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Céüse : Alex Megos libère Ratstaman Vibrations ! – Céüse: Alex Megos frees Ratstaman Vibrations!

Deux années après la première ascension de “Bibliographie”, le mutant allemand continue de proposer des premières ascensions extrêmes sur la falaise mythique de Céüse ! Cette fois, Alex vient de réussir la première ascension d’un projet équipé par Chris Sharma en 2012 au secteur Face de Rat, “Ratstaman Vibrations”. Essayée entre autres par Lucien Martinez, Seb Bouin et Charles Albert, cette voie requiert une escalade particulièrement puissante au milieu du panneau très déversant quasi dépourvu de volumes.
Alex commente via Instagram :

“J’ai essayé un coup la voie la première fois que je suis venu à Céüse, en 2014. Puis en 2017 je suis investi dans “Bibliographie” qui m’a pris quelques saisons. En 2021 j’ai mis un autre essai dans “Ratstaman Vibrations” et je l’ai réalisée en 3 parties au 2ème jour, et je ne suis pas revenu jusqu’à il y a 3 semaines. Je suis arrivé juste après la coupe du monde de Chamonix, et après 5 jours dedans, j’étais proche de faire la voie, mais je n’ai pas pu concrétiser. La coupe du monde de Briançon a agi comme une pause bienvenue, et après une semaine de compète et d’entrainement sans faire la fameuse marche d’approche je suis revenu à Céüse. Le premier jour de mon retour je me suis senti très bien, et j’ai réalisé la voie à mon second jour ! “Ratstaman est une voie mythique pour moi. Équipée par Chris Sharma il y a longtemps sur une des meilleures falaises au Monde, essayée par pas mal de forts grimpeurs, mais toujours pas réalisée depuis ces années. Pour sûr une des meilleures voies que j’ai grimpées dans le niveau 9b.”

Two years after the first ascent of “Bibliographie”, Alex Megos is back in Céüse for some business with a new extreme first ascent. This time, Alex just freed an old project bolted by Chris Sharma (in 2012) in Face de Rat overhang, “Ratstaman Vibrations”. Tried by strong climbers like Lucien Martinez, Seb Bouin and Charles Albert, this route is offers a really powerful climbing in a massive overhang without volumes. ALex comments via his Instagram account :

Already the first time I came to Ceüse back in 2014 I had a look at this route, but never decided to actually try. I got busy with Bibliographie in 2017, which took me a few seasons to finish.
In 2021 I gave Ratstaman another go and climbed it in three parts on my second day, but didn’t go back for it until three weeks ago.

Right after the World Cup in Chamonix I headed to Ceüse to properly try the route. After five days I got really close to doing it, but couldn’t quite piece it together in the end. The World Cup in Briançon came as a welcomed break from hiking up the hill and after a week of competing and training I returned to Ceüse. First day back on the route felt really good and already on the second day of this trip I had the perfect send go!
Ratstaman is one of those mythical routes for me. Bolted by Chris Sharma a while ago at one of the best crags in the world, tried by a few strong people, but not been done for many years.
For sure one of the best routes I’ve ever done or tried in the 9b range.

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Luisa Deubzer réalise Speed intégrale 9a – Luisa Deubzer climbs Speed intégrale 9a (+ interview & video)

La très discrète mais néanmoins redoutable allemande Luisa Deubzer (aka”Lulu”) vient de réaliser “Speed intégrale” à Voralpsee en Suisse. La seconde ascension de la voie déjà cette année, quelques jours après Mel Janse Van Rensburg, talenteux franco-Sudafricain de 20 ans. Luisa est la seconde grimpeuse à gravir la voie 4 ans après Barbara Zangerl, une entrée dans le neuvième degré aussi iconique qu’esthétique ! Depuis le début de l’année Luisa est en forme : elle avait réalisé la voie trad “Prinzip Hoffnung’ 10/10+ (8b+) en mars, et ensuite deux 8c dans la région “assez vite pour ses standards”. On ne peut que croire qu’ils étaient annonciateurs d’une arrivée à maturité pour cocher une voie de ce niveau. La suite plus en détails dans cette interview et la vidéo de la fin de l’essai gagnant.

– Tu es très discrète, peux-tu nous en dire plus sur qui tu es, ce que tu fais dans la vie ?
J’ai 28 ans, je grimpe depuis presque 20 ans, j’ai fait des compétitions dans ma jeunesse, et ma passion pour l’escalade est, à ma grande surprise, toujours en train de grandir chaque année. Au cours de la dernière année, j’ai fait de l’escalade une priorité, travaillant à temps partiel dans une salle d’escalade en tant qu’instructeur et ouvreur afin d’avoir davantage de temps. Récemment, j’ai aussi commencé à travailler pour une fondation qui promeut la durabilité et la sécurité en montagne.

– Je sais que tu es très investie dans l’environnement, comment cela se traduit-il dans ta vie de tous les jours et dans ta vie de grimpeuse ?
Bonne question… D’abord et avant tout, ça se traduit par plein de complications dans les décisions de la vie de tous les jours. Dans l’ensemble, j’essaie de réduire mon impact, mais il y a beaucoup de place pour faire plus, et mes efforts vont et viennent. Les deux choses qui ont le plus reflété mes valeurs au fil du temps sont d’être végétalienne depuis 7 ans maintenant et ne pas avoir pris l’avion au cours des 6 dernières années.
Celles-ci donnent l’impression de ne pas exiger beaucoup de moi alors qu’elles ont un impact important sur mon empreinte personnelle. Je pense qu’il est important de commencer là où cela vous semble le plus facile personnellement et à partir de là, développez ses efforts. Il est facile de se laisser décourager si vous ne pouvez pas le faire parfaitement et que vous finissez par le faire n’importe comment.
Je peux encore beaucoup m’améliorer quand il s’agit d’aller en falaise à la maison. J’essaie de réfléchir si j’ai réellement besoin de la voiture ou si c’est facilement faisable en train (quand j’ai travaillé “Prinzip Hoffnung” par exemple, c’était facile de prendre le train, et comme j’y allais seule la plupart du temps c’était souvent une non-prise de tête). Mais maintenant, surtout à la phase finale de mon projet dans “Speed”, j’allais beaucoup en voiture, parfois même seule, tôt le matin, ce qui est, à tous égards, un sacré trajet pour une excursion d’une journée.
En tout cas, je pense que c’est toujours un équilibre délicat entre motiver les gens à changer leurs habitudes de vie et de trop se concentrer uniquement sur les actions individuelles. Pour réaliser réellement une transition, nous devons aborder des changements systémiques au niveau politique. Les actions individuelles sont importantes pour montrer notre engagement et forger de nouveaux récits, mais nous ne pouvons pas résoudre cette crise uniquement en changeant notre consommation individuelle en termes de comportement. Quand bien même cela ne nous rassurerait en termes de responsabilité individuelle, nous avons besoin de changement aux deux niveaux.

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

– Fais-tu seulement de la falaise ou t’intéresses-tu aussi aux autres facettes de notre activité ?
J’aime me faire botter les fesses et élargir ma zone de confort, c’est pourquoi j’aime le côté varié de l’escalade dans le sens large du terme. J’ai pas mal élargi mes compétences dans les autres formes d’escalade au cours des dernières années en tant que membre de l’actuel “Groupe des jeunes alpinistes” entièrement féminin de l’Alpine Club (même si je suis toujours nulle dans différentes formes d’alpinisme). Selon la saison, la météo et motivation, j’ai des périodes où je fais plus de glace et de mixte, je fais des grandes voies ou une montagne ici et là. En fin de compte, cependant, mes points forts résident dans l’escalade sportive.
Le lendemain de la réussite de “Speed”, je suis partie sur une grande-voie de difficulté modérée, pour la première fois cette saison sur du granite, et j’ai littéralement dû passer en artif les 5 derniers mètres d’une longueur en 6c +, parce que j’étais complètement épuisée et ne pouvais plus faire un seul mouvement. J’adore les jours comme celui-ci, ils t’invitent à rester humble et à garder la passion car ils sont stimulants et amusants, avec une vision différente de l’escalade sportive.

– Qu’est ce qui t’a amené à essayer cette voie, as-tu dû t’entraîner spécifiquement pour y arriver ?
Peux- tu nous en dire plus, sur comment ça s’est passé et ce que tu as dû mettre en place pour y arriver ?

Je suis allée régulièrement à Voralpsee ces dernières années car je n’habite pas très loin. J’ai toujours su que s’il y avait un endroit où je pouvais grimper fort, ce serait ici. Je pense qu’il est juste de dire que le style me convient très bien et en plus je m’y suis assez adaptée au fil des années. “Speed intégrale” m’a impressionnée dès le début, pour des raisons évidentes : elle remonte la barre sur la partie la moins prisue du mur et quand je regardais des gens essayer, ça avait l’air incroyablement dur.
Il y a 3 ou 4 ans, j’avais déjà essayé les mouvements de “Speed” ​​​​une journée et j’étais très surprise de pouvoir réaliser la plupart d’entre eux tout de suite, celà me semblait si loin de mon niveau à l’époque ! Depuis, c’était devenu un rêve de gravir cette voie un jour, mais j’étais assez convaincue que j’étais encore loin de mon but ultime en escalade sportive.

Cette année, c’était la première fois que je voulais l’essayer sérieusement à nouveau. Je savais d’avance que je devais m’y préparer cet hiver, je venais de commencer à bosser à la salle d’escalade et je me suis concoctée un plan d’entraînement de fou avec l’espoir d’amener mon escalade à un nouveau niveau.
Mais je me suis blessée à un doigt et à l’épaule avant même de pouvoir vraiment commencer mon entraînement… Tous mes projets se sont évaporés… J’étais convaincue que maintenant la chose que j’attendais tant, projeter “Speed”, était devenu totalement irréaliste.
Au cours de l’hiver, j’ai donc changé d’orientation et je suis devenue très motivée pour la glace et le mixte. Quand la saison s’est clôturée mon doigt allait mieux mais c’était pas encore parfait ; je pouvais quand même en faire plus et j’ai été motivée par “Prinzip Hoffnung”, qui s’est avéré non-traumatisant pour mes doigts et mon épaule : le projet parfait, n’exigeant pas un physique fou, mais étant assez exigeant en termes de mouvement, d’engagement au-dessus du point et de technique de coinceurs.
Quand j’ai recommencé à essayer “Speed intégrale” fin avril/début mai, mes deux épaules étaient enflammées car j’avais trop bourriné dans les dévers et mon doigt me causait encore des douleurs sur certaines prises, mais je je me sentais incroyablement bien dans mon escalade grâce à deux mois presque exclusivement en falaise. À ma grande surprise, au fil des séances de travail, mes douleurs aux épaules se sont estompées, tandis qu’avec le doigt je devais encore faire attention : pas surprenant, la voie assez sollicitante pour les phalanges n’est pas propice à la cicatrisation du doigt, et finalement, mon majeur, d’un autre côté, a commencé à me faire mal aussi… Mais en voyant un kiné (merci à Kathrin Dettling pour son incroyable soutien et à Klaus Isele pour avoir développé le traitement qui vraiment aidé mes doigts !) j’ai pu continuer de gérer et empêcher l’inflammation de se propager et devenir trop handicapante. Pourtant, c’était une inquiétude majeure car je devenais plus solide dans la voie et je me posais sans cesse la question de peut-être arrêter si mes douleurs dans les doigts s’aggravaient encore.
À mon grand étonnement, je continuais de progresser lors du travail de la voie. Je faisais des progrès lents mais réguliers de semaine en semaine. Je suis passée du travail dégaine par dégaine en me battant à des enchaînements de sections jusqu’en haut. Finalement, la section bloc avant la 3ème dégaine est devenue moins faible en pourcentage de réussite et après quelques séances supplémentaires, je me suis retrouvée soudainement au dernier crux de la première partie et je suis tombée.
Les températures devenaient vraiment très chaudes et je commençais à me demander si je n’avais pas raté le coche. Puis le lendemain j’y suis allée, comme ça, sans zipper des pieds ou tâtonner, j’ai de nouveau passé la partie dure du bas, j’ai fait le le mouvement où j’étais tombée la veille d’une manière assez solide, et, après avoir recaké et m’être refaite comme jamais, j’ai réussi à rester compacte dans l’extension et je me suis retrouvée au relais.
C’était vraiment spécial, et il m’a fallu du temps pour comprendre que tout s’était bien passé !
Les blessures lancinantes m’ont empêché de faire un entraînement spécifique pour la voie tel que je l’avais envisagé et m’ont forcée à me reposer beaucoup plus que je ne l’aurais fait autrement. Mais d’un autre côté, cela pouvait correspondre exactement à ce dont j’avais besoin pour devenir plus forte : davantage de repos. Et puisque faire du gainage était fondamentalement le seul entraînement que je pouvais faire régulièrement, j’en ai fait beaucoup et je suis absolument sûre que cela m’a fait beaucoup progresser. Même si l’entraînement n’était pas ce que j’avais prévu, ce n’est pas comme si j’avais fait “Speed intégrale” ​​depuis mon canapé, bien sûr. J’ai beaucoup grimpé en falaise ces derniers mois car je ne travaillais pas à plein temps. De plus, je pense que cela a aidé principalement à me libérer mentalement pour penser escalade et diminuer beaucoup d’autres stress. J’ai passé aussi pas mal de temps à faire de la visualisation quand je ne grimpais, il s’agissait de surmonter mes appréhensinos face à cette voie qui m’intimidait et aussi atténuer certaines limites autour de mes capacités.

Video: José Cabrita

– Tu es la deuxième femme a faire cette voie, pas piquée des hannetons, accordes-tu de l’importance au premières féminines ou, penses tu que c’est dépassé ?
Mhm, je ne suis pas sûre d’avoir une opinion tranchée là-dessus (ce qui est plutôt rare pour moi). Je pense que dans de nombreux cas, cela reflète encore les progrès réalisés par l’escalade féminine. Dans ce cas, relater les premières féminines a du sens à mon avis, du moins tant qu’il y a une différence générale de cotation entre les filles et les garçons en escalade.
Il y a beaucoup de premières féminines qui m’inspirent, donc je suppose que tu peux dire que je les estime, même si cela n’est évidemment pas la même chose qu’une première ascension. Mais en tout cas, cela ne s’applique pas vraiment aux secondes. 😉

– Je sais que tu aimes voyager. Où aimerais-tu aller prochainement pour pouvoir grimper et comment y intégrerais-tu la question climatique ?
Je ne dirais pas que j’aime particulièrement voyager. J’aime ce qui va avec, dormir dans la voiture/tente, être dehors toute la journée, pouvoir grimper tous les jours. Mais je n’ai pas besoin de voyager dans des endroits lointains pour cela, cette notion de voyage me suffit. Ces dernières années, j’ai séjourné principalement dans les Alpes, car c’est près et il y a encore tellement d’endroits où je veux aller (retourner). Mais la prochaine grande chose à venir l’année prochaine est l’expédition que nous prévoyons avec le Groupe de jeunes alpinistes. On s’est longtemps demandés où aller, surtout à cause de l’impact de l’avion. En fin de compte, il semble que nous nous soyons mis d’accord sur le Groenland, car même si vous voyagez un bon moment, les émissions sont la moitié de celles pour aller au Pakistan. Et vous avez la possibilité de faire potentiellement un grande partie du voyage sans voler, alors on verra…

– Qu’est-ce qui, pour toi, fait que tu as passé une bonne journée en falaise/à l’extérieur ?
Une journée en falaise peut être agréable de bien des façons. Certains jours, c’est parce que l’escalade donne une impression incroyable, vous avez fait des progrès inattendus, le rocher est stellaire, l’endroit est spécial ou la vue est belle. D’autres journées, vous avez fait beaucoup de blagues avec votre partenaire d’escalade ou avez eu une bonne conversation.
Parfois, il neige, le temps est maussade, c’était un peu tendu toute la journée, mais à la fin tu ressors avec un super feeling. Après, concrétiser aide toujours à passer une bonne journée ! 😉

– Tu es toujours super motivée et positive, d’où vient cette motivation ?
Je ne pense pas que tout un chacun reste éternellement toujours motivé et positif. Du moins personnellement je ne le suis certainement pas. je pense que nous voyons souvent les gens sous leur meilleur jour et on a tendance à oublier qu’on passe parfois par des moments plus compliqués… Cet automne par exemple j’étais assez déprimée et pas positive du tout quand je me suis blessée. Mais en général, quand ça va bien, c’est vrai que la motivation n’est pas un problème. J’avais comme habitude de me réserver une période avec moins de grimpe à la fin de chacune de mes années d’études et je pense que ce temps libre m’a beaucoup aidé à comprendre la valeur que l’escalade avait pour moi. Depuis, quand je n’ai pas été blessée, tout ce que je voulais faire, c’était grimper. De plus, je pense que cela maintient vraiment mon enthousiasme pour l’escalade, afin de pouvoir jongler avec d’autres disciplines comme la glace/l’alpin tout au long de l’année. Lorsque je ne fais que de l’escalade sportive que pendant une longue période, mes attentes augmentent généralement et le risque de frustration et donc de faible motivation est plus élevé.

Luisa Deubzer ice climbing
Photo: Dörte Pietron

– Tu n’es pas sur les réseaux sociaux et ça n’a pas l’air de te poser beaucoup de soucis.
Quelle influence cela a pour toi et comment cela t’influence ou pas ?

En fait, j’ai quand même Facebook et Twitter si cela compte toujours comme un réseau social ! 😉
Instagram, j’ai arrêté de consommer et de publier il y a un moment quand j’ai remarqué que ça me faisait me comparer à d’autres et me rendait anxieuse de rater un truc.
J’ai trouvé que beaucoup de gens que je respecte sont très discrets sur ce qu’ils font, ils ne sont pas sur les réseaux sociaux et semblent faire les choses principalement pour eux-mêmes. C’est pourquoi j’ai commencé à me demander pourquoi je publiais un certain contenu, et même s’il y avait aussi d’autres raisons, il m’a semblé que c’était de l’auto-promotion et que cela n’avait pas grand intérêt. Mais c’est bien sûr quelque chose de très personnel et qui peut être différent pour d’autres personnes.

– Qui te motive . As-tu des exemples chez les grimpeurs/grimpeuses qui t’inspirent ou te poussent à faire des voies dures ou ce n’est qu’une question de ligne qui t’inspire ?
C’est un peu cliché, mais je dirais mes partenaires de grimpe. Ils grimpent fort et ont toujours un tempérament agréable, une attitude décontractée en falaise. Aussi, j’ai grimpé plus avec des gens plus forts que moi toute l’année dernière et cela a probablement amélioré mon état d’esprit quand j’essaie des voies dures, car cela redistribue ta perception des standards de ce qui est vraiment dur. Du coup, des voies que je pensais trop dures pour moi dans ma tête depuis des années m’inspirent aujourd’hui.

Photo de couverture : DAV – Silvan Metz

Luisa Deubzer Speed intégrale 9a
Photo: José Cabrita

Very discreet but nevertheless fearsome German Luisa Deubze aka “Lulu'” has just done her first 9a, 2nd women 4 years after Barbara Zangerl, to climb “Speed intégrale” in Voralpsee, Switzerland. It’s the second ascent this year of the route after talented French-South African Mel Janse Van Rensburg (20 years old). “Speed intégrale” is also an iconic but also aesthetic route as an entry into the ninth degree. Since the beginning of the year Lulu sent the trad route “Prinzip Hoffnung” 10/10+ (8b+) in March, and then two 8c’s in the area climbed “rather fast for her standards” she said. We can only believe that they were a sign of maturity to achieve a route of this standard. More details in this interview and the video of the upper part of the route during the send.

– You are very discreet, can you tell us more about who you are, what you do in life?
I’m 28, I’ve been climbing for almost 20 years, doing comps in my youth, and my passion for
climbing is, to my own surprise, still growing every year. In the last year I have made climbing more of a priority, working part time in a climbing gym as instructor and setter in order to have more time. Recently now, I additionally started to work for a foundation that promotes sustainability and safety in the mountains.


I know that you are very invested in the environment, how does that translate into your everyday life and your climbing life?
Good question… First and foremost, it translates in the form of a lot of mindfucks about everyday life
decisions. Overall, I am trying to lessen my impact, yet there is a lot of room to do more, and my
efforts always ebb and flow.

The two things that have reflected my values the most consistently over time are being vegan for 7
years now and not taking the plane in the last 6 years.
These feel like they don’t demand a lot off me while they have a big impact on my personal footprint.
I think it is important to start where it feels the easiest for you personally and from there expand
your efforts. It is easy to let oneself be discouraged if you can’t do it perfectly and end up not do
anything.

I still can improve a lot when it comes to getting to the crag at home. I do try to think of whether I
need the car or whether it is easily feasible by train (when I projected “Prinzip Hoffnung” for example,
it was easy to take the train, and as a I was going there alone most of the time it often was a no
brainer). But now especially at the later phase of my projecting in Speed, I went a lot by car,
sometimes even alone, to be there early in the morning which is by any standards quite a drive for a
day trip.

In any case, I think it is always a tricky balance between motivating people to change the habits in
their life and to focus too much on individual actions only. To actually achieve a transition, we need
systemic changes on a political level. Individual actions are important to show commitment and to
forge new narratives, but we can’t solve this crisis only by changing our individual consumer
behaviour. Nevertheless, this does not let us off the hook in terms of individual responsibility, we
need change on both levels.

Luisa Deubzer
Photo: Daniel Benz

– Do you only do sportclimbing or are you also interested in other aspects of our activity?
I like getting my ass kicked and expanding my comfort zone, that’s why I really enjoy that climbing in
the wider sense is so varied. I have broadened my skills in the other forms of climbing quite a bit over
the last years as a member of the current all-female ‘Young Alpinist Group’ of the German Alpine
Club (although I still suck at these various forms of Alpinism). Depending on the season, weather and
motivation, I have periods where I ice and mixed climb more, do multipitches or a mountain here and
there. At the end of the day, however, my strengths do lie in sport climbing.
The day after sending Speed I went on a moderate multipitch, for the first time that season on granit,
and I literally had to aid up the entire last 5 meters of the the initial 6c+ pitch, because I was
completely spent and couldn’t do a single move anymore. I love days like this, they make it easy to
stay humble and keep the fire because they are challenging and fun in a very different way than sport
climbing.

– What led you to try this route, did you have to train specifically to achieve it?
Can you tell us more about how it happened and what you had to put in place to achieve it?

I have been to Voralp regularly over the last years because I live not too far away. I always knew that
if there was one place I can climb hard, it is here. I think it is fair to say that the style fits me very well
for some reason and in addition I have gotten quite adapted to it over the years.
Speed impressed me right from the beginning, for obvious reasons: it follows the white streak
through the blankest section of the wall and when I saw people on it, it looked incredibly hard.
3 or 4 years ago I had already tried the moves on Speed once and was very surprised that I could do
most of them right away since that was so far off my level back then. Since then, it had basically been
a lifetime dream of mine to climb this route someday, but I was pretty convinced this was far away,
my ultimate goal in sport climbing.

This year then was the first time I actually tried it again. I knew beforehand that that was the thing I
wanted to prepare myself for this winter, I had just started at the climbing gym and had big plans for
a crazy training regimen with the hopes of getting my climbing to a new level.
But I injured a finger and my shoulder even before I could really start with my plan. All my plans
evaporated. I was convinced that now the thing I had been looking forward so much, projecting
speed, had become totally unrealistic.

Over the winter I shifted focus therefore, and got very motivated for ice and mixed. When the season
was over my finger was still far from perfect, but I could do more again and got sucked into Prinzip
Hoffnung, which turned out to be very good for my fingers and shoulder and was the perfect project,
not demanding a crazy physique, but being quite demanding in terms of movement, the required
head space and gear beta.

When I started trying Speed end of April/beginning of May now both of my shoulders were inflamed
from too much steep climbing and my finger was still causing me trouble on some holds, but my
climbing felt amazing thanks to two months of almost exclusively climbing on rock.
To my surprise throughout the projecting process the shoulders became better, while with the finger
it remained a balance act: less surprising, the route was not conductive to healing the finger, and
eventually my middle finger on the other hand started hurting as well, but by seeing a Physio (Shout-
out to Kathrin Dettling for her amazing support and Klaus Isele for developing the treatment that really helped my fingers!) I was able to keep it manageable and prevent the inflammation from
spiraling out of control. Still, it was a major worry as I was getting more solid and solid on the route
that I might have to stop if my fingers got even worse.

To my amazement the projecting itself progressed quite well. I was making slow but steady progress
from week to week. From being maxed out climbing from draw to draw, soon I was making good
links to the top. Eventually the boulder section before the third draw became less low percentage
and after a few more sessions I found myself suddenly at the last crux of the first pitch and fell.
Temperatures were now actually getting really hot and I was starting to wonder whether I had
missed my shot. Then the next day I went, just like this, without further slipping of the feet or
fumbling I got through the hard bottom part again, did the move I had previously fallen on quite
solidly and, after shaking forever, managed to keep it together in the extension and found myself at
the anchor.

That was really special, and it took a while to understand that everything had actually worked out.

The nagging injuries prevented me from doing specific training for the route as I had envisioned it
and forced me to rest a lot more than I otherwise would have. But on the flip side that might have
been exactly what I needed to get stronger: more rest. And since doing core was basically the only
workout I could do regularly, I did a lot of it and I am absolutely sure this made me progress heaps.
Even though the training wasn’t what I had planned, it’s not like I did Speed off the couch, of course.
I did climb a lot on rock in the last months since I didn’t work full time. Furthermore, I think it helped
majorly that this freed me a lot of mental space to think about climbing and removed a lot of other
stress. I also spent quite a bit of time with visualization and mediation when I wasn’t climbing,
because so much was about overcoming the giant respect I had for this route and some limiting
beliefs around my capabilities.

Luisa Deubzer
Photo: Janina Reichstein

– You are the second woman to do this route, do you value female firsts or do you think it’s outdated?Mhm, I’m not sure I have a strong opinion on this (which is rather rare for me ). I do think that in
many cases it still reflects the progress female climbing is making. In this case they have their place in
my opinion, at least as long as there is a general difference in grade between the female and male
climbing population.

There are a lot of female firsts that inspire me, so I guess you could say I value them, even though it
is obviously not the same as an FA. But in any case, this doesn’t really apply to female seconds 😉.


– I know you like to travel. Where would you like to go in the near future to be able to climb and how do you integrate it the climate issue?
I wouldn’t say I like traveling particularly. I like what comes with it, the sleeping in the car/tent, being
outside the whole day, being able to climb every day. But I don’t need to travel to far away places for this, a notion traveling still has to me. The last years I have stayed mainly in the Alps, because it is
close and has still so many places I want to go (back) to.

But the next bigger thing that is coming up next year is the expedition we are planning with the
Young Alpinist Group. We pondered a long time where to go, especially because of the impact flying
has. In the end it looks like we agreed on Greenland, because even if you fly all the way, the
emissions are still half in comparison to Pakistan. And you do have the option to potentially do a
large part without flying, so let’s see…

– What, for you, makes a good day on a cliff/outside?
There are many ways in which a day at the crag can be good. Some days it is because climbing feels
amazing, you made unexpected progress, the rock is stellar, the place is special, or the view is good.
On other days you made a lot of jokes with your climbing partner or had a good conversation.
Sometimes, it is snowing, miserable weather, it was a bit tense the whole day, but at the end you
have a good feeling. Sending surely always helps. 😉

Photo: DAV- Silvan Metz

– You are always super motivated and positive, where does this motivation come from?
I don’t think anyone is always motivated and positive. At least I am certainly not. I think we just
often see people at their best and forget that that everybody struggles sometimes… This autumn for
example I was pretty down and not positive at all when I got injured.
But in general, when things are good, it is true that motivation is not an issue. I used to have a period
where I climbed a lot less after finishing school and I think this time off helped a lot to see the value
climbing had for me. Since then, when I wasn’t injured, all I wanted to do was climb.
Also, I think it really keeps my excitement for climbing alive to be able to shift the focus to different
disciplines like ice/alpine/sport throughout the year. When I only sport climb for a longer period my
expectations usually grow, and the danger of frustration and hence low motivation is higher.


– You are not on social networks and it doesn’t seem to be a big deal to you. What influence does it have on you and how does it influence you or it doesn’t?
Actually, I do have Facebook and Twitter if that still counts as social media 😉
Instagram, I stopped consuming and posting a while ago when I noticed it made me compare myself
a lot and caused constant FOMO.
I found that many of the people I respect are very low-key about what they do, they are not on social
media and seem to do things primarily for themselves. That’s why I started questioning why I was
actually posting what I was posting and even though there were other reasons as well, for me it came
down to self-presentation and didn’t add any value.
But that is of course something very personal and can be different for other people.

– Who motivates you, or do you have examples from other climbers that inspire you or push you to do hard routes or is it just a matter of the line that inspires you?
It’s a bit cliché, but I would say my rope partners. They try hard on the wall and still have a pleasant,
chilled attitude at the crag. Also, I have climbed more with people that are stronger than me in the
last year and that probably helped my attitude towards hard climbs, because it shifts your standard
of what is hard. In general, routes that years ago I had in my head as too hard inspire me.


Cover pic: DAV – Silvan Metz

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Un nouveau 9b pour Schubert – Schubert climbs another 9b

On avait laissé le crack Autrichien à Siurana après sa réalisation du triptyque du secteur “La Capella”. C’est à Eremo di San Paolo, Arco en Italie que Jakob Schubert refait surface ce début d’année avec une nouvelle réalisation éclair, celle de “Erebor” 9b. C’est déjà la 4ème ascension de la voie après Ghisolfi, Rogora et Ondra. Il est arrivé une petite mésaventure à Jakob, qui, a cassé une prise de pied en crochetage talon juste sous la chaine, ce qui lui a valu un beau vol plané. Il a empoché la voie à l’essai suivant en trouvant une méthode alternative plus dure à cet endroit, mais ne changeant pas le niveau.
Au vu de la facilité avec laquelle il répète les voies en 9a+ et 9b ici et là (9 réalisations en 9b et +) on serait curieux de le voir sortir des standards et de sa zone de confort en falaise, en essayant des voies plus dures, moins répétées ou proposer lui aussi des premières ascensions vraiment extrêmes. Qui vivre verra !
On vous laisse avec la vidéo de Stefano Ghisolfi dans la première ascension de la voie.

Photo: Heiko Wilhem

We left the Austrian machine in Siurana after his send of the triptych of the sector “La Capella”. He is back again this weekend in Eremo di San Paolo, Arco, Italy with a new quick send of “Erebor” 9b. It is already the 4th ascent of the route after Ghisolfi, Rogora and Ondra. A little mishap happened to Jakob, who broke a foothold while pressing hard on a right heelhook just below the anchor and as a result took a good whipper. He immediately found a new, harder, beta which in his eyes doesn’t change the grade, and climbed the route at his next go.
In view of Jakob’s margin when it comes to routes in the 9a+ and 9b range (9 sends of 9b and +) we would be curious to see him venture away from the established standards of rock climbing and out of his comfort zone, with harder routes that are also less repeated, or by claiming extreme first ascents. We will see in the future!
Here is the video of Stefano Ghisolfi during the first ascent of “Erebor”.


Photo: Heiko Wilhem

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Au tour d’Alex Megos pour La Capella ! – Alex Megos ticks La Capella!

Quelques jours après Jakob Schubert, c’est au tour d’Alex Megos de réussir le court 9b du secteur éponyme de Siurana, “La capella”. Il complète ainsi la trilogie de voies évaluées autour du 9b du secteur avec “King Capella” et “Furia de Jabali”

Voici son commentaire suite à sa croix :
“Je l’ai trouvé dure pour être honnête. J’ai eu pas mal de problèmes au mouvement d’inversée en photo et je suis tombé là pendant quelques jours. Il semblerait qu’il y ait un peu de confusion concernant les cotations de secteur Capella de Siurana donc je vais écrire un post pour montrer comment c’est dur et une question de ressenti personnel quand il s’agit d’évaluer la difficulté des voies. Mais qu’importe la cotation, c’était un challenge fun et sympa.

Etant donné qu’Alex est le seul avec Will Bosi à avoir répété les 3 voies les plus dures des lieux, son avis sera intéressant. Voici en bonus la vidéo de son ascension de “Furia de Jabali”. Concernant “La capella”, c’est la 6ème ascension de la voie après Ondra, Ghisolfi, Woods, Bosi et Schubert.

Photos : Esteban Lahoz

Few days after Jakob Schubert, ALex Megos signed a repeat of short and powerful 9b “La capella” in Siurana. he completes the trilogy of the 3 hard routes around 9b of this sector, with “Furia de Jabali” and “King Capella”.
Here is his comment:

“This one felt very hard to me if I’m honest. I had a lot of trouble with this undercling move on the picture and fell there quite a few days. Looks like there is a bit of confusion about the grades here at the Capella sector and I’ll also write a post to show how hard and how individual grading and difficulties of routes can be. No matter the grade though, it was fun and a good challenge.”

Since Alex is the only one with Will Bosi to have rehearsed the 3 toughest routes around, his opinion will be interesting. Here is as a bonus the video of his ascent of “Furia de Jabali”. Regarding “La capella”, it is the 6th ascent of the route after Ondra, Ghisolfi, Woods, Bosi and Schubert.

Photos : Esteban Lahoz

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Jour de grâce pour Jakob Schubert à Siurana ! – No gravity day for Jakob Schubert in Siurana!

Sur place depuis quelques jours, le champion autrichien Jakob Schubert a fait parler la poudre aujourd’hui avec les répétitions de 2 voies très dures à Siurana : “King Capella”, immédiatement suivie de “La Capella”. La première a été libérée par Will Bosi ce printemps et “La Capella” ouverte par Adam Ondra il y a 10 ans. Pour les 2 lignes, Schubert suggère respectivement des décotations à 9b dur et 9a+. Ce qu’on commençait à pressentir concernant la répétition éclair d’Alex Megos il y a peu, ce dernier ne s’étant pas prononcé sur le niveau…

Voici le post laissé sur les réseaux par Jakob :
“A mon 4ème jour dans la voie j’ai été capable de réussir la seconde répétition de “King Capella” et 2 heures après j’ai pu me remettre un combat et réussir aussi “La Capella”, une ligne complètement indépendante, afin de finir une journée parfaite ! Merci pour l’émulation Alfons Dornauer !
Concernant les cotations, c’est difficile de statuer, en particulier dans des voies bloc mais je les vois un niveau plus facile que ce que suggéré précédemment… “King Capella” est plutôt 9b dur et “La capella” n’est pas plus dur que 9a+, mais ce ne sont que mes ressentis.”

On rappelle qu’avant ce faits d’armes Jakob Schubert avait déjà à son palmarès cinq 9b (“Stoking the fire”, “Neanderthal”, “Planta de Shiva”, “Fight or flight” et “El Bon combat”) et un 9b+ confirmé (“Perfecto Mundo”).

Schubert Siurana

Arriving just a few days ago, Austrian champion Jakob Schubert was on fire today with the sends of 2 very hard routes in Siurana: “King Capella”, immediately followed by “La Capella”. The first ascent of “King Capella” was done by Will Bosi last Spring and “La Capella” opened by Adam Ondra a decade ago. For both lines Schubert suggests a downgrade, respectively 9b hard and 9a+. This confirms what we were beginning to assume after the recent send of Alex Megos of “King Capella” in a very quick time too, even though Alex did not give his opinion of the matter…
Here is the comment left by Jakob on social media:


On my 4th day on the route I was able to do the 2nd repetition of King Capella and just 2 hours later I could fight my way up La Capella (which is a completely separate line) as well to end a perfect day! Thanks for the psyche Alfons Dornauer!
Talking about the grades is difficult as always especially on these bouldery routes but I could see them both being one grade easier than previously suggested.. “King Capella” probably felt like a hard 9b to me and “La Capella” definitely didn’t feel harder than 9a+ but those are just my thoughts.


Remember that before this amazing journey Jakob ticked previously 5 9b (“Stoking the fire”, “Neanderthal”, “Planta de Shiva”, “Fight or flight” and “El Bon combat”) and one 9b+ (“Perfecto Mundo”).

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Alex Megos signe la seconde ascension de King Capella ! – Alex Megos signs King Capella’s second ascent!

On le savait, Alex Megos était à Siurana depuis le début du mois. Le mutant allemand vient de réaliser la seconde ascension de “King Capella”, le 9b+ ouvert par le grimpeur britannique Will Bosi le printemps dernier qui se compose de 15 mètres complètement explosifs ! Voici le commentaire d’Alex via les réseaux sociaux :

“C’était la voie pour laquelle je suis venu à Siurana, après l’avoir checkée en mars, just après que Will Bosi a fait la première. Déjà à l’époque je m’étais rendu compte que cela me convenait plutôt bien, alors avec Jenya Kazbekova nous avons décidé de passer quelques semaines en Espagne pour essayer des voies dures. Neuf jours dans la voie et deux steaks plus tard, j’ai pu réaliser la première répétition de cette voie très courte et à doigts. J’ai aussi utilisé une méthode légèrement différente de Will, en prenant une très large pince, une méthode que je juge plus facile que celle de Will. Il ne pouvait pas faire le mouvement comme je l’ai réalisé donc je pense que c’est une préférence personnelle. Très curieux d’entendre de voir ce que d’autres en pensent ! “

Sans se prononcer sur le niveau, Alex réalise une nouvelle voie dure en escalade sportive, lui qui a déjà un impressionnant CV avec le premier 9a à vue de l’histoire, justement à Siurana, les ouvertures de voies en 9b et plus comme “Bibliographie”, “Perfecto Mundo”, “Fight Club”, ou encore une répétition de 9b référence comme “FRFM”.

Photo: Esteban Lahoz

As we know, Alex Megos has been in Siurana since the beginning of the month. The German beast has just made the second ascent of “King Capella”, the 9b + opened by British climber Will Bosi last spring, which offers 15 meters of completely explosive climbing! Here is Alex’s comment via social media:

That was the route I came to Siurana for, after checking it out once last March, right after Will Bosi made the FA. Already back then I realized that it suites me pretty well so together with Jenya Kazbkova we decided to spend a few weeks in Spain to have enough time for hard routes. After nine days on the route and two splits later I could get the first repeat of this very short and very crimpy test piece. I also used slightly different beta than Will taking a very wide pinch, which felt a little easier to me than what Will did. He couldn’t do the move the way I did it though, so I guess it’s personal preference. Very curious to hear what other people think!

Without commenting on the grade, Alex just did a new hard route, he who already has an impressive CV with the first 9a onsight, precisely in Siurana, the first ascent of routes in 9b and more like “Bibliographie”,” Perfecto Mundo “,”Fight Club “, or even a repetition of famous the 9b from Chris Sharma, ” FRFM “.

Photo: Esteban Lahoz

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Video: Franzi Dietz, Headcrash, 8c

Retrouvez dans la video la grimpeuse allemande Franzi Dietz sur les prises relatives minuscules de “Headcrash” (8c), un magnifique pilier déversant du secteur de Wasserstein dans la Frankenjura qu’elle a réussi à enchaine cet automne. Pas mal après 4 ans seulement d’escalade ! Libéré en 1993 par Werner Thon, cette voie est une des classiques du niveau du fameux berceau allemand de l’escalade sportive. A visionner ci-dessous !

Follow in the video below Franzi Dietz climbing “Headcrash”, an 8c with minute holds and a superb line located in Wasserstein, Frankenjura, she ticked this fall. Not so bad after 4 years of climbing! Freed in 1993 by Werner Thon, this route is a classic of the grade in sport climbing German’s cradle. Enjoy!

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Solveig Korherr répète Pure Imagination 8c+ – Solveig Korherr repeats Pure Imagination

Après Sasha DiGiulian, Margo Hayes, Michaela Kiersch et Annie Chouinard, la grimpeuse allemande Solveig Korherr, 23 ans a réussi dimanche la cinquième ascension féminine de la classique dure de Red River Gorge, “Pure Imagination”. La grimpeuse allemande, âgée de 23 ans, qui a réalisé son premier 9a cet été avec “La Cabane au Canada”, est aussi une amoureuse du Red. En 2019, Solveig y avait déjà enchainé “Lucifer”, puis projeté “Pure Imagination”, une ligne qui était restée ancrée dans sa tête depuis 2 ans. Sur son compte Instagram, Solveig commente :

“Cette voie m’avait échappée la dernière fois que j’étais là. Pendant deux ans, j’ai été obsédée par l’idée de revenir. C’était une de mes lignes de rêve ! La première fois que je l’ai essayée, j’ai été époustouflée par le fait qu’il soit possible de tenir ces petites arquées dans un panneau aussi déversant. J’ai persévéré un peu et fait de rapides progrès, mais je n’étais pas assez en forme pour pouvoir empiler toutes les sections.
Il y a une semaine, nous sommes revenus dans le Red et j’ai tout de suite sauté sur “Pure Imagination”. J’étais motivée comme jamais ! J’ai enfin pu élever mon niveau. Je me sentais plus forte sur les prises, notamment dans la dernière partie très soutenue, mais j’en bavais pas mal encore au crux du bas avec cette fameuse arquée qui te coupe les doigts, aiguisée comme un couperet.
Dimanche, avec des conditions polaires et une bonne ambiance à la falaise, j’ai été capable d’enchainer la partie du bas et de clipper le relais ! Merci à tout le monde pour les encouragements !”

Photos : Jon Shen

Solveig Korherr Pure Imagination

After Sasha DiGiulian, Margo Hayes, Michaela Kiersch and Annie Chouinard, Solveig Korherr became the 5th woman to clip the anchor of the mega classic “Pure Imagination”, Red River Gorge, USA. The German rockclimber, 23, who sent her first 9a this summer with “La Cabane au Canada” is also fond of the Kentucky mecca. On her previous trip in 2019, Solveig climbed “Lucifer”, then projected “Pure Imagination”, a line which has stayed in her mind for the last 2 years! She reports on Instagram:

This was the one that got away last time that I was in the Red. I have been obsessed with coming back to it for the last two years. It is a dream line of mine! The first time I went up it, I was mind-blown at how it would even be possible to hold on to these tiny little crimps on such a steep panel.
I persevered a bit and made some very good progress back then but I just wasn’t quite fit enough to link all the sections
.

One week ago we finally made it back to the Red and I immediately hopped on Pure Imagination. My psych was flying high over the moon! I could definitely tell that I levelled up. I felt much stronger on the holds especially in the sustained upper part but I was still struggling a bit with the lower crux with the famous crimp that cuts your fingers and that is as thin as the sharp edge of a knife.

On Sunday with some icy conditions and phenomenal vibes at the cliff, I was able to climb through the lower part and managed to clip the anchors! Thanks everybody for cheering on!

Pics: Jon Shen

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Trailer : Alpine Trilogy Doggystyle

“Alpine Trilogy “Doggystyle” – Des pédales, nos boules de poils” : c’est avec cette rafraichissante chanson qui fait office de trailer que deux top grimpeurs Belges Nico Favresse et Seb Berthe présentent leur film à venir ! L’opus retracera leur périple de 2 semaines à l’été 2020 où la cordée a réalisé la trilogie alpine en vélo, avec 3 grandes-voies historiques à la clé : “End of silence” des frères Huber, “Des Kaisers neue Kleider” de Stefan Glowasz et le “Silbergeier” de Beat Kammerlander dans les Rätikon. Pour amener un peu d’épice à l’aventure, ils amenèrent… leurs chiens, Koux et Bintche !
Voici la bande-annonce, en attendant le film complet bientôt !

“Alpine Trilogy Doggystyle” a song as trailer! Last summer 2020, by bike and in only two weeks, Belgian climbers Nico Favresse and Seb Berthe climbed the famous Alpine Trilogy (composed of three historical 8b+ multipitch routes: Huber’s “End of Silence”, “Des Kaisers neue Kleider” established by Stefan Glowacz in the Wilder Kaiser massif in Austria and “Silbergeier” in Switzerland’s Rätikon put up by Beat Kammerlander). To add some more spices to the adventure, they brought… their dogs, Koux and Bintche! Here is the trailer of the full film “Alpine Trilogy, Doggy style” coming out soon. WARNING: this video is actually way more than a simple teaser: it is the video clip of the song Nico and Seb wrote during their trip to tell their story! We know, it is a bit late for the summer hit, but still, be ready to dance!

Photo : Damien Largeron

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Jakob Schubert répète Es Pontas et Alasha – Jakob Schubert repeats Es Pontas and Alasha (+ video)

Le champion autrichien Jakob Schubert vient de passer des vacances à Majorque où il s’est adonné au Pscicobloc. Bien lui en pris puisque la semaine passée, Jakob a réussi la seconde ascension d’ “Alasha” (8c+/9a, crux sommital autour du 8B bloc) à Port de Soller, une lignée établie par le King Chris Sharma. Ensuite Jakob s’est naturellement tourné vers la célèbre arche d’Es Pontas à Santanyi, souvent essayée mais assez peu répétée. Depuis l’ouverture de Chris Sharma en 2007, seuls Jernej Kruder et Jan Hojer ont réussi à répéter la King line, célèbre pour son impressionnant jeté . “J’ai réalisé le jeté et je ne suis plus tombé ! commente Jakob sur son compte Instagram, qui empoche donc la 4ème ascension. Voici son retour sur son trip dans ce vlog avant la vidéo de sa répétition un peu plus tard… En un seul trip ici, Jakob aura répété les deux voies les plus dures de l’île et peut-être du monde en deep water ! Fort !

Austrian champion Jakob Schubert has just spent an holiday trip in Mallorca where he practiced pscicobloc. Things went fast: last week, Jakob managed the second ascent of “Alasha” (8c+/ 9a, topcrux around 8B boulder) at Port de Soller, a line established by King Chris Sharma. Then Jakob naturally went to the famous arch of Es Pontas in Santanyi, often tried but not often repeated. Since Chris Sharma’s first ascent in 2007, only Jernej Kruder and Jan Hojer have managed to repeat the King line, famous for his impressive dyno. “I stuck the dyno and didn‘t let go anymore!” comments Jakob on his Instagram account, grabbing the 4th ascent. Here is his feedback on his trip in this vlog, waiting for the video of his repeat of Es Pontas a little bit later… In just one trip here, Jakob will have climbed the two hardest routes of the island and may be of the World in deep water! Strong!

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Video: Alex Megos, Intermezzo XY gelöst 9a flash

Voici la video du 9a qu’Alex Megos avait réalisé flash la semaine dernière. Il s’agit d'”Intermezzo XY gelöst” à Plombergstein en Autriche, une voie très courte et explosive à doigts, non sans rappeler les efforts très teigneux des voies de ses terres natales, le Frankenjura. La réalisation de cette performance aura permis de mettre en évidence un beau projet, “ZeroC02” dont l’italien Stefano Ghisolfi est aussi partie prenante : à chaque 9a réalisé, 5 arbres plantés.

Here is the vid of the 9a flashed by Alex Megos last week, “Intermezzo XY gelöst” located in Plombergstein, Austria. A very short and powerful climb, very fingery, close to the efforts you can find in the routes of Alex’s home, Frankenjura. This performance will have made it possible to highlight a beautiful project, “ZeroC02” in which the Italian Stefano Ghisolfi is also involved: for each 9a completed, 5 trees planted.

Photo : Tobi Ebner

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Alex Megos flashe un 9a en Autriche ! – Alex Megos flashes an 9a in Austria!

Alex Megos flashe un 9a ! Connu pour sa réalisation du premier 9a à vue au monde avec “Estado Critico” à Siurana en 2013, perf rééditée en 2017 avec “TCT” et seulement égalée par Adam Ondra (3 fois avec “La Cabane au Canada”, “Il domani” et “TCT” aussi), Alex Megos prouve qu’il est toujours au sommet de son art quand il s’agit d’expédier une voie en un seul run ! Le top grimpeur allemand vient de réussir flash de “Intermezzo XY gelöst”, 9a, lors d’un court séjour à Plombergstein en Autriche (proche de Salzburg). C’est la 7ème ascension de cette voie libérée par Klem Loskot en 1997, une ligne très courte (12 m) et teigneuse à doigts avec un crux de départ autour du 8A+ bloc. Dans le même style, Alex avait déjà flashé “Underground” à Arco (8c+/9a) ou “The Path” (8b+ trad, Lake Louise, Canada). La vidéo uncut du run dans “Intermezzo” arrive très bientôt sur sa chaine YouTube donc restez connectés !

Photo : Tobi Ebner

Known as the first person in history to onsight a 9a with “Estado Critico” in Siurana in 2013, a feat repeated in 2017 with “TCT” and only shared with Adam Ondra (who did it 3 times with “La Cabane au Canada”, “Il domani” and “TCT” as well) Alex Megos proves that he is still at the top of his art when it comes to the “one go” business! The top German climber just flashed “Intermezzo XY gelöst” 9a during a short stay in Plombergstein, Austria (near Salzburg). This is the 7th ascent of this route freed by Klem Loskot in 1997, a very short (12m) and fingery line with a starting crux around 8A+ boulder. In the same style, Alex had already flashed “Underground” in Arco (8c +/9a) or “The Path” (5.14 R, Lake Louise, Canada). The uncut video of the feat on “Intermezzo” is coming very soon to his YouTube channel, so stay tuned!

Photo: Tobi Ebner

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Solveig Korherr réalise La Cabane au Canada – Solveig Korherr climbs La Cabane au Canada

Après “Lucifer” (8c+) à Red River Gorge en 2019, la grimpeuse allemande Solveig Korherr refait une nouvelle belle coche ! Solveig vient de réaliser son projet de l’année avec “La cabane au Canada” sur le site du Rawyl en Suisse. Cette voie proposée 9a avait été réalisée à vue par Adam Ondra en juillet 2013, devenant le second grimpeur à réaliser une telle perf’ après Alex Megos et “Estado critico”. C’est la 3ème ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie et Kathy Choong, un dévers long de 30 mètres très déversant qui a été pas mal enchainé ces dernières années et dont certains répétiteurs pensent qu’elle pourrait valoir plutôt 8c+.
Voici la traduction du commentaire de Solveig sur son compte instagram suite à sa croix.


“Je n’aurai pas souhaité un meilleur endroit et une plus belle voie pour accomplir mon rêve à long terme ! Depuis que j’ai passé un peu de temps à Rawyl l’année dernière et que j’ai déjà gravi la voie “La cabane au Paradis” qui est la voisine de “La cabane au Canada”, partageant la même partie inférieure, j’ai su instantanément que je voulais revenir et grimper cette ligne parfaite !

Après être tombée plusieurs fois dans la partie supérieure l’année dernière et avoir pas mal lutté avec un mouvement qui était à faible pourcentage de réussite et loin pour moi, je doutais de moi-même sur ma capacité à réaliser cette partie depuis le sol après avoir déjà 25 mètres d’escalade difficiles dans mes bras.

Quand je suis revenue cette année, je voulais être bien préparée et j’ai réalisé un cycle d’entraînement plus long. La différence que j’ai ressentie était presque insensée – pouvoir récupérer beaucoup mieux dans la partie inférieure et trouver une nouvelle méthode dans le crux du haut. J’ai été totalement surprise que je puisse tenir la petite intermédiaire que j’ai utilisé pour le grand mouvement et atteindre la prise suivante d’une manière beaucoup plus statique et sûre.

Cela m’a donné beaucoup de confiance et je savais qu’avec un bon esprit que c’était totalement dans mes capacités et au final, je pense que cette voie n’aurait pas pu mieux me convenir !”

Photos : Hannes TellHannesTell.de

Photo: Hannes Tell

After her repeat of “Lucifer” (8c+), Red River Gorge in 2019, the German climber Solveig Korherr has struck again! She just completed her project of the year with “La cabane au Canada” at the Rawyl crag in Switzerland. This route, proposed at 9a, had been onsighted by Adam Ondra in July 2013, who then became the second climber to achieve such a feat, after Alex Megos and “Estado critico”. This is the 3rd female ascent of the route after Julia Chanourdie and Kathy Choong, a very steep 30m long overhang which has received a lot of repeats this last year, and which some repeaters think tends towards 8c+.
Here is the translation of Solveig’s comment on her Instagram account following her send.

I couldn’t have wished for a better route and place to fulfill a longterm dream of mine!

Since I spent a bit of time in Rawyl last year and already climbed the route “La cabane au Paradis” which is the neighbour of “La cabane au Canada” and shares the same lower part, I knew instantly that I wanted to come back and climb this impeccable line!

After falling a few times in the upper part of Cabane au Canada last year and struggling quite a bit with one move which was very low-percentage and big for me, I was doubting myself if I could do this part from the ground after having already 25 meters of harder climbing in my arms.

When I came back this year I wanted to be well prepared and came straight out of a longer training cycle. The difference I felt was almost insane – being able to recover much better in the lower part and finding a new beta for the upper crux. I was totally surprised that the tiny intermediate I used for the big move I could now lock off and reach the next hold in a much more static and safe way.

That gave me a lot of confidence and I knew with a good mindest it’s totally in my ability and in the end, I think this route couldn’t have fit me better!

Photos : Hannes TellHanneTell.de

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Schubert flashe Anam Cara 8B+ – Anam Cara 8B+ flash by Schubert (+ video)

Le champion autrichien Jakob Schubert vient de flasher son 3ème 8B+ bloc au pays avec “Anam Cara” à Silvretta, un bloc référence dans le niveau dans panneau très déversant proposant 5 mouvements basiques sur arquées. Ce bloc très pur avait même été ouvert par Bernd Zangerl en 2007 à 8C avant d’être revu à la baisse après quelques répétitions. Jakob avait déjà réussi flash les plus longs et résistants “Catalan Witness the fitness” à Cova del Ocell et “Never ending story” à Magic Wood. Il réalise un nouveau coup ici avec un bloc bien plus court suivi quelques minutes suivantes par un autre classique dur et court, “Memento” 8B à son 2e essai, après être passé pas loin du flash. Ci-dessous la vidéo de son exploit !

Austrian champion Jakob Schubert flashed his 3rd 8B+ boulder, at home with “Anam Cara” located in Silvretta. This famous testpiece offers 5 basic moves on crimps on a 50° overhang. This pure boulder was opened by Bernd Zangerl in 2007 and graded 8C, before being proposed in the 8B+ range after some repeats. Jakob also flashed “Catalan witness the fitness” in Cova del Ocell and “Never ending story” in Magic Wood. He strikes again in this style with this time a much shorter problem. To finish the day off, Jakob was close to flashing another testpiece with “Memento” 8B (2nd go). Here is the video of his feat!

Photo : Misha P photography

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Martina Demmel empoche San Ku Kai 8c+ – Martina Demmel climbs San Ku Kai 8c+

Martina Demmel fait partie des grimpeuses actuellement les plus prolifiques en matière d’escalade sportive en falaise. Après un hiver en Espagne avec un grand nombre de coches dont “Joe-cita”, son premier 9a à Oliana, Martina vient de réaliser “San Ku Kai” 8c+ à Entraygues (Briançonnais). Il s’agit de la seconde féminine de la voie après Anak Verhoeven en 2017.

“Cet endroit a toujours été spécial pour moi, principalement à cause du paysage magnifique qui l’entoure, de la rivière à proximité, mais aussi du toit ombragé en gneiss, ce qui me rendait encore plus heureuse d’y revenir chaque été ! J’ai spontanément décidé de donner quelques essais à cette kingline après la coupe du monde avec Yannick Flohe, mais comme il manquait encore un mouvement difficile avec un talon, je l’ai laissée de côté comme futur projet pour les prochaines semaines… Étonnamment, j’ai fait le mouvement manquant lors de mon essai suivant début août, directement en venant du sol avec un juste un court stop par la suite ! À partir de là, j’ai réalisé que cela pouvait vraiment être possible mais je me suis trompée car j’en attendais trop et je n’ai plus jamais atteint l’inversée sur les sessions suivantes… Heureusement j’ai trouvé une méthode beaucoup plus sûre en sautant même 2 mouvements pour atteindre la hauteur de mon meilleur essai à nouveau, mais tombant toujours un peu au-dessus. J’ai alors cherché des petits détails utiles, je me suis visualisée en train de réaliser les derniers mouvements pour ne pas devenir trop nerveuse pendant l’enchainement… Disons que je suis devenue vraiment nerveuse, j’avais peur de faire une erreur mais des conditions venteuses parfaites m’ont permis de clipper la chaîne de mon plus long projet jusqu’à présent lundi dernier (presque seulement mentalement car il y a uniquement 20 mouvements de résistance avec un risque élevé de faire des erreurs, en particulier en mettant les talons sur 75% des mouvements) !
La réalisation de ce bijou permet enfin de comprendre un peu le monde de la projection et ce que cela signifie de devenir fou obsédé par le fait que vos pensées ne font que tourner en rond autour d’un morceau de caillou !”

Photos : Malik Schirawski

Martina Demmel is one of the most prolific climbers in the rock climbing community. After a winter in Spain with a large number of ticks including “Joe-cita”, her first 9a in Oliana, Martina has just completed “San Ku Kai” 8c + in Entraygues (Briançonnais). This is the second female on the route after Anak Verhoeven in 2017.

“This place always had been special for me mostly because of the stunning landscape around, the river nearby but also the shady ‘Gneiss’ roof for sure what made me even happier to come back there every summer! Spontaneously decided to give this kingline a few tries after the Worldcup with Yannick Flohe but as a tricky heelhook-move was still missing I left it beside as a future project for the next weeks…surprisingly did the missing move during the next attempt at the beginning of August directly while coming from the ground by only having a short hang afterwards! From then on, I realised that it really could be possible but this was the fault as I expected too much and never reached the undercling again the next sessions… luckily I found a much safer beta by even skipping 2 moves to reach the old highpoint again but still falling above, searching for more little helpful details, always visualising myself sticking the last moves to not get too nervous during the send. Let’s say, I got fricking nervous, scared to make a mistake but perfect windy conditions let me clipp the chains of my longest project so far last Monday (almost only mentally as there are 20 resistency moves with a high risk of doing mistakes especially while putting the heels on 75% of the moves)!
This gem finally let me understand the world of projecting a bit and what it means to get crazy obsessed that your thoughts are only turning circles around a piece of rock!


Photos : Malik Schirawski

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Video: Babsi Zangerl, Greenspit 8b+

Suite de la série vidéo “Committed” avec Babsi Zangerl ! Après le premier épisode dans “Sprengstoff” 9a à Löruns, voici un épisode en Italie dédié à la mythique voie de trad de la Valle dell’Orco, la fissure déversante de “Greenspit” ouverte par le Suisse Didier Berthod. La grimpeuse autrichienne avait profité de l’automne dernier pour essayer cette classique et malgré des coincements de mains compliqués, des bons plombs et des essais engagés Babsi a réussi à s’offrir la première ascension féminine de la voie. A voir ci-dessous !

“Greenspit” is a route of mythical status. Bolted and “defaced” as some traditionalists would say with green hangers (hence the route’s name), the route thwarted all suitors until the legendary swiss trad ace Didier Berthod chopped the bolts and made the first ascent placing natural pro. For Babsi Zangerl, “Greenspit” was a challenge always waiting in the wings … until thanks to Covid, the fall of 2020 found her home in Europe and not on El Cap. Babsi spent last fall in Italy’s famed Valle dell’Orco where she racked up and committed to the steep roof crack. And after enduring the runouts, whips, and painful hand jams, Babsi became the first woman to succeed on “Greenspit”. A must watch.

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Video: Ötztal Syndrome, Eva Hammelmüller

Rencontre avec la grimpeuse Eva Hammelmüller qui présente la région d’Ötztal proche d’Innsbruck en Autriche. Focus sur la falaise de Niederthai avec deux voies extrêmes en 8c, “Passport to honesty” et son esthétique double jeté d’entrée et le très résistant “Gondor”. Une belle destination d’été à visiter !
Meet Eva Hammelmüller who presents the Ötztal region near Innsbruck in Austria. Focus on the crag of Niederthai with two extreme routes in 8c, “Passport to Honesty” and its aesthetic double dyno entrance and the very resistant “Gondor”. A beautiful summer place to visit!

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Video: Babsi Zangerl, Sprengstoff, 9a

Située près de la maison de Babsi à Bludenz, en Autriche, Lorüns est une falaise d’escalade sportive qui abrite des voies historiques vieilles de plusieurs décennies. Décrite comme un “point de rencontre” pour les anciennes et les jeunes générations de la communauté grimpante autrichienne, Lorüns occupe une place de choix dans la cœur de Babsi, d’autant plus que son partenaire Jacopo Larcher y a récemment réussi un projet légendaire vieux de 30 ans, établissant la voie la plus dure de la falaise avec “Sprengstoff”, 9a (qui signifie “explosif”). Malheureusement, Lorüns fait partie d’une zone appartenant à une entreprise de carrière locale et est sous une menace constante et toujours croissante de destruction. L’année dernière, Babsi s’est engagée à faire la deuxième ascension de “Sprengstoff”, en partie pour continuer à repousser ses limites, mais aussi pour utiliser la médiatisation de son ascension pour faire prendre conscience de la menace imminente sur cette falaise. Suivez Babsi dans son combat avec “Sprengstoff” !
Signez la pétition pour sauver la falaise

Located near Babsi’s home in Bludenz, Austria, Lorüns is a sport climbing crag that’s home to decades’ old historical routes. Described as a “meeting point” for both the old and younger generations of the Austrian climbing community, Lorüns is close to Babsi’s heart, especially since her partner Jacopo Larcher recently climbed a legendary 30-year-old project, in turn establishing the crag’s hardest route—Sprengstoff (9a), meaning “Explosive” in English. Unfortunately, Lorüns is part of an area owned by a local quarry company and is under a constant and ever-increasing threat of destruction. This past year, Babsi committed herself to make Sprengstoff’s second ascent, in part to push her climbing, but also to use her ascent to drive awareness to the crag’s impending threat. Follow Babsi as she commits to the fight of Sprengstoff.
Online petition “Save the climbing crag Löruns”

Photo: Jacopo Larcher

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Il était une voie – Once upon a line: Wallstreet


Derrière tout passage d'escalade, il y a d'abord une ligne, mais aussi des grimpeurs qui l'ont faite naître. Plongez au cœur de passages de légende avec la rubrique "Il était une voie", un état civil de ces itinéraires qui continuent de fasciner des générations et de façonner notre activité !

Behind every route there is a vision, and the climbers who made it reality. Dive into the history of legendary routes with the section “One upon a line”, a sort of ‘Origins’ of these gems that keep on fascinating us generation after generation, and shaping our passion!

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Wallstreet

   Frankjenrura, Allemagne
    Krottenseer Turm
  Ernst Hunsicker, 1987
  Wolfgang Güllich, 1987

Premier 8c de l’histoire. 20 m de haut, orienté ouest. Güllich en a dit ceci*: “Il y a un pas de bloc très difficile sur Wallstreet. Je suis tombé dessus et je me suis dit que c’était peut-être possible. Pendant l’hiver je suis parti m’entraîner à Nuremberg, et avec l’aide d’un professeur d’éducation physique j’ai travaillé des muscles spécifiques, en particulier la coordination intramusculaire associée à la vitesse de réaction, de façon à pouvoir enchaîner les mouvements du pas.”

On se souvient que Melissa Le Nevé en a fait la première féminine en 2014, avant d’en faire de même en 2020 avec une autre voie légendaire de Güllich, Action Directe, premier 9a de l’histoire et libéré en 1991. Le film Wall Street d’Oliver Stone étant sorti la même année, 1987, on soupçonne un lien, mais en fait il a surtout été donné car les ‘voies extrêmes se vendent cher sur le marché de l’escalade’. Pourquoi alors l’absence d’espace pour la voie ? Peut-être pour s’amuser à “germaniser” le terme, sachant que Wallstrasse est un nom de rue courant outre-Rhin ?

Pour cause de décès prématuré, Wolfgang n’a pas pu nous en dire plus. Mais Hannes Huch, la bible vivante du Frankenjura, s’est prêté au jeu pour nous éclairer sur les origines—fascinantes—de la voie. Wallstreet s’avère être une variante de Ira Technokratie, 8a (équipée par Erich Hunsicker), dont la FA revient également à Güllich, en 1984. Ira part à gauche au troisième point, alors que Wallstreet continue tout droit. Un site allemand crédite un certain Ernst Huniscker pour l’équipement de la variante qui nous concerne: se pourrait-il qu’il s’agisse en fait d’Erich ? Au registre de ce qui n’est peut-être pas connu de tous non plus, Wallstreet était à la base un 8b ou 8b+, dont Güllich, encore lui, fit la première. Quelques temps plus tard, il eut vent de ce que quelqu’un s’était permis de la tailler. Wofgang retourna aussitôt à la falaise pour rendre Wallstreet à son état d’origine, à l’aide de béton. Mais il décida également de réduire la taille de certaines prises: Wallstreet est donc une voie taillée ! Il l’enchaîna à nouveau, faisant la deuxième FA de la voie à deux cotations différentes… Remarquons par ailleurs, avec Hannes toujours, que Güllich avait pour habitude de choisir les méthodes les plus dures. Étant donné que les multiples répétiteurs de Wallstreet n’ont pas proposé de décote, possible que la méthode de Wolfgang valait davantage. J’ai d’ailleurs ouï dire que son béta sur AD équivaudrait à du 9a+…

First 8c in history. 20m high, West-facing. Güllich had this to say about it*: "There’s a very difficult boulder on Wallstreet. I came across it and thought it could be possible. During the winter I went training in Nuremberg, and with the help of a professor of physical education I worked on specific muscles, in particular intramuscular coordination associated with reaction speed, in order to be able to do the boulder moves."

Mélissa le Nevé did the first female ascent of the route in 2014, before doing the same on Action Directe, the first 9a in the world, in 2020, the other legendary route we owe Wolfgang Güllich (sent in 1991). The film Wall Street was released the same year, 1987, a link may be suspected, but it seems it was given because extreme lines are ‘highly traded on the route stock market’. Still, why the lack of a space between the two words? What is to ‘germanify’ the name, since Wallstrasse is a common street name over there?

Due to his premature death, Wolfgang is not able to tell us more. But Hannes Huch, the living authority on all things Frankenjura, agreed to enlighten us on the fascinating origins of the route. Wallstreet turns out to be a variation on Ira Technokratie, 8a (bolted by Erich Hunsicker), whose FA was also claimed by Güllich, in 1984. Ira veers left after the third bolt, whereas Wallstreet goes direct. A German site credits a Ernst Hunsicker with bolting the variant that interests us: could it in fact be Erich? Among what may not be common knowledge either, Wallstreet was primarily an 8b or 8b+, FAed, yet again, by Wolfgang himself. Some time later, rumour had it that someone had taken the liberty to modify some of the holds on it. No sooner had Güllich heard of it that he ran back to the crag in order to restore the route to its original glory, using concrete. But then he also decided to actually shrink some of those holds. In other words, Wallstreet is an artificial route! Wolfgang duly sent it anew, henceforth doing the FA of the same line at two different grades… Let’s note, with Hannes again, that Güllich had a habit of choosing the hardest methods. Given that the numerous climbers who ticked Wallstreet since haven’t suggested a downgrade, it is possible that Wolfgang’s beta was actually worth more. For instance, I understand that his method on AD is rather more 9a+ than 9a…

Photo:  Hannes Huch
Témoignage/Account: Hannes Huch


 
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