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Mattéo Soulé libère Sonawolf 9a – Mattéo Soulé frees Sonawolf 9a (+video)

Un des jeunes prodiges du Sud-Ouest Mattéo Soulé (15 ans) vient encore de frapper à la maison sur le spot de la Verrière (Aveyron) en libérant “Sonawolf” 9a, une connexion entre le 8c de “Sonatine” et le projet extrême des lieux qu’il convoite sur le long terme, “Black Wolf”, qui pourrait avoisiner le 9b. Mattéo avait déjà réussi ce printemps une répétition de “La guerre des nerfs” (9a) sur le même site, et proposé une première ascension de niveau globalement similaire dans les gorges du Tarn avec “Dieu merci” à Tennessee en 2020. Mattéo donne des précisions sur “Sonawolf” et des détails sur l’ascension, avec en bonus la section finale de la voie en vidéo.

“Sonawolf” combine le 8c “Sonatine” et le projet “Black Wolf”. “Sonatine” c’est un début en 7b où tu arrives à un repos total avec un genou où tu peux lâcher les 2 mains. Ensuite il y a quelques mouvements un peu physiques mais pas très durs et là tu arrives au crux sur des inversées à remonter, une section très physique avec un mouvement sans retour pour dynamiser à un bon tri vertical. De là il faut continuer sur quelques mouvements moins durs pour rejoindre “Black wolf”, où il y a un gros mouvement pour aller chercher une grosse écaille inversée qui fait mal, complètement à l’horizontale. On trouve ensuite le “repos” de la voie pour arriver enfin au crux, le début n’est pas si dur, il faut juste trouver les bons placements, avec une magnifique pince lisse, une micro arquée mais bizarrement qui tient bien, un trou correct et c’est là que ça envoie. Ma méthode originale c’était prendre un plat moyen, ramener sur un tout petit mono d’une demie phalange, relancer à une petite colo qui a cassé (donc ça fait une réglette que tu peux pas trop arquer) et là faire un bon dynamique pour aller chercher une réglette plate à la lèvre du dévers. Normalement c’est fini mais tu fais encore 3 mouvements pour rétablir totalement sur des prises loin et plates. En gros ça consiste à faire un 8c d’approche, une légère décontraction physique et pour finir un gros 7C bloc.

Je connaissais déjà les sections, j’ai donc rapidement mis des essais et je suis arrivé à cette grosse écaille mais impossible de me reposer, j’étais mort et je suis tombé 1 mouvement après. Au fur et à mesure des essais j’ai réussi à transformer ce 8c d’approche en une base que je faisais à tous les coups et qui me coûtait de moins en moins, mais ça ne changeait pas grand chose, je n’arrivais toujours pas à me relâcher à cette écaille. J’ai donc travaillé le repos en partant de quelques mouvements avant et petit à petit j’ai réussi à imposer mon rythme à ce début de voie et au repos, et puis un jour mon essai arriva jusqu’au dynamique final. C’était incroyable de faire cette grosse avancée dans la voie et tous mes essais suivants remontaient jusque là-haut. Au bout d’une dizaine d’essais à tomber là-haut j’ai essayé une autre méthode : ne plus prendre le mono, relancer à la colonnette et dynamiser avec la main plus basse, chose qui était donc bien plus rapide. Avec cette nouvelle méthode il ne m’a fallu que 3 essais pour parvenir à faire ce dernier mouvement dur. Tout le début de la voie j’étais rando, le 8c ne m’avait pas beaucoup fatigué, je n’ai jamais été aussi bien au repos et quand je suis parti j’avais la hargne d’aller pour une fois plus haut. Tout le crux s’est déroulé à merveille et lorsque j’ai eu le plat du dynamique je n’avais pas la sensation d’avoir énormément forcé, mais j’ai paniqué et d’un coup j’ai senti la fatigue me tétaniser les bras et les 3 derniers mouvements m’ont parus extrêmes. Je n’arrivais pas à me placer, mon corps était en arrière, mes mains s’ouvraient toutes seules mais je ne voulais absolument pas tomber et de prise en prise en rampant j’ai réussi à me hisser jusqu’à la chaîne. Il y a longtemps que je n’avais pas fourni un effort aussi puissant et énergétique, j’étais au bout du bout ! Je pense donc que ça fait 9a car je n’ai jamais rien fait d’aussi dur. J’ai mis beaucoup d’essais, mon investissement a été long et un 8c suivi d’un 7C+ bloc avec pour repos une inversée pendu dans le dévers ça ne peut pas être que 8c+ de mon point de vue.”

Photo de couverture : Pierre Soulé

Mattéo Soulé Sonawolf
Photo: Pierre Soulé

One of prodigies from South-West of France, Mattéo Soulé (15 years old) just striked again in his home crag, La Verrière, Aveyron with the first ascent of “Sonawolf” 9a, a link between classic 8c “Sonatine” and extreme project “Black Wolf” which could be around 9b…Mattéo already ticked in the same crag “La guerre des nerfs” this Spring and also proposed a first ascent of this range with “Dieu merci”, Gorges du Tarn in 2020. Mattéo gives details about the route and his send, with a video of the final part of the route as extra.

“Sonawolf” is a link between “Sonatine” 8c and the “Black Wolf project”. “Sonatine” starts with an 7b, a total rest with one kneebar where you can leave both hands then there are some moves a bit physical but not very hard and there you arrive at the crux, very physical on underclings with a deadpoint move to a good trifingerpocket. From there you have to continue on a few less hard movements and finally to reach “Black wolf” there is a big movement to get a large undercling. This is the “rest” of the route and you finally arrive at the final crux, the beginning is not so hard you just have to find your right betas, with a magnificent thin pinch, a little crimp, a correct pocket and from there the business starts. My original method was to take a sloper, bring it back to a very small mono of a half phalanx, go again to a small tufa which broke so it makes now a kind of crimp and you ends with a good dyno to get a slopy rail at the lip of the overhang. Normally it’s over, you still do 3 large movements on slopy holds as mantle to the anchor.

I already knew the sections, so I quickly put some tries and I arrived at this big undercling but impossible to rest I was dead and I fell 1 move after. As the goes progressed I managed to make this 8c approach more easily. It cost me less and less but it didn’t change much : I still couldn’t relax myself at this rest. So I worked on the rest starting from a few moves before and little by little I managed to impose my rhythm on this beginning of the route and at rest, and then one day my try arrived until the final dyno, it was incredible this big step forward and all my following goes went all the way up there. After about ten tries to fall up there, I tried another beta: no longer taking the mono and going again on the tufa from the lower hand, which was therefore much faster. With this new beta it only took me 3 tries to achieve this last hard move. The whole start of the route I was very easy, the 8c hadn’t tired me much, I’ve never been so good at rest and when I left I had the anger to go higher for once. The whole crux went perfectly and when I sticked the sloper of the dyno I didn’t feel like I had forced a lot, but then I panicked and suddenly felt tired with flash pump and the last 3 movements seemed extreme to me. I couldn’t get into position, my body was shaking, my hands opened on its own but I absolutely didn’t want to fall and from hold to hold I managed to reach the anchor. It’s been a long time since I’ve made such a powerful and energetic effort, I was pushing away my limits.

So I think it’s 9a because I’ve never done anything hard like this and I tried a lot and my investment was long. An 8c followed by a 7C+ boulder with an hang- rest on underclings on the overhang can’t only be 8c+ in my opinion.”

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Mattéo Soulé s’offre La guerre des nerfs 9a – Mattéo Soulé climbs La guerre des nerfs 9a

Mattéo Soulé (15 ans) démarre fort 2022 en réussissant la voie qu’il travaillait en fil rouge depuis Noël entre deux semaines d’entrainement au pôle espoir de Toulouse, “La guerre des nerfs” 9a à La verrière (Aveyron), non loin de la maison familiale. La première de cette magnifique voie naturelle est à mettre à l’actif de son père Pierre en 2009. Gérome Pouvreau, Geoffray De Flaugergues, Said Belhaj et Mathieu Bouyoud avaient aussi cet enchainement qui connecte les 8c de “Beberechos” et “Sonatine”. Mattéo réalise ici un nouvelle belle croix dans le coin après notamment la première ascension de “Dieu Merci” (8c+/9a) dans les gorges du Tarn en mai dernier.

– Tu essayais depuis Noël ? Comment s’est passé le travail ?
En effet je me suis lancé dans cette voie juste avant Noël, je connaissais déjà une bonne partie des mouvements ce qui m’a permis de vite mettre des essais. J’ai d’ailleurs enchaîné la première partie rapidement mais faute de ne pas toujours être chez moi je ne pouvais mettre des essais qu’un week-end sur deux, de plus les prises étaient souvent mouillées ce qui rendait l’enchaînement impossible ; j’ai donc dû me contenter de faire des séries dans la partie basse de la voie. La Verrière est une falaise qui abîme fortement la peau, il est donc compliqué de mettre plus de deux essais par jour.

– Il me semble que cette voie combine les parties dures de deux 8c. Décris les difficultés et ce qui t’a posé problème.
“La guerre des nerfs” se décompose sous la forme d’un premier 8c en traversée avec une section très dure à doigts en porte d’entrée et d’une suite bien physique suivie d’un bon repos avec un genou. Juste après arrive un autre 8c physique sur des inversées (“Sonatine”). Je pense que l’on peut dire que vraiment tous les mouvements de cette voie m’ont posé des problèmes, selon mon état de forme, ma mentalité du jour, mes essais étaient tous différents les uns des autres, mais s’il y a bien des grosses difficultés je les placerais certainement au niveau des repos et du rythme de la voie à prendre. Alors bien sûr il s’agit d’un gros repos où il est possible de lâcher les mains mais les premières fois quand je suis arrivé à cet endroit j’étais totalement explosé et je n’arrivais pas à faire baisser mon rythme cardiaque. Par rapport au rythme de la voie j’ai mis pas mal de temps à trouver la bonne respiration au bon moment, c’est un effort assez long de 40 mouvements, trouver mon rythme a été une grosse difficulté. Puis, quand est arrivé le moment où tous mes essais parvenaient au crux de la deuxième partie ce n’était plus qu’une question de petits détails que je modifiais tous les jours. Lorsque tous ces aléas ont été réglés, la croix est passée !

Mattéo Soulé La Guerre des nerfs

– Maintenant que tu as répété une voie dans le 9ème degré, comment positionnerais-tu ta première de “Dieu Merci” ?
“Dieu merci” et “La guerre des nerfs” sont deux styles de voies totalement différents, il est donc difficile d’en faire une comparaison. En terme de niveau je trouve qu’elles sont à peu près équivalentes, bien sûr je manque encore d’expérience pour donner un avis concret. Je peux dire que ce sont deux lignes vraiment majeures qui valent d’y jeter un coup d’œil, alors j’attends avec impatience que des personnes viennent répéter “Dieu merci” pour me donner leurs avis dessus et pourquoi pas en changer la cotation.

– Tu es jeune et tu as pas mal écumé les voies dures autour de la maison familiale. L’équipement te motive ? Ou préfères-tu pour l’instant répéter des voies dures. Qu’aimerais tu essayer comme lignes cette année ? Tes autres objectifs cette année ?
Je n’ai encore jamais équipé mais c’est quelque chose que je ne manquerai pas de faire plus tard. Pour ce qui est des voies déjà libérées autour de chez moi j’en ai coché quelques une mais il m’en reste un peu, mais surtout il y en a plein qui n’ont pas été libérées. A la Verrière un projet extrême qui fera certainement 9b, “Black Wolf” attend d’être réalisé. “La guerre des nerfs” était pour moi un objectif intermédiaire, ce que j’aimerais faire c’est “la guerre des nerfs” et finir dans le projet, cela revient à faire un 9a d’approche suivi d’un repos ultra physique pendu sur une inversée (donc très très moyen) et pour finir une longue section d’une dizaine de mouvements avec les derniers mouvements aux alentours de 8A bloc. Après avoir enchaîné ce projet intermédiaire (“La guerre des nerfs”) je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de travail à produire pour se lancer dans cet autre projet (pour l’instant j’en suis donc à tomber en essayant de délayer au moins une fois chaque bras sur cette inversée…) bien sûr d’autres lignes ou connexions sont encore possibles et n’attendent que d’être libérées.

Photos: Pierre Soulé

Mattéo Soulé (15 years old) is starting well 2022 with the send of route a projected since Christmas, “La guerre des nerfs” 9a à La Verrière (near Millau, France). The first ascent of this magnificient natural route has been done by her father Pierre in 2009. Gérome Pouvreau, Geoffray De Flaugergues, Said Belhaj and Mathieu Bouyoud have climbed this route which is linking “Beberechos” and “Sonatine”, both 8c. It’s a new feat for the French gun after the first ascent of “Dieu Merci” (8c+/9a) in Gorges du Tarn last year.

– Have you been trying since Christmas? How was it?
Indeed I started on this route just before Christmas, I already knew a good part of the moves which allowed me to put goes quickly. I also sent the first part quickly but it was slow because I’m not always being at home, I could only put some tries every other weekend, moreover the holds were often wet which made the sequence impossible, so I had to settle for doing series in the lower part of the route. La Verrière is a cliff that severely damages the skin, so it’s difficult to do more than two attempts per day.

– It seems that this route combines the hard parts of 2 8c. Describe the difficulties and what caused you troubles.
“La guerre des nerfs” starts with a 8c with a very fingery boulder entrance followed by a very physical traverse finishing with a good kneebar rest, just after comes a another physical 8c on underclings (“Sonatine”). I think we can say that all the moves of this route gave me troubles, depending on my shape, my mind of the day… My goes were all different from each other, but I think the main difficulties are in the rests and the rhythm to find. So of course it’s a big rest where you can let go of your hands but the first times when I climbed until here I was totally pumped and I couldn’t slow down my heart. Compared to the rhythm of the route, it took me a long time to find the right breath at the right time, it’s a fairly long effort of 40 movements, so for me finding your rhythm was a big problem. Then, when the moment arrived when all my goes reached the crux of the second part it was only a question of small details which I changed every day and when all these small tips were modified I climbed the route.

Mattéo Soulé La Guerre des nerfs

– Now, you have repeated a 9th grade route, how do you place your first ascent of “Dieu Merci” last year?
“Dieu Merci” and “La guerre des nerfs” are 2 different styles, hard to compare. I think the difficulty is the same, but It missed me some experience for having a proper opinion. I can say that the 2 lines are beautiful, people should try it, I’m waiting some climbers will come and repeat “Dieu Merci”, giving their opinion about the difficulty.

– You’re young and you already climbed a lot of hard routes around your family home. Is bolting a real motivation? What about your goals this year?
I never bolted a line but it’s something I want to do in the future. I ticked some routes around my home, but there is again a lot to free climb here, for example the project of La Varrière crag, “Black Wolf” (around 9b). “La guerre des nerfs” was an intermediar project for me, the goal is to climb “La guerre des nerfs” and to finish in the project; an 9a approach into a very physical rest on underclings and as finsih a crux around 10 moves around 8A boulder. After having climbed “La guerre des nerfs”, I can say I have a lot of work before being close on this one. But other projects are waiting to be freed too.

Photos: Pierre Soulé

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Mattéo Soulé répète Nadesja – Mattéo Soulé repeats Nadesja

Mattéo Soulé (14 ans) continue à empiler les voies dures à la maison avec la réussite ce week-end d’un nouveau 8c+ au Joncas (Hérault) “Nadesja”, quelques semaines après “Le bon, la brute et le manouche”.

“J’ai mis 4 séances à boucler la ligne. La voie propose une première section très dure qui m’a beaucoup posé problème avec un mono et un jeté, enfin un changement de main sur un carré plat puis une deuxième section dure sur des petites réglettes et pour finir un peu de rési sur des plats avec des grands mouvements.”

Il restera à Mattéo comme à son père de tenter de boucler le trilogie des 8c+ de la falaise avec “L’illusion ou les portes du 9ème degré” avant de peut-être justement d’aller tutoyer de plus près le niveau au-dessus !

Photos: Pierre Soulé

Mattéo Soulé (14 years old) continue to tick some hard lines close to his him with “Nadesja” 8c+ located in Joncas (Hérault). His second one here after “Le bon, la brute et le manouche” few months ago.

“I did 4 sessions in the route before sending. The route shares a first section which caused me troubles with a mono and a jump, then a tricky match on a sloper before a final hard section one small crimps and a resistance finish with big moves on slopers.”

It will remain for Matteo as for his father to try to complete the trilogy of 8c+ of the crag with “L’illusion ou les portes du 9ème degré” before perhaps to touch the next level!

Pics: Pierre Soulé

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