🔒
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierFanatic Climbing

Nicolas Moineau dans sa quête du 8a – Nicolas Moineau on his way to 8a

9 avril 2021 à 15:36

Nicolas Moineau est toujours à fond, et se lance dans la quête du 8a ! Le champion du monde déficient visuel vient de réaliser une nouvelle coche dans sa falaise fétiche de St-Géry dans le Lot avec “Les frères tapent dur”, un 7c de 20m en léger dévers sur croutes au secteur “baston à la maison”. Un pas intermédiaire avant de se lancer un défi ultime : réaliser une voie en 8ème degré. On rappelle que l’an dernier il avait déjà réalisé du 7c+ avec “Allez retour pour une mèche”.

“J’ai choisi cette voie parce que à priori le profil me convient bien. Je trouve plus facilement les prise sur du rocher plat et pas trop sculpté. Et en plus , détail pratique important pour moi, il y avait moyen d’installer la moulinette facilement pour le travail de la voie. Donc la phase de repérage m’a pris 7 séances à raison de 2 montées par séance et au moins 2 jours de cicatrisation à chaque fois tellement ça broute les doigts. Et le 7 avril, je savais que j’allais commencer à taper des runs. Je n’y étais pas allé pendant une semaine, je me sentais frais, j’avais les doigts tout neufs et j’ai fait l’essai parfait qui m’a permis de clipper le relais du premier coup. Franchement, je prenais ça comme un projet intermédiaire en attendant de trouver la motivation pour démarrer un chantier en 8a mais je ne m’attendais pas à le faire si vite. Du coup je cherche toujours la voie qui me conviendra pour entrer dans le 8ème degré.”

Ton assureur te guide-t-il au mieux comme en compétition ou tu grimpes à l’intuition en te fiant à tes sensations ?
D’une part le guidage sur le rocher est beaucoup moins précis que sur le plastique, et c’est même impossible du fait que les prises sont peu visibles. Il arrive quand même qu’on mette un trait de magnésie pour que mon assureur puisse me guider sur certaines prises. Pour les voies après travail, la mémorisation est plus importante que le guidage.
D’ailleurs c’est en partie pour ça que je fais surtout des voies après travail, cela me rend plus autonome et moins dépendant du guidage.

Photos : Nina Bahsoun

Nicolas Moineau dans Les frères tapent dur 7c

Nicolas Moineau, always at the top, guided by the quest to climb 8a! The paraclimbing word champion visual impairment just did another tick on his home crag, St-Géry, Lot France. Nico climbed “Les frères tape dur” a 20 meters slighty overhanging route on crimps in “Baston à la maison” sector. An intermediate step before to start an ultimate process: send a route in the 8th grade. Remember last year he climbed his first 7c+ with “Allez retour pour une mèche”.

“I choose this route because the style suits me well. I found easily the holds on walls without sculpted rock. And good point for me, it was possible to put the top rope easily for working the moves. So the scoping period took me 7 sessions with 2 goes everyday. I needed 2 days for reconvering my finger skin, it’s quite painful. On April 7th, I knew I was ready to make tries in lead. A week of rest, fresh skin, I did the perfect go and I clipped the anchor at my first real attempt. For me, it was an intermediar step before finding the motivation to start an 8a project so I didn’t expected to send the route so quickly. So I’m always searching for a route that suits me to reach in the 8th grade in climbing.”

Does your belayer guide you as well as possible as in competition or do you climb intuition by trusting on your feelings?
On the one hand, the guidance on the rock is much less precise than on plastic, and it is even impossible because the holds are not very visible. It does happen that you put a tickmark so that my belayer can guide me on some moves. For redpointing, memorization is more important than guidance.
In fact, that’s part of why I mostly do redpoint, it makes me more independent and less dependent on guidance.


Pics: Nina Bahsoun

L’article Nicolas Moineau dans sa quête du 8a – Nicolas Moineau on his way to 8a est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Kuba Novotny : Apprendre à marcher pour mieux grimper ? – Kuba Novotny: Learn to walk to optimize your climbing?

11 avril 2021 à 16:57

Vous vous rappelez la vidéo de Reelrock où Adam Ondra écoute un vieil homme en blouse blanche lui expliquer comment marcher ? Bien sûr, les passages de visualisation “explosants” ont davantage marqué les esprits, mais la visualisation n’a rien de nouveau. Ce qui est novateur, par contre, est de découvrir que le meilleur grimpeur du monde a dû réapprendre à marcher pour enchainer le premier 9c de l’histoire. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?! Pour en savoir plus, un des nos rédacteurs, Denis Lejeune a approché Kuba Novotny.

“Kuba est très sympa et entraine un de mes amis mais, plus important pour nous ici, il a étudié avec Dr Čumpelík – l’homme à la blouse blanche de ReelRock – et travaille avec des sportifs professionnels dans différents sports. Et oui, il a aussi collaboré avec Adam Ondra.”

– Ahoj Kuba, merci de prendre le temps de me répondre.
Avec plaisir.

– Avant toute chose, tu peux donner un nom à l’espèce de magie que tu pratiques ?
Cela s’appelle “kinésiologie développementale’.

– Joli nom… De quoi s’agit-il au juste?
C’est étroitement lié aux neurosciences parce que, quand tout est dit, le cerveau est l’outil qui gère nos mouvements, et joue donc un rôle crucial pour nous rendre plus fort, ou rendre nos entrainements plus efficaces. La différence principale entre notre vision de l’entrainement et l’idée classique est que l’objectif de cette dernière est de rendre les muscles plus forts. Cela dit, la force dans le mouvement de grimpe n’est pas la somme de la force de tous nos muscles. C’est le cerveau qui gère chaque mouvement, qui dit quel muscle doit être activé, avec quelle intensité et dans quelle direction, et on l’oublie trop souvent. Dans le mouvement “conscientisé”, le muscle travaille pour la chaine de soutien. Par exemple, certains grimpeurs “élite” renforcent les abdos qui travaillent quand on tire vers le haut. Malin, puisque c’est la direction générale en escalade. En voyant ça, d’autres grimpeurs pourraient se dire : “c’est bien ça, je vais aussi renforcer mes abdos.” Mais leur coordination n’est pas aussi bonne à cause d’une sollicitation moins efficace de l’ensemble de leurs soutiens, et ils finissent par renforcer les abdos qui tirent vers le bas, ce qui nuit justement au mouvement qu’ils veulent améliorer. Au final ils vont affaiblir leurs bras, ce qui signifie qu’ils ont plus de chances de blesser leurs épaules, leurs coudes et leurs doigts. Ainsi que l’a dit Alex Huber dans un entretien avec un magazine tchèque il y a quelque temps : “J’ai l’impression d’être fort après de la poutre, ce qui est cool, mais l’escalade ce n’est pas être suspendu. En gros, c’est une évolution sur des murs déversants, soutenue par les pieds et les orteils. Ce qui veut dire une coordination totalement différente. Aujourd’hui je constate que mon avis est le bon. Quand je me compare sur poutre aux grimpeurs actuels du Frankenjura, je n’ai aucun espoir. Mais je suis plus fort sur le rocher. Donc je continue à penser que la suspension ne veut rien dire. Il faut acquérir une coordination spécifique du corps. L’influence de la poutre s’arrête à la poitrine, alors que les system boards descendent jusqu’en bas.” À mon avis, on peut faire de la poutre ou des suspensions et engager le corps dans son ensemble, mais c’est très difficile. À part ça, tout à fait d’accord avec Huber.

– Je croyais que les neurosciences aidaient les sportifs à améliorer leurs prises de décision dans des situations rapidement changeantes, ou raccourcir leurs temps de réaction. Quel est le rapport, tu peux m’éclairer ?
Bien sûr. Disons que tu veux devenir plus fort sur réglettes : tu vas commencer par te suspendre pendant 3-7 secondes sur des réglettes aussi petites que possible. Ça va envoyer des signaux à ton cerveau, qui vont le forcer à renvoyer des signaux encore plus forts à tes doigts. C’est le principe de base de l’entrainement classique. Mais on oublie les signaux que les doigts renvoient au cerveau, et si tes doigts, tes coudes, tes épaules ou omoplates ne sont pas bien placés (si mes omoplates sont dans la mauvaise position, ou si je suis voûté) cette information sera celle-ci : ne me renvoie jamais plus ces signaux, ou tu détruira tes articulations ou autres tendons. Par conséquent, les résultats de l’entrainement dépendent fortement d’une bonne posture de tout le corps. Par exemple, un kayakiste tchèque a amélioré son coup de pagaie de 100-110 watts à 130-140 après deux semaines de pratique au sol en position statique et un travail de rotation des côtes.

– Les côtes ?!?
Tu n’as pas idée.

On dirait de la bio-mécanique du futur…
D’un point de vue évolutionniste, notre corps est fait pour courir, marcher et les génuflexions. Du coup, si on fait ça bien et qu’on ne tombe pas d’une falaise ou autre chose du genre, notre système musculo-squelettique (os, articulations, muscles, tendons connectés aux muscles) devrait s’en tirer sans gros problème jusqu’à nos 100 ans. On peut aussi faire bien d’autres mouvements de la bonne façon, mais pour ça il faut obéir aux “lois physiologiques”, qui sont communes à tous nos mouvements sains. La clef pour bien comprendre ce point est que le corps fonctionne à partir d’une paire contralatérale de membres de station debout et de marche, ainsi que la rotation de la colonne thoracique – qui est là pour basculer le centre de gravité sur la jambe en appui. Donc, au plus basique, la locomotion humaine (la marche en avant) est simple : se tenir debout sur une jambe. Mais plus la posture est bonne, moins on a besoin d’énergie pour faire basculer notre poids sur la jambe en appui. Et voilà, tu as la définition de l’efficacité du mouvement. Quand Adam Ondra a amélioré la rotation de ses côtes, ça a eu un énorme impact sur ses performances en poutre. C’est ça qu’il travaillait avec le Dr Čumpelík dans la vidéo que tu mentionnes : apprendre à connecter les mains, les pieds et les côtes dans la marche, pour qu’il puisse l’appliquer en escalade.

– Ok, donc si je comprends ce que tu dis c’est qu’on ne devient pas plus fort en faisant des tractions à un bras, mais en améliorant la technique de la traction ?
Tu peux t’améliorer des deux façons. Tout dépend du niveau de ta technique sur tel ou tel exercice. Écoute, la plupart de ce qu’on sait de la technique en escalade vient des grimpeurs et de coaches “classiques”, donc sans une intelligence profonde du mouvement au niveau physiologique, ou des stratégies que le cerveau met en place pour gérer le mouvement. Par conséquent cette connaissance pratique marche plus ou moins. Parfois ça peut donner un gain de performance rapide, mais sur le long terme ça mène aussi souvent à des blessures, voire à des plateaux dans ta progression, qui t’empêchent d’atteindre le niveau que tu pourrais viser si tu te servais plus justement de ton corps.

– Si je te saisis, tu dis qu’en respectant la façon optimale d’utiliser son corps, en termes physiologiques, on peut améliorer sa conti, sa rési et sa force ?
Complètement. Parce que le résultat de ton entraînement de toutes ces choses dépend de l’efficacité de tes mouvements.

– Est-ce qu’on parle au moins un peu de gainage ici ?
Il y a souvent beaucoup de muscles faibles dans le gainage des sportifs, et ils doivent les travailler. Donc dans ce sens de “gainage”, je suis d’accord. Mais dans notre façon de voir les choses, un gainage déficient correspond à l’output. Si les muscles de ton gainage sont faibles, c’est parce que tu ne les utilises pas dans ton mouvement. Si tu changes ton mouvement dans le bon sens, ces muscles vont commencer à travailler et donc se renforcer. Traditionnellement, on pense que si on renforce ces muscles (séparément du mouvement) le cerveau commencera à les utiliser. Mais ça n’est pas comme ça que fonctionne le cerveau. Le cerveau, voici comme il fonctionne : il rassemble des informations sur la tenue du corps dans son entier, et à partir de là créé un “patron de mouvement” qui correspond à la situation actuelle, après quoi il envoie des instructions aux muscles pour exécuter les mouvements. Par conséquent, si tu veux ajouter des muscles à ce “patron de mouvement”, il te faut changer l’input de l’information sensorielle, c’est-à-dire changer l’idée-même du mouvement. La majorité de l’input de cette information sensorielle vient des paumes et des pieds, du coup la façon dont tu les utilises est cruciale pour le mouvement. Si tu essaies de changer la façon dont les muscles de ton gainage travaillent en les renforçant isolément, du point de vue neurologique tu es en retard, parce que le patron que suivent tes mouvements est déjà gravé dans ton cerveau. Pour être plus précis : si tu te concentres sur le bout de tes petits doigts, dans un monde parfait tes épaules devraient enclencher un mouvement de rotation externe et ta respiration monter dans ta poitrine, ce qui signifie que le travail des muscles de ton gainage a changé. Si par contre tu te concentres sur le bout de tes pouces, tes épaules devraient enclencher un mouvement de rotation interne et ta respiration se déplacer vers ton ventre. Bien sûr tu peux obtenir des gains en renforçant ton gainage pour lui-même, mais ce n’est pas le plus efficace. Je sais parfaitement que ce n’est pas facile à comprendre avec des mots, mais dès que les mesures de confinement changent je te montrerai tout ça sur ton corps en une minute. J’aime montrer aux gens comment atteindre leurs objectifs de performance, tout en leur évitant des années de douleur au niveau musculo-squelettique.

– À ce sujet, j’ai remarqué que ton site, KubaNovotny.cz insiste beaucoup sur la notion de prévention de blessure.
Oui, pour la simple raison que la performance et la prévention de blessure vont main dans la main en kinésiologie développementale. Ce ne sont pas deux choses distinctes, mais bien la même. Par exemple, le kayakiste tchèque avec lequel je travaille : lors du premier mois de notre collaboration, sa performance s’est améliorée de 20%, mais sa douleur au dos a aussi disparu. Ceci étant, ça va encore plus loin : ce n’est pas juste que tu deviens meilleur et que tu évites de te blesser ; si tu améliores ton “patron de mouvement”, tu vas aussi améliorer ta récupération, puisque de nouvelles hormones sont envoyées à ton cerveau et permettent à ton corps de récupérer plus vite après tes entrainements.

À ce moment de notre entretien, je suis abasourdi. À une époque où tout le monde semble obnubilé par les plus minuscules marges de progression, je me gratte la tête en me demandant pourquoi la kinésiologie développementale n’est pas encore un sujet de discussion chez tous les entraineurs. Si on peut améliorer 1) notre performance, 2) notre récup et 3) le temps qu’on passe sans blessure, comment se fait-ce qu’elle ne fait pas partie intégrante des recettes de base de chaque entrainement possible et imaginable ?! Est-ce le futur de l’entrainement, du coaching ? Est-ce que le Dr. Čumpelík et ses étudiants, dont Kuba, sont simplement trop en avance sur leur temps ? Tout ça me rappelle un autre athlète tchèque, qui révolutionna l’entrainement à son époque : Emil Zatopek, le coureur de fond et demi-fond, a en effet mis les intervalles en vogue.

La question se pose donc : la kinésiologie développementale est-elle l’avenir ?
Je n’ai pas de boule de cristal. Mais je peux confirmer que ça ne fait pas partie du mainstream, et ça ne sera d’ailleurs probablement jamais le cas. J’ai passé 500 heures à étudier cette discipline avec Dr. Čumpelík, et quatre fois plus à m’y intéresser par moi-même, et je suis encore loin de tout comprendre. Le mouvement complexe est… très compliqué! Le problème principal tient au fait que, comme on le voit dans cet entretien, il s’agit d’une connaissance qui passe mal en texte et même en vidéo. Tant que ton corps ne fait pas concrètement pour lui-même l’expérience d’un nouveau niveau de qualité dans le mouvement, tu ne peux pas réaliser ce que ça change, et combien c’est utile. Cela dit, 41 coachs, docteurs et physiothérapeutes prennent part à mon programme annuel (2 heures hebdomadaires), donc il y a de l’intérêt pour la discipline.

– Je peux voir un léger problème pour les grimpeurs (et autres sportifs), c’est que ta discipline ne ressemble pas à ce qu’ils ont l’habitude de considérer comme un “entrainement”. Plutôt comme du yoga ou de la physio, mais la physio est rarement prise pour de l’entrainement. C’est aussi la raison pour laquelle la technique est souvent délaissée, parce que ça ne fait pas suer et souffrir. Et pourtant, on sait aussi que ça apporte son lot de récompenses plus tard…
Oui, c’est en effet un point faible. Mais de notre point de vue, soit tu veux t’améliorer et faire ce qu’il faut, soit tu veux juste t’exploser et être courbaturé le lendemain. Ce qui est tout aussi valide, certains veulent juste s’amuser et se changer les idées après une journée de bureau. Mais si tu veux continuer à progresser et que tu es prêt à y mettre ce qu’il faut, je me ferai un plaisir de te montrer comment hisser ta grimpe au niveau supérieur. Et au fait, je ne l’ai pas mentionné mais une fois que tu améliores ton mouvement, tu peux travailler encore plus dur. Exemple : après 2h d’entrainement, mon kayakiste n’en pouvait plus, la pagaie lui tombait des mains, il était détruit. Après notre travail sur la rotation de ses côtes il pouvait en faire 40 minutes de plus, et donc fatiguer son corps en entier, pas simplement ses avant-bras.

– Hallucinant !
Encore une chose. Il y a deux zones d’apprentissage : celle d’apprentissage justement, et celle de la performance. Avec les jeunes, il est important de développer la première, pour qu’ils puissent plus tard en bénéficier dans leurs performances. Pour les athlètes à leur pic, il faut trouver le bon équilibre entre apprentissage et performance dans leur entrainement. Ce qui est unique dans cette approche est qu’on peut ajouter davantage de qualité dans la zone d’apprentissage, pour que ça soit encore plus bénéfique.

– Pfiou, tellement de choses à intégrer… Ça m’en met plein la vue. Mais bref. Tu n’entraines pas que les athlètes pro cela dit, donc quelles sont les différences principales entre eux et nous ?
Comme je le disais plus tôt, les sportifs de haut niveau sont capables d’intégrer la nouveauté beaucoup plus rapidement que nous, donc le temps nécessaire à l’absorption de l’information est une de ces différences. Ils n’ont souvent besoin que de quelques répétitions pour les faire leurs, alors que nous on a plutôt besoin de plusieurs semaines voire mois.

– Et pour ce qui est des blessures, il en va de même pour eux et nous ?
Bien sûr, les blessures sont individuelles, mais en même temps on peut dire qu’il existe à peu près 90% de blessures communes chez les gens qui viennent me voir.

La conclusion de Denis
Ah ah, tout ceci me rappelle Dave McLeod et son livre “9 grimpeurs sur 10 font les mêmes erreurs”. Les grands esprits etc…
Ainsi que le dit Kuba, il est difficile de saisir combien la kinésiologie développementale peut apporter à la performance. Pourquoi ? Parce que, en partie, elle nous force à sortir de nos habitudes de faire et de penser. J’allais dire “nous, en Occident”… Et c’est vrai que de par la façon dont cette discipline considère le corps comme un vrai tout et pas juste des membres collés ensemble par accident, elle se rapproche d’une perspective plus orientale, plus totalisante. C’est pourquoi je n’ai pas été surpris d’apprendre que le Dr. Čumpelík fait du yoga depuis plus de 40 ans.

Le meilleur moyen d’aider le lecteur à visualiser ce qu’est la kinésiologie développementale est peut-être de revenir à une de mes premières rencontres avec lui. Il assurait un ami et, sachant qu’il avait plusieurs autres séances de coaching après, je lui ai demandé pourquoi il ne portait pas de lunettes d’assurage. Il m’a répondu qu’il n’en avait pas besoin, à quoi je rétorquai en rigolant “c’est parce que tu es encore jeune”. Non. Il m’expliqua ensuite que lever la tête n’est pas nécessairement synonyme de mal de cervicales, mais pour ça il faut comprendre comment engager la chaine musculaire qui soutient la tête. Et pour ça, la meilleure solution consiste à écarter les coudes du tronc. De cette façon vous engagerez les muscles du dos, qui à leur tour contracteront les muscles à l’arrière de votre cou. Maintenant, quand vous levez la tête vous ne vous appuyez pas seulement sur les vertèbres de votre cou – ce qui met tout le stress d’une position tout sauf naturelle sur une petite partie fragile de votre corps – vous utilisez votre haut du corps dans son entier pour soutenir votre position. Résultat: moins de traumatismes du cou, pas de douleur, et renforcement musculaire.

Ça peut sembler trivial, il s’agit “juste” d’assurage. Mais imaginez ce que cette façon de penser/comprendre/faire peut apporter à la grimpe elle-même! Si vous arrivez à relier tous les points physiologiques et squelettiques ensemble de la plus façon le efficace, donc cohérente, donc naturelle possible ? À mes yeux, c’est de l’or en barre !

Photo de couverture : Bernardo Gimenez

Adam Ondra se tord dans Silence 9c
Cover Pic: Bernardo Gimenez

Do you remember the ReelRock short where Adam Ondra is listening to an old white-coated man telling him how to walk? Sure, the ‘very pumpy’ visualisation episodes grabbed the limelight, but to be fair visualisation is nothing new. What is fairly new is that the best climber in the world should relearn to walk in order to send the first 9c in history. What was that about? To find out more, one redactor of our editorial team, Denis Lejeune got in touch with one Kuba Novotny.

“Kuba is a nice chap who coaches a friend of mine, but more importantly he is a student of Dr. Čumpelík, of ReelRock fame, and works with top athletes in various sports and has collaborated with Ondra too.”

– Ahoj Kuba, thanks for taking the time.
With pleasure.

– First, what is the name of the kind of magic you do with climbers?
It’s called ‘developmental kinesiology’.

– Sounds… poetic. What is it?
It is closely related to neuroscience because, after all, the brain is the tool that manages our movements, and it plays a key role in getting us stronger, or making our training more efficient. The basic difference between this understanding of sport training and the classic ‘fitness’ one is that the objective of fitness is to make muscles stronger. But power in the climbing movement is not the sum of the power in our muscles. It is the brain that manages every movement, saying which muscle will join, how much it will pull and in which direction, and that is often forgotten. In the conscious movement, muscle works towards the support. For instance, some elite climbers are strengthening the abs which work upwards. That is convenient, as it is direction we move while climbing (up). Some other climbers may see that and think : ‘That is cool, I will strengthen my abs as well’. But their coordination is worse due to a less efficient use of their set of supports and they end up strengthening abs downwards, in opposition to the movement we want to be good at. Which in the end will weaken their arms, meaning they are more likely to injure their shoulders, elbows or fingers. As Alex Huber said in an interview with a Czech climbing magazine a while ago: “I have the impression that I am strong after campusing, which is good, but climbing is not hanging. It is mainly a movement in overhanging terrain, fixed by feet and toes. That means a different kind of coordination. Today I see that my opinion was correct. When I want to compare myself to the current Frankenjura climbers on campusboard, I have no chance at all. But I’m stronger on the rocks. So I don’t think hanging alone means anything. You have to get that specific coordination into your body. The influence of the campus ends at the chest, while the systemboard system goes all the way down.” In my opinion you can campus or deadhang and engage your whole body, but it is super hard. Otherwise I have to agree with everything he said.

– I thought neuroscience helped sportspeople improve decision-making in fast-paced environments for instance, or shorten reaction times. How does it relate here, can you develop a bit more?
Sure. So say I want to get stronger on a crimp: I start to hang for 3-7 seconds on as small a crimp as I can. It will send signals to my brain that will force it to send stronger signals back to my fingers. That is the basic principle of sport training. But there is also feedback coming from the fingers and if my fingers, elbows, shoulders, scapulas and back are not set well (if my scapula is in the wrong position, or I am hunched) the feedback to my brain will be: don’t send those strong signals ever again, or you will destroy your joints or soft tissues. Therefore, the outcome of the training will depend on the right setting of our whole body. For instance, a top Czech speed kayaker improved his paddling power from 100-110 watts on Monday to 130-140 watts on Saturday after a couple weeks of practicing static positions on the ground and trying to rotate his ribs. Positions that are very close to actual kayak paddling. 

– The ribs!?
You’d be surprised.

– It sounds like next level bio-mechanics to me…
From an evolutionary point of view, our body is designed for running, walking and squats. So if we do that right and do not injure ourselves falling off a cliff or whatsoever, our musculoskeletal system (bones, joints, muscles, soft tissues connected with muscles) will probably be alright till we die a hundred years-old. We can also do lots of other movements right but for that we have to obey the ‘physiological rules’, which are common to all our healthy movements. The main key to understand this is that the body works around a contralateral pair of standing and walking limbs, as well as rotation of the thoracic spine – which is there to shift the body center on the standing leg. So, basically, human locomotion (forward motion) is simple: stand on one leg. But the better your posture, the less power you need to shift weight on the standing leg. And that basically describes movement efficiency. When Adam Ondra improved rotation of his ribs, it had a huge impact on his campusing. And that is actually what Adam was doing with Dr. Čumpelík in the ReelRock video you mentioned: learning to connect hands, feet and ribs in the walking so he can do the same in climbing. 

– So in effect, what you’re saying is: you don’t get stronger by doing more one-armers, but by improving, basically, one-arm pull-up technique?
You can improve both ways. It always depends on the level of your technique in a given exercise. Look, a lot of the knowledge we have about climbing technique was accrued by climbers and coaches without a proper understanding of physiological movements or of the strategies the brain uses to manage movement. As a result, this practical knowledge works more or less. Sometimes it will give you fast performance improvement, but in the long term it often leads to injuries, or may even get your performance development to plateau at a level that is (way) lower than where you could get to otherwise.

– If I understand correctly, you’re saying that by respecting the best, most optimal way our body works, physiologically, we can improve our endurance/power endurance/power performance?
Exactly. the outcome of power/endurance training depends on your movement efficiency.

– Has it got to do with core as well?
There is often a lot of weak muscles in the trunk of sportsmen, and that needs to be changed. So up to that point I agree with the ‘core’ you mention. But from our point of view the weak trunk muscles are ‘output’. If your core muscles are weak it is because you don’t use them in your movement pattern. If you change your movement pattern right, they will start working and therefore get stronger. Usually, we think that if we strengthen those muscles the brain will start to use them. But this is not the way the brain works. The brain works like this: collect input information about the setting of whole body, then create an idea of movement that fits the current situation, and then send information to the muscles so they execute the movement. So if you want to add more muscles to your movement pattern, you have to change the sensory information input, i-e change the idea of movement. Most sensory information is coming from the palms and feet, so the way you work with those areas is crucial for your movement. If you are trying to change the way your trunk muscles work by strengthening those muscles, you are neurologically late, because the image according to which the movement is done has already been made in your brain. To be more specific: if you focus on the tip of your pinky, your shoulder should set into external rotation and your breath move upwards in the chest, which means the work of your core muscles has been changed. If you on the other hand focus on the tip of your thumb, your shoulder should go into internal rotation and your breath move more towards your belly. Obviously you can get some results even just by strengthening your core muscles, but it is not so efficient. All of that is hard to grasp in words, I know full well, but when the public health regulations allow I could show you on your body in a minute. I am happy to show people how they can help themselves achieve their performance goals, all the while avoiding years of lasting pain in their musculoskeletal system.

– On that, I have noticed that your website, KubaNovotny.cz puts a lot of emphasis on injury prevention.
Yes, for the simple reason that performance and injury prevention go hand in hand in developmental kinesiology. It’s not two discrete things, it’s one and the same. For instance, the Czech kayaker I work with: in our first month together his performance improved by 20%, while his back pain disappeared. Having said that, it’s even more complex: Not only do you get better and avoid injury, but the better your movement, the better also your ability to recover, insofar as different hormones will get to your brain and allow your body to start recovering sooner after training (than if your movement is not optimal).

At this point I am utterly stunned. In an era that is so keen on making the most of the marginalest gains, I wonder why on earth developmental kinesiology has not become the talk of the town in coaching circles the world over. If you can improve 1) your performance, 2) your recovery and 3) the length of your injury-freeness, just why isn’t it a staple of training?!? Is it the future of training, of coaching? Are Dr. Čumpelík and his student Kuba ahead of their time? I cannot help but recall how another Czech sportsman revolutionised training in his own era: indeed Emil Zatopek, the famous long-distance runner, put interval training on the map.

So, is developmental kinesiology the next big thing?
I don’t have a crystal ball. But I can safely say it is definitely not mainstream and may never be. I spent around 500 hours studying and four times more practicing for myself, and I am nowhere near the end. Complex movement is… really complicated! The issue I see is that this knowledge can’t be passed on by text or by video. Until you actually experience, for yourself, a new level of quality in your movement, you just cannot get an idea of how good this thing is and how useful. Having said that, there are now 41 coaches, doctors and physiotherapists attending my yearly program (weekly 2-hour classes) so there is some interest.

– One thing I could see being a slight issue with climbers (and other sporty people) is that it may not look or feel like ‘training’. More like yoga or physio, but physio is not seen as training by many. That’s also why climbing technique is sometimes overlooked, because it doesn’t make you sweat and hurt. Yet it brings massive rewards down the line…
Yes, that is another weak spot obviously. But from my point of view, you either want to get better and then do whatever it takes, or you just want to get tired and soar to feel good. Which is alright, some people just want to have fun and clean their heads after a day at work. But if you want to keep improving and are willing to focus, I will be happy to show you how to get your climbing to the next level. And by the way, after you improve your movement you can work even harder. For example, that kayaker I was talking about, after 2 hours of training his paddle would usually fall off his hands: he was pumped. Yet after we worked on the rotation of his ribs he could train 40 minutes more, hence get his whole body tired, not just his forearms.

– Pretty mind-boggling.
And there is one more thing. There are two zones for learning: the learning and performance zones. With young athletes it is important to work hard on their learning zone, so they can later benefit in their performance. For athletes at their peak you have to find the right balance between the learning and performance zones in their training. What is unique in this attitude is that we can add more quality in the learning zone training, so it is even more beneficial.

– Phew, that is so much to take in… But anyway. You don’t just coach top athletes, so what are the differences between us normal people and them?
Well, I mentioned earlier how fast top athletes are able to make something new their own, so the time required to master new skills is one massive difference. Top athletes often need only a couple of repetitions to ‘get’ something, whereas we usually need a couple of weeks or months.

– And on the injury side of things, is it the same for all of us?
Obviously it is very individual, but at the same time there are some usual issues 90% of climbers who seek my help are suffering from.

Conclusion by Denis :
Ah ah, that reminds of Dave McLeod’s 9 out of 10 Climbers Make the Same Mistakes. Great minds etc… 

As Kuba says, it is pretty difficult to realise just how helpful to a sportsperson developmental kinesiology really is. Why? Because it forces us to think in a way we are not used to. I was going to say ‘we, in the West’… Indeed, in the way it regards the body as a whole, and not just parts put together by dint of necessity, it bears a resemblance to a more Eastern perspective on things. Which is why I was not surprised to learn that Dr. Čumpelík has been a yoga devotee for 40-odd years. 

Maybe the best way to help the reader visualise it harks back to one of my first encounters with Kuba. He was belaying my friend Dave and, knowing he had quite a few coaching sessions that day, I asked him why he wasn’t wearing belay glasses. He replied he didn’t need any. ‘That’s because you’re young’ I joked. Then he explained that lifting your head up doesn’t need to hurt your neck, but for that you need to understand how to engage the whole muscle chain that supports the head. For that, the best way is, when you belay, to try and push your elbows away from your trunk. This will activate muscles in your back, which in turn will tense up the muscles in the back on your neck. Now when you lift your head up you are not relying solely on your neck vertebrae, i-e putting all the stress of the un-natural position on one small and fragile part of your body, you are relying on its whole upper half to support your position. So: less stress on the neck, no pains, and muscle reinforcement.

It may sound trivial for belaying. But imagine what this way of thinking/understanding can do for climbing itself? If you connect the physiological and skeletal dots together in the most efficient way? In my eyes, it is pure gold.

Cover Pic: Bernardo Gimenez

L’article Kuba Novotny : Apprendre à marcher pour mieux grimper ? – Kuba Novotny: Learn to walk to optimize your climbing? est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Un nouveau 9a+ pour Laura Rogora – Laura Rogora climbs a new 9a+

12 avril 2021 à 15:48

La jeune top grimpeuse italienne Laura Rogora (19 ans) vient de réaliser un nouveau 9a+ avec la seconde ascension de la dernière voie extrême libérée par Stefano Ghisolfi, “Terapia d’Urto” à Padaro (Arco). Cette voie courte et intense est une connexion entre toute la partie dure de “Larciere” 8c et le 8c+ de “Goosfraba” que Laura avait répété mi-mars. La vidéo de la première ascension par Stefano est à visionner ci-dessous. C’est la 3ème voie de ce niveau de la grimpeuse transalpine qui avait déjà réalisé à Arco “Pure dreaming plus” (Massone) et “The Bow” (Padaro). On rappelle que Laura avait réalisé le second féminin mondial avec “Ali hulk extension sit start” à Rodellar l’été dernier.

Young top climber from Italy Laura Rogora (19 years old) just climbed a new 9a+ with the 2nd ascent of “Terapia d’Urto” at Padaro, Arco. This short and intense route is a link in a little cave between hard part of “L’Arciere” (8c) and “Goosfraba” 8c+ that Laura repeated in March. The video of the first ascent by Stefano Ghisolfi is below. It’s the 3rd 9a+ repeated by the Italian star who also did last year “Pure dreaming plus” (Massone) and “The Bow” in Padaro. Notice that Laura claimed the 2nd female 9b with “Ali Hulk extension sit start” in Rodellar in July.

Photo: Sara Grippo

L’article Un nouveau 9a+ pour Laura Rogora – Laura Rogora climbs a new 9a+ est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Documentaire : Nico Pelorson dans Soudain Seul – Video full story: Nico Pelorson and Soudain Seul

12 avril 2021 à 18:37

Retrouvez ci-dessous l’intégralité du documentaire consacré à la seconde ascension de “Soudain Seul” par Nico Pelorson. Retrouvez aussi l’interview qu’il nous a consacré suite à cette performance.
Watch in the video below the full story of Big island Sit’s second ascent by Nico Pelorson. Read also the interview we made with him after this major performance.

Photo: Arthur Delicque

L’article Documentaire : Nico Pelorson dans Soudain Seul – Video full story: Nico Pelorson and Soudain Seul est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Films Review: Banff Festival 2021

15 avril 2021 à 10:30
Par : admin

Cette année, le Banff Festival est au format 100% VOD, pandémie oblige. Le côté positif de cette formule est que l’organisation nous a concocté un programme 100% escalade (“le programme vert”) avec 4 films de grimpe pour encore plus d’aventures verticales !

Ten thousand bolts

Ce documentaire de 20 minutes réalisé par les américains Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie est consacré à Toni Arbones, principal équipeur et local emblématique de Siurana, une des Mecques de l’escalade en Catalogne. En parallèle de son portrait, Tony dresse l’historique des lieux avec les premières voies sportives dans les années 90, une quarantaine de lignes, et cette piste cabossée atroce qui menait au village en raison de la présence d’un ex-dignitaire nazi tenant le village. Le potentiel des lieux est immense, un terrain de jeu incroyable pour Toni qui équipe par an entre 25 et 100 voies et possède un millier de voies à son actif. Ce boulimique d’ouverture est à l’origine de la renommée du village, qui compte désormais 1700 couennes. Un véritable passionné, limite hyper actif et un brin excentrique qui semble avoir le développement de l’escalade dans la peau. Bien que le film soit assez réussi, on aurait aimé davantage de contenu culturel et personnel sur les techniques d’équipement de Toni, ses positions éthiques comme sur la taille des prises, ou encore ses coups de cœur, son ressenti sur les voies mythiques. « Ten thousand bolts » demeure un sympathique tour du proprio.

Toni Arbones en action


Free as can be

Mark Hudon 63 ans, est un des pionniers du Yosemite. Mark y a participé à la naissance de l’escalade libre dans les années 70. Près de 40 ans après ses exploits dans la vallée, Mark se lie avec le jeune Jordan Cannon, 25 ans, pratiquant féru d’escalade historique, pour tenter un incroyable défi en duo : réaliser « Free Rider » en libre ! De l’année de préparation nécessaire aux tentatives d’ascensions naît une complicité de cordée intergénérationnelle assez forte. D’un côté, Mark se familiarise avec les nouvelles techniques de travail en big wall comme le repérage par le haut, et se remet en forme physiquement, admirablement coaché par Jordan. D’un autre côté le jeune passionné accède à un doux rêve de gamin : partager des moments de grimpe avec ses idoles. On appréciera les images en paroi qui mettent particulièrement en exergue la haute technicité de l’entreprise, notamment dans la longueur clé « Teflon Corner » qui semble proposer une escalade en dièdre des plus pénibles. Happy end : Jordan réussira l’ascension dans la journée et Mark réalisera l’intégralité de la voie à 2 mouvements près. Mais au-delà des performances le film met en avant l’amitié entre les deux hommes et la singularité d’une expérience incroyable sur le big wall le plus célèbre du monde. 

Pretty Strong – Fernanda

« Pretty Strong » est un documentaire dédiée à l’escalade féminine, dirigé par l’américaine Colette McInerney. On nous présente ici le chapitre du long-métrage dédié à la grimpeuse mexicaine Fernanda Rodriguez. En plus de voir un moment de grimpe partagé entre filles avec notamment Daila Ojeda, on en profite pour faire du repérage en se délectant des superbes ambiances des spots de grimpe autour de Monterrey (nord-est du Mexique) notamment El Salto. Animée par une incroyable ténacité et une combativité impressionnante, Fernanda finit par clipper le relais de son projet du moment « Andrada’s project » 8b+. A muerte spirit !

Climbing Blind

Climbing Blind nous embarque pour 45 minutes dans la vie de Jesse Dufton, grimpeur anglais. Mal-voyant de naissance, Jesse pratique l’escalade depuis son enfance et malgré un déclin quasi totale de sa vue, on découvre comment Jesse continue de pratiquer sa passion et pas à moitié : en bon grimpeur anglais, il pratique l’escalade en terrain d’aventure. Il envoie le roast-beef en trad et en tête le bonhomme ! Au fur et à mesure du film, on découvre comme cela est possible et en particulier la force de la relation de confiance que Jesse et sa femme ont développée au cours d’années d’aventures communes. Le point d’orge du film est l’ascension de l’éperon rocheux Old Man of Hoy sur la côte écossaise. Les prises de vue sont magnifiques et viennent sublimer cette très belle histoire. Spoiler, on a presque plus peur en regardant la marche d’approche que l’ascension elle-même !

Les films sont disponibles jusqu’à la fin du confinement en version originale sous-titrée sur la plateforme bonne-projection.com.

Crédit photos : Banff Mountain Film Festival France

Jesse Dufton en action

Films Review: Banff Festival 2021

Due to the pandemic, the Banff Festival is in 100% VOD format in 2021. The positive side of it is that the organization has created a 100% climbing program (“The green program”) with 4 climbing movies for even more vertical adventures!

Ten thousand bolts

This 20-minute documentary directed by the Americans Duncan Sullivan, Alex Levin & Ashley Benzwie is devoted to Toni Arbones, main bolter and emblematic local of Siurana, one of the famous climbing place in Catalonia, Spain. In parallel with his portrait, Tony explains the history of the place with the first sports route in the 90s and the horrible track which use to go to the village due to the presence of a former Nazi dignitary in the village. The potential of the Siurana‘s cliffs is huge and it is an incredible playground for Toni who is bolting between 25 and 100 routes per year and has a thousand routes to his credit. This open-minded bolting bulimic is at the origin of the fame of the village, which now has 1,700 routes. He is a true enthusiast, almost hyper active and a bit eccentric guy who seems to have the development of climbing in his blood. Although the film is quite nice, we would have enjoyed more cultural and personal content on Toni’s equipment techniques, his favorite routes, his ethical positions as on the hold chipping. “Ten thousand bolts” remains a nice look around of the place.

Free as can be

Mark Hudon 63 years old, is one of the pioneers of Yosemite and took part of the development of the free climbing in the 1970s. Almost 40 years after his feats in the valley, Mark and the young Jordan Cannon decide to climb together in order to try an incredible challenge: free climbing “Free Rider” ! From the year of preparation to the several attempts, the roped party built a fairly strong intergenerational affinity. On the one hand, Mark was familiarizing himself with new big wall techniques such as spotting the route from above, and was getting back in shape , admirably coached by Jordan. On the other hand, the young enthusiast was living a sweet childhood dream: sharing moments of climbing with his idols. We appreciate the images on the wall which particularly highlight the high technicality of the route, especially in the dihedral of “Teflon Corner”. Happy end: Jordan will sent the route in one day and Mark will complete the entire route expected from 2 moves. But beyond the performances, the film highlights the friendship between the two men and the singularity of an incredible experience on the most famous big wall in the world.

Pretty Strong – Fernanda

“Pretty Strong” is a serie of documentary movied dedicated to female climbing and directed by American Colette McInerney. The present episode focuses on tje Mexican climber Fernanda Rodriguez. In addition to capturing a moment of climbing shared between female climber as Daila Ojeda, the movie gives us the opportunity to enjoy the superb atmospheres of the climbing spots around Monterrey including El Salto. Driven by incredible tenacity and impressive combativeness, Fernanda manage to send her current project “Andrada’s project” 8b +. A muerte spirit!

Climbing Blind

Climbing Blind takes us during 45 minutes into the life of Jesse Dufton, an English climber. Visually impaired from birth, Jesse has been climbing since his childhood and despite an almost total decline in his eyesight, we discover how Jesse continues to practice his passion and not by halves: as a good English climber, he likes to lead rock trad climbing ! As the film progresses, we discover how this is possible and in particular the strength of the relationship of trust that Jesse and his wife have developed during the year of joint adventure. The point of the film is the ascent of the Old Man of Hoy rocky outcrop on the Scottish coast. The shots are magnificent and come to sublimate this very beautiful story. Spoiler, we were almost more scared watching the approach step than the climb itself.

Second pitch of the Old Man of Hoy

The films are available until the end of the French confinement in the English version with subtitles on the bonne-projection.com platform.

credit photo: Banff Mountain Film Festival France

L’article Films Review: Banff Festival 2021 est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Video: Tribe, Jacopo Larcher, James Pearson

18 avril 2021 à 13:19

Voici un superbe documentaire à propos de “Tribe”, la voie extrême en trad du site de Cadarese (Italie). Les deux ascensionnistes de la ligne, Jacopo Larcher et James Pearson, échangent au sujet de leurs expériences lors du travail de la voie, sur les sections et les méthodes, une discussion agrémentée de somptueuses et impressionnantes images dans cette incroyable arête. “La séquence de grimpe la plus dure que j’ai jamais fait en trad” annonce James ! À visionner ci-dessous !

Here is an interesting documentary about the famous trad climb “Tribe” located in Cadarese, Italy. The 2 climbers who have free climbed the line, Jacopo Larcher and James Pearson, had a chat sharing their experiences, betas and sequences about the route with some amazing images from this stunning arete. “The hardest sequence of moves I have ever done on a trad route” comments James. A must-watch below!

Photo: Pietro Porro

L’article Video: Tribe, Jacopo Larcher, James Pearson est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Rencontre avec Killian Chabrier, le nouveau mutant bleausard – Meeting Killian Chabrier, the new Font crusher

21 avril 2021 à 20:17

Killian Chabrier est un jeune compétiteur qui, en plus de ses entraînements sur résine, prend le temps de sortir et du plaisir à s’exprimer en milieu naturel. Et cela semble marcher pour lui ! Killian accumule ce printemps les ascensions extrêmes en un temps record à Fontainebleau. Après “The Big Island” en guise de premier 8C en février, Kilian est en feu. Il a notamment fait une répétition éclair de “La force” la combi en 9a du toit d’Orsay, et vient de réaliser une première ascension sur le bloc de l’autre toit au Cul de Chien avec “Jack under the box” 8B+ qui n’est autre que le départ du fond de “Jack in the box”, 8A+ puissant sur un seul mouvement dans ce gros plaf’. Nous sommes allés à sa rencontre.

– Peux tu te présenter rapidement pour les gens (comme nous ! ) qui te connaissent mal ?
Je m’appelle Killian Chabrier, j’ai 21 ans, je suis au club Block’out à Paris et ça fait environ 12 ans que je grimpe. Je suis compétiteur et en même temps je grimpe beaucoup en extérieur.

– Peux tu revenir sur ta répétition de “la force” en quelques mots ?
Alors pour “la Force” il faut savoir que j’ai beaucoup essayé les différentes sections de ce passage il y a 2 ans, (environ une dizaine de séances) mais juste l’enchainement de “Quoi de Neuf” me paraissait encore loin. Début 2020 je me suis un peu déchiré le biceps dans le twist de l’acte 2, donc j’ai pas mal été réticent à y retourner. Puis début de cette année je me suis remotivé a essayer “Quoi de Neuf” qui était mon projet en 2019, je l’ai enchainé en 2 séances assez facilement. Donc pour moi la suite logique était “la Force”. Il m’a fallu 3 séances de plus pour caler la fin en 7C et enchainer la Force !


– Et “Jack under the box” ?
Le départ debout “Jack in the Box” est un bloc qui avait un peu disparu, on ne savait pas trop où il commençait et finissait dans ce toit. Très récemment une vidéo est sortie de ce bloc et il ma vraiment motivé. C’est un bloc vraiment dans mon style, un 8A+ qui démarre en compression sur deux inversées et où il faut exploser dans une arquée loin, puis finir dans un réta en 6C un peu désagréable où il faut ramper. Camille Coudert est allé voir le bloc avant moi, il m’a dit qu’un départ bas était possible et qu’il avait réussi à faire intrinsèquement tout les mouvements pour rejoindre le debout, donc je me suis dit pourquoi pas aller voir la ligne. Le bas est constitué d’une section de 4 mouvements en compression très physique avec un coincement de genou possible seulement avec une genouillère. Ces 4 mouvements valent un bon 8A bloc bien physique selon moi.
Lors de ma première séance j’ai réussi a enchainer le debout en quelques essais, donc j’ai commencé à travailler le départ bas.

– Tu sembles avoir franchi un cap et progresser dernièrement, à quoi est-ce que tu l’attribues ?
Oui effectivement, je sens que j’ai passé un cap dans ma grimpe. Je pense que je dois vraiment cela à Pierre Brebion mon nouvel entraineur.
Ce changement d’entraîneur m’a fait le plus grand bien, une vision nouvelle de l’entraînement basée d’avantage sur de la grimpe pure et moins d’agrès m’ont permis de faire une transition rapide entre mes séances de force et ma grimpe en forêt ou en salle. Et j’ai énormément progressé physiquement ! En effet, mes anciens projets d’il y a un ou 2 ans, tels que “Gecko assis”, “Kheops assis” ou “l’insoutenable légèreté de l’être” sont tombés en très peu de séances cette année !

– Des projets bellifontains qui te tiendraient à cœur à court ou long terme ?
Oui, beaucoup de projet me motivent comme “Soudain Seul”, “le pilier du désert assis” et “Délire onirique assis” ! Et bien sûr aussi essayer de trouver de nouvelles lignes bien dures pour développer encore plus la forêt !

Photo: Pascal Foulon

Killian Chabrier is a young competitor who is also having fun climbing outside in Font. And by the looks of it, it works for him! Killian has been crushing hard Font classics this Spring since his first 8C “The big island” in February. On fire! He bagged a quick repeat of “La force” 9a, a power resistance problem located in Orsay roof, and recently did the first ascent of “Jack under the box”, an insane 8B+ at Autre toît, Cul de Chien. We asked him a few questions.

– Can you introduce yourself?
I’m Killian Chabrier, 21-years old and from the Block’Out gym in Paris. I’ve been climbing since I’m 12, I compete and at the same time climb outdoors a lot.


– What about your repeat of “La force”?
I tried the different parts of this problem a lot 2 years ago (around 10 sessions) but the send of “Quoi de neuf” remained a distant proposition… At the beginning of 2020 I injured my biceps on the one arm hang and 360° spin of “Acte 2”, so I was scared to try again. At the beginning of this year I returned to the problem and quickly sent “Quoi de neuf” (the easier exit) in 2 sessions. So it was logical to finish “La force”. I needed 3 more sessions to stay strong in the final 7C boulder and to send it.


And “Jack under the box”?
The stand start “Jack in the box” was unknown, we didn’t know how to start or finish. Recently a video appeared and gave me the motivation to try. It’s my style big time, an 8A+ starting in compression mode on 2 underclings followed by a deadpoint move into a far crimp before an awkward 6C mantle. Camille Coudert checked the boulder and told me it was possible to start deeper. The beginning of the boulder is very physical, a 4-move compression problem with a kneebar that is doable only with a pad. It’s around 8A boulder. On my first session I managed to stick the move of the stand, so I decided to try the whole thing.

It seems you recently made massive leaps in your climbing…
Yes, sure! I feel that I have passed a new milestones in my climbing. I think I really owe this to Pierre Brebion, my new coach.
This change of trainer suited me well, Pierre showed me a new vision of training based more on pure climbing and less training on specific exercices. It allowed me to quickly transition between my strength sessions and my climbing sessions in the forest or indoors. And I made enormous physical progress! Indeed, my old projects of one or 2 years ago, such as “Gecko assis”, “Kheops assis” or “L’insoutenable légèreté de l’être” went down in a very few sessions this year!


– Some projects you want to try in Font in the future?
Yes, a lot of boulders like “Soudain seul” or “Pilier du désert assis”, “Délire onirique assis”. And also trying to find new hard lines to help developing the foret!

L’article Rencontre avec Killian Chabrier, le nouveau mutant bleausard – Meeting Killian Chabrier, the new Font crusher est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Video: James Pearson, Ça Chauffe 9a, Seynes

24 avril 2021 à 20:11

Le plus français des grimpeurs britanniques, James Pearson, a réalisé cette fin d’hiver une répétition de la “Ça Chauffe” 9a à Seynes. Il nous présente la voie en images où contrairement aux autres répétiteurs, la partie sommitale en 8b après le pas de bloc du milieu lui a donné du fil à retordre, avec quelques chutes dans un blocage puissant. À découvrir ci-dessous !
The most French of British climbers, James Pearson did a repeat of “Ca chauffe” 9a in Seynes. James presents the route in the video below. Unlike the other repetitors, the 8b top part after the crux caused him some troubles with several falls at an awkward deadpoint move. Discover the story below!

L’article Video: James Pearson, Ça Chauffe 9a, Seynes est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Seconde ascension de Mejorando Imagen par Alex Megos – Second ascent of Mejorando Imagen by Alex Megos

25 avril 2021 à 09:15

Alex Megos n’a pas mis fin à sa parenthèse falaise de début de printemps avec son prolifique séjour à St-Léger. Le grimpeur allemand s’est rendu à Margalef il y a quelques semaines où il réalisé la seconde ascension de “Mejorando Imagen” dans le gros dévers central de La Finestra. La première ascension de cette voie très raide sur monos et bidoigts équipée par Iker Pou avait été réalisée par Ramon Julian en 2013 (en juillet !) après 3 jours de travail et proposée 9a. Située un peu plus à gauche que l’extrême “Perfecto Mundo”, “Mejorando Imagen” est une directe de départ du 9a classique de “Victima Perez” avec une difficulté assez concentrée sur 20 mètres de haut avant un mur final plus facile.
Après avoir été très proche lors de son 3ème jour de travail dans la voie, tombant dans le dernier mouvement dur de la voie, Alex a ensuite déchanté et est retombé dans le pas de bloc principal de la voie, un jeté sur un mono. C’est finalement le dernier jour sur place qu’Alex réussit la ligne à son 6ème essai de la journée, les doigts ensanglantés, en allant chercher les paires ! “Parfois, je ne comprends rien à l’escalade et au mental” conclut le grimpeur pro allemand. Pour cette dernière, Alex propose 9b et est curieux de voir ce que diront les prochains répétiteurs.
L’article de blog complet sur sa page Facebook

Photo de couverture: Ken Etzel Photography

Alex Megos did not put an end to his early spring break with his prolific trip in St-Léger. The German climber went to Margalef a few weeks ago where he made the second ascent of “Mejorando Imagen” in the big central overhang of La Finestra. The first ascent of this very steep route on monos and two finger pockets, bolted by Iker Pou, was done by Ramon Julian in 2013 (in July!) after 3 days of work and proposed at 9a. Located a little more to the left of the famous “Perfecto Mundo”, “Mejorando Imagen” is a direct start of the classic 9a “Victima Perez” with a fairly concentrated difficulty over 20 meters high before an easier finish.
After coming close on his 3rd day, falling on the very last hard move of the route, Alex then failed on the main boulder crux, a jump to a mono. It was finally on his last day in Spain that Alex sent the line. On his 6th try of the day, with bloody fingers, the sending go was meant for cleaning the draws! “Sometimes I don’t understand anything about climbing and the mind” concluded the pro German climber. For the grade, Alex suggests an upgrade to 9b and is curious to see what the next repeaters will make of it.
His complete blog on his Facebook Page

L’article Seconde ascension de Mejorando Imagen par Alex Megos – Second ascent of Mejorando Imagen by Alex Megos est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Seb Bouin libère La tête dans le guidon – Seb Bouin frees La tête dans le guidon

26 avril 2021 à 14:26

Seb Bouin continue son concept de “voies d’entrainement” à la maison, tentant de libérer de nouvelles voies extrêmes sur le caillou en parallèle d’entrainements assez poussés pour ses super projets à venir, notamment à Santa Linya ou à la Ramirole. Ainsi Seb vient de réaliser une nouvelle première ascension dans l’Hérault avec “La tête dans le guidon” à la baume de l’Envers.

“J’étais motivé de me frotter à un projet que j’avais équipé il y a plus ou moins un an. C’est une ligne assez courte, qui se joue sur une dizaine de mètres : une approche en 8b de 4 dégaines bien intense, et un 8A bloc très très beau sur de la tenue de prises, un dynamique puis un croisé comme “La rose et le vampire”.

Tout un programme !
“J’essaie ces voies sous forme d’entraînement. Donc toujours un peu fatigué, ou pas forcément avec les bonnes conditions. Donc j’ai mis pas mal d’essais au final. C’est une voie qui a vraiment de l’intérêt, classe dans le court et péchon. À propos de la cotation, je pense que cela peut valoir son 9a. Et je rappelle les premières que j’ai réalisées dans le coin pour motiver d’autres répétiteurs : “Fusion lactique” 8c+, “Premier de cornée” 8c+, “Paix à son âme” 8c+, “Bulle d’air” 9a, “Oppression” 8c/+, “Les gardes fous” 9a+, “La tête dans le guidon” 9a”.

Photo de couverture : Bartas Productions

Photo : Jonas Wiklund

Seb Bouin continues to etablish new extreme routes at home while training like a beast for his super projects, notably in Santa Linya cave or in Ramirole. Seb Bouin did a recent first ascent with “La tête dans le guidon” in Baume de l’Envers, Hérault.

“I bolted this route more or less one year ago. It’s a powerful route, the moves are really fun, and the line is really nice. The make or break business is around 10 meters long: after an intense 8b start on 4 draws comes the crux, an 8A boulder on crimps, then a dyno followed by a cross move like in “La rose et le vampire”. These routes are kind of training for me. So I try them when tired or with bad conditions. So it took me a lot of tries to send this one. It’s short and intense, and regarding the grade I think it can be 9a. Notice the list of the first ascents I climbed these past months, which are awaiting repetitions: “Fusion lactique” 8c+, “Premier de cornée” 8c+, “Paix à son âme” 8c+, “Bulle d’air” 9a, “Oppression” 8c/+, “Les gardes fous” 9a+, “La tête dans le guidon” 9a”.”

Cover Pic: Bartas Productions

L’article Seb Bouin libère La tête dans le guidon – Seb Bouin frees La tête dans le guidon est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Solenne Piret s’offre Pierrot 7B à Bleau – Solenne Piret climbs Pierrot 7B in Font

28 avril 2021 à 18:05

Après la réussite d’un bloc iconique de la forêt avec “Onde de Choc” à Apremont, la championne handi Solenne Piret enchaîne les réussites à Fontainebleau. C’est cette fois un bloc en toit, le plafond de “Pierrot” (7B) à Marion des Roches que Solenne a coché. Une réussite presque fortuite, en 4 séances, alors que Solenne n’avait pas encore réalisé tous les mouvements du bloc les 3 premières journées. Il faut dire que ce passage tout en gainage, contre pointes, et blocages athlétiques constitue une réelle prouesse pour Solenne qui doit composer sans sa main droite.

Solenne nous raconte le processus :
“Quand je suis allée sur ce bloc il y a quelques semaines, il m’a de suite plu et j’ai su que ça pourrait le faire. Même s’il a fallu un peu de temps pour défricher les méthodes, en trouver des moins morpho que celles habituellement utilisées. Dès la première séance j’ai trouvé un gratton de pied que j’utilisais main droite pour libérer le premier crux. À la deuxième, je trouvais la bonne position de main droite pour relancer sur le plat, sans parvenir à faire le mouv’ pour autant, ni le suivant (aller à la rampe main gauche).
Troisième séance, mon corps semblant avoir bien intégré le début, j’ai réussi à relancer sur ce plat main gauche sans trop de problèmes. Il a fallu pas mal d’essais pour caler les deux mouvs suivants (ramener la main droite dans l’inverse, puis dynamiser jusqu’à la bonne rampe main gauche — ce mouv’ je ne l’ai fait qu’une seule fois, au moment de l’enchaînement).
Ce mouvement dynamique me faisait peur, car la forme de l’inverse main droite fait que la main est coincée dedans. Il me fallait une parade près du corps et surtout une analyse vidéo pour m’apercevoir que ce dynamique n’avait pas tant besoin d’être dynamique, car j’étais déjà bien haute sur l’inversée.
En revenant le surlendemain en forme, je savais que ça allait le faire. Il ne restait plus qu’à profiter, et j’ai pris beaucoup de plaisir à chaque essai ce jour-là, car j’étais vraiment calée sur tout le début.”

La vidéo de l’enchainement sur Instagram

Solenne Pierrot Fontainebleau

Avec Guillaume Levernier son coach, Solenne est en train de travailler sa capacité de tenue de prises avec son bras infirme. Et les efforts payent déjà. Ce dernier nous explique :

“Pierrot est un bloc athlétique sur prises “correctes” mais qui demande des qualités de forces et de gainage très importantes.
Un travail hivernal de prophylaxie sur les membres inférieur et supérieur nous a permis d’éviter un maximum de blessures. Plus récemment nous avons travaillé sur une développement de qualité de forces au niveau du tronc (épaules principalement) ainsi que sur ces bras, par des exercices de TRX mais également un travail avec une barre de traction. Bien entendu le travail a été adapté en fonction de sa spécificité.
Je lui ai également proposé des exercices de préparation physique orientés sur pan qui lui demandaient de griffer fort un pied tout en ayant un prise de main difficile à tenir, de façon à travailler un gainage fonctionnel (ne se limitant pas à la ceinture abdominale). L’ensemble de ces exercices a porté ses fruits et nous sommes déjà tournés vers de futurs objectifs !”

Solenne Pierrot Fontainebleau

After the amazing send of an iconic boulder in the forest with “Onde de Choc” in Apremont, paraclimbing champion Solenne Piret continues to push in Fontainebleau. This time it is a roof problem, “Pierrot” (7B) in Marion des Roches that Solenne has crushed. An almost fortuitous tick, in 4 sessions, since Solenne had not yet done all the moves of the boulder over the previous days. This problem involving body tension, heelhooks, spicy deadpoint moves where fighting against gravity is huge is a real feat for Solenne, who must deal without a right hand.

Solenne spoke to us about the process:
“When I saw this boulder a few weeks ago, I immediately liked it and knew I could do it. Even if it took a little time to work out the methods, find some that were less morpho than those usually used… From the first session I found I could use a foot hold with my right hand in the first crux. In the second, I found a good placement of my right hand to bump up again to the sloper, but I wasn’t able to stick the move, neither the next one mind (going on the rail).
Third session, as my body seemed to have learnt the beginning well, I managed to stick this sloper left-hand without too many problems. It took me quite a few tries to figure out the next two moves (match the right hand in the undercling, then dyno to the right left-hand rail – this move I only did once, during the send).
This dynamic movement scared me, because the shape of the right-hand undercling means your hand is stuck in it. I needed very attentive spotting and also a video analysis to realise that this dyno didn’t need to be so dynamic, because my body was already quite high from the undercling.

Coming back in shape two days later, I knew I was going to send it. All I had to do was to enjoy, and I really enjoyed every try that day because I mastered the first part of the boulder and just had to fight through the end.”

Sending go video on Instagram

Solenne Pierrot Fontainebleau

With her coach, Guillaume Levernier, Solenne is currently working on the grip with her weak arm. And efforts are paying off pretty quickly. Guillaume developed the training for us:

“Pierrot is an athletic boulder on decent holds but which requires very important qualities of strength and body tension.
Winter prophylactic work on the lower and upper limbs allowed us to avoid injuries as much as possible. More recently we have worked on quality development of strength in the trunk (mainly shoulders) and arms, through TRX but also pull-up bar exercises. Of course, the work has been adapted to her specificity.
I also offered her bouldering-oriented physical preparation exercises which required her to stay on one foot while having a difficult hold to stick in order to work on functional body tension (not limited to the abdominal belt). All of these exercises have paid off and we are already looking at the next goals!”

L’article Solenne Piret s’offre Pierrot 7B à Bleau – Solenne Piret climbs Pierrot 7B in Font est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Video: Eder Lomba, Rainshadow 9a

29 avril 2021 à 12:15

“Rainshadow”, 9a à Malham Cove est un morceau de longue date de la scène de l’escalade sportive au Royaume-Uni … Réalisé pour la première fois par Steve McClure en 2003, l’itinéraire a vu entre autres les ascensions d’Adam Ondra, Ben Moon et Will Bosi… La répétition du grimpeur basque Eder Lomba est la 12ème ascension au total, la 2e ascension non-britannique. L’itinéraire est une extension du 8a classique appelé “Raindogs” avec un problème de bloc en 8A+ dans un 8a+ voie pour la partie supérieure. Profitez du flow parfait de la grimpe d’Eder dans la vidéo ci-dessous!

Rainshadow”, 9a at Malham Cove UK is a long standing test-piece of the UK sport climbing scene… first ascended by Steve McClure back in 2003, the route has seen ascents from the likes of Adam Ondra, Ben Moon and Will Bosi. The ascent by Basque climber Eder Lomba is the 12th ascent in total, the 2nd non-British ascent. The route is an extension of classical 8a called “Raindogs” with a 8A+ boulder problem into an 8a+ for the upper part. Enjoy the perfect flow of Eder’s climbing in the video below!

L’article Video: Eder Lomba, Rainshadow 9a est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure

29 avril 2021 à 14:45

Caroline Ciavaldini et James Pearson ont profité des restrictions printanières pour explorer de nouveaux terrains de jeu proches de chez eux dans le Gard… sous terre, avec l’ouverture d’une voie en trad dans les concrétions d’une grotte sèche ! Caroline revient sur cette aventure peu commune. Une alternative à la canicule dans le futur ?

“C’est Phil Bence qui nous a suggéré une grotte quasiment sous notre maison, la « Grotte de la Salamandre », à Méjannes-le-Clap, en plein cœur de la Garrigue, située à 26 km de chez nous à vol d’oiseau. C’est une grotte ouverte au public, un aven en réalité, c’est-à-dire un trou avec une petite cheminée qui s’ouvre vers la surface. Grâce à Pierre Bévengut et une équipe ouverte d’esprit et disponible, nous avons rapidement obtenu l’autorisation de tenter la première voie dans cette grotte, en suivant l’évidente « voie des loirs ». Chaque année, ces petits rongeurs descendent 50m sous terre, en suivant toujours exactement le même tracé, le long de draperies, jusqu’au sol de la grotte. Il paraissait évident de suivre leur exemple de bas en haut, et ce en « green climbing », en Trad, pour ne pas laisser de traces autres que notre magnésie.

Je me suis lancée pour ouvrir une première longueur, réalisant dès le 2ème mètre que ces petits loirs grimpent aussi bien que des écureuils, et bien mieux que moi. Pour la première fois de ma vie, j’avais la chance de mettre les mains sur des colonnes parfaites, des draperies blanches, brillantes de calcite sous ma frontale, qui avaient eu le privilège de pousser tout doucement pendant des milliers d’années sous terre, entièrement protégées des assauts du vent et de la pluie, modelant des formes d’une pureté inconnue à la surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placer des protections entre ces formations était un exercice nouveau, je glissais des coinceurs entre deux petites draperies, posant parfois 2, 3 Friends entre les doigts de 4 draperies parallèles, jamais vraiment certaine de leur résistance face à une chute, et convaincue que la meilleure solution était de ne pas tomber. Certes, ce rocher vierge était poussiéreux mais finalement presque comme n’importe quel caillou qui n’a jamais senti le toucher d’une grosse brosse.

Je voulais de l’aventure, j’en avais tout mon saoul, mettant 2 heures à venir à bout de mes 12 premiers mètres, pétée au possible en plantant mon relai de pitons, presque toute seule dans le noir de la grande salle silencieuse, avec James qui s’endormait presque à l’assurage sous moi. Il a pris le relais, alternant une grimpe extrêmement poussiéreuse à l’aplomb de l’aven et des équilibres magiques sur une immense draperie assez solide, pour finir après maintes hésitations par de beaux mouvements dans un dernier dévers, et un relai perché sur des stalagmites en pleine paroi.

Notre dernière longueur, les 20 derniers mètres vers la surface, fut finalement la plus normale. Nous retrouvions peu à peu le caillou blanc du calcaire de la région, compact et fissuré, plus facile à protéger. Après quelques mètres, James m’a rejointe en haut de l’aven, devant cet incroyable trou dans la Terre qui relie la grotte à la surface.”

Photos: Phil Bence/ The North Face

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Caroline Ciavaldini and James Pearson took advantage of the spring Covid restrictions to explore new playgrounds close to their home… underground with the exploration of the concretions of a dry cave by opening a trad climbing route! Caroline gives us details about this unusual adventure. An alternative to the sumer heat wave in the future?

“It was Phil Bence who suggested a cave almost under our house, the ” Grotte de la Salamandre”, in Méjannes-le-Clap, in the heart of scrubland, located 26 km from our home. It’s a cave open to the public, a chasm in reality, aka a hole with a small chimney that opens towards the surface. Thanks to Pierre Bévengut and an open-minded and available team, we quickly got permission to attempt the first route in this cave, following the obvious “dormouse route.” Each year, these small rodents descend 50m underground, always following exactly the same route, along draperies, down to the floor of the cave. It seemed obvious to follow their example from the bottom up, and this in “green climbing”, aka trad, so as not to leave any traces other than our chalk.

I started to open a first pitch, realizing from the 2nd meter that these little dormice climb as well as squirrels, and much better than me. For the first time in my life, I had the chance to put my hands on perfect columns, white draperies, shining with calcite under my headlamp, which had had the privilege of growing very slowly for thousands of years underground, fully protected from the onslaught of wind and rain, creating shapes of an unknown purity on the surface.

Grimpe dans la grotte de la Salamandre
Photo: Phil Bence/ The North Face

Placing gear between these formations was a new exercise, I slipped cams between two small draperies, sometimes placing 2, 3 Friends between the fingers of 4 parallel draperies, never really certain of their resistance in case of a fall, and convinced that the best solution was not to fall. This virgin rock was dusty, but ultimately almost like any pebble that has never felt the touch of an hard brush.

I wanted adventure, I got some, taking 2 hours to lead the first 12 meters, pumped as hell after putting up my anchor, almost all alone in the darkness of the large silent room, with James almost falling asleep under me. He took the lead for the following pitch, alternating an extremely dusty climb directly above the downhole and magical balances on an immense, fairly solid drapery, to finish after much hesitation with beautiful movements in a last overhang, and a belay perched on stalagmites in the middle of the wall.

Our last pist, the last 20 meters towards the surface, was finally the most normal. Step by step, we found the white rock of the limestone from above the surface, compact and cracked, easier to protect. After a few meters, James joined me at the top, in front of this incredible hole in the earth that connects the cave to the surface.

Photos: Phil Bence/ The North Face

L’article Une aventure grimpe sous terre – An underground climbing adventure est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Deux vidéos de bloc extrême – two hardcore bouldering videos

4 mai 2021 à 07:23

Deux vidéos de bloc extrêmes ont retenu notre attention ce début de semaine dans des styles différents. Giuliano Cameroni nous propose de revivre le processus qui a conduit à la 3ème ascension du classique dur de Chironico, “Ephyra” 8C+, après Webb et Ceria. Retrouvez tous les essais dans ce bloc d’une difficulté inouïe en tenue de prises, un pan Güllich à ciel ouvert !

Revivez ensuite la première ascension de “Black panther” 8C par Martin Stranik sur le site de Liberec-Vesec en République tchèque avec une démo de puissance en endurance de force à gros muscles sur un rocher noir sculpté magnifique. Une bonne base tout en compression et fissure qui lui aura pris 5 jours de travail, ce qui commence à être beaucoup pour lui, habitué à tordre des blocs durs en un temps record !

Two extreme videos to start off the week! Giuliano Cameroni shares the process of his third ascent of Chironico’s “Ephyra” 8C+ (after Webb and Ceria). Follow his tries and his progression, step by step in this campus board boulder!
Then, watch Martin Stranik in the first ascent of “Black panther” 8C in Liberec-Vesec, Czech Republic, on a superbly shaped black boulder. A show of power and compression which took him 5 days of work, a lot for him who is used to sending extreme lines a lot quicker!

L’article Deux vidéos de bloc extrême – two hardcore bouldering videos est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Trailer : Swissway to heaven

7 mai 2021 à 17:13

Après plus de deux ans et demi de travail, Cédric Lachat est fier de présenter son film “Swissway to heaven” dont la sortie est pour très bientôt ! Un tour d’horizon du potentiel helvétique en grandes voies ! Produit par le talentueux cinéaste français Guillaume Broust, l’opus sera présenté pour la première fois le 9 juin avec une avant-première dans le cadre du festival du film de Chamonix. “Swissway to heaven présente 5 voies très dures dans 5 massifs différents, avec à l’honneur l’Eiger, le Lauterbrunnen, Les Wenden, le Rätikon et les Gastlosen. Un condensé d’aventure et de dépaysement en compagnie du sympathique et passionné grimpeur Suisse accompagné de partenaires de choc (Nina Caprez, Tobias Suter, Mélissa Le Nevé et Fabien Dugit)
Voies présentées :
“Yeah Man” (330m, 8b+) – Gastlosen / “Zahir” (300m, 8b+) – Wendenstöcke / “Odyssee” (1400m, 8a+) – Eiger / “Fly” (550m, 8c) – Lauterbrunnen / “WoGü” (350m, 8c) – Rätikon

After 2.5 years work, Cédric Lachat is pleased to announce his new movie “Swissway to heaven”, out soon (Summer 2021)! A tour of Swiss multipitch potential! Produced by talented French filmmaker Guillaume Broust, the premiere will take place on June 9th (Chamonix Film festival). “Swissway to heaven” showcases 5 hard multipich routes on 5 mountain ranges: Eiger, Lauterbrunnen, Wendenstocke, Rätikon and Gastlosen. A nice adventure with the funny Swiss climber and his crazy team (Nina Caprez, Tobias Suter, Mélissa Le Nevé and Fabien Dugit).

Multipitch routes featured:
“Yeah Man” (330m, 8b+) – Gastlosen / “Zahir” (300m, 8b+) – Wendenstöcke / “Odyssee” (1400m, 8a+) – Eiger / “Fly” (550m, 8c) – Lauterbrunnen / “WoGü” (350m, 8c) – Rätikon

L’article Trailer : Swissway to heaven est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Troisième ascension de Lapsus 9b – Third ascent of Lapsus 9b

8 mai 2021 à 11:03

Le grimpeur fort italien Marcello Bombardi vient de s’offrir son premier 9b avec la 3ème ascension de “lapsus”, une voie localisée à Andonno. Cette voie possède un fort côté historique : c’est le premier 9b italien, réalisée en 2015 par Stefano Ghisolfi, et c’est aussi l’extension du premier 8c+ italien, le mythique “Noïa” par Severino Scassa en 1993. Voici le commentaire de Marcello depuis son compte Instagram :

“Lapsus est le premier 9b italien grimpé par Stefano Ghisolfi en 2015 et bien qu’il soit situé pas loin de chez moi, je ne l’avais jamais pris en considération. Je l’ai toujours considéré comme trop long et extrême pour moi.

L’automne dernier, avec un peu plus de courage et après un voyage assez productif à Flatanger, grâce au temps disponible pour un hiver qui me paraissait médiocre en compétitions et voyages à l’étranger, j’ai décidé de choisir “Lapsus” comme projet à long terme. Mais je ne pensais pas que cela serait si long et dur mentalement d’essayer sans cesse la même voie.

Cela a été une longue aventure, la plus longue que j’ai passée jusqu’à présent sur un seul itinéraire et cela m’a mis à l’épreuve. De croire pouvoir le faire rapidement, de changer trop souvent de méthode pour trouver la plus efficace, de marcher jusqu’à la falaise avec des raquettes et un demi-mètre de neige pour profiter des derniers jours de la saison hivernale, de revenir au printemps et retomber plusieurs fois sur le sommet au même endroit, de perdre son enthousiasme à cause des douleurs à la peau causées par le rocher très abrasif de la première partie, se retrouver avec le bac final devant les yeux mais ne pas être capable de l’attraper et, hier, de pouvoir enfin réussir le jeté final et clipper la chaîne.

Je vais en dire plus sur cette aventure et il y aura une belle vidéo… pour le moment un grand merci à tous les amis qui ont partagé avec moi les journées à la falaise, les joies et les peines, mentales et physiques.

À propos du niveau… Lapsus a été libéré en 9b et répété par Adam Ondra qui le considérait comme un 9b facile. En essayant l’itinéraire, j’ai pu trouver et utiliser une genou qui permet de récupérer avant le dernier pas de bloc final. Ce n’est pas facile de maintenir la tension et de relâcher un peu de poids, surtout venant d’en bas avec une jambe fatiguée, mais je pense que cela pourrait enlever la note complète de 9b.

Quoi qu’il en soit, ce qui compte le plus pour moi, c’est l’expérience et la bataille avec la voie. Elle m’a mis au défi et m’a beaucoup appris et je serai prêt à recommencer, avec ou sans le b.”

Si le niveau est confirmé à 9b, Marcello deviendrait le second grimpeur italien à atteindre ce niveau !

Photo: Enrico Veronese

Stefano Ghsolfi dans la première de Lapsus 9b

Strong Italian climber Marcella Bombardi just climbed his firt 9b with the third ascent of “Lapsus”, Ghisolfi’s testpiece located in Andonno. This route is quite an historical one: Italy’s first 9b and the extension of “Noia” (first ascent 2015) , Italy’s first 8c+ by Seve Scassa in 1993. Here is comment on his Instagram account:

“Lapsus was the first Italian 9b climbed by Stefano Ghisolfi in 2015 and despite being relatively close to home I had never took it in consideration. I’ve always seen it as too long and extreme for me.

Last autumn, with more courage after a productive trip to Flatanger and thanks to some time available for a winter that looked poor in competitions and foreign trips, I decided to take Lapsus as a long term project. But I didn’t mean that long, very long for my mental tolerance to try the same route.

It has been a long adventure, the longest I have spent so far on a single route and it has put me to the test. From believing to be able to do it quickly, to changing the method too many times to find the most efficient one, to walking to the crag with snowshoes and half a meter of snow to take advantage of the last days of the winter season, to returning to spring and fall on the top several times on the same move, to losing enthusiasm due to skin pain caused by the very abrasive rock of the first part of the route, to getting with the final jug in front of the eyes but not being able to pull and grab it and, yesterday, to finally be able to commit the final jump and clip the chain.

I will tell more about this adventure and there will be a nice video… for the moment a special thanks to all the friends who shared the days at the crag, to share joys and sorrows, mental and physical.

About the grade… Lapsus was freed as 9b and repeated by Adam Ondra who considered it an easy 9b. Trying the route I was able to find and use a kneebar that allows to recover before the last final boulder problem. It is not easy to hold the tension and release some weight, especially coming from below with a tired leg, but I think it could take away the full grade of 9b.

Anyway, what matters most to me was the experience and the battle with the route. He challenged and taught me a lot and I would do it again, with or without the b.

If the 9b is confirmed, Marcello will become the 2nd italian climber to reach this grade!

Photo: Enrico Veronese

L’article Troisième ascension de Lapsus 9b – Third ascent of Lapsus 9b est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Le cadre nouvelle version 9a pour Thomas Ballet – Thomas Ballet repeats Le cadre nouvelle version 9a

10 mai 2021 à 15:42

On n’arrête plus Thomas Ballet ! Il y a quelques semaines suite à sa répétition de “Supercrackinette”, ce dernier nous confiait qu’il était en mode entraînement pour son projet ultime “Le cadre nouvelle version” à Céüse, entamé il y a longtemps. Thomas nous raconte.

“J’ai essayé la voie il y a 6 ans quand j’ai arrêté la compétition, pendant deux étés avec une forme plus ou moins bonne. Ensuite j’ai arrêté 3 ans de grimper, et j’y suis retourné l’été dernier où je me suis investi. SAns doute que le nom « le cadre » m’a attiré, je manque clairement de cadre dans ce que je fais et c’était l’occasion de me donner une ligne directrice ! J’ai passé 6 fois le crux du bas, à tomber dans les bidoigts, mes doigts rentrent mal dedans… mais encore une fois, je ne voulais pas abandonner, juste m’entraîner et revenir.

Hier je suis remonté à Céüse pour la première fois de l’année pour être avec les amis. Je voulais me reposer car je me suis beaucoup entraîné ces derniers temps, la voie me narguait… J’ai fait juste une montée pour recaler les mouvements, et j’étais beaucoup plus solide sur les bis. Un ami a mis un run dans son projet, ça m’a motivé. Je tape un essai : je franchis le crux du bas, fais n’importe quoi dans la section sur les inversées, prends le repos ; je reste… mon assureur va me maudire ! Ultra-déterminé, je me mets en place sur le bi main gauche, je vise le bi main droite hyper fort. Je pense que j’ai du l’agrandir tellement j’ai tout donné pour le tenir ! Ça passe, je réalise que je peux enchaîner, mais comme d’habitude j’ai mal calé la fin. J’ai tremblé jusqu’en haut, mais la croix est là !”

La saison est lancée à Céüse ! Et il va falloir trouver un nouveau chantier ultime à Thomas… “Biographie” ?

Photos : Damien LargeronDamienLargeronPhotography.com

Thomas Ballet Le cadre Nouvelle version 9a

Unstoppable Thomas Ballet! Few weeks ago, he did a repeat of “Supercrackinette” and told us it was a training for his ultimate goal, “Le cadre nouvelle version” in Céüse, a long time project. Thomas gives us details.

“I tried the route for the first time 6 years ago when I stopped competing. I tried during 2 summers with an irregular shape. The I stopped climbing during 3 years and I was back last summer when I did some serious investment. The name of the route, “Le cadre” was clarly a source of motivation, it was a guiding line, a kind of frame. I arrived to climbed the crux at the beginning but was falling in the upper crux, a movement on twofingers pocket that I have troubles to stick. But I didn’t want to give up, juste train and go back.

Yesterday I was back in Céüse fort the first time of the year, just chilling with my friends. I wanted to take a rest due to hard training these days, but I was psyched when I saw the line. I just did a check go for scoping the moves, and felt strong on it. After an “a muerte” run of a friend, the motivation came. Even I was tired I decided to try it, climbed the first crux, did not very good betas in the undercling section, took the last rest before the last crux during a long time, and went throught the final boulder on the twofingers pocket. I was quite strong on it! I didn’t remember very well the end, so it was an epic fight until the top!

The Céüse season is now launched! and Thomas needs a new ultimate project… “Biographie”‘s next?

Pictures: Damien LargeronDamienLargeronPhotography.com

Thomas Ballet Le cadre Nouvelle version 9a

L’article Le cadre nouvelle version 9a pour Thomas Ballet – Thomas Ballet repeats Le cadre nouvelle version 9a est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Brittany Goris réalise Salathé en libre – Brittany Goris freeclimbs Salathé

12 mai 2021 à 10:21

On vous avait déjà parlé de ses belles perfs en trad, l’américaine Brittany Goris vient de frapper un grand coup le week-end dernier avec une rare répétition féminine en libre de “Salathé wall” (900m, 8a) sur El Capitan au Yosemite. Une ascension qui lui aura pris 5 jours en paroi. La première en libre de “Salathé” avait été réalisée par Alex Huber en 1995 et du côté des filles seules Steph Davis, Mayan Smith-Gobat et Hazel Findlay avaient réussi le challenge. Voici la première réaction de Brittany sur son compte Instagram :

“Ce fut une course folle du début à la fin, de la première fois où je l’ai travaillée en tête il y a un mois, jusqu’au hissage du dernier sac de transport la nuit dernière alors que le soleil se couchait sur la vallée de Yosemite. J’aurai beaucoup, beaucoup plus à dire à ce sujet dans les jours à venir, mais pour le moment, je suis simplement pleine de reconnaissance pour avoir eu le privilège de gravir un itinéraire aussi historique et magnifique, et bénéficier du soutien de tous ceux qui ont contribué à faire ce rêve une réalité : @hwteuber @garetbleir @shanjean @maxbuschini (le photographe derrière ces images) et tous ceux qui ont cru en moi et m’ont aidé à croire en moi en cours de route.”

We had already upraised you of her amazing sends in tradclimbing, American climber Brittany Goris just completed a big dream last weekend with a rare female free ascent of “Salathé wall” (900m, 8a) on El Capitan, Yosemite. The push took her 5 days on the wall. The first free ascent of “Salathé” was done by Alex Huber in 1995 and for the girls Steph Davis, Mayan Smith-Gobat and Hazel Findlay successfully completed the challenge before Brittany. Here is Brittany’s first reaction on her Instagram account:

“It was a wild ride from start to finish, from my first time rapping in to work the headwall a month ago, to the final haul bag laden trudge down last night as the sun set over Yosemite Valley. I have much, much more to say about it in the days to come, but for now I am simply filled with gratitude to have had the privilige to climb such a historic and beautiful route, and for the support of everyone who helped make this dream a reality and everyone who who believed in me and helped me believe in myself along the way.”

L’article Brittany Goris réalise Salathé en libre – Brittany Goris freeclimbs Salathé est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

Jorge Diaz-Rullo répète Mejorando Imagen – Jorge Diaz-Rullo repeats Mejorando Imagen

16 mai 2021 à 12:48

Troisième ascension de “Mejorando Imagen” à Raco de la Finestra, Margalef, par le mutant espagnol Jorge Diaz-Rullo ! Cette voie équipée par Iker Pou et libérée par Ramon Julian était restée non-répétée pendant 8 ans. Elle a été remise sous le feu des projecteurs le mois dernier par Alex Megos, avec une réévaluation à 9b.
Sur son compte Instagram, Jorge explique qu’il a cru faire vite la croix, mais après être tombé les doigts en sang au dernier mouvement dur au 5ème jour, il a eu besoin au final de 8 jours de travail pour répéter cette voie explosive et traumatisante sur mono et bidoigts. Il propose 9a+/b comme niveau, tout en annonçant que c’est sa voie la plus dure réalisée sans genouillère !

Photo: Pau Alonso Prat

Third ascent of “Mejorando Imagen” in Raco de la Finestra, Margalef by Spanish beast Jorge Diaz-Rullo! This route, bolted by Iker Pou, was first ascended by Ramon Julian and remained unrepeated for 8 years. It was put under the spotlight last month with the second ascent by Alex Megos, and an upgrade to 9b.
On his Instagram account, Jorge explains that he was thinking he’d repeat the route quickly after his first tries, but due to falling on the last move of the route on his 5th day with bloody fingers, in the end this sharp and painful route on mono and twofinger pockets took him 8 days. Jorge proposes 9a+/b as a grade, announcing it is his hardest send without a kneepad!


Photo: Pau Alonso Prat

L’article Jorge Diaz-Rullo répète Mejorando Imagen – Jorge Diaz-Rullo repeats Mejorando Imagen est apparu en premier sur Fanatic Climbing.

❌