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Mélissa Le Nevé nous parle de son travail dans « Biographie » 9a+

Tel un pèlerinage, Mélissa Le Nevé se rend à Céüse chaque année depuis maintenant 12 ans. L’occasion pour elle de se ressourcer, de se retrouver dans un lieu qu’elle affectionne tant. L’occasion aussi de se confronter aux magnifiques voies que propose Céüse.

Le printemps dernier, la française réalisait l’exploit de devenir la première femme à enchaîner « Action Direct », le premier 9a du monde. Quelques semaines plus tard, interrogé sur ses prochains projets en falaise, elle avait déclaré: « J’ai une longue liste de lignes époustouflantes que je rêve de grimper un jour… Alors je ferais mieux de ne pas perdre trop de temps. « Biographie » est l’une d’entre elles et c’est un défi énorme … Mais ça vaut le coup d’essayer ! »

Voilà donc un an que Mélissa a fait de « Biographie », le 9a+ le plus célèbre du monde, son projet principal. À l’inverse d' »Action Direct », qui est une voie courte et très physique, nécessitant beaucoup de force, « Biographie » est effort plus long, qui nécessite beaucoup plus de rési. Mélissa a donc mis en place tout un processus de travail, afin d’atteindre son objectif.

Elle nous livre sa recette du travail d’une voie:

D’après moi, travailler une voie dure c’est comme jouer aux échecs ! Il y a de la tactique derrière et pour chaque problème il y a une solution qui peut mettre du temps avant d’apparaître… Mais avec de la patience, du temps et de la réflexion, les choses se débloquent !

Au cours du processus de travail d’une voie, vous devez faire face à 3 défis majeurs :
1⃣ Comment débloquer tous les mouvements ?
2⃣ Qu’est-ce qu’il vous faut pour les enchaîner ?
3⃣ Le jeu mental

Pour chacune de ces étapes, il y a des astuces et si je peux vous donner un seul conseil : il est important de se remettre en question / prendre du recul.

Durant mon travail dans « Biographie », je n’ai jamais été limitée par ma force. La première fois que je suis allée dans la voie, j’ai été surprise de voir que tout se passait bien. Je suis directement passée à la deuxième partie du jeu, et là… Tout a commencé ! J’ai toujours pensé avoir beaucoup de rési, mais je me suis rendu compte que celle requise dans « Biographie » était d’un tout autre genre : les tridoigts brûlent horriblement vos avant-bras ! 😅 Et cerise sur le gâteau, après 25 mètres de grimpe dans un 9a super résistant… il faut encore être capable de franchir un pas de bloc en 7C !

L’année dernière, je pensais que mon endurance était le seul problème, mais j’avais tort 😅 Après trois semaines d’entraînement pour retrouver mon niveau de rési, j’ai commencé à prendre le problème sous un autre angle :
➡ Premièrement, oui je peux enchaîner le crux là-haut mais je l’ai toujours trouvé super physique. Y a-t-il une autre façon plus féminine de passer ? Une méthode qui me donnerait plus de chance de réussir après avoir passé les 25 premiers mètres ? Vous savez quoi ? La réponse est OUI ! 🤩 Alors j’ai changé ma méthode là-haut !
➡ Second point : et si je prenais le problème de rési par l’autre bout ? Tenter d’enchaîner le crux avec le plus de mouvements possibles en amont va-t-il m’aider à me donner une chance ? Il semble que je commence à récolter les fruits de ma stratégie !

Maintenant je sens que je commence une nouvelle étape avec « Biographie » : le jeu mental ! Mon préféré ! Car il demande de la patience, mais aussi d’être capable de se regarder dans un miroir et de mettre son ego de côté. J’ai tendance à entrer dans le processus de travail d’une voie comme dans un tunnel et finalement j’ai l’impression d’avoir trouvé un équilibre avec le parapente. Il m’apporte de l’air frais et m’aide à ne pas être frustrée par les conditions météo, mais juste à les accepter.

Un état d’esprit positif, de la patience et de la persévérance ! 🍀🍀🍀 »

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