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3 médailles sur le championnat d’Europe de bloc jeunes 2022

C’est à Graz, en Autriche, que se sont retrouvés les meilleurs espoirs du bloc pour en découdre sur le championnat d’Europe. Sur les 6 catégories en lice, (U16, U18, U20 filles et garçons), chaque médaille d’or revient à une nation différente, dont la France en U20 fille où Zélia Avezou rafle le titre. Derrière l’autre française Selma Elhadj Mimoune sur les qualifications et les demi-finales, Zélia n’aura laissé aucune chance finale en étant la seule à toper 3 blocs. Avec un seul bloc au compteur, Selma prend l’argent, et nous aurons donc deux françaises sur le podiums de cette catégorie.

Dans le camp tricolore, c’est le Valentinois Samuel Richard en U16 qui réalise une très belle compétition. 1er à l’issue des qualifications, 2ème sur les demi-finales, il parviendra à rester sur sa lancée en finale en montant sur la 2ème marche du podium. Max Bertone, également finaliste dans cette même catégorie, prendra la 5ème position.

Les résultats des autres français:

  • Meije Lerondel, U16 – 6ème
  • Louise Puech Yazid, U16 – 11ème
  • Thomas Lemagner, U18 – 12ème
  • Lubin Leroy, U18 – 13ème
  • Tolani Etchar, U18 – 14ème
  • Julie Roquebernou, U18 – 7ème
  • Kaina Viviand, U18 – 20ème
  • Louison Burtin, U20 – 8ème
  • Eliot Barnabé, U20 – 15ème

Kentin Boulay qui suivait les jeunes sur ce championnat d’Europe nous a livré son commentaire:

Globalement les résultats sont pas mal mais on aurait pu faire mieux, il y a eu quelques petites contre performances. Le gros point positif c’est que les jeunes sont hyper investis, ils ne sont pas là pour être en colonie de vacances, on sent qu’ils se sont fixés des objectifs et qu’ils veulent les atteindre, c’est plutôt de très bonne augure pour la suite.

Si on rentre un peu plus dans le détail, chez les minimes filles on perd Louise en demi finale mais ça se joue à pas grand chose. Il ne faut pas oublier que c’est sa première année, il faut que l’expérience rentre un peu. En finale, il fallait faire 4 blocs pour atteindre le podium, donc assez exigeant mentalement. Meije passe à côté du premier bloc, un peu physique ce qui n’est pas sa qualité première, mais elle ne se démobilise pas et sort quand même les 3 suivants. Pour les minimes garçons, Max et Sam font une très belle compétition. Max ça pêche encore un peu côté physique mais il compense par sa qualité de grimpe. Sur le dernier bloc, il ne lui manque pas grand chose et si il le faisait c’était podium voir victoire! Sam il termine 2ème, super résultats sur le papier mais il était largement capable de gagner: il fait une erreur dans la dalle et ne parvient pas à se réorganiser, et c’est dommage car il suffisait d’avoir la zone pour gagner.

Chez les cadettes, Julie Roquebernou fait une finale pour sa première année à l’internationale. Un peu dur sur la finale, il y a des petites lacunes techniques qui l’empêchent d’exprimer pleinement son potentiel. Kaina passe à côté de son tour de demi, un peu fatiguée de sa longue saison où elle était aussi sur les compétitions de diff. En cadet, c’est vraiment dommage, Lubin, Tolani et Thomas  avaient bien le niveau, mais en demi ils tombent un peu tous dans les blocs finaux, mais malheureusement c’est le jeu de la compétition, un petit manque d’engagement, ça se joue à pas grand chose.

En junior, Saula est un peu limite physiquement mais bien qu’elle compense par la technique, ça ne suffira pas pour la finale. En finale, Selma perd un peu ses moyens, le curseur d’intensité est monté un peu et elle a manqué de lucidité, surtout avec la pression de passer dernière, elle était un peu déçue de ne pas avoir eu de bonnes sensations, mais ce sont des petits réglages, on verra ce que ça donne sur les championnats du monde. Zélia quant à elle aura été impériale, un gros mental, et c’est ce qui lui permet de gagner haut la main, vraiment une très belle escalade. Chez les juniors garçons, Eliot passe à côté de sa demie avec une année pas facile suite à son retour de blessure, et pour Louison, il nous fait une très belle grimpe, il se libère mentalement et il nous fait une belle finale. Il passe à pas grand chose de monter sur le podium.

Rumeur : Shawn Raboutou a-t-il enchaîné deux 9A bloc sans le dire à personne ?!

Les rumeurs vont bon train ! Shawn Raboutou, qui a récemment enchaîné un nouveau 8C+, aurait également libéré deux 9A bloc coup sur coup il y a quelques mois, sans communiquer sur cette performance.


Enchaîner deux 9A blocs dans le plus grand des secrets

Retour le 18 mai 2022. Une publication attire notre attention dans le fil d’actualité d’Instagram : Shawn Raboutou vient de communiquer sur l’une de ses performances. Un fait tellement rare, qu’il est à prendre au sérieux. En effet, l’Américain est loin d’être le grimpeur le plus connecté de la planète. Très discret, il ne s’étend jamais sur ses exploits, pourtant dantesques. Preuve en est avec son post du jour :

« L’été dernier, j’ai enchaîné un vieux projet de Dave Graham à Fionnay, en Suisse. Ce mec grimpe comme s’il venait de 2030… Tellement en avance sur son temps. Merci DG de toujours nous inspirer ! « .

En à peine quatre lignes, il venait d’annoncer la première ascension de l’un des blocs les plus durs d’Europe. En toute simplicité. Et surtout, des mois après son enchaînement ! En effet, au moment où Shawn communique sur cette performance, nous sommes le 18 mai 2022, soit une dizaine de mois après son exploit. Durant tout ce temps, cette performance est restée dans le plus grand des secrets.

À partir de ce moment, une rumeur allait se répandre rapidement : Shawn aurait également enchaîné deux 9A bloc, sans les avoir annoncés. Un premier commentaire nous met la puce à l’oreille. Celui de sa petite soeur, Brooke Raboutou. Alors que de nombreux grimpeurs félicitent Shawn pour sa performance, la grimpeuse olympienne, qui brille sur le circuit international cette saison, écrivait : « Si seulement ils savaient ». Robyn Erbesfield, mère de Brooke et de Shawn, et quatre fois vainqueur du classement général des Coupes du Monde entre 1992 et 1995, surenchérissait en répondant à sa fille : « Si seulement !!! ».

Un deuxième commentaire sèmera le doute, celui de Felipe Camargo. Le fort grimpeur Brésilien déclarait : « Mec, tu aurais dû poster ça il y a des mois… il y en a deux autres que tu dois poster… dépêche-toi ! 😂😂😂 »

D’autres grimpeurs indiquaient encore que ces deux ascensions toujours secrètes seraient d’un niveau encore plus élevé que 8C+.

Une rumeur… Confirmée ?

Depuis, cette rumeur semble bel et bien confirmée. De nombreux grimpeurs et médias ont révélé que Shawn avait réellement enchaîné deux des plus gros projets du monde, sans en parler. Voici ce que l’on sait.

« Megatron Project » 9A

Shawn Raboutou aurait libéré le fameux « Megatron Project », que Daniel Woods essaye depuis deux ans. Situé dans l’Eldorado Canyon, ce bloc est une extension de « Tron », un 8B+ sur une proue déversante, ouvert en 2017 par Daniel Woods. « Megatron » consiste à débuter sept mouvements plus bas, qui valent 8C à eux seuls, avant de rejoindre les dix mouvements de « Tron » 8B+, sans possibilité de repos entre les deux sections.

« Alpha Moon Project » 9A

Situé en Suisse, l' »Alpha Moon Project » est un projet découvert par Dave Graham il y a près de vingt ans. En novembre dernier, il avait travaillé le bloc aux côtés de Shawn Raboutou et William Bosi. Ensemble, le trio avait réussi à comprendre et déchiffrer tous les mouvements de ce bloc énigmatique. Il consiste à empiler deux mouvements en 8B+ dans un long 8C+, sans aucun repos entre chaque mouvement.

Interrogé sur l’ascension supposée de Shawn Raboutou dans ce bloc, Dave Graham a simplement déclaré : « Sans commentaire ! ».

Des images de Shawn Raboutou et Dave Graham quand ils travaillaient « Alpha Moon Project » en novembre :

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Dave Graham (@dave_graham_)

Shawn Raboutou, 24 ans et déjà l’un des plus grands !

Depuis quelques années, l’Américain Shawn Raboutou, 24 ans seulement, s’impose comme l’un des jeunes talents les plus brillants de la planète. En quelques années, il a répété les lignes les plus difficiles du monde, tout en y ajoutant quelques-unes de ses oeuvres.

En 2018, il libérait ainsi « Off The Wagon Sit », connu pour être le premier 8C+ de Suisse. Il a également signé la première ascension de « Big Z » 8C+, « Fuck the System » 8C+, « Road Kill » 8C et « Fallen Angel » 8C. En plus de ces premières ascensions, il a également répété les blocs les plus durs de la planète, comme « Livin’ Large » 8C+, « The Creature from the Black Lagoon » 8C+, « Finnish Line » 8C, ou encore « Khoikhoi » 8C.

En bref, Raboutou fait partie des meilleurs de la discipline. Mais à la différence de la plupart des grimpeurs professionnels, pour qui la publication de leurs exploits fait partie intégrante de leur métier, Raboutou est beaucoup plus discret lorsqu’il s’agit de communiquer sur ses performances.

Une communication à contre-courant

L’avènement des réseaux sociaux a permis aux grimpeurs de disposer d’un canal de communication inédit afin de mettre en lumière leur activité. Tous les grimpeurs professionnels communiquent quasiment en direct sur leurs performances, que ce soit en compétition ou en falaise. Alors que l’escalade est un sport en plein essor et que de plus en plus de marques s’intéressent à cette pratique, communiquer sur ses réalisations est devenue une vraie part du métier de grimpeur pro. Pour un sponsor, la valeur d’un athlète est directement liée à sa visibilité sur les réseaux sociaux (en plus de sa volonté et sa motivation à participer à des stages, à apparaître dans des films, à parler aux médias, afin de promouvoir la notoriété de la marque).

Mais Shawn Raboutou va à l’encontre de cela. Au contraire, il est peu actif sur les réseaux sociaux, qu’il semble prendre avec beaucoup de légèreté. Il n’est pas rare de le voir poster des photos de ses vacances ou de ses soirées entre amis, plutôt que de parler de ses accomplissements sur le rocher, aussi fous soient-ils. Durant ces deux dernières années, il n’a par exemple publié que 18 posts sur Instagram, là où Adam Ondra en a posté 333 sur la même période.

Le 18 mai 2022, il avait communiqué sur son ascension de « Fuck The System », enchaîné quasiment un an plus tôt. Plus récemment, on apprenait son enchaînement de « The Story of 3 Worlds » des mois après la date de son ascension, sans même que Shawn en parle sur ses propres réseaux sociaux.

En plus d’être l’une des plus grosses révélations ces dernières années, Shawn Raboutou est également membre de l’une des familles les plus « royales » de l’escalade, étant le fils de Robyn Erbesfield et Didier Raboutou et le frère de Brooke Raboutou. Ces deux faits le placent dans une position privilégiée, qui lui permet de ne pas avoir à exposer constamment ses performances sur les réseaux, tout en conservant ses sponsors.

Et puis finalement, être un grimpeur professionnel, c’est avant tout être un leader et un modèle, ce que Raboutou incarne pleinement.

Rendez-vous dans deux ans pour les J.O de Paris 2024 !

C’est officiel : les épreuves d’escalade des Jeux Olympiques de Paris 2024 se dérouleront du 5 au 10 août.

Le décompte est lancé. Dans deux ans jour pour jour, les épreuves d’escalade des J.O de Paris 2024 seront lancés.

Si des sports débuteront dès le 24 juillet 2024, (le handball, le rugby et le football ouvriront le bal), l’escalade fera son entrée douze jours plus tard, le lundi 5 août 2024, durant six jours consécutifs !

C’est le site du Bourget, à Paris, qui accueillera les épreuves et les 68 grimpeurs olympiens (28 athlètes pour la vitesse et 40 pour le combiné bloc/difficulté). Il faut savoir que le centre d’escalade du Bourget est le seul équipement sportif construit spécifiquement pour Paris 2024, avec le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis. Il sera doté de six murs d’escalade, spécialement construits pour les Jeux : trois murs dédiés à l’entraînement et l’échauffement (2 indoor et 1 outdoor) et trois murs dédiés à la compétition, situés en extérieur.

6000 spectateurs pourront assister aux 4 épreuves prévues : le combiné masculin bloc/diff, le combiné féminin bloc/diff, ainsi que les épreuves de vitesse hommes et femmes.

Voici le programme complet

Lundi 5 août 2024
10h00 – 14h00
Qualifications bloc hommes et qualifications vitesse femmes
Mardi 6 août 2024
10h00 – 14h00
Qualifications bloc femmes et qualifications vitesse hommes
Mercredi 7 août 2024
10h00 – 13h15
Qualifications difficulté hommes et finales vitesse femmes
Jeudi 8 août 2024
10h00 – 13h15
Qualifications difficulté femmes et finales vitesse hommes
Vendredi 9 août 2024
10h15 – 13h20
Finales bloc/diff hommes
Samedi 19 août 2024
10h15 – 13h20
Finales bloc/diff femmes

 

Comment se procurer des places pour les Jeux Olympiques ? Un système inédit !

Dix millions de billets seront commercialisés pour les Jeux Olympiques. Mais alors comment se procurer ces places pour assister aux épreuves olympiques ? Le comité d’organisation de Paris 2024 va lancer un système inédit.

Il faudra se rendre dès décembre 2022 sur une plateforme en ligne pour s’inscrire à un tirage au sort et potentiellement se voir attribuer un créneau d’achat. Ainsi, à partir de février 2023, les plus chanceux pourront choisir leurs billets selon l’ordre établi par le tirage au sort.

Si je suis la première personne tirée au sort, j’ai accès pendant plusieurs heures à tous les billets. Si j’ai le deuxième créneau d’achat, j’ai accès à tout, moins ce qu’a acheté le premier. C’est intéressant parce que ça permet de désengorger le système en amont. Ça permet d’avoir la certitude de ce que l’on achète réellement. Les places seront centralisées mondialement sur la plateforme. »

Michaël Aloïsio, directeur général adjoint du comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) de Paris 2024.

Seb Bouin frappe encore à Flatanger !

Toujours à Flatanger, Seb Bouin continue de frapper fort ! Après avoir libéré la première longueur de « Change », il a maintenant réussi la deuxième longueur, qu’il décrit comme un « dur 9a ».

Seb Bouin est décidément en grande forme ! Arrivé à Flatanger il y a trois semaines, les croix s’enchaînent pour notre Français. Afin de parfaire sa condition physique pour son énorme projet en 9c, Seb travaille d’autres voies du même style dans la grotte.

Il a dans sa ligne de mire « Change », le premier 9b+ du monde. Si cette voie lui a toujours fait peur après avoir vu les images d’Adam Ondra se démembrant les épaules dans le crux, Seb prenait son courage à deux mains le 19 juillet et parvenait à enchaîner la première partie et vaincre ce crux tant redouté.

Car l’iconique 9b+ peut être décomposé en deux parties : une première qui vaut 9a+/b, suivie d’une deuxième, qui vaut 9a. Lors de son ascension de la première longueur, Seb avait tenté la deuxième, en vain.

Hier, il a réussi à enchaîner cette deuxième longueur de « Change », qui d’après lui, vaut un « dur 9a ».

Je pensais que cette ligne était plutôt physique et conti. Mais en fait, elle fait plutôt appel à de la rési courte. Les pas les plus durs arrivent dès le début. Il y a une première traversée à gauche assez dure, suivie d’un sérieux mouvement d’épaule sur arquée. Ensuite, il y a un troisième crux assez dur qui permet de continuer sur une section qui vaut 8b+ jusqu’au sommet. »

Seb Bouin

Maintenant, son objectif est de mettre des essais depuis le bas de la voie, pour tenter de l’enchaîner dans son intégralité. Jusque-là, seuls Adam Ondra (en 2012) et Stefano Ghisolfi (en 2020) ont réussi à le faire.

Avant de tenter d’enchaîner « Change » en entier, mon but était de bien maîtriser la deuxième longueur. Je l’ai fait, mais je n’étais pas assez facile à mon goût. Dans le crux, j’me disais « et si je venais du sol…? ». Je serais probablement tombé.

Je vais essayer de pratiquer le plus possible cette longueur pendant mes échauffements. Puis, je vais mettre des essais depuis le sol. »

Seb Bouin

Mais le temps passe vite ! Il ne lui reste plus que quelques jours sur place, et Seb avoue ressentir la fatigue physique peser sur ses épaules. Aura-t-il les ressources pour enchaîner le premier 9b+ du monde avant son départ ?


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Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Shawn Raboutou propose une extension encore plus dure au premier 8C bloc du monde !

Shawn Raboutou a eu l’audace de réaliser la première ascension de « The Story of 3 Worlds », qui n’est autre qu’une extension du premier 8C bloc du monde, « The Story of Two Worlds ».

Il fallait oser le faire. Réaliser une extension encore plus dure à l’un des 8C blocs les plus emblématiques du monde. C’est ce qu’a réalisé l’hiver dernier l’Américain Shawn Raboutou, connu pour être l’un des bloqueurs les plus discrets et forts du moment.

« The Story of 3 Worlds », marqué par un mouvement spectaculaire

En 2005, Dave Graham ouvrait « The Story of Two Worlds » qui n’était autre qu’une extension de « The Dagger » 8B. Il proposait alors la cotation de 8C, ce qui en fera le premier au monde. Shawn Raboutou a eu l’idée de créer un nouveau départ encore plus dur à ce bloc, qui débute à gauche, et qui ajoute un mouvement aussi extrême que spectaculaire : un jeté à une main sur une inversée, au beau milieu du toit. En réussissant ce passage, il a ainsi établi « The Story of 3 Worlds » et proposé la cotation de 8C+.

Pour la petite anecdote, l’Américain a enchaîné ce passage deux fois consécutivement, après avoir accidentellement effleuré l’arbre à la sortie du bloc, lors de son premier essai victorieux.

En 2013, Carlo Traversi avait réalisé « The Story of Two Worlds » et pensé à un potentiel départ à gauche, comme l’a fait son compatriote Shawn Raboutou. Mais cette extension lui avait paru impossible à l’époque : « J’ai toujours regardé le départ à gauche en essayant d’imaginer comment connecter l’ensemble, mais ça m’a toujours semblé improbable de faire fonctionner tous les mouvements entre eux. La découverte de nombreux coincements de genoux a rendu cette liaison faisable. »

Des coincements de genoux techniques permettent de pouvoir enchaîner tous les mouvements.

« The Story of 3 Worlds » nécessite un savant mélange de puissance et de technique, deux aspects qui sont devenus la marque de fabrique de Shawn Raboutou. Ce nouveau passage commence sur le côté gauche de la grotte et passe par de fines inversées et des pieds quasi-inexistants, qui amènent sur un coincement de genoux. Là, après un bref moment de détente la tête à l’envers, il faut enchaîner plusieurs mouvements durs qui culminent avec un jeté sur une inversée, qui n’est autre que la prise de départ de « The Dagger », qu’il faut ensuite enchaîner pour se rétablir au sommet du bloc.

Shawn Raboutou, le grimpeur fort le plus discret de la planète

La nouvelle concernant l’ascension de « The Story of 3 Worlds » est tombée des mois après l’enchaînement de Shawn Raboutou. Ne pas annoncer ses performances est une pratique courante pour l’Américain. Il est connu pour rester discret sur ses performances, aussi avant-gardistes soient-elles, pour ensuite les annoncer avec beaucoup d’indifférence des mois plus tard.

Il l’avait déjà fait plus tôt cette saison, en réalisant la première ascension de « Fuck the System », un ancien projet de Dave Graham à Fioney, en Suisse, qu’il avait annoncé en mai cette année, soit dix mois après son enchaînement !

Et certaines rumeurs affirment que Raboutou aurait aussi enchaîné deux 9A bloc, sans avoir encore officiellement communiqué dessus. C’est d’ailleurs le sujet d’un article qui paraîtra prochainement sur Planetgrimpe.

La vidéo de Shawn Raboutou dans « The Story of 3 Worlds » :

L’histoire complète de « The Story of Two Worlds »

« The Story of Two Worlds » est une ligne qui mérite quelques explications.

Situé à Cresciano, en Suisse, ce bloc est un passage de 21 mouvements, coté 8C. Il faut noter que cette ligne est en fait une extension de « The Dagger » 8B, qui ajoute sept mouvements en 8A+/B à la ligne originale. Il s’agit du premier 8C confirmé, après que le célèbre « Dreamtime » de Fred Nicole (qui se situe de l’autre côté du même bloc rocheux) ait été décoté à 8B+ dans les années qui ont suivi sa première ascension.

« The Story of Two Worlds » a été ouvert par Dave Graham en janvier 2005, et ce dernier l’a décrit comme la « nouvelle norme pour le 8C » après la décotation de « Dreamtime ». Ce bloc est depuis devenu l’un des 8C les plus répétés au monde (Plus de 15 répétitions connues à ce jour avec de nombreux grimpeurs qui s’y frottent chaque année).

Pour la petite histoire, « The Story of two world » a connu quelques petites anecdotes intéressantes. Par exemple, la première répétition de ce bloc mythique a eu lieu cinq ans après la première ascension de Dave Graham, par Dai Koyamada en mai 2010. Mais cet enchaînement du Japonais a rapidement fait polémique, puisqu’il aurait commencé le bloc en utilisant d’autres prises de départ. Face à cette polémique grandissante, Koyamada a décidé de retourner dans le bloc, avec l’obsession de l’enchaîner une nouvelle fois. Et pour clarifier les choses une bonne fois pour toutes, il a choisi cette fois d’effectuer une ascension depuis une position de départ encore plus basse que celle de Graham, en commençant les deux mains sur une inversée, et les deux pieds en contrepointe. Ce nouveau départ proposé par le Japonais rajoutait un mouvement très complexe à ce qui était déjà l’un des blocs les plus difficiles au monde. Il travaillera cet unique mouvement pendant deux ans, avant de finalement faire la croix le 22 mars 2012, proposant la cotation de 8C+ pour ce nouveau départ.

Dai Koyamada dans « The Story Of Two Worlds » © Ikuko Serata

L’une des répétitions les plus impressionnantes de ce bloc est sans doute celle d’Alex Megos. Il n’a fallu à l’Allemand que quatre jours de travail avant d’en venir à bout, alors que les conditions n’étaient pas à son avantage.

Aujourd’hui encore, ce bloc reste l’un des plus emblématiques du monde et la référence sur laquelle les autres blocs en 8C sont basés.


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Shawn Raboutou établit un bloc extrême et le garde secret pendant des mois !

Le 27 aout, direction The Roof Rennes pour le « Contest de OUF » (Ouvert Uniquement par des Femmes)

Le « Contest de OUF » (Ouvert Uniquement par des Femmes) est un événement ouvert à tous·tes et pour tous les niveaux, pour lequel nous souhaitons montrer que l’ouverture n’est pas qu’une affaire de mecs, et que les filles en ont derrière la visseuse.

Pour l’occasion, l’équipe sera composée de Marine et Magda, 2 ouvreuses résidentes de la salle rennaise, et des deux ouvreuses indépendantes Manon Coueste et Kenza Slamti.

Le contest se déroulera par équipes de 3, où la mixité est encouragée et valorisée dans le calcul des points, avec un format de finale où les membres de chaque équipe choisissent chacun(e) 2 blocs parmi les 6 proposés. Ainsi, pas de blocs dédiés « hommes » ou « femmes », mais des essais mis tantôt par des femmes, tantôt par des hommes. Nous avons déjà testé ce format et il offre un sacré spectacle !

Les infos pratiques :

TAB 2022: François Kaiser et Cloé Coscoy sur la plus haute marche du podium

Nouvelle année et donc inévitablement nouvelle édition pour le traditionnel Tout à Bloc de l’Argentier la Bessée. Une fois de plus, le TAB aura tenu ses promesses, avec une belle ambiance, de nombreux compétiteurs (1080 sur les différentes compétitions de la semaine), et un show final digne de ce nom devant un public toujours aussi nombreux.

Côté résultats, commençons par les femmes où la finale se sera jouée dans les détails. En effet, les 5 premières du classement topent 3 blocs sur 4, mais avantage au trio de tête avec 4 zones validées contre 3 pour les autres. Pour départager ce fameux trio, vous vous en doutez ce sont les essais qui vont entrer en piste. Et à ce petit jeu, c’est une américaine qui prend les devants, Cloé Coscoy, qui sera la seule à toper 3 blocs à vue! Maëlys  Agrapart, avec un essai de plus, prendra la médaille d’argent. Enfin, c’est la jeune et prometteuse Lily Abriat qui repartira avec le bronze.

Chez les hommes, François Kaiser n’aura laissé aucune chance à ses adversaires… Après des qualifications rondement menée, il continue sur sa lancée en finale en étant le seul à venir à bout des 4 blocs proposés. Le Niçois Pierre Le Cerf se contentera de 3 blocs pour prendre tout de même une belle médaille d’argent, et c’est le Slovène  Anze Peharc qui complètera le podium avec 2 blocs au compteur.

Alex Megos libère un projet extrême de Chris Sharma à Céüse !

En grande forme, Alex Megos vient de signer la première ascension d’un gros projet ouvert par Chris Sharma à Céüse. Malgré les assauts répétés de plusieurs forts grimpeurs comme Seb Bouin, Charles Albert ou Lucien Martinez, cette voie n’avait encore jamais été enchaînée.

Il y a deux ans, Seb Bouin, l’un des meilleurs falaisistes de la planète, avait déclaré que la ligne était bien trop dure par rapport à son niveau du moment. Charles Albert, bloqueur extraordinaire, avait quant à lui avoué que les mouvements étaient bien plus difficiles que ce qu’il imaginait.

C’est peut-être pour cela que cette voie équipée par Chris Sharma il y a plus d’une décennie n’avait encore jamais été enchaînée. Connu pour être le projet le plus extrême du secteur Face de Rat à Céüse, le relais de « Ratstaman Vibration » a enfin été clippé, après un combat acharné d’Alex Megos.

C’est certainement l’une des meilleures voies que j’ai faites ou essayées dans la catégorie des 9b. »

Alex Megos

L’Allemand découvre cette ligne d’anthologie en 2014. C’était la première fois qu’il mettait les pieds à Céüse, qu’il considère aujourd’hui comme « l’une des plus belles falaises du monde ». Attiré par sa difficulté et son côté sauvage, Alex décide de jeter un oeil à cette ligne d’envergure, sans toutefois l’essayer réellement. Il faudra attendre sept ans plus tard pour qu’il décide de s’y investir sérieusement. Ainsi, en 2021, un an après avoir libéré « Bibliographie » 9b+, Alex parvient à réaliser la voie en trois parties. Toutefois, il ne réussira pas à l’enchaîner avant la fin de son voyage.

De retour en France cette année pour la Coupe du Monde de Chamonix, Alex se rend aussitôt à Céüse une fois la compétition terminée. Après cinq jours passés à travailler la voie, il passe à un cheveu de l’enchaînement, sans réussir à en venir à bout. Il était alors temps pour lui de se rendre à Briançon, pour la deuxième Coupe du Monde sur le sol français, où il décrochera la médaille de bronze.

Après une semaine d’entraînement passée dans les Alpes, la forme était au rendez-vous. Megos décide alors de retourner à Céüse, pour un nouveau combat dans « Ratstaman Vibration ». Dès son premier jour dans la voie, l’Allemand se sent plus fort que jamais. Cette fois, il ne faudra pas attendre longtemps pour que l’ascension ait lieu. Le lendemain, il empilera tous les mouvements de la voie, et atteindra le relais, libérant ainsi cette ligne extrême.

« Ratstaman » fait partie de ces voies mythiques pour moi. Créée par Chris Sharma il y a bien longtemps sur l’une des plus belles falaises du monde, elle a été essayée par quelques forts grimpeurs, mais n’avait encore jamais été faite depuis de toutes ces années. »

Alex Megos

Lui qui compte maintenant plus de 110 voies dans le neuvième degré, ne s’est pas encore exprimé sur la cotation exacte de la voie. Toutefois, la canicule qui frappe actuellement le pays met encore plus en valeur sa performance. Ceux qui connaissent Alex savent qu’il ne se plaindra jamais des mauvaises conditions. Mais il faut dire que la chaleur était inhabituelle à Céüse ces derniers jours.

Pour vous rendre compte de la difficulté de « Ratstaman Vibration », voici une vidéo de Charles Albert et Seb Bouin dans la voie :

Nouvelle croix dans le 9ème degré pour le jeune Victor Guillermin avec « Moksha », 9a

En décembre dernier, il enchaînait son premier 9a à 16 ans, et en avril son premier 9a+. Le voici de retour sur le devant de la scène avec dans la poche le 9a « Moksha » au Pic Saint Loup. Inspiré par une vidéo de Cedric Lachat dans la ligne, le Jeune Normand a tout de suite adhéré à cette voie de 50m qui se divise en 2 parties, un 8c de 25m suivi d’un 8b de 25m. En étant dans le coin pendant une semaine, l’objectif était clair, venir à bout de « Moksha » !

Pour l’occasion, Victor nous a livré ses impressions:

Les deux premiers jours dans la voie ont été assez durs… J’avais peu d’energie quand je grimpais et j’avais du mal à comprendre tous les mouvs de la section finale… Il faut dire que l’approche de 1h15 en montée raide mange un paquet d’influx avant d’arriver à la falaise, et par temps de canicule, les conditions ne sont pas optimales… Après une journée de repos, j’ai mis des runs, mais sans succès. Je suis tombé 3 fois dans le crux, une traversée sur des réglettes. Le lendemain, un gros vent s’est levé et les condis étaient plutot bonnes, mais physiquement, les sensations n’étaient pas au top… Mais au 2e run de la journée, j’arrive à passer le crux, et à ne pas me planter en haut, dans la partie un peu dalleuse. J’enchaine finalement cette voie dans un combat plus mental que physique ! Maintenant je lorgne la voisine de droite de Moksha : « Beyond », pour un prochain gros gros projet 🤩!

Jakob Schubert, impérial sur le RockMaster d’Arco !

La 35ème édition des RockMasters s’est achevée dans une ambiance survoltée à Arco. Pour rappel, il s’agit de la plus vieille compétition d’escalade, toujours en activité. Chaque année, les meilleurs grimpeurs de la planète se réunissent pour s’affronter dans deux épreuves au format unique au monde.

La première épreuve, nommée le KO Boulder, consiste en un circuit de quatre blocs, où les moins bons grimpeurs sont éliminés au fil des passages. La seconde épreuve est l’une des plus mythiques au monde : deux voies identiques sont tracées sur le mur de difficulté d’Arco et le premier arrivé au sommet l’emporte.

À ce jeu, Jakob Schubert, qui participait à sa première compétition post Covid, a été impérial. Il sera le grimpeur à monter le plus haut, le plus vite et le plus fort, remportant les deux épreuves consécutivement. Chez les femmes, sa compatriote Jessica Pilz s’est imposée dans l’épreuve des duels, tandis que c’est la Coréenne Chaehyun Seo qui a décroché l’or en bloc.

Retour en détail sur cette compétition.


Le KO Boulder

Dès le début de la journée, l’Autrichien Jakob Schubert, quadruple Champion du Monde, médaillé de bronze olympique et sept fois vainqueur du classement général de la Coupe du Monde, donnait le ton : il remportait l’épreuve du KO Boulder, une compétition de bloc unique en son genre. Au fil des blocs, les grimpeurs ayant réalisé les moins bonnes performances sont éliminés.

Ce sont les femmes qui ouvraient le bal, à 12h30. Dans le premier passage, les grimpeuses emploient toutes une méthode différente et atteignent le top. À l’issue de ce premier bloc, la Slovène Vita Lukan et la Serbe Stasa Gejo sont éliminées. C’est l’heure du deuxième bloc. L’Ukrainienne Ievgeniia Kazbekova, coachée par son père Serik (médaillé d’argent de la Coupe du Monde de bloc en 1999), tombe lors de son premier essai, tout comme l’Italienne Camilla Moroni. Le public s’enflamme quand Laura Rogora atteint le top du bloc, après un beau combat. Le troisième bloc est le plus physique et Ievgeniia Kazbekova est éliminée. En revanche Jessica Pilz, Laura Rogora et Chaehyun Seo n’en font qu’une bouchée et atteignent le sommet : ce sont les trois dernières compétitrices en lice. Le dernier bloc sera décisif ! Première tentative ratée pour Rogora et Pilz, tandis que Seo flashe le bloc avec un calme désarmant. Alors que Pilz chute de nouveau lors de son deuxième essai, Rogora atteint le sommet à son tour.

C’est donc Chaehyun Seo qui remporte le KO Boulder, devant Laura Rogora et Jessica Pilz.

Participer au Rock Master était un rêve et je me suis beaucoup amusée. Je suis si fière d’avoir enchaîné tous les blocs  ! Voyons ce qui se passera dans l’épreuve de difficulté. »

Chaehyun Seo

Chez les hommes, la compétition de bloc fut un grand spectacle, avec de nombreuses surprises : les ouvreurs avaient rendu la tâche difficile aux grimpeurs. L’Ukrainien Fedir Samoilov est le seul à flasher le premier bloc. Le Slovène Nicolai Uznik, appelé pour remplacer Adam Ondra qui se remet du Covid-19, enchaîne à son tour le passage, tout comme le Tchèque Martin Stranik. Le deuxième bloc est plus difficile : l’Italien Michael Piccolruaz et Fedir Samoilov sont éliminés. Jakob Schubert continue sa série de tops et s’envole sur le troisième tracé. Stefano Ghisolfi et Filip Schenk zippent, mais finissent par passer. Le deuxième Slovène de la compétition, Luka Potocar, est éliminé. Dans le dernier bloc, tout se jouera au nombre d’essais. Le jeune Filip Schenk atteint le sommet en deux essais, mais Jakob Schubert surenchérit en flashant le bloc, remportant ainsi la victoire.

Je suis tellement heureux, je me sentais en bonne forme et confiant. J’espère remporter mon deuxième trophée ce soir, le format des duels est un peu spécial, mais je suis prêt à prendre tous les risques pour gagner. »

Jakob Schubert

Duel

Jakob Schubert faisait référence à l’épreuve des duels, au cours de laquelle les grimpeurs s’affrontent face à face dans une voie très déversante, qui vaut 7b+ pour les femmes et 7c+ pour les hommes.

Chez les hommes, le duel final a opposé l’Autrichien Jakob Schubert à l’Italien Michael Piccolruaz, deux grimpeurs qui se connaissent bien après avoir été longtemps en colocation. Le combat s’annonçait légendaire ! Le local de l’étape rêvait de ce duel et espérait bien prendre sa revanche après s’être classé deuxième l’an dernier. Mais Jakob Schubert sera imbattable. Durant ce run de finale, il signe le temps le plus rapide de toute la compétition (1’01 »), remportant la victoire.

En petite finale, l’Italien Filip Schenk s’impose face au Tchèque Martin Stranik, empochant la médaille de bronze.

La victoire est aussi autrichienne chez les femmes. Le duel final entre Vita Lukan et Jessica Pilz est spectaculaire. Durant toute l’ascension, les deux grimpeuses sont au coude-à-coude. Elles sont si proches que seule 0,4 secondes les sépare à l’arrivée, au profit de Jessica Pilz.

C’était super amusant ! Je me suis sentie lente pendant les qualifications, mais ensuite je me suis améliorée petit à petit. »

Jessica Pilz

Opposée à l’Italienne Camilla Moroni, c’est la Coréenne Chaehyun Seo qui a remporté la course à la médaille de bronze.

Sélection de l’équipe de France pour les Championnats d’Europe de Munich

La FFME vient de publier la composition de l’équipe de France pour les Championnats d’Europe de Munich 2022. Cette compétition sera la première grande répétition du nouveau format olympique avant les J.O de Paris 2024.

Pour de nombreux grimpeurs, il s’agit de LA compétition de l’année 2022 : du 11 au 18 août, Munich accueillera le Championnat d’Europe d’escalade. Tous les meilleurs compétiteurs de la planète seront présents à ce grand rendez-vous. Pour cause, il s’agit de la première compétition internationale officielle ou le nouveau format olympique sera testé.

Ainsi, en plus de proposer les trois disciplines individuellement, une médaille supplémentaire sera attribuée au nouveau format combiné bloc/difficulté.

Au total, seize athlètes de l’équipe de France feront le déplacement à Munich et cinq d’entre eux s’aligneront à la fois au départ de l’épreuve de bloc et de difficulté : Oriane Bertone, Mejdi Schalck, Paul Jenft, Sam Avezou et Mickaël Mawem.

Bloc

Femmes Hommes
Oriane Bertone Mejdi Schalck
Fanny Gibert Paul Jenft
Flavy Cohaut Sam Avezou
Agathe Calliet Manu Cornu
Micka Mawem

Difficulté

Femmes Hommes
Oriane Bertone Mejdi Schalck
Manon Hily Paul Jenft
Hélène Janicot Sam Avezou
Micka Mawem

Vitesse

Femmes Hommes
Capucine Viglione Bassa Mawem
Aurélia Sarisson Guillaume Moro
Pierre Rebreyend

Flatanger: Au tour de Dylan Chuat de cocher « Thor’s Hammer » 9a (+?)

Le Suisse Dylan Chuat est également du côté de Flatanger pour tenter de venir à bout de quelques voies dures… Et c’est « Thor’s Hammer » qui tombe sous ses assauts. Initialement cotée 9a+ par Adam Ondra puis revu à la baisse par la majorité des grimpeurs à l’avoir enchaînée qui s’accordent plutôt sur 9a, Dylan pencherait pour un solide 9a au regard de la difficulté ressentie durant son processus de travail de la voie.

Oufff la cotation j’en sais rien ahah! C’est plus dur que 9a c’est sûr, après est-ce qu’il faut mettre 9a+ ou 9a/+ j’en sais trop rien…  je n’ai pas assez d’expérience surtout que je n’ai jamais grimpé de ma vie dans des voies aussi longues et encore moins dans des toits…

À noter que le jour de l’enchaînement, les prises du bas étaient mouillées, donc Dylan n’a eu d’autre choix que de monter sécher les prises et de vite mettre un run avant que tout soit de nouveau humide.

J’ai passé la première section de « Thor’s hammer » et ensuite je ne suis plus tombé dans les 40 prochains mètres mais c’était exigeant et treeeees long mais clairement trop classe ! Pour le processus de travail, c’était rapide je suis allé voir la voie en mode touriste, c’était ma première fois à Flatanger donc je voulais juste découvrir. Le style de prise et de mouvement me convienne bien donc ça a été assez vite jusqu’à ce que je me sente prêt à enchaîner.

Bientôt sur le départ, Dylan ne devrait pas se lancer dans d’autres gros projets à Flatanger, mais ne sait-on jamais…

Vertical’Art ouvre sa dixième salle d’escalade à Orléans

Pour les amateurs de sports indoor en recherche d’un nouveau spot, Vertical’Art Orléans – la 10e du groupe VA – ouvre ses portes samedi 06 août à 14h.

En quelques mots, une salle d’escalade de bloc de 1700  m2 accessible à tous, qui propose plus de 200 blocs créatifs avec des problèmes adaptés à tous les âges et niveaux. Les voies sont renouvelées tous les mois pour que novices et confirmés puissent venir faire le plein de sensations verticales sur des profils variés. Les enfants à partir de 4 ans peuvent venir pratiquer en sécurité dans une zone dédiée, avec des secteurs adaptés à leur morphologie.

Découvrez l’univers Vertical’Art sous tous ces angles en profitant d’un accès illimité aux installations sportives en complément du bloc : training board, pan Güllich, cardio-musculation, espace bien-être et espace chill pour se détendre avant ou après une bonne session de grimpe.

Pour faire passer les grimpeurs à la couleur supérieure, des cours d’escalade tous publics, axés sur une pédagogie innovante, sont prévus tout au long de l’année dans cette nouvelle salle d’escalade orléanaise. Encadrés par des encadrants diplômés d’Etat en escalade, ils fournissent l’accompagnement nécessaire aux élèves pour progresser à leur rythme et se perfectionner en étant à l’écoute de leurs objectifs personnels. Si vous voulez rejoindre l’école d’escalade la plus complète du Loiret, c’est à Vertical’Art Orléans qu’il faut se rendre. Au moment des vacances scolaires, des stages de bloc sont organisés pour que les enfants se dépensent à travers une activité sportive physique, ludique et motrice.

Pour une après-midi entre amis, un afterwork entre collègues ou un week-end inoubliable en famille, Vertical’Art Orléans vaut le détour. Plus qu’une salle d’escalade, c’est avant tout un lieu de vie situé au cœur du Val-de-Loire, où vous pouvez aussi bien vous dépenser que chiller. Idéalement installé face aux grimpeurs en action, un restaurant bar engagé localement est ouvert 7 jours sur 7. Profitez d’une cuisine maison et responsable à base de produits frais, locaux et de saison. En journée comme en soirée, une terrasse extérieure convient parfaitement pour une dégustation conviviale de bières artisanales dans une atmosphère qui invite à la détente.

Vertical’Art Orléans, c’est aussi un grand nombre d’événements sportifs à l’année : contests régionaux, coupes de France de bloc, master class avec des champions d’escalade, soirées thématiques avec DJ set, défis entre abonnés, happy hours et plein d’autres surprises qui seront dévoilées après l’ouverture de la salle. Passer les portes de Vertical’Art Orléans, c’est rejoindre une communauté de passionnés d’escalade et pratiquer un sport social dans une ambiance friendly. Alors, qu’attendez-vous pour tester ce nouveau temple de l’escalade à Orléans ? Pour vous faire une idée de ce qui vous attend dans cette nouvelle salle, une journée portes ouvertes est organisée le jour de l’inauguration, samedi 06 août. L’entrée est gratuite pour tous, sans réservation, et la location de chaussons vous est offerte. Plus d’excuse pour ne pas être présent lors de l’inauguration !

En quelques points …

  • La plus grande salle de bloc d’Orléans
  • Un complexe sportif de 1700 m2, bar restaurant, terrasse extérieure ▪ 200 blocs pour se challenger
  • Une zone enfants accessible dès 4 ans
  • Des cours d’escalade sur-mesure toute l’année
  • Des stages de bloc « Level Up » pendant les vacances scolaires
  • Des équipements sportifs en complément de l’escalade
  • Un restaurant bar engagé localement
  • Une ambiance sportive, musicale et conviviale

Les liens essentiels

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher enchaînent une grande voie à 6250m d’altitude !

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher ont enchaîné en libre « Eternal Flame », une grande voie de 650 mètres cotée 7c+. Sa particularité ? Elle est située sur la face sud de Trango Tower, au Pakistan, et culmine à 6250 mètres d’altitude.

L’Autrichienne et l’Italien ont passé six jours sur la paroi, du 18 au 23 juillet, et ont réussi à grimper en libre chacune des 24 longueurs. Ils n’ont pas fait une seule chute pendant leur ascension, qui s’est faite d’une traite. Un exploit qui n’avait encore jamais été réalisé sur cette voie.

Ils ont enchaîné à vue/flashé toutes les longueurs, sauf les deux premières qu’ils avaient déjà flashées lors de leur précédente expédition, en été 2021.

Au fil de leur ascension, Barbara et Jacopo ont choisi d’alterner le meneur, signifiant qu’ils grimpaient un coup en tête, un coup en second. Cependant, ils ont décidé d’un commun accord qu’ils enchaîneraient tous les deux en tête les quatre longueurs les plus dures, valant 7c et 7c+.

© Paolo Sartori – Black Diamond

Les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes jours de leur tentative, ils ont été freinés dans leur élan, en raison du soleil qui frappait fort et faisait fondre la neige et la glace, ce qui rendait la voie humide. Prenant leur mal en patience, la météo s’est avérée plus clémente le cinquième jour, ce qui leur a laissé que trois longueurs faciles à gravir le dernier jour, avant de se retrouver au sommet.

C’est un rêve devenu réalité ! « Eternal Flame » est une ligne incroyable qui passe à travers l’époustouflante Tour Trango de 6250 mètres d’altitude. Toutes les longueurs sont 5 étoiles, on a rarement vu d’aussi belles grandes voies auparavant. La longueur la plus dure se situe à plus de 6000 mètres d’altitude, c’est incroyable ! Quel périple !

Nous sommes tous les deux épuisés et cuits par le soleil, mais nous sommes super heureux d’avoir gravi cette ligne emblématique, sans jamais être tombé.

Maintenant il est temps de récupérer au camp de base et de profiter de nos derniers jours dans ce beau pays. Un grand bravo à Edu, qui a aussi réalisé son rêve ! »

Barbara Zangerl et Jacopo Larcher

En effet, quelques jours auparavant, c’est Edu Marin qui atteignait le sommet de cette grande voie, au côté de son père Francisco et son frère Alex. Le trio avait passé 28 jours consécutifs sur la paroi avant d’atteindre le sommet, sans redescendre une seule fois au sol. Il s’agissait alors de la seconde ascension en libre de cette grande voie, la première ayant été réalisée par les frères Hubert en 2009.

Quelques clichés de l’ascension de Barbara Zangerl et Jacopo Larcher :

Un lendemain de Coupe du Monde avec La Sportiva

Dimanche 24 juillet, 8h52. Alors que les finales de la Coupe du Monde de Briançon se sont achevées il y a quelques heures à peine, un camion aux couleurs La Sportiva arrive déjà sur le parking du Parc des Sports, à deux pas du mur de difficulté. À son bord, l’Italienne Valéria Manzinello, du département marketing, en charge des athlètes de la marque.

Elle nous accueille, nous sommes les premiers sur place. À peine le temps d’échanger quelques mots en français qu’arrive déjà Arsène Duval, accompagné de sa copine Ilaria Scolaris, puis Diego Fourbet, le Finlandais Anthony Gullsten, et l’Italien Marcello Bombardi. Son téléphone sonne. C’est son compatriote Stefano Ghisolfi qui appelle, afin de s’assurer du lieu de rendez-vous. Quelques minutes plus tard, il arrive à pied, saluant de la main le petit groupe.

Le point commun de tous ces grimpeurs ? Ils sont tous très forts, certes. Mais ils font aussi partie du team La Sportiva, leader mondial du chausson d’escalade. La marque italienne les a invités à se rassembler, pour une journée cohésion et grimpe en falaise.

Alors que le soleil rayonne dans le ciel briançonnais, nous partons donc en direction d’Ailefroide, véritable lieu de paradis pour les grimpeurs du coin, abritant des voies, des grandes voies et des centaines de blocs. Après 45 minutes de route, nous atteignons donc ce hameau, niché à 1500 mètres d’altitude, au pied du Mont Pelvoux. Sur le parking, une famille de grimpeurs nous attend : James Pearson, Caroline Ciavaldini, et leurs deux enfants.

Passer un bon moment en falaise ? Arsène Duval ne dira jamais non !

Pendant la marche d’approche, Stefano Ghisolfi échange avec Anthony Gullsten. Ce dernier conseil l’Italien sur le meilleur itinéraire pour se rendre en Norvège depuis l’Europe. Il faut dire que le Finlandais connaît bien la route. Stefano Ghisolfi a en effet prévu de se rendre à Flatanger dès la fin des Championnats d’Europe de Munich, en août. Son but ? S’attaquer à « Silence », connu pour être le premier 9c de l’Histoire de l’escalade. Après quelques minutes de marche, nous atteignons le pied de la falaise. Nous sommes dans l’un des secteurs les plus connus du coin : Fesse Bouc. Cette barre rocheuse impressionne. Son inclinaison a de quoi faire chavirer ! Cette lame déversante offre un granit magnifique, qui sera parfait pour cette journée en falaise.

Stefano Ghisolfi, qui se remet du Covid-19, se prépare à un projet d’envergure : « Silence » 9c à Flatanger

Sitôt arrivé, James Pearson s’empare d’un élastique et s’échauffe déjà. Il sera le premier à enfiler son baudrier, pour aller poser les dégaines et brosser les prises dans la ligne éponyme du secteur, qui vaut 8c. Pendant ce temps, Nao Monchois et Salomé Romain, également membre du team La Sportiva, nous ont rejoints. Assis au pied de la falaise, les jeunes bavardent. Arsène Duval n’est pas mécontent de sa forme du moment. Au contraire, il se sent même fort malgré sa blessure au biceps, qui le gêne encore. Il compte bien profiter de la fin de l’été pour accentuer ses séances de kiné et revenir encore meilleur l’an prochain sur le circuit des compétitions.

Salomé Romain s’échauffe tranquillement

Pour le local Diego Fourbert, cette falaise est une première. Pourtant originaire de L’Argentière-la-Bessée, le jeune homme de 19 ans n’était encore jamais monté jusqu’au secteur Fesse Bouc. « Moi je préfère m’amuser en bas », déclare-t-il, le sourire aux lèvres, en pointant du bout des doigts les blocs que l’on devine en contrebas. « Là-bas je connais bien oui, mais là c’est une première pour moi », continue-t-il. Il s’élance dans un 7b+ très esthétique, dans la partie la plus déversante du mur, avec de nombreuses lolottes et coincements de genou. C’est ensuite Nao Monchois qui s’élancera dans cette même voie.

Un peu plus bas, les autres grimpeurs s’échauffent. Stefano Ghisolfi ne perd pas de temps, et a déjà enchaîné deux voies, tandis qu’Arsène Duval à clippé le relais d’un 7a+, qui sera ensuite réalisé par Ilaria Scolaris et Salomé Romain. De son côté, Caroline Ciavaldini entame sa journée en douceur, par un joli 6b.

Dans une ambiance conviviale et familiale, la journée passe à vive allure. Motivé par la découverte de ce secteur qui se trouve à deux pas de chez lui, Diego Fourbet décide de hausser le ton, en se préparant pour le célèbre 8c « Face Bouc », préalablement brossé par James Pearson. Ce dernier lui donne toutes les méthodes et l’encourage dans la voie. Grâce aux méthodes du Britannique et à sa bonne forme du moment, Diego parviendra à flasher ce 8c, de quoi conclure en beauté cette belle journée.

Un rassemblement entre grimpeurs, médias et représentants de la marque, qui nous rappelle à quel point ces moments de partage sont si précieux.

Dave Graham réalise la seconde ascension de « F*ck the System » 8C+

Il y a quelques jours, le quarantenaire Dave Graham annonçait sur son compte facebook avoir enchaîné « F*ck the System » (8C+) le 25 juin dernier.  Ce bloc situé à Fionnay, en Suisse était un projet de longue date pour l’américain et avait été libéré il y a un an par Shawn Raboutou qui avait qualifié Dave de grimpeur en avance sur son temps tout en le remerciant.

Voici son commentaire après l’enchaînement:

Après 5 semaines d’efforts, j’ai enfin réussi à boucler ce projet!  FTS est le départ direct de « Foundation’s Edge », c’était un vieux projet à moi mais je n’avais encore jamais pu trouver la bonne méthode. L’année dernière, Shawn a fait une ascension impressionnante avec une méthode que j’avais envisagée pour les petits grimpeurs, mais elle semblait impossible pour ma taille et mon style. Après avoir passé l’hiver au Tessin, j’ai enfin trouvé une potentielle séquence avec de très subtils coincements de genoux. J’ai commencé à bosser cette méthode, et à ma grande surprise je bougeais bien! Après 5 séances intenses avec de bonnes températures, quelques ajustements avec mes placements de pieds et mes positions de mains, je suis tombé dans les derniers mouvements du bloc. Étonné, j’ai réalisé que je pouvais le faire.

Pas de chance,  les 2 semaines qui ont suivi, les orages ont trempé le bloc, j’ai essayé toutes les sections que je pouvais sécher, en m’entraînant sur la moitié supérieure, espérant que les prises de départ sécheraient. Les 2 semaines suivantes, il y a eu une canicule, le bloc était sec, mais la température a augmenté d’environ 10 degrés. Je suis tombé au milieu du bloc presque 4/5 fois par session, mais je n’ai jamais pu atteindre le sommet. Et puis j’ai commencé à tomber dans le coincement de genou et même dans la section du début. Je perdais espoir et l’été était en train d’arriver. C’était mon dernier jour, il faisait 13 degrés, 95 % d’humidité, et après deux terribles tentatives, je me suis lancé dans un nouveau run sans réfléchir, j’ai trouvé un flow que je n’avais jamais senti, et je suis sorti au sommet complètement étonné.

Seb Bouin ouvre une nouvelle voie en 9b/+ de 130m à Flatanger !

Seb Bouin vient de réaliser la première ascension d’une nouvelle voie monstrueuse de 130 mètres à Flatanger, en Norvège, qu’il cote 9b/+. Il s’agit de la version la plus facile d’un autre projet, qui pourrait dépasser le 9c.

Seb Bouin est peut-être dans la plus grande forme de sa carrière. Après avoir réalisé la première répétition de « Iron Curtain » 9a+/b, « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, le falaisiste français vient de passer un nouveau cap en libérant une nouvelle voie extrême dans la grotte de Flatanger, « Nordic Marathon ».

« Nordic Marathon », 130 mètres d’escalade en 9b/+

Cette nouvelle voie relie le 8c « Nordic Plumber » à la deuxième longueur de « Thor’s Hammer », qui vaut 9a+, avant de remonter la grotte jusqu’au sommet. Seb a réalisé cette ligne gargantuesque d’une traite, en une seule longueur de 130 mètres, lui attribuant une cotation globale de 9b/+.

C’est la première fois que la grotte est enchaînée de bas en haut dans son intégralité. Un projet fou, qui avait été imaginé il y a quelques années par Adam Ondra.

Quand Adam m’a parlé de son projet de traverser la grotte en entier, en débutant du sol et en sortant tout au sommet, j’ai été immédiatement émerveillé par cette idée. Si je me suis déplacé à Flatanger, c’est principalement pour vérifier si cette énorme liaison était possible.

L’idée était grande, vraiment grande. Mais c’est définitivement le genre de défi qui m’attire. Plus il est grand, plus je suis motivé. »

Seb Bouin

© Marco Müller

Enchaîner l’intégralité de la grotte de Flatanger, un projet dingue !

Comme nous l’expliquait Seb Bouin il y a quelques jours, pour relier le bas de la grotte au sommet, il existe trois départs possibles, chacun offrant une cotation différente à la ligne globale :

  • Depuis « Nordic Plumber » 8c
  • Depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a
  • Ou depuis « Move » 9b/+

Quel que soit le départ, il faut ensuite poursuivre dans la longueur 2 de « Thor’s Hammer », qui se nomme « Thor’s Hammer P2 » et qui vaut 9a+. Enfin, la troisième partie de ce projet consiste à sortir de la grotte et à finir dans une partie plus verticale, afin d’atteindre le sommet de la falaise.

En enchaînant « Nordic Marathon » 9b/+, Seb Bouin vient donc de libérer la variante la plus facile de ce méga projet.

J’ai décidé de commencer par la ligne la plus facile, « Nordic Plumber » 8c, afin de me faire une idée du défi, et d’être psychologiquement prêt pour la fin lorsque je commencerai à essayer la version plus difficile.
Après avoir d’abord travaillé et enchaîné la deuxième section, « Thor’s Hammer P2 » 9a+, j’ai ensuite commencé à essayer depuis le sol, en essayant d’y faire une liaison depuis « Nordic Plumber ».

Ça a tellement changé la fin ! Arriver dans le 9a+ avec mes bras déjà tellement gonflés après 80 mètres d’escalade était fou.

La taille de la voie rend la chose difficile mentalement. Tu peux faire un essai tous les deux jours maximum. C’est tellement d’escalade d’un coup, c’est si intense, que tu ne peux tout simplement pas en faire deux dans la journée. Et si tu veux être aussi frais que possible, tu as besoin d’un jour de repos entre les deux.

Psychologiquement , c’était assez difficile de ne faire qu’un seul essai tous les deux jours. La pression était si forte dans ce dernier crux. Le tirage de la corde est également insensé. Même si j’avais déjà changé de corde une fois dans la voie, j’ai dû défaire mon nœud et faire du solo sur les 5/10 derniers mètres (mais l’escalade est vraiment facile). »

Seb Bouin

© Marco Müller

La combinaison la plus dure pourrait-elle dépasser le 9c ?

Mais Seb ne compte pas s’arrêter là. Son but ultime est maintenant de parcourir la grotte par la combinaison la plus dure possible, c’est-à-dire depuis « Move ». Il avait fallu quatre ans à Seb Bouin pour répéter cette voie, qui ne serait que la première partie du projet le plus dur de Flatanger.

Imaginez partir de « Move » 9b/+ et finir par « Thor’s Hammer P2″ 9a+. Wow ! »

Seb Bouin

Car si la variante la plus facile, qui consiste à commencer par « Nordic Plumber » 8c, vaut déjà 9b/+ dans son intégralité, que vaudrait le départ depuis « Thor’s Hammer P1 » 9a ?

Pire encore, quelle serait la cotation du projet qui consisterait à partir depuis « Move » 9b/+ ? La ligne globale pourrait valoir 9c, voire plus !

Adam Ondra, bluffé par les exploits de Seb Bouin

Depuis son arrivée à Flantager au début du mois de juillet, Seb Bouin ne cesse de performer. Suite à cette impressionnante série de croix, Adam Ondra s’est exprimé sur les réseaux sociaux, bluffé par les exploits du Français.

Seb Bouin écrase absolument tout sur son passage à Flatanger ! 💪 En plus de répéter « Iron Curtain » 9a+ (9b), « Thor’s Hammer P2 » 9a+ et « Change P1 » 9a+, il a fait la première ascension de « Nordic Marathon », qui est selon lui un dur 9b ou un 9b+ assez facile. Ce gars est dans une forme folle ! C’est vraiment cool de voir certaines de mes voies que personne n’a essayées recevoir l’attention qu’elles méritent, et aussi de voir l’un des plus gros projets de la grotte tomber !

« Nordic Marathon » est une voie dantesque : environ 130 mètres d’escalade (grimpés en une seule longueur !). Elle combine « Thors Hammer P2 » avec le départ de « Nordic Plumber » (8c), et sort de la grotte jusqu’au sommet ! J’ai imaginé cette ligne en imaginant connecter « Thors Hammer P1 » (9a)  et « Thors Hammer P2 » (9a+) et en sortant au sommet de la grotte, mais il était évident que l’on pouvait commencer par la ligne la plus facile possible (« Nordic Plumber » 8c) ou la ligne la plus dure possible (« Move » 9b). J’avais commencé à la travailler en 2017, et j’ai hâte de l’essayer à nouveau cet automne ! 🙏 »

Adam Ondra


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Adam Ondra et Seb Bouin proposent un projet inédit en 9c à Flatanger !

Premier 9a+ pour Nao Monchois avec « La Moustache qui fâche » (interview et vidéo)

Alors que la saison de compétition s’est arrêtée plus tôt que prévue pour Nao Monchois après un raté sur les championnats de France où il terminait en 19ème position, le chemin de la falaise était tout trouvé. Entraîné et bien en forme actuellement, il vient de cocher son tout premier 9a+ avec « la moustache qui fâche » à Entraygues. Nous sommes donc allés à sa rencontre pour e savoir un peu plus sur cette belle croix ainsi que sur ses futurs projets… 


Salut Nao, comment vas-tu?

Je vais très bien ! Heureux et soulagé d’avoir réussi à concrétiser dans cette voie.

Tu viens d’enchaîner ton premier 9a+, « la moustache qui fâche », raconte-nous comment s’est passé l’ascension le jour J?

Déjà, je dois avouer que la veille, j’hésitais à aller dans la voie ce jour là 😅. Des amis lyonnais allait à la Saume et j’étais partagé entre découvrir un nouveau spot qui avait l’air incroyable et finir le Proj’. Au bout d’un moment, je me suis dit : « arrête de réfléchir, c’est ton rêve, bouge toi et fonce! ». A l’échauffement, je me sentais bien dans mon corps et mes sensations mais pas forcément au poil physiquement. J’ai arrêté de réfléchir et ça l’a fait au premier essai de la journée, après un fight mythique.

Peux-tu nous décrire la voie?

Après un 7a d’approche, c’est de la pure endurance de force sur une quinzaine de mouvement, suivi directement de 2 dégaines de 8a+ (7b selon les briançonnais, j’y crois pas une seconde 🙃). Les mouvements sont très physiques, et nécessite une bonne tenue de prise si tu veux enchainer.

Pourquoi avoir choisi cette voie?

C’est la première année depuis 8 ans que je ne fais pas de compétitions internationales. J’avais à coeur de transférer mon entrainement dans autre chose, et c’est justement pour son effort que j’ai choisi la moustache. C’est une voie qui fait progresser, tu peux te battre dedans et mettre beaucoup de runs dans la journée. Les 3 premiers sont dans une optique d’enchainement, et les 2 derniers pour le fitness. C’était également mon rêve de grimper du 9a+ dans ma vie, sûrement parce qu’il y a tellement de voies mythiques de cette cot. Pour certains, il n’y a pas plus de symbolique à grimper du 9a ou 9a+. Pour ma part, c’est un accomplissement.

Parle nous du processus de travail pour en venir à bout.

J’ai travaillé cette voie avec Yannis Gautier, un fort grimpeur briançonnais. C’était hyper motivant d’être à 2 pour échanger les méthodes, et s’encourager. En tout, j’ai mis 10 séances pour enchainer cette voie. Les 4 premières, je me faisais clairement massacrer, j’avais du mal à empiler 4 mouvements d’affilé. Les 4 suivantes, c’était le jour et la nuit, je tombais tout le temps dans la fin et progressais à chaque essai. Cela m’a vraiment motivé de savoir que j’étais capable de faire du dur. Elles m’ont laissé espérer de la faire vite. La 9ème était la plus dure mentalement. C’est la seule séance où je n’ai pas progressé dans la voie, et je m’attendais (peut-être trop) à la faire. La 10ème était la bonne!

T’es tu entrainé spécifiquement pour cette voie?

Oui et non, l’effort de cette voie correspond parfaitement à ce que l’on peut retrouver en compétition, du coup on peut dire que je me suis entrainé toute l’année dans cette optique. J’ai juste continué à faire de la force doigts et bras à côté, la rési je la faisais déjà dans la voie.

Quels sont tes futurs projets en falaise?

En loupant mes championnats de france, je me suis offert sans le vouloir l’opportunité de faire tous les projets dehors dont je rêvais. Cela va prendre plusieurs formes : de la grande voie dure (Voie Petit au grand Capucin par exemple,…), du bloc en Suisse, du à vue en falaise,… J’ai pleins d’idées ! J’essaie juste d’équilibrer tout ca pour continuer à progresser et à m’entrainer.

Et en compétition?

Je pense qu’il ne faut pas tout jeter parce que j’ai loupé une compétition. Cela n’a pas marché cette année, mais je suis toujours aussi motivé pour aller faire des finales et des podiums en Coupe du monde de diff. Dès septembre, je vais reprendre sérieusement l’entraînement pour la compet et espère concrétiser l’année prochaine.

Un dernier mot à ajouter?

Un grand merci à mes partenaires pour leur soutien: Planetgrimpe, Lasportiva, Beal, la Fondation INP, Grandes Heures Nature, Myléore et Climbup. Nous allons sortir une vidéo de la voie avec Climb’up, allez y jeter un coup d’oeil!

Replay : les demi-finales et finales de la Coupe du Monde de Briançon

Retrouvez les replays de la quatrième Coupe du Monde de difficulté de la saison, qui se déroulait à Briançon, du 22 au 23 juillet 2022.

Regardez les demi-finales et finales la Coupe du Monde de difficulté de Briançon :

Cliquez sur les images pour accéder aux replays. (Il faut maintenant vous inscrire sur la plateforme de l’Olympic Channel afin de pouvoir lire les vidéos. Mais le service reste toujours gratuit).

Finales 

Demi-finales

 

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