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La FFME répond aux attaques de l’Union des salles d’escalade (UDSE)

Le 11 décembre dernier, l’Union des salles d’escalade publiait un communiqué visant le projet de salle « Karma La Villette » soutenue par la FFME.

Pour rappel des faits, la FFME remportait l’appel d’offres visant à rénover l’ancien cinéma au Parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement de Paris, dans le but d’ouvrir une salle de bloc. Or, l’Union des salles d’escalade, qui regroupe 90 salles d’escalade du secteur privé, s’oppose fermement à ce projet, accusant la fédération de concurrence déloyale.

Comme nous l’avait promis la FFME au moment où nous publiions le communiqué de l’UDSE, elle vient de publier une lettre ouverte en réponse à l’UDSE. La voici.


Lettre ouverte à l’attention des représentants de l’Union des salles d’escalade (UDSE)

La FFME a été particulièrement choquée et offensée par la communication publiée par votre organisation, en date du 11 décembre dernier, et concernant principalement le projet fédéral « Karma La Villette », mais contenant aussi des jugements lapidaires sur de nombreuses autres actions fédérales.

Ce texte révèle votre grande méconnaissance du mouvement sportif fédéral et est une insulte aux 100 000 licenciés et bénévoles qui s’investissent au quotidien dans leur fédération.

En dehors de la question du développement de salles fédérales exploitées par la fédération, cette publication aborde des points relevant de la politique fédérale : gestion des sites naturels d’escalade, compétitions, formation… Nous estimons que l’UDSE n’a pas de légitimité à prendre position sur ces questions qui relèvent du plan stratégique de la fédération et n’a pas à s’immiscer dans les choix débattus dans nos organes de concertation. Nous n’y répondrons donc pas ici.

Sur les besoins de la ville de Paris :

L’UDSE affirme que la ville de Paris serait la mieux équipée en structures d’escalade de difficulté avec des dizaines d’équipements. Nous devons lui rappeler qu’elles ne sont pas si nombreuses et qu’une grande majorité sont des murs à grimper proposant moins de 15 lignes d’assurage et une hauteur de grimpe inférieure à 7m.

Quant à la proposition de rénovation et d’entretien des structures d’escalade parisiennes, la FFME précise :
– qu’elle n’est pas propriétaire des équipements cités ;
– qu’elle participe tous les ans à travers le PNSAE (Plan national de développement des structures artificielle d’escalade) à la création de dizaines d’équipements sur l’ensemble du territoire national.

L’UDSE ne doit pas savoir que nos clubs sont complets et refusent des adhérents, mais elle doit savoir que les salles d’escalade privées sont bondées et que ses membres ont d’autres projets de salles dans la capitale. Il reste largement de la place pour de nouvelles salles, de toutes natures, associatives comme commerciales. Nous pensons qu’il y a encore beaucoup à faire pour permettre l’accès à un plus grand nombre de pratiquants.

Sur le projet « Karma La Villette » :

Le monde du sport évolue. Le rôle et le fonctionnement des fédérations sportives également.

Les fédérations sont des organes de droit privé qui, si elles n’ont pas comme objectif le profit, ont toute latitude pour trouver les moyens leur permettant de déployer leurs actions en respectant bien entendu la réglementation et leurs statuts. C’est bien le cas de la FFME. Les fédérations
sportives seraient aujourd’hui irresponsables et manqueraient de clairvoyance si elles ne fondaient leur développement que sur les subventions publiques ou les seuls produits des licences de leurs adhérents.

De nombreuses fédérations sportives examinent les pistes qui s’offrent à elles pour développer leurs ressources propres. La validation par l’Assemblée générale de la fédération du projet « Karma La Villette » et de son financement a été prise dans un cadre démocratique défini par ses statuts, qui ont été scrupuleusement respectés. Pratiquement 2/3 des voix exprimées s’y sont montrés favorables.

Elle est la suite logique de l’attribution par le Parc de la Villette d’une Autorisation d’occupation temporaire du domaine public à la fédération suite à un appel à projet lancé début 2020 et visant la réhabilitation de l’ancien cinéma “le Cinaxe”. En répondant et en remportant cet appel à projet, la FFME a proposé, comme elle en avait tout à fait le droit, une offre complète. Son projet a été jugé le meilleur dans le cadre d’une mise en concurrence respectant les procédures d’attribution de ce type d’autorisation. Nous ne connaissons pas les noms des autres candidats ni la nature de leurs projets, mais nous savons que rien n’interdisait à un opérateur privé de salles d’escalade de se positionner.

Sur le gaspillage de l’argent public :

La FFME ne bénéficie de subventions publiques qu’à hauteur de 12% de son budget. Elles sont quasi intégralement fléchées sur le sport de haut niveau et nous sommes tenus de rendre compte de leur utilisation. Le projet « Karma La Villette » est financé à 100% par un prêt bancaire, objet du vote de l’Assemblée générale. L’activité de la salle permettra de rembourser ce prêt et de dégager un résultat positif dès le premier exercice.

Quant à la configuration de la salle, la FFME s’estime parfaitement compétente et légitime pour faire seules ses propres choix d’investissement.

Sur la concurrence déloyale :

La FFME tient à rappeler que les mêmes règles fiscales et sociales que celles du secteur marchand lui sont appliquées. Ses activités de nature commerciales sont soumises à la TVA et à l’impôt sur les sociétés. Visiblement, les auteurs de ce communiqué ne connaissent pas les réalités et les exigences de gestion d’une fédération sportive quant à ses différentes actions.

Parler de concurrence déloyale relève d’une chimère qui ne repose sur aucune réalité. Pour autant, Il y a bien une différence fondamentale entre une fédération sportive et le secteur marchand sur ces questions. Le résultat financier de l’exploitation d’un équipement sportif fédéral participe aux recettes de la fédération. A ce titre, il contribue à financer l’ensemble de ses actions à destination de tous ses membres et profite donc à tous. La salle Karma Fontainebleau abonde positivement depuis sa mise en service au budget de la FFME.

Dans le cas d’une salle du secteur marchand, Dans le cas d’une salle du secteur marchand, l’excédent est partagé entre les seuls propriétaires ou actionnaires de la salle.

Sur les relations entre la FFME et les salles commerciales d’escalade :

La FFME a toujours été bienveillante et ouverte au dialogue. Comme ses statuts le lui permettent, la FFME affilie aujourd’hui de nombreuses salles d’escalade commerciales qui souhaitent la rejoindre. Par ailleurs, la FFME a choisi de réserver une place pour un représentant de ces établissements à son Conseil d’administration. Ce poste était jusqu’à récemment vacant. Il est désormais pourvu.

Des accords de coopération sur les formations, les normes, le développement durable, l’organisation de compétitions, l’accueil des sportifs de haut niveau se mettent en place avec plusieurs salles d’escalade. La FFME se réjouit de ces collaborations.

Pour conclure :

La FFME est convaincue que le développement de l’escalade peut être porté par le milieu associatif comme par le secteur marchand, qui ont vocation à se compléter. La FFME est convaincue que l’avenir de notre sport ne peut se construire que dans la concorde et la coopération.
La FFME ne s’est jamais permis une critique quelconque à l’encontre du secteur marchand des salles d’escalade. Elle attend en retour la même considération.

La FFME poursuivra un certain nombre d’initiatives en collaboration avec l’Union sport et cycle, avec qui elle est déjà en relation et dont fait partie l’UDSE, afin de débattre sereinement de toutes ces questions avec tous les acteurs et ce, malgré la communication du 11 décembre dernier au contenu malhabile et discourtois.

Alain Carrière, président de la FFME

Le projet de salle « KARMA La Villette », porté par la FFME, fait débat !

Le nouveau projet de salle de bloc « KARMA La Villette », porté par la fédération française de la montagne et de l’escalade, fait débat auprès des salles de bloc privées.


Le contexte

Depuis plusieurs années, le Parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement de Paris, cherche à rénover l’ancien cinéma dynamique connu sous le nom de « Cinaxe ».

Début 2020, le Parc lançait un nouvel appel à projet en précisant que celui-ci devait être « consacré à des activités culturelles, sociales, sportives et/ou de loisir » et en ajoutant que « les nouvelles disciplines sportives et culturelles urbaines, notamment dans la perspective du déroulement, sur le parc de la Villette d’épreuves des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 seront privilégiées ».

La FFME a répondu à cette consultation en proposant l’aménagement d’une salle de blocs sur une surface de plus de 1000 m², remportant ainsi l’appel d’offre. Le but ? Ouvrir une salle de bloc fédéral.

L’Union Des Salles d’Escalade, qui regroupe 90 salles d’escalade du secteur privé, soit 75% du secteur s’oppose fermement à ce projet fédéral. D’après eux, il s’agit d’une sévère concurrence déloyale de la part de la FFME.


Le communiqué de presse de l’UDSE :

« La FFME sort de son rôle

Fédération délégataire pour la formation, elle n’arrive pas à fournir à ses propres clubs et à nos salles les personnels nécessaires à notre croissance. Ayant perdu son agrément en 2021, aucune formation de moniteur n’a pu être organisée.

Fédération délégataire pour les falaises, elle est incapable de remplir sa mission, des collectifs de grimpeurs se fédèrent aujourd’hui pour prendre le relais des défaillances de la FFME (à l’image du Collectif Grimpe Outdoor)

Fédération délégataire pour les compétitions, elle n’arrive pas susciter l’intérêt du public ni même des athlètes.

Absente durant toute la crise sanitaire, elle fût incapable d’aider, de soutenir ses clubs, sans parler de nos salles. Les informations vitales dont nous avons besoin, nous avons dû les trouver ailleurs, en nous constituant en syndicat et en rejoignant l’Union Sport et Cycle.

Et maintenant, La FFME veut ouvrir des salles privées, gérer des restaurants et cela dans des conditions honteuses de concurrence déloyale.

AVEC LE NOUVEAU PROJET KARMA DE LA VILLETTE la fédération sort totalement de son cadre.

1/ PARIS N’A PAS BESOIN DE SALLE D’ESCALADE FÉDÉRALE PRIVÉE

Paris est la ville française la mieux équipée en structures d’escalade indoor avec des dizaines de gymnases équipés de murs de difficulté accessibles aux clubs fédéraux et que la FFME ferait bien de rénover et d’entretenir.
Depuis quelques années, nos salles d’escalade privées ouvertes tous les jours sur des plages horaires étendues ont permis de faire connaître ce sport au plus grand nombre. Paris n’a pas besoin d’une salle fédérale pour démocratiser l’escalade, en revanche de très nombreuses petites villes de province mal équipées en réclament.

2/ LA FFME GASPILLE l’ARGENT PUBLIC ET FAIT UNE CONCURRENCE DÉLOYALE À NOS SALLES

En cherchant à s’implanter dans le centre de Paris avec une salle comparable aux salles privées, la FFME fait concurrence aux acteurs qu’elle est censée au contraire aider.
Parce qu’elle investit de l’argent public pour créer une salle commerciale, il y a une totale confusion des genres. La FFME n’hésite pas à gommer la frontière entre une fédération à vocation de service public et à but non lucratif et une entreprise commerciale. Elle fait profiter à une entité purement commerciale les ressources internes de la fédération, sa notoriété, et même ses sources de financement public.

3/ UNE INCROYABLE GABEGIE

Nos salles ne coûtent rien au contribuable, nos salles sont des contributeurs positifs pour la collectivité. Pour la FFME c’est exactement l’inverse.

Parce que le projet qu’elle vient de faire voter dans le huis clos de son assemblée générale est totalement irresponsable d’un point de vu financier :

  • Un investissement total de 3,35M€, porté par un prêt bancaire adossé à une caution de la Ville de Paris à hauteur de 50%.
  • Un linéaire d’escalade ridiculement petit (30m en bloc, 60m en voie) soit 37 000€ par mètre d’escalade, une véritable gabegie financière qui ne s’inscrit absolument pas dans les ratios du secteur qui sont 3 fois inférieurs.
  • La FFME s’aventure sur un terrain qu’elle a prouvé ne pas maîtriser : Karma La Villette sera la seconde salle mixte publique-privée de la FFME. La première née, Karma Fontainebleau malgré des conditions locativàs ultra avantageuse n’a pas su montrer une rentabilité en ligne avec les ratios du secteur. Avec sa zone d’escalade réduite à une portion congrue et un immense restaurant qui – sauf erreur – n’est pas le cœur de métier de la Fédération Française de la Montagne et l’Escalade, Karma La Villette présente tous les signes avant-coureurs d’un échec commercial cuisant.
  • Parce que cet équipement ne permettra même pas à la FFME d’organiser des compétitions de niveau national : en effet, les murs de 11m de haut en difficulté et le fronton de bloc trop court ne sont pas aux normes pour y organiser des compétitions de niveau national… Dans la capitale française qui aurait mérité au contraire des infrastructures d’un niveau international.

Toutes ces raisons ont donc motivé l’UDSE à s’opposer fermement à ce projet, à préparer dès à présent les recours juridiques ad-hoc pour le bloquer, et à réfléchir aux contours d’une fédération concurrente réellement centrée sur les besoins du développement de l’escalade indoor et outdoor en France. »


La réponse de la FFME

Il nous semblait légitime d’interroger la FFME sur cette affaire, afin d’avoir leur point de vue. Voici une première réponse de leur part, avant un retour plus complet point par point :

La FFME est extrêmement surprise de cette prise de position violente et totalement approximative de la part de l’UDSE. Un syndicat professionnel n’est pas légitime à juger ou à intervenir dans les choix d’une fédération sportive.

Nous ne manquerons pas de répondre point par point à cette communication indigne d’une organisation telle que l’UDSE. D’autant plus que la décision de l’assemblée générale de la fédération, ici stigmatisée par l’UDSE, n’est que la suite logique d’un choix du Parc de La Villette à Paris, ce dont l’UDSE avait connaissance depuis près d’un an.

Nous sommes tous des acteurs du même milieu, celui de l’escalade, et nous aspirons à des relations plus respectueuses et plus constructives. »


Affaire à suivre donc…

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