Vue lecture

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.

James Pearson enchaîne l’une des voies de trad les plus dures du Royaume-Uni

James Pearson a récemment enchaîné « Lexicon » E11 7a à Pavey Ark, au Royaume Uni. Il s’agit de la cinquième ascension de cette ligne, fraîchement libérée en 2021 et considérée comme l’une des plus dures d’Angleterre.

La voie partage une partie d' »Impact Day » E8 6c, mais le départ et la fin sont différents. James a décidé de s’infliger des contraintes dans la façon d’appréhender cette voie, en tentant de ne pas trop la travailler. Il s’est contenté d’inspecter la voie en rappel, de toucher les prises et de vérifier les protections, mais n’a essayé aucun mouvement avant de se lancer dans son ascension en tête.

S’étant rendu en Angleterre pour le mariage de sa soeur, James est allé à plusieurs reprises au pied de la voie durant la semaine. Vendredi, alors qu’il devait aider pour les préparatifs du mariage, James a été gentiment encouragé par sa famille à retourner à Pavey Ark pour essayer la voie. Une belle opportunité pour le grimpeur britannique, qui parviendra à atteindre le relais de cette voie dans l’après-midi.

Je n’ai pas encore fait toutes les voies de trad en Angleterre, mais celle-là est la meilleure et la plus amusante que j’ai faite ici. « Rhapsody » E11 7a est aussi très amusante à grimper, mais la ligne n’est pas aussi belle et l’escalade n’est pas aussi pure que dans « Lexicon ». Toutefois, dans « Rhapsody », la chute n’a pratiquement aucune conséquence, ce qui la rend plus accessible, plus facile à tenter.

Dans « Lexicon », je pensais que la chute était assez « sûre » et que je pouvais probablement tomber du sommet ou d’un endroit très proche du sommet sans problème. Mais je ne sauterais certainement pas du sommet comme j’ai sauté du sommet de « Rhapsody ». Ce n’est en aucun cas une voie mortelle, mais vous ne devriez pas sous-estimer son côté dangereux. Ce n’est pas parce que j’ai réussi à la grimper sans l’essayer en moulinette ou sans y passer beaucoup de temps que je pense qu’elle est sûre à 100%.

Je n’arrive pas à croire que personne ne l’avait vraiment repérée avant la première ascension de Neil. Maintenant que je l’ai grimpée, je ne suis pas du tout surpris qu’elle ait déjà été répétée tant de fois, parce que c’est une voie très, très dure, qui reste clairement très accessible et une ligne très amusante et cool. »

L’histoire incroyable de James Pearson qui enchaîne son premier 8C bloc !

Alors que tout semblait perdu et qu’il était déjà sur le chemin du retour, James Pearson a décidé de provoquer la magie de l’escalade. Celle qui transforme le dernier essai désespéré en run victorieux. C’est ainsi que le Britannique a fait demi-tour, a renfilé ses chaussons et réalisé la troisième ascension de ce qui est aujourd’hui le bloc le plus dur d’Albarracín, en Espagne.

« Junero Sit » est le premier 8C bloc que James Pearson enchaîne. Plutôt connu pour ses performances en trad, depuis que Caroline Ciavaldini et lui sont devenus parents, il consacre plus de temps à la pratique du bloc. James comptait déjà plusieurs croix en 8B à son actif, et en février 2020, il avait réussi à enchaîner son premier 8B+, signant la première ascension de « Ba-Boom », à Alcañiz.

C’est le grimpeur local Rubén Díaz qui a libéré « Juneru Sit » en octobre 2020, proposant la cotation de 8C. Cette ligne, située entre deux classiques (« El Apeadero » 8A et « Esperanza » 8A+) était l’un des plus vieux projets d’Albarracín. Nacho Sánchez a répété ce bloc en avril dernier, confirmant la cotation proposée par Rubén Díaz.

Le jour de son enchaînement, rien ne laissait présager que James Pearson allait fait la croix. Ce jour-là, le grimpeur de 36 ans a même failli annuler sa séance de grimpe avant même de partir. En effet, le brouillard s’était installé et une fine pluie tombait. Malgré tout, il a décidé de prendre son crash pad et de se rendre au pied du bloc.

La suite de cette journée incroyable, c’est James en personne qui nous la raconte :

« Je me suis échauffé comme d’habitude, puis j’ai commencé à essayer les mouvements. Je voulais essayer le pas du coincement de genou intrinsèquement, pour voir si j’allais enfin percer l’énigme, mais je n’ai même pas réussi me mettre en place depuis mon échelle, mon majeur gauche refusant de tenir la minuscule prise en inversé. J’ai donc commencé à essayer les premiers mouvements du bas, dans l’espoir de trouver un peu d’énergie inespérée, mais je zippais sans cesse… Les choses ne se présentaient pas bien !

Quelques essais plus tard, je me suis battu désespérément et j’ai réussi à atteindre le coincement de genou. Je me suis donc appliqué et j’ai travaillé la position de mon corps délicatement, pour me donner toutes les chances de réussir. Mon genou était parfaitement calé, il tenait, alors j’ai monté ma main gauche, ça marchait, je tenais, j’y arrivais enfin… Et puis….. Boum, j’ai heurté le crash pad ! Mes articulations étaient couvertes de sang.

J’ai mis quelques runs supplémentaires, mais je me sentais vide et épuisé. Lors d’un énième essai, je suis tombé au premier mouvement, sans même avoir le temps d’arquer la prise, j’ai donc décidé que c’était assez pour aujourd’hui. J’ai remballé mes affaires et j’ai commencé à marcher en direction du parking. Mais sur le chemin du retour, je me suis souvenu des héros d’escalade dans les films de ma jeunesse, des gens comme Chris Sharma, qui enchaînaient toujours leur projet le dernier jour, lors de leur dernier essai, au tout dernier moment, quand les choses semblaient perdues. Cela n’avait jamais marché pour moi, mais pour une raison quelconque, ce jour-là, j’ai décidé d’y retourner, pour un dernier essai.

Je pense que c’est la première fois que je me suis autant battu dans un bloc ! J’étais sûr que j’allais tomber à chaque mouvement, mais à chaque fois, je parvenais à tenir et à passer au suivant. Quand je suis arrivé au coincement de genou, je me sentais tellement mal que je n’ai même pas essayé de me placer correctement, je me suis contenté de me lancer désespérément pour aller chercher la prochaine prise. Quand je l’ai attrapée et que j’ai réalisé que je la tenais, j’ai soudainement été ramené dans l’instant présent, prenant conscience de ce que je venais de faire, mais aussi de mon épuisement total. Les trois mouvements suivants, normalement beaucoup plus faciles que les autres, ne m’ont jamais paru aussi durs, mais il était hors de question que je tombe ou du moins que j’abandonne sans avoir livré le combat de ma vie. Je me suis traîné jusqu’au sommet du bloc et je suis resté là, assis au sommet, à regarder les crash pads en souriant. C’était un moment très fort. »

James Pearson

La vidéo de son run d’enchaînement :

Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure

Caroline Ciavaldini et James Pearson ont profité des restrictions printanières pour explorer de nouveaux terrains de jeu proches de chez eux dans le Gard… sous terre, avec l’ouverture d’une voie en trad dans les concrétions d’une grotte sèche ! Caroline revient sur cette aventure peu commune. Une alternative à la canicule dans le futur ?

“C’est Phil Bence qui nous a suggéré une grotte quasiment sous notre maison, la « Grotte de la Salamandre », à Méjannes-le-Clap, en plein cœur de la Garrigue, située à 26 km de chez nous à vol d’oiseau. C’est une grotte ouverte au public, un aven en réalité, c’est-à-dire un trou avec une petite cheminée qui s’ouvre vers la surface. Grâce à Pierre Bévengut et une équipe ouverte d’esprit et disponible, nous avons rapidement obtenu l’autorisation de tenter la première voie dans cette grotte, en suivant l’évidente « voie des loirs ». Chaque année, ces petits rongeurs descendent 50m sous terre, en suivant toujours exactement le même tracé, le long de draperies, jusqu’au sol de la grotte. Il paraissait évident de suivre leur exemple de bas en haut, et ce en « green climbing », en Trad, pour ne pas laisser de traces autres que notre magnésie.

Je me suis lancée pour ouvrir une première longueur, réalisant dès le 2ème mètre que ces petits loirs grimpent aussi bien que des écureuils, et bien mieux que moi. Pour la première fois de ma vie, j’avais la chance de mettre les mains sur des colonnes parfaites, des draperies blanches, brillantes de calcite sous ma frontale, qui avaient eu le privilège de pousser tout doucement pendant des milliers d’années sous terre, entièrement protégées des assauts du vent et de la pluie, modelant des formes d’une pureté inconnue à la surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placer des protections entre ces formations était un exercice nouveau, je glissais des coinceurs entre deux petites draperies, posant parfois 2, 3 Friends entre les doigts de 4 draperies parallèles, jamais vraiment certaine de leur résistance face à une chute, et convaincue que la meilleure solution était de ne pas tomber. Certes, ce rocher vierge était poussiéreux mais finalement presque comme n’importe quel caillou qui n’a jamais senti le toucher d’une grosse brosse.

Je voulais de l’aventure, j’en avais tout mon saoul, mettant 2 heures à venir à bout de mes 12 premiers mètres, pétée au possible en plantant mon relai de pitons, presque toute seule dans le noir de la grande salle silencieuse, avec James qui s’endormait presque à l’assurage sous moi. Il a pris le relais, alternant une grimpe extrêmement poussiéreuse à l’aplomb de l’aven et des équilibres magiques sur une immense draperie assez solide, pour finir après maintes hésitations par de beaux mouvements dans un dernier dévers, et un relai perché sur des stalagmites en pleine paroi.

Notre dernière longueur, les 20 derniers mètres vers la surface, fut finalement la plus normale. Nous retrouvions peu à peu le caillou blanc du calcaire de la région, compact et fissuré, plus facile à protéger. Après quelques mètres, James m’a rejointe en haut de l’aven, devant cet incroyable trou dans la Terre qui relie la grotte à la surface.”

Photos: Phil Bence/ The North Face

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Caroline Ciavaldini and James Pearson took advantage of the spring Covid restrictions to explore new playgrounds close to their home… underground with the exploration of the concretions of a dry cave by opening a trad climbing route! Caroline gives us details about this unusual adventure. An alternative to the sumer heat wave in the future?

“It was Phil Bence who suggested a cave almost under our house, the ” Grotte de la Salamandre”, in Méjannes-le-Clap, in the heart of scrubland, located 26 km from our home. It’s a cave open to the public, a chasm in reality, aka a hole with a small chimney that opens towards the surface. Thanks to Pierre Bévengut and an open-minded and available team, we quickly got permission to attempt the first route in this cave, following the obvious “dormouse route.” Each year, these small rodents descend 50m underground, always following exactly the same route, along draperies, down to the floor of the cave. It seemed obvious to follow their example from the bottom up, and this in “green climbing”, aka trad, so as not to leave any traces other than our chalk.

I started to open a first pitch, realizing from the 2nd meter that these little dormice climb as well as squirrels, and much better than me. For the first time in my life, I had the chance to put my hands on perfect columns, white draperies, shining with calcite under my headlamp, which had had the privilege of growing very slowly for thousands of years underground, fully protected from the onslaught of wind and rain, creating shapes of an unknown purity on the surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placing gear between these formations was a new exercise, I slipped cams between two small draperies, sometimes placing 2, 3 Friends between the fingers of 4 parallel draperies, never really certain of their resistance in case of a fall, and convinced that the best solution was not to fall. This virgin rock was dusty, but ultimately almost like any pebble that has never felt the touch of an hard brush.

I wanted adventure, I got some, taking 2 hours to lead the first 12 meters, pumped as hell after putting up my anchor, almost all alone in the darkness of the large silent room, with James almost falling asleep under me. He took the lead for the following pitch, alternating an extremely dusty climb directly above the downhole and magical balances on an immense, fairly solid drapery, to finish after much hesitation with beautiful movements in a last overhang, and a belay perched on stalagmites in the middle of the wall.

Our last pist, the last 20 meters towards the surface, was finally the most normal. Step by step, we found the white rock of the limestone from above the surface, compact and cracked, easier to protect. After a few meters, James joined me at the top, in front of this incredible hole in the earth that connects the cave to the surface.

Photos: Phil Bence/ The North Face

L’article Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Video: James Pearson, Ça Chauffe 9a, Seynes

Le plus français des grimpeurs britanniques, James Pearson, a réalisé cette fin d’hiver une répétition de la “Ça Chauffe” 9a à Seynes. Il nous présente la voie en images où contrairement aux autres répétiteurs, la partie sommitale en 8b après le pas de bloc du milieu lui a donné du fil à retordre, avec quelques chutes dans un blocage puissant. À découvrir ci-dessous !
The most French of British climbers, James Pearson did a repeat of “Ca chauffe” 9a in Seynes. James presents the route in the video below. Unlike the other repetitors, the 8b top part after the crux caused him some troubles with several falls at an awkward deadpoint move. Discover the story below!

L’article Video: James Pearson, Ça Chauffe 9a, Seynes est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Video: Tribe, Jacopo Larcher, James Pearson

Voici un superbe documentaire à propos de “Tribe”, la voie extrême en trad du site de Cadarese (Italie). Les deux ascensionnistes de la ligne, Jacopo Larcher et James Pearson, échangent au sujet de leurs expériences lors du travail de la voie, sur les sections et les méthodes, une discussion agrémentée de somptueuses et impressionnantes images dans cette incroyable arête. “La séquence de grimpe la plus dure que j’ai jamais fait en trad” annonce James ! À visionner ci-dessous !

Here is an interesting documentary about the famous trad climb “Tribe” located in Cadarese, Italy. The 2 climbers who have free climbed the line, Jacopo Larcher and James Pearson, had a chat sharing their experiences, betas and sequences about the route with some amazing images from this stunning arete. “The hardest sequence of moves I have ever done on a trad route” comments James. A must-watch below!

Photo: Pietro Porro

L’article Video: Tribe, Jacopo Larcher, James Pearson est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

❌