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Video: Nolwen Berthier, Supercrackinette, 9a+

13 juin 2022 à 18:53

Dans la vidéo ci-dessous Nolwen Berthier décortique “Supercrackinette”, la voie dure célèbre de St-Léger du Ventoux qui était son projet hivernal des deux dernières années. Nolwen l’a réussie ce printemps, cochant sa première voie dans le 9ème degré ! Tous les détails de chaque mouvement-clé n’auront plus de secret après le visionnage de la vidéo. Retrouvez l’interview de l’intéressée que nous avions réalisée suite à cette performance !

Photo : Antonin Rhodes

In the video below, Nolwen Berthier explains all the tricks of “Supercrackinette”, the extreme classic located in St-Léger du Ventoux, France. This route was her winter project for the last 2 years, and Nolwen finally sent it in April, thereby ticking her first route in the 9th grade. All the details in the video below!

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Nolwen Berthier réalise Supercrackinette ! – Nolwen Berthier sends Supercrackinette! (+interview)

23 avril 2022 à 20:07

Nolwen Berthier vient de réaliser son super-projet de St-Léger du Ventoux en clippant le relais de “Supercrackinette” 9a+ de Praniania ! Un chantier commencé il y a un an et demi que la grimpeuse aixoise essayait en fil rouge à l’intersaison et en période hivernale, toujours à sa manière, de façon très méthodique et déterminée. C’est la seconde ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie en 2020 et tout simplement un des plus hautes perfs féminines françaises !

– Depuis quand essayais-tu “supercrackinette ? Pourquoi ce chantier/défi si ultime ?

J’ai essayé Supercrackinette pour la première fois il y a 2 ans.

Pour me lancer dans un ultime projet, je voulais trouver une voie pas trop morpho, si possible dans mon style, pas trop loin de la maison… et avant tout qui me motive ! Eh bien vous le croirez ou non, mais malgré les nombreuses falaises et belles voies du Sud de la France, ce n’est en réalité pas si facile de tout combiner ! “Supercrack” rassemble un peu de tout cela, et même si je n’avais jamais fait de 9a, pourquoi ne pas me lancer dans cette aventure ? Dès les premières montées, j’avais bien compris que c’était une de ces voies qui te laissent miroiter au premier abord que c’est jouable, mais que quand vient l’heure d’empiler tous les mouvs, ce n’est pas le même game… Peu importe, l’aventure était lancée !

– Peux-tu nous décrire tes essais et ton travail de la voie ? On t’avait vue dedans l’hiver dernier, tu tombais déjà au pas du mono il me semble !

La première fois que j’ai mis les doigts dans Supercrack, j’ai tout de suite kiffé le style et l’effort, même si j’étais très loin de faire le mouvement du premier crux… C’est minimaliste, c’est exigeant, comme j’aime !

A partir de janvier 2021, j’ai débuté une grosse période de travail de la voie. Arrivée en juin, mes runs étaient très prometteurs. Je tombais au pas du mono et pensais vraiment pouvoir enchainer, mais les condis météo jouaient trop contre moi, j’ai dû me résigner pour cette saison-là. C’était la première fois que je devais accepter de laisser un projet de côté, ça a été dur de passer à autre chose pendant l’été : quoi que je faisais, j’avais toujours Supercrack’ dans un coin de ma tête…

J’avais donc pour objectif de retourner dans la voie le plus tôt possible, mais le programme de l’automne a été bousculé. Une inflammation au doigt m’a forcée à ne pas toucher une prise pendant 1 mois. Je n’ai pu rouvrir le chantier qu’à partir du mois de décembre.
Revenir avec un œil nouveau se révéla être intéressant : alors que j’avais déjà mis des centaines d’essais, et que mes runs étaient tous millimétrés, j’ai trouvé un nouveau calage dans le 1er crux. Incroyable !
J’avais de très bonnes sensations sur les 2 mouvements les plus durs, j’avais très bien intégré le bas de la voie. Assez rapidement, j’ai réussi à remonter aussi haut que la saison précédente. Mais le chemin était loin d’être terminé !

Pendant plusieurs semaines je suis tombée au premier crux, pour aller chercher ce mono. Il m’a fallu user de toute ma créativité pour continuer à trouver des axes de progression. Fin février, j’étais vraiment très en forme, j’aurais sûrement pu enchainer à ce moment mais 15 jours de pluie se sont immiscés … Alors je suis retournée à l’entrainement.

Lundi dernier, pour la première fois, j’ai réussi ce premier crux qui me posait tant de problèmes … et je ne suis pas tombée dans celui du haut !!! Ce scénario idéal, j’en ai rêvé, mais la probabilité qu’il se réalise était tout de même très limitée.

– Au niveau des méthodes, as-tu innové ou fait globalement des méthodes classiques ?

Même si j’aime beaucoup innover dans les méthodes (pour le meilleur, comme pour le pire), il se trouve que Supercrack ne se prête pas vraiment à cela. Il y a deux méthodes « classiques » dans chacun des 2 crux, et il est plutôt ambitieux de vouloir en sortir. Néanmoins, il y a de nombreuses subtilités pour réaliser ces 2 méthodes et chacun trouve les petits calages qui conviennent le mieux à ses qualités, son gabarit etc. Dans mon cas, c’est un pied gauche pour aller chercher le mono qui a fait la différence !

– Qu’est-ce qui a fait la différence selon toi pour la croix, ou sur les dernières séances ?

Ces derniers mois, j’ai consacré beaucoup d’énergie à essayer de maîtriser tous les paramètres qui me paraissaient nécessaires à l’enchaînement : l’entrainement, le repos, les condis météo, l’envie, etc… Tu jongles en permanence entre tout remettre en question et faire confiance à tes choix. Cette partie du processus est la plus éprouvante mentalement : pendant des semaines, la voie te dicte tes moindres faits et gestes du quotidien. A force de vouloir tout contrôler, tout optimiser, je me suis retrouvée comme enfermée dans un carcan. Le week-end dernier, j’ai eu le déclic : il fallait que je prenne le dessus, que je laisse parler l’impertinence… L’alignement des étoiles a fait le reste !

– En quelques mots, que retiens-tu de cette expérience, à chaud ?

– Beaucoup d’onglées ! (même par 20°C)
– Des idées saugrenues (comme essayer le crux avec une ceinture de lest)
– Un amour toujours aussi grand pour les arquées,
– Beaucoup trop de kilomètres en voiture,
– Des centaines de réactualisation météo (malgré une fiabilité d’environ 2%)
– Mais surtout, un entourage en or, sans qui rien aurait été possible

Une grosse interview que nous avions réalisée avec Nolwen (septembre 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

Nolwen Berthier has just finished her massive project at the Praniania sector, St-Léger du Ventoux, France, by clipping the chains of ‘Supercrakinette’, 9a+! The climber from Aix started work on it 2 years ago in between comps and during the winter as is usual for her, i-e in a very methodical and disciplined way. It is the second female ascent of the route after Julia Chanourdie in 2020, and simply one of the very best French female performances full stop!

When did you start trying ‘Supercrakinette’? Why the extreme challenge?

I tried it for the first time 2 years ago.

As an ultimate challenge, I wanted a route that is not too size-dependent, preferably in my style, not too far from my house… And one that motivated me! Believe it or not, despite the plethora of crags and beautiful routes in the South of France, in actual fact it’s not that easy to find one that combines it all! ‘Supercrak’ gets close, and even if I had never done a 9a before, I thought why not go for it. From very early on I realised it’s one of those routes that make you think straightaway that it’s doable, but when the time comes to link sections together, it’s a very different story… Anyway, the adventure was on!

– Can you describe for us your attempts and how you worked the route? We saw you on it last winter and you were already falling off the one-finger pocket, right?

The first time I tried ‘Supercrack’, straightaway I loved the style and the kind of effort, even though I was a million miles from sticking the move of the first crux… It’s minimalistic, it’s demanding, just how I like it!

In January 2021 I started a big phase of work on the route. By June my runs were promising. I was falling at the one-finger pocket move and thought I was close to sending, but the weather conditions played against me and I had to give up for the season. It was the first time I had to willingly leave a project aside like that, I found it hard to move on that summer: whatever I did, ‘Supercrack’ was always on my mind…

My aim was to get back into it as soon as possible, but the autumn program got disrupted. A finger inflammation forced me to stay away from holds for a month. I was only able to restart the work in December.

Getting back on it with fresh eyes proved interesting: whereas I had tried it hundreds of times, and all my methods were set with über precision, I found a new beta in the first crux. Unreal!

I had very good feelings on the 2 hardest moves, the bottom of the route was wired big time. Fairly quickly, I managed to reach my high point of the previous season. But that was far from the end!

For weeks I fell in the first crux, trying to get to that one-finger pocket. I had to make use of all my creativity to keep finding ways to progress. Come February’s end, I was in top form and I could probably have sent it then… but 15 days of rain slipped in… So I went back training.

Monday last, for the first time ever, I got past that first crux which caused me so many headaches… And I didn’t fall in the top one!!!! That perfect scenario, I had dreamt it, but the probability of it coming true was still very limited.

– In terms of beta, did you innovate or go more classic?

Even if I love coming up with new methods (for better or worse), it just so happens that ‘Supercrakinette’ is limiting in that sense. There are two ‘classic’ betas in each of the cruxes, and it’s rather ambitious to want to get out of them. Having said that, there are many subtle ways to make them work and each climber finds the details that fit their qualities, sizes and so on, better. In my case, it’s a left foot that made the difference to go get that one-finger pocket!

– In your opinion, what made the difference on your sending run, or in the last sessions?

These last months, I dedicated lots of energy trying to control all the parameters that seemed to me necessary for the send: training, rest, weather, psyche and so on… You’re always juggling between changing everything and sticking to your guns.That part of the process is the more mentally draining: for weeks, the route dictates your every action in all you do. Due to wanting to master everything, to optimise everything, I started feeling a bit trapped. Last weekend, I had a lightbulb moment: I had to reassert myself and let a bit of fresh audacity in… The lining up the stars did the rest!

– In a few words, what will you take away from the experience?

– A lot of numb fingertips (even in 20°C)
– Some weird ideas (like trying the crux with a weight belt)
– An undying love for crimpers
– Far too many kilometres by car
– Hundreds of weather forecast app reloads (despite a reliability index of 2%)
– But above all fantastic support, without whom none of it would have been possible.

Here is a long interview we published with Nolwen (in September 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

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Nico Pelorson réalise Supercrackinette – Nico Pelorson climbs Supercrackinette (+ interview)

9 février 2022 à 13:14

“Supercrackinette”, voie équipée par Quentin Chastagnier au secteur Praniania de St-Léger du Ventoux, est devenue petit à petit le 9a+ référence du Sud de la France, notamment grâce à sa notoriété de premier 9a+ flash de l’histoire (Adam Ondra, 2018). Après Thomas Ballet qui était le dernier français à avoir clippé le relais l’an dernier, c’est au tour de Nico Pelorson de répéter la désormais célèbre voie de résistance.

– Qu’est-ce qui t’a motivé à venir essayer “Supercrackinette” ?
Ce qui m’a motivé, c’est cet effort assez radical : 30 mouvement difficiles sans repos. Ça donne des runs de 1 minute 30 en moyenne avec un effort vraiment sympa. Aussi, j’étais assez curieux de voir à quoi ressemble le premier 9a+ flash de l’histoire !

– Comment s’est passé le travail de la voie ? Qu’est-ce qui t’a posé problème ?
Nous étions pour 2 semaines à Saint-Léger. La première séance dans la voie, j’étais très bien alors je me suis dit que j’allais mettre un p’tit coup de collier pour l’enchainer rapidement. Au final j’ai pas pris assez de repos et je me suis trop fatigué la peau et les bras. À la fin des 2 semaines j’avais toujours pas réussi alors j’ai pris 5 jours de repos et je suis retourné une journée pour la faire.

– Niveau cotation, te valides-tu ton premier 9a+?
Pour la cotation, il s agit soit d’un 9a+ de bas de panier, soit d’un 9a très rude. Moi je ne me prononce pas, cela m’a valu bien trop de désagréments.

– Comment va la vie dans le Sud ? (ndlr : Nico a déménagé de Fontainebleau à Marseille l’an dernier) D’autres projets extrêmes en falaise ?
La vie dans le sud, c’est le paradis. Je profite de la mer, du soleil, des falaises, des Marseillais tout en travaillant un peu. Prochain projet, la dura dura en mars. Le bombé bleu, je vais y retourner, je suis assez bien dedans !

Pour en savoir plus sur le séjour de Nico, direction Grimper Magazine

Photo : coll. Lucien Martinez

Nico Pelorson Supercrackinette

“Supercrackinette”, a route bolted by Quentin Chastagnier in the Praniania sector of St-Léger du Ventoux, has gradually become the benchmark 9a+ of the South of France, in particular thanks to its notoriety as the first 9a+ flash in climbing history (Adam Ondra, 2018). After Thomas Ballet, who was the last French to clip the anchor last year, it’s Nico Pelorson’s turn to repeat the now famous route of resistance.

What motivated you to come and try “Supercrakinette”?
What motivated me was this rather radical effort: 30 difficult movements without rest. It gives goes of 1 minute 30 on average with a really nice effort. Also, I was quite curious to see what the first 9a+ flash of the history looks like!

– How did the work of the route go? What gave you troubles?
We were for 2 weeks in Saint Leger. The first session on the route, I was very well on the route so I told myself that I was going to put a little effort in order to send it quickly. In the end I didn’t take enough rest and I tired my skin and my arms too much. At the end of the 2 weeks I still hadn’t succeeded so I took 5 days off and went back a day to do it.

– About the level, do you confirm your first 9a+?
For the grade, it is either a low-end 9a+, or a very rough 9a. I don’t pronounce myself, this route costs me far too much inconvenience.

– How’s life in the South? (Editor’s note: Nico moved from Fontainebleau to Marseille last year) Other extreme projects on the crags around?
Life in the South is paradise. I take advantage of the sea, the sun, the cliffs, the people of Marseille while working a little bit. Next project is “La dura dura” in March. “Le bombé bleu”, I’ll go back, I’m pretty well in it!

Photo: Lucien Martinez

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