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Film – Le dernier Tepui

Par : Angélique
11 mai 2022 à 16:15

Le dernier Tepui fait parti d’une série de nouveaux documentaires diffusés le 22 avril, pour marquer le Jour de la Terre. Nous avons eu l’occasion de le voir, et au-delà des images époustouflantes, de la performance des grimpeurs, notamment Alex Honnold, c’est l’urgence climatique et écologique qui nous intime à le partager. Le film montre l’importance de la biodiversité de notre planète à travers le discours du biologiste Bruce Means.

Disney + et National Geographic ont décidé de célébrer cet événement en mettant à disposition de magnifiques documentaires qui visent à démontrer l’importance de la conservation de la biodiversité incroyablement diversifiée qui anime les différents milieux naturels de notre planète.

Présentation du documentaire

Ce film documentaire sortie récemment, en anglais Explorer : the last Tepui, met en avant les protagonistes Alex Honnold, Mark Synnott, Michael Strahan, Franklin Gorge,Troy, Fuco Pisani, Brian Irwin et Bruce Means, dans une quête à la découverte de nouvelles espèces encore inconnues dans un endroit où personne n’a jamais mis les pieds… En pleine jungle, l’équipe de scientifiques et grimpeurs, essaient tant bien que mal de ce frayer un chemin jusqu’au pied de la falaise, guidés par le scientifique-biologiste Bruce Means, dont l’objectif fixé était de gravir une paroi rocheuse (le tepui) que personne n’avait osé gravir auparavant, pour prouver ou infirmer sa théorie scientifique.

Au cours de ses 50 ans de carrière de chercheur à étudier les reptiles et les amphibiens, Bruce Means a publié 235 articles scientifiques, a participé à de nombreux documentaires et a découvert 14 nouvelles espèces, 7 genres, 2 familles et de multiples sous-familles et taxons. 

Bruce Means – (National Geographic/RYAN VALASEK)

Synopsis du film

« Les équipes de National Geographic ont suivi le grimpeur américain Alex Honnold (le héros du film « Free solo », Oscar® du meilleur documentaire en 2019) et un groupe d’alpinistes chevronnés mené par l’explorateur Mark Synnott alors qu’ils cherchent une nouvelle route vers un tepui niché au plus profond de la jungle amazonienne, un immense plateau rocheux aux contours abrupts englouti dans les nuages. Leur objectif : emmener le biologiste Bruce Means – également explorateur National Geographic – au sommet de cette « île dans le ciel ». Mais avant d’y arriver et d’aider le Dr Means à accomplir l’œuvre de sa vie – la recherche d’espèces animales encore inconnues – tous vont devoir affronter des kilomètres de danger. De cette mission aussi périlleuse que magnifique, l’équipe est revenue avec des images exceptionnelles, alliant la beauté de ce trésor de biodiversité à l’exploit physique des grimpeurs. »

Réalisateur : Renan Ozturk et Taylor Freesolo Rees.
Producteur : Brandon Royal.
Compositeur : Ben Zebelman.
Société de production : Sixty Six Media, Inc. et ABC News Studio. et National Geographic.
Distributeur : Disney+.
Sortie USA : 22 avril 2022.
Sortie française : 22 avril 2022.
Titre original : Explorer : the last Tepui.
Durée : 55min.

Bande annonce du film

Pour voir le film

  • Disney +

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Katherine Choong enchaîne ‘La Ramirole’ (150m 8b), dans les gorges du Verdon.

Par : Rédaction
27 avril 2022 à 15:09

Katherine Choong a repris de l’activité en grandes voies avec l’enchaînement de La Ramirole (150m 8b), dans les gorges du Verdon. La grimpeuse Suisse a eu besoin de six jours de travail sur la ligne avant de réaliser l’ascension libre souhaitée. Katherine Choong a admis que lorsqu’elle est arrivée dans le Verdon cette année, « je ne savais pas si je serais assez en forme pour grimper La Ramirole. En fait, le premier jour, je n’ai pas pu enchaîner plus de quelques mouvements d’affilée. Jour après jour, mon corps s’est adapté, j’ai trouvé des solutions et lorsque je me sentais en mode « enchaînement », rien ne pouvait alors m’arrêter ».

Le Ramirole est une voie de 150 mètres de long divisée en cinq longueurs : L1 8a+, L2 8a, L3 8b, L4 8a et L5 6c.  Elle longe un long mur abrupt et les sections les plus esthétiques sont sur de longues colonnettes. Toute la ligne est un véritable marathon d’endurance, qui a mis Katherine en difficulté lors de ses premières tentatives d’enchaînement. « Le jour où je l’ai fait, j’ai fait toutes les longueurs sans une seule chute, mais ce n’était pas facile. Chaque longueur était une véritable bataille », a déclaré la Suissesse.

La grimpeuse, âgée de 30 ans, est devenue mondialement connue en août 2018 lorsqu’elle a gravi sa première voie cotée 9a, La Cabane Au Canada 9a en Suisse.

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Il était une voie – Once upon a line: Surveiller et punir

Par : Marie_Pebble
3 février 2022 à 20:16

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “Once upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!


Surveiller et punir

   Verdon, Provence, France
    Escalès, Jardin des Suisses
  Marco Troussier, 1981
  Marco Troussier, 1981

On ne devient pas « ouvreur » par hasard, il faut un peu d’ambition, du temps libre et de la persévérance.
Avant le virage des années quatre-vingts, alors que le « libre » repoussait les frontières de l’escalade sportive, le Verdon fut un Eldorado.
Au fil de mes visites assidues, j’avais appréhendé l’étendue du domaine grimpable vierge et je songeais à quelques ouvertures.
Un jour, je sus qu’une voie nouvelle : Frimes et châtiments, avait été équipé depuis le haut (pour une partie), par un grimpeur. Claude Vigier avait eu du nez en colonisant une portion assez obscure et retirée de l’Escalès, plus modeste par sa taille, mais pas moins raide ni moins belle que certains murs idéalement placés aux abords des belvédères. Cette portion de calcaire fut aussitôt identifiée comme la dalle de : Frimes et châtiments (jeu de mot évident).
Le Verdon connaissait une notoriété retentissante. Y grimper était un « must ». Equiper une voie dans ce temple relevait du « nec plus ultra » de la distinction aristocratique grimpante. Ce faisant, on entrait dans un cénacle restreint propre à satisfaire l’ego que toute création, brillante et reconnue comme telle, procure.
Alors que la révolution de l’escalade sportive française faite de SPITS et de méthodes de « travail » des voies, avait « corrompue » l’éthique anglo-saxonne, les irréductibles américains tentaient d’endiguer les égarements français par des anathèmes et des condamnations qui nous laissaient froid.
L’aventure n’était plus de tracer de nouveaux itinéraires depuis le bas « by fair means », avec l’audace des pionniers inconscients, mais simplement de jeter une corde, repérer les prises, espacer les points et tenter d’enchainer la longueur (ou plusieurs) en « bon style » ce que l’on appelle même plus aujourd’hui : le « libre » et que l’on n’a jamais (sans doute à tort) appelé l’escalade gymnique.
John Bachar, ultime porteur du flambeau d’une lignée de « pionniers » américains du « free climbing » et auteur de solos étourdissant d’audace (impressionnant lors de son premier passage aux USA un certain Patrick Edlinger !), vint lui aussi tâter du calcaire, une matière presque inconnue de lui, avant de réaliser une tournée européenne, notamment avec Wolfgang Güllich à qui il avait démontré ses propres méthodes d’entrainement (mais pas uniquement à lui). Rarement un seul grimpeur aura tant marqué son époque, à l’instar d’un Alex Honnold aujourd’hui.
Bachar, même en France, ne pouvait se résoudre à pratiquer un jeu « décadent », et plutôt que de gravir les voies de haut en bas en utilisant les SPITS plantés d’une façon indigne à ses yeux, il prit le parti de grimper certaines voies (ou sortie de voies), depuis le haut en moulinette. La légende prétend qu’il gravit le Bombé de Pichenibulle de cette façon (premier 7b+, voire 7c !) et qu’il jeta un peu après, une corde dans ce qui deviendrait la même année « Surveiller et punir » sous les coups de mon tamponnoir. Que de bonheurs j’ai connu pendu sur ma corde à supputer un itinéraire dans un rocher si beau, si pur.
A peine quelques jours après son parcours depuis le haut des quarante derniers mètres de ma future voie (sans d’ailleurs savoir qu’il l’avait gravi ainsi), je jetais une corde, puis deux, puis trois, pour créer un bel itinéraire qui fut instantanément une référence par sa beauté et la qualité de sa grimpe sur un caillou parfait. Idéalement placée au milieu de la dalle, elle devint rapidement une des voies les plus photographiée et filmée du Verdon.
Pourtant, la dalle de « Frimes » connu un succès qui entraina sa chute. La patine de la plupart des itinéraires y est impressionnante, il faut s’écarter un peu sur sa droite pour rencontrer à nouveau du caillou agréable à grimper.
Surveiller et punir, c’est aussi (et surtout), un livre phare de Michel Foucault. Il documente la naissance de la prison au 18 èm siècle et les nombreux bâtiments (notamment inspiré par le panopticon) qui permettent à un geôlier, en plaçant le surveillant au centre d’un édifice en étoile, de surveiller en un clin d’œil la silhouette de nombreux détenus. Cette police du regard n’est pas sans rappelé les derniers développements de la reconnaissance faciale que les « big data » nous promettent, et déjà mis en œuvre par les dirigeants chinois.
Surveiller et punir (le livre), reste d’une totale actualité, on se plait à imaginer ce que Foucault aurait écrit sur les dérives sécuritaires actuelles et la constante dérive autoritaire de certaines « démocratie ».
Surveiller et punir (la voie), n’est plus la belle classique que nous avons connue, défigurée par de trop nombreuses moulinettes.
Le livre m’est resté en mémoire comme une référence (surtout en ces temps de pandémie et de contrôle social), la voie que j’ai tracée un peu moins, surtout à cause de son usure, c’est le sort de toutes les « classiques » que de mal vieillir.
Néanmoins, je ne peux revenir dans les gorges sans aller observer les grimpeurs dans cette voie (la plus photographiée et filmée des gorges ?), avec la satisfaction un peu égotiste d’avoir tracé une des plus belles voies du Verdon, qui sans aucun doute me survivra.

One doesn’t become a “bolter” by chance, some ambition is needed, free time and perseverance too.
Before the turn of the 80s, when climbing was pushing the limits of the ‘sport’ aspect, the Verdon was an eldorado.
In the course of my frequent visits, I had got an understanding of the extent of the climbable area, all virgin rock, and had thought about bolting some lines.
One day I found out that a new route, “Frimes et châtiments”, had been bolted from the top (a part of it) by someone. Claude Vigier had got it right by colonising a rather obscure and remote section of l’Escalès, more modest in sheer size, but no less steep or beautiful than some of the ideally positioned walls near the access points. Straight away, this portion of limestone was identified as the “Frimes et châtiments slab”.
The Verdon was going through its golden age. To climb there was a must. Bolting a line in this temple granted you the very top distinction among the climbing aristocracy. Thence, one entered into a small circle giving the satisfaction to one’s ego that all creation, brilliant and seen as such, provides.
Whereas the revolution of French sport climbing—with expansion bolts and the working of routes—had “corrupted” British ethics, unimpressed Americans were trying to thwart the spreading of the French folly with expletives and condemnations that left us cold.
Adventure did not consist in opening new lines from the ground up and by fair means anymore, endowed with the spirit of heedless pioneers, but simply in throwing a rope down, checking out the holds, hammering in the bolts and trying to send the pitch (or pitches) in style, that is, in today’s speak: to “free” it, instead of calling it gymnic climbing (as we should have).
John Bachar, the last heir in a long line of US pioneers and responsible for outstanding solos (who made a lasting impression on Patrick Edlinger when he first visited America), also came to get his hands on limestone, a rock rather unknown to him, at the beginning of his European tour—including with Wolfgang Güllich, with whom he had shared his training methods. Rarely has a single climber influenced his own era so much, like a Honnold today.
Even in France, Bachar would just not be drawn into playing a “decadent” game, and rather than climb using the in situ bolts, which hurt his sensibility, took it upon himself to top-rope the last pitch of some routes. Legend has it that he ascended the “Bombé de Pichenibulle” this way (first 7b+, or even 7c!) after which he then threw a rope down what would later that year become “Surveiller et punir” under my hammer. What untold joy I felt sitting in my harness, trying to fathom a line out of such beautiful and pure rock.
A few days only after his top-rope shenanigans in the top section of the 40m of my soon-to-be route (I was then unaware of his climbing in it) I threw a rope, then two, then three, to bolt a line that became an instant hit due to its beauty and the quality of its climbing on perfect rock. Ideally positioned in the middle of the face, it quickly turned into one of the most photographed routes in the Verdon.
Having said that, the “Frimes slab” got too popular. Most lines are incredibly polished, and you have to move to the right to find decently climbable rock again.
“Surveiller et punir” is also (mostly) a landmark book by philosopher Michel Foucault. In it, he documents the birth of the modern concept of prison in the 18th century, and all the buildings (inspired by the panopticon) that allow a supervisor, once he has placed a guard in the centre, to watch each and every prisoner in a flash. This watching police force may bring to mind the latest developments in facial recognition that the big data companies are promising, and which are already prevalent in China.
Surveiller et punir (the book) remains painfully contemporary, and one wonders what Foucault would have made of the current trends in “security measures” and the authoritarian slant taken by some “democracies”.
“Surveiller et punir” (the route) is no longer the beautiful classic that we have known, disfigured that she has become by endless top-roping.
The book has stayed with me as a reference (especially in our times of pandemic and social control), the line I bolted a bit less, due to its polish, but such is the fate of classics that they grow old disgracefully.
However, I cannot go back to the gorges without spending some time watching climbers in it, with the slightly selfish satisfaction of having bolted one of the prettiest Verdon lines, which no doubt will outlive its maker.

Photo:  Marco Troussier
Témoignage/Account: Marco Troussier

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Il était une voie – Once upon a line: La rose et le vampire

Par : Marie_Pebble
30 décembre 2021 à 19:24

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

La rose et le vampire

   Buoux, Provence, France
    Bout du Monde
  Antoine Le Menestrel, 1985
  Antoine Le Menestrel, 1985

Voie iconique de la falaise de Buoux et du secteur historique du Bout du Monde, théâtre du développement de l'escalade libre en France dans les 80's, "La rose et le vampire" est un véritable mythe, rendu célèbre par son photogénique derviche en guise de crux, mouvement qui aura fait rêver des générations de grimpeurs. Son ouvreur, Antoine Le Menestrel, témoigne.

"J'ai 20 ans, je suis dépressif, je ne suis pas fait pour mes études de biochimie. Mais je grimpe avec la bande des Parisiens, je vie pour grimper. Le soleil tombe au ralentit. Pour arriver à la Rose et le Vampire, j’emprunte un bloc incliné telle une rampe de lancement qui s’ouvre sur le Bout du monde, un lieu magique, théâtre de nombreux combats !

D'imposants blocs de rocher gorgés de soleil jonchent le pied de la voie, de leurs pores émane un parfum sableux aux couleurs désertiques. Sur un gros bloc posé en équilibre, je me prépare. Mon matériel est bien rangé afin qu’en aucune façon il puisse entraver le déroulement de l’ascension. Je m’encorde à mon assureur-complice qui tient ma vie entre ses mains. Au cours de mon élévation il me porte par son attention. D’un geste bleauesque je fais couiner la gomme de mes chaussons. Il me reste à lâcher tout ce brouhaha cérébral et faire le vide. Je rentre en symbiose avec la partition minérale et avec l’air qui alimente le feu de ma respiration.

Je m’élance. Chaque fois, je tombe à quelques mètres du sol. Je me demande ce qui me pousse à réessayer sans cesse. Suis-je là, sur Terre, pour réussir cette voie ? Une vie pourtant ne peut pas se résumer à un mouvement. Toute ma vivacité, toute mon énergie accumulée au cours de la journée se projettent dans cette voie. Je me sens petit. Je n’ai pas le choix, la voie est sculptée en moi.

Après les premiers blocages très physiques, j’atteins les prises du passage clé, un croisé de rêve qui se déroule sur une plaque de rocher ocre ayant la configuration d’un cadre tel d’un écran de cinéma. Je chute toujours les mains aux bords du cadre. Il me manque l’état de grâce que je ne cesse pourtant pas de convoquer.

Peu à peu les ombres s’étirent, il ne reste qu’un dernier rayon de soleil, le spectacle s'achève, les acteurs sont exténués, frustrés. Nous reviendrons demain ou un autre jour, car certains jours nous laissons la voie se reposer.

Cette merveilleuse voie est un vampire. Ses prises me lacèrent les doigts, elles me pèlent la peau et je perds mes empreintes, mon identité ! Ses prises, je les prends comme une tige pleine d’épines pour grimper au calice de la fleur, ma sueur l’arrose. Cette voie m’envahit et je ne pense qu’à elle, je ne désire plus qu’elle. Je suis vampirisé. Cette voie a soif de mon sang pour nourrir sa beauté, je n’existe plus que pour elle.

Ce croisé m’ouvre le visage au monde. Grâce à ce mouvement, je vous offre une rose. Avec vous qui me regardez, je créé une cordée émotionnelle, je deviens un artiste."

 Antoine Le Menestrel

An iconic line from the Bout du monde sector in Buoux, where French free climbing started in earnest in the 80s, "La rose et le vampire" is a route with a mythical status made famous by the photogenic cross involved, a move which gave wet dreams to more than one generations of climbers. The bolter, Antoine Le Menestrel, is here giving us more details. 

I’m 20, depressed, I’m not made for studying biochemistry. But I climb with a group of Parisians, I live for it. The sun is setting in slomo. To get to the Rose et le Vampire, I go up a leaning boulder looking like a launchpad opening onto the Bout du monde, a magical place, the stage of many a good fight!

Imposing sunlit boulders are scattered at the foot of the route, from their pores exudes a sandy fragrance, charged with desert colours. On a big rock sitting in perfect balance, I get ready. My gear is arranged in such a way that nothing can hinder my ascent. I rope up with my belayer-friend, who is holding my life in his hands. During my climb he will keep a close eye. With a Font-like gesture I make my climbing shoes squeak. One thing left to do: let go of the noise and welcome emptiness. I become one with the mineral score and the air that feeds the fire of my breathing.

Off I start. Everytime, I fall a few meters off the ground. I wonder what pushes me to try again and again. Am I here on Earth to send this route? But a life cannot be summed up in one move. All the energy built up throughout the day is projecting onto the rock face. I feel small. I have no choice, this line is etched in me.

After the first very physical lock-offs, I gain access to the holds of the key section, a dream-like cross-through staged on a deep red slab of rock with the semblance of a frame, like a cinema screen. I always fall with my hands on the sides of the frame. I am missing that state of grace that I am fervently calling for.

Little by little the shadows lengthen, only one ray of sunlight, the show is over, the actors are exhausted, frustrated. We will come back tomorrow or another day, for on some days we let the route grab a rest.

This wonderful line is a vampire. Her holds cut through my fingers, they skin them raw and I lose my fingerprints, my identity! Her holds, I grab them like a stem covered in thorns in order to climb up to the calyx of the flower, my sweat waters it. This line has taken me over and it’s all I can think of, all I want is her. I have been vampirised. This line is thirsty for my blood to feed her own beauty, I live solely for her.

This cross-through opens my face to the world. Thanks to it, I offer you a rose. With you who are watching me, I create an emotional team, I become an artist.

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Photo:  Heinz Zack
Témoignage/Account: Antoine Le Menestrel

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Interview de Tanguy Mérard pour sa réalisation d’« Hôtel Supramonte »

Par : Angélique
15 décembre 2021 à 11:33

Il y a quelques temps, Tanguy Mérard a réalisé une belle performance en enchainant, à vue, les 11 longueurs de la grande-voie Hôtel Supramonte. Située en Sardaigne dans les gorges de Gola di Gorroppu et allant de 6b+ au 8b max, cette grande voie s’ouvre sur une première longueur en 7b+ ce qui la caractérise dans sa difficulté. Un autre élément important de cette ligne de 370m, c’est sa beauté emblématique. Cette voie a su attirer les plus grands grimpeurs du monde, dont Adam Ondra qui a réalisé la première ascension à vue.

Interview de Tanguy Mérard

Pour partager cette admirable réalisation nous avons souhaité donner la parole à Tanguy et recueillir ses mots posés sur son ressenti personnel et son vécu durant cette expérience. On souhaitait découvrir à travers les yeux de Tanguy, la réussite de cette grande voie exigeante.

1-Présentation

Salut Tanguy, est-ce que tu peux te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Tanguy Merard et je viens du Gard.

J’ai commencé à grimper là-bas quand j’avais 7 ans en faisant de la salle et de la compétition mais aussi dès le début un peu de falaise. Depuis 2 ans je suis à Briançon, je suis en terminale et je bénéficie d’horaires aménagés pour m’entrainer.

Est-ce que tu peux nous rappeler le contexte ? (Pourquoi es-tu allé en Sardaigne, et dans cette voie)

Je suis allé en Sardaigne avec le Groupe Exellence FFCAM, le projet du groupe était d’essayer la grande voie « Hôtel supramonte » depuis deux ans mais avec le covid on n’était pas parti la première année.

2-Description de la voie 

Est-ce que tu peux nous raconter « l’histoire » de cette superbe voie, les ouvreurs, l’année, les premières ascensions… ?

Ouverte en 1998 par Rolando Larcher et Robert Viagini , la voie se décompose en deux parties, une première section des 8 longueurs les plus difficiles jusqu’à la grotte de  » l’Hôtel  » (les cotations d’origine : 7b+, 7c+, 8b, 8a+, 8a+, 7c, 7a+ – 230 m) suivie d’une portion plus facile de trois longueurs (7b+, 7b, 7b – 105 m) et une sortie en 6b+ jusqu’au sommet.

La première ascension en libre a été faite par Pietro dal Pra en 2000.

En 2002, lors de l’ouverture de la voie voisine El Vaije de Los Locos, Daniel Dulac avait réussi toutes les longueurs à vue sauf une… 

La grande voie est devenue une référence de par sa beauté et sa difficulté, en 2012 Adam Ondra réussi la première ascension à vue.

Plus personnellement, que représente cette grande voie extrême pour toi ? avais-tu des objectifs précis en lien avec cette voie ou ton séjour ?

En allant en Sardaigne, je me posais la question d’essayer à vue ou non car je pensais ne pas avoir le niveau d’enchainer toutes les longueurs à vue.

Au final je me suis dit que j’avais rien à perdre donc j’ai essayé, mais je savais que ça représentait un gros challenge et que j’allais devoir y aller à fond.

3-Description de l’ascension 

Pourrais-tu nous décrire tes ressentis dans cette voie lors de son ascension ? (Pourquoi elle t’a attiré, quelles ont été tes émotions, les mouvements les plus beaux, les plus durs, les parties les plus intéressantes selon toi…)

La voie est assez impressionnante du bas mais pas spécialement attirante mais c’est en grimpant dedans que je me suis rendu compte qu’elle était vraiment belle.

Je suis parti dans mon essai à vue avec Elsa Ponzo aux alentours de 10h, sachant que la nuit tombait vers 17h30. Il fallait que je me grouille ! J’ai fait les deux premières longueurs assez facilement. Pour le 8b, j’y suis allé assez serein, et c’est passé. Ensuite le 8a+ ça s’est plutôt bien passé aussi, j’ai réussi à bien temporiser. Pour le dernier 8a+, c’était assez bloc, j’ai bien forcé, c’était un peu limite mais j’ai réussi à bien me placer et c’est passé.

Le 7c qui vient après cette longueur est la longueur la plus belle avec un rocher incroyable.

Il me restait ensuite 5 longueurs, et ça l’a fait mais j’avoue que j’avais quand même un peu la pression… Je suis arrivé au dernier relais, la nuit venait de tomber, donc timing parfait avant de redescendre en rappel.
J’étais étonnamment confiant quand je suis parti dans la grande voie, ça m’a permis d’y croire et de ne pas être trop stresser.  

4-Conclusion

Que représente pour toi cette très belle croix ?

Pour moi c’est vraiment un accomplissement personnel, je ne pensais pas que c’était possible au début et j’ai finalement réussi, comme quoi tout est possible si on y croit et qu’on y met beaucoup de volonté.

Quelles sont tes sensations/tes ressenties, après cette réalisation ?

J’étais assez content mais sinon rien de spécial honnêtement.

5-Prochains objectifs 

As-tu de prochains projets ou objectifs dont tu aimerais nous parler ?

Bien sûr, le prochain projet c’est Biographie 9a+ ça me tient vraiment à cœur, une fois la saison de bloc passé je vais m’entraîner à muerte pour ça, trop hâte !!!

Merci à Babar, Didier Angonin et Igor Martinez sans qui le projet ne pouvais pas avoir lieu.

Merci à mes sponsors, EB climbing, Tendon, Boma authentique cosmétique et Nograd .

Fin de l’interview.

On espère que la lecture de cette interview authentique vous aura plu, et pourquoi pas, peut-être encouragés et motivés à croire en vos capacités et en vos désirs personnels.

Le matériel de Tanguy Mérard

A bientôt sur Grimpeez !

A lire également : Avis & Test – Sac à magnésie Black Diamond

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Nina Caprez et Cédric Lachat dans Wogü, une voie de 350m en 8c !

Par : Rédaction
13 décembre 2021 à 08:52

Cédric Lachat est le dernier nom à figurer sur la liste des grimpeurs de « Wogü » (350m 8c), aussi appelé « le monstre des Alpes ». Le Suisse a escaladé la voie en juillet 2020, formant un duo de choc avec Nina Caprez, qui a également tenté de l’a grimpée en libre, bien qu’elle ne soit pas parvenue à réaliser toutes les longueurs dans ce style.

« Wogü » a été ouvert par Beat Kammerlander en 1997 et le nom rend hommage à Wolfgang Güllich. Adam Ondra a effectué la première ascension libre en 2008, Edu Marín l’a répétée en août 2016 et Roland Hemetzberger a effectué la troisième ascension libre en octobre 2017. Celle de Cédric était la quatrième ascension.

Située dans le massif du Rätikon en Suisse, elle est l’une des grande voies les plus difficiles au monde. La voie se compose de dix longueurs, dont cinq sont dans le huitième degrés, jusqu’à 8c. La grimpe y est très soutenue, sur une excellente roche calcaire, et la force des doigts est la clé pour surmonter les sections les plus difficiles.

Cédric Lachat a inclus la voie Kammerlander dans le projet Swissway to Heaven, ce qui lui a permis d’enchaîner librement certaines des grandes voies les plus légendaires des Alpes suisses, son pays d’origine. En plus de « Wogü », il a enchaîné « Yeah Man » (330m 8b+), « The Fly » (550m 8c) et « Zahir » (300m 8b+).

Après une avant-première en ligne, durant laquelle le film sur l’ascension libre de Cédric Lachat à Wogü a été diffusé pendant 10 jours, il est enfin disponible en visionnage libre sur youtube.

La polyvalence de Cédric Lachat

Cédric Lachat n’est pas seulement un bon grimpeur de grandes voies. Après plusieurs années de compétition sur le circuit international, le grimpeur suisse a décidé de quitter la résine pour se consacrer entièrement à l’escalade, tant sportive que en grande voie.

Dans le domaine du sport, le curriculum de Lachat est vaste et comporte de nombreuses étapes marquantes. Dans sa dernière étape, les plus remarquables sont La Rambla 9a+, à Siurana, en octobre 2019 ; Pachamama et Joe Mama, tous deux 9a+, à Oliana, durant les premières semaines de 2020 ; ou encore Super Crackinette 9a+, à Saint-Léger-du-Ventoux en France, en décembre 2020.

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Il était une voie : Omaha Beach – Once upon a line: Omaha Beach

Par : Marie_Pebble
23 septembre 2021 à 09:10

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

Omaha Beach

   Red River Gorges, USA
    The Motherlode
  Chris Martin, 1998
  Bill Ramsey, 1999

Omaha Beach ... A lire ce nom, à priori, on pense plus à une plage de débarquement qu'à une voie d'escalade sur une paroi cachée au milieu des sombres forêts du Kentucky. Et pourtant, cette ligne a été ouverte sur le secteur de Motherlode l'un des murs de grès à trous du mythique site d'escalade américain, Red River Gorges. Bill Ramsey nous raconte :

"Mon ami Chris Martin travaillait une voie qui montait en plein milieu de la partie centrale, la plus raide, de Madness Cave. Le relais se trouvait aux 3/4 de la paroi, sur une petite vire fuyante, sous ce qui semblait être une section sans prises. Un beau jour de 1998, alors qu'il se demandait s'il allait abandonner le projet, il a permis à d'autres d'y mettre les doigts, et on a découvert que la partie sommitale avait en fait de petites prises et que, par conséquent, la voie pourrait probablement aller jusqu'au sommet. Ni une ni deux, Chris installe un nouveau relais là-haut, rajoute une plaquette pour protéger la fin et dit "lâchez-vous !" Je m'y suis mis l'hiver même, et fis des progrès encourageants en dépit du crux bien féroce au-dessus de la vire. Dave Hume passa aussi du temps dedans, et on était d'accord pour dire que ce serait la voie la plus dure de la grotte – sans doute 13d (8b). Finalement, je l'enchainai à la fin mars et lui donnai le nom de "Omaha Beach".

"J'ai toujours aimé la tradition de donner aux voies des noms de batailles célèbres (comme Agincourt à Buoux) et Omaha Beach en Normandie a été une des victoires les plus sanglantes des USA pendant la deuxième guerre mondiale. Mais il y a aussi le fait que pour Omaha Beach, la clef de la victoire consistait à grimper une falaise bien sévère au-dessus d'une mauvaise "vire" peu rassurante-comme dans la voie. Deux semaines plus tard (le 11 avril 1999) la jeune prodige Katie Brown se trouvait à Motherlode et je lui ai dit que la falaise comptait une nouvelle ligne qu'elle devrait essayer. On n'a jamais abordé la cotation... Elle n'a même pas cherché à savoir. Au final elle est montée dedans, et tout le monde a fait une pause pour la regarder. Porter Jarrard et moi-même étions juste en dessous. Nous avons suivi ça, les yeux levés et bouches-bées parce qu'elle semblait s'élever sans difficulté. Au crux, elle est allée voir puis a désescaladé jusqu'à la misérable vire pour récupérer un chouïa, essaya différentes choses, et je me demandais comment son petit gabarit de 1m52 allait se sortir de mouvements qui m'avaient semblé déjà longs à moi. Et puis elle fit une séquence que je fus incapable de comprendre, utilisant des prises qui me paraissaient tout aussi incompréhensibles, mais qui l'amenèrent dans la partie sommitale. C'est sa mère qui l'assurait et elle n'avait aucune idée de ce que qui était en train de se passer, allant jusqu'à ne pas lui donner de mou quand Katie voulait clipper – c'était complétement fou. Katie clippa le relais et tout le monde à Motherlode se mit à l'applaudir. Alors que sa mère la faisait descendre je suis allé la voir et lui ai dit que je cotais la voie 13d, et qu'elle venait probablement de réaliser l'exploit d'être la première femme à enchainer cette cotation à vue. Ça lui fit plaisir, et on apprit plus tard que c'était bel et bien le cas. Depuis, plusieurs prises ont cassé et c'est maintenant un 14a, mais contrairement à la rumeur la voie n'a pas été décotée du fait de l'ascension de Katie. En fait, nous tous au Red étions époustouflés par Katie et heureux de la voir faire mieux que nous avec autant de facilité. Elle me faisait penser à une héroïne de comic, une jeune fille petite et sans prétention, mais dotée de super pouvoirs qui écrasait un monde de machos durs à cuire."

Omaha Beach. Reading this name probably brings to mind wars scenes rather than pristine rock climbs hidden in the misty forests of eastern Kentucky. And yet, it is one of the most iconic sport climbs of the gorgeous pocketed sandstones of the Red River Gorge, in the USA. The name is indeed a reference to D-day, and a clever wordplay that implies that the crux, just like it once was on D-day, is moving past the beach, in this case a rather sandy ledge. Bill Ramsey, tells us more:

"My friend Chris Martin had been working a route he had bolted that went right up the central, steepest part of the Madness Cave. The route ended about 3/4ths up the wall, at a small slopey shelf with a seemingly blank section above. One day in 1998, while considering abandoning the project, he allowed others to play on it, and we discovered the blank section actually had small holds; indeed, that the line would probably go all the way to the top. At that point, Chris drilled a new anchor at the top, put in one more bolt to protect the upper section, and said, “Have at it!” I started working it that winter, and made steady progress despite the tough crux above the shelf. Dave Hume also climbed on it some, and we agreed it would be the hardest route in the cave at the time – probably 13d (8b). Eventually, I succeeded in late March, naming the route Omaha Beach”.

"I had always appreciated the tradition of naming climbs after famous battles (like Agincourt at Buoux), and  Omaha Beach at Normandy had been one of America’s most harrowing victories in WW II. Also, on Omaha Beach, the key to the battle was climbing a desperate cliff above a bad and insecure shelf – just like the route. Two weeks later (April 11, 1999) the young climbing phenom Katie Brown was at the Motherlode and I told her the cave had a new route she should try. We never discussed the grade…she just didn’t ask. Eventually she got on it, and everyone stopped what they were doing and watched. Porter Jarrard and I watched from right below, staring up with our mouths agape as she cruised higher and higher. At the crux, she climbed up and back down to the “rest”, trying different things, and I wondered how her barely five-foot frame would make what had been long reaches for me. Eventually she performed some sequence that made no sense to me, using holds that made no sense to me, but got her on the final headwall. While she was climbing, her mother was belaying, completely oblivious to what was happening, sometimes short-roping Katie when she tried to clip – it was totally insane. Katie got to the anchor and the Motherlode erupted with applause. As she lowered down, I walked over and told her I had rated it 13d, and that she had probably just made history as the first woman to onsight that grade. She was excited, and we later found out her ascent was indeed a first. Since then, several holds have broken and it is now 14a, but contrary to popular mythology, it was never downgraded because of her ascent. In reality, all of us at the Red were awestruck by Katie and thrilled to see her outperform us with such ease. She was like a comic-book hero, a tiny and unassuming young girl, but one with superpowers who completely dominated a macho, kick-ass scene."

Photo: Timothy Scribano  
Témoignage/Account: Bill Ramsey

 

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Il était une voie – Once upon a line: Just do it

Par : Marie_Pebble
18 août 2021 à 12:38

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

Just do it

   Smith Rock, Oregon USA
   Monkey Face
  Alan Watts, 1989
  Jibé Tribout, 1992

“Just Do it”, située à Smith Rock, berceau de l’escalade sportive aux US, est le premier 8c+/5.14c du sol américain. La voie propose 40 mètres soutenus en plein milieu de la face bien compacte du monolithe de Monkey Face. Jibé Tribout nous raconte l'histoire derrière la première ascension :

“J’ai fait Just do it le 16 avril 1992 (pas sûr pour le 16…). La voie se compose d’un 8a+ teigneux et technique de 20m, suivi d’un repos sur deux réglettes 1,5cm avec deux petits pieds. Après on attaque la partie clé en 8b+, qui monte progressivement en difficulté jusqu’à la fin qui est très rési. J’ai découvert cette voie après avoir fait la seconde ascension (après Allan Watts) de East face of the monkey face, le 8b sur coinceurs qui est sur le pilier de droite, une voie incroyable. Après avoir fait To bolt or not to be, et de nombreuses autres premières (Bad Man, etc…) j’ai commencé à essayer en 1991 et j’ai été tout près de faire, mais des conditions météo très chaudes et une énorme coupure au doigt m’en ont empêché. Après un hiver d’entrainement spécifique, je suis revenu au printemps 92, et ça a fait assez vite, en une dizaine de jours. Le nom, gentiment provocateur était une adresse aux grimpeurs américains (“juste fais-le !” en français) à adopter l’escalade libre sur spits pour faire des voies dures ! L’autre chose est que j’aborais un débardeur Nike de Jordan, ou il y avait le slogan “Just do it”, cela vient de là ! Cette voie à eu un énorme retentissement au USA, de part son niveau, des photos spectaculaires publiées à ce moment, de la couverture de Climbing et du fait que je sois Français!”

“Pour le coté polémique, même si personne n’essayait la voie quand j’ai commencé à m’y investir, Allan Watts avait équipé et un peu essayé et à l’époque les grimpeurs considéraient qu’à partir du moment ou ils avaient équipé, la voie n’était essayable que par eux-mêmes ! D’où un peu de tension avec certains locaux… Après le truc cool, c’est que le soir de ma réussite, le patron de Métolius nous a invités dans le meilleur restaurant de Bend pour fêter ça et que le lendemain, un médecin local passionné d’escalade à fait une grande fête chez lui avec les grimpeurs du coin et on a fêté, bu, consommé beaucoup de substances illicites, et c’était une magnifique reconnaissance de la part du milieu local. Cette voie et cette ascension ont été un des sommets de ma carrière de grimpeur, un des moments ou j’ai été certainement le plus fort. Dans cette fameuse fête, j’ai d’ailleurs gagné le concours de tractions, un peu sous cocaïne c’est vrai, mais en faisant tout de même 80 tractions de suite… Cela reste un joli nombre!”

"Just do it" located in Smith Rock, Oregon, the birth place of US rock climbing, is America's first 8c+/5.14c. The route offers 40 meters of sustained climbing straight in middle of the North East face of the Monkey Face monolith. Jibé Tribout tells us the story of the first ascent:

"I climbed "Just do it” on April 16, 1992 (not 100% sure about the 16th...). The route could be described as hardcore and technical 20-meter 8a+ followed by a rest on two 1.5cm crimps with small feet. After that, you start tackling the meat of it, in the 8b+ range, which gradually increases in difficulty until the end, best described as heavy on power endurance. I discovered this route after making the second ascent (after Allan Watts) of East face of the monkey face, the 8b trad on the right pillar, an incredible line. After doing « To bolt or not to be » and many other first ascents (Bad Man and so on) I started trying “Just do it” in 1991 and I was very close but weather conditions turned very hot and a huge cut on my finger stopped me. After a winter of specific training, I came back in Spring 92 and it went pretty quickly, in ten days. The name, kindly provocative, was a message to American climbers to adopt free climbing on bolts, in order to set hard routes! The other thing is, I loved a Nike tank top from Jordan with "Just do it” on it, it comes from there! This route had a huge impact in the USA, because of its level, the spectacular photos released at the time, the cover of Climbing and the fact that I was French!"

"As for the controversy, even if no one had tried the route when I started, Allan Watts bolted the line and tried it a little bit, and at that time the belief was that a line belonged to their bolter and no one else could have a go. So there was some tension with a few locals ... The cool thing is that on the very evening of my success, the boss of Metolius invited us to the best restaurant in Bend to celebrate and that, the next day, a doctor/climber organised a big party at his place with locals climbers and we partied, drank, consumed a lot of illicit substances, and it was a wonderful moment of reconciliation with the local community. This route and this ascent have been one of the peaks of my climbing career, one of the times I was certainly the strongest. At this famous party, I moreover won the pull-up contest, on cocaine it's true, but clocking 80 pull-ups in a row nonetheless… That's still a pretty number!"

Photo:  Martin Kanurek
Témoignage/Account: Jibé Tribout


 

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Il était une voie – Once upon a line: Wallstreet

Par : Marie_Pebble
7 juillet 2021 à 16:00

Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

<img class="vce-single-image" src="https://fanatic-climbing.com/wp-content/uploads/2021/07/wallstreet_johannaernst-e1625599491620.jpg" width="1024" height="809" alt="" title="wallstreet_johannaernst" />

Wallstreet

   Frankjenrura, Allemagne
    Krottenseer Turm
  Ernst Hunsicker, 1987
  Wolfgang Güllich, 1987

Premier 8c de l’histoire. 20 m de haut, orienté ouest. Güllich en a dit ceci*: “Il y a un pas de bloc très difficile sur Wallstreet. Je suis tombé dessus et je me suis dit que c’était peut-être possible. Pendant l’hiver je suis parti m’entraîner à Nuremberg, et avec l’aide d’un professeur d’éducation physique j’ai travaillé des muscles spécifiques, en particulier la coordination intramusculaire associée à la vitesse de réaction, de façon à pouvoir enchaîner les mouvements du pas.”

On se souvient que Melissa Le Nevé en a fait la première féminine en 2014, avant d’en faire de même en 2020 avec une autre voie légendaire de Güllich, Action Directe, premier 9a de l’histoire et libéré en 1991. Le film Wall Street d’Oliver Stone étant sorti la même année, 1987, on soupçonne un lien, mais en fait il a surtout été donné car les ‘voies extrêmes se vendent cher sur le marché de l’escalade’. Pourquoi alors l’absence d’espace pour la voie ? Peut-être pour s’amuser à “germaniser” le terme, sachant que Wallstrasse est un nom de rue courant outre-Rhin ?

Pour cause de décès prématuré, Wolfgang n’a pas pu nous en dire plus. Mais Hannes Huch, la bible vivante du Frankenjura, s’est prêté au jeu pour nous éclairer sur les origines—fascinantes—de la voie. Wallstreet s’avère être une variante de Ira Technokratie, 8a (équipée par Erich Hunsicker), dont la FA revient également à Güllich, en 1984. Ira part à gauche au troisième point, alors que Wallstreet continue tout droit. Un site allemand crédite un certain Ernst Huniscker pour l’équipement de la variante qui nous concerne: se pourrait-il qu’il s’agisse en fait d’Erich ? Au registre de ce qui n’est peut-être pas connu de tous non plus, Wallstreet était à la base un 8b ou 8b+, dont Güllich, encore lui, fit la première. Quelques temps plus tard, il eut vent de ce que quelqu’un s’était permis de la tailler. Wofgang retourna aussitôt à la falaise pour rendre Wallstreet à son état d’origine, à l’aide de béton. Mais il décida également de réduire la taille de certaines prises: Wallstreet est donc une voie taillée ! Il l’enchaîna à nouveau, faisant la deuxième FA de la voie à deux cotations différentes… Remarquons par ailleurs, avec Hannes toujours, que Güllich avait pour habitude de choisir les méthodes les plus dures. Étant donné que les multiples répétiteurs de Wallstreet n’ont pas proposé de décote, possible que la méthode de Wolfgang valait davantage. J’ai d’ailleurs ouï dire que son béta sur AD équivaudrait à du 9a+…

First 8c in history. 20m high, West-facing. Güllich had this to say about it*: "There’s a very difficult boulder on Wallstreet. I came across it and thought it could be possible. During the winter I went training in Nuremberg, and with the help of a professor of physical education I worked on specific muscles, in particular intramuscular coordination associated with reaction speed, in order to be able to do the boulder moves."

Mélissa le Nevé did the first female ascent of the route in 2014, before doing the same on Action Directe, the first 9a in the world, in 2020, the other legendary route we owe Wolfgang Güllich (sent in 1991). The film Wall Street was released the same year, 1987, a link may be suspected, but it seems it was given because extreme lines are ‘highly traded on the route stock market’. Still, why the lack of a space between the two words? What is to ‘germanify’ the name, since Wallstrasse is a common street name over there?

Due to his premature death, Wolfgang is not able to tell us more. But Hannes Huch, the living authority on all things Frankenjura, agreed to enlighten us on the fascinating origins of the route. Wallstreet turns out to be a variation on Ira Technokratie, 8a (bolted by Erich Hunsicker), whose FA was also claimed by Güllich, in 1984. Ira veers left after the third bolt, whereas Wallstreet goes direct. A German site credits a Ernst Hunsicker with bolting the variant that interests us: could it in fact be Erich? Among what may not be common knowledge either, Wallstreet was primarily an 8b or 8b+, FAed, yet again, by Wolfgang himself. Some time later, rumour had it that someone had taken the liberty to modify some of the holds on it. No sooner had Güllich heard of it that he ran back to the crag in order to restore the route to its original glory, using concrete. But then he also decided to actually shrink some of those holds. In other words, Wallstreet is an artificial route! Wolfgang duly sent it anew, henceforth doing the FA of the same line at two different grades… Let’s note, with Hannes again, that Güllich had a habit of choosing the hardest methods. Given that the numerous climbers who ticked Wallstreet since haven’t suggested a downgrade, it is possible that Wolfgang’s beta was actually worth more. For instance, I understand that his method on AD is rather more 9a+ than 9a…

Photo:  Hannes Huch
Témoignage/Account: Hannes Huch


 
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WoGu, le film de Nina Caprez et Cédric Lachat disponible gratuitement

Par : Rédaction
7 juillet 2021 à 10:01

WoGü est un rêve, une illusion, une voie légendaire qui s’étend sur dix longueurs au cœur du spectaculaire massif du Rätikon en Suisse. WoGü est aussi un film qui offre des perspectives humoristiques et perspicaces sur le travail quotidien de l’escalade en grande voies.

Tout au long de l’ascension, nous partageons les moments de la vie quotidienne des personnages plus grands que nature que sont Nina Caprez et Cédric Lachat, grimpeurs d’élite et complices de longue date. Nous suivons également l’équipe de tournage professionnelle qui travaille à 300 mètres d’altitude.

De la première marche d’approche à l’ascension finale, Wogu révèle les tensions, les espoirs, les chutes et les joies simples de se balancer les pieds au-dessus de l’abîme. Tout au long du parcours, nous partageons les expériences et les émotions qui rendent les aventures sur les grandes parois si uniques. Déchiffré, décrypté, WoGü ne reste plus un mystérieux hiéroglyphe gravé dans le calcaire, mais se transforme en un livre ouvert. Nous invitons tout le monde à participer à l’aventure, les novices comme les initiés.

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Pour ses 98 ans, c’est en salle d’escalade que Marcel Rémy veut les fêter !

Par : Rédaction
14 avril 2021 à 10:15

Andreas Kubin raconte l’histoire de Marcel « Matrix » Remy qui a fêté son 98ème anniversaire en grimpant dans une nouvelle salle d’escalade à Satigny/Genève avec ses fils Claude et Yves. À presque 100 ans, il s’agit d’une belle leçon de vie !

« Marcel n’avait plus envie de grimper après quelques semaines passées à l’hôpital avec de l’eau dans les poumons. Les jours précédents, il avait été un peu déprimé et ne voulait plus conduire sa voiture. Mais il n’en fallait pas plus pour le motiver pour quelques traversées de blocs… Puis deux voies sur corde, qu’il a même insisté pour faire la désescalade. La vieille machine à vapeur fonctionne encore ! Et puis une voie en 4c en tête ! Ses yeux brillaient de bonheur ! Et immédiatement il commence à faire des plans pour l’été prochain : l’escalade est une fontaine de jouvence ! Bonne chance Marcel, tu es un si grand et merveilleux exemple pour nous tous. »

Pour rappel, à 94 ans, Marcel Rémy s’offrait 450 mètres d’escalade en 5c+ en faisant la grande voie « Le Miroir d’Argentine » située dans les Alpes Vaudoises, en Suisse.

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