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Rock Auvergne // Le film

Un très beau film à regarder sans modération en cette période de confinement:
Une plongée dans l’histoire de l’escalade en Auvergne et une découverte des rochers emblématiques de la région. Mêlant images d’archives et témoignages poignants des piliers de la grimpe Auvergnate, “Rock Auvergne” est un hommage à ces précurseurs, à cette bande de copains qui ont équipé et développé l’escalade en Auvergne. Le film, réalisé par Benjamin VALLET et Robin BAR met en valeur la beauté des sites auvergnats grâce des images aériennes exclusives.

ROCK AUVERGNE // Le film from Analogue Production on Vimeo.

ClimbingAway recrute des bénévoles !

     Chers amis, utilisateurs, sympatisants de ClimbingAway, nous avons perdu une partie de l'équipe récemment. Aussi pour pouvoir continuer à développer et enrichir l'ensemble des éléments de ClimbingAway (le site web, les 2 applications smartphones et les topos numériques éthiques réalisés main dans la main avec les acteurs locaux), nous avons besoin de sang neuf, de geeks confinés, de grimpeurs passionnés désoeuvrés, bref : des développeurs bénévoles qui aiment ClimbingAway et son esprit de partage, qui souhaiteraient intégrer une équipe motivée et dynamique pour apporter leurs pierres à l'édifice et poursuivre avec nous l'aventure ClimbingAway.
     Que vous soyez à l'aise avec Illustrator, développeurs iPhone, développeurs web, utilisateurs Joomla, commerciaux ou que sais-je d'autre, vous êtes les bienvenus dans l'asso! Contactez nous et venez faire partie de la nouvelle équipe ClimbingAway ! :)

Les frères Nicole, nés pour grimper.

Ce film de Yannick Bacher est un petit bijou pour tout ceux qui aiment l'escalade et son histoire. Le récit de la passion des frères Nicole pour l’escalade.

A travers les sites de Cuzzago ( Italie ), Zurich, Murg, Pelzli, Montreux, St-Loup, Yverdon-les-Bains, Saint-Triphon ou Erde, nous apprenons, à mieux connaître ces 2 légendes vivantes, leurs choix de vie, leur philosophie...

Unis par les liens du sang, ceux de la fraternité mais aussi par la même passion, celle du rocher, de la grimpe. Fred a marqué l'histoire de l'escalade en repoussant l'échelle de difficulté dans la discipline du bloc. François lui, a fondé une famille et a réalisé une carrière professionnelle. Mais tous deux, n'ont jamais cessé d'explorer, de voyager et de grimper.

Concours Photo spécial confinement...

     Confinés comme des rats de laboratoires, les grimpeurs amoureux de sorties grandeur nature sont habituellement plutôt qualifiés de rats des falaises ! Mais puisque c'est un mal pour un bien, il faut essayer de se changer les idées. Alors nous ajoutons un peu plus de belles vidéos de grimpe ces derniers temps. Certaines sont vraiment sympas ! Mais voilà, nous vous proposons également, du 26 avril au 26 mai 2020, on ne se découvre pas d'un fil et on fait ce qu'il nous plait en mode confinés: C'est parti pour la troisième édition du concours photo ClimbingAway !!! ;))

     Tout le monde peut participer. De superbes photos sont proposées chaque année et les 20 premiers gagnent de nombreux lots variés que l'on enverra dès que La Poste sera remise en service... En plus cette année, le gagnant aura l'honneur, s'il est d'accord, de voir sa photo en ouverture de la prochaine version de l'appli Android ! :)

 

    Comme les années précédentes, vous pouvez envoyer jusqu'à 5 photos de grimpe avec le nom du site concerné à l'adresse:

concours.photos@climbingaway.fr

 

     Adjoignez-y votre nom, votre adresse postale et le système d'exploitation de votre smartphone (iOS/Apple ou Android).

     Bonne Chance à tous et tenez bon !

La photo qui avait remporté le concours 2019: un bloqueur à Lumio sur fond de couché de soleil :)

Concours Photo: À vos votes, prêts ? ... LIKEZ ! ;)

     Depuis quelques jours c'est parti pour les votes pour élire les gagnants du concours photo ! Cette année, on essaie de faire ça sur FaceBook pour changer. Il y a de nombreuses superbes photos qu'il ne va pas être facile de départager ! Alors allez liker toutes vos photos préférées, par ici :

 

Grâce à vous, le gagnant de cette année aura l'honneur d'être en photo d'ouverture de l'application Android !

Bonne chance à tous les participants !!!

Les gagnants du concours photo 2020

C'est parti pour le classement des 10 premiers photographes du concours photo spécial confinement de 2020 !

Vous le savez cette année, nous avons testé d'ouvrir les votes à ceux qui nous suivent sur FB, méthode qui a montré quelques avantages mais pas que ;)

C'est Matthias Paré qui décroche le pompom en arrivant premier avec ce bel effort pour retenir un gros balant sur le site d'altitude de Oukaïmeden au Maroc ! En plus des nombreux cadeaux, c'est LA photo qui sera l'image d'introduction de l'application ClimbingAway (gratuite) pour Android !

Ce site de bloc est par ailleurs celui qui a eu le plus de photos proposées lors de ce concours. Peut-être que notre lien sur la page de Oukaïmeden vers le topo gratuit en ligne réalisé par le FFCAM et le CAF de Casablanca a inspiré quelques voyages ... :)

Le second est Maxime Darbot avec ce beau cliché sur le granite très photogénique de Lumio en Corse. C'est d'ailleurs la troisième année consécutive que l'on propose de belles photos sur ce site :)

C'est Florent Pedrini qui arrive troisième avec cette superbe vue de la Grotte des Sarazins, l'un des secteurs des Grandes Suites d'où l'on a une vue imprenable sur le lac d'Annecy.

L'ami Gilles Brunot arrive quatrième avec cette vue plongeante sur les cannelures parfaites de la voie Solstice d'été (5ème longueur) à La Rosière :

Emmanuel Roblot arrive lui cinquième avec cette photo de Pen-Hir LE site des Bretons :

 

C'est Tom Dumas qui arrive sixième avec cette image qui parle à tous les grimpeurs prise à Fontainebleau sur le secteur de L'éléphant :

Boris Debourbe glisse sa photo d'un jeté du Laurenzoboulderfels à la septième place :

Frederic Gibert est huitième avec ce dévers du site corse privé que tout le monde voudrait connaître ;)

Rémi Degenne se classe neuvième avec cette photo prise à Roche que je trouve effectivement super classe !

Et Christophe Rondepierre arrive dixième avec cette belle image au coeur de l'action sur l'un des blocs d'Ailefroide :

L’éthique ? Alex Megos nous en parle à l’occasion du nouveau 8C bloc qu’il vient d’enchaîner !

Alex Megos est parvenu à enchaîner « The Story of Two Worlds » 8C lors du dernier jour de son trip en Suisse. Il profite de cette croix pour pousser un petit coup de gueule et nous faire réfléchir sur l’éthique en escalade. La cotation d’un bloc ou d’une voie est-elle vraiment la même selon la façon de l’enchaîner ?

Qui a dit que « Dreamtime » était le dernier 8C bloc qu’Alex Megos allait enchaîner cette année ?! L’allemand aurait pu s’arrêter là, mais il a plutôt décidé de profiter de son séjour dans le Tessin jusque dans les dernières minutes. Bien lui en a pris puisqu’il repart avec une nouvelle ascension extrême en poche: « The Story of Two Worlds » 8C, une ligne de référence mondiale qui se situe sur le même rocher où figure « Dreamtime ». Dave Graham en avait signé la première ascension en 2005, avant que les meilleurs bloqueurs de la planète ne viennent à bout de ce bloc emblématique.


Lire aussi | Alex Megos enchaîne « Dreamtime » 8C bloc !


Ce deuxième 8C bloc enchaîné en l’espace de quelques jours est également l’occasion pour Alex Megos de nous faire réfléchir sur l’éthique en escalade. Après visionnage de nombreuses vidéos de différents grimpeurs dans « The Story of Two Worlds », l’allemand s’est aperçu que ce 8C avait été enchaîné de plusieurs manières différentes, alors que tous les ascensionnistes revendiquent la même cotation. Alors, le « COMMENT » est-il plus important que le « COMBIEN » ?

Il y a plusieurs vidéos en ligne de nombreux grimpeurs différents, tous grimpant théoriquement le même bloc et revendiquant la même cotation: 8C. Il semble que la communauté des grimpeurs ne différencie rien du tout et ne mentionne que rarement « COMMENT » les choses sont grimpées. L’escalade, et en particulier le bloc, est une question de « COMMENT ». Ce qui est encore plus surprenant, c’est que les gens ne semblent pas vraiment se soucier du « COMMENT », alors que c’est censé être la partie la plus importante de l’escalade et du bloc, aux yeux de certains.

Après avoir regardé toutes les vidéos de « The Story of Two Worlds », j’ai remarqué qu’il y a d’énormes différences dans la façon de l’enchaîner. Certains utilisent une genouillère, alors que la première ascension a été réalisée sans. La plupart des grimpeurs partent assis, d’autres non. Un grimpeur (Dai Koyamada) a commencé plus bas que tous les autres et n’a pas utilisé de genouillère. Et à la fin, tout le monde revendiquent avoir grimpé le même 8C ? Cette pensée me semble très aliénante.

Oui, l’escalade est un sport amusant et il ne s’agit pas seulement d’arriver au sommet. Il s’agit de savoir comment vous arrivez en haut. J’aimerais que la communauté des grimpeurs soit plus consciente du fait qu’il existe des différences d’éthique, de styles et de niveaux. En tant que grimpeurs, nous devrions être plus ouverts à ce sujet et communiquer sur la manière dont nous avons fait certaines ascensions. La cotation ne devrait pas être la partie la plus importante de l’escalade. L’escalade, c’est bien plus que cela.

Il y a des différences dans la manière dont on grimpe et nous devons les reconnaître. Je suis heureux d’avoir réussi l’ascension de « The Story of Two Worlds » lors de mon dernier jour ici. J’ai apprécié pouvoir l’enchaîner sans genouillère et j’ai réussi (de justesse). Je dirais que la difficulté de 8C me semble correcte. »

À quoi ressembleront les pratiquants de montagne de demain ?

29 décembre 2020 à 07:30
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Découvrez la liste complète des grimpeurs qualifiés pour les J.O !

Nous connaissons enfin la liste des 20 grimpeurs et grimpeuses qui participeront aux premiers Jeux Olympiques de l’Histoire de l’escalade, qui se dérouleront à Tokyo du 23 juillet au 8 août 2021.

Maintenant tous les Championnats continentaux terminés et/ou annulés, toutes les places qualificatives pour les Jeux Olympiques ont été attribuées par l’IFSC. Découvrez la liste complète dans cet article.

Championnat d’Europe

Suite à cette compétition, deux russes ont décroché leur place pour Tokyo: Viktoriia Meshkova, qui faisait sensation lors de cette compétition, ainsi que l’expérimenté Alexey Rubstov. Notons toutefois que le Tribunal Arbitral du Sport a décidé le jeudi 17 décembre 2020 d’exclure la Russie des deux prochaines éditions des Jeux Olympiques, pour avoir transgressé les règles antidopage. Néanmoins, les grimpeurs de nationalité russe pourront prendre part à la compétition sous bannière neutre, s’ils démontreront leur absence de recours au dopage.

Championnat d’Afrique

Chez les femmes, la jeune Erin Sterkenberg a décroché son billet pour les Jeux Olympiques grâce à une grosse performance lors du Championnat continental africain qui se tenait au Cap, en Afrique du Sud, du 17 au 20 décembre. Âgée de seulement 17 ans, Erin a terminé première dans chacune des trois disciplines, remportant très largement le classement combiné. Une belle prestation pour cette jeune grimpeuse, qui participait seulement à sa toute première compétition internationale chez les seniors.

Chez les hommes, c’est Christopher Cosser qui a décroché sa place pour Tokyo. Le grimpeur de 20 ans, originaire de Johannesbourg, a remporté la compétition en terminant 1er en vitesse, 4ème en bloc et 1er de nouveau en difficulté.

Championnat d’Océanie

À 18 ans, c’est la jeune grimpeuse australienne Oceana MacKenzie qui voit son rêve olympique se concrétiser. Elle a totalement dominé la compétition, qui se tenait du 18 au 20 décembre, en terminant première de toutes les disciplines, lors des qualifications, mais aussi lors des finales. Une victoire bien méritée pour celle qui avait terminé 6ème de la Coupe du Monde de bloc de Meiringen en 2019.

Chez les hommes, c’est Tom O’Halloran qui a décroché sa place pour Tokyo, au terme d’une finale où le suspens était à son comble ! En effet, s’il avait mis seulement un essai de plus dans un bloc en finale, alors c’est son plus grand rival, James Kassay, qui aurait pris son ticket pour les Jeux. Au final, Tom prend la deuxième place dans chaque discipline, ce qui lui vaudra la victoire au combiné. Notons que l’australien a connu une année 2020 très compliquée: sa maison a failli être brûlée par les flammes lors des feux de brousse qui sévissaient en début d’année en Australie, puis le Covid-19 a frappé et il a ensuite perdu son travail en mars, avant de se rompre deux poulies et se blesser au genou entre avril et juin. C’est donc un énorme soulagement pour ce père de famille d’avoir rejoint la liste des grimpeurs olympiens.

Championnat d’Asie annulé

Comme nous vous l’annoncions il y a quelques jours, le Championnat d’Asie, qui devait avoir lieu à Xiamen, en Chine, a finalement été annulé. Comme sur les autres Championnats continentaux, une place devait être attribuée chez les hommes comme chez les femmes. Mais en raison de l’annulation de cette compétition, ce sont les coréens Chaehyun Seo et Jongwon Chon qui obtiennent leur ticket pour les Jeux de Tokyo, suite à leur classement lors des Championnats du Monde 2019 à Hachioji.

La liste complète des grimpeurs qualifiés pour les Jeux Olympiques de Tokyo:

1
Janja GARNBRET

SLO 🇸🇮

1
Tomoa NARASAK

JPN 🇯🇵

2
Akiyo NOGUCHI

JPN 🇯🇵

2
Jakob SCHUBERT

AUT 🇦🇹

3
Shauna COXSEY

GBR 🇬🇧

3
Rishat KHAIBULLIN

KAZ 🇰🇿

4
Aleksandra MIROSLAW

POL 🇵🇱

4
Kai HARADA

JPN 🇯🇵

5
Miho NONAKA

JPN 🇯🇵

5
Mickael MAWEM

FRA 🇫🇷

6
Petra KLINGLER

SUI 🇨🇭

6
Alexander MEGOS

GER 🇩🇪

7
Brooke RABOUTOU

USA 🇺🇸

7
Ludovico FOSSALI

ITA 🇮🇹

8
Jessica PILZ

AUT 🇦🇹

8
Sean MCCOLL

CAN 🇨🇦

9
Julia CHANOURDIE

FRA 🇫🇷

9
Adam ONDRA

CZE 🇨🇿

10
Mia KRAMPL

SLO 🇸🇮

10
Bassa MAWEM

FRA 🇫🇷

11
Iuliia KAPLINA

RUS 🏳

11
Jan HOJER

GER 🇩🇪

12
Kyra CONDIE

USA 🇺🇸

12
YuFei PAN

CHN 🇨🇳

13
Laura Rogora

ITA 🇮🇹

13
Alberto GINÉS LÓPEZ

ESP 🇪🇸

14
YiLing SONG

CHN 🇨🇳

14
Nathaniel COLEMAN

USA 🇺🇸

15
Alannah YIP

CAN 🇨🇦

15
Colin DUFFY

USA 🇺🇸

16
Anouck JAUBERT

FRA 🇫🇷

16
Michael PICCOLRUAZ

ITA 🇮🇹

17
Viktoriia MESHKOVA

RUS 🏳

17
Aleksei RUBTSOV

RUS 🏳

18
Erin STERKENBURG*

RSA 🇿🇦

18
Tom O’HALLORAN*

AUS 🇦🇺

19
Oceania MACKENZIE*

AUS 🇦🇺

19
Christopher COSSER*

RSA 🇿🇦

20
Chaehyun SEO*

KOR 🇰🇷

20
Jongwon CHON*

KOR 🇰🇷

* En attente de confirmation auprès du Comité Olympique National.

Interview | Rencontre avec Bassa Mawem, au coeur de sa préparation olympique

Ce jour-là, Bassa Mawem a réussi ce qui semblait presque impossible. Lors du Tournoi de Qualification Olympique, en décembre dernier, Bassa Mawem décrochait son ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo, rejoignant ainsi son frère, Micka, qu’il entraîne et qui était déjà qualifié. L’aventure des Jeux Olympiques, les Frères Mawem allaient la vivre à deux.

Ayant élu domicile en Nouvelle-Calédonie depuis quelques années maintenant, Bassa Mawem, spécialiste de la vitesse, s’entraîne chaque jour sans relâche. Quintuple Champion de France, vice Champion du Monde en 2018, vainqueur du classement général des Coupes du Monde cette même année, le grimpeur de 36 ans a maintenant fait des Jeux Olympiques son objectif numéro 1.

Rencontre avec Bassa Mawem, en pleine préparation pour sa saison 2021. Une année qu’il espère à la hauteur de ses ambitions. Car oui, le français compte bien poser son nom lors des premiers Jeux Olympiques de l’Histoire de notre sport.


Salut Bassa, tout d’abord comment vas-tu ?

Salut, je vais très bien ! Je suis quand même pas mal fatigué parce que je travaille beaucoup, je m’occupe de ma famille, et je m’entraîne énormément. C’est très intense, très dur, du coup mes journées sont vraiment bien remplies.

Comment se passe la vie actuellement en Nouvelle-Calédonie en cette période de crise sanitaire ?

Il n’y a aucun cas de Covid sur le territoire calédonien. Dès le début de la crise en mars, la Nouvelle-Calédonie a fermé ses frontières et a confiné tout le monde pendant environ un mois. Ainsi, en confinant, en fermant les frontières et en déconfinant progressivement, ils ont éradiqué le virus sur l’île et depuis début mai on vit normalement : les salles de sport sont ouvertes, les restaurants aussi, tout est ouvert, il n’y a pas de restrictions, personne ne porte de masque, on vit une vie normale.

La seule chose qui est compliquée c’est pour sortir du territoire. Comme les frontières sont fermées, si des calédoniens veulent sortir de l’île, ce n’est pas sûr qu’ils puissent revenir. Mais je ne me plains pas, je trouve qu’on est plutôt chanceux d’être ici, et la situation est malheureuse pour le reste du monde. J’ai eu la chance de pouvoir faire venir mes parents depuis août. Ça me soulage énormément de savoir qu’ils sont ici, sur l’île, en toute sécurité.

Avec aucun cas de Covid en Nouvelle-Calédonie, la vie n’a rien à voir avec celle en métropole.

Ta dernière compétition remonte au TQO en novembre dernier, quand tu prenais ta place pour les Jeux Olympiques. Avec du recul maintenant, tu réalises l’exploit que c’est de t’être qualifié pour les premiers Jeux Olympiques de l’Histoire de l’escalade, aux côtés de ton frère ?

Le TQO fut ma dernière compétition en date. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs de compétition, c’était la cerise sur le gâteau ! Mais d’une manière générale, mon plus beau souvenir c’est l’ensemble de cette année 2019. Une année qui fut très longue et énormément dure pour tous les athlètes, car ce n’était pas facile de faire autant d’étapes de Coupe du Monde, que ce soit en bloc, en difficulté ou en vitesse. En plus de toutes ces étapes mondiales, j’ai participé aux Championnats de France, aux Championnats du Monde, et au TQO pour terminer.

Beaucoup de compétitions donc cette saison-là, c’était vraiment une année où il ne fallait pas craquer et tenir le coup jusqu’au bout. Il y a eu des hauts et des bas, mais même quand on ne se sent pas en forme, même quand on est dans le dur, il faut tenter d’être plus fort que les autres, c’est important car c’est ce qui fait la différence à la fin selon moi.

Le Tournoi de Qualification Olympique a marqué un tournant dans la carrière de Bassa Mawem © Rémi Fabregue – FFME

Il y a eu beaucoup de remises en question sur ma capacité à aller au bout, à réussir, et dans ces moments-là, il faut réussir à se reprendre, pour atteindre les objectifs que l’on s’est fixé. C’est ce que j’ai fait, je me suis concentré jusqu’au bout, je n’ai rien lâché et c’est passé ! Donc oui, c’est clairement ma plus belle année de compète. Avec une fin en beauté lors du TQO qui restera dans les annales ! Avec mon frère on a vécu quelque chose d’exceptionnelle en se qualifiant tous les deux. Déjà quand il s’est qualifié avant moi, c’était déjà quelque chose de très particulier à vivre. La réussite dans la famille, ça procure tout le temps plein d’émotions. Ce jour-là j’étais très ému et très fier de mon frère.


Je m’entraîne sans relâche pour préparer d’abord Tokyo 2021, mais aussi les saisons d’après, car je compte bien continuer jusqu’à Paris 2024, donc ce n’est pas le moment de se relâcher.


Me battre ensuite pour tenter de continuer l’aventure, de poursuivre avec lui, c’était une mission que je me devais de réussir. C’est ce que j’ai fait et ça a payé ! Aujourd’hui je suis fier pour mon frère, fier pour moi, fier pour ma famille et toutes les personnes qui ont cru en nous, d’avoir réussi cette performance. C’est juste la folie. La fédé a beaucoup misé sur les athlètes qui avaient la possibilité de se qualifier pour les J.O, que ce soit du temps, de l’argent, ou du soutien. Du soutien, j’en ai également beaucoup reçu de la part de mon patron, Philippe Bocquet, président de la ligue FFME en Nouvelle-Calédonie. Il m’a énormément soutenu et me laisse m’entraîner sans relâche pour que je puisse atteindre mon objectif, qui est devenu son objectif à lui aussi.

Le jour du TQO, quand j’ai fait mon deuxième run de vitesse, quand j’ai réussi à faire ce qui semblait presque impossible, c’est-à-dire battre mon concurrent de quelques centièmes, je me suis vraiment senti porté par toutes ces personnes qui me soutiennent, par tout le public de Toulouse qui m’a accueilli pendant un mois là-bas (car je me suis préparé pendant plus d’un mois avant le TQO en étant sur place), j’ai pu rencontrer du monde et il y a eu un vrai échange entre les toulousains et moi. Donc un grand merci à toutes ces personnes.

« Réussir l’impossible », Bassa Mawem l’a fait lors du Tournoi de Qualification Olympique à Toulouse © Rémi Fabregue – FFME

Justement, en parlant de compétition, est-ce qu’après cette saison blanche, les compétitions te manquent ? En tant que sportif de haut-niveau, comment vis-tu cette situation ?

Personnellement ça ne me dérange pas trop. J’adore m’entraîner et je profite de ce temps pour le faire. Ça me permet de faire des cycles d’entraînement supplémentaires. Car en temps normal, quand on fait des compètes, notre saison se termine fin octobre, en novembre on se repose de toute notre saison et on reprend l’entraînement en décembre, car dès le mois de mars on se retrouve avec les premiers sélectifs et le Championnats de France, donc on n’a finalement pas beaucoup de temps pour s’entraîner…

Le fait d’avoir une année blanche me permet donc de pouvoir m’entraîner à fond. Et c’est ce que je fais ! J’espère que j’ai la bonne méthode, car je m’entraîne seul, je fais mes propres choix, sur mes planifs, sur l’intensité, sur toutes mes séances. Jusqu’à maintenant ça a toujours fonctionné mais je teste de nouvelles choses, je gère différemment et j’espère que ça va payer. Je m’entraîne sans relâche pour préparer d’abord Tokyo 2021, mais aussi les saisons d’après, car je compte bien continuer jusqu’à Paris 2024, donc ce n’est pas le moment de se relâcher.

Un jour de plus à l’entraînement, un jour de moins avant les J.O

Spécialiste de la vitesse, ton entraînement a dû beaucoup évoluer ces derniers temps. Comment as-tu abordé ce changement ?

Dans ma semaine, je fais 85% de grimpe spécifique en vitesse, 10% de préparation physique, récupération, mobilité et renforcement et 5% de difficulté. Je fais plutôt de la diff, car le bloc, généralement, si j’en fais trop, ça me tasse le dos, donc je préfère faire de la diff et aller dans des voies bien dures. Je dose l’intensité en fonction de ma fatigue. Bien sûr, je ne tente pas de rattraper un Alex Megos, un Adam Ondra ou un Jakob Schubert, car c’est juste improbable. En bloc aussi il y a un paquet de monde, Tomoa Narasaki, Kai Harada, mon frère… Je ne pourrai jamais les atteindre.

L’idée c’est aussi d’arriver aux J.O sans avoir subi de blessure en amont. Deux mois avant d’arriver au TQO, je m’étais fait une poulie partielle, donc je n’avais pas pu faire de diff ou de bloc durant les deux mois avant la compétition. J’étais dégoûté car avant cette blessure, je me sentais fort en bloc et en diff, à mon niveau en tout cas, mais j’ai dû tout arrêter à cause de cette poulie. J’ai continué la vitesse, parce que les préhensions ne sont pas traumatisantes, je strappais mes doigts et je serrais les dents. Donc mon premier objectif, c’est d’arriver à Tokyo 2021 sans m’être blessé en amont. J’essaye de faire très attention et de ne pas reproduire les mêmes erreurs que j’ai pu faire dans le passé. Pour ça, j’ai une équipe de kinés qui me suit 4h/semaine.

Dans le cadre du combiné, Bassa Mawem a intégré des séances de difficulté à son programme d’entraînement © Rémi Fabregue -FFME

Le plan c’est donc de faire en sorte d’être à mon meilleur niveau en vitesse, d’être le plus fort, c’est pour ça que j’axe en grande partie mon entraînement sur la vitesse, pour enlever la place au doute, et derrière l’idée c’est de retrouver mon niveau max en bloc et en diff, c’est-à-dire pouvoir grimper du 8b/+ en diff et du 8A en bloc. Si j’arrive à faire ça, à tout moment il peut se passer des choses…

Donc ma stratégie c’est vitesse à fond ! Surtout que c’est la première fois qu’il y aura de l’escalade au J.O, il y a donc un record à poser et si je peux inscrire mon nom au premier record olympique de vitesse, ça serait un véritable honneur.

Dans cette préparation au combiné, quelle est la principale difficulté auquel tu es confronté ?

Non pas spécialement, il n’y a pas d’imprévu. Je m’entraîne, j’avance, je fais de mon mieux chaque jour à l’entraînement. Il n’y a pas de surprise particulière.

Comment as-tu réagi suite à l’annonce du report des J.O ? Pour toi, pourront-ils avoir lieu cet été ?

Le report des J.O a vraiment été une bonne nouvelle pour moi. Pourquoi ? Car à cette époque, il y avait pas mal d’incertitudes sur les Jeux Olympiques : on ne savait pas s’ils allaient être maintenus en août, on ne savait pas si ça allait être décalé en septembre/octobre 2020, c’était vraiment rempli d’incertitudes. Je suis totalement d’accord avec le fait d’avoir décalé les Jeux d’un an. Lors du premier confinement en mars, toute l’Europe était confinée, mais l’Asie avait déjà passé la première vague, ils n’étaient plus confinés et pouvaient donc s’entraîner de nouveau. Certains n’ont même jamais arrêté de s’entraîner d’ailleurs ! C’est le cas de la Chine, où certaines écoles d’escalade se sont cloîtrées et les grimpeurs ont pu s’entraîner non-stop. Ça n’aurait donc pas été une compétition équitable. Reporter les J.O d’un an était donc la plus sage des décisions, ça a permis aux gens de se concentrer sur leur santé et de laisser un peu de côté l’entraînement, car on parlait bien de notre santé, de notre vie. Dans ce cas-là, le sport passe après.

Concernant le maintien des Jeux cet été, je pense que la compétition va avoir lieu oui. Il y a eu le Championnat d’Europe qui s’est déroulé, ainsi que la Coupe du Monde de Briançon cet été. D’après les dernières informations, si jamais la situation n’évoluerait pas dans le bon sens, les Jeux devraient être maintenus mais il n’y aurait pas de public autre que les japonais. En tant qu’athlète on serait confiné dans le village olympique, donc je n’ai pas d’inquiétude par rapport au maintien des J.O cet été.

Le report des Jeux Olympiques laisse plus de temps à Bassa Mawem pour se préparer © Rémi Fabregue

Comment gères-tu ta préparation et ton calendrier, alors que les prochaines compétitions se font de plus en plus incertaines…?

Avant la crise sanitaire, j’avais décidé de ne faire aucune compétition en 2020. Je déteste m’entraîner en me disant « peut-être, peut-être pas ? », il y avait trop de points d’interrogation. Sur l’année 2021, mon souhait est de faire le Championnat de France fin mars, si bien sûr il se fait et si j’ai le droit de revenir en Nouvelle-Calédonie juste après, sans être mis en quarantaine, car je ne peux pas me permettre ça.

Si les Championnats de France ne se font pas ou si je suis obligé de rester isoler à mon retour, je ne viendrai pas en métropole avant le mois de juin, pour ensuite faire le maximum d’étapes de Coupe du Monde avant les Jeux. Ça me permettrait de retoucher à la compétition avant d’atterrir à Tokyo et faire la plus grosse compète au monde.

Un mot sur la vitesse: la discipline a beaucoup évolué ces derniers temps, avec de nouvelles méthodes, mais aussi de nouveaux records notamment chez les femmes. De ton oeil d’expert, comment vois-tu l’évolution de la discipline ?

Pour moi c’est logique que la discipline évolue. Elle évolue parce qu’il y a de plus en plus de grimpeurs qui font de la vitesse, car c’est plus accessible que le bloc ou la difficulté. Ces deux dernières disciplines demandent énormément de moyens matériels. Pour un petit pays, c’est compliqué de s’équiper d’un gros mur de diff et de renouveler ses prises chaque année, il faut avoir un budget monstre ! La vitesse demande beaucoup moins de moyens, donc cette discipline se démocratise, c’est un accès particulier pour certains pays qui ne sont pas ancrés dans le monde de l’escalade de compétition. L’accès est plus simple et plus rapide. On peut devenir fort très vite. Il suffit de bien s’entraîner, et on atteint un bon niveau mondial, comme un top 20 en Coupe du Monde au bout de 4/5 ans. Contrairement à la difficulté ou le bloc, où il faut avoir commencé très jeune et s’entraîner perpétuellement dans des voies et des blocs variés.


Ça serait bien qu’un jour les gens comprennent que le sport, c’est le sport, quelle que soit la discipline, que ce soit de l’escalade de vitesse, du bloc, du surf, du judo, peu importe ! Un sportif reste un sportif.


La vitesse est très intéressante pour tous les pays : ça ne demande pas un gros investissement et les retombées peuvent être plutôt bonnes. C’est le cas avec l’Indonésie. Ils ont commencé sur un vieux mur, avec un seul set de prises officielles. Mais ils se sont entraînés dur, ça a payé, et maintenant ils ont une structure énorme parce que leur gouvernement a reconnu l’activité grâce aux résultats qu’ils ont faits. Donc ça laisse la place et des pays et des athlètes qui n’ont pas les moyens de s’offrir des structures de bloc ou de difficulté digne de ce nom.

Du coup, la discipline évolue, et les records tombent. Les grimpeurs deviennent de plus en plus forts, de plus en plus coordonnés, de plus en plus experts. Il y a des centres d’entraînement qui se montent en Chine, nous on a le pôle France à Voiron. Il commence aussi à y avoir de l’ancienneté dans la discipline, j’en suis moi-même la preuve: j’ai gravi les échelons, je suis monté, je suis monté, et aujourd’hui je commence déjà à transmettre mes valeurs et mon expérience aux personnes qui m’entourent.

La réussite des grimpeuses asiatiques en vitesse a permis le développement de grosses structures d’escalade, comme ici, à Jakarta en Indonésie.

Tu gères aussi l’entraînement de ton frère Micka, comment cela se passe-t-il ?

Je gère toute la planification de mon frère, je m’occupe de son programme d’entraînement en bloc, en diff et en vitesse. Il fait principalement de la vitesse et du bloc. La diff pour le moment c’est un plus, ça viendra après les Jeux de Tokyo, car il compte se lancer un dernier challenge avec Paris 2024, qui proposera un combiné bloc/difficulté. Mais pour l’instant, ses points forts c’est le bloc et la vitesse, alors on met l’accent là-dessus.

Je fais de mon mieux pour qu’il soit le plus fort possible. En vitesse c’est assez facile de voir quand on progresse, mais en bloc et en difficulté, c’est plus compliqué. Il faut qu’il y ait de la confrontation et pour le moment, vu la situation, il n’y en a pas trop… Mais il a de bonnes sensations, c’est déjà un bon indicateur, donc il va continuer de s’entraîner à fond jusqu’aux premières compètes pour voir réellement tous les progrès qu’il a fait.

Une complicité fraternelle qui fait la force des Frères Mawem.

Si tu devais résumer cette année 2020 un mot ?

Bizarre ! Il n’y a pas d’autres mots. C’était une année particulière, où il a fallu tout revisiter pour aller droit vers ses objectifs.

Et enfin, le mot de la fin est à toi !

Le mot de la fin, je le dédicace d’abord à toutes les personnes qui dénigrent la vitesse. Ça serait bien qu’un jour les gens comprennent que le sport, c’est le sport, quelle que soit la discipline, que ce soit de l’escalade de vitesse, du bloc, du surf, du judo, peu importe ! Un sportif reste un sportif. Un sportif est engagé dans ce qu’il fait, il met beaucoup d’énergie et ça, ça mérite le respect. Tout simplement. C’est un message que je balance à toutes les personnes qui dénigrent la vitesse. Généralement je leur réponds sur les réseaux, pour défendre l’activité, pour défendre notre esprit, pour défendre le sport et les athlètes qui s’entraînent. À ces personnes, je leur demande juste de respecter chaque athlète, quelle que soit la discipline, le genre, la différence. On doit respecter chaque sportif qui s’investit dans ce qu’il aime faire. Point.

Et j’ai un dernier message, pour les jeunes et moins jeunes, les filles, les garçons, et toutes les personnes qui s’entraînent pour atteindre leurs objectifs, que ce soit en bloc, en diff, en vitesse, en falaise, à Bleau ou en compétition: croyez en vos rêves, croyez en vous et arrachez-vous pour y arriver ! La seule chose que vous pouvez faire pour ça, c’est d’essayer, alors faites le à fond, comme ça vous n’aurez aucun regret. Les Frères Mawem sont à fond derrière vous !

Merci à tous, et merci à Planetgrimpe, sans des médias comme vous, personne ne serait au courant de ce qu’il se passe dans le monde de l’escalade, alors merci à vous et à bientôt !

L’objectif de Bassa Mawem: établir le premier record olympique de vitesse © Rémi Fabregue – FFME

Le top 10 des vidéos les plus vues de l’année 2020 !

Une nouvelle année s’achève. 2020 fut une année très spéciale, entre confinement, restrictions, fermeture des salles et annulation des événements et compétitions. Néanmoins, il y a eu des performances incroyables dans notre sport.

Voici le top 10 des vidéos d’escalade les plus visionnées en 2020 sur Planetgrimpe.com. Elles mettent en avant des ascensions extraordinaires, des aventures passionnantes, des séances d’entraînement exigeantes, et même le processus de travail d’Adam Ondra dans « Perfecto Mundo ».


10 – Stone Locals: le film hommage aux gardiens de l’escalade, signé Patagonia – 3451 vues

L’escalade a toujours été plus qu’un sport. Elle a offert un mode de vie et une famille de cœur à des marginaux qui partageaient une même vocation. Mais récemment, l’aspect sportif est rentré dans la norme. Des salles toutes neuves apparaissent dans la plupart des grandes villes du monde, les falaises sont plus fréquentées que jamais et un film sur l’escalade a remporté un Oscar.

Alors que le sport apprend à gérer sa popularité croissante, les personnes qui constituent son socle et sa communauté portent plus de responsabilités que jamais. Ce sont elles qui guident, soutiennent et inspirent les autres, qui écoutent et apprennent autant qu’elles enseignent.

Ce film raconte l’histoire de trois de ces personnes, les Stone Locals, qui entretiennent l’âme de l’escalade alors que cette discipline est en pleine évolution.


9 – Simple (confinement) Training #1: Bourrinage technique à la maison (avec ou sans matos) – 3736 vues

On est en plein confinement et bien sûr vous voulez continuer à vous entrainer à la maison. Le coach Romain Desgranges nous offre une séance système D pour ne pas que bourriner, mais travailler le plus possible tous les aspects de la grimpe et préparer au mieux la reprise ! Ne vous inquiétez pas, ça va (bien) piquer quand même ! Restez safe !


8 – Vidéo: les premières images d’Adam Ondra dans « Perfecto Mundo » 9b+ – 4416 vues

Adam Ondra a officiellement confirmé s’être rendu à Margalef dans le but d’enchaîner « Perfecto Mundo », le seul 9b+ de la planète qui ne figure pas encore dans son carnet de croix.

Dans la vidéo ci-dessus, on le voit lors de ses deux premiers jours de travail dans la voie, tentant de déchiffrer les méthodes de ce monstre de résistance. Et le tchèque a déjà trouvé quelques petites astuces qui lui donnent le sourire, comme un coincement de genou qui lui permettrait de délayer quelques secondes, avant d’attaquer la partie la plus intense de la voie.


7 – LIVE: Coupe du Monde de Briançon | FINALES – 19h30 – 4453 vues

Nous y voilà ! Ce soir à partir de 19h30, les meilleurs grimpeurs mondiaux du moment s’affrontent en finale de la Coupe du Monde de Briançon.

Quatre français seront à suivre ce soir: Nina Arthaud, déjà finaliste ici l’an dernier, Fanny Gibert, plutôt habituée aux finales de Coupes du Monde de bloc mais qui a fait preuve de ténacité hier dans sa voie de demi-finale, et Mejdi Schalck et Nao Monchois, qui participeront à la toute première finale de leur carrière.


6 – La pression monte pour Adam Ondra dans « Perfecto Mundo » ! – 4578 vues

Adam Ondra va-t-il réussir à enchaîner « Perfecto Mundo » ? C’est la question que le tchèque commence à se poser…

Dans ce nouvel épisode vidéo, Adam Ondra continue de travailler le 9b+ de Margalef. Pour le moment, sa stratégie reste la même: tenter d’enchaîner la voie depuis la cinquième dégaine, jusqu’au sommet, avant de mettre de vrais essais depuis le sol. Mais rien à faire, le tchèque ne parvient pas à passer le crux lorsqu’il vient du bas. Pourtant, les conditions météo se sont améliorées et il peut enfin bénéficier d’une meilleure adhérence sur le rocher, bien qu’elle ne soit encore pas excellente.

Mais de nombreux doutes envahissent dorénavant son esprit, et comme le soumet son coach, Adam Ondra va peut-être devoir changer de stratégie.


5 – Adam Ondra continue de travailler « Perfecto Mundo » avec acharnement ! – 5065 vues

La bataille continue pour Adam Ondra. Arrivé il y a peu de temps à Margalef, le tchèque compte enchaîner le seul 9b+ de la planète qui ne figure pas encore dans son carnet de croix: « Perfecto Mundo ».

Mais pour le moment, la voie lui résiste. Et sa peau lui fait défaut. En effet, Adam Ondra souffre d’une petite coupure au doigt qu’il s’était faite il y a quelque temps. En voie de cicatrisation, la plaie s’est rouverte lors de ses premiers essais dans « Perfecto Mundo », dès son premier jour dans la voie. C’est donc avec le doigt strappé que le tchèque travaille la voie, perdant donc en sensibilité. Mais sa motivation va bien au-delà de cet ennui.


4 – Vidéo: Adam Ondra en finale du Championnat de République tchèque – 5779 vues

Revivez le run de finale d’Adam Ondra lors des Championnats nationaux de son pays qu’il remporte d’une main de maître.


3 – FILM: L’histoire de l’ascension du deuxième 9c du monde par Alex Megos ! – 6547 vues

C’est l’un des films les plus attendus de l’année: l’histoire de l’enchaînement de « Bibliographie » 9c par Alex Megos.

Le 5 août 2020, l’allemand Alex Megos réalisait l’une des plus grosses performances de l’Histoire. Après des années d’essais, il venait à bout de « Bibliographie » à Céüse et proposait la cotation de 9c. Découvrez l’histoire de cette folle ascension dans la vidéo ci-dessus.


2 – Vidéo: l’ascension complète de « Eagle-4 » 9b par Julia Chanourdie ! – 6946 vues

Le samedi 7 novembre, Julia Chanourdie marquait l’Histoire de l’escalade en devenant la troisième femme au monde à réaliser un 9b. Elle enchaînait « Eagle-4 », une voie très physique, libérée par Adam Ondra à St-Léger.

Voici en vidéo l’intégralité de son run victorieux, filmé de deux angles différents. Si son ascension aura duré plus de 30 minutes, juste avant la tombée de la nuit, quelques images ont été accélérées, pour rendre la vidéo plus agréable à regarder.


1 – Quand Adam Ondra décide d’ouvrir un nouveau 9a pour shunter deux prises artificielles ! – 7472 vues

Lors de son séjour à Arco le mois dernier, Adam Ondra a ouvert un nouveau 9a, sur la falaise de Massone, en Italie. « Atene Naturale » n’est autre qu’une variante de « Atene », un 8c ouvert il y a plus de 20 ans. Sauf que cette voie comporte un problème de taille pour Adam Ondra et son éthique: deux prises artificielles, collées au beau milieu du crux de la voie.

Puriste dans l’âme, le tchèque a commencé à imaginer une autre manière de passer, sans se servir de ces deux prises rajoutées. Après avoir trouvé une méthode qui fonctionnait, une petite prise de pied a cassé, rendant le crux encore plus difficile. Finalement, en utilisant un crochet de talon acrobatique, Adam est parvenu à shunter ces deux prises artificielles et enchaîner cette voie… au caractère plus naturel.


Bonus: Un iceberg se renverse alors que Mike Horn tente de l’escalader !

 

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Le célèbre explorateur Mike Horn et son acolyte Fred Roux ont partagé la vidéo d’une de leur mésaventure, qui fait froid dans le dos !

Lors d’un périple sur l’océan Arctique, non loin de Spitzberg, l’explorateur Mike Horn, fort de ses 30 ans d’expérience et son acolyte Fred Roux ont quitté leur bateau pour escalader un iceberg. Arrivés sur l’énorme morceau de glace, les deux grimpeurs sentent l’iceberg se renverser sur eux. Ainsi, alors que le bloc se retourne, les deux hommes tentent de grimper le plus rapidement possible, comme sur un tapis roulant de glace, mais ils sont incapables de suivre la cadence et se retrouve dans l’eau glacée de l’Arctique. L’iceberg s’écrase alors sous Mike Horn. Fort heureusement, ils s’en sortent tous les deux indemnes.

Son équipe, qui avait pris du recul en bateau pour réaliser de belles images, va assister au basculement de l’iceberg et à la chute de l’explorateur dans les eaux froides de l’Arctique.

Le top 10 des articles les plus lus en 2020 !

Après notre top 10 des vidéos et films d’escalade les plus visionnés en 2020, terminons l’année par le top 10 des articles les plus lus en 2020 sur Planetgrimpe.

Le coronavirus et son impact sur l’escalade a bien entendu suscité l’intérêt: confinement, fermeture des salles de grimpe, masques, effet de la magnésie sur le virus… Les sujets étaient nombreux. La nutrition est un sujet passionnant, qui intéresse toujours autant la communauté des grimpeurs où le rapport poids/puissance est de rigueur. Nous avons aussi assisté à de belles performances sur le rocher, malgré une année quelque peu spéciale, et les limites de notre sport ont été repoussées. Et c’est malheureusement au cours de cette année 2020 que Luce Douady nous a tragiquement quittée. Luce, nous ne t’oublierons jamais. 🖤

Voici le top 10 des articles les plus lus en 2020:

1 – Monumental: Alex Megos viendrait-il d’enchaîner le second 9c de l’histoire? – 13 268 vues

Monumental: Alex Megos viendrait-il d’enchaîner le second 9c de l’histoire?


2 – Interview exclusive avec la FFME au sujet de la fin du conventionnement des falaises – 14 229 vues

Interview exclusive avec la FFME au sujet de la fin du conventionnement des falaises


3 – Sensationnel ! Julia Chanourdie devient la première française dans le 9b ! – 14 549 vues

Sensationnel ! Julia Chanourdie devient la première française dans le 9b !


4 – Escalade et nutrition – Essoufflement, difficultés de récupération : et si c’était une carence en fer ? – 16 189 vues

Escalade et nutrition – Essoufflement, difficultés de récupération : et si c’était une carence en fer ?


5 – Coronavirus: Escalade en falaise interdite en Italie, en Espagne et en France 16 666 vues

Coronavirus: Escalade en falaise interdite en Italie, en Espagne et en France


6 – Escalade et nutrition – Le lait, boisson ou poison ? Etat des lieux d’une polémique qui dure depuis vingt ans – 19 393 vues

Escalade et nutrition – Le lait, boisson ou poison ? Etat des lieux d’une polémique qui dure depuis vingt ans


7 – Sur les 165 salles d’escalade de France, 136 vont fermer leurs portes ! – 21 139 vues

Sur les 165 salles d’escalade de France, 136 vont fermer leurs portes !


8 – Coronavirus et magnésie: ce que dit la science ! – 21 994 vues

Coronavirus et magnésie: ce que dit la science !


9 – La Sportiva présente le premier masque hygiénique avec un élément filtrant interchangeable – 22 799 vues

La Sportiva présente le premier masque hygiénique avec un élément filtrant interchangeable


10 – Luce Douady, une étoile de l’escalade s’en est allée – 28 159 vues

Tu resteras à jamais dans nos coeurs Luce… 🖤🖤

Luce Douady, une étoile de l’escalade s’en est allée

Adam Ondra débute l’année 2021 par une moisson de croix… En France !

Alors qu’il a finalement quitté la falaise de Margalef, Adam Ondra est venu fêter le réveillon dans le sud de la France. Il repart avec une belle moisson de croix, enchaînant quelques-uns des plus grands classiques des Calanques.

Adam Ondra a finalement quitté la falaise de Margalef. Bredouille. Il n’a pas réussi à enchaîner « Perfecto Mundo » 9b+ malgré trois semaines passées à travailler la voie en Espagne. Il était venu l’heure de rentrer pour lui. Mais sur son chemin du retour, le tchèque a décidé de passer le réveillon en France, près de Marseille. Une belle opportunité pour lui d’enfiler son baudrier pour enchaîner quelques classiques français !

En une journée, il s’offre plusieurs 8b+ à vue dans la grotte de l’Ours, sous un magnifique ciel bleu. Il réalise d’abord “Rio de janvier” 8b, puis “Bleu” 8b/b+, avant de clipper le relais de “Les Massey Ferguson” 8b+, qui n’est autre que le premier 8b+ réalisé à vue de l’Histoire de l’escalade. « Je ne pense pas que depuis l’ascension à vue de ce 8b+ par Elie Chevieux en 1995 cette voie ait été enchaînée à vue de nouveau ! ». Enfin, il terminait cette belle journée en beauté en enchaînant “Bilboqueur” 8b+ au premier essai.

Puis le lendemain, mercredi 30 décembre, Adam terminait l’année en travaillant “Ufo faire XXL” 9a, une connexion entre “Ufo” un 8c historique des Calanques en grande partie taillé par Fred Rouhling et “XXL” un 8c+ libéré par Gérôme Pouvreau. Malheureusement, après trois semaines passées à tirer sur les monos et bidoigts de Margalef, Adam Ondra s’est une nouvelle fois retrouvé confronté en grande difficulté face à ce type de préhension. En effet, ses doigts étaient trop gros pour pouvoir rentrer comme il faut dans le bidoigt du crux de “Ufo”. Impossible donc pour lui de faire la croix. Mais pour ne pas terminer l’année sur un échec, il enchaînera alors “Pepito” au premier essai, un 8a+ qu’il estime plutôt à un bon 8b+.

Enfin, le premier jour de l’année 2021 s’est soldé par une belle croix pour Adam Ondra ! Il réalise à vue “D1” 8c dans la grotte du Blavet. Une belle manière de commencer cette nouvelle année, qui s’annonce très chargée pour Adam !

Cédric Lachat enchaîne « Supercrackinette » 9a+ !

Le suisse Cédric Lachat a signé la 7ème ascension de « Super Crackinette » 9a+ à Saint-Léger du Ventoux, juste avant que l’année 2020 ne se termine.

Si l’on doit la première croix de l’année 2021 à Adam Ondra, on doit la dernière de 2020 à Cédric Lachat. Après quelques mois d’arrêt suite à une blessure au coude, le suisse semble de retour aux affaires, comme en témoigne son récent enchaînement de « Super Crackinette » 9a+ à Saint-Léger.

Le premier chapitre de l’histoire entre Cédric Lachat et cette voie commence en 2018, mais se clôt très rapidement. En effet, le suisse se rompt une poulie dans le départ de la voie. Frustré et un tantinet énervé, il décide de ne pas retourner dans ce projet de sitôt. Ce n’est que deux ans plus tard qu’il accepte d’y reposer les doigts. Mais une blessure au coude le stoppe de nouveau dans ses projets. Il faudra alors attendre le mois de décembre pour que Cédric retourne dans « Super Crackinette ». Mais le manque de force se fait sentir après ce long temps de convalescence. Il décide donc de rentrer en Suisse pour fêter Noël chez lui, avant de revenir de nouveau en France quelques jours plus tard pour en découdre. Finalement, il fera la croix juste avant que l’année 2020 ne se termine, lors de son tout premier essai de la journée !

Rappelons que cette voie a été sous le feu des projecteurs à plusieurs reprises : en 2018, « Super Crackinette » devenait le premier 9a+ flash de l’Histoire, enchaîné par Adam Ondra. Plus récemment, en mars 2020, elle devenait le premier 9a+ à être réalisé par une française, Julia Chanourdie.

Nicolas Collin fait tomber « The Big Island » 8C à Bleau

Pendant que certains profitaient de ces fêtes de fin d’année, d’autres étaient motivés pour en découdre avec leurs projets. C’est le cas du Belge Nicolas Colin, récemment sacré vice champion d’Europe de difficulté, qui vient de rétablir en haut de l’un des 8C bloc les plus connus de la forêt de Bleau, « The Big Island ».

Voici son commentaire:

Après Moscou, on a discuté avec Simon Lorenzi afin de savoir où est-ce qu’on allait passer les vacances de Noël et Nouvel An. Nos cœurs battaient entre Margalef et Bleau. J’étais un peu plus chaud Margalef et lui Bleau mais il a réussi à me convaincre. De plus, d’autres belges sont aussi venus et Antoine Kauffman voulait aussi essayer The Big Island. Du coup on s’est retrouvé avec Sim et Antoine à mettre des assauts dans le bloc (et ce malgré des conditions particulièrement pourries 😂)
Il y avait une bonne émulation et chaque séance on progressait dans le bloc.
Au total j’ai passé 16 jours à Bleau dont 9 séances passées dans ce bloc (dont très peu de séances avec des bonnes condis 🤦‍♂️. Mais à la place de se laisser abattre, on a décidé de prendre ça comme un bon entraînement et au final à chaque séance je faisais de belles avancées dans le bloc).

Hier, on est arrivé au pied du bloc avec Simon et je me sentais bien reposé et prêt à en découdre pour mon dernier jour avant de rentrer au plat pays.

Malgré des condis pas terrible, je m’échauffe et je commence à mettre quelques essais. Au début de la séance, c’était vraiment pas terrible je me faisais bien rouler dessus par le bloc et je commençais à entrevoir la possibilité de rentrer bredouille de ce trip… Mais j’ai réussi à passer au-dessus de tout ça et à me mettre dans mon état d’esprit de guerrier et j’ai senti que le prochain run était le bon. Je suis parti dans le bloc avec le couteau entre les dents et j’ai passé le mouv dur qui m’embêtait. Là, j’ai su que ça allait le faire, j’ai serré les dents et j’ai laissé ma grimpe faire le reste.

Super content d’avoir pu faire le bloc, c’est quelque chose de nouveau de travailler un bloc pour moi. J’ai fait mon premier 8A à Bleau fin septembre c’est bien dire que je suis assez novice en bloc extérieur.

Maintenant, la période de préparation hivernale pour la saison prochaine va commencer. Au programme, des semaines bien chargées en entraînements « A Muerte ». Mes prochains projets sont notamment: la saison de Coupe du Monde de bloc et de difficulté, peut-être aller essayer une voie en Espagne et rendre mon travail de fin d’étude (c’est pas gagné) »

« Laisse sortir le soleil qui est en toi », le livre hommage à Luce Douady

Le 14 juin 2020, Luce nous a quittés. Brutalement. Sans prévenir. Elle a glissé dans une partie exposée du sentier d’approche d’un secteur d’escalade. À deux pas de chez elle. Elle avait 16 ans, elle était Championne du Monde, elle avait toute la vie devant elle.

Par sa joie de vivre, son humilité et sa bienveillance, elle a partagé un peu de sa force avec toutes les personnes croisées dans sa trop courte vie.

Il aura fallu trois mois de travail pour compiler les « pensées sans filtre » de Luce et donner naissance à ce livre de 84 pages, « Laisse sortir le soleil qui est en toi ». Les extraits qui sont déposés dans ces pages sont une mosaïque de ses écrits, puisés dans son carnet intime, dans ses notes de stages et dans les traces qu’elle a laissées sur son ordinateur ou sur son téléphone…

Rien d’exhaustif, juste une palette d’émotions, de ressentis, de sensations et de réflexions qui ne laisseront personne indifférent.

Il est également possible sur le site d’adhérer ou de faire un don à l’association « Luce, étoile filante ». Une association créée par la famille de Luce, dont l’objet principal est d’honorer sa mémoire, de contribuer à faire vivre ses valeurs, et de promouvoir sa manière de vivre.

Interview: Camille Pouget et le rêve olympique

Après une année compliquée dans le milieu sportif, nous sommes allés à la rencontre d’une jeune athlète très prometteuse, Camille Pouget. Alors qu’elle comptabilise d’ores et déjà de nombreux titres nationaux et internationaux du haut de ses 18 ans, Camille commence à rêver plus loin, avec notamment la perspective des JO de Paris 2024. 


Salut Camille, pour commencer comment vas-tu ? Tu peux nous faire un petit bilan global de cette année 2020 ?

Hello PlanetGrimpe, tout va bien pour moi, 2021 est enfin arrivée et j’ai hâte de découvrir ce qu’elle nous réserve (en espérant plus de positif haha). Pour faire un petit recap de cette année un peu bizarre, c’était : -> trop peu de compette -> du doute et de la tristesse -> du soutien de la part de la famille/copain/amis/coach Mais aussi -> une vision nouvelle sur la vie -> un gain de motivation -> apprendre à aimer les choses simples -> et surtout de l’adaptation, Sinon j’ai fait un petit recap plus détaillé sous forme de vidéo sur mon Insta! (camille.pgt31)

Comment as-tu vécu cette année en tant que grimpeuse, et plus globalement à titre personnel ?

Globalement, c’était un peu une année pourrie, deboussolante et triste il faut le dire. Elle nous a tous mis une claque je pense. Mais pour ma part, le fait de sortir de ma zone de confort pour les entraînements, de devoir me recentrer sur moi-même pour ne pas perdre la motiv et de devoir accepter aussi la perte d’une amie m’a permis de tirer des leçons de vie énormes. Je pense que ça m’a fait grandir et que ça m’a rendu plus forte. Je sors de cette année avec de nouvelles armes pour progresser en escalade et pour plus kiffer la vie en général.

Tu nous avouais récemment que tu envisageais peut-être de te mettre dans le projet des JO de Paris 2024. Tu peux nous en dire plus ?

C’est une question qu’on me pose souvent, et souvent j’ai eu du mal à répondre. Viser les Jeux me paraît fou et loin en même temps. Mais ce projet Paris 2024 colle parfaitement à mon rêve de pousser ma passion et d’élever mon niveau le plus loin possible. Je suis sûre de trouver dans ce chemin, une source de motivation de folie. J’y crois de plus en plus, mais je me dit que j’ai le temps de rêver d’une médaille olympique mais qu’en attendant, je me lance dans le projet 2024 pour me permettre de progresser et de croire en cette médaille le moment venu 😉

Comment choisit-on de se lancer dans ce projet fou ? Qu’est-ce qui te motive ?

Chacun à sa propre manière de se lancer dans un projet aussi grand : certains en rêve depuis tout petit et n’attendent que ça, d’autre sont fortement attirés par ce projet sans trop savoir pourquoi au début mais en étant sûr d’y trouver le progrès, le dépassement de soi et un rêve par la suite. Moi je fais plutôt partie de cette catégorie. Ce qui me motive énormément, c’est de rentrer dans une autre dimension d’entraînement : plus intense, plus complète, mieux suivie. En d’autre termes, ce projet m’offre de meilleures armes pour me permettre de devenir plus forte, et j’ai hâte de m’en servir !

Et à l’inverse qu’est-ce qui te fait peur ?

En me lançant dans ce projet, je vais avoir plus de responsabilités envers moi-même, et si je fais des Jeux mon rêve, je m’y mettrais à 200%. Avoir un très gros objectif et en tenir soi-même les rênes va me demander beaucoup de sacrifices et de détermination. Mais je sais que je pourrais m’appuyer sur un soutien de mon entourage lorsque je traverserais ces périodes difficiles.

Qu’est-ce que ce projet va changer pour toi concrètement ? Comment imagines-tu ces 4 prochaines années ?

Comme je le disais, rentrer dans ce projet me propulse sur une autre planète en terme d’entraînement. Et c’est aussi toute ma vie qui va se tourner progressivement vers un nouveau cap : entraînement, détermination, progression, sacrifice mais aussi davantage de rêve et de passion, voilà comment je vois mes 4 prochaines années.

2021, des projets / objectifs en tête ?

Cette année étant ma dernière année en junior, l’objectif qui me tient le plus à cœur et de monter pour la première fois sur un podium de championnat du monde jeune. J’aimerais aussi rentrer en équipe de bloc jeune pour pouvoir participer au championnat du monde de bloc également. En sénior, je vise de rentrer en finale de coupe du monde pour 2021 et je souhaite aussi rentrer en équipe de bloc. J’ai aussi pas mal de croix qui m’attendent en falaise et je compte bien y faire un tour pour cocher un 8b+, et pourquoi pas me mettre le fight dans un 8c ou 8c+.

Le mot de la fin ?

Pour conclure, j’aimerais partager mon espoir à tous vis a vis de 2021. Je pense que les compétitions vont reprendre plus ou moins rapidement, mais dans tous les cas, nous aurons prochainement une chance de se réunir autour de notre passion. Ce jour là il faudra être prêt !! Alors bon entraînement, ne lâchez rien et bonne année !

Éthique: Adam Ondra s’exprime sur l’utilisation des genouillères en escalade !

L’utilisation de genouillères, bien que de plus en plus fréquente, est un sujet très controversé dans la communauté de l’escalade. Adam Ondra est l’un des précurseurs de cette nouvelle technique de coincements de genou à tout-va. Au milieu de toutes les critiques faites sur cette nouvelle méthode moderne et son impact sur l’éthique de notre sport, Adam Ondra a laissé entendre sa voix.

Il y a quelques jours, Alex Megos avait poussé un coup de gueule concernant l’éthique en escalade. D’après lui, de plus en plus de grimpeurs se concentrent uniquement sur le « combien » (la cotation enchaînée), au détriment du « comment » (la façon dans la voie a été grimpée).

Suite à cette réflexion qu’Alex avait publié sur les réseaux sociaux, nombreux étaient ceux à citer en commentaires Adam Ondra et ses coincements de genou. Comme une réponse, Adam Ondra a décidé de nous donner son avis sur l’utilisation des genouillères en escalade. D’après lui, oui, les genouillères rendent des ascensions plus faciles. Ça peut sembler immoral, notamment dans des voies historiques où la première ascension a été faite sans ce nouvel équipement à la mode. Mais d’un autre côté, certains coincements de genou ne changent pas vraiment la difficulté de la voie en elle-même et sont plutôt une question de style. Adam Ondra va même jusqu’à avouer que certaines voies peuvent être moins belles, plus contraignantes et moins homogènes si elles sont grimpées en posant son genou contre la roche pour se reposer.

  • Voici l’ensemble de la réflexion d’Adam Ondra sur l’utilisation des genouillères:

« L’escalade est un sport (et c’est même bien plus que cela) sans arbitre, et son éthique n’est pas écrite noir sur blanc, tous les grimpeurs ne sont pas souvent d’accord à ce sujet, et de plus, c’est un sport qui ne cesse d’évoluer. Un sujet qui est très souvent discuté de nos jours est l’utilisation des coincements de genou, ou plutôt l’utilisation des genouillères pour les coincements de genou. Il est surprenant de constater que les genouillères ne sont que plus communément utilisées dans le milieu de l’escalade seulement depuis quelques années. Il est vrai qu’il y a quelques falaises comme Hueco, Rifle ou Jailhouse où les locaux utilisent depuis des décennies d’assez bonnes genouillères faites maison, en utilisant du ruban adhésif pour les empêcher de bouger sur leurs jambes. En Europe, nous avons vu quelques genouillères faites maison par le passé, mais c’était plus pour lutter contre la douleur du rocher contre la peau, et pas vraiment pour augmenter l’adhérence. Pendant de nombreuses années, mon approche a été la suivante : je grimpais en short, je n’utilisais que très peu de genouillères, afin de laisser le temps à ma peau de s’adapter, à force, elle devenait vraiment plus dure et je pouvais supporter la douleur de coincer plusieurs fois mon genou dans une même voie. Parfois, je me ponçais les genoux avec du papier de verre quelques jours avant de partir en trip d’escalade, pour être mieux préparé. Ça a par exemple très bien fonctionné pour « First Round First Minute » 9b. Ma vieille genouillère faite maison ne fonctionnait pas pour ce coincement de genou, je n’arrivais pas à le sentir correctement. Sans ma genouillère, ma peau nue n’adhérait pas suffisamment non plus. J’ai donc fini par grimper la voie en jeans, en utilisant un petit morceau de papier toilette humide que j’avais appliqué sur ma peau juste avant de partir, afin que mon jean colle parfaitement à ma peau et finalement, cela avait permis à mon genou d’adhérer dans le coincement de genou.

Les nouvelles genouillères modernes sont si bien faites qu’elles sont non seulement confortables, mais elles permettent aussi de protéger la peau de nos genoux – ce qui veut dire que faire des coincements de genou n’a jamais été aussi amusant. Elles permettent surtout de réaliser des coincements de genou là où c’était impossible de le faire auparavant. Et cela pourrait rendre certaines ascensions beaucoup plus faciles. Mon opinion est qu’il s’agit simplement d’une évolution de l’escalade. La plupart d’entre nous ne considèrent pas les chaussons d’escalade ou la magnésie comme de la triche. Il est triste, même pour moi, de voir parfois qu’une voie peut être grimpée d’une manière différente en utilisant une genouillère, ce qui rend souvent la voie moins belle et moins homogène. Mais c’est une chose que nous devons accepter. Même pour moi, il n’a pas été facile de voir Stefano Ghisolfi utiliser des genouillères dans « Change », mais voilà, c’est l’évolution de notre sport et dans ce cas, heureusement, je ne pense pas que cela change la cotation.


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Alors que les genouillères sont confortables pour grimper, plus on les porte régulièrement, plus on fait des coincements de genoux et plus on s’améliore progressivement. C’est une technique qui doit être pratiquée tout comme apprendre à arquer ou faire des jetés. D’un autre côté, cela conduit parfois à une situation où faire 30 coincements de genou dans une voie n’est en fait plus du tout efficace, et vous grimperiez sans doutes mieux en faisant moins de coincements de genou et en prenant davantage de repos dans la voie. Ayant grandement amélioré mes compétences dans cette technique particulière, je déniche souvent un coincement de genou, ce qui m’excite à l’idée de savoir que c’est peut-être le petit truc, la petite subtilité, qui va me faire enchaîner la voie, mais parfois je découvre quelques essais plus tard que le coincement est si mauvais qu’il n’aide pas du tout. Évidemment, cela dépend de vos compétences en matière de coincements de genou. Quelqu’un qui n’est pas doué là dedans préférera en sauter quelques-uns, alors que pour d’autres grimpeurs ces coincements de genou peuvent être salvateurs.

Dans le cas de « Perfecto Mundo », tous les coincements de genou sont très marginaux. Si vous n’êtes pas particulièrement un adepte de cette technique, vous ne vous donnerez probablement pas la peine de les utiliser. J’ai moi-même été très hésitant sur la plupart d’entre eux – s’ils m’aident vraiment ou si je ferais mieux de passer sans les utiliser. Je pense qu’à l’avenir, pour de nombreuses voies, la décision de porter ou non une genouillère pour certains coincements de genou dérisoires sera une décision propre à chacun.

Il est vrai, malheureusement, que les genouillères pourraient rendre la cotation un peu plus incohérente. Si certains coincements de genou peuvent être impossibles à réaliser pour les personnes de petite taille, le problème inverse peut également se poser. Pour l’instant, ça ne me pose aucun problème d’éthique d’utiliser des genouillères lors de mes premières ascensions ou dans des voies ouvertes récemment depuis que les genouillères sont plus accessibles. D’un autre côté, il y a des voies vraiment historiques comme « Hubble », le premier 8c+ ou 9a du monde (la cotation de cette voie n’est pas le sujet de cet article) où l’utilisation d’une genouillère peut être discutée, car Ben Moon, en 1990, ne connaissait pas cette technologie. Et il est peut-être juste de dire que seules les ascensions qui ont été faites dans le même style que celle de Ben comptent. Très bien, mais les chaussons d’escalade ont évolué, les cordes aussi et la plupart des grimpeurs n’ont pas la même coupe rasta très lourde qu’avait Ben sur la tête en 1990 !

En plus de cela, il n’est pas si facile de définir une frontière claire et évidente sur les coincements de genoux. Si vous ne grimpez qu’en short, c’est simple, vous n’utilisez que votre peau nue. Si vous portez des pantalons, certains modèles sont plus adaptés aux coincements de genou, certains jeans sont mieux adaptés que d’autres pantalons, etc… Je pense même qu’il est possible de trouver un textile qui serait presque aussi bon que le caoutchouc. Alors jusqu’où aller ? »

© Petr Chodura

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