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À partir d’avant-hierFanatic Climbing

Video: Caroline Minvielle, Tête de Gondole

18 mai 2022 à 20:59

Filmé et monté par Fred Ripert, voici un petit court-métrage sur une des King Lines du Midi, “Tête de Gondole” (8b+) sur la falaise du Boffi, avec comme grimpeuse la forte falaisiste Caroline Minvielle. Cette voie équipée en 2000 par Ivan Sorro remonte une magnifique proue aérienne.

– Pourquoi avoir choisi de mettre en évidence “Tête de gondole” ?
“Tête de Gondole” c’était la voie proposée aux stars féminines de la grimpe pendant le RocTrip de 2008 au Boffi. J’y avais participé, je grimpais dans le 7c/+ à l’époque et voir toutes les machines se donner à fond pour essayer de faire cette ligne incroyable, ça m’a mis des étoiles dans les yeux. C’était bien trop dur pour moi à ce moment-là mais elle est restée dans un coin de ma tête et la petite graine du rêve était plantée !

– Comment s’est passé le travail de la voie ?
Je n’ai pas regrimpé au Boffi jusqu’en 2021 et en avril, quand j’y retourne enfin, c’est clairement pour aller mettre les doigts dans “Tête de Gondole”. Cette ligne impressionne et comme souvent, le plus dur est d’oser la rencontre ! Les premières montées sont compliquées. Visiblement la voie n’a pas été faite depuis des années. Du lichen recouvre les prises, il y a très peu de traces de passage qui pourraient indiquer quelle prise utiliser et l’itinéraire sur la proue n’est pas toujours évident à élucider entre passer à gauche ou à droite de celle-ci. Je bute deux dégaines sous le relais, là où la voie se corse réellement. Le lendemain, je passe par le haut, sur une stat’, pour brosser les prises, enlever le lichen et imaginer les séquences. Les mouvements que j’avais imaginés fonctionnent mais il m’en manque un. J’arrive mauvaise main sur une prise clef et je ne trouve pas la solution pour y être de l’autre main. Nouvelle journée et appel à un ami ! C’est Pierre Soulé qui débloquera mon problème en me donnant la clef : un coincement de mollet derrière l’arête en me disant que ce n’est pas ça le pas dur de la voie. Ouf ! Clairement, je n’y avais pas pensé ! Puis les essais commencent, je tombe rapidement dans les derniers mouvements qui sont finalement assez résistants et le quatrième jour de travail, avant de partir pour d’autres obligations, je tombe la main dans le bac final, une marmite énorme ! Je ne comprends pas comment j’ai pu ne pas tenir une prise aussi grosse et me dis qu’au prochain essai, quand je reviendrai fraîche, je ferai la voie, c’est certain… Une semaine plus tard, j’ai un créneau de trois jours pour y retourner malgré une météo mitigée. Je suis confiante et pourtant je chute encore 2 fois la main dans cette dernière prise, énorme. Je comprends alors qu’il me manque un petit quelque chose, ce n’est pas qu’une histoire de fraîcheur… Ce truc c’est de mettre 4 doigts dans l’avant dernière prise et non pas 3 et ce n’est finalement pas si évident : je bute encore plusieurs fois à cet endroit pour arriver à régler ce détail… Et le dernier jour, après être tombée trois nouvelles fois dans les derniers mouvements, je place bien les doigts et ma tête fait la fin du travail pour tenir le bac final.

– Qu’en retiens-tu ?
Qu’il faut commencer par oser affronter ses rêves pour avoir une chance de les réaliser et souvent c’est ça le plus dur, en tout cas pour moi ! Qu’il faut penser autrement quand on bute sur un mouvement ou ne pas hésiter à se faire aider ! Et toujours se remettre en question, il y a souvent des petites choses à changer ou à améliorer pour avoir le déclic qui fait toute la différence !

Photo: Antoine Mesnages

Filmed and produced by Fred Ripert, this video documents one of King Line of South of France, “Tête de Gondole” (8b+) located in Boffi, climbed by strong rockclimber Caroline Minvielle. This line bolted in 2000 by Ivan Sorro is a magnicient and aerial prow.

– Why did you decide to show “Tête de gondole”?
“Tête de Gondole” was the route offered to female climbing stars during the 2008 Roc Trip at Boffi. I had participated in it, I was climbing in the 7c/+ at the time and seeing all the machines giving all to try to do this incredible line, it put stars in my eyes. It was far too hard for me at that time but it stayed in the back of my mind and the little seed of the dream was planted!

How was the process?
I didn’t climb in Boffi until 2021 and in April, when I finally returned here and put my fingers in “Tête de Gondole”. This line impresses and as often, the hardest thing is the discovering!

The first goes were complicated. Obviously the route has not been done for years. Lichen covers the holds, there are very few traces of passage which could indicate which hold to use and the route on the proow is not always easy to choose between passing to the left or to the right of it. I stopped two quickdraws under the anchor, where the route really gets harder.

The next day, I go over the top, on a stating rope, to brush the holds, remove the lichen and imagine the sequences. The movements I had imagined work but I’m missing one. I arrive with the wrong hand on a key hold and I can’t find the solution to be there with the other hand.

New day and call a friend! It’s Pierre Soulé who will unlock my problem by giving me the key: a calf jamming behind the edge, telling me that this’s not the hardest move of the route. Phew! Clearly, I hadn’t thought of that!

Then the tries began, I quickly fell into the last movements which are finally quite resistant and on the fourth day of work, before leaving for other obligations, I fall with my hand in the final jug, a huge hole! I don’t understand how I couldn’t hold such a big hold and tell myself that on the next try, when I will come back fresh, I’ll do the route, that was clear in my mind…
A week later, I had a three-day slot to go back despite mixed weather. I was confident and yet I still drop my hand twice in this last hold, huge. I then understand that I’m missing a little something, it wasn’t only a story of freshness… This thing is to put 4 fingers in the penultimate hold and not 3 and that’s not finally not so obvious: I still failed several times in this move to manage to solve this detail… And the last day, after falling three more times in the last movements, I place my fingers correctly and my head finishes the job to hold the final jug.

What do you remember?
That you have to start by daring to face your dreams to have a chance of realizing them and often that’s the hardest part, at least for me!
That you have to think differently when you struggle with a move or don’t hesitate to get help! And always questioning yourself, there are often little things to change or improve to have the click that makes all the difference!


Photo: Antoine Mesnages

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Eder Lomba répète Rainman 9b – Eder Lomba repeats Rainman 9b (+ video)

16 mai 2022 à 13:39

Eder Lomba Lopez de Ipiña , grimpeur basque habitant à Sheffield, vient de réaliser la seconde ascension de “Rainman” 9b à Malham Cove. Considérée comme la voie sportive la plus dure d’Angleterre et libérée en 2017 par Steve McClure, “Rainman” connecte les parties dures de deux 9a que Eder avait déjà réalisés auparavant, “Rainshadow” et “Batman” avant de finir dans “Bat Route”. Sur 8a.nu, Eder estime à 46 jours le nombre de séances de travail avant de répéter la voie qui était restée invaincue en 5 ans, sans compter les 30 séances nécessaires pour réaliser les 9a auparavant, soit un véritable siège ! Retrouvez la vidéo non-coupée de l’ascension dans la vidéo ci-dessous !

Basque country climber Eder Lomba Lopez de Ipiña, who lives in Sheffield, just claimed the second ascent of “Rainman” 9b, Malham Cove. Freed by Steve McClure in 2017, this line is considered to be the hardest sportclimbing route in the UK. “Rainman” is a link between the hardest part of “Rainshadow” and “Batman” (both 9a and both previously climbed by Eder) before finishing in “Bat route” 8c. According to 8a.nu, Eder spent 46 days working this unrepeated route, after having spent 30 days on the 9a before… Quite the siege! here is the uncut video of the ascent!

Photo : MonoCulture Films

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Premier 9a pour Jules Marchaland – Jules Marchaland climbs his first 9a

16 mai 2022 à 09:48

Le grimpeur niçois Jules Marchaland (20 ans) lance la saison dans les gorges du Loup avec une répétition du 9a classique de Déversé, la magnifique ligne de “TripTikTonik” dans le panneau très déversant de la partie droite de la falaise. La voie qui impose un furieux pas de bloc sur pinces en son milieu lui a pris environ 14 sessions, 10 l’an dernier et 4 séances ce printemps. Voici son commentaire :

“À Déversé (la maison🤪), j’avais déjà enchainé il y a 5 ans deux 8c+ et un paquet de voies pas faciles. Puis les années d’après j’avais un peu moins la forme donc quand j’arrivais à la falaise c’était compliqué physiquement comme mentalement de me motiver pour un projet, les seules voies qui me restaient était trop dures pour moi. Dans la saison 2021 j’ai refait quatre 8c+ j’étais bien content, je grimpais plus régulièrement et ça marchait bien ! Puis cette année je me suis mis a grimper plus sérieusement et augmenter mon nombre de séances par semaine, mon travail me permettant d’avoir pas mal de temps libre alors plutôt qu’aller au bar avec les collègues je suis aller bourriner à la salle. L’été dernier j’ai enchaîné pas mal de voies dures dans les gorges du Loup puis je me suis mis a essayer “TripTikTonik”, la voie est vraiment magnifique, de loin la plus belle que j’ai essayé. J’ai mis une dizaine de séances et je tombais 90% de mes runs au même croisé (celui avant de prendre la colo où il y a ce fameux ballant). Puis arrivé au mois de juillet j’ai chopé le Covid, puis pas mal de boulot est tombé, j’ai jamais retrouvé la forme nécessaire pour croiter et j’ai pas eu l’occasion de retourner mettre des essais…

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

Tout au long de l’année je pensais à la voie et j’avais hâte de pouvoir revenir mettre des runs. Je suis arrivé avec une bonnes base de force et de rési, je savais que j’avais le niveau de la plier. Le mois d’avant j’ai enchaîné “L’enfumette” 8c+ (dur pour moi) à St-Léger, j’étais bien content de concrétiser et quelques jours avant la croix j’ai fait “Quenelle les maux de la fin” 8c+ et je sentais que j’avais une certaine marge. Cependant je faisais que tomber à ce satané croisé, j’arrivais a cet endroit hyper bien et j’arrivais pas à me battre pour faire le mouvement, c’était vraiment frustrant… puis un soir à la salle Pierre Le Cerf le montre une vidéo d’un de ses runs et je vois qu’il prend la pince du croisé d’une manière totalement différente que la mienne, il la “pommeautte”. Le lendemain en fin de séance j’essaye comme ça et je vois que c’est vraiment mieux. La séance d’après, au premier run de la journée j’essaie avec le pommeau et ça change tout, je passe le crux avec une bonne marge, je prends ce ballant mythique et ça y est, j’ai fait tout le dur, il me reste plus qu’à gérer la fin en 8b de conti, j’arrive au repos bien stressé avec vraiment l’envie de réussir puis tout se passe comme prévu, je ne tombe pas (étonnant car j’ai pourtant l’habitude de me la coller en haut des fins faciles…) ! Voilà, je suis trop content l’entraînement a bien marché, et maintenant j’ai la patate et l’envie de plier un paquet de voies dures !”

Cela tombe bien, la saison ne faisant que commencer là-bas, avec “Just One fix”, “PuntX” ou encore “Kinematix” (rendu bien plus dur après la casse de prises), il y a encore de quoi projeter dans le coin pour Jules !

Photos: Matthieu Marin

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

French climber from Nice Jules Marchaland (20 years old) just starts the summer season in Gorges du Loup with a repeat of one the classical 9a of Déversé, “TripTikTonik”. The route has a furious boulder in the middle with bad pinches to hold and a dyno to control. The route took him 14 sessions, 10 last years and 4 this Spring. Jules’s comment below:

” At Déversé (my home grag!) I sent 2 8c+ 5 years ago and other hard routes. The years after my shape wasn’t the best, and the routes I didn’t sent were too hard for me. Last year I managed to be back in shape with 4 8c+, I climbed more regularly and I was more confident. This year I started to be more serious again, with more free time, I spent more time at the gym instead going to the pub with the collegues…Last summer I tried “TripTikTonik” during 10 sessions, the most beautiful line I tried. I was falling 90% of my goes in the crux, this famous crux on tufas. Then I got the Covid and I lost my shape.

All this year I was thinking about the route, and I was psyched to try again. I arrived with a lot of power and endurance, I could climb “L’enfumette” (hard 8c+ in St-Léger) a month ago, and few days ago I clipped the anchor of “Quenelle trophy les maux de la fin”. But when trying “TripTikTonik”, I was falling every time in this insane cross, frustrating. An evening at the gym, Pierre Le Cerf showed me his beta, where he was holding the pinch with the palm of the hand. I tried the day after in this way and I immediately felt better. I climbed the route the sessin after at my first try, with no fall in the final beautiful 8b after the crux. I’m so psyched to have climbed it, and very motivated to try other hard routes now!”

The season is just starting, and with “Just One fix”, “PuntX” of broken “Kinematix” there is again some business to project for Jules!

Photos: Matthieu Marin

Jules Marchaland TripTikTonik 9a

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Video: Alex Megos, Samfaina 9a+

10 mai 2022 à 14:38

Alex Megos était dernièrement à Margalef où il a réalisé comme à son habitude ribambelle de 9a/9a+, grimpant principalement dans l’impressionnant dévers de Finestra où il avait établi la première ascension de “Perfecto Mundo” il y a quelques années. En plus de sa bête noire “Victimas Perez”, Alex a réussi une rare répétition de l’exigeant “Samfaina” 9a+ présenté ici en vidéo, agrémenté des commentaires du premier ascensionniste (Chris Sharma) qui avait libéré la voie en 2010 déjà !

Alex Megos was recently in Margalef, where he has already climbed plenty of 9a/9a+ routes. This time he focused on the impressive Finestra sector, where he claimed the first ascent of “Perfecto Mundo” a few years ago. After taking down one of his nemeses, “Victimas Perez”, Alex did a rare repeat of “Samfaina” 9a+, here in video, with special comments from Chris Sharma, the first climber to free it in 2010.

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Seb Bouin libère DNA 9c, son grand projet de La Ramirole – Seb Bouin frees DNA 9c, his mega project of the Ramirole Cave

5 mai 2022 à 15:59

Il y était depuis juillet dernier, mixant le travail de la voie avec des essais dans “Bibliographie” à Céüse, il était proche dans les deux depuis octobre et Seb Bouin vient de libérer “DNA”, son projet ultime qu’il avait équipé au fond de la grotte de La Ramirole en rive gauche du Verdon ! Equipée il y a 3 ans par ses soins, il y avait déjà investi 3 mois à l’été 2020. Seb a finalement réussi à assembler toutes les pièces du puzzle ce printemps, après une année 2021 épique. Après un 8c+ d’approche, viennent deux pas de bloc consécutifs autour du 8A+ bloc chacun, avant un 8c+ final hyper condensé sur 5 dégaines. 50 mètres d’une escalade hyper déversante et très puissante et une proposition à 9c. Et en plus du challenge physique et mental, un jeu de patience car la voie a mouillé début novembre, rendant les essais de plus en plus compliqués…
Pour Seb, bien que “Bibliographie” ne soit pas dans son style, “DNA” est bien plus exigeante physiquement. On rappelle qu’à la Ramirole les propositions extrêmes qu’il a établies comme “La rage d’Adam”, “La cote d’usure”, “L’homme demain”, “Parajito” demeurent toujours à ce jour non-répétées… “DNA” pourrait donc être après “Silence” la troisième proposition mondiale en 9c, et pourquoi pas la seconde à être confirmée?
Plus d’infos à venir !

Photos : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

Since July last year, Seb Bouin has been working alternately on two projects, the now-notorious Bibliography in Céüse and his ultimate first ascent project, which he bolted himself at the Ramirole crag, in the Verdon Gorges. He just sent the latter, which he named DNA. Seb had bolted it 3 years ago and in a long post on instagram explains the process and how it took him probably about 250 tries over 150 days in the route to eventually get the FA.

The route consists in an 8c+ introduction, followed by two consecutive boulder problems of ~8A+ in difficulty, before what he describes as a concentrated short 8c+ sequence over 5 quickdraws. In addition to the physical and mental challenge that this route represented he also had to deal with wet tufas until last November, making the process even more complicated. Seb suggests the surreal grade of 9c for this 50 meter-long super overhanging beast, while reminding us that it remains only a suggestion and he invites climbers to come and give it a try. He compares it to Bibliography in Céüse and, although the latter may not be his preferred style, Bouin thinks DNA is physically more demanding.

Note that many other notably hard FAs at La Ramirole by Seb are still awaiting a repeat, namely “La Rage d’Adam”, “La Côte d’Usure”, “L’homme demain” and “Parajito”. If he is right, DNA might well be the hardest sport climb in the world alongside Ondra’s famous “Silence”. (the second 9c proposition, ‘Bibliographie’, has been downgraded) Stay tuned for more.

Pics : Lena Drapella

Seb DNA Ramirole
Photo: Léna Drapella

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Critique Livre : Le mental du grimpeur – Book review: Le mental du grimpeur (+ interview)

5 mai 2022 à 11:11

Grâce à Léo Dechamboux et Fred Vionnet, le livre “Le mental du grimpeur” propose une synthèse exhaustive des différents outils de préparation mentale à mettre en place en escalade. Après une préface de Nico Pelorson mettant en exergue le fait que les aspects mentaux, pourtant très importants, sont souvent minimisés et peu travaillés par rapport aux aspects physiques, l’ouvrage se décompose en 3 parties. Une première partie, assez théorique, décrit les stratégies de préparation mentale en différentes habiletés mentales, à utiliser en fonction des situations, de manière à optimiser sa performance : la fixation d’objectifs, la gestion de sa motivation, de son attention, … Une seconde partie, assez générale, décline l’entrainement mental au quotidien, en terme de planification annuelle pour se fixer des objectifs, de développement de sa confiance en soi, de gestion de sa zone de confort ; les auteurs y définissent des axes de travail par rapport à ses points faibles ou encore ponctuellement pour se préparer à une échéance. Une dernière partie, très concrète, met en lumière tous les dispositifs qui s’offrent au grimpeur afin d’optimiser sa performance pendant sa séance, à travers des stratégies de mémorisation, de préparation à l’effort, la mise en place de routines, la gestion des peurs, de la concentration, de la combativité,… Enfin, la gestion des émotions, l’importance de la dynamique de groupe et de l’esprit de cordée, l’analyse et le bilan de séance sont aussi étudiés. Très pédagogique et utile pour tout pratiquant (grimpeur, coach, parent), « Le mental du grimpeur » propose un bel effort de vulgarisation sur un des thèmes clés de l’entrainement en escalade. Grâce à une architecture claire, des témoignages de top grimpeurs, des exemples imagés, de nombreux tableaux et encadrés explicatifs et des situations clé en main très concrètes, ce livre sera utile afin de faire le point sur les incontournables de la préparation mentale, afin de sensibiliser sur ces aspects souvent éludés.

Livre mental grimpeur

Quelques mots échangés avec Léo Dechamboux, co-auteur de l’ouvrage.

Peux-tu te présenter ?
Côté perso, je suis un grimpeur, j’aime surtout me retrouver dehors, dans des endroits qui comptent, avec des amis, et partager des moments autour de cette activité qui m’accompagne depuis pas mal d’ années maintenant. À côté de ça, j’ai évidemment des projets qui me tiennent à cœur, accompagnés de toutes les joies et les frustrations que ça peut occasionner. Pour parler de ma formation, j’ai suivi un parcours un peu classique : celui du lycéen qui fait de la compétition et qui n’a pas de supers résultats scolaires, à qui ce format ne correspond pas beaucoup et qui file en STAPS à Grenoble pour continuer de grimper le plus possible, et qui a du mal à se projeter à long terme. Sauf qu’une fois arrivé à Grenoble, l’autonomie et la diversité des cours que j’ai pu suivre m’ont beaucoup plu et l’entraînement (entre autres) est vraiment devenu quelque chose d’attrayant pour moi. Je voulais tout comprendre et pensais pouvoir rationaliser un paquet de paramètres de la performance. J’ai donc terminé ma licence entraînement, puis j’ai passé le DEJEPS perfectionnement sportif (une des premières sessions il me semble), avant de reprendre la fac à Montpellier avec un master en préparation mentale (accessible avec une licence entraînement ou une licence de psycho). En sortant de ce master, je ne savais toujours pas trop où je voulais bosser, ni exactement quoi faire ; même si la préparation mentale semblait être au centre de mes intérêts. Il se trouve que plusieurs opportunités me sont tombées dessus : un poste d’enseignant vacataire à l’UFRAPS de Grenoble pour enseigner la psycho du sport, un poste au club DVE (où j’avais fait mes stages de licence et de DEJEPS) en tant qu’entraîneur, et un poste de préparateur mental au pôle espoir de Voiron qui allait voir le jour. J’ai donc accepté les trois et me suis réinstallé à Grenoble. Depuis deux ans, j’ai arrêté d’entraîner pour me focaliser au maximum sur l’accompagnement psychologique des sportifs, la formation d’entraîneurs et l’écriture.

– Quelles sont tes influences et grandes idées en matière d’entrainement ?
J’ai un parcours très universitaire. Donc mon approche de l’entraînement a d’abord été très rationnelle. Mais quand j’ai commencé à entraîner, même si j’ai toujours gardé ce regard, ce qui me plaisait le plus c’était l’accompagnement des grimpeurs vers leurs objectifs sportifs, mais aussi le côté éducatif. Voir les gens grandir, faire leurs choix, les accompagner et m’adapter à leurs fonctionnements est ce qui m’a le plus porté. Mais je n’ai pas fait d’entraînement assez longtemps et à assez haut niveau pour pouvoir dire que j’ai d’immenses convictions, si ce n’est le besoin d’individualisation et la nécessité de toujours conserver un esprit critique par rapport à des méthodes, notamment celles qui semblent être des recettes miracles. Je serais plus à même de parler de mes influences et convictions dans le cadre de la prépa mentale, c’est vraiment ma spécialité aujourd’hui, et je ne pense pas que je reviendrai un jour à entraîner dans le sens classique du terme ; du moins ce n’est pas en projet.

Livre mental grimpeur

– Pourquoi te focaliser sur l’entrainement mental ?
Quand j’ai passé le DEJEPS, je savais que j’irai à Montpellier pour cette spécialisation “mentale”. Tout simplement parce que tous les cours de psycho, de psycho sociale et de psycho du sport m’ont tout de suite fascinés quand j’étais en licence. C’est une spécialité vraiment riche, qui permet de comprendre ses propres fonctionnements, ceux du groupe, et ceux des athlètes. Et puis il y a un aspect que j’aime particulièrement dans cette approche : c’est le pas de côté par rapport à la performance. Je ne suis pas un énième intervenant à graviter autour du sportif pour l’aider à être plus fort. En tout cas pas seulement. Mon rôle est de proposer un espace de confiance dans lequel le grimpeur (notamment le compétiteur) peut être autre chose qu’un champion. Dans ce cadre, il peut amener des problématiques et des questionnements très variées, comme sa place dans le groupe, son projet professionnel qui n’est pas forcément adapté à la vie de sportif, l’envie d’arrêter l’escalade, ou bien juste des soucis plus personnels. L’idée est d’ouvrir cette porte et d’accompagner au mieux la personne vers des choix qui servent son équilibre global, son autonomie et son bien être psychologique, avant la performance. Bref, je trouve le regard de la préparation mentale très riche humainement, et vraiment nécessaire dans un système où l’élite sportive est très valorisée, parfois au détriment de la santé des plus performants, mais aussi de ceux qui n’accèdent pas au haut-niveau.

– Avec Fred, comment vous est venue l’idée d’écrire un bouquin ?

J’ai toujours aimé écrire, je l’ai fait occasionnellement pour Grimper et EscaladeMag quand j’étais à la fac, pour arrondir les fins de mois. J’ai adoré les travaux de Mémoire en master : prendre un sujet précis, en devenir spécialiste, et transmettre ça à l’écrit dans un format très réglementé. Il y a presque deux ans, j’ai renoué avec un projet qui me tenait à cœur depuis un moment : écrire un grand dossier sur la prépa mentale en escalade. Là encore j’ai adoré comprendre la demande, adapter le fond et la forme, répondre au mieux au cadre et aux codes de Grimper pour proposer un sujet accessible et pointu à la fois… En écrivant ce dossier, je m’étais fait la réflexion selon laquelle un livre m’aurait permis de vraiment approfondir le sujet. J’en ai parlé à quelques proches et j’ai rangé l’idée. Quelques mois après la sortie de ce dossier, Noémie Ponton de Glénat m’appelle. On ne se connaissait pas et elle m’a présenté le projet de ce qui s’appelle aujourd’hui “le mental du grimpeur”. Elle en est à l’origine.. Dans un premier temps elle avait contacté Marc Carrère qui n’est pas spécialiste de l’escalade, et qui avait accepté à condition de pouvoir l’écrire avec Fred, qui lui est entraîneur en escalade. Marc n’a finalement pas pu se lancer dans le projet. Fred a alors parlé de moi à Noémie et c’était parti ! Là, ça fait un an que j’ai reçu le coup de fil, et chaque étape du projet était passionnante ! J’espère vraiment que les grimpeurs et les grimpeuses de tous niveaux qui souhaitent s’intéresser à ce sujet trouveront des réponses et s’empareront de ce qu’on a pu proposer.

Critique Livre : Le mental du grimpeur

Written by Léo Dechamboux and Fred Vionnet, “Le mental du grimpeur” offers an exhaustive synthesis of the various mental preparation tools used in climbing. After a preface by Nico Pelorson highlighting the fact that the mental aspects, however very important, are often minimized compared to the physical aspects, the book is divided into 3 parts. A first part, quite theoretical describes the strategies of mental preparation in different mental skills, to be used according to the situations in order to optimize its performance: the goals fixing, the management of its motivation, its attention,… A second part quite general, declines mental training on a daily basis, in terms of annual planning to set goals, develop self-confidence, manage your comfort zone and define lines of work in relation to your weak points or even occasionally to prepare for a deadline. A last part, very concrete, highlights all the devices available to the climber in order to optimize his performance during his session, through memorizing strategies, preparation for the effort, the implementation of routines, the management of fears, concentration, fighting spirit, etc. Finally, the management of emotions, the importance of group dynamics, communication, the trust to the belayer, the analysis of the climbing session are also studied. Very educational and useful for all climbers (climbers, coaches, parents), “Le mental du grimpeur” offers a great effort to popularize one of the key themes of climbing training. Thanks to a clear architecture, testifies from top climbers, pictorial examples, numerous tables, examples and very concrete turnkey situations, this book will be useful in order to highlight the essentials of mental preparation, and to be aware about these forgotten aspects.

Livre mental grimpeur

Interview with Léo Dechamboux, co-author of the book

Can you introduce yourself?
I’m a climber, I especially like being outside, in places that matter, with friends, and sharing moments around this activity which has joined me for quite a few years now. Besides that, I obviously have projects that are close to my heart, with all the joys and frustrations that can cause. To talk about my training, I followed a somewhat classic path: that of the high school student who competes and who doesn’t have great academic results, to whom this format doesn’t correspond very much and who goes to Sport university in Grenoble to continue to climb as much as possible, and who has trouble planning for the long term. Except that once I arrived in Grenoble, I really liked the autonomy and the diversity of the lessons I was able to follow and the training (among other things) really became something attractive for me. I wanted to figure it all out and thought I could streamline a bunch of performance aspects. So I finished my diploma, then I passed the DEJEPS (new diploma for being climbing instructor in France, one of the first sessions it seems to me), before going back to university in Montpellier with a master’s degree in mental preparation. Coming out of this master’s, I still didn’t really know where I wanted to work, or exactly what to do; even though mental preparation seemed to be at the center of my interests. It so happened that several opportunities went: a temporary professorship at the Sort university of Grenoble to teach sports psychology, a place as trainer at the climbing association around, and an opportunity as mental coach at the French climbing team center in Voiron. So I accepted all three jobs and moved back to Grenoble. Two years ago, I stopped coaching to focus as much as possible on the psychological support of athletes, the training of coaches and writing.

– What are your influences and big ideas in training?
I have a very academic background. So my approach to training was very rational at first. But when I started to train, even if I always kept this side, what I liked the most was the accompaniment of the climbers towards their sporting goals, but also the educational side. Seeing people grow, making their choices, accompanying them and adapting to their ways of training is the thing which satisfied me the most. But I haven’t trained long an strong enough to be able to say that I have immense convictions, except for the need for individualization and the need to always keep a critical mind to training process, especially those that seem to be miracle recipes. I will be better able to talk about my influences and convictions within the framework of mental preparation, it is really my specialty today, and I don’t think that I will one day return to coaching in the classic sense of the term; at least it’s not planned.

– Why did you turn on mental aspects in climbing?
When I passed the climbing instructor diploma, I knew that I would go to Montpellier for this “mental” specialization. Quite simply because all the psychology, social psychology and sports psychology lessons immediately fascinated me when I was in my bachelor’s degree. It is a really rich specialty, which allows you to understand your own functioning, the one of the group, and the one of the athletes. And then there is an aspect that I particularly like in this approach: it’s the step aside in relation to performance. I’m not yet another voice to gravitate around the athlete to help him be stronger. In any case not only. My role is to offer a space of trust in which the climber (especially the competitor) can be something other than a champion. In this context, he can bring up very varied problems and questions, such as his place in the group, his professional project which is not necessarily adapted to the life of an athlete, the desire to stop climbing, or even just more personal concerns. The idea is to open this door and to best support the person towards choices that serve their overall balance, their autonomy and their psychological well-being, before performance. In short, I find the perspective of mental preparation very rich humanly, and really necessary in a system where the sporting elite is highly valued, sometimes to the detriment of the health, but also of those who do not reach the top -level.

– How went the idea to write a book with Fred?
I always liked to write, I did it occasionally for Grimper Magazin when I was in university. I loved the Master’s thesis work: taking a specific subject, becoming a specialist in it, and transmitting it in writing in a very regulated format. Almost two years ago, I returned to a project that had been close to my heart for a while: to write a large article on mental preparation in climbing. Here again I loved understanding the request, adapting the content and the form, answering as well as possible to the framework and the codes of Grimper Magazine to propose an accessible and deep subject at the same time… When writing this file, I had thought that a book would allowed me to really dig on the subject. I talked to a few relatives about it and I put the idea away. A few months after the publication of this article, Noémie Ponton from Glénat called me. We didn’t know each other and she introduced me to the project of what is now called “Le mental du grimpeur”. She is at the origin of it. At first she had contacted Marc Carrère who isn’t a climbing specialist, and who accepted to write it on condition of being able to write it with Fred, who is a climbing coach. Marc was ultimately unable to start on the project. Fred then spoke to Noémie about me and off we went! There, it’s been a year since I received the phone call, and each step of the project was exciting! I really hope that climbers of all levels who wish to take an interest in this subject and will find answers understand and use what we have been able to offer.

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Video: Hazel Findlay, Muy Caliente E9 6c

4 mai 2022 à 11:29

En juin dernier, Hazel Findlay réalisait la seconde ascension de “Muy Caliente” E9 6c, voie de trad classique du site de Pembroke aux pays de Galles (la première féminine est à mettre au crédit de Babsi Zangerl). Retrouvez dans la vidéo ci-dessous le processus qui a conduit à la réalisation, du travail de la voie en moulinette, de l’aluminium sur les prises pour tenir les préhensions malgré les résurgences, et les essais du sol jusqu’à la réussite de ce gros morceau bien engagé.

Last June, Hazel Findlay did the second female ascent of trad testpiece “Muy Caliente” in Pembroke, Wales (Babsi Zangerl was the first woman to repeat the route). Follow the process in the video below, with the work of the route on top rope, kitchen foil on wet holds and the send of this amazing line with spicy run-outs.

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Symon Welfringer libère L’Oeil du Lynx, 8b, 200m – Symon Welfringer frees L’Oeil du Lynx, 8b, 200m

28 avril 2022 à 11:28

C’est dans le Nord du Vercors, en face Ouest du Ranc des Agnelons (Villard de Lans) que Symon Welfringer a réussi à libérer un nouvelle grande-voie nommée “L’Oeil du Lynx”, 200m en compagnie de Jonathan Crison. Elle propose 7 longueurs dont deux longueurs en 8b consécutives. Après 3 jours d’ouverture en juillet dernier où les deux acolytes ont décidé d’équiper la voie en mixte (moitié spits/moitié trad), vient d’avoir lieu l’enchainement ce mois d’avril où après deux jours de travail Symon libère l’itinéraire (après être redescendu au pied et continué le lendemain). Revivez sur son compte Instagram les détails de cette première ascension, avec une cerise sur le gateau une directe de la longueur de sortie qui pourrait être plus dure, “Eye of the tiger” (autour du 8c).

Infos pratiques :
Face Ouest du Ranc des Agnelons, même accès que PGHR (1h)

L1 7a spité 40m
L2 8b friends : Un 2  Un 1 15 dégaines 30m
L3 30m10 dégaines friends : Un 1, un 2 8b
L4 Friends :  075, 28, 10 paires 8a+30m
L5 friends :3, 2, 16 paires 7b 30m
L6 6b Friends : 0.75 20m
L7 7b puis 6a
Friends :2, 0.3, 0.4 20m ou variante “Eye of the tiger” 8c?
Matos global :
Un jeu du 0.3 au 3, 14 dégaines  dont 2 rallonges, hissage conseillé
Corde 40 m, conseillée 80m (pour redescendre en moulinette dans les longueurs dures)
Descente en rappel ou à pied par le col Vert.

Photos : Hugo Wirth

It’s in the Northern Vercors (close to Grenoble, France), precisely in Ranc des Agnelons (Villard de Lans) that Symon Welfringer freed a new hard multipitch route called “L’Oeil du Lynx”, 200m, along with his teammate Jonathan Crison. The route is 7 pitches long with 2 8b crux pitches in a row. After 3 days of bolting and cleaning this summer where Jonathan and Symon decided to protect it half trad-half sport with bolts, the route has recently been done with success for Symon after 2 days of work. Read his post on Instagram for more details about this first ascent. Cherry on top, a possible harder direct exit in the last pitch could be possible with “Eye of the tiger”, around 8c.

Photos: Hugo Wirth

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Soline Kentzel répète Golden Gate ! – Soline Kentzel freeclimbs Golden Gate

26 avril 2022 à 12:11

Cap sur El Cap, l’expédition se poursuit. Accompagnée du talentueux grimpeur belge Seb Berthe qui a renoncé au Dawn Wall pour cette saison après un long siège ce printemps, la grimpeuse française Soline Kentzel vient de réaliser une bel exploit sur El Cap (Yosemite) avec une répétition en libre de “Golden Gate” (1000 m, 7c+/8a, 36 longueurs) après 9 jours en paroi !
Concernant l’ascension, Soline précise : “Nous avons grimpé en réversible tout le long (dans les longueurs plus faciles en 5.11) et enchainé les longueurs crux en tête tous les deux (au dessus du 5.12).”
Seb Berthe décrit : “On a mis deux jours à arriver à la longueur en désescalade, la longueur 17. Soline est tombée dans quelques longueurs en 5.11 mais les a réalisées ensuite à l’essai suivant. Le 3ème jour fut un jour de repos sous la neige. Le 4ème jour, nous étions à la “Move pitch”. Le 5ème jour, elle a essayé la voie mais ne l’a pas enchainé. Le 6ème jour, nous avons effectué un jour de repos sous la pluie. Au 7ème jour, Soline a enchainé “Move pitch” à son 3ème essai, et on a bougé rapidement à the Tower. Elle a pu enchainer “Golden desert” durant la soirée à son premier essai. Le 8ème jour fut un nouveau repos forcé en raison de la pluie. Le 9ème jour fut consacré à la “A5 traverse” que Soline a pu réaliser en deux essais, dans un combat avec les bouteilles, et nous avons terminé au sommet pendant l’après-midi”.
Pendant ces jours de repos forcés, nous avons dû nous serrer sur la toute petite vire où nous squattions en essayant constamment d’éviter d’être mouillés d’abord puis gelés ensuite… Un de nos sacs de couchage est même devenu totalement gelé et figé. Mais nous avons pu garder la motivation élevée et reprendre l’escalade dès que le mur était sec ! Pendant les journées d’escalade les plus ensoleillées, la glace fondait du haut du mur et d’impressionnants morceaux de glace tombaient. Toutes les 5min, le tirage au sort était lancé : il fallait arrêter de grimper, se coller contre le mur en attendant que ces morceaux de glace tombent tout autour de nous.” Ambiance !

Soline devient la 6ème grimpeuse à réaliser Golden Gate en libre — après Hazel Findlay, Florence Pinet, Emily Harrington (dans la journée !), la canadienne Bronwyn Hodgins et Amity Warme — et une des plus jeunes, à seulement 21 ans !

Soline Kentzel Golden Gate

Cap sur El Cap expedition continues. Joined by talented Belgian climber Seb Berthe who gave up in his attempt to free climb the Dawn Wall, French woman Soline Kentzel (21 years old) could do a real feat on El Cap with a free ascent of classic “Golden Gate” (5.13a/b, 1000m) after 9 days spent on the wall!
According to Soline, “We swapped the lead on easier pitches (5.11) and we both lead all the difficult pitches (up to 5.12).”

Seb Berthe describes:
We took two days to reach the downclimb, pitch 17. She had a few falls on some 5.11 pitches of the first half but always sent them on her second try. Day 3 was a snowy restday. On day 4, we were at the “move pitch”. Day 5, she worked the pitch but could not send. Day 6, rainy restday. On day 7, she sent the Move pitch in her third try and we quickly moved to Tower to the people. She could even send the Golden desert pitch on her first try that evening. Day 8 was a forced rainy restday. On day 9, she worked the A5 traverse and then sent it 2tries after in a pumpy battle, we ran to the summit the same afternoon!

We went through some epic snow storm and rain showers wich made surviving on this wall a true challenge. During these forced restdays we had to squeeze in the really small ledge we brought constantly trying to avoid being wet first and frozen after… One of our sleeping bag even became totally stiff and icy. But we could keep the motivation really high and got back to climbing as soon as the wall was dry! During the sunnier climbing days, the ice was melting from the top of the wall throwing on us impressive ice chunks. Every 5min, lottery was on: we had to stop climbing, stick ourselves against the wall waiting for these pieces of ice to fall all around us.”

Soline becomes the 6th woman to free climb “Golden Gate” (after Hazel Findlay, Florence Pinet, Emily Harrington (in a day!), Canadian Bronwyn Hodgins and Amity Warme) and one of the youngest at 21 years old!

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Grosses perfs à Orgon Canal – Big sends in Orgon Canal (+ videos)

26 avril 2022 à 10:37

C’est dans le secteur historique de Orgon Canal que 3 jeunes forts grimpeurs se sont réunis pour grimper, avec une voie dure chacun à la clé et de superbes perfs. Bien que les voies soient quasi intégralement trafiquées, les challenges ne manquent pas n’en demeurent pas moins ultimes…
Le plus agé et expérimenté, Loïc Zehani, 20 ans, libère “Chikane” qu’il propose à 9b.
“C’est une voie qui démarre par “L’irrévérence” ( à gauche de “Macumba”) et après 10 mouvements teigneux sur réglettes, tu rejoins à gauche un projet “Cévennes évasion”. Après un clippage très dur, arrive une très belle section bloc sur petites prises plates avec notamment au milieu de cette section un talon qui m’aura fait tomber pas mal de fois. Puis sans décontraction, suit une autre section bloc un peu moins dure mais assez aléatoire, avec notamment un dynamique sur bidoigt et un balant à retenir. Et ça résiste jusqu’à la fin pour un total d’une trentaine de mouvements.
Ça m’a pris entre 15 et 20 séances soit une quarantaine d’essais. Il reste encore quelques trucs extrêmes au Canal dont “Cévennes évasion” et une grande traversée qui démarre par “Sachidananda”.”
C’est le second 9b annoncé par Loïc après “Obsession”.

Victor Guillermin, 16 ans, réalise la 3ème ascension de “Sachidananda” après Gérome Pouvreau et Loïc pour son premier 9a+. Cette voie combine un 8c physique et un pas de bloc en 7C+. Dans une interview chez Grimper Magazine, Victor confie qu’il projetait cette voie depuis environ un an, avec 18 journées passées dans la voie avant la réussite.

Enfin, juste avant l’essai victorieux de Victor, le jeune Sudiste en forme, Maho Normand a réalisé un nouveau 8c+ avec la classique du “Bronx”, vidéo ci-dessous.

It’s in the historical French crag of Orgon Canal that 3 young guns met for a climb, with a hard line for each and superb sends all around. Despite many manufactured holds here, hard challenges are easy to find and ultimate routes are awaiting FAs…
The oldest of the 3 and most experienced, Loïc Zehani, 20, freed “Chikane” and proposed 9b.
“It’s a route starting with “L’irreverence” (left of the classic “Macumba”) and after 10 tenuous moves on crimps, you join the project “Cévennes Evasion”. After a hard clip, it’s time for a nice boulder section on slopers with a heelhook which caused me to fall a lot. Then, without rest, you start another boulder section with a dyno to a two-finger pocket and a big cut-loose. It’s very resistant with 30 moves in total. It took me 15/20 sessions, or 40 tries. Some hard lines are waiting to be freed there, in particular the “Cévennes evasion” project and a long traverse starting in “Sachidananda”.
It’s Loïc’s second 9b first ascent after “Obsession”.

Victor Guillermin, 16, did the 3rd ascent of “Sachidananda” after Gérome Pouvreau and Loïc, and it’s his first 9a+. This route combines a very physical 8c with a 7C+ boulder crux. In an interview for Grimper Magazine, Victor said he had been projecting the line for a year, with 18 climbing sessions on the route before the send. In addition, young gun Maho Normand repeated the classic 8c+ “Le Bronx”. Videos of the 2 last sends can be found above.

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Kathy Choong empoche La Ramirole 8b, 150 m – Kathy Choong climbs La Ramirole 8b, 150 m

25 avril 2022 à 11:58

La Suissesse Kathy Choong continue son bonhomme de chemin et élargit sa liste de grandes voies extrêmes avec une nouvelle réalisation dans le Verdon après “Une jolie fleur” cet automne. En effet, accompagnée par son copain Jim, Kathy vient de réaliser la grande voie “La Ramirole” il y a quelques jours dans l’impressionnante baume du même nom. Il lui a fallu 6 journées au total pour réussir l’affaire : une journée pour découvrir, 3 journées de travail et un push la 5ème journée, où Kathy s’est avérée très proche de la réussite, avant de réaliser la grande-voie sans tomber la journée suivante. La longueur clé en 8b est très longue ; la première partie est très déversante avant une fin sur colos qui aboutit à un crux sur bidoigt où Kathy sera tombée deux fois lors de sa première tentative d’enchainement. Voici son commentaire suite à sa réussite :

“J’ai enchaîné à la journée toutes les longueurs de “La Ramirole” (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+ / 150m) dans une ascension parfaite sans chute ! Mais ce n’était pas du gâteau ! Chaque longueur était un long combat de résistance pour arriver jusqu’à la chaîne de cette voie que je rêvais de faire depuis longtemps. Mais il m’a fallu du temps avant de me sentir prête à affronter cet impressionnant mur déversant.

Jim mon partenaire était également proche de l’enchaînement, tombant en haut du 8b ! Partager cette aventure avec lui, partager avec lui la pression, la fatigue, les difficultés, la déception quand il est tombé mais également l’excitation, le soutien mutuel, les rires et les moments de joie après chaque longueur réussie ont fait de cette ascension une expérience incroyable !”

Photo de couverture : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

Swiss climber Kathy Choong continues her multi-pitch ticklist with a new extreme send in Verdon gorge after “Une jolie fleur” this fall. Joined by her boyfriend Jim, Kathy just repeated “La Ramirole” few days ago in the impressive cave of left bank. She needed 6 days of work before succeeding: one for the discover, 3 of work, and a close push on the 5th day. The key pitch around 8b of “La Ramirole” is very long. After a first overhanging part you finish with a tufa and a two finger pocket crux where Kathy fell two times during her prvious push. Here is her comment:

“I sent “La Ramirole in a day without falling (8a+, 8a, 8b, 8a, 6c+), a perfect send! But it wasn’t a pice of cake. Every pitch is a resistance battle until the anchor of this route I was dreaming to complete. It took me a lot of time to be ready to climb in this impressive wall.
My boyfriend Jim was also close to send, falling in the upper part of the 8b! Sharing this adveture with him, the pressure, the tireness, the difficulties, the disappointment when he fell and the psyched, the mutual spport, the laughs and moments of joy after every success in the pitchs made this ascent an incredible experience!”


Cover Pic : Julia Cassou

Kathy Choong Ramirole

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Nolwen Berthier réalise Supercrackinette ! – Nolwen Berthier sends Supercrackinette! (+interview)

23 avril 2022 à 20:07

Nolwen Berthier vient de réaliser son super-projet de St-Léger du Ventoux en clippant le relais de “Supercrackinette” 9a+ de Praniania ! Un chantier commencé il y a un an et demi que la grimpeuse aixoise essayait en fil rouge à l’intersaison et en période hivernale, toujours à sa manière, de façon très méthodique et déterminée. C’est la seconde ascension féminine de la voie après Julia Chanourdie en 2020 et tout simplement un des plus hautes perfs féminines françaises !

– Depuis quand essayais-tu “supercrackinette ? Pourquoi ce chantier/défi si ultime ?

J’ai essayé Supercrackinette pour la première fois il y a 2 ans.

Pour me lancer dans un ultime projet, je voulais trouver une voie pas trop morpho, si possible dans mon style, pas trop loin de la maison… et avant tout qui me motive ! Eh bien vous le croirez ou non, mais malgré les nombreuses falaises et belles voies du Sud de la France, ce n’est en réalité pas si facile de tout combiner ! “Supercrack” rassemble un peu de tout cela, et même si je n’avais jamais fait de 9a, pourquoi ne pas me lancer dans cette aventure ? Dès les premières montées, j’avais bien compris que c’était une de ces voies qui te laissent miroiter au premier abord que c’est jouable, mais que quand vient l’heure d’empiler tous les mouvs, ce n’est pas le même game… Peu importe, l’aventure était lancée !

– Peux-tu nous décrire tes essais et ton travail de la voie ? On t’avait vue dedans l’hiver dernier, tu tombais déjà au pas du mono il me semble !

La première fois que j’ai mis les doigts dans Supercrack, j’ai tout de suite kiffé le style et l’effort, même si j’étais très loin de faire le mouvement du premier crux… C’est minimaliste, c’est exigeant, comme j’aime !

A partir de janvier 2021, j’ai débuté une grosse période de travail de la voie. Arrivée en juin, mes runs étaient très prometteurs. Je tombais au pas du mono et pensais vraiment pouvoir enchainer, mais les condis météo jouaient trop contre moi, j’ai dû me résigner pour cette saison-là. C’était la première fois que je devais accepter de laisser un projet de côté, ça a été dur de passer à autre chose pendant l’été : quoi que je faisais, j’avais toujours Supercrack’ dans un coin de ma tête…

J’avais donc pour objectif de retourner dans la voie le plus tôt possible, mais le programme de l’automne a été bousculé. Une inflammation au doigt m’a forcée à ne pas toucher une prise pendant 1 mois. Je n’ai pu rouvrir le chantier qu’à partir du mois de décembre.
Revenir avec un œil nouveau se révéla être intéressant : alors que j’avais déjà mis des centaines d’essais, et que mes runs étaient tous millimétrés, j’ai trouvé un nouveau calage dans le 1er crux. Incroyable !
J’avais de très bonnes sensations sur les 2 mouvements les plus durs, j’avais très bien intégré le bas de la voie. Assez rapidement, j’ai réussi à remonter aussi haut que la saison précédente. Mais le chemin était loin d’être terminé !

Pendant plusieurs semaines je suis tombée au premier crux, pour aller chercher ce mono. Il m’a fallu user de toute ma créativité pour continuer à trouver des axes de progression. Fin février, j’étais vraiment très en forme, j’aurais sûrement pu enchainer à ce moment mais 15 jours de pluie se sont immiscés … Alors je suis retournée à l’entrainement.

Lundi dernier, pour la première fois, j’ai réussi ce premier crux qui me posait tant de problèmes … et je ne suis pas tombée dans celui du haut !!! Ce scénario idéal, j’en ai rêvé, mais la probabilité qu’il se réalise était tout de même très limitée.

– Au niveau des méthodes, as-tu innové ou fait globalement des méthodes classiques ?

Même si j’aime beaucoup innover dans les méthodes (pour le meilleur, comme pour le pire), il se trouve que Supercrack ne se prête pas vraiment à cela. Il y a deux méthodes « classiques » dans chacun des 2 crux, et il est plutôt ambitieux de vouloir en sortir. Néanmoins, il y a de nombreuses subtilités pour réaliser ces 2 méthodes et chacun trouve les petits calages qui conviennent le mieux à ses qualités, son gabarit etc. Dans mon cas, c’est un pied gauche pour aller chercher le mono qui a fait la différence !

– Qu’est-ce qui a fait la différence selon toi pour la croix, ou sur les dernières séances ?

Ces derniers mois, j’ai consacré beaucoup d’énergie à essayer de maîtriser tous les paramètres qui me paraissaient nécessaires à l’enchaînement : l’entrainement, le repos, les condis météo, l’envie, etc… Tu jongles en permanence entre tout remettre en question et faire confiance à tes choix. Cette partie du processus est la plus éprouvante mentalement : pendant des semaines, la voie te dicte tes moindres faits et gestes du quotidien. A force de vouloir tout contrôler, tout optimiser, je me suis retrouvée comme enfermée dans un carcan. Le week-end dernier, j’ai eu le déclic : il fallait que je prenne le dessus, que je laisse parler l’impertinence… L’alignement des étoiles a fait le reste !

– En quelques mots, que retiens-tu de cette expérience, à chaud ?

– Beaucoup d’onglées ! (même par 20°C)
– Des idées saugrenues (comme essayer le crux avec une ceinture de lest)
– Un amour toujours aussi grand pour les arquées,
– Beaucoup trop de kilomètres en voiture,
– Des centaines de réactualisation météo (malgré une fiabilité d’environ 2%)
– Mais surtout, un entourage en or, sans qui rien aurait été possible

Une grosse interview que nous avions réalisée avec Nolwen (septembre 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

Nolwen Berthier has just finished her massive project at the Praniania sector, St-Léger du Ventoux, France, by clipping the chains of ‘Supercrakinette’, 9a+! The climber from Aix started work on it 2 years ago in between comps and during the winter as is usual for her, i-e in a very methodical and disciplined way. It is the second female ascent of the route after Julia Chanourdie in 2020, and simply one of the very best French female performances full stop!

When did you start trying ‘Supercrakinette’? Why the extreme challenge?

I tried it for the first time 2 years ago.

As an ultimate challenge, I wanted a route that is not too size-dependent, preferably in my style, not too far from my house… And one that motivated me! Believe it or not, despite the plethora of crags and beautiful routes in the South of France, in actual fact it’s not that easy to find one that combines it all! ‘Supercrak’ gets close, and even if I had never done a 9a before, I thought why not go for it. From very early on I realised it’s one of those routes that make you think straightaway that it’s doable, but when the time comes to link sections together, it’s a very different story… Anyway, the adventure was on!

– Can you describe for us your attempts and how you worked the route? We saw you on it last winter and you were already falling off the one-finger pocket, right?

The first time I tried ‘Supercrack’, straightaway I loved the style and the kind of effort, even though I was a million miles from sticking the move of the first crux… It’s minimalistic, it’s demanding, just how I like it!

In January 2021 I started a big phase of work on the route. By June my runs were promising. I was falling at the one-finger pocket move and thought I was close to sending, but the weather conditions played against me and I had to give up for the season. It was the first time I had to willingly leave a project aside like that, I found it hard to move on that summer: whatever I did, ‘Supercrack’ was always on my mind…

My aim was to get back into it as soon as possible, but the autumn program got disrupted. A finger inflammation forced me to stay away from holds for a month. I was only able to restart the work in December.

Getting back on it with fresh eyes proved interesting: whereas I had tried it hundreds of times, and all my methods were set with über precision, I found a new beta in the first crux. Unreal!

I had very good feelings on the 2 hardest moves, the bottom of the route was wired big time. Fairly quickly, I managed to reach my high point of the previous season. But that was far from the end!

For weeks I fell in the first crux, trying to get to that one-finger pocket. I had to make use of all my creativity to keep finding ways to progress. Come February’s end, I was in top form and I could probably have sent it then… but 15 days of rain slipped in… So I went back training.

Monday last, for the first time ever, I got past that first crux which caused me so many headaches… And I didn’t fall in the top one!!!! That perfect scenario, I had dreamt it, but the probability of it coming true was still very limited.

– In terms of beta, did you innovate or go more classic?

Even if I love coming up with new methods (for better or worse), it just so happens that ‘Supercrakinette’ is limiting in that sense. There are two ‘classic’ betas in each of the cruxes, and it’s rather ambitious to want to get out of them. Having said that, there are many subtle ways to make them work and each climber finds the details that fit their qualities, sizes and so on, better. In my case, it’s a left foot that made the difference to go get that one-finger pocket!

– In your opinion, what made the difference on your sending run, or in the last sessions?

These last months, I dedicated lots of energy trying to control all the parameters that seemed to me necessary for the send: training, rest, weather, psyche and so on… You’re always juggling between changing everything and sticking to your guns.That part of the process is the more mentally draining: for weeks, the route dictates your every action in all you do. Due to wanting to master everything, to optimise everything, I started feeling a bit trapped. Last weekend, I had a lightbulb moment: I had to reassert myself and let a bit of fresh audacity in… The lining up the stars did the rest!

– In a few words, what will you take away from the experience?

– A lot of numb fingertips (even in 20°C)
– Some weird ideas (like trying the crux with a weight belt)
– An undying love for crimpers
– Far too many kilometres by car
– Hundreds of weather forecast app reloads (despite a reliability index of 2%)
– But above all fantastic support, without whom none of it would have been possible.

Here is a long interview we published with Nolwen (in September 2021)

Crédit photo : ©Antonin Rhodes

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Fabrice Landry et Lucien Martinez re-naturalisent Supermanjoc – Fabrice Landry and Lucien Martinez climb without manufactured holds in Supermanjoc

21 avril 2022 à 09:43

Depuis un peu plus d’un an, une nouvelle pratique est apparue au secteur Supermanjoc de St-Antonin Noble Val grâce à l’impulsion de deux très forts grimpeurs, Fabrice Landry et Lucien Martinez. En effet, en concertation avec les équipeurs des voies concernées, les deux compères ont décidé de purger quelques voies dures peu fréquentées de la partie droite de la baume de certaines de leurs prises en sika, afin de rendre les challenges complètement naturels et encore plus difficiles. En effet, quelques voies de ce panneau déversant à 30° taillé au couteau de 25 mètres de développé comportaient des rebords en sika, offrant des oreilles ou des arquées à tenir pour résister à ce dévers continu sans relief. Avec l’avènement du bloc et des moyens d’entrainement, des pas de bloc jugés limite infaisables il y a 2 décennies sont maintenant réalisables, permettant l’avènement de challenges extrêmes. “Le mur de la mort” comme aiment à l’appeler Fabrice et Lucien est en train d’être petit à petit nettoyé, dans l’esprit de ce qui s’est passé il y a une décennie dans la classique niçoise de Déversé “Trip Tik Tonik”. Pour la petite histoire, dans la voie classique de ce mur, “No War More Love” 8b, équipée en 1993, Didier Raboutou avait pour sa part opté pour l’inverse, bouchant au sika une fissure dans le haut du dévers pour rendre l’enchainement plus continu et difficile. Décidément, ce mur restera ancré dans l’élitisme !
C’est donc “Memorial GS” (8b+ initialement) qui a été purgé de son sika et de nouveau libéré par Fabrice et Lucien qui proposent de réévaluer l’itinéraire à 9a, tandis que “Chicken deluxe” (8c+ initialement et non répété) a été aussi nettoyée pour devenir un projet ultime qui tournerait maintenant autour du 9a+/b. “Transpotting” (8a+), quant à lui, s’apprête à subir le même sort. Retour avec les intéressés.

– Comment vous est venue cette idée de travailler des voies dures sans les prises en sika ? Pourquoi ?
Fabrice : L’initiative vient avant tout de Lucien qui était aller rendre visite à « Chicken Deluxe » avec pour objectif initial de réaliser la voie avec les prises en sika. Heureusement, quelques prises ont cassé dès les premières montées. A partir de là, Lucien m’a contacté pour partager avec lui le processus de réalisation de voies sans leurs prises en sika. Très rapidement, notre regard s’est porté vers la ligne « Mémorial GS » qui était un 8b+ tout en sika. Mais dès le début, on s’est aperçu que des prises clefs en sika n’étaient plus présentes et ne permettaient plus de réaliser la voie telle que créée. Après quelques montées à prospecter à deux, nous nous sommes aperçus qu’il y avait une ligne naturelle 50cm à gauche de la ligne de points, alors que la ligne de sika se trouvait plutôt 50cm à droite des points. Tout naturellement, nous avons essayé de libérer tous les mouvements.
Lucien : Oui c’est ça, moi c’est justement les nouvelles voies de Fabrice au triangle qui m’ont donné envie de regrimper là, et puis c’est en voyant que certaines prises en sika ont naturellement cassé que l’idée a germé que ce serait possible sans.

– Que pensez-vous sincèrement de cette démarche initiale de sikatage de prises artificielles ?
Fabrice : Après avoir expérimenté le retrait des prises en sika, je trouve que c’est un compromis intéressant qui permet de ne pas priver l’équipeur initial d’une voie laissée à l’abandon…
Lucien : Pour la démarche initiale, je pense que ce serait absurde et anachronique de donner un avis voire un jugement sur ce qui s’est fait il y a plus de 20 ans dans un tout autre contexte. Ce qui est important, c’est qu’Eric (ndlr: Siguier, principal équipeur de ces lignes) nous encourage maintenant à enlever le sika dans les voies qu’il a équipées, ça c’est la classe. Et un autre point important, c’est que contrairement à l’époque, on a maintenant des genouillères qui nous permettent de casser un peu l’effort. Sans les genouillères on n’aurait probablement pas pu envisager de passer sans les prises taillées.

– Du coup “Memorial GS” nouvelle version (9a), c’est comment ?
Fabrice : C’est une pépite naturelle, une ligne explosive d’endurance de force très similaire dans l’effort à “A la limite de la rupture” (9a). Cela consiste en un 7c voie très à doigts de 5 mètres jusqu’à rejoindre un repos. A partir de ce moment, la partie difficile commence et ne s’arrête pas jusqu’au relais avec immédiatement un 7C bloc court, puis un 8c d’endurance de force avec une finish coquin, un jeté semi-dynamique depuis un bi doigts vers un plat qui dans l’enchainement se révèle déterminant.

Landry Martinez Supermanjoc

– “Chicken deluxe” et bientôt “Trainspotting” dans les “bacs” ? Où en sont les processus ?
Fabrice : “Chicken Deluxe” c’est une autre paire de manches, le niveau de cette voie donne l’impression que le 9a voisin est une balade de continuité.. c’est un projet dans lequel, avec Lucien, nous avons pourbut de nous investir très sérieusement cette année. Avant d’aborder la dernière voie avec deux prises en sika, “Trainspotting”, j’aimerais vous faire part du renouveau d’une partie du secteur de Super Manjoc, que nous aimons bien présenter comme « le mur de la mort ». Il faut s’imaginer, cinq voies successives dans un mur à 30° pour 25 mètres de haut avec “Chicken Deluxe” un projet en 9b, “A la limite de la rupture” et “Memorial GS”, deux 9a libérés par Lucien, “La boite de Pandore” un projet en 9a et “Trainspotting” un 8a+. Un mur avec une telle densité de voies dans ce niveau, toutes naturelles, relève du miracle.. Pour en revenir à “Trainspotting”, cette voie, cotée aujourd’hui 8a+, est presque toute naturelle, il reste cependant deux prises en sika dans la section crux. Le passage semble faisable, c’est un projet à court terme qui est à conclure pour libérer le mur de la mort de tout le sika présent ; ce serait un peu la conclusion de ce projet de renaturalisation des voies de Supermanjoc. Alors après, j’insiste, on est pas des ayatollah du dé-sikatage, on s’est permis de retirer ces prises surnaturelles pour deux raisons : des voies peu ou pas parcourues, et avec l’accord des équipeurs. J’ai pas l’intention de me balader avec un marteau et un burin ahah !
Lucien : “Chicken” rien à ajouter, c’est ultimement beau et dur. Je suis pas sur à 100% que ce soit 9b, peut-être gros gros 9a+. En résumé c’est trois 8A bloc (ou 7C+) à empiler avec un repos quasi nul entre les deux premiers et un bon entre le 2e et le troisième. Pour une prise dans “Memorial” et 2 dans “Chicken”, le sika venait au renfort de prises naturelles et on a décidé de le laisser sinon on aurait été obligés de casser les prises naturelles. Donc il restera encore 3 petites traces de sika dans le mur de la mort. Pour le reste c’est du caillou de face nord incroyable avec de petites prises totalement naturelles et super belles.

Plus d’infos sur ce sujet dans le Grimper Magazine n°219 “Dossier éthique sur les prises taillées”

Photos : Pierre Trolliet

Landry Martinez Supermanjoc

For about a year, a new practice has appeared at the Supermanjoc sector, St-Antonin, thanks to 2 strong climbers, Fabrice Landry and Lucien Martinez. With the agreement of the former bolters, they took off a number of sika holds on routes on the right of the cave in order to get harder-and natural-challenges. A few routes on this perfect 25-meter 30° overhang comprised sika holds. With the improvement in bouldering training, some boulder cruxes judged undoable 2 decades ago are now conceivable. “The wall of death”, as they name it, is cleaned up step by step, mimicking the story of “Trip Tik Tonik” in Déversé a decade ago.
“Memorial GS” was cleaned then freed by Fabrice and Lucien, receiving a 9a proposition (it was 8b+ before with the sika). Then “Chicken Deluxe” (8c+, one ascent in 20 years) was cleaned and is being worked as an ultimate 9a+/b project, and “Trainspotting” (8a+) will be the next route to be revamped. Here is a chat with Fabrice and Lucien.

Landry Martinez Supermanjoc

– How did this idea of freeing lines without sika come about?
Fabrice: The idea came after Lucien had a go at “Chicken Deluxe”, with the goal of climbing the route with the sika holds. Fortunately, some holds broke after the first attempts. So Lucien contacted me to know if I was ok to work the route with him without the artificial holds. Quickly, our attention turned to “Memorial GS” too, an 8b+ replete with sika holds. From the beginning, we noticed that some of the artificial holds had broken and the former betas were therefore not possible any longer. After a few check-out goes, we found a natural line 50cm to the left of the line of bolts, while the sika holds were 50cm to the right of it. So we tried to free all the moves.
Lucien: Yeah, it’s me, taking into account some sika holds had broken, I got the idea to get rid of them.

– What do you think about the original idea of manufacturing holds with sika?
Fabrice: After experiencing the removal of the sika holds, I think it’s an interesting compromise which doesn’t stop the bolter finishing a line…
Lucien: When it comes to the former idea, I think it would be weird and anachronistic to give an opinion or to judge acts done in another context 2 decades ago. The important thing in my opinion is that Eric (ndlr : Siguier, main bolter of these lines) now encourages us to rid the lines he bolted of all that sika, which is great! Another important point is the use of kneepads compared to the past; they allow us to rest and make the effort somewhat easier. Without kneepads we couldn’t imagine sending without the sika holds.

Landry Martinez Supermanjoc

– So, how is the new version of “Memorial GS” (9a)?
Fabrice : It’s a natural gem, an explosive power resistance line with an effort a little bit similar to “À la limite de la rupture”. It’s a very fingery 7c across the first 5 bolts until a rest. Then the difficult part starts up to the anchor, with a 7C boulder followed by a short resistance 8c and a tricky final, a dyno from a two-finger pocket into a sloper.

– What about “Chicken Deluxe” and “Trainspotting”?
Fabrice: “Chicken Deluxe” is on another level, the neighbouring 9a looks like a stamina walk when you compare the 2 routes. We will work on it seriously with Lucien this year. This wall is impressive, the ‘death wall’ with 5 routes in a 30° overhang with a potential 9b project, a 9a, another project in the 9a range called “La boite de Pandore”, “Memorial GS” now 9a and “Trainspotting”. About “Trainspotting”, it’s a nice natural 8a+ except 2 sika holds at the crux. It seems doable without them, it’s a short term project. The end of this project of turning this wall back to the mineral realm. I want to say we aren’t extremists, we kill the sika holds for 2 reasons. First these routes aren’t popular, and second it’s with the agreements of the original bolters. I don’t want to modify every route I’m trying!
Lucien: “Chicken deluxe” is a very beautiful and pure project. You need to climb 3 8A boulders, with no rest between the first and the second boulders, and a good one before the last boulder. In the case of one hold on “Memorial” and 2 on “Chicken deluxe”, sika was close to the natural hold so we left it
to not damage the natural crimp. So only 3 little sika leftovers will be left on the ‘death wall’. It’s an amazing north face cliff with some beautiful natural holds.

Photos: Pierre Trolliet

More infos on Grimper Magazine #2019 special ethic and chipped holds

Landry Martinez Supermanjoc

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Video: Solveig Korherr, La Cabane au Canada

20 avril 2022 à 10:07

En fin d’été dernier, la grimpeuse allemande Solveig Korherr était la 3ème fille à réaliser la “Cabane au Canada” au Rawyl en Suisse. Voici le video de Solveig en action dans cette voie d’endurance remontant planche déversante de 30 mètres de haut. Cette voie est connue pour être le second 9a à vue de l’histoire de l’escalade par Adam Ondra, certains répétiteurs s’accordant à dire que la voie pourrait valoir plutôt 8c+. Appréciez la belle ambiance alpine des lieux.

Last summer, Solveig Korherr was the 3rd woman to clip the anchor of “La Cabane au Canada”, Rawyl, Switzerland. Here is the video of Solveig climbing this endurance testpiece in a 30 meters wall overhang. This route is known as the second 9a onsight of climbing history by Adam Ondra, but some repetitors think it more 8c+. Watch the beauty of this alpine crag in the video below.

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Film: Friends of the Grit

16 avril 2022 à 08:47

Le grimpeur belge Siebe Vanhee visite le Peak District et rencontre des légendes Britanniques (John Dunne, Pete Whittaker, Sam Whittaker, Jim Pope, Franco Cookson, Ben Heason and Johnny Dawes). Siebe empoche au passage quelques superbes classiques de trad des lieux : entre autres “Parthian Shot”, “End of the Affair”, “Gaia”, “Masters Edge”,… Immersion grâce à ce superbe film de Andrea Cossu.

Belgian climber Siebe Vanhee discovers Peak DIstrict and meet British legends like John Dunne, Pete Whittaker, Sam Whittaker, Jim Pope, Franco Cookson, Ben Heason, Johanny Dawes). Siebe ticked some trad climbing classics : “Parthian Shot”, “End of the Affair”, “Gaia”, “Masters Edge”,…Very good film produced by Andrea Cossu.

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Maho Normand de retour aux affaires – Maho Normand back to business

13 avril 2022 à 07:23

Cela fait un moment que nous ne vous avions pas relaté les exploits du crack de Toulon Maho Normand, 16 ans. Et pour cause… Ce dernier, ennuyé par des petites blessures l’an dernier, effectue un retour en forme de manière fracassante avec pas moins de 4 voies en 8c et un 8c+ en une semaine et 5 jours de grimpe ! D’abord dans les Calanques mercredi dernier Maho réussissait son projet du moment, la rallonge de sortie de “Rastata XXL” en 8c+, quelques jours après avoir déjà empoché la classique “UFO” en 8c. S’en suivit un mini-séjour à St-Léger ce week-end avec la réussite de 4 8c (!) en 3 jours avec “Panonoramix” et “Stay Kratum” à la face Est, ainsi que “Les petits chefs du néant” et “La théorie des cordes” à Praniania.



Comment expliques-tu cet état de forme ?
Durant ces 2 dernières années je me suis souvent blessé (aux genoux et aux mains) en raison de l’alimentation au lycée et du changement de mon corps durant… Donc la motivation et l’envie étaient au plus bas. Après une reprise en falaise à St- Léger il y a d’ici un peu plus d’un mois j’ai ré-enchaîné un 8b, “Autant suspend mon vol”, et après plusieurs discussions avec des amis liées à l’alimentation et la gestion avec le lycée, je me suis bien remotivé à commencer à bien m’entraîner et à bien manger ! Et j’ai tout de suite vu le changement car une semaine après je ré -enchaînais un 8b+. Après ces deux belles croix, je me suis fixé des objectifs et ma motivation n’a cessé d’augmenter ! Après cela j’ai fait des croix tous les 3 jours, 8b+ au premier puis 8c puis encore un 8c et puis un 8c+ avec “XXL” en 4 séances. J’ai donc vraiment vu les progrès rapidement en falaise comme en entraînement. J’ai régulé mon alimentation et arrêté de manger au lycée et cela m’a fait perdre beaucoup de poids. En quelques semaines j’ai perdu 5 kilos, et je l’ai tout de suite ressenti dans ma grimpe ! Ce week-end le but était d’enchaîner au moins un 8c et cela a été chose faite au 2e essai de la première journée avec “Les petits chefs du néant”, puis ensuite les 2 autres jours les croix se sont succédées avec des beaux combats en récompense.

Tu mangeais si mal ? Qu’as-tu changé dans ton alimentation en particulier ?
Oui, très gras, je crois que pendant 2 années consécutives je n’ai pas arrêté de manger des paninis et des frites tous les midis, plus des sucreries en dessert ! Je crois que mon corps n’a pas trop aimé… J’ai donc dans un premier temps totalement arrêté d’aller à cette cafétéria et de manger des bons plats comme des salades, des légumes et de manger des protéines car j’avais de plus en plus de carences assez importantes en fer. Maintenant je mange juste équilibré et normalement sans trop de restriction, juste je me fais plaisir de temps en temps.

Photo de couverture : Dor Roda

Maho Normand – XXL 8c+

It has been a while since we last spoke about Maho Normand’s feats, the 16 y-o young gun from Toulon, France. Maho, crippled with injuries last year, has made an impressive come-back : four 8c and one 8c+ in one week! First in the Calanques last Wednesday, Maho clipped the anchor of his current project, “XXL” 8c+, after sending the classic 8c “UFO” a few days ago. Then he took a short 3-day trip to St-Léger du Ventoux with 4 8c in 3 days: “Panonoramix” and “Stay Kratum” in East face, “La théorie des cordes” and “Les petits chefs du néant” in Praniania.

How do you explain this current shape?
During the last 2 years I was often injured (knees and hands) related to my high school diet and the changes in my body… So motivation was at its lowest… After a come-back in St Léger a month ago I was back in the 8b range, and after several discussions with friends related to food and management of school, I re-motivated myself to start training well and eating well! And I immediately saw the impact because a week later I sent an 8b+ again. After these two beautiful sends, I set myself goals and my motivation kept increasing! After that the ticks happened every 3 days or so, 8b+ 2nd go then 8c then another 8c and then an 8c+ with “XXL” in 4 sessions. So I really saw the progress quickly outdoors as well as in training. In my high school, there is a lot of bad foods, so I stopped eating there and I dropped a lot of weight, 5kg in a few weeks, and I felt a lot better in my climbing!
This weekend the goal was to send one 8c and it was done on the 2nd try of the first day, then the other 2 days the sends followed one after the other, with beautiful fights as reward.


Did you eat that badly? What did you change in your diet in particular?
Yes, a lot of bad fats, I think that for 2 consecutive years all I ate at lunchtime were paninis and french fries, plus sweets for dessert! I think my body didn’t like it too much… So at first I completely stopped going to this cafeteria and started eating good food such as salads, vegetables and proteins because I also had quite a significant iron deficiency. Now I just eat a balanced diet, normally without too many restrictions, with a few rare pig-out meals.

Cover Pic: Dor Roda

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Video: Adam Ondra, Bomba 9b & Bombardino 9a+/9b

12 avril 2022 à 07:35

Adam Ondra revient dans une superbe video sur quelques premières ascensions établies en février dernier à Hotel Olivo, Bus de La Stria, Arco (Italie). Retrouvez le prodige tchèque dans “Bombardino” 9a+/b (équipé par Alfredo Weber) qui propose une intensité inouïe et “La Bomba” 9b un extension de cette première qu’il avait équipé il y a 10 ans sur un superbe calcaire bleu et gris. Deux King lines majeures à découvrir en images !

Adam Ondra bout this lastest video:
A perfectly cut, steep and exposed line in the vicinity of Arco (Italy) with perfect blue and grey limestone and impeccable tufas, has attracted me since I first noticed it. In 2012, I could bolt the last great line to the right of the wall. “A series of 3 beautiful tufa features, with just enough holds in between them. But once the last tufa finishes, it remained a mystery. I bolted it, but I could not really think of any sequence to make that section climbable. I abandoned the project, and 10 years later, I was back to see if something had changed. With a new perspective and experience, I could finally see a way how to pass through this section while I got also distracted by a bit easier variation, which turned out to be not easy at all.  Watch the story of “Bomba” 9b, and it’s a slightly easier variation of “Bombardino” 9a+/ 9b in the new video! Featuring also Jakob Schubert, Pietro del Pra and Alfredo Webber. It was a great process of spending there great days with my friends, bolting together, being motivated to deal with often freezing conditions, and sharing the beta. Big thanks go to everybody who was part of the process!”

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Toru Nakajima répète Epitaph et propose 8C+ – Toru Nakajima repeats Epitaph and gives V16

9 avril 2022 à 16:21

Toru Nakajima a répété cette semaine le panneau à arquées de Dai Koyamada “Epitaph” (initialement 8C, ouvert en 2009) à Hourai et propose une réévaluation du passage à 8C+. En effet, peu de temps après la seconde ascension du bloc par Ryuichi Murai en 2017 (vidéo ci-dessous), la prise clé avait cassé et le bloc déclaré quasi impossible. En mars dernier, Toru s’y colle et surprise, trouve le crux pas si infaisable que cela grâce à un gros talon gauche. Après 9 séances, il parvient à réaliser le crux du bloc dans l’enchainement mais se blesse légèrement au genou suite à l’essai, ayant réalisé un gros crochet de talon pour le réaliser. Après un peu de repos et avoir laissé passé une fenêtre de mauvais temps, Toru réalise enfin le bloc à la 13ème séance, après 4 séances supplémentaires. C’est donc la 3ème ascension du bloc et la 7ème proposition de ce niveau au Japon, qui devient un des endroits de la planète les plus fournis en matière de haute-difficulté en bloc naturel, en plus d’avoir de très nombreux et talentueux spécialistes. Avis aux amateurs…

Toru Nakajima just repeated this week Dai Koyamada’s crimp testpiece “Epitaph” (originally graded 8C, opened in 2009) in Hourai with an 8C+ upgrade. Few times later Ryuichi Murai’s second ascent in 2017, the key hold broke and the boulder was known impossible. Last week Toru checked it and surprise, found another beta for the crux with an insane heelhook. After 9 sessions, he could stick this move from the beginning but fell just after. He needed 4 more sessions after a knee injury due to the hook and a bad weather window before completing it, at his 13th session. It’s the third ascent of the boulder and the 7th 8C+ boulder of Japan, a country with numerous hard bouldering problems in addition to tons of strong and talented climbers. To be continued…

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Lucien Martinez conquiert Papichulo – Lucien Martinez conquers Papichulo

4 avril 2022 à 07:52

Quatre semaines à Oliana pour travailler “La Dura Dura” (9b+, Nico Pelorson) et “Fight or flight” (9b, Lucien Martinez) tel est le mois de mars programmé par les deux compères en Catalogne. Lors des derniers jours du séjour, c’est Lucien qui se distingue avec la réalisation de son “projet secondaire”, la King line classique de “Papichulo”, 50 mètres d’un calcaire bleu magnifique. Après plusieurs réalisations dans le 9a et peut-être en point d’orgue “3 degrees of separation”, Lucien coche ici son potentiel premier 9a+.

– Bravo pour “Papichulo”. Tu as essayé longtemps ? Projet secondaire ? comment ça s’est passé en gros étape par étape ?
Oui j’ai essayé longtemps, j’ai commencé à monter dedans il y a 4 ans. Et au final j’ai aucune idée du nombre de séances mais ça doit faire beaucoup. Par contre c’était toujours mon projet secondaire de fight or flight et j’essayais quand les condi étaient pas suffisamment bonnes (c’est à dire trop chaudes pour taper des essais dans fof). Avant cette année, c’était presque que des montées de travail irrégulières et j’avais jamais été en situation de taper des run d’enchaînement. Ce mois de mars idem, j’ai essayé les jours ou il faisait chaud et j’ai compris dès les premières montées que j’avais un coup à jouer. Il continuait de faire (relativement) chaud alors j’ai insisté dedans et ça a fini par faire.

– Cette voie fait partie d’une trilogie de King Lines en 9a+ avec “Biographie” et “La rambla”. Tient-elle son rang selon toi ?
C’est vrai qu’au niveau historique Papichulo est un peu moins prestigieuse que les deux autres. Mais au niveau de la qualité aucun doute qu’elle tient sont rang. C’est une voie de 50m dans un mur impressionnant et sur un caillou de qualité exceptionnelle (à part le socle de départ). C’est une vraie King Line.

– Un mot sur le niveau. Est-ce ton premier 9a+ ?
Épineuse question ! Cette voie, c’est une épreuve de continuité dans laquelle il faut empiler des sections de rési séparées par des repos plus ou moins bons. Après un socle bien violent de 8m en 8b et un repos total assis sur une vire, il faut faire une section très très rési en solide 8c qui débouche sur un repos vraiment pas bon du tout. Et toute la clef de la voie est de réussir à repartir de ce “repos” suffisamment frais pour faire un 7A bloc assez demandeur en influx. Et ça, c’est quand même dur, sachant qu’après il y a un repos un peu meilleur (mais pas très bon quand meme) et qu’il faut encore se frapper un 8a+ ou 8b de rési très daubant. Tout ça pour dire que c’est typiquement une voie que tu n’as aucune chance de faire si tu n’es pas très forme, mais que les gens très en forme peuvent faire assez facilement. Selon moi, pour la dimension de continuité et pour la dimension mentale (c’est super éprouvant de devoir empiler toutes ces sections sans faux pas) je pense que c’est un petit cran plus dur que toutes les voies que j’ai déjà faites, y compris “3 Degrees of Separation” (qui est un très gros 9a selon moi). Donc je pense que Papichulo est un minuscule 9a+, mais qu’elle ne mérite pas d’être décotée. Donc oui, mon premier 9a+.

– Comment t’entraines-tu spécifiquement pour ces voies extrêmes, toi qui résides relativement loin des falaises et des voies de haut niveau ?
Je me suis entraîné très sérieusement ces derniers mois. Principalement à base de séances de doublettes à la salle de voie de Karma et de séances de rési sur le pan de la salle Blocage.

Et “Fight or flight” dans tout cela ?
Ça restait l’objectif principal de ce séjour à Oliana. Et ça a raté. Au moment où j’ai fait Papichulo, je me suis senti tellement en forme que j’ai cru que je pourrais la faire. D’autant qu’à la fin du trip on a eu un créneau de deux jours d’une collante exceptionnelle. Il faisait 6-7 degrés avec des rafales à 70km/h de vent du Nord. Je me suis dit cette fois c’est la bonne et en fait non. J’avais le niveau physique pour faire mais 0 marge. Ça me mettait dans la situation où je devais absolument sortir le run parfait et j’ai pas réussi (même si c’était vraiment proche). Je suis très déçu mais maintenant mon histoire avec cette voie va plus loin que l’escalade, je peux pas abandonner ! Il faut que je trouve la solution pour réussir un jour.

– D’autres coches à Oliana pendant ce mois ?
Nico il a fait Joe Blau et Blanquita, les 2 8c+ classique de la falaise. Pour l’anecdote, avant nos run dans les voies, on s’amusait à donner nos pourcentages de chance de réussite. Eh bien avant d’enchaîner Joe Blau, il avait annoncé 2% et avant Blanquita, il avait annoncé 90%. Comme quoi il faut toujours y croire !

– Ton compère Nico Pelorson a-t-il ses chances dans “La Dura Dura” ?
Clairement ! Il a tellement la marge dans les mouvement qu’il a une chance c’est sûr. Après, la première partie c’est un énorme défi d’endurance de force, et puis il faut être surafuté en récup/conti pour empiler la deuxième. Donc il va devoir entraîner très sérieusement ces filières pour concrétiser. Mais il n’y a aucun doute sur le fait qu’il peut la faire l’an prochain.

Photos: WilliClimb

Lucien Martinez Papichulo

Four weeks to work “La Dura Dura” (9b+, Nico Pelorson) and “Fight of Flight” (9b, Lucien Martinez), here is the month of March of the 2 French guns in Catalunya. During the last days of the trip, Lucien could finish his second project with the 50 meters King Line “Papichulo” on a superb blue limestone. After a lot of sends in the 9a range under his belt and highlight with a rare repeat of “3 degrees of separation”, Lucien ticks here his first 9a+.

Congrats for “Papichulo”. Have you tried it for a long time? Secondary project? How did it go step by step?
Yes, I tried for a long time, I started to work it 4 years ago. And in the end I have no idea of ​​the number of sessions but it must be a lot. On the other hand it was always my secondary project of “Fight or flight” and I tried when the conditions were not good enough (ie too hot to put tries in fof). Before this year, it was almost only irregular work and I had never been in a position to put tries for the send. This month of March ditto, I tried the days when it was hot and I understood during my first goes that I had something to do. It continued to be (relatively) hot so I insisted in it and it ended up with the send.

– This route is part of a trilogy of King lines in 9a+ with “Biographie” and “La Rambla”. Does it stand its rank according in your opinion?
It’s true that acording to an historical side, Papichulo is a little less prestigious than the other two. But in terms of quality, there is no doubt that it holds its rank. It is a 50 meters route in an impressive wall and on a rock of exceptional quality (apart from the start). It’s a real King Line.

– A word about the grade. Is this your first 9a+?
Tricky question! This route is a test of stamina in which you have to link some sections of resistance separated by more or less good rests. After a very violent start of 8m in 8b and a total rest sitting on a ledge, you have to do a very very resistant section (solid 8c) which leads to a bad rest. The key to the route is to leave this “rest” fresh enough to do a 7A boulder that requires a lot of power. And that’s still hard, knowing that afterwards there is a little better rest (but not very good anyway) and that you still have to finish with an 8a+ or 8b of very resistant and pumpy. It’s typically a route that you have no chance of send if you are not very fit, but if they are fit people can do quite easily. In my opinion, for the stamina testpiece and for the mental dimension (it’s very demanding to have to link all these sections without mistakes) I think it’s a little bit harder than all the routes I’ve already done , including “3 degrees of separation” (which is a really big 9a in my opinion). So I think “Papichulo” is a low end 9a+, but it doesn’t deserve to be downgraded. So yes, my first 9a+.

– How do you train specifically for these extreme routes, you who live relatively far from crags and extreme routes?
I’ve been training very seriously over the past few months. Mainly based on double routes sessions in a lead wall and resistance circuits in a bouldering gym.

– And Fight or flight in all this?
That remained the main objective of this stay in Oliana. And I failed. When I did “Papichulo”, I felt so good I thought I could do it. Especially since at the end of the trip we had an exceptionally sticky two-day window. It was 6-7 degrees with gusts of 70km/h wind from the North. I said to myself this time it’s the good one and in fact not. I had the physical level to do but no margin. It put me in the situation where I absolutely had to make the perfect try and I didn’t succeed (even if it was really close). I’m very disappointed but now my story with this route goes beyond climbing, I can’t give up! I have to find the solution to succeed one day.

– Other ticks at Oliana during this month of climbing?
Nico he did “Joe Blau” and “Blanquita”, the 2 classic 8c+ of the crag. For the record, before our goes in the routes, we had fun giving our percentages of chance of success. Well before sending “Joe Blau”, he had announced 2% and before “Blanquita”, he had announced 90%. You always have to believe in your chances!

– Does your friend Nico Pelorson have a chance in “La Dura Dura”?
Sure! He has a lot of margin in the moves so he has a chance, that’s sure. Afterwards, the first part is a huge strength endurance challenge, and then you have to be super fit in resistance and stamina to send the second. So he will have to train these sectors very seriously in order to be close. But there’s no doubt that he can do it next year.

Photos: Williclimb

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