en compte moitié moins qu’Adam : 101.

  • Voici la vidéo de l’ascension d’Adam Ondra dans « Molekuly » 9a+ :

 

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Adam Ondra en grande forme !

Fraîchement marié, Adam Ondra a renfilé les chaussons après quelques jours de repos, en falaise et en compétition. Et on peut dire que le tchèque est très en forme !

De nouvelles croix en falaise…

C’est d’abord en falaise qu’Adam Ondra a fait parler la poudre. Quelques jours seulement après son mariage, le tchèque profitait de vacances en Allemagne pour réaliser de nombreuses croix dans le Frankenjura.

Voici sa liste de croix :

  • « House of cards » 9a, qu’il enchaîne en seulement quatre essais. Il propose d’ailleurs de revoir la cotation à 8c+.
  • « Nice Freshly Baked » 9a libéré par Alex Megos en 2014 et enchaîné en seulement deux essais par Adam.
  • « Alexander der Grosse » 8c/c+ qu’il réalise en deux essais également.
  • « Friends like you » 8b/b+ en trois essais.
  • « One Whore’s Town » 8b/+ à vue, qu’il décote à 8b.
  • « Odin’s Tafel » 8b

Puis, retour en République Tchèque pour Adam. Dans une falaise près de chez lui, à Byci skala, il libère un projet de longue date : « Kamzík » (Chamois) project 8c/+. Adam avoue avoir passé plus de 17 ans sur cette unique portion de rocher, à tenter de déchiffrer la séquence et trouver des prises.

J’ai fini par croire que c’était impossible. Mais il y a quelques semaines, j’ai trouvé suffisamment de prises et de méthodes inédites pour rendre cette section possible. »

Comme si ça ne suffisait pas, sur cette même falaise, Adam Ondra a enchaîné une nouvelle voie, courte et physique, dont il n’a pas encore trouvé le nom. D’après lui, il s’agirait d’un solide 9a. Voici la vidéo de son ascension :

 

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… Et une victoire en compétition

Après toutes ces croix en falaise, Adam Ondra a revêtu sa tenue de compétiteur à l’occasion du championnat national de bloc.

Après avoir remporté les qualifications et les demi-finales, Adam Ondra a fini par s’emparer de la médaille d’or, en enchaînant tous les blocs de finale, devançant Martin Stranik, qui termine deuxième.

© Petr Chodura

Adam Ondra est un homme marié !

Ce mercredi 1er septembre 2021, Adam Ondra s’est marié à la grimpeuse tchèque Iva Vejmolova.

Adam Ondra, considéré comme le meilleur grimpeur de la planète, vient de passer la bague au doigt d’Iva Vejmolova, avec qu’il est en couple depuis près de huit ans.

Après avoir fini sixième des Jeux Olympiques de Tokyo, Adam Ondra prenait part au RockMaster Festival à Arco, qu’il remportait. Et le tchèque n’a pas quitté l’Italie tout de suite après la compétition. Il avait organisé son mariage au bord du lac de Garde, non loin d’Arco.

Après s’être fiancés le 9 février dernier, Adam Ondra et Iva Vejmolova se sont mariés ce mercredi 1er septembre 2021. Pour l’occasion, ils avaient invité leurs plus proches amis, comme Stefano Ghisolfi, Pietro dal Pra ou encore Patxi Usobiaga.

Nous leur souhaitons plein de bonheur !

Opinion : Adam Ondra donne son avis sur les prises taillées

Le taillage des prises est un sujet extrêmement controversé dans le milieu de l’escalade. Dans un témoignage poignant, Fred Rouhling nous donnait son avis sur la question, lui qui a longtemps été critiqué à ce sujet.

C’est maintenant au tour d’Adam Ondra de s’exprimer sur le sujet. Il nous livre ses impressions et nous donne son avis tranché sur cette pratique.

Voici ses propos.


J’aime être mis au défi par la nature qui a sculpté les falaises de notre planète depuis des siècles. La nature est le meilleur ouvreur et je crois que même pour les ouvreurs des salles d’escalade, la nature est la source principale de leur inspiration. Mais tout comme les ouvreurs en salle, la nature ne fait pas toujours le meilleur travail possible. Ou plutôt, le meilleur travail possible du point de vue d’un grimpeur. Certaines surfaces du rocher n’ont aucune prise, d’autres en ont trop. Certaines surfaces sont trop tranchantes, d’autres sont trop friables. C’est ainsi. Mais la volonté de l’Homme de conquérir des sommets, de siéger sur des falaises à l’aspect impossible ou, plus récemment, d’ouvrir des voies de niveau extrême, est toujours susceptible de changer les règles du jeu, la façon dont le rocher a été créé par la nature.

Si vous grimpez depuis un certain temps, vous devez savoir que le fait de modifier le rocher existe. Cela existe depuis aussi longtemps que l’escalade existe. Atteindre le sommet d’une montagne ou d’une voie par tous les moyens, même si cela implique de modifier le rocher, n’est pas si rare. Je voudrais me concentrer dans cet article sur le taillage des prises en escalade.

Créer de nouvelles voies en taillant des prises, une tentation naturelle

Depuis le boom de l’escalade sportive au début des années 80, le taillage des prises est passé par de nombreuses étapes différentes. Comme les premiers sites d’escalade sportive en Europe ont été développés sur des rochers de très haute qualité, comme le Verdon ou Buoux, il n’y avait pas vraiment besoin de renforcer le rocher. Mais évidemment, de temps en temps, on trouve une ligne étonnante où il manque quelques prises, du moins pour un certain niveau d’escalade. La tentation est alors très naturelle de prendre un burin, de tailler quelques prises, et hop, la nouvelle ligne est née ! Et vous pouvez le faire d’une manière propre et subtil, qui sera très difficile à remarquer. Certaines des voies les plus célèbres du monde, comme « La Rose et le Vampire » 8b à Buoux (avec le célèbre « mouvement de la rose »), sont des lignes logiques et surtout naturelles, mais quelques prises ont tout de même été modifiées.

La deuxième étape est le développement de la grimpe en dévers, parallèlement à l’essor de l’escalade en salle. Les compétiteurs voulaient grimper en dévers. Quand on trouvait des faces déversantes avec un bon rocher solide, elles étaient souvent assez vierges, n’offrant aucune prise. Ou alors, beaucoup trop friables, et c’était alors très difficile de créer une bonne voie, sans utiliser de colle pour renforcer les prises. D’ailleurs, de nombreuses voies célèbres de l’époque des années 90, dont le meilleur exemple est le « Bronx » 8c+ à Orgon, sont entièrement artificielles. Certaines prises sont seulement renforcées, mais d’autres sont complètement taillées.

Le boom du bloc a changé l’essence de l’escalade sportive

Je crois que dans les années 90, avant le boom de l’escalade de bloc, il était communément admis que l’avenir de l’escalade sportive résidait dans la résistance : il suffisait d’empiler beaucoup de sections difficiles les unes sur les autres avec de très mauvais repos. Si vous regardez les voies les plus difficiles dans les parois verticales, il est facile de croire que vous ne pouvez pas vraiment tenir sur des prises encore plus petites, et que l’avenir de l’escalade est destiné à se passer dans les dévers pour l’éternité. La voie à suivre était celle des escalades parfaitement homogènes et super résistantes. Mais si ces escalades homogènes sont très rares à trouver sur le rocher, pourquoi ne pas tailler quelques voies ?

À l’époque, l’escalade de bloc n’était pas une activité très importante, mais une fois qu’elle a pris son essor, elle a ouvert la voie à des lignes plus dures et beaucoup plus naturelles. Pour faire des mouvements difficiles, il ne s’agissait pas seulement de tenir des prises minuscules, mais plutôt d’être plus fort physiquement, plus athlétique. Avec une nouvelle perspective sur ce qu’il était possible de faire en se préparant grâce au bloc, nous avons pu voir beaucoup plus de voies sportives dures émerger. Elles comportaient beaucoup plus de pas de blocs et auraient été considérablement plus faciles et plus homogènes si quelques prises avaient été taillées.

Le taillage des prises doit cesser

Quelle est la situation à l’heure d’aujourd’hui ? Le taillage des prises est souvent considéré comme quelque chose du passé, mais malheureusement, c’est toujours présent et ça sera certainement un problème même à l’avenir. Je n’ai rien contre les voies taillées du passé. Elles font partie de l’Histoire de l’escalade et ne devraient pas être modifiées. Malheureusement, il y a encore beaucoup de voies qui sont ouvertes chaque année en étant taillées. Il y a même des prises percées à l’ancienne, qui créent des mouvements en forme d’échelle. Je crois que c’est quelque chose qui doit cesser. Je suis assez ferme à ce sujet.

D’un autre côté, il y a beaucoup de cas où je n’ai pas d’avis tranché. Aujourd’hui, nous grimpons souvent sur des rochers « tendres » et de mauvaises qualités et il est souvent impossible de réaliser à quel point la qualité de la roche était mauvaise une fois que l’on voit une falaise bien développée après que tout ait été nettoyé. Santa Linya en est un parfait exemple. Au lieu de tailler des prises dans un mur vierge, nous utilisons de la colle car il est souvent nécessaire de faire des voies agréables et sûres dans le « choss » (terme désignant une roche très mauvaise). On peut se demander si cela vaut la peine de faire des voies dans ce type de rocher en utilisant beaucoup de colle. N’est-il pas préférable de laisser ce rocher de mauvaise qualité être du rocher de mauvaise qualité ? Avec du recul, je crois que cela en vaut généralement la peine. Peut-être même pour des raisons environnementales : vous n’avez pas besoin de traverser le monde entier pour vivre une bonne journée d’escalade.

Utiliser le moins de colle possible et des méthodes de nettoyage plus « agressives ».

J’étais auparavant un puriste total : je voulais le moins de modification possible du rocher. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie-t-il qu’il ne faut pas brosser avec une brosse douce ? Cela signifie-t-il qu’il ne faut pas poncer les arêtes super pointues des prises qui s’effriteraient de toute façon après de nombreuses années ? Quand est-il acceptable de renforcer une prise ? Quand est-ce dangereux ? Est-il acceptable de renforcer une petite prise qui semble se détacher du mur et quand on a le sentiment qu’elle se brisera dans quelques années ?

Personnellement, je suis passé de puriste à pragmatique au fil des ans. Après avoir grimpé dans de nombreuses régions et vu l’évolution de ces falaises, en ouvrant moi-même quelques voies, je me soucie davantage de laisser des voies belles et sûres et d’utiliser des méthodes de nettoyage plus « agressives ». Sans cette pratique, certains secteurs n’existeraient pas ou ne seraient tout simplement pas agréables à grimper. Prenons par exemple le cas de Margalef, l’un des sites d’escalade les plus célèbres. Toutes les prises y sont extrêmement tranchantes et sans limer les bords des trous, la plupart des voies seraient incroyablement douloureuses. En utilisant de la colle, il est très difficile de définir la frontière entre renforcer les prises (éviter que les prises existantes ne se cassent) et créer de nouvelles préhensions. Ma règle est d’utiliser le moins de colle possible. J’essaie plutôt de me débarrasser de toutes les prises fragiles et de ne renforcer quelque chose que lorsque c’est nécessaire. « Renforcer » une prise qui supporte à peine son propre poids, c’est déjà créer une prise artificielle pour moi. Néanmoins, créer de nouvelles voies représente beaucoup de travail et nous devrions féliciter tous ceux qui travaillent dur pour créer des voies qui nous divertissent tous. D’un autre côté, c’est une question d’éthique très difficile que d’établir des directives claires sur ce qui est OK et ce qui ne l’est pas lorsque vous créez une voie.

Les voies d’El Capitan doivent-elles être considérées comme des voies taillées ?

Détruire une belle ligne naturelle en ajoutant quelques prises artificielles est BIEN pire que de tailler une ligne complète dans une vieille carrière 100% vierge. En fait, ajouter quelques prises (par collage ou taillage) ne devrait pas être accepté, mais ce n’est pas si grave, car c’est réversible du point de vue de l’escalade, même s’il y aura toujours des traces. Le pire, c’est de changer les prises existantes. C’est irréversible ! Beaucoup de voies qui sont d’anciennes voies d’artif sont grimpables à cause des traces des broches – de petits trous créés par les broches ou les pitons laissés par les anciens grimpeurs d’artif. Ces voies doivent-elles être considérées comme taillées ? Nous parlons en fait de toutes les voies d’El Capitan. Est-il acceptable de tailler une prise pour créer un beau 7b homogène que beaucoup de grimpeurs peuvent apprécier au lieu d’un 8b que seuls quelques grimpeurs élites pourront grimper ? Mon opinion est absolument claire – ce devrait être la dernière option. Comme le fait qu’au lieu de tailler un début de voie, faire un « début au jumar » est une meilleure option selon moi, comme c’est le cas dans quelques voies à Flatanger. Dans « Walkyries » 8c, on jumarre sur une corde fixe, sur environ 6 mètres et ensuite on commence à grimper depuis une prise évidente. C’est l’une des lignes les plus classiques de Flatanger.

Ce sont mes opinions concernant le taillage des prises. Quelle est votre opinion ? Considérez-vous que le fait de tailler est une bonne ou une mauvaise chose ? »

Adam Ondra

Adam Ondra et Laura Rogora remportent le KO Boulder à Arco !

Ce week-end à Arco se tient le 34ème Rock Master Festival, l’une des compétitions les plus emblématiques de l’Histoire de l’escalade.

Le KO Boulder, une compétition de bloc captivante

Les hostilités ont débuté par le KO Boulder, une compétition de bloc après travail, où huit grimpeurs s’affrontent dans quatre passages par élimination. La veille de la compétition, les athlètes peuvent tester les blocs. Les ouvreurs peuvent donc se permettre de créer des blocs particulièrement difficiles, plus durs que sur des Coupes du Monde où les grimpeurs n’ont que quelques minutes pour en venir à bout. Le jour de la finale, la compétition est composée de cinq manches : pour chacune d’entre elles, les grimpeurs ont trois chances pour tenter d’atteindre le sommet du bloc. Les points seront attribués après chaque tour, en tenant compte de la prise la plus haute atteinte et du nombre d’essais. Chaque tour voit l’élimination de deux grimpeurs, jusqu’à ce qu’il ne reste que trois compétiteurs pour le combat final.

Laura Rogora remporte l’or !

La compétition a démarré fort chez les femmes, où quatre grimpeuses sont arrivées à valider le premier bloc dès leur première tentative des finales. Tout d’abord notre française Fanny Gibert, suivie par l’autrichienne Jessica Pilz, l’italienne Laura Rogora et  la britannique Molly Thompson-Smith. Au deuxième essai, les slovènes Vita Lukan et Mia Krampl ont réussi également à enchaîner le bloc. Malheureusement, la tchèque Eliska Adamovska et l’italienne Giorgia Tesio ont toutes les deux été éliminées à l’issue de ce premier bloc.

© ph. Newspower.it

Dans le deuxième passage, Fanny Gibert, Laura Rogora et Vita Lukan réussissent également le bloc du premier coup. Molly Thompson-Smith abandonne après trois tentatives infructueuses. Jessica Pilz et Mia Krampl se battent alors pour la troisième position : aucune des deux n’atteint le sommet lors des deux premiers essais, mais elles y parviennent lors du dernier. Jessica Pilz passe alors ce second round avec succès après que les juges l’aient départagée de la slovène grâce aux résultats du bloc précédent. Mia Krampl, gagnante en 2019 et Molly Thomposon-Smith sont alors éliminées.

Jessica Pilz, Vita Lukan et Laura Rogora se présentent alors devant le dernier bloc. Toutes les trois, avec des méthodes différentes, atteignent le top au tout premier essai. Le jury doit alors analyser tous les blocs précédents pour déterminer le vainqueur. Laura Rogora gagne, suivie de Vita Lukan et Jessica Pilz.

© ph. Newspower.it

Adam Ondra, vainqueur !

Quelques minutes plus tard, c’était au tour des hommes. D’entrée de jeu, Adam Ondra donne le ton : il est le seul à atteindre le sommet du premier bloc dès le premier essai. Lors du deuxième essai, son compatriote tchèque Martin Stranik y arrive à son tour. Et lors du troisième essai, l’allemand Yannik Flohé passe aussi.

© ph. Newspower.it

Seuls quatre grimpeurs auraient dû continuer après le deuxième bloc, mais les italiens Filip Schenk, Stefano Ghisolfi Michael Piccolruaz et Ludovico Fossali avaient le même score avec Domen Skofic. Ainsi, les huit grimpeurs sont passés au bloc suivant, également difficile, sans que personne n’atteigne le sommet.

Les grimpeurs affirment que le quatrième bloc était le plus difficile. Mais Adam Ondra livre une véritable démonstration, avec des mouvements à couper le souffle et atteint le sommet dès son premier essai. Martin Stranik arrive presque à enchaîner le bloc également mais tombe.

Ainsi, Adam Ondra remporte la compétition devant Martin Stranik et Filip Schenk.

Après notre journée d’entraînement dans les blocs, je pense que les ouvreurs ont pensé que les blocs étaient trop faciles, et ils ont rendu tous les passages, sauf le dernier, beaucoup plus difficiles 🤯 Le premier est passé de physique à super physique. Dans le deuxième bloc, quasiment toutes les prises ont été modifiées et sont devenues plus mauvaises, ce qui l’a rendu presque impossible. Le bloc trois était une dalle, et nous avons à peine fait un mouvement. Mais le quatrième bloc était exactement le même que lors de l’entraînement, j’étais juste à ma limite, et c’était incroyable de le réussir dès mon premier essai, d’être le seul grimpeur à le faire et de prendre la première place. Je suis  aussi heureux pour Martin Stranik, qui a pris la deuxième place 💪 »

Adam Ondra

Le classement

Hommes

1. Adam Ondra (CZE)
2. Martin Stranik (CZE)
3. Filip Schenk (ITA)
4. Yannik Flohè (GER)
5. Michael Piccolruaz (ITA)
6. Domen Skofic (SLO)
6. Stefano Ghisolfi (ITA)
6. Ludovico Fossali (ITA)

Femmes

1. Laura Rogora (ITA)
2. Vita Lukan (SLO)
3. Jessica Pilz (AUT)
4. Fanny Gibert (FRA)
5. Mia Krampl (SLO)
6. Molly Thompson-Smith (GBR)
7. Giorgia Tesio (ITA)
8. Eliska Adamovska (CZE)

Comment Adam Ondra est passé de la première à l’avant-dernière place pendant le passage de Jakob Schubert ?

Ce soir, c’est la désillusion pour Adam Ondra. Après plus de deux ans passés à s’entraîner et à se concentrer uniquement pour ce jour, le tchèque n’a pas atteint son objectif. Lui qui visait la première médaille d’or des Jeux Olympiques d’escalade devra finalement se contenter d’une triste 6ème place.

Certains diront que son parcours est déjà exceptionnel. Que c’est une chance unique d’avoir participé aux premiers J.O de l’Histoire de l’escalade. Mais quand on est onze fois titrés aux Championnats du Monde et que l’on est considéré comme le meilleur grimpeur de la planète, ce n’est pas suffisant.

Une compétition compliquée pour Adam Ondra

Pourtant Adam Ondra a frôlé du bout des doigts l’or olympique. Grâce au forfait de Bassa Mawem, le tchèque, qui était censé l’affronter dès le premier tour, a finalement pris la 4ème place de la discipline qu’il « déteste le plus », là où il aurait normalement dû terminer 8ème, si notre français n’avait pas été blessé.

Lors des finales de l’épreuve de vitesse, Adam Ondra a battu à deux reprises son record personnel et est passé pour la première fois sous la barre des 7 secondes. © IFSC

En bloc, le tchèque n’a pas réussi à comprendre les problèmes proposés par les ouvreurs. Il avoue ne pas avoir réussi à s’adapter dans ce circuit de trois blocs, qu’il a trouvé « étrange ». Après avoir validé le premier tracé en deux essais, là où tous les autres grimpeurs l’enchaîneront à vue, il était le seul finaliste à ne pas atteindre la prise de zone du deuxième bloc. Une contre-performance qui lui valait alors la sixième et avant-dernière place de l’épreuve.

Pourtant, rien n’était encore perdu pour le tchèque. Au contraire, il lui restait à passer dans la dernière épreuve, la difficulté, sa discipline de prédilection. Une voie physique et endurante allait départager nos huit finalistes. Adam Ondra était attendu comme le grand favori de cette dernière épreuve de la journée. Il était, sur le papier, l’homme à pouvoir nous libérer cette ultime voie olympienne.

Médaillé d’or, le temps d’un instant…

Adam s’élançait dans la voie à une allure folle. Très vite, il atteignait les premières difficultés ayant fait chuter les autres finalistes avant lui et parvenait aisément à les dépasser. Mais au fil des mouvements, le tchèque se fatiguait. Il faut dire que la voie n’offrait que peu de repos. Et plus Adam montait, plus la voie devenait résistante. Un pur tracé d’endurance, mettant à mal les avant-bras des grimpeurs.

Il aura fallu attendre les dernières secondes pour que le podium des J.O se décide.

À quelques mouvements du sommet, le numéro 1 mondial explose. Il ne parvient plus à lutter contre la gravité et est emporté dans les airs, pourtant si près du top. Mais il prenait toutefois très largement la première place du classement de l’épreuve de difficulté. Alberto Gines Lopez, qui passait après lui, ne parviendra pas à dépasser la marque laissée par le tchèque. Il ne restait donc plus qu’un gros candidat à passer: Jakob Schubert.

C’est l’autrichien qui allait donc déterminer le podium olympique. S’il tombait entre la prise 38 (dernière prise tenue par Alberto Gines Lopez) et la prise 42 (dernière prise tenue par Adam Ondra), non seulement Adam remportait l’épreuve de difficulté, mais en plus, il remportait également le classement combiné et la médaille d’or olympique ! Le tchèque touchait du doigt son rêve, mais son destin était entre les doigts de l’autrichien.

Pendant que Jakob Schubert effectuait ces quatre mouvements au sommet de la voie, entre la prise 38 et 42, Adam Ondra était donc médaillé d’or… le temps de quelques secondes seulement. Car l’autrichien parviendra à dépasser la dernière prise tenue par le tchèque. Mieux encore, il se jettera à deux mains sur la dernière prise, et réussira à enchaîner la voie.

Un classement final totalement chamboulé

Jakob Schubert, qui était bon dernier au classement général à l’issue des deux premières épreuves, remontait alors à la troisième place du classement, décrochant le bronze. Quant à Adam Ondra, il passait de la première place… à l’avant-dernière de ces finales.

Les résultats du combiné

Dernière minute: Adam Ondra ne participera pas à la Coupe du Monde de bloc ce week-end !

Le duel entre Tomoa Nagasaki et Adam Ondra n’aura finalement pas lieu ce week-end. Le tchèque vient tout juste d’annoncer qu’il ne prendra pas le départ de la troisième Coupe du Monde de bloc de la saison dans quelques heures.

En effet, en finale la semaine dernière, Adam Ondra s’est blessé à l’épaule. Même si la blessure ne semble pas trop importante, par prudence, le numéro 1 mondial préfère faire l’impasse sur cette compétition, par peur d’aggraver la situation.

Même si j’attendais avec impatience ce week-end de compétition, même si en ce moment je meurs d’envie de participer à des compétitions, je laisse la raison prendre le dessus sur la passion et je fais le choix de ne pas concourir ce week-end.

Je me suis blessé à l’épaule en finale la semaine dernière. Ce n’est pas très grave, je peux toujours grimper, mais certains mouvements me font tout de même mal et sont trop dangereux pour moi. Si je décidais de prendre part à la compétition, je me serais certainement retrouvé dans une situation où j’aurais dû abandonner pour éviter une blessure grave. »

Adam Ondra

Adam Ondra nous apprend à travailler une voie efficacement

Adam Ondra nous partage son expérience dans la façon de travailler une voie dure. Il prend notamment comme exemple concret son travail dans « Perfecto Mundo » 9b+. Le tchèque nous décrit sa tactique de travail dans la voie. Pourquoi avoir décidé de travailler des sections de la voie au lieu d’essayer de l’enchaînement directement depuis le bas ? Est-ce une bonne idée de se strapper le bout des doigts pour préserver sa peau ? Comment aborder les premiers essais que l’on fait dans une voie ?

Adam Ondra nous dévoile sa façon de faire:

« En travaillant une voie, vous apprenez à mieux la connaître. Votre corps et votre esprit savent parfaitement quoi faire, vous optimisez votre façon de grimper. La voie ne devient pas plus facile, les prises ne sont pas meilleures et la distance entre elles n’est pas plus courte, mais la connaissance de la voie est ce qui vous permet de la rendre possible. Ou pas.

Lorsqu’une voie est trop difficile pour être grimpée à vue ou flash, je n’essaie généralement pas de monter le plus haut possible au premier essai. Évidemment, il est très difficile de savoir à l’avance si j’ai une chance ou non de l’enchaîner immédiatement, c’est pourquoi je fais presque systématiquement un premier essai correct dans toutes les voies plus faciles que 9a, car en vrai, tout peut arriver.

Les spécificités de « Perfecto Mundo »

Dans le cas de « Perfecto Mundo », c’était cependant assez clair. Mon niveau est loin d’être proche du 9b+ flash ou à vue. De plus, j’avais déjà grimpé les 7 premières dégaines de « Perfecto Mundo » car cette section est partagée avec une voie appelée « Gancho Perfecto », que j’ai enchaînée en 2011. Donc même si j’avais réussi la voie lors de mon premier essai, cela n’aurait pas été un flash en raison de ma connaissance préalable de la première section.

Lors de mes premiers essais, je passais généralement beaucoup de temps dans la voie, la plupart du temps en étant juste pendu à la corde, considérant toutes les séquences possibles. Parfois, cela n’a rien à voir avec un effort physique, c’est plutôt un travail de méditation. Je ne me décide pas vraiment instantanément pour la première méthode possible qui me vient à l’esprit et qui me semble faisable, j’essaie toujours de m’assurer que j’ai envisagé toutes les possibilités avant de me lancer.

Une longue voie très résistante

Mes deux premiers essais dans le Perfecto Mundo ont été excellents. Je n’ai même pas passé beaucoup de temps à inspecter les prises, car j’avais les vidéos d’Alex Megos, de Stefano Ghisolfi et de Jakob Schubert. J’ai essayé la plupart de leurs méthodes et les mouvements m’ont paru relativement « simples » lorsqu’ils sont faits individuellement. Comme c’est le cas dans la plupart des voies, lorsque vous commencez à mettre des essais depuis le bas, même les mouvements « simples » semblent soudainement tout à fait impossibles.

La raison pour laquelle on finit par enchaîner une voie est la mémoire corporelle et l’amélioration de la fluidité de notre escalade. Vous ne devenez pas nécessairement plus fort en essayant la voie (c’est d’ailleurs souvent exactement le contraire), mais vous la maîtrisez parfaitement. Plus la voie est difficile, plus vous l’avez réglée dans les moindres détails et plus vous avez besoin de temps et d’essais pour atteindre cet état. « Perfecto Mundo » est une longue voie très résistante Vous devez beaucoup grimper, avec peu de possibilités de repos. La première section vaut à peu près 9a en elle-même. Et puis il y a ce crux bien distinct qui parait assez simple quand il est fait individuellement (je ne pense pas que le mouvement en lui-même soit plus dur qu’un pas de bloc en 7C), mais comme il exige beaucoup de puissance explosive, il devient vraiment délicat de le faire même avec une légère fatigue.

S’il y avait un mouvement de difficulté similaire, mais nécessitant moins de puissance explosive et plus de puissance dans les doigts, il serait beaucoup plus facile de le faire car il est toujours plus facile d’avoir de la puissance dans les doigts en étant fatigué que de la puissance explosive brute. La partie supérieure ne vaut pas plus que 8b, mais avec la fatigue accumulée, il est encore assez facile de tomber à cet endroit.

© Petr Chodura

Ma tactique de travail

Ma tactique de travail peut paraître assez surprenante dans le cas de « Perfecto Mundo ». Je connaissais ce crux et je voulais m’assurer qu’à chaque fois que je l’atteignais, j’avais de réelles chances de le passer. Si j’avais commencé à mettre des essais depuis le bas dès le premier jour, je serai arrivé relativement facilement au crux, mais j’aurais alors été à des années lumières de le réussir.

Je me suis donc fixé comme défi d’essayer d’enchaîner la voie depuis un certain point. Le premier jour, j’ai réussi le crux à partir de la dégaine numéro 7 (le crux est situé à la dégaine numéro 10). Même si je suis tombé dans la section du haut (plus par erreur que par manque de puissance), j’étais confiant et je me suis dis que je pouvais commencer à enchaîner la voie depuis le point inférieur. C’est pourquoi, mon prochain objectif a été d’enchaîner la voie depuis la dégaine numéro 5. Je devais donc grimper jusqu’à la cinquième dégaine, prendre un bon repos en restant pendu à la corde, puis commencer réel mon essai. Je pensais réussir à faire cette liaison en seulement quelques jours, mais malheureusement, les mauvaises conditions sont arrivées et même les mouvements les plus faciles m’ont tout d’un coup semblé très durs. J’ai continué à essayer pendant plusieurs jours malgré le mauvais temps, mais j’ai fini par arrêter et attendre patiemment que de meilleures conditions arrivent.

Est-ce une bonne solution de se strapper les doigts ?

Ce qui était vraiment délicat à gérer en travaillant « Perfecto Mundo », c’est la peau au bout de mes doigts. J’aurais ADORÉ essayer le mouv du crux encore et encore, pour bien l’intégrer, pour augmenter ma confiance en moi et pouvoir le répéter plusieurs fois de suite, mais c’était tout simplement impossible. Une bonne peau et de très bonnes conditions météorologiques vous permettent d’essayer ce seul mouvement (du mono à la pince) environ six fois par jour avant de saigner.

S’ouvrir le bout du doigt est ce que vous voulez absolument éviter parce qu’une fente sur cette partie du doigt met plusieurs jours à cicatriser, et ensuite elle devient fragile et peut se rouvrir rapidement. Grimper avec une bande de strap autour du doigt est une option, mais cela rend le mouvement beaucoup plus difficile. En fait, j’ai eu l’impression que tout le mouvement était exécuté d’une manière assez différente en ayant le doigt strappé, ce qui ne permet pas vraiment de travailler la mémoire corporelle. Ma tactique a donc été de ne pas m’ouvrir le doigt sur ce mouvement. Résultat, ça a marché, mais je n’ai pas vraiment travaillé ce mouvement suffisamment.

En essayant la voie pendant de nombreux jours, je n’ai cessé de trouver de petits détails qui rendaient la voie toujours un peu plus facile. Parfois, ces « découvertes » semblaient faire une énorme différence, mais après un nouvel essai, je m’apercevais que faire ce mauvais coincement de genou ou utiliser cette minuscule prise intermédiaire ne faisait que demander plus d’énergie. Mais j’ai vraiment pris beaucoup de temps pour examiner si ma méthode était parfaite et était la plus efficace pour moi.

Une bonne raison de revenir

Lorsque de meilleures conditions sont arrivées (après plus d’un mois passé à Margalef), je me suis senti prêt à sauter le « départ-de-la-5ème-dégaine » et à commencer à mettre de vrais essais depuis le sol. Je me sentais si près du but, plusieurs fois j’ai presque tenu la pince dans le crux, mais je tombais dans le mouvement juste après. Plus l’automne avançait, plus je me sentais fatigué. Malgré le fait que je connaissais la voie sur le bout des doigts et que je randonnais la partie du bas presque sans effort, j’ai fini par échouer. Une bonne raison de revenir ! »

Le carnet de croix complet d’Adam Ondra disponible en ligne !

Adam Ondra vient de mettre en ligne son carnet de croix sur son site internet.

Savez-vous combien de voies entre le 8a et le 9c Adam Ondra a enchaîné ? 1631 !

Le meilleur grimpeur de la planète vient de créer une nouvelle rubrique sur son site officiel, qui recense toutes ses croix, du 8a au 9c.  Il est donc possible d’avoir accès à ses 1631 voies enchaînées, en les triant par cotation, par nom ou par date d’ascension. Quand certaines croix ont été filmées, alors un lien Youtube redirige vers la vidéo de son ascension. Certaines voies sont également décrites par Adam, qui livre ses impressions et anecdotes sur la ligne en question.

Notons que dans le menu déroulant qui permet de trier les cotations, Adam a déjà créé des onglets pour de futurs 10a et 10a+ 😉

Accédez au carnet de croix d’Adam Ondra

Éthique: Adam Ondra s’exprime sur l’utilisation des genouillères en escalade !

L’utilisation de genouillères, bien que de plus en plus fréquente, est un sujet très controversé dans la communauté de l’escalade. Adam Ondra est l’un des précurseurs de cette nouvelle technique de coincements de genou à tout-va. Au milieu de toutes les critiques faites sur cette nouvelle méthode moderne et son impact sur l’éthique de notre sport, Adam Ondra a laissé entendre sa voix.

Il y a quelques jours, Alex Megos avait poussé un coup de gueule concernant l’éthique en escalade. D’après lui, de plus en plus de grimpeurs se concentrent uniquement sur le « combien » (la cotation enchaînée), au détriment du « comment » (la façon dans la voie a été grimpée).

Suite à cette réflexion qu’Alex avait publié sur les réseaux sociaux, nombreux étaient ceux à citer en commentaires Adam Ondra et ses coincements de genou. Comme une réponse, Adam Ondra a décidé de nous donner son avis sur l’utilisation des genouillères en escalade. D’après lui, oui, les genouillères rendent des ascensions plus faciles. Ça peut sembler immoral, notamment dans des voies historiques où la première ascension a été faite sans ce nouvel équipement à la mode. Mais d’un autre côté, certains coincements de genou ne changent pas vraiment la difficulté de la voie en elle-même et sont plutôt une question de style. Adam Ondra va même jusqu’à avouer que certaines voies peuvent être moins belles, plus contraignantes et moins homogènes si elles sont grimpées en posant son genou contre la roche pour se reposer.

  • Voici l’ensemble de la réflexion d’Adam Ondra sur l’utilisation des genouillères:

« L’escalade est un sport (et c’est même bien plus que cela) sans arbitre, et son éthique n’est pas écrite noir sur blanc, tous les grimpeurs ne sont pas souvent d’accord à ce sujet, et de plus, c’est un sport qui ne cesse d’évoluer. Un sujet qui est très souvent discuté de nos jours est l’utilisation des coincements de genou, ou plutôt l’utilisation des genouillères pour les coincements de genou. Il est surprenant de constater que les genouillères ne sont que plus communément utilisées dans le milieu de l’escalade seulement depuis quelques années. Il est vrai qu’il y a quelques falaises comme Hueco, Rifle ou Jailhouse où les locaux utilisent depuis des décennies d’assez bonnes genouillères faites maison, en utilisant du ruban adhésif pour les empêcher de bouger sur leurs jambes. En Europe, nous avons vu quelques genouillères faites maison par le passé, mais c’était plus pour lutter contre la douleur du rocher contre la peau, et pas vraiment pour augmenter l’adhérence. Pendant de nombreuses années, mon approche a été la suivante : je grimpais en short, je n’utilisais que très peu de genouillères, afin de laisser le temps à ma peau de s’adapter, à force, elle devenait vraiment plus dure et je pouvais supporter la douleur de coincer plusieurs fois mon genou dans une même voie. Parfois, je me ponçais les genoux avec du papier de verre quelques jours avant de partir en trip d’escalade, pour être mieux préparé. Ça a par exemple très bien fonctionné pour « First Round First Minute » 9b. Ma vieille genouillère faite maison ne fonctionnait pas pour ce coincement de genou, je n’arrivais pas à le sentir correctement. Sans ma genouillère, ma peau nue n’adhérait pas suffisamment non plus. J’ai donc fini par grimper la voie en jeans, en utilisant un petit morceau de papier toilette humide que j’avais appliqué sur ma peau juste avant de partir, afin que mon jean colle parfaitement à ma peau et finalement, cela avait permis à mon genou d’adhérer dans le coincement de genou.

Les nouvelles genouillères modernes sont si bien faites qu’elles sont non seulement confortables, mais elles permettent aussi de protéger la peau de nos genoux – ce qui veut dire que faire des coincements de genou n’a jamais été aussi amusant. Elles permettent surtout de réaliser des coincements de genou là où c’était impossible de le faire auparavant. Et cela pourrait rendre certaines ascensions beaucoup plus faciles. Mon opinion est qu’il s’agit simplement d’une évolution de l’escalade. La plupart d’entre nous ne considèrent pas les chaussons d’escalade ou la magnésie comme de la triche. Il est triste, même pour moi, de voir parfois qu’une voie peut être grimpée d’une manière différente en utilisant une genouillère, ce qui rend souvent la voie moins belle et moins homogène. Mais c’est une chose que nous devons accepter. Même pour moi, il n’a pas été facile de voir Stefano Ghisolfi utiliser des genouillères dans « Change », mais voilà, c’est l’évolution de notre sport et dans ce cas, heureusement, je ne pense pas que cela change la cotation.


Lire aussi L’éthique ? Alex Megos nous en parle à l’occasion du nouveau 8C bloc qu’il vient d’enchaîner !


Alors que les genouillères sont confortables pour grimper, plus on les porte régulièrement, plus on fait des coincements de genoux et plus on s’améliore progressivement. C’est une technique qui doit être pratiquée tout comme apprendre à arquer ou faire des jetés. D’un autre côté, cela conduit parfois à une situation où faire 30 coincements de genou dans une voie n’est en fait plus du tout efficace, et vous grimperiez sans doutes mieux en faisant moins de coincements de genou et en prenant davantage de repos dans la voie. Ayant grandement amélioré mes compétences dans cette technique particulière, je déniche souvent un coincement de genou, ce qui m’excite à l’idée de savoir que c’est peut-être le petit truc, la petite subtilité, qui va me faire enchaîner la voie, mais parfois je découvre quelques essais plus tard que le coincement est si mauvais qu’il n’aide pas du tout. Évidemment, cela dépend de vos compétences en matière de coincements de genou. Quelqu’un qui n’est pas doué là dedans préférera en sauter quelques-uns, alors que pour d’autres grimpeurs ces coincements de genou peuvent être salvateurs.

Dans le cas de « Perfecto Mundo », tous les coincements de genou sont très marginaux. Si vous n’êtes pas particulièrement un adepte de cette technique, vous ne vous donnerez probablement pas la peine de les utiliser. J’ai moi-même été très hésitant sur la plupart d’entre eux – s’ils m’aident vraiment ou si je ferais mieux de passer sans les utiliser. Je pense qu’à l’avenir, pour de nombreuses voies, la décision de porter ou non une genouillère pour certains coincements de genou dérisoires sera une décision propre à chacun.

Il est vrai, malheureusement, que les genouillères pourraient rendre la cotation un peu plus incohérente. Si certains coincements de genou peuvent être impossibles à réaliser pour les personnes de petite taille, le problème inverse peut également se poser. Pour l’instant, ça ne me pose aucun problème d’éthique d’utiliser des genouillères lors de mes premières ascensions ou dans des voies ouvertes récemment depuis que les genouillères sont plus accessibles. D’un autre côté, il y a des voies vraiment historiques comme « Hubble », le premier 8c+ ou 9a du monde (la cotation de cette voie n’est pas le sujet de cet article) où l’utilisation d’une genouillère peut être discutée, car Ben Moon, en 1990, ne connaissait pas cette technologie. Et il est peut-être juste de dire que seules les ascensions qui ont été faites dans le même style que celle de Ben comptent. Très bien, mais les chaussons d’escalade ont évolué, les cordes aussi et la plupart des grimpeurs n’ont pas la même coupe rasta très lourde qu’avait Ben sur la tête en 1990 !

En plus de cela, il n’est pas si facile de définir une frontière claire et évidente sur les coincements de genoux. Si vous ne grimpez qu’en short, c’est simple, vous n’utilisez que votre peau nue. Si vous portez des pantalons, certains modèles sont plus adaptés aux coincements de genou, certains jeans sont mieux adaptés que d’autres pantalons, etc… Je pense même qu’il est possible de trouver un textile qui serait presque aussi bon que le caoutchouc. Alors jusqu’où aller ? »

© Petr Chodura

Adam Ondra débute l’année 2021 par une moisson de croix… En France !

Alors qu’il a finalement quitté la falaise de Margalef, Adam Ondra est venu fêter le réveillon dans le sud de la France. Il repart avec une belle moisson de croix, enchaînant quelques-uns des plus grands classiques des Calanques.

Adam Ondra a finalement quitté la falaise de Margalef. Bredouille. Il n’a pas réussi à enchaîner « Perfecto Mundo » 9b+ malgré trois semaines passées à travailler la voie en Espagne. Il était venu l’heure de rentrer pour lui. Mais sur son chemin du retour, le tchèque a décidé de passer le réveillon en France, près de Marseille. Une belle opportunité pour lui d’enfiler son baudrier pour enchaîner quelques classiques français !

En une journée, il s’offre plusieurs 8b+ à vue dans la grotte de l’Ours, sous un magnifique ciel bleu. Il réalise d’abord “Rio de janvier” 8b, puis “Bleu” 8b/b+, avant de clipper le relais de “Les Massey Ferguson” 8b+, qui n’est autre que le premier 8b+ réalisé à vue de l’Histoire de l’escalade. « Je ne pense pas que depuis l’ascension à vue de ce 8b+ par Elie Chevieux en 1995 cette voie ait été enchaînée à vue de nouveau ! ». Enfin, il terminait cette belle journée en beauté en enchaînant “Bilboqueur” 8b+ au premier essai.

Puis le lendemain, mercredi 30 décembre, Adam terminait l’année en travaillant “Ufo faire XXL” 9a, une connexion entre “Ufo” un 8c historique des Calanques en grande partie taillé par Fred Rouhling et “XXL” un 8c+ libéré par Gérôme Pouvreau. Malheureusement, après trois semaines passées à tirer sur les monos et bidoigts de Margalef, Adam Ondra s’est une nouvelle fois retrouvé confronté en grande difficulté face à ce type de préhension. En effet, ses doigts étaient trop gros pour pouvoir rentrer comme il faut dans le bidoigt du crux de “Ufo”. Impossible donc pour lui de faire la croix. Mais pour ne pas terminer l’année sur un échec, il enchaînera alors “Pepito” au premier essai, un 8a+ qu’il estime plutôt à un bon 8b+.

Enfin, le premier jour de l’année 2021 s’est soldé par une belle croix pour Adam Ondra ! Il réalise à vue “D1” 8c dans la grotte du Blavet. Une belle manière de commencer cette nouvelle année, qui s’annonce très chargée pour Adam !

  • Fin des articles
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